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DEVOIRS DE REVISION 2nde

SEANCE 5 : NARRATION ET DESCRIPTION.

Objectif: Reconnaître une description dans un texte narratif

Supports:
 Extrait de la rencontre entre Des Grieux et Manon, Manon Lescaut, Abbé Prévost,
1731.
 Extrait de La Duchesse de Langeais, Honoré de Balzac II, 1834.

Dominante : Lecture analytique

Activités : Lecture et lecture analytique

TEXTE1 : Extrait de Manon Lescaut, Abbé Prévost, 1731.

Le chevalier Des Grieux, ayant réussi ses études de philosophie à Amiens, s’apprête à occuper
une fonction ecclésiastique très honorable.
« J'avais marqué le temps de mon départ d'Amiens. Hélas ! Que ne le marquais-je un
jour plus tôt ! J’aurais porté chez mon père toute mon innocence. La veille même de celui que
je devais quitter cette ville, étant à me promener avec mon ami, qui s'appelait Tiberge, nous
vîmes arriver le coche d'Arras, et nous le suivîmes jusqu'à l'hôtellerie où ces voitures
descendent. Nous n'avions pas d'autre motif que la curiosité. Il en sortit quelques femmes, qui
se retirèrent aussitôt. Mais il en resta une, fort jeune, qui s'arrêta seule dans la cour, pendant
qu'un homme d'un âge avancé, qui paraissait lui servir de conducteur, s'empressait pour faire
tirer son équipage des paniers. Elle me parut si charmante que moi, qui n'avais jamais pensé à
la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d'attention, moi, dis-je, dont tout le
monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvai enflammé tout d'un coup jusqu'au
transport. J'avais le défaut d'être excessivement timide et facile à déconcerter ; mais loin d'être
arrêté alors par cette faiblesse, je m'avançai vers la maîtresse de mon cœur. Quoiqu'elle fût
encore moins âgée que moi, elle reçut mes politesses sans paraître embarrassée. Je lui demandai
ce qui l'amenait à Amiens et si elle y avait quelques personnes de connaissance. Elle me
répondit ingénument qu'elle y était envoyée par ses parents pour être religieuse. L'amour me
rendait déjà si éclairé, depuis un moment qu'il était dans mon cœur, que je regardai ce dessein
comme un coup mortel pour mes désirs. Je lui parlai d'une manière qui lui fit comprendre mes
sentiments, car elle était bien plus expérimentée que moi. C'était malgré elle qu'on l'envoyait au
couvent, pour arrêter sans doute son penchant au plaisir, qui s'était déjà déclaré et qui a causé,
dans la suite, tous ses malheurs et les miens. Je combattis la cruelle intention de ses parents par
toutes les raisons que mon amour naissant et mon éloquence scolastique purent me suggérer.
Elle n'affecta ni rigueur ni dédain. Elle me dit, après un moment de silence, qu'elle ne prévoyait
que trop qu'elle allait être malheureuse, mais que c'était apparemment la volonté du Ciel,
puisqu'il ne lui laissait nul moyen de l'éviter. La douceur de ses regards, un air charmant de
tristesse en prononçant ces paroles, ou plutôt, l'ascendant de ma destinée qui m'entraînait à ma
perte, ne me permirent pas de balancer un moment sur ma réponse. Je l'assurai que, si elle
voulait faire quelque fond sur mon honneur et sur la tendresse infinie qu'elle m'inspirait déjà,
j'emploierais ma vie pour la délivrer de la tyrannie de ses parents, et pour la rendre heureuse. Je
me suis étonné mille fois, en y réfléchissant, d'où me venait alors tant de hardiesse et de facilité
à m'exprimer ; mais on ne ferait pas une divinité de l'amour, s'il n'opérait souvent des prodiges.
J’ajoutai mille choses pressantes. Ma belle inconnue savait bien qu’on n’est point trompeur à
mon âge ; elle me confessa que, si je voyais quelque jour à la pouvoir mettre en liberté, elle
croirait m’être redevable de quelque chose de plus cher que la vie. Je lui répétai que j’étais prêt
à tout entreprendre, mais n’ayant point assez d’expérience pour imaginer tout d’un coup les
moyens de la servir, je m’en tenais à cette assurance générale, qui ne pouvait être d’un grand
secours pour elle et pour moi. Son vieil Argus étant venu nous rejoindre, mes espérances
allaient échouer si elle n’eût eu assez d’esprit pour suppléer à la stérilité du mien. Je fus surpris,
à l’arrivée de son conducteur, qu’elle m’appelât son cousin et que, sans paraître déconcertée le
moins du monde, elle me dit que, puisqu’elle était assez heureuse pour me rencontrer à Amiens,
elle remettait au lendemain son entrée dans le couvent, afin de se procurer le plaisir de souper
avec moi.

TEXTE 2 : Extrait de La Duchesse de Langeais, Honoré de Balzac II, 1834.


