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Nouvelles recommandations concernant

l'arrêt cardiaque

Pascal Cassan

Médecin Conseiller National


Croix-Rouge française
Co-chairman BLS-AED
European Resuscitation Council

JAMU, 9-10 mars 2006 1


Mort subite en Europe
700 000 / an11
Incidence
Incidence de
de l’ACR
l’ACR
Extra-hospitalier
Extra-hospitalier

49,5 – 66 / 100 000 hab / an2,3


49,5 – 66 / 100 000 hab / an2,3
1. Sans S, Kesteloot H, Kromhout D. The burden of cardiovascular diseases mortality inEurope. Task Force
of the European Society of Cardiology on Cardiovascular Mortality and Morbidity Statistics in Europe. Eur
Heart J 1997;18:1231—48.
2. Pell JP, Sirel JM, Marsden AK, Ford I, Walker NL, Cobbe SM. Presentationmanagement, and outcome of
out of hospital cardiopulmonary arrest: comparison by underlying aetiology. Heart 2003;89:839-42.
3. Herlitz J, Bahr J, Fischer M, Kuisma M, Lexow K, Thorgeirsson G. Resuscitation in Europe: a tale of five
European regions. Resuscitation 1999;41:121-31.

JAMU, 9-10 mars 2006 2


RCP précoce

Chance de survie
multipliée par deux ou trois 4,5,6
4. Larsen MP, Eisenberg MS, Cummins RO, Hallstrom AP. Predicting survival from outof-hospital cardiac arrest: a
graphic model. Ann Emerg Med 1993;22:1652—8
5. Valenzuela TD, Roe DJ, Cretin S, Spaite DW, Larsen MP. Estimating effectiveness of cardiac arrest interventions: a
logistic regression survival model. Circulation 1997;96:3308—13.
6. Waalewijn RA, De Vos R, Tijssen JGP, Koster RW. Survival models for out-ofhospital cardiopulmonary resuscitation
from the perspectives of the bystander, the first responder, and the paramedic. Resuscitation 2001;51:113—22.

JAMU, 9-10 mars 2006 3


RCP + DAE précoces

Chance de survie
Jusqu’à 49 - 75% 7,8
7. Weaver WD, Hill D, Fahrenbruch CE, et al. Use of the automatic external defibrillator
in the management of out-of-hospital cardiac arrest. N Engl J Med 1988;319:661—6.
8. Valenzuela TD, Roe DJ, Nichol G, Clark LL, Spaite DW, Hardman RG. Outcomes of rapid defibrillation by
security officers after cardiac arrest in casinos. N Engl J Med 2000;343:1206—9.

JAMU, 9-10 mars 2006 4


Public Access Defibrillation

DAE et professionnels entraînés

 Seattle : paramedics 31 % de survie (3376/10879)


(Out-of-Hospital Cardiac Arrest in Men and Women Catherine Kim, MD, MPH; Carol E. Fahrenbruch, MSPH; Leonard A. Cobb, MD; Mickey S.
Eisenberg, MD, PhDCirculation November 27, 2001:2699-2730)

 Quantas Airlines : 26 % de survie (6/23)


(O'Rourke MF, Donaldson E, Geddes JS. An airline cardiac arrest program. Circulation 1997; 96: 2849-2853.)

 American Airlines : 40 % de survie (76/191)


(Page RL, Joglar TA, Kuwal RC, et al. Use of automated external defibrillators by a U.S. airline. N Engl J Med 2000:343:1210-6.)

 Las Vegas casinos : 53 % de survie (56/105)


(Valenzuela TD, Bjerke HS, Clark LL, et al. Rapid defibrillation by non-traditional responders. The Casino project. Acad Emerg Med 1998; 5:
414-415.)

 Chicago airport : 56 % de survie (10/18)


(Sherry L Caffrey, Paula J Willoughby, Paul E Pepe, Lance B Becker. Public use of automated external defibrillators. N Engl J Med
2002:347:1242-7.)

JAMU, 9-10 mars 2006 5


Public Access Defibrillation

DAE et premier témoin

 Seattle : témoin non formé 23 % de survie (30/128)

(Public-access defibrillation and survival after out-of-hospital cardiac arrest. Hallstrom AP, Ornato JP,
Weisfeldt M, Travers A, Christenson J, McBurnie MA, Zalenski R, Becker LB, Schron EB, Proschan M;
Public Access Defibrillation Trial Investigators. N Engl J Med. 2004 Aug 12;351(7):637-46.)

