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Corrosion des câbles

de précontrainte

UR Structures Métalliques et à Câbles


Département SOA

CABLES 2012- Nantes - 27&28 Novembre 2012


Laurent Gaillet

Intervenant - date
Introduction

Quelques rappels sur la précontrainte


- Béton précontraint = avantages en termes de coûts et de facilité de construction
- Fiabilité de la précontrainte car évolution continuelle des procédés + réglementation
importante
- Certains problèmes techniques dont la cause majeure attribuée la corrosion des câbles
de précontrainte

Intervenant - date
Modes d'élaboration des armatures

Composition chimique (acier non ou peu allié)

Elément C Mn Si P S

Teneur (%) 0.6-0.9 0.5-0.7 0.2-0.3 < 0.02 < 0.025


(principaux éléments d'un acier eutectoide)

Caractéristiques mécaniques liées au mode d'élaboration

Fil (1) ---- > patentage ----> tréfilage


machine (2) ---- > austénitisation (950°C) ----> trempe ----> revenu (400°C)

Intervenant - date
Modes d'élaboration des armatures

Propriétés mécaniques
- 1000 < Rm > 2000 Mpa
- Allongement > 3.5 %
- coeff. Striction > 20-25 %

Microstructures finales obtenues Microstructure martensitique d’un fil


obtenu par Trempe (MEB)
(1) = perlite fine majoritaire avec une
texture fortement orientée
Microstructure perlitique d’un fil
obtenu par Tréfilage (MEB)
(2) = martensite ou bainite majoritaires

Sensibilité à la CSC suivant microstructure

Intervenant - date
Caractéristiques des câbles

Types d'armature
- Fil unitaire ou ensemble de fils : torons
- Barres de # diamètres Toron 7 fils (fil central + 6 fils entourés
- Crantage ou non hélicoïdalement

- Revêtues ou non d’une protection (alliages base


zinc ou organique)

Dispositifs d'ancrage

Ancrage en précontrainte par


clavette

Intervenant - date
Principales causes et localisation

Etanchéité défectueuse de la structure


(chapes d’étanchéité, des joints de chaussée,…)

Matériaux et processus de construction inadaptés


(bétons, aciers,…)

Absence de coulis
Gaine
Mauvaise injection de la gaine et / ou
Eau de ressuage
et / ou
(remplissage partiel, poches d’air,…) Ségrégation
Coulis de
ciment

Acier

Intervenant - date
Différentes formes de corrosion

Manifestation de la corrosion
- Présence de chlorures, carbonates, sulfates, etc.
- Corrosion par dissolution : Réduction de section plus ou moins homogène
- Corrosion localisée : ruptures locales de la couche passive sur défauts de surfaces
- Corrosion sous contrainte : action de la contrainte associée à la corrosion localisée.
Amorçage et propagation d’une fissuration

Faciès de rupture
Corrosion par plaques de dissolution et
piqûres de corrosion

Intervenant - date
Mécanisme de CSC induite par l'Hydrogène (H-CSC)

Zone anodique : Fe ----> Fe2+ + 2 e-


Zone cathodique (pH > 7 ) : 1/2 O2 + H2O + 2 e- ---> 2 OH-
Condition de cellule occluse : taux O2  , hydrolyse des ions Fe2+
3 Fe2+ + 4 H2O <---> Fe3O4 +8 H+ + 2 e-
puis Had ---> Hab ou 2 Had ----> H2

Intervenant - date
Mécanisme de CSC induite par l'Hydrogène (H-CSC)

On peut arbitrairement distinguer pour ce phénomène 3 phases :


- Phase d'amorçage
- Phase de propagation lente et discontinue de la fissuration
- Phase de propagation rapide amenant à la rupture

900
800
700
Vitesse de propagation

600
500 Phase 3
400
300
200
100
0
Phase 1 Phase 2

Temps à rupture

Intervenant - date
Essais normalisés pour la qualification des
armatures de précontrainte
Fo Fo

Éprouvette Éprouvette

Aération différentielle Double enceinte


Pompe
Pompe circuit chauffage
Eau distillée Solution thiocyanate d ’ammonium

Circulation d’eau à débit constant


entre les parties basse et haute de Circulation d’eau à 50 °C à l’intérieur
l’enceinte
de la double enceinte
Fo Fo

Essai H2O distillée Essai NH4SCN


- Norme NF A 05 302 - Norme EN ISO 1560-3
- Durées de vies supérieures à 6 mois - Essai rapide de quelques heures
- Représentatif des conditions réelles - Fragilisation par l’hydrogène seulement

Intervenant - date
Risque de CSC en présence d'une ségrégation
de coulis de ciment
Objectif de la recherche
- Reproduire en laboratoire la ségrégation d'un coulis de ciment et évaluer le risque de
CSC en présence d'une pâte blanche de coulis de ciment par des méthodes
électrochimiques
Méthodologie employée
- Estimation de la susceptibilité basée par la mise en évidence d'un domaine de transition
entre états actif et passif
- Présence de ces zones actives/passives  = sites d’amorçage de fissures
- Méthodes prédictives (formalisme de Parkins et de Fang/Staehle) basées sur plusieurs
vitesses de balayages de la courbe I=f(E)
(1) I ( E ) rapide − I ( E ) lent > 1000 (2) I ( E ) > 1 ⋅ mA.cm − 2
I ( E ) lent rapide
Ressuage
Avec I(E) lent : courant anodique à vitesse de balayage lente Ségrégation

