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17 novembre 2022

Cour d'appel de Nîmes


RG n° 21/02494

1ère chambre

Texte de la décision

Entête

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

ARRÊT N°

N° RG 21/02494 - N°Portalis DBVH-V-B7F-IDBX

SL-AB

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TJ HORS JAF, JEX, JLD, J. EXPRO, JCP D'ALES

27 avril 2021

RG:19/00121

[U]

[I]

C/

[U]

[E]

[U]

[GG]

[U]

[U]

[U]

[U]

Grosse délivrée

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le 17/11/2022

à Me Olivier MASSAL

à Me Florence MENDEZ

à Me Marion BAILLET GARBOUGE

à Me Emilie PORCARA

à Me Valentine CASSAN

COUR D'APPEL DE NÎMES

CHAMBRE CIVILE

1ère chambre

ARRÊT DU 17 NOVEMBRE 2022

Décision déférée à la Cour : Jugement du TJ hors JAF, JEX, JLD, J. EXPRO, JCP d'ALES en date du 27 Avril 2021, N°19/00121

COMPOSITION DE LA COUR LORS DES DÉBATS ET DU DÉLIBÉRÉ :

Mme Marie-Pierre FOURNIER, Présidente de chambre,

Mme Elisabeth TOULOUSE, Conseillère,

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Mme Séverine LEGER, Conseillère,

GREFFIER :

Audrey BACHIMONT, Greffière, lors des débats, et Mme Nadège RODRIGUES, Greffière, lors du prononcé,

DÉBATS :

A l'audience publique du 04 Octobre 2022, où l'affaire a été mise en délibéré au 17 Novembre 2022.

Les parties ont été avisées que l'arrêt sera prononcé par sa mise à disposition au greffe de la cour d'appel.

APPELANTS :

Monsieur [P] [U]

né le 20 Juillet 1945 à [Localité 24]

[Adresse 11]

[Localité 15]

Madame [JX] [I] épouse [U]

née le 11 Mai 1952 à [Localité 22]

[Adresse 11]

[Localité 15]

Représentés par Me Olivier MASSAL de la SCP MASSAL & VERGANI, Postulant, avocat au barreau D'ALES

Représentés par Me Emmanuel RAVANAS de la SELEURL ERAVANAS - AVOCAT, Plaidant, avocat au barreau de PARIS

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INTIMÉS :

Madame [BL] [U] épouse [E]

née le 14 Avril 1944 à [Localité 24]

[Adresse 2]

[Localité 18]

Représentée par Me Florence MENDEZ, Postulant, avocat au barreau D'ALES

Représentée par Me Vitore PALI, Plaidant, avocat au barreau de PARIS

Monsieur [V] [E]

né le 27 Septembre 1971 à [Localité 25]

[Adresse 7]

[Localité 16]

Représenté par Me Marion BAILLET GARBOUGE, Postulant, avocat au barreau d'ALES

Représenté par Me Karine LE BRETON, Plaidant, avocat au barreau d'ESSONNE

Madame [KC] [U],

née le 28 Mars 1948 à [Localité 24]

[Adresse 12]

[Localité 14]

Représentée par Me Valentine CASSAN de la SCP GMC AVOCATS ASSOCIES, Postulant, avocat au barreau de NIMES

Représentée par Me Aurélien DUCAP de la SELARL DUCAP, Plaidant, avocat au barreau de TOULOUSE

Monsieur [G] [GG]

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né le 14 Décembre 1973 à [Localité 23]

[Adresse 21]

[Localité 10]

Représenté par Me Valentine CASSAN de la SCP GMC AVOCATS ASSOCIES, Postulant, avocat au barreau de NIMES

Représenté par Me Aurélien DUCAP de la SELARL DUCAP, Plaidant, avocat au barreau de TOULOUSE

Monsieur [LV] [U]

né le 25 Juin 1956 à [Localité 10]

[Adresse 1]

[Localité 17]

Représenté par Me Emilie PORCARA de la SELARL PORCARA, RACAUD, Plaidant/Postulant, avocat au barreau D'ALES

INTERVENANTS

Monsieur [O] [H] [U]

né le 07 Janvier 1977 à [Localité 20]

[Adresse 6]

[Localité 13]

Madame [X] [SU] [U] épouse [M]

née le 26 Octobre 1979 à [Localité 20]

[Adresse 9]

[Localité 3]

13200 BELGIQUE

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Monsieur [US] [L] [U]

né le 05 Septembre 1985 à [Localité 20]

[Adresse 8]

[Localité 5]

57340 SUISSE

Représentés par Me Olivier MASSAL de la SCP MASSAL & VERGANI, Postulant, avocat au barreau D'ALES

Représentés par Me Emmanuel RAVANAS de la SELEURL ERAVANAS - AVOCAT, Plaidant, avocat au barreau de PARIS

ARRÊT :

Arrêt contradictoire, prononcé publiquement et signé par Mme Marie-Pierre FOURNIER, Présidente de chambre, le 17
Novembre 2022, par mise à disposition au greffe de la Cour

Exposé du litige

EXPOSE DES FAITS ET DE LA PROCEDURE

[C] [U] est décédé le 29 juin 1983 en laissant pour lui succéder son épouse [K] [HZ], donataire pour la totalité en usufruit
et leurs cinq enfants, [P], [BL], [KC], [LV] et [W], nus-propriétaires en indivision du domaine de [Adresse 21].

Le 4 juillet 2010, [K] [HZ] veuve [U] est décédée.

A la suite des donations et rachats, le domaine de [Adresse 21] objet de la succession est détenu en indivision par :

M. [P] [U] pour 42,25 % des parts de l'indivision en pleine propriété,

son épouse, Mme [JX] [I] épouse [U] pour 2 % des parts indivises en pleine propriété,
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M. [P] [U] et Mme [JX] [I] détiennent également 11,43 % des parts indivises en usufruit,

M. [O] [U] détient 0,50 % en pleine propriété et 3,81 % en nue-propriété,

M. [US] [U] détient 0,50 % en pleine propriété et 3,81 % en nue-propriété,

Mme [X] [U] épouse [M] détient 0,50 % en pleine propriété et 3,81 % en nue-propriété,

Mme [BL] [U], épouse [E], détient 11,4375 % des parts en pleine propriété et 1 % en usufruit,

son fils, M. [V] [E] détient 10,4375 des parts en pleine propriété et 1 % en nue-propriété,

Mme [KC] [U] détient 8,5 % des parts en usufruit,

son fils M. [G] [GG] détient 8,5 % des parts en nue-propriété et 11,4375 % en pleine propriété.

