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POMPES & STATIONS DE POMPAGE

Bèga Urbain OUEDRAOGO


Ingénieur de l’Equipement Rural
DESS Génie Sanitaire

1
TABLE DES MATIERES
Introduction
1- Rappels hydrauliques & Principe du pompage

2- Les différents types de pompes


2.1- Les pompes centrifuges
2.2. Les pompes volumétriques
2.2.1- les pompes volumétriques rotatives (
2.2.2- les pompes volumétriques alternatives :

3- Eléments de base pour le calcul et choix des pompes


31- Eléments de base pour le calcul des pompes
3.1.1- Débit
3.1.2- hauteur manométrique totale d’élévation

3.2- Eléments de choix des pompes


3.2.1- Courbes caractéristiques de turbopompes
3.2.1.1- Courbe débit hauteur (à vitesse constante)
3.2.1.2- Puissance absorbée par une pompe ; courbe de puissance
3.2.1.3- Courbe de rendement ; Rendement optimum
3.2.1.4- Courbe des N.P.S.H. requis
3.2.2- Vitesse de rotation (pompes centrifuges)

3.3- Courbes caractéristiques de pompes ; utilisation de catalogues de constructeurs


3.3.1- Exemples de courbes caractéristiques de pompes
3.3.2- Utilisation de catalogues de constructeurs
3.3.2.1- Choix de type de pompe en fonction des paramètres hydrauliques Q et Hmt
3.3.2.2- Choix de type de pompe en fonction de conditions particulières d’utilisation

3.4- Vérification des conditions de fonctionnement d’une installation de pompage


3.4.1- Point de fonctionnement.
3.4.2- Couplage des conduites
3.4.2.1- Couplage en parallèle
3.4.2.2- Couplage en série
3.4.3- Couplage des pompes
3.4.3.1- Point de fonctionnement & Résolution graphique de problèmes hydrauliques
3.4.3.2- Une conduite refoule dans une conduite puis dans deux en parallèle
3.4.3.3- deux pompes en parallèle refoulent dans un collecteur commun

4- Adaptation d’une pompe centrifuge à des conditions de fonctionnement


données
4.1- Par variation de la vitesse de la roue de la pompe
4.2- Par création de perte de charge singulière
4.3- Par rognage de la roue

2
5- Les moteurs et alimentation en énergie
5.1- Puissance absorbée par les pompes / Puissance des moteurs
5.2- Les sources d’énergie et moteurs
5.2.1- Les moteurs électriques
5.2.2.- Les moteurs thermiques
5.2.2.1- Les moteurs à essence
5.2.2.2.- Les moteurs diesel

6- Autres moteurs et sources d’énergie


6.1- Le pompage éolien
6.2- Le pompage solaire
6.2.1- La filière thermodynamique
6.2.2- La filière photovoltaïque

7- Etude du phénomène coup de bélier


7.1- Valeur maximale des surpressions et dépressions
7.2- Equipements de protection contre les effets du coup de bélier
7.2.1- Terminologie des pressions
7.2.2- Dimensionnement d'une canalisation et/ou d'un composant de réseau

7.3- Calcul des réservoirs anti-béliers

8- Equipements hydrauliques en amont et en aval des pompes

9- Eléments de catalogues de constructeurs de pompes

3
Introduction
Les ressources en eau ont toujours été recherchées puis mobilisées pour divers
usages concourant au développement socio-économique des populations. Les points
d'utilisation sont généralement distants des ressources en eau. Aussi il faut
transporter les demandes en eau de leur site naturel aux points d'utilisation. Ce
transport exige de l'énergie.
Dans un premier temps l'homme utilisera simplement l'énergie développée par ses
muscles pour transporter l’eau à l’aide de récipient naturel ou artificiel. Plus les
volumes et les distances étaient grands, plus l'énergie dépensée était importante.
A la grande époque de la culture gréco-romaine de nombreux principes de physique
et d’hydraulique furent découverts, mais jamais développés : les besoins
économiques de l’époque ne nécessitaient pas une mécanisation de l’outil de
production. L’énergie nécessaire à la production était fournie par une main d’œuvre
presque gratuite, les esclaves.
Il faudra attendre la fin du XVIIIème siècle pour que les premières pompes soient
réellement construites et utilisées de façon rationnelle.

L’apparition de la machine à vapeur (Denis Papin) améliorée par James Watt permit
la mécanisation des secteurs industriels. Les infiltrations d’eau noyant de façon
continue les galeries souterraines des mines de charbon, on utilisa alors de façon
régulière des pompes pour évacuer cette eau. Il s’agissait en fait de pompes à
piston, machine de Watt, dont l’énergie provenait de la vapeur produite par de l’eau
chauffée par un foyer.

L’énergie électrique permit le développement des pompes à principe rotatif, turbine


et centrifuge pour alimenter les alternateurs des centrales dont les plus gros modèles
furent réalisés par les Suédois.

Les pompes répondent toutes au même besoin, déplacer un liquide d’un point à un
autre. Pour déplacer ce liquide il faut lui communiquer de l’énergie. Les pompes vont
apporter cette énergie, le moteur qui alimente les pompes transforme l’énergie
thermique ou électrique en énergie mécanique pour permettre le mouvement des
organes des pompes ; cette énergie est transmise au fluide.

1- Rappels hydrauliques & Principe du pompage


L'équation de Bernoulli et Hazan William est la base théorique de description des
phénomènes physiques d'écoulement de liquide. Dans une adduction, l'énergie d'une
particule d'eau est une combinaison d'énergie potentielle, d'énergie de pression et
d'énergie cinétique.

4
Dans la nature, « rien ne se perd, rien ne se crée » par conséquent l'énergie d'une
particule d'eau passant par le point 1 sera la même lorsqu'elle passera par le point 2
ou par tout autre point de l'adduction.

1 2

P P  m 2
mg  2 − 1  +
ρ ρ
( )
U 2 − U 12 + mg (Z 2 − Z 1 ) = 0
14243 4
14 4244
g
3 1
g 2 42
4 43 4 Energie potentielle
Energie cinétique
energie de pression

OU en hauteur de liquide

P2 − P1 U 22 − U 12
+ + (Z 2 − Z 1 ) = 0
ρg 2g

 Z = altitue en m ρ = masse volumique en kg/m 3 


 
 P = pression en pascal ou newton/m g = accélération de la pesanteur en m.s -2
2

V = vitesse en m/s 
 

Pour deux points quelconques 1 et 2 d'une adduction on pourrait écrire:


P1 V12 P2 V22
Pour un fluide parfait Z1 + + = Z2 + +
ρg 2 g ρg 2 g

P1 V12 P V2
Pour un fluide réel Z1 + + = Z 2 + 2 + 2 + J 1→2
ρg 2 g ρg 2 g

<

P1 P V 2 − V12
= (Z 2 − Z 1 ) + 2 + 2 + J 1→2
ρg ρg 2g

CAS 1:

P1 V12 P V2
Z1 + + > Z 2 + 2 + 2 + J 1→2
ρg 2 g ρg 2 g

L’eau s’écoulerait du point 1 au point 2 sous l’effet de l’énergie disponible au point 1


et posséderait toujours de l’énergie au point 2. Nous pouvons disposer au point 2
une turbomachine –turbine- qui tournerait sous l’effet de l’énergie disponible au point
2 : c’est le principe l’hydroélectricité.

5
CAS 2
P1 V12 P2 V22
Z1 + + < Z2 + + + J 1→2
ρg 2 g ρg 2 g

P1 P2 V22 − V12
Il faut apporter de l’énergie = (Z 2 − Z 1 ) + + + J 1→2 pour transporter l’eau
ρg ρg 2g
de l’altitude Z1 à Z2, pour faire passer l’eau de la vitesse V1 à la vitesse V2 et pour
vaincre les pertes de charge entre le point 1 et le Point 2. La fonction de la pompe
sera d’apporter cette énergie : c’est le principe du pompage.

6
2- Les différents types de pompes
Les mouvements transmis aux organes des pompes sont comme tous les
mouvements mécaniques de deux grands types:
➔ Rotatif
➔ Rectiligne (alternatif)

Le mode de déplacement du fluide au travers des pièces en mouvement de la


pompe permet de classer les pompes en plusieurs familles.
 Pompes de transfert
• pompe rotative axial
• pompe rotative centrifuge

 Pompes de dosage
• pompe rotative volumétrique
• pompe alternative volumétrique

Il existe divers types de pompes qui permettent d'agir sur l'une ou l'autre des
énergies: énergie de vitesse ou cinétique, énergie de pression, énergie d'altitude.
Ces types peuvent être rattacher à trois grandes familles:
 les turbopompes qui mettent en oeuvre l'énergie de vitesse,
 les pompes volumétriques qui mettent en oeuvre l'énergie de pression,
 les pompes à capacité qui mettent en oeuvre l'énergie d'altitude.

