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Document de travail

LA PROBLEMATIQUE DU PASSAGE A
LA MONNAIE UNIQUE DANS
L’ESPACE CEDEAO

Abou KANE*, Chérif Sidy KANE*, Mohamed Ben Omar NDIAYE*, Amen Komlan
DOGBE**, Paoli Oscar Behanzin**

*Professeur d’économie à Faculté des sciences économiques et de Gestion, Université Cheikh


Anta Diop de Dakar (UCAD)

** Ingénieur statisticien économiste (ISE)

MARS 2020
SOMMAIRE
SOMMAIRE .............................................................................................................................................................. ii
LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................................................... iii
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................................. iv
RÉSUMÉ ANALYTIQUE .......................................................................................................................................... v
INTRODUCTION ..................................................................................................................................................... 1
1 REFORMES DU FRANC CFA : IMPACTS A COURT ET MOYEN TERME ................................................ 3
2 CHOIX DU RÉGIME DE CHANGE .............................................................................................................. 6
2.1.1 Avantages et contraintes de la fixité du taux de change ................................................................ 6
2.1.2 Résilience aux chocs externes et flexibilité du taux de change ...................................................... 9
2.1.3 Prise en compte du régime de change dans la CEDEAO ............................................................ 12
3 ESTIMATION DU TAUX D’INFLATION OPTIMAL POUR L’UEMOA, LA ZMAO ET LA CEDEAO ...... 16
3.1 Test de sélection du nombre de seuils ................................................................................................... 18
3.2 Résultats empiriques des tests statistiques............................................................................................ 18
4 SCENARIO AVEC LE NIGERIA vs SCENARIO SANS LE NIGERIA .......................................................... 21
4.1 Analyse de la CEDEAO dans son ensemble ......................................................................................... 21
4.1.1 Comportement des économies de la CEDEAO en fonction du taux d’inflation .......................... 22
4.1.2 Réaction de la CEDEAO dans son ensemble en fonction des seuils d’inflation .......................... 24
4.2 Analyse de la CEDEAO sans le Nigéria ............................................................................................... 27
4.2.1 Comportement des économies de la CEDEAO sans le Nigéria ................................................... 27
4.2.2 Réaction de la CEDEAO sans le Nigéria aux chocs .................................................................... 31
5 PROPOSITIONS DE REFORMES POUR LES PAYS DE L’UEMOA ......................................................... 35
5.1 Réformes générales des organes de l’UEMOA .................................................................................... 36
5.2 Réformes spécifiques de la BCEAO ...................................................................................................... 38
CONCLUSION ....................................................................................................................................................... 43
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................................... 45
ANNEXES ............................................................................................................................................................... 48
TABLE DES MATIERES ........................................................................................................................................ 77

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Résultats des estimations selon le régime de change .......................................................................... 35


Tableau 2 : Synthèse globale de l’impact des chocs .............................................................................................. 48
Tableau 3 : Test de détection des seuils d’inflation ............................................................................................... 50
Tableau 4 : Estimations du PVAR pour les pays de la CEDEAO (inflation inférieure à 3 %) .............................. 50
Tableau 5 : Estimations du PVAR pour les pays de la CEDEAO (inflation entre 3 % et 5 %) ............................. 52
Tableau 6 : Estimations du PVAR pour les pays de la CEDEAO (inflation supérieure à 5 %) ............................ 53
Tableau 7 : Estimations du PVAR pour la CEDEAO sans Nigéria (inflation inférieure à 3 %) ........................... 54
Tableau 8 : Estimations du PVAR pour les pays de la CEDEAO sans Nigéria (inflation entre 3 % et 5 %) ........ 55
Tableau 9 : Estimations du PVAR pour les pays de la CEDEAO sans Nigéria (inflation supérieure à 5 %) ....... 57

