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CONSEJERÍA DE EDUCACIÓN, CULTURA Y DEPORTES

PRUEBAS DE CERTIFICACIÓN FR / B1 / CTO / SOL / ORDINARIA / 2022

N.B. Les textes sont conformes à la nouvelle orthographe.


TÂCHE 1
SHARNI PINFOLD: FEMME ET PILOTE MOTO
GRILLE DE RÉPONSES
QUESTION 0 1 2 3 4 5 6 7 8

RÉPONSE B C C A B B B B A

TRANSCRIPTION
Mathilde : Bonjour Xavier Monferran !
Xavier Monferran : Bonjour Mathilde !
Mathilde : Aux commandes de « L’esprit sport », tous les matins, dans le 5-7, et ce matin, Xavier : trop
c’est trop !
Xavier Monferran : Oui, c'est l'histoire d'une jeune femme de 25 ans, une Australienne, dont l'histoire fait
le tour du monde, et des réseaux sociaux (0). Elle s'appelle Sharni Pinfold et elle a réalisé son rêve de
gosse : devenir pilote de moto. Une passion que lui a transmise son père, aujourd'hui décédé. Pour cela,
elle avait tout quitté : son pays, sa famille, ses amis, toute sa vie, pour rejoindre l'Europe (1), et
l'équipe RT Motorsport Kawasaki. Elle a même disputé une course en France, à Magny-Cours, l'an
dernier : les championnats du monde de Supersport 300. Cette saison, Sharni Pinfold devait participer au
championnat d'Allemagne de Superbike, mais elle a décidé de tout plaquer, du jour au lendemain. Elle ne
pouvait plus supporter le climat autour d'elle : les remarques misogynes, depuis des années, les
comportements sexistes, sur les circuits (2). Alors, elle a posté ce message, sur ses réseaux sociaux :
Mathilde : Il arrive un moment où trop c'est trop. J'ai l'impression d'avoir atteint ce point. Je sens que je ne
veux plus continuer à être exposée à ce comportement ou être traitée de cette façon. La plupart des défis
auxquels j'ai été confrontée sont dus au manque de respect et au traitement désobligeant des femmes.
Des choses que je n'aurais jamais eu à vivre ou auxquelles je n'aurais jamais été exposée si j'avais été un
homme.
Xavier Monferran : Merci Mathilde, bravo pour l’actor studio ! Alors la belle histoire en fait a tourné au
cauchemar, hein, pour Sharni Pinfold, qui préfère donc arrêter là sa carrière (3). Pourtant, le potentiel
était bien là. Puisque sur les trois manches de la coupe d’Europe féminine, l'Australienne est rentrée trois
fois dans le Top 10, sur des pistes prestigieuses comme Imola, en Italie, -hein, ça dira, évidemment,
euh… quelque chose à tous les fans de sports mécaniques, hein, c’est le temple des sports
méca- (4) alors qu'elle débarquait tout juste de son bout du monde.
Mathilde : Ouais, preuve qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire...
Xavier Monferran : Bah oui, les…les sports mécaniques, c'est un bastion très masculin, c’est mixte, hein,
on voit des… des femmes comme Sharni Pinfold arriver, mais c’est un bastion masculin, macho, et Sharni
Pinfold en a fait les frais. Mais d'autres femmes tentent de se faire une place, comme ça, et de faire
bouger les choses (5), comme Danica Patrick, qui évolue en NASCAR et en IndyCar, ces courses de
voitures extrêmement populaires mais très américaines où l'on fait des tours de piste ovale. Il y a la
japonaise Keiko Ihara, qui a participé aux 24 heures du Mans, ou encore la française Michèle Mouton,
hein, seule femme à avoir remporté une épreuve de WRC, c’est le championnat du monde des
rallyes, mais ça remonte au début des années 80 (6).
La solution viendra peut-être de la discipline reine : la Formule 1, où la britannique Jamie Chadwick, 22
ans, espère bien évoluer un jour. Elle est aujourd'hui pilote de réserve chez Williams. Plus aucune femme
n'a pris le départ d'un Grand Prix depuis (19)76 ! (7) Les choses évoluent, mais lentement, à l'image du
projet dans lequel s'est lancé l’ancien pilote de Formule 1, David Coulthard : il a fondé les "W séries" :
des courses automobiles féminines, pour un jour, pouvoir amener plus de femmes pilotes en
F1 (8).
Mathilde : Xavier Monferran, c’était L’esprit sport.

