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CONTRÔLES NON

DESTRUCTIFS PAR
COURANTS DE
FOUCAULT
3, 4 et 5 GMC

Année de création : 1989

Cours

Auteur de la Ressource Pédagogique


G. PEIX
I . N . S . A . de Lyon
Génie Mécanique Construction

CONTROLE NON DESTRUCTIF PAR COURANTS DE FOUCAULT

AN EXAMFLS 0F MAFPING i:;SIDE 0F A TU3E .7ITH CRACKS AND HOLZ3

G i L l e s PEIX
Laboratoire d'Etude des M a t é r i a u x

© [G.PEIX], [1988], INSA de Lyon, tous droits réservés.


-2-

PRINCIPES PHYSIQUES DU CONTROLE PAR COURANTS DE FOUCAULT

I - Place des C.F. parmi Les méthodes de C.N.D.

L'avantage des contrôles par courants de Foucault réside dans la


possibilité de tester à grande vitesse les pièces qui présentent une
forme simple.

Le contrôle par C.F. est applicable sur tout matériau conducteur.


II est très fréquemment utilisé dans le cas de tubes, barres, profilés —
II connaît, à l f heure actuelle, un développement important.

Il ne se prête qu'au contrôle de la zone "proche" de la surface.

A) EElQElEÊ général

Fig-,1. Contrôle d'une barre à l'aide des


courants de Foucault
a) Bobine parcourue par un courant alternatif (fréquence ajustable) ;
b) Pièce à contrôler placée dans l'excitation magnétique de la bobine.
Un champ magnétique prend naissance dans la pièce ;
c) Naissance de courants induits dans la pièce qui devient une bobine
fictive.

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L'ensemble de La bobine excitatrice et du barreau est équivalent


électriquement à une impédance z (résistance + inductance). Si le barreau
est parfait, z ne varie pas lorsque la bobine se déplace.

Par eontre, toute zone présentant une anomalie provoque, lors de


son passage dans le bobinage, une modification de la répartition du champ
magnétique ou (et) des courants de Foucault. Ainsi, toute variation locale
des propriétés électriquts (eonduetivité a), magnétiques (perméabilité y)
ou géométriques (dimension, hétérogénéités...) modifie l'impédance z lue
aux bornes de li bobin© primaire,

B) AEBl,i£ât^2pl^industr2|].];es

Les courants induits alternatifs qui prennent naissance dans la


pièce sont assez intenses en surface. Leur intensité décroît en profondeur.
Ce type de contrôle révèle les hétérogénéités proches de la surface
(quelques mm). Applications :

, défectoscopie,
» tri de nuances (composition, structure...),
. mesure d'épaisseur (d'une plaque métallique, d'un trai-
tement superficiel, d'une couche isolante sur un matériau
conducteur, d'une distance entre bobine et pièce — ).

II - Equation de propagation dans un milieu parfait et conducteur

Equations de Maxwell

div b * P div B =? 0

™tî--if ™ts.-j*|f
loi d'Ohm
————~- _^ _^
J = aE

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On fait les hypothèses suivantes :

a) matériau parfait B = yH
D = et

e, y et a constants au sein du matériau.

->
b) milieu conducteur : Le courant de déplacement -r— est petit
-> > ^ dt
devant J. On a donc rot H = J

E et D champ et excitation électriques (V.m"1 et C.m"2)


H et B excitation et champ magnétiques (AvnfT1 et T)
e et y permittivité et perméabilité (F.m""1 et K.m""1)
a conductivité (^"1.m""1 ou S.m"1)
p charge volumique (C.m~3)
J densité du courant (A.m"2)

On a : rot B = y rot H
= y J
->
= yaE
rot rot B = ya rot E

donc C^D
rot rot B^ = - ya —r
o.t

L'analyse vectorielle nous donne :

rot rot B = grad (div B) - AB


avec div B = 0
^ £\D
Finalement AB = ya T-T-
ot

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Si te champ magnétique e$t une fonction sinusoïdale du temps :


j
B F BO e ^ ^ , on obtient L'équation différentielle complexe :

II «. j yaga B " Q

a) f§t la pul$ation ; pu = ZTTV (v §n Hz).

En poiant k - / yoo) on obtitnt l'équation générait de propagation


d f Mn 6hamp iinusplcl^l dans un milieu conducteur

AB « j k2 B »P 0
1
J.I.-..J )>i - /
•) —J*'

Pour chaque géométrie particulière (forme de la pièce, forme de la


bobina induotriqe) on obtient le champ t en développant cette équation et
en l'intégrant compte tenu des conditions aux Limites.

