1011632

research-article2021
RAM0010.1177/07673701211011632Recherche et Applications en MarketingÖzçağlar-Toulouse

Article RAM
Recherche et Applications en Marketing
1­–10
Recherche et Applications en Marketing © l’Association Française du Marketing, 2021
Article reuse guidelines:
au cœur des transformations dans le sagepub.com/journals-permissions
DOI: 10.1177/07673701211011632
https://doi.org/10.1177/07673701211011632
monde de la recherche journals.sagepub.com/home/ram

Nil Özçağlar-Toulouse
Univ. Lille, LUMEN (ULR 4999), F-59000 Lille, France

Résumé
Cet article présente de manière non exhaustive les récentes transformations de l’environnement académique
de la revue Recherche et Applications en Marketing. Tout d’abord, la transformation de l’enseignement
supérieur et de la recherche est évoquée. Ensuite, la question du classement des revues est abordée. Enfin,
le tournant de la Science Ouverte est examiné. Ces trois champs de transformations ne sont pas sans poser
des questions sur l’avenir de la revue Recherche et Applications en Marketing, dont les réponses reviennent
à l’ensemble de la communauté.

Mots-clés
classement, indicateurs, Nouveau Management Public (NMP), publication, Science Ouverte

Le monde de la recherche se transforme, ce qui met
en tension l’édition, en particulier celle des revues
en sciences humaines et sociales, telles que la revue
Recherche et Applications en Marketing (R.A.M.).
Dans cet article, je donne des exemples de
transformations dans trois champs : celui des lieux
de la production de connaissance (les institutions de
l’enseignement supérieur et de la recherche – ESR),
celui de publication de la connaissance (les revues
scientifiques) et, enfin, celui de la diffusion de la
connaissance et de son partage. Cette présentation
n’a pas pour ambition d’être exhaustive. Elle
poursuit un double objectif : d’une part, initier les
jeunes docteurs aux enjeux complexes auxquels ils
doivent faire face dans l’exercice de leurs métiers ;
et d’autre part, croiser ces transformations avec
mon expérience de rédactrice en chef afin d’en
pointer les zones de vigilances et d’opportunités
pour la revue R.A.M.
Dans un premier temps, j’évoquerai la
transformation de l’ESR. De nombreux pays suivent
une même tendance, celle de la compétition. Dans
un monde globalisé, où les étudiants et les
enseignants-chercheurs s’exportent facilement, les
institutions de l’ESR cherchent à la fois à se
conformer à un ensemble de standards et à se
différencier pour affirmer leurs identités propres.
Dans un deuxième temps, je rappellerai
succinctement la pression que connaissent les
revues face aux classements. Dans un troisième et
dernier temps, je présenterai les principes de la
Science Ouverte qui aura pour conséquence une
transformation profonde du monde de l’édition et
de la diffusion de la connaissance.

Auteur correspondant :
Nil Özçaglar-Toulouse, Univ. Lille, LUMEN (ULR 4999), 651 Avenue des Nations Unies, Lille, F-59000, France
Email : nil.toulouse@univ-lille.fr
2 Recherche et Applications en Marketing
La récente transformation
des établissements de
l’enseignement supérieur et
de la recherche
En Europe, la stratégie de transformation de l’ESR a
été portée par le processus de Bologne (1998) et la
stratégie de Lisbonne (2000) : cette stratégie visant à
créer un espace commun d’enseignement supérieur
dès 2010 correspondait à la volonté de l’Europe de
prendre sa place dans la compétition mondiale du
marché de la connaissance (pour plus de détails, voir
les travaux de Musselin, 2017 , 2019). Concrètement,
il s’agit de s’inspirer des modèles marchands,
notamment en adoptant certains types d’indicateurs
de pilotage.
Mise en place des principes de
« Nouveau Management Public »
Les principes de Nouveau Management Public
(NMP) ont été introduits dans l’ESR, comme dans
d’autres services publics : la santé, le secteur social,
l’éducation. . . Par l’introduction des principes
marchands au sein de l’ESR (Bezes et Musselin,
2015), les établissements sont invités à mieux se
positionner dans le nouvel environnement
concurrentiel en transformant leur mode de gestion
et de gouvernance. Dès le milieu des années 2000,
la France a commencé sa mutation pour passer d’un
système universitaire fondé sur un «  principe
d’équivalence entre établissements  »1 (Musselin,
2019) à un système porté par la compétition. Les
gouvernements successifs – quelles que soient leurs
couleurs politiques – depuis le début des années
2000, ont tous contribué à accélérer cette
transformation par une succession de lois (LRU,
LOPRI, LPPR,.  . 
.), par l’incitation à des
regroupements d’établissements (PRES, COMUE,
fusion d’établissements et écoles.  . .), par la
création d’organismes d’évaluation (d’abord
AERES2 de 2006 à 2013, puis HCERES), et par des
appels compétitifs, notamment via les programmes
d’investissement d’avenir (PIA) pour mettre en
avant l’excellence scientifique (les Idex / I-site,
Labex, Equipex, Instituts de convergence, IHU,
EUR. . .). L’effet de structuration de ces démarches
est difficile à nier.