7
Les principes de fonctionnement de ces familles de pompes sont différents.
Dans les turbopompes, une roue, munies d'aubes ou d'ailettes animées d'un
mouvement de rotation, fournit au liquide de l'énergie cinétique dont une partie est
transformée en énergie de pression par réduction des vitesses.

Dans les pompes volumétriques, l'énergie de pression est fournie directement


au liquide incompressible par variations successives d'un volume raccordé
alternativement à l'orifice d'aspiration et à l'orifice de refoulement.

Dans les pompes à capacité (aussi appelées machines élévatoires), le liquide


est enfermé dans une capacité qui est élevée à une cote désirée. C'est le cas des
roues à augets, chaînes à godets, norias, des vis d'Archimède.

2.1- Les turbopompes


Au sens le plus général du terme, une turbomachine est une machine dont la pièce
essentielle est une roue portant des aubes disposées symétriquement autour de
l'axe. L’écoulement du liquide sur ces aubes provoque l’échange d’énergie entre la
veine liquide et l’arbre de la machine.
Si la turbomachine diminue l’énergie de la veine liquide entre l’entrée et la
sortie de la machine par sa transformation partielle en énergie mécanique, on
a affaire à une turbine,
Si la turbomachine augmente cette énergie en faisant appel à une source
d’énergie mécanique extérieure, on a affaire à une turbopompe.

Suivant le type de rotor et le mode d'action, on distingue dans la famille des


turbopompes,
• les pompes centrifuges,
• les pompes hélices ou axiales,
• les pompes hélico-centrifuges ou semi axiales.
Cette classification est basée sur la forme de la trajectoire à l'intérieur du rotor de la
pompe.

8
Roue radiale Roue semi axiale Roue a
(centrifuge) (hélico-centrifuge) (hélice)

2.1.1- Les pompes centrifuges


Elles sont utilisées pour des hauteurs d'élévation relativement importantes (plusieurs
dizaines de mètres).

Constitution d’une pompe centrifuge

9
Une pompe centrifuge est constituée par :
• un distributeur, sorte de tubulure profilée qui sert à conduire l’eau avec une
vitesse et une direction convenable dans l’axe de la pompe ou ouï de la roue.
Le distributeur est généralement constitué par un cône convergeant qui
permet de réaliser une meilleure disposition des filets liquides en améliorant le
parallélisme et l’égalité des vitesses. Le distributeur est précédé en amont par
la canalisation d’aspiration.
• une roue portée par un arbre et munie d’aubes tournant à l’intérieur de deux
coquilles formant le corps de la pompe. Les aubes peuvent être fixées sur un
ou deux côtés à des disques. On distingue ainsi des rotors ouverts, demi-
ouverts ou fermés.

Rotor ouvert Rotor demi-ouvert Rotor fermé

• un collecteur de section croissante, en forme de spirale appelée volute.

2.2. Les pompes volumétriques


Une pompe volumétrique se compose d’un corps de pompe parfaitement clos à
l’intérieur duquel se déplace un élément mobile rigoureusement ajusté.
Les pompes volumétriques sont généralement auto-amorçantes. Elles conviennent
pour élever de faibles débits à de grandes hauteurs (pressions). Leurs rendements
sont élevés, voisins de 90%.

2.2.3- les pompes volumétriques rotatives (


La pièce mobile est animée d’un mouvement de rotation autour d’un axe qui tourne
dans le corps de la pompe. Ces pompes comportent un rotor qui assure,
- soit un transfert continu du liquide depuis l’aspiration jusqu’au refoulement :
pompe à vis, à engrenage, à lobes.

10
à vis multiples à vis excentré

à engrenages à lobes

11
- Soit une création de volumes alternativement variables par un rotor dont la
position est excentrée : pompe à palettes escamotables ou flexibles, pompe à
rotor excentré.

à palettes A rotor excentré

2.2.4- les pompes volumétriques alternatives :


La pièce mobile est animée d’un mouvement alternatif. Ce type de pompe d’usage
ancien reste couramment utilisé en hydraulique rurale (villageoise) avec motricité
éolienne, humaine. Elles sont soit,
- à piston
Si le liquide n’est admis que d’un seul côté du piston, la pompe est à
simple effet.

Phase aspiration Phase refoulement

12
Si le liquide est admis alternativement de chaque côté du piston, la pompe est
à double effet.

Pompe à piston horizontal à double effet

- à membrane

Pompe à membrane

13
3- Eléments de base pour le calcul et choix des pompes
31- Eléments de base pour le calcul des pompes
3.1.1- Débit
Une pompe est calculée et choisie pour le transport d’un débit Q donné. Le débit Q
est déterminé à partir de contrainte de volume à pomper sur une période donnée.

3.1.2- hauteur manométrique totale d’élévation


La pompe est calculée et choisie pour transporter et élever un débit Q donné à une
hauteur géométrie donnée. Toutefois au cours du transport dans les canalisations
des résistances (pertes de charge) apparaissent.
La hauteur manométrique totale (HmT) d’une pompe est la différence de pression en
mètres entre les orifices d’aspiration et de refoulement. Plusieurs situations se
présentent à une installation.
 CAS1 : Les orifices d’aspiration et de refoulement sont à la pression
atmosphérique

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• Equation énergétique des points A et E

PA V A2 PE V E2
ZA + + = ZE + + + J A→ E (1)
ρg 2 g ρg 2 g
- Si le plan de référence passe par A, ZA = 0 et ZE = Ha
V2
- VA = 0 car fluide au repos ⇒ A = 0
2g
PA Patm
- =
ρg ρg

PA PE VE2
(1) peut s’écrire : = Ha + + + J A→ E ⇒
ρg ρg 2 g

 PE VE2 PA 
 + = − H a − J A→ E 
 ρg 2g ρg  (2)
 
− (H a + J A→ E )
Patm
 ou =
 ρg 

(2) est l’énergie que possède le fluide à l’entrée de la pompe.

• Equation énergétique des points S et B

PS VS2 P V2
ZS + + = Z B + B + B + J S →B (3)
ρg 2 g ρg 2 g
- Prenons un deuxième plan de comparaison qui passe par S, alors ZS = 0 ; ZB
= Hr
PB Patm
- =
ρg ρg

 PS VS2 PB VB2 
 + = H + + + J S →B 
ρg 2 g r
ρg 2 g
(3) peut s’écrire   (4)
 Patm VB2 
ou = Hr + + + J S →B 
 ρg 2g 

(4) est l’énergie que possède le fluide à la sortie de la pompe.

• Energie Wp que doit fournir la pompe au fluide

Wp = (4) − (2)
  PS V S2   PE V E2    PS PE   VS2 V E2 
=
 p 
W  +  −  + 
  ρg 2 g  ⇒ =
 p 
W −  +  − 
  ρ g 2 g    
  ρ g ρ g   2 g 2 g 

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En se référant aux caractéristiques dimensionnelles de l’installation,

 PB VB2  P 
Wp =  + Hr + + J S → B  −  A − H a − J A→ E  (5)
 ρg 2g   ρg 
 V2 
Dans le cas présent, PA = PB : alors, W p = H a + H r + B + J A→ E + J S → B  (6)
 2g 
V2
En négligeant le terme B
2g
 
W p = H a + H r + J A→ E + J S → B  (7)
 
CAS2 : Les surfaces libres à l’aspiration et au refoulement sont à des pressions
différentes.

16
PB − PA V 2 − V A2
Wp = + H r + H a + J A→ E + J S → B + B
ρg 2g

V2
Les termes étant toujours généralement négligés on a
2g
PB − PA
Wp = + H r + H a + J A→ E + J S → B
ρg
CONCLUSION
Lors du pompage d’un liquide, la pompe ne doit pas seulement fournir une pression
équivalente à celle correspondant à la différence des niveaux entre l’aspiration et le
refoulement, (hauteur géométrique d’élévation), mais également la pression
nécessaire pour vaincre les pertes de charge dans les conduites d’aspiration et de
refoulement.
Si les surfaces libres à l’aspiration et au refoulement sont à la même pression
HmT(mce) = Hgéométrique + Jaspiration + Jrefoulement

Si les surfaces libres à l’aspiration et au refoulement sont à des pressions


différentes, par exemple PA et PB.
P − PA
HmT (mce) = Hgéométrique + Jaspiration + Jrefoulement + B
ρg

ATTENTION : La hauteur géométrique d’aspiration se compte, non pas depuis le


niveau inférieur de la conduite d’aspiration, mais depuis le plan d’eau dans le bassin
d’aspiration.

