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UNIVERSITE DE YAOUNDE II
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE II
INSTITUT DES RELATIONS INTERNATIONAL RELATIONS
INTERNATIONALES DU CAMEROUN INSTITUTE OF CAMEROON
Tel: 22 31 03 05 Tel: 22 31 03 05
SOMMAIRE
DEDICACES ........................................................................................................................................ ii
REMERCIEMENTS ........................................................................................................................... iii
RESUME …………………………………………………………………………………………….iv
ABSTRACT .......................................................................................................................................... v
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................... 1
Première partie : la politique de logement sociaux en Afrique Subsaharienne : genèse et
évolution............................................................................................................................ 24
CHAPITRE I : HISTORIQUE DE L’INTERVENTION ETATIQUE DANS LE LOGEMENT
SOCIAL EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE ................................................................ 26
SECTION I : CONSTRUCTION D’UNE LOGIQUE D’ACTION EVOLUTIVE. ......................... 26
SECTION II : POLITIQUE DE LOGEMENT SOCIAUX AU CAMEROUN, MECANISMES ET
PRINCIPES AUX EFFETS QUERELLES : ENTRE DISCRIMINATION ET
INEGALITES ................................................................................................................... 31
CHAPITRE II : DECENTRALISATION DE LA POLITIQUE DU LOGEMENT SOCIAL EN
AFRIQUE SUBSAHARIENNE : UNE SOLUTION A LA CRISE DU LOGEMENT ?
........................................................................................................................................... 52
SECTION I : ELARGISSEMENT DE LA CATEGORIE DES ACTEURS EN CHARGE DE LA
POLITIQUE DES LOGEMENTS SOCIAUX ................................................................ 52
SECTION II : L’APPORT ESCOMPTE DES POLITIQUES DE LOGEMENTS SOCIAUX A
L’AUNE DE LA DECENTRALISATION ...................................................................... 59
Deuxième partie : La portée de la politique des logements sociaux à l’ère de la décentralisation au
Cameroun ......................................................................................................................... 70
CHAPITRE III : EVALUATION DES IMPACTS DE LA DECENTRALISATION APPLIQUEE
A LA POLITIQUE DES LOGEMENTS SOCIAUX AU CAMEROUN ........................ 72
SECTION I: ENVIRONNEMENT REGLEMENTAIRE DE LA POLITIQUE DU LOGEMENT
SOCIAL SOUS LA DECENTRALISATION .................................................................. 72
SECTION II : UNE POLTIQUE AUX RESULTATS MITIGES .................................................... 84
CHAPITRE IV : ENONCE DES LIMITES DE LA POLITIQUE DE LOGEMENT DE L’ERE
DE LA DECENTRALISATION ...................................................................................... 94
SECTION I : LES LIMITES DES REFORMES DE LA DECENTRALISATION EN CE QUI
CONCERNE LE LOGEMENT SOCIAL ........................................................................ 94
SECTION II : QUELQUES PISTES EN MATIERE DE BONNES PRATIQUES POUR LA
RESOLUTION DE LA CRISE DE LOGEMENT .......................................................... 99
CONCLUSION GENERALE................................................................................................. 109
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................... 114
ANNEXES ........................................................................................................................................ 122
i
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation :
cas du Cameroun.
DEDICACES
ii
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation :
cas du Cameroun.
REMERCIEMENTS
iii
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation :
cas du Cameroun.
RESUME
iv
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation :
cas du Cameroun.
ABSTRACT
Through a retrospective of more than half century of social housing policy in Cameroon,
the study aims to contribute to the evaluation of public policies, using a research method based
on a review of the literature and interviews with resource persons and/or stakeholders. It will
first focus on the genesis and evolution of state intervention in the social housing sector in
Cameroon and then on the influence of decentralization on housing policy in order to address
the social housing crisis. The situation of social housing in Cameroon shows that although it
is evolving, the policy remains a form of tacit systemic continuity in a logic of 'change without
change'. Decentralization has had only a residual impact on the social housing crisis in
Cameroon.
v
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation :
cas du Cameroun.
LISTE DES SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS
vi
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
INTRODUCTION GENERALE
1
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
La construction de l’objet est une étape importante dans l’élaboration d’un travail
scientifique. Elle part de l’idée selon laquelle en science, « rien n’est donné, tout
est construit ». Ainsi, elle permet au chercheur de rompre avec les « prénotions »
et les « fausses évidences » de la vie quotidienne ce qui facilite le chercheur dans
l’élaboration de sa recherche de rompre avec le sens commun. Des lors, la
construction de l’objet d’étude passe par la présentation des points ci-après :
A. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
D’après une étude de la Banque Mondiale en collaboration avec les experts internationaux
et nationaux des pays d’Afrique Subsaharienne, l'Afrique est le continent le moins urbanisé de la
planète, abritant 11,3% de la population urbaine mondiale, tandis que la région subsaharienne est
la moins urbanisée du continent. Pour autant, les villes de la région connaissent une expansion
rapide. Selon les prévisions des Nations Unies, l’Afrique dépassera l’Asie comme région à
l’urbanisation la plus rapide au monde en 2025 (ONU 2014). Dans les vingt (20) prochaines
années, la population totale du continent dépassera la population cumulée de l'Europe et des
Amériques. D'ici 2050, le Nigéria à lui seul contribuera à la croissance de la population mondiale
totale à hauteur de près de 10%. Bien que la nature et la vitesse de l’urbanisation varient d’un pays
à l’autre, l’Afrique est en phase de transition urbaine massive, plus d’un quart de ses villes
affichant la croissance la plus rapide au monde. Peu à peu les villes d’Afrique Subsahariennes sont
devenues de grands pôles de croissance économique attractifs occasionnant ainsi l’exode rural
grâce aux opportunités économiques qu’elles offrent pour améliorer les conditions de vies des
populations. Cette urbanisation rapide qui doit être le levier d'une croissance économique inclusive
des villes des pays d’Afrique Subsaharienne bute sur la problématique de l’accès à un parc de
logements diversifiés, de qualité et abordables pour les ménages. Le Cameroun, dont l’économie
représente plus de 40 % du PIB de la CEMAC, est la plus diversifiée de la région enregistre
également un fort taux d’urbanisation, qui se traduit par l’importance du fait urbain. Ce taux est
passé entre 1976 et 2015 de 28% à 54%1, soit un quasiment le double qui traduit l’ampleur du
bouleversement intervenu en l’espace de 40 ans, l’inversion urbain/rural s’étant produite dès 2007.
1
Rapport SNADDT
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
Selon les projections démographiques, le taux aura atteint 57,4% en 2025 et 66% en 2035. En 30
ans, de 2005 à 2035, la population urbaine aura presque doublé en augmentant de 187%. À cet
horizon, 2 camerounais sur 3 vivront en milieu urbain augmentant ainsi la demande croissante en
termes de logements. Le droit à l’habitat est un droit fondamental et le secteur du logement
représente 21% du PIB. La situation du logement social au Cameroun est alarmante et
préoccupante malgré les efforts peu perceptibles consentis par les pouvoirs publics. Le déficit en
logement se creuse au jour le jour face à la démographie urbaine galopante. En effet l’achat ou la
construction d’un logement est la plus importante des dépenses des ménages durant toute leur vie
car une maison est généralement le bien le plus important dans le ménage et un investissement qui
peut prendre de la valeur au fil du temps, peut servir de garantie pour un emprunt et constituer un
élément important du transfert intergénérationnel de la richesse par héritage. L’emplacement d’un
logement à proximité d’écoles, de lieux de travail et d’accès à des moyens de transport influe
directement sur la qualité de la vie urbaine et les perspectives de mobilité sociale (Banque
Mondiale2013). Le niveau comparativement bas de la croissance du revenu par habitant limite les
ressources dont les ménages disposent pour consommer le logement ou y investir. Enfin, le parc
immobilier, ainsi que les investissements et les emplois dans les secteurs connexes de la
construction et des finances, constituent une composante majeure de la richesse économique
nationale. La conférence de Vancouver e 1976 (Habitat I) symbolise la prise de conscience
internationale des enjeux liés à l’habitat urbain et replace ceux-ci dans la perspective globale du
développement urbain économique, social et environnemental. Avant cette date, le problème
n’était pas totalement absent de l’agenda des organisations internationales, comme le témoigne
l’Alliance pour le progrès dans les années 19602 et différents projets de la Banque Mondiale à
partir de 1976, et plus particulièrement à partir du début des années 1980 , avec l’affirmation du
consensus de Washington et la mise en place des politiques d’ajustement structurel que la Banque
mondiale, puis progressivement l’ensemble des organisation internationales intervenant sur
l’habitat, vont influencer sensiblement les programmes mis en place dans les pays en
développement. Il s’agira en matière d’action sociale, de modifier à la fois le cadre institutionnel,
les modalités d’intervention des acteurs et le contenu même des politiques publiques, en
s’articulant autour de trois mots d’ordre qui forgent la doctrine de la bonne gouvernance :
Privatisation, décentralisation, et participation (Quentin,2009)3. Conformément aux dogmes
2
L'Alliance pour le progrès est créée en 1961 par le président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy pour
renforcer la coopération entre l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud.
3
Aurélie Quentin, Politiques de l'habitat, gouvernance urbaine et justice sociale : le cas de l'Équateur, Paris,
Thèse de Doctorat , EHESS, 2009.
3
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
néolibéraux, cette approche repose sur le principe central de délégation au secteur privé des
services sociaux de l’Etat, mais l’agrémente de différents impératifs qui visent à le rendre plus
consensuel tout en renforçant son efficacité. La bonne gouvernance se caractérise par un passage
à un néolibéralisme inclusif qui promeut la participation de la société civile et des habitants à la
mise en œuvre des politiques sociales et le ciblage des populations défavorisées.
Ainsi le constat général en ce qui concerne tous les pays d’Afrique Subsaharienne, du
Sénégal, au Burkina Faso, à la Cote d’ivoire en passant par le Cameroun est que l’urbanisation
couplée à la croissance économique par habitant ne s’accompagne pas des investissements dans le
logement, de croissance industrielle et ou de transformation structurelle comme observée dans les
autres régions ou autres pays de même niveau de revenus. À titre d’exemple, l’Afrique
subsaharienne a atteint 40% d’urbanisation en 2013, avec un PIB par habitant de 1018 dollars US
; la région d’Asie de l’Est et Pacifique a atteint le même niveau d’urbanisation en 1994 avec 3617
dollars US par habitant, la région du Moyen‐Orient et d’Afrique du Nord en 1968 avec 1806 dollars
US par habitant, et la région d’Amérique latine et des Caraïbes en 1950 avec 1860 dollars US par
habitant.
Toutefois, le Cameroun pour capitaliser cette croissance urbaine couplée aux dérivées
économiques importantes qui en découlent a adopté en 2009 un document de stratégie pour la
croissance et de l'emploi (DSCE) qui a été évalué en 2020 et remplacé par la Stratégie Nationale
de Développement 2020-2030 (SND30) dans la perspective de l’accomplissement des objectifs de
la Vision 2035 qui ambitionne de faire du Cameroun « un pays émergent, démocratique et uni dans
sa diversité ». L'atteinte de cet objectif passe par l'intégration de chaque secteur de l'économie dans
une approche programme. C'est dans ce contexte que le Cameroun a élaboré différentes stratégies
sectorielles qui se traduisent dans la majorité sous forme de plan sectoriel à l'instar de la stratégie
sectorielle de la santé, de l'éducation, mais également, la stratégie des infrastructures de
développement urbain et de l'habitat. Le défi de la Stratégie Nationale de Développement 2020-
2030 est de créer un espace économique national inclusif et intégré plus structurellement. Cette
nouvelle stratégie intègre la nécessité d’une plus grande cohésion sociale, afin que les fruits de la
croissance bénéficient à tous les camerounais comme le résultat d’un effort collectif, dans un élan
de solidarité nationale. Il ne s’agit pas seulement de maîtriser le développement des villes (taux
d'urbanisation de 57,3% en 2020) pour en faire des centres de production et de consommation
nécessaires à l'essor du secteur industriel, mais également de promouvoir l'émergence des
agglomérations périphériques, le développement des villes moyennes ou secondaires capables de
structurer les activités économiques dans l'espace urbain et de concourir au développement des
4
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
Pour la mise en route de la SND30, des considérations clés ont été définis, il s’agit : (i) de
porter la part des ressources transférées aux Collectivités Territoriales Décentralisées à au moins
15% des recettes de l’Etat; (ii) de porter à au moins 60% la part de la commande publique en biens
et services produits localement ; (iii) d’achever tous les projets en cours et finaliser toutes les
modalités de mise en service complet des infrastructures issues des grands projets de1ère
génération ; (iv) de privilégier dans la réalisation des grands projets, les approches en Project
Finance et Partenariat Public-Privé ; (v) de finaliser la réforme foncière ; (vi) promouvoir
l’émergence et le soutien des champions nationaux ; (vi) de donner priorité à la maintenance des
équipements et infrastructures existants4.
Avant toute chose, il est important de définir les concepts clés qui vont meubler notre
recherche car certaines notions employées dans ce travail étant très proches les unes les autres pour
être utilisées sans explications préalables.
Habitat
- L’habitat est un espace de vie qui comprend, notamment des habitations, des équipements
collectifs (marchés, centres de santé, écoles, services publics, bâtiments publics…), des
infrastructures (voiries, fontaines publiques, jardins publics, aires de loisirs, espaces de
4
Source : SND30
5
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
Politique publique :
- Une politique publique est un concept de science politique qui désigne les « interventions
d’une autorité investie de puissance publique et de légitimité gouvernementale sur un
domaine spécifique de la société ou du territoire »5 ;
5
Jean-Claude Thoening, Dictionnaire des politiques publiques, Paris, Presses de Sciences Po, 2014.
6
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
Délimiter l’objet de notre étude revient à préciser le champ d'investigation ainsi que sa
temporalité, ces deux éléments autrement indispensables à sa « contextualisation ». Après cette
assertion, nous nous proposons d’étudier l’apport de la décentralisation dans la politique de
logements sociaux au Cameroun. En effet, le logement qui de par sa tri-dimension sociale,
économique et environnementale touche la qualité de la vie des populations est de ce fait un
problème public qui appelle à une politique publique. De ce fait, évaluer l’apport du changement
de paradigme d’intervention de l’action publique suite au mouvement de décentralisation revêt un
intérêt significatif. La présente étude est munie d'une double délimitation spatio-temporelle afin
de lui rendre toute la pertinence scientifique qui lui est requise. Il s’agira de présenter la dynamique
d’action étatique en faveur du développement des logements sociaux à travers les différentes
actions politiques, législatives et réglementaires et évaluer les résultats obtenus. Pour ce faire deux
temps retiendrons notre attention à savoir la période post indépendances qui cout de 1960
jusqu’au début des années 90, ensuite la période d’adoption de la décentralisation comme mode
de gouvernance qui va de 1996 à nos jours.
D. OBJECTIFS DE L'ETUDE
L'objectif principal du présent travail, est de contribuer à l’analyse des politiques publiques
de logement au Cameroun à l’ère de la décentralisation.
E. INTERETS DE L'ETUDE
Cette thématique revêt un double intérêt scientifique et pratique décliné comme suit :
6
Banque mondiale ;
7
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
Intérêt Scientifique :
La portée théorique de ce travail est qu’il s’inscrit dans la droite ligne des travaux des
politiques publiques et des travaux portant sur les politiques de la décentralisation au Cameroun.
Il permet ainsi de renouveler les réflexions qui avaient déjà été amorcées dans ce sens par la science
politique. Dans cette perspective, la réflexion autour de la politique de logement est un moyen
pour ce présent travail de : Contribuer dans le cadre de l’actualité au parachèvement de la politique
de décentralisation, Analyser l’évolution de l’action publique locale ; Contribuer à la recherche
des solutions à la crise de logement social dont le niveau décentralisé est contributaire de la théorie
d’évaluation des politiques publiques.
Intérêt Pratique
L’intérêt pratique d’une recherche est souvent le moment au cours duquel la recherche est
sensée dire en quoi elle peut s’avérer utile et nécessaire pour la communauté ou pour la société.
Dans cette logique, on peut relever que la présente recherche peut être utile à la société à plusieurs
titres : Permettre de jeter les bases de reconfiguration des textes et lois relatives à la
décentralisation ou servir d’outil d’aide à la décision en faveur du logement social ; Permettre de
repenser l’action gouvernementale et celles des partenaires techniques et financier vers les
préoccupations de développement du logement social ; Servir d’outil de sensibilisation aux
décideurs locaux et organisations de la société civile locales sur les leviers de développement des
logements sociaux.
