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ESPACES NORMÉS
6.9 Exercices
Exercice 6.1. Soient (E, ) un espace normé, a ∈ E et r > 0. Montrer que l’on a :
◦
B(a, r) = B (a, r) et B (a, r) = B(a, r) .
y yn
B (a, r) et B(a, r) ⊂ B (a, r). Pour montrer les inclusions
réciproques, il faut exploiter la structure d’espace vectoriel B (a, r) x
de E. Soit x ∈ B (a, r), on va construire une suite (xn )n≥1 xn
a
appartenant au segment [a, x[⊂ B(a, r) et convergeant vers
r
x. Un élément de [a, x[ est de la forme (1 − t)x + ta, avec
0 < t ≤ 1. On pose xn = 1 − n1 x + n1 a, alors la suite (xn )n≥1
converge vers x. D’autre part, on a xn −a = 1− n1 (x−a), d’où
xn − a = 1 − n1 x − a ≤ (1 − n1 )r < r, donc xn ∈ B(a, r).
Par conséquent, on a x ∈ B(a, r), d’où B(a, r) = B (a, r).
◦
On va donner deux preuves de l’inclusion B (a, r) ⊂ B(a, r) .
◦
Première preuve : on montre que E \ B(a, r) ⊂ E \ B (a, r). Soit y ∈ E \ B(a, r), alors
◦
on a y − a ≥ r . On va construire une suite (yn )n≥2 dans le fermé E \ B (a, r) qui
◦
converge vers y, ceci impliquera que y ∈ E\ B (a, r). Soit yn tel que y = 1 − n1 yn + n1 a ;
1
autrement dit, on a yn = n−1 n
y − n−1 a, donc la suite (yn )n≥2 converge vers y, et on a
yn − a = n−1 (y − a), d’où yn − a = n−1
n n
y − a ≥ n−1 n
r > r, donc yn ∈ E \ B (a, r) ⊂
◦
E \ B (a, r) .
◦ ◦
Deuxième preuve : on montre directement l’inclusion B (a, r) ⊂ B(a, r) . Soit z ∈ B (a, r),
z−a
avec z = a, alors il existe ε > 0 tel que B(z, 2ε) ⊂ B (a, r) . Soit t = z +ε , alors on
z − a
z−a z − a + ε
a t − z = ε < 2ε, donc t ∈ B (a, r) . On a t − a = z − a + ε = (z − a),
z − a z − a
◦
d’où z − a < z − a + ε = t − a ≤ r. Donc on a z ∈ B(a, r), d’où B (a, r) ⊂ B(a, r) .
◦
Pour toute partie A d’un espace topologique X, on a Fr(A) = A \ A, voir exercice 1.10.
On en déduit que l’on a :
x ∈ B(a + b, r) ⇐⇒ a + b − x < r
⇐⇒ a − (x − b) < r
⇐⇒ x − b ∈ B(a, r)
⇐⇒ x ∈ B(a, r) + b .
⇐⇒ x
λ ∈ B(a, r)
⇐⇒ x ∈ λ B(a, r) .
Donc on a B(λa, λr) = λ B(a, r). De même, on a B (λa, λr) = λ B (a, r).
b − x ≤ b − a + a − x ≤ s − r + r = s .
x
x −→ 2
x
alors g est un homéomorphisme. Donc Ur est homéomorphe à B 0, 1r \ {0} qui est
homéomorphe à E \ {0}.
Remarque 6.9.1. Soient (E, ) un espace vectoriel normé et r > 0. Alors les applica-
tions suivantes
f: B(0, r) −→ E g: B(0, r) −→ E
, x
x −→
2r x x −→
r2 − x
2
r2 − x2
6.9. Exercices 269
L’application suivante
◦
g: Bn −→ Rn
x
x −→
1 − x2
y
est un homéomorphisme et on a g −1 (y) = , pour tout y ∈ Rn .
1 + y2
Soit N = (0, . . . , 0, 1) le pôle nord de Sn = (x, t) ∈ Rn × R ; (x, t) = 1 . Alors
l’application suivante
ϕ : Sn \ N −→ Rn
x
(x, t) −→
1−t
est un homéomorphisme, appelée la projection stéréographique du pôle nord, et on
a:
ϕ−1 : Rn −→ Sn \ N
2x x2 − 1
x −→ ,
1 + x2 1 + x2
Soit ρ = g −1 ◦ ϕ, alors :
◦
ρ: Sn \ N −→ Bn
x
(x, t) −→
2(1 − t)
π : Bn −→ Sn
x −→ 2 1 − x2 x, 2x2 − 1
alors π est une application continue surjective et fermée car B n est compact. De plus,
pour x ∈ B n , on a π(x) = N si et seulement si x ∈ Sn−1 . Notons aussi que la restriction
270 Chapitre 6. ESPACES NORMÉS
◦
de π à B n est égale à ρ−1 . On déduit du corollaire 1.4.1 qu’il existe un homéomorphisme
de B n /Sn−1 sur Sn tel que le diagramme suivant soit commutatif.
π
Bn
π - Sn
Q
3
qQ
s
Q
π
n n−1
B /S
K × (E, 2 ) −→ (E, 2 )
(λ, x) −→ λx
est continue, voir proposition 6.1.2, on en déduit que lim Φ(xn ) = Φ(a) dans (E, 2 ),
n→+∞
donc Φ est continue en a. Par conséquent, Φ est continue. On démontre de même que
Φ−1 est continue, donc Φ est homéomorphisme. Pour tout x ∈ E, on a Φ(x)2 = x1 ,
donc Φ(B1 ) = B2 . Par conséquent, B1 et B2 sont homéomorphes.