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3.1.3- Hauteur maximale d’aspiration
Théoriquement il est bien admis qu’en faisant le vide dans un tube il est impossible
de faire monter l’eau à une hauteur supérieure à la pression atmosphérique (en mce)
pour l’altitude considérée.
Pour l’altitude zéro, cette hauteur est de 10,33m ; pour une altitude Z cette hauteur
devient 10,33 – 0,0012*Z.

En réalité, cette hauteur est notablement moins élevée car une partie de la pression
disponible est nécessaire, d’une part pour vaincre les pertes de charge dans le tube
d’aspiration, et d’autre part, pour communiquer au liquide la vitesse désirable.
Par ailleurs, la pression absolue à l’entrée de la pompe ne doit pas descendre au-
dessous d’une valeur déterminée, puisque la tension de vapeur correspondant à la
température du liquide à pomper ne doit en aucune circonstance être atteinte.

Appliquons Bernoulli entre A et E

PA V A2 P V2
ZA + + = Z E + E + E + J A→ E (1)
ρg 2 g ρg 2 g

0 en pression relative
PA 
=  Patm
ρg  en pression absolue
 ρg

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Si le plan de référence passe par A alors ZA = 0 et ZE = Ha

 VE2 
 0 − H a − − J A→ E (en pression relative) 
PE  2g 
(1) ⇒ =
ρg  Patm VE2 
 − Ha − − J A→ E en pression absolue (2)
 ρg 2g 

VE2
VE varie comme Q et J varie comme Q2 on peut donc écrire + J A→ E = KQ 2
2g

La hauteur représentative de la pression absolue à l’ouïe de la roue s’écrit


PE Patm
= − H a − KQ 2 . On en conclut que pour une installation donnée (Patm et Ha
ρg ρg
P
donnés), la courbe E = f (Q ) est une parabole (p1 )
ρg

Patm PE VE2
(2) peut aussi s’écrire : = + + H a + J A→ E (3)
ρg ρg 2 g
On voit que l’énergie de pression atmosphérique est,
 dépensée pour vaincre la hauteur géométrique d’aspiration et les
pertes de charges ;
 transformée en énergie de pression PE à l’entrée de la pompe et en
énergie cinétique.

19
On peut alors dire que la pompe ne fournit pas l’énergie nécessaire à l’aspiration,
elle crée un vide qui permet d’utiliser l’énergie dont on dispose, la pression
atmosphérique : L’aspiration d’un fluide est produite en général par une dépression
générée par une pompe.

Patm PE V2
Ha = − − J A→E (le terme ici est négligé) = hauteur théorique maximale
ρg ρg 2g
d’aspiration
Pour une pompe installée à cette hauteur maximale, la pression à l’entrée de la pompe
P P
serait E = atm − H a − J A→ E
ρg ρg

PE
ne doit pas descendre sous une certaine valeur au risque de cavitation
ρg

 N.P.S.H. disponible –Net Positive Suction Head ou Charge nette absolue


à l’aspiration-

PE VE2 Patm V2
+
L’énergie que possède le liquide au point E est : = − H a − A − J A→ E
ρg 2 g ρg 2g
V2 P P
En négligeant le terme nous avons E = atm − H a − J A→ E (3)
2g ρg ρg

Cette pression absolue PE à l’entrée de la pompe ne doit pas descendre sous la


pression de vapeur saturante Pv du fluide (dans le cas présent, de l’eau)
PE Pv
− ≥ 0.
ρg ρg

Si la température du fluide augmente, la pression à laquelle le fluide passe de l’état


liquide à gazeux (pression de vapeur saturante) augmente. C’est ainsi qu'un liquide
comme l'eau peut se transformer en vapeur à pression ambiante par apport de
chaleur, mais il est possible de faire cette transformation sans varier la température
en abaissant la pression ambiante au-dessous de la pression de vapeur saturante.

Lorsque l'on aspire un liquide dans un conduit on crée une dépression, si cette
baisse de pression fait descendre la pression du liquide au-dessous de sa pression
de vapeur saturante, le liquide se met en ébullition. (Production de vapeur), en
hydraulique, on appelle ce phénomène la cavitation.

La cavitation est une formation de bulles de vapeur due à une baisse de pression.
En se formant ces bulles augmentent le volume de fluide présent dans la zone de
basse pression ce qui à pour effet d'augmenter la pression en certains endroits ou la
bulle de gaz se recondense violemment en implosant. Les chocs créés par
l'éclatement des bulles détruisent les parois des organes en contact avec le fluide.

20
Une pompe qui Cavite s'use rapidement.

N.P.S.H. disponible à l’entrée de la pompe est :


PE Pv P
− avec E pression absolue à l' entrée de la roue au point E
ρg ρg ρg

Charge disponible -N.P.S.H.- à l’entrée d’une pompe:


Pour une installation donnée on doit avoir toujours
Patm P P
− H a − J A→ E − v = E ≥ 0 (en pression relative)
ρg ρg ρg

Le N.P.S.H. disponible est indépendant de la pompe utilisée. Il ne dépend que de


l’installation (longueur et diamètre de la canalisation, des pièces de raccord et
robinetterie à l’aspiration : pertes de charge, hauteur géométrique d’aspiration, du
lieu et du fluide (pression de vapeur saturante). Le N.P.S.H disponible est
généralement calculé par le concepteur de la station de pompage.

Sur le graphique N.P.S.H. disponible est représenté par la distance verticale AB de


la parabole P1 à l’horizontale d’ordonnée hv.

 N.P.S.H. requis
Le point E n’est pas le point où la pression est la plus faible le long du filet liquide
considéré qui traverse la roue après E. Le minimum de pression sera normalement
atteint au point S. Soit
- PS la pression absolue en S,
- Hs la distance verticale de S à la surface libre à l’aspiration,
- VS la vitesse absolue en S (on a VS > VE)
- JES la perte de charge de E à S
L’application du théorème de Bernoulli entre E et S donne l’expression ci-après

21
PE VE2 PS VS2
Ha + + = Hs + + + J ES . En faisant l’approximation Ha = Hs et en
ρg 2 g ρg 2 g
PS
supposant que la pression en S atteigne la tension de vapeur c'est-à-dire = hv ;
ρg
La pression en E prend alors la valeur particulière PE' et l’équation de Bernouilli
s’écrit :
PE' VS2 − VE2
= hv + + J ES
ρg 2g
VE2 VS2
On peut poser : = K1Q ;
2
= K 2 Q 2 (K 2 f K1 ) et J ES = K 3Q 2
2g 2g
PE' P'
On donc = hv + ( K 2 − K1 + K 3 )Q 2 ou E = hv + K ' Q 2 avec K 2 − K1 + K 3 = K ' f 0
ρg ρg
'
P
La courbe E = f (Q) est la parabole P2 qui coupe P1 en M.
ρg
PE'
Par définition le N.P.S.H. requis est − h ; il est représenté par la distance
ρg v
verticale BC de la parabole P2 à l’horizontale d’ordonnée hv.
Le N.P.SH. requis ne dépend pas de l’installation de la pompe ; il ne dépend que de
ce qui se passe entre les points E et S, c’est-à-dire de la pompe elle-même. C’est
une donnée fournie par le constructeur. Le N.P.S.H. requis est pratiquement
indépendant du fluide véhiculé.
Le N.P.S.H. requis se détermine en laboratoire et est donné par le constructeur.
Le constructeur de pompes donne pour chaque type de pompe et pour une vitesse
de rotation déterminée, une courbe donnant la valeur du N.P.S.H. requis en fonction
du débit de la pompe.
Afin que les conditions d’aspiration définies par le concepteur (N.P.S.H. disponible)
soient toujours satisfaites par la pompe, il faut que le N.P.S.H. disponible soit
toujours supérieur au N.P.S.H. requis.

Pour l’utilisateur ou le concepteur, la hauteur maximale pratique d’aspiration est


P P
en pression relative, H p = atm − J A→ E − v − NPSH requis
ρg ρg

La hauteur de sécurité HS pour une pompe installée à la hauteur Ha au-dessus du


plan d’eau est la hauteur pratique d’aspiration diminuée de Ha.

3.2- Eléments de choix des pompes


3.2.1- Courbes caractéristiques de turbopompes
Une pompe est généralement caractérisée par
un débit Q
une hauteur d’élévation H
une puissance P (fournie à l’arbre de la pompe)
un rendement η

22
une vitesse de rotation de la roue N

En général on suppose la variable N constante et on étudie pour une pompe


centrifuge donnée :
la caractéristique H = f(Q) à vitesse constante
la caractéristique P = f(Q) à vitesse constante
la caractéristique η = f(Q) à vitesse constante
la caractéristique N.P.S.H. requis = f(Q)
Elles sont établies par le constructeur pendant les essais de pompage faits en
laboratoire.