 Seattle : témoin formé 50 % de survie (25/50)


(Public access defibrillation in out-of-hospital cardiac arrest: a community-based study. Culley LL, Rea
TD, Murray JA, Welles B, Fahrenbruch CE, Olsufka M, Eisenberg MS, Copass MK.: Circulation. 2004 Apr
20;109(15):1859-63.)

JAMU, 9-10 mars 2006 6


En France

 Versailles : 2 % de survie* (15/736)

(DEVENIR DE 1 004 ARRÊTS CARDIORESPIRATOIRES (ACR) CONSECUTIFS PRIS EN CHARGE PAR LE SMUR L. Berton, L. Estienne, R. Ruiz, F. Gandon,
J.-M. Caussanel, Y. Lambert SAMU des Yvelines, Centre Hospitalier de Versailles. Communication congrès Urgences 2002.)

 Lyon : 13 % de survie* (46/356)

(EXPÉRIENCE DE DIX ANS DE DÉFIBRILLATION SEMI-AUTOMATIQUE DANS L’ARRÊT CARDIAQUE EXTRA HOSPITALIER J.M. Laye, F. Guillaumée, L.
Raquin, P. Petit SAMU 69, Hôpital E. Herriot, Place d’Arsonval, 69003 Lyon. Communication congrès Urgences 2002.)

 Air France : 17 % de survie* (2/12)

(Preliminary report on AED deployment on the entire Air France commercial fleet:; A joint venture with Paris XII University Training Programme. Bertrand C,
Rodriguez Redington P, Lecarpentier E, Bellaiche G, Michel D, Teiger E, Morris W, Le Bourgeois JP, Barthout M. : Resuscitation. 2004 Nov;63(2):175-181.)

*survie = sortie de l’hôpital sans séquelle

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Les orientations scientifiques
2005
Consensus de la Science

JAMU, 9-10 mars 2006 8


Un long processus…

JAMU, 9-10 mars 2006 9


Australian
Resuscitation
Council
JAMU, 9-10 mars 2006 10
Conférence
Conférence
Consensus Internationale
Internationale
de la science Dallas
Dallas
2005 “Consensus
“Consensus ILCOR
ILCOR
resuscitation
resuscitation Publication
Publication
Science
Science du
du consensus
consensus de
de la
la
Conference”
Conference” Science
Science
Janvier
Janvier 2005
2005 Nov
Nov 2005
2005
Oct Avril Oct Avril Avril Avril Mai
2001 2002 2002 2003 2004 2005 2006

Congrès
Congrès
ILCOR ILCOR
ILCOR ILCOR
ILCOR ERC
ILCOR Recommandations
ERC
Réunion Meeting
Meeting “Revue
“Revue Recommandations
Réunion Finales
Finales--Mai
Mai2005
2005
Pédago
Pédago des
des articles’
articles’
Guidelines
Guidelines
“Utstein”
“Utstein” Régionaux
Régionaux
JAMU, 9-10 mars 2006 ERC
ERC -- AHA
AHA 11
Le 28 novembre 2005…

Consensus on Science

Guideline Guideline
ERC AHA

JAMU, 9-10 mars 2006 12


Présentation des
Guidelines 2005 en Europe

 Congrès de l’ERC en 2006

JAMU, 9-10 mars 2006 13


Application
des Guidelines 2005 en France

Conférence d’experts
CFRC - SFAR - SAMU de France – SRLF
Octobre 2006

Septembre 2006

JAMU, 9-10 mars 2006 14


Guidelines 2005

Les principaux changements


en matière de
BLS

JAMU, 9-10 mars 2006 15


Classification des études

LOE = Level of Evidence = Niveau de preuve scientifique

 LOE 1 : Etudes cliniques randomisés ou méta analyses d’études cliniques


multiples avec des effets sur traitement en rapport
 LOE 2 : Etudes cliniques randomisés avec des effets sur traitement en rapport
fiable
 LOE 3 : Etudes prospectives, contrôlées, non randomisées, étude de cohorte.
 LOE 4 : Etude historique, non randomisée, cohorte ou étude de cas.
 LOE 5 : Séries de cas: les patients sont compilés en série, sans groupe témoin.
 LOE 6 : Etudes Animales ou modèle ou études sur modèle mécanique.
 LOE 7 : Extrapolations de données existantes rassemblées initialement dans
d’autres buts, Analyse de données théoriques.
 LOE 8 : Conjecture rationnelle (bon sens); bonnes pratiques acceptées avant
l’établissement de preuves scientifiques.

