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Mémoire Master II
Option : Géométrie différentielle
Titre :
Feuilletages tendus sur les fibrés en surfaces sur le cercle
Par :
Rénovat NKUNZIMANA
Jury :
Soutenu le .....
Dédicaces
Dédicaces i
Remerciements ii
Résumé iii
Abstract iv
Introduction générale 1
3 Applications 20
3.1 Feuilletage linéaire du tore T2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.2 Feuilletage de Reeb sur S3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.3 Feuilletages modèles sur T3A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Bibliographie 47
Dès le début du 19ème siecle, la notion de champ de plans était déjà connue. Pour les
champs de plans complétement intégrables, ou feuillatages leur étude a commencé vers les
années 1935 avec la question de Hopf, sur l’existance d’un champ de vecteurs sans singu-
larités sur la sphère S3 , qui est orthogonal à son rotationnel. Sur ce sujet, C.Ehresmann
a remarqué que la question de Hopf revient à se demander s’il existe sur la sphère S3 un
champ de plans de dimension 2 qui est complétement intégrable. Mais c’est en 1944 que
G.Reeb a répondu affirmativement à cette question en construisant sur S3 un feuillatage
de codimension 1. Il se trouve que le feuilletage construit par Reeb possède une feuille
compacte, donc une composante de Reeb.
Ainsi Ehresmann pose la question à son elève A. Haefliger de savoir si tous les feuilla-
tages de codimension 1 sur S3 possèdent une feuille compacte. Mais c’est Novikov qui a
répondu à cette question en 1965 en montrant que “ tout feuillatage de codimension 1 de
classe C2 sur une variété fermée de dimension 3 dont le groupe fondamentale est fini (en
particulier sur S3 ) possède une composante de Reeb”.
Le théorème de Novikov ouvre une nouvelle ère dans la théorie des feuillatages consis-
tant à décrire toutes ses exceptions. Autrement dit, pour une variété fermée de dimension 3,
combien y-t-il à conjugaision différentiable près de feuillatages de codimension1 sans feuille
compacte ? Le premier résultat dans cette direction a été obtenu en 1979 par E.Ghys et
V.Sergiescu qui est le théorème principal de ce mémoire.
Sommaire
1.1 Historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Rappels sur les champs de plans . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Feuilletages de dimension p . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Dans ce premier chapitre nous rappelons certaines notions usuelles de la théorie des
feuilletages. Nous commencons par définir les feuilletages dans leur généralité, puis les
feuilletages tendus.
1.1 Historique
A la fin du 19ème siècle H.Poincaré constate qu’il est impossible d’intégrer explicite-
ment une équation différentielle générale. On est donc amené à étudier les propriétés des
trajectoires sur l’équation elle-meme. on étudie donc les équations différentielles du point
de vue qualitative à défaut d’une étude quantitative : par des méthodes géométriques et
topologiques, on essaie de déterminer l’allure générale des solutions et leurs positions re-
latives. Ainsi par exemple, pour une équation différentielle ẋ = f (t, x), avec f (t, x) une
fonction différentiable définie sur une variété M , d’après le théorème de Cauchy-Lipchitz
pour tout point x d’un ouvert U de M il passe une courbe intégrale unique locale (voir
Figure 1.1).
Cette approche qualitative est alors dévéloppée par I. Bendixon, Denjoy, Poinlevé,... et
aboutit à la notion de feuilletage introduite par G. Reeb, C. Ehresmann et A. Haefliger
dans les années 1940-1950, et bien d’autres. Dépuis lors, le sujet est devenu un large champ
d’investigation en mathématiques. On peut donc dire que la théorie des feuilletages est née
de l’incapacité des mathématiciens à résoudre explicitement les équations différentielles !
Historiquement, un feuilletage est donc une généralisation géométrique d’un système dif-
férentiel où les variétés intégrales correspondant à la condition initiale sont les feuilles du
feuilletage.
E : M → TM
x 7→ Ex ⊂ Tx M
Définition 1.3. Un champ de plans de dimension p sur M est dit localement trivial si
∀x ∈ M , il existe un ouvert U autour de x, des champs de vecteurs locaux X1 , · · · , Xp
sur U , linéairement indépendants tels que , ∀y ∈ U : Ey =< X1 (y), · · · , Xp (y) >.