F. REVUE DE LA LITTERATURE
La littérature sur les changements structurels intervenus dans les pays subsahariens sous
l’influence des discours sur la « bonne gouvernance » comme solution aux problèmes de sous-
développement est abondante cependant, très peu d’auteurs ont abordé la question sur le
l’évaluation du niveau d’appropriation des principes y associés principalement la décentralisation
administrative par les politiques publiques notamment celle du logement. Les multiples
recherchent s’orientent sur les questions, d’internalisation du droit au logement pour tous, des
enjeux liés à l’habitat urbain et de la crise du logement en Afrique subsaharienne. « De ce que
nous nous proposons avant tout d’étudier la réalité, il ne s’ensuit pas que nous renoncions à
l’améliorer : nous estimerions que nos recherches ne méritent pas une heure de peine si elles ne
devaient avoir qu’un intérêt spéculatif. Si nous séparons avec soin les problèmes théoriques des
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
problèmes pratiques, ce n’est pas pour négliger ces derniers : c’est, au contraire, pour nous mettre
en état de mieux les résoudre. » (Emile Durkheim,1893)7
D’après Alain Martin OTSOMOTSI MBIDA8 le droit au logement est un droit fondamental
qui est également reconnu comme un droit social et économique. Du point de vue pratique, le
logement est l'un des principaux pivots de l'organisation économique et sociale des nations. Sur le
plan économique «le secteur du logement constitue aussi bien l'un des moyens de l'amélioration
des conditions d'existence des populations que l'un des facteurs de dynamisation de l'économie
nationale: il renforce le comportement de l'épargne des ménages, contribue à la formation brute du
capital fixe national, participe à la dynamisation du marché du travail et incite à la diversification
et à la consolidation des activités de construction et d'aménagement (foncier, matériaux de
construction, équipement ménages durables, etc.) ». Sur le plan social, « l'amélioration de la qualité
de l'environnement qui résulte d'une meilleure programmation des investissements dans le secteur
de l'habitat en général et du logement en particulier contribue largement au bien-être social par ses
effets sur la santé publique. Ce droit est souvent interprété comme un droit à un logement fourni
par l’État. Paradoxalement alors que, dans la plupart des pays d’Afrique Subsaharienne, l’action
publique développée en direction de la question du logement demeure extrêmement complexe,
voire opaque, pour le sens commun : « illisibles, incohérentes et inefficaces »9
Le logement a resurgi ces dernières années comme un thème central de l’actualité du fait
de la multiplication des sans-abris, de la logique spéculative, de la réduction de la construction…
Mais s’agit-il réellement d’une nouvelle donne de la question du logement, ou plutôt de
l’expression des problèmes économiques et sociaux ? « En définitive, le logement n’a
pratiquement jamais cessé d’être un problème social, économique, idéologique, politique, auquel
peu de solutions ont pu être apportées de façon satisfaisante et durable ».10 La conférence de
Vancouver en 1976 (Habitat I) symbolise la prise de conscience internationale des enjeux liés à
l’habitat urbain et replace ceux-ci dans la perspective globale du développement urbain,
économique, social et environnemental. Avant cette date, le problème n’était pas totalement absent
de l’agenda des organisations internationales, comme en témoignent l’Alliance pour le progrès
7
Emile Durkheim, Division sociale du travail, Paris, PUF, 1893.
8
Alain Martin OtsomotsI Mbida, Les déterminants sociodémographiques de la qualité du logement dans les
métropoles camerounaises : cas de douala et de Yaoundé, mémoire de master IFORD, 2010.
9
Jean Claude Driant, Politique du logement en France, Paris, La Découverte, 2009.
10
John Asher, Le logement en question. L'habitat dans les années quatre-vingt-dix : continuité et ruptures, Paris,
Flammarion, 1995.
9
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La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
dans les années 196011 et différents projets de la Banque mondiale à partir de 1970. Mais c’est à
partir de 1976, et plus particulièrement à partir du début des années 1980, avec l’affirmation du
consensus de Washington et la mise en place des politiques d’ajustement structurel que la Banque
mondiale, puis progressivement l’ensemble des organisations internationales intervenant sur
l’habitat, vont influencer sensiblement les programmes mis en place dans plusieurs pays y compris
d’Afrique subsahariens.
À partir de la décennie 1990, face aux conséquences sociales désastreuses des premiers
programmes d’ajustement structurel menés dans les années 1980 et reposant sur une série de
mesures à caractère exclusivement macro-économique, les bailleurs internationaux vont peu à peu
s’intéresser aux cadres institutionnels nationaux et locaux de mise en œuvre de l’agenda néolibéral,
à travers de grands programmes de réforme de l’État. En matière d’action sociale, cela consiste à
modifier à la fois le cadre institutionnel, les modalités d’intervention des acteurs et le contenu
même des politiques publiques, en s’articulant autour de trois mots d’ordre qui forgent la doctrine
de la bonne gouvernance : privatisation, décentralisation et participation12. Conformément au
dogme néolibéral, cette approche repose sur le principe central de délégation au secteur privé des
services sociaux pour réduire au maximum l’intervention de l’État, mais l’agrémente de différents
impératifs qui visent à le rendre plus consensuel tout en renforçant son efficacité. C’est ainsi que
la bonne gouvernance, qui caractérise ce passage à un néolibéralisme inclusif, promeut la
participation de la société civile et des habitants à la mise en œuvre des politiques sociales et le
ciblage des populations défavorisées.
Concernant l’action publique sur le logement, cela se traduit par un nouveau paradigme
d’intervention qui est progressivement imposé par la communauté internationale. D’abord appelé
stratégie d’habilitation (enabling strategy) par l’ONU-Habitat dans les années 1980, il est plus
concrètement repris par la BID au début des années 1990 qui promeut alors l’État facilitateur :
l’État ne doit plus intervenir dans la production de logement social comme il le faisait, en théorie,
dans le paradigme antérieur, qualifié de modèle de l’État constructeur. Il est désormais chargé de
faciliter la création d’une offre privée de logements pour les populations à bas revenus, mais
néanmoins solvables. Cela à travers la mise en place d’un cadre légal favorable à l’initiative privée
pour le développement d’un véritable marché du logement à prix abordable et, s’il le faut, au
11
Lancée en 1961 par J. F. Kennedy pour endiguer la progression du communisme en Amérique latine par le biais
de la coopération au développement, ce « Plan Marshall pour l’Amérique latine » de plusieurs milliards de dollars a
notamment conduit à la création des Peace Corps et de la Banque interaméricaine du développement (BID).
12
Quentin Aurélie, « Politique de l’habitat, gouvernance urbaine et justice sociale : le cas de l’Équateur », thèse de
doctorat, EHESS, 2009.
10
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
moyen d’incitations telles que l’octroi de subventions aux acheteurs des catégories les moins
aisées.
Mais pourquoi parler du droit du logement au niveau international ? Dans une société où les
relations entre les États ne se limitent plus à un rôle hégémonique mais où des « organisations
cherchent à imposer leurs décisions à toutes les nations du monde (ONU par exemple), ces
organisations cherchent à faire prendre aux États nationaux des engagements qu’ils doivent
respecter (même s’ils se font tirer l’oreille) »13 Nous pensons donc que c’est au niveau du droit
international que se situent différents arbitrages sur le sujet. « C’est sur ces terrains que se
déterminent non seulement les aménagements des droits existants, mais encore plus
fondamentalement, les frontières entre marché et démocratie, entre droits et dispositifs
14
discrétionnaires ou contractuels » De nombreux textes internationaux rendent légitime des
logiques politiques, des principes moraux en reprenant le droit au logement.
a) Niveau international
Pour le docteur Kenna Padraic, « le droit international des droits de l’homme souligne que
tous les États, indépendamment de leur niveau de développement économique, possèdent une
obligation minimum à garantir la satisfaction, ou tout au moins, les niveaux essentiels minimum
de chacun des droits internationaux adoptés. Selon le Comité des Nations unies sur les droits
économiques, sociaux et culturels, un État dans lequel un nombre significatif d’individus est privé
d’un refuge de base et d’un logement manque de prime abord à ses obligations ».
Mais que disent les textes juridiques internationaux ? La Déclaration universelle des droits
de l’homme adoptée en 1948 stipule en son article 25.1 : « Toute personne a droit à un niveau de
vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de la famille, notamment pour
), Bajoit, Le changement social. Approche sociologique des sociétés occidentales contemporaines, Paris,
13
14
Padraic Kenna, Le logement dans les outils du droit international, Faculté de Droit de Galway, Université
nationale d’Irlande, 2004.
11
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
l’alimentation, l’habillement, le logement les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux
nécessaires … »
Le Pacte international des droits économiques, sociaux et culturels (PISC) nous dit dans son
article 11 .1 : « Les États parties au présent Pacte reconnaissent le droit à toute personne à un
niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture, un vêtement et un
logement suffisants, ainsi qu’à une amélioration constante de ses conditions d’existence. Les États
parties prendront des mesures appropriées pour assurer la réalisation de ce droit et ils reconnaissent
à cet effet l’importance essentielle d’une coopération internationale librement consentie. Un des
termes importants de cet article est le terme de « reconnaître ».
En 1991, le Comité des Nations unies sur les droits économiques, sociaux et culturels a
rédigé l’Observation générale n° 4 relatives au droit à un logement suffisant, comme énoncé dans
l’article 11 § 1. Ce rapport poursuivait l’objectif de décliner « les éléments des politiques de
l’habitat que les États doivent mettre en œuvre pour fournir des conditions d’habitat acceptables à
[leurs] citoyens » . Nous retrouvons dans cette Observation générale, les éléments d’un logement
suffisant, au sens où cela est reconnu par la communauté internationale. Le document ne nous livre
que le « paragraphe 1 de l’article 11 du Pacte est la disposition la plus complète et peut-être la plus
importante en la matière ». Il nous donne également une définition du logement : « un lieu où l’on
peut vivre en sécurité, dans la paix et la dignité ». Ce logement doit être suffisant, c’est-à-dire
offrir « suffisamment d’intimité, d’espace, un éclairage et une aération convenable […] tout cela
pour un coût raisonnable ». Nous ne nous attarderons pas en détail sur les différents aspects du
droit au logement qui doivent être pris en compte ; cependant, nous relèverons :
Toutes ces dispositions appropriées doivent venir tant du secteur public que du secteur privé
afin que les États satisfassent le droit au logement. Le professeur Kenna précise par ailleurs que,
« prises dans leur totalité, ces déclinaisons forment le cœur des garanties qui, dans le cadre des lois
12
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
publiques internationales, protègent légalement tous les individus » Tout ceci montre la complexité
du droit au logement et le nombre de champs dont doivent tenir compte les États pour satisfaire ce
droit.
En ratifiant ces traités, les États s’engagent en effet à :
Un autre texte que nous pouvons relever est la Résolution de la Commission des droits de
l’homme 2001/28 relative au logement convenable, qui « engage tous les États à donner plein effet
aux droits relatifs au logement […] [et] à faire respecter l’ensemble des normes nationales
juridiquement contraignantes en vigueur dans le domaine du logement ».
Il existe d’autres instruments internationaux de l’ONU, dont nous ne citerons ici que
quelques exemples : le droit au logement dans la Convention internationale des droits de l’enfant
de 1989, dans la Convention relative au statut des réfugiés de 1951, dans la Convention
internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles
de 1990, la recommandation n° 115 de l’Organisation internationale du travail relative au logement
des travailleurs de 1961… Des résolutions, bien que non contraignantes, ont été également prises.
Leur objectif est de permettre la mise sur pied de normes internationales admises.
15
Sachar Rajindar, Le droit à un logement convenable, deuxième rapport intérimaire, Conseil économique et social
des Nations, Consulté en ligne, 21 juin 1994.
13
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
signaler l’article 8, qui affirme le « droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile
et de sa correspondance »16.
Attardons-nous sur l’article 31, qui traite du droit au logement en ces termes : « En vue
d’assurer l’exercice effectif du droit au logement, les Parties s’engagent à prendre des mesures
destinées :
Presque tous les pays membres du Conseil européen ont signé ou ratifié la Charte sociale
européenne révisée. Certains pays « ratificateurs » n’ont toutefois pas accepté l’article 31 ou
certaines dispositions de cet article.
b) Niveau régional
Sur le continent africain, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (1981) ne
reconnaît pas explicitement le droit au logement, mais plusieurs autres droits reconnus, comme le
droit à la santé (article 16) et le droit des peuples à un environnement satisfaisant et global, propice
à leur développement (article 24), peuvent être interprétés comme protégeant le droit au logement.
La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples prévoit également que les Etats africains
16
Convention du 4 novembre 1950. Sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, signé à Paris
le 20 mars 1952, approuvé par la loi du 13 mai 1955), Bruxelles, La Charte, 1994.
François Van Damme, Les droits protégés par la Charte sociale, contenu et portée, in Jean-François Akamdji-
Kombe et Stéphane Leclercq, La Charte sociale européenne, Bruxelles, Bruylant, 2001 ;
14
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La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
doivent réaliser le droit au logement qu’ils ont reconnu au niveau international, y compris en
acceptant le Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (article 60 de
la Charte africaine). Tous les Etats qui ont accepté la Charte africaine et le Pacte international ont
donc l’obligation de prendre des mesures pour réaliser le droit au logement de leur population. La
Charte africaine des droits de l’homme et des peuples a été ratifiée par les 53 Etats membres de
l’Union africaine.
La Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (1990) est plus explicite. Les Etats
qui l’ont accepté se sont engagés à prendre, compte tenu de leurs moyens, toutes les mesures
appropriées pour assister les parents ou les autres personnes responsables de l’enfant, et à prévoir
en cas de besoin des programmes d’assistance matérielle et de soutien, notamment en ce qui
concerne le logement (article 20). Le respect de la Charte africaine des droits et du bien-être de
l’enfant est aujourd’hui obligatoire pour les quarante-et-un (41) Etats de l’Union africaine qui l’ont
ratifiée. Le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits
des femmes (2003) est lui aussi très explicite. Son article 16 prévoit que :« La femme a le même
droit que l’homme d’accéder à un logement et à des conditions d’habitation acceptables dans un
environnement sain. A cet effet, les Etats assurent aux femmes, quel que soit leur statut
matrimonial, l’accès à un logement adéquat. ». Le respect du Protocole à la Charte africaine des
droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes est aujourd’hui obligatoire pour les
vingt-et-un (21) Etats de l’Union africaine qui l’ont ratifié.
c) Niveau national
Pour marquer son attachement aux valeurs universelles des droits de l’homme, le Cameroun
dispose de bon nombre d’instruments qui promeuvent et protègent le droit de chacun à un logement
suffisant ou convenable. C’est ainsi que la Constitution du Cameroun dans son préambule protège
le droit à la propriété qui est un élément fondamental du droit au logement : « La propriété est le
droit d’user, de jouir et de disposer des biens garantis à chacun par la loi. Nul ne saurait en être
privé si ce n’est pour cause d’utilité publique et sous la condition d’une indemnisation dont les
modalités sont fixées par la loi ». Ici, le droit au logement est étroitement lié à la propriété dont
plusieurs textes (lois, décrets et arrêtés) vont assurer le respect. Dans le même sens, le Cameroun
a ratifié le 27 Juin 1984 le Pacte International sur les Droits Économiques Sociaux et Culturels
(PIDESC), dont l’article 11 en son alinéa 1 énonce « le droit de toute personne à un niveau de vie
suffisant pour elle-même et sa famille, y compris [...] un logement suffisant [...] ». La Convention
sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1965 , prévoit en son article 5
(e) (iii) que : « Conformément aux obligations fondamentales énoncées à l’article 2 de la présente
15
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
Convention, les États parties s’engagent à interdire et à éliminer la discrimination raciale sous
toutes ses formes et à garantir le droit de chacun à l’égalité devant la loi sans distinction de race,
de couleur ou d’origine nationale ou ethnique, notamment dans la jouissance des droits suivants :
Droit au logement ». La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à
l’égard des femmes (1979) a également été ratifiée par l’État du Cameroun.
Sur le plan interne, le Cameroun a pris des mesures pour intégrer dans son ordre juridique
national les éléments du droit au logement convenable.
Pour mieux comprendre les conditions d’accès des ménages modestes au logis, il revisiter
les travaux de recherche de Jourdam-Boutin M., 2018, « Les programmes de logement public à
Yaoundé : entre laboratoire libéral et manifestations urbaines du clientélisme dans un Cameroun
post-austérité »17, dont l’enjeu était d’étudier l’évolution des politiques publiques de logement
social et leurs conséquences spatiales, démontrent que, l’étude des politiques se revendiquant du
« logement social » en Afrique subsaharienne et au Cameroun en particulier c’est-à-dire de
politiques d’intervention publiques censées proposer des logements accessibles aux catégories
modestes (Flamand, 1989) s’adressent surtout à une population relativement aisée (Biehler et al.,
2015). D’où sa conclusion : ‘’Nous préférerons donc le terme de logement public à celui de
logement social’’.
17
Michel Jourdam-Boutin, « Les programmes de logement public à Yaoundé : entre laboratoire libéral et
manifestations urbaines du clientélisme dans un Cameroun post-austérité », 2018.
18
Alexandra Biehler & Armelle Choplin & Marie Morelle, Le logement social en Afrique : un modèle à
(ré)inventer ?
16
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
aux mesures d’austérité exigées par le Fonds Monétaire International (FMI) marquent un premier
temps de libéralisation de l’immobilier public au Cameroun. Depuis 2005, on assiste à une relance
des politiques de logement dans un contexte économiquement plus favorable (Chauvin, 2012). Ce
renouveau des programmes publics de logement s’opère toutefois selon de nouvelles modalités
impliquant une multiplicité d’acteurs.