JAMU, 9-10 mars 2006 16


Classification des études

Détermination de la classe des recommandations :

 Classe I : Recommandé sans aucun doute. Les preuves scientifiques


irréfutables.
 Classe II : Acceptable et utile
 Classe IIa : Acceptable et utile. Preuves scientifiques de bonne qualité.
 Classe IIb : Acceptable et utile. Preuves scientifiques de faible qualité.
 Classe III : Non acceptable, inutile, peut être dangereux.
 Indéterminé : Les recherches sont en cours. Aucune recommandation ne
peut être donnée dans l’attente des résultats des
recherches.

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La réanimation
cardio-pulmonaire
de base

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Reconnaissance de l’ACV et
libération des voies aériennes

JAMU, 9-10 mars 2006 19


Signes de circulation
ou signes de vie ?

 L'usage des « signes de circulation » ou « signes de vie »


simplifie l'algorithme du BLS mais on ne sait pas si cela facilite la
décision de commencer la RCP. (Classe indéterminée LOE 3 et 6)

Inconscience
(absence de mouvement de la victime) Signes de Vie
Absence de respiration Signes
(absence de toux) de
Circulation
+
Absence de pouls

JAMU, 9-10 mars 2006 20


Reconnaissance de l’ACV

 Au moindre doute sur l’absence de respiration, le sauveteur agit


comme s’il s’agissait d’un arrêt respiratoire afin de ne pas perdre de
temps pour initier la Réanimation cardio-pulmonaire.
(Niveau II – LOE 2 à 6)

 Dans les premières minutes suivant l’arrêt cardiaque, la victime peut


présenter des sursauts bruyants peu fréquents (Gasps). Le sauveteur
ne doit pas confondre ces mouvements avec une respiration normale.
(Niveau II – LOE5 à 7)

JAMU, 9-10 mars 2006 21


Libération des V.A.

 La manœuvre du doigt en crochet dans l’oropharynx ne doit se faire


que chez le patient inconscient ayant un obstacle matériel solide
visible au niveau de l’oropharynx.

JAMU, 9-10 mars 2006 22


Le massage cardiaque externe

JAMU, 9-10 mars 2006 23


Principes de base
de la RCP

 Pour le grand public :


 Priorité des compressions thoraciques sur les insufflations
initiales dans la RCP de l’adulte.
 Le MCE est d’autant plus important après les 5 premières
minutes si un DAE n’est pas disponible14,15(Classe IIb, LOE 2, LOE
3, et LOE 6).
 Le MCE doit être le moins interrompu possible afin de favoriser la
perfusion coronnaire16
14. Cobb LA, Fahrenbruch CE, Walsh TR, et al. Influence of cardiopulmonary resuscitation prior to defibrillation in patients with out-of-
hospital ventricular fibrillation. JAMA 1999;281:1182—8.
15. Wik L, Myklebust H, Auestad BH, Steen PA. Retention of basic life support skills 6 months after training with an automated voice
advisory manikin system without instructor involvement. Resuscitation 2002;52:273—9.
16. Kern KB, Hilwig RW, Berg RA, Ewy GA. Efficacy of chest compression-only BLS CPR in the presence of an occluded airway.
Resuscitation 1998;39:179-88.

JAMU, 9-10 mars 2006 24


Principes de base
de la RCP

 Lieu de la compression : le placement du talon de la main


s’effectue sur le centre de la poitrine de la victime
 Le fait de soulever la main légèrement mais complètement de la
poitrine pendant la décompression permet un meilleur retour de
la poitrine à sa position initiale, une légère négativation de la
pression intra-thoracique et donc un meilleur retour veineux.
(Niveau IIb – LOE 6)
 S'il y a plus d'un sauveteur présent, un relai de la RCP sera
effectué chaque minute afin de limiter leur fatigue cause
d’inefficacité. (Niveau III – LOE 6)
 Dans tous les cas, la RCP ne sera interrompue que si la victime
recommence à respirer normalement, si le sauveteur est épuisé
ou si les secours arrivent et prennent le relai.

