Vous êtes sur la page 1sur 61

COURS D’ASSAINISSEMENT

Le Professeur Said Rhouzlane D.Sc.A, Ph.D, M.Sc.A


Said.rhouzlane@polymtl.ca +5148148498
Problématique
2

 Chaque année, quelques 3,4 millions de personnes,


essentiellement des enfants, meurent de maladies liées à
une insuffisance d’alimentation en eau, d’assainissement
et d’hygiène. Plus de la moitié des lits d’hôpitaux dans le
monde sont occupés par des personnes souffrant de
maladies associées à l’eau et à l’assainissement.
SOMMAIRE
3

 Chapitre I: Position du problème d’assainissement liquide

 Chapitre II: Systèmes d’assainissement


 Chapitre III: Données nécessaire pour l’établissement d’un projet
d’assainissement liquide

 Chapitre IV: Calcul des débits à évacuer

 Chapitre V: Dimensionnement des canalisations

 Chapitre VI : Choix de la nature des canalisations

 Chapitre VII: Ouvrages annexes d’un réseau d’assainissement liquide

 Chapitre VIII: Etude de cas : Projet


Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
4

 Problèmes posés par l’assainissement

 Les eaux nuisibles

 Schéma d’un équipement d’assainissement liquide


Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
5

D’une façon générale, dans tous les endroits où l’homme réside et


notamment dans les agglomérations, les eaux de toutes natures ne doivent
pas être laissées ruisseler naturellement, elle doivent être guidées, canalis.es
pour être dirigées vers des émissaires naturels ou artificiel et parfois être
épurées et traitées avant leur rejet définitif.

En milieu urbain, l’imperméabilisation des sols entraîne une augmentation


considérable des volumes des eaux ruisselées en temps de pluie et par la
suite une forte sollicitation des réseaux d’assainissement, ce qui induit des
débordements et des inondations en cas de leur sous dimensionnement.
Ceci menace la sécurité des biens et des personnes ainsi que leur santé et
touche à l’environnement côtoyant à l’activité humaine. Les débordements
en cas de réseau unitaire sont très chargés en polluants des eaux usées car
ils entraînent avec eux les dépôts de matière organique cumulée dans le
réseau pendant la période du temps sec. Ceci est très néfaste pour le milieu
naturel et pour la population.
Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
6

 Problèmes causés par l’absence d’assainissement


 Les eaux usées:
 Pollution de l’environnement : de l’eau, de la nature, de l’air
 Développement d’insectes : vecteurs de maladies (Choléra, Fièvre
typhoïde, …)
 600 Mm3 d’eaux usées domestiques rejetées sans épuration (moins de 10%
traités)
 3.3 Millions d’Équivalent Habitant rejetés sans épuration par les industries
 Pollution des nappes par les pesticides et les éléments toxiques
Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
7

 Problèmes causés par l’absence d’assainissement


 Les eaux de pluie:
 Fortes précipitations + Sol imperméable  Augmentation des volumes des
eaux ruisselées  débordement et inondations
 Les débordements en cas de réseau unitaire sont très chargés en polluants des
eaux usées
 23 Millions ha touchés par l’érosion
Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
8

 Donc cela demande un bon dimensionnement de leur réseau soit en


cas de réhabilitation soit en cas d’extension. Une bonne évaluation des
capacités de transite d’un réseau nécessite la disposition des modèles
adéquats de simulation des réseaux et la maîtrise des formules de
calcul convenable à la zone du projet.