Dans le champ immobilier, une place plus grande est accordée aux acteurs privés ; mais la
libéralisation se manifeste également au sein des programmes publics de construction de logement,
par le développement de partenariats public-privé (PPP). Une telle réorganisation des politiques
publiques de logement par la vente du patrimoine résidentiel public et vers une implication
croissante des acteurs privés dans la construction et la gestion se constate autant en Europe19, qu’en
Afrique du Sud et au Maghreb. Ces reconfigurations des politiques publiques d’habitat à travers
le monde s’expliqueraient par un tournant néolibéral des gouvernements: l’action publique aurait
désormais à charge de créer un cadre propice à l’extension de la concurrence (Harvey, 2014 : 2).
Cependant, les processus de néo libéralisation des politiques de logement sont encore peu étudiés
sur le continent africain.
Le cas de la ville de Yaoundé est typique, où les populations les plus diverses qui se
concentrent sur ce territoire reflètent une forme de synthèse économique et sociale de la société
camerounaise, et Yaoundé devient ainsi le lieu privilégié de l’expérimentation de nouvelles
politiques publiques, notamment de logement. Celles-ci nourrissent parfois les logiques de
clientélisme politique, « pilier principal de l’État néo-patrimonial » camerounais. Selon Jean-
François Médard, la notion de patrimonialisme recouvre un ensemble de pratiques relationnelles,
dont le clientélisme20 politique, où s’observe une confusion entre les biens publics et privés. La
néo-patrimonialisation apparaît lorsque les processus de bureaucratisation et de patrimonialisation
sont intimement liés, comme c’est le cas au Cameroun. La spécificité de cette ville se trouve donc
dans le rapport privilégié que l’État y expérimente avec le patrimoine urbain au gré de ses
reconfigurations.
Alors que les premiers programmes ont produit des quartiers équipés, destinés à la fois à
moderniser une ville en pleine croissance et à construire des formes de clientélisme entre le
gouvernement camerounais et les classes les plus aisées, on peut se demander si ces nouvelles
19
Claire Lévy-Vroelant, Christian Tutin, Le Logement social en Europe au début du XXIe siècle. La révision
générale, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2010.
20
Clientélisme : système d’échanges interpersonnels non marchands de biens et de services échappant à tout
encadrement juridique.
17
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
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du Cameroun.
G. PROBLEMATIQUE
Toute recherche qui se veut rigoureusement scientifique doit reposer sur un certain nombre de
questions de recherche qui sont des questionnements permettant au chercheur de soulever ce qui
est éventuellement pertinent à faire problème. La problématique dans ce sens renvoie alors à la
somme des questions que soulève le sujet en vue de faciliter sa compréhension. Dans le cas de
notre étude il s’agira de « questionner les effets et les impacts de la décentralisation appliquée à
la politique des logements sociaux au Cameroun ». C’est dans cette perspective que l’on peut
18
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
retenir les questions suivantes à savoir : une question principale d’une part et des questions
secondaires d’autre part.
Questions secondaires
H. HYPOTHESES
Selon Madeleine Grawitz, l’hypothèse est la « réponse claire à une question que l’on s’est
posée ». Dans un travail de recherche on a souvent l’habitude de circonscrire à la fois une
hypothèse principale et des hypothèses secondaires.
21
Gaston Bachelard, Cité par Pierre Bourdieu et al, Le métier de sociologue, op.cit.,
19
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
la raison et constatés méthodologiquement dans les faits. Nous allons donc tour à tour présenter
le cadre théorique d’une part (A) et le cadre méthodologique (B) que nous assignerons à ce
présent travail de recherche.
Selon Albert Einstein, c’est « la théorie qui nous dit ce que l’on doit penser »22. Nous
pouvons dire d’une théorie qu’elle est une manière de concevoir et de percevoir les faits et
d’organiser leur représentation. Elle sert à conceptualiser et à expliquer un ensemble
d’observations systématiquement relatif à des phénomènes et à des comportements complexes.
Il s’agit aussi, d’une construction de l’esprit élaborée suite à des observations systématiques de
la réalité. Comme nous l’avons souligné plus haut, une théorie sert à définir, décrire, comprendre,
expliquer, représenter, prédire un phénomène particulier. Ainsi, définie et caractérisée, dans le
cadre de cette recherche nous faisons le choix de mobiliser le neo-institutionalisme comme grille
théorique.
B- CADRE METHODOLOGIQUE
22
Cité par Dario Battistélla, Théories des relations internationales, op.cit., p. 1.
20
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du Cameroun.
« Dit-moi comment l’on te cherche et je dirai qui tu es »23. De son étymologie « methoda » et
« methodus » la méthode signifie le chemin, la route que le chercheur emprunte pour atteindre
un but. Ainsi, d’après Jeanne Marie Nicole 24 une méthode est une démarche consistant à suivre
avec application un chemin qui mène à un but fixé en respectant les étapes intermédiaires. De ce
fait, dans le cadre de notre réflexion, nous faisons le choix de façon certes arbitraire de retenir
l’approche socio-historique des politiques publiques comme cadre méthodologique.
Les approches socio-historiques dans l’étude des politiques publiques se sont surtout
développées depuis les années 1990. Elles permettent le renouvellement des questionnements
et du regard méthodologique sur des objets historiques. Pour Renaud Payre, la démarche
socio-historique repose sur une définition des sciences sociales où histoire et sociologie sont
« épistémologiquement indispensables ». Les travaux socio-historiques ont conduit à se
défaire du double Carcan n’envisageant le pouvoir municipal qu’avec l’Etat.
Alors que les méthodes constituent nous le savons déjà des stratégies de recherche
permettant au chercheur de mener à bien la recherche, les techniques elles, constituent des
opérations de terrain favorisant l’accès direct à l’information c’est-à-dire que si les méthodes sont
des stratégies de recherche, les techniques elles, renvoient à la phase opérationnelle permettant
23
Gaston Bachelard, Le nouvel esprit Scientifique, op.cit., p. 140.
24
Jean-Mare Nicole, Histoire des méthodes scientifiques : du théorème de Thalès à la fécondation in vitro, Paris,
Beal, 1994, p. 34.
21
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du Cameroun.
➢ La recherche documentaire
L’étude a fondé son analyse dans un premier temps à l’exploitation des documents de la SIC, de
la Direction de l’Habitat Social et de la Promotion Immobilière nous avons eu accès à une
documentation importante sur l’évolution du corpus législatif, les différents intervenants ainsi que
les formes d’interventions de l’Etat en ce qui concerne les logements sociaux (Compte rendu,
rapports de mission, consultations, archives administratives). Dans la deuxième phase il s’est agi
de l’analyse de la littérature scientifique existante, notamment des documents écrits, site web,
articles de presse et journaux mais aussi des bases de données existantes et des documents
audiovisuels. D’autres données sont issues des différentes recherches de données sociales
économiques produites dans le cadre de la quatrième enquête camerounaise auprès des ménages
: ECAM 4 qui est une opération nationale de collecte, de traitement et d’analyse de données
exécutée par l’Institut National de la Statistique. Elle est la quatrième du genre à être réalisée au
Cameroun après celles de 1996, 2001 et de 2007. Elle fait partie du processus d’actualisation du
profil de pauvreté, du suivi/évaluation de la Stratégie Nationale de la Croissance et l’Emploi et de
la progression vers l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
➢ Travaux de terrain
Les données issues des documents collectés sur le terrain concernent des entretiens semi
directifs tant avec les acteurs privés, institutionnels (personnes ressources locales responsables
dans le secteur de production des logements sociaux). Notre choix s’est porté d’une part sur ces
acteurs privés et institutionnels pour leur connaissance et leur compétence supposée ou reconnue
en matière de logements sociaux au Cameroun. Donc susceptibles de disposer d’informations
fiables et pertinentes sur les initiatives et politique de logements sociaux et leurs mutations liées à
l’application de la réforme de la décentralisation. Ces personnes ont ainsi été sélectionnées afin de
nous aider à mettre en lumière des aspects stratégiques auxquels nous n’aurions certainement pas
pensé a priori, mais également pour avoir des opinions et des points de vue connexes et
complémentaires sur la question. Dans le but de d’apporter au final un éclairage critique sur
l’efficacité des stratégies et des actions intégrées dans les politiques locales de développement
durable mises en place.
planches photographiques afin de mieux faire ressortir les résultats obtenus. En ce qui concerne le
traitement des informations livresques, nous avons établi des fiches de lecture par auteur et par
ouvrage. Enfin pour la rédaction, le traitement des données, l’application des graphiques et
tableaux, le logiciel Microsoft Office (Word et Excel) version 2007 a été utilisé.
J. PLAN DE L’ETUDE
Notre étude sera répartie en deux grandes parties : la première présentera la genèse et
l’évolution de la politique du logement social au Cameroun, cette partie comporte deux chapitres.
Dans un premier temps, on présentera la dynamique historique de l’intervention publique dans le
secteur du logement et en second nous nous attarderons sur les apports de la décentralisation de la
politique du logement social en vue de la résolution de la crise du logement social.
23
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
24
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La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
Pour définir une politique en droit public on utilise traditionnellement deux critères : l’un,
dit « fonctionnel » ou « matériel » décrivant l’ancrage institutionnel qui régis cette politique ;
l’autre, dit « organique », qui s’attache aux acteurs de politique publique concernée en vue de leur
mise à jour régulière par rapport au contexte évolutif du cadre réglementaire. Si la question du
logement social ne laisse pas indifférente, déchaînant ainsi périodiquement les passions et des
remous sociaux, c’est parce qu’elle renvoie au sort de la multitude et des populations défavorisées
en particulier faisant d’elle une problématique publique. La dynamique historique de
l’intervention étatique dans le domaine du logement fera de ce fait l’objet du (Chapitre I) et la
décentralisation de la politique du logement, une solution à la crise du logement en (chapitre II),.
25
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
INTRODUCTION
De 1970 à 1980 le Cameroun ambitionne de créer des villes modernes équipées des
services urbains (mobilité, habitat, énergie, santé et éducation). A ce titre, de vaste programme de
restructuration du tissu urbain sont engagées à travers des politiques de construction de logements
(A) et de production de lotissements équipés (B) par l’Etat.
A. L’Etat bâtisseur
De 1970 -1980, les premiers programmes de logements à travers des opérations largement
subventionnées sous l’égide de la Société Immobilière du Cameroun SIC crée pour les besoins de
26
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
la cause voient le jour. Elle doit proposer les projets de cités de logements sociaux, en encadrer la
réalisation, puis en assurer la gestion pour l’État. Ces opérations ont abouti à la construction des
cités d’habitat collectif et individuel qui progressivement ont pris leurs quartiers dans
l’environnement de la capitale politique. Ils sont conçus et mis en œuvre par les autorités
publiques, « les programmes et leur architecture doivent être exemplaires et répondre aux objectifs
sociaux et moraux qui leur sont assignés » (Flamand, 1989 : 128). Ils défendent cependant une
certaine vision de l’exemplarité, construite sur des modèles urbanistiques occidentaux qui sont
perçus comme des synonymes de modernité25. C’est Ainsi entre 1972 -1982, la Cité Verte de
Yaoundé (voir figure 1), soit 1505 HLM dédiés comme dit plus haut à la nouvelle élite
administrative (les fonctionnaires), est construite.
25
Michel Jourdam-Boutin, Urbanités africaines / Les programmes de logement public à Yaoundé : entre laboratoire libéral et
manifestations urbaines du clientélisme dans un Cameroun post-austérité, 2016.
27
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du Cameroun.
B. L’Etat lotisseur
Dès 1977 on dénote une forte activité vers la promotion du logement et du logement social
à travers la reconfiguration du dispositif institutionnel avec de nouveaux acteurs. Les statuts et les
prérogatives de la SIC sont revus, la MAETUR devient le lotisseur public, le financement public
est assuré par le biais du Crédit Foncier du Cameroun (CFC). Ce montage institutionnel permet
donc de mener une politique volontariste et planifiée de production massive de logements, où les
structures paraétatiques, toutes placées sous la tutelle de ministères gouvernementaux, assurent le
monopole de la production immobilière légale à l’État.
28
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La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
A. L’ETAT TOLERANT
B. L’ETAT FACILITATEUR
L’Etat privé des moyens pour sa politique de logement malgré sa volonté d’a poussée ne
pas désister complètement d’un pan de la vie sociale, a opté pour une mutation de son rôle dans le
29
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La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
26
Source MAETUR
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du Cameroun.
Sous le contexte d’un pouvoir diminué par la crise, les conditions de l’aide aux projets et
l’exigence de la présence de la société civile considérée comme des outils techniques devant
apporter des solutions aux problèmes identifiés, le pouvoir étatique exerce sa domination et
redéploye ses mécanismes de légitimation à travers son « pouvoir de coordonner »27. La
législation en matière de logement et du logement social en particulier au Cameroun est régis par
un cadre normatif qui doit promouvoir les Investissements dans le secteur (A). Ces différentes
technologies et stratégies de domination spécifiques qu’a mises en œuvre l’État au Cameroun sont
animées par des sectoriels et des organismes sous tutelles qu’accompagnent d’autres acteurs divers
(B).
A. CADRE NORAMATIF
27
Laurent Thévenot, « Autorités à l’épreuve de la critique. Jusqu’aux oppressions du “gouvernement par
l’objectif” », in Bruno Frère (dir.), Le tournant de la théorie critique, Paris, Descellée de Brouwer, 2015, p. 216-
235.
31
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du Cameroun.
l’homme (1948) à son article 25 et le Pacte International sur les Droits Economiques Sociaux et
culturels ratifié le 27 juin 1984. En sus de ces traités, le Cameroun s’inspire fondamentalement
des principes de la Charte africaine du logement social qui promeut la participation dans
l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de logement social, la décentralisation des
subventions et des mécanismes de financement du logement social le renforcement des capacités
de acteurs et collectivités territoriales décentralisées. Le logement social fait l’objet d’un
encadrement législatif et réglementaire de droit public, toutefois le droit privé est largement
représenté s’agissant des aspects pratiques de cette politique : droit des sociétés, relations locataire-
bailleur, accédant-prêteur, etc (1). L’intervention publique étant rendu très limité dans un contexte
où les ressources propres de l’Etat ne sont plus capables d’assurer sa politique ou « ces ressources
n’existent simplement plus, [et] ne sont plus disponibles dans les mêmes quantités »28, les
mécanismes de légitimation après s’être alimenté à partir des formes de contrôle des élites
politiques et économiques, se réalise en quelque sorte « en bas » par les critères d’attribution des
logements élitistes (2).
1. Cadre Juridique
Le cadre juridique en vigueur en ce qui concerne l’habitat a pour objectif séculaire de :
▪ Encourager l’essor d’un secteur immobilier professionnel ;
▪ Sécuriser les investissements dans le secteur de l’immobilier.
À ce titre les lois suivantes ont été adoptées :
▪ La loi n °97/003 du 10 janvier 1997 relative à la promotion immobilière et ses textes
d’application qui fixent les conditions d’exercice de l’activité immobilière au
Cameroun. Elle stipule entre autres que :
Article 1er :
(2) Sont soumises aux dispositions de la présente loi et de ses textes d’application les
personnes physiques ou morales dont l’activité est :
1. de conclure et exécuter des contrats de promotion immobilière ;
2. de prendre dans le cadre d’une organisation permanente, l’initiative des
réalisations immobilières, d’assurer la coordination des opérations,
d’intervenir dans l’étude des programmes immobiliers à réaliser et de mettre à
la disposition des usagers des logements construits par attribution ou par vente
à terme ou à l’état futur d’achèvement.
28
Achille Mbembe, « Du gouvernement privé indirect », Politique africaine, n° 73, 1999, p. 105.
32
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La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
Il s’agit ici de la boussole de tout ce qui entre dans la production de l’Habitat à usage commercial
y compris les logements sociaux.
▪ la loi n°2001/020 du 18 décembre 2001 portant organisation de la profession
d’agent immobilier et ses textes d’application qui encadre l’exercice de ladite
profession. Elle stipule entre autres que :
Article 2.- Sont, Agents Immobiliers les personnes physiques ou morales qui accomplissent des
opérations immobilières, et en font leur profession habituelle.
Article 3.- Constituent des opérations immobilières :
1. L’achat, la vente, la location ou la sous-location en nu ou en meublé d’immeubles
bâtis ou non bâtis ;
2. L’achat, la vente, la location ou la location-gérance de fonds de commerce ;
3. La souscription, l’achat, la vente d’actions ou de parts de sociétés immobilières
donnant vocation à une attribution de locaux en jouissance ou en propriété ;
4. L’achat ou la vente des parts sociales non négociables, lorsque l’actif social
comprend un immeuble ou un fonds de commerce ;
5. La gestion immobilière.
Cette loi encadre toutes les opérations de mise à dispositions des immeubles bâtis et non
bâtis aux entités physiques et morales.
▪ (2) Les dispositions du présent décret ne s’appliquent pas aux personnes qui, sans
être professionnelles, posent, pour le compte du promoteur de la copropriété, des
actes entrant dans les missions du syndic de copropriété et à celles qui, sans aucune
rémunération accomplissent des missions de syndic de copropriété.