JAMU, 9-10 mars 2006 25


RCP Seule…

 La compression de la poitrine seule ne représente pas la meilleure


méthode pour la RCP (Classe Indéterminée). Elle est néanmoins
acceptable dans les 5 premières minutes de l’arrêt circulatoire.
 C'est une alternative acceptable, en particulier lorsque le sauveteur
refuse d’effectuer la bouche à bouche. Elle permet d’obtenir de
meilleurs résultats par rapport à l’absence de RCP (classe IIb – LOE 5).
 La compression de la poitrine seule est recommandée pour la RCP
enseignée par téléphone aux sauveteurs non formés (classe IIb,
LOE 2).
 La compression de la poitrine, combinée avec le bouche à
bouche augmentent la survie dans les études humaines et reste la
méthode de choix en cas d’arrêt circulatoire quel qu’en soit la cause
(Classe IIa).

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RCP : Ratio

 Les sauveteurs devraient pratiquer la RCP selon un ratio


universel de 30:2 que ce soit pour un ou deux sauveteurs et
sans se soucier de l'âge de la victime (nouveaux nés exceptés)
(classe de recommandation: 2b pour 1 sauveteur, indéterminée
pour 2 sauveteurs).
 Pour les professionnels de santé (donc les secouristes)
chez l’enfant et le nourrisson :
 La RCP débute par 5 insufflations suivies de 30 compressions
thoraciques puis 2 insufflations
 Le rapport C/V est de 30/2 à 1 secouriste et de 15/2 à 2
secouristes
(classe de recommandation: 2b pour 2 sauveteurs, indéterminé
pour 1 sauveteur).

JAMU, 9-10 mars 2006 27


RCP par téléphone

 La RCP assistée par téléphone est pratique, faisable, et


augmente le taux de sauveteur effectuant une RCP. Elle
augmente la survie en cas d’arrêt cardiaque. (Classe IIB & IIA
respectivement – LOE 3, 4, 5 et 7).
 En cas de mise en place d’une RCP assistée par téléphone, un
système de surveillance est indispensable. Il doit
comporter la prise en compte : des résultats, des effets
secondaires, de la morbidité, de la mortalité…

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La ventilation

JAMU, 9-10 mars 2006 29


La ventilation

 Concernant la ventilation au bouche à bouche ou au ballon-


masque à l’air ambiant ou sous oxygène, le sauveteur doit
délivrer chaque insufflation en une seconde. L’efficacité
doit être visible par le soulèvement du thorax (représente un
volume courant entre 500 et 600 ml (6 à 7 ml.kg-1) 9, 10, 11, 12.

 Il est impératif de réduire au maximum les


interruptions de compressions thoraciques pour effectuer
des manœuvres d’insufflation
9. Idris A, Gabrielli A, Caruso L. Smaller tidal volume is safe and effective for bag-valveventilation,
but not for mouth-to-mouth ventilation: an animal model for basic life support.
Circulation 1999;100(suppl I):I—644.
10. Idris A, Wenzel V, Banner MJ, Melker RJ. Smaller tidal volumes minimize gastric
inflation during CPR with an unprotected airway. Circulation 1995;92(suppl):I—759.
11. Dorph E, Wik L, Steen PA. Arterial blood gases with 700 ml tidal volumes during outof-
hospital CPR. Resuscitation 2004;61:23—7.
12. Winkler M, Mauritz W, Hackl W, et al. Effects of half the tidal volume during cardiopulmonary
resuscitation on acid-base balance and haemodynamics in pigs. EurJ Emerg Med 1998;5:201—6.

