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RAPPORT SUR LA
POLITIQUE MONETAIRE
SOMMAIRE
SOMMAIRE _____________________________________________________________________ 2
LISTE DES GRAPHIQUES ___________________________________________________________ 3
LISTE DES TABLEAUX _____________________________________________________________ 4
LISTE DES ANNEXES ______________________________________________________________ 4
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES __________________________________________ 5
PREAMBULE ____________________________________________________________________ 6
COMMUNIQUE DE PRESSE _________________________________________________________ 7
VUE D’ENSEMBLE ________________________________________________________________ 9
I. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE, FINANCIER ET MONETAIRE INTERNATIONAL _________ 11
A. ACTIVITES ECONOMIQUES, EMPLOI ET PRIX __________________________________________________ 11
B. PRIX DES MATIERES PREMIERES ____________________________________________________________ 13
C. CONDITIONS MONETAIRES ET FINANCIERES __________________________________________________ 14
ANNEXES ______________________________________________________________________ 44
PREAMBULE
Conformément à l’article 1er de ses Statuts, alinéa 2, la Banque Centrale émet la monnaie de
l’Union Monétaire et en garantit la stabilité. Cette mission est déclinée stratégiquement en un objectif
dual tant au plan interne qu’au plan externe. Au plan interne, elle consiste en une quête de la stabilité
des prix à moyen terne. Au plan externe, elle vise une couverture suffisante à chaque instant des
engagements à vue de la Banque Centrale par les disponibilités extérieures de la BEAC.
Du point de vue opérationnel, la stabilité monétaire est assurée, au plan interne, lorsque le taux
d’inflation en moyenne annuelle est inférieur ou égal à 3 %, et au plan externe, quand le niveau des
avoirs extérieurs bruts représente près de 60 % des engagements à vue de la BEAC, équivalant à au
moins trois (03 mois) d’importations des biens et services et du service de la dette extérieure.
Pour atteindre son objectif, l’approche retenue par la BEAC consiste à intervenir sur le marché
monétaire via les opérations d’open market, soit en ponctionnant, soit en injectant de la liquidité
centrale, afin de piloter le Taux Interbancaiire Moyen Pondéré (TIMP) du marché monétaire autour
du Taux d’Intérêt des Appels d’Offres (TIAO), qui est son principal taux directeur. Ce pilotage se fait
à l’intérieur d’un corridor constitué par le Taux de la Facilité de Prêt Marginal (taux plafond) et le
Taux de la Facilité de Dépôt (taux plancher). Cette démarche se traduit par des interventions
hebdomadaires d’appel d’offres, renforcées si nécessaire par d’autres instruments au titre d’apports
supplémentaires ou de retraits de liquidités.
Pour évaluer les risques pesant sur la stabilité monétaire et décider d’une orientation spécifique
de son action, la BEAC a adopté une démarche basée sur trois principaux axes :
(i) l’analyse économique : elle s’appuie sur divers outils d’analyse conjoncturelle, des enquêtes
et sondages, un cadrage macroéconomique cohérent et des modèles macroéconométriques
permettant de faire des analyses, des projections macroéconomiques à court et à moyen
termes, des simulations de politique économique, etc. Cette analyse repose également sur le
principe de dérivation de l’instrument de référence (TIAO) en fonction des préférences des
autorités (pondérations de l’inflation et du taux de couverture extérieure) et d’une règle
optimale à l’échelle de la CEMAC de type « Taylor augmentée » ;
(ii) l’analyse monétaire et financière : elle consiste à effectuer d’une part, une analyse de la
dynamique de la monnaie, de ses composantes et de ses contreparties, et d’autre part, une
évaluation de la liquidité, de la stabilité bancaire et des marchés de capitaux ;
(iii) l’analyse de l’évolution des réserves de change : le maintien d’un taux de change fixe exige
généralement la détention et la gestion optimale des réserves de change pour garantir la parité
officielle de la monnaie. L’analyse de l’évolution des réserves de change et ses déterminants
permet donc d’apprécier l’évolution des risques pesant sur la stabilité externe de la monnaie.
COMMUNIQUE DE PRESSE
VUE D’ENSEMBLE
Selon les Perspectives de l’économie mondiale mises à jour en avril 2023 par le FMI, la
croissance se reviendrait à 2,8 % en 2023 avant de remonter à 3,0 % en 2024, après 3,4 % en 2022. Le
ralentissement de l’activité en 2023 s’expliquerait par les effets cumulés des chocs négatifs enregistrés
les trois dernières années, notamment la pandémie de la Covid-19 et le conflit russo-ukrainien, lequel
continue de perturber les marchés de l’énergie et des matières premières alimentaires.
La dynamique des échanges mondiaux est restée positive au cours du premier trimestre 2023,
du fait de la reprise des activités dans les services de voyages et de transports, après la levée des mesures
d’endiguement de la pandémie de la Covid-19. Le taux de croissance des échanges mondiaux devrait
fléchir à 2,4 % en 2023, après 5,1 % en 2022, pour ensuite remonter à 3,5 % en 2024.
S’agissant des prix, selon les prévisions du FMI, le taux d’inflation mondial devrait baisser de
8,7 % en 2022 à 7,0 % en 2023 et à 4,9 % en 2024. Dans les pays avancés, il reviendrait de 7,3 % en
2022 à 4,7 % en 2023 et à 2,6 % en 2024. S’agissant des pays émergents et des pays en développement,
il diminuerait de 9,8 % en 2022 à 8,6 % en 2023 et à 6,5 % en 2024. En Afrique subsaharienne, l’inflation
reviendrait de 14,5 % en 2022 à 14,0 % en 2023 et à 10,5 % en 2024.
Pour ce qui est des conditions monétaires, dans les pays avancés et pays en développement, la
plupart des banques centrales ont maintenu l’orientation restrictive de leurs politiques monétaires dans
le but de contenir les tensions inflationnistes. En effet, la conjoncture internationale a été soumise à de
nombreux aléas et incertitudes, parmi lesquels : i) les effets non maitrisés de la crise sanitaire liée à la
Covid-19, ii) la perturbation des circuits d’approvisionnement, et iii) la montée de l’inflation dans les
pays avancés induite par la guerre entre l’Ukraine et la Russie depuis février 2022.