On observe l’émergence de sites plus faciles à
identifier au niveau international, en fonction de
champs d’excellence différenciants. Au niveau
macro, la culture d’un fonctionnement par les
moyens de l’ESR a muté vers un fonctionnement
par les résultats ou vers le management par la
performance (Chatelain-Ponroy et al., 2018). Ainsi,
cette nouvelle vision systématise une évaluation par
les indicateurs, avec une croyance profonde que
l’« on ne gère bien que ce l’on mesure » (Berland
et al., 2008  : 159). Dans leur ouvrage intitulé
Sociologie des outils de gestion, Chiapello et Gilbert
(2013) classent ces outils dans la catégorie « des
croyances rationnelles ». Pourtant, ils doivent être
considérés comme un fait social total, c’est-à-dire
qu’ils doivent être aussi compris dans leurs
« dimensions non directement rationnelles [. . .] :
les représentations sociales, les systèmes de valeurs,
les règles du jeu, les rapports de force [. . .] »
(Chiapello et Gilbert, 2013 : 13).
Dans ce contexte, de nombreuses contraintes
s’imposent de plus en plus aux enseignants-
chercheurs au quotidien : le manque de moyens en
ressources humaines3, le manque de ressources
financières4 ou la surcharge administrative (par
exemple, multiplication des réunions liées à
l’accroissement des formations en apprentissage et
aux certifications auxquelles sont soumis les
établissements). La mise en place généralisée des
systèmes d’évaluation au niveau national demande
un engagement fort des enseignants-chercheurs dans
des dispositifs jugés souvent comme bureaucratiques
et chronophages.
Des indicateurs qui guident le
pilotage de la recherche. . .
Un premier indicateur qui est proposé est celui des
« publiants ». A sa création, l’AERES (Bessire et
Fabre, 2014) publie un document de trois pages
intitulé « Critères d’identification des chercheurs et
enseignants-chercheurs "publiants" ». A l’estimation
globale de « la qualité de la production scientifique
et du rayonnement d’un laboratoire » s’ajoute « la
prise en considération de l’organisation et de la
répartition des travaux entre ses membres. L’un des
indicateurs est une estimation de la proportion des
chercheurs et enseignants-chercheurs "publiants" ».
Özçağlar-Toulouse 3
En 2010, l’AERES abandonne le mot publiant pour
le produisant : « est considéré comme chercheur ou
enseignant-chercheur "produisant en recherche et
valorisation", celui qui, dans le cadre d’un contrat
quadriennal, satisfait à un nombre minimal de
"publications" qui relèvent d’une   production
scientifique de rang A  ». Pour les sciences de
l’homme et de la société, il est égal à 4 pour un
chercheur et à 2 pour un enseignant-chercheur,
parmi une large palette de publications  : une
publication dans une revue internationale avec
comité de lecture, un chapitre d’ouvrage ou un
ouvrage de recherche de portée nationale, une
communication longue dans un congrès international
à comité de lecture considéré comme sélectif par la
communauté. . . »
L’HCERES, l’agence qui a succédé à l’AERES,
renonce à qualifier les individus de « publiants » ou
« produisants  » 
; sa position est plus ouverte  :
« l’importance et la fécondité sur le plan scientifique
de ces activités scientifiques ne se mesurant pas
uniquement en quantifiant les publications ». Le
Haut conseil apporte des précisions sur ce qu’il est
possible de prendre en considération dans ses guides
des produits de la recherche et des activités de la
recherche, notamment celui pour notre domaine, les
sciences de gestion et du management. En ce qui
concerne les articles scientifiques, ce guide
reconnait ceux « qui s’adressent avant tout à la
communauté scientifique et qui présentent un
rayonnement au moins national. Cette production a
pour objectif de faire progresser la théorie, les
connaissances et/ou les méthodologies. Elle a subi
une évaluation argumentée par des pairs (en ayant
évité les conflits d’intérêt). De manière générale,
pour les publications d’articles scientifiques, sont
appréciés en particulier : la notoriété et la sélectivité
des supports éditoriaux, à travers les revues
identifiées dans des listes de référence (HCERES,
FNEGE, CNRS.  . .) en indiquant leur rang
éventuel ; leur impact en termes scientifiques au
sein du monde académique (citations, références,
etc.) ; l’audience (internationale ou nationale) du
support éditorial ; l’existence d’un comité de lecture
et d’un processus d’évaluation ou de relecture
anonyme des articles ; l’obtention d’éventuels labels
ou prix comme ceux délivrés par les revues
scientifiques ou par les associations scientifiques
(FNEGE, AFSE. . .) Cette ouverture est tout de
même complétée par une liste des revues constituant
un outil d’évaluation, point que j’évoquerai dans la
section suivante.