Un champ de plans est dit différentiable de classe Ck s’il admet une trivialisation locale
formée des champs de vecteurs différentiables de classe Ck .
Définition 1.4. Si E est un champ de p-plans C∞ sur M alors on appelle variété intégrale
de E toute sous-variété N de M (dimN ≤ p) tels que :
(i) i : N → M est une immersion
(ii) i∗ (Tx N ) ⊂ Ex , ∀x ∈ N , où i est l’injection canonique.
En particulier :
– Si dimN = p, alors on dit que N est une sous-variété intégrale maximale de E.
– Si par chaque point x ∈ M , il passe une sous-variété intégrale maximale, on dit que
E est complétement intégrable.
Soit E un champ de p-plans C∞ sur une variété M de dimension n. Alors les conditions
suivantes sont équivalentes :
1. pour toute trivialisation locale (U, X1 , . . . , Xp ), on a : [Xi , Xj ] = pk=1 Cijk Xk ; Cijk ∈
P
C∞ (U )
2. ∀x ∈ M, ∃ un système de coordonnées locales (U, x1 , . . . , xn ) telle que ( ∂x∂ 1 , . . . , ∂x∂n )
soit une trivialisation locale de E sur U ;
3. E est complétement intégrable.
Exemples 1.6.
1. Si X est un champ de vecteurs sans singularité, E =< X > est toujours compléte-
ment intégrable et les variétés intégrales sont les orbites de X(γ̇(t) = X|γ(t) ).
avec g, h ∈ C∞ (R2 ). Le champ de plans engendré par les vecteurs X et Y est com-
∂g
plétement intégrable ssi ∂h
∂x
= ∂y
P : M → T ∗M
x 7→ Ex∗ ⊂ Tx∗ M
où Ex∗ est un sous-espace vectoriel de dimension q = n − p de Tx∗ M .
Une variété intégrale maximale de E ∗ est une sous-variété connexe immergée W telque :
∀x ∈ W, j ∗ (Tx W ) = (Ex∗ )⊥ , où j : W → M est l’injection canonique de W dans M .
dJU = {dω/ω ∈ JU }.
La condition d’intégrabilité d’un champ de p-plans E ∗ peut être écrite de facon explicite :
Exemple 1.9. Si α est une 1-forme fermée non singulière , P ∗ = kerα est un champ
de plans complétement intégrable.
C’est un feuilletage trivial sur l’espace euclidien M = Rp+q défini par le système diffé-
rentiel dy1 = dy2 = · · · = dyq = 0.
Il peut être vu comme le produit Rp × Rq . Sa topologie usuelle est le produit des topologies
des deux facteurs ; elle en fait une variété différentiable connexe de dimension p + q.
Mais on peut aussi l’équiper de la topologie produit de la topologie usuelle sur le premier
facteur et la topologie discrète sur le second ; il devient alors une variété différentiable de
dimension p non connexe, ses composantes connexes étant les sous-espaces horizontaux
définis par le système différentiel dy1 = dy2 = · · · = dyq = 0 qui peuvent être vus comme
des feuilles.
On voit donc que M est équipé de deux topologies : la topologie usuelle et la topologie des
feuilles.
On peut donc définir un feuilletage de dimension p et de codimension q sur M comme
une structure géométrique telle que autour de chaque point on retrouvre quelque chose qui
ressemble à ce dessin (Figure 1.2).
Exemple 1.11. Prenons un livre épais. Si on oublie son contour, on peut le voir comme
un ouvert de l’espace euclidien R3 ; c’est donc une variété connexe de dimension 3.
Mais on peut aussi le voir comme la réunion disjointe de toutes les feuilles qui le
composent. Si on convient qu’une feuille n’a aucune épaiseur, ce livre pourra être
vu comme une variété de dimension 2 non connexe, ses composantes connexes sont
précisément ses feuilles. On dira alors que notre livre est une variété de dimension 3
munie d’un feuilletage de dimension 2(dimension des feuilles) ou de codimension 1(la
dimension complémentaire de celle des feuilles).
fi
Uij /T
γij } }}
}
fj
}}
~}}
T
c’est-à-dire fj = γij ◦ fi ; où γij : fi (Ui ∩ Uj ) → fj (Ui ∩ Uj ) sont des difféomorphismes.