Sur le marché des changes, depuis le début de l’année 2023, l’euro s’est apprécié par rapport
aux principales monnaies. Aussi, depuis janvier 2023, son cours a progressé par rapport au dollar
canadien (7,68 %), au rand sud–africain (6,52 %), au yen japonais (5,72 %), au yuan chinois (3,80 %),
au naira (2,82 %), à la roupie indienne (1,38 %) et au dollar américain (1,37 %). Par l’inverse, il s’est
déprécié par rapport au franc suisse (1,92 %), au real brésilien (0,90 %) et à la livre sterling (0,03 %).
Sur le front des prix, au premier trimestre 2023, l’inflation dans la CEMAC s’est hissée à 6,5 %
en moyenne annuelle et 7,2 % en glissement annuel, contre respectivement 2,1 % et 4,0 % un an plus tôt.
Les réserves de change de la BEAC ont bondi à 7 602,4 milliards au 30 avril 2023 (44,8 % sur
un an). Cette dynamique s’explique par la bonne tenue des activités économiques, les efforts de
rapatriement des recettes d’exportation et la forte hausse des rétrocessions des devises par les banques
primaires pour le compte de leur clientèle du secteur extractif. En conséquence, le taux de couverture
extérieure de la monnaie s’est situé à 74,2 % au 31 mars 2023, contre 66,7 % un an plus tôt.
Au 30 avril 2023, l'activité du système bancaire de la CEMAC a été marquée par une
progression de l’excédent de trésorerie de 42,0 % sur un an, pour se situer à 7 537 milliards, représentant
36 % du total du bilan. S’agissant de la qualité du portefeuille du système bancaire, elle s’est légèrement
améliorée, le taux de créances en souffrance étant revenues à 19 % des crédits bruts sur la même période,
contre 19 % douze mois auparavant.
Le marché monétaire a été marqué par : i) une baisse des réserves brutes du système bancaire
de la CEMAC avant les opérations monétaires de 3,0 % (47,1 milliards) pour revenir à 1 533,4 milliards
en avril 2023 ; ii) une augmentation de l’encours des opérations interbancaires à 531,4 milliards en avril
2023 (dont 384 milliards d’opérations de pension-livrée et 147,4 milliards d’opérations en blanc) contre
472,9 milliards en janvier 2023 (dont 308,7 milliards d’opérations de pension-livrée et 164,2 milliards
d’opérations en blanc) ; iii) un TIMP à 7 jours des opérations en blanc qui est passé de 5,50 % à fin
janvier 2023 à 5,74 % trois mois plus tard, tandis que celui des opérations de pension-livré a progressé
de 5,00 % à 5,50 % dans le même temps.
Dans un contexte caractérisé par la montée des tensions inflationnistes en lien avec la guerre
russo-ukrainienne et le resserrement des politiques monétaires, le marché des titres publics émis par
adjudication a affiché entre mars 2022 et mars 2023 (i) un repli des levées de fonds sur le marché
primaire, ii) une augmentation des encours de 11,9 %, passant de 5 082,1 milliards à 5 687,0 milliards,
et (iii) un dynamisme des opérations sur le marché secondaire.
Pour l’ensemble de l’année 2023, les prévisions des services de la BEAC tablent sur : i) une
croissance économique qui reviendrait de 3,0 % en 2022 à 2,4 % en 2023, grevée principalement par une
décroissance plus importante de l’activité pétrolière (-1,0 % en 2023, contre -0,2 % en 2022), ii) un
renforcement des pressions inflationnistes à 6,1 % en 2023, contre 5,6 % un an plus tôt, iii) un excédent
du solde budgétaire dons compris en repli de 2,8 % du PIB en 2022 à 1,7 % du PIB en 2023, et une
dégradation de celui du compte courant qui reviendrait à 0,1 % du PIB en 2023 après 7,7 % en 2022. Sur
le plan de la monnaie, la masse monétaire augmenterait de 13,1 %, à 20 001,7 milliards. En ce qui
concerne les réserves en devises, elles augmenteraient de 13,8 % pour s’établir à 7 797,8 milliards à fin
2023, correspondant à un taux de couverture extérieure de la monnaie à 79,9 % contre 73,1 % en
décembre 2022 et des réserves en mois d’importations de biens et services à 5,09 en 2023 contre 4,71 en
2022.
En ce qui concerne les perspectives à moyen terme, face aux conditions économiques mondiales
exceptionnelles qui prévalent depuis l’avènement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine après la
pandémie de la Covid-19, le tissu économique de la CEMAC poursuivrait son adaptation et continuerait
de résister à ces chocs. Ainsi, les services de la BEAC prévoient une consolidation de la croissance de
l’activité économique de la CEMAC, avec une progression de 2,6 % en 2024, 4,0 % en 2025 et 3,1 % en
2026, en lien avec une bonne tenue des activités dans le secteur non pétrolier.
Les autres comptes macroéconomiques seraient caractérisés par : i) une légère baisse de
l’excédent du solde budgétaire, base engagements, hors dons, qui ressortirait en moyenne autour de 0,9 %
du PIB sur la période 2024-2026, après 1,0 % en 2023, et ii) une détérioration du solde extérieur courant,
dons inclus, qui deviendrait déficitaire de -2,1 % du PIB en 2024, à -2,6 % du PIB en 2025, puis à -3,5 %
du PIB en 2026, après six années consécutives de solde excédentaire.