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Trajectoires couplées de la croissance et de l’inflation dans les pays de la CEDEAO ........................ 17
Figure 2 : Estimation des seuils d’inflation ........................................................................................................... 20
Figure 3 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc budgétaire........................................................ 59
Figure 4 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur la dette publique ........................................ 59
Figure 5 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur l’investissement ......................................... 60
Figure 6 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur l’inflation ................................................... 60
Figure 7 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur les réserves de change ............................... 61
Figure 8 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur la croissance économique ......................... 61
Figure 9 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur le solde budgétaire .................................... 62
Figure 10 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur la dette publique ...................................... 62
Figure 11 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur l’investissement ....................................... 63
Figure 12 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur l’inflation ................................................. 63
Figure 13 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur les réserves de change ............................. 64
Figure 14 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur la croissance économique ....................... 64
Figure 15 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur le solde budgétaire .................................. 65
Figure 16 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur la dette publique ...................................... 65
Figure 17 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur l’investissement ....................................... 66
Figure 18 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur l’inflation ................................................. 66
Figure 19 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur les réserves de change ............................. 67
Figure 20 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur la croissance économique ....................... 67
Figure 21 : Réaction des variables macroéconomique suite à un choc sur le solde budgétaire ........................... 68
Figure 22 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur la dette publique ............................. 68
Figure 23 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur l’investissement ............................... 69
Figure 24 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur l’inflation ........................................ 69
Figure 25 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur les réserves ..................................... 70
Figure 26 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur la croissance économique ............... 70
Figure 27 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur le solde budgétaire.......................... 71
Figure 28 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur la dette publique ............................. 71
Figure 29 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur l’investissement ............................... 72
Figure 30 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur l’inflation ........................................ 72
Figure 31 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur les réserves ..................................... 73
Figure 32 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur la croissance ................................... 73
Figure 33 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur le solde budgétaire.......................... 74
Figure 34 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur la dette publique ............................. 74
Figure 35 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur l’investissement ............................... 75
Figure 36 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur l’inflation ........................................ 75
Figure 37 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur les réserves ..................................... 76
Figure 38 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur la croissance ................................... 76

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RÉSUMÉ ANALYTIQUE

Les pays de l’UEMOA ont entrepris une réforme monétaire devant leur faciliter le passage à
l’ECO. Cette réforme annoncée comme la « mort du CFA » et comme le dernier acte de la
déconnexion des structures monétaires de l’UEMOA avec la France suscite des questions
relatives à son impact sur les économies de l’Afrique de l’Ouest.
Les économies s’engagent dans une union monétaire dans l’objectif d’en tirer des avantages
macroéconomiques et structurels. Ces avantages comprennent un taux de change et un
environnement macroéconomique stables, une plus grande résilience aux chocs externes, un
commerce intra régional plus développé, une plus grande intégration financière, une diminution
des coûts de transaction favorisée par une baisse des coûts de conversion des devises et donc
une croissance plus rapide et la réduction des disparités entre les Etats membres.
La première divergence frappante entre pays de la CEDEAO est relative aux taux d’inflation.
C’est pourquoi nous avons utilisé un modèle à changement de régime pour déterminer le seuil
optimal d’inflation pour l’UEMOA, la ZMAO et la CEDEAO dans son ensemble. Nos résultats
montrent que le seuil optimal d’inflation est de 4,7% dans l’UEMOA et de 6% dans la
CEDEAO alors qu’il est très élevé dans les pays de la ZMAO (16%).

Bien que de nouveaux modèles DSGE soient développés récemment en prenant en compte les
facteurs aléatoires susceptibles d'influencer les indicateurs macroéconomiques, il est très
possible que les paramètres de calibrage diffèrent d'un pays à un autre, ce qui complique
l'estimation de ces modèles pour plusieurs pays (en particulier ceux qui sont hors UEMOA dans
notre cas). C'est pourquoi dans le cadre de cette étude, nous avons opté pour le modèle VAR
tout en prenant en compte les spécificités liées à chaque groupe de pays. Nous avons envisagé
un scénario de la CEDEAO avec tous les pays et un scénario de la CEDEAO sans le Nigéria.

Il s’avère que sans le Nigéria, la croissance peut réduire le chômage plus rapidement
surtout si l’inflation est maintenue sous la barre des 3 %. En passant à un taux d’inflation
compris entre 3 et 5 %, les effets positifs de la croissance sur la réduction du chômage et la
hausse de l’investissement sont observés même si leur ampleur diminue. L’effet sur la réduction
du taux de chômage n’est cependant constaté que si la dette et le déficit budgétaire sont
maîtrisés.