 La protection de l’environnement et des bien ainsi que


la prévention des maladies passe par un
approvisionnement en eau potable, une amélioration de
l’assainissement et le respect des conditions d’hygiène.
Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
9

Service AEP

Services de Base

Service Ramassage
des
Assainissement ordures
Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
10

Objectifs de l'assainissement

 sanitaire: protéger les populations des maladies hydriques en évacuant


vite et bien les eaux usées

 protection des biens et personnes contre les inondations: évacuer les


eaux pluviales (surtout zones urbanisées)

 protection du milieu naturel: par les stations d'épuration, …

 Système d'assainissement = système collecte + système de traitement


Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
11

 Définition: L’assainissement des


agglomérations a pour objet d’assurer
l’évacuation de l’ensemble des eaux pluviales et
usées ainsi que leur rejet dans les exutoires
naturels sous des modes compatibles avec les
exigences de la santé publique et de l’environnement.
Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
12

Natures des eaux nuisibles:

Les eaux d’assainissement sont de trois types:

 Eaux de ruissellement,
 Eaux usées d’origine domestiques,
 Eaux industrielles.

 Ces eaux peuvent être séparées ou mélangées.


Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
13

 Eaux de ruissellement:
Les eaux de ruissellement comprennent essentiellement les eaux de pluie.

La pollution des eaux de ruissellement est variable dans le temps, plus forte
au début des précipitations qu’{ la fin par suite de nettoyage des aires
balayées par l’eau.

 Eaux usées d’origine domestiques:

Les eaux usées d’origine domestique comprennent:

- les eaux ménagères (eaux de cuisine, de lessive, de douches,…),


- Les eaux vannes (en provenance des toilettes, matières fécales et urines).

 Eaux industrielles:
Les eaux industrielles sont celles en provenance de divers usines de
fabrication ou de transformation.
Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
14

Eaux de ruissellement

Eaux de pluie qui ruissellent sur les surfaces imperméabilisées


Composition variable selon les activités de la région étudiée

Réseau unitaire Réseau séparatif

Variabilité de la qualité Effluent brut de qualité


et du volume des eaux relativement régulière et
qui arrivent à la station
d’épuration. de débit relativement bien
déterminé.
Ouvrages de déviation
nécessaires
Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
15

Rejets domestiques

Eaux grises (Ménagères)


Eaux noires (Vannes)
(lave-linge, lave-vaisselle,
(eaux de toilettes)
douche/bain, etc…)

Composition extrêmement variable, et dépend de :

 la composition originaire de l’eau potable,

 les diverses utilisations (produits d’entretien, lessives, solvants, peintures,


colle, etc.)

 les utilisateurs eux-mêmes : niveau socio-économique, état de santé...


15
Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
16

Eaux usées industrielles


Tous les rejets autres que domestiques
(Rejets d'activités artisanales, industrielles ou commerciales)

Diversité : il y a autant d’eaux usées industrielles que d’industries.

Eaux usées industrielles

Rejets riches en éléments toxiques


Rejets essentiellement organiques
(tanneries, industries de traitement
(agro-industries et papeteries)
de surface, industrie textile …)

16
Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
17

Eaux usées industrielles

Rejet direct Prétraitement avant


dans le réseau rejet dans le réseau

Forte modification de la composition des eaux usées.

17
18

18
Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
19

 Schéma d’un équipement d’assainissement liquide:


 En amont d’une agglomération on situe toutes les installations nécessaires
à l’AEP, et en aval on trouve l’eau polluée par l’homme et ses activités.

Entre ces deux pôles on trouve l’équipement public en réseau


d’assainissement qui comprend:
- Les organes de regroupement des eaux résiduaires (Equipements
sanitaires des habitations).
- Les canalisations souterraines ou canaux à ciel ouvert pour assurer le
transport des ces résiduaires.
- Les appareils de relevage des eaux résiduaires si cela est nécessaire
(pompes, …)
- Le rejet des effluents épurés dans le milieux naturel
Chapitre I: Position du problème
d’assainissement liquide
20
 Schéma d’un équipement d’assainissement liquide:
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
21

 Réseaux d’assainissement.

 Type de systèmes d’assainissement,

 Avantages et inconvénients.