(franceinter.fr, 04/02/2021, adapté, 3’15’’)

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TÂCHE 2
SOUVENIRS DE GUADELOUPE

GRILLE DE RÉPONSES
0. les Antilles françaises

9. fils unique

10. foule / foule de gens

11. prend la route

12. économisé

13. mariage mixte

14. ses racines

15. 96 / quatre-vingt-seize / 1996

16. Seconde (2nde) guerre mondiale

17. cette terre

TRANSCRIPTION
Présentateur : Aujourd’hui, Jean-Michel nous raconte la découverte d’une terre où l’on est un peu chez
soi mais pas vraiment non plus. Allons-y, si vous le voulez bien, Abdellah Taïa.
Jean-Michel : Ce sont mes premières vacances en Guadeloupe dans les Antilles françaises (0). C’était
en 1984 ; j’avais 9 ans. Je (ne) sais pas si j’avais bien pris conscience qu’on partait aussi loin en avion ; en
tout cas, les jours qui ont précédé, je sentais comme une forte excitation en moi, fils unique (9) avec mes
parents de partir comme ça, aussi loin. Et puis, ben… l’heure est arrivée de… de prendre l’avion ; je me
souviens qu’on était montés dans un 747 de la compagnie Air France. Et puis, donc, on est arrivés huit
heures plus tard, euh… en Guadeloupe. En descendant de l’avion, on voyait cette foule de gens (10), en
fait, sur la terrasse de… de l’aéroport et, moi, je savais qu’il y avait mon papi, que je (n’)avais encore
jamais vu. Et là, je vois qu’il fait un signe –lunettes de soleil, cheveux grisonnants sur la tête– et il
m’embrasse. Et c’est la première fois donc que je vois mon papi. Et on prend la route (11) pour passer de
la Grande-Terre en Guadeloupe sur la Basse-Terre, puisque mes grands-parents ont leur maison du côté
de Saint-Claude, sur les flancs de la Soufrière, sur la Basse-Terre. On arrive et, là, je vois mes cousins,
mes cousines, je fais la rencontre de cette maison, cette grande maison familiale où je vais passer six
semaines.
Mes parents étaient ouvriers et avaient énormément économisé (12) pour acheter trois billets d’avion et,
donc, pendant ces six semaines, ça a été comme un rêve. Je suis issu d’un mariage mixte (13) et j’avais
toujours passé mes vacances du côté de ma famille de métropole mais je n’étais encore jamais allé en
Guadeloupe. Et ces vacances de 84 m’ont fait prendre conscience de cette part de qui je suis puisque mes
parents ne m’ont jamais élevé en tant que blanc ou noir ; j’ai été élevé comme un enfant normal, sans se
poser de questions. En arrivant en Guadeloupe, je me suis rendu compte que… ben… oui, j’avais des
origines noires et, depuis 84, eh ben… il a été très important pour moi jusqu’à aujourd’hui d’y retourner
régulièrement pour retrouver… euh… une part de mes… de mes racines (14).
Alors, effectivement, j’y suis allé une seule fois avec mes parents. La fois suivante où j’y suis allé, c’était en
96 / quatre-vingt-seize (15). Mon papi était encore vivant ; il m’a parlé de la première fois où il a traversé

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l’Atlantique en bateau pour venir aider à libérer Royan à la Seconde guerre mondiale (16). Il m’a transmis
des choses dont il n’avait jamais parlé à mon papa et c’était la dernière fois que je voyais mon papi. Et
c’est marrant, en vous en parlant, ça me… je ne sais pas pourquoi, enfin, là, je ressens beaucoup
d’émotion, en fait. Mon papi, je l’ai vu trois fois dans ma vie mais ces trois fois ont été tellement
importantes pour moi… et, quand il nous a quittés, ça a été une profonde douleur. C’est vrai que… il y a un
truc qui m’est resté aussi : c’est que, à chaque fois que je quitte la Guadeloupe, il y a une espèce de
déchirement de… de voir comme ça s’éloigner cette terre (17) puisqu’elle est quand même à plus de 7 000
km et tu te dis que tout peut arriver dans la vie et c’est peut-être la dernière fois que tu la vois, cette ile.
(franceinter.fr, 18/08/2020, adapté, 3’29’’)
TÂCHE 3
MARC LÉVY : « LES LECTEURS SONT LE PLUS GRAND BONHEUR DE MA VIE »

GRILLE DE RÉPONSES
QUESTION RÉPONSE

0. Qui est Marc Lévy? un écrivain français

18. Qu’est-ce que Ghost in love ? son dernier livre / roman

(extrêmement) solitaire /
19. Comment décrit-il le métier d’écrivain ? on vit seul /
on travaille seul