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
▪ (3) Le syndic bénévole ne peut intervenir que dans le cadre d’une copropriété de
dix (10) lots au maximum ou lorsque la mise en copropriété résulte d’une indivision
légale.
Pour encadrer les transactions immobilières à risque, les principaux textes ci-après ont été
pris :
Toutefois, le domaine spécifique aux logements sociaux, est régi par des textes particuliers
en vue de spécifier les normes d’aménagement des voiries et des parcelles, ainsi que celles relatives
au financement, décliner les caractéristiques techniques minimales des logements, et de fixer les
modalités relatives aux prix de cession et de location desdits logements.
▪ Les ordonnances de 1974 fixant les régimes foncier et domanial, assorties de leurs
décrets d’application de 1976, 1977, 1979, 1987, 2005 et 2006, sur les modalités de
gestion de ces domaines, ainsi que sur les transactions immobilières privées ou sur
l’expropriation ;
▪ La Loi n°2013/004 du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement en
République du Cameroun, qui vient en complément du Décret n°2008/2304/PM du
29 juillet 2008, précisant les modalités d’application du régime fiscal particulier
des projets structurants du Code Général des Impôts, et qui prévoit de nombreuses
incitions en matière fiscale et douanière dans plusieurs domaines, dont celui de
l’habitat social.
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
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2. Critères d’attributions
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1. Acteurs institutionnels
La définition de la politique des logements sociaux commence dès les années 50 avec la
création en juillet 1952, de la Société Immobilière du Cameroun (SIC) bras séculier de la politique
gouvernementale en matière d’habitat au Cameroun avec un capital de 1 000 000 000 FCFA détenu
à 95% par l'État du Cameroun. Placée désormais sous la tutelle du MINHDU après les reformes et
ayant acquis de l’État un patrimoine important de biens immobiliers notamment des réserves
foncières. C’est une société d’économie mixte chargée de la construction et la gestion des
logements sociaux au Cameroun.
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significativement les financements destinés au logement. En somme, par cette attitude d’ouverture,
vers les autres acteurs et leur implication, il entend créer un cadre incitatif à l’investissement dans
le domaine de l’habitat et particulièrement le logement social.
Malgré la volonté manifestée, le pouvoir politique et étatique fait face à la crise des
ressources financières et à la vague des politiques d’ajustements structurels qui l’ont contraint à
réduire drastiquement son intervention dans le secteur urbain et plus précisément de l’habitat. D’où
l’émergence des acteurs privés qui participent activement à donner vie à la politique de l’Etat par la
promotion du secteur de l’habitat y compris du logement social sur le plan économique, financier,
technologique et technique. Ils sont à l’initiative de nombreux programmes de renforcement des
capacités qui ciblent aujourd’hui l’installation des jeunes aux métiers d’appui à la construction des
logements.
En outre on distingue aussi l’implication de plusieurs ONG dans le secteur de l’habitat
social avec certaines qui se démarquent par l’accompagnement des coopératives et mutuelles
d’habitat dans la production de logements sociaux à court terme.
Ces acteurs nationaux non étatiques sont essentiellement :
✓ Les opérateurs privés inclus les promoteurs immobiliers,
✓ Les banques, les institutions de microfinance,
✓ Les fabricants et les vendeurs de matériaux de construction
✓ Les constructeurs ;
✓ Les ordres professionnels : notaires, architectes, urbanistes, ingénieurs, géomètres ;
✓ Les institutions de l’économie sociale solidaire y compris les coopératives et les
mutuelles d’habitat etc.
L’action des opérateurs privés y compris les promoteurs immobiliers nationaux est
remarquable dans le domaine depuis la prise des mesures incitatives y relatives par l’Etat. À ce jour,
près de 5 000 unités de logements ont été produits sous la supervision du MINHDU garant de
l’accessibilité des ménages auxdits logements.
Il s’agit entre autres de :
✓ Authentic Developers Corporation (Yaoundé) ;
✓ Mutuelle pour la Propriété Foncière (MUPROF) à Yaoundé ;
✓ Société de promotion immobilière nationale (SOPRIN) à Yaoundé ;
✓ Société Civile Immobilière Oasis de Yaoundé ;
✓ Société d’Aménagement de Douala, (SAD) ;
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La forte concentration démographique en milieu urbain au cours des trente (30) dernières
années engendrées par une relative croissance, a amené le Gouvernement à se lancer dans la
production des logements importantes pour garantir le logement des ménages modestes dans
l’espace marchand (A) et dont l’attribution cause un problème d’équité qui ne profite pas aux plus
modestes malgré de vastes opérations largement subventionnées (B).
Depuis les indépendances l’Etat ainsi que de ses démembrements ont menés de vastes
opérations largement subventionnées dans le secteur du logement social. Le bilan de la production
logements par l’Etat n’est pas non négligeable (1). À côté de cette production étatique on trouve
d’autres Établissements parapublics et privés qui ont contribué d’une manière significative à
l’agrandissement du parc de logement (2).
1. Offre institutionnelle
29
www.agencecofin.com
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Source : MINDHU
Source : MINDHU
Les difficultés des pouvoirs publics à remplir la mission assignée en matière de logement
social, ont poussé leurs démembrements que sont les sociétés parapubliques à contribuer eux aussi
l’accroissement du PARC de logement. Leur participation jusqu’à aujourd’hui n’est pas le moindre
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compte tenu de l’insuffisance constatée de l’offre. De ce fait, Jouissant d’une bonne santé
financière, la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale produit depuis un moment des logements
sociaux. « Ces investissements ont pour but de « de sécuriser les actifs ». « Nous ne pouvons pas
garder tous les œufs dans un même panier. Nous essayons donc de diversifier. Dans les normes de
sécurité sociale, il est prévu d’investir dans l’immobilier ». La CNPS dispose ainsi de logements
sociaux à Yaoundé, Kumba, Foumban, Mamfe, Ngaoundéré, Yokadouma et Ekondo-Titi.
Investissements réalisés « uniquement ces 3 dernières années »30.
Source : internet
Pour ce qui est du secteur privé, s’occuper du logement de ses employés est
économiquement viable car cela permet de les rapprocher du lieu du travail et diminuer
logiquement le stress, les retards, le manque de disponibilité, l’absentéisme, pour améliorer la
productivité. Ces pratiques sont usuelles dans les sociétés agricoles installées très souvent en zones
rurales et les sociétés industrielles localisées dans les zones non urbanisées.
La contribution du secteur rural à la stabilité sociale du pays est capitale de par son fort
gisement en emplois et activités génératrices de revenus, son rôle clé dans la sécurité alimentaire
et l’amélioration du cadre de vie. Ces sociétés du fait de leur installation en zone rurales ont une
politique de logement de leurs employés pour améliorer la productivité car le facteur logement
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DG Alain Olivier Noël Mekulu Mvondo, A l’Assemblée nationale ce jeudi 17 juin 2021.
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Source : internet
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Source : internet
B. CONSTAT D’UNE POLITIQUE AUX EFFETS NON EQUITABLES
Pour la plupart des ménages, l’achat ou la construction d’un logement est la plus
importante des dépenses qu’ils auront à effectuer dans leur vie. L’analyse des réalisations obtenues
depuis l’implication de l’Etat dans la politique des logements sociaux, suscite des
incompréhensions par rapport aux objectifs poursuivis à savoir le logement des ménages à
ressources très réduites, dans le but d’assurer la nécessaire cohésion sociale. Le contraste part de
la répartition qui n’est pas représentative dans l’étendue du territoire (1) et les pratiques inégales
de nature discriminatoire des critères d’attribution (2).
La population de la plupart des villes africaines s'est accrue très rapidement au cours des
quarante dernières années, et les pouvoirs publics ont dû faire face, surtout dans la période suivant
l'indépendance, à un afflux massif de population. Au Cameroun, la reprise de la croissance
économique dès 2007 suite à l’allègement de la dette multilatérale menée par le FMI et la Banque
mondiale permet à l’État de réinvestir le secteur de la production urbaine, tout en reprenant la
formulation de programmes publics de logements. Toutefois la production de logement n'a pu
suivre la demande et l'afflux a été tel que l'habitat irrégulier est devenu dominant. Les réponses
apportées par les pouvoirs publics aux conséquences de la croissance de la population des villes
sont largement en deçà de la demande en logement. Démêler ce qui résulte d'une croissance
démographique rapide, des conséquences des politiques urbaines et des législations foncières ou
des répercussions de la crise économique paraît relever de la gageure. Avec la crise, et malgré les
efforts importants faits par les pouvoirs publics, le rythme de construction semble se ralentir dans
la plupart des capitales africaines francophones (le même constat a été fait dans l'Afrique
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anglophone (Stren, 1993))31. Bien que les dispositifs nécessaires à la réalisation des programmes
de logements publics aient évolué vers l’expérimentation des partenariats public-privé et le
changement de rationalité économique, la persistance de certains acteurs, mais aussi de certaines
pratiques, indique une redéfinition plutôt qu’un changement de modèle de politiques publiques.
Le niveau de définition de la politique reste centralisé, il en résulte des problèmes de planification,
de gestion foncière, de participation des acteurs importants et des gouvernements locaux. Cette
politique ne profite en grande partie qu’aux grands centres urbains au détriment des autres unités
administratives (tableau ci-après). Certaines villes continuent d’avoir d’énormes difficultés en
matière de logements. Cette situation entraine une forte tension entre les solutions d’hébergement
ou de logement proposées aux personnes, et la situation concrète et les attentes des ménages.
31
Philippe Antoine, La crise et l'accès au logement dans les villes africaines, Paris, CEPED, 2014.
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personnel de 10% du montant du logement sollicité et qui feront recours à un prêt bancaire auprès
du Crédit Foncier pour finaliser l’achat.
Les prix d’acquisitions pratiqués dédits logements pourtant dits sociaux sont curieusement
inaccessibles à ceux à qui ils étaient initialement destinés : ils sont devenus la propriété des classes
moyennes. Des informations glanées auprès de certains candidats éligibles aux logements
« sociaux » d’Olembe et de Mbanga Bakoko dont les coûts varient entre 18 et 20 millions FCFA,
laissent croire que les quotes-parts financières exigées aux futurs acquéreurs sont élevées pour les
ménages modestes.
Cameroun d’où l’expression « les logements dits sociaux » car pour obtenir un prêt de 19 000 000
FCFA à 25 000 000 FCFA, il faut avoir un revenu mensuel supérieur ou égal à 376 000 FCFA.
Lorsque l'on sait que le salaire mensuel moyen d'un cadre de la fonction publique est d'environ
150 000 Fcfa, même s’il épargne le tiers de ce revenu pendant une vingtaine d'années il ne pourra
avoir accès à un tel logement. Il est donc fort à parier que les logements ainsi mis en vente vont
majoritairement être acquis par des personnes nanties et certainement déjà propriétaires fonciers.
Au regard des communiqués annonçant l’identité et l’employeur des acheteurs de logements à
Olembé, un premier profil se distingue : celui de fonctionnaires ou bien d’employés du secteur
tertiaire (voir figure 10). En effet, on relève la récurrence d’employeurs avec le préfixe « Min »,
abréviation pour « ministère », preuve que beaucoup d’acheteurs travaillent dans la fonction
publique. On note également des employés de sociétés paraétatiques (Elecam, Enéo), des
membres du parti politique présidentiel (Comité central RDPC), et des investissements
potentiellement spéculatifs pour deux personnes ne résidant pas à Yaoundé (Port de Douala,
Eden service Bruxelles). Ainsi, il semble que ces programmes de logements publics soient encore
destinés à des populations recherchant un logement équivalent au statut symbolique que leur
confère leur activité professionnelle et devraient plutôt revêtir le slogan de « logements Aidés ».
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Conclusion partielle
Ce chapitre a permis de revisiter la dynamique historique de l’intervention Etatique dans
le secteur du logement social au Cameroun. La section I traite de la construction d’une logique
évolutive qui dans un premier temps décrit un Etat majestueux, bâtisseur par excellence des
logements sociaux et lotisseur pour fournir aux populations des parcelles viabilisées et sécurisée
Ensuite survint le temps de la crise de la capacité d’intervention obligeant l’Etat à repenser son
mode d’intervention dans le secteur du logement sans toutefois abandonner ce pan capital de la
vie sociale. La crise des capitaux a donc poussé l’intervention publique vers le « moins état » en
adoptant des mécanismes de tolérance et de facilitation. L’analyse de ces mécanismes et principes
à effets querellés qui gouvernent dorénavant la politique des logements sociaux constituera la
section II. En effet la centralisation de la politique à travers son animation institutionnelle et
fonctionnelle produit plus de discriminations et inégalités. Le bilan de la production des logements
sociaux au Cameroun n’est pas représentatif traduisant plutôt des réalisations à résultats mitigés
sources de déséquilibres territoriaux et d’exclusions sociales.
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Si la politique peut se résumer à qui obtient quoi, quand et comment (Lasswell 1936)32, le secteur
du logement devrait recevoir beaucoup plus d’attention parce qu’il est non seulement un bien de
première nécessité, très coûteux, un élément essentiel de l’aménagement du territoire et que le
marché ne peut en aucune manière répondre à l’ensemble des besoins et particulièrement ceux des
personnes modestes. La société doit s’organiser de manière à fournir des réponses globales et
adéquates aux attentes des populations, de ce fait la décentralisation est vendue comme étant la
solution idoine pour permettre à l’action publique d’être mieux efficace d’où l’argument « selon
lequel la décentralisation permet aux citoyens de se sentir plus proche de la prise décision soit
« unanimement reconnu »33. La décentralisation apparait donc comme une voie de renforcement
des pouvoirs et capacités politiques des citoyens, une plateforme de démocratisation durable, une
structure de mobilisation des énergies, initiatives et ressources, un instrument utile à la
réconciliation et au bien-être social. En ce qui concerne la crise des logements sociaux, l’une des
réponses est l’élargissement des acteurs qui induit la participation à la base des différents
partenaires dès la planification à l’attribution des logements sociaux (organismes, Etat,
collectivités locales) (Section I), dont l’apport escompté semble être porteur pour l’atteinte des
objectifs (Section II).
32
Harold D. Lasswell, Politics: Who gets What, When, how, Chicago, University of Chicago Press, 1936, p. 264.
33
Xavier Greffe, La décentralisation, Paris, La Découverte, 2005.
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Le Cameroun comme tout pays de la zone subsaharienne subit une urbanisation galopante,
spontanée et non planifiée liée à la forte croissance démographique. Bien qu’étant un puissant
levier de la croissance économique contribuant à 60 % du PIB34 National selon les pays. C’est un
désastre du point de vue de l’occupation du périmètre urbain avec pour corolaire le déséquilibre
de la fourniture des services urbains (mobilité, habitat, énergie, santé et éducation.), sous
l’impuissance des pouvoirs publics et des collectivités territoriales décentralisées. Cet échec de
planification, ainsi que l'émergence d'un mouvement citoyen très dynamique et la confirmation de
l'option faite sur le local pour impulser le développement renforce la nécessité de modifier
l’organisation institutionnelle. Il s‘agit en fait d‘amorcer un changement de paradigme
d’intervention après une longue période de culture politique hautement centraliste, car la conduite
des programmes publics n’étant plus exclusivement l’œuvre du pouvoir centralisé mais intègre
désormais d’autres parties prenantes à savoir :
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PIB : Produit Intérieur Brut, Source DSCE.
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citoyens répondent mieux aux intérêts des divers groupes de la société que celles prises
uniquement par des autorités situées au niveau central. La mise en place de collectivités
territoriales vise généralement à :
- renforcer la démocratie locale en donnant aux citoyens la capacité et la légitimité
pour participer aux décisions qui les concernent au niveau local mais aussi pour
peser sur les orientations nationales qui influent sur la gestion des territoires qu’ils
habitent ;
- favoriser la mise en place de services aux populations dans les domaines
économique, social, culturel... qui correspondent à leurs attentes ;
- favoriser l’expression des initiatives en mobilisant les énergies, les idées et les
moyens des acteurs publics et privés pour le développement du territoire de la
collectivité.
B. AUTONOMISATION DES ACTEURS
ressources (fixation du niveau des ressources et décision sur leur affectation). A ce titre il s’agit
de permettre la prise en main des politiques sociales dont le logement social ne saurait se soustraire
comme suit :
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périmètres de relations familiales, un ménage qui fait un choix résidentiel le fait dans un cadre
contraint par la nécessité de limiter ses déplacements quotidiens : s’il travaille à Annecy, il ne
cherchera pas à se loger à Douai, même s’il constate qu’il pourrait y payer beaucoup moins cher
un logement d’apparence identique ».
Développement local
- Développement à la base
- Mobilisation des acteurs à la base - Existence d'un projet collectif
- Mobilisation des ressources locales
- Fourniture des services sociaux de base - Responsabilisation de la population
- Participation de la population
Décentralisation
- Transfert de compétences
- Autonomie dans la gestion des affaires locales
- Existence d'autorités locales élues
- Participation politiques et fonctionnement des organes locaux - Partage équilibré des
pouvoirs et des ressources
- Démocratie locale
pré-formatés » de coopération, ainsi que dans certains cas, des situations, parfois sur une grande
échelle, de crises territoriales ou d’après crise, ont amené nombres d’acteurs de coopération, issus
des pays bailleurs de fonds, à rechercher des approches plus adaptées à la complexité des enjeux.