D’autres organismes d’évaluation existent dans
l’univers des sciences de gestion : AACSB, EQUIS,
AMBA, etc. Pour les écoles de commerce, l’enjeu
est de faire partie des happy few (seulement 1% des
Business Schools au monde) qui ont la « triple »
accréditation. Globalement, ces organismes
délivrent leurs labels en fonction du niveau
académique de l’établissement sur des critères tels
que  : pourcentage des enseignants ayant des
publications académiques, insertion professionnelle,
responsabilité sociale, formation à distance,
pourcentage d’élèves par enseignant-chercheur,
réseau d’alumni, etc. En parallèle de ces organismes,
des classements sont publiés, notamment par des
journaux (le Financial Times étant parmi les plus
célèbres) pour guider les étudiants dans leurs choix.
Les indicateurs sont à peu près les mêmes : qualité
de la recherche, nombre de professeurs, rayonnement
international, salaire des diplômés et progressions
salariales. . .
Au niveau mondial, deux types de classement
d’établissements peuvent être distingués5 : des
classements qui peuvent servir d’outils d’analyse
comme celui de Leiden et les classements-palmarès
utilisés par l’ensemble des parties prenantes d’un
établissement (THE, ARWU, QS. . .). Le rapport
IGAENR (2017), instance d’évaluation et de
recommandation au service du ministère de l’ESR,
souligne le lien entre la place d’un pays dans un
classement, avec les niveaux de ressources allouées
aux établissements, leur degré d’autonomie et leur
capacité à sélectionner les étudiants. Il formule des
propositions afin que le ministère ait une politique
d’influence relative aux classements et prenne
davantage en compte ces derniers dans le dialogue
de gestion et la politique contractuelle avec les
établissements.
Parmi ces classements, celui de Shanghai fait
trembler l’ESR depuis 2003, date à laquelle le
premier classement académique international des
universités est publié par l’Université de Jiao Tong
(ARWU). Malgré des critiques extrêmement
violentes et répétées (voir les numéros spéciaux
publiés par le journal Higher Education in Europe),
4 Recherche et Applications en Marketing
la réputation de l’ARWU ne cesse d’augmenter,
devenant un outil de pilotage des Universités et du
MESRI. La rentrée spectaculaire de l’Université de
Paris Saclay dans le classement en 2020 a été
remarquée par les médias nationaux et internationaux6.
Ainsi The Economist7 a pu faire sa couverture sur
« Saclay Sacré » avec une photo du Président Macron
en train d’expliciter sa stratégie pour Saclay. La 14ème
place de Saclay est utilisée comme exemple dans les
discours politiques pour appuyer la justesse des
décisions prises8 et constitue une parfaite étude
de cas9.
Outre l’évaluation globale des établissements,
des évaluations spécifiques (celles des unités de
recherche et des écoles doctorales, par exemple)
sont aussi réalisées (parfois par les établissements
eux-mêmes). Il n’est pas rare que lors de ces
évaluations, les classements des revues servent de
support pour «  objectiver  » le travail des
commissions.
La question épineuse de
classements des revues
La deuxième transformation de la recherche qui
s’opère a trait au classement des revues.
Quel classement suivre ?
Le CNRS a été un acteur important dans l’évolution
et l’évaluation de l’ESR en général et des revues en
particulier. Pontille et Torny (2010) retracent
l’histoire du classement des revues proposé par la
section du CoNRS en économie et gestion depuis sa
première édition de 2003. Alors que l’objectif initial
est de proposer plus d’équité entre les candidats et
les laboratoires, fondé sur une expertise externe au
CNRS, le classement devient rapidement un outil
de catégorisation raisonnée ou rationnelle qui peut
être justifiée par un certain nombre d’arguments. Il
devient rapidement un instrument de comptage et
d’évaluation au service de l’AERES. Enfin, il est vu
comme un sous-ensemble de la production
scientifique en France, permettant le calcul du taux
de « produisants en recherche et valorisation ».
La Fondation Nationale pour l’Enseignement
de la Gestion des Entreprises (FNEGE), au travers
de son Collège Scientifique qui regroupe toutes les
Associations scientifiques en sciences de gestion,
propose à son tour, tous les trois ans, une liste des
revues scientifiques correspondant aux spécificités
des sciences de gestion. Cette liste poursuit les
objectifs suivants  : incitation à la publication,
contribution à la gestion de carrières des
enseignants chercheurs au sein des Grandes Ecoles
et de l’Université, évaluation des laboratoires et
équipes de recherche, rayonnement international,
etc. Les critères de ce classement sont affichés sur
le site de la FNEGE (https://www.fnege.org/
procedure-classement-fnege-2019).
