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Liste des devises et abréviations

Pays Nom de la devise Siglc Pays Nom de la devise Sigle

Afghanistan Afgani AFA Cuba Peso cubain CUP


Afrique du Sud Rand ZAD Danemark Couronne DKK
Albanie Lek ALL Djibouti Franc de Djibouti DJF
Algérie Dinar DZD Egypte Livre EGP
Allemagne1 Deutsche Mark DEM Équateur Sucre ECS
Angola Kwanza AON Espagne1 Peseta SPP
Antilles Florin des Antilles Estonie Couronne EEK
néerlandaises néerlandaises ANG
Éthiopie Birr ETB
Arabie Saoudite Rial SAR
Fidji Dollar des îles Fidji FJD
Argentine Peso ARS 1
Finlande Markka F1M
Australie Dollar australien AUD 1
France Franc FRF
Autriche1 Schilling ATS
Gabon Franc CFA XAF
Bahamas Dollar BSD
Gambie Dalasi GMD
Bahreïn Dinar BHD
Géorgie Rouble RUR
Barbades Dollar BBD
Ghana Cedi GHC
Belgique1 Franc belge BEF
Gibraltar Livre GIP
Bénin Franc CFA XOF
Grèce Drachme GRD
Bermudes Dollar BMD
Guatemala Quetzal GTQ
Bolivie Boliviano BOB
Guinée Franc guinéen GNF
Bostwana Pula BWP
Guinée-Bissau Peso GNP
Brésil Real BRR
Haïti Gourde HTG
Bulgarie Lev BGL
Honduras Lempira HNL
Burkina Faso Franc CFA XOF
Hongkong Dollar de Hongkong HKD
Cameroun Franc CFA XAF
Canada Dollar canadien CAD Hongrie Forint HUF

Cap-Vert Escudo CVE Inde Roupie INR

Chili Peso C1T Indonésie Roupie IDR


1
Chine Renmibi, Yuan CNY Irlande Livre irlandaise IRP

Chypre Livre cypriote CYP Islande Couronne ISK

Colombie Peso COP Israël Shekel ILS


1
Comores (îles) Franc CFA KMF Italie Lire ITL
Congo Franc CFA XAF Jamaïque Dollar JMD
Costa Rica Colon CRC Japon Yen JPY
Corée du Sud Won KRW Jordanie Dinar JOD
Côte d'Ivoire Franc CFA XOF Kenya Shilling KES
Croatie Dinar HRD Koweït Dinar KWD

* •
jt
r » Nom de la devise S * Pays Nom de la devise Sigle

Lichtenstein Franc suisse CHF Portugal1 Escudo PTE


1
Luxembourg Franc luxembourgeois LUF Qatar Riyal QAR
Macao Pataca MOP Roumanie Leu ROL
Malaisie Ringgit MYR Royaume-Uni Livre GBP
Malawi Kwacha MWK Russie Rouble RUR
Malgache (Rép.) Franc malgache MGF Rwanda Franc du Rwanda RWF
Mali Franc CFA XOF Salvador Colon SVC
Malte Livre maltaise MIL Sénégal Franc CFA XOF
Maroc Dirham MAD Seychelles Roupie SCR
Mauritanie Ouguiya MRO Sierra Leone Leone SLL
Mexique Peso mexicain MXP Singapour Dollar de Singapour SGD
Mozambique Matical MZM Soudan Livre soudanaise SDP
Népal Roupie NPR Sri Lanka Roupie de Sri Lanka LKR
Nicaragua Côrdoba NIC Suède î> Couronne suédoise SEK
Niger Franc CFA XOF Suisse Franc suisse CHF
Nigeria Naira NGN Syrie Livre syrienne SYP
Norvège Couronne NOK Taïwan Dollar de Taïwan TWD
norvégienne Tchad Franc CFA XAF
Nouvelle-Zélande Dollar néo-zélandais NZD Rép. tchèque Couronne CZK
Oman Rial omani OMR Slovaquie Couronne slovaque SKK
Ouganda Shilling ougandais UGS Thaïlande Baht THB
Pakistan Roupie PKR Togo Franc CFA XOF
Panama Balboa PAB Tunisie Dinar tunisien TND
Paraguay Guarani PYG Turquie Livre turque TRL
1
Pays-Bas Florin NLG Venezuela Bolivar VEB
Pérou Sol PES Vietnam Dông VND
Philippines Peso philippin PHP Zaïre Zaïre ZRZ
Pologne Zloty PLN Zambie Kwacha ZMK
Polynésie Franc polynésien XPF Zimbabwe Dollar de Zimbabwe ZWD