20. Qui crée le lien entre le lecteur et celui qui écrit ? les personnages (du livre)

21. Qu’est-ce qu’on lui disait à l’école ? « arrête de rêver »

22. Selon Marc Lévy, qui a un bonheur comparable au sien ? un chef cuisinier (de cuisine)

23. Que reçoit le professionnel que Lévy met en exemple en une récompense /
voyant le bonheur sur le visage de ses clients ? récompense du (de son) travail

vie et mort
24. Avec quelles frontières Marc Lévy joue-t-il dans son livre ? (2
ou :
mots / concepts opposés)
imaginaire et réel (un groupe suffit)

25. Quand on parle des choses sérieuses sans se prendre au


(les) partager / on les partage
sérieux, que fait-on finalement beaucoup mieux ?

TRANSCRIPTION
Journaliste : C'est l'écrivain français francophone le plus lu au monde (0), vous l'adorez : Marc Lévy
est avec nous. C'est un bonheur de saluer le… le succès parce que ce public qui vous aime, Marc, qui vous
lit… Ghost in love, un roman, votre dernier livre (18), est un véritable triomphe. Qu'est ce qui fait…
qu’est-ce qui vous touche au fond quand vous voyez les lecteurs qui vous disent « Bah ! Ça… ça nous a
emportés ! » ?
Marc : Eh… c'est un plaisir très humble, en même temps, parce que ça reste toujours un mystère. Euh… je
crois que c'est le… c’est la joie humaine. Il y a une chose qui… c’est paradoxal : le… le métier d'écrivain,
c'est un métier extrêmement solitaire (19) et on vit seul et on travaille tout seul et je dirais très caché
derrière la couverture. L'acteur, le chanteur… c'est leur personne qui existe…
J : Vous êtes un peu un fantôme alors, comme dans votre livre…

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M : Oui, complètement… Le… le… Finalement, le… le visage du romancier ou de l'écrivain a peu
d'importance ; ce sont les personnages qui créent ce lien entre le lecteur et celui qui écrit (20). Et puis,
les personnages, ils rentrent aussi dans la vie de celui qui écrit ; moi, je sais que je vis avec mes
personnages, qui deviennent, au bout de deux, trois mois d'écriture, quand je passe dix heures par jour
avec eux, ils… vraiment, ils rentrent dans ma vie.
J : Oui…
M : Mais au point qu’il m'arrive… il m'est arrivé, en me promenant dans les rues d'une ville, de montrer la
fenêtre d’un appartement à mon meilleur ami et de lui dire : « Tiens, c'est là qu'habite Julia » ; il me
regardait consterné mais, pour moi, elle vivait là.
Alors, pour répondre à votre question, le lien avec le lecteur, c'est un lien où, tout à coup, –comment
vous dire ?– un rêve de l'enfance devient une réalité parce que ce côté « enfant rêveur » à l'école –où on
vous dit : « arrête de rêver »– (21), moi, j'en ai fait un métier et, tout à coup, ces personnages qu'on a
imaginés, ces histoires qu'on a inventées vont toucher des gens que vous ne connaissez pas.
Et voilà ! Et (c’est ce que) je vous dis, c'est un… un bonheur très humble ; c'est juste un bonheur… ça
vous touche mais comme… comme un chef qui travaille dans sa cuisine (22), vous voyez, qui (ne) va
pas dans la salle mais, quand il voit le… le bonheur sur le visage de quelqu'un qui goute à sa cuisine, eh
ben… il y a toute la récompense de son travail (23). Il se dit : « C'est pour ça que je me suis levé tôt ce
matin : c'est juste pour donner ce petit moment de bonheur».
J : Et se dire « rendre les gens heureux »… parce que, alors là, on va parler de Ghost in love, ce dernier
livre, donc, un roman, qui rend heureux parce que, au fond, vous jouez avec les frontières de la vie, de la
mort (24a), les frontières, finalement, de l'imaginaire et du réel (24b) et puis, aussi, vous jouez avec,
finalement, des choses de la pesanteur terrestre, où, finalement, vous nous amenez, au-delà, dans le
merveilleux.
M : Parce que je… je… je pense que… on peut parler des choses très sérieuses sans se prendre au
sérieux et, d'ailleurs, je pense que, quand on parle des choses très sérieuses sans se prendre au sérieux,
on les partage (25) beaucoup mieux finalement.
(tv5monde.com, 07/11/2019, adapté, 2’48’’)

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