Il est précisé que M. [LV] [U] a cédé ses parts en cause d'appel suivant acte du 24 mars 2022 en ayant cédé l'intégralité de
ses droits indivis soit 11,4375 % à M. [P] [U] et son épouse à concurrence de l'usufruit et à M. [US] [U], M. [O] [U] et Mme
[X] [U], les trois enfants des appelants, à concurrence du tiers en nue-propriété chacun.

Le château est lui-même décomposé en trois parties : le château cour, le château terrasse et le château vallon.

Les autres biens immobiliers constituaient autrefois le hameau qui entourait le château ainsi que les terres pour un total
de l'ensemble de 38 ha1a et 95ca.

Le 29 mai 2013, M. [F] [WK], expert immobilier, a évalué la valeur vénale du domaine à 1 580 000 euros.

Le 17 juin 2013, M. [EI] [UM] et Mme [PR] [Y], experts auprès de la cour d'appel de Nîmes, établissaient un second
rapport évaluant la valeur vénale du domaine à hauteur de 1 122 000 euros.

En décembre 2015, M. [B] géomètre expert, établissait un projet de plan de division parcellaire avec création de
servitudes de passage.

Par actes du 25 et du 26 janvier 2018, M. [P] [U] et son épouse Mme [JX] [U], ont assigné les autres indivisaires devant le
tribunal de grande instance de Nîmes aux fins, principalement, d'homologation du partage en nature de la propriété de
[Adresse 21] conformément au plan de division dressé par l'expert [B] et au rapport de l'expert [WK].

Par jugement contradictoire du 27 avril 2021, le tribunal judiciaire d'Alès a :

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- ordonné l'ouverture des opérations de compte, liquidation et partage de l'indivision entre les parties ;

- commis pour y procéder le président de la chambre départementale des notaires du Gard, notaire à [Localité 19], avec
la faculté de désignation ;

- dit qu'en cas d'empêchement du magistrat ou des notaires commis, il sera procédé à leur remplacement par
ordonnance du président, rendue sur simple requête ;

- rappelé que les notaires devront dresser un état liquidatif qui établisse les comptes entre les copartageants, la masse
partageable, les droits des parties et la composition des lots à repartir, conformément aux dispositions de l'article 1368
du code de procédure civile, dans le délai d'un an suivant sa désignation et qu'il leur appartiendra de s'adjoindre les
services d'un expert s'ils l'estiment nécessaire ;

- rappelé aux parties qu'en application des dispositions de l'article 1373 du code de procédure civile, le tribunal sera au
besoin saisi par le juge commis, après dépôt du procès-verbal de difficultés et du projet d'état liquidatif établis par les
notaires sans nouvelle assignation ;

- rappelé aux parties que le contenu du procès-verbal de difficultés circonscrit la saisine du tribunal au fond, les points
non évoqués étant réputés définitivement avoir fait l'objet d'un consensus ;

Préalablement et pour y parvenir, a ordonné une expertise aux frais avancés de M. [P] [U] et son épouse Mme [JX] [U] et
désigné a cet effet M. [L] [Z] expert auprès de la cour d'appel de Nîmes aux fins d'évaluation du bien immobilier et de
proposer un partage par lots avec éventuellement la création des servitudes réelles nécessaires pour la pérennité du
partage, ainsi que du calcul de la valeur locative de chacune des parties de l'ensemble immobilier occupée par l'un des
indivisaires et de l'indemnité d'occupation qui en résulterait ;

- dit que les frais d'expertise seront provisoirement avancés par les demandeurs, qui devront consigner la somme de 2
000 euros à valoir sur la rémunération de l'expert, auprès du régisseur d'avances et recettes du tribunal, avant le 30 juin
2021 étant précisé qu'à défaut de consignation dans le délai imparti, la désignation de l'expert sera caduque (sauf
décision contraire du juge en cas de motif légitime),

- commis Mme [D] [YI] pour surveiller l'exécution de la mesure;

- sursis à statuer sur l'ensemble des autres demandes ;

- renvoyé à l'audience de mise en état du mardi 19 octobre 2021 ;

- ordonné l'exécutions provisoire ;

- réservé les dépens.

Le tribunal a notamment considéré que contrairement aux affirmations présentées par les demandeurs, il n'existait pas
d'accord entre les indivisaires sur le partage en nature et qu'en l'état, il était impossible de statuer au fond sans expertise
judiciaire préalable. Le premier juge a relevé l'absence d'accord quant à l'établissement des servitudes, élément qu'il a
jugé essentiel à l'accord de partage en nature. Par ailleurs, le tribunal a estimé au visa de l'article 815 du code civil qu'il y
avait lieu d'ordonner l'ouverture des opérations de compte, liquidation et partage de l'indivision existant entre les
parties.

Par déclaration du 29 juin 2021, les époux [U] ont interjeté appel de cette décision, la déclaration d'appel étant libellée
comme suit :

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'M. [P] [U] et Mme [JX] [I], son épouse, entendent obtenir la réformation de l'intégralité du jugement rendu par la 1ère
chambre du tribunal judiciaire d'Alès le 27 avril 2021 (non seulement de l'ouverture des opérations de comptes,
liquidation et partage mais également de la désignation de l'expert)'.

Par ordonnance du 8 juillet 2021, le juge chargé du contrôle des expertises près le tribunal judiciaire d'Alès a nommé en
lieu et place de l'expert [Z] M. [A] [PW].