 Autres types d’assainissement


Chapitre II: Systèmes d’assainissement
22

 Types de systèmes d’assainissement, leurs avantages et


inconvénients:

Les systèmes d’assainissement les plus rencontrés sont:


 Le système séparatif;
 Le système unitaire;
 Le système pseudo-séparatif;
 Le système individuel.
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
23

 Système unitaire :
Ce système est souvent employé, il assure à la fois la collecte et
le transport des eaux usées et des eaux pluviales

Il s’impose lorsqu’il n’y a pas de possibilité de concevoir


économiquement un réseau des eaux pluviales de
surface, c’est-à-dire:

• Si l’exutoire est éloigné des points de collecte;


• Lorsque les pentes du terrain sont faibles, ce qui
impose de grosses sections aux réseaux d’égouts séparatifs.

Il est reconnu que le système unitaire est intéressant par sa


simplicité, puisqu'il suffit d’une canalisation unique dans
chaque voie publique et d’un seul branchement pour
chaque habitation.
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
24 Système unitaire :

Domaine public Domaine privé

Gouttières

Avaloirs de la voirie

Réseau
unitaire Avaloirs sur cours ou
parking
(U)

Eaux usées
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
25

 Système séparatif :
 Deux réseaux d’évacuation : un réseau d’eaux usées et un
réseau d’eaux pluviales.

 La collecte séparative des eaux usées domestiques nécessite


des ouvrages de section réduite en raison du volume limités
des effluents. C’est un système économique si
l’évacuation des eaux pluviales ne nécessite pas un autre
réseau complet c’est-à-dire qu’elle puisse être réalisée en
faisant un large appel au ruissellement dans les caniveaux.

 Le recours à un assainissement séparatif peut être


avantageux si la réalisation peut être effectuée
progressivement.
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
26 Système séparatif :
Système séparatif :
Domaine privé
Domaine public

Gouttières

Avaloirs de la voirie

Réseau
Avaloirs sur cours ou
des EP parking

EU Eaux usées
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
27

 Système pseudo-séparatif :
Les eaux météoriques y sont divisées en deux parties :
 Les eaux provenant des voiries, cours et jardins s’écoulent par des ouvrages conçus à cet
effet : caniveaux , fossés, etc….;
 Les eaux des toitures déversent dans le réseau d’assainissement à l’aide des mêmes
branchements que ceux des eaux domestiques.

Ce système est intéressant lorsque les surfaces imperméabilisées collectives


(voiries, parking, etc …) représentent une surface importante avec de fortes
pentes.

Il constitue alors une alternative au réseau séparatif,


en réduisant le nombre de branchements par habitation à un.
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
28 Système pseudo-séparatif :
Système pseudo-séparatif :

Domaine public Domaine privé

Gouttières
Avaloirs de la voirie

Avaloirs sur cours ou


EU parking

Réseau
des EP
Eaux usées
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
29

 Système individuel ou autonome:


 L’assainissement autonome ou individuel concerne les constructions
individuelles non raccordées au réseau public d’assainissement.

 L’assainissement individuel est le système utilisé dans les zones urbaines


à faible densité dans lesquelles les eaux usées d’une habitation sont
éliminées au niveau même de cette habitation (fosse sceptique) ou à
l’extérieur dans un terrain limitrophe (déversement).

 Un dispositif doit être mis en place afin que les eaux usées domestiques
soient:
 Collectées
 Prétraitées
 Épurées
 Infiltrées ou rejetées dans un milieu naturel après l’épuration.
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
30

 Système individuel ou autonome:


L’assainissement autonome coûte 5 fois moins cher que le coût moyen
de raccordement au réseau public d’assainissement collectif.