Figure 1.3 – Localement les feuilles sont parallèles mais le feuilletage peut être compliqué
du point de vue global
Exemple 1.15. Une forme de Pfaff ω sans singularité et complétement intégrable ( i.e.
ω ∧ dω = 0) définit un feuilletage de codimension 1 dont les feuilles sont les variétés
complètes. (d’après la définition 1.12)
Exemple 1.17. Un champ de vecteurs X sans singularité sur une variété M définit un
feuilletage de dimension 1 de classe C∞ dont les feuilles sont les courbes intégrales
du champ de vecteurs X. (d’après la définition 1.12)
– les feuilles propres de F sont, par définition, les feuilles plongées dans M c’est-à-dire
qu’une feuille F est propre si sa topologie fine coincide avec celle induite par M ;
Une feuille F de F est propre si pour tout point x ∈ F il existe un voisinage ouvert
U de x et une submersion g : U → Rn−p telle que F ∩ U = g −1 (0), 0 ∈ Rn−p .
– les feuilles localement denses de F sont celles dont l’adhérence contient un ouvert de
M . Autrement dit une feuille F d’un feuilletage sur une variété M est localement
dense s’il existe un ouvert de M dans lequel F est dense ;
– Enfin, on appelle feuilles exceptionnelles, les feuilles qui ne sont ni propres ni locale-
ment denses.
Une partie E de M est dite saturée pour F si toute feuille passant par un point x ∈ E
est incluse dans E.
Remarque 1.19. Les feuilles d’un feuilletages n’ont pas nécéssairement la meme na-
ture topologique.
Sommaire
2.1 Feuilletage induit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Feuilletage obtenu par recollement . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 Feuilletage produit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.4 Feuilletage image directe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.5 Feuilletage image inverse par une application transverse . . . 14
2.6 Feuilletage quotient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.7 Suspension d’un feuilletage par un difféomorphisme . . . . . . 17
2.8 Suspension d’un feuilletage par un groupe de difféomorphismes 18
Bon nombre de constructions présentées dans ce chapitre sont dues aux “pères” fon-
dateurs de la théorie des feuilletages : C. EHRESMANN, C.REEB et A. HAEFLIGER.
Dans ce chapitre on considéréra que M est une variété différentiable de classe C∞ et de
dimension n = p + q.
Remarque 2.1. Une forme de Pfaff sans singularité et intégrable sur une variété à bord
M induisant sur le bord ∂M de M une forme sans singularité détermine un feuilletage de
Exemple 2.2. Si f et g sont deux fonctions différentiables sur l’intervalle [−1, +1] sans
zéro commun, et si g est nulle pour |t| ≥ 34 , la forme de Pfaff ω = f (t)dθ − g(t)dt détermine
un feuilletage de dimension 1 de la couronne S1 × [−1, +1] transverse au bord dont les
feuilles compactes sont les cercles correspondant aux zéros de f .
f
Ui ⊂ M / f (Ui ) ⊂ N
pp
ϕi
ψi
ppppp
p
pw ppp
q
R
Les ψi = ϕi ◦ f −1 sont des submersions car compsosées d’une submersion et d’un dif-
féomorphisme.
En effet,
d ϕi ◦ f −1 (x) = dϕi f −1 (x) ◦ df −1 (x).
Comme dϕi f −1 (x) est de rang q et que df −1 (x) est un isomorphisme ( d’après le
Car : “ Le rang d’une application linéaire est invariant par la composition avec un iso-
morphisme ”. D’où les ϕi ◦ f −1 sont des submersions.
En particulier, si f∗ F = F, on dit que F est invariant par f . Pour cela, il suffit que
f envoie chaque feuille deF sur une feuille de F.
Définition 2.5. Deux feuilletages F et F0 sont dits isotopes s’ils sont conjugués par un
difféomorphisme ϕ qui est isotope à l’identité c’est-à-dire ϕ : M × [0, 1] → M est
différentiable et ∀t ∈ [0, 1], ϕt = ϕ|M ×{t} est un difféomorphisme tels que ϕ0 = idM
et ϕ1 = f .