JAMU, 9-10 mars 2006 30


La ventilation
au cours de la RCP

 Le bouche à nez est aussi efficace que le bouche a


bouche.
Il est recommandé en cas d’existence d’un trismus ou d’un
traumatisme de la bouche.13
 Les professionnels de santé en cas d’arrêt
cardiaque doivent ventiler impérativement
au masque. En absence de matériel, ils
pratiqueront une RCP seule
13. Ruben H. The immediate treatment of respiratory failure.
Br J Anaesth 1964;36:542—9

JAMU, 9-10 mars 2006 31


JAMU, 9-10 mars 2006 32
Cas particuliers

 Patients suspects de lésion du rachis cervical :


 Le maintien en rectitude du rachis cervical permet de réduire les
mouvements. Il sera pratiqué, associé à une subluxation de la mâchoire
inférieure, s’il y a un nombre suffisant de sauveteurs entraînés (LOE 5,6)
 Patient retrouvé face contre terre :
 Il est nécessaire de retourner tout patient inconscient en décubitus dorsal
afin d’évaluer sa ventilation.
 Patient noyé :
 Chez une victime noyée, la ventilation au bouche à bouche peut être
réalisée dans l’eau par un sauveteur entraîné, si possible vêtu d’un gilet
de sauvetage.
 Le massage cardiaque externe ne peut être débuté dans l’eau.
 RCP en milieu confiné :
 En cas d’espace réduit ou confiné, des techniques exceptionnelles de RCP
peuvent être pratiquées.
 Si le sauveteur est isolé, il peut effectuer une RCP au dessus de la tête de la
victime
 A deux, l’un des deux sauveteurs peut se placer à califourchon sur la victime.

JAMU, 9-10 mars 2006 33


La défibrillation automatisée
externe
(DAE)

La DAE est un élément


de la RCP de base !!

JAMU, 9-10 mars 2006 34


La défibrillation automatisée
externe (DAE)

 Rappel

Défibrillation Automatisée Externe (DAE)

Défibrillateur Entièrement Automatique


(DEA - DA)

OU

Défibrillateur Semi-Automatique (DSA)

JAMU, 9-10 mars 2006 35


Quel choc ?
Quel énergie ?

 Il est recommandé d’utiliser de préférence et autant que possible


des défibrillateurs à ondes biphasiques exponentielles ou
rectilignes. Classe IIa
 si l’on utilise un défibrillateur à ondes biphasiques, le niveau
d’énergie optimale ne peut être précisé actuellement, mais il
semble raisonnable d’utiliser une énergie de 150 à 200 J.
Classe IIb
 Du fait de la grande efficacité du premier choc, en particulier
avec ondes biphasiques, un protocole de défibrillation à un
choc réduit le temps d’interruption des compressions
thoraciques et pourrait augmenter les chances de survie des
victimes en arrêt cardiaque. Classe IIb

JAMU, 9-10 mars 2006 36


Principes de base
de la DAE

 En cas d’arrêt cardiaque, l’accès à la DAE doit être le


plus rapide possible14, 15

ACCES PUBLIC A LA DAE


INDISPENSABLE !!

14. Larsen MP, Eisenberg MS, Cummins RO, Hallstrom AP. Predicting survival from outof-
hospital cardiac arrest: a graphic model. Ann Emerg Med 1993;22:1652—8.
15. Valenzuela TD, Roe DJ, Cretin S, Spaite DW, Larsen MP. Estimating effectiveness of
cardiac arrest interventions: a logistic regression survival model. Circulation
1997;96:3308—13.

JAMU, 9-10 mars 2006 37


Accès Public
à la DAE
OUI, mais…
Public ciblé et formé

JAMU, 9-10 mars 2006 38


Accès public
à la DAE

 Pour les secouristes tels que la police, les pompiers, les


personnels de sécurité, les responsables de clubs sportifs, les
pisteurs secouristes, les militaires, et les personnels des lignes
aériennes (ensemble de personnels classé de niveau 1),
l'éducation à la RCP et l'usage d'un DAE est de Classe I.

 Pour le niveau 2, sauveteurs tels que les citoyens sur leur lieu de
travail ou dans les lieux publics, l'éducation à la RCP et l'usage
d'un DAE est de Classe IIa.

 Pour le niveau 3, sauveteurs de base (famille et amis de


personnes à haut risque), l'éducation à la RCP est de classe I
mais l'usage reste de classe indéterminée, car il n’existe pas
d’évidence montrant le bénéfice de la mise en place de « la DAE
à la maison ».