L’assainissement autonome est obligatoire lorsque:


 Absence de réseau collectif
 Impossibilité de raccordement de réseau collectif
 Le coût de raccordement trop élevé.
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
31

 Critères de choix des systèmes d’assainissement :


Pour choisir un système d’assainissement { adopter pour une
agglomération, il faut tenir compte de:

 Considérations techniques et locales (topographie, précipitations,


voiries, répartition des habitants).
 Projections urbanistiques de l’agglomération (POS, …)
 Considérations d’ordre économique (Dépenses de la collectivité)
 Considérations du conseil de la commune, …
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
32

 Avantages et inconvénients
Avantages des systèmes d’assainissement:
Système
Inconvénients
d’assainissement

-Permet d’évacuer rapidement les eaux


pluviales et les eaux les plus polluées.
-Risques d’erreurs de branchement
-Assure à la STEP un fonctionnement régulier
Séparatif -Investissement important pour la mise
-Concevable pour une population dispersée, et
en place de deux réseaux
dans le cas où les EP pourraient être évacuées
par voie superficielle.
-Simple
-Un seul réseau -Dilution des eaux de la STEP en
Unitaire -Pas de risques d’erreur de branchement période pluvieuses (débit très variable)
-Recommandé si la population est dense et si -Ouvrages importants
la topographie est assez marquée

-Eaux usées et eaux de ruissellement des


- Investissement important pour la mise
Pseudo-séparatif habitations combinées
en place de 2 réseaux
-Pas de risques d’erreurs de branchement

-Possibilité d’assainissement de zones de faible


- Risque de pollution des eaux
Individuel densité
souterraines.
-Investissement réduit
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
33

 Schéma des réseaux d’assainissement:


Un réseau d’assainissement est conçu comme un réseau ramifié.
On peut classé les divers ossatures entre un nombre de schémas types:

 Le schéma perpendiculaire:
On l’appelle également schéma à écoulement direct. Il convient par exemple aux
réseaux des eaux de pluie en système séparatif.
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
34

 Schéma d’équipement par déplacement latéral:

 Il est également appelé schéma à collecteur latéral. Ses eaux sont


recueillies dans un collecteur parallèle au cours d’eau. Il permet de reporter
l’effluent { l’aval de l’agglomération. Son désavantage principal est qu’il
nécessite souvent des relèvements.
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
35

 Schéma d’équipement à collecteur transversal ou oblique:

 Le ou les collecteurs orientés par rapport à la pente topographique et à la direction de


l’écoulement de la rivière comporte des égouts ramifiés; ces derniers reportent par
gravité le débouché du réseau plus loin à l’aval que dans le schéma précédent
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
36

 Schéma par zones étagées ou schéma par interception:

 Le schéma est une transposition du schéma par déplacement latéral, mais


avec multiplication des collecteurs longitudinaux; il permet de décharger le
collecteur bas des apports en provenance du haut de l’agglomération.
Chapitre II: Systèmes d’assainissement
37

 Schémas sectionnels: Ils sont divisés en deux groupes


 G1 : Schéma sectionnel à centre collecteur unique:
 Le réseau converge sur un centre. A partir de ce centre
l’effluent est refoulé dans un émissaire de transport.
 G2 : Schéma d’équipement radial (ou à secteurs multiples)
 Le système comporte plusieurs schémas en éventail.
 Les schémas sectionnels conviennent spécialement aux
régions uniformément plates.
 Le système séparatif s’applique bien dans de tels schémas {
cause de la multiplicité des rejets.
Chapitre III: Données nécessaire pour
l’établissement d’un projet d’assainissement liquide
38

 Données naturelles du site

Données Topographiques
L’évacuation est d’autant plus aisée que le terrain présente des pentes plus importantes car
elle se fait par gravité.
La connaissance de la topographie du terrain nous renseigne sur le tracé du réseau car les
pentes importantes assurent l’évacuation plus rapide et plus aisée des eaux.
La pente minimum est celle qui permettrait l’entraînement des sables et des déchets
(caractère gravitaire).