La réforme annoncée du franc CFA, avec sa conséquence sur l’accroissement des réserves de
change gérées par la BCEAO a justifié l’intégration de l’impact d’une variation des réserves
dans notre analyse. Les résultats montrent que si les pays de l’UEMOA adoptent la monnaie

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unique sans le Nigéria, la hausse des réserves de change produit des effets plus bénéfiques en
termes de réduction de la dette et de hausse de l’investissement.

Dans le cas où tous les pays de la CEDEAO sont considérés (donc Nigéria inclus), il y a un
arbitrage difficile à faire entre la baisse du chômage d’une part et la maîtrise du déficit
budgétaire et de la dette publique d’autre part. En effet, il faudra choisir entre une inflation
faible (inférieure à 3 %) qui s’accompagne d’un chômage plus élevé même s’il va avec une
meilleure maîtrise du déficit budgétaire et de la dette et une inflation supérieure à 5 %
qui permettra de réduire le chômage tout en aggravant le déficit budgétaire et en
alourdissant le fardeau de la dette.

En ce qui concerne le choix du régime de change, nos résultats montrent qu’un régime de
change flexible permet d’avoir un effet plus important de l’investissement et un impact
plus soutenu des efforts de réduction du déficit budgétaire. De plus, la fixation d’un seuil
maximal de 5 % d’inflation renforce l’impact des investissements supplémentaires par une
extension sur l’augmentation des réserves de change, la réduction de la dette et la réduction du
déficit de la balance commerciale. Une inflation inférieure à 3 % ne favorise pas l’incidence
économique attendue de l’investissement.

Pour les pays de l’UEMOA, il sera nécessaire d’enclencher une réforme du système bancaire,
caractérisé par une forte concentration de l’activité sur le court terme, pour désormais proposer
des financements de long terme et servir des taux d’intérêt moins élevés au profit de
l’investissement productif.

En définitive, le Sénégal, comme les autres pays de l’UEMOA, ont plus intérêt à aller vers
la monnaie unique sans le Nigéria et en adoptant un régime de change flexible assorti d’un
taux d’inflation qui se situe entre 3 et 5 %.

La réussite de l’intégration monétaire requiert des réformes des organes de l’UEMOA,


notamment celle de la BCEAO. La politique de « ciblage » de l’inflation (à la place de la «
stabilité » de l’inflation) a ses exigences en termes de choix du niveau de la cible ; de définition
de l’indice de calcul de la cible ; du caractère fixe ou flexible de la cible ; de la détermination
de la procédure de pondération de l’inflation dans différents pays pour mesurer l’inflation
moyenne de la zone ; et de l’adéquation entre la réponse de la politique monétaire et les
variations de la cible. En outre, il convient de souligner qu’en dehors du changement de
régime de change auquel la BCEAO devrait s’adapter, elle devrait aussi être prête à
s’adapter à la politique de change unique qui sera sous la conduite de la Banque centrale

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de la CEDEAO (Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest : BCAO). De ce fait, une question
importante qui devrait être inscrite dans ses priorités est celle de savoir comment le transfert et
la gestion des réserves de change de la BCEAO à la Banque centrale de la CEDEAO (BCAO),
ainsi que l’organisation des interventions sur les marchés des changes, seront organisées.

La BCEAO devrait par ailleurs se préparer à une nouvelle clé de répartition des réserves,
mais aussi du capital dans le cadre de la constitution /contribution au capital de la Banque
centrale de la CEDEAO. Cette contribution pourrait être basée, par exemple, sur le PIB ou sur
d’autres indicateurs macroéconomiques clés.

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INTRODUCTION
Pour la plupart des pays en développement, le choix du régime de change représente la décision
de politique économique la plus importante. Cela est d’autant plus justifié que le taux de change
est une variable qui détermine à la fois les flux des échanges des biens et services et qu’il exerce
une pression importante sur la balance des paiements, le niveau général des prix ainsi que
d’autres variables macroéconomiques clés.

La question du choix d’un régime de change approprié est sans aucun doute d’une importance
majeure dans le processus du développement économique ainsi que dans le cadre d’une gestion
macroéconomique efficace. Cette question a de ce fait été, et cela depuis plusieurs décennies,
au centre des débats de politique économique. Elle a fait l’objet de travaux pour de nombreux
économistes tels que Friedman ou encore Mundell, qui l’ont placée au cœur de la
macroéconomie internationale.