Moyens

Par conclusions d'incident notifiées par voie électronique le 16 décembre 2021, Mme [KC] [U] et son fils M. [G] [GG] ont
demandé au conseiller de la mise en état de prononcer la nullité de la déclaration d'appel au motif qu'elle ne
mentionnerait pas les chefs de jugement expressément critiqués, à défaut de déclarer la cour non saisie en l'absence
d'effet dévolutif de l'appel et à titre subsidiaire, de prononcer la caducité de la déclaration d'appel.

Par ordonnance du 21 avril 2022, le conseiller de la mise en état a débouté les intimés de toutes leurs demandes.

Par ordonnance du 17 juin 2022, la procédure a été clôturée le 19 septembre 2022 et l'affaire a été fixée à l'audience du
4 octobre 2022 et mise en délibéré par mise à disposition au greffe de la décision le 17 novembre 2022.

EXPOSE DES PRETENTIONS ET DES MOYENS

Par conclusions d'appelants et d'intervention volontaire notifiées par voie électronique le 16 septembre 2022, M. [P] [U]
et Mme [JX] [U] son épouse, appelants, ainsi que M. [O] [U], Mme [X] [U] et M. [US] [U], intervenants volontaires,
demandent à la cour de :

- recevoir l'intervention volontaire de M. [O] [U], Mme [X] [U] et M. [US] [U],

- infirmer le jugement dont appel en toutes ses dispositions,

Statuant à nouveau,

- juger que tous les indivisaires ont consenti expressément au partage en nature de la propriété familiale sise [Adresse
21] (ayant pour nom d'usage [Adresse 21]),

- juger que tous les indivisaires ont donné leur accord sur les éléments essentiels du partage en nature, à savoir d'une
part, la composition et l'attribution des lots et d'autre part, la sortie de M. [LV] [U] de l'indivision,
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- juger que les indivisaires vivent aujourd'hui sous l'empire du plan de division qui a été établi par le cabinet de géomètre
expert [EI] [B] en décembre 2015 et repris dans le rapport d'expertise de M. [F] [WK] le 19 janvier 2016,

- homologuer le partage en nature de la propriété de [Adresse 21] sise à [Localité 10] (Gard) conformément au plan de
division dressé par M. [B] expert géomètre en 2015 et au rapport de M. [WK], expert immobilier, établi le 19 janvier 2016,

- juger que lots suivants tels que définis dans le plan de division dressé par M. [B] et repris dans le rapport de M. [WK]
sont attribués, conformément à leurs demandes, à :

le lot A, constitutif du Château dans son intégralité à M. [P] [U] et à ses enfants, [O], [US] et [X] [U], plein propriétaire
chacun à concurrence de 0,50% indivis et nus-propriétaires ensemble à concurrence de 11,4375%, soit chacun à hauteur
de 3,81% en nue-propriété ;

le lot B, constitutif de la maison principale (ou encore dénommée grande maison) à Mme [KC] [U] ;

le lot C, constitutif de la Magnanerie, et de deux chambres et de la salle de bains rattachées auparavant au Chalet, de la
parcelle [Cadastre 4] (Clède), des terres et du [R] à M. [G] [GG];

Le lot D (D1 et D2), constitutif du patio et de la ferme du Cèdre à Mme [BL] [U];

le lot E, constitutif du Chalet (réduit de deux chambres et de la salle de bains) à Mme [JX] [I], épouse [U].

- dire qu'en l'état du partage en nature de la propriété familiale sise à [Adresse 21], aucun indivisaire n'est tenu au
paiement d'une indemnité envers l'indivision pour l'occupation privative et effective qu'il a fait de son lot depuis 2015,

- désigner tel notaire qu'il plaira au tribunal à l'exception de tout notaire susceptible de se trouver en conflit d'intérêt
avec les demandeurs ou les défendeurs dont la mission sera :

de formaliser l'acte de partage par un acte authentique avec l'établissement des éventuelles soultes dues par les
indivisaires entre eux,

établir le compte d'administration de l'indivision.

- dire que le notaire désigné devra formuler toutes les observations utiles et nécessaires quant au tracé des servitudes,

- commettre tel juge qu'il plaira au tribunal à l'effet de surveiller ces opérations,

- dire que les notaires et juge désignés auront pour mission d'établir le partage de la succession et agiront dans les
conditions des articles 1365 et suivants du code de procédure civile ;

En tout état de cause,

- débouter les intimés de toutes leurs demandes, fins et conclusions plus amples ou contraires ;

- prononcer l'exécution provisoire de l'arrêt à intervenir ;

- condamner in solidum les intimés à payer à M. [P] [U] et à Mme [JX] [U] la somme de 6 000 euros soit 1 500 euros
chacun, au titre de l'article 700 du code de procédure civile et aux entiers dépens dont distraction au profit de Maître
Massal.

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Ils se prévalent essentiellement du caractère parfait du partage en nature de la propriété familiale indivise
conformément aux modalités déterminées par l'expert [WK] qui a précisément été mandaté à la demande de tous les
indivisaires et que l'accord a force de loi entre les parties.

Dans ses dernières conclusions notifiées par voie électronique le 18 septembre 2022, Mme [BL] [U], intimée, demande à
la cour de:

- confirmer le jugement en toutes ses dispositions,

Statuant à nouveau dans cette limite et ajoutant :

- débouter Mme [JX] [U] et M. [P] [U] ainsi que leurs trois enfants, de toutes leurs demandes,

- condamner Mme [JX] [U] et M. [P] [U] au paiement de la somme de 20 000 euros à titre de dommages-intérêts pour
appel abusif,

- leur enjoindre, si besoin sous astreinte de cent cinquante euros par jour de retard, à libérer, remettre en état et en
justifier le château qu'ils occupent depuis le 1er octobre 2014 à titre de résidence secondaire et depuis le 16 mars 2020 à
titre de résidence principale, et le chalet qu'ils occupent depuis juillet 2019,

- juger qu'en tout état de cause, ils devront une indemnité d'occupation à l'indivision pour toute la période d'occupation
et jusqu'à libération effective des lieux et de remise en état,

- les condamner ainsi que, le cas échéant, leurs trois enfants, au paiement de la somme de 5 000 euros au titre de
l'article 700 du code de procédure civile, dont distraction au profit de Maître Vitore Pali en application de l'article 699 du
code de procédure civile.