Données géologiques
L’étude géotechnique de la structure du terrain est nécessaire car cela permet de voir les
fondations sur lesquelles seront établis les différents ouvrages assurant l’évacuation des
eaux (Canalisations, bassins de retenue, stations d’épuration, stations de pompage,)
Chapitre III: Données nécessaire pour
l’établissement d’un projet d’assainissement liquide
39

La pluviométrie:
Ce paramètre est indispensable pour la conception du réseau unitaire comme séparatif. On
calcule donc les collecteurs de telle sorte que la capacité d’évacuation corresponde au
débit d’orage d’une fréquence probable donnée (1, 2, 5 ou 10 ans)

Nappes souterraines
La connaissance de l’existence des nappes phréatiques est indispensable. Car l’effluent
rejeté par l’égout atteint un milieu naturel récepteur, donc il faut savoir comment se
présente les réservoirs d’eau souterrains au niveau de ce milieu récepteur.
Au niveau de la mer il faut prévoir un émissaire immergé qui rejette à une distance loin le
plus possible de la côte.

Les vents dominants


Les vents dominants sont ceux dont la direction est la plus fréquente. La connaissance du
régime des vents pour une agglomération permet de fixer l’implantation précise de la
station d’épuration et le champs d’épandage ou les lits de séchage des boues pour éviter les
odeurs nauséabondes dans l’agglomération.
Chapitre III: Données nécessaire pour
l’établissement d’un projet d’assainissement liquide
40

 Données relatives à la situation actuelle et future du centre:


Elles concernant :
 La population (densité et croissance).
 L’activité industrielle,
 L’occupation du sol (Espaces verts, voies, zones urbanisées, etc.).
 Les données relatives au développement futur de l’agglomération
subordonnées à l’urbanisme et à la planifications (schémas directeurs et plans
d’action régional pour une planification à long terme et plus d’occupations du
sol à court terme).
 L’existence d’un réseau ancien dans l’agglomération : il faut intégrer ses
canalisations déjà existantes dans l’établissement du projet.
 La connaissance des autres réseaux existants (AEP, électricité, téléphone, …)
pour prévoir les modalités d’exécution de terrassement pour notre réseau
d’assainissement.
Chapitre III: Données nécessaire pour
l’établissement d’un projet d’assainissement liquide
41

 Données propres au projet d’assainissement:


Vitesses minimales et maximales:
La vitesse des eaux usées et pluviales dans un réseau d’assainissement est limitée inférieurement pour
éviter les stagnations susceptibles de provoquer des dépôts, et supérieurement pour éviter
l’érosion des canalisations par les matières solides transportées par les eaux.

Il faut donc assurer une vitesse minimale d’autocurage qui doit être pour un réseau unitaire V>=
0,60m/s, V : correspond au 1/10 du débit de projet. La vitesse à pleine section doit être supérieure à
1m/s pour une section circulaire et supérieure à 0,9 m/s pour une section avoïde.

Pour un réseau séparatif d’eaux usées, les conditions d’autocurage à vérifier sont les suivantes:

- La vitesse correspondante au remplissage de 2/10 de la canalisation doit vérifier : V>= 0,30m/s

- A pleine section ou à demi-section, V>=0,70 m/s peut être abaissée à l’extrême rigueur à 0,50 m/s.

- Le remplissage de la conduite doit être assuré au 2/10 du diamètre pour le débit moyen, cette
condition est équivalente à vérifier que Qmoyen/QPS >= 0,12
Chapitre III: Données nécessaire pour
l’établissement d’un projet d’assainissement liquide
42

Pentes minimales et maximales:


- Les pentes minimales à adopter ne doivent pas descendre au dessous de 0,002m/ml à
0,005m/ml

- Tandis que la pente maximale est de 0,05m/ml

Diamètre minimal:
les diamètres minimaux sont de 200 mm en séparatif et 300 mm en unitaire. Mais pour
éviter les obstructions des canalisations on adopte des diamètres supérieurs à 300mm.
Chapitre III: Données nécessaire pour
l’établissement d’un projet d’assainissement liquide
43