3.2.1.1- Courbe débit hauteur (à vitesse constante)


Elle présente les variations de la hauteur manométrique totale d’élévation
susceptible d’être fournie par la pompe en fonction du débit Q. Ces courbes sont
sensiblement des paraboles.
La caractéristique H= f(Q) à vitesse constante est représentée par une parabole qui
coupe l’axe des hauteurs (ordonnées) en un point dont l’ordonnée correspond à la
hauteur à débit nul on parle de « hauteur de barbotage ».
Remarque
On s’intéresse ici à la hauteur nette qui est la hauteur effective (hauteur
effectivement développée par la pompe) diminuée,
- des pertes dues aux frottements des filets liquides entre eux et contre les
parois de la machine et dans le diffuseur ;
- des pertes de charge dues aux chocs à l’entrée et à la sortie de la roue.

3.2.1.2- Puissance absorbée par une pompe ; courbe de puissance


Q(l / s ) * Hmt( m )
La puissance absorbée sur l’arbre d’une pompe est : P( kw) = *ϖ ( kg / dm3 )
102,2 *η

Q( m 3 / h ) * Hmt ( m ) ρ * g * Q( m 3 Hmt ( m )
Ou P( kw) = *ϖ ( kg / dm 3 ) ou P( w) =
/ s )*

367 *η η

Q( m 3 / s ) * Hmt ( m )
Ou P( Ch ) = * ρ ( kg / m 3 )
75 *η

Rappels : 1kW = 1,36Ch


La courbe de puissance absorbée en fonction du débit est d’allure parabolique

3.2.1.3- Courbe de rendement ; Rendement optimum

Q( m3 / h ) * Hmt ( m )
η= *ϖ ( kg / dm3 )
367 * P( kw)
Pratiquement le rendement global se détermine expérimentalement. Point par point
on trace la caractéristique η = f (Q ) .

23
Pour chaque type de pompe, cette courbe présente un maximum au voisinage
duquel il faudra s’efforcer d’utiliser la pompe.

Caracté Basse pression Haute pression Grands débit


ristiques H < 5m H > 20m
Q(l/s)……. 3 25 2 25 100 150 1 000 2 500
η .......... 0,56 0,78 0,53 0,81 0,84 0,86 0,90 0,91
Tableau de l’ordre de grandeur du rendement optimal de pompes centrifuges

Le rendement optimal des pompes à hélices est de l’ordre de 80 à 90%.

3.2.1.4- Courbe des N.P.S.H. requis


Cette courbe précise les conditions exactes d’aspiration de la pompe en fonction du
débit.

3.2.2- Vitesse de rotation (pompes centrifuges)


Une pompe centrifuge est caractérisée par la vitesse de rotation de la roue. Si la
vitesse de rotation d’une pompe centrifuge passe de N1 à N2 tours par minute, le
débit Q, la Hauteur manométrique totale H et la puissance absorbée P varient dans
les rapports suivants :

2 3
N  N  N 
Q2 =  2  * Q1 H 2 =  2  * H 1 P2 =  2  * P1
 N1   N1   N1 

Exemple : soit une pompe de débit 70m3/h à une hauteur d’élévation de 60m pour
une vitesse de rotation de 1 450 tours par minute.
Si la vitesse de rotation passe à 2 900 tours par minute la hauteur d’élévation
2
 2900 
passera à environ 240m : H =  3
 * 60 pour un débit d’environ 140m /h :
 1450 
 2900 
Q=  * 70
 1450 

3.2.3- Vitesse ou nombre spécifique


La vitesse spécifique ou nombre spécifique Ns est une grandeur propre à la
 N, vitesse de rotation en tours par minute
Q1 / 2  
géométrie de la pompe : N s = N * 3 / 4 avec Q, débit en m 3 / s 
H
 H , hauteur de refoulement en m 
 
Pour une même pompe, Ns ne change pas avec la vitesse de rotation. En effet si la
vitesse de rotation passe de N1 à N2, nous avons les relations :

2
N N 
Q2 = Q1 2 et H 2 = H 1  2  ; (1)
N1  N1 
1 1
Q12 Q22
N S1 = N 1 3
(2) et N S2 = N 2 3
(3)
4 4
H 1 H 2

24
En remplaçant dans (3) Q2 et H2 par leur expression dans (1) on retrouve NS1 = NS2

3.3- Exemples de courbes caractéristiques de pompes ; utilisation de


catalogues de constructeurs

3.3.1- Exemples de courbes caractéristiques de pompes

3.3.2- Utilisation de catalogues de constructeurs : choix de pompe


Les constructeurs de pompes fournissent généralement des tableaux, abaques ou
graphiques permettant de choisir facilement une pompe à partir d’un débit et d’une
hauteur manométrique calculés.

3.3.2.1- Choix de type de pompe en fonction des paramètres hydrauliques Q et


Hmt
Caractéristiques hydrauliques Type de pompe recommandé
Hmt < 15m et Q > 1 000l/s Pompes à hélices ou hélicocentrifuges
Hmt > 15m et quelque soit le débit Pompes centrifuges
Zone intermédiaire aux cas ci-dessus Seules les comparaisons économiques
permettent de choisir les pompes
Remarque :
La pompe choisie devra être telle que son point de fonctionnement se situe dans
la zone des rendements maxima, même si pour cela on dit choisir un type de
pompe plus cher : l’économie d’énergie qui en résulte à l’exploitation justifie
généralement ce supplément de coût d’investissement.

3.3.2.2- Choix de type de pompe en fonction de conditions particulières


d’utilisation
Les critères hydrauliques de choix d’une pompe s’avèrent souvent insuffisants dans
la pratique. En fonction des conditions particulières d’utilisation – eaux chargées,
variations importantes de la Hmt (fort marnage du plan d’eau)- , l’on peut être amené
(pour les pompes centrifuges) à déterminer si la pompe doit être verticale ou
horizontale, immergée ou à l’air libre, monocellulaire ou multicellulaire.

Type de pompe Domaines d’utilisation recommandés


Pompe à piston et pompe Puits profonds, modestes débits
centrifuge avec hydro-
éjecteur
Pompe à ligne d’arbre : Domaines d’utilisation assez étendus
groupe immergé Ils sont moins chers que les pompes à ligne d’arbre où
le moteur est installé au niveau du sol.

25
Les dimensions radiales des groupes électro-pompes
permettent leur installation dans des forages de
diamètres de 3" à 12".
Pompes centrifuges Pour des hauteurs d’élévation inférieures à
monocellulaires / 60m ;
Pompes centrifuges
multicellulaires Pour des hauteurs d’élévation comprises entre
60 et 90m :
• Si les moteurs sont électriques on fera une
étude économique entre la pompe
monocellulaire à vitesse élevée (2900t/mn) et la
pompe multicellulaire à faible vitesse
(1450t/mn),
• Si les moteurs sont thermiques, on préfèrera à
priori les pompes multicellulaires à faible
vitesse ;
Pour des hauteurs d’élévation supérieures à
90m on utilisera les pompes multicellulaires.
Pompe à axe horizontal / Les pompes centrifuges à axe horizontal ou les
Pompe à axe vertical pompes centrifuges à axe vertical (pompe à ligne
d’arbre conviennent pour des nombres spécifiques Ns
faibles.
• Axe horizontal conseillé toutes les fois que
l’alimentation de la pompe pourra se faire en
charge ou que les conditions d’aspiration
(hauteur d’aspiration inférieure à 6 – 7m ) et
d’amorçage se trouveront satisfaites sans frais
importants de génie civil.
• Axe vertical convient pour des retenues à fort
marnage, pour des puits ou forages. Dans le
cas d’utilisation de moteur thermique le
raccordement à la pompe verticale par un
renvoi d’angle onéreux.
Dans tous les cas le choix d’une disposition (horizontale ou verticale) devra résulter
d’une étude économique portant sur l’ensemble de la station : le génie civil et les
dimensions de la station étant forts différents suivant l’une ou l’autre des solutions
adoptées.

3.4- Vérification des conditions de fonctionnement d’une installation de


pompage
3.4.1- Point de fonctionnement.
Une fois la pompe choisie le problème qui se pose reste à déterminer les conditions
hydrauliques de son fonctionnement dans le système pompe réseau. La résolution
de ce problème revient à déterminer le point de fonctionnement de l’installation de
pompage.

