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Juin 2023

RAPPORT SUR LA
POLITIQUE MONETAIRE

Monetary policy report | Informe de política monetaria | ‫تقرير السياسة النقدية‬


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SOMMAIRE

SOMMAIRE _____________________________________________________________________ 2
LISTE DES GRAPHIQUES ___________________________________________________________ 3
LISTE DES TABLEAUX _____________________________________________________________ 4
LISTE DES ANNEXES ______________________________________________________________ 4
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES __________________________________________ 5
PREAMBULE ____________________________________________________________________ 6
COMMUNIQUE DE PRESSE _________________________________________________________ 7
VUE D’ENSEMBLE ________________________________________________________________ 9
I. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE, FINANCIER ET MONETAIRE INTERNATIONAL _________ 11
A. ACTIVITES ECONOMIQUES, EMPLOI ET PRIX __________________________________________________ 11
B. PRIX DES MATIERES PREMIERES ____________________________________________________________ 13
C. CONDITIONS MONETAIRES ET FINANCIERES __________________________________________________ 14

II. EVOLUTION RECENTE DE L’ECONOMIE __________________________________________ 18


A. PERSPECTIVES A COURT TERME ____________________________________________________________ 18
B. INFLATION _____________________________________________________________________________ 18
C. RESERVES DE CHANGE ___________________________________________________________________ 20
D. AVOIRS EXTERIEURS NETS DE LA BEAC ______________________________________________________ 21
E. COMPETITIVITE-PRIX _____________________________________________________________________ 21

III. MONNAIE, LIQUIDITE ET MARCHE DES CAPITAUX _________________________________ 23


A. CONDITIONS MONETAIRES ________________________________________________________________ 23
B. SITUATION MONETAIRE __________________________________________________________________ 26
C. MARCHE DES TITRES PUBLICS _____________________________________________________________ 27
D. MARCHE FINANCIER _____________________________________________________________________ 29

IV. PERSPECTIVES MACROECONOMIQUES A COURT TERME ____________________________ 31


A. PREVISIONS AU DEUXIEME TRIMESTRE 2023 _________________________________________________ 31
B. PREVISIONS DU CADRE MACROECONOMIQUE SUR L’ENSEMBLE DE L’ANNEE 2023 __________________ 32

V. PERSPECTIVES ECONOMIQUES A MOYEN TERME DE LA CEMAC ______________________ 37


A. HYPOTHESES SOUS-JACENTES ET PREVISIONS MACROECONOMIQUES _____________________________ 37
B. PREVISIONS A MOYEN TERME DE L’INFLATION ET DES RESERVES DE CHANGE _______________________ 39
C. ANALYSE DES RISQUES INTERNES ET EXTERNES _______________________________________________ 41
D. ORIENTATION DE LA POLITIQUE MONETAIRE ET DECISIONS _____________________________________ 41

ANNEXES ______________________________________________________________________ 44

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LISTE DES GRAPHIQUES


Graphique 1: Indice des cours des produits de base exportés par la CEMAC .......................................................13
Graphique 2 : Contributions à la croissance de l'indice des cours des produits de base exportés par ....................14
Graphique 3 : Évolution de la parité de l’euro vis-à-vis de certaines devises ........................................................17
Graphique 4 : Évolution du cours de l'euro par rapport au Naira ...........................................................................17
Graphique 5 : Evolution de l'ICAE CEMAC .........................................................................................................18
Graphique 6: Evolution de l’inflation dans la CEMAC de mars 2021 à mars 2023 ..............................................19
Graphique 7: Evolution comparée de l’inflation locale et de l’inflation importée de la CEMAC .........................20
Graphique 8: Réserves de change de la BEAC et taux de couverture extérieure de la monnaie ............................20
Graphique 9 : Évolution des avoirs extérieurs nets de la BEAC au 31 mai 2023 ..................................................21
Graphique 10: Evolution du TCER/TCEN .............................................................................................................22
Graphique 11: Evolution du TCER/TCEN des exportations ..................................................................................22
Graphique 12: Evolution du TCER/TCEN des importations .................................................................................22
Graphique 13: Evolution des réserves et opérations de refinancement du système bancaire .................................24
Graphique 14: Evolution mensuelle de l’encours des transactions interbancaires .................................................25
Graphique 15: Evolution des taux du marché monétaire........................................................................................25
Graphique 16: Évolution de l’Indice des Conditions Monétaires (ICM) ...............................................................26
Graphique 17: Contributions des composantes de la masse monétaire à son évolution .........................................26
Graphique 18: Contributions des crédits par maturité à l’évolution des crédits à l’économie ...............................27
Graphique 19 : Evolution de l’encours des valeurs du Trésor de la CEMAC en % du PIB nominal.....................28
Graphique 20 : Dynamique des taux moyens pondérés des émissions de BTA depuis décembre 2020 (en %) ....29
Graphique 21: Evolution de l'ICAE CEMAC en glissement annuel ......................................................................31
Graphique 22: Evolution de l'ICAE CEMAC en glissement trimestriel ................................................................31
Graphique 23 : Ecarts de production dans la CEMAC, suivant trois approches méthodologiques........................38
Graphique 24 : Moyennes des croissances réelles et potentielles ..........................................................................39
Graphique 25: Intervalles de prévision de l'inflation en moyenne annuelle dans la CEMAC à l'horizon du
quatrième trimestre 2025 .................................................................................................................40
Graphique 26: Prévisions des réserves de change de la CEMAC et des avoirs extérieurs nets de la BEAC .........40
Graphique 27 : Prévisions des réserves de change de la CEMAC en mois d’importations des biens et service et
du taux de couverture extérieure de la monnaie ..............................................................................40
Graphique 28 : Evolution de l'inflation en glissement trimestriel de 2016 à 2024 .................................................42

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Principaux indicateurs de l’environnement international .....................................................................11


Tableau 2: Taux directeurs des Banques Centrales des principaux pays industrialisés .........................................16
Tableau 3: Répartition de l’encours des titres par qualité du détenteur final au 31 mars 2023 ..............................28
Tableau 4: Evolution des transactions interbancaires de titres au cours des deux dernières années ......................29
Tableau 5: Écarts des prévisionnels des taux d’inflation dans la CEMAC ............................................................42

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Conditions d’interventions de la BEAC ...............................................................................................44


Annexe 2 : Evolution des taux de la BCE et de la BEAC ......................................................................................45
Annexe 3 : Courbes des taux de rendement des titres publics ................................................................................46
Annexe 4 : Monitoring des transferts mensuels .....................................................................................................48

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES


BCE : Banque Centrale Européenne
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
BCC : Banque Centrale du Congo
BCN : Banque Centrale du Nigeria
BdC : Banque du Canada
BEAC : Banque des Etats de l'Afrique Centrale
BoE : Bank of England
BoJ : Bank of Japan
BTP : Bâtiments et Travaux Publics
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale
CMM : Comité du Marché Monétaire
CPM : Comité de Politique Monétaire
EMF : Etablissement de microfinance
FALB : Facteurs Autonomes de la Liquidité Bancaire
FCFA : Franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale
FED : Federal Reserve System
FMI : Fonds Monétaire International
FOMC : Federal Open-Market Committee
ICAE : Indicateur Composite des Activités Economiques
ICCPB : Indice Composite des Cours des Produits de Base
ICMF Indice des Conditions Monétaires et Financières
IPC : Indice des Prix à la Consommation
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économiques
PBoC : People's Bank of China
PEM : Perspectives Economiques Mondiales
PIB : Produit Intérieur Brut
SARB : South African Reserve Bank
SESAME : Système d’Evaluation et de Supervision des Activités de Microfinance
SVT : Spécialistes en Valeur du Trésor
TCE : Taux de Couverture Extérieure de la Monnaie
TCEN : Taux de Change Effectif Nominal
TCER : Taux de Change Effectif Réel
TIAO : Taux d’Intérêt des Appels d’Offres
TIMP : Taux d’Intérêt Interbancaire Moyen Pondéré
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine

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PREAMBULE

Stratégie de politique monétaire

Conformément à l’article 1er de ses Statuts, alinéa 2, la Banque Centrale émet la monnaie de
l’Union Monétaire et en garantit la stabilité. Cette mission est déclinée stratégiquement en un objectif
dual tant au plan interne qu’au plan externe. Au plan interne, elle consiste en une quête de la stabilité
des prix à moyen terne. Au plan externe, elle vise une couverture suffisante à chaque instant des
engagements à vue de la Banque Centrale par les disponibilités extérieures de la BEAC.

Du point de vue opérationnel, la stabilité monétaire est assurée, au plan interne, lorsque le taux
d’inflation en moyenne annuelle est inférieur ou égal à 3 %, et au plan externe, quand le niveau des
avoirs extérieurs bruts représente près de 60 % des engagements à vue de la BEAC, équivalant à au
moins trois (03 mois) d’importations des biens et services et du service de la dette extérieure.

Pour atteindre son objectif, l’approche retenue par la BEAC consiste à intervenir sur le marché
monétaire via les opérations d’open market, soit en ponctionnant, soit en injectant de la liquidité
centrale, afin de piloter le Taux Interbancaiire Moyen Pondéré (TIMP) du marché monétaire autour
du Taux d’Intérêt des Appels d’Offres (TIAO), qui est son principal taux directeur. Ce pilotage se fait
à l’intérieur d’un corridor constitué par le Taux de la Facilité de Prêt Marginal (taux plafond) et le
Taux de la Facilité de Dépôt (taux plancher). Cette démarche se traduit par des interventions
hebdomadaires d’appel d’offres, renforcées si nécessaire par d’autres instruments au titre d’apports
supplémentaires ou de retraits de liquidités.

Pour évaluer les risques pesant sur la stabilité monétaire et décider d’une orientation spécifique
de son action, la BEAC a adopté une démarche basée sur trois principaux axes :

(i) l’analyse économique : elle s’appuie sur divers outils d’analyse conjoncturelle, des enquêtes
et sondages, un cadrage macroéconomique cohérent et des modèles macroéconométriques
permettant de faire des analyses, des projections macroéconomiques à court et à moyen
termes, des simulations de politique économique, etc. Cette analyse repose également sur le
principe de dérivation de l’instrument de référence (TIAO) en fonction des préférences des
autorités (pondérations de l’inflation et du taux de couverture extérieure) et d’une règle
optimale à l’échelle de la CEMAC de type « Taylor augmentée » ;

(ii) l’analyse monétaire et financière : elle consiste à effectuer d’une part, une analyse de la
dynamique de la monnaie, de ses composantes et de ses contreparties, et d’autre part, une
évaluation de la liquidité, de la stabilité bancaire et des marchés de capitaux ;

(iii) l’analyse de l’évolution des réserves de change : le maintien d’un taux de change fixe exige
généralement la détention et la gestion optimale des réserves de change pour garantir la parité
officielle de la monnaie. L’analyse de l’évolution des réserves de change et ses déterminants
permet donc d’apprécier l’évolution des risques pesant sur la stabilité externe de la monnaie.

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COMMUNIQUE DE PRESSE

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VUE D’ENSEMBLE
Selon les Perspectives de l’économie mondiale mises à jour en avril 2023 par le FMI, la
croissance se reviendrait à 2,8 % en 2023 avant de remonter à 3,0 % en 2024, après 3,4 % en 2022. Le
ralentissement de l’activité en 2023 s’expliquerait par les effets cumulés des chocs négatifs enregistrés
les trois dernières années, notamment la pandémie de la Covid-19 et le conflit russo-ukrainien, lequel
continue de perturber les marchés de l’énergie et des matières premières alimentaires.

La dynamique des échanges mondiaux est restée positive au cours du premier trimestre 2023,
du fait de la reprise des activités dans les services de voyages et de transports, après la levée des mesures
d’endiguement de la pandémie de la Covid-19. Le taux de croissance des échanges mondiaux devrait
fléchir à 2,4 % en 2023, après 5,1 % en 2022, pour ensuite remonter à 3,5 % en 2024.

S’agissant des prix, selon les prévisions du FMI, le taux d’inflation mondial devrait baisser de
8,7 % en 2022 à 7,0 % en 2023 et à 4,9 % en 2024. Dans les pays avancés, il reviendrait de 7,3 % en
2022 à 4,7 % en 2023 et à 2,6 % en 2024. S’agissant des pays émergents et des pays en développement,
il diminuerait de 9,8 % en 2022 à 8,6 % en 2023 et à 6,5 % en 2024. En Afrique subsaharienne, l’inflation
reviendrait de 14,5 % en 2022 à 14,0 % en 2023 et à 10,5 % en 2024.

Pour ce qui est des conditions monétaires, dans les pays avancés et pays en développement, la
plupart des banques centrales ont maintenu l’orientation restrictive de leurs politiques monétaires dans
le but de contenir les tensions inflationnistes. En effet, la conjoncture internationale a été soumise à de
nombreux aléas et incertitudes, parmi lesquels : i) les effets non maitrisés de la crise sanitaire liée à la
Covid-19, ii) la perturbation des circuits d’approvisionnement, et iii) la montée de l’inflation dans les
pays avancés induite par la guerre entre l’Ukraine et la Russie depuis février 2022.

Sur le marché des changes, depuis le début de l’année 2023, l’euro s’est apprécié par rapport
aux principales monnaies. Aussi, depuis janvier 2023, son cours a progressé par rapport au dollar
canadien (7,68 %), au rand sud–africain (6,52 %), au yen japonais (5,72 %), au yuan chinois (3,80 %),
au naira (2,82 %), à la roupie indienne (1,38 %) et au dollar américain (1,37 %). Par l’inverse, il s’est
déprécié par rapport au franc suisse (1,92 %), au real brésilien (0,90 %) et à la livre sterling (0,03 %).

Au premier trimestre 2023, l'Indice Composite des Activités Economiques (ICAE) de la


CEMAC a augmenté de 3,6 % en glissement annuel. En glissement trimestriel, l'ICAE a diminué de
1,7 % au premier trimestre de 2023, contre une progression de 2,5 % un trimestre plus tôt. Les économies
de la CEMAC devraient globalement enregistrer une légère amélioration de l’activité au deuxième
trimestre 2023, tirée essentiellement par l’activité non pétrolière. Ainsi, les estimations en glissement
annuel tablent sur une hausse moins importante de l’ICAE de la CEMAC à 4,2 % (contre 6,8 % un an
plus tôt). En glissement trimestriel, l’ICAE devrait enregistrer une hausse de 0,4 % au deuxième trimestre
2023, contre -1,7 % un trimestre plus tôt.

Sur le front des prix, au premier trimestre 2023, l’inflation dans la CEMAC s’est hissée à 6,5 %
en moyenne annuelle et 7,2 % en glissement annuel, contre respectivement 2,1 % et 4,0 % un an plus tôt.

Les réserves de change de la BEAC ont bondi à 7 602,4 milliards au 30 avril 2023 (44,8 % sur
un an). Cette dynamique s’explique par la bonne tenue des activités économiques, les efforts de
rapatriement des recettes d’exportation et la forte hausse des rétrocessions des devises par les banques
primaires pour le compte de leur clientèle du secteur extractif. En conséquence, le taux de couverture
extérieure de la monnaie s’est situé à 74,2 % au 31 mars 2023, contre 66,7 % un an plus tôt.

Au 30 avril 2023, l'activité du système bancaire de la CEMAC a été marquée par une
progression de l’excédent de trésorerie de 42,0 % sur un an, pour se situer à 7 537 milliards, représentant

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36 % du total du bilan. S’agissant de la qualité du portefeuille du système bancaire, elle s’est légèrement
améliorée, le taux de créances en souffrance étant revenues à 19 % des crédits bruts sur la même période,
contre 19 % douze mois auparavant.

Le marché monétaire a été marqué par : i) une baisse des réserves brutes du système bancaire
de la CEMAC avant les opérations monétaires de 3,0 % (47,1 milliards) pour revenir à 1 533,4 milliards
en avril 2023 ; ii) une augmentation de l’encours des opérations interbancaires à 531,4 milliards en avril
2023 (dont 384 milliards d’opérations de pension-livrée et 147,4 milliards d’opérations en blanc) contre
472,9 milliards en janvier 2023 (dont 308,7 milliards d’opérations de pension-livrée et 164,2 milliards
d’opérations en blanc) ; iii) un TIMP à 7 jours des opérations en blanc qui est passé de 5,50 % à fin
janvier 2023 à 5,74 % trois mois plus tard, tandis que celui des opérations de pension-livré a progressé
de 5,00 % à 5,50 % dans le même temps.

Dans un contexte caractérisé par la montée des tensions inflationnistes en lien avec la guerre
russo-ukrainienne et le resserrement des politiques monétaires, le marché des titres publics émis par
adjudication a affiché entre mars 2022 et mars 2023 (i) un repli des levées de fonds sur le marché
primaire, ii) une augmentation des encours de 11,9 %, passant de 5 082,1 milliards à 5 687,0 milliards,
et (iii) un dynamisme des opérations sur le marché secondaire.