Problèmes d’exploitation du réseau d’assainissement:

La principale nuisance qui risque de se manifester est celle des mauvaises odeurs se
dégageant au niveau des ouvrages ayant une communication des canalisations avec l’air
libre (Avaloirs, bouches d’égout, …). Il faut donc mettre en œuvre un curage fréquent et
régulier sur toute l’étendue du réseau:

 La possibilité du nettoyage des réseaux non visitables et de leurs ouvrages annexes pour
le matériel moderne.
 La ventilation des réseaux assurée par les bouches d’égout et par les branchements
particuliers.
 Le respect des réglementations concernant la sécurité.
 Les stations d’épuration peuvent engendrer des odeurs nauséabondes, donc
l’emplacement de ces stations nécessite une étude préalable d’impact sur
l’environnement.
Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
44

 Généralités.

 Eaux usées domestiques.

 Eaux usées industrielles.


Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
45

 Généralités:
Les calculs des débits d’eaux usées portent essentiellement sur l’estimation des
quantités et la qualité des rejets liquides provenant des habitations et lieux
d’activité.

Les rejets unitaires à considérer dépendent des facteurs socio-économiques que l’on
peut intégrer dans les catégories d’occupation des sols, en fonction de
l’importance de l’agglomération et de son activité dominante, sa spécificité.

Après les différents usages, les principes d’assainissement sont l’évacuation


rapide, sans stagnation des eaux pour éviter les formations et les rejets qui
pourraient provoquer la contamination du milieu récepteur, tout en tenant compte
des contraintes économiques d’équipement.

D ’une manière générale, les eaux usées sont d’origine:


 Domestique (y compris Equipements publics);
 Industrielle;
Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
46

 Eaux usées domestiques:


Les eaux usées domestiques contiennent, en général, les matières que
nous pouvons classer comme suit:
 Des matières solides;
 Des nutriments;
 Des métaux lourds;
 Des organismes pathogènes.

- Matières solides:

C’est l’ensemble des matières en suspension et des sels dissous


généralement exprimés en masse après évaporation de l’eau. Ces matières
sont divisés en deux parties:

 Les matières en suspension qui flottent à la surface ou sont en suspension dans la


masse d’un liquide et que l’on peut enlever par filtration;
 Les matières dissoutes et colloïdales contenues dans l’eau et obtenues par
différence entre les matières solides et les matières en suspension.
Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
47

- Nutriments:
Ce sont les éléments essentiels à la croissance des plantes. Leur déversement dans un
cours favorise la croissance des plantes aquatiques indésirables.
Les deux nutriments les plus importants sont l’azote (N) et le phosphore (P). Les eaux
usées en contiennent de façon significative.

- Métaux lourds:
Les métaux lourds (Plomb Pb, Cadmium Cd, Chrome Cr, etc) sont toxiques
lorsqu’ils sont présents en quantités appréciables. Ils peuvent nuire à la vie
aquatique dans les cours d’eau ou empêcher le fonctionnement normal des
traitements biologiques. Ils proviennent généralement des rejets industriels.

- Organismes pathogènes:
Les organismes pathogènes proviennent d’êtres humains infectés. Ils peuvent
causer des maladies telles que la diarrhée, le choléra, etc… Ils sont présents en
grand nombre dans les eaux usées.
Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
48

 Eaux usées industrielles:

Les eaux industrielles proviennent :


 Des eaux de refroidissement des machines et autres;
 De lavages des produits;
 Résultant de certains processus.

Ces eaux doivent théoriquement être traitées, ou détoxiquées avant


leur rejet dans le réseau:
 Pour un recyclage interne
 Pour minimiser la consommation des eaux potable…
 Pour protéger l’environnement de toutes agressions
 Pour l’image de marque de la société
Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
49

 Calcul des débits des eaux usées:


La production moyenne des eaux usées dépend de la consommation d’eau potable, du
taux de retour { l’égout (Tres) ainsi que du taux de branchement au réseau d’égout
(Trac). Elle est calculée comme suit:

Avec Qm,AEP = Consommation moyenne d’eau potable.