I(E) rapide : courant anodique à vitesse de balayage rapide


Coulis
sain

Intervenant - date
Risque de CSC en présence d'une ségrégation
de coulis de ciment
Mise en évidence de zones à risque
- Analogie entre milieux réels et solutions les simulant (# Conc en NaOH)
- Pas d'influence majeure de l'état de surface / de la présence de sulfates
- 4 zones identifiées mais zone N° III la plus critique
Zone de 500
Rapport de vitesse 83/0,25
transition
actif/passif 400 Rapport de vitesse 20/0,25
Milieu ségrégé pH = 13,6
Milieu ségrégé dilué pH = 12,9 15 Zone I

(Jrapide - Jlent)/Jlent
pH = 13,6
pH = 12,9
300
10 Zone II
200
Zone IV Risque de CSC
J (mA/cm²)

Zone III
5 100
Absence de CSC

0
0
-1500 -1000 -500 0 500 1000 -1500 -1000 -500 0 500 1000
-100
-5
E (mV/VECS) E (mV/V ECS )

Courbes potentiodynamiques pour 4 milieux Critère de Parkins en fonction du potentiel pour un acier de
différents à une vitesse de balayage de 83 mV/s précontrainte brut dans la phase liquide du coulis ségrégé

Intervenant - date
Fragilisation par Hydrogène (FpH) des
armatures galvanisées
Objectif de la recherche
- Évaluation du risque de FpH d'armatures galvanisées au contact avec un
matériau cimentaire (Réaction entre le zinc et le ciment)

Mécanismes de corrosion
- Réaction anodique de dissolution du zinc associée au dégagement d’hydrogène :
Zn + 2 H2O ↔ Zn(OH)2 +H2(g)
- Réaction zinc-ciment limitée car formation d'une couche passive en surface du
revetement :
Zn(OH)2 + 2 H2O + Ca(OH)2 → Ca(Zn(OH)3)2·2 H2O
Solution pH
Ca(OH)2 sat. 12.5

Ca(OH)2 sat. + NaOH 0.1M 12.8

Ca(OH)2 sat. + KOH 0.2M 13.2

Ca(OH)2 sat. + KOH 0.5M 13.5


Intervenant - date
Fragilisation par Hydrogène (FpH) des
armatures galvanisées

Evolutions de Ecorr et Icorr


- Durée de la réaction zinc-ciment (Ecorr au-dessous de -1000 mV/ECS) dépendante du
pH de la solution
- Formation du film passif avec un Icorr inférieur à 0.2 µA.cm-2

Intervenant - date
Fragilisation par Hydrogène (FpH) des
armatures galvanisées
Influence sur la FpH
- Détermination de l’hydrogène diffusible dans un montage spécifique (témoin à 0,5
ml/100g de métal)
- Relation établie entre l'hydrogène absorbé, la dégradation des propriétés mécaniques et
le pH de la solution pour une durée d'essai donnée

Intervenant - date
Fragilisation par Hydrogène (FpH) des
armatures galvanisées
Mécanismes mis en jeu
- Diffusion de l'hydrogène à travers la couche de galvanisation soit par une faible
épaisseur résiduelle de la couche de zinc, soit par l'apparition d’une microfissuration
dans cette couche (courts-circuits de diffusion)
- Influence du pH de la solution sur deux mécanismes : la cinétique de corrosion du zinc
et la génération d’hydrogène en surface
- Résultats à modérer par rapport à un milieu solide (béton, coulis de ciment) car la
réaction zinc-ciment existe dans ce cas mais sa durée est alors limitée entre 3 et 8
heures suivant le type de ciment

Intervenant - date
Comportement en CSC des aciers inoxydables

Emploi des aciers inoxydables pour l'application en précontrainte


- Deux nuances : duplex (1.4362) et austénitique (1.4310)
- Aciers mis en forme par tréfilage puis traités thermiquement (TT)
- Évaluation de la résistance à la corrosion par piqûres en milieu carbonaté /chloruré
Ferrite Austénite

Nuance austénitique Nuance duplex

1 800

1 600

1 400
1.4310
1 200

1 000

J/µA/cm²
800

600
1.4362
400

200

0
0 500
Ewe/mV vs. SCE

Intervenant - date Comportement électrochimique avant et après traitement thermique


Comportement en CSC des aciers inoxydables

Mise en évidence d’une susceptibilité à la corrosion sous contrainte


- Essais de traction lente à différentes vitesses de déformation et imposition d’un potentiel
favorable à la formation de piqûres (Epiqûres)
- Apparition d'une interaction déformation-corrosion pour conditions très « agressives »

Nuance austénitique
Faciès de rupture

Intervenant - date
Comportement en CSC des aciers inoxydables

Utilisation des armatures inoxydables en précontrainte


- Durées de vie très largement supérieures aux exigences de la norme pour les essais de
corrosion en milieu NH4SCN
- Définir un essai de corrosion sous contrainte adapté à ce type produits car essais actuels
non discriminants, essais plus « agressifs » comme traction lente,... (?)
- Nuance inoxydable duplex la plus résistante en corrosion et CSC d'après la comparaison
des nuances étudiées

Intervenant - date
Conclusion

Précontrainte : quelques types d'armatures et conditions locales pouvant poser


problème

Ségrégation de coulis de ciment : maintenant connu avec un risque de CSC


pouvant être maitrisé

Armatures galvanisées-coulis de ciment : précautions d'emploi mais très faible


risque de Fragilisation par Hydrogène

Armatures en acier inoxydable : fort potentiel de développement pour une


solution où la durabilité doit être assurée

Intervenant - date

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