26
• la courbe donnant les pertes de charge totales en fonction de débits ; La
courbe ainsi obtenue est appelée courbe caractéristique de la conduite.
Soit une conduite donnée AB à l’intérieur de laquelle on transporte un débit de A vers
B. En appliquant Bernoulli entre l’origine A et l’extrémité B nous avons,
PA PB PA − PB  V2 
, + ZA = + Z B + j A→ B ⇒ = ( Z B − Z A +  J * L + ∑ K 
ρg ρg ρg  2 g 

Les pertes de charge étant proportionnelles à Q2 nous avons,


PA − PB
= ( Z B − Z A ) + KQ 2 : C’est l’équation d’une parabole.
ρg

PA − PB
Le terme représente la hauteur nécessaire dans le cas d’un pompage, ou
ρg
disponible pour un écoulement gravitaire, pour que la canalisation transporte
le débit Q

• la courbe caractéristique H = f(Q) de la pompe.


• La courbe de rendement de la pompe.

Au point d’intersection S de la courbe caractéristique de la conduite et de la courbe


caractéristique H= f(Q) de la pompe, la hauteur manométrique totale de la pompe
sera égale à la somme des pertes de charge totales dans les conduites et la hauteur
géométrique totale. Ce point est appelé point de fonctionnement du système pompe
réseau.
Le fonctionnement optimal requiert que le point de fonctionnement se situe au droit
du rendement optimal.

27
La détermination du point de fonctionnement est aisée quand l’installation comporte
seulement une pompe et une conduite.

Généralement les stations de pompage comportent plus d’une pompe (installées en


série ou en parallèle) et refoulant dans des conduites (en série ou en parallèle).

3.4.2- Couplage des conduites


3.4.2.1- Couplage en parallèle
Plusieurs conduites partent d’un point et aboutissent à un ou à des points différents
- Le débit résultant est composé de la somme des débits de chaque
conduite

- La caractéristique de l’ensemble des pompes sera obtenue en


additionnant
pour une même ordonnée H, les débits abscisses de chaque pompe.

28
 Conduites en parallèle partant du même point A et arrivant au même point B
Cas de refoulement Cas d’adduction gravitaire

Courbes caractéristiques des conduites Courbes caractéristiques des conduites

29
 Conduites en parallèle partant du même point A et arrivant à des points
différents B et C
Cas de conduites de refoulement

Courbes

30
Cas de conduites gravitaires

Courbes caractéristiques

31
3.4.2.2- Couplage en série
C’est le principe du couplage en série qui régit les pompes centrifuges
multicellulaires (pompes à étages). Tout se passe comme si le refoulement d’une
pompe arrivait à l’ouïe d’aspiration de la pompe suivante.
Pour un débit donné la hauteur d’élévation est égale à la somme des hauteurs
d’élévation produites par chaque groupe ou chaque cellule (roue).
La caractéristique de l’ensemble des pompes sera obtenue en additionnant pour une
même abscisse Q, les ordonnées H, de chaque pompe.

3.4.3- Couplage des pompes

3.4.3.1- Point de fonctionnement & Résolution graphique de problèmes


hydrauliques

 Illustration de la variation du point de fonctionnement

Pour une pompe installée le point de fonctionnement varie avec la courbe


caractéristique de la conduite de refoulement – longueur, diamètre, rugosité -

32
3.4.3.2- Une pompe refoule dans une conduite puis dans deux en parallèle

3.4.3.3- Deux pompes (en parallèle) refoulent dans un collecteur commun


Deux pompes de caractéristiques connues refoulent dans un collecteur commun puis
dans un réservoir ; déterminer le point de fonctionnement des installations (débit et
hauteur manométrique) puis le débit de chaque pompe.

33
34
4- Adaptation d’une pompe centrifuge à des conditions de fonctionnement
données
Généralement pour la plupart des utilisations, les installations de pompage ne
permettent pas d’avoir un débit et une hauteur manométrique qui correspondent aux
attentes et ils sont susceptibles de varier.

4.1- Par variation de la vitesse de rotation de la pompe


Cette solution est compatible avec un entraînement des pompes par moteur
thermique ou électrique à courant continu. On sait que,
• Les débits varient dans le rapport des vitesses,
• Les hauteurs varient dans le rapport du carré des vitesses,
• Les puissances varient dans le rapport du cube des vitesses.

Le rendement est peu affecté par le changement de régime de marche, à condition


que les écarts de vitesse ne soient pas trop grands.
N
En réalité pour une pompe qui passe de la vitesse de rotation N à N’ avec N ' =
2
N
on a η ' = η − 0,005 ; si N ' = on a η ' = η − 0,01
3
Le graphique ci-dessous montre différentes courbes H = f(Q) obtenues avec une
même pompe pour des vitesses de rotation différentes.
Sur le même graphique il est tracé des courbes d’égal rendement correspondantes
et la caractéristique de la conduite de refoulement.
On constate en considérant les différents points de fonctionnement possibles, que
des débits très différents pourront être fournis avec des rendements acceptables.
Une diminution du débit de q à q’ (réduction de plus de 50% du débit initial), permet
d’envisager une vitesse de 1 160 tr/mn (point P’) au lieu de 1 450 tr/mn (point P)
avec un rendement acceptable de 64%.

35
Remarque
D’une manière générale, les groupes motopompes sont d’autant plus chers qu’ils
tournent lentement. Toutefois la diminution de vitesse présente l’avantage de réduire
le bruit et d’améliorer la capacité d’aspiration de la pompe et d’augmenter la
longévité du groupe par la diminution de l’usure.

Le choix de la vitesse des groupes résulte donc d’une comparaison économique


entre le supplément d’investissement lié à la diminution de vitesse et les avantages
qui en résultent pour l’exploitation.

4.2. Par création de perte de charge singulière


On peut obtenir une réduction de débit en diminuant la section de passage de l’eau
par fermeture d’une vanne située sur la conduite de refoulement.
Ainsi, pour N = 1450 tr /mn le point de fonctionnement (fig. ci-dessus) passe de P à
P’, P’-P’’ mesure la perte de charge particulière introduite par rapport à la solution
4.1. (changement de vitesse de rotation) ; il en résulte :
Une chute de rendement de la pompe
Au point P’ correspond un rendement de 55% pour une vitesse de rotation de
1450 tr /mn au lieu de 64% avec la solution de réduction de vitesse
Une diminution du rendement global du groupe pompe moteur
Un risque de faire fonctionner la pompe dans une zone instable (P’ est sur le
maximum de la caractéristique de la pompe) ;

Le vannage de la conduite de refoulement ne pourra être envisagée que façon


passagère en raison du faible rendement de l’installation. Il doit être évité sur les
pompes à hélices.

4.3- Par rognage de la roue


Cela consiste à réduire légèrement le diamètre de la roue pour adapter celui-ci aux
objectifs recherchés concernant le débit et la hauteur manométrique ; il s’agit là
d’une opération délicate.
Si la diminution ou l’augmentation de la roue ne dépasse pas 12 à 15%, pour des
points de fonctionnements analogues on a :

Q H Q1 Q2 H1 H 2
= Cste et = Cste ; = et =
D2 D2 D12 D22 D12 D22

On déduit les rapports de variation suivants :

Q  D1  
2

 1
=    2
 Q2  D2   H 1 Q1  D1 
 2  ⇒ = =  
 H 1  D1   H 2 Q 2  D2 
 = 
 
 
 H 2  D2  

36
On dit que les débits et les hauteurs varient dans le rapport des carrés des
diamètres.
Comme Ph = QρgH on a

P1  N 1 
4
P Q1 H 1  D1   D1  
2 2

=   = 1
=   x  
P2  N 2   P2 Q2 H 2  D2   D2  
H2
H1 = Q1 = KQ1
Q2

Les points de fonctionnement homologues sont situés sur des droites

Exercice
De combien doit on « rogner » la roue de diamètre 90mm d’une pompe de débit
3550l/h sous une pression de 23,60m, pour qu’elle fournisse un débit de 3 m3 /h sous
une pression de 20 mce lorsqu’elle tourne à 2905 tr/mn ?
4
P D 
Vérifier que 1 =  1 
P2  D2 

- Les puissances varient suivant la quatrième puissance des diamètres.


Il ne faut pas dépasser un rognage de 15% car les rendements de la pompe seraient
gravement affectés.

37
5- Les moteurs et l’alimentation en énergie
Le choix des moteurs destinés à entraîner les pompes dune station de pompage est
subordonné ;
- à la puissance absorbée par les pompes en fonctionnement normal et
exceptionnel,
- à la nature des sources d’énergie disponibles, le plus souvent électrique ou
thermique ;
- au type de pompe.

5.1- Puissance absorbée par les pompes / puissance des moteurs


Pour de petites puissances le moteur est généralement livré avec la pompe (groupe
monobloc).

Pour les grandes puissances il incombe souvent à l’utilisateur de choisir les


caractéristiques du moteur.
Pour calculer la puissance du moteur il faut tenir compte de pertes diverses de
transmission, de conditions climatiques et de l’altitude qui ont une influence sur la
puissance des moteurs thermiques.