Si F est défini par une famille {(Ui , ϕi )}i∈I , avec ϕi des submersions :
f
f −1 (Ui ) ⊂ N / Ui ⊂M
oo o
ϕi
oooo
oo
ϕi ◦f
ow ooo
Rq
et
Soit x ∈ f −1 (Ui ), on a :
Tx (ϕi ◦ f ) : Tx N → Rq
et
Tx (ϕi ◦ f )(Tx N ) = Tf (x) ϕi (Tx f )(Tx N )
et
Tx (ϕi ◦ f )(Tx N ) = Tf (x) ϕi Tf (x) M − (Tf (x) Ff (x)
donc
h i
dim Tx (ϕi ◦ f )(Tx N ) = dim Tf (x) ϕi Tf (x) M − Tf (x) ϕi Tf (x) Ff (x)
= dim Tf (x) ϕi Tf (x) M + dim Tf (x) ϕi Tf (x) Ff (x)
− dim Tf (x) ϕi Tf (x) M ∩ Tf (x) ϕi Tf (x) Ff (x)
Or
dim Tf (x) ϕi Tf (x) M ∩ Tf (x) ϕi Tf (x) Ff (x) = 0
et
dim Tf (x) ϕi Tf (x) Ff (x) = 0
=⇒ Tx f (Xx ) = 0
=⇒ dim Tf (x) ϕi Tf (x) Ff (x) = 0
Les feuilles de f ∗ F sont les composantes connexes des images inverses des feuilles de F
par f .
Remarque 2.7. Si W est une sous-variété de M qui est transverse à F alors F|W est
un feuilletage de même codimension que la codimension de F.
Il suffit pour cela de montrer que si ϕi : Ui → Rq est une submersion sur M alors
ϕi |W : Ui ∩ W → Rq est une submersion.
En effet,
Tx M = Tx F + Tx W ⇐⇒ Tx W = Tx M − Tx Fx
et on a :
– De plus, si G est fini, ces conclusions restent vraies lorsqu’on échange propre et
localement dense.
Un cas typique est celui où h est un difféomorphisme d’Anosov de T2 induit par l’au-
tomorphisme de R2 ayant pour matrice
2 1
1 1
p : Mϕ → M
F ,→ Mϕ
p
M
Dans ces conditions, si F est un feuilletage de classe Cr et de codimension q de F
invariant par l’action de π1 (M ), le feuilletage produit Mf × F est invariant par l’action de
f × F et détermine un feuilletage Fϕ de classe Cr et de codimension q de la
π1 (M ) sur M
variété suspension Mϕ . Le feuilletage Fϕ est appelé feuilletage suspension de F au moyen
de la représentation
ϕ : π1 (M ) → Dif f r (F ).
On utilise généralement cette construction en prenant pour F le feuilletage trivial de F
par ses points : On dit alors tout simplement que Fϕ est le feuilletage suspension de la
représentation ϕ.
Cas particulier :
Prenons M = S1 , M
f = R, h : F → F un difféomorphisme et .
r
ϕ : Z → Dif f ( (F )
h ◦ h ◦ . . . ◦ h, nfois si n > 0
n 7→ hn =
h−1 ◦ h−1 ◦ . . . ◦ h−1 , −nfois si n<0
Applications
Sommaire
3.1 Feuilletage linéaire du tore T2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.2 Feuilletage de Reeb sur S3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.3 Feuilletages modèles sur T3A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Une théorie est non vide quand elle a suffisamment d’exemples. Ce n’est ce qui manque
pour celle des feuilletages. Nous nous limeterons à trois : le feuilletage linéaire sur le tore
T2 , le feuilletage de Reeb sur la sphère S3 et les feuilletages modèles sur T3A . C’est juste
pour avoir une vision plus ou moins concrète du chapitre précédent.
Fc (x + m, y + n) : a(x + m) + b(y + n) + c = 0
⇐⇒ F(x+m,y+n) : ax + by + am
| +{zbn + }c
c0
qui est une droite de pente ab , donc une feuille de F.
e
Les feuilles de F sont soit des cercles soit denses dans T2 suivant la valeur de ab .
