Vous êtes sur la page 1sur 6

Version avec marquage (séparations)

Sujet : Montrez que le roman La Scouine (1918) d’Albert Laberge traite de solitude
et d’ennui.

Introduction :
(SA) La littérature québécoise, de la fin du 19 e siècle jusqu’au milieu du 20e , est
fortement marquée par une vision idéalisée du mode de vie rural. C’est la période de la
littérature dite « du terroir ». Mais, en 1918, un auteur viendra poser un regard
totalement opposé, ce qui amènera plusieurs à qualifier son œuvre d’antiroman du
terroir. (SP) En effet, avec la publication de son roman intitulé La Scouine Albert Laberge
suggère un portrait entre autres pessimiste de la vie agricole, à travers notamment le la
solitude et l’ennuie qui pèsent sur les personnages. (SD) (IP1) Seront montrés, dans les
lignes suivantes, la solitude et le sentiment d’ennui de Charlot; (IP2) ces mêmes
caractéristiques sont également observables chez les personnages de l’Irlandaise et du
Schno.

Développement :

(IP1) La solitude est observable à travers la vie de jeunesse de Charlot, pour qui Urgèle
et Mâço avaient de grandes ambitions, dont celle de lui construire une maison qui
accueillerait son épouse et ses enfants. Ce vœu ne se réalisera jamais. (IS 1) Charlot
mènera plutôt une vie de solitaire et demeurera effectivement « vieux garçon » et ne
quittera pas la maison paternelle. Les idéologies de la famille et de la descendance, bien
présentes dans la littérature du terroir, sont ici anéanties par le mode de vie solitaire de
Charlot, conséquence d’une grave chute qui le laissa boiteux et remplira son quotidien
d’une solitude mêlée d’isolement et de monotonie. Ce premier passage l’illustre bien :

(Extrait 1)

Charlot vieillit. Ses cheveux grisonnèrent, et il traina plus lourdement, plus péniblement sa jambe
boiteuse. À mesure que s’écoulaient les années, il devenait plus irritable, plus bourru. Sa vie
s’écoula morne, et plate entre son père et sa mère, et sa sœur. Le matin, il déjeunait de pain sur et
amer et, le soir, après sa journée de travail, avant de s’aller coucher seul dans le vieux sofa jaune,
il soupait encore de pain sur et amer, marqué d’une croix. (Laberge, 2011, p. 68)
(Retour sur l’extrait 1)

Dans le passage précédent, la solitude est celle de Charlot isolé par sa condition
d’homme diminué par son handicap, isolé parce que pris dans une routine pesante. Le
vocabulaire composé de mots à la connotation négative comme « péniblement »,
« irritable » et « « bourru », « seul », tout comme la répétition de l’expression « pain sur
et amère », accentuent l’idée de solitude et de monotonie.

Ce deuxième passage, qui est une description de la maison destinée à Charlot et


composée d’autres procédés comme la personnification et la métaphore, crée une
allégorie de la vie de Charlot, une vie d’homme seul, abandonné par la vie :

(Extrait 2)

La maison, la belle maison qui ressemblait à un presbytère, la maison construite avec tant de
soin pour le fils de prédilection, la maison orgueil des Deschamps attendit toujours la jolie
épousée et le festin de noces.
Elle n’abrita jamais ni grande joie ni grande douleur; ni la vie ni la mort ne franchirent son seuil.
Avec ses fenêtres éternellement closes, ses portes fermées, elle prit un air de deuil et
d’abandon. À sa vue, le passant éprouvait une vague impression de malheur, songeait à quelque
catastrophe soudaine qui aurait bouleversé toute une existence.
Elle criait la vanité et la fragilité de nos espoirs. La pluie, le froid, l’humidité, la rongèrent peu à
peu, accomplirent leur œuvre de destruction. (Laberge, 2011, p. 67)

(Retour sur l’extrait 2)