Plusieurs écoles de commerce définissent leurs
propres classements de revues afin d’évaluer la
qualité de la recherche au sein de leurs établissements
(EM Lyon, HEC, ESSEC.  .  .). Certains établissements
(majoritairement les écoles de commerce, mais pas
uniquement) utilisent des incitations à la publication
en fonction de ces classements (prime, budget de
recherche. . .), en privilégiant notamment les revues
« dites » internationales.
Le classement des revues par le CoNRS, la
FNEGE ou l’HCERES, en France, s’inscrit
également dans un mouvement international : le
classement du CoNRS est repris par le Journal
Quality List (JQL), connu aussi sous le nom de sa
créatrice Harzing, et utilisé pour leurs propres
rankings par ABS en Grande-Bretagne ou ABDC en
Australie. D’autres classements existent en Europe :
EJL aux Pays-Bas, VHB en Allemagne, ou par le
Financial Times. La place de la revue R.A.M. en
rang 2 dans le classement du CoNRS a été constante,
la plaçant à côté d’autres revues internationales,
telles que Journal of Retailing, International
Journal of Research in Marketing, Journal of
Business Research, Industrial Marketing
Management (voir aussi Brée, 2021 et Pras, 2021).
Globalement, les différents classements suivent un
nombre important de critères communs d’évaluation,
avec une forte cohérence, notamment pour les
revues les mieux classées. Il s’agit de critères
comme le taux d’acceptation ou de rejet, le facteur
d’impact, le processus d’arbitrage, la procédure de
révision et sa durée, ou le nombre de citations.
Au-delà de ces classements, un regard attentif est
aussi porté sur les publications pour les classements
des établissements. Par exemple, la méthodologie de
l’ARWU comprend un calcul à partir de quatre
Özçağlar-Toulouse 5
critères principaux : (1) qualité de l’éducation et (2)
celle des enseignants-chercheurs (les diplômés et les
employés ayant été lauréats du prix Nobel ou de
la Médaille Fields), (3) recherche (nombre de
publications dans Nature et Science, publication
dans une revue classée dans le Science Index ou le
Social Science Index) et (4) performance académique
par rapport à la taille de l’établissement. Quel que
soit le classement retenu, la production scientifique
s’appuie avant tout sur les bases de données
bibliométriques, comme Scopus ou Web of Science.
Et les grands classements tiennent compte des
données des 4 ou 5 dernières années, ce qui n’est pas
sans produire une certaine inertie des résultats.
Malheureusement, les classements d’établissements
ne laissent pas beaucoup de place à des revues de
Sciences humaines et sociales. C’est pourquoi je
m’étais engagée avec l’éditeur Sage à faire entrer la
revue dans des bases de données bibliométriques :
R.A.M. figure dans l’Emerging Sources Citation
Index depuis 2017. Cependant, malgré les efforts
d’internationalisation, R.A.M. peine à augmenter son
facteur d’impact, qui reste modeste ; pour le Journal
impact factor, il est calculé selon les citations d’une
revue dans des revues à facteur d’impact sur les deux
dernières années et sur les trois dernières années
pour le CiteScore (voir Brée, 2021). Cela signifie
que non seulement une revue doit être lue, mais
surtout qu’elle doit être citée dans d’autres revues.
Le facteur d’impact n’est pas sans risque pour les
revues, s’il est utilisé comme un indicateur de
qualité : les auteurs pourraient ne pas citer un article
s’il était publié dans une revue à faible facteur
d’impact, ce qui initierait un cercle vicieux
conduisant à une survalorisation de quelques revues
et à une impossibilité pour (beaucoup) d’autres
d’être visibles. . . Cela représente aussi un risque
pour la revue R.A.M. dans la mesure où la logique
institutionnelle d’indicateurs (classement des
établissements, classement des revues, facteur
d’impact. . .) semble être bien installée chez certains
auteurs.
Les classements influencent le choix
des auteurs sur le lieu de publication
Une revue académique représente un type d’économie
bien particulier. Elle fonctionne certes sur la rencontre
d’une offre (les auteurs) avec une demande (les
lecteurs) ; elle s’appuie sur un ensemble de dons :
celui des évaluateurs, des rédacteurs en chef mais
aussi des auteurs qui font confiance à la revue en lui
confiant leur recherche. Elle ne peut exister que si les
auteurs lui soumettent des propositions d’articles et
si les évaluateurs acceptent d’évaluer en gardant
toute leur objectivité et bienveillance. Une autre
condition indispensable à leur existence est la
confiance dans l’équité des arbitrages de l’équipe
éditoriale, la qualité lors de la production de l’article
et l’existence d’un service post-production de
l’article pour améliorer sa diffusion. Si l’un de ces
maillons manque, alors la chaîne de publication ne
peut fonctionner efficacement. Cependant, dans le
cadre de cet article, je me focalise essentiellement sur
les auteurs.
