Thème :

ng 1ère
Une longue histoire de la matière

Date : Activité 0 : Le modèle du « Big Bang »

Introduction :
La matière peut prendre des formes diverses, mais elle en revient toujours à quelques constituants de base : protons,
neutrons et électrons. Ce sont les protons et les neutrons qui, en s’associant, donnèrent tous les éléments chimiques.
S’associant aux électrons, ils donnèrent les atomes qui, s’associant à leur tour, donnèrent les molécules. D’autres
organisations de la matière existent, comme les cristaux ou les plasmas. Toutefois, c’est avec l’apparition de la vie,
connue aujourd’hui sur la seule Terre, que l’organisation de la matière gagne le plus en complexité dans la cellule et
ses mécanismes, source de nouveauté et de la riche diversité des êtres vivants.

Le but de ce thème est de questionner l’origine de la matière qui nous constitue. En physique, nous nous
intéresserons à l'origine des éléments chimiques.

Document : extrait d’une brève histoire du temps de Stephen Hawking

« Pour discuter de la nature de l’Univers et examiner les questions telles que son
commencement ou sa fin, il nous faut bien comprendre ce qu’est une théorie scientifique.
Considérons l’opinion naïve selon laquelle une théorie est un modèle d’Univers (ou d’une
partie limitée d’Univers) et un ensemble de règles mettant en relation des quantités issues
du modèle et des observations. Elle n’existe que dans notre esprit et ne peut avoir d’autre
réalité (quelle qu’en soit la signification). Une théorie sera valable si elle satisfait aux deux
conditions suivantes : décrire avec exactitude une vaste catégorie d’observations sur la base
d’un modèle qui ne contient que quelques éléments arbitraires, et faire des prédictions
précises concernant les résultats d’observations futures.»

N.B : une théorie est scientifique à partir du moment où il existe une manière de montrer
qu’elle est fausse. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire qu’elle puisse prédire des Stephen Hawking
découvertes futures pour être validée.

Document : évolution de l’Univers d’après le modèle du Big Bang

Zone 1 : de t = 0 à t = 10-36s
Ce domaine est appelé « Ere de Planck ». Les théories
actuelles ne permettent pas de déterminer ce qu’il s’est
passé.

Zone 2 : de t = 10-36s à t = 10-32s

L’Univers grandit très rapidement, c’est l’inflation.

Zone 3 : de t = 10-32s à t = 380 000 ans

L’univers se dilatant, il refroidit. Ainsi, les premiers nucléons peuvent se former. Ils s’associent pour donner des
noyaux atomiques comme les noyaux d’hydrogène, d’helium et de lithium. Toutefois, 20 minutes après le Big Bang,
l’Univers est trop froid pour permettre de créer des noyaux plus lourds.
L’Univers continue alors de refroidir. Lorsqu’il est âgé de 380 000 ans, les noyaux formés peuvent s’associer aux
électrons pour donner des atomes : l’Univers devient transparent. C’est à cet instant qu’a été émis le rayonnement du
fond diffus cosmologique.
Zone 4 : jusqu’à aujourd’hui
Les atomes se regroupent par endroit pour donner des étoiles et des galaxies.

1ère ES : Un niveau d’organisation : Les éléments chimiques Page 1

Document : histoire du modèle du Big Bang
Jusqu’au début du XXème siècle, les scientifiques se représentaient l’Univers comme un gigantesque théâtre dans
lequel se déplaçaient les galaxies, les étoiles et les astres en général. Il était généralement admis ou bien que l’Univers
existait depuis toujours dans un état inchangé, ou bien qu’il avait été créé à un instant précis du passé, plus ou moins
semblable à ce qu’on observait aujourd’hui. Quoiqu’il en soit, la question de savoir s’il était né ou non n’intéressait
que les philosophes et les religieux.

Cependant, en 1915, Albert Einstein publia sa théorie de la relativité générale. Cette théorie réinterprétait la
gravitation en liant l’espace et le temps. Cette nouvelle approche rendit possible de décrire l’Univers entier comme un
système physique : ces nouvelles équations pouvaient s’appliquer à l’Univers dans son ensemble, c’est le début de la
cosmologie moderne. Plusieurs modèles furent proposés mais l’idée que l’Univers était statique restait, de loin, l’idée
prédominante.