Solution. Il résulte des définitions 6.1.2 et 2.3.2 que l’on a les implications (i) =⇒ (ii) =⇒
(iii). Montrons l’implication (iii) =⇒ (i). Les deux normes définissent la même topologie
sur E si et seulement si l’application identité
est un homéomorphisme. Or idE est de plus linéaire, alors il résulte du théorème 6.3.1
que idE est un homéomorphisme s’il existe α > 0 et β > 0 tels que pour tout x ∈ E,
on ait α x1 ≤ x2 ≤ β x1 . Par conséquent, les deux normes définissent la même
topologie sur E si et seulement si les deux normes sont équivalentes.
(iii) Les deux normes ont la même boule unité ouverte (ou fermée).
Solution. L’implication (i) =⇒ (ii) est claire. Montrons l’implication (ii) =⇒ (i). Soit
x x
1
x un élément non nul de E . On a = 1, donc x2 = = 1, d’où
x1 1 x1 x1 2
x1 = x2 .
L’implication (i) =⇒ (iii) est claire. Montrons l’implication
réciproque. Soit x un élément
1 x
non nul de E. Alors, pour tout n ≥ 1, on a 1 − n = 1 − n1 < 1, donc
x1 1
x
1
1 − n1 x2 = 1 − n1 < 1, d’où 1 − n1 x2 < x1 . On fait tendre n
x1 x1 2
vers + l’infini, on obtient x2 ≤ x1 . De même, on montre que l’on a x1 ≤ x2 .
Donc, pour tout x ∈ E, on a x1 = x2 .
Exercice 6.9. Soit F un sous-espace vectoriel d’un K-espace vectoriel normé (E, ).
Solution. 1. Soient x, y ∈ F et λ ∈ K . Alors il existe deux suites (xn )n≥0 et (yn )n≥0
dans F telles que x = lim xn et y = lim yn . Comme on a :
n→+∞ n→+∞
alors la suite (xn + λyn )n≥0 converge vers x + λy. Puisque F est sous-espace vectoriel de
E, alors la suite (xn + λyn )n≥0 est dans F , donc on a x + λy ∈ F . Par conséquent, F
est un sous-espace vectoriel de E.
◦
2. On suppose F = E. Si F = ∅, alors il existe x ∈ F et r > 0 tels que B(x, r) ⊂ F .
272 Chapitre 6. ESPACES NORMÉS
ry
Alors on a B(0, r) = B(x, r) − x ⊂ F . Soit y un élément non nul de E, alors z = ∈
2y
2y
B(0, r) ⊂ F . Donc y = z ∈ F , d’où on a E = F ce qui contredit l’hypothèse, donc
r
◦
on a bien F = ∅.
3. Le sous-espace vectoriel de E engendré par la boule ouverte de centre 0 et de rayon 1
est d’intérieur non vide, donc il est égal à E.
z
b
a
ta + (1 − t)b
ε
ε
◦
(ii) En déduire que y ∈ A.
◦ ◦
3. Montrer que si A est non vide, alors on a A = A.
◦ ◦ ◦ ◦ ◦
4. Montrer que si A est non vide, alors on a A = A. (Si x0 ∈ A et x ∈ A, montrer qu’il
existe x1 ∈ A tel que x ∈ ]x0 , x1 [ ).
Solution. 1. Soit y ∈ ]u, v[, alors il existe t ∈ ]0, 1[ tel que y = (1 − t)u + tv. Comme
◦
u ∈ A, il existe ε > 0 tel que B(u, ε) ⊂ A. En considérant le cône de base B(u, ε) et
de sommet v, on a l’idée de poser z = (1 − t)u + tv, où u ∈ B(u, ε) et z ∈ B(y, α) à
déterminer. On a z − y = (1 − t)(u − u), donc u ∈ B(u, ε) ⇐⇒ z ∈ B(y, (1 − t)ε).
1 1
Soit z ∈ B(y, (1 − t)ε) et posons u = 1−t (z − tv), alors on a u − u = 1−t (z − y), d’où
u ∈ B(u, ε) ⊂ A. Comme A est convexe, alors z ∈ A, d’où B(y, (1 − t)ε) ⊂ A. Donc on
◦
a y ∈ A.
2(i). Soient y ∈ ]x0 , x[ et t ∈ ]0, 1[ tels que y = (1 − t)x0 + tx. Une homothétie de E de
centre y est de la forme h(z) = y + λ(y − z), pour tout z ∈ E, où λ ∈ K, fixé. On veut de
1
plus que x0 = h(x) = y + λ(y − x), d’où y = 1+λ λ
x0 + 1+λ x. Or on a y = (1 − t)x0 + tx, il
suffit de prendre λ = 1−t . Donc on a h(z) = y + 1−t (y − z), pour tout z ∈ E. Soit ε > 0
t t
◦
t
tel que B x0 , 1−t ε ⊂ A. Comme on a B(x, ε) ∩ A = ∅, alors il existe v ∈ B(x, ε) ∩ A.
t
Soit u = h(v) = y + 1−t (y − z), alors on a x0 − u = 1−t
t
(v − x), d’où x0 − u < 1−t
t
ε.
◦ ◦
Donc on a u ∈ A. Or on a u = y + 1−t t
(y − v), d’où y = (1 − t)u + tv ∈]u, v[, avec u ∈ A
et v ∈ A.
◦ ◦
2(ii). Il résulte de 1 et de 2(i) que y ∈ A, donc on a ]x0 , x[⊂ A.
◦ ◦ ◦
3. Supposons A = ∅. On a toujours A ⊂ A. Réciproquement, soient x ∈ A et x0 ∈ A.
◦ ◦
1 1
D’après 2, on a ]x0 , x[ ⊂ A. Comme on a x = lim x0 + 1− x, alors x ∈ A, donc
n→+∞ n n
◦ ◦
A ⊂ A. Par conséquent, on a A = A.