JAMU, 9-10 mars 2006 39


JAMU, 9-10 mars 2006 40
Contrôle qualité
de la DAE

L’amélioration de la qualité et du suivi des


programmes de mise en place de la DAE doit
s’appuyer sur des inspections régulières et une
analyse des événements enregistrés

Pour cela, il faut évaluer:


1. Le fonctionnement du DAE, y compris l’analyse de l'ECG;
2. L’état de la pile;
3. L’état des électrodes et la date d'expiration;
4. Les performances des opérateurs;
5. La performance du système;
- les intervalles de temps pour les interventions importantes,
- le temps entre chute et premier choc ou du début de la RCP en
cas d’absence de nécessité de DAE. (LOE 5-8)
JAMU, 9-10 mars 2006 41
Une formation RCP-D
est essentielle

Quelque soit le type de matériel : DSA ou DA

 Un utilisateur non formé ne “décrochera” pas spontanément un


DAE

 Même dans un système idéal : 30% des arrêts cardiaques ne


présenteront pas un rythme choquable d’entrée

L’apprentissage de la RCP
reste essentielle !

JAMU, 9-10 mars 2006 42


RCP pédiatrique

JAMU, 9-10 mars 2006 43


Changements majeurs
RCP Pédiatrique
 La distinction entre enfant et adulte réside sur l’âge de la puberté
 Après la puberté : procédure BLS « adulte »
 Avant la puberté :
 si le sauveteur est seul, l’appel au service d’aide médicale urgente est
réalisé après cinq insufflations et une minute de RCP
 si deux sauveteurs sont présents face à un enfant sans réponse, l’un
appelle de suite les secours, l’autre commence la réanimation
 Si l’enfant présente un ACR brutal devant un témoin seul, ce dernier
appelle les secours d’abord, puis débute la RCP
 Ratio compressions thoraciques / insufflations :
 un seul sauveteur : ratio = 30/2
 deux sauveteurs : ratio = 15/2 (sauf nouveau né)
JAMU, 9-10 mars 2006 44
Insufflations

 Enfant > 1 an : bouche à bouche


ou bouche à nez
 Enfant < 1 an : bouche à
bouche-nez ou un bouche à
bouche
 Chaque insufflation dure 1 à 1,5
seconde et entraine un
soulèvement du thorax de
l’enfant

JAMU, 9-10 mars 2006 45


Compressions thoraciques

 Les méthodes adultes


peuvent être utilisées
chez l’enfant
 Fréquence de 100 min-1

 La profondeur des
compressions thoraciques
est d’un tiers de l’épaisseur
du thorax de l’enfant
JAMU, 9-10 mars 2006 46
Compressions thoraciques

 Le MCE est fait avec deux


doigts chez le nourrisson
 Fréquence de 100 min-1
 La profondeur des
compressions thoraciques
est d’un tiers de
l’épaisseur du thorax de
l’enfant

JAMU, 9-10 mars 2006 47


DAE chez l’enfant

 Age > 8 ans :


 DAE adulte
 Age 1-8 ans :
 Électrodes pédiatriques et/ou
réducteur d’énergie dans le
DAE
 (Sinon DAE adulte)
 Age < 1 an :
 DAE spécifiques

JAMU, 9-10 mars 2006 48


La réanimation
cardio-pulmonaire
spécialisée

JAMU, 9-10 mars 2006 49


Changements majeurs
RCP Spécialisée Adulte

 Défibrillation :
 Devant une FV/TV sans pouls, il est recommandé de réaliser un CEE
unique suivi immédiatement de 2 min de RCP sans analyse du rythme
cardiaque, ni vérification des signes de circulation
 L'utilisation des DAE à ondes biphasiques est fortement recommandée :
 Lle premier choc doit être délivré à une énergie de 150 à 200 J (ou 360 J
pour les défibrillateurs à ondes monophasiques)
 Les chocs ultérieurs doivent être délivrés avec une énergie de 200 J quelle
que soit l'énergie délivrée lors du premier choc.
 En cas de FV récurrente après un succès initial, l'énergie utilisée devra être
la dernière délivrée
 En cas de doute entre une asystole et une FV à petites mailles, ne pas
tenter de défibrillation mais poursuivre la RCP

JAMU, 9-10 mars 2006 50


Changements majeurs
RCP Spécialisée Adulte

 Contrôle des voies aériennes :