Au niveau des prix, l’inflation mondiale a Aux États-Unis, selon l’OCDE, le PIB en
ralenti au cours du premier trimestre 2023, sous volume a augmenté de 1,6 % en rythme
l’effet de la baisse des prix de l’énergie et des annualisé au premier trimestre 2023, après
produits alimentaires, tandis que les tensions 0,9 % au trimestre précédent. Par contre, en
inflationnistes hors produits énergétiques et variation trimestrielle, le taux de croissance du
alimentaires sont demeurées durablement PIB en volume est revenu à 0,3 % au premier
élevées. À moyen terme, les pressions trimestre 2023 (0,6 % au quatrième trimestre
inflationnistes mondiales devraient 2022), reflétant principalement la diminution
sensiblement baisser, en liaison avec le recul des stocks du secteur privé et le ralentissement
des prix internationaux des produits de base de l’investissement non résidentiel. Le marché
combustibles et hors combustibles consécutive du travail a continué de bien résister, traduisant
Selon les dernières estimations de la BCEAO, Graphique 1: Indice des cours des produits de
la croissance du PIB de l’Union, en termes base exportés par la CEMAC
140,0
réels, ressortirait à 5,6 % en 2022 et 6,5 % en
130,0
2023, après 6,1 % en 2021.
120,0
110,0
Au Nigeria, au premier trimestre 2023,
100,0
la croissance de l’économie s’est limitée à
90,0
2,3 % contre 3,1 % durant la même période de
80,0
2022 et un taux de 3,5 % au cours du dernier 70,0
trimestre de l’année écoulée, a annoncé l’Office 60,0
national des statistiques (NBS). Le 50,0
ralentissement de la croissance est attribuable 40,0
aux effets négatifs de la pénurie de liquidités
survenue au cours du trimestre. Par ailleurs, la
croissance enregistrée entre le 1er janvier et le Indice Global (cours en $) Produits énergétiques
Indice hors produits énergiques Métaux et mineraux
31 mars 2023 a découlé essentiellement de la Produits forestiers Produits agricoles
bonne tenue du secteur des services, qui a Produits de la pêche
long terme pourraient être à leur tour assouplis et décidé d’augmenter son taux directeur de 25
au cours des prochaines semaines à mesure que points de base à 4,50 %. En effet, bien qu'il y ait
le sentiment des investisseurs se dégrade et que des indicateurs montrant un marché du travail
la demande s’affaiblit, deux arguments qui commence à se détendre, il devrait rester
supplémentaires en faveur d’un plus tendu à court terme que dans le rapport
assouplissement monétaire pour soutenir la présenté en février 2023. Le taux de chômage
croissance. devrait désormais rester inférieur à 4 % jusqu'à
la fin de 2024. L'inflation était de 10,2 % au
Le Comité de politique monétaire de la premier trimestre de 2023, plus élevée que
Fed (Federal Open Market Committee ou prévu lors des réunions du MPC de février et
FOMC), dans son communiqué de presse du 14 mars, en raison de la hausse enregistrée sur les
juin 2023, a décidé de maintenir la fourchette prix des biens de base et des produits
cible de ses taux à 5,00 % - 5,25 %, pour tenir alimentaires. Bien qu'elles soient encore
compte des risques apparus récemment au élevées, la croissance des salaires nominaux
niveau de la stabilité du système bancaire. De dans le secteur privé et l'inflation des services
futures hausses de taux directeurs sont prévues, ont été proches des prévisions. La mesure dans
afin de ramener l’inflation à son objectif fixé de laquelle les pressions inflationnistes intérieures
2 %. Ainsi, la politique monétaire devrait s'atténueront dépendra de l'évolution de
demeurer restrictive à moyen terme. Le Comité l'économie, y compris de l'impact des
suivra de près les informations sur augmentations importantes du taux d'escompte
l’environnement économique et évaluera les jusqu'à présent. Le Comité continuera de
implications pour la politique monétaire. Pour surveiller de près les signes de pressions
déterminer dans quelle mesure un resserrement inflationnistes persistantes ainsi que le
supplémentaire de la politique monétaire resserrement des conditions du marché du
pourrait être approprié pour ramener l'inflation travail et la croissance des salaires et de
à sa cible, le Comité tiendra compte du l'inflation dans les services.
resserrement cumulé de la politique monétaire,
des décalages avec lesquels elle affecte La Banque Centrale du Japon (BoJ) a
l'activité économique et l'inflation, et des tenu la réunion de son Comité de Politique
développements de la conjoncture économique Monétaire le 28 avril 2023, Comité qui a décidé
et financière. En outre, le Comité continuera de de conserver l’orientation accommodante de sa
réduire ses avoirs en titres du Trésor, en dettes politique monétaire. Ainsi, le taux de dépôt à
d'agence et en titres adossés à des créances court terme a été maintenu à -0,1 % et le
hypothécaires d'agence, comme décrit dans ses rendement des obligations d'Etat à dix (10) ans
plans annoncés précédemment. a été contenu autour de zéro. En outre, la BoJ
continuera de mener sa politique d’achat
Le Conseil de la Banque du Canada illimité des obligations du Gouvernement
(BdC), réuni le 07 juin 2023, a annoncé une (JGB) à 10 ans, à l’effet de plafonner leurs
augmentation du taux cible du financement à un rendements à 0,25 %. Compte tenu des
jour pour le faire passer à 4,75 %. Le taux incertitudes entourant l’environnement
officiel d’escompte s’établit à 5 %, et le taux de international, la BoJ devrait poursuivre sa
rémunération des dépôts, à 4,75 %. Il poursuit politique monétaire accommodante.
également sa politique de resserrement
quantitatif.
Tableau 2: Taux directeurs des Banques Centrales des principaux pays industrialisés
Yuan
Depuis janvier 2023, la monnaie unique
européenne s’est appréciée par rapport au dollar Rand-Sud africain
520,0
505,1
500,0 489,8
480,0
460,0
448,8
440,0
420,0 427,1
400,0
380,0
Graphique 6: Evolution de l’inflation dans la CEMAC CEMAC a enregistré des différentiels d’inflation
de mars 2021 à mars 2023 globalement défavorables à fin mars 2023,
8,0% contrastant avec les douze précédents mois
7,0% caractérisés par un différentiel plutôt favorable.