On obtient ensuite J :
. . «.-..... ...........,,.
J s rot H c rot —

III - Ca$ particulier d'un matériau plan

A
^ 5e£!ll££!lt^ëÊ«^É9yâîi2D-£â£Ë£îé£l2ii9yê-Bâ£îi£yiiÊ^
Considérons un (natériau ayant une face plane (plan 0, X, Y) et
occupant tout le demi-espace défini par Z > 0 (figure 2).

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Le matériau est excité par une nappe de courant, plane, uniforme
et infinie, contenue dans un plan ïï parallèle à la face et coupant l'axe
(0,Z) en un point de cote négative. Le courant est sinusoïdal, de pulsa-
tion 0).

Une telle nappe crée un champ perpendiculaire à (0,x). Pour res-


pecter la symétrie du système, Le champ est également parallèle au plan
(0,X,Y). Le vecteur champ B garde donc toujours la même direction : il
est porté par (0/Y). On peut se contenter de le décrire à l'aide d'un
"*" "*"
réel B = B - Y La grandeur B garde une valeur constante dans tout
plan parallèle à II.

La valeur du champ ne dépend que de la distance qui sépare le


point considéré de la nappe de courant, c'est-à-dire de la cote Z :
B est donc fonction de Z et de t, exclusivement.

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L'équation de propagation s'écrit alors :

0- j.k'.B.O

P* iD£Ë9ESii20^§_ilÉ9yâîi22--iïîS£êDîiëIiê
L'équation caractéristique est 5
r2 - j k 2 - 0
r = ± k /T = ± (1 + j) -72

ainsi B * Cl e(1+^) + C2 9-(1^>?IZ

^ Poyr un matériau s'étendant jusqu'à L'infini Le Long de L'axe


(Q,E) Le champ tend vers 0
00 W QO

0 5= Cj ,e * C^,e
On en tire s

ÇX - 0 et B ^ C2 e~(1*j)?fZ

C2 représente donc le champ magnétique en $urface (Z * Q).


C'est une fonction du temps (puLsation ça).
On pose : Ça = 80 eja>

La phase du champ ^n surface est ainsi prise pour origine f


FinaLement;

8a ~
= DBQ *~ /2 Z e^j(o)t - Jç
e *75 v72 Z)
Soit^ en notation ré^LLe

- -4-Z • k
B = BQ e v7? cos (ut - yp 7 - J

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- l^mplitude diminue, au sein du matériau, selon une Loi


exponentielle,
- la phase varie linéairement avec Z.

C) Densi^té_de_courant

Calculons la densité de courant J

rot H = j"
rot B = yJ
B n'a qu'une composante selon (0,y). De plus, le réel B est uniquement
fonction de Z et de t. On a donc :

*nr.-(!f)î
Ainsi Le courant est dirigé parallèlement à l ' a x e (0,X).

-> ->
Soit J tel que : J = J . X . On écrit, en p r o j e c t i o n :

9B
= yJ
i
' 3f

j = 1 ( 1 + j ) _JL B O e-722 ej(cot " A Z )

mai s
2+j j .TT/4 soit 1, 7-
= 6
7T '
soit ._ . .
kBn k 7 ... k ^ . T T .
*= — . e " 7 2 Z . e j ( a j t " 72 Z +
4}
y
En désignant par JQ l'amplitude du courant à la surface, il
vient : i •
^ l cos(ut- -^ Z + J)
J = J 0 e" 72

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Tout comme Le champ, la densité de courant diminue exponentielLement au


sein du matériau et la phase varie linéairement. Le courant est déphasé
de . jr piP PiP.p©Pt ai.

D) Profondeyr_de^ginétration

on appelle profondeur de pénétration' standard la profondeur 5


pour laquelle L'amplitude du ceurant est égale à l'amplitude en surface
divisée par e, soit 37% de JQ

k - JQ
. ; J o e 7?**T

•.. 7y«-i

fi.^.\/irK y UQU)

gn fonction de la fréquence v^ on a :

6-v/X1'. V Tryya

Cette profondeur çle pénétration standard est très gtilisép, dan^


la pratique, pour caractériser la distribution en profqndeMr dçs courant^
de Fouc^ult, quelles que soient la forme du matériau et s<a disposition par
rapport aux courants inducteurs.