A cet effet, les majorations à prévoir sur les puissances absorbées par les pompes
(puissances hydrauliques) sont au moins,
- de 30% pour une puissance de moins de 4 kW
- de 20% pour une puissance comprise entre 4 et 20 kW
- de 10% pour une puissance supérieure à 20 kW.

5.2- Les sources d’énergie et moteur


5.2.1- Les moteurs électriques
Ils sont utilisés à chaque fois qu’il est possible et pas trop coûteux de relier le site à
un réseau de distribution électrique

5.2.2- les moteurs thermiques


Dans le cas où la station de pompage ne peut être raccordé à un réseau électrique,
l’entraînement des pompes est assuré par des moteurs thermiques (essence ou
diesel).
L’encombrement, le poids les coûts de fourniture et maintenance de ces moteurs
sont toujours plus élevés que les moteurs électriques. Le souci de rentabilité amène
à utiliser ces moteurs thermiques pour entraîner des groupes électrogènes pour la
production d’électricité.
Quand ils sont couplés directement aux pompes, les moteurs thermiques peuvent
supporter certaines variations de vitesse, ce qui permet dans certaines limites,
d’adapter à la demande les hauteurs et débits des pompes.

5.2.2.1- Les moteurs à essence


En raison de leur faible rendement (20 à 28 %) et de leur consommation en
carburant élevée, ces moteurs ne sont utilisés que pour de petites installations (1 à 4
kW) ne fonctionnant qu’un temps limité.

38
5.2.2.2- Les moteurs diesel
Malgré leur poids et prix d’achat plus élevés que ceux des moteurs à essence, ils
sont plus utilisés car leur coût d’exploitation est nettement plus faible, compte tenu
de leur rendement supérieur (35 à 40 %) et de leur utilisation d’un carburant moins
cher (gazole et fuel oil).
A poids égal (comparés aux moteurs thermiques) les gains de puissance peuvent
être compris entre 25 et 100%.
 Critères de choix des moteurs diesel
a- Vitesse de rotation
Les moteurs diesel peuvent être classés comme suit :
- Moteurs lents (150 à 400 tr/mn) généralement à deux temps, de puissance
plusieurs milliers de kW. Leur masse spécifique est élevé : 50 à 60 kg/kW ;
- Moteurs semi rapides (375 à 750 tr/mn) généralement à 4 temps de 75 à
1 100 kW. Leur masse spécifique est de l’ordre de 12 à 17kg /kW ;
- Moteurs rapides (1 000 à 1 500 tr/mn) généralement à 4 temps de quelques
dizaines à plusieurs centaines de kW. Leur masse spécifique est de l’ordre de
5 à 12 kg/kW ;
- Petits moteurs mobiles à grande vitesse (variable entre 1 500 4 000 tr/mn)
employés sur les véhicules. Ils ne sont utilisés que sur les groupes mobiles de
pompage.

D’une façon générale, plus la vitesse sera faible, plus grande sera la longévité du
moteur mais également plus il sera volumineux, donc plus son prix sera élevé.
Si le moteur doit fonctionner en permanence, il faut choisir une vitesse lente.
Si par contre, il doit peu fonctionner, on pourra choisir une vitesse plus élevée.

b- Nombre de cylindres
Chaque fois qu’on le pourra, on choisira un moteur 6 cylindres en ligne ou 12
cylindres en V. Ces deux types de moteurs sont les mieux équilibrés, vibrent peu et
les charges dynamiques transmises aux bâtiments sont pratiquement nulles

c- Conditions climatiques
A altitude élevée, le moteur perd de la puissance du fait de la raréfaction de l’air
(environ 1% par 100m au-dessus de 500m d’altitude).
De même dans les régions chaudes, il faut compter sur un abattement de 1% par
3°C au-dessus de 24°C.
Il faut donc informer le constructeur des conditions climatiques d’exploitation et
préciser ces conditions au cahier des charges.

d- Puissance
Un moteur diesel ne doit jamais être utilisé de façon prolongée à sa puissance
nominale mesurée au dynamomètre. La puissance du moteur doit être 10 à 30%
supérieure à celle absorbée par la pompe et les organes d’accouplements éventuels
(après correction climatiques et d’altitude éventuelles).
La consommation spécifique d’un moteur est minimum pour une vitesse de rotation
et une puissance bien définies par le constructeur.

39
6- Autres moteurs et sources d’énergie utilisés pour actionner les pompes
Bien que les moteurs électriques et thermiques soient le plus fréquemment utilisés,
d’autres moteurs et sources d’énergie sont d’un usage courant, principalement pour
les pompes de faible puissance utilisées en hydraulique domestique et rurale. On
peut citer,
 Le pompage éolien
 Le pompage solaire
 Le pompage par motricité humaine

6.1- Le pompage éolien (moulins américains)


Les pompages éoliens ont été largement diffusés dans les pays industrialisés au
19ème siècle et dans les premières décennies du 20ème siècle. La généralisation de
l’électrification rurale a entraîné leur régression rapide et souvent leur abandon.
Le renchérissement de l’énergie non renouvelable au cours de ces dernières années
a provoqué un regain d’intérêt pour ces machines. On retrouve :
 Les éoliennes à roue multipale à vitesse lente.
Leurs puissances sont comprises entre 20 et 2 000watts. Elles comportent une roue
ou hélice équipée de 6 à 24 pales. Les puissances disponibles sur l’arbre en fonction
du diamètre D en m de la roue et de la vitesse du vent V en m/s sont :
P = 0,1*D2*V3.
Exemple : Pour une éolienne de 2m de diamètre, la puissance disponible est,
- 10 watts pour V = 3 m/s
- 50 watts pour V = 5 m/s
- 200 watts pour V = 8 m/s

 Les éoliennes rapides ou aérogénérateurs


Ces éoliennes sont en général utilisées pour la production électrique par
l’entraînement d’un alternateur ou d’une dynamo. Le rotor ou hélice comporte 2 ou 3
pales. La puissance P est, 0,15*D2*V3 (D en m, V en m /s)

6.2- Le pompage solaire


L’énergie solaire reçue au niveau du sol est considérable. La puissance du
rayonnement solaire est de l’ordre de 1 kW/m2 et placé perpendiculairement au soleil
par temps clair et soleil assez haut sur l’horizon.
La conversion de cette énergie en énergie mécanique pour le pompage est possible
par plusieurs filières.

6.2.1- La filière thermodynamique :


Elle consiste à faire fonctionner un moteur thermique entre une source chaude
chauffée par des capteurs solaires et une source froide constituée par l’eau à
pomper.

6.2.2- La filière photovoltaïque (photopile)


Elle transforme directement l’énergie solaire en énergie électrique. Deux modes
d’utilisation de l’énergie photovoltaïque sont possibles :
o Soit par pompage au fil du soleil avec stockage de l’eau pompée dans un
réservoir,
o Soit par utilisation de batteries d’accumulation principalement dans les cas
suivants :
- Très faible débit journalier (moins de 10m3 /j),

40
- Générateur solaire à usage multiple (domestique, communication…).

Compte tenu des problèmes posés par la maintenance des batteries et leur
remplacement tous les 3 à 7 ans, la solution « au fil du soleil » est généralement
préféré.

Les moteurs utilisés dans le cadre du pompage solaire peuvent être de surface ou
immergés. Le courant généré par les modules est du courant continu. Les moteurs
immergés peuvent être de plusieurs types :
Filière à courant continu
Filière à courant alternatif
La transformation du courant continu en courant alternatif se fait par
l’intermédiaire d’un onduleur (convertisseur).

6.2.1- Coût de l’énergie photovoltaïque


Le coût sur site du kWh photovoltaïque est compris entre 15 et 45 FF contre,
- 0,5 à 1,5 FF pour les grands réseaux électriques
- 2 à 8 FF pour les petits générateurs diesel.
Contrairement à ce qui est parfois affirmé, les charges d’entretien et de maintenance
des pompes solaires sont relativement importants (2% de l’investissement par an).

Remarque :
Le pompage photovoltaïque est une solution avec un coût d’investissement
actuellement très élevé qui ne peut être réalisé dans les pays en développement
qu’avec l’appui d’organismes donateurs. Son secteur privilégié d’utilisation se situe
entre celui des pompes manuelles et celui des petites pompes thermiques.