Ainsi, en glissement annuel, le différentiel
6,0%
d’inflation a été défavorable vis-à-vis de la Zone
5,0% Euro (0,3 point), de l’UEMOA (1,5 point), des
4,0% Etats-Unis (2,2 points), et de la Chine (12,3
3,0%
points). A l’inverse, il a été favorable par rapport
au Nigeria (-14,8 points), situation qui a entrainé
2,0%
une ruée des agents économiques nigérians
1,0% situés près des frontières avec le Cameroun et le
0,0% Tchad vers le franc CFA pour se prémunir des
mars-21
mars-22
mars-23
déc-21
sept-21
sept-22
déc-22
juin-21
juin-22
Graphique 7: Evolution comparée de l’inflation locale cette dynamique s’explique par la bonne tenue
et de l’inflation importée de la CEMAC des activités économiques, les efforts de
(de janvier 2020 à mars 2023) rapatriement des recettes d’exportation,
notamment la forte augmentation des
rétrocessions des devises par les banques
primaires pour le compte de leur clientèle du
secteur extractif autorisée à détenir des comptes
en devises. En conséquence, le taux de
couverture extérieure de la monnaie s’est située
à 74,2 % au 31 mars 2023, contre 66,7 % un an
plus tôt.
C. RESERVES DE CHANGE
65 4000
3000
60
2000
55
1000
50 0
mai-20
juil-19
déc-19
oct-20
mars-21
août-21
janv-22
avr-18
sept-18
févr-19
juin-22
avr-23
juin-17
nov-17
nov-22
Source : BEAC
Evolution des Avoirs Extérieurs de la BEAC - Milliards d'euros Avoirs Extérieurs Nets de la BEAC - Ecart par rapport à la cible
6,5 2,0 5,00
6,0 1,5 4,75
5,5
1,0
4,50
5,0
4,25
4,5 0,5
4,0 4,00
0,0
3,5 3,75
3,0 -0,5
3,50
2,5
-1,0 3,25
2,0
1,5 -1,5 3,00
06/10/ 2019
06/01/ 2020
07/04/ 2020
23/05/ 2020
08/07/ 2020
23/08/ 2020
23/11/ 2020
23/02/ 2021
26/05/ 2021
11/07/ 2021
26/08/ 2021
11/10/ 2021
11/01/ 2022
13/04/ 2022
14/07/ 2022
29/08/ 2022
14/10/ 2022
29/11/ 2022
01/03/ 2023
01/06/ 2023
21/11/ 2019
21/02/ 2020
08/10/ 2020
08/01/ 2021
10/04/ 2021
26/11/ 2021
26/02/ 2022
29/05/ 2022
14/01/ 2023
16/04/ 2023
21/11/ 2019
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21/02/ 2020
23/05/ 2020
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26/02/ 2022
13/04/ 2022
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29/08/ 2022
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01/03/ 2023
16/04/ 2023
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23/02/ 2021
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01/06/ 2023
Avoirs Extérieurs nets (en milliards d'Euros) - réalisations Avoirs Extérieurs nets (en milliards d'Euros) - Cibles Avoirs Extérieurs nets - Ecart par rapport à la cible (en milliards d'euros) Limite TIAO (axe de droite)
Source : BEAC
Source : BEAC Source : BEAC
122,0 115,0
119,0
110,0
116,0 TCEN_global (hors pétrole et gaz)
105,0 TCEN des Exportations
113,0 TCER_global (hors pétrole et gaz)
TCER des Exportations
110,0 100,0
107,0
95,0
104,0
90,0
101,0
98,0 85,0
95,0
80,0
Source : BEAC
106,0
104,0
102,0
100,0
Source : BEAC
1 000
Les volumes les plus importants
échangés sur ce compartiment ont porté sur les
opérations de maturités d’un mois.
500
-
août 2021
août 2020
août 2022
février 2021
février 2022
février 2023
avril 2020
juin 2020
octobre 2020
avril 2021
juin 2021
octobre 2021
avril 2022
juin 2022
octobre 2022
avril 2023
décembre 2020
décembre 2021
décembre 2022
Source : BEAC
Graphique 14: Evolution mensuelle de l’encours des • Evolution des taux d’intérêt sur le
transactions interbancaires
marché monétaire
(en milliards)
450 600
Milliards FCFA
Source : BEAC
7,00 TIAO
Taux de la facilité de prêt marginal
6,50 Taux moyen pondéré interbancaire (OP en blanc)
Taux moyen pondéré interbancaire (pension livrée)
6,00
5,50
5,00
4,50
4,00
3,50
3,00
1 juin 2021
8 nov. 2021
4 juin 2022
11 janv. 2022
27 janv. 2022
16 mars 2022
14 janv. 2023
30 janv. 2023
19 mars 2023
19 juil. 2021
22 juil. 2022
30 avr. 2021
16 mai 2021
3 juil. 2021
20 août 2021
21 sept. 2021
23 oct. 2021
10 déc. 2021
26 déc. 2021
12 févr. 2022
28 févr. 2022
17 avr. 2022
19 mai 2022
23 août 2022
24 sept. 2022
10 oct. 2022
26 oct. 2022
13 déc. 2022
29 déc. 2022
15 févr. 2023
3 mars 2023
20 avr. 2023
17 juin 2021
24 nov. 2021
6 juil. 2022
5 sept. 2021
20 juin 2022
8 sept. 2022
11 nov. 2022
27 nov. 2022
4 août 2021
7 oct. 2021
1 avr. 2022
3 mai 2022
7 août 2022
4 avr. 2023
6 mai 2023
Source : BEAC
d’intérêt sur le marché interbancaire sous-
• Conditions monétaires régional de 5,3 points de base, passant de 5,50 %
à 5,79 % sur la même période.
Les conditions monétaires se sont
durcies dans la CEMAC au premier trimestre
2023, en lien avec la baisse en moyenne annuelle
de l’Indice des Conditions Monétaires (ICM),
qui traduit le resserrement de la politique
monétaire. En effet, en moyenne annuelle, l’ICM
s’est replié de 10,7 % au premier trimestre 2023,
en relation principalement avec : (i) la hausse du
TIAO de 150 points de base à 5,0 % par rapport
à mars 2022 et (ii) la progression des taux
Graphique 16: Évolution de l’Indice des Conditions émissions de titres publics par les Etats,
Monétaires (ICM) titres détenus principalement par les
8
-6
En définitive, les disponibilités
Source : BEAC monétaires et quasi-monétaires (M2) se sont
accrues de 15,4 % à 17 715,9 milliards à fin mars
2023 contre 15 352,5 milliards un an auparavant.