Ces nouveaux enjeux, leur dimension souvent planétaire même si elle se joue au niveau local, la
multiplicité des acteurs en cause, appellent d’autres réponses que les approches normées fondées
sur les logiques de causalité linéaires et les modèles opératoires qui en découlent. Dans cette
nouvelle dynamique dite de développement, consacre la nécessité d’une participation directe des
entités territoriales décentralisées et des populations à l’action internationale. L’Union
Européenne, fait appel, pour la première fois en 1989, à l’expression de « coopération décentralisée
pour le développement », dans la convention de Lomé IV signée avec les pays d’Afrique, des
Caraïbes et du Pacifique (ACP). La coopération décentralisée correspond mieux à une nouvelle
vision de la gouvernance qui refonde les relations internationales. C’est une forme de coopération
plus horizontale, que la coopération gouvernementale et la coopération multilatérale, soumises à
des critiques sévères de la part d'acteurs de la société civile. Elle a permis notamment aux
collectivités locales et régionales d'Europe et des pays en voie de développement de collaborer
dans le but commun d’améliorer la vie de leurs citoyens. Sans être uniquement un outil d’aide à
l’amélioration de l’action publique, c’est un cadre de rencontre partenarial facilitant les
interactions des différents acteurs faisant du monde un village planétaire. Elle permet pour l’intérêt
local d’aménager des cadres de d’apprentissage et de vulgarisation des bonnes pratiques et
d’appropriation des méthodes de mise en œuvre des politiques publiques à vocation sociales.
D'ailleurs, la difficulté associée à la communication des savoir-faire est si importante qu'elle passe
souvent par des mouvements de personnel compte tenu que ce sont les individus qui servent de
support au transfert technologique.
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Les collectivités locales constituent un des acteurs majeurs des politiques sociales
aujourd’hui, leur poids ayant été renforcé au fil des étapes de la décentralisation. L’habitat social
demeure à titre principal une compétence de l’État qui a la responsabilité de définir les grands
équilibres sociaux et territoriaux, d'assurer l'effectivité du droit au logement pour tous et de soutenir
l’essor du secteur du bâtiment. A ce titre, une responsabilité accrue des collectivités locales au niveau
décisionnel et opérationnel dans le secteur du logement social permettrait d’assurer une politique
redistributive plus représentative dans toute l’étendue du territoire (Paragraphe I) et une redéfinition
des procédures simplifiées d’attribution des logements (Paragraphe II).
Il est certes connu que les grandes agglomérations urbaines sont, les moteurs de la
compétitivité et de l’innovation, donc de la croissance économique : la concentration
métropolitaine est vertueuse. Mais les inégalités sociales entre les capitales régionales, les
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périphéries des métropoles ou dans des villes satellites sont aujourd’hui beaucoup plus fortes.
L’accès à un logement de qualité, bien entretenu et abordable est important dans toutes les localités
du territoire pour annihiler des potentiels conflits et revendications. Une diversité d’offres de
logement permettrait aux ménages présents de s’y fixer à cause de l’amélioration de leur cadre de
vie et à d’autres d’y être attirés pour les conditions économique et environnementales favorables.
Le centralisme de l’État a globalement coûté cher à la productivité nationale de logements sociaux
en rendant les collectivités territoriales passives qui attendent les décisions de « Yaoundé ». Les
projets partent « du haut vers le bas » sans aucune intervention du bas à une phase et ne tiennent
pas compte des réalités sociales des villes. Les effets y relatifs sont palpables au regard des
logements sociaux construits dans les villes qui sont insuffisants en nombre et non accessibles pour
toutes les catégories sociales. L’idée d’équité (fairness), élaborée et défendue par Rawls 35, prend
un sens concret lorsque l’on envisage des actions volontaristes de correction des inégalités qui
donnent un avantage aux démunis. Rawls insiste sur le fait que ceux qui sont moins bien lotis dans
la société méritent une attention particulière, notamment en raison du risque que fait courir leur
enfermement dans un statut inférieur à l’existence même d’une société politique. Les travaux
d’Amartya Sen, font sortir du strict cadre de la seule redistribution dans lequel évolue, pour
l’essentiel, la pensée de Rawls avec la notion de « capacité » (capability). Pour Sen, « la justice ne
consiste pas seulement à donner à tous l’accès à des biens privés (comme des produits
alimentaires), mais aussi à augmenter les aptitudes autonomes de chacun et à lui permettre de
devenir un acteur de sa propre vie, ce qu’on appelle empowerment »36. Les Collectivités
Territoriales Décentralisée ont donc désormais été capacités d’une certaine autonomie
organisationnelle et fonctionnelle pour impulser la construction des logements sociaux dans leurs
localités à travers divers instruments et facilitations pour lutter contre l’inégalité des térritoires. Il
s’agira d’assurer :
35
John Rawls, Théorie de la justice, Paris, Seuil, 1971.
36
Amartya Sen, L’idée de justice, Paris, Flammarion, 2010.
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Dans le cadre de la Coopération Décentralisée, les CTD sont désormais munies des
attributions leurs permettant de rechercher les partenariats vers les axes sus cités pour contribuer
à la politique publique de logements sociaux dans son sens « explicite » à savoir :
collectivités locales. Les projets de logements sociaux rencontrent des difficultés d’intégration
dans certaines régions du fait qu’ils ne tiennent pas compte des besoins réels de la population et
sont parfois inadaptés à leurs environnements. C’est la résultante du centralisme de la politique
étatique qui téléporte les projets dans les villes en ignorant les spécificités. L’histoire des villes
montre que les bâtisseurs ont toujours su faire évoluer leur habitat en tirant le meilleur parti des
ressources disponibles localement en réponse à leurs besoins et en regard des contraintes
économiques, sociales et climatiques locales. Selon JULIUS MWELU37 « partout dans le monde, les
sociétés ont développé des cultures constructives spécifiques résultant en des architectures «
contextuelles » correspondant à des modes de construction et d’habiter singuliers. Celles-ci ne sont
pourtant pas statiques. Elles ont été amenées à évoluer en fonction de nouvelles possibilités offertes
avec l’évolution des sociétés et notamment lors d’échanges avec d’autres contrées en matière de
savoir-faire ou de matériaux de construction. Ces cultures constructives locales ont souvent été
liées à la nécessité reconnue par les sociétés traditionnelles : l’équilibre entre l'homme et la nature
qui l’entoure. Cette quête ancienne correspond à ce que l’on qualifie aujourd’hui de «
développement durable », plus qu’une nécessité ». Durant toute la dernière décennie, la culture
émergente de la durabilité a stimulé une pratique de conception de plus en plus sensible à ce qui
nous entoure, clarifiant le principe, fortement soutenu par l'anthropologie, selon laquelle la
reconnaissance de l'identité des lieux est la base de toute action sur le territoire. L'identification
des caractéristiques et des valeurs de l'identité est donc un outil essentiel pour comprendre la
complexité des lieux physiques, historiques et culturels. Leur analyse minutieuse et une relecture
sous clés contemporaines doivent diriger le projet de logement social en chaque lieu où il
s'implante indépendamment de l'aspect cosmopolite de l'espace urbain. Ceci reportera à l'actualité
les caractères qui ont marqué les lieux, et qui, au fil du temps, nous ont donné leur identité.
L'affirmation de la notion d'identité est aujourd'hui, l'un des principes d'importance fondamentale,
dans l'orientation des politiques innovatrices de développement urbain portées sur la qualité de vie
et sur la valorisation du patrimoine matériel et immatériel. L'identité est aussi dépositaire des
valeurs culturelles sous clé de la durabilité économique et environnementale. La décentralisation
doit permettre de capter les savoirs faires des villes à divers niveaux de la vie d’un projet : prise
de décision sur la localisation, répartition des activités et mode de gestion du terroir et des milieux
urbains, compositions architecturales, matériaux et organisation de la construction. La
construction des logements sociaux répond également à certains objectifs socio-culturels précis en
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Julius Mwelu, « Valoriser les cultures constructives locales pour une meilleure efficacité des programmes
d’habitat ».
62
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Exception faite de la France où l’État central exerce directement ses prérogatives par
l’intermédiaire des Préfets (réservation directe de 30% des logements), l’État ou la Région délègue
en général ses compétences aux communes qui assurent avec des degrés de liberté différenciés,
l’exercice et la mise en œuvre des dispositions nationales, principalement pour assurer l’accès au
parc social des groupes cibles (sans-abri, personnes à faibles ressources, groupes spécifiques). La
commune est en général chargée d’appliquer les textes réglementaires Mais elle dispose également
de la possibilité de choisir les moyens les plus appropriés, notamment en Allemagne, quant aux
modalités d’exercice de ces droits de réservation.
2. Au niveau local
Elles peuvent être de deux natures :
✓ En référence à des directives cadres établies au niveau national
Dans ce cas, l’État se borne à définir les grandes priorités quant aux catégories de
population qu’il considère être dans le « besoin » et pour lesquelles des solutions doivent être
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mises en œuvre au niveau local. Dans ce cadre, les communes, pour leur propre patrimoine public
ou en partenariat avec les organismes d’habitat social indépendants, se doivent de définir leur
propre politique locale d’attribution et de la publier, afin de fixer clairement les priorités et les
solutions envisagées pour les groupes cibles prioritaires identifiés par l’État (listes d’attente
prioritaires, réservation, attribution directe, délégation de pouvoir, partenariat, etc...). Ce système
permet d’adapter les priorités nationales à la diversité des besoins locaux et la nature du patrimoine
et obligent les communes à définir une politique locale d’attribution (lisibilité). Il convient de noter
que ces contraintes s’appliquent non pas directement à l’organisme mais à la collectivité locale
(délégation de pouvoir) qui est chargée de les répercuter sur les organismes. La notion de
partenariat au niveau local est donc essentielle dans ce système. Ici intervient d’une part la
réservation communale (minimum de 50% en Angleterre, 25% au Danemark) mais surtout le
conventionnement local (gestion de liste d’attente commune Municipalités/ Housing Associations
en Irlande et en Angleterre, majoration de réservation pouvant aller jusqu'à 100% en Angleterre,
conventions spéciales communes/sociétés de logement au Danemark).
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
œuvre, l’attribution des logements sociaux s’opère au moyen de conventions locales établies entre
la Commune et les Corporatie. Ce système laisse une grande liberté au niveau communal et
explique la grande diversité des systèmes d’attribution existant au niveau local et le développement
progressif de systèmes ‘’innovants’’, tel que le modèle de Delft (attribution par petites annonces
personnalisées).
Le logement mobilise des politiques publiques nationales et locales. Le rôle de l’État, justifié
en tant que garant de la solidarité nationale et du fait de l’importance du logement comme vecteur
d’activités économiques, d’emplois, de recettes fiscales et de développement durable, doit évoluer
avec la décentralisation. A ce titre, pour des besoins d’efficacité de la politique de logement, la
décentralisation rendra plus accessibles les critères d’attributions. Le processus d’attribution doit
répondre à des principes de déontologie qui garantissent les droits des demandeurs. De manière
générale, la réglementation doit être transparente et en évolution constante par adaptation régulière
des procédures et des pratiques. L'attribution des logements locatifs sociaux participe
impérativement à la mise en œuvre du droit au logement reconnu comme universel, afin de
satisfaire les besoins des personnes de ressources modestes et des personnes défavorisées.
L'attribution des logements locatifs sociaux doit notamment prendre en compte la diversité de la
demande constatée localement ; elle doit favoriser l'égalité des chances des demandeurs et la mixité
38
sociale des villes et des quartiers » . Au regard de ces objectifs, les Collectivités territoriales
Décentralisées dont la Commune est le premier maillon doivent jouer un rôle primordial en
fonction de leurs compétences et l'Etat s’assurera de veiller au respect strict des règles d'attribution
de logements établies. Il s’agira de garantir à travers les critères élaborés l’accès aux logements
sociaux aux populations nécessiteuses. De la diversité d’approches et des itinéraires d’attribution
des expériences probantes, il en résulte que les critères d’attribution sont de trois catégories
définies comme suit :
38
L’article L.441 du Code de la construction et de l’habitation (CCH), France
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La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
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Il s’agit ici de définir des outils visant à divers échelons à recenser les besoins. De ce qui
précède, il y’a urgence de faire des réformes dans la gestion du Parc de logement existant pour une
rencontre plus efficace entre l’offre et la demande afin de garantir l’équitabilité d’accès à tous.
Cette réforme devra se traduire par une meilleure coordination entre tous les acteurs et une
clarification des pratiques impliquant les éléments suivants :
- Information complète sur l’offre de logements sur un bassin d’habitat, accessible à tous
les demandeurs avec la possibilité de déposer une demande par Internet. Il s’agit ici de développer
une information nationale sur les dispositifs existants et/ou innovants tels que la plateforme
numérique nationale de l’offre locative sociale (Système d’enregistrement de la demande et offres
disponibles). Les demandes seront inscrites sur un fichier commun de la demande à l’échelle du
bassin d’habitat ;
- Systématisation de l’adoption de méthodes objectives du traitement interne des dossiers
de demandeurs par l’organisme, en vue de la présentation des candidatures à la commission
d’attribution. Ces méthodes, qui seront rendues publiques et dont l’application pourra être vérifiée,
impliquent des relations nouvelles avec les réservataires afin qu’ils en partagent la mise en œuvre.
Elles répondront à des critères définis localement entre les partenaires concernés sur un territoire,
dans le cadre de principes généraux définis au niveau national ;
- Adoption d’une charte d’attribution par les acteurs étatiques et promoteurs immobiliers
pratiquant le social qui sera rendue publique ;
- Renforcer les processus d’élaboration collective et citoyenne : les processus de décisions
programmatiques doivent être bien plus ouverts que les seules commissions d’enquête ou
processus habituels. Les Programmes de Logements Sociaux et plans locaux d’urbanisme doivent
être l’occasion de vastes consultations citoyennes. Leurs phases d’élaboration et d’adoption est en
effet un acte politique majeur des pouvoirs publics et des collectivités quant aux transports, aux
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La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
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équipements collectifs et aux orientations sur le logement et le cadre de vie, qui justifie un cadre
de débat bien plus approfondi avec les citoyens.
Conclusion partielle
En conclusion, ce chapitre nous a permis de faire une exhaustive présentation des avantages
de la décentralisation appliquée à la politique du logement Social en s’inspirant des expériences
probantes des autres pays qui pourraient en profiter aux pays d’Afrique subsaharienne. La première
section a présenté la plus-value liée à l’élargissement de la catégorie des acteurs en charge des
logements sociaux, qui à travers l’évolution de la réglementation en la matière conduit à
l’étoffement ou au renouvellement des acteurs à compétences réelles et répond au nouveau mandat
de la coopération dite de développement en libérant le cadre de coopération et de partenariat. La
seconde section traite des retombées probantes de la politique du logement social sous l’égide de
la décentralisation. En termes de retombée positive, on note une redistribution plus représentative
des projets de construction de logement dans toute l’étendue du territoire et ensuite une opportunité
de rendre les logements accessibles équitablement à tous par l’allègement du niveau de prise de
décision et la simplification des procédures d’attribution. Cela permettra de réduire la compétition
autour de l’accès au parc existant qui ne favorise pas la cohérence sociale et penser un
environnement équitable pour les projets futurs.
études sociales, doit véritablement interpeler les pouvoirs publics pour l’atteinte des objectifs
visés. L’accommodation de cette politique centralisée de logement sociaux au contexte
d’implémentation des réformes structurelles liées à la décentralisation née des exigences
internationales actives, et du nouveau militantisme de la proximité n’est plus à démontrer pour une
possible sortie de la crise du logement et du logement social en particulier. En effet l’élargissement
de la catégorie des acteurs en charge du logement sociale que garantit la Décentralisation permet
la participation de nouveaux acteurs locaux et internationaux dans le cadre de la coopération
Décentralisée. En effet les CTD, qui gagnent en autonomie ont plus de marge d’interactions dans
le cadre de la libéralisation du cadre de coopération et de partenariat. Cette émulation participative
est un indicateur important de l’amélioration du bien-être des populations qui exercent leurs droits
de regard à travers les organisations de la société civile pour le développement de leur localité.
L’apport de la décentralisation appliquée à la politique de logement sociaux au Cameroun doit
contribuer à la rendre plus représentative sur toute l’étendue du territoire et équitable l’accès aux
logements sociaux construits par l’Etat par voie de simplification des procédures d’attribution. La
nécessité de circonscrire le problème à savoir la continuité des mécanismes et pratiques qui créent
la compétition autour de l’accès et de la gestion du parc existant, et l’appel à un changement de
paradigme d’intervention de l’Etat dans la production future des logements sociaux pour plus de
représentativité s’impose d’elle-même. Poser le problème du parachèvement de la politique de
logement social vers un modèle en synergie avec la gouvernance locale n’est dans ce cas superflu.