1. Ces pays ont adopté l'euro (EUR) depuis le 1.1.1999.


*
ÉTUDE DE CAS CRISE FINANCIÈRE INTERNATIONALE
ASIE, 1997-1998

Vers la fin de l'année 1997, alors que l'économie mexicaine émergeait de la


crise financière qui venait de la frapper, l'histoire se répétait dans divers pays
d'Asie, parmi lesquels la Thaïlande, la Corée du Sud et, singulièrement,
l'Indonésie. Les symptômes sont maintenant bien connus : hausse des taux
d'intérêt, perte de valeur des actifs et dépréciation de la monnaie. Ainsi, en
Indonésie, les taux d'intérêt nominaux à court terme ont grimpé au-delà de
50%, la capitalisation boursière a perdu près de 90% de sa valeur (libellée en
dollars) et la roupie s'est dépréciée de plus de 80% par rapport au dollar. Dans
tous les pays concernés, la dépréciation de la monnaie a provoqué une hausse
des prix des importations qui a elle-même induit une accélération de l'inflation,
alors même que le PIB fléchissait sous l'effet de la réduction des dépenses
consécutive à la hausse des taux d'intérêt et à la perte généralisée de confiance.
Selon de premières estimations, en Indonésie, le PIB a reculé d'environ 15% en
1998, soit davantage que pendant toute récession aux États-Unis depuis la grande
dépression des années 1930.
Qu'est-ce qui a pu déclencher une telle catastrophe ? Le problème a commencé
au sein du système bancaire asiatique. Depuis de longues années, dans les pays
concernés, les pouvoirs publics étaient davantage impliqués dans la gestion de
l'allocation des ressources, particulièrement financières, que cela a jamais été le
cas dans la plupart des pays industrialisés. Malgré les éloges de ce « partenariat
entre secteurs privé et public » que l'on entendait et lisait régulièrement jusque-
là, il est apparu à la longue que de nombreuses banques asiatiques avaient
consenti leurs prêts, plus en fonction de critères d'ordre politique que de la
rentabilité intrinsèque des projets d'investissement. Dès que la multiplication
des défauts de paiement commença à dévoiler ce « capitalisme des copains »,
comme on l'appelait alors, les investisseurs internationaux perdirent confiance
en l'avenir de ces économies. On vit alors croître la prime de risque sur les actifs
asiatiques, provoquant l'explosion des taux d'intérêt et l'effondrement des
monnaies.
Les crises de confiance internationales déclenchent souvent un cercle vicieux
qui ne fait qu'aggraver les problèmes. Voici l'une des interprétations de ce type
d'enchaînement fatal dans le cas des économies asiatiques :

1 les problèmes affectant le système bancaire sapent la confiance internationale


dans ces économies ;
2 la perte de confiance provoque la hausse des primes de risque et des taux
d'intérêt ;
3 jointe à la perte de confiance, la hausse des taux d'intérêt déprime les prix
des actifs financiers et autres ;
4 la faiblesse des prix des actifs réduit la valeur du cautionnement des prêts
bancaires;

5 l'affaiblissement du cautionnement multiplie les défauts de service et de


remboursement des prêts bancaires ;
6 la multiplication des défauts de paiement aggrave la crise bancaire. Vous
pouvez maintenant retourner au point 1 et poursuivre le cercle vicieux.
Certains économistes ont évoqué ce cercle vicieux p o u r faire de la crise
asiatique une «prophétie autoréalisatrice» : le malheur arrive parce qu'il est
attendu. La plupart des économistes, cependant, imputent l'origine du problème
à la corruption du système bancaire, et ne font intervenir le cercle vicieux de la
perte de confiance qu'ensuite, c o m m e facteur d'aggravation de la crise.
À mesure que celle-ci s'approfondissait, le Fonds monétaire international
(FMI) et les États-Unis s'efforçaient pourtant de restaurer la confiance, comme
ils y avaient réussi quelques années auparavant dans le cas du Mexique. En
particulier, le FMI a consenti des prêts aux pays concernés pour les aider à
sortir de la crise, en échange de promesses de réforme du système bancaire et
d'élimination du « capitalisme des copains ». L'espoir du FMI était que les prêts
à court terme et les réformes à long terme finiraient par restaurer la confiance,
permettant la réduction de la prime de risque et des taux d'intérêt et transfor-
mant de la sorte en cercle vertueux le cercle vicieux. Au m o m e n t de mettre sous
presse, il n'est pas sûr que ce résultat soit totalement atteint.
ÉTUDE DE CAS CRISE FINANCIÈRE INTERNATIONALE
M E X I Q U E , 1994-1995