B. SITUATION MONETAIRE En termes de contributions, les avoirs extérieurs
nets et les crédits à l’économie ont eu une
L’évolution de la masse monétaire (M2) influence positive sur l’évolution de la masse
de la CEMAC et de ses contreparties, en monétaire au sens large (M2) à hauteur
glissement annuel, à fin mars 2023 a été marquée respectivement de 9,2 points et 5,7 points.
par : Cependant, les créances nettes sur les États ont
contribué négativement à la création monétaire
• une forte hausse des avoirs extérieurs (-0,2 point). Les ressources non monétaires ont
nets du système monétaire, qui ont contribué positivement à cette évolution
atteint 2 783,5 milliards, après (0,7 point). Toutes les composantes ont
1 378,0 milliards à mars 2022. Cette contribué positivement à l’expansion de la masse
forte progression s’explique, entre monétaire, avec 12,0 points pour la monnaie
autres, par la hausse des avoirs en scripturale, 0,9 point pour la monnaie fiduciaire
Compte d’Opérations (31,1 %) liée et 2,5 points pour les dépôts à terme monétaires.
principalement aux rapatriements de
devises effectuées par les opérateurs Graphique 17: Contributions des composantes de la
masse monétaire à son évolution
économiques, que la hausse des 0,22 QUASI-MONNAIE
mars-23
mai-22
août-22
janv-23
juil-22
juin-22
févr-23
avr-22
sept-22
déc-22
nov-22
mars-23
août-22
janv-23
mai-22
févr-23
juin-22
avr-22
déc-22
sept-22
juil-22
nov-22
relation avec le niveau des taux d’intérêt et de Graphique 19 : Evolution de l’encours des valeurs du
rendement des titres, qui est jugé encore faible Trésor de la CEMAC en % du PIB nominal
par certains investisseurs institutionnels, et (ii) la 9
En % du PIB Nominal
8,0 7,8
faible culture financière des agents économiques 8 6,3 8,4
(investisseurs institutionnels et physiques) qui
7
demeurent très peu imprégnés des opportunités
de placements offerts sur le marché des valeurs 6
du Trésor. 5 3,8
4
Tableau 3: Répartition de l’encours des titres par
qualité du détenteur final au 31 mars 2023 3 1,9 2,1
(En milliards) 1,8
mars-23 2
1,0
Montant 1
Parts 0,4 0,5
Catégorie d'investisseurs nominal 0,1 0,1
relatives 0
(en
(en %)
mars-23
2011
2015
2019
2012
2013
2014
2016
2017
2018
2020
2021
2022
milliards)
SVT 3 774,6 66,4
BTA 726,9 12,8
OTA 3 047,6 53,6 Source : BEAC/CRCT
Etablissements de crédit non SVT 673,3 11,8
BTA 78,1 1,4
OTA 595,2 10,5
BEAC 260,0 4,6
• Le marché secondaire
BTA 0,0 0,0
OTA 260,0 4,6 Trois catégories d’opérations sont
Investisseurs institutionnels 838,4 14,7 enregistrées sur le marché secondaire des titres
BTA 76,1 1,3 publics, en l’occurrence : (i) les achats-ventes
OTA 762,3 13,4 fermes de titres ; (ii) les opérations de pension-
Personnes physiques 140,7 2,5
livrée interbancaires ; et (iii) les transferts franco
BTA 26,0 0,5
OTA 114,7 2,0 de titres, c’est-à-dire sans contrepartie espèces,
Total général 5 687,0 100 entre les investisseurs.
Source : BEAC/CRCT
A l’instar du compartiment primaire, le
marché secondaire des titres publics a connu un
En pourcentage du PIB, cet encours des dynamisme de ses opérations au cours de la
titres a fortement progressé de 0,1 % en période sous revue.
décembre 2011, date de lancement du marché
des titres publics, à 3,8 % du PIB neuf ans plus En effet, 1 244 opérations d’achat ventes
tard, même s’il est quasiment quatre fois de titres ont été enregistrées entre mars 2022 et
inférieur au niveau atteint par l’ensemble des mars 2023, pour un montant nominal de 2 951,3
pays de l’UEMOA (11,9 % du PIB) en décembre milliards, échangés à 2 969,1 milliards. Cette
2020. A fin mars 2023, l’encours des titres évolution se situe en forte hausse par rapport à la
publics de la CEMAC a tout de même représenté même période un an auparavant où seules 592
8,4 % de PIB. opérations avaient été enregistrées sur des titres
d’une valeur nominale globale de 1 726,7
milliards échangés à 1 737 milliards.
cumulée d’environ 1 087,2 milliards. La durée également augmenté sur la période sous-revue.
maximale des pensions s’est établit à 94 jours au Ainsi, 3 217 opérations sur des titres d’une
cours de la période de référence, contre 365 jours valeur nominale de 5 283,1 milliards ont été
la période précédente. Les taux d’intérêt réalisées entre mars 2022 et mars 2023, contre 1
négociés entre les contreparties ont augmenté au 875 opérations d’une valeur nominale de 4 467,3
cours de la période sous revue, oscillant entre 1 milliards sur la période mars 2021 à mars 2022.
et 7 % contre 1 à 6 % un an avant.