Plusieurs études1 menées par le FMI, dans le cadre de ses missions de surveillance, indiquent
aux pays membres comment leur régime de change peut influer sur leurs résultats macro-
économiques (inflation, croissance et vulnérabilité́ aux crises) et contribuer à la stabilité́ du
système monétaire international.

Le choix du régime de change peut être expliqué par divers facteurs tels que la taille de
l’économie, le degré d’ouverture commerciale et financière, la structure économique et la nature
des chocs auxquels une économie est soumise.

Selon la théorie économique, le type de régime de change ne devrait pas avoir d’incidence sur
les valeurs d’équilibre à long terme des variables réelles, mais pourrait influer sur le processus
d’ajustement. À ce sujet, Mundell (1963) considère que le taux de change réel devrait revenir à
sa valeur d’équilibre dans le long terme après un choc économique, quel que soit le régime de
change. Cependant, le processus dynamique de transition sera différent selon que le taux de
change est fixe ou flottant.

Dans le prolongement de Friedman (1953) et Mundell (1960 et 1963), d’autres auteurs ont
examiné le choix d’un régime de change optimal sous l’hypothèse de prix ou salaires nominaux

1
En 1999, 2003 et 2009, le FMI a préparé trois grandes études analytiques sur les régimes choisis par les pays
(Mussa et al. 2000 ; Rogoff et al., 2004 ; Ghosh, Ostry, and Tsangarides) qui s’inspirent des ouvrages empiriques
publiés sur le sujet tant par l’institution qu’à l’extérieur (Ghosh et al., 1997; Ghosh, Gulde, and Wolf, 2002; Levy-
Yeyati and Sturzenegger, 2003; Reinhart and Rogoff, 2004).

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rigides. L’étude menée par Boyer (1978), à partir d’une petite économie ouverte soumise à trois
types de chocs (internes, réels ou monétaires, et externes), aboutit à la conclusion que la
variance et la covariance des divers chocs survenant sur l’économie sont déterminantes dans la
décision du choix du régime de change. Elle montre que la localisation du choc importe peu,
seul l’aspect monétaire ou réel influence le choix du régime de change. Ainsi, si les chocs sont
purement monétaires, le régime de change fixe est optimal grâce à une intervention sur le
marché des changes et si les chocs sont réels, le régime de change flexible est préconisé. En
présence des deux types de chocs, le flottement géré est préférable.

La suite de cette étude s’organise comme suit. Nous allons d’abord analyser la réforme du franc
CFA avant d’aborder la question du choix du régime de change dans un contexte de débat sur
l’opportunité de choisir un régime fixe ou flexible pour l’ECO. Ensuite nous déterminons le
seuil optimal d’inflation pour l’UEMOA, la ZMAO et la CEDEAO avant de comparer un
scénario avec tous les pays de la CEDEAO à un autre qui concerne la CEDEAO sans le Nigéria.
Pour chaque scénario, nous étudions le comportement des agrégats macroéconomiques et la
réponse à différents chocs. La dernière section porte sur les réformes des organes de l’UEMOA.

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1 REFORMES DU FRANC CFA : IMPACTS A COURT ET MOYEN TERME

L’instauration de la monnaie unique de la CEDEAO, plusieurs fois annoncée (2003, 2005,


2009, 2015) et autant de fois repoussées en raison principalement d’un niveau insuffisant de
préparation et de convergence économique entre les États membres de la ZMAO, est amorcée
dans le cadre des réformes du Franc CFA actées en Décembre 2019.

La réforme monétaire caractérisée par le passage du Franc CFA à l’ECO suscite des questions
relatives à son impact sur les économies de l’Afrique de l’Ouest. Cette réforme a été annoncée
comme la « mort du CFA » et comme le dernier acte de la déconnexion des structures
monétaires de l’UEMOA avec la France.

1.1. Analyse politique et institutionnelle de la réforme

L’expérience de la monnaie unique européenne constitue une parfaite illustration du besoin de


poursuivre avec une plus grande célérité le processus d’instauration d’une monnaie ouest-
africaine commune dans l’espace de la CEDEAO. Une telle ambition se justifie, notamment
par l’incapacité des économies de cette région à résoudre individuellement leur vulnérabilité
face aux problèmes monétaires d’origine externe auxquels elles sont confrontées, y compris le
Nigéria, qui représente une nouvelle puissance économique de l’Afrique eu égard à la taille de
son produit intérieur brut. Ainsi, compte tenu du non-respect des critères de convergence par
les pays de la ZMAO et de l’homogénéité des pays de l’UEMOA, ces derniers ont entrepris une
réforme monétaire devant leur faciliter le passage à l’ECO. En effet, quatre (4) principaux
points permettent de comprendre l’impact politique et institutionnel de la réforme monétaire de
l’UEMOA.