En août 1994, un peso mexicain valait 30 cents. Une année après, il ne valait
plus que 16 cents. Qu'est-ce qui explique cette chute massive de la valeur de la
monnaie mexicaine? Dans une large mesure, il s'agit du risque-pays.
Au début de l'année 1994, le Mexique avait le vent en poupe. La création
récente de l'Accord de libre échange Nord-Américain (ALENA), qui réduisait
les barrières commerciales entre les États-Unis, le Canada et le Mexique,
déclencha une vague généralisée de confiance dans l'avenir de l'économie
mexicaine. Des investisseurs du monde entier se pressaient pour prêter aux
pouvoirs publics et aux entreprises mexicains.
Certains événements politiques vinrent rapidement ébranler cet optimisme.
La contestation politique dans la région du Chiapas fit apparaître c o m m e
précaire la situation politique du Mexique. Peu après, Luis Donaldo Colosio,
candidat le mieux placé à l'élection à la présidence du Mexique, fut assassiné.
L'incertitude politique s'en trouva accrue, incitant de nombreux investisseurs à
demander une prime de risque plus élevée sur leurs actifs mexicains.
Au début, cette hausse de la prime de risque n'affecta pas la valeur d u peso,
car le Mexique avait un régime de taux de change fixes. Dans ce cadre, la banque
centrale accepte d'échanger la monnaie nationale (le peso) contre les monnaies
étrangères à un taux préétabli. Quand une hausse de la prime de risque pousse
à la baisse la valeur d e la monnaie nationale, la banque centrale continue à

acheter des pesos et à vendre les monnaies étrangères au taux préétabli. Celle
intervention automatique sur le marché des changes réduit l'offre de monnaie
(déplaçant vers la gauche LM*), chaque fois qu'il y a menace dé dépréciation de
cette monnaie.
En l'occurrence, les réserves en devises étrangères de la banque centrale du
Mexique se sont avérées trop réduites pour maintenir le taux de change fixe.
Lorsqu'elles se sont épuisées, à la fin de l'année 1994, le gouvernement mexicain
a annoncé une dévaluation d u peso, alors qu'il avait toujours affirmé qu'il
refuserait celle-ci. Cette annonce ébranla davantage encore la confiance des
investisseurs dans les responsables politiques mexicains, et ils se mirent à
craindre de nouvelles dévaluations.
En conséquence, ils cessèrent d'acheter des actifs mexicains. Ceci provoqua
une nouvelle hausse de la prime de risque, laquelle s'ajouta à la pression à la
hausse sur les taux d'intérêt et à la baisse sur le peso. Le marché des valeurs
mexicain s'effondra. Quand le gouvernement mexicain eut besoin de renouveler
la partie de sa dette qui venait à échéance, les investisseurs refusèrent de souscrire
au nouvel emprunt. L'État mexicain se retrouva en défaut de paiement. En
quelques mois seulement, le Mexique était passé du statut d'économie émergente
pleine de promesses, à celui d'économie à risque au bord de la banqueroute.
C'est alors q u e les É t a t s - U n i s e n t r è r e n t en scène. P o u r ce faire, le
gouvernement des États-Unis avait trois raisons : aider son voisin du Sud,
empêcher l'immigration illégale massive qu'aurait pu entraîner la banqueroute
mexicaine et empêcher la vague de pessimisme frappant les investisseurs en ce
qui concerne le Mexique de s'étendre à d'autres pays en voie de développement.
Le gouvernement américain prit la tête d ' u n effort international conjoint de
cautionnement de l'État mexicain. Il se porta notamment garant du rembour-
sement de la dette mexicaine, ce qui permit au gouvernement du Mexique de
refinancer sa dette venue à échéance. Ceci contribua à restaurer la confiance
dans l'économie mexicaine, et donc à atténuer la prime de risque qui frappait
ce pays.
Même si, dans le cas du Mexique, le pire a ainsi pu être évité, l'effondrement
financier du pays en 1 9 9 4 - 1995 n'en a pas rfioins constitué pour les Mexicains
une douloureuse expérience : n o n seulement le pesofe perdu beaucoup de sa
valeur, mais l'économie est durablement entrée en récession profonde. Heureu-
sement, à la fin des années 1990, le revenu agrégé a recommencé à croître,
permettant d'espérer une sortie de crise.
Il convient cependant de tirer de cet épisode une leçon claire, qui devrait être
r e t e n u e p o u r l'avenir : les m o d i f i c a t i o n s du risque-pays perçu, souvent
attribuables à l'instabilité politique, constituent un puissant déterminant des
taux d'intérêt et des taux de change dans les petites économies ouvertes.

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