Le calcul des besoins de consommation d’eau potable se fait sur la base de la
formule suivante:
Qm,AEP = qpb x Ppb + qAdm x Ptot + qInd x Ptot + ….

 qpb : dotation en eau de la population branchée,


 Ppb : population branchée au réseau d’eau potable,
 qAdm : dotation des administrations;
 Ptot : population total de la ville,
 qInd : dotation des industries.
 Ppb = TB x Ptot avec TB taux de branchement au réseau d’eau potable
Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
50

 Débit de pointe journalière:

Le calcul du débit de pointe lors du jour de production maximale


Qmax,j est fait en se basant sur la pointe journalière relative à la
consommation en eau potable. Le débit maximal journalier se calcule
de la manière suivante:
Qmax,j = Cpj x Qm,EU

 Qm,EU : La production moyenne des eaux usées.


 Cpj : Le coefficient de la pointe journalière qui est le rapport du volume
moyen d’eau potable des trois journées successives les plus chargées de
l’année sur le volume moyen annuel.

Cpj = Vm,AEP,3j / Vma


Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
51

 Débit de pointe horaire:


Le débit de pointe horaire tient compte de la variation de la production en eaux usées
lors d’une journée. L e débit maximal horaire de temps sec se calcule de la manière
suivante:

Le coefficient de pointe horaire, Cph, se définit comme rapport du débit maximum


dans l’heure la plus chargée Qmax,EU sur le débit moyen journalier Qm,EU d’eaux
usées EU.

Le coefficient de pointe horaire est déterminé par la formule ci-dessous, en cas d’absence
de statistiques:
Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
52

Le débit maximal en temps sec exprimé en l/s se calcule de la manière suivante:


en (l/s)

 Expression générale du débit de pointe horaire:


L’expression générale de ce débit de pointe en tenant compte de la
répartition spatiale des usagers de l’eau est: en (l/s)

 Cpj : Coefficient de pointe journalière;


 Cph : Coefficient de pointe horaire;
 Si : Superficie (ha) du sous bassin correspondant à la zone homogène i;
 di : Densité brute en hab/ha de la zone homogène i;
 Trac : Taux de raccordement { l’égout;
 Tres : Taux de branchement { l’égout;
 dNG : Dotation en eau (l/j/hab).
Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
53

 Calcul des débits des eaux industrielles:


Les eaux industrielles sont celles en provenance des diverses usines de
fabrication ou de transformation

- Qualité des eaux industrielles:


Les eaux industrielles sont extrêmement variées selon le genre de l’industrie
dont elles proviennent. Elles contiennent les substances les plus diverses,
pouvant être acides ou alcalines, corrosives ou entartrantes à
température élevée, souvent odorantes et colorées.
Ces eaux peuvent nécessiter un prétraitement en usine car il faut éviter
d’accueillir dans le réseau général, des eaux dont le traitement se
révélerait difficilement compatible avec celui des effluents urbains
Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
54

- Quantité à évacuer:
Les quantités d’eaux évacuées par les industries dépendent de plusieurs
facteurs;
 Nature de l’industrie;
 Procédure de fabrication utilisée;
 Taux de recyclage effectivement réalisé.

Il ne peut être indiqué que des fourchettes de quantités évacuées, une étude
étant à entreprendre dans chaque cas particulier.

Une étude de consommation d’eau a permis de dégager trois types de zones :


 Zones d’entrepôts ou de haute technicité : 10 à 12 m3/j/ha lot;
 Zones d’emplois, petites industries et ateliers : 20 à 25 m3/j/ha lot;
 Zones d’industries moyennes : 50 à 150 m3/j/ha lot;
55

En ce qui concerne le rapport du débit de pointe horaire au débit moyen


horaire calculé sur le nombre d’heures de travail, celui-ci, se situe généralement
entre les valeurs 2 et 3.

