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Tu me surprends en t approchant de moi encore un peu.

Je ressens ta respiration et cela me fait légèrement trembler. Tu me souris, comme pour me demander de
laisser aller mes peurs, elles n’ont pas leur place ici.

Longuement, nos yeux discutent, une langue que je ne tente plus de comprendre, je ressens les
informations fluire en moi, je recois ton message et je sais que c’est pareil pour toi aussi.

Ton regard est doux, curieux, presque enchanté, on dirait que tu me vois vraiment pour la toute première
fois. Et presque comme si on vaguait guidées par une énergie plus grande que nous, nos lèvres
s’approchent. On s’arrête à quelque centimètre l’une de l’autre, pendant un long moment.

En silence.

L’air est figé autour de nous.

Je refais par magie un bond en arrière. Un an nous sépare de notre première rencontre.

Je me revois rentrer dans la maison de Céline accompagnée depuis la veille par une grande excitation.

Je monte les escaliers et je jette un coup d’œil dans la pièce. Je décide de façon instinctive de m’assoir à
coté de Myriam. Tout le monde prend lentement sa place. Quand le moment arrive de me présenter je dis
quelque chose qui fait rire tout le monde. C’est à ce moment que je regard droit devant moi et je te vois
pour la première fois.

Je t’observe rapidement : Il y a une certaine cohérence dans ta personne, je ne changerais rien de ton
corps, de ta façon de t’habiller. Même tes lunettes insupportables prennent tout leur sens sur toi.

Tu es étrangement familiale pour moi mais au même temps, je ressens que ça ne se limite pas à ça et
malgré mes efforts, je suis incapable de me dire à qui tu me fait penser. Ce sera seulement à fur et à
mesure des semaines et de mois que je me rendrai compte que tu ne ressembles à personne d’autre mais
qu’une partie de toi est cachée chez les gens qui m’entourent depuis ma naissance, comme un immense
puzzle qui se révèle une pièce à la fois orchestrée de façon extraordinaire par les mains de l’Univers pour
me guider enfin à toi.

Je te retrouverai ensuite à la première pause, autour de la piscine. Je t’offre ce qui reste de ma meringue,
tu l’aimes bien contrairement à moi et ça nous fait rire. Tu me caresses « mon beau visage » en partant en
me disant de faire attention au soleil. Ce geste me marque l’esprit.

Au fil des heures et des jours, je suis de plus en plus pressée de te retrouver. Je m’attache à ton humour, ta
façon de penser, tes réflexions. Je me sens extrêmement bien mais bizarrement dans l’embarras quand tu
me demandes à chaque atelier d’être à tes cotés. Ça n’a aucun sens mais je réalise de ne pas me sentir à ta
hauteur et il me faudra beaucoup de mois avant que j’arrive à m’apprécier à ma juste valeur. Ton regard
me déshabille complètement, je suis un livre ouvert pour toi. Je sens que je ne peux plus rien te cacher,
c’est puissant et ça me fait peur car je ne contrôle plus rien.

Le dernier jour arrive. Je sais que nous allons nous revoir en Septembre mais je crains déjà la séparation. Je
sens que les semaines vont être horriblement longues. C’est comme si je me réveillais d’un magnifique
rêve. Je me rends compte d’avoir été heureuse, ivre, ça faisait tellement longtemps que ça ne m’arrivait pas
et je ne veux pas que ça s’arrête.

Mais tu pars sans mal et je me resigne à prendre la voiture en attendant que tu m’écrives. Je pense à toi
tout le long du trajet. Ta pensée ne me quittera jamais plus depuis mais à ce moment-là, je ne réalise pas
encore tout. Plusieurs sentiments se mélangent en moi. Je ne sais pas ce qui nous lie mais je sais que rien,
ni personne, ni le temps qui passe, ni la distance qui nous sépare, changera notre lien : il est gravé en nous
à tout jamais. Je me sens en sécurité et je ne crains plus rien. A côté de ça, mon cœur a mal, tu es partie
avec quelque chose de mon corps en me laissant à moitié et ça me gêne.

A ce moment une voix dedans moi me parle et me dis « je t’avais dit que le moment venu, tu aurais
assumé ». Je souris enfin.

Je reviens à l’instant présent, chargée en émotions. Je t’ai tellement chérie, rêvé… et toi… tu es toujours là,
devant moi !

Plus qu’un centimètre sépare nos corps.

Je ferme instinctivement les yeux et je m’abandonne à toi, à l’inconnu, au grand saut.

Je sens la douceur et la chaleur de nos peaux.

Et c’est comme si, nous n’étions plus seules : autour de nous, nos guides, nos anges sont là pour nous bénir
et protéger.

Je ressens que tous nos chakras vibrent et s’alignent sur la même longueur d’onde, des fils invisibles
partent de nos centres énergétiques en les connectant. Nos lèvres encore collées, nous sourions. Les
larmes coulent et je sens que c’est pareil pour toi aussi.

Je sais que l’énergie que dégage de nous est en train de tout guérir. Nos blessures d’âme, du corps et du
cœur se remplissent petit à petit de ce miel doré et se referment, se cicatrisent. Elles seront toujours la
mais à peine visibles.

Je te trouve splendide et mon cœur fond véritablement. L’amour coule à l’intérieur de ma poitrine et
nourrit toutes mes cellules. Elles se régénèrent d’une nouvelle vie.

Nous sommes en train de transmuter, c’est donc ça, l’Alchimie de l’amour.

Nous commençons à nous déshabiller, un vêtement à la fois, très très lentement et très très doucement et
ce rituel perdure pendant toute la nuit.

Je respecte et j’honore profondément ton corps. Je veux que tu saches que tu es en sécurité et que jamais
je ne pourrais te faire du mal.

Je caresse chacune de tes courbes avec mon regard et puis avec ma bouche et enfin avec mes doigts, mes
mains.

Nos yeux incapables de se quitter un seul instant puisque nos âmes font l’amour au même temps que nos
corps.

Enfin, nos respirations s’accélèrent jusqu’au plaisir. Nous sommes alignées et en un dernier soupire le
pardon se fait.

Tu es enfin libre de tout attachement terrestre.

Je ne te possède pas et tu le sais.

C’est déjà l’aube.

Je t’observe te lever, le visage sans inquiétudes, éteindre avec soin tous les bougies de la pièce avant de te
reblottir encore une fois à coté de moi.

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