L’extrait précédent confirme l’idée de solitude à travers des procédés tels que la
personnification et l’allégorie qui créent une comparaison parfaite entre la destinée de
Charlot et celle de la maison, laquelle tout comme lui est frappée par le deuil et l’abandon
(« elle prit un air de deuil et d’abandon »), puis l’attente (« …la maison orgueil des
Deschamps attendit pour toujours »), des idées qui, mises en commun, accentuent l’idée
de solitude vécue par le personnage de Charlot.
(IS2)

La vieillesse de Charlot se déroulera également dans la solitude et l’ennui. Cet ennui


découle du manque de tâches et d'activités qui définit ses journées. Ces dernières se
définissent par de l'attente interminable à observer par la fenêtre le cimetière et les terres
non développées. Il est possible d’en observer la cause dans l'extrait suivant : 

(Extrait 3)
 
Et Charlot plongé dans cette rêverie, se lève pour aller jeter un coup d'œil à la fenêtre, mais il
n'aperçoit que le cimetière, la terre qui ne sera jamais labourée, qui ne rapportera jamais
aucune récolte, la terre que l'on creuse et que l'on n'ouvre que pour y déposer les restes de
ceux qui furent des hommes... Et Charlot s'ennuie. Il s'ennuie désespérément, atrocement. S'il
s'entend sonner les glas pour des funérailles, vite, il prend son chapeau et se rend sur le perron
de l'église pour rencontrer les vivants qu'il a connus et qui lui rappellent le temps où il était
réellement un homme, le temps où il travaillait. (Laberge, 2011. P.138)

(Retour sur l’extrait 3)


 
Il est possible d'illustrer, par la répétition du mot « ennuie » ainsi que par la gradation
des adverbes associés à ce mot, soit « désespérément » et « atrocement », que cet
ennui est bien présent et important dans la vie de ce personnage. En considérant le fait
que le personnage Charlot s'ennuie et se sent seul dans sa propriété, il est possible d'en
associer une solitude importante. En abordant le fait qu'il se remémore son passé, il est
possible de comprendre l'intensité de sa solitude et de l'ennui qu'il l'habite.

Conclusion partielle) Le roman La Scouine traite donc de solitude : les précédentes observations

La solitude est donc présente dans ce roman par Charlot.


Version sans marquage

Sujet : Montrez que le roman La Scouine (1918) d’Albert Laberge traite de solitude
et d’ennui.

(SA) La littérature québécoise, de la fin du 19 e siècle jusqu’au milieu du 20e , est


fortement marquée par une vision idéalisée du mode de vie rural. C’est la période de la
littérature dite « du terroir ». Mais, en 1918, un auteur viendra poser un regard
totalement opposé, ce qui amènera plusieurs à qualifier son œuvre d’antiroman du
terroir. En effet, avec la publication de son roman intitulé La Scouine Albert Laberge
suggère un portrait entre autres pessimiste de la vie agricole, à travers notamment le la
solitude et l’ennuie qui pèsent sur les personnages. Seront montrés, dans les lignes
suivantes, la solitude et le sentiment d’ennui de Charlot; ces mêmes caractéristiques
sont également observables chez les personnages de l’Irlandaise et du Schno.

La solitude est observable à travers la vie de jeunesse de Charlot, pour qui Urgèle et
Mâço avaient de grandes ambitions, dont celle de lui construire une maison qui
accueillerait son épouse et ses enfants. Ce vœu ne se réalisera jamais. Charlot mènera
plutôt une vie de solitaire et demeurera effectivement « vieux garçon » et ne quittera pas
la maison paternelle. Les idéologies de la famille et de la descendance, bien présentes
dans la littérature du terroir, sont ici anéanties par le mode de vie solitaire de Charlot,
conséquence d’une grave chute qui le laissa boiteux et remplira son quotidien d’une
solitude mêlée d’isolement et de monotonie. Ce premier passage l’illustre bien :