Dans ses dernières conclusions notifiées par voie électronique le 17 septembre 2022, M. [V] [E] demande à la cour de :

- débouter M. [P] [U] et Mme [JX] [U] de toutes leurs demandes,

- confirmer le jugement rendu le 27 avril 2021 par le tribunal judiciaire d'Alès,

A titre subsidiaire,

- ordonner qu'il soit procédé aux opérations de compte, liquidation et partage de la succession,

- commettre un juge du siège pour surveiller les opérations de partage et faire rapport sur l'homologation de la
liquidation s'il y a lieu,

- condamner tous les co-indivisaires occupant de manière privative une partie du domaine situé au [Adresse 21] au
paiement d'une indemnité d'occupation à compter du 4 juillet 2010 date du décès de [K] [HZ] jusqu'au jour du partage
dont le montant sera déterminé par le Notaire liquidateur et au besoin par voie d'expertise.

En tout état de cause,

- condamner M. [P] [U] et Mme [JX] [U] à lui payer la somme de 4 000 euros au titre de l'article 700 du code de procédure
civile.

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Il fait essentiellement valoir qu'il n'existe pas de contrat entre les indivisaires au sens des articles 1113, 1114 et 1128 du
code civil en l'absence d'un accord portant sur les éléments essentiels du partage, notamment les servitudes et
l'attribution des lots, et en l'absence de consentement de tous les coïndivisaires sur le rapport de M. [B] et sur le rapport
d'expertise de M. [WK].

Dans ses dernières conclusions notifiées par voie électronique le 4 février 2022, M. [LV] [U] demande à la cour de :

- débouter M. [P] [U] et Mme [JX] [U] de l'ensemble de leurs prétentions, fins et conclusions,

- confirmer en toutes ses dispositions le jugement dont appel.

A titre subsidiaire,

- ordonner qu'il soit procédé aux opérations de compte, liquidation et partage de la succession,

- commettre un juge du siège pour surveiller les opérations de partage et faire rapport sur l'homologation de la
liquidation s'il y a lieu,

- condamner tous les co-indivisaires occupant de manière privative une partie du domaine situé au [Adresse 21] au
paiement d'une indemnité d'occupation à compter du 4 juillet 2010 date du décès de [K] [HZ] jusqu'au jour du partage
dont le montant sera déterminé par le Notaire liquidateur et au besoin par voie d'expertise.

En tout état de cause,

- condamner M. [P] [U] et Mme [JX] [U] à lui payer la somme de 4 000 euros au titre de l'article 700 du code de procédure
civile.

Il fait valoir qu' il n'existe aucun accord entre les coïndivisaires qui justifieraient le partage en nature du bien compte tenu
des désaccords qui les opposent et qu'il convient d'ordonner une expertise judiciaire afin de déterminer la valeur vénale
du bien et permettre une proposition de partage avec éventuellement création de servitudes réelles ainsi que pour
déterminer l'indemnité d'occupation au titre de l'occupation de l'immeuble par l'un des co-indivisaires.

Dans leurs conclusions notifiées par voie électronique le 6 janvier 2022, Mme [KC] [U] et M. [G] [GG], intimés, demandent
à la cour de :

Vu l'absence de mention des chefs du jugement expressément critiqués dans la déclaration d'appel,

- déclarer qu'en absence d'effet dévolutif de la déclaration d'appel, la cour n'est pas saisie et qu'elle ne pourra pas
statuer,

Vu l'absence des chefs du jugement expressément critiqués dans le dispositif des conclusions d'appelant et vu l'absence
d'appel incident valable dans conclusions d'intimé de M. [E],

- confirmer le jugement dont appel en toutes ses dispositions,

Vu l'absence d'accord entre les parties sur le partage,

- confirmer le jugement déféré en toutes ses dispositions,

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En tout état de cause,

- débouter M. [P] [U] et Mme [JX] [U] de toutes leurs demandes,

- débouter M. [V] [E] de ses demandes dirigées à leur encontre,

- condamner in solidum M. [P] [U] et Mme [JX] [U] au paiement de la somme de 5 700 euros chacun sur le fondement de
l'article 700 du code de procédure civile et aux entiers dépens.

Ils font valoir que la déclaration d'appel du 29 juin 2021 et le dispositif des conclusions d'appel ne comportant pas les
chefs de jugement critiqués, l'effet dévolutif de l'appel ne peut s'opérer conformément aux dispositions des articles 542,
562 et 901 du code de procédure civile. Sur le fond, ils indiquent qu'il n'existe aucun accord entre les coïndivisaires en
l'absence de consentement sur les éléments essentiels du contrat conformément aux dispositions de l'article 1114 du
code civil puisqu'ils n'ont pas pu se mettre d'accord sur le projet de partage de l'expert [B] et qu'une expertise judiciaire
est nécessaire.

M. [G] [GG] et Mme [KC] [U] ont déposé de nouvelles écritures postérieurement à la clôture le 28 septembre 2022 dans
lesquelles ils demandent à la cour de :

- révoquer l'ordonnance de clôture et ordonner le rabat de la clôture au jour de l'audience et à défaut, de rejeter toutes
les conclusions notifiées par voie électronique après le 15 septembre 2022 inclus,

Vu l'absence de mention des chefs de jugement expressément critiqués dans la déclaration d'appel,

- déclarer qu'en l'absence d'effet dévolutif de la déclaration d'appel, la cour n'est pas saisie et qu'elle ne pourra pas
statuer,

- subsidiairement, seul l'acte d'appel opérant la dévolution des chefs critiqués du jugement, déclarer que la cour n'est
pas saisie des chefs de jugement par lesquels le tribunal judiciaire a ordonné une expertise et a sursis à statuer sur
l'ensemble des autres demandes, en conséquence dire n'y avoir lieu à examiner les demandes des appelants,