◦ ◦ ◦ ◦ ◦
4. Supposons A = ∅. On a toujours A ⊂ A. Réciproquement, soient x ∈ A et x0 ∈ A.
1
Soit ε > 0 tel que B(x, ε) ⊂ A. Pour tout n ≥ 2, soit xn = n−1 n
x − n−1 x0 , alors
on a lim xn = x, donc il existe p ≥ 2 tel que xp ∈ B(x, ε) ⊂ A. Comme on a
n→+∞
◦ ◦ ◦ ◦ ◦
1
x= 1− p xp + p1 x0 ∈ ]x0 , xp [, il résulte de 2 que x ∈ A. Donc on a A ⊂ A, d’où A = A.
Remarque 6.9.3. Dans le chapitre 9, on généralisera les résultats obtenus dans les
exercices 6.9, 6.10 et 6.11, voir propositions 9.1.3 et 9.1.4.
Exercice 6.12. Soient (E, ) un espace normé et x, y ∈ E tels que x+y = x+y.
Montrer que pour tout α ≥ 0, β ≥ 0, on a αx + βy = αx + βy.
Solution. On peut supposer α ≥ β. On a αx + βy = α(x + y) − (α − β)y, d’où :
x y
1
(∗∗) x − y ≥ 4 x + y − .
x y
y
y
y
x
x
B (0, 1) x
0 1
Solution. 1. Soient x, y, z ∈ E, on a :
x + z − x = x − y + y + z − y + y − x
≤ x − y + y + z − y + y − x
= y + z − y + 2x − y .
y
2. Soient x, y ∈ E tels que x = 1 et 0 < y ≤ 1. On pose z = dans 1, on obtient
y y
y
1 + x − ≤ y + − y + 2x − y. Puisque l’on a :
y y
y 1
(1 − y)y = y + 1 − y = 1 ,
y + − y = y +
y y
on en déduit l’inégalité cherchée.
3. Soient x et y deux éléments non nuls de E. On a max x, y ≥ 12 x + y ,
donc il suffit de démontrer l’inégalité (∗). Si x = 1 et y ≤ 1, l’inégalité (∗) est réduite
6.9. Exercices 275
1 y
à l’inégalité x − y ≥x − , et ceci a été fait dans 2. Si x = y, l’inégalité (∗)
2 y y
est triviale. Donc on peut supposer x ≥ y, d’où ≤ 1. On déduit de 2 que l’on
x
x x y
y 1 x y 1
a − ≥ − . Donc on a x − y ≥ 2 x − . Or on
x x 2 x x y x y
x
a max x, y = x, on en déduit l’inégalité (∗).
Exercice 6.14. Soient (E, ) un R-espace normé et x, y, z trois vecteurs non linéaire-
ment indépendants dans E. Il s’agit de Montrer l’inégalité suivante :
Exercice 6.15. Soit A un sous-ensemble d’un espace normé (E, ). Montrer que A est
précompact si, et seulement si, A est borné et pour tout ε > 0, il existe un sous-espace
vectoriel Fε de E de dimension finie tel que pour tout x ∈ A, on ait d(x, Fε ) < ε.
Solution. Supposons d’abord que A est précompact. Soit ε > 0, il existe x1 , . . . , xn ∈ E
n
tels que A ⊂ ∪ B(xi , ε). Donc A est borné. Soit Fε = Vect {x1 , . . . , xn } , alors Fε est
i=1
un sous-espace vectoriel de dimension finie de E et pour tout x ∈ A, on a d(x, Fε ) < ε.
Réciproquement, supposons que A est borné et que pour tout ε > 0, il existe un sous-
espace vectoriel Fε de E de dimension finie tel que pour tout x ∈ A, on ait d(x, Fε ) < ε.
Soit r > 0 tel que A ⊂ B(0, r). Soient ε > 0 et Fε un sous-espace vectoriel de E de
dimension finie tel que pour tout x ∈ A, on ait d(x, Fε ) < ε. L’ensemble Fε ∩ B (0, r + ε)
n
est compact, donc il existe x1 , . . . , xn ∈ E tels que Fε ∩ B (0, r + ε) ⊂ ∪ B(xi , ε).
i=1
276 Chapitre 6. ESPACES NORMÉS
n
Montrons qu’alors A ⊂ ∪ B(x1 , 2ε). Soit x ∈ A, il existe y ∈ Fε tel que x − y < ε.
i=1
Donc on a y ∈ Fε ∩ B (0, r + ε). Par conséquent, il existe i tel que xi − y < ε, d’où
n
x − xi < 2ε. Donc on a bien A ⊂ ∪ B(x1 , 2ε). On en déduit que A est précompact.
i=1
Exercice 6.16. Soient A et B deux parties non vides d’un espace normé (E, ). Établir
les résultats suivants :
Exercice 6.19. Soient E un espace vectoriel normé, K et L deux parties compactes non
vides de E. Montrer que la réunion des segments joignant un point de K à un point de
L est un compact de E.
Solution.Soit C la réunion des segments joignant un
point de K à un point de L, alors
on a C = tx + (1 − t)y ; x ∈ K , y ∈ L et 0 ≤ t ≤ 1 . L’application
K × L × [0, 1] −→ E
(x, y, t) −→ tx + (1 − t)y
f : F × G −→ E
(x, y) −→ x + y
est connexe. De même, C+ est connexe. Par conséquent, C− et C+ sont les composantes
connexes de E \ F , voir théorème 4.2.1.
3. Soit a ∈ E tel que E = F + C a et F ∩ C a = {0}. L’application
f: F × Ca −→ E
Exercice 6.23. Soient E = C([0, 1]) le K-espace vectoriel des applications continues de
[0, 1] dans K et g un élément fixé dans E. Pour tout f ∈ E, on pose :
1. Montrer que Ng est une norme sur E si et seulement si g −1 (0) est d’intérieur vide.
Supposons d’abord que g −1 (0) est d’intérieur vide. Soit f ∈ E tel que Ng (f ) = 0, alors
pour tout t ∈ [0, 1], on a f (t)g(t) = 0. Soit U = f −1 (K \ {0}), alors U est un ouvert de
[0, 1] et pour tout t ∈ U , on a g(t) = 0, d’où U ⊂ g −1 (0). Comme g −1 (0) est d’intérieur
vide, alors U = ∅, donc pour tout t ∈ [0, 1], on a f (t) = 0, d’où f = 0. Donc Ng est bien
une norme sur E.