D’abord, le point facilement remarquable est le changement du nom de la monnaie franc CFA.
Ce changement de la dénomination laisse croire à « la mort » du franc CFA. Toutefois, une
préoccupation liée au délai d’opération d’échange entre « CFA et ECO » demeure surtout à
terme, le processus de fabrication de nouveaux billets. Il faut également souligner que durant
la période de transition (passage du franc CFA à l’ECO) il est possible que les prix soient
affichés simultanément en ECO et en franc CFA en fonction du taux de conversion défini.

Ensuite, la France ne sera plus présente dans les instances de gouvernance de l’UEMOA
(Conseil d’administration de la BCEAO et comité de politique monétaire), où statutairement
elle siégeait, de façon certes minoritaire mais où elle jouait un rôle de surveillant général. Cette
mesure est plus que symbolique et peut marquer théoriquement l’indépendance de la BCEAO
par rapport à la France.
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En outre, selon le nouvel arrangement institutionnel, les réserves de change des pays de
l’UEMOA ne seront plus centralisées au Trésor français dans la mesure où le compte
d'opérations qui les hébergeait sera supprimé. Le compte d’opération traduit l’obligation faite
aux pays de l’Afrique de l’Ouest de la zone franc CFA de déposer au minimum 50 % de ses
réserves extérieures sur un compte ouvert auprès du trésor français.

En général l’existence de ces réserves dans le compte d’opération permet d'avoir d’une part,
une monnaie convertible qui encourage les investisseurs étrangers et, d'autre part, il peut avoir
une condition favorable pour le commerce international. Les pays africains de la zone franc ont
des politiques monétaires plus crédibles parce qu'elles sont soumises à une discipline collective.
Une monnaie unique à plusieurs pays opérant à partir de règles multinationales est généralement
plus crédible (Giavazzi et Pagano, 1988 ; Agenor, 1991).

Enfin, le quatrième point découle de l’analyse précédente car il est lié au choix du système de
change. Ce choix soulève deux (2) problèmes. D’une part, le problème à court terme, est celui
du maintien annoncé des fondamentaux du CFA tels qu’un système de change fixe avec garantie
de la France. Cette parité fixe est cependant très décriée par les économistes africains qui
considèrent que l’arrimage à une monnaie forte comme l’euro est source de problèmes pour les
économies de la région, beaucoup moins compétitives, dont leur priorité doit être accordée à la
croissance économique et à l’emploi en lieu et place d’une lutte contre l’inflation. D’autre part,
à moyen ou long terme, le problème est celui du passage de l’ECO, monnaie des huit (8) pays
de l’UEMOA, à « l’ECO », monnaie des quinze (15) pays de la CEDEAO, qui avait été
précédemment annoncé comme devant être à taux de change flottant, et dont l’objectif a été
rappelé à la réunion d’Abidjan.

La réforme monétaire de l’UEMOA se trouve inscrite dans le processus de création d’une


monnaie d’Afrique de l’ouest, dont le contour est destiné à progressivement s’élargir jusqu’à
couvrir l’ensemble de la CEDEAO. Le choix exprimé par le Président Ouattara au nom des
Chefs d’État de l’UEMOA de maintenir (au moins provisoirement) un change fixe par rapport
à l’euro adossé à une garantie de la France et correspond à la volonté de ne pas casser un système
de change qui, en particulier au cours de la récente décennie, a assuré aux pays de l’UEMOA
une stabilité monétaire. Le succès de la réforme implique que soit maintenue la confiance dans
la valeur de la monnaie. Dans un tel scénario, l’élargissement de cette réforme de l’UEMOA
aux autres pays de la CEDEAO conduirait à des gains nets (même s’ils sont réduits) aussi bien
pour les membres actuels que pour la Gambie, le Ghana et la Guinée (Masson, Debrun et Patillo
2015). En revanche, ces auteurs estiment que l’introduction du Nigéria ne serait pas bénéfique
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pour les membres actuels, bien que cela puisse améliorer la prospérité du Nigéria, qui
bénéficierait alors d’une monnaie plus stable.