Source : BEAC/CRCT
• Le coût des ressources mobilisées par Graphique 20 : Dynamique des taux moyens pondérés
les Trésors publics s’est stabilisé des émissions de BTA depuis décembre 2020 (en %)
9,00
L’examen de la dynamique mensuelle 8,00
des taux moyens pondérés des émissions de BTA 7,00
fait ressortir un double dynamique. Entre mars 6,00
5,00
2022 et mars 2023, on observe une relative
4,00
stabilité des taux des instruments à 26 et 52
3,00
semaines, qui ont oscillé respectivement entre 4
2,00
et 7 % et 5 et 8 %. Les BTA de 13 semaines 13 semaines 26 semaines
1,00
évoluent de manière irrégulière à cause
0,00
notamment du nombre d’émission peu élevé sur
NOV-21
NOV-22
FÉVR-22
FÉVR-23
SEPT-21
OCT-21
SEPT-22
OCT-22
JANV-23
MARS-21
JUIN2021
JUIL-21
JUIL-22
AVR-21
DEC 2022
AVRIL 2022
DÉC-21
MAI 2021
MAI 2022
JUIN 2022
AOÛT 2021
MARS 2022
AOÛT 2022
D. MARCHE FINANCIER
8,0%
1. Indice Composite des Activités 6,0%
Economiques 4,0%
2,0%
-2,0%
globalement enregistrer une légère amélioration
de l’activité au deuxième trimestre 2023, tirée -4,0%
-6,0%
essentiellement par l’activité non pétrolière. Elle -8,0%
serait portée par les branches des activités
commerciales, des services marchands, des
industries manufacturières et de l’électricité. Cameroun
Congo
RCA
Gabon
4,0%
Ainsi, les estimations pour le deuxième
trimestre 2023 en glissement annuel tablent sur 2,0%
une hausse moins importante de l’ICAE de la
CEMAC à 4,2 % (contre 6,8 % un an plus tôt). 0,0%
En glissement trimestriel, l’ICAE devrait
-2,0%
enregistrer une hausse de 0,4 % au deuxième
trimestre 2023, contre -1,7 % un trimestre plus -4,0%
tôt.
-6,0%
Par rapport au deuxième trimestre 2022,
les contributions des pays à l’ICAE de la
CEMAC enregistreraient des évolutions Cameroun RCA
1
Les services réalisent l’exercice de prévision par les
approches Short Term Inflation Forecast (STIF) à partir
des dernières réalisations fournies par les INS.
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32
renchérissement des carburants dans plusieurs sur toute l’année du conflit russo-
pays de la sous-région. ukrainien, avec une persistance des
tensions inflationnistes ;
Pour l’essentiel, en glissement annuel, la
dynamique projetée à court terme serait ii. Scénario optimiste à 83,1 dollars le baril
impactée à fin mars 2023 principalement par une de pétrole brut qui se base sur un prix du
contribution de la fonction « produits baril de pétrole brut le plus élevé, sous
alimentaires et boissons non alcoolisées » (dont les hypothèses d’une reprise plus
l’apport reculerait à 2,7 points, contre 4,0 points vigoureuse de la croissance économique
trois mois plus tôt) tandis que la fonction mondiale et d’une recrudescence des
transport (contenant le poste lié aux prix des tensions internationales.
carburants) remonterait à 1,4 point, après 1,2
point en mars 2023.
3.1 Scénario de base (baril de pétrole brut
En termes de contributions par pays à fin à 73,1 dollars, évolution défavorable du
juin 2023, en glissement annuel, le Cameroun marché pétrolier et persistance des tensions
devrait toujours garder une incidence sensible inflationnistes)
sur la dynamique des prix de la sous-région (3,8
points en glissement annuel), suivi du Tchad (1,0 Les résultats relatifs au scénario de base
point), du Gabon (0,4 point) ainsi que de la se présentent comme suit :
République Centrafricaine et du Congo (0,3
point respectivement), la Guinée Equatoriale • Secteur réel
(0,1 point).
La prévision de la croissance réelle de la
Les prévisions à court terme suggèrent un CEMAC pour l’année 2023 a été revue
desserrement progressif des pressions légèrement à la baisse par rapport à celle réalisée
inflationnistes à fin juin 2023. Le taux en mars 2023. Ainsi, selon les prévisions mises
d’inflation sous-jacente s’établirait à 5,7 % en à jour, elle reculerait de 3,0 % en 2022 à 2,4 %
moyenne annuelle et 4,7 % en glissement en 2023, grevée principalement par une
annuel, contre respectivement 5,6 % et 5,9 % décroissance plus importante de l’activité
trois mois plus tôt. pétrolière (-1,0 % en 2023, contre -0,2 % en
2022) conjuguée avec le ralentissement des
B. PREVISIONS DU CADRE activités non pétrolières (3,6 % en 2022, contre
3,1 % un an plus tard). Au titre des facteurs qui
MACROECONOMIQUE
contribueraient à cette décélération de l’activité
SUR L’ENSEMBLE DE
en 2023, l’on note principalement la dégradation
L’ANNEE 2023 accrue des termes de l’échange, en raison de la
baisse plus prononcée des cours des principales
3. Hypothèses sous-jacentes des prévisions matières premières exportées par la CEMAC. En
sur l’ensemble de l’année 2023 outre, les prévisions de la production des
hydrocarbures, de coton et de bois ont été revues
Les services de la Banque ont révisé les à la baisse, contrebalançant la hausse attendue
deux scénarios possibles du cadre des productions de cacao, de café et de
macroéconomique de la CEMAC en 2023, selon manganèse. Suivant l’optique offre, le secteur
l’évolution des cours du baril de pétrole et pétrolier pâtirait des cours mondiaux moins
l’évolution de la crise russo-ukrainienne : favorables que prévus sur l’ensemble de l’année,
combinés à une baisse de 0,2 % de la production
i. Scénario de base tablant sur un prix du de pétrole brut, contre -1,0 % en 2022. De même,
baril de pétrole brut à 73,1 dollars, la croissance non pétrolière serait moindre qu’en
traduisant une évolution défavorable du 2022, avec un taux de 3,1 % en 2023, contre
marché pétrolier alimentée par les 3,6 % un an plus tôt. Selon les contributions par
craintes d’un ralentissement généralisé secteur d’activités, le tertiaire trônerait en tête,
de l’économie mondiale et la poursuite bien qu’en recul, avec une contribution à la
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33
2
Les inondations du 26 septembre 2022 dans deux des MEGI s’est effondrée de 74,9 % en glissement annuel et
trois plateformes pétrolières de l’opérateur MEGI ont 10,9 % en glissement trimestriel. La résolution des
provoqué une réduction drastique des activités de MEGI, problèmes occasionnées par ces inondations a pris du
premier opérateur du secteur en Guinée Equatoriale. En retard, au point où un seul champ « Zafiro » sur les trois
conséquence, au premier trimestre 2023, la production de en exploitation avant l’accident est en production
actuellement.