Néanmoins, en 1929, Erwin Hubble fit une observation cruciale : où que nous regardons, les galaxies lointaines
s’éloignent les unes des autres à toute vitesse. Ces observations sous-entendaient que dans le passé, toutes les
galaxies étaient plus proches les unes des autres. En fait, il devenait raisonnable de penser qu’il y eu un instant très
ancien où toute la matière était réunie en un même point. L’Univers était alors infiniment dense et infiniment chaud.

C’est un physicien (et prêtre) belge, Georges Lemaître, qui proposa le premier un modèle d’évolution de l’Univers. Son
modèle fut très critiqué, même par Einstein qui n’imaginait toujours pas un Univers pouvant évoluer. C’est pour
tourner ces théories en dérision que le terme « Big Bang » fut inventé.

En 1948, Georges Gamow et son étudiant Ralph Alpher écrivirent un article expliquant la formation d’éléments au
cours des premiers instants de l’Univers. Ils démontraient alors que les quantités actuelles de l’hydrogène et de
l’hélium dans l’Univers pouvaient être expliquées par les réactions nucléaires ayant eu lieu durant le Big Bang. Ils
prédirent, de plus, que lorsque l’Univers était âgé de 380 000 ans, il a émis dans toutes les directions une lumière qui
devrait toujours être observable aujourd’hui. Ils donnèrent les caractéristiques de ce « rayonnement fossile » : il
devrait être quasiment uniforme dans toutes les directions et à une température de quelques degrés au-dessus du
zéro absolu.

Ce rayonnement fût découvert par hasard en 1964 par deux physiciens, Arno Penzias et Robert Wilson. Ils travaillaient
alors sur la communication par satellite et publièrent un article expliquant qu’ils avaient un « bruit de fond » sur
toutes leurs mesures, et ce quel que soient l’endroit du ciel qu’ils regardaient. On appela ce rayonnement le « fond
diffus cosmologique » qui se révéla alors conforme aux prédictions de Gamow. Pour cette découverte fortuite, Penzias
et Wilson eurent le prix Nobel en 1978.

La découverte du fond diffus cosmologique fut historiquement la preuve décisive du Big Bang.
Depuis, le Big Bang a été confirmé par d’autres mesures. Il a pu prédire l’abondance des deux isotopes de l’hélium ou
la forme des premières galaxies qui ne furent observées qu’à la fin du XXème siècle.

Cartographie du fond diffus cosmologique

Les zones en rouge sont plus chaudes que les zones
en bleues. Toutefois, l’écart de température maximale
n’excède pas 0,0001°C. La température moyenne est
de 2,728 ± 0,002 K.
Photomontage de clichés pris par WMAP, satellite de
la NASA, pendant neuf ans.

1ère ES : Un niveau d’organisation : Les éléments chimiques Page 2

 1. Le modèle du big Bang

1.1. Quelles observations ont remis en question la vision d’un Univers statique ?
1.2. Les scientifiques étaient-ils majoritairement convaincus que l’Univers évoluait ?
1.3. A quelles conditions une théorie est-elle valable ?
1.4. Expliquer alors comment le modèle du Big Bang s’est imposé.

2. Rappels de seconde

2.1. De quoi est constitué un atome ? Schématiser l’atome de lithium dont le noyau s’écrit 73Li.
2.2. Qu’est-ce qu’un élément chimique ?

3. Histoire de la matière

3.1. Quels éléments se sont formés durant le Big Bang ?

Les tableaux ci-dessous donnent la répartition des éléments dans l’Univers, sur Terre et dans le corps humain.

symbole H O C N P Ca S Na K Cl Mg
%
corps
atome 61,0 24,1 12,8 1,4 0,25 0,24 0,05 0,04 0,03 0,03 0,008
humai
n
%
masse 9,5 60,1 23,9 3,0 1,2 1,5 0,24 0,15 0,19 0,15 0,03

symbole H He O C Ne N Mg Si Fe S
Univers %
atome 90 9 0,1 0,06 0,012 0,01 0,005 0,005 0,004 0,002

symbole O Mg Fe Si S Al Ni Cr H C N
Terre
%
atome 48,8 16,5 14,3 13,8 3,7 1,6 0,8 0,2 0,2 0,02 0,004

3.2. Représenter dans un fichier Excel la répartition, en pourcentage d’atome, des éléments sur
Terre, dans l’Univers et dans le corps humain de différentes manières. Penser à préciser un
titre pertinent pour chaque diagramme.
On pourra proposer un diagramme circulaire et un diagramme en bâton.

3.3. En déduire les éléments les plus abondants dans l’Univers, puis sur Terre, puis dans le corps
humain. Commenter.

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