1.2. Incidences économiques éventuelles de la monnaie unique

L’incidence de cette réforme monétaire sur le Sénégal peut être vue sous plusieurs angles. Tout
d’abord, il peut exister une facilitation des échanges avec les autres pays de la zone grâce à la
réduction des coûts de conversion et de transaction. Cette facilitation des échanges peut aboutir
à l’accroissement de l’intégration commerciale à travers une intensification des échanges
communautaires. En considérant les communautés économiques régionales en Afrique, la
CEDEAO n’occupe pas la première place. Une telle réforme pourrait encourager le commerce
intracommunautaire si la communauté devient une zone monétaire optimale. Il convient
toutefois de relever qu’il ne faut pas surestimer le rôle que pourrait jouer la nouvelle monnaie,
eu égard à nos structures économiques. En effet, la faible diversification des exportations qui
se fondent principalement sur des matières premières à faible valeur ajoutée ne permettent guère
de promouvoir une compétitivité de ces économies. Ce qui soulève une fois de plus la nécessité
de procéder à une transformation structurelle qui devra se baser sur d’importantes politiques
d’industrialisation afin que la monnaie puisse jouer pleinement son rôle. Le graphique ci-
dessous fournit des informations sur le commerce à l’intérieur des communautés économiques
régionales d’Afrique.

Ensuite, au-delà des possibilités d'utiliser une partie des réserves supplémentaires pour réaliser
d'autres activités qui peuvent créer de l'emploi et booster l'économie, le Sénégal, aura une valeur
élevée de réserves, compte tenu de l'exploitation prochaine du pétrole et du gaz. Enfin, de cette
réforme, la Banque centrale aura pour missions non seulement de stimuler l’activité
économique mais également de protéger les Etats par des taux directeurs très bas et d’inciter
les banques à accroitre les prêts. En effet, notre système bancaire, caractérisé par une forte
concentration de l’activité sur le court terme, devra désormais s’évertuer à proposer des
financements de long terme et servir des taux d’intérêt moins élevés au profit de
l’investissement productif.

Toutefois, des interrogations restent quant à l’influence des puissances de la zone (Nigéria et
Ghana) sur les économies faibles.

Il faut aussi retenir que lorsqu’on cherche la meilleure attitude et la réponse économique
appropriée pour un pays donné, il faut tenir compte de plusieurs facteurs, à savoir : 1) une
évaluation du niveau du taux de change et de la compétitivité au moment présent ; 2)

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l’adéquation des réserves de change (tant pour la couverture des importations que celle de
l’endettement à court terme et des autres engagements) et la conformité du taux de change aux
paramètres fondamentaux de l’économie ; 3) la situation conjoncturelle du pays (l’écart de
production, le degré de tension inflationniste) ; 4) les risques de formation de bulles d’actifs et
; 5) une évaluation de la situation des bilans des banques, des entreprises et des intermédiaires
financiers.

2 CHOIX DU RÉGIME DE CHANGE

Dans cette section nous présentons d’abord les avantages et inconvénients de chaque type de
régime de change avant de mettre en évidence l’interaction entre les agrégats
macroéconomiques tout en insistant, en plus du régime de change, sur l’influence des réserves
de change et de l’inflation. Enjeux du choix du type de régime de change

Le choix du régime de change est d’une importance cruciale pour le développement des
économies. La relation entre régime de change et croissance économique reste controversée
dans les études (Frankel et al, 2019). En effet, les preuves empiriques fournies par les différentes
études n’aboutissent pas à des résultats uniformes. Les études sur ce sujet se répartissent
généralement en trois catégories : les économistes du premier groupe pensent qu’un régime de
change fixe peut contribuer à une croissance économique plus rapide ; certains autres (qu’on
peut mettre dans un deuxième groupe) estiment que les régimes de change flottants peuvent
conduire à une croissance économique plus élevée ; tandis que ceux du troisième groupe ne
trouvent aucune relation ou influence significative entre régime de change et croissance
économique.