 En France, l’intubation endotrachéale est la technique de référence
 Le temps nécessaire pour mettre en sécurité les voies aériennes est le
plus court possible et ne fait pas interrompre plus de 30 sec la RCP
 En cas de difficulté d’intubation, une ventilation est assurée par un
masque facial et un insufflateur manuel relié à une source d’oxygène
 Le masque laryngé et le Fastrack® sont des alternatives acceptables si
l’intubation se révèle difficile ou impossible
 Une fois l’intubation réalisée et vérifiée, l’usage d’un respirateur
automatique est privilégié pour la ventilation mécanique, les
paramètres ventilatoires sont réglés en mode ventilation contrôlée (VT :
6 à 7 mL.kg-1, FR : 10 min-1)

JAMU, 9-10 mars 2006 51


Changements majeurs
RCP Spécialisée Adulte

 Voies d’administration des médicaments / perfusions :


 La voie veineuse périphérique, située dans le territoire cave supérieur,
est aussi efficace que la voie veineuse centrale et offre l'avantage d’être
mise en place sans interrompre la RCP
 Si l'abord vasculaire est retardé ou ne peut être obtenu, l'abord intra-
osseux doit être envisagé et nécessite chez l’adulte un dispositif
approprié
 Le sérum salé isotonique est utilisé comme vecteur des médicaments
intraveineux au cours de la RCP
 Une expansion volémique n’est indiquée que lorsque l’arrêt cardiaque
est associé à une hypovolémie
JAMU, 9-10 mars 2006 52
Changements majeurs
RCP Spécialisée Adulte
 Adrénaline :
 FV/TV sans pouls : la première dose d’adrénaline (1 mg IVD) est
administrée si la FV/TV persiste après le 2ème choc
 Asystole : la première dose d’adrénaline (1 mg IVD) est administrée
dès que la voie veineuse est disponible
 L'adrénaline est administrée à la dose de 1 mg tous les 2 cycles de
RCP, soit environ toutes les 4 minutes
 Si une voie d'abord vasculaire et/ou intra-osseuse n'est pas
immédiatement accessible, la première dose d'adrénaline peut être
injectée au travers de la sonde d'intubation trachéale à la dose de 2 à 3
mg diluée dans 10 ml d’EPPI
 L’arginine-vasopressine peut être envisagée seule ou en association
avec l’adrénaline, en tant qu'alternative à l’adrénaline seule,
notamment en cas d’asystole, sans dépasser 2 injections de 40 UI
JAMU, 9-10 mars 2006 53
Changements majeurs
RCP Spécialisée Adulte

 Anti-arythmiques :
 La lidocaine n’est plus l’anti-arythmique de référence dans l’arrêt
cardiaque et ne doit être utilisée (1 mg.kg-1) que si l’amiodarone n’est
pas disponible
 L'amiodarone est recommandée si la FV/TV sans pouls persiste après le
3ème choc électrique à la dose de 300 mg IVD
 Une 2ème injection de 150 mg est réalisée en cas de FV/TV sans pouls
persistante ou récidivante, éventuellement suivie par une perfusion
continue de 900 mg sur 24 heures

JAMU, 9-10 mars 2006 54


Changements majeurs
RCP Spécialisée Adulte

 Autres thérapeutiques :
 L'atropine n'est pas indiquée dans le traitement de l'asystole
 L’alcalinisation n'est pas indiquée en routine lors de la RCP
 L’administration systématique d’un thrombolytique au cours de la RCP
n’est pas recommandée. Elle doit être envisagée comme un traitement
étiologique de l’arrêt cardiaque :
 à réaliser en cas d’embolie pulmonaire avérée ou suspectée
 à envisager au cas par cas lorsque la RCP spécialisée initiale est infructueuse
et qu’une thrombose coronarienne est fortement suspectée
 poursuivre la RCP pendant 60 à 90 minutes, délai au cours duquel l’efficacité
de la thrombolyse peut apparaître