6.3- Le pompage par motricité humaine


Ce sont généralement des pompes volumétriques. On retrouve :
 Les pompes à piston
 Les pompes à membrane
 Les pompes volumétriques rotatives

41
7- Etude du phénomène coup de bélier
Un coup de bélier est un phénomène de variation de pression. Le coup de bélier
consiste en des oscillations de pression, surpressions et dépressions alternatives,
provoquées par une modification rapide du régime d’écoulement dans une conduite.
Ces oscillations parcourent la conduite d’une extrémité à l’autre en un mouvement
d’aller et retour périodique.
Les causes les plus fréquentes sont :
 L’arrêt brutal, par disjonction inopiné, d’un groupe d’électropompe alimentant une
canalisation de refoulement,
 La fermeture brutale d’une vanne sur une canalisation de refoulement.
De tels arrêts brusques peuvent provoquer la rupture de la canalisation ou un
ensemble de perturbations dans la conduite et sur les installations de pompage.
Aussi lors de la conception d’une station de pompage et de sa conduite de
refoulement, les risques éventuels de coups de bélier doivent être étudiés et
quantifiés afin de mettre en œuvre les protections qui s’imposent.

7.1- Valeur maximale des surpressions et dépressions


Des formules permettent de calculer dans des cas simples les maxima des variations
en plus ou moins de la pression par rapport au régime normal de fonctionnement :
surpression et dépression sont égales en valeur absolue. Deux cas sont à
distinguer :

 Variation instantanée de la vitesse d’écoulement dans la conduite : fermeture


rapide d’une vanne, arrêt brutal du fonctionnement du groupe d’électro-pompe.
a∆U
Formule de Allievi ∆h =
g
∆h h (m) = valeur absolue de la surpression ou de la dépression
a(m/s) = vitesse de propagation, ou célérité, de l’onde de surpression ou de
dépression
∆U (m/s) = valeur absolue de la différence entre les vitesses en régime permanent
avant et après le coup de bélier ; généralement on prend ∆U = U 0 vitesse
d’écoulement en régime permanent dans la canalisation (les vitesses varient entre 0
et Uo
g(m/s2) = accélération de la pesanteur

42
 Variation linéaire de la vitesse d’écoulement en fonction du temps : fermeture
lente d’une vanne
2 L∆U
∆h =
gT
L (m) = longueur de la conduite
T(s) = durée de la variation de vitesse (temps de fermeture d’une vanne sur la
conduite de refoulement).
Remarques sur la célérité
♦ PONT-A-MOUSSON
MOUSSON recommande a = 1200m/s pour la fonte
♦ CARLIER M. « Hydraulique générale et appliquée » recommande:
. a = 1000m/s pour la fonte et
. a = 180m/s pour les canalisations
canali en plastique.

♦ D’autres ouvrages recommandent a = 400 à 800m/s pour le PVC

43
♦ La célérité de l'onde peut être calculée avec des formules

1
a=
1 D
ρ + 
 ε Ee 

a = Célérité de l'onde
ρ = masse volumique de l'eau (1000kg/m3)
ε = module d'élasticité de l'eau (2,05 109N/m2)
E = module d'élasticité du matériau
- Fonte: 1,7 1011N/m2, d'après PONT-A-MOUSSON
- PVC: 3,2x10kg/cm2 soit 32 105N/m2 d'après INTERPLAST Accra
- PVC: 3000N/mm2 d'après ITP Lomé
e = épaisseur de la canalisation (m)
D = diamètre intérieur de la canalisation (m)

béton; k=5
PVC; k = 33
9900 
a= PEHD; k = 83 
D  
48,3 + k Fonte; k =1 
e
Acier; k = 0,5

44
 b é ;t ko =
n 5 
 
 P ;V C k = 3 3
k = 8 3
 P E ;H D
 
 F o ;n t ke =1 
 A c ;i e kr 0= 5,
 

45
7.2- Equipements de protection contre les effets du coup de bélier
7.2.1- Terminologie des pressions
Sous le terme pression il y a lieu de distinguer les terminologies,
- du concepteur de réseau
- du fabricant (liées aux performances des produits)
- de l'utilisateur du réseau (liées au service)

Les terminologies ci-dessous sont issues du projet de norme européenne pr EN 805-


Alimentation en eau, applicables à tous les matériaux
Terminologie
Abréviation Française Anglaise
Concepteur DP Pression de calcul Design pressure
en régime
MDP permanentmaximale Maximum
Pression design
de calcul pressure
STP Pression d'épreuve System test
du réseau pressure
Fabricant PFA Pression de Allowable operating
fonctionnement pressure
admissible
PMA Pression maximale Allowable maximum
admissible operating pressure
PEA Pression d'épreuve Allowable test
admissible pressure
Utilisateur OP Pression de Operating pressure
fonctionnement
SP Pression de service Service Pressure
Source: Saint-Gobain PAM canalisation édition 2000

7.2.2- Dimensionnement d'une canalisation et/ou d'un composant de réseau


Lors du choix d'une canalisation et/ou d'un composant, il faut s'assurer que les
inégalités ci-dessous sont respectées.
- DP ≤ PFA
- MDP ≤ PMA
- STP ≤ PEA
Terminologie du concepteur
 DP- Pression de calcul en régime permanent

46
Pression maximale de fonctionnement de la zone de pression, fixée par le projeteur
mais non compris le coup de bélier.

 MDP- Pression maximale de calcul


Pression maximale de fonctionnement de la zone de pression, fixée par le projeteur
mais comprenant le coup de bélier et tenant compte de développements futurs.
MDP s'écrit MDPa lorsque la part de coup de bélier est fixée forfaitairement,
MDP s'écrit MDPc lorsque le coup de bélier est calculé.
 STP- Pression d'épreuve du réseau
Pression hydrostatique appliquée à une conduite nouvellement posée de façon à
s'assurer de son étanchéité.

Terminologie du fabricant
 PFA- Pression interne de fonctionnement admissible
Pression interne, non compris le coup de bélier, qu'un composant peut supporter en
toute sécurité de façon continue en régime hydraulique permanent.
 PMA- Pression maximale admissible
Pression interne maximale, y compris le coup de bélier, q'un composant peut
supporter de façon sûre en service.

 PEA- Pression d'épreuve admissible


Pression hydrostatique maximale qui peut être appliquée sur site à un composant
d'une canalisation nouvellement installée.

Terminologie de l'utilisateur
 OP- Pression de fonctionnement
Pression interne qui a lieu à un instant donné et en un point déterminé du réseau
d'alimentation en eau.

 SP- Pression de service


Pression interne fournie au point d'écoulement au consommateur.

Autres définitions du fabricant


 PN- pression nominale (au sens de la norme NF EN 545 )
Désignation numérique exprimée par un nombre utilisé à des fins de référence .Tous
les composants à brides ayant un même DN et désignés par un même PN ont des
dimensions de raccordement compatibles.
La norme NF EN 545 établit pour les tuyaux et raccords à brides, la correspondance
suivante entre PN et PFA, PMA et PEA.

Comportement des conduites en situation d’arrêt brusque


Ils sont nécessaires lorsque (H+ ∆ h ; H est la pression en régime permanent) est
supérieur à la PMA - Pression Maximale admissible;
La PMA est la pression interne maximale, y compris le coup de bélier, qu'un
composant peut supporter de façon sûre en service.
La PFA (pression de fonctionnement admissible) est =la pression interne, non
compris le coup de bélier, qu'un composant peut supporter en toute sécurité de façon
continue en régime hydraulique permanent.

47
PMA et PFA sont données par les fabricants. PN – Pression Nominale- est une
définition numérique exprimée par un nombre arrondi à des fins de références.
Généralement PN = PFA, PMA = 1,2 et PN = 1,2PFA

N.B. Par mesure de sécurité ( H+ ∆ h ) est comparé à la PFA qui est égale à PN

Divers équipements anti-béliers


Appareils Fonction Rôle
Anti-bélier
Ballon anti-bélier Réserve de fluide Stockage puis restitution
- Avec diaphragme ou pouvant s'écouler dans d'énergie mécanique
vessie le réseau
- Sans diaphragme ou
vessie
(attention à la pression
de pré-gonflage)
Cheminée d'équilibre Transformer un coup de Stockage puis restitution
(pour les faibles HMT) bélier en phénomène d'énergie mécanique
d'oscillation en masse
Dispositifs d'entrée d'air Entrée d'air Lutter localement contre
(exemple: les ventouse) les pressions inférieures
à la pression
atmosphérique
Soupapes anti-bélier ou Evacuation d'un débit en Ecrêter les pressions trop
soupapes de décharge fonction du dépassement fortes
(attention à la pression de la pression de tarage
de tarage)
Dispositifs d'aspiration Remplissage de la Ecrêter les dépressions à
auxiliaire conduite depuis la bâche l'aval de la pompe
(pour les faibles HMT) d'aspiration par une
conduite en by-pass
Volants d'inertie Augmentation du temps Ecrêter les dépressions à
d'annulation du débit l'aval de la pompe

7.3- Calcul des ballons anti-béliers


Données :
D = 400mm ⇒ S = 0,126m2 ; Q = 0,126m3 /s ; L = 1000m ;
Pression en régime permanent Zo = 50m ;
PMA Zmaxi = 100m.