2.1.1 Avantages et contraintes de la fixité du taux de change

Au cours des deux dernières décennies, l’une des évolutions marquantes a été l’abandon des
régimes de changes fixes ou des régimes de changes flottants étroitement dirigés. La crise
financière asiatique de 1997-1998, ainsi que de nombreuses autres crises de balance des
paiements propres à certains pays, a conduit à une reconsidération des compromis avantages-
risques de l’ancrage des taux de change. Le nouveau paradigme privilégié (ciblage d’inflation
et de taux de change flottants) a commencé à s’imposer dans les années 2000 et continue de se
perpétuer, malgré certaines interrogations liées à la viabilité de ce cadre pendant la crise
financière mondiale.

Ainsi, la question de l’efficacité, voire des avantages et contraintes des régimes de changes fixes,
a aussi fait l’objet d’études dans les travaux de nombreux économistes de la macroéconomie
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internationale. Les résultats de ces études ont porté surtout sur les impacts du régime de change
fixe sur certains indicateurs macroéconomiques clés tels que l’inflation, la croissance,
l’investissement, etc.

Dans ce contexte, Aizenman et Hausmann (2000) ont montré que les gains découlant de
l’adoption d’un régime de changes fixe peuvent être supérieurs pour les économies émergentes
que pour les pays industrialisés, à cause du degré de développement de leurs marchés financiers
respectifs.

En matière d’inflation, les pays en développement ou émergents ayant un régime de change


fixe, enregistrent une inflation plus faible et moins variable que les pays adoptant des régimes
de changes flottants [Ghosh, Gulde, Ostry et Wolf (1997)]. Ces résultats sont par contre mitigés
dans les pays où le taux fixe est sous-évalué et dont les autorités ne peuvent neutraliser la
croissance excessive de la monnaie provoquée par des excédents courants persistants et une
accumulation parallèle de réserves.

En matière de croissance économique, seules quelques rares études ont abouti à la conclusion
que les régimes de change plus rigides sont associés à une croissance plus faible dans les
économies en développement, et dans les économies industrialisées, le type de régime n’a pas
d’effet sensible sur la croissance [Levy Yeyati et Sturzenegger (2003)]. En réalité, la plupart
des études n’arrivent pas à trouver de relation significative (robuste) entre régime de change et
croissance économique [FMI (1997) ; Ghosh, Gulde et Wolf (2003) ; Rogoff, Husain, Mody,
Brooks et Oomes (2003)]. Il faut noter qu’aucune différence systématique n’a été décelée dans
les taux de croissance et la variabilité de la production qui soit attribuable au régime de change.
Ainsi, pour les pays en développement et les pays émergents, l’impact de la flexibilité du régime
de change sur la croissance est très ambigu. Les régimes fixes peuvent favoriser plus la
croissance que les régimes de flottement, seulement s’ils peuvent éviter une surévaluation du
taux de change réel et une perte de compétitivité. Toutefois, la croissance est plus forte dans le
cas des régimes de change intermédiaires, c’est-à-dire ceux dans lesquels les taux de change
sont relativement rigides, sans pour autant être fixés formellement par rapport à une seule
monnaie. Cela tient essentiellement à ce que ces régimes représentent un compromis heureux
entre l’ancrage fixe et le flottement libre.

En matière commerciale, la motivation économique des taux de change fixes dans le contexte
d’union économique et monétaire, comme l’Union européenne et même la CEDEAO, est de
promouvoir le développement des échanges et l’investissement transfrontalier.

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En matière d’investissement d’accumulation du capital, les études de Aizenman (1994) ont
montré que l’investissent a tendance à être important sous les régimes de change fixes grâce à
la réduction de l’incertitude des politiques économiques, des taux d’intérêt réels et de la
variabilité des taux de change. Cependant, en éliminant un mécanisme d’ajustement important,
les taux de change fixes peuvent aggraver les pressions protectionnistes et réduire l’efficience
d’un stock de capital donné, et ce, à cause des déséquilibres durables des taux de change qui
affectent l’allocation de l’investissement à travers les secteurs. Par ailleurs, la volatilité d’une
devise, sans tenir compte du type du régime de change, ne peut exercer qu’un effet négligeable
sur le niveau des dépenses d’investissement [Bohm et Funke (2001)].