Pour l’ensemble de l’année 2023, les prévisions des services de la BEAC tablent sur : i) une
croissance économique qui reviendrait de 3,0 % en 2022 à 2,4 % en 2023, grevée principalement par une
décroissance plus importante de l’activité pétrolière (-1,0 % en 2023, contre -0,2 % en 2022), ii) un
renforcement des pressions inflationnistes à 6,1 % en 2023, contre 5,6 % un an plus tôt, iii) un excédent
du solde budgétaire dons compris en repli de 2,8 % du PIB en 2022 à 1,7 % du PIB en 2023, et une
dégradation de celui du compte courant qui reviendrait à 0,1 % du PIB en 2023 après 7,7 % en 2022. Sur
le plan de la monnaie, la masse monétaire augmenterait de 13,1 %, à 20 001,7 milliards. En ce qui
concerne les réserves en devises, elles augmenteraient de 13,8 % pour s’établir à 7 797,8 milliards à fin
2023, correspondant à un taux de couverture extérieure de la monnaie à 79,9 % contre 73,1 % en
décembre 2022 et des réserves en mois d’importations de biens et services à 5,09 en 2023 contre 4,71 en
2022.

En ce qui concerne les perspectives à moyen terme, face aux conditions économiques mondiales
exceptionnelles qui prévalent depuis l’avènement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine après la
pandémie de la Covid-19, le tissu économique de la CEMAC poursuivrait son adaptation et continuerait
de résister à ces chocs. Ainsi, les services de la BEAC prévoient une consolidation de la croissance de
l’activité économique de la CEMAC, avec une progression de 2,6 % en 2024, 4,0 % en 2025 et 3,1 % en
2026, en lien avec une bonne tenue des activités dans le secteur non pétrolier.

Les autres comptes macroéconomiques seraient caractérisés par : i) une légère baisse de
l’excédent du solde budgétaire, base engagements, hors dons, qui ressortirait en moyenne autour de 0,9 %
du PIB sur la période 2024-2026, après 1,0 % en 2023, et ii) une détérioration du solde extérieur courant,
dons inclus, qui deviendrait déficitaire de -2,1 % du PIB en 2024, à -2,6 % du PIB en 2025, puis à -3,5 %
du PIB en 2026, après six années consécutives de solde excédentaire.

S’agissant de l’orientation de la politique monétaire de la BEAC, plusieurs facteurs ont milité


pour un maintien du taux directeur à son niveau actuel, notamment : i) l’anticipation des pressions
inflationnistes moins fortes, le taux d’inflation prévu étant de 6,1 % en moyenne annuelle en décembre
2023, contre une prévision antérieure de 6,4 %, ii) la modération de l’inflation importée dans la CEMAC,
sous l’effet du recul attendu des prix de l’énergie dans certains pays avancés, et iii) la révision à la baisse
des prévisions d’inflation à moyen terme (2023-2025). En conséquence, le TIAO et le taux de la facilité
de prêt marginal ont été laissés inchangés respectivement à 5,00 % et à 6,75 % au 3ème trimestre 2023.

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I. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE, FINANCIER ET MONETAIRE


INTERNATIONAL

A. ACTIVITES à la diminution de la demande mondiale. Ainsi,


ECONOMIQUES, EMPLOI selon les prévisions du FMI d’avril 2023, le
ET PRIX taux d’inflation mondial devrait baisser de
8,7 % en 2022 à 7,0 % en 2023 et à 4,3 % en
Selon les Perspectives de l’économie 2024. Dans les pays avancés, il reviendrait de
mondiale d’avril 2023 du FMI, la croissance 7,3 % en 2022 à 4,7 % en 2023 et à 2,6 % en
mondiale est évaluée à 3,4 % en 2022 et devrait 2024. S’agissant des pays émergents et des pays
revenir à 2,8 % en 2023 avant de remonter à en développement, il diminuerait de 9,8 % en
3,0 % en 2024. Par espace géographique, le 2022 à 8,6 % en 2023 et à 6,5 % en 2024. En
taux de croissance réel de l’activité dans les Afrique subsaharienne, l’inflation reviendrait
économies avancées reviendrait de 2,7 % en de 14,5 % en 2022 à 14,0 % en 2023 et à 10,5 %
2022 à 1,3 % en 2023, pour ensuite remonter en 2024.
légèrement à 1,4 % en 2024. Dans les pays
Tableau 1: Principaux indicateurs de
émergents et en développement, il reviendrait à l’environnement international
3,9 % en 2023, contre 4,0 % en 2022, avant de (2021 - 2024)
repartir à la hausse de 4,2 % en 2024. En INDICATEURS 2021 2022 2023 2024
Afrique subsaharienne, le PIB réel devrait (en %, sauf indication contraire)
croitre de 3,6 % en 2023, contre 3,9 % en 2022, Taux de croissance
pour ensuite augmenter de 4,2 % en 2024. Economie mondiale 6,3 3,4 2,8 3,0
Pays avancés 5,4 2,7 1,3 1,4
Etats-Unis 5,9 2,1 1,6 1,1
Au niveau du commerce international, les 5,4 3,5 0,8 1,4
Zone Euro
facteurs défavorables liés à la guerre en Ukraine Pays émergents et en
6,9 4,0 3,9 4,2
et à la persistance de goulets d’étranglement au développement
niveau de l’offre ont été partiellement Chine 8,5 3,0 5,2 4,5
Inde 9,1 6,8 5,9 6,3
contrebalancés au cours du premier trimestre
Russie 5,6 -2,1 0,7 1,3
2023, notamment par la reprise dans les Afrique Sub-saharienne 4,8 3,9 3,6 4,2
services de voyages et de transports, après la Nigeria 3,6 3,3 3,2 3,0
levée des mesures d’endiguement de la Afrique du Sud 4,9 2,0 0,1 1,8
pandémie de COVID-19. Cependant, la Taux de croissance du commerce
10,6 5,1 2,4 3,5
mondial
faiblesse de la croissance enregistrée dans les Prix du baril de pétrole
économies avancées a provoqué la baisse de 69,25 96,36 73,13 68,90
(dollar/baril)
l’activité manufacturière, ce qui devrait peser Taux d’inflation
sur la dynamique des échanges commerciaux en Pays avancés 3,1 7,3 4,7 2,6
Pays émergents et en
2023. En conséquence, le FMI prévoit un taux développement 5,9 9,8 8,6
6,5
de croissance des échanges mondiaux en Pays d’Afrique subsaharienne 11,0 14,5 14,0 10,5
régression à 2,4 % en 2023, après 5,1 % en Source : Perspectives de l’Economie Mondiale du FMI
2022, pour ensuite remonter à 3,5 % en 2024. (Mise à jour d’avril 2023)

Au niveau des prix, l’inflation mondiale a Aux États-Unis, selon l’OCDE, le PIB en
ralenti au cours du premier trimestre 2023, sous volume a augmenté de 1,6 % en rythme
l’effet de la baisse des prix de l’énergie et des annualisé au premier trimestre 2023, après
produits alimentaires, tandis que les tensions 0,9 % au trimestre précédent. Par contre, en
inflationnistes hors produits énergétiques et variation trimestrielle, le taux de croissance du
alimentaires sont demeurées durablement PIB en volume est revenu à 0,3 % au premier
élevées. À moyen terme, les pressions trimestre 2023 (0,6 % au quatrième trimestre
inflationnistes mondiales devraient 2022), reflétant principalement la diminution
sensiblement baisser, en liaison avec le recul des stocks du secteur privé et le ralentissement
des prix internationaux des produits de base de l’investissement non résidentiel. Le marché
combustibles et hors combustibles consécutive du travail a continué de bien résister, traduisant

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de nombreuses créations d’emplois en février à la baisse de la demande induite par le


2023, malgré le resserrement de la politique durcissement des conditions monétaires pour
monétaire, et un taux de chômage demeurant à lutter contre l’inflation. Selon le FMI, la
des niveaux bas (3,6 %). S’agissant de croissance devrait revenir de 6,8 % en 2022 à
l’inflation, la hausse annuelle des prix à la 6,1 % en 2023, avant de repartir à la hausse à
consommation est revenue à 5,0 % en mars 6,8 % en 2024, sous l’effet de la vigueur de la
2023 (6,0 % en février 2023), sous l’effet de la demande intérieure malgré les incertitudes de
baisse des prix de l’énergie. Le FMI prévoit un l’environnement extérieur. Selon la Reserve
taux de croissance du PIB réel en 2023 et 2024 Bank of India (RBI), la hausse annuelle des prix
à 1,6 % et 1,1 % respectivement. à la consommation est restée stable à 5,5 % en
décembre 2022, comme en novembre 2022.
Dans la zone euro, selon l’OCDE, la
croissance du PIB réel en glissement annuel est En Afrique du Sud, la croissance
revenue à 1,3 % au premier trimestre 2023, économique a connu une trajectoire modérée,
après 1,8 % au trimestre précédent. En variation enregistrant une croissance positive, quoique
trimestrielle, elle s’est établie à 1,0 % au plus faible, pour le dixième trimestre
premier trimestre 2023, contre 0,0 % au consécutif, malgré une multitude de vents
trimestre précédent, en rapport avec la baisse contraires à sa pleine reprise. Les performances
des prix de l’énergie, l’assouplissement des proviennent de la croissance soutenue dans les
goulets d’étranglement au niveau de l’offre et secteurs des services et de l'agriculture ;
des mesures budgétaires destinées à aider les tendance haussière progressive dans les
entreprises et les ménages. L’inflation mesurée activités économiques dans plusieurs sous-
par l’indice des prix à la consommation secteurs ; et de l’appui de la SARB aux secteurs
harmonisé (IPCH) a baissé pour atteindre 6,9 % porteurs de croissance. Les preuves empiriques
en glissement annuel en mars 2023, après 8,5 % fournies ont montré qu'alors que l'inflation était
en février 2023. Pour la zone euro, le FMI de 22,22 % en avril 2023, le contrefactuel
prévoit une croissance de 0,8 % en 2023 et suggère qu'il aurait pu atteindre 30,48 % durant
1,4 % en 2024, contre 3,5 % en 2022. cette période, si le Comité de Politique
Monétaire n'avait pris aucune mesure pour
En Chine, la croissance économique au relever les taux directeurs alors qu'il le fait
premier trimestre 2023 a été plus forte depuis mai 2022. En effet, l'effet cumulatif des
qu’attendue, après le ralentissement de hausses des taux directeurs a modéré la hausse
l’activité économique observé au trimestre de l'inflation d'environ 800 points de base
précédent. Le PIB en volume s’est accru de points depuis l'an dernier. Les prévisions de la
4,5 % en rythme annualisé au premier trimestre SARB tablent sur une inflation à 7 % en 2023
2023, après 2,9 % au trimestre précédent, en contre 8,7 % en 2022. La baisse de l’inflation
lien principalement avec le rebond des dépenses s’explique par les prix de l’électricité, du baril
de consommation et de l’activité dans le secteur de pétrole brut et des prix des denrées
des services, tandis que le secteur alimentaires. Les contraintes liées à l’énergie et
manufacturier et l’investissement sont restés la logistique ont continué de peser sur la
atones. Selon l’OCDE, l’inflation en glissement croissance sud-africaine et contribué à accroitre
annuel a progressé de 0,1 % en mars 2023, les prix.
contre 1,0 % en février 2023, à la suite du
resserrement monétaire de la Banque de Chine. Dans l’UEMOA, l'activité économique
Le FMI projette le taux de croissance du PIB est restée dynamique au quatrième trimestre
réel en 2023 à 5,2 %, après 3,0 % en 2022, pour 2022, avec une progression de 5,4 % du PIB sur
ensuite revenir à 4,5 % en 2024. un an, après une hausse de 5,7 % au trimestre
précédent. Cette situation est imputable au
En Inde, l’économie a enregistré une maintien de la bonne orientation de l’activité
hausse en glissement annuel de 4,4 % de son dans l’ensemble des secteurs. Le taux
PIB réel au quatrième trimestre 2022, contre d'inflation est ressorti en glissement annuel à
6,3 % au trimestre précédent. Ce ralentissement 5,7 % en mars 2023, se maintenant stable par
de l’activité économique est principalement dû rapport aux réalisations du mois précédent.
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13

Selon les dernières estimations de la BCEAO, Graphique 1: Indice des cours des produits de
la croissance du PIB de l’Union, en termes base exportés par la CEMAC
140,0
réels, ressortirait à 5,6 % en 2022 et 6,5 % en
130,0
2023, après 6,1 % en 2021.
120,0
110,0
Au Nigeria, au premier trimestre 2023,
100,0
la croissance de l’économie s’est limitée à
90,0
2,3 % contre 3,1 % durant la même période de
80,0
2022 et un taux de 3,5 % au cours du dernier 70,0
trimestre de l’année écoulée, a annoncé l’Office 60,0
national des statistiques (NBS). Le 50,0
ralentissement de la croissance est attribuable 40,0
aux effets négatifs de la pénurie de liquidités
survenue au cours du trimestre. Par ailleurs, la
croissance enregistrée entre le 1er janvier et le Indice Global (cours en $) Produits énergétiques
Indice hors produits énergiques Métaux et mineraux
31 mars 2023 a découlé essentiellement de la Produits forestiers Produits agricoles
bonne tenue du secteur des services, qui a Produits de la pêche

connu une progression de 4,4 %, ce qui a lui a


Source : BEAC
permis de contribuer à hauteur de 57,3 % à la
croissance globale du PIB. En outre, l’Office a
également indiqué que la production de pétrole L’indice des cours hors produits
a augmenté à une moyenne quotidienne de 1,51 énergétiques s’est accru de 6,3 % contre une
million de barils par jour au premier trimestre progression de 0,5 % au trimestre passé,
2023, contre 1,49 million de barils par jour au consécutivement à la hausse des prix des
trimestre correspondant de 2022. Le taux produits agricoles (7,3 %, contre 1,6 % au
d'inflation global du Nigeria de mars 2023 a quatrième trimestre 2022), des métaux et
augmenté de 0,13 % par rapport à celui de minerais (5,4 %, contre -2,9 % au quatrième
février 2023, passant de 21,9 % à 22,0 % (NBS, trimestre 2022), des produits de la pêche
15 avril 2023) en lien avec l’inflation (4,3 %, après 4,5 % au quatrième trimestre
alimentaire qui est passée de 1,9 % en février 2022) et des produits forestiers (4,1 %, après
2023 à 2,1 %. Tandis que l’inflation de base 0 % au quatrième trimestre 2022.
s'est établie à 1,8 % en mars 2023 contre 1,1 %
en février 2023. En termes de contribution, comme
toujours, la dynamique de l’indice global des
cours des produits de base a été dominée par
B. PRIX DES MATIERES l’indice des prix des produits énergétiques
PREMIERES (-13,6 %). Les produits non énergétiques ont
contribué positivement à l’indice à hauteur de
L’indice global des cours des produits 0,2 %, du fait de la hausse des cours des
de base a régressé de 9,9 % au cours du premier produits agricoles (1,6 %) et des produits de la
trimestre 2023. En effet, le pétrole et le gaz pêche (4,5 %).
naturel étant les produits phares d’exportation,
la baisse de leur cours a précipité la chute de
l’indice global. Ainsi, les cours des produits
énergétiques se sont repliés de 17,9 %, contre
18,8 % au trimestre passé. A l’inverse, les cours
des produits non énergétiques ont connu une
légère hausse (6,3 %). Par catégorie de produits,
les produits agricoles ont enregistré la plus forte
hausse (7,3 %), suivis des métaux et minéraux
(5,4 %), des produits de la pêche (4,3 %) et des
produits forestiers (4,1 %).