De quelle manière les auteurs choisissent-ils la
revue dans laquelle ils souhaitent publier ? Depuis les
années 2000, il y a une inflation du nombre de revues
où publier, notamment uniquement en version
numérique, avec des coûts de production et de
diffusion beaucoup plus faibles qu’en version
imprimée. Face à la compétition entre les revues,
entre les enseignants-chercheurs, entre les
établissements académiques, entre les pays, l’ère du
« on publie là où on le peut » est terminée. Le
chercheur développe une liste d’options, constituée
en fonction des injonctions de sa discipline, de sa
communauté scientifique et de son institution
d’appartenance. Dès 2006, Björk et Holmström
présentent un parangonnage des revues du point de
vue de l’auteur et modélisent le choix autour de la
notion de valeur nette de la soumission. La valeur
nette d’une soumission dépend de l’infrastructure de
la revue (inclusion dans les indices, service. . .), de
l’audience (le nombre et la qualité des lecteurs, le
nombre de citations. . .), du prestige (le facteur
d’impact, le classement de la revue, le prestige des
membres du comité éditorial.  .  .) et de la performance
(le ratio d’acceptation, de desk reject, la qualité du
processus d’évaluation ou le délai de publication.  .  .).
Plus récemment, l’influence de la politique de la
recherche au niveau national et d’établissement a été
ajoutée à ces facteurs d’influence, même si elle reste
faible (Rowley et al., 2020).
Depuis maintenant 15 ans, je participe à des
sessions éditoriales de type « meet the editors »,
6 Recherche et Applications en Marketing
d’abord en tant que chercheure junior en quête de la
formule magique de la publication, puis en tant
qu’auteure senior, et enfin en tant que rédactrice en
chef de la revue R.A.M. ou membre du comité
éditorial d’autres revues. Les rédacteurs en chef
tentent souvent de motiver les auteurs à soumettre
leurs « meilleurs » articles dans les revues qu’ils
représentent. Si la raison ultime est bien sûr
d’assurer un débat scientifique de qualité au sein de
la revue, les meilleurs articles ont aussi tendance à
être cités davantage et à augmenter le facteur
d’impact de la revue. Bien sûr, la notion de
« meilleur article » est sujette à polémique et pourrait
faire l’objet d’un article entier.
L’objectif d’un auteur est de trouver la revue la
plus appropriée (revue généraliste / spécialiste)
pour sa recherche. Une façon d’identifier la revue
cible est de lister d’abord les revues qui publient le
plus d’articles dans un champ. Il importe de toujours
s’informer sur une revue avant de lui envoyer un
manuscrit pour évaluation : qui est le rédacteur en
chef ? Qui compose le comité éditorial ? Qui sont les
« gros » publiants de la revue ? Y a-t-il des consignes
spécifiques pour les auteurs ?
Mais qu’y a-t-il de spécifique à Recherche et
Applications en Marketing ? En présentant la revue
R.A.M. en France et à l’étranger, je mettais l’accent
sur les points suivants : tout d’abord, je signalais
l’enjeu institutionnel dans le monde francophone
autour des recrutements et des promotions.
Traditionnellement, un jeune docteur se devait de
publier son article de thèse dans R.A.M. pour faire
son entrée dans la communauté. J’exposais ensuite
les standards de qualité élevés qui ont animé les
rédacteurs en chef et les lecteurs de R.A.M. depuis sa
création (voir aussi Brée, 2021 et Pras, 2021). Ce
sont ces standards de qualité qui aident à faire
progresser une recherche (des évaluations de qualité
permettent à l’auteur de « faire valoir » le meilleur
aspect de son travail). Enfin, je terminais mon
argumentaire en parlant de l’audience. La revue
R.A.M. donne la possibilité d’être lu à la fois en
français et en anglais. Cette possibilité étend, de fait,
les frontières de l’audience. R.A.M. est une revue qui
est de plus en plus lue et, grâce au travail des auteurs
et de l’Association Française du Marketing. Les
articles publiés se diffusent de plus en plus dans les
sphères académiques et non académiques.
Ainsi, mon argumentaire portait essentiellement
sur les objectifs et l’esprit de la revue, son audience
et sa réputation disciplinaire, son fonctionnement –
lequel s’est grandement professionnalisé depuis le
passage chez un éditeur international sous le mandat
éditorial de Joël Brée : Sage (Brée, 2021).
Consciente des enjeux en cours du monde
éditorial, j’avais décidé de mener mon mandat selon
3 priorités : (1) assurer que la revue reste en pointe
sur la recherche en marketing, (2) fluidifier et
renforcer le processus d’évaluation et (3) franchir
un nouveau cap dans l’internationalisation de la
revue et de son rayonnement. Je ressentais en effet
que le monde éditorial était de plus en plus
concurrentiel – en raison du contexte macro décrit
préalablement dans ce texte – qu’il fallait se battre
pour internationaliser encore davantage la revue et
« stimuler le cycle ‘citations – accroissement
d’impact – attrait d’auteurs – citations – etc.’ »
(Özçağlar-Toulouse, 2015). Toujours dans cette
perspective, j’avais travaillé, notamment avec Sage,
à la mise en place des initiatives suivantes  :
invitation des chercheurs internationaux à siéger
dans les comités scientifique et éditorial, à occuper
le rôle de rédacteur en chef associé ou invité pour
éditer des numéros spéciaux ; intégration de la revue
dans Sage Premier ; mise en place des « online
first », qui permettent d’augmenter la durée de vie
des articles ; adhésion à COPE comme signal fort à
la communauté académique internationale du
respect des normes éthiques. . .