Charlot vieillit. Ses cheveux grisonnèrent, et il traina plus lourdement, plus péniblement sa jambe
boiteuse. À mesure que s’écoulaient les années, il devenait plus irritable, plus bourru. Sa vie
s’écoula morne, et plate entre son père et sa mère, et sa sœur. Le matin, il déjeunait de pain sur et
amer et, le soir, après sa journée de travail, avant de s’aller coucher seul dans le vieux sofa jaune,
il soupait encore de pain sur et amer, marqué d’une croix. (Laberge, 2011, p. 68)

Dans le passage précédent, la solitude est celle de Charlot isolé par sa condition
d’homme diminué par son handicap, isolé parce que pris dans une routine pesante. Le
vocabulaire composé de mots à la connotation négative comme « péniblement »,
« irritable » et « « bourru », « seul », tout comme la répétition de l’expression « pain sur
et amère », accentuent l’idée de solitude et de monotonie.

Ce deuxième passage qui est une description de la maison destinée à Charlot, et


composée d’autres procédés comme la personnification et la métaphore, crée une
allégorie de la vie de Charlot, une vie d’homme seul, abandonné par la vie :

La maison, la belle maison qui ressemblait à un presbytère, la maison construite avec tant de
soin pour le fils de prédilection, la maison orgueil des Deschamps attendit toujours la jolie
épousée et le festin de noces.
Elle n’abrita jamais ni grande joie ni grande douleur; ni la vie ni la mort ne franchirent son seuil.
Avec ses fenêtres éternellement closes, ses portes fermées, elle prit un air de deuil et
d’abandon. À sa vue, le passant éprouvait une vague impression de malheur, songeait à quelque
catastrophe soudaine qui aurait bouleversé toute une existence.
Elle criait la vanité et la fragilité de nos espoirs. La pluie, le froid, l’humidité, la rongèrent peu à
peu, accomplirent leur œuvre de destruction. (Laberge, 2011, p. 67)

L’extrait précédent confirme l’idée de solitude à travers des procédés tels que la
personnification et l’allégorie qui créent une comparaison parfaite entre la destinée de
Charlot et celle de la maison, laquelle tout comme lui est frappée par le deuil et l’abandon
(« elle prit un air de deuil et d’abandon »), puis l’attente (« …la maison orgueil des
Deschamps attendit pour toujours »), des idées qui, mises en commun, accentuent l’idée
de solitude vécue par le personnage de Charlot. La vieillesse de Charlot se déroulera
également dans la solitude et l’ennui. Cet ennui découle du manque de tâches et
d'activités qui définit ses journées. Ces dernières se définissent par de l'attente
interminable à observer par la fenêtre le cimetière et les terres non développées. Il est
possible d’en observer la cause dans l'extrait suivant :  

Et Charlot plongé dans cette rêverie, se lève pour aller jeter un coup d'œil à la fenêtre, mais il
n'aperçoit que le cimetière, la terre qui ne sera jamais labourée, qui ne rapportera jamais
aucune récolte, la terre que l'on creuse et que l'on n'ouvre que pour y déposer les restes de
ceux qui furent des hommes... Et Charlot s'ennuie. Il s'ennuie désespérément, atrocement. S'il
s'entend sonner les glas pour des funérailles, vite, il prend son chapeau et se rend sur le perron
de l'église pour rencontrer les vivants qu'il a connus et qui lui rappellent le temps où il était
réellement un homme, le temps où il travaillait. (Laberge, 2011. P.138)
 
Il est possible d'illustrer, par la répétition du mot « ennuie » ainsi que par la gradation
des adverbes associés à ce mot, soit « désespérément » et « atrocement », que cet
ennui est bien présent et important dans la vie de ce personnage. En considérant le fait
que le personnage Charlot s'ennuie et se sent seul dans sa propriété, il est possible d'en
associer une solitude importante. En abordant le fait qu'il se remémore son passé, il est
possible de comprendre l'intensité de sa solitude et de l'ennui qu'il l'habite.

La solitude est donc présente dans ce roman par Charlot.

Vous aimerez peut-être aussi