Réciproquement, supposons que Ng est une norme sur E. Si g −1 (0) est d’intérieur non
vide, alors il existe un intervalle non vide I de [0, 1] tel que pour tout t ∈ I, on ait
g(t) = 0. Soit f ∈ E tel que f = 0 et pour tout t ∈ [0, 1] \ I, on ait f (t) = 0. Une telle
fonction existe, il suffit de prendre une fonction affine. Alors on a Ng (f ) = 0, ce qui est
impossible. Donc g −1 (0) est d’intérieur vide.
2. Supposons d’abord que g −1 (0) = ∅. Comme [0, 1] est compact et g est continue, alors
il existe α > 0 et β > 0 tel que pour tout t ∈ [0, 1], on ait α ≤ |g(t)| ≤ β. D’où pour tout
f ∈ E, on a αf ∞ ≤ Ng (f ) ≤ βf ∞ . Donc Ng et ∞ sont équivalentes.
1
Supposons maintenant que g −1 (0) = ∅. Pour tout n ≥ 1, soit fn (t) = , alors
1 + n|g(t)|
|g(t)|
fn ∈ E et on a fn ∞ = 1. On a |fn (t)g(t)| = ≤ n1 , d’où Ng (fn ) ≤ n1 , donc
1 + n|g(t)|
Ng et ∞ ne sont pas équivalentes, voir remarque 6.1.1. Par conséquent, si Ng et ∞
sont équivalentes, alors g −1 (0) = ∅.
Exercice 6.24. Soit E = C([0, 1], R) le R-espace vectoriel des applications continues de
[0, 1] dans R. Pour tout f ∈ E, on pose :
1
N (f ) = t |f (t)| dt et f ∞ = sup |f (t)| .
0 0≤t≤1
1 − nt si 0 ≤ t ≤ n1 ,
fn (t) =
0 si n1 ≤ t ≤ 1 .
Calculer fn ∞ et N (fn ). En déduire que les deux normes ne sont pas équivalentes.
Exercice 6.25. Soit E = C 1 ([0, 1], R) le R-espace vectoriel des applications de classe
C 1 de [0, 1] dans R. On considère sur E les normes suivantes :
N2 (f ) = f ∞ + f ∞ , N3 (f ) = |f | + |f | ∞ , N4 (f ) = |f (0)| + f ∞
1 1
N5 (f ) = f ∞ + |f (t)|dt , N6 (f ) = |f (t)|dt + f ∞ .
0 0
Montrer que :
280 Chapitre 6. ESPACES NORMÉS
4. Trouver une suite de Cauchy dans (E, N5 ) non convergente. En déduire que (E, N5 )
n’est pas de Banach.
Solution. 1. Pour tout x ∈ [0, 1], on a |f (x)| + |f (x)| ≤ f ∞ + f ∞ , on en déduit
que N3 (f ) ≤ N2 (f ). On a |f (0)| ≤ N3 (f ) et f ∞ ≤ N3 (f ), on en déduit que N4 (f ) ≤
2 N3 (f ). D’après le théorème des accroissements finis, pour tout x ∈ [0, 1], il existe cx ∈
]0, x[ tel que f (x)−f (0) = xf (cx ), d’où on a |f (x)| ≤ |f (0)|+|f (cx )| ≤ |f (0)|+f ∞ =
1 1
N4 (f ), donc on a f ∞ ≤ N4 (f ) et |f (x)| dx ≤ f ∞ dx = f ∞ ≤ N4 (f ). On
0 0
a f ∞ ≤ N4 (f ), on en déduit que N2 (f ) ≤ 2 N4 (f ) et N6 (f ) ≤ 2 N4 (f ). On a aussi
1
|f (0)| ≤ |f (cx )| + |f (x)| ≤ f ∞ + |f (x)|. On en déduit que |f (0)| = |f (0)| dx ≤
1 1 0
f ∞ + |f (x)| dx = f ∞ + |f (x)|) dx = N6 (f ). On a f ∞ ≤ N6 (f ), on en
0 0
déduit que N4 (f ) ≤ 2 N6 (f ). Ainsi, on a montré que pour tout f ∈ E, on a :
1 1 1
4 N2 (f ) ≤ 2 N4 (f ) ≤ N3 (f ) ≤ N2 (f ) et 2 N4 (f ) ≤ N6 (f ) ≤ 2 N4 (f ) .
Montrons qu’il n’existe aucune constante A > 0 telle que pour tout f ∈ E, on ait
N4 (f ) ≤ A N5 (f ).
Pour tout n ≥ 1, soit hn la fonction continue sur [0, 1] définie
par hn (0) = n, hn est affine sur [0, n1] et hn (t) = 0 si t ∈ [ n1 , 1]. y
x
Pour tout x ∈ [0, 1], soit fn (x) = hn (t) dt, alors fn ∈ E n
0
1
et on a fn = hn . On a N4 (fn ) = fn ∞ = n, fn ∞ = 2
1 1 1 hn
et |fn (t)| dt = fn (t) dt = hn (t) dt = 1
2, donc on
0 0 0
a N5 (fn ) = 1. Par conséquent, il n’existe aucune constante |
x
on a fn (x) − fn (0) = fn (t) dt, d’où :
0
x 1
|fn (x) − fn (0) − h(x)| ≤ |fn (t) − g(t)| dt ≤ |fn (t) − g(t)| dt ≤ fn − g∞ .