Les débits générés par les industries sont calculés en se basant sur le ratio de
consommation d’eau de l’industrie en m3/ha.lot/j.
Sachant la surface lotie, le débit maximal de rejet est obtenu par la formule:
QPEI = QmEI x Cp ,

avec Cp est le coefficient de pointe égal à 2,4, ce qui correspond à un rejet


s’étalant sur 10 heures de fonctionnement de l’industrie par jour
Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
56 Exemple d’application N°1

La population d’une ville, d’après le recensement de l’année 1994 est de 140212 habitant.
Sachant que :
 Le taux d’accroissement de la population entre 1994 – 2000 et entre 2000 – 2004 :
- 1994-2000 : 2,75%
- 2000-2005 : 2,53%
 Le taux de restitution { l’égout Tres : 80%

On demande de calculer pour les horizons 2005, 2010, 2015, 2020 et 2025 :
1. Les besoins en eau moyens en m3/j
2. Les débits moyens d’eaux usées en temps sec et les débits maxi en temps sec en
m3/j

Les hypothèses retenues pour ces calculs sont récapitulées sur le tableau suivant:
Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
57

DÉSIGNATION 2005 2010 2015 2020 2025


POPULATION

TAUX D’ACCROISSEMENT (%) 2,53% 2,25% 1,93% 1,60% 1,60%

TAUX DE BRANCHT° AU RÉSEAU AEP (%): TB 90% 92% 94% 96% 98%

DOTATION EN EAU POTABLE(l/j/hab.)

POPULATION BRANCHEE 70 75 80 80 80

ADMINISTRATIVE 10 12 15 15 15

INDUSTRIELLE 10 10 10 10 10

RESEAU EAUX USEES

Taux raccordement { l’égout (Trac) (domestique) 75% 80% 85% 90% 95%

Taux raccordement { l’égout (Trac) (Admin +


100% 100% 100% 100% 100%
Indust)

Rapport EU parasites par rapport au Qmj(%) 20% 20% 20% 20% 20%

Coef de pointe Journalière: Cpj 1,30 1,30 1,30 1,30 1,30

Coef de pointe horaire mesuré : Cph 1,8 1,8 1,8 1,8 1,8
58
Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
59 Exercice d’application 2:
Calcul des débits d’eaux usées en tenant compte de la répartition spatiale des usagers:
Déterminer le débit de dimensionnement d’EU de chaque tronçon du collecteur B (voir tableau ci-dessous) en
tenant compte de la répartition spatiale des usagers.
Les hypothèses de calcul sont les suivantes:
- Taux de branchement: 80%
-La dotation en eau domestique: 65 l/j/hab - Tres dom : 0.80
- La dotation en eau du souk : 7000 l/j/ha - Tres Ind : 0.80
- Eaux parasites par rapport au débit moyen: 30%
- Pointe horaire: 2.00 ; - Pointe Journalière: 1,30
Les caractéristiques des bassins sont données dans le tableau ci-dessous:
Nom du Tronçon du N° Type Taux Densité
Surface (Ha)
collecteur collecteur BV Habibat rempl(%) (hab/ha)
IO 3,85 23% 250
0–1 B1
RF 1,96 8% 40
IO 5,9 23% 250
1–2 B2
B RF 6,75 8% 40
RF 7,54 8% 40
2–3 B3
RN 11,04

3-5 B4 Souk 3,46


Chapitre IV : Evaluation des débits des eaux usées
60
Chapitre V : Détermination des débits des eaux
pluviales
61

 Introduction.

 Paramètres utilisés.

 Méthode rationnelle.

 Formule générale du modèle Caquot

Vous aimerez peut-être aussi