La Duchesse de Langeais fait partie du groupe de nobles du Faubourg Saint-Germain.
La duchesse de Langeais avait reçu de la nature les qualités nécessaires pour jouer les
rôles de coquette, et son éducation les avait encore perfectionnées. Les femmes avaient raison
de l'envier, et les hommes de l'aimer. Il ne lui manquait rien de ce qui peut inspirer l'amour, de
ce qui le justifie et de ce qui le perpétue. Son genre de beauté, ses manières, son parler, sa pose
s'accordaient pour la douer d'une coquetterie naturelle, qui, chez une femme, semble être la
conscience de son pouvoir. Elle était bien faite, et décomposait peut-être ses mouvements avec
trop de complaisance, seule affectation qu'on lui pût reprocher. Tout en elle s'harmoniait,
depuis le plus petit geste jusqu'à la tournure particulière de ses phrases, jusqu'à la manière
hypocrite dont elle jetait son regard. Le caractère prédominant de sa physionomie était une
noblesse élégante, que ne détruisait pas la mobilité toute française de sa personne. Cette attitude
incessamment changeante avait un prodigieux attrait pour les hommes. Elle paraissait devoir
être la plus délicieuse des maîtresses en déposant son corset et l'attirail de sa représentation. En
effet, toutes les joies de l'amour existaient en germe dans la liberté de ses regards expressifs,
dans les câlineries de sa voix, dans la grâce de ses paroles. Elle faisait voir qu'il y avait en elle
une noble courtisane, que démentaient vainement les religions de la duchesse. Qui s'asseyait
près d'elle pendant une soirée, la trouvait tour à tour gaie, mélancolique, sans qu'elle eût l'air de
jouer ni la mélancolie ni la gaieté. Elle savait être à son gré affable, méprisante, ou
impertinente, ou confiante. Elle semblait bonne et l'était. Dans sa situation, rien ne l'obligeait à
descendre à la méchanceté. Par moments, elle se montrait tour à tour sans défiance et rusée,
tendre à émouvoir, puis dure et sèche à briser le coeur. Mais pour la bien peindre ne faudrait-il
pas accumuler toutes les antithèses féminines ; en un mot, elle était ce qu'elle voulait être ou
paraître. Sa figure un peu trop longue avait de la grâce, quelque chose de fin, de menu qui
rappelait les figures du moyen âge. Son teint était pâle, légèrement rosé. Tout en elle péchait
pour ainsi dire par un excès de délicatesse.

CONSIGNES :
1. En vous servant d’un dictionnaire, définissez les mots « narration » et « description ».
2. Lisez attentivement les textes et surligner en jaune leurs parties narratives et en rose les
passages descriptifs.
3. Expliquez comment avez-vous fait pour identifier ces différents passages.
4. Existent-ils d’autres indices qui vous ont permis d’identifier si un passage était narratif
ou descriptif dans les textes ?
5. Dites quels sont selon vous les fonctions de la narration et de la description dans un
texte ?
6. Faites le bilan de cette séance en complétant le tableau suivant :

Narration Description
Définition
Caractéristiques
Fonctions
7) A rendre sur une double feuille. Vous connaissez une femme assez spéciale et
exceptionnelle dans votre famille. Vous allez rendre hommage à cette femme qui compte pour
vous. Vous ferez le récit d’un moment où vous avez été témoin des valeurs qu’elle défendait et
vous évoquerez vos sentiments et émotions. Votre texte se composera d’une partie narrative et
descriptive et fera environ 45 lignes. Vous ferez attention à la correction de la langue.

SEANCE 6 : LES DIFFERENTS TYPES DE NARRATION ET LES FOCALISATIONS.

Objectif: Identifier les différents types de narration

Supports:
 Extrait de la rencontre entre Des Grieux et Manon, Manon Lescaut, Abbé Prévost,
1731.
 Extrait de La Duchesse de Langeais, Honoré de Balzac II, 1834.
 Le Manuel numérique Belin éducation 2nde Pages 456-457

Dominante : Lecture analytique

Activités : Lecture et lecture analytique

QUESTIONS :
1. Relisez les deux textes étudiés précédemment, puis dites à quelles personnes sont-ils
rédigés.
2. Le narrateur est un être inventé par l'auteur dont le rôle est de raconter l'histoire.
Excepté dans le cas d'un récit autobiographique, le narrateur est distinct de l'auteur qui
est un être réel.
Que pouvez-vous dire du narrateur :
a- du texte de l’Abbé Prévost ?
b- du texte d’Honoré de Balzac ?
3. Quelles informations nous donnent les narrateurs  de ces deux textes? Comment ?
4. Copiez cette petite trace écrite dans le cahier :

Dans un récit, le narrateur peut avoir 3 statuts :

La focalisation permet de s'interroger sur le degré de connaissance qu'ont le lecteur et les


personnages des événements. La focalisation est le point de vue à travers lequel les
événements du récit sont observés et racontés.
Focalisation interne Focalisation externe Focalisation zéro
Caractéristiques Le point de vue adopté épouse Le point de vue adopté Le point de vue
le point de vue de l'un des demeure à une certaine adopté permet de
personnages de l'histoire : les distance des personnages tout savoir et de
événements sont racontés en et des événements : seuls tout voir, dans le
fonction de ses impressions les aspects extérieurs sont passé comme dans
physiques et émotionnelles. décrits. Le narrateur joue à l'avenir. Le récit
→ « vision du dedans » en savoir moins que les n'est focalisé sur
personnages. aucun personnage.

→ « vision du dehors » → « vision de


Dieu »
(omnisciente)
Vision du Le lecteur a une vision Le lecteur a une vision Le lecteur a une
lecteur subjective des événements, qui neutre des événements. Il a vision
crée un effet de proximité avec très peu d'informations sur surplombante des
le personnage. les personnages ou les personnages et des
événements. événements. Il
maîtrise tous les
éléments du récit.
Personne Le récit est mené à la 1re ou 3e Le récit est toujours mené à Le récit est
utilisée personne. la 3e personne. toujours mené à la
3e personne.

5. Dites à quelles focalisations appartiennent les deux textes étudiés ? Justifiez vos
réponses.

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