Vu l'absence de critique du jugement dans les conclusions d'appelant,

- déclarer l'appel interjeté irrecevable,

Vu l'absence d'objet de l'appel, l'absence des chefs de jugement expressément critiqués dans les conclusions d'appelant
et vu l'absence d'appel incident valable dans les conclusions d'intimé de M. [V] [E],

- prononcer la caducité de la déclaration d'appel ou à défaut confirmer le jugement déféré en toutes ses dispositions,

Vu l'absence d'accord entre les parties sur le partage,

- confirmer le jugement déféré en toutes ses dispositions,

En tout état de cause,

- débouter M. [P] [U], Mme [JX] [U], M. [O] [U], Mme [X] [U] et M. [US] [U] de toutes leurs demandes,

- débouter M. [V] [E] de ses demandes dirigées à leur encontre,

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- condamner in solidum M. [P] [U] et Mme [JX] [U] au paiement de la somme de 6 600 euros chacun sur le fondement de
l'article 700 du code de procédure civile et aux entiers dépens.

Par conclusions notifiées par voie électronique le 3 octobre 2022, M.[P] [U], Mme [JX] [I], M. [O] [U], Mme [X] [U] et M. [US]
[U] demandent à la cour de :

- juger que M. [G] [GG] et Mme [KC] [U] ne justifient d'aucune cause grave justifiant d'ordonner le rabat de l'ordonnance
de clôture,

- débouter M. [G] [GG] et Mme [KC] [U] de leur demande de rabat de la clôture,

- juger qu'aucun calendrier de procédure n'a été fixé par le conseiller de la mise en état,

- juger que les appelants et intervenants volontaires étaient en droit de notifier de nouvelles conclusions jusqu'à la
survenance de la clôture,

- déclarer recevables les conclusions récapitulatives d'appelant et d'intervention volontaire notifiées par voie
électronique les 15 et 16 septembre 2022,

- débouter M. [G] [GG] et Mme [KC] [U] de leur demande tendant à ce que toutes les conclusions notifiées
postérieurement au 15 septembre 2022 inclus soient rejetées,

- juger que les conclusions d'intimés de M. [GG] et Mme [KC] [U] ont été notifiées par RPVA le 28 septembre 2022 soit
postérieurement à la clôture intervenue le 19 septembre 2022,

- déclarer irrecevables les conclusions notifiées le 28 septembre 2022,

Subsidiairement, dans l'hypothèse où la cour ordonnerait le rabat de la clôture,

- juger que les prétentions ci-dessous listées ont été formulées postérieurement aux conclusions d'intimés notifiées dans
le délai de l'article 909 du code de procédure civile :

- celle tendant à ce que la cour déclare qu'elle n'est pas saisie des chefs de jugement par lesquels le tribunal judiciaire a
ordonné une expertise et a sursis à statuer sur l'ensemble des autres demandes, en conséquence dire n'y avoir lieu à
examiner leurs demandes ;

- celle tendant à ce que la cour déclare l'appel interjeté irrecevable;

- celle tendant à ce que la cour prononce la caducité de la déclaration d'appel ;

- les déclarer en conséquence irrecevables sur le fondement de l'article 910-4 du code de procédure civile ;

A titre infiniment subsidiaire, sur le rejet des prétentions nouvelles présentées par M. [GG] et Mme [KC] [U],

- rejeter les prétentions soumises par M. [GG] et Mme [KC] [U] aux termes de leurs conclusions pour avoir déjà été jugées
par le conseiller de la mise en état par ordonnance du 21 avril 2022, savoir :

- celle tendant à ce que la cour déclare qu'elle n'est pas saisie des chefs de jugement par lesquels le tribunal judiciaire a
ordonné une expertise et a sursis à statuer sur l'ensemble des autres demandes, en conséquence dire n'y avoir lieu à
examiner les demandes de M. [P] [U] et de Mme [JX] [U],

- celle tendant à ce que la cour déclare l'appel interjeté irrecevable,

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- celle tendant à ce que le cour prononce la caducité de la déclaration d'appel.

Il est fait renvoi aux écritures susvisées pour un plus ample exposé des éléments de la cause, des moyens et prétentions
des parties, conformément aux dispositions de l'article 455 du code de procédure civile.

Les appelants et intervenants volontaires ont transmis une note en délibéré le 12 octobre 2022 constituée de la
communication du projet de plan de division correspondant à la pièce n°3 en format 59,5X104,5 cm et accompagnée
d'explications.

Le conseil de M. [GG] et de Mme [KC] [U] a communiqué une note en délibéré le 14 octobre 2022 sollicitant le rejet de la
note transmise par les appelants et intervenants volontaires.

Le conseil de Mme [BL] [E] a également sollicité le rejet de la note en délibéré dans une note du 16 octobre 2022.

Le conseil de M. [V] [E] a également conclu au rejet de la note en délibéré dans une note du 18 octobre 2022.

Motivation

MOTIVATION

Sur la procédure :

- sur la recevabilité des notes en délibéré

Lors de l'audience, le conseil des appelants et intervenants volontaires a proposé de communiquer à la cour, dans le
cadre du délibéré, un agrandissement en format A3 de la pièce n°3 figurant dans leur bordereau de communication de
pièces afin de rendre plus lisible le contenu de celle-ci.

La cour n'a cependant autorisé la communication d'aucune note en délibéré.

La note en délibéré transmise le 12 octobre 2022 constituée d'une part, d'une pièce en format A3 et d'autre part, d'un
commentaire explicatif au soutien de cette pièce sera ainsi déclarée irrecevable, tout comme les notes en délibéré
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communiquées par les intimés.

- sur la demande de révocation de la clôture

L'article 802 du code de procédure civile dispose qu'après l'ordonnance de clôture, aucune conclusion ne peut être
déposée ni aucune pièce produite aux débats, à peine d'irrecevabilité prononcée d'office.

Aux termes de l'article 803 du code de procédure civile, l'ordonnance de clôture ne peut être révoquée que s'il se révèle
une cause grave depuis qu'elle a été rendue.