Si l'on ne tient pas compte de la phase, on écrit alors d'gne


manière simplifiée :

J, „ .F- 'J, 0 e- Z /iTvya

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IV - Cas d'un cylindre

A) §9yâïÎ2D-£â!IË£ÏÊCi§£i9yË-B§Eîi£yiiêEË

Un conducteur cylindrique de rayon a est placé dans un solénoide


coaxial de rayon c parcouru par un courant sinusoïdal (figure 3).

On suppose que le barreau ainsi que le solénoïde ont une longueur


très supérieure à Leurs rayons. »

Le champ est encore donné par l'équation

ÂB - jk2 B = 0

Dans un tel montage, B est parallèle à l'axe (0,?) et sa valeur


ne dépend pas de Z. La valeur du champ ne dépend que de la distance r du
point considéré à l'axe. Le vecteur B peut, ici encore, être remplacé par
un scalaire.

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«11-

En coordonnées pylindHqueç, le Uaplacien devient alprs

AB = (*Z* +
AB * 1
&9]
' |JF? 7TFJ

L'équation de propagation s'écrit donc :

0*i ^ - i - ' » - o

On obtient l'^quation différentielle de KeLvin-Beis^l dont


l'intégration conduit à la solution :

a w- w,nn T Mfcr) J[wt+2o<kr> - 00(ka)]


^ M0(ka) ^^
^ \
atténuation déphasage

dans laquelle on ^ :

n : nQ^bre de spires'de la bobine par unité de longueur ;

I : amplitude du courant d'excitation ;

MgCx) et QçCx) : module et argument des fonction^ de K^lvinrÇessel de 1èr^


^spèçe d^ordre zérpf

La densité dç courant varie d'une manière tout à fait semblable


au champ. J n'a qu'une composante tangentielle (perpendiculaire à 0,Z)T

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-la-

B
^ y2!2^Lë-dê.CéîÉ£êD£ê-êi.Ï£ê9yêD£§-£§EI£ÎÊEl§il9yê

Le paramètre ka (nombre sans dimension) qui intervient dans le


calcul précédent est appelé nombre de référence.

On appelle fréquence caractéristique v la fréquence pour laquelle


le nombre de référence est égal à l'unité

a/y a 2i\ vc = 1

1
v c = ———
2ïï y a a^ô"

Aux basses fréquences de travail, la pénétration des courants de


Foucault est plus importante qu'aux hautes fréquences, comme le montrent
les équations de propagation. Pour une fréquence de travail valant v :

si — < 10 la pénétration est dite forte ;

si — » 10 la pénétration est dite légère,


c

C? PE2Î2Qdêy£»de_génétration

Le développement du calcul donnant la densité de courant en fonction


du rayon r, pour une barre cylindrique, montre que la profondeur de pénétration
n'excède jamais 63% du rayon a du barreau.

6 < 0,63 a !

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-13-T

II tst possible d'obtenir une valeur approchée d$ ô(à 20% près)


en considérant gui f

6s
V^ t8nt que v ^ ^ °'63a
• ô'à Q^éla lorsque A / > O^ôSa

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APPLICATIONS INDUSTRIELLES DES COURANTS DE FOUCAULT

I - Influence des divers paramètres d'examen

••A> lQÏiy§Q£ê.ËÊ_i§_Σë9yêD£Ë

Les équations établies dans le chapitre "Principes physiques du


contrôle par courants de Foucault11 permettent de tracer les figures 4 et 5, qui
nous montrent Les variations d'amplitude et de phase dans un conducteur cylindri^
que, pour différentes fréquences.
On constate qu'une augmentation de la fréquence provoque :

a) Une atténuation encore plus rapide des C.F. en fonction de


la profondeur au sein du matériau (fig.4).

b) Un déphasage encore plus grand entre les courants de surface


et les courants internes (fig.5).

On constate sur ces figures qu'une baisse exagérée de la fréquence


augmente la pénétration des courants mais réduit considérablement La sensi-
bilité de la méthode.

B
* îQÏiu§Q£ÊJË£-LâJ3S£!Séâ!:^

La perméabilité magnétique y d'un matériau s'écrit sous la forme

y = yo iv

où yo/- perméabi Lite du vide, vaut 4.7T.10"7 H.m""1


yr, perméabilité relative du matériau, est un nombre sans dimension
y r = 1 dans l'air ainsi que dans tout matériau non magnétique. Un acier
doux, par contre, présente une perméabilité relative élevée (yr = 1000).