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34
serait négative à -1,1 % en 2023, après +3,7 % malgré l’amélioration du solde de la balance des
en 2022. Pareillement, le solde budgétaire de revenus (0,5 point).
référence augmenterait à -0,1 % du PIB (au-
dessus de la corme communautaire de -1,5 % du Au total, le solde global de la balance des
PIB), après -2,4 % du PIB en 2022. Certains paiements en pourcentage du PIB ressortirait
Etats de la CEMAC pourraient générer une excédentaire à 0,8 % en 2023, soit 538,5
épargne budgétaire en 2023. Par conséquent, milliards, après 4,3 % du PIB en 2022. Ce
l’orientation de la politique budgétaire des pays ralentissement de l’excédent du solde global
de la CEMAC avisée en début d’année 2023 (-3,5 points) serait davantage portée par la
serait confrontée, au plan interne, à la hausse des diminution de la balance des transactions
prix à la consommation, et au plan international, courantes (-7,6 points). Le solde global de la
aux répercussions du conflit Russo-ukrainien. balance des paiements servirait à accumuler des
Dans un contexte de poursuite des programmes réserves officielles de 628,5 milliards.
avec le FMI et d’informatisation de
l’administration fiscale, les pays de la CEMAC • Situation monétaire
devraient mobiliser plus de tirages extérieurs
(+43,1 % à 1986,3 milliards), moins La situation serait marquée par une hausse
d’allègement de dette extérieure (-64,6 % à 90,0 des avoirs extérieurs nets (19,9 %, à 3 434,4
milliards) et plus de ressources monétaires nettes milliards), en lien avec les efforts de
(+64,4 % à 619,7 milliards). Ces ressources rapatriement des devises, une hausse des
amortiraient la dette extérieure à hauteur de créances nettes sur l’Etat (2,3 %, à 9 422,4
2 368,4 milliards et permettraient de se milliards) résultant des émissions nettes de titres
désengager vis-à-vis du système non bancaire publics, et des crédits à l’économie (7,6 %, à
d’environ 926,9 milliards. En conséquence, le 10 672,5 milliards). Il en résulterait un
profil d’endettement des pays de la Zone serait accroissement de la masse monétaire (13,1 %, à
en amélioration en 2023, avec un encours de la 20 001,7 milliards). Le taux de couverture
dette globale à 45,8 % du PIB, contre 49,5 % du extérieure de la monnaie quant à lui remonterait
PIB en 2022 pour un ratio du service de la dette légèrement autour de 79,9 %, contre 73,1 % en
sur les recettes budgétaires. Le ratio du service 2022. Quant aux réserves en mois
de la dette sur les exportations passerait de 9,4 % d’importations de biens et services, elles
en 2022 à 14,3 % en 2023. ressortiraient à 5,09 contre 4,71 en 2022.
• Secteur extérieur
3.2 Scénario optimiste (baril de pétrole
L’excédent du solde du compte des brut à 83,1 dollars, anticipations d’une
transactions courantes dons compris évolution moins tendue du marché
enregistrerait une forte chute, revenant à pétrolier et désescalade progressive des
0,1 % du PIB en 2023 contre 7,7 % un an plus tensions internationales)
tôt, en lien avec la dégradation des termes de
l’échange de 23,8 %. Cette baisse du solde des Par rapport au scénario de base, les
transactions courantes en pourcentage du PIB résultats relatifs au scénario optimiste se
(-7,6 points) serait principalement imputable à la présentent ainsi qu’il suit.
chute des exportations pétrolières (-6,1 points) et
non pétrolières (-0,7 point). En particulier, la • Secteur réel
baisse des exportations résulterait de la
diminution des ventes de pétrole brut Sous ce scénario, dans l’optique offre, la
(-25,4 % à 12 134,4 milliards), de gaz croissance en 2023 se hisserait à 3,8 %, avec une
(-23,7 % à 1 714,2 milliards), de bois (-0,8 % à progression qui deviendrait positive dans le
1 030,4 milliards) et de coton (-40,2 % à 181,3 secteur pétrolier de 2,6 %, de même que dans le
milliards). L’évolution du solde de la balance secteur non pétrolier. Le secteur primaire
des transactions courantes serait aussi tirée par la enregistrerait des performances sensiblement
hausse des importations de biens (-1,1 point), meilleures, avec une contribution à la croissance
à 1,2 point. Cette évolution plus favorable
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35
https://ourworldindata.org/coronavirus/country/china?cou
ntry=#what-is-the-daily-number-of-confirmed-cases
Monetary policy report | Informe de política monetaria | تقرير السياسة النقدية
38
2016
1986
1989
1992
1998
2001
2004
2007
2010
2013
2019
2022
2025
populations pourraient fragiliser Ecart de production (Filtre linéaire)
davantage certains pays, à l’instar du Ecart de production (Filtre HP)
Tchad, du Cameroun ou encore de la Ecart de production (Filtre BP)
Limite 0
République Centrafricaine.