L'article 15 du code de procédure civile prévoit par ailleurs que les parties doivent se faire connaître mutuellement en
temps utile les moyens de fait sur lesquels elles fondent leurs prétentions, les éléments de preuve qu'elles produisent et
les moyens de droit qu'elles invoquent, afin que chacune soit à même d'organiser sa défense.

En l'espèce, la clôture de la procédure a été fixée au 19 septembre 2022. Les appelants et intervenants volontaires ont
notifié leurs dernières écritures le 16 septembre 2022, soit trois jours avant la date de clôture.

Les intimés ont respectivement conclu le 17 septembre 2022 pour M.[V] [E] et le 18 septembre 2022 pour Mme [BL] [E].

M. [G] [GG] et Mme [KC] [U] ne justifient d'aucune cause grave de nature à justifier la révocation de la clôture et sont
ainsi mal fondés en leur demande de rabat de la clôture présentée dans leurs conclusions notifiées le 28 septembre
2022, soit neuf jours après la clôture de la procédure et ces écritures seront par conséquent déclarées irrecevables.

Aucun élément ne justifie par ailleurs d'écarter des débats les écritures notifiées par l'ensemble des parties
postérieurement au 15 septembre 2022, soit quatre jours avant la clôture et c'est vainement qu'ils excipent d'une
atteinte au principe du contradictoire, non caractérisée en l'espèce puisque les autres intimés ont été en mesure d'y
répondre avant la clôture de la procédure et que des conclusions notifiées trois jours avant la clôture ne peuvent être
considérées comme étant des conclusions de dernière heure ayant matériellement empêché les autres parties d'y
répondre.

Toutes les écritures notifiées par les parties avant la date de clôture de la procédure seront ainsi déclarées recevables.

- sur l'effet dévolutif de la déclaration d'appel

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Aux termes de l'article 542 du code de procédure civile, l'appel tend, par la critique du jugement rendu par une
juridiction du premier degré, à sa réformation ou à son annulation par la cour d'appel.

L'article 562 du code de procédure civile dispose que l'appel défère à la cour la connaissance des chefs de jugement qu'il
critique expressément et de ceux qui en dépendent. La dévolution ne s'opère que pour le tout que lorsque l'appel tend à
l'annulation du jugement ou si l'objet du litige est indivisible.

En l'espèce, M. [G] [GG] et Mme [KC] [U] excipent de l'absence d'effet dévolutif de la déclaration d'appel en l'absence de
précision des chefs du jugement critiqué et de rectification de la déclaration d'appel dans le délai de trois mois.

Les appelants se prévalent de leur côté de l'ordonnance du conseiller de la mise en état du 21 avril 2022 ayant considéré
que la déclaration d'appel mentionnait expressément deux chefs de jugement critiqués qui étaient les deux chefs
principaux du jugement et ayant débouté les intimés de leur incident de procédure.

Il appartient à la seule cour et non au conseiller de la mise en état de se prononcer sur l'effet dévolutif de la déclaration
d'appel, le conseiller de la mise en état n'ayant compétence que pour statuer sur la nullité de la déclaration d'appel,
laquelle a précisément été rejetée par ordonnance du 21 avril 2022.

Il n'entrait cependant pas dans les attributions du conseiller de la mise en état de se prononcer sur la question afférente
à l'effet dévolutif de l'appel dont les intimés l'avaient saisi de sorte que cette décision ne peut avoir autorité de chose
jugée.

La déclaration d'appel du 29 juin 2021 est rédigée comme suit :

'M. [P] [U] et Mme [JX] [I], son épouse entendent obtenir la réformation de l'intégralité du jugement rendu par la 1ère
chambre du tribunal judiciaire d'Alès le 27 avril 2021 (non seulement de l'ouverture des opérations de comptes,
liquidation et partage mais également de la désignation de l'expert).

Il découle de l'application combinée des textes précités que l'effet dévolutif n'opère pas lorsque la déclaration d'appel
tend à la réformation du jugement sans mentionner les chefs du jugement critiqués.

Mais si en l'espèce la déclaration d'appel vise à obtenir la réformation de l'intégralité du jugement déféré, elle comporte
expressément la référence à deux chefs critiqués du jugement de sorte que les intimés sont mal fondés à exciper de
l'absence d'effet dévolutif.

Le périmètre de l'effet dévolutif est en revanche limité aux chefs du jugement expressément critiqués qui sont constitués

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par :

- l'ouverture des opérations de comptes, liquidation, partage

- la désignation de l'expert.

La cour n'est ainsi saisie que des seuls chefs de décision tels qu'expressément mentionnés dans la déclaration d'appel
qui ne sauraient être étendus à l'intégralité du jugement entrepris.

Or, il se déduit de la référence à la désignation de l'expert que l'appel ne porte que sur l'expert désigné mais non sur le
chef de décision ayant ordonné l'expertise et sur celui ayant sursis à statuer sur toutes les autres demandes.

En revanche, les appelants s'opposent à l'ouverture des opérations de compte, liquidation et partage de la succession en
alléguant l'existence d'un accord des coïndivisaires sur un partage en nature de la propriété dont ils sollicitent
l'homologation.

La cour est donc bien saisie de cette demande d'infirmation du jugement et de cette prétention.

- sur l'intervention volontaire

L'article 554 du code de procédure civile dispose que peuvent intervenir en cause d'appel dès lors qu'elles y ont intérêt
les personnes qui n'ont été ni parties, ni représentées en première instance ou qui y ont figuré en une autre qualité.

M. [O] [U], M. [US] [U] et Mme [X] [U] justifient de leur intérêt à intervenir dans le cadre du présent litige en ce qu'ils ont
acquis des droits dans l'indivision postérieurement au jugement déféré ainsi qu'il ressort de l'attestation notariée de
Maître [S] du 24 mars 2022 afférente à la licitation de ses droits par M. [LV] [U], qui de son côté, est sorti de l'indivision
successorale.

L'intervention volontaire sera donc déclarée recevable.