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La sortie des premiers Programmes d’Ajustement Structurel menés dans les années 1980
et reposant sur une série de mesures à caractère exclusivement macro-économique, ont laissé les
économies des Etats africains en décrépitude. Les conséquences sociales sont insoutenables. Face à
ce constat, les bailleurs internationaux tenus par la volonté de promouvoir le nouveau paradigme
économique dit néolibéral vont peu à peu s’intéresser aux cadres institutionnels nationaux et locaux
de mise en œuvre de l’agenda néolibéral, à travers de grands programmes de réforme des Etats. En
matière d’action sociale, cela consiste à modifier à la fois le cadre institutionnel, les modalités
d’intervention des acteurs et le contenu même des politiques publiques, en s’articulant autour de trois
mots d’ordre qui forgent la doctrine de la bonne gouvernance : privatisation, décentralisation et
participation. Dans ce sillage et sous l’impulsion des institutions internationales, les Programme de
développement durable à l’horizon 2030 dès l’entame des années 1990 sont adoptés par les Etats
Africains. Au Cameroun, les changements sont observés et le gouvernement ratifie les accords
internationaux en adoptant les objectifs de développement durable dans les stratégies et les plans de
développement nationaux39. Le troisième chapitre de ce travail présentera comment la
décentralisation a impacté le secteur du logement social, pour rendre compte de comment un discours
globalisant imposé par les organes de financements internationaux est approprié par les institutions
nationales et transformé en mesures concrètes. L’énoncé des limites de ce changement de paradigme
d’intervention étatique et les éventuelles perspectives feront l’objet du dernier chapitre.
39
SND30
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
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INTRODUCTION
La mise en place des réformes de décentralisation est un processus qui nécessite plusieurs
étapes décisives. En ce qui concerne la politique des logements sociaux, les enjeux sont d'une
importance capitale dont la pertinence es fonction du contexte sociopolitique et économique. Dans
un premier temps, il s’est agi d’élaborer les textes de loi (Paragraphe I) et dont la mise en pratique
dénote plutôt d’une continuité systémique au lieu d’une rupture de paradigme d’intervention
(Paragraphe II).
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Article 1er et alinéa 1 stipule que « La République du Cameroun est un État unitaire
décentralisé ». Les aménagements de nature à impulser le secteur des logements sociaux ont été
apportés sur le plan juridique et institutionnel (A), favorisant le renforcement des missions de certains
acteurs et l’émergence d’autres (B).
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Tableau 2: les documents de planification urbaine consacrés par la loi n° 2004/003 du 21 avril
2004 régissant l’urbanisme.
En plus de ces documents, six actes administratifs sont prévus par la loi.
Le tableau ci-après résume ces documents administratifs.
Tableau 3: Actes administratifs relatif à l’utilisation des sols et la construction (loi sur
l’urbanisme 2004).
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plan sera applicable à toutes les communes du Cameroun et il sera mis sur pied un kit d’infrastructures
et d’équipement harmonisés, au niveau des collectivités territoriales décentralisées. Ce kit définira le
minimum et la qualité des infrastructures et des équipements requis dans une collectivité territoriale
décentralisée selon sa taille et son économie y compris les énergies renouvelables. Les institutionnels
en charge de mettre en œuvre ladite politique sont :
- Le MINDUH, qui s’occupe des questions urbaines ainsi que du développement de
la politique de l’habitat ;
- Le MINDCAF s’occupe de la préparation, de la mise en œuvre et de l’évaluation
de la politique domaniale, foncière et cadastrale ;
- Le Ministère de la décentralisation et du développement local qui est créé en
2018 pour parachever le processus de décentralisation né de la modification constitutionnelle de 1996.
Depuis 2004, les missions relatives au développement urbain et à l’aménagement du
territoire confiées au Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain sont renforcées pour assurer
en matière d’habitat :
▪ La mise en œuvre de la politique de l'habitat social ;
▪ L’élaboration et la mise en œuvre d'un plan d'amélioration de l'habitat, tant en
milieu urbain qu'en milieu rural ;
▪ La définition et le contrôle de l'application des normes en matière d'habitat.
. Le MINDDVEL qui en s’appuyant sur les trois lois dites de la décentralisation citée dans
le chapitre précédent, accompagne les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) jouissant
désormais d’une certaine autonomie en matière de planification et de programmation des projets de
développement social. Elles peuvent désormais contribuer à la politique publique de logements
sociaux dans son sens « explicite » à savoir :
▪ Rapprocher les lieux de décision des territoires où s’expriment les besoins ...).
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
▪ Participer à ne plus faire peser sur le seul pouvoir central la responsabilité financière
d’une politique sectorielle...).
Il assiste les Maires par le conseil et intervient sur le plan technique par la conduite des
études architecturales et techniques dans les Communes ne disposant pas de qualifications
adéquates. L’organisme intervient également étroitement dans les opérations de suivi et évaluation
des projets afin de s’assurer de la mise à la disposition des populations des ouvrages de qualité.
De ce fait le FEICOM a récemment développé certains produits destinés aux communes, il s’agit
du :
- Cadre Particulier d'Investissement des Communes à fort potentiel (CAPIC). À
travers le CAPIC, le FEICOM entend promouvoir un cadre de concertation et de mutualisation
des compétences dédié à la mise en œuvre effective des programmes de construction des
logements sociaux adaptés aux couches sociales défavorisées.
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La stratégie sectorielle en ce qui concerne le logement au Cameroun est portée par la vision
pour son émergence en 2035 (Vision-2035) traduite par la Stratégie Nationale de Développement
2030 (SND30) sur laquelle est adossée le programme de construction de 10 000 logements sociaux
qui marque le point culminant du retour de l’État dans la politique de l’habitat social. La mise en
œuvre de ce programme est une curiosité dans ce contexte de décentralisation, l’Etat à travers ses
services centraux garde la main forte sur la planification et le pilotage des projets. Bien que le
dispositif normatif camerounais relatif à la décentralisation administrative prévoie des cadres ou des
procédures de mise en cohérence de l’action gouvernementale, dans le fond, il n’existe pas de
dynamiques réelles qui mettent en phase la mise en œuvre des programmes gouvernementaux de
construction des logements sociaux et les actions locales de prise en charge des compétences
transférées. Les services de l’Etat font une féroce résistance au transfert des compétences relatives à
la politique des logements sociaux aux CTD et autres acteurs de l’économie sociale et solidaire telle
que le prédispose les lois de la décentralisation. Le constat est général : les communes sont
désemparées quant à l’exercice de leurs prérogatives sans transfert de moyens conséquents pouvant
leur permettre de s’offrir un appui technique et les services techniques des personnels qualifiés. Elles
doivent encore faire face aux services déconcentrés de l’Etat qui profitent de la faible capacité de
gestion des communes pour continuer à exercer leurs anciennes responsabilités. Les compétences
des collectivités locales restent dominées par les interventions des services de l’Etat. Dans
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
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cette logique les projets en cours de logement sociaux ne présentent pas une rupture de paradigme
d’intervention intégrant la décentralisation de la politique car les CTD ne sont impliquées à aucune
étape du projet. L’ancrage institutionnel du programme gouvernemental de construction de 10 000
logements fait du MINHDU le Maître d’Ouvrage et la mise en œuvre est assurée par la SIC (Maitre
d’Ouvrage Délégué) pour la construction des immeubles, la MAETUR pour la mise à disposition du
foncier et le Crédit Foncier assure le financement. Il convient par ailleurs de souligner la participation
des sectoriels compétents dans différents domaines pour assurer la fiabilité des constructions. Il s’agit
du MINDCAF qui a identifié et acquis des terrains sous domaine privé de l’Etat pour les besoins du
programme. Ainsi que l’encadrement technique qui a rassemblé sous coordination spéciale les
structures suivantes :
- Le LABOGENIE : pour les contrôles géotechniques et les essais sur les
matériaux ;
- L’ANOR : pour la vérification de la conformité aux normes des matériaux et
matériels utilisés sur le chantier.
En effet, tous les projets sont encore pensés voir suivi au niveau central et imposés au
niveau local, les maires avouent n’avoir aucune information sur la gestion de ces projets. La réforme
a donc un goût inachevé qui conforte plutôt les principes qui peuvent garantir une continuité
systémique viable comme par exemple le choix d’un seul niveau de prise de décision pour le
découpage des logements dans les villes et la définition des critères d’attribution. Les développements
précédents ont largement relevé la question des insuffisances liés au transfert de moyens financiers
adéquats, aux taux et aux modalités de répartition des dotations, au personnel des collectivités locales,
à l’appui technique des services de l’Etat, aux modalités de l’intercommunalité, etc. Tout dans la
conduite du processus de décentralisation de la politique des logements sociaux renvoie à une
politique dont la construction est inachevée tant en termes de vision, d’engagement que
d’opérationnalisation.
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
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davantage de l’absence d’une forme de volonté politique et de vision que d’outils. L’évaluation des
difficultés ayant émaillé l’achèvement de la première tranche des logements sociaux nous amène à
identifier au premier plan, la Superposition des instruments du cadre légal disséminés entre plusieurs
ministères sectoriels, ce qui entraîne un chevauchement des rôles et responsabilités des institutions
publiques. Cette absence de délimitation claire des actions des uns et des autres influence l’exécution
efficace du programme. Le tableau ci-joint donne la synthèse des problèmes observés sur les
interactions entre intervenants.
Tableau 4 : La synthèse des problèmes observés sur les interactions entre intervenants dans la
construction des logements sociaux
Maître d’Ouvrage (MOA) Maître d’Ouvrage Délégué (MOD)
▪ La réalisation et la réception des ▪ Les attributions du MOD ne sont pas clairement
plateformes a généré des coûts définies,
importants pour le projet ▪ La mauvaise planification des prestations,
▪ La définition des attributions du MOA ▪ Les études préliminaires (économiques et
n’est pas celle définie dans le Code40 des géotechniques) n’ont pas été faites avant le début des
Marchés Publics, ce qui limite ses travaux pour une bonne estimation des travaux,
interventions et son efficacité d’action ▪ La faible capacité de préfinancement de certains
▪ La multiplicité des intervenants dans la Cocontractants,
validation des décomptes contribue ▪ L’absence d’électrification des sites,
inévitablement à l’allongement des délais ▪ La difficulté à produire les rapports d’étapes
de paiement par rapport à ceux prévus techniques et financières
dans les différents marchés
Maitrise d’Œuvre (MOE) Entreprises
▪ Les termes de référence de la MOE sont ▪ La non-efficacité des procédures utilisées
insuffisants pour pouvoir contrôler relativement à l’exonération fiscale avec les
efficacement le chantier (le nombre contraintes de délais imposées par les marchés
d’Experts à mobiliser étendu de la ▪ L’inégalité de traitement des entreprises ou la
mission) disparité des coûts objectifs de construction (pour les
▪ Le montant de maitrise d’œuvre n’est appartements de même type, on note une dispersion
pas en rapport avec le montant de des coûts par mètre carré de surface bâtie pour
l’ensemble des marchés certains, le double des autres…)
▪ La maitrise d’œuvre ne joue pas ▪ La mise à disposition tardive des plateformes à
efficacement son rôle de contrôle par ce certaines entreprises
que l’approbation des plans d’exécution ▪ Les surcoûts découlant de la non-conformité des
n’est faite dans les délais plateformes et de la mauvaise qualité des sols
▪ Les problèmes de sécurité sur le site, du ▪ la méfiance des Banquiers à l’égard des PME
fait de son éclairage camerounaises pour le financement des marchés et la
▪ Le retard général du projet délivrance des différents cautionnements
Source : SIC
40
Le Code des Marchés Publics qui prévalait en 2011
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Les services de l’État y compris les CTD doivent évaluer la possible réalisation des
Programmes Locaux des logements sociaux au moment même où ils sont votés. Impliquer les
régions pour le suivi de la déclinaison de la politique de construction et de gestion des programmes
de logements et plans d’urbanisation dans leurs aspects quantitative et qualitative ainsi que les
impacts des mesures fiscales y relatives. Les enjeux et défis seront de mettre en place des cadres
et des mécanismes au sein des services étatiques qui accompagnent en continu le processus, et qui
permettent constamment de faire l’état des lieux des programmes et de formuler des propositions
aux fins de l’adapter au contexte et aux besoins de chaque commune.
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
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location-vente. Pour rappel, officiellement, au 31 décembre 2019, la SIC dispose d’un parc
immobilier constitué de 5 329 logements, dont quatre logements en location-vente, 4 598 logements
en location simple privée, 257 logements affectés au ministère des Domaines et des Affaires
foncières, 427 logements pour le ministère de la Défense, 28 logements à usage SIC et 15 logements
sinistrés. Ce parc immobilier a connu une diminution de 26 logements par rapport à 201841. En
général les deux métropoles Douala et Yaoundé se taillent la part belle desdits logement, pourtant la
demande en logement est aussi intense et variée dans les autres régions et villes de taille moyenne.
Le déficit en logement au Cameroun estimé culmine autour de 2,5 millions de nos jours, tandis que
l'offre de logement proposée par la SIC a baissé.
41
La commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR).
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
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les moyens aux communes pour favoriser une plus grande coordination des actions développement
du logement social.
Toutefois, avec l’accompagnement des Partenaires Technique et Financiers (PTF) les
collectivités locales sont en train de gagner le transfert progressif de la maîtrise d’ouvrage des projets
de construction des logements sociaux. Dans cette logique que s’est tenu le 15 décembre 2021 la
22ème session du Comité de Pilotage du Programme de Construction des Cités Municipales (PCCM)
relatif à la deuxième ligne de financement d’un monta de 20 milliards accordés au FEICOM par le
Crédit Foncier. Dont 1 255 886 880 Fcfa de ce financement ont été accordés aux communes
bénéficiaires ci-après sont :
Tableau 6: Répartition des financements des logements sociaux par le FEICOM
Communes Types de logements Nombre Montant financement
BANKIM T3 10 275 300 000
MINDOUROU T2 et T3 16 242 440 000
DOUMAINTANG T2 et T3 10 108 420 000
NDOM T2 et T3 10 168 078 880
Limbe II T2 et T3 24 461 648 000
Source : FEICOM
Source : Auteur
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
ADC , MUPROF et SOPRIN Construisent actuellement environ 2500 logements dans les quartiers
Ahala et Nkongoa. Parmi ceux-ci, des villas, des immeubles et des duplexes destinés pour la plupart
à la cession (vente). Par ailleurs, le relève notre source, l’entreprise possède aussi environ 10 000
parcelles de terrain à vendre. ADC pour sa part, a construit une centaine d’habitations à Nkongoa,
dont des duplexes et des appartements qui sont à 25% de haut standing et à 75% à caractère social.
Tous sont destinés à la location/vente. « Sur le long terme, l’entreprise doit construire 1200
logements »42.
Le reste des chefs-lieux de régions à savoir : Limbe, Bamenda, Ngaoundéré, et Bafoussam qui
disposent respectivement de quatre, deux et d’une entreprise de construction de logements. A la
seule différence que 30% sont à caractère social et 70% relèvent du haut standing.
on note un intérêt grandissant des investisseurs privés internationaux dans le domaine du logement
social au Cameroun comme l’indique la multitude des Memoranda Of Understanding (MOU) signés
entre le Gouvernement du Cameroun et les promoteurs internationaux munis d’expérience de leurs
pays respectifs, des technologies innovantes de construction ainsi que les financements qui sont les
véritables freins à l’essor du secteur du logement social au Cameroun. Entre autres on peut citer la
firme Marocaine ADDOHA qui a bénéficié d’un site de 11 ha à Yaoundé mis à disposition par le
MINDCAF pour la construction de 700 logements sociaux qui compte étendre son activité dans les
autres régions du Cameroun. D’autres promoteurs internationaux ont des projets en cours de
maturation conformément à l’exposé du Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain de juin
2014. C’est ainsi qu’un accord relatif à la construction de 1 500 logements a été signé entre l’État
camerounais et l’État chinois afin que ce dernier avance 85 % du montant nécessaire à leur
réalisation. Le financement de ce volet ayant été moins erratique, la construction des logements
attribués à la société chinoise Shenyang est terminée.
Le projet est réalisé dans six (06) villes selon les détails présentés dans le tableau n°2
ci-après :
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
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pour le demandeur (A), et de questionner l’amorçabilité des couts pratiqués par rapport aux ménages
cibles (B).
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
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du Cameroun.
iv. Une fois le logement attribué, le client doit fournir à la SIC un dossier plus
complet comportant :
- L’attestation de présence effective au travail, indiquant la date d’embauche
et l’âge de mise à la retraite, ou un contrat de travail à durée indéterminée
;
- Attestation de virement irrévocable de salaire subordonnant sa révocation
à l’accord express du CFC ;
- Les renseignements bancaires : Imprimés fournis par l’Agence ;
- Le relevé d’Identité bancaire ;
- Le Relevé de compte des 6 derniers mois ;
- Le Contrat de réservation ferme de logement ;
- Une fiche descriptive du logement à acquérir.
Le client est invité à choisir le logement dont le prix exact est déterminé. Le règlement
s’effectue au comptant dans un compte ouvert par la Caisse Autonome d’Amortissement dans une
banque.