Le flot du champ de vecteurs X e est ϕet = {(x0 + at, y0 + bt)}t∈R : équations paramétriques
b
de la droite de pente a .
1. Si la pente est rationnelle ( ab ∈ Q, a 6= 0), l’orbite de (x0 , y0 ) est périodique et alors
les feuilles sont des cercles.
ϕ
]t+T = (x0 + a(t + T ), y0 + b(t + T ))
= (x0 + at + aT, y0 + bt + bT )
= ((x0 + aT ) + at, (y0 + bT ) + bt)
= (x0 + at, y0 + bt)
= ϕet
b
si aT ∈ Z, bT ∈ Z ; donc si a
∈ Q.
2. Si la pente est irrationnelle ( ab ∈ R − Q, a 6= 0) les feuilles de F sont difféomorphes à
R et sont denses dans T2 .
Figure
2kπ 2kπa
θ2 = 2kπ = tb =⇒ t = =⇒ θ1 = ta = .
b b
Or sur S1 , les points d’angles 2kπa
b
forment un sous-groupe infini Mθ1 ; donc partout
dense.
De même, sur θ1 = 0, les points de la feuille F(0,0) sont définis par
2kπb
θ1 = 2kπ =⇒ θ2 =
a
et sur S1 les points d’angles 2kπb
a
forment un sous-groupe infini Mθ2 ; donc partout
dense.
D’où les feuilles de F qui sont des droites passant par les points de Mθ1 et Mθ2 sont
denses.
Ici nous allons assayer à répondre à cette question en montrant le fait suivant :
“C. Ehresmann a remarqué que la question de Hopf revient à se demander s’il existe sur
la sphère S3 un champ de plans de dimension 2 qui est complétement intégrable c’est-à-dire
→
− −−−→
qu’il existe sur S3 une 1-forme ω tel que X · rotX = 0 ⇐⇒ ω ∧ dω = 0”.
et la forme de Pfaff
On a alors :
−−−→ ∂R ∂Q ∂ ∂P ∂R ∂ ∂Q ∂P ∂
rotX = − + − + −
∂y ∂z ∂x ∂z ∂x ∂y ∂x ∂y ∂z
→
− −−−→ ∂R ∂Q ∂P ∂R ∂Q ∂P
X · rotX = P − +Q − +R − (3.1)
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y
Calculons maintenant dω.
∂P ∂P ∂Q ∂Q ∂R ∂R
dω = dy ∧ dx + dz ∧ dx + dx ∧ dy + dz ∧ dy + dx ∧ dz + dy ∧ dz
∂y ∂z ∂x ∂z ∂x ∂y
∂Q ∂P ∂R ∂Q ∂R ∂P
= − dx ∧ dy + − dy ∧ dz + − dx ∧ dz
∂x ∂y ∂y ∂z ∂x ∂z
∂R ∂Q ∂P ∂R ∂Q ∂P
ω ∧ dω = P − dx ∧ dy ∧ dz + Q − dy ∧ dy ∧ dz + R − dx ∧ dy ∧ dz
∂y ∂y ∂z ∂x ∂x ∂y
∂R ∂Q ∂P ∂R ∂Q ∂P
= P − +Q − +R − dx ∧ dy ∧ dz (3.2)
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y
→
− −−−→
De (3.1) et (3.2), on a ω ∧ dω = ( X · rotX)dx ∧ dy ∧ dz.
→
− −−−→
D’où X · rotX = 0 ⇐⇒ ω ∧ dω = 0.
On a alors S3 = M− ∪ M+ .
Or |z2 |2 ≤ 1
2
=⇒ (z1 , z2 ) ∈ M− ; donc S3 ⊂ M− ∪ M+ .
De ce qui précède, on a S3 = M− ∪ M+ .
L’application
ϕ : D̄ × S1 → M+ s
z1 |z1 |2 z2
(z1 , z2 ) 7→ , 1− ×
2 4 |z2 |2
Ainsi la sphère S3 peut être obtenu par le recollement de M+ et M− le long de leur bord
commun par le difféomorphisme (z1 , z2 ) ∈ ∂M+ → (z2 , z1 ) ∈ M− : on recolle les bords de
M+ et M− en inversant les orientations.
