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ECPY vous présente une mise à jour des dernières données du Yachting en Méditerranée
pour la période 2015-2022, et donc une visibilité sur les deux années atypiques de la crise
COVID et l’année qui suit.
Les impacts sont visibles et, analysés par pays, ils permettent de faire le point sur les
tendances de fréquentation, ou si vous préférez d'attractivité objective, des différents pays.
FLYN-YACHTING dispose, et utilise pour le compte d'ECPY, toutes les positions AIS des yachts
en Méditerranée, entre 2015 et 2022. Nous achetons chaque année, à Marine Traffic, la
base de toutes les positions des yachts, d'heure en heure, dans toute la Méditerranée.
Cette base de données est utilisée pour de nombreuses études statistiques, telles que les
mouillages dans les zones couvertes par des restrictions de mouillage, afin d'installer des
champs de bouées, les calculs de TVA et de taux "70%" pour la navigation en haute mer, ou
la fréquentation des destinations touristiques de Yachting, des grands mouillages favoris ou
des petites criques isolées et peu connues. On peut voir les encombrements, les zones de
prédilection et les tendances.
Pour notre étude, après avoir reçu 12 millions de positions du trafic maritime pour 2022,
nous avons :
• 77 millions de positions de yachts de 2015 à 2022.
• Navires équipés d'AIS - plus de 24 mètres
• Critère : temps passé à l'arrêt (plus d'une heure) = un point + une durée
• Localisation de ces points par pays / région / mouillage, port, chantier naval.
• Echantillon biaisé car certains yachts éteignent leur AIS lors d'un long séjour, mais
homogène et constant sur les 8 années.
• Comme c'est souvent le cas dans ce type d'analyse statistique, nous ne pouvons pas
faire la distinction entre la croissance du marché lui-même et la croissance du taux de
signalisation des données, c'est-à-dire le taux de croissance de l'équipement AIS à
bord et de son activation innocente.
• Ce biais est une sous-estimation du trafic, et nous ne le corrigeons pas.
• D'autres paramètres permettent d'approfondir l'analyse : période "saison/hors
saison", taille, pavillon, ...
L'unité de mesure de l'attractivité d'une zone d'étude est le nombre d'heures cumulées de
stationnement dans une zone donnée, ici pays par pays : nous couvrons les 24 zones
territoriales de la Méditerranée, hors mer Noire, mais nous nous concentrerons sur 7 d'entre
elles, le « Top 7 " ou le « Top 10 » dans certains cas.
Premier graphique
- En bleu, vous avez le temps total passé par les yachts en Méditerranée, à la fois en
navigation et au port (port, chantier naval ou mouillage) : 23 millions d'heures en 2021.
- En vert, la distance parcourue par bateau et par an.
average
nb distance
nb_jours_nav % en escale
heures_nav per yacht
(nm)
2015 8.6 206.0 2 471.5 43.0%
2016 8.5 203.1 2 437.8 46.3%
2017 8.4 201.5 2 418.0 47.7%
2018 8.0 191.3 2 296.1 51.7%
2019 7.8 186.2 2 234.8 51.3%
2020 7.8 186.3 2 236.1 51.8%
2021 6.8 163.7 1 964.6 50.3%
2022 7.9 190.2 2 282.5 52.7%
8.0 191.1 2 292.7 49.9%
A ce stade, il n'y a pas de tendance évidente visible sur les 3 dernières années, les années
COVID de 2020 et 2021, et cette dernière année de 2022.
Nous pouvons deviner l'impact de l'invasion de l'Ukraine, suivi par les sanctions de l'UE et
des États-Unis, mais il n'est pas possible de distinguer les faits et les effets avec l'impact sur
la navigation des yachts appartenant à des Russes. Une analyse plus détaillée par pays
remettra en question - et ne clarifiera pas totalement - l'image de la Méditerranée orientale,
avec la Turquie et la Grèce ayant des tendances de croissance opposées.
Deuxième graphique
UKR-INVASION
POST- COVID
COVID
Graphique 3
- Nous examinons le nombre de yachts individuels vus dans la région MED, par le numéro
d'immatriculation AIS (MMSI) : 3515 yachts différents ont été vus dans la région MED.
- Un yacht donné fera escale dans différents pays, de sorte que nous pouvons compter le
nombre de yachts vus dans les 10 pays les plus importants.