Source : BEAC
4
https://fred.stlouisfed.org/series/WUPI
Monetary policy report | Informe de política monetaria | تقرير السياسة النقدية
39
2 000
2018T4
2019T2
2019T4
2020T2
2020T4
2021T2
2021T4
2022T2
2022T4
2023T2
2023T4
2024T2
2024T4
2025T2
2025T4
2026T2
2026T4
Source : BEAC
En mois
plus foncée à la plus claire). 5,0
75
2. Prévisions à moyen terme des 4,0
réserves de change et des avoirs 70
extérieurs nets de la BEAC 3,0
65
2,0
Après des niveaux historiquement élevés 60
Taux de couverture extérieure de la monnaie (en %)
Réserves de change (en mois mois d'importat. des B&S) à l'axe de droite
atteints en raison de la guerre en Ukraine,
55 Réserves de change cible (4,0 mois d'importat. des B&S) à l'axe de droite 1,0
suivis de leur chute de 2023, la plupart des
cours des matières premières devraient se 50 0,0
stabiliser dès 2024. Dans ce contexte, les
2023T2
2018T4
2019T2
2019T4
2020T2
2020T4
2021T2
2021T4
2022T2
2022T4
2023T4
2024T2
2024T4
2025T2
2025T4
2026T2
2026T4
5
Dans le cadre des travaux de mise à jour de la Règle de inflationnistes, les préférences des autorités monétaires
Politique Monétaire de la BEAC tenus du 05 au 09 juin ont été révisées comme suit : (i) scénario 1 (stabilité
2023 et ayant permis de ré-estimer les coefficients et les interne [inflation] avec pondération à 90 % et stabilité
paramètres du modèle, dans le contexte macroéconomique externe [taux de couverture extérieure de la monnaie] à
actuel de la sous-région caractérisé par des fortes tensions 10 % ; (ii) scénario 2 (stabilité interne à 80 % et stabilité
Monetary policy report | Informe de política monetaria | تقرير السياسة النقدية
42
En %
troisième trimestre 2023, après 4 relèvements 2,50
2016T1
2016T3
2017T1
2017T3
2018T1
2018T3
2019T1
2019T3
2020T1
2020T3
2021T1
2021T3
2022T1
2022T3
2023T1
2023T3
2024T1
2024T3
dans les pays avancés à court et à moyen
termes, sous l’effet anticipé du recul des
prix de l’énergie ; Source : BEAC, Administrations publiques
✓ la légère révision à la baisse du pic Tableau 5: Écarts des prévisionnels des taux
d’inflation dans la CEMAC
d’inflation à 6,7 % à fin juin 2023 ;
(En moyenne annuelle)
2023 2024 2025
✓ l’atténuation des prévisions d’inflation à Pic
Déc. Déc. Déc.
court et à moyen termes (2023-2025), en d’inflation
dépit de l’augmentation des prix des
carburants à la pompe dans certains pays Prévisions 6,7 % 6,1 % 2,6 % 1,5 %
actualisées au 2ème trim.
de la sous-région (Cameroun, République (mai 2023)
Centrafricaine, Congo et Gabon dans une Prévisions
moindre mesure), et un retour anticipé du antérieures 7,0 % 6,4 % 4,3 % 3,2 %
taux d’inflation en moyenne annuelle en- (février au 2ème trim.
dessous du seuil communautaire de 3,0 % 2023)
Ecart (en -30 Pts -30 -170 -170
dès fin 2024 (voir tableau 5). points de pts pts pts
base
Néanmoins, il est souhaitable d’observer
une relative prudence avant d’amorcer une En conséquence, le TIAO et le taux de la
éventuelle révision à la baisse du TIAO compte facilité de prêt marginal devraient être maintenus
tenu de l’incertitude qui subsiste encore quant à inchangés respectivement à 5,00 % et à 6,75 %
l’évolution de l’environnement économique au 3ème trimestre 2023.
international, du fait de la poursuite de la guerre
entre la Russie et l’Ukraine, des perturbations au Ainsi, pour tenir compte des analyses ci-
niveau de la stabilité financière internationale et la dessus, la résolution suivante est soumise à
persistance de quelques tensions géopolitiques l’appréciation du Comité de Politique
majeures. Monétaire :
RESOLUTION
Le Comité de Politique Monétaire, réuni en sa séance ordinaire du 26 juin 2023 à Yaoundé, après
analyse des facteurs de risques pesant sur la stabilité monétaire, dans le contexte d’une position extérieure
confortable et au regard des perspectives macroéconomiques de la CEMAC favorables à court et à moyen
termes, malgré un niveau d’inflation encore élevé mais en ralentissement progressif, a décidé de
maintenir inchangés :
✓ les coefficients des réserves obligatoires à 7,00 % sur les exigibilités à vue et 4,50 % sur
les exigibilités à terme. /-
44
45
Annexe 3-1 : Courbe des taux de rendement des titres publics du Cameroun de décembre 2022 et avril 2023
(en%)
8,00
7,00
6,00
5,00
4,00
1,00
0,00
3 mois 6 mois 1 an 1,5 ans 2 ans 3 ans 3,5A 4 ans 5 ans 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans 10 ans
Source : BEAC/CRCT
Annexe 3-2 : Courbes de rendement des titres du Congo de décembre 2022 et avril 2023 (en%)
9,50
9,00
8,50
8,00
déc-22 avr-23
7,50
7,00
6,50
6,00
3 mois 6 mois 1 an 1,5 ans 2 ans 3 ans 3,5A 4 ans 5 ans 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans 10 ans
Source : BEAC/CRCT
Annexe 3-3 : Courbes de rendement des titres du Gabon de décembre 2022 et avril 2023 (en%)
10,00
9,00
8,00
7,00
déc-22 avr-23
6,00
5,00
4,00
3,00
3 mois 6 mois 1 an 1,5 ans 2 ans 3 ans 3,5A 4 ans 5 ans 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans 10 ans
Source : BEAC/CRCT
Au niveau sous-régional, le taux de couverture des engagements à vue par les avoirs
extérieurs s’est situé à 74,19 % en mars 2023 contre 66,67 % en mars 2022, soit un accroissement
annuel de 7,52 points.
Par pays, l’analyse de l’indicateur de référence (transferts nets) entre mars 2022 et mars
2023 montre que :
- Au Cameroun, il s’est dégradé de 22,3 milliards, revenant de -142,6 milliards en mars 2022
à -164,9 milliards douze mois plus tard, soit un repli de 15,6 % ;
- Au Congo, il s’est dégradé de 70,4 milliards pour revenir à -118,3 milliards en mars 2023
après -47,9 milliards en mars 2022, soit un repli annuel de 147,0 % ;
- Au Gabon, l’indicateur est passé d’un solde positif de 6,9 milliards en mars 2022 à un solde
négatif de 98,3 milliards douze mois plus tard ;
- En Guinée Equatoriale, il s’est fortement dégradé, de -18,0 milliards en mars 2022 à -54,2
milliards en mars 2023, soit une baisse de 201,0 % ; et,
- Au Tchad, l’indicateur a eu un solde négatif de 54,1 milliards en mars 2023, après un solde
positif de 18,7 milliards un an plutôt.
6
L’indicateur de référence au niveau national est « la moyenne mobile des transferts nets hors CEMAC au cours des
six (06) derniers mois ».