0 0
On fait tendre n vers +∞, on obtient que pour tout x ∈ [0, 1], on a f (x) = h(x) + f (0).
Par conséquent, f ∈ E et on a f = g. Comme on a :
on en déduit que la suite (fn )n≥0 converge vers f dans (E, N2 ), donc (E, N2 ) est un
espace de Banach.
4. Pour tout n ≥ 2, soit hn la fonction continue sur [0, y
1 1
1 1]
1 1
par hn (t) = 0 si t ∈1 0, 2 − n , hn est affine sur 2 −
définie
1
n 2 et hn (t) = 1 si t ∈ 2 , 1 . Alors la suite (hn )n≥2 est de
,
Cauchy dans l’espace normé (C([0, 1], R), 1 ), où f 1 = hn
1
|f (t)| dt, pour tout f ∈ C([0, 1], R). Pour tout x ∈ [0, 1],
0 x
soit fn (x) = hn (t) dt, alors fn ∈ E et on a fn = hn . 0 1− 1 1 x
|
0 2 n 2
1
On a :
1 1
|fn (t) − fm
(t)| dt = |hn (t) − hm (t)| dt = hn − hm 1
0 0
et
x 1
|fn (x) − fm (x)| ≤ |hn (t) − hm (t)| dt ≤ |hn (t) − hm (t)| dt = hn − hm 1 .
0 0
D’où N5 (fn − fm ) ≤ 2 hn − hm 1 . Donc la suite (fn )n≥2 est de Cauchy dans (E, N5 ).
Montrons que (fn )n≥2 ne converge pas dans (E, N5 ). Supposons le contraire, alors il
existerait f ∈ E telle que lim N5 (fn − f ) = 0. D’où on a :
n→+∞
1 1
lim |hn (t) − f (t)| dt = lim |fn (t) − f (t)| dt = 0 .
n→+∞ 0 n→+∞ 0
x
Soit x ∈ 0, 12 , alors on a lim |hn (t) − f (t)| dt = 0. Comme il existe N ∈ N tel
n→+∞ 0
que pour tout n ≥ N , on ait hn (t) = 0 sur l’intervalle
[0, x], on en déduit que f (t) = 0
1
sur l’intervalle [0, x]. Par conséquent, pour tout t ∈ 0, 2 , on a f (t) = 0. On a aussi :
1 1 1
|1 − f (t)| dt = |hn (t) − f (t)| dt et lim |hn (t) − f (t)| dt = 0
1 1 n→+∞ 1
2 2 2
1 1
d’où |1 − f (t)| dt = 0. Par conséquent, pour tout t ∈ 2, 1 , on a f (t) = 1. Donc
1
2
f n’est pas continue en 12 , ce qui contredit l’hypothèse sur f . Par conséquent, (E, N5 )
282 Chapitre 6. ESPACES NORMÉS
Exercice 6.26. Soit C([0, 1]) le K-espace vectoriel des applications continues de [0, 1]
dans K. Pour tout f ∈ C([0, 1]), on pose :
1 1 12
f 1 = |f (t)| dt , f 2 = |f (t)|2 dt et f ∞ = sup |f (t)| .
0 0 0≤t≤1
√ √ √ √
1
nfn ∞ = n , nfn 1 = 2
√
n
, nfn 2 = 11
6 .
Donc les normes 1 , 2 et ∞ sont deux à deux non équivalentes, voir remarque 6.1.1.
Exercice 6.27. Soit E = Rn [X] le R-espace vectoriel des polynômes réels de degré
inférieur ou égal à n. Soient a, b ∈ R tels que a < b. Pour tout P ∈ E, on pose :
b
P 1 = |Pn (t)|dt et P ∞ = sup |P (t)| .
a a≤t≤b
dimension infinie.
Exercice 6.29. Soient E = C([0, 1]) l’espace de Banach des applications continues de
[0, 1] dans K, muni de la norme ∞ , et F = {f ∈ E ; f (0) = 0}. Alors F est un sous-
espace vectoriel de E. Trouver une expression simple de la norme quotient sur l’espace
vectoriel quotient E/F .
Solution. Soient π : E −→ E/F l’application quotient et la norme quotient sur
E/F . Soit g ∈ E définie par g(t) = 1 pour tout t ∈ [0, 1]. Pour tout f ∈ E, on a
f − f (0)g ∈ F , d’où π(f ) = π(f (0)g) = f (0)π(g). Donc on a π(f ) = |f (0)| π(g) .
D’autre part, on a π(g) = inf g − h∞ et g − h∞ = max |1 − h(t)| ≥ |1 − h(0)| = 1,
h∈F 0≤t≤1
d’où π(g) ≥ 1. Or on a π(g) ≤ g∞ = 1, donc π(g) = 1. Par conséquent, pour
tout f ∈ E, on a π(f ) = |f (0)|.
f (xn )
k
série n’est pas convergente dans F . D’où la contradiction.
k2
Exercice 6.33. On considère l’espace de Banach E = C([0, 1]) muni de la norme ∞ .
Montrer que les applications linéaires T suivantes sont continues. Calculer leur norme
d’opérateur T et voir si elle est atteinte sur la sphère unité {f ∈ E ; f ∞ = 1}.
1.
T : E −→ E
f −→ T (f )
x
où T (f )(x) = f (t) dt, pour tout x ∈ [0, 1] .
0
2.
T : E −→ K
1
f −→ f (t) dt
0
3.
T : E −→ K
f −→ f (1) − f (0)
4.
T : E −→ K
1
2
1
f −→ f (y) dy − f (y) dy
1
0 2
x x x
Solution. 1. On a |T (f )(x)| = f (t) dt ≤ |f (t)| dt ≤ f ∞ dt = x f ∞ ≤
0 0 0
f ∞ , donc T (f ) ∞ = sup |T (f )(x)| ≤ f ∞ . Donc T est continue et on a T ≤ 1.