48
Calcul simplifié des réservoirs d’air

Abaque de Vibert- Calcul simplifié des réservoirs d’air


Démarche d’utilisation de l’abaque
• Evaluation de la nécessité d’un dispositif anti-bélier:
axV 1000 x1
La surpression ici est égale à = = 100m ici a est prise égale à 1000m/s
g 10
⇒ la pression v arie entre 50m + 100m et 50m - 100m ⇒ il faut un dispositif anti-bélier.
• Détermination du volume d’un réservoir anti-bélier

49
V02 h 0,051 Z 100
h0 = = 0,051; 0 = = 0,001; max = =2
2g Z0 50 Z0 50
h0
On joint sur l’abaque le point 0,001 de l’échelle des Z 0 avec le point 2 de l’échelle
Z max U0
des . On obtient sur l’échelle du milieu : = 5.10 −3 . Ce qui donne un volume
Z0 LxS
de réservoir U 0 = 5.10 −3 sLxS = 0,65m 3
Z min
L’échelle donne 0,57 d’où une dépression de Z min = 0,57 x50 = 28,50m
Z0

Cheminée d’équilibre

N2

N0

N1

50
8- Equipements hydrauliques en amont et en aval des pompes
Ils comprennent :
- Les équipements à l’aspiration : Grilles, tulipe d’aspiration, crépine, clapets,
joints, vannes, convergents, dispositifs anti-vortex, vacuomètre, dispositif
d’amorçage de la conduite et de la pompe…. ;
- Les équipements au refoulement : joints, divergents, clapets anti-retour,
vannes, débitmètres, manomètres….. ;
- Les circuits auxiliaires

BIBLIOGRAGHIE

51
 Les pompes et les stations de pompage -3ème édition- de André SAVATIER
et François GADELLE (SOGREAH)

 Hydraulique pratique – édition 1989 – de Christian ROUX

 Exercices de mécanique de fluides –Tome 2- de Michel A. MOREL

 Les stations de pompage d’eau de l’aghtm –Association Générale des


Hygiénistes et Techniciens Municipaux-

52
EXERCICES
1.1- Utiliser l’équation de Bernouilli pour mettre en évidence les différentes formes
d’énergie mises en œuvre par les différents types de pompes. Les pompes
centrifuges et les pompes à piston développe chacune quel type d’énergie ?

1.2- Une pompe refoule dans deux conduites en parallèle de même longueur et de
même diamètre ; Une est en PVC et l’autre est en Fonte usagée. Donner
l’allure des courbes caractéristiques des deux conduites (graphique non à
l’échelle) : Les deux conduites refoulent à la même cote.

1.3- Donner la HMT nécessaire pour refouler de l’eau d’un plan d’eau à la pression
atmosphérique Cote : 25,0m à un point B de cote 50,0m. La pression exigée
en B est,

Première hypothèse : égale à la pression atmosphérique ;


Deuxième hypothèse : égale à 22,0mCE. L’ensemble des pertes de charge
(linéaires et singulières) est 5,00m.

Q = 160m3/h ; D= 300mm ; matériau fonte ; L = 2500m ;


N.B. On travaillera en pression relative

53
1.4

635,00m

DN :250mm ; Lr= 2490m ; Ks = 100


DN=250mm: La = 10m

Ha max pratique
d’aspiration ?

600,00m

597,00m

Etudier l’installation de pompage ci-dessus pour un débit de 160m3/h à refouler


• Calculer la HMT puis choisir la pompe : les pdc singulières sur l’aspiration et le refoulement
seront prises égales à 10% des pdc linéaires
• Déterminer le point de fonctionnement de l’installation (débit, hauteur) : les pdc
singulières sur l’aspiration et le refoulement seront prises égales à 10% des pdc linéaires.
Comment peut on adapter la pompe aux conditions de fonctionnement voulues de
160m3/h.
• Donner la hauteur maximale pratique d’aspiration –en pression absolue- (pour le point de
fonctionnement) : pour cette étude on prendra la perte de charge singulière à l’aspiration
1,50m ; tension de vapeur saturante de l’eau 1,00m.
• Si la pompe est installée à l’altitude 600,00m + Max. pratique d’aspiration, quelle hauteur
de sécurité y a-t-il à l’entrée de la pompe.
N.B. L’altitude du plan d’eau dans la bâche d’aspiration est constante : 600,00m
Le refoulement se fait à l’altitude 635,00m.

54
Conduite Bâche à R1 = Conduite Bâche à R2 ; PE100, PN10
Dint/Dext= 110,2/125mm ; Ks= 120 ; L= 1500m

Cote plan d’eau dans la bâche : 0,00m R1


Cote arrivée en R1 : 40,00m ; Cote arrivée en R2 : 30,00m

R2

1.5

Donner la HMT pour le choix d’une pompe pour refouler 90,0m3/h ;


Points caractéristiques des conduites de refoulement
Q(m3/h) 10 20 30 40 50 60 70 80 90
H(m) 1,2 4,7 10,5 18,7 29,2 42,5 57,2 74,8 94,6

Points caractéristiques de la pompe retenue :


Q(m3/h) 0 20 40 60 80 100 120 140
H(m) 75 74 73 72,5 68 63 55 41
Déterminer le point de fonctionnement de l’installation (Q,H) et donner le débit qui
arrive dans chacun des réservoirs.

55
Exercice sur le couplage des pompes

Cote plan d’eau en R1 = 502m Cote plan d’eau en R2 = 767m


DN asp = DN ref = 200 Conduite en fonte : Ks = 100
Longueur totale : 8345m (asp + ref) Les deux pompes sont identiques

Caractéristique de pompe R2
HMT(m) 345 330 324 306 270
Q(l/s) 2,1 8 10 14 18,5
η (%) 55 70 73,5 76 61,5

R1

56
CORRECTION

Exercice 1.3
Calcul de la HMT
 Hauteur géométrique = 635 – 600= 35,00m
 Pdc de charge totale pour Q = 160m3/h : 9,09m
 Alors HMT= 44,09m
Choix de la pompe : NORBLOC 8x20 – 30 ; DN Roue = 195mm

Q(m3/s) 120 130 140 150 160 170 180 190 200
H(m) 5,11 6,0 6,96 7,99 9,09 10,26 11,5 12,82 14,2

Détermination du point de fonctionnement


En traçant la courbe caractéristique de la conduite sur le graphique de caractéristique
de la pompe on trouve un point de fonctionnement F(Q,H) = F (69 m3/h ; 46,0 m).

On pourrait procéder par rognage de la roue : D2 = 189,7mm


Etude des conditions d’aspiration
Pour Q = 169 m3/h, le NPSH requis est 4,10

Pression atmosphérique à l’altitude 600m= 10,33m – 0,0012*600 = 9,61m

Patm Pv
Hauteur pratique d' aspiration = − pdc − − NPSHr = 9,61 − 1,57 − 1 − 4,1 = 2,97 m
ρg ρg

La hauteur de sécurité serait 0,00m

Exercice 1.4
Par la construction graphique on trouve HMT = 60,00m pour un débit 90m3/h

57
Exercice sur la détermination des éléments de choix de pompe
Déterminer pour chacun des cas d’installation de pompage ci-dessous la hauteur
manomètre, puis choisir la pompe. Pour le cas1 donner la hauteur pratique d’aspiration

CAS1 : Fonctionnement en aspiration CAS2 : Fonctionnement en charge


3
-Q= 42m /h -Q= 42m3/h
- Hga (hauteur géométrique aspiration)= 3,5m - Hga (hauteur géométrique aspiration)= 3,5m
- Hgp (hauteur géométrique refoulement)=39m - Hgp (hauteur géométrique refoulement)=39m
- Tuyau d’aspiration : 5m de longueur ; DN - Tuyau d’aspiration : 5m de longueur ; DN
100mm ; fonte acier revêtu, comporte 1 100mm ; fonte acier revêtu, comporte 1
coude et 1 clapet de pied ; coude et 1clapet de pied ;
- Tuyau de refoulement : 70m de longueur ; - Tuyau de refoulement : 70m de longueur ;
DN 80mm, comporte 1 clapet de non retour, DN 80mm, comporte 1 clapet de non retour,
1 vanne et 3 coudes. 1 vanne et 3 coudes.
CAS1 : Fonctionnement en aspiration

CAS2 : Fonctionnement en charge

58
LES MESURES DE PRESSION

1Bar 10,2 mce 1,02 kg/cm2


1 mce 0,0981 bar 0,100 kg/cm2
1 kg/cm2 0,981 bar 10 mce
1 mm de mercure 0,0136 mce
1 atmosphère 10,33 mce 1,013 bar 1,013x105 Pa
1 pascal (Pa)

59

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