Alors que la France met actuellement en place
une nouvelle loi dite de « Programmation pour la
Recherche », des revues s’organisent pour faire part
de leurs inquiétudes face à « l’affaiblissement du
service public de la recherche »10, lequel garantirait
une « économie de la connaissance efficace » via les
revues. Pourtant, le débat autour des revues n’est
pas nouveau (Galvez-Behar, 2011). Par exemple, un
séminaire organisé par le CNRS le 22 mars 2016
faisait déjà le constat du lien entre le classement et
la survie des revues11. Les classements sont en effet
performatifs. Ils renforcent des positions sociales et
deviennent des éléments de discours d’autorité, ce
qui constitue encore un point de convergence entre
classements des établissements et classements des
revues. Dans ce contexte, à quoi servent les revues
en Sciences humaines et sociales ? Les arguments
Özçağlar-Toulouse 7
avancés lors du séminaire organisé par le CNRS
sont les suivants (Krafft et al., 2016) : protéger le
pluralisme, encourager le rayonnement de la
recherche et sa diffusion, permettre la publication
de travaux très contextualisés, autoriser l’existence
de normes éditoriales différentes de celles des
revues anglo-saxonnes, donner une légitimité à des
travaux dans des sous-champs. La revue R.A.M. a
une position d’entre deux  : elle est d’origine
française (c’est un élément identitaire fort comme le
rappelle le titre, y compris pour sa version en
anglais) et est publiée en deux langues depuis 2007,
par un éditeur international. Les décisions de
politique éditoriale ont été prises dans l’objectif
d’assurer une place dans la cour des revues
internationales afin de continuer à pouvoir exister
malgré la guerre des classements. Pourtant, une
évolution récente commence à induire des
changements de plus en plus marqués : celle de la
Science Ouverte, comme en témoigne le lancement
par le MESRI en juillet 2018 du Plan national pour
la Science Ouverte.
La Science Ouverte : un enjeu
qui risque de bouleverser le
monde de l’édition
Le libre accès imaginé tout d’abord pour le marché
des logiciels s’est mêlé au principe de la gratuité dans
les industries culturelles, liées à la musique, aux
films ou à la presse. Cette évolution, avec la critique
faite à l’évaluation des chercheurs à partir de leur
production scientifique, a contribué au développement
du mouvement de la Science Ouverte.
Le mouvement de la Science Ouverte
Un premier événement a été la Déclaration de San-
Francisco sur l’évaluation de la recherche (connue
sous le nom de DORA) en 2013. Cette déclaration
questionne la place prioritaire des classements
comme indicateur au service de l’évaluation de la
recherche ou des chercheurs, et constitue un véritable
tournant dans la prise de conscience des effets
néfastes des indicateurs. Concernant les SHS, la
DORA met l’accent sur la bibliodiversité : diversité
des supports de publication (ne pas stigmatiser le
livre au profit de l’article) et diversité linguistique
(sortir du tout anglais en prenant en considération la
diversité des communautés de recherche). Le
positionnement original de la revue R.A.M. va tout à
fait dans ce sens. A l’heure où j’écris ces lignes,
Alain Schuhl, Directeur général délégué à la science
au CNRS, vient de déclarer via twitter : « en accord
avec les politiques publiques de la Science Ouverte
et avec la signature par le CNRS de DORA la section
37 du comité national du CNRS a décidé de renoncer
à toute forme de classement de revues en économie
et en gestion. Elle est devenue plus récemment une
référence incontournable pour les prometteurs de la
Science Ouverte ». Ce pavé dans la mare a pour
objectif de rappeler ce qu’il y a d’essentiel dans la
science. Selon Claude Diebolt, économiste et
président de la section 37 (économie et gestion) du
Comité national de la recherche scientifique, il s’agit
de « rendre le processus d’évaluation plus juste, plus
rigoureux, en revenant aux fondamentaux de ce que
sont la science et la production de connaissance »
(AEF, 2021). En complément de la DORA, le
manifeste de Leiden met en garde les établissements
et les chercheurs contre le mauvais usage de
l’évaluation de la recherche basée sur les indicateurs
et propose, sous la forme de dix principes, un guide
de bonne conduite (Hicks et al., 2015, voir aussi :
https://www.ouvrirlascience.fr/le-manifeste-de-
leiden-pour-la-mesure-de-la-recherche/).
La Science Ouverte cherche à mieux diffuser la
recherche scientifique à tous les niveaux de la société.