0≤x≤1
Pour tout t ∈ [0, 1], soit g(t) = 1, alors on a g ∞ = 1 et T (g)(x) = x, donc on a
T (g) ∞ = 1. Par conséquent, on a T = 1 = T (g) ∞ .
1 1 1
2. On a |T (f )| = f (t) dt ≤ |f (t)| dt ≤ f ∞ dt = f ∞ , donc T est
0 0 0
continue de E dans K et on a T ≤ 1. On prend g comme ci-dessus, alors on a T (g) = 1.
Par conséquent, on a T = 1 = |T (g)|.
3. On a |T (f )| = |f (1) − f (0)| ≤ |f (1)| + |f (0)| ≤ 2 f ∞ , donc T est continue de E
dans K et on a T ≤ 2. Pour tout t ∈ [0, 1], soit g(t) = 2t − 1, alors on a g ∞ = 1 et
T (g) = g(1) − g(0) = 2. Par conséquent, on a T = 2 = |T (g)|.
12 1 12 1 12
4. On a |T (f )| = f (t) dt− f (t) dt ≤ f (t) dt+ f (t) dt ≤ |f (t)| dt+
1 1
0 0 0
1 1 2 1 2
1
Pour tout n ≥ 2, soit fn ∈ E dont le graphe est ci-
12 − n1 fn
contre. On a fn ∞ = 1 et T (fn ) = f (t) dt +
0
12 12 + n1 1 1 1 1
2
+
2 n
f (t) dt− f (t) dt− f (t) dt = 12 − n1 + |
1 1 1 1 1 x
2−n 2 2+n 0 1 1
− 1
1 1 2 n
2n + 2n + 1 − 12 + n1 = 1 − n1 , donc on a |T (fn )| =
1
1 − n . Or pour tout n ≥ 2, on a T ≥ |T (fn )|, d’où
T = 1.
1
Exercice 6.34. Rappelons, proposition 6.2.2, que pour tout p ∈ [1, +∞[, on a les
inclusions suivantes : cc ⊂ p ⊂ c0 ⊂ ∞ .
2. Montrer que pour tout q ∈ [1, +∞[, l’espace cc est dense dans (q , q ). En déduire
que q est séparable.
+∞
2. Soit x = (xn )n≥0 ∈ q , alors on a |xn |q < +∞. Alors pour tout ε > 0, il
n=0
+∞
N
q
existe N ∈ N tel que |xn | < εq . Soit YN = xn en , alors YN ∈ FN ⊂ cc et
n=N +1 n=0
1
+∞ q
q
YN − xq = |xn | < ε. Donc cc est dense dans (q , q ). On en déduit que
n=N +1
(q , q ) est séparable.
3. Si 1 ≤ p ≤ q < +∞, alors on a cc ⊂ p ⊂ q ⊂ c0 ⊂ ∞ . Or cc est dense dans (q , q ),
on en déduit que p est dense dans (q , q ).
Exercice 6.35. Montrer que l’ensemble {0, 1}N n’est pas dénombrable. En déduire que
l’espace de Banach ∞ n’est pas séparable.
Solution. Pour montrer que l’ensemble {0, 1}N n’est pas dénombrable, on raisonne par
l’absurde. Supposons donc que l’ensemble {0, 1}N est dénombrable. Alors {0, 1}N =
{fn ; n ≥ 0} où fn est une application de N dans {0, 1}. Soit f : N −→ {0, 1} définie
par f (n) = 1 − fn (n), pour tout n ≥ 0. Alors f ∈ {0, 1}N et pour tout n ≥ 0, on a
f (n) = fn (n), donc f = fn , ce qui est impossible. Par conséquent, l’ensemble {0, 1}N
n’est pas dénombrable. On a {0, 1}N ⊂ ∞ et pour tout f, g ∈ {0, 1}N tels que f = g, on
a f − g∞ = 1. Donc B(f, 12 ) f ∈{0,1}N est une famille non dénombrable d’ouverts non
vides deux à deux disjoints. Il résulte de la proposition 1.2.5 que ∞ n’est pas séparable.
Exercice 6.36. Montrer que l’espace de Banach (L (2 ), ) n’est pas séparable.
Solution. Il suffit de montrer que L (2 ) contient une copie de ∞ . Pour tout a =
(an )n≥0 ∈ ∞ et pour tout x = (xn )n≥0 ∈ 2 , soit La (x) = (an xn )n≥0 , alors La (x) ∈ 2
et La ∈ L (2 ). Considérons l’application suivante.
L: ∞ −→ L (2 )
a −→ La
Alors L est linéaire. Montrons que L est aussi une application isométrique. On a :
1 1
+∞ 2
+∞ 2
2 2
La (x)2 = |an xn | ≤ a2∞ |xn | = a∞ x2
n=0 n=0
donc on a La ≤ a∞ . Réciproquement, soit ε > 0, il existe N ∈ N tel que a∞ − ε ≤
|aN |. On a eN ∞ = 1 et La (eN ) = |aN | ≥ a∞ −ε, d’où La ≥ a∞ −ε. On en déduit
que La ≥ a∞ , donc on a La = a∞ . Ainsi, L est une application isométrique
linéaire. Par conséquent, on peut considérer ∞ ⊂ L (2 ). Or ∞ n’est pas séparable,
donc L (2 ) n’est pas séparable, voir proposition 2.4.1.
p p
Notons que l’on a |xi | = sup |xi | ; F est un sous-ensemble fini de I .
i∈I i∈F
– On note ∞ (I) l’ensemble des familles (xi )i∈I dans K telles que la famille de
nombres réels positifs (|xi |)i∈I soit bornée. Pour tout x = (xi )i∈I ∈ ∞ (I), on
pose x∞ = supi∈I |xi |.
– On note C0 (I) le sous-ensemble de ∞ (I) formé des familles (xi )i∈I telles que pour
tout ε > 0, l’ensemble {i ∈ I ; |xi | ≥ ε} soit fini.