Considérons l’application
f :D → R
1
z 7→ exp
1 − |z|2
L’application f est une submersion et définit donc un feuilletage F de codimension 1 sur
D dont les feuilles sont des cercles.
Le feuilletage F
e est invariant par l’action de Z sur D̄ × R définie par :
θ : Z × D̄ × R → D̄ × R
(n, z, t) 7→ (z, t + n)
Il se trouve que le feuilletage construit par Reeb possède une compasante dite compo-
sante de Reeb ; donc unefeuille compacte.
Ce qui est impossible car sur une variété compacte, il n’existe de forme différentielle de
degré 1, fermée et non singulière qui soit exacte.
Puisque D̄ et S1 sont compacts alors les seules feuilles compactes de F sont données par
T × S1 où T est la composante connexe de S1 . Par suite S1 × S1 = T2 .
Ici la question qu’on se pose revient à savoir si tous les feuilletages de codimension 1
sur S3 possèdent une feuille compacte ?
i) ∀t ∈ [0, 1], l’application αt : [0, 1] → M définie par αt (s) = H(s, t) est un lacet dans
une feuille Ft de F ;
ii) ∀s ∈ [0, 1], l’application αs : [0, 1] → M définie par αs (t) = H(s, t) est un arc transverse
à F;
iii) ∀t ∈ [0, 1], le lacet αt est homotope à zéro dans la feuille Ft ;
iv) le lacet α0 coincide avec α et n’est pas homotope à zéro dans la feuille F = F0 .
Autrement dit, un cycle évanouissant est un lacet non homotope à zéro dans une feuille
F de F mais qui devient homotope à zéro dès qu’on le déplace transversalement au feuille-
tage F dans la feuille voisine.
L’application
f : R2 → R2
(x, y) 7→ (2x + y, x + y)
est un difféomorphisme.
Z2 : Y = X + (m, n).
f (X + (m, n)) = f (x + m, y + n)
= (2(x + m) + y + n, x + m + y + n)
= (2x + y + 2m + n, x + y + m + n)
Posons k1 = 2m + n, k2 = m + n
Les feuilletages définis sur R2 sont invariants par l’action naturelle de Z2 sur R2 et
induisent donc deux feuilletages Fλ1 et Fλ2 sur le tore T2 . Les feuilles de ces feuilletages
sont denses car λ1 et λ2 sont irrationnels.
T2 ×R
La suspension de Fλ1 et Fλ2 donne sur T3ϕ = (x,t)∼(ϕ(x),t+1)
deux feuilletages F1 et F2
dont les feuilles sont denses et de codimension 1.
Sommaire
4.1 Feuilletages tendus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.2 Formes analytiques des modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.3 Classification des feuilletages sans feuilles compactes . . . . . 37
4.4 Feuilletages tendus sur les fibrés pseudo-Anosov . . . . . . . . 42
Dans ce chapitre, on va d’abord classifier les feuilletages tendus sur le fibré hyperbolique
T3A en tores sur le cercle et ensuite essayer de généraliser cette classification dans le cas des
feuilletages tendus sur les 3-variétés fibrées en surfaces de genre g > 1 sur le cercle c’est-
à-dire fibré pseudo-Anosov. Dans tous les deux cas on se limitera aux feuilletages tendus
transversalement orientables.
On dira qu’une transversale est complète si elle rencontre chaque feuille du feuillatage.
En particulier :
Une transversale fermée à un feuilletage F de codimension 1 est une sous-variété plongée
fermée difféomorphe à S1 et telleque ∀x ∈ S1 : Tx M = Tx Fx + Tx S1 .
Une propriété importante des feuilletages de codimension 1 d’une variété compacte est
qu’ils possèdent toujours une transversale fermée.
un chemin joignant τ (x) et τ (y) et contenu dans la feuille de F passant par τ (x) , alors il
existe un voisinage ouvert U de x, un voisinage ouvert V de y et une application continue
Γ : U × [0, 1] → M ayant les propriétés suivantes :
– ∀z ∈ U la restriction de Γ à {z} × [0, 1] est un chemin, sur une feuille de F, d’origine
Γ(z, 0) = τ (z) et d’extrêmité Γ(z, 1) ∈ τ (V ).