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14

Graphique 2 : Contributions à la croissance de des gouverneurs est déterminé à assurer le


l'indice des cours des produits de base exportés par retour au plus tôt de l’inflation au niveau de son
la CEMAC
objectif de 2 % à moyen terme. Les décisions
futures du Conseil des gouverneurs feront en
2,0% 25,0%
sorte que les taux d’intérêt directeurs de la BCE
1,5%
20,0% soient fixés à des niveaux suffisamment
15,0%
restrictifs pour assurer le retour au plus tôt de
1,0% l’inflation au niveau de l’objectif de 2 % à
10,0% moyen terme, et qu’ils soient maintenus à ces
0,5% 5,0% niveaux aussi longtemps que nécessaire.
0,0%
0,0% En outre, le Conseil des gouverneurs
-5,0% entend prolonger les réinvestissements, en
-0,5%
totalité, des remboursements concernant le
-10,0%
principal des titres arrivant à échéance acquis
-1,0%
-15,0% dans le cadre du programme d’achats de actifs
-1,5% -20,0%
(asset purchase programme, APP) au moins
jusqu’à fin février 2023. Ensuite, le portefeuille
Métaux et mineraux Produits forestiers
de l’APP sera réduit à un rythme mesuré et
Produits agricoles Produits de la pêche prévisible, l’Eurosystème ne réinvestissant pas
Produits énergétiques (échelle de droite) Indice Global (échelle de droite)
la totalité des remboursements au titre du
principal des titres arrivant à échéance.
Source : BEAC
L’ampleur de réduction sera de 15 milliards
d’euros par mois en moyenne jusqu’à fin juin
C. CONDITIONS 2023, puis son rythme sera ajusté au fur et à
MONETAIRES ET mesure.
FINANCIERES
S’agissant du programme d’achats
Dans les pays avancés et pays en d’urgence face à la pandémie (pandemic
développement, la plupart des banques emergency purchase programme, PEPP), le
centrales ont maintenu l’orientation restrictive Conseil va réinvestir les remboursements au
de leurs politiques monétaires dans le but de titre du principal des titres arrivant à échéance
contenir les tensions inflationnistes. En effet, la acquis dans le cadre du programme au moins
conjoncture internationale a été soumise à de jusqu’à la fin de 2024. La BCE, dans l’optique
nombreux aléas et incertitudes, parmi lesquels : de contrer les risques liés à la pandémie
i) les effets non maitrisés de la crise sanitaire entament la transmission de la politique
liée à la Covid-19, ii) la perturbation des monétaire, continuera de se montrer flexible
circuits d’approvisionnement, et iii) la montée dans le réinvestissement des remboursements
de l’inflation dans les pays avancés favorisée des titres arrivant à échéance détenus dans le
par la guerre entre l’Ukraine et la Russie depuis portefeuille du PEPP.
février 2022.
En Chine, la People Bank of China ou
Le 15 juin 2023, le Conseil des PBOC a abaissé le 15 juin 2023 son taux
gouverneurs a décidé d’augmenter les trois taux d’intérêt des prêts à moyen terme pour la
d’intérêt directeurs de la BCE de 25 points de première fois en dix mois, alors que Pékin doit
base. Dès lors, les taux d’intérêt des opérations renforcer les mesures destinées à soutenir le
principales de refinancement, de la facilité de fragile rebond de l’économie chinoise. La
prêt marginal et de la facilité de dépôt seront PBOC a annoncé que le taux des facilités de
relevés à respectivement 4,00 %, 4,25 % et prêt sur un an était fixé à 2,65 % contre 2,75 %
3,50 % à compter du 21 juin 2023. En effet, précédemment. Cette décision était anticipée
l’inflation a ralenti, mais devrait rester élevée après que la PBOC a réduit le 13 juin son taux
pendant une trop longue période. Le Conseil d’intérêt directeur à court terme. La réduction
du taux à court terme indique que les taux à plus
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15

long terme pourraient être à leur tour assouplis et décidé d’augmenter son taux directeur de 25
au cours des prochaines semaines à mesure que points de base à 4,50 %. En effet, bien qu'il y ait
le sentiment des investisseurs se dégrade et que des indicateurs montrant un marché du travail
la demande s’affaiblit, deux arguments qui commence à se détendre, il devrait rester
supplémentaires en faveur d’un plus tendu à court terme que dans le rapport
assouplissement monétaire pour soutenir la présenté en février 2023. Le taux de chômage
croissance. devrait désormais rester inférieur à 4 % jusqu'à
la fin de 2024. L'inflation était de 10,2 % au
Le Comité de politique monétaire de la premier trimestre de 2023, plus élevée que
Fed (Federal Open Market Committee ou prévu lors des réunions du MPC de février et
FOMC), dans son communiqué de presse du 14 mars, en raison de la hausse enregistrée sur les
juin 2023, a décidé de maintenir la fourchette prix des biens de base et des produits
cible de ses taux à 5,00 % - 5,25 %, pour tenir alimentaires. Bien qu'elles soient encore
compte des risques apparus récemment au élevées, la croissance des salaires nominaux
niveau de la stabilité du système bancaire. De dans le secteur privé et l'inflation des services
futures hausses de taux directeurs sont prévues, ont été proches des prévisions. La mesure dans
afin de ramener l’inflation à son objectif fixé de laquelle les pressions inflationnistes intérieures
2 %. Ainsi, la politique monétaire devrait s'atténueront dépendra de l'évolution de
demeurer restrictive à moyen terme. Le Comité l'économie, y compris de l'impact des
suivra de près les informations sur augmentations importantes du taux d'escompte
l’environnement économique et évaluera les jusqu'à présent. Le Comité continuera de
implications pour la politique monétaire. Pour surveiller de près les signes de pressions
déterminer dans quelle mesure un resserrement inflationnistes persistantes ainsi que le
supplémentaire de la politique monétaire resserrement des conditions du marché du
pourrait être approprié pour ramener l'inflation travail et la croissance des salaires et de
à sa cible, le Comité tiendra compte du l'inflation dans les services.
resserrement cumulé de la politique monétaire,
des décalages avec lesquels elle affecte La Banque Centrale du Japon (BoJ) a
l'activité économique et l'inflation, et des tenu la réunion de son Comité de Politique
développements de la conjoncture économique Monétaire le 28 avril 2023, Comité qui a décidé
et financière. En outre, le Comité continuera de de conserver l’orientation accommodante de sa
réduire ses avoirs en titres du Trésor, en dettes politique monétaire. Ainsi, le taux de dépôt à
d'agence et en titres adossés à des créances court terme a été maintenu à -0,1 % et le
hypothécaires d'agence, comme décrit dans ses rendement des obligations d'Etat à dix (10) ans
plans annoncés précédemment. a été contenu autour de zéro. En outre, la BoJ
continuera de mener sa politique d’achat
Le Conseil de la Banque du Canada illimité des obligations du Gouvernement
(BdC), réuni le 07 juin 2023, a annoncé une (JGB) à 10 ans, à l’effet de plafonner leurs
augmentation du taux cible du financement à un rendements à 0,25 %. Compte tenu des
jour pour le faire passer à 4,75 %. Le taux incertitudes entourant l’environnement
officiel d’escompte s’établit à 5 %, et le taux de international, la BoJ devrait poursuivre sa
rémunération des dépôts, à 4,75 %. Il poursuit politique monétaire accommodante.
également sa politique de resserrement
quantitatif.

La Banque d’Angleterre (Bank of


England ou BoE) a tenu la réunion de son
Comité de politique monétaire le 10 mai 2023

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16

Tableau 2: Taux directeurs des Banques Centrales des principaux pays industrialisés

Taux directeur Niveau Niveau précedent Dernière modification


Banque Centrale
du taux directeur
Federal Reserve Hausse de 25 points de
Taux des fonds fédéraux 5,00%-5,25% 4,50% - 4,75%
base le 03/05/ 2023
Bank of Japan Baisse de 10 points de
Taux au jour le jour -0,10 % 0,00 %
base le 29/11/2016
Banque du Canada Taux cible du Hausse de 25 points de
4,75 % 4,50 %
financement à un jour base le 07/06/2023
Bank of England Hausse de 25 points de
Taux de prise en pension 4,50 % 4,25 %
base le 11/05/2023
Banque Centrale Européenne Hausse de 25 points de
Taux de refinancement 4,00 % 3,75 %
base le 15/06/2023
Banque Populaire de Chine Baisse de 10 points de
Taux de référence à un an 2,65 % 2,75 %
base le 15/06/2023
Sources : Fed, BoJ, BoE, Banque du Canada et BCE

En Afrique subsaharienne, plusieurs mai 2023, a décidé : i) d’accroitre son taux


banques centrales ont continué de mener des directeur de 50 points de base à 18,5 %, ii) de
politiques monétaires restrictives, et ce dans un conserver le corridor asymétrique de
contexte d’augmentation du niveau général des +100/-700 points de base autour du Monetary
prix, provoqué par la guerre entre l’Ukraine et la Policy Rate ; iii) de maintenir son coefficient de
Russie en février 2022. réserves obligatoires (cash reserve requirement
ou CRR) à 32,5 % ; et iv) de garder le ratio de
Le Comité de Politique Monétaire de la liquidité à 30,0 %. En effet, l’inflation a connu
Banque Centrale des États de l’Afrique de une croissance modérée, d’un mois à l’autre. Par
l’Ouest a décidé, à l’issue de sa réunion du 07 ailleurs, la banque centrale entend soutenir la
juin 2023, de maintenir inchangés le principal demande, dans un contexte de baisse de la
taux directeur auquel la Banque Centrale prête croissance.
ses ressources aux banques à 3,00 %, ainsi que
le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à En Afrique du Sud, la South African
5,00 %, niveaux en vigueur depuis le 16 mars Reserve Bank, dans son communiqué de presse
2023. Cette décision intervient après les hausses du 25 mai 2023, a décidé d'augmenter le taux de
des taux directeurs entamées depuis juin 2022, rachat de 50 points de base à 8,25 %. Le niveau
au regard de l'atténuation progressive des élevé de l’inflation (7,0 % en 2023 contre
tensions inflationnistes dans un contexte de 8,7 % en 2022) s’inscrit durablement au-dessus
croissance économique soutenue dans l’Union. de sa fourchette cible de 3 à 6 %. Ce
durcissement intervient également dans un
Le 22 mars 2023, la Banque Centrale du contexte de pression à la dépréciation du Rand,
Congo a décidé de relever son principal taux en raison de la baisse de la demande mondiale et
directeur de 75 points de base, le portant de d’une réduction plus importante que prévue des
8,25 % à 9 %. Ce resserrement a pour but de prix des matières premières qui devraient
préserver la stabilité du cadre détériorer la balance commerciale.
macroéconomique, dans un contexte de
pressions inflationnistes soutenues au niveau Sur le marché des changes, depuis le
international. Ainsi, elle a recommandé le début de l’année 2023, l’euro s’est apprécié par
maintien du suivi rapproché des facteurs de rapport aux principales monnaies. Après une
liquidité. Les coefficients des réserves dépréciation significative face au dollar US
obligatoires sur les dépôts à vue et à terme en l’année dernière, l’euro a repris de la vigueur.
monnaie nationale ont été maintenus Les principaux facteurs à l’origine de cette
respectivement à 13,0 % et 12,0 % et ceux des embellie sont le retournement de la balance des
dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à opérations courantes qui, après avoir enregistré
0 %. un solde négatif en 2022, affiche de nouveau un
excédent, et depuis l’automne 2022, la
Le Comité de politique monétaire de la diminution du différentiel de taux d’intérêt à un
Banque Centrale du Nigéria, réuni les 23 et 24 an avec les États-Unis. Celle-ci reflète l’idée
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selon laquelle la Réserve Fédérale s’approche de Graphique 3 : Évolution de la parité de l’euro


la fin du cycle de resserrement des taux, tandis vis-à-vis de certaines devises
(Variations en %)
que la BCE dispose encore d’une marge pour
augmenter ses taux. L’évolution du taux de Moyenne (mai-21-avril-22) Moyenne (mai-22-avril-23)
change dans les prochains mois sera tributaire de Naira
ce facteur. Par conséquent, les investisseurs Yen
internationaux, qui détiennent d’importantes
Livre turque
positions en dollars non couvertes, pourraient
être contraints, en cas de nouvelle dépréciation Real bresilien
du billet vert, d’alléger leur exposition en Dollar US
vendant leurs actifs en dollars, ce qui exercerait
Roupie-Indienne
des pressions supplémentaires sur la devise
américaine. Livre sterling

Yuan
Depuis janvier 2023, la monnaie unique
européenne s’est appréciée par rapport au dollar Rand-Sud africain

canadien (7,68 %), au rand sud–africain dollar canadien


(6,52 %), au yen japonais (5,72 %), au yuan -2,5% -0,5% 1,5% 3,5% 5,5%
chinois (3,80 %), au naira (2,82 %), à la roupie
indienne (1,38 %) et au dollar américain Source : Banque de France
(1,37 %). Par contre, il s’est déprécié par rapport
au franc suisse (1,92 %), au real brésilien Graphique 4 : Évolution du cours de l'euro par
(0,90 %) et à la livre sterling (0,03 %). rapport au Naira

520,0
505,1
500,0 489,8

480,0

460,0
448,8
440,0

420,0 427,1

400,0

380,0

Source : Banque de France

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18

II. EVOLUTION RECENTE DE L’ECONOMIE

Graphique 5 : Evolution de l'ICAE CEMAC


A. PERSPECTIVES A COURT
TERME

A.1 Analyse de l’ICAE

Dans un contexte marqué par des


tensions géopolitiques persistantes à l'échelle
mondiale, une augmentation des coûts nationaux
de l'énergie, des perturbations régulières dans
l'offre alimentaire locale du fait des conditions
climatiques, et d’une demande publique en repli,
les données à haute fréquence recueillies par les
services de la BEAC ont révélé une relative
morosité de l'activité économique dans la sous-
région durant le premier trimestre de 2023.
L'Indice Composite des Activités Economiques
(ICAE) de la CEMAC a augmenté de 3,6 % en Source : BEAC
glissement annuel au cours de cette période. En
glissement trimestriel, l'ICAE a diminué de
1,7 % au premier trimestre 2023, contre une B. INFLATION
progression de 2,5 % un trimestre plus tôt.
Au premier trimestre 2023, l’inflation
Par pays, il est ressorti que les dans la CEMAC s’est hissée à 6,5 % en moyenne
contributions à l’ICAE de la CEMAC au premier annuelle et 7,2 % en glissement annuel, contre
trimestre 2023 ont exhibé des évolutions respectivement 2,1 % et 4,0 % un an plus tôt.
globalement positives : 2,2 points pour le Pour l’essentiel, en glissement annuel, la
Cameroun, 0,1 point en République dynamique des prix a été impactée à fin mars
Centrafricaine, 0,8 point au Congo, 0,0 point au 2023 principalement par une contribution en
Gabon, 0,1 % en Guinée Equatoriale, et 0,3 % au hausse de la fonction « produits alimentaires et
Tchad. boissons non alcoolisées » de 4,0 points, contre
2,7 points douze mois plus tôt (après avoir atteint
Ce ralentissement économique est lié à un pic de 5,3 points en novembre 2022) et de la
plusieurs facteurs. Tout d'abord, les fonction « transport », en lien avec la révision à
perturbations des chaînes d'approvisionnement la hausse, dans certains pays de la CEMAC, des
des principaux inputs des entreprises de la sous- prix des carburants à la pompe (1,2 point en mars
région, ainsi que la hausse des prix des 2023 contre 0,2 point un an auparavant).
carburants et de l’électricité dans certains pays
ont eu un impact significatif sur les coûts de
production et les marges bénéficiaires,
déprimant ainsi l’activité. De plus, le manque de
vigueur de l’activité sylvicole au premier
trimestre 2023, le repli cyclique des activités au
lendemain des festivités de fin d'année ainsi que
l'atonie de la demande publique ont contribué à
la morosité du secteur réel en ce début d’année
2023. Enfin, l’accentuation des pressions
inflationnistes a grevé le pouvoir d’achat des
ménages, ce qui a renforcé le ralentissement de
l’activité au premier trimestre 2023.
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Graphique 6: Evolution de l’inflation dans la CEMAC CEMAC a enregistré des différentiels d’inflation
de mars 2021 à mars 2023 globalement défavorables à fin mars 2023,
8,0% contrastant avec les douze précédents mois
7,0% caractérisés par un différentiel plutôt favorable.
Ainsi, en glissement annuel, le différentiel
6,0%
d’inflation a été défavorable vis-à-vis de la Zone
5,0% Euro (0,3 point), de l’UEMOA (1,5 point), des
4,0% Etats-Unis (2,2 points), et de la Chine (12,3
3,0%
points). A l’inverse, il a été favorable par rapport
au Nigeria (-14,8 points), situation qui a entrainé
2,0%
une ruée des agents économiques nigérians
1,0% situés près des frontières avec le Cameroun et le
0,0% Tchad vers le franc CFA pour se prémunir des
mars-21

mars-22

mars-23
déc-21
sept-21

sept-22

déc-22
juin-21

juin-22

effets de la dépréciation du naira sur leur pouvoir


d’achat.
Source : BEAC
Les données de l’inflation sous-jacente
L’évolution des prix au premier trimestre indiquent toujours des niveaux historiquement
2023 dans la CEMAC a été le fruit d’une hauts, soulignant que la tendance lourde de
combinaison de facteurs internes et externes. Sur l’inflation est fondamentalement inscrite sur un
le plan interne, l’augmentation des prix du trend haussier. En effet, le taux d’inflation sous-
carburant dans certains pays de la sous-région a jacente s’est établi à 5,6 % en moyenne annuelle
nourri les pressions inflationnistes dans la et 5,9 % en glissement annuel à fin mars 2023,
CEMAC. En outre, les problèmes climatiques et contre respectivement 1,8 % et 3,4 % un an plus
environnementaux ont perturbé la production tôt.
vivrière dans la Zone, débouchant sur un
accroissement généralisé de l’inflation Au niveau des autres nomenclatures
alimentaire. Sur le plan externe, outre l’inflation secondaires, l’inflation importée et l’inflation
alimentaire importée, les perturbations toujours locale ont poursuivi leur tendance haussière
persistantes des circuits d’approvisionnement observée en 2022, avec une pression plus
internationaux ont négativement affecté les importante sur les prix locaux que sur les prix
importations d’hydrocarbures, accentuant le étrangers. En effet, en moyenne annuelle,
renchérissement du prix de l’énergie dans la l’inflation importée est passée de 2,7 % en mars
sous-région. Ainsi, en dépit d’un coût du fret en 2022 à 5,9 % un an plus tard, tandis que
recul et d’une légère détente de l’inflation l’inflation d’origine locale a bondi de 2,1 % à
mondiale, les facteurs externes continent 6,4 % sur la même période. De même, en
également de nourrir l’inflation domestique. glissement annuel, le taux d’inflation local est
ressorti plus important que le taux d’inflation
En termes de contributions par pays, le importé, avec 7,2 % et 6,8 % contre 4,0 %
Cameroun, compte tenu de son poids dans chacun en mars 2022.
l’activité économique sous-régionale et de la
tendance sensiblement haussière de l’inflation
dans le pays, devrait garder une incidence
sensible dans la dynamique des prix de la sous-
région (contribution de 4,2 points en glissement
annuel à fin mars 2023), suivi du Tchad (1,5
point), du Gabon (0,6 point respectivement) et de
la République Centrafricaine (0,5 point). De son
côté, le Congo devrait enregistrer une
contribution positive plus faible (0,2 point) ainsi
que la Guinée Equatoriale (0,2 point).