Sur l'ouverture des opérations de compte, liquidation et partage de l'indivision :

Les appelants et intervenants volontaires s'opposent à l'ouverture de opérations de compte, liquidation et partage de la
succession en excipant d'un accord des parties déjà intervenu sur le partage en nature de la propriété dont ils sollicitent

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l'homologation du rapport final de M.[WK] du 19 janvier 2016.

Ils considèrent que le partage nature est parfait puisque les indivisaires ont tous fait part de leur accord sur les éléments
essentiels du partage, le litige ne persistant que sur la question des servitudes sur laquelle aucun accord n'a été trouvé
par l'ensemble des parties.

Ils soutiennent que ce seul point de désaccord ne constitue pas un élément essentiel au partage.

Ils se prévalent de la force obligatoire de l'accord intervenu entre les parties, le partage étant un acte juridique
consensuel non soumis à un formalisme qui n'est pas requis ad valitatem mais seulement ad probationem à l'égard des
tiers.

Ils excipent en outre du commencement d'exécution du projet de partage puisque chaque indivisaire occupe le lot qui lui
a été attribué depuis 2015.

Ils font valoir que le plan de division dressé au mois de décembre 2015 attribue à chaque indivisaire un lot en nature
correspondant à son occupation actuelle et effective de la propriété, à l'exception de M.[LV] [U] qui avait manifesté son
intention de sortir de l'indivision et que les indivisaires se sont ainsi partagés effectivement la propriété bâtie et vivent
conformément à ce partage depuis cette date, ce qui doit exclure le paiement d'une quelconque indemnité d'occupation
pour l'occupation privative et effective des lots.

Les intimés contestent l'existence d'un accord sur la répartition des lots, invoquent l'absence d'accord des parties sur la
valorisation du bien immobilier et font état de l'ancienneté des expertises amiables qui ne sont plus d'actualité, ce qui
rend nécessaire la mesure d'expertise judiciaire ordonnée par le premier juge.

Ils contestent l'existence d'un accord sur les points essentiels du projet de division et sur les servitudes et les soultes qui
constituent des éléments essentiels du partage.

Les intimés soutiennent que le désaccord des parties ne porte pas seulement sur les servitudes mais également sur
l'attribution des lots.

Mme [BL] [E] expose n'avoir jamais donné son accord pour l'attribution du lot 'Cèdre' à son profit et avoir sollicité
l'attribution de l'appartement n°3 du Château Vallon.

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Il ressort cependant du courriel adressé le 19 septembre 2017 par Mme [J] (disposant d'un mandat de représentation de
Mme [BL] [E] dans le cadre des opérations d'expertise amiable) à M. [P] [U] que 'le lot unique qu'elle souhaite se voir
attribuer est la ferme du Cèdre, sous réserve de prétentions de mon frère auquel elle a fait don d'un petit pourcentage
lui appartenant'.

M. [V] [E] expose de son côté n'avoir jamais donné ses préférences concernant l'attribution des lots et n'avoir jamais
acquiescé aux propositions figurant dans le rapport.

Il ressort de l'ordre de mission signé par M. [P] [U], Mme [JX] [U], Mme [KC] [U], M. [G] [GG] et Mme [BL] [E] le 13 juillet
2015 que M. [WK] a précisément été saisi aux fins de réaliser une évaluation indépendante de chacun des futurs lots
dans le but de partager les bâtis et terrains, la mission portant sur les projets de lots suivants tels que délimités sur plan
par les intéressés le jour de la visite :

- lot A : attribution demandée par [P] : château dans son intégralité avec statut de la cour à définir (alternatives à étudier
au paragraphe servitudes) ;

- lot B : attribution demandée par [KC] et [G] : maison principale ou grande maison ;

- lot C : attribution demandée par [KC] et [G] : magnanerie + les deux chambres et la salle de bains faisant partie du bâti
magnanerie + la parcelle [Cadastre 4] (clède) ;

- lot D : attribution demandée par [BL] : patio et ferme du Cèdre (demande particulière de faire la partition entre patio
seul et ferme du cèdre seule) ;

- lot E : attribution demandée par [JX] en nom propre : chalet (réduit de deux chambres et de la salle de bains qui
s'enfonçaient dans le bâti de la magnanerie) ;

- lot F : attribution demandée par [KC] et [G] [R].

La mission ne portait que sur les propriétés bâties, l'indivision devant demeurer sur les autres parcelles.

La mission incluait en revanche la prise en compte de projets de servitudes quant à leur impact sur la valeur des biens.

Dans son rapport comportant un paragraphe intitulé 'choix des parties: partage en propriété du domaine', M. [WK] a
repris les lots A à E en ayant exclu le lot F, celui-ci étant supprimé à la demande des parties pour être intégré au lot C
dont l'attribution a été demandée par M. [G] [GG].

A l'issue de ces opérations, les parties ne sont pas parvenues à un accord au regard du désaccord persistant concernant
les servitudes.

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Il découle de la formulation retenue par M. [WK] que la désignation des lots telle que mentionnée en page 18 et 19 de
son rapport ne relevait que d'une proposition compte tenu de l'emploi du conditionnel et de la référence à une 'pré-
attribution'.

Or, dès la communication de ce rapport aux parties, des oppositions au projet ont été clairement manifestées par
certains des indivisaires.

Il en est ainsi du message électronique sans équivoque adressé le 27 janvier 2016 par Mme [N] [J] ayant représenté sa
mère [BL] [U] dans le cadre des opérations à M. [P] [U], qui se prévalait de l'accord des indivisaires, dans lequel elle
indiquait que 'le plan du géomètre est faux. N'étant pas d'accord sur le partage, il n'y a aucune raison de se précipiter'.

Cette position a ensuite été clairement réaffirmée par un courrier officiel de son conseil en date du 27 novembre 2017
indiquant que 'les coïndivisaires ne sont pas d'accord sur les modalités du partage'.

La participation des coïndivisaires à une évaluation immobilière de la propriété indivise comportant une proposition de
partage en nature ne saurait valoir accord de partage ou d'attribution d'un bien immobilier dans la mesure où elle n'a
pas été suivie d'un accord de volonté manifesté par l'ensemble des indivisaires.