- Le rapport entre le deuxième chiffre (multi-pays) et le premier (MED) nous donne une idée
du nombre moyen de pays visités par un yacht donné (la ligne pointillée noire), environ 2,5 à
3 pays par yacht, à l'exception des années COVID où le rapport était inférieur à 2 pays par
yacht.
- Nous abordons maintenant la question des visites croisées. Lorsqu'un yacht est vu en Italie,
quelle est la probabilité qu'il soit vu en France, en Espagne, en Grèce, etc.
- Par exemple, sur la ligne de gauche "ITALIE", "lorsqu'un yacht visite l'ITALIE, la proportion
de ces yachts qui visitent la France est de 87%"
- Ce que nous voyons est un groupe West MED (coin supérieur gauche du tableau) de visites
croisées entre l'Italie (1822 yachts vus), la France, Monaco et l'Espagne. Mais le tableau n'est
pas symétrique : seulement 71% des yachts vus en France seront vus en Italie.
- On constate également que la Croatie est approvisionnée par l'Italie, la France et la Grèce.
- Enfin, dans le coin inférieur droit du tableau, nous voyons la connexion entre la Grèce et la
Turquie.
- Notons qu'en 2022, la fourchette du nombre de yachts visitant les pays du "Top 7" se situe
entre ~300 pour la Turquie et la Croatie, entre 500 et 750 pour la Grèce, Monaco et
l'Espagne, 1300 pour la France et 1800 pour l'Italie.
L'analyse de la durée moyenne des escales, rapportée au nombre d'escales, par pays,
permet de caractériser deux extrêmes :
- D'une part, Monaco, avec des escales longues (75 heures en moyenne) et peu nombreuses
- D'autre part, la Turquie, avec des escales courtes (14 heures en moyenne) et très
nombreuses.
Cette mesure inclut, en termes cumulés, le temps passé dans les ports, les chantiers navals
et les mouillages.
Après le dépassement de la France, de sa première place (1ère 2ème place), par l'Italie
entre 2017 et 2018 (conséquence directe des mesures sociales sur les marins étrangers
appliquées par la France), on observe :
- La très bonne activité menée par la Grèce en 2021 et 2022, passant devant l'Espagne et la
Turquie.
- Le dépassement de Monaco par la Croatie, sur une tendance longue de croissance très
différenciée (21,3% vs 4,5% pour Monaco), la Croatie dépassant les 500 000 heures de
fréquentation/an).
- Le retour du Monténégro à ses niveaux de fréquentation habituels (150 000 heures/an).
Pendant la saison 2023, la Grèce va immanquablement dépasser la France, qui va donc
perdre à nouveau un point de classement (2ème 3ème place).
Figure 8
Graphique 9
Toujours sur les 7 pays du TOP 7, nous examinons les parts de marché et leur tendance :
- L'Italie est en croissance, en tête, mais semble s'essouffler (ou avoir une offre saturée ?)
depuis le pic de 2018, ou reprendre de l'élan en 2022 ?
- La Grèce affiche une croissance forte et régulière depuis 2018, voir la tendance turque
inverse après un pic de COVID en 2020.
Tableau 13
Le tableau de gauche montre la variation annuelle du "temps cumulé passé" par destination.
Globalement, cet indicateur de Med Yachting pour le « Top 7 » augmente de 13,8% par an.
Quatre destinations sont au-dessus de cette moyenne.
Trois destinations sont en dessous, voire très en dessous de la moyenne de 13%,
malheureusement ce sont la France et Monaco, mais ensemble leader en volume.
• que le centre de gravité de l'Italie dérive vers le sud-est , plus vers la Campanie et
moins vers la Ligurie ou la Toscane
• que les centres de gravité de la France + Monaco et de la Grèce sont stables
• et que le centre de gravité pour la Méditerranée glisse également vers le sud-est,
actuellement localisé près de Naples.
CONCLUSION
- Globalement, le Yachting en Méditerranée se porte très bien, y compris après COVID
(reprise) et en dépit d’une multitude de réglementations nouvelles.
- Nous voyons le yachting se diriger vers le sud-est
- Certaines destinations, à l'Est, se portent particulièrement bien (Turquie, non UE, tout
comme la Grèce et la Croatie, UE)
- D'autres semblent à court de nouvelles solutions et d'infrastructures ou submergées par les
réglementations qui s'empilent sans contre-mesure.
- La France et Monaco trouveront-ils suffisamment de résilience dépasser le choc des
réglementations sociales, fiscales et environnementales et la perte de part de marché
drastique (-14%) qui s’en suit ?