Comparée à ses principaux partenaires, la


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20

Graphique 7: Evolution comparée de l’inflation locale cette dynamique s’explique par la bonne tenue
et de l’inflation importée de la CEMAC des activités économiques, les efforts de
(de janvier 2020 à mars 2023) rapatriement des recettes d’exportation,
notamment la forte augmentation des
rétrocessions des devises par les banques
primaires pour le compte de leur clientèle du
secteur extractif autorisée à détenir des comptes
en devises. En conséquence, le taux de
couverture extérieure de la monnaie s’est située
à 74,2 % au 31 mars 2023, contre 66,7 % un an
plus tôt.

Selon leurs répartitions au 30 avril 2023,


les réserves de change de la CEMAC sont
constituées à 77,6 % des avoirs extérieurs à vue,
16,5 % des autres avoirs extérieurs en devises
gérés par la Salle des Marchés, 3,1 % de
l’encaisse en or et 2,8 % des avoirs auprès du
FMI.
Source : BEAC, à partir des données des
Administrations nationales

C. RESERVES DE CHANGE

Après un léger repli sur trois mois


consécutifs, les réserves de change de la BEAC
ont bondi à 7 602,4 milliards au 30 avril 2023,
en hausse de 44,8 % sur un an. Globalement,

Graphique 8: Réserves de change de la BEAC et taux de couverture extérieure de la monnaie


(de mai 2017 à avril 2023)
Avoirs Extérieurs à Vue Autres Avoirs Extérieurs (SDM)
80 Encaisse Or FMI
8000
Taux de Couverture en % (échelle de gauche)
7000
75
6000
70
5000
En milliards

65 4000

3000
60
2000
55
1000

50 0
mai-20
juil-19

déc-19

oct-20

mars-21

août-21

janv-22
avr-18

sept-18

févr-19

juin-22

avr-23
juin-17

nov-17

nov-22

Source : BEAC

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21

D. AVOIRS EXTERIEURS nonobstant l’utilisation par les Etats des


NETS DE LA BEAC allocations de DTS, et du crédit du FMI,
conjugué avec les rapatriements des recettes
Au 31 mai 2023, les avoirs extérieurs d’exportation, notamment par les sociétés
nets de la BEAC ont plus que doublé en pétrolières.
glissement annuel (+111,7 %) pour passer à
3 652,7 milliards (5,57 milliards d’euros), soit Il convient de signaler par ailleurs que la
un niveau supérieur de 720,2 milliards à la cible tendance haussière des avoirs extérieurs nets de
fixée à 2 932,1 milliards (4,47 milliards d’euros) la BEAC se consolide, le niveau à fin mai étant
avec le FMI pour la fin du premier semestre supérieur à ceux enregistrés en décembre 2022,
2023. La hausse des avoirs extérieurs nets de la soit 3 168,5 milliards (4,83 milliards d’euros) et
BEAC s’explique essentiellement par en mars 2023 qui est ressorti à 3 123,8 milliards
l’augmentation des cours du pétrole brut et du (4,76 milliards d’euros).
gaz depuis le deuxième semestre 2021,

Graphique 9 : Évolution des avoirs extérieurs nets de la BEAC au 31 mai 2023


(du 06 octobre 2019 au 02 juin 2023)

Evolution des Avoirs Extérieurs de la BEAC - Milliards d'euros Avoirs Extérieurs Nets de la BEAC - Ecart par rapport à la cible
6,5 2,0 5,00
6,0 1,5 4,75
5,5
1,0
4,50
5,0
4,25
4,5 0,5
4,0 4,00
0,0
3,5 3,75
3,0 -0,5
3,50
2,5
-1,0 3,25
2,0
1,5 -1,5 3,00
06/10/ 2019

06/01/ 2020

07/04/ 2020
23/05/ 2020
08/07/ 2020
23/08/ 2020

23/11/ 2020

23/02/ 2021

26/05/ 2021
11/07/ 2021
26/08/ 2021
11/10/ 2021

11/01/ 2022

13/04/ 2022

14/07/ 2022
29/08/ 2022
14/10/ 2022
29/11/ 2022

01/03/ 2023

01/06/ 2023
21/11/ 2019

21/02/ 2020

08/10/ 2020

08/01/ 2021

10/04/ 2021

26/11/ 2021

26/02/ 2022

29/05/ 2022

14/01/ 2023

16/04/ 2023
21/11/ 2019
06/01/ 2020
21/02/ 2020

23/05/ 2020
08/07/ 2020

08/10/ 2020
23/11/ 2020
08/01/ 2021

10/04/ 2021
26/05/ 2021
11/07/ 2021
26/08/ 2021
11/10/ 2021
26/11/ 2021

26/02/ 2022
13/04/ 2022
29/05/ 2022

29/08/ 2022
14/10/ 2022

14/01/ 2023
01/03/ 2023
16/04/ 2023
06/10/ 2019

07/04/ 2020

23/08/ 2020

23/02/ 2021

11/01/ 2022

14/07/ 2022

29/11/ 2022

01/06/ 2023

Avoirs Extérieurs nets (en milliards d'Euros) - réalisations Avoirs Extérieurs nets (en milliards d'Euros) - Cibles Avoirs Extérieurs nets - Ecart par rapport à la cible (en milliards d'euros) Limite TIAO (axe de droite)

Source : BEAC
Source : BEAC Source : BEAC

E. COMPETITIVITE-PRIX le différentiel d’inflation plutôt favorable à la


CEMAC.
Au premier trimestre 2023, le taux de
change effectif réel (TCER) global de la De même, en termes réels, le franc CFA
CEMAC, mesurant la compétitivité prix, s’est s’est apprécié sur la période par rapport aux
apprécié de 3,0 % au premier trimestre 2023, monnaies des principales économies. En
après +2,2 % le trimestre précédent. La perte de conséquence, au cours de la période sous revue,
positions concurrentielles observée au dernier le franc CFA s’est apprécié vis-à-vis du dollar
trimestre de l’année 2022 s’est poursuivie au américain (+6,4 %), du yuan (+2,8 %), de la
cours du premier trimestre 2023. Sur les marchés livre sterling (+2,8 %) et de l’euro (+1,5 %).
internationaux des économies de la CEMAC au
premier trimestre 2022, cette situation a été le
signe d’une détérioration de la compétitivité sur
le front des exportations (+4,3 %) et dans une
moindre mesure, des importations (+2,6 %).
Comme illustré sur le graphique 10, le TCER est
au-dessous du TCEN toute chose explicable par
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22

Graphique 10: Evolution du TCER/TCEN Graphique 11: Evolution du TCER/TCEN des


128,0 exportations
120,0
125,0

122,0 115,0

119,0
110,0
116,0 TCEN_global (hors pétrole et gaz)
105,0 TCEN des Exportations
113,0 TCER_global (hors pétrole et gaz)
TCER des Exportations
110,0 100,0

107,0
95,0
104,0
90,0
101,0

98,0 85,0

95,0
80,0

Source : BEAC

En termes de contributions à la variation


du TCER global de la CEMAC au premier Au premier trimestre 2023, le TCER
trimestre 2023, il ressort une contribution des importations s’est inscrit en hausse de
positive absolue du TCER des importations de 2,6 %, après 1,9 % au trimestre précédent.
2,0 %, tandis que celle des exportations a été de Cette situation est imputable à l’effet
1,0 %. combiné de l’appréciation du TCEN des
importations (1,3 %, après 1,9 % au
Au cours du premier trimestre 2023, le trimestre précédent) et du différentiel
TCER des exportations s’est apprécié de 4,3 %, d’inflation défavorable à la CEMAC par
après 3,2 % le trimestre précédent. Cette rapport aux principaux fournisseurs, à
situation découle de l’appréciation du TCEN des l’exception de la Turquie (-10,1 %), du
exportations (3,9 %, contre 3,4 % au quatrième
Nigeria (-3,5 %) et du Brésil (-0,3 %).
trimestre 2023), dont les effets ont été atténués
par le léger différentiel d’inflation favorable à la
Graphique 12: Evolution du TCER/TCEN
CEMAC (-0,3 %) par rapport à ses principaux des importations
concurrents sur le marché des matières 114,0
premières (hors pétrole). Le différentiel
d’inflation le plus élevé a été observé avec le 112,0

Venezuela (-15,8 %), suivi du Ghana (-6,1 %) et 110,0

du Nigeria (-3,5 %).


108,0

106,0

104,0

102,0

100,0

TCEN des Importations TCER des Importations

Source : BEAC

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23

III. MONNAIE, LIQUIDITE ET MARCHE DES CAPITAUX

A. CONDITIONS régressé de 2,98 % pour revenir à 1 533,4


MONETAIRES milliards en avril 2023. Cette évolution pourrait
résulter d’une amélioration de la circulation de
• Position de trésorerie du système la liquidité entre les banques, notamment en lien
bancaire avec l’intensification des transactions
interbancaires et la densification du réseau sur la
Au 30 avril 2023, la trésorerie globale période de référence. En effet, la liquidité
des banques de la CEMAC ressort excédentaire injectée à travers les facteurs autonomes de la
de 7 537 milliards de FCFA (36 % du total du liquidité bancaire (FALB), dont le solde net est
bilan). Elle augmente de 2 214 milliards, soit revenu de 1 850 milliards à 1843 milliards sur la
+42 % par rapport à la situation prévalant douze période (diminution de 7 milliards), ont
mois plus tôt, imputable à la hausse des dépôts faiblement contribué à cette baisse des réserves
non remployés et à la hausse moins que brutes du système bancaire. En outre, la
proportionnelle des crédits distribués. réduction du solde des FALB s’explique
principalement par les avoirs extérieurs, les
Sur la même période, les emplois de autres postes nets et la circulation dont les effets
trésorerie s’établissent à 9 537 milliards, contre restrictifs induits par leur dynamique sur la
6 925 milliards à fin avril 2022. Ils sont liquidité bancaire n’ont pas pu être contrecarrés
constitués de titres de placement et de par les effets expansifs résultant de la hausse des
transaction (46 %, contre 51 % un an plus tôt) créances nettes sur les gouvernements.
dont la liquidité n’est pas effective. Cette
situation commande de relativiser la bonne tenue Pour compenser ce recul du volume des
de l’excédent de trésorerie dont l’encours réel ne réserves brutes du système bancaire, les
pourrait être considéré qu’à 2 214 milliards. Les établissements de crédit ont fait recours aux
emplois de trésorerie comprennent également les concours de la BEAC, à travers le guichet de la
opérations à terme (9 %, contre 8 % à fin avril facilité de prêt marginal. En effet, l’encours
2022) et les opérations à vue (39 % contre 35 % moyen des injections de liquidité de la Banque
à fin avril 2022). Centrale sur le marché monétaire a progressé de
77,8 milliards, pour se situer à 566 milliards en
En outre, les ressources de trésorerie se avril 2023. Ces concours sont constitués : (i) des
fixent à 1 999 milliards au 30 avril 2023, contre avances au titre de la facilité de prêt marginal
1 602 milliards un an auparavant. Elles dont le volume s’est accru de 383,2 milliards à
accroissent de 397 milliards, soit +25 %. 513,7 milliards, notamment avec la suspension
Elles sont constituées de ressources à terme à des injections actives de la BEAC sur le marché
concurrence de 67 % et de ressources à vue à monétaire et l’accroissement des besoins de
hauteur de 32 %. certains établissements de crédit qui trouvent
difficilement les ressources sur le marché
Concernant la qualité du portefeuille du interbancaire, malgré le niveau élevé des
système bancaire, elle s’est légèrement encaisses oisives d’une autre catégorie de
améliorée sur un an. En effet, les créances en banques ; et (ii) des avances octroyées via le
souffrance se sont situées à 2 062 milliards, guichet spécial de refinancement, profitant
représentant 19 % des crédits bruts à fin avril principalement à la BDEAC, qui a diminué de
2023, contre 20 % douze mois auparavant. 55,2 milliards en janvier 2021 à 52,3 milliards
trois mois plus tard.
• Liquidité bancaire
Par ailleurs, l’encours des opérations de
reprise de liquidité du système bancaire par la
Au cours des trois derniers mois, les
BEAC a régressé, passant de 49 milliards à 41,7
réserves brutes du système bancaire de la
milliards sur la période de référence. Ainsi, le
CEMAC, avant les opérations monétaires, ont
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24

volume des injections nettes de la Banque 384 milliards d’opérations de pension-livrée et


Centrale dans le système bancaire s’est élevé à 147,4 milliards d’opérations en blanc) contre
524,3 milliards en avril 2023 contre 439,2 472,9 milliards en janvier 2023 (dont 308,7
milliards trois mois plus tôt, en hausse de 19,4 % milliards d’opérations de pension-livrée et 164,2
(85,1 milliards). Il y a néanmoins lieu de préciser milliards d’opérations en blanc). En avril 2022,
que l’encours des opérations de ponction de il s’est élevé à 294,1 milliards (dont 163,5
liquidité de la Banque Centrale s’est élevé à 65 milliards d’opérations de pension-livrée et 130,6
milliards en février 2023. milliards d’opérations en blanc). S’agissant
toujours de l’encours des transactions
Le volume des réserves obligatoires à interbancaires, il y a également lieu de préciser
constituer par les assujettis a augmenté de 17,1 qu’un pic de 560,2 milliards (dont 359,6
milliards au cours de la période de référence milliards d’opérations de pension-livrée et 200,6
pour s’établir à 1 007,4 milliards en avril 2023. milliards d’opérations en blanc) a été observé en
Pour ce même mois, l’encours moyen des mars 2023.
réserves libres du système bancaire (1 091,9
milliards) a représenté 108,4 % des réserves Cette évolution observée sur le
requises contre 132,3 % un an auparavant. compartiment interbancaire aurait été favorisée
Cependant, le nombre d’établissements de crédit par l’arrêt des injections actives de la BEAC à
en déficit de constitution des réserves partir de mars 2023. En effet, au cours de la
obligatoires est passé de quatre à six entre les période de référence, l’on a observé une
deux périodes. densification du réseau interbancaire, le nombre
de participants passant de 35 à 38 entre janvier
Graphique 13: Evolution des réserves et opérations de et avril 2023. Par ailleurs, 194 opérations, d’un
refinancement du système bancaire montant total de 669,4 milliards, ont été
3 000
En milliards

Réserves obligatoires enregistrées en avril 2023 contre 173 opérations


Réserves excédentaires identifiées en janvier 2023 pour un volume
2 500 Refinancement auprès de la BEAC
cumulé de 702,1 milliards. Il conviendrait de
préciser que toutes ces opérations interbancaires
2 000 mettent en relation aussi bien les établissements
de crédit de même groupe que ceux de groupes
1 500 bancaires différents.