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Exemple : Calculons La profondeur de pénétration standard 6 dans L f étain


(non magnétique) et dans L'acier doux, pour une fréquence de 2 kHz.
Ces deux matériaux ont même çonduçtivité 8.10-6 S^nT1,

On constate qui ô fit très pttit dans L'acier, Pour augmenter La


profondeur de pénétration, dans un matériau ferromagnétique, on L'aimante à
saturation par un champ magnétique auxiliaire continu. Dans Lt cas de L'acier
doux, on réduit ainti M r jusqu'à une valeur voisine de 100 (yr - 100).

C) ipfiygQCê^de^ia^condueti.v^té^él.ectrigue.

Le tableau I donne La vaLeur de La conductivité, en MS.m""1 (|fnéga^


siemens par mètrt), dfi matériaux conducteurs Les pLus employés en cgnstryc-
tion.

Dtux matériaux non magnétiques, comme Le cuivre et L'inox austé*-


nitique, se caractérisent donc par des profondeurs de pénétration très dif-*
férentes, pour une fréquence donnée. En d'autres termes, on peut dire que Le
contrôle de matériaux très bons conducteurs nécessite L'utilisation de basses
fréquences,

MATERIAUX o en MS-nr1 MATERIAUX a en MS^m^

ACIERS NON ALLIES 6,5 DURALUMIN 34


(valeur moyenne)
ACIERS AU CARBONE 5 à 7 ETAIN 7,7
ACIERS AU CHROME 1 à 2 FER ARMCO 9,5
ACIERS EXTRA DOUX 8,5 FONTE GRISE (Val. moy.) 1,5
ACIERS FAIBLEMENT ALLIES 3 à 5 LAITON ALUMINIUM 13,3
ACIERS INOX 18/8 1,4 LAITON 70/30 14
ACIERS MOULES 5 MAILLE CHORT 3
ALUMINIUM 35 MERCURE 1
ARGENT 67 NICKEL 8
CONSTANTAN 2 OR 45
CUIVRE 63 PLATINE 9
CUPRONICKEL 90/10 5,2 PLOMB 5
CUPRONICKEL 70/30 2,7 ZINC 18
INCONEL 1

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II - Calcul de l'impédance aux bornes de la bobine primaire

A) ÇalcuL_de_z

Plaçons-nous dans Le cas du contrôle d'un tube très mince à l'aide


d'une bobine encerclante. Le jeu radial est suffisamment faible pour que l'on
puisse considérer, en première approximation, que Le diamètre du tube est égal
à celui de la bobine. Le solénoîde, d'inductance à vide LQ et de résistance
nulle (hypothèse simplificatrice), comporte au total NQ spires sur une longueur l.
La longueur l est très supérieure au diamètre.

Le tube est équivalent à un bobinage constitué d'une seule spire.


Un courant induit apparaît sur la longueur l située à l'intérieur du

solénoîde . Son inductance est L et sa résistance est R (résistance de la


boucle que constitue Le tube si on le coupe le long d'une génératrice).

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Les courants de Foucault n'existent que dans La zone du tube intérieur*


à La bobine : ainsi La Longueur L des deux bobinages est La même.

Puisque U b©bin§ ixcititrict est supposé© sans résistance, li ttnsion


instantanée u à ses bornes s'écrit :

u ^ j l Q w i t j M c o i - j (1)

où. t. représente Le courant induit dans le tube (courant de Foucault) et M


l'inductinci mutuelle des dtux conducteurs.

Le tube constitue également unt bobine : la tension est nulle à


les bornes puisqu'on réalité il formt une boucle fermée. On écrit :

Q = R i<j * j L <i> ii * j M 03 i (2)

Lt courint induit est tiré de la seconde égalité

' M ça i
= 3
M *" R 4- j L ça

En reportant dans (1)

, .l . A M 2 o) 2 i
".*-i *"\+TTTTïï

(R J
• j LQ M i ^ ~ > ^ ^ «2 1

R + L 2 a)2
2

Ainsi l'impédance aux bornçs de la bobine primaire vaut :

_ R M 2 u>2 . f. L M 2 a)3 }
2
" R "TT2~2
2 + J
[L° w
" R "TT2^J
2

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Dans cette expression L0, L et M ne dépendent que de La géométrie


du montage. En effet, on a :
N2 x S
LQ = yq x P .— inductance à vide de La bobine primaire

S est La section intérieure du solénoide

L = yo x 1 [x—S
— inductance du tube pour une seule spire
et si Le tube ne contient pas d'autre
matériau

x
M = y0 Q , — inductance mutuelle des deux bobinages
précédents.