– ∀t ∈ [0, 1], Γ(x, t) = γ(t).
Alors l’application hγ : U → V définie par hγ (z) = τ −1 Γ(z, 1) est un difféomorphisme de
U sur V et hγ (x) = y.
Par définition, on appelle hγ un difféomorphisme d’holonomie de F sur la transversale T
le long de γ.
En effet, quand on pousse γ sur une feuille voisine, la classe d’homotopie (à extrêmités
fifées sur la transversale T du chemin obtenu n’est pas bien déterminé.
Définition 4.3. Un feuilletage F de codimension 1 sur une variété M est dit tendu s’il
vérifie l’une des conditions suivantes :
(1) Le feuilletage F possède une transversale fermée γ qui intersecte toutes ses feuilles.
(2) Il existe une métrique riemanniene g sur M telleque les feuilles de Fsoient des sous-
variétés minimales.
(3) Tout ouvert M1 de M bordé par des feuilles compactes et différent de M possède
au moins un bord rentrant (i.e. une composante du bord de M1 le long de laquelle
l’orintetion transverse de F pointe vers M1 et un bord sortant (i.e. une composante
du bord de M1 le long de laquelle l’orintetion transverse de F pointe vers M − M1 ).
N.B. Toutes les variétés fermées de dimension 3 ne portent pas de feuilletages tendus
comme le montre le théorème suivant :
Théorème 4.1. Soit M une 3-variété fermée munie d’un feuilletage F de codimension
1. Dans chacune des conditions suivantes F n’est pas tendus :
(i) π1 (M ) est fini.
(ii) M contient une courbe fermée transverse à F et homotope à 0.
(iii) F possède une feuille L compressible (i.e. π1 (L) ne s’injecte pas dans π1 (M )).
Exemples :
1. Tout feuilletage sans feuille compacte est tendu.
2. Si F est un feuilletage sans composante de Reeb sur une 3-variété M atoroidale (i.e.
ne contenant pas de tore plongé dont π1 s’injecte dans π1 (M )), alors F est tendu.
Un tel fibré est dit hyperbolique si A est hyperbolique c’est-à-dire si |tr(A)| > 2.
Soient l’application
f : R2 → R2
(x, y) 7→ A(x, y)
avec
2 1
A=
1 1
et
ϕ : T2 → T2
ψ : Z2 × R2 → R2
(m, n), (x, y) 7→ (x + m, y + n)
En effet, on a pour tout vecteur v ∈ R2 :
∗
ψ(m,n) ω1 (v) = ω1 ψ(m,n) (x, y) T(x,y) ψ(m,n) (v)
(x,y) | {z }
I2
= ω1 ψ(m,n) (x, y) (v)
= λ1 dy + dx (v)
(x+m,y+n)
= (λ1 dy)(x+m,y+n) (v) + (dx)(x+m,y+n) (v)
= λ1 dy(v) + dx(v)
= (λ1 dy + dx)(v)
= ω1 (v)
D’où :
∗
ψ(m,n) ω1 = ω1
∗
ψ(m,n) ω2 = ω2 .
Proposition
Si ω est une 1-forme fermée non singulière sur une variété différentiable M de classe
C∞ et f ∈ C∞ (M ) une fonction linéaire de classe C∞ sur M telle que f ne s’annule nulle
part, alors f ω est une forme non singulière et définit le même feuilletage que ω.
En effet :
Il suffit de considérer le champ de plans (E) définit par la 1-forme ω c’est-à-dire
Ex = kerωx
Puisque f (x) 6= 0, ∀x ∈ M , alors kerf (x)ωx = kerωx = Ex . Donc f ω et ω définissent le
même feuilletage.