1 000
Les volumes les plus importants
échangés sur ce compartiment ont porté sur les
opérations de maturités d’un mois.
500

-
août 2021
août 2020

août 2022
février 2021

février 2022

février 2023
avril 2020
juin 2020

octobre 2020

avril 2021
juin 2021

octobre 2021

avril 2022
juin 2022

octobre 2022

avril 2023
décembre 2020

décembre 2021

décembre 2022

Source : BEAC

• Evolution du marché interbancaire

Le regain d’activité du compartiment


interbancaire, constaté depuis un peu plus de 2
ans, s’est conforté au cours de la période sous-
revue, avec une part importante des opérations
collatéralisées. En effet, l’encours des
transactions a passé la barre des 500 milliards,
atteignant 531,4 milliards en avril 2023 (dont

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25

Graphique 14: Evolution mensuelle de l’encours des • Evolution des taux d’intérêt sur le
transactions interbancaires
marché monétaire
(en milliards)
450 600
Milliards FCFA

Les taux des opérations du marché


400
Non collatéralisées 500 interbancaire, aussi bien en blanc que
350 Pension livrée collatéralisées, notamment les principaux taux
Total (Axe de droite)
300 400 de référence (TIMP à 7 jours), ont progressé
250
entre janvier et avril 2023. En effet, le TIMP à 7
300 jours des opérations en blanc est passé de 5,50 %
200
à fin janvier 2023 à 5,74 % trois mois plus tard.
150 200 Sur la même période, le TIMP à 7 jours des
100 opérations de pension-livré s’est de 5,00 % à
50
100 5,50 %. A fin avril 2022, le TIMP à 7 jours des
opérations en blanc s’était établi à 6,00 % et
0 -
celui des opérations de pension-livrée à 4,92 %.

Source : BEAC

Graphique 15: Evolution des taux du marché monétaire

7,00 TIAO
Taux de la facilité de prêt marginal
6,50 Taux moyen pondéré interbancaire (OP en blanc)
Taux moyen pondéré interbancaire (pension livrée)

6,00

5,50

5,00

4,50

4,00

3,50

3,00
1 juin 2021

8 nov. 2021

4 juin 2022
11 janv. 2022
27 janv. 2022

16 mars 2022

14 janv. 2023
30 janv. 2023

19 mars 2023
19 juil. 2021

22 juil. 2022
30 avr. 2021
16 mai 2021

3 juil. 2021

20 août 2021

21 sept. 2021

23 oct. 2021

10 déc. 2021
26 déc. 2021

12 févr. 2022
28 févr. 2022

17 avr. 2022

19 mai 2022

23 août 2022

24 sept. 2022
10 oct. 2022
26 oct. 2022

13 déc. 2022
29 déc. 2022

15 févr. 2023
3 mars 2023

20 avr. 2023
17 juin 2021

24 nov. 2021

6 juil. 2022
5 sept. 2021

20 juin 2022

8 sept. 2022

11 nov. 2022
27 nov. 2022
4 août 2021

7 oct. 2021

1 avr. 2022

3 mai 2022

7 août 2022

4 avr. 2023

6 mai 2023

Source : BEAC
d’intérêt sur le marché interbancaire sous-
• Conditions monétaires régional de 5,3 points de base, passant de 5,50 %
à 5,79 % sur la même période.
Les conditions monétaires se sont
durcies dans la CEMAC au premier trimestre
2023, en lien avec la baisse en moyenne annuelle
de l’Indice des Conditions Monétaires (ICM),
qui traduit le resserrement de la politique
monétaire. En effet, en moyenne annuelle, l’ICM
s’est replié de 10,7 % au premier trimestre 2023,
en relation principalement avec : (i) la hausse du
TIAO de 150 points de base à 5,0 % par rapport
à mars 2022 et (ii) la progression des taux

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26

Graphique 16: Évolution de l’Indice des Conditions émissions de titres publics par les Etats,
Monétaires (ICM) titres détenus principalement par les
8

ICM_CEMAC Moyenne Annuelle ICM banques de la sous-région ;


6

• une hausse des crédits à l’économie, qui


4 sont passés de 9 170,2 milliards à
10 052,6 milliards, soit une progression
2 de 9,6 %. Cette hausse est
principalement liée à celle des concours
0
au secteur privé non financier
(contribution de 8,3 points), et aux
-2
entreprises publiques non financières
(1,3 point).
-4

-6
En définitive, les disponibilités
Source : BEAC monétaires et quasi-monétaires (M2) se sont
accrues de 15,4 % à 17 715,9 milliards à fin mars
2023 contre 15 352,5 milliards un an auparavant.
B. SITUATION MONETAIRE En termes de contributions, les avoirs extérieurs
nets et les crédits à l’économie ont eu une
L’évolution de la masse monétaire (M2) influence positive sur l’évolution de la masse
de la CEMAC et de ses contreparties, en monétaire au sens large (M2) à hauteur
glissement annuel, à fin mars 2023 a été marquée respectivement de 9,2 points et 5,7 points.
par : Cependant, les créances nettes sur les États ont
contribué négativement à la création monétaire
• une forte hausse des avoirs extérieurs (-0,2 point). Les ressources non monétaires ont
nets du système monétaire, qui ont contribué positivement à cette évolution
atteint 2 783,5 milliards, après (0,7 point). Toutes les composantes ont
1 378,0 milliards à mars 2022. Cette contribué positivement à l’expansion de la masse
forte progression s’explique, entre monétaire, avec 12,0 points pour la monnaie
autres, par la hausse des avoirs en scripturale, 0,9 point pour la monnaie fiduciaire
Compte d’Opérations (31,1 %) liée et 2,5 points pour les dépôts à terme monétaires.
principalement aux rapatriements de
devises effectuées par les opérateurs Graphique 17: Contributions des composantes de la
masse monétaire à son évolution
économiques, que la hausse des 0,22 QUASI-MONNAIE

engagements extérieurs (11,6 %) du 0,20


MONNAIE SCRIPT URALE
MONNAIE FIDUCIAIRE
MASSE MONETAIRE (E chell e de dro ite)
20,0%

système monétaire n’a pas pu 0,18

compenser. Les réserves de change se 0,16


15,0%
sont situées à 6 781,6 milliards à fin 0,14

mars 2023, contre 4 391,2 milliards un 0,12

an plus tôt, représentant environ 0,10 10,0%

4,60 mois d’importations de biens et 0,08

services. Comme conséquence de la 0,06


5,0%
consolidation des réserves de change, le 0,04

taux de couverture extérieure de la 0,02

monnaie a progressé de 7,52 points pour 0,00 0,0%


oct-22
mars-22

mars-23
mai-22

août-22

janv-23
juil-22
juin-22

févr-23
avr-22

sept-22

déc-22
nov-22

se situer à 74,19 % au 31 mars 2023 ;


Source : BEAC
• un recul des créances nettes du système
monétaire sur les États de la CEMAC De l’analyse de l’évolution des crédits
(-0,4 %) à 8 358,2 milliards, due à la par maturité, il ressort une expansion des crédits
hausse des dépôts des Etats moins à court terme de 10,9 %, une hausse des crédits
compensée par la poursuite des
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27

à moyen terme à hauteur de 8,3 % et une assimilables (BTA) et 1 364,6 milliards en


augmentation des crédits à long terme de 5,9 %. obligations du Trésor assimilables (OTA).
Les contributions des crédits à court, moyen et
long termes à l’expansion des concours Sur le segment BTA, les bons à 26
bancaires à l’économie sont respectivement de semaines sont restés les plus prisés, avec un
5,9 points, 3,5 points et 0,2 point. montant total émis de 1 074,9 milliards,
représentant 61,2 % du total des émissions de
Graphique 18: Contributions des crédits par maturité BTA sur la période. L’essentiel des émissions de
à l’évolution des crédits à l’économie BTA de la République Centrafricaine (90,9 %),
0,18 18,0%
CREDITS A LONG TERME
0,17
0,16
CREDITS A MOYEN TERME
16,0%
du Cameroun (75,7 %), du Congo (47,6 %) et du
CREDITS A COURT TERME
0,15 CREANCES SUR L'ECONOMIE Gabon (47,5 %) ont porté sur cette maturité. Les
0,14 14,0%
0,13
BTA à 13 semaines arrivent en deuxième
0,12
0,11
12,0%
position, avec un montant émis de 405,8
0,10 10,0% milliards. Les émissions de bons à 13 semaines
0,09
0,08 8,0%
sont principalement le fait des Trésors publics du
0,07
0,06 6,0%
Gabon, avec 184,9 milliards, du Congo, avec
0,05 147,3 milliards, et du Cameroun, avec 73,7
0,04 4,0%
0,03
milliards. Les BTA à 52 semaines sont les moins
0,02
0,01
2,0% courues, avec un montant global de 276,3
0,00 0,0% milliards, en majorité émis par les Trésors
oct-22
mars-22

mars-23
août-22

janv-23
mai-22

févr-23
juin-22
avr-22

déc-22
sept-22
juil-22

nov-22

publics du Congo (86 milliards), du Gabon (80,6


milliards) et de la Guinée Equatoriale (75,2
Source : BEAC milliards).

S’agissant du segment des OTA, il a été


animé par le Tchad (401,4 milliards), le Congo
C. MARCHE DES TITRES
(399,2 milliards), le Gabon (285,4 milliards) et
PUBLICS
le Cameroun (221,8 milliards) qui ont mobilisé
1 364,6 milliards à la suite de 120 adjudications.
Entre mars 2022 et mars 2023, dans un Par maturité, les émissions d’OTA sont
contexte marqué par la montée des tensions dominées par les instruments à 3 ans (533,7
inflationnistes, induit entres autres par la guerre milliards), à 2 ans (384,1 milliards) et les 5 ans
russo-ukrainienne et le resserrement des (248,9 milliards) qui concentrent plus des trois
politiques monétaires le marché des titres quart (85,5 %) des montants levés en OTA sur la
publics émis par adjudication s’est caractérisé période sous revue. Les OTA de 10 ans émis par
par : i) un repli des levées de fonds sur le marché le Gabon ont représenté 0,6 % du volume global.
primaire ; ii) une augmentation des encours ; et
iii) un dynamisme des opérations sur le marché La répartition de l’encours des Titres par
secondaire. nature des détenteurs finaux montre qu’au 31
mars 2023, 66,4 % des valeurs du Trésor en
• Le marché primaire circulation sont détenues par les SVT, les
investisseurs institutionnels (sociétés
Le dynamisme du marché primaire des d’assurance, fond de pensions, etc.) occupent la
valeurs du Trésor, observé depuis trois ans, s’est 2ème place avec 14,7%. Les parts des
consolidé au cours de la période sous revue. En établissements de crédit non SVT et des
effet, l’encours des valeurs du Trésor a augmenté personnes physiques sur ces instruments
de 11,9 % passant de 5 082,1 milliards en mars financiers ont représenté respectivement 11,8 %
2022 à 5 687 milliards en mars 2023, malgré la et 2,5% de l’encours des Titres. Grâce à son
baisse des montants levés par les Trésors programme d’achat des valeurs du Trésor, la
nationaux. Ainsi, 299 appels d’offres sur bons et BEAC détient 4,6 % des titres en circulation.
obligations du Trésor assimilables ont permis de
mobiliser un montant total de 3 121,6 milliards, La forte détention des titres par les SVT
dont 1 757,1 milliards en bons du Trésor s’explique par (i) la faible attraction des titres en
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28

relation avec le niveau des taux d’intérêt et de Graphique 19 : Evolution de l’encours des valeurs du
rendement des titres, qui est jugé encore faible Trésor de la CEMAC en % du PIB nominal
par certains investisseurs institutionnels, et (ii) la 9

En % du PIB Nominal
8,0 7,8
faible culture financière des agents économiques 8 6,3 8,4
(investisseurs institutionnels et physiques) qui
7
demeurent très peu imprégnés des opportunités
de placements offerts sur le marché des valeurs 6
du Trésor. 5 3,8

4
Tableau 3: Répartition de l’encours des titres par
qualité du détenteur final au 31 mars 2023 3 1,9 2,1
(En milliards) 1,8
mars-23 2
1,0
Montant 1
Parts 0,4 0,5
Catégorie d'investisseurs nominal 0,1 0,1
relatives 0
(en
(en %)

mars-23
2011

2015

2019
2012
2013
2014

2016
2017
2018

2020
2021
2022
milliards)
SVT 3 774,6 66,4
BTA 726,9 12,8
OTA 3 047,6 53,6 Source : BEAC/CRCT
Etablissements de crédit non SVT 673,3 11,8
BTA 78,1 1,4
OTA 595,2 10,5
BEAC 260,0 4,6
• Le marché secondaire
BTA 0,0 0,0
OTA 260,0 4,6 Trois catégories d’opérations sont
Investisseurs institutionnels 838,4 14,7 enregistrées sur le marché secondaire des titres
BTA 76,1 1,3 publics, en l’occurrence : (i) les achats-ventes
OTA 762,3 13,4 fermes de titres ; (ii) les opérations de pension-
Personnes physiques 140,7 2,5
livrée interbancaires ; et (iii) les transferts franco
BTA 26,0 0,5
OTA 114,7 2,0 de titres, c’est-à-dire sans contrepartie espèces,
Total général 5 687,0 100 entre les investisseurs.
Source : BEAC/CRCT
A l’instar du compartiment primaire, le
marché secondaire des titres publics a connu un
En pourcentage du PIB, cet encours des dynamisme de ses opérations au cours de la
titres a fortement progressé de 0,1 % en période sous revue.
décembre 2011, date de lancement du marché
des titres publics, à 3,8 % du PIB neuf ans plus En effet, 1 244 opérations d’achat ventes
tard, même s’il est quasiment quatre fois de titres ont été enregistrées entre mars 2022 et
inférieur au niveau atteint par l’ensemble des mars 2023, pour un montant nominal de 2 951,3
pays de l’UEMOA (11,9 % du PIB) en décembre milliards, échangés à 2 969,1 milliards. Cette
2020. A fin mars 2023, l’encours des titres évolution se situe en forte hausse par rapport à la
publics de la CEMAC a tout de même représenté même période un an auparavant où seules 592
8,4 % de PIB. opérations avaient été enregistrées sur des titres
d’une valeur nominale globale de 1 726,7
milliards échangés à 1 737 milliards.

Le nombre et la valeur globale des


opérations de pension-livrée interbancaires ont
augmenté au cours de la période sous revue.
Notamment avec 997 opérations réalisées au
cours de la période sous-revue pour un montant
cumulé de 3 354,4 milliards, contre 255
opérations l’année précédente, pour une valeur

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29

cumulée d’environ 1 087,2 milliards. La durée également augmenté sur la période sous-revue.
maximale des pensions s’est établit à 94 jours au Ainsi, 3 217 opérations sur des titres d’une
cours de la période de référence, contre 365 jours valeur nominale de 5 283,1 milliards ont été
la période précédente. Les taux d’intérêt réalisées entre mars 2022 et mars 2023, contre 1
négociés entre les contreparties ont augmenté au 875 opérations d’une valeur nominale de 4 467,3
cours de la période sous revue, oscillant entre 1 milliards sur la période mars 2021 à mars 2022.
et 7 % contre 1 à 6 % un an avant.

Le nombre et la valeur globale des


opérations de transferts franco de titres ont
Tableau 4: Evolution des transactions interbancaires de titres au cours des deux dernières années
(Montants en milliards FCFA)

mars 2021- mars 2022 mars 2022 - mars 2023


Type d'opérations Nombre Valeur Valeur Nombre Valeur Valeur
d'opérations espèces nominale d'opérations espèces nominale
Achat-ventes de titres 592 1 737 1 726,7 1 244 1 736,9 2 951,3
Pension-livrées
255 1 087,2 997 3 354,4
interbancaires
Transferts franco de titres 1 875 4 467,3 3 217 5 283,1

Source : BEAC/CRCT

• Le coût des ressources mobilisées par Graphique 20 : Dynamique des taux moyens pondérés
les Trésors publics s’est stabilisé des émissions de BTA depuis décembre 2020 (en %)
9,00
L’examen de la dynamique mensuelle 8,00
des taux moyens pondérés des émissions de BTA 7,00
fait ressortir un double dynamique. Entre mars 6,00
5,00
2022 et mars 2023, on observe une relative
4,00
stabilité des taux des instruments à 26 et 52
3,00
semaines, qui ont oscillé respectivement entre 4
2,00
et 7 % et 5 et 8 %. Les BTA de 13 semaines 13 semaines 26 semaines
1,00
évoluent de manière irrégulière à cause
0,00
notamment du nombre d’émission peu élevé sur
NOV-21

NOV-22
FÉVR-22

FÉVR-23
SEPT-21
OCT-21

SEPT-22
OCT-22

JANV-23
MARS-21

JUIN2021
JUIL-21

JUIL-22
AVR-21

DEC 2022
AVRIL 2022
DÉC-21
MAI 2021

MAI 2022
JUIN 2022
AOÛT 2021

MARS 2022

AOÛT 2022

cette maturité. Au cours de la période sous revue, MARS 2023

on a observé une relative stabilité des taux


moyens pondéré sur les différentes maturités.
Source : BEAC/CRCT

D. MARCHE FINANCIER

Entre fin décembre 2022 et fin mars


2023, le marché financier de la CEMAC s’est
caractérisé par une évolution contrastée,
notamment avec une baisse de la capitalisation
boursière sur le compartiment des actions et une
hausse de l’encours des obligations.