On néglige, pour ce dernier calcul/.La présence du matériau du tube


à L'intérieur de La bobine d'excitation : si ce matériau est ferromagnétique,
alors yp ^ 1 sur une faible fraction de S.

On constate donc que, pour un montage donné, z ne dépend que de La


fréquence choisie et de la résistance R du tube, considéré comme une boucle.

On vérifie, en passant, que l'on a :

M2 = L LQ (cas du couplage parfait avec a = c)

B
^ Ê2Q£C2iê«^y-£y!2Ë

Si un tube présentant des imperfections géométriques (variations de


diamètre ou d'épaisseur) ou des discontinuités (fissures, inclusions...), défile
à L'intérieur de la bobine, alors z variera. C'est le principe du contrôle par
courants de Foucault.

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Un§ modification géométrique entraînera une variation de L,, induc-


tance du tube.

Une discontinuité C©u uni hétérogénéité) au itin du matériau du


tybt entraînera une variation de R.

Une modification dis propriétés magnétiques n'est pas priât en


§ompti par nQtrt modèU pyiiqut nous ivons négligé La présence éventuelle
çji mitériiu présentant un y différent de 1* dans l'expression de M«

Intéressons^noui è la rtchtrche d'une discontinuité, défaut qui


introduit unt variation locilf df R, résistance du tube.

c) iîsaciifflf^ëliSËÉ^iûii»
Nous avons établi i

R M2 cua . , f. L M2 a)3 }
z „^^^^ + j ^Q w . ^-jp-^J

Cettç expression est de la forme z - Jj, + j £- o>

Etudions la variation de z en fonction de R, résistance du tube.

R =o «*> z = j (LO a. - ^]

mais nous avons montré que M2 vaut en fait LLg donc

R = 0 =^v z= 0
et lorsque R devient infini :
R = oo > Z = j LO 0)

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Pour Les valeurs intermédiaires, on démontre aisément que L'extré-


mité de z parcourt un demi-cercle du plan complexe (figure 7).

Fig.7.Variation de l'impédance apparente de la bobine


Lors d'un contrôle-

Une résistance infinie signifie que les courants de Foucault


ne prendront pas naissance dans le tube. Alors, l'impédance sera celle de La
bobine vide, soit j LQ. oy.

Une résistance nulle signifie que Les C.F. circulent librement


et induisent une excitation qui s'oppose exactement à L'excitation primaire.
L'inductance de L'ensemble est donc nulle.

III - Appareillage.

A) L˧_£tB£.Ëy£§"
Appelés bobines, sondes ou palpeurs, ils peuvent être caractérisés
par le nombre d'enroulements dont ils sont constitués.

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Bobines simples : elles servent à créer le champ magnétique alterna-


tif et, simultanément, à détecter Les défauts, par la mesure de leur impédance.

Ainsi* les barres sont eontrllées à L'aide ei'uni bebini extfrityre,,


La zone étudiée est un petit disque.

La barre défile à l'intérieur de la bobine dont l'impédance varie


brutalement au passage d'un défaut.

Les tubes peuvent Itrt contrôlés à l'aide d'une bobine extérieure


ou intérieure. La zone étudiée est un petit anneau.

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Les plaques et Les objets de formes irrégulières sont contrôlés


à L'aide de petites bobines appelées sondes, qui permettent d'étudier un
cylindre de l'échantillon dont la section est voisine de celle de la bobine.

Bobines doubles : la bobine d'excitation induit le champ magné-


tique. Une bobine de détection, électriquement indépendante, permet de détec-
ter les défauts avec une grande sensibilité. La bobine d'excitation est
divisée en deux parties placées de part et d'autre de la bobine de détection.
On Lit directement les variations de la f.e.m. aux bornes de La bobine
détectrice.

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Bobi nés différentiel Les : il s'agit de comparer La pièce à étudier


ayec un échantiLLon.

§n peut éfaLtniint c^mpurer deux régions différentes di La pièce


à examiner. Le passage d'un défaut modifiera Li f,e.m. aux bornes des deux
bobines détectriees successivement.

Fig.12. Bobine doubLe différentieLLe.

Les deux parties de La bobine de détection sont connectées de teLLe


manière que Les f.e.m. induites s'annuLent Lorsque Les matériaux sont identiques.
Le passage d'un défaut modifie La f.e.m. dans chacun des deux éLéments de çtétec^-
tion successivement. On obtient un signaL de défaut présentant deux pics opposés.