Ce que montre que λt1 ω1 et λt2 ω2 définissent les memes feuilletages Fλ1 et Fλ2 que les
1-formes ω1 et ω2 .
t
dγ1 = (lnλ1 )eλ1 dt ∧ ω
et
t
γ1 ∧ dγ1 = (λt1 ω1 + dt) ∧ (lnλ1 )eλ1 dt ∧ ω1 = 0
De meme γ2 ∧ dγ2 = 0
Donc elles définissent deux feuilletages de codimension 1 sur R2 × R qui sont les feuille-
tages produits Fλ1 × R et Fλ2 × R
préserve les feuilletages produits Fλ1 × R et Fλ2 × R ; dont elle induit sur T2 × R deux
feuilletages F
e λ × R et F
1
eλ × R
2
ψ 00 : Z × T2 × R → T2 × R
(m, v, t) 7→ (ϕn (v), t + m)
Théorème 4.3.
Tout feuilletage de codimension 1 transversalement orientable, de classe Cr (r ≥ 2),
sans feuilles compactes, sur un fibré hyperbolique orientable est Cr−2 conjugué à l’un des
feuilletages modèles.
3. Modifier par isotopie l’automorphisme de recollement pour que celui-ci devient li-
néaire tout en préservant les résultats des étapes précédentes.
Construction
1. Pour la première étape, on utilise le théorème de R.ROUSSARIE[4].
Théorème 4.4
I : T2θ → T3A
x 7→ x
Rappel :
une application f : M → N C∞ entre deux variétés différentiables M et N est un
plongement si elle vérie les conditions suivantes :
(a) f (M ) est une sous-variété de N
(b) f : M → f (M ) est un difféomorphisme C∞ .
Comme I(T2θ ) = T2θ est une sous-variété de T3A et que I : T2θ → T2θ est un difféomor-
phisme, alors I est un plongement de classe C∞ .
Ie : H1 (T2 ) → H1 (T2 ) × Z
[γ] 7→ ([γ], 0)
est une injection canonique ; donc injective. Par suite I : T2θ → T3A est isotope à un
plongement transverse au feuilletage F.
ϕα : T2 × {α} → T2 × {0}
(x, α) 7→ (x, 0)
et
ϕβ : T2 × {β} → T2 × {0}
(x, β) 7→ (x, 0)
Preuve.
Par hypothèse, on a un feuilletage F e sans feuilles compactes. montrons alors que F e
ne contient pas de composante de Reeb. On choisit un tore T1 transverse à F dans le
2 e
domaine où les tourbillonements n’ont pas affecté le produit f0 × I et montrons que
si l’on coupe le fibré le long de T21 le feuilletage F
e obtenu sur T2 × I ne contient pas
1
de demi- composante de Reeb. Pour cela, on distingue deux cas :
Cela implique que S1 est contractile, ce qui est absurde. D’où f0 ne contient pas
de composante de Reeb. Le feuilletage Fe ne contient donc pas de demi-composante
de Reeb. ce qui prouve que F
e est C -isotope au feuilletage produit f0 × I.
r
X : T2 × I → T2 × I
(m, t) 7→ (χt ◦ χ−1
0 (m), t)
X(m, 0) = (m, 0)
et
X χ(m), 1 = χ1 (m), 1 .
ϕ : Σ → Σ.
Définition 4.7. On dit qu’un feuilletage F est mésuré s’il est muni, sur chaque arc
compact transverse à F, d’une mesure µ qui est équivalente à la mesure de Lebesgue sur
un intervalle compact de R ; cette mesure étant invariante par les applications d’holonomie
locales (i.e. les applications obtenues en déplacant l’arc de telle sorte que chaque point
reste sur la même feuille.
En d’autres termes, si α et β sont deux arcs homotopes par une homotopie ht qui garde
les points sur les memes feuilles, alors h∗t µα = µβ où µα et µβ sont respectivement les
mesures de Lebesgue sur α et β.
et
Construction
Ωs = λt ω s + dt
et
Ωu = λ−t ω u + dt.
Les formes Ωs et Ωu sont non singulières intégrables et définissent sur Σ×R deux feuilletages
singulières.
En effet :
t
dΩs = (lnλ)eλ dt ∧ ω s
et
t
Ωs ∧ dΩs = (λt ω s + dt) ∧ (lnλ)eλ dt ∧ ω s = 0
De même
Ωu ∧ dΩu = 0
t s n
n
= (λ ω + dt) ϕ (x), t + n ◦ Tx ϕ (x)(X), Y
= λt+n ω s ϕn (x) + dt Tx ϕn (x)(X), Y