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30

En effet, sur le compartiment obligataire, la Société d’Investissement pour l’Agriculture


l’encours global de la dette cotée est de 1 256 Tropicale (SIAT Gabon).
millions, contre 872 millions, en hausse de
44,0 %. Cette augmentation est inhérente à Entre la fin du quatrième trimestre 2022
l’admission au Dépositaire Central Unique et celle du premier trimestre 2023, l’encours
(DCU) du nouvel emprunt de la BDEAC. global des titres conservés auprès du DCU de la
CEMAC a enregistré une hausse de 14,1 %,
Par contre, la capitalisation boursière passant de 1 492 millions à 1,703 millions.
globale sur le compartiment actions a enregistré
une baisse de 27,9 %, à 447 millions contre 620 Dans l’ensemble, le marché secondaire
millions en décembre 2022. Dans le même s’est démarqué par un frémissement sur le
temps, la capitalisation flottante croît de 3,0 %, compartiment Action, notamment avec quelques
à 65 millions. Cette contreperformance est transactions enregistrées et une immobilité sur
essentiellement attribuable à la sortie de cote de celui des obligations avec une absence de
transactions et des prix des actifs inchangés.

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31

IV. PERSPECTIVES MACROECONOMIQUES A COURT TERME

A. PREVISIONS AU Graphique 21: Evolution de l'ICAE CEMAC en


glissement annuel
DEUXIEME TRIMESTRE
12,0%
2023 10,0%

8,0%
1. Indice Composite des Activités 6,0%
Economiques 4,0%

2,0%

L’économie de la CEMAC devrait 0,0%

-2,0%
globalement enregistrer une légère amélioration
de l’activité au deuxième trimestre 2023, tirée -4,0%

-6,0%
essentiellement par l’activité non pétrolière. Elle -8,0%
serait portée par les branches des activités
commerciales, des services marchands, des
industries manufacturières et de l’électricité. Cameroun
Congo
RCA
Gabon

Toutefois, les difficultés liées aux perturbations Guinée Equatoriale


ICAE CEMAC (glissement annuel)
Tchad

d’approvisionnement en carburant dans certains


pays de la sous-région, à la diffusion des effets Source : BEAC
du renchérissement des carburants à la pompe et
Graphique 22: Evolution de l'ICAE CEMAC en
de l’électricité, face à une demande publique
glissement trimestriel
manquant de dynamisme pourraient tempérer
cette dynamique. 6,0%

4,0%
Ainsi, les estimations pour le deuxième
trimestre 2023 en glissement annuel tablent sur 2,0%
une hausse moins importante de l’ICAE de la
CEMAC à 4,2 % (contre 6,8 % un an plus tôt). 0,0%
En glissement trimestriel, l’ICAE devrait
-2,0%
enregistrer une hausse de 0,4 % au deuxième
trimestre 2023, contre -1,7 % un trimestre plus -4,0%
tôt.
-6,0%
Par rapport au deuxième trimestre 2022,
les contributions des pays à l’ICAE de la
CEMAC enregistreraient des évolutions Cameroun RCA

globalement positives, à l’exception de la Congo Gabon


Guinée Equatoriale Tchad
Guinée Equatoriale. Celles-ci se présenteraient ICAE CEMAC (glissement trimestriel)

comme suit : 2,2 points au Cameroun, 0,1 point


en République Centrafricaine, 1,1 point au Source : BEAC
Congo, 0,6 point au Gabon, -0,2 % en Guinée
Equatoriale et 0,4 % au Tchad. 2. Inflation

Les prévisions à fin juin 20231 projettent


actuellement une hausse du niveau général des
prix à 6,7 % en moyenne annuelle et de 5,8 % en
glissement annuel, contre respectivement 3,0 %
et 5,4 % un an plus tôt, dans un contexte de

1
Les services réalisent l’exercice de prévision par les
approches Short Term Inflation Forecast (STIF) à partir
des dernières réalisations fournies par les INS.
Monetary policy report | Informe de política monetaria | ‫تقرير السياسة النقدية‬
32

renchérissement des carburants dans plusieurs sur toute l’année du conflit russo-
pays de la sous-région. ukrainien, avec une persistance des
tensions inflationnistes ;
Pour l’essentiel, en glissement annuel, la
dynamique projetée à court terme serait ii. Scénario optimiste à 83,1 dollars le baril
impactée à fin mars 2023 principalement par une de pétrole brut qui se base sur un prix du
contribution de la fonction « produits baril de pétrole brut le plus élevé, sous
alimentaires et boissons non alcoolisées » (dont les hypothèses d’une reprise plus
l’apport reculerait à 2,7 points, contre 4,0 points vigoureuse de la croissance économique
trois mois plus tôt) tandis que la fonction mondiale et d’une recrudescence des
transport (contenant le poste lié aux prix des tensions internationales.
carburants) remonterait à 1,4 point, après 1,2
point en mars 2023.
3.1 Scénario de base (baril de pétrole brut
En termes de contributions par pays à fin à 73,1 dollars, évolution défavorable du
juin 2023, en glissement annuel, le Cameroun marché pétrolier et persistance des tensions
devrait toujours garder une incidence sensible inflationnistes)
sur la dynamique des prix de la sous-région (3,8
points en glissement annuel), suivi du Tchad (1,0 Les résultats relatifs au scénario de base
point), du Gabon (0,4 point) ainsi que de la se présentent comme suit :
République Centrafricaine et du Congo (0,3
point respectivement), la Guinée Equatoriale • Secteur réel
(0,1 point).
La prévision de la croissance réelle de la
Les prévisions à court terme suggèrent un CEMAC pour l’année 2023 a été revue
desserrement progressif des pressions légèrement à la baisse par rapport à celle réalisée
inflationnistes à fin juin 2023. Le taux en mars 2023. Ainsi, selon les prévisions mises
d’inflation sous-jacente s’établirait à 5,7 % en à jour, elle reculerait de 3,0 % en 2022 à 2,4 %
moyenne annuelle et 4,7 % en glissement en 2023, grevée principalement par une
annuel, contre respectivement 5,6 % et 5,9 % décroissance plus importante de l’activité
trois mois plus tôt. pétrolière (-1,0 % en 2023, contre -0,2 % en
2022) conjuguée avec le ralentissement des
B. PREVISIONS DU CADRE activités non pétrolières (3,6 % en 2022, contre
3,1 % un an plus tard). Au titre des facteurs qui
MACROECONOMIQUE
contribueraient à cette décélération de l’activité
SUR L’ENSEMBLE DE
en 2023, l’on note principalement la dégradation
L’ANNEE 2023 accrue des termes de l’échange, en raison de la
baisse plus prononcée des cours des principales
3. Hypothèses sous-jacentes des prévisions matières premières exportées par la CEMAC. En
sur l’ensemble de l’année 2023 outre, les prévisions de la production des
hydrocarbures, de coton et de bois ont été revues
Les services de la Banque ont révisé les à la baisse, contrebalançant la hausse attendue
deux scénarios possibles du cadre des productions de cacao, de café et de
macroéconomique de la CEMAC en 2023, selon manganèse. Suivant l’optique offre, le secteur
l’évolution des cours du baril de pétrole et pétrolier pâtirait des cours mondiaux moins
l’évolution de la crise russo-ukrainienne : favorables que prévus sur l’ensemble de l’année,
combinés à une baisse de 0,2 % de la production
i. Scénario de base tablant sur un prix du de pétrole brut, contre -1,0 % en 2022. De même,
baril de pétrole brut à 73,1 dollars, la croissance non pétrolière serait moindre qu’en
traduisant une évolution défavorable du 2022, avec un taux de 3,1 % en 2023, contre
marché pétrolier alimentée par les 3,6 % un an plus tôt. Selon les contributions par
craintes d’un ralentissement généralisé secteur d’activités, le tertiaire trônerait en tête,
de l’économie mondiale et la poursuite bien qu’en recul, avec une contribution à la
Monetary policy report | Informe de política monetaria | ‫تقرير السياسة النقدية‬
33

croissance à hauteur de 0,6 point, contre • Finances publiques


1,5 point en 2022, en lien avec une bonne tenue
des services marchands. L’apport du secteur En dépit de la baisse des cours du baril de
primaire se maintiendrait à 0,5 point, du fait de pétrole, la situation des finances publiques
la contraction des activités des industries devrait néanmoins afficher un excédent en 2023.
extractives et des activités sylvicoles. Le En effet, le solde budgétaire, base engagements,
vieillissement naturel des champs pétroliers, à dons compris, en pourcentage du PIB, reculerait
l’instar de celui d’un opérateur important comme de 2,8 % du PIB en 2022 à 1,7 % du PIB en 2023,
MEGI en Guinée Equatoriale2 et l’absence de en raison du recul des recettes pétrolières et des
nouveaux investissements dans ce secteur dépenses.
couplés à la baisse des cours mondiaux dans un
contexte de dynamisme relatif dans l’extraction Au plan stratégique, la dégradation du
de minerais sont les principaux facteurs solde budgétaire en pourcentage du PIB
explicatifs de la mauvaise tenue des activités du résulterait de la baisse des recettes pétrolières
secteur dans la sous-région au cours de l’année (6 842,9 milliards à 5 065,9 milliards). Aussi, le
2023. L’apport du secteur secondaire à la solde budgétaire, base engagements, dons
croissance serait en recul, avec une contribution compris, en pourcentage du PIB, reculerait de
de 0,5 point en 2023, attribuable principalement 2,8 % du PIB en 2022 à 1,7 % du PIB en 2023
à une bonne progression des industries (-1,1 point). Du côté des recettes, la contribution
manufacturières tirée par l’amélioration de des recettes pétrolières serait de -13,5 points,
l’offre d’électricité au Cameroun avec l’entrée tandis que celle des recettes non pétrolières
en production en 2023 d’une turbine du barrage ressortirait à 6,4 points. Du côté des dépenses, la
de Nachtigal, en attendant la mise en service des contribution des dépenses courantes serait de
7 autres turbines d’ici 2024, et en République -1,4 point contre 1,0 point pour les dépenses en
Centrafricaine avec le dédoublement de la capital. Les recettes non pétrolières devraient
capacité de l’usine hydroélectrique de Boali 2 et connaitre une ascension remarquable (6 311,6 à
de l’entrée en production de la centrale solaire de 7 157,6 milliards en 2023). Cette tendance
Sakaï. dériverait de l’accroissement du niveau de
recettes fiscales, lesquelles évolueraient de
Suivant l’optique demande, la demande 5 781,3 en 2022 à 6 566,3 milliards en 2023
intérieure brute participerait de façon moindre à (13,6 %). Grace à la modernisation des systèmes
la croissance avec un apport de 1,1 point, contre informatiques de collecte et les moyens mis en
4,4 points en 2022, avec une dynamique œuvre, les Etats de la CEMAC pourraient
favorable de la consommation privée qui est le mobiliser plus de recettes.
moteur de la croissance (contribution de 3,8
points en 2023, contre 2,9 points en 2022) et une Compte tenu de ce qui précède,
baisse de la contribution de la consommation l’orientation de la politique budgétaire de
publique et des investissements bruts l’ensemble des pays de la CEMAC, en 2023, elle
(contributions à la croissance de -2,9 points et devrait demeurer procyclique et restrictive. Les
0,2 point respectivement). La dynamique de la pays de la zone ont enregistré des poussées
demande intérieure s’est accompagnée d’un inflationnistes, ce qui devrait occasionner au
recul des importations, qui, conjointement à passage un écart de production des pays de la
l’accroissement des exportations, a rehaussé la Zone toujours négatif à -1,4 % en 2023, contre
contribution des exportations nettes à la -2,0 % en 2022. Aussi, l’excédent du solde
croissance (0,7 point en 2023, contre -2,2 points primaire corrigé des variations saisonnières
un an plus tôt). reviendrait à 2,9 % en 2023, contre 4,0 % du PIB
en 2022. Quant à l’impulsion budgétaire, elle

2
Les inondations du 26 septembre 2022 dans deux des MEGI s’est effondrée de 74,9 % en glissement annuel et
trois plateformes pétrolières de l’opérateur MEGI ont 10,9 % en glissement trimestriel. La résolution des
provoqué une réduction drastique des activités de MEGI, problèmes occasionnées par ces inondations a pris du
premier opérateur du secteur en Guinée Equatoriale. En retard, au point où un seul champ « Zafiro » sur les trois
conséquence, au premier trimestre 2023, la production de en exploitation avant l’accident est en production
actuellement.
Monetary policy report | Informe de política monetaria | ‫تقرير السياسة النقدية‬
34

serait négative à -1,1 % en 2023, après +3,7 % malgré l’amélioration du solde de la balance des
en 2022. Pareillement, le solde budgétaire de revenus (0,5 point).
référence augmenterait à -0,1 % du PIB (au-
dessus de la corme communautaire de -1,5 % du Au total, le solde global de la balance des
PIB), après -2,4 % du PIB en 2022. Certains paiements en pourcentage du PIB ressortirait
Etats de la CEMAC pourraient générer une excédentaire à 0,8 % en 2023, soit 538,5
épargne budgétaire en 2023. Par conséquent, milliards, après 4,3 % du PIB en 2022. Ce
l’orientation de la politique budgétaire des pays ralentissement de l’excédent du solde global
de la CEMAC avisée en début d’année 2023 (-3,5 points) serait davantage portée par la
serait confrontée, au plan interne, à la hausse des diminution de la balance des transactions
prix à la consommation, et au plan international, courantes (-7,6 points). Le solde global de la
aux répercussions du conflit Russo-ukrainien. balance des paiements servirait à accumuler des
Dans un contexte de poursuite des programmes réserves officielles de 628,5 milliards.
avec le FMI et d’informatisation de
l’administration fiscale, les pays de la CEMAC • Situation monétaire
devraient mobiliser plus de tirages extérieurs
(+43,1 % à 1986,3 milliards), moins La situation serait marquée par une hausse
d’allègement de dette extérieure (-64,6 % à 90,0 des avoirs extérieurs nets (19,9 %, à 3 434,4
milliards) et plus de ressources monétaires nettes milliards), en lien avec les efforts de
(+64,4 % à 619,7 milliards). Ces ressources rapatriement des devises, une hausse des
amortiraient la dette extérieure à hauteur de créances nettes sur l’Etat (2,3 %, à 9 422,4
2 368,4 milliards et permettraient de se milliards) résultant des émissions nettes de titres
désengager vis-à-vis du système non bancaire publics, et des crédits à l’économie (7,6 %, à
d’environ 926,9 milliards. En conséquence, le 10 672,5 milliards). Il en résulterait un
profil d’endettement des pays de la Zone serait accroissement de la masse monétaire (13,1 %, à
en amélioration en 2023, avec un encours de la 20 001,7 milliards). Le taux de couverture
dette globale à 45,8 % du PIB, contre 49,5 % du extérieure de la monnaie quant à lui remonterait
PIB en 2022 pour un ratio du service de la dette légèrement autour de 79,9 %, contre 73,1 % en
sur les recettes budgétaires. Le ratio du service 2022. Quant aux réserves en mois
de la dette sur les exportations passerait de 9,4 % d’importations de biens et services, elles
en 2022 à 14,3 % en 2023. ressortiraient à 5,09 contre 4,71 en 2022.