Pour du reste on constate que, les pratiques sont discriminatoires et suscitent des
incompréhensions d’où l’émergence de propositions de recentrage du logement social sur les
objectifs de base à savoir le logement des ménages à ressources très réduites, dans le but d’assurer
la nécessaire cohésion sociale. Il s’agit de répondre à ce défi par l’engagement d’une réforme
ambitieuse du système, qui devra nécessairement associer les différents partenaires de l’attribution
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
des logements sociaux (organismes, Etat, collectivités locales), dans la transparence de l’ensemble
du traitement de la demande. ”
Au Cameroun dès les premières attributions, le constat fait est que ce redéploiement de
l’action publique dans le secteur du logement s’inscrit dans la poursuite d’une politique clientéliste
: le logement demeure un objet d’échange économique et social43 entre les élites politiques et la
frange supérieure de la société ayant accédé à une stabilité économique. Les cibles prises en
compte dans les politiques en matière d’habitat au Cameroun sont en priorités des personnes âgées
qui remplissent un certain nombre de conditions du point de vue politique, économique et social.
Il s’agit de :
- Des personnes actives travaillant dans le secteur public ou privé formel ayant un
salaire mensuel d’au moins 200.000 Fcfa et détentrices d’un compte bancaire dans l’une des
banques agréées au Cameroun. Cette catégorie peut avoir accès aux appartements locatifs
construits et gérés par la SIC et autres services fournis par les établissements para publics tels
que le Crédit Foncier du Cameroun, la MAETUR, et la MIPROMALO ;
- Les hauts cadres de la fonction publique constituent également une cible privilégiée
des opérations de construction des logements sociaux destinées à la vente par le biais de la
Société Immobilière du Cameroun (SIC) ;
- Les hommes d’affaires (chef d’entreprises, Directeurs, etc…) constituant la classe
bourgeoise reste la cible la plus éligible dans les opérations de construction des logements
43
Jean-François Médard définit le clientélisme comme une forme particulière de corruption où l’objet d’échange
social et marchand est l’ouverture d’accès et la distribution de ressources ou de biens.
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
sociaux promus par les institutions para publiques en charge de la production des services tels
que (logement, terrains, matériaux locaux etc…).
Conclusion partielle
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La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
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La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
normes internationales avec le refus par l’Etat, de ratifier le protocole facultatif se rapportant au
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, de même que la non
ratification du protocole de Maputo relatif aux droits des femmes.
des uns et des autres influence l’exécution efficace du programme de logements sociaux. On
dénote une résistance au changement qui réveille constamment des tendances centralistes,
l‘attentisme de la population dans le processus de prise de décision. Aussi, il y a lieu de souligner
une inadéquation entre les transferts des responsabilités aux CTD et les moyens mis à leur
disposition. En définitive, les éléments contextuels socio-politiques au Cameroun notamment, le
chevauchement des missions entrainant une dilution des responsabilités entre les institutions et les
autres acteurs constituent des freins à la fonctionnalité optimale de la décentralisation du secteur
du logement social. L’urgence d’une plateforme de rapprochement entre le gouvernement central
et les entités décentralisées pour coordonner et harmoniser les interventions des différents acteurs
de développement au niveau local dans la mise en œuvre des programmes gouvernementaux n’est
plus à démontrer. Le triptyque la Société immobilière du Cameroun (SIC) sous tutelle du
MINHDU pour la construction des immeubles, la Mission d’aménagement et d'équipement des
terrains urbains et ruraux (MAETUR) pour ce qui est de la mise à disposition du foncier et le Crédit
foncier du Cameroun (CFC) pour le financement, aussi avec le soutien des partenaires étrangers
qui doit désormais compter avec les autres acteurs de la décentralisation à savoir MINDDVEL,
CTD, FEICOM , les sociétés d’économie mixte et les autres acteurs de l’économie sociale solidaire
se doivent de développer des mécanismes de collaboration à but de mutualiser les efforts et moyens
pour le développement du secteur de l’habitat. Ceci permettra pour l’essor du logement social au
niveau local de rationnaliser, rentabiliser et éviter les duplications des initiatives de
développement.
Elle constitue à elle seule une entrave majeure à l’essor du secteur du logement à l’ère de
la décentralisation. La réussite de la décentralisation d’une politique sociale s’appuie sur les
l’expertise /compétences de toutes les parties prenantes locales et la capacité de ces derniers à
garantir la qualité de la dépense publique. Essentiellement marqué par le jeu subtil d’un certain
nombre d’acteurs, c’est-à-dire les entreprises et les collectivités publiques territoriales, l’économie
spatiale (ou locale) ainsi mise en évidence propose une nouvelle démarche en matière de
développement. Celle-ci définit un "modèle" dans lequel le système productif local n’est plus une
simple juxtaposition d’entreprises mais un système d’articulations entre les instances politiques et
économiques (Pecqueur, 1992). Les projets s’inscrivent dans les politiques nationales menées par
le gouvernement telles que la Stratégie Nationale de Développement, les différentes stratégies
sectorielles, les Plans Communaux de Développement avec des matrices d’actions précises. Un
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
Dans le cadre de la décentralisation, le développement local est construit à la fois, par les
entreprises et les collectivités locales dans une dynamique qui tend à redécouvrir ou, simplement,
à reconstruire l’identité (territoriale) collective. L’économie locale ou spatiale reposerait de ce fait
sur les acteurs précis, c’est-à-dire, des entreprises (souvent de petite taille et qui s’intègrent à la
contexture locale, géographique, économique et sociale des territoires concernés) et des
partenaires divers, dont les collectivités publiques locales, qui s’efforcent de créer, ou même de
consolider, "un faisceau d’encadrements favorables" (Gourou, 1985). Ces PME sont les moteurs
de l’économie locale et considérées à juste titre comme les véritables vecteurs de la création
d’emplois et de la croissance (World Bank, 2014) sont également le ventre mou de la
décentralisation de la politique du secteur du logement social. En effet, sur le plan opérationnel,
leurs incapacités à disposer des ressources matérielles, humaines de qualité constitue un frein à la
mise en œuvre des projets au niveau local selon les règles de l’art. Il en est de même pour
l’amateurisme dont elles font preuve sur le plan managérial. Quant aux CTD elles peine à jouer
leur rôle qui se caractérise, à la fois par la gestion de la définition du besoin/service et par
l'adaptation de l'organisation administrative interne de ces collectivités afin de promouvoir des
structures directement chargées de fournir ces services dans une dynamique d'animation
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
économique locale. L’insuffisance des ressources humaines et financières transférées limite les
CTD dans la mise en œuvre de leurs programmes prioritaires de développement et contribue de ce
fait aux résultats non perceptibles dans le secteur du logement social. Elles rencontrent des
contraintes importantes tant pour la réalisation des projets que pour la pérennisation de leurs
respectifs programmes de développement. On a pu constater une unanimité remarquable dans
l’évocation des problèmes rencontrés ; Plus précis, il s’agit des contraintes relatives à :
44
Jean-Roger Essomba Edimo, « Le développement territorialisé à Douala : fondements et repérage des modalités
institutionnelles d'une dynamique nouvelle », Mondes en développement, vol. no 130, no. 2, 2005, pp. 111-130.
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
L’évolution à travers le temps des politiques de logement sociaux dans différents pays
d’Afrique subsaharienne a permis de dégager des facteurs positifs qui influencent la bonne marche
de la société. Le logement est une problématique sociale et économique majeure : L'accès au
logement pour tous, la construction massive de logements sociaux, des solutions d’hébergement
pour les ménages modestes, la baisse des prix du marché de l’immobilier, sont des enjeux de
développement durable. Les logements sociaux sont donc par essence durable, aussi les projets de
logements sociaux se doivent de s’arrimer aux normes des constructions durables
(PARAGRAPHE I), avec des mécanismes d’attribution équitables pour garantir l’accès à tous
(PARAGRAPHEII).
Les enjeux des politiques de logements pour un pays en développement deviennent une
importante occasion de reconversion, de requalification et partant de revitalisation des parties du
territoire et de l’actuation des nouveaux concepts de consommation pouvant stimuler l’évolution
vers un développement durable. Il s’agira donc pour les programmes de logements sociaux de
prendre en compte les trois piliers du développement durable pour être en phase avec la
terminologie des logements durables (A). De ce fait il y’a nécessité d’innover par une approche
plus respectueuse des ressources naturelles et des besoins locaux réels pour fonder un autre projet
de société (B).
A. LOGEMENTS DURABLES.
45
« Le logement social comme levier de revitalisation des espaces urbains : Approche compréhensive et évaluation
critique en rapprochement avec la ville de Douala au Cameroun »
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
d’aménagement du territoire. S’il y’a une réalité immuable c’est que l’amélioration des conditions
de vie des plus nécessiteux par le truchement des logements sociaux est tributaire du respect des
trois piliers du développement durable, car un logement social est d’essence durable. Agir sur le
choix des matériaux de construction industriels, afin d’affiner les coûts desdits logements et les
rendre abordable aux ménages pauvres est un impératif. Une analyse croisée du programme de
construction des logements gouvernemental avec cette donne nous permet de constater que l’on
n’a pas pu dépasser la vision classique du logement pour adopter une approche intégrée et
englobante permettant d’embrasser pleinement toute la problématique de la durabilité. Le
logement durable ce concept dynamique porté par l’innovation. Ainsi, un logement sera viable
(aspects sociaux et environnementaux) si sa conception met l’accent sur la qualité des matériaux
de construction utilisés et leur mise en œuvre et sur l’adaptabilité à deux niveaux : adaptabilité à
la succession d’occupants et à l’évolution des besoins d’un même occupant. Un logement sera
équitable (aspects socio-économiques) s’il garantit l’accessibilité en fonction de la capacité
financière réelle de l’occupant, prend en compte les coûts indirects (par exemple les dépenses de
déplacement liées à la localisation) et les impacts de l’habitat sur la santé physique et mentale de
ses occupants. Mais également s’il est respectueux de la main-d’œuvre mobilisée lors de sa
création. Ainsi, un logement équitable participe à la création d’emplois décents pour tous. Enfin,
un logement sera éco-efficient (aspects écologiques et économiques) s’il permet une utilisation
rationnelle et économique des ressources énergétiques, utilise des matériaux sobres et écologiques
et s’il se montre parcimonieux dans sa dimension spatiale (ressource non renouvelable). Pour le
cas des logements sociaux d’OLEMBE et de Mbanga Bakoko, sur les plans architectural et
urbanistique, les normes minimales, soit sur la fonctionnalité que sur le dimensionnement des
espaces d'habitation sont acceptables pour les plus aisés ce qui confirme que l’efficacité
économique n’est pas respectée. En outre on pourrait également s’interroger sur l’efficacité
énergétique, car les mesures d’efficience énergétique et de l’utilisation des énergies renouvelables
n’ont pas été pensées. « L’efficacité énergétique est en passe de devenir un enjeu déterminant de
notre époque et, en particulier dans le bâtiment. Les constructions consomment plus d’énergie que
tout autre secteur et en tant que tel, elles représentent une contribution majeure au changement
climatique. » Ainsi s’exprimait le Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, Jean Claude
Mbwentchou, le mardi 26 mai 2015 à Yaoundé.Il convient dès lors de compléter la vision
écologique du logement par une approche socio-économique qui tient compte du bien-être et des
moyens financiers des occupants. En effet, le lien étroit entre logement et qualité de vie est
indéniable : l’habitation constitue un pilier de l’existence des citoyens. Il apparaît donc essentiel
que les politiques du logement couvrent, d’une part, les aspects socio-économiques tels que
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
l’accessibilité financière du logement, la réhabilitation des quartiers en difficulté et, d’autre part,
les aspects dits « écologiques » ou « éco-efficients » à savoir l’utilisation rationnelle et
parcimonieuse des ressources naturelles non renouvelables, tant lors de la construction que de
l’utilisation du logement46.
Source : Internet
46
Céline Brandeleer sous la direction de Denis Stokkin, le logement durable : un concept dynamique porté par
l’innovation Asbl Pour la Solidarité.
101
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
Au-delà des projets de bâtiments durables, c’est la ville durable qu’il faut inventer. Dans la logique de
l’interdépendance, on ne peut imaginer les constructions durables comme des îlots perdus dans leur environnement
urbain. C’est une nouvelle vision de la ville qu’il faut créer, une ville qui réconcilie environnement économique et
écologique, soucieuse de la solidarité et de la mixité sociale, respectueuse de la qualité de vie de ses habitants, le
tout avec une approche participative de la démocratie : une ville plus humaine.
CAO My-Lan, Les vrais enjeux d’un projet de construction durable, Paris le Harmattan, 2009, p.79.
Source : Internet
Adopter des politiques plus participatives permet, par exemple, de garantir un changement
de comportement des habitants, mais demande également une prise en compte de leurs conditions
sociales. Dans les Pays en Voie de Développement cette politique doit d’avantage participer à la
résorption de l'habitat insalubre pour réduire les inégalités. L’appropriation et la contextualisation
de cette démarche participative suppose, une parfaite connaissance préalable des besoins ainsi que
l’identité culturelle du milieu pour répondre aux exigences de la mixité. A l’exemple de certains
pays qui ont expérimentés précisément les coopératives d’habitat, et les organismes sans but
lucratif (OSBL) d’habitation.
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
Les coopératives d’habitation sont gérées par leurs membres qui en sont collectivement
propriétaires, tout en étant locataires de leur propre logement. Ce sont les membres de la
coopérative qui pourvoient à la gestion et à l’entretien des bâtiments. L’implication des membres
est obligatoire pour la réussite d’une coopérative. On peut s’y impliquer dans diverses tâches. C’est
l’assemblée générale qui fixe les loyers, qui sont inférieurs au prix du marché.
Les coopératives existantes gèrent chacune leur propre liste d’attente lorsque des logements
s’y libèrent et que vient le temps de sélectionner un nouveau membre locataire.
Cette forme d’habitat est très développée en Afrique de l’Ouest, notamment le Burkina-
Faso, comme nous le montre l’exemple ci-après :
Figure 12: Coopérative d'habitat au Burkina-Faso
Les organismes sans but lucratif (OSBL) d’habitation sont gérés par des conseils
d’administration, formés de personnes impliquées dans leur milieu, mais n’habitant pas
nécessairement les logements qu’elles administrent. Habituellement, un certain nombre de
locataires siège au conseil d’administration. C’est le conseil d’administration qui fixe les loyers,
qui sont inférieurs au prix du marché.
Les OSBL d’habitation sont dédiés à des clientèles particulières. Certains OSBL existants
gèrent leur propre liste d’attente lorsqu’un logement se libère et que vient le temps de sélectionner
un nouveau locataire.
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
Le logement social tient une place particulière dans la politique de l’habitat parce qu’il doit
répondre à la demande des habitants les plus modestes et participe à la mobilité sociale et
résidentielle des populations. En général, la transparence est une condition importante dans la
conduite des projets de développement au niveau local conformément aux exigences des pratiques
de la bonne gouvernance. Cet aspect revêt des enjeux et défis très sensibles en matière d’atteinte
des objectifs équitables d’attribution des logements sociaux (A). Dont le processus d’attribution
devra être réinventé en associant les différents acteurs (B).