En matière d’endettement, un pays ayant un volume important de dette extérieure libellée en


devises étrangères, émise soit par le secteur souverain, soit par le secteur privé, pourrait être
confronté à d’importantes pressions budgétaires et sur son bilan s’il passait d’un taux de change
dirigé à un taux flottant et que sa monnaie se dépréciait. Dans de telles circonstances, un taux
de change flottant pourrait exacerber les chocs externes plutôt que de les atténuer. En outre, une
prépondérance budgétaire peut également menacer la stabilité des prix en l’absence d’un point
d’ancrage nominal tel qu’un taux de change fixe.

Toutefois, les régimes de changes fixes sont souvent associés à un certain nombre de contraintes
dont les principales sont énumérées ici.

D’abord, du fait de la fixité, ce type de régime rend difficiles, voire impossibles, les mécanismes
d’ajustement externe spontané. De ce fait, ils peuvent exposer à un risque plus grand de crises
économiques (financière, d’endettement, budgétaire, de fuite de capitaux, etc.). Ensuite, ils
limitent fortement le recours à d’autres politiques macroéconomiques. Le triangle
« d’impossibilité » de Mundell est ici très illustratif du fait que la fixité du taux de change ne
peut être simultanément associée à une forte mobilité des capitaux et une indépendance de la
politique économique (monétaire). Enfin, cela pourrait impacter négativement sur la croissance
et le développement économique.

En résumé, pour les pays en développement la rigidité du régime de change est associée à une
inflation moindre (mais sans affecter la croissance), l’instabilité́ du taux de change nominal et
réel moins forte et l’ouverture commerciale plus large, autant de facteurs qui favorisent la
croissance ; par contre, le taux de change risque davantage d’être surévalué, ce qui freine la
compétitivité et nuit à la croissance. Les taux de change flottants risquent moins d’être
surévalués que dans les régimes fixes, mais ils ne peuvent ni freiner l’inflation, ni réduire

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l’instabilité́ , ni favoriser l’intégration commerciale. En régime de changes flexibles, ces pays
affichent une inflation souvent plus élevée, mais ne bénéficient pas d’une meilleure croissance.

Cependant, la série de crises économiques et financières qui s’est déclenchée au cours des
années 90 dans les pays émergents, qui s’est manifestés par des inversions brutales des entrées
de capitaux, a provoqué un effondrement de la monnaie et fait ressortir la fragilité des régimes
fixes. Ce dernier point constitue un revirement important de l’idée que la flexibilité du taux de
change constitue un mécanisme d’absorption des chocs externes. Cette flexibilité repose sur
l’idée que, par exemple, face à la faiblesse de la demande extérieure ou à un choc négatif des
termes de l’échange, une dépréciation de la monnaie stimulerait la compétitivité extérieure,
augmenterait les exportations et aiderait à compenser une partie de la chute de l’activité
économique intérieure.

La principale conclusion découlant de l’analyse ci-dessus est que pour une économie en
développement caractérisée par des contraintes de crédit, des rigidités nominales des prix et
vulnérable aux termes de l’échange et à d’autres chocs externes, un régime de ciblage de
l’inflation assorti d’un taux de change nominal flottant produit des résultats supérieurs, en
matière de progrès économiques, rapport à un taux de change fixe qui implique une absence
d’autonomie pour la politique monétaire intérieure.

2.1.2 Résilience aux chocs externes et flexibilité du taux de change

Les économies s’engagent dans ce qu’il est convenu d’appeler une Union monétaire dans
l’objectif d’en tirer des avantages macroéconomiques et structurels (Egger et Shingal, 2016).
Ces avantages comprennent un taux de change et un environnement macroéconomique stables,
une plus grande résilience aux chocs externes, un commerce intra régional plus développé, une
plus grande intégration financière, une diminution des coûts de transaction favorisée par une
baisse des coûts de conversion des devises et donc une croissance plus rapide et la réduction
des disparités entre les Etats membres.

Toutefois, en théorie, l’appartenance à un tel espace engendre des coûts liés à la réduction des
marges de manœuvre des États membres en matière d’utilisation d’instruments monétaires
capables de leur permettre de faire face aux chocs externes. Plus spécifiquement, l’adoption
d’un régime de change fixe bien qu’elle procure une plus grande stabilité, ne fournit pas la
possibilité d’utiliser les ajustements de change nécessaires pour atténuer les effets des chocs
externes.

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Ainsi, les débats sur l’intégration monétaire et la