Il découle en outre de la mission confiée à M. [WK] que la question des servitudes afférentes à chacun des lots constituait
un élément essentiel et non accessoire au partage.

Dans ces conditions, la seule adhésion des intimés aux opérations d'expertise amiable telles que confiées à M. [WK] ne
saurait avoir force contractuelle au sens des dispositions des articles 1103 et 1194 du code civil.

En l'absence de preuve d'un engagement ferme des coïndivisaires sur un partage en nature du domaine dont la
proposition de répartition ne portait que sur les propriétés bâties et non sur l'intégralité des parcelles, c'est à bon droit
que le tribunal a ordonné l'ouverture des opérations de compte, liquidation et partage de la succession et ordonné une
expertise judiciaire et la décision déférée sera donc confirmée.

Sur les demandes d'indemnité d'occupation :

- sur les prétentions de M. [V] [E]

M. [V] [E] a notifié des conclusions d'intimé dans lesquelles il sollicite la confirmation du jugement déféré et 'à titre

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subsidiaire, de condamner tous les coïndivisaires occupant de manière privative une partie du domaine [T] au paiement
d'une indemnité d'occupation à compter du 4 juillet 2010, date du décès de [K] [HZ] jusqu'au jour du partage dont le
montant sera déterminé par le notaire liquidateur et au besoin par voie d'expertise'.

En l'absence de prétention tendant à l'infirmation du jugement déféré, M. [E] n'a pas régulièrement formé un appel
incident et la cour n'est donc pas saisie de sa prétention présentée à titre subsidiaire.

- sur les prétentions de Mme [BL] [E]

Mme [BL] [E] a notifié des conclusions 'en défense' dans lesquelles elle demande à la cour de confirmer le jugement en
toutes ses dispositions et 'y ajoutant' sollicite la libération des lieux sous astreinte par les consorts [U] et demande leur
condamnation à une indemnité d'occupation pour toute la période d'occupation privative.

Ces prétentions ne visent pas à obtenir l'infirmation du jugement déféré mais sont des prétentions nouvelles en cause
d'appel, s'agissant de la demande de libération des lieux sous astreinte, laquelle est recevable au regard de la nature
successorale du litige.

La demande afférente à l'indemnité d'occupation avait déjà été présentée par le premier juge, qui a sursis à l'ensemble
des autres demandes dans l'attente du dépôt du rapport d'expertise.

En l'absence de la formalisation d'une demande d'infirmation du jugement déféré sur ce point, la cour n'est pas
régulièrement saisie d'un appel incident formé par Mme [BL] [E] et la décision déférée ne peut qu'être confirmée sur le
sursis à statuer.

La demande de libération des lieux sous astreinte n'est pas justifiée et sera rejetée compte tenu des opérations
d'expertise en cours et du sursis à statuer ordonné par le premier juge, ces deux chefs de décision n'étant pas dévolus à
la cour au regard de la formulation de la déclaration d'appel.

- sur les prétentions des appelants et intervenant volontaires à l'encontre de M. [G] [GG]

En l'absence d'une prétention expressément énoncée dans le dispositif de leurs écritures tendant à obtenir la
condamnation de M. [G] [GG] au paiement d'une indemnité d'occupation mensuelle telle que développée dans le corps
de leurs écritures, la cour n'est pas saisie de cette prétention en application des dispositions de l'article 954 du code de
procédure civile.

Sur la demande de dommages-intérêts pour appel abusif :

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Le droit d'agir en justice ne dégénère en abus que dans l'hypothèse de malice ou mauvaise foi ou d'erreur grossière
équipollente au dol mais l'appréciation inexacte qu'une partie fait de ses droits n'est pas en soi constitutive d'une faute.

Il en va de même du droit d'interjeter appel et Mme [BL] [E] sera déboutée de sa demande de dommages-intérêts fondée
sur l'allégation du caractère abusif de l'appel interjeté en l'absence de la caractérisation de la mauvaise foi des appelants,
qui bien que succombant en leur appel étaient fondés à voir trancher le litige par la cour.

Sur les autres demandes :

Succombant en leur appel, les appelants seront condamnés à en régler les entiers dépens in solidum sur le fondement
des dispositions de l'article 696 du code de procédure civile et seront déboutés de leur prétention au titre des frais
irrépétibles.

L'équité commande par ailleurs de les condamner à payer à chacun des intimés la somme de 2000 euros au titre des
frais irrépétibles exposés par ces derniers en cause d'appel en application de l'article 700 du code de procédure civile.

La décision étant en dernier ressort, il n'y a pas lieu d'ordonner l'exécution provisoire.

Dispositif

PAR CES MOTIFS

La cour,

Déclare irrecevables toutes les notes en délibéré communiquées à la cour par les parties ;

Rejette la demande de révocation de la clôture ;

Déclare irrecevables les conclusions notifiées le 28 septembre 2022 par M. [G] [GG] et Mme [KC] [U] ;

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Déclare recevables toutes les écritures notifiées par les parties antérieurement à la date de clôture;

Déclare recevable l'intervention volontaire de M. [US] [U], de M.[O] [U] et de Mme [X] [U] épouse [M] ;

Confirme le jugement déféré dans l'intégralité de ses dispositions soumises à la cour ;

Y ajoutant,

Déboute Mme [BL] [U] de sa demande de dommages-intérêts et de sa demande de libération des lieux sous astreinte ;

Condamne in solidum M. [P] [U] et Mme [JX] [U] aux entiers dépens de l'appel et autorise les avocats à recouvrer
directement les frais dont ils auront fait l'avance sans avoir reçu provision ;

Condamne in solidum M. [P] [U] et Mme [JX] [U] à payer à M. [G] [GG], à Mme [KC] [GG], à M. [V] [E], à Mme [BL] [E] et à
M. [LV] [U] la somme de 2 000 euros à chacun au titre de l'article 700 du code de procédure civile;

Rejette toute autre demande plus ample ou contraire.

Arrêt signé par la présidente et par la greffière.

LA GREFFIÈRE, LA PRÉSIDENTE,

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