• Secteur extérieur
3.2 Scénario optimiste (baril de pétrole
L’excédent du solde du compte des brut à 83,1 dollars, anticipations d’une
transactions courantes dons compris évolution moins tendue du marché
enregistrerait une forte chute, revenant à pétrolier et désescalade progressive des
0,1 % du PIB en 2023 contre 7,7 % un an plus tensions internationales)
tôt, en lien avec la dégradation des termes de
l’échange de 23,8 %. Cette baisse du solde des Par rapport au scénario de base, les
transactions courantes en pourcentage du PIB résultats relatifs au scénario optimiste se
(-7,6 points) serait principalement imputable à la présentent ainsi qu’il suit.
chute des exportations pétrolières (-6,1 points) et
non pétrolières (-0,7 point). En particulier, la • Secteur réel
baisse des exportations résulterait de la
diminution des ventes de pétrole brut Sous ce scénario, dans l’optique offre, la
(-25,4 % à 12 134,4 milliards), de gaz croissance en 2023 se hisserait à 3,8 %, avec une
(-23,7 % à 1 714,2 milliards), de bois (-0,8 % à progression qui deviendrait positive dans le
1 030,4 milliards) et de coton (-40,2 % à 181,3 secteur pétrolier de 2,6 %, de même que dans le
milliards). L’évolution du solde de la balance secteur non pétrolier. Le secteur primaire
des transactions courantes serait aussi tirée par la enregistrerait des performances sensiblement
hausse des importations de biens (-1,1 point), meilleures, avec une contribution à la croissance
à 1,2 point. Cette évolution plus favorable
Monetary policy report | Informe de política monetaria | ‫تقرير السياسة النقدية‬
35

découlerait essentiellement d’une meilleure points), et la dégradation de la balance des


progression des industries extractives, portées services (-0,9 point).
par la production des hydrocarbures et des cours
du pétrole plus importants. En définitive, le solde global de la
balance des paiements en pourcentage du PIB
Suivant l’optique demande, les afficherait un excédent de 1,6 %, après 4,3 % en
contributions de la consommation privée et des 2022. Il reviendrait ainsi à 1 118,6 milliards en
investissements privés seraient plus importantes 2023 après 1 642,5 milliards un an plus tôt. En
en 2023, avec des apports respectifs de points de PIB, cette évolution serait davantage
4,2 points et 1,3 point. L’inflation enfin serait portée par la contraction de la balance des
plus forte à 6,2 % en moyenne annuelle à fin transactions courantes (-6,3 points), malgré la
décembre 2023, dans un contexte de diffusion diminution des créances nettes à court terme du
des effets de la hausse des prix des carburants à secteur privé (3,0 points). L’excédent de la
la pompe et du dérèglement climatique qui balance des paiements servirait à accumuler des
entrainerait des incertitudes sur l’offre vivrière. réserves officielles de 1 208,6 milliards, les
situant à environ 5,15 mois d’importations de
• Finances publiques biens et services, après 4,71 mois en 2022.

Avec un baril à 83,1 dollars, les recettes • Situation monétaire


pétrolières devraient ressortir à 5 698,3
milliards, tandis que les recettes non pétrolières La situation monétaire s’améliorerait
devraient s’établir à 7 251,1 milliards. Les significativement avec une hausse des avoirs
recettes totales seraient en forte augmentation à extérieurs nets de 40,2 %, à 4 015,3 milliards,
12 949,9 milliards. A l’opposé, les dépenses des crédits à l’économie (8,8 %) et de la masse
totales seraient en hausse de 1,4 % à 11 757,4 monétaire (14,0 %). Les créances nettes sur les
milliards, en raison principalement d’une Etats devraient décroître de 3,4 %, en lien avec
progression des dépenses en capital de 4,3 % à le renforcement de la position budgétaire des
2 748,9 milliards. Etats qui enregistrerait une amélioration
significative de leurs revenus pétroliers. Le taux
L’augmentation du solde budgétaire de de couverture extérieure de la monnaie
0,7 point serait portée par les recettes pétrolières, remonterait quant lui à 80,9 %, contre 73,1 % en
avec une contribution de 0,7 point, tandis que la 2022.
contribution des recettes non pétrolières devrait
se situer à -0,2 point. Cet accroissement des 4. Réserves de change
recettes se ferait sans incidence majeur sur les
dépenses courantes qui contribueraient pour -0,4 Plusieurs facteurs externes
point, tandis que les dépenses en capital auraient expliqueraient en grande partie l’évolution des
un apport de 0,0 point. L’excédent budgétaire réserves de change de la CEMAC à fin 2023,
permettrait pour l’essentiel de se désengager notamment : un repli des cours mondiaux du
davantage vis-à-vis du système bancaire (338,6 pétrole brut (-24,1 % à 73,1 dollars/baril, contre
milliards). 96,4 dollars/baril en 2022), une légère
dépréciation du dollar par rapport au FCFA
• Secteur extérieur (-0,8 % à 617,2 FCFA/dollar, contre 622,4
FCFA/dollar en 2022) et dans l’ensemble, une
L’excédent du solde du compte des détérioration des termes de l’échange de 23,8 %.
transactions courantes transferts publics inclus
ressortirait à 1,4 % du PIB en 2023, après 7,7 % Du côté des volumes des principaux
en 2022. Cette contraction du solde créditeur de produits exportés, les prévisions tablent sur une
la balance des transactions courantes en évolution contrastée, avec une progression de la
pourcentage du PIB résulterait principalement production de manganèse (7,1 % à 10,4 millions
de la chute des exportations de pétrole (-3,1 de tonnes), de cacao (2,9 % à 329,8 milliers de
points), la hausse des importations de biens (-1,8 tonnes), de café (1,8 % à 12,1 milliers de tonnes)
et de l’or (22,5 % à 3 148,3 kg), contre un repli
Monetary policy report | Informe de política monetaria | ‫تقرير السياسة النقدية‬
36

pour le pétrole (-0,9 % à 36,9 milliers de tonnes),


le gaz (-0,8 % à 6 873,2 milliers de tonnes), le
bois (-0,4 % à 4 647,9 milliers de m3) et le coton
fibre et dérivés (-10,7 % à 186,0 milliers de
tonnes).

Ainsi, dans un contexte mondial marqué


par la baisse généralisée des recettes en devises
des pays exportateurs de matières premières,
consécutivement à la détérioration des termes de
l’échange, les réserves de change des pays de la
CEMAC tireraient profit des efforts de
rapatriement des recettes d’exportation et de
l’extension de l’application de la réglementation
des changes aux sociétés minières, en particulier
les entreprises pétrolières.

A cet égard, les réserves en devises


enregistreraient une croissance de 13,8 % pour
s’établir à 7 797,8 milliards à fin 2023, pour un
taux de couverture extérieure de la monnaie qui
s’élèverait à 79,9 % contre 73,1 % en décembre
2022. Au final, le niveau des réserves en mois
d’importations de biens et services augmenterait
à 5,09 en 2023 contre 4,71 en 2022.

5. Avoirs extérieurs nets de la BEAC

Les prévisions révisées par les services


de la Banque Centrale indiquent que les avoirs
extérieurs nets de la BEAC progresseraient sur
un an de 19,9 %, pour s’établir à 3 813,8
milliards (5,81 milliards d’euros) à fin décembre
2023. Ce niveau serait cependant en recul par
rapport à celui atteint en fin mai 2023, en lien
avec les effets de la baisse progressive des cours
des hydrocarbures depuis le début de l’année et
le service important de la dette extérieure que
devrait payer les Etats de la CEMAC. Il est en
conséquence nécessaire de poursuivre les efforts
de rapatriement des recettes d’exportation par les
pays et d’étendre, comme prévu, l’application de
la réglementation des changes à tous les secteurs
d’activités, y compris pétrolier.

Monetary policy report | Informe de política monetaria | ‫تقرير السياسة النقدية‬


37

V. PERSPECTIVES ECONOMIQUES A MOYEN TERME DE LA


CEMAC
FMI. Par ailleurs, en raison de l’amélioration de
la situation sécuritaire dans la sous-région, les
A. HYPOTHESES SOUS- acteurs du secteur privé partagent leur
JACENTES ET optimisme quant à l’accélération des
PREVISIONS investissements productifs.
MACROECONOMIQUES
Sur cette base, les services de la BEAC
1. Les projections économiques sont prévoient une consolidation de la croissance de
toujours encourageantes à moyen l’activité économique de la CEMAC, avec une
terme (2023-2026), malgré la progression de 2,6 % en 2024, 4,0 % en 2025 et
persistance de l’incertitude et des 3,1 % en 2026, en lien avec une bonne tenue
risques de dégradation projetée des activités dans le secteur non
pétrolier.
Selon les Perspectives de l’économie
mondiale d’avril 2023 du FMI, la croissance 1.2 La production potentielle des économies
mondiale serait de 2,8 % en 2023 et 3,0 % en de la CEMAC resterait faible par
2024. Comme évoqué supra, le ralentissement de rapport aux années d’avant crise, mais
l’activité en 2023 s’expliquerait par les effets s’améliorerait à moyen terme
cumulés des chocs négatifs enregistrés les trois
dernières années, notamment la pandémie de La croissance économique révisée sur la
Covid-19 et le conflit russo-ukrainien, lequel période 2021-2025 devrait s’établir à
continue de perturber les marchés de l’énergie et 2,8 %. Ce niveau est bien plus élevé que celui
des matières premières alimentaires. Toutefois, enregistré entre 2016-2020, soit 0,3 %. La
la levée totale des mesures de restriction production effective, en hausse, devrait toutefois
sanitaire en Chine incite à plus optimisme dès se maintenir en-dessous de la production
2023, en raison de la reprise des échanges potentielle jusqu’en 2024. Un écart de
commerciaux, intellectuels et culturels avec le production positif est attendu entre 2025 et 2026
reste du monde. (graphique 25). La production potentielle des
économies devrait s’améliorer sur la période
1.1 Face aux conditions économiques 2021-2025 mais resterait moins élevée par
mondiales exceptionnelles, l’activité rapport aux années d’avant crise.
économique dans la sous-région ferait
preuve d’une certaine résilience Quatre facteurs de risque conditionnent
cependant la demande mondiale et pourraient
Face aux conditions économiques significativement affecter la dynamique des
mondiales exceptionnelles qui prévalent, depuis économies de la CEMAC, à savoir :
l’avènement de la guerre entre la Russie et
l’Ukraine après la pandémie de la Covid-19, ✓ l’arrêt de la politique « zéro Covid » en
conjuguées avec les problèmes sécuritaires et la novembre 2022 et le relâchement de la
recrudescence des catastrophes climatiques, le politique de confinement en Chine ont
tissu économique de la CEMAC poursuivrait son fait émerger des incertitudes sur la
adaptation et continuerait de résister à ces chocs. pandémie de Covid-19. La baisse des
En effet, les Etats de la CEMAC prévoient contaminations3 observée à ce jour (6,41
d’accélérer les projets structurants dans les
millions de cas recensés le 25 décembre
grands secteurs de croissance à savoir, le
2022 contre 37,950 le 24 mai 2023)
transport, l’agriculture et l’énergie en phase avec
les réformes économiques et financières avec le permet d’envisager une baisse de

https://ourworldindata.org/coronavirus/country/china?cou
ntry=#what-is-the-daily-number-of-confirmed-cases
Monetary policy report | Informe de política monetaria | ‫تقرير السياسة النقدية‬
38

l’incertitude sur les pandémies au niveau l’absence de mesures palliatives idoines,


mondial. L’indice de l’incertitude comme l’appui aux couches les plus
mondiale relative aux pandémies4, publié vulnérables prôné par le FMI, l’
par la Reserve Fédérale de St-Louis au inflation pourrait s’installer dans la
premier trimestre 2023, a atteint son durée et peut à terme provoquer des
niveau le plus bas depuis le début de la tensions sociales ;
crise. Malgré la baisse de l’incertitude
sur les pandémies, une vigilance devrait ✓ la capacité des Etats à assurer la sécurité
être maintenue afin d’éviter l’apparition alimentaire aux populations
de nouveaux variants ; En l’absence d’une rapide mise en
œuvre des politiques de substitution aux
✓ la persistance du conflit entre l’Ukraine importations, la situation peut empirer ;
et la Russie d’une part, et les tensions
✓ et la non-effectivité des réformes
entre la Chine et Taiwan d’autre part,
structurelles et d’investissements
pourraient accentuer les tensions
structurants nécessaire pour améliorer
géopolitiques et perturber le commerce le potentiel des économies et la résilience
international, impactant ainsi une partie des Etats. Elle pourrait rendre la Sous-
de l’inflation importée, les cours des région davantage fragile face aux chocs
matières premières et de l’énergie ; exogènes.

✓ le maintien des taux d’intérêt élevés de Graphique 23 : Ecarts de production dans la


CEMAC, suivant trois approches méthodologiques
manière prolongée au niveau mondial
20,0
pourrait non seulement déprimer la
15,0
production globale, mais représenter
également un problème pour la stabilité 10,0
financière et la soutenabilité de la dette 5,0
de certain pays ayant déjà des situations
0,0
d’endettement critique ;
-5,0

✓ les conséquences désastreuses des -10,0


changements climatiques sur la -15,0
production agricole et les migrations de
1995

2016
1986
1989
1992

1998
2001
2004
2007
2010
2013

2019
2022
2025
populations pourraient fragiliser Ecart de production (Filtre linéaire)
davantage certains pays, à l’instar du Ecart de production (Filtre HP)
Tchad, du Cameroun ou encore de la Ecart de production (Filtre BP)
Limite 0
République Centrafricaine.
Source : BEAC

Au niveau de la sous-région, quelques


facteurs endogènes peuvent également
constituer des risques majeurs pour l’évolution
de l’économie à moyen terme des pays de la
CEMAC, notamment :

✓ l’efficacité des mesures


gouvernementales et la lutte contre
l’inflation. Avec la baisse des
subventions de certains produits, en

4
https://fred.stlouisfed.org/series/WUPI
Monetary policy report | Informe de política monetaria | ‫تقرير السياسة النقدية‬
39

Graphique 24 : Moyennes des croissances réelles et B. PREVISIONS A MOYEN


potentielles
TERME DE L’INFLATION
2021-2025
ET DES RESERVES DE
2,8
CHANGE
2016-2020 0,3
2011-2015 3,7
Bien que les perspectives soient revues à
la baisse par rapport aux projections réalisées à
2006-2010 4,0 fin décembre 2022, l’inflation dans la CEMAC
2001-2005 6,4
devrait demeurer largement au-dessus de la barre
de 3,0 %, jusqu’en 2024. Plus précisément,
1996-2000 4,0 l’inflation en moyenne annuelle dans la CEMAC
1991-1995 1,6 devrait atteindre son pic de 6,7 % au deuxième
1986-1990
trimestre 2023, avant de commencer sa
5,2 En % décélération pour revenir autour de la norme
0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 communautaire de 3 % courant 2024 et y
Potentiel BP Potentiel HP Croissance réelle demeurer en 2025.
Source : BEAC, à partir des données des Administrations
nationales 1. Prévisions à moyen terme de
l’inflation
2. Les autres comptes macro-
économiques de la CEMAC A moyen terme, dans un contexte
devraient également se consolider caractérisé par les perturbations du secteur
financier dans les économies avancées, le niveau
Avec un contexte économique tel que élevé de l’inflation, les effets de la guerre entre
décrit précédemment, les principaux résultats l’Ukraine et la Russie, l’héritage de trois années
suivants sont attendus pour la CEMAC dans les de pandémie de Covid-19 et le conflit armé au
autres comptes macroéconomiques : Soudan, la trajectoire de l’inflation dans la
CEMAC serait influencée par la confrontation
• une légère baisse de l’excédent du solde de facteurs aux effets opposés d’origines externe
et domestique. Au titre des facteurs
budgétaire, base engagements, hors dons,
qui ressortirait en moyenne autour de 0,9 % inflationnistes, (i) le relèvement des prix des
du PIB sur la période 2024-2026, après carburants dans certains pays de la Zone ainsi
1,0 % en 2023. La diminution des recettes que (ii) les perturbations climatiques et les
pétrolières expliquerait cette évolution ; risques sécuritaires liées à la situation en
République Centrafricaine, au NOSO du
Cameroun et plus récemment au Soudan
• une détérioration du solde extérieur courant, devraient constituer les principaux risques pour
dons inclus, qui deviendrait déficitaire de la sous-région, couplée à (iii) des relèvements
-2,1 % du PIB en 2024, à salariaux qui pourraient générer de la persistance
-2,6 % du PIB en 2025, puis à -3,5 % du PIB dans la spirale inflationniste. A l’inverse, les
en 2026, après six années consécutives de principaux facteurs déflationnistes à moyen
solde excédentaire, en relation terme sont (i) la modération anticipée de
essentiellement avec la détérioration l’inflation importée, liée à la baisse des prix des
anticipée des termes de l’échange sur la denrées alimentaires et de l’énergie dans un
période et le recul de la production contexte de durcissement des politiques
pétrolière dans certains pays. monétaires à l’échelle mondiale, (ii) la
modération du coût du fret maritime du fait de
l’amélioration du fonctionnement des chaînes
d’approvisionnement et (iii) l’atonie de la
demande domestique. L’incertitude autour de
ces facteurs dans l’évolution des prix affecte les

Monetary policy report | Informe de política monetaria | ‫تقرير السياسة النقدية‬


40

perspectives d’inflation à moyen terme dans la 79,9 % en 2023.