– On note Cc (I) le sous-ensemble de C0 (I) formé des familles (xi )i∈I telles que
l’ensemble {i ∈ I ; xi = 0} soit fini.
1. Montrer que les espaces (p (I), p ), (∞ (I), ∞ ) sont des espaces de Banach.
2. Montrer que (C0 (I), ∞ ) est un espace de Banach, et que (Cc (I), ∞ ) est
sous-espace vectoriel dense dans (C0 (I), ∞ ).
3. Montrer que (p (I), p ) est séparable si et seulement si I est au plus dénombrable.
Solution. 1. Le fait que (∞ (I), ∞ ) est un espace de Banach résulte de la proposition
2.6.8. En fait, on a ∞ (I) = B(I, K) et ∞ est la norme associée à la distance de la
convergence uniforme. Soit p ∈ [1, +∞[. Notons d’abord que p (I) est un sous-ensemble
de l’espace vectoriel KI . Soient x = (xi )i∈I , y = (yi )i∈I ∈ p (I) et λ ∈ K. Il est clair que
xp = 0 ⇐⇒ x = 0. Soit F une partie finie de I, d’après l’inégalité de Minkowski, on
a:
1 1 1
p p p p p p
|xi + yi | ≤ |xi | + |yi | ≤ xp + yp ,
i∈F i∈F i∈F
p1 1
p p p
|λxi | = |λ| |xi | .
i∈F i∈F
Donc p (I) est un K-espace vectoriel et x −→ xp est bien une norme sur lp (I).
Montrons que (lp (I), p ) est un espace de Banach pour tout p ∈ [1, +∞[. Soit (ξn )n≥0
une suite de Cauchy dans (lp (I), p ). Pour tout n ≥ 0, on a ξn = (xn,i )i∈I , avec
xn,i ∈ K. Soit ε > 0, alors il existe N ∈ N tel que pour tout n, m ≥ N , on ait :
p1
|xn,i − xm,i |p = ξn − ξm p < ε .
i∈I
Soit i ∈ I. Pour tout n, m, on a |xn,i − xm,i | ≤ ξn − ξm p , donc la suite (xn,i )n≥0 est de
Cauchy dans K qui est de Banach, donc il existe xi ∈ K tel que lim xn,i = xi . Soit F
n→+∞
1
p p
une partie finie de I. Pour tout n, m ≥ N , on a |xn,i − xm,i | ≤ ξn − ξm p < ε.
i∈F
p1
On fait tendre m vers l’infini, on obtient que |xn,i − xi |p ≤ ε. Ceci étant vrai
i∈F
288 Chapitre 6. ESPACES NORMÉS
p1
pour toute partie finie F de I, donc on a |xn,i − xi |p ≤ ε. Soit x = (xi )i∈I , alors
i∈I
on a x−ξn ∈ lp (N). Comme lp (I) est un espace vectoriel, alors x = x−ξn +ξn ∈ lp (I). De
plus l’inégalité précédente montre que (ξn )n≥0 converge vers x dans (lp (I), p ). Donc
(lp (I), p ) est un espace de Banach.
2. Quand on munit I de la topologie discrète, alors I est un espace localement compact.
Il résulte de la proposition 3.6.5 que (C0 (I), ∞ ) est un de Banach et que Cc (I) est un
sous-espace vectoriel dense dans C0 (I). Notons aussi que l’on peut donner une preuve
directe de ce résultat comme dans la proposition 6.2.2.
3. Si I est au plus dénombrable, il résulte du corollaire 6.7.1 et de l’exercice 6.34 que
(p (I), p ) est séparable.
Réciproquement, supposons que (p (I), p ) est séparable. Pour tout i ∈ I, soit ei ∈
Cc (I) ⊂ p (I) défini par ei = (δij )j∈I , avec δij = 1 si j = i, et δij = 0 si j = i. Alors
1
on a ei p = 1 et pour tout i, j ∈ I tels que j = i, on a ei − ej p = 2 p . Pour tout
1 1
i ∈ I, soit Ui = B ei , 2 p −1 , la boule ouverte de centre ei et de rayon 2 p −1 dans p (I),
alors (Ui )i∈I est une famille d’ouverts non vides deux à deux disjoints dans (p (I), p ).
Comme (p (I), p ) est séparable, il résulte de la proposition 1.2.5 que I est au plus
dénombrable.
⎧
⎨ 1 si 0 ≤ x ≤ 1 ,
g(x) =
⎩
2 si 1 < x ≤ 2 .
Donc pour tout t ∈ [0, 1], on a |1 − f (t)| ≤ d(g, f ) et pour tout t ∈ ]1, 2], on a
|2−f (t)| ≤ d(g, f ). Or f est continue, donc on a |1−f (1)| ≤ d(g, f ) et |2−f (1)| ≤ d(g, f ).
Par conséquent, on a d(g, f ) ≥ 12 = d(g, h), d’où d(g, F ) = d(g, h) = 12 .
1. Montrer que pour tout x ∈ E, il existe b ∈ B tel que d(x, B ) = d(x, b) = x − b.
2. Donner un exemple montrant que le point b dans la question précédente n’est pas
unique.
6.9. Exercices 289
x
Solution. 1. Soit x ∈ E. Si x ∈ B , alors on a
d(x, x) = d(x, B ) = 0. On suppose donc x ∈ B , B b
x
d’où on a x > 1. Soit b = , alors b ∈ B et on
x
x 1
a d(x, b) = x − b = x − = 1− x = 0
x x
x − 1. Soit z ∈ B , alors on a z ≤ 1 et d(x, z) =
x − z ≥ x − z ≥ x − 1 = d(x, b). Donc on a
d(x, b) = inf d(x, z) = d(x, B ). s
z∈B
2. Soit E = R2 muni de la norme (t, s)∞ = B 1 (2, 1)
max{|t| , |s|}. Soit x = (2, 1) ∈ R2 , alors on a z
α
x∞ = 2 et d(x, B ) = x∞ −1 = 1. Soit z = (1, α),
avec 0 ≤ α ≤ 1, alors z ∈ B , et on a d(x, z) = 0 1 t
max{1, 1 − α} = 1 = d(x, B ). Donc b n’est pas
unique.