Les bobines différentieLLes sont très sensibLes à La présence de


petits défauts.

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-26-
B
^ IHËÎiÊïïÊDl du_si^nai_ot>tenu
Un courant sinusoïdal de fréquence déterminée, délivré par un
générateur de courant, parcourt le solénoîde. Une tension apparaît. Sa fré-
quence est la même que celle du courant. Son amplitude et sa phase consti-
tuent les grandeurs à mesurer puisqu'elles traduisent la valeur de l'impédance
apparente de la bobine.
V Détection synchrone

Une détection synchrone comprend :


- un générateur de signaux carrés, a(t) en phase avec une référence,
- un multiplieur qui effectue La multiplication du signal carré a(t) par
le signal à traiter s(t) ; M(t) = a(t) x s(t),
- un intégrateur qui mesure La valeur moyenne du signal M(t), soit M(t) le
résultat.
La figure 13 schématise ce traitement. L'aire hachurée est proportion-
nelle à la valeur moyenne dé--M(t).

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-27-

s(t) peut être considéré comme La somme de deux signaux, l'un "en
phase avec la référence, et L'autre déphasé de -=r • On écrit, par exemple :

sCt) « ii(t) + SgCt)

i(t) = AI sin o)t + A2 sin (o>t + î- )

La figure 14 montre ce que donneriit Le traitement des deux


fonctions sjCt) et S2Ct)s Soient Mi-(t) et M^Ct) Les résultats.

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L f intégration de s2(t), composante du signal qui est en quadrature


avec La référence, conduit à un résultat nul. Seule La composante en phase
du signal participe au résultat.

On utilise alors la propriété suivante :

La valeur moyenne d'une somme de deux signaux de même


période est égale à la somme des valeurs moyennes des
deux signaux.

Ici:

M(t) = Mi(t) + M2(t)

et puisque Mbft) est nul, la détection synchrone nous permet d'extraire la


valeur moyenne de la partie du signal en phase avec la référence.

,Dans La pratique, la plupart des appareils à courants de Foucault


possèdent deux détections synchrones permettant d'extraire Les valeurs moyennes
de la composante en phase avec le courant et de La composante en quadrature.

2) Présentation des résultats.

Envisageons le cas simple du contrôle d'une pièce non magnétique.


Pour une fréquence donnée, la conductivité du matériau ainsi que la forme du
bobinage et de la pièce déterminent l'impédance apparente. Sur la figure 15,
cette valeur de z est représentée par le vecteur OMo- Le passage d'une
hétérogénéité du métal modifie l'impédance : la présence d'une fissure, par
exemple, se traduit par une diminution de a. Sur le diagramme, l'extrémité
du vecteur impédance se déplace de M 0 en M]_ puis revient en MQ, après le
passage du défaut.

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Fig«15. Variation d'impédance provoquée par une variation
di conductivité du matériau contrôlé.

Un appareil à courants de Foucault équipé d'une double détection


synchrone nous donne la projection du signal sur deux axes en quadrature. Il
est alors commode d'envoyer ces deux signaux sur les plaques de déviation
horizontales et verticales d'un oscilloscope. Le spot visualise alors exacte-
ment la position du point MO-

Ce que nous souhaitons détecter avec le maximum de sensibilité,


c'tst: tn fait La variation locale des propriétés physiques du matériau. On
étalonne l'appareil en utilisant une pièce de référence parfaitement saine
et en positionnant le spot au centre de l'écran. Lors du contrôle, le dé-
placement du spot représente la variation locale des propriétés physiques
du matériau.

Dans notre exemple, nous n'avons pas pris en compte une éventuelle
variation des propriétés magnétiques du matériau. La direction de déplacement
du point MO serait différente, mais Le mode de présentation des résultats
conviendrait encore parfaitement.

© [G.PEIX], [1988], INSA de Lyon, tous droits réservés.


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Nous avons également simplifié en nous Limitant à un défaut en


surface, près de la bobine- Le même défaut, situé plus profondément au sein
du matériau, donnerait un signal déphasé et moins intense (cf. page 8).

Exemple : signal donné lors du passage de la sonde au niveau


d'une plaque entretoise, dans un échangeur de chaleur
(générateur de vapeur). Le capteur interne au tube,
comporte deux bobinages en sens inverse, ce qui explique
l f existence de deux boucles symétriques par rapport au
point d f équilibre.

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