CEMAC.
Graphique 26: Prévisions des réserves de change de la
Compte tenu de ce qui précède, il ressort CEMAC et des avoirs extérieurs nets de la BEAC
globalement que sur la période de prévision, il y Prévisions
10 000
a environ 60,5 % de chances que l’inflation en Réalisations
moyenne annuelle demeure à moyen terme sous Avoirs extérieurs nets BEAC (en milliards)
8 000
le critère de convergence multilatérale de 3,0 %.
6 000
Graphique 25: Intervalles de prévision de l'inflation en
moyenne annuelle dans la CEMAC à l'horizon du
quatrième trimestre 2025 4 000

2 000

2018T4
2019T2
2019T4
2020T2
2020T4
2021T2
2021T4
2022T2
2022T4
2023T2
2023T4
2024T2
2024T4
2025T2
2025T4
2026T2
2026T4
Source : BEAC

Graphique 27 : Prévisions des réserves de change de la


CEMAC en mois d’importations des biens et service et du
taux de couverture extérieure de la monnaie
90 7,0

Source : BEAC, à partir des données des administrations 85


nationales. Note : Les bandes représentent respectivement 6,0
Taux en %

les intervalles de prévision de 30 %, 60 % et 90% (de la 80

En mois
plus foncée à la plus claire). 5,0
75
2. Prévisions à moyen terme des 4,0
réserves de change et des avoirs 70
extérieurs nets de la BEAC 3,0
65
2,0
Après des niveaux historiquement élevés 60
Taux de couverture extérieure de la monnaie (en %)

Réserves de change (en mois mois d'importat. des B&S) à l'axe de droite
atteints en raison de la guerre en Ukraine,
55 Réserves de change cible (4,0 mois d'importat. des B&S) à l'axe de droite 1,0
suivis de leur chute de 2023, la plupart des
cours des matières premières devraient se 50 0,0
stabiliser dès 2024. Dans ce contexte, les
2023T2
2018T4
2019T2
2019T4
2020T2
2020T4
2021T2
2021T4
2022T2
2022T4

2023T4
2024T2
2024T4
2025T2
2025T4
2026T2
2026T4

réserves de change de la BEAC devraient


atteindre un sommet d’environ 10 820
milliards à fin 2026, principalement sous l’effet Source : BEAC
d’une croissance économique réelle des
activités, de l’extension de la réglementation Sur la même lancée, les avoirs extérieurs
des changes à tous les secteurs productifs et du nets de la BEAC augmenteraient fortement sur
rapatriement des fonds de remise en état des toute la période, pour atteindre 6 772,9 milliards
sites (Fonds RES). Ce niveau correspondrait à à fin décembre 2026.
6,42 mois d’importations des biens et services
à la fin de l’année 2026, après 5,31 mois (8 En somme, cette hausse des réserves de
472,7 milliards) et 5,82 mois (9 607,9 change et des avoirs extérieurs nets de la BEAC
milliards) respectivement en 2024 et 2025, se justifierait par la bonne tenue des activités
contre 5,09 mois (7 797,8 milliards) en 2023. économiques, en particulier dans le secteur non
Dans ce cas, le taux de couverture extérieure de pétrolier, la poursuite de l’application rigoureuse
la monnaie devrait évoluer en moyenne autour de la réglementation des changes et des efforts
de 85 % sur la période 2024-2026, après de rapatriement des recettes d’exportation par
Monetary policy report | Informe de política monetaria | ‫تقرير السياسة النقدية‬
41

tous les acteurs, et exceptionnellement par En raison du rapatriement prévu des


l’entrée en production des nouveaux sites fonds RES et de l’extension de la réglementation
miniers (gaz, manganèse, bauxite, etc.). des changes à tous les secteurs d’activités, les
perspectives entourant la stabilité externe de la
monnaie sont globalement favorables. La
C. ANALYSE DES RISQUES dynamique positive des réserves de change
INTERNES ET EXTERNES jusqu’en 2026 serait toutefois tributaire de trois
facteurs de risques :
Avec un environnement économique
international particulièrement agité au premier • le niveau des prix du pétrole : une forte
semestre 2023, marqué par la crise bancaire aux incertitude entoure la dynamique des
Etats-Unis et les tensions géopolitiques cours du pétrole, avec un risque élevé de
majeures, l’incertitude entourant les évolutions baisse à moyen terme, en lien avec le
futures a nettement augmenté. Sur le plan sous- comportement de la demande globale et
régional, l’évaluation des risques pesant sur la les tensions géopolitiques mondiales ;
dynamique de la stabilité externe de la monnaie
et de l’inflation sont de sens opposés. • le risque de dépréciation de l’euro vis-à-
vis du dollar, provoquant une
Pour l’inflation, quelques risques augmentation du service de la dette
d’accélération des tensions inflationnistes extérieure libellée en dollar et un
évoqués durant le Comité de Politique Monétaire renchérissement des importations, hors
de mars 2023 se concrétisent, avec notamment le Zone Euro ;
relèvement des prix des produits pétroliers dans
trois pays de la CEMAC (Cameroun, • les efforts insuffisants de rapatriement
République Centrafricaine et Congo). Dans des recettes d’exportations, y compris
l’ensemble, les risques haussiers suivants celles des sociétés pétrolières, résultants
soutiendraient la trajectoire centrale des notamment de la non finalisation des
prévisions de l’inflation dans la CEMAC : négociations entre la BEAC et ces
sociétés au sujet du rapatriement des
• l’accélération des prix des produits fonds RES.
alimentaires et manufacturés importés
par les pays de la CEMAC, en rapport D. ORIENTATION DE LA
avec les tensions géopolitiques POLITIQUE MONETAIRE
mondiales ; ET DECISIONS
• la recrudescence des catastrophes La position extérieure de la sous-région
climatiques qui impacteraient devrait continuer à se redresser à court et à moyen
négativement le rendement de la termes, grâce à la progression des réserves de
production vivrière locale ; change et un retour progressif de l’inflation à des
niveaux plus bas.
• les perturbations des circuits
d’approvisionnement du fait de la Le taux d’intérêt de référence a été estimé,
persistance des risques sécuritaires au en application de la règle de politique monétaire,
Cameroun (Nord-Ouest, Sud-Ouest et en tenant compte des prévisions révisées du cadre
Extrême-Nord) et en République macroéconomique et des hypothèses sur les
Centrafricaine. préférences5 supposées de l’Autorité monétaire en

5
Dans le cadre des travaux de mise à jour de la Règle de inflationnistes, les préférences des autorités monétaires
Politique Monétaire de la BEAC tenus du 05 au 09 juin ont été révisées comme suit : (i) scénario 1 (stabilité
2023 et ayant permis de ré-estimer les coefficients et les interne [inflation] avec pondération à 90 % et stabilité
paramètres du modèle, dans le contexte macroéconomique externe [taux de couverture extérieure de la monnaie] à
actuel de la sous-région caractérisé par des fortes tensions 10 % ; (ii) scénario 2 (stabilité interne à 80 % et stabilité
Monetary policy report | Informe de política monetaria | ‫تقرير السياسة النقدية‬
42

matière d’inflation et de stabilité extérieure. Il Graphique 28 : Evolution de l'inflation en glissement


ressort de cette estimation que le TIAO pourrait en trimestriel de 2016 à 2024
principe être révisé à la baisse de 77 points de base 3,00
en moyenne selon les trois scénarios à 4,13 % au

En %
troisième trimestre 2023, après 4 relèvements 2,50

consécutifs depuis novembre 2021. 2,00

Ces résultats s’expliquent essentiellement 1,50


par plusieurs facteurs, à savoir :
1,00

✓ le ralentissement anticipé de l’évolution 0,50


des tensions inflationnistes ; le taux
0,00
d’inflation en moyenne annuelle devant se
situer à 6,1 % en décembre 2023 ; -0,50

✓ la réduction des tensions inflationnistes -1,00

2016T1
2016T3
2017T1
2017T3
2018T1
2018T3
2019T1
2019T3
2020T1
2020T3
2021T1
2021T3
2022T1
2022T3
2023T1
2023T3
2024T1
2024T3
dans les pays avancés à court et à moyen
termes, sous l’effet anticipé du recul des
prix de l’énergie ; Source : BEAC, Administrations publiques

✓ la légère révision à la baisse du pic Tableau 5: Écarts des prévisionnels des taux
d’inflation dans la CEMAC
d’inflation à 6,7 % à fin juin 2023 ;
(En moyenne annuelle)
2023 2024 2025
✓ l’atténuation des prévisions d’inflation à Pic
Déc. Déc. Déc.
court et à moyen termes (2023-2025), en d’inflation
dépit de l’augmentation des prix des
carburants à la pompe dans certains pays Prévisions 6,7 % 6,1 % 2,6 % 1,5 %
actualisées au 2ème trim.
de la sous-région (Cameroun, République (mai 2023)
Centrafricaine, Congo et Gabon dans une Prévisions
moindre mesure), et un retour anticipé du antérieures 7,0 % 6,4 % 4,3 % 3,2 %
taux d’inflation en moyenne annuelle en- (février au 2ème trim.
dessous du seuil communautaire de 3,0 % 2023)
Ecart (en -30 Pts -30 -170 -170
dès fin 2024 (voir tableau 5). points de pts pts pts
base
Néanmoins, il est souhaitable d’observer
une relative prudence avant d’amorcer une En conséquence, le TIAO et le taux de la
éventuelle révision à la baisse du TIAO compte facilité de prêt marginal devraient être maintenus
tenu de l’incertitude qui subsiste encore quant à inchangés respectivement à 5,00 % et à 6,75 %
l’évolution de l’environnement économique au 3ème trimestre 2023.
international, du fait de la poursuite de la guerre
entre la Russie et l’Ukraine, des perturbations au Ainsi, pour tenir compte des analyses ci-
niveau de la stabilité financière internationale et la dessus, la résolution suivante est soumise à
persistance de quelques tensions géopolitiques l’appréciation du Comité de Politique
majeures. Monétaire :

externe à 20 % ; (iii) scénario 3 (stabilité interne à 70 % et


stabilité externe à 30 %.
Monetary policy report | Informe de política monetaria | ‫تقرير السياسة النقدية‬
43

RESOLUTION

Le Comité de Politique Monétaire, réuni en sa séance ordinaire du 26 juin 2023 à Yaoundé, après
analyse des facteurs de risques pesant sur la stabilité monétaire, dans le contexte d’une position extérieure
confortable et au regard des perspectives macroéconomiques de la CEMAC favorables à court et à moyen
termes, malgré un niveau d’inflation encore élevé mais en ralentissement progressif, a décidé de
maintenir inchangés :

✓ le Taux d’Intérêt des Appels d’Offres à 5,00 % ;

✓ le Taux de la facilité de prêt marginal à 6,75 % ;

✓ le Taux de la facilité de dépôt à 0,00 % ; et

✓ les coefficients des réserves obligatoires à 7,00 % sur les exigibilités à vue et 4,50 % sur
les exigibilités à terme. /-

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ANNEXES

Annexe 1 : Conditions d’interventions de la BEAC

Le 27 mars 2023, le Comité de Politique Monétaire de la BEAC a procédé aux réaménagements


ci-après :

Principaux taux d’intervention de la BEAC, à compter du 27 mars 2023

Taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) : 5,00 % (nouveau)

Taux de la Facilité marginale de prêt : 6,75 % (nouveau)

Taux de la Facilité marginale de dépôts : 0,00 % (inchangé)

Taux pour la protection des épargnants, à compter du 08 juillet 2014

Taux Créditeur Minimum (TCM) : 2,45 % (inchangé)

Taux d’intérêt sur Placements Publics de la BEAC, à compter du 08 juillet 2014

Taux d’Intérêt Sur Placement Public au titre du 0,40 % (inchangé)


Fonds de réserve pour les Générations Futures (TISPP0)

Taux d’Intérêt Sur Placement Public au titre du 0,05 % (inchangé)


Mécanisme de Stabilisation des recettes budgétaires (TISPP1)

Taux d’Intérêt sur Placement Public au titre des 0,00 % (inchangé)


Dépôts Spéciaux (TISPP2)

Source : BEAC, Marché monétaire

44
45

Annexe 2 : Evolution des taux de la BCE et de la BEAC

BCE BEAC Différentiels de taux


Taux Taux des principales Facilité de dépôts
d’intérêt Facilité de prêt Facilité de Facilité de TIAO - Taux
opérations de TIAO (BEAC) - Facilité
marginal dépôts dépôts refinance (BCE)
refinancement de dépôts (BCE)
mai-22 0,00 0,25 -0,50 4,00 0,00 4,00 0,50
juin-22 0,00 0,25 -0,50 4,00 0,00 4,00 0,50
juil-22 0,50 0,75 0,00 4,00 0,00 3,50 0,00
août-22 0,50 0,75 0,00 4,00 0,00 3,50 0,00
sept-22 1,25 1,50 0,75 4,50 0,00 3,25 -0,75
oct-22 2,00 2,25 1,50 4,50 0,00 2,50 -1,50
nov-22 2,00 2,25 1,50 4,50 0,00 2,50 -1,50
déc-22 2,50 2,75 2,00 4,50 0,00 2,00 -2,00
janv-23 2,50 2,75 2,00 4,50 0,00 2,00 -2,00
févr-23 3,00 3,25 2,50 4,50 0,00 1,50 -2,50
mars-23 3,00 3,25 2,50 4,50 0,00 1,50 -2,50
avr-23 3,50 3,75 3,00 5,00 0,00 2,00 -3,00
mai-23 3,50 3,75 3,00 5,00 0,00 2,00 -3,00
juin-23 3,50 3,75 3,00 5,00 0,00 2,00 -3,00
Sources : BEAC, Banque de France, Taux de fin de mois

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46

Annexe 3 : Courbes des taux de rendement des titres publics

Annexe 3-1 : Courbe des taux de rendement des titres publics du Cameroun de décembre 2022 et avril 2023
(en%)

8,00

7,00

6,00

5,00

4,00

3,00 déc-22 avr-23


2,00

1,00

0,00
3 mois 6 mois 1 an 1,5 ans 2 ans 3 ans 3,5A 4 ans 5 ans 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans 10 ans

Source : BEAC/CRCT

Annexe 3-2 : Courbes de rendement des titres du Congo de décembre 2022 et avril 2023 (en%)

9,50

9,00

8,50

8,00
déc-22 avr-23
7,50

7,00

6,50

6,00
3 mois 6 mois 1 an 1,5 ans 2 ans 3 ans 3,5A 4 ans 5 ans 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans 10 ans

Source : BEAC/CRCT

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47

Annexe 3-3 : Courbes de rendement des titres du Gabon de décembre 2022 et avril 2023 (en%)

10,00

9,00

8,00

7,00
déc-22 avr-23
6,00

5,00

4,00

3,00
3 mois 6 mois 1 an 1,5 ans 2 ans 3 ans 3,5A 4 ans 5 ans 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans 10 ans

Source : BEAC/CRCT

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Annexe 4 : Monitoring des transferts mensuels


Dans le but d’améliorer le suivi de la stabilité monétaire de la CEMAC, une importance
accrue est désormais accordée, au plan sous-régional, au suivi du taux de couverture extérieure de
la monnaie (TCE), et au plan national, au suivi des transferts nets6 hors-CEMAC, indicateur de
référence conformément à la Lettre circulaire N°015/GR/2020 du 03 novembre 2020.

Au niveau sous-régional, le taux de couverture des engagements à vue par les avoirs
extérieurs s’est situé à 74,19 % en mars 2023 contre 66,67 % en mars 2022, soit un accroissement
annuel de 7,52 points.

Par pays, l’analyse de l’indicateur de référence (transferts nets) entre mars 2022 et mars
2023 montre que :

- Au Cameroun, il s’est dégradé de 22,3 milliards, revenant de -142,6 milliards en mars 2022
à -164,9 milliards douze mois plus tard, soit un repli de 15,6 % ;

- En République Centrafricaine, l’indicateur a reculé sur la période de référence de 63,8 %


pour se situer à 2,2 milliards en mars 2023 contre 6,1 milliards il y’a un an ;

- Au Congo, il s’est dégradé de 70,4 milliards pour revenir à -118,3 milliards en mars 2023
après -47,9 milliards en mars 2022, soit un repli annuel de 147,0 % ;

- Au Gabon, l’indicateur est passé d’un solde positif de 6,9 milliards en mars 2022 à un solde
négatif de 98,3 milliards douze mois plus tard ;

- En Guinée Equatoriale, il s’est fortement dégradé, de -18,0 milliards en mars 2022 à -54,2
milliards en mars 2023, soit une baisse de 201,0 % ; et,

- Au Tchad, l’indicateur a eu un solde négatif de 54,1 milliards en mars 2023, après un solde
positif de 18,7 milliards un an plutôt.

6
L’indicateur de référence au niveau national est « la moyenne mobile des transferts nets hors CEMAC au cours des
six (06) derniers mois ».

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Figure : Evolution des transferts nets des pays de la CEMAC


(moyenne mobile sur les 6 derniers mois en millions)

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