Elle replace la recherche au cœur de son rôle de bien
commun. Elle fait aussi la promotion d’une recherche
transparente avec des données accessibles,
réutilisables et d’une recherche basée sur la
coopération et non plus sur la compétition.
Aujourd’hui, la Science Ouverte est dans les agendas
de nombreux gouvernements (ex. : plan national pour
la Science Ouverte en France. . .). Elle est une
priorité de l’Union européenne qui a défini huit
principes, parmi lesquels on retrouve les données
ouvertes, l’accessibilité des articles, l’intégrité de la
recherche et la reproductibilité des résultats, et la
nouvelle génération d’indicateurs (voir aussi Wilsdon
et al. (2017) sur ce dernier point). Un consortium
nommé « cOAlition » a été créé récemment incluant
notamment les agences européennes de la recherche
et la Commission européenne. La cOAlition propose
8 Recherche et Applications en Marketing
un « plan S » afin d’accélérer la mise à disposition de
la recherche à une grande audience, de rendre plus
transparente la communication scientifique, de faire
transiter le modèle d’abonnement vers un modèle de
publication en accès ouvert et enfin d’utiliser les
fonds de la recherche pour rendre plus efficace
l’accès ouvert des publications. Ce « plan S » est en
co-construction avec les maisons d’édition dont le
métier est indispensable, mais qui s’est peut-être
trouvé dénaturé par les enjeux économiques de ces
dernières années.
Les questions que la Science Ouverte
pose au monde de l’édition
Si la Science Ouverte semble transformer le paysage
de l’édition, la question de sa viabilité économique,
en particulier celle de l’accès ouvert des revues
reste encore floue. Farchy et Froissart (2010)
expliquent de manière très pédagogique comment
ce marché s’organise autour de trois acteurs : les
scientifiques qui produisent et consomment les
articles publiés, les bibliothèques, et les éditeurs.
« Schématiquement, dans ce marché multiface, les
auteurs et referees proposent leurs articles
gratuitement (ou quasi-gratuitement – dans tous les
cas, les auteurs sont payés des sommes sans rapport
avec le coût de production de l’article) aux éditeurs
de revue qui vendent la notoriété de la revue aux
bibliothèques, qui elles-mêmes proposent
gratuitement des articles aux lecteurs. . . »
L’accès ouvert des revues par les éditeurs est
proposé selon des modèles économiques très
différents : le modèle sponsor-payeur où le
financement de la revue est pris en charge par une
société savante ou un organisme de recherche (la
revue peut être totalement en libre accès. . .) ; le
modèle lecteur-payeur basé sur le principe
d’abonnement individuel ou institutionnel (le libre
accès des articles est possible après une période
d’embargo) ; le modèle auteur-payeur qui nécessite
que l’auteur paye pour rendre son article gratuitement
accessible à tout lecteur ; et enfin le modèle hybride,
lequel fait coexister plusieurs modèles. L’objet de
cet article n’est pas d’entrer dans les détails de
chaque modèle. Cependant, il convient d’attirer
l’attention sur le fait que la Science Ouverte et, par
corollaire, l’accès ouvert des revues, deviennent
lentement mais sûrement le nouveau cadre de la
diffusion scientifique. Par exemple, de nombreux
établissements de l’ESR sont en train de définir leurs
politiques de Science Ouverte, notamment pour
encourager leurs enseignants-chercheurs à publier
dans les revues les plus vertueuses en termes de
Science Ouverte. Les organismes publics de
financement de la recherche (ANR, Commission
européenne. . .) s’engagent, à partir de 2022, à ne
lancer d’appels que dans le cadre du plan S.
Ultérieurement, les résultats financés par ces appels
ne pourront être publiés qu’avec la licence CC-BY
ou équivalente dans l’archive ouverte nationale
HAL (a minima les versions acceptées pour
publication).
L’accès ouvert des revues n’est pas sans
interroger le respect des procédures d’évaluation et
la qualité éditoriale. Il convient de bien différencier
l’accès ouvert des revues qui répondent strictement
aux critères d’arbitrage scientifique et celui des
revues prédatrices. Les «  revues » prédatrices
profitent de l’émergence du mouvement de libre
accès pour se développer. Un récent article publié
dans Nature caractérise ces revues : informations
trompeuses sur la nature de la revue, sollicitations
intrusives par e-mail, manque de transparence,
absence de politique de rétractation, etc.
(Grudniewicz et al., 2019). De plus, elles proposent
des délais de publication rapides avec des frais de
publication faibles. S’appuyant sur des comités de
rédaction fictifs ou peu compétents, le processus
d’évaluation par les pairs est discutable, avec un
taux d’acceptation très élevé. Elles ne sont pas
intégrées dans des bases bibliométriques comme
Scopus ou Web of Science. Aujourd’hui, des
plateformes ont été créées pour repérer facilement
ces revues prédatrices. A l’opposé, un grand nombre
de revues scientifiques de premier plan ont pris le
tournant de l’accès libre, en signant des accords
avec leurs éditeurs. Ces revues sont pour la plupart
listées par le directoire des journaux en accès libre
(DOAJ : Directory of Open Access Journals). Lancé
en 2003 avec seulement 300 journaux, aujourd’hui,
le DOAG comprend 15000 journaux en accès libre.