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
d’adaptation des logements. Les effets prolongés de la crise économique ne font que renforcer son
utilité face à une demande qui, si elle se concentre dans les territoires les plus urbains, s’exprime
également dans les petites villes et les zones rurales. Les lois récentes ont multiplié les outils pour
faciliter la production de logements et ont renforcé les dispositifs spécifiques au logement social
tant pour en accroître la proportion minimale dans les zones tendues, que pour en adapter les
conditions d’occupation et les modalités d’attribution. Il convient maintenant que les maires et
présidents de région, comme les acteurs du logement social, s’approprient ces nouvelles règles et
développent les collaborations nécessaires à leur mise en œuvre. La consécration d’un droit étant
un fait, l’usage de ce droit un autre, en ce moment, l’application au Cameroun de l’ensemble des
dispositions relatives à la participation et à la transparence au niveau communal en ce qui concerne
le droit au logement est encore très faible. D’abord parce que ces textes sont peu vulgarisés et ces
dispositions restent méconnues du plus grand nombre. Ensuite, les séances publiques du conseil
municipal sont presque inexistantes et ne semblent pas attirer les populations. Enfin, le droit de
consultation à travers ses diverses modalités ne connaît pas davantage de succès compte tenu de
la sous information des populations, de la difficulté de rattacher leurs projets au fonctionnement
de la commune ou encore des craintes sur la disponibilité des collectivités locales à collaborer dans
la livraison d’informations clés. Des actions devraient être menées par les projets en matière de
transparence au niveau locale. Il s’agit d’instituer des pouvoirs de contrôle sur toutes les activités
et sur le patrimoine des communes, notamment à travers la conscientisation/sensibilisation,
l’organisation et le renforcement de capacité de la société civile locale par :
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
Les conditions actuelles d’attribution des logements sociaux donnent lieu à une sorte de
clientélisme entre le pouvoir la classe moyenne. L’enquête menée dans le cadre de l’étude déplore
notamment la grande hétérogénéité, injustifiée et opaque, des pratiques institutionnelles, ainsi que
le pouvoir discrétionnaire dont disposent les agents d’attribution qui conseillent et orientent
l’organisme étatique chargé de la construction des logements sociaux. Un pouvoir qui s’exercerait
bien souvent au profit des dossiers les plus solides financièrement, au détriment de l’exigence
d’équité qui devrait systématiquement orienter la sélection. Le logement mobilise des politiques
publiques nationales et locales. Le rôle de l’État, justifié en tant que garant de la solidarité nationale
et du fait de l’importance du logement comme vecteur d’activités économiques, d’emplois, de
recettes fiscales et de développement durable, doit évoluer avec la décentralisation. Il s’agit ici de
définir des outils visant à divers échelons à recenser les besoins. La décentralisation doit pouvoir
permettre de décrisper le niveau de définition des procédures en intégrant les différents acteurs
et/ou en leur permettant de définir leurs propres procédures au niveau local pour garantir un
système d’attribution plus lisible et plus équitable. Ceci clarifierait la gouvernance du système
d’attribution. On pourrait en ce qui concerne le Parc existant revoir en amont les conditions de
maintien dans les lieux pour fluidifier le parc social et mettre fin aux situations inéquitables. Car
si l’amélioration des conditions d’attribution des logements constitue un premier remède pour le
traitement des demandes prioritaires, seule une plus grande rotation du parc social permettrait, en
libérant l’offre, de d’accroitre significativement les chances d’obtention d’un logement social, en
particulier pour les candidats cibles. Au niveau local les collectivités territoriales décentralisées
doivent jouer un rôle important de l’enregistrement de la demande à l’attribution des logements
sociaux. Cette réforme devra se traduire par une meilleure coordination entre tous les acteurs et
une clarification des pratiques :
A ce titre les CTD doivent :
Conclusion Partielle
La persistance des discussions sur la question du logement social qui ont cours dans
différents pays d’Afrique Subsaharienne font de lui un enjeu politique dans la mesure où le
pouvoir politique légifère, taxe et subventionne tant pour la construction neuve que pour la
réhabilitation. La plupart de ces pays disposent d’un ministère, d'un secrétariat d'État ou de grandes
institutions dédiées au logement, chargé de décliner une « politique publique du logement »,
incluant souvent une politique de logement social pour les plus démunis pas très pertinente. Ce
chapitre nous a permis d’identifier dans un premier temps que sous l’aire la décentralisation, les
limites des reformes en ce qui concerne le logement social sont d’ordres règlementaires,
accompagnées des difficultés fonctionnelles et organisationnelles des différents acteurs. Dans un
deuxième temps, quelques pistes en matière de bonnes pratiques pouvant contribuer à
l’amélioration de la politique de logement ont été apportées. Il s’agit de la migration vers les
constructions durables et l’instauration des mécanismes d’attribution équitables. Car le logement
social est un élément important du développement local, de ce fait il doit satisfaire aux contraintes
du Développement Durable à savoir : durabilité environnementale, efficacité économique et
l’équité sociale, d’où l’assertion « le développement durable est par essence local ».
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
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CONCLUSION PARTIE
La portée de la décentralisation étudiée dans cette partie a été faite à travers l’évaluation
des impacts de la décentralisation appliquée à la politique des logements sociaux au Cameroun
dans un premier temps. Ainsi nous avons passé en revue l’environnement politique du logement
social applicable. De cette revue il en ressort que sur le plan réglementaire les avancées
considérables ont été faites par l’Etat du Cameroun pour encadrer l’activité relative à la fourniture
des logements sociaux. Des lois et textes applicables ont été promulgués. La consécration du droit
étant un fait, l’usage de ce droit un autre, il subsiste des nœuds pour la mise en pratique desdits
textes et leurs avancements pour des résultats visibles. Malgré de vaste opération de subvention
les résultats de la politique du logement social au Cameroun restent mitigés avec un bilan de
production formelle non significatif, malgré les quelques unités de logement réalisés par d’autres
sociétés d’économie mixte et des promoteurs immobiliers. Ces logements ainsi produits sont
destinés à la location-vente à des prix qui infirme le caractère social desdits logement. Par la suite
nous avons effectué une analyse des limites de la décentralisation dans le cadre de la politique de
logements sociaux. L’identification des limites a permis de noter qu’elles sont principalement
d’ordres réglementaires accompagnés des difficultés fonctionnelles et organisationnelles des
différents acteurs. Partant du fait que le paradigme de développement durable issu des constats des
réalités locales, de la prospective des contraintes énergétiques, démographiques, écologiques,
sociales et de la prise de conscience que le développement dans une société humaine est un tout
qui inclut d’ailleurs aussi son environnement, a comme corollaire, de faire évoluer la conception
du logement, quelques pistes en matière de bonnes pratiques pouvant contribuer à l’amélioration
de la politique de logement ont été apportées. Il s’agit de la migration vers les constructions
durables et l’instauration des mécanismes d’attribution équitables.
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CONCLUSION GENERALE
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- Réduction du rôle de l’Etat qui doit partager ses compétences avec les CTD, le
secteur privé, les ONG dans une logique horizontale de partenariat ;
- Décentralisation des activités et renforcement institutionnel des autorités
publiques ;
- Participation de la société civile avec l’attribution d’un rôle important aux ONG
dans la mise en œuvre des projets de construction et d’amélioration ;
- Participation des bénéficiaires à travers la mobilisation de leur épargne et
l’expression de leurs priorités dans les nouveaux programmes
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logement en affichant, au début d’une nouvelle législature, ses objectifs pour la politique du
logement, les facilités administratives et fiscales à accorder.
Notre recherche pourrait apporter une amélioration sur deux plans à savoir :
Sur le plan théorique et conceptuel, cette étude nous a permis de contribuer à l’évaluation
d’une politique publique au Cameroun à travers le recensement assez exhaustif de la littérature et
des recherches qui prédominent dans le domaine des logements sociaux. Nous avons pu constater
une diversité des perspectives de recherche qui ont tenté d'expliquer les causes de la crise des
logements au Cameroun. Cette diversité fut ainsi à la base de nombreuses analyses et de
comparaisons afin de concevoir un cadre conceptuel spécifique à notre recherche, notamment à
travers l'élaboration et la validation initiale d'un outil de collecte des données.
À travers notre démarche, nous avons pu relever la nécessité pour l’Etat de parachever le
processus de décentralisation de la politique de logement sociaux pour en faire un élément capital
du développement local et apporter ainsi une réponse à la crise de logement sociaux.
Sur le plan managérial, les résultats obtenus dans le cadre de cette recherche permettront
aux dirigeants (responsables d’élaboration des politiques des logements sociaux) d’optimiser la
performance des projets à travers l’implication de tous les acteurs et la prise en compte de l’équité
dans l’attribution des logements aux ménages.
Aucune œuvre n’étant parfaite, la pertinence des résultats de notre étude est réduite par un
certain nombre de limites conceptuelles et méthodologiques qu'il importe de souligner afin de
mieux saisir la portée de nos résultats.
En premier lieu, bien que cela ne faisant pas partie de notre objectif de recherche, on aurait
pu faire la situation du financement du logement social. Car plusieurs auteurs ont fait état de larges
subventions de l’Etat dans le secteur du logement social qui au lieu de contribuer à l’amélioration
des conditions de vie des populations participent plutôt à la fracture sociale par les inégales
conditions d’accès.
indiquer l'effet « boomerang » (Paquet G, 2000), c’est le fait que la mauvaise gouvernance induit
le conflit d’intérêt entraînant par-là l’inefficacité des projets.
Sur le plan méthodologique, la limite réside dans la nature de certaines données utilisées
provenant de l’enquête ECAM4 qui n’ont pas été collectées spécifiquement pour ce type d’analyse
et ce qui limite ou empêche des analyses plus poussées et des représentations cartographiques
idoines. La généralisation des résultats de cette étude ne peut ainsi se faire qu'avec prudence, en
attendant, une validation plus approfondie à partir de nouvelles études.
L’épargne volatile ;
La thésaurisation ;
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
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BIBLIOGRAPHIE
I- OUVRAGES DE METHODOLOGIE
DURKHEIM Emile, Les règles de la méthode sociologie, Paris, PUF, 1989.
BOURDIEU Pierre et al, Le métier de sociologue, Paris, Mouton, 1968.
BACHELARD GASTON, La formation de l’esprit scientifique, Paris, Vrin, 1989.
114
Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
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La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
V- THESES ET MEMOIRES
MENDOUGA ABANDA Victorine, analyse des impacts environnementaux et sociaux du
projet de construction de 1300 logements sociaux a Olembe dans sa phase d’exploitation,
Mémoire de MASTER II Recherche, Département de biologie et physiologie végétales Université
de Yaoundé I, 2014.
BIEHLER Alexandra, Enjeux et modes de constitutions des espaces publics à Ouagadougou
(Burkina Faso), Thèse de Géographie, Université Paris 1, 2010, 637 p.
QUENTIN Aurélie « politique de l’habitat, gouvernance urbaine et justice sociale : le cas de
l’Equateur », Thèse de doctorat, Paris, EHESS, 2009.
JOURDAM-BOUTIN Michel, Produire le logement au Cameroun. Politiques publiques et
libéralisation de l’immobilier à Yaoundé, mémoire de master 2 en géographie, Paris, Université
Paris 1, 2017, 155 p.
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
VII- RAPPORTS
Rapport Alternatif Sur Les Droits Economiques, Sociaux Et Culturels Au Cameroun En 2010,
plateforme des organisations de la société civile sur les droits économiques, sociaux et culturels
au Cameroun (plateforme DESC cam)
Rapport Sur l’Amélioration de la Gouvernance du Secteur Foncier Au Cameroun Mise en Œuvre
du Cadre d’Analyse de la Gouvernance Foncier
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Stratégie Nationale de financement du logement social au Cameroun état des lieux et diagnostic
du financement du logement social au Cameroun
Séminaire d’information des parlementaires et d’évaluation des politiques publiques en matière
de promotion du logement social au Cameroun synthèse de quelques expériences dans le monde
(Turquie, Maroc, Tunisie, Sénégal)
VIII- WEBOGRAPHIE
WWW.cain.info
www.persee.fr
www.universalis.fr
https://fr.wikipedia.org
https://www.google.com/search
www.minhdu.gov.cm
www.minepat.gov.cm
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
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DEDICACES ...........................................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS ............................................................................................................................. iii
RESUME.. .............................................................................................................................................. iv
ABSTRACT ............................................................................................................................................. v
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................ 1
A. CONTEXTE ET JUSTIFICATION ............................................................................................... 2
B. CLARIFICATION DES CONCEPTS ............................................................................................ 5
C. DELIMITATION DE L’OBJET DE L’ETUDE ........................................................................... 7
D. OBJECTIFS DE L'ETUDE ........................................................................................................... 7
E. INTERETS DE L'ETUDE ............................................................................................................. 7
F. REVUE DE LA LITTERATURE ................................................................................................... 8
G. PROBLEMATIQUE ..................................................................................................................... 18
H. HYPOTHESES ............................................................................................................................. 19
I. CADRE THEORIQUE ................................................................................................................. 19
J. CADRE METHODOLOGIQUE .................................................................................................. 20
K. PLAN DE L’ETUDE .................................................................................................................... 23
Première partie :la politique de logement sociaux en Afrique Subsaharienne : genèse et évolution
............................................................................................................................................. 24
CHAPITRE I : HISTORIQUE DE L’INTERVENTION ETATIQUE DANS LE LOGEMENT
SOCIAL EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE ................................................................... 26
SECTION I : CONSTRUCTION D’UNE LOGIQUE D’ACTION EVOLUTIVE. ........................... 26
PARAGRAPHE I : ACTE I, ETAT MAJESTUEUX DANS LA CONSTRUCTION DES
LOGEMENT SOCIAUX ..................................................................................................... 26
A. L’Etat bâtisseur ............................................................................................................................. 26
B. L’Etat lotisseur .............................................................................................................................. 28
PARAGRAPHE II : ACTE II, CRISE DE LA CAPACITE D’INTERVENTION ET MUTATION
DU ROLE DE L’ETAT. ...................................................................................................... 29
A. L’ETAT TOLERANT.................................................................................................................... 29
B. L’ETAT FACILITATEUR ........................................................................................................... 29
SECTION II : POLITIQUE DE LOGEMENT SOCIAUX AU CAMEROUN, MECANISMES ET
PRINCIPES AUX EFFETS QUERELLES : ENTRE DISCRIMINATION ET
INEGALITES...................................................................................................................... 31
PARAGRAPHE I : UNE POLITIQUE CENTRALISTE ................................................................... 31
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Mémoire rédigé par : Mme AKONO Murielle Tatiana, Étudiante à l’IRIC/CA2D
La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
du Cameroun.
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ANNEXES
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La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
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PROJET WORK :
Contribution pour l’amélioration à l’accès au logement, à la terre et à la
propriété des femmes des réfugiés au Cameroun.
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• Le Gouverneur qui intervient dans le cadre des règlements des conflits nés de
l’immatriculation (article 20 du décret 2005/481/16 du décembre2005 régissant les conditions
d’obtention du titre foncier).
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A- LES DEFIS
Il a été constaté dans certaines études commandées par les programmes humanitaires
que l’intégration des déplacés en zone d’accueil est difficile à cause de :
• Des difficultés d’acquisition des terres en raison de la lenteur des procédures
administratives ; En effet, les services et procédures sont insuffisamment connus des
communautés, et jugés inaccessibles ou coûteux (coût formel et informel).
• La sous-scolarisation et les longues distances avec les services déconcentrés de
l’administration ;
• L’accès à la terre et aux ressources naturelles est parfois freiné par des conflits intra
ou intercommunautaires (dans la zone du logone et chari ; à tonga dans le cas de la
crise anglophone);
• Une forte pression démographique sur les ressources limite l’accès par les PDI (non
détenteurs de droits individuels de possession ou de propriété foncière), à l’eau, aux
pâturages et aux ressources forestières.
• Le manque de documents d’identité et d’état civil comme un obstacle dans la relation
des populations avec l’administration publique locale ; Il faut aussi indiquer, Pour
initier une procédure foncière au Cameroun, il faut être détenteur d’une
documentation légale (carte nationale d’identité pour les nationaux et passeport pour
les étrangers). Or le problème de la documentation civile et de l’identité légale est un
réel défi, particulièrement dans la région de l’Extrême nord. Pour ne parler que du
cas des déplacés, 70 % des femmes interviewées n’avaient pas de pièce d’identité.
Cet état des choses contribue à limiter leur droit à la propriété foncière.
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• L’accueil sur des sites aménagés pour recevoir les déplacées. Il s’agit
généralement des sites d’accueil transitoire. Ces sites se rencontrent dans
plusieurs localités, ce qui traduit une volonté des autorités locales d’atténuer les
souffrances des personnes vulnérables.
• Les familles d’accueil : les PDI se déploient, selon leurs affinités, dans les centres
urbains et péri-urbains surtout. La plupart y sont dans des familles d’accueil.
• La location : elle concerne une minorité qui, n’ayant pas de familles d’accueil
mais disposant de quelques ressources parviennent à assurer les premiers loyers
avant que la dégradation continue de leur situation économique ne les conduise
dans une totale incapacité à assurer le loyer à moyen et long terme.
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La politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la décentralisation : cas
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équitable pour tous les hommes et les femmes. Enfin, la conjugaison des efforts et des moyens
des autorités nationales, les leaders traditionnels, coutumiers, confessionnels et les leaders
d’association, les OnGs internationales et nationales, les agences des nations Unies, et la
communauté des donateurs peuvent contribuer significativement à la prévention des disputes
foncières, la consolidation des droits LtP et enfin à la prévention des nouveaux déplacements.
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Bibliographie
Rapports
- Rapport du Conseil Norvégien pour les Réfugiés : Déplacement forcé et accès au logement, à la
terre et à la propriété : cas de l’extrême-nord du Cameroun ;
- Rapport du Conseil Norvégien pour les Réfugiés : Etude de cadrage Logement, Terre, Propriété
et Ressources Naturelles (LTPRN) au Mali.
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Lettre de présentation
Le 20 novembre 2019
Madame, Monsieur,
Nous sollicitons par la présente lettre votre coopération dans la réalisation d'une enquête
portant sur la politique de logements sociaux en Afrique Subsaharienne à l’épreuve de la
décentralisation : cas du Cameroun.
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Ce guide d’entretien s’adresse à toutes les parties prenantes de la politique des logements
sociaux au Cameroun
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2- Elaboration du Questionnaire :
A- Conception de la politique
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Absence d’un office national de l’habitat : (Veuillez cocher la case correspondante en vous
référant à l’échelle ci-après)
très faible faible moyen élevé très élevé
1 2 3 4 5
Absence d’un fonds national de l’habitat : (Veuillez cocher la case correspondante en vous
référant à l’échelle ci-après)
très faible faible moyen élevé très élevé
1 2 3 4 5
B- L’impact de la Décentralisation
1. Pensez-vous que l’émergence des nouveaux acteurs, les acteurs non étatiques a facilité
la mise en place des politiques de logements sociaux au Cameroun ? Oui Non
Si oui, expliquez :
2. Quelle appréciation peut-on faire de l’évolution du Parc de logements sociaux sous l’ère
de la décentralisation ? (Veuillez cocher la case correspondante en vous référant à
l’échelle ci-après)
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Remarque :
Si vous souhaitez recevoir les résultats de l’étude, n’oubliez pas d’indiquer vos
coordonnées pour que nous puissions vous les acheminer.
Nom (Facultatif) :
Adresse :
Courriel :
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