JAMU, 9-10 mars 2006 55


Changements majeurs
RCP Spécialisée Adulte
 Réanimation « post arrêt cardiaque» :
 L’objectif prioritaire des soins apportés pendant la période post-arrêt
cardiaque réside dans l’obtention d’une survie s’accompagnant de peu
ou pas de séquelles neurologiques post-anoxiques
 L’obtention et le maintien d’une homéostasie, en particulier sur le plan
métabolique, représente un objectif majeur de la réanimation post-arrêt
cardiaque
 Une hypothermie induite (entre 32 et 34°C pendant 12 à 24 heures)
doit être réalisée chez les adultes victimes d’un arrêt cardiaque
extrahospitalier en rapport avec une fibrillation ventriculaire, et qui sont
toujours comateux au décours de la réanimation initiale
 En dehors de la situation précédente, l’hypothermie thérapeutique peut
également être proposée mais elle doit être discutée au cas par cas, en
tenant compte du rapport risque-bénéfice individuel
JAMU, 9-10 mars 2006 56
Changements majeurs
RCP Spécialisée
Pédiatrique
 Recherche des signes de circulation :
 Pouls brachial (âge < un an)
 Pouls carotidien (âge > un an)
 Une bradycardie < 60 /min impose, chez l’enfant inconscient, la mise en œuvre
d’une RCP
 Défibrillation :
 Avec un défibrillateur manuel, l’énergie de chaque choc est de 4 J.kg-1 (que
l’onde soit biphasique ou monophasique)
 Contrôle des voies aériennes :
 L’intubation endo-trachéale doit être réalisée précocement par une équipe
entraînée
 Il n’y a aucun inconvénient à utiliser des sondes à ballonnet, mais le monitorage
du ballonnet est alors indispensable : il doit maintenir une pression < 20 cmH2O
 Le masque laryngé n’est recommandé qu’en cas d’intubation difficile
JAMU, 9-10 mars 2006 57
Changements majeurs
RCP Spécialisée
Pédiatrique
 Voies d’administration des médicaments /
perfusions :
 La voie intra-osseuse est recommandée si la voie veineuse ne
peut être immédiatement obtenue
 La voie intra-trachéale est une voie d’urgence utilisable
uniquement pour la première dose d’adrénaline : la posologie
est de à 100 µg.kg-1 dilué dans un sérum salé isotonique
 Le sérum salé isotonique est le vecteur intraveineux ou intra-
osseux de l’ensemble des médicaments

JAMU, 9-10 mars 2006 58


Changements majeurs
RCP Spécialisée
Pédiatrique

 Adrénaline & anti-arythmiques :


 L’adrénaline doit être administrée chez l’enfant à la dose de 10
µg.kg-1 en IV et IO pour la première dose et pour les doses
suivantes

 L’amiodarone est le médicament à utiliser en première intention


dans la FV/TV récidivante à la dose de 5 mg/kg en IVD

JAMU, 9-10 mars 2006 59


RCP :
Quelles évolutions pour 2010 ?

Une constante
évolution…

JAMU, 9-10 mars 2006 60


Conférence
Conférence
Consensus Internationale
Internationale de
de ILCOR
ILCOR
de la science Consensus
Consensus Publication
Publication
2010 - 2011 du
du
consensus
consensus
de
de la
la
Science
Science
2010
2010 -- 2011
2011
Mai
2006 2007 2008 2009 2010 2011

ILCOR
ILCOR ILCOR
ILCOR
Processus
Processus de
de revue
revue Recommandations
Recommandations
Finales
des
des articles
articles Finales

JAMU, 9-10 mars 2006 61


Consensus de la science
2010 - 2011

Pour quelles évolutions ?


Mai
2006 2007 2008 2009 2010 2011

JAMU, 9-10 mars 2006 62


RCP : Quelle évolution
pour 2010 ?
 RCP seule ? Place de la ventilation ?
 Evaluation de la RCP : collation et analyse des données… Utstein ?

 DAE seule ?
 Survie pour le protocole 1 choc ?
 Evaluation de l’implantation des DAE ?
 Machines à MCE ?

 Nouvelles formes de formation ?


 Evaluation des formations ?
 Enseignement des familles de patient à risque ?
 Stratégie optimale pour la formation aux premiers secours
de la communauté ?

 Quand commencer la RCP ?


 Quand arrêter la RCP ?
JAMU, 9-10 mars 2006 63
 Etc…
Mais à coup sûr la formation aux premiers
secours doit commencer le plus tôt
possible !

Sous toutes les


formes…

JAMU, 9-10 mars 2006 64


Et 1 et 2
Et 1 et 2 et 3 et
et 3 et ….
…. Et 30…
Et 30…
Et 1 et 2
et 3 et
….
Et 30…

JAMU, 9-10 mars 2006 65


Merci de votre attention!
CROIX-ROUGE FRANÇAISE
98, rue Didot - 75694 Paris cedex 14

@
Pascal CASSAN
pascal.cassan@croix-rouge.fr

JAMU, 9-10 mars 2006 66

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