1. Montrer que pour tout x ∈ E, il existe y ∈ F tel que d(x, F ) = d(x, y) = x − y.
Solution. 1. Pour tout n ≥ 1, il existe yn ∈ F tel que d(x, F ) ≤ d(x, yn ) < d(x, F ) + n1 ,
d’où on a yn ∈ B (x, d(x, F ) + 1) ∩ F qui est compact car F est de dimension finie. Donc
la suite (yn )n≥1 admet une sous-suite convergente (ynk )k≥1 . Puisque F est fermé, alors
y = lim ynk ∈ F . Pour tout k ≥ 1, on a d(x, F ) ≤ d(x, ynk ) < d(x, F ) + n1k et on a
k→+∞
1
lim d(x, ynk ) = d(x, y) et lim = 0. Par conséquent, on a d(x, y) = d(x, F ).
k→+∞ k→+∞ nk
2. Soit π : E −→ E/F l’application quotient. Rappelons que pour tout x ∈ E, on a
π(x) = d(x, F ), où est la norme quotient. Comme E = F , alors pour tout λ > 0,
il existe z ∈ E tel que π(z) = λ. On a aussi d(z − y, F ) = π(z − y) = π(z) = λ.
D’après 1, il existe a ∈ F tel que d(z − y, F ) = z − y − a. Soit x = z − a, alors on a :
Solution. L’implication (ii) =⇒ (iii) est claire. Montrons l’implication (i) =⇒ (ii). Soit
|ϕ(x)|
x ∈ E. D’après l’exercice précédent, on a d(x, H) = . Par hypothèse, il existe
ϕ
a ∈ E tel que a = 1 et ϕ = |ϕ(a)|, donc a ∈ H et il existe t ∈ K et h ∈ H tels que
|ϕ(x)|
x = h + ta, d’où on a x − h = ta = |t|. On a ϕ(x) = tϕ(a), d’où = |t|. Donc
|ϕ(a)|
|ϕ(x)|
on a = |t| = x − h. Par conséquent, on a d(x, H) = x − h. Ainsi, pour tout
ϕ
x ∈ E, il existe h ∈ H tel que d(x, H) = x − h.
Montrons l’implication (iii) =⇒ (i). Soient x ∈ E \H et h ∈ H tels que d(x, H) = x−h.
x−h ϕ(x) |ϕ(x)|
Soit a = , alors on a a = 1 et ϕ(a) = , d’où on a d(x, H) = .
d(x, H) d(x, H) |ϕ(a)|
|ϕ(x)|
D’après l’exercice précédent, on a d(x, H) = , on en déduit ϕ = |ϕ(a)|.
ϕ
Exercice 6.45. Soit l’espace de Banach E = (c0 , ∞ ). Considérons l’application
ϕ : E −→ K
∞
xn
(xn )n≥0 →
−
n=0
2n
1. Montrer que ϕ est une forme linéaire continue non nulle et calculer sa norme.
Solution. 1. Il est clair que ϕ est linéaire. Pour tout x = (xn )n≥0 ∈ c0 , on a :
∞
|xn |
|ϕ(x)| ≤ ≤ 2x∞ ,
n=0
2n
donc ϕ est continue et on a ϕ ≤ 2. Pour tout n ≥ 0, soit Xn = (xk )k≥0 ∈ c0 défini par
n
1
xk = 1 si 0 ≤ k ≤ n et xk = 0 sinon, alors on a Xn ∞ = 1 et ϕ(Xn ) = , donc on
2k
k=0
n
1
a ϕ ≥ . Par conséquent, on a ϕ ≥ 2, d’où ϕ = 2.
2k
k=0
∞ ∞
hn hn
2. Soit h = (hn )n≥0 ∈ H, alors on a n
= 0, d’où = 0. Soit x = (xn )n≥0 ∈
n=0
2 n=0
2n+1
292 Chapitre 6. ESPACES NORMÉS
E \ H, alors on a :
|ϕ(x)| ∞
xn
d(x, H) = =
ϕ n=0
2n+1
∞ ∞
hn
xn
= −
n=0
2n+1 n=0 2n+1
∞
|xn − hn |
≤
n=0
2n+1
∞
x − h∞
≤ = x − h∞ .
n=0
2n+1
∞ ∞
|xn − hn | x − h∞
Si d(x, H) = d(x, h) = x − h∞ , alors on a n+1
= . Or pour
n=0
2 n=0
2n+1
tout n ≥ 0, on a |xn − hn | ≤ x − h∞ , on en déduit que pour tout n ≥ 0, on a
|xn − hn | = x − h∞ . On a lim xn = lim hn = 0, on en déduit que x = h ce qui
n→+∞ n→+∞
est impossible. Donc il n’existe aucun h ∈ H tel que d(x, H) = d(x, h) = x − h∞ .
Exercice 6.46. Soient (E, ) un espace normé et A une partie convexe non vide de
E. Soient x ∈ E et a ∈ A tels que d(x, A) = x − a. Montrer que pour tout z ∈ [x, a],
on a d(z, A) = z − a.
Solution. Si z = x ou si z = a, c’est clair, donc on peut z ∈ ]x, a[. Soit t ∈ ]0, 1[ tel que
z = (1 − t)x + ta, d’où on a z − a = (1 − t)(x − a). Pour tout b ∈ A, on a :
z − a = (1 − t)x − a
≤ (1 − t)x − b
= z − (1 − t)b − ta
≤ (1 − t)z − b + tz − a .