La revue R.A.M. a l’avantage d’être publiée par
un éditeur qui a un long engagement dans la Science
Özçağlar-Toulouse 9
Ouverte (https://uk.sagepub.com/en-gb/eur/open-
access-position-statement). Il est aujourd’hui
difficile de prédire précisément l’impact que le
tournant de la Science Ouverte pourrait avoir sur la
revue R.A.M., mais elle doit être très attentive à
pouvoir s’adapter à des standards nationaux et
internationaux qui sont en mutation.
Conclusion
En m’appuyant sur mon expérience de rédactrice
en chef, j’ai synthétisé dans cet article quelques-
unes des transformations actuelles de
l’environnement académique de la revue R.A.M.,
non pas dans une démarche rétrospective, mais
plutôt prospective. Il appartient à la communauté
de prendre toute sa part dans l’évolution de notre
système de publication. Quelle est notre part de
responsabilité dans la performativité des
classements des revues ? Quelle est la part de
responsabilité de nos institutions, qui - y compris   4. Dans son rapport consacré au budget 2016,
par des primes- incitent à certain type de publication ?
Comment définir une publication internationale ?
Sera-t-il intéressant de saisir le tournant de Science
Ouverte pour R.A.M. ? Si oui, quelle sera l’influence
de celle-ci sur le facteur d’impact de la revue ?
Certes, la nature a horreur du vide, et l’abandon de
certains classements pourrait laisser la place à
d’autres moins rigoureux. Mais au fond, le
problème ne réside-t-il pas dans notre façon de
nous approprier ces outils ? Mon rôle n’est pas ici
d’apporter de réponses, mais plutôt de lancer une
invitation collective à réfléchir à l’avenir que nous
souhaitons pour notre bien commun, la revue
R.A.M., et à nous rappeler la raison d’être d’une
publication : diffuser et confronter la connaissance,
pour tous.
Remerciements
Cet article a bénéficié des apports, critiques et suggestions
de nombreux collègues : de la discipline ou non, des
sphères de responsabilité ou non, senior ou junior. Ils sont
si nombreux que je ne puis citer leurs noms, mais souhaite
leur exprimer ici ma reconnaissance.
ORCID iD
Nil Özçağlar-Toulouse https://orcid.org/0000-0003-
4903-3607
Notes
 1. Même si ce principe peut être largement critiqué
compte tenu des différences de moyens entre les
universités et les écoles.
 2. AERES  : Agence d’évaluation de la recherche
et de l’enseignement supérieur, l’organisme
public indépendant chargé de l’évaluation des
établissements d’ESR, des organismes et des
unités de recherche, des formations et diplômes
d’enseignement supérieur de 2006 à 2013.
HCERES  : Haut conseil de l’évaluation de
la recherche et de l’enseignement supérieur,
l’organisme qui a pris la suite de l’AERES et dont
l’objectif est d’évaluer les structures de l’ESR, ou de
valider les procédures d’évaluations conduites par
d’autres instances.
 3. Les statistiques disponibles sur le site de MESRI
montrent une augmentation de seulement 8% des
effectifs d’enseignants-chercheurs à l’Université sur
les vingt dernières années. Cependant, le nombre
d’étudiants étant en forte augmentation, le taux
d’encadrement s’écroule sur la même période.
publié fin mai 2017, la Cour des comptes recense
les établissements «  en situation financière
préoccupante », élaborée grâce à une grille d'alerte
conçue par la Direction générale de l'enseignement
supérieur et de l'insertion professionnelle (Dgesip).
Six établissements sont jugés en situation très
dégradée (difficultés financières avérées, risque
d'insoutenabilité à court ou moyen terme) et les dix
autres sont en situation dégradée ou en tendance à la
dégradation.
  5. Je remercie Philippe Sabot (Université de Lille) pour
cette distinction.
 6. https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/08/15/
paris-saclay-premiere-universite-francaise-a-percer-
dans-le-classement-de-shanghai_6049009_3224.
html
 7. https://www.economist.com/europe/2020/08/29/
how-france-created-a-university-to-rival-mit
 8. https://www.gouvernement.fr/en/france-in-3rd-
place-worldwide-in-shanghairanking-2020
 9. https://www.nature.com/articles/d41586-020-
03004-x
10. https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/28/
les-revues-scientifiques-fragilisees-par-les-projets-
de-loi_6027462_3232.html
11. Deux autres points importants étaient évoqués : (1)
la numérisation et l’accès en ligne qui questionnent
le modèle économique des revues et (2) la pérennité
des relecteurs efficaces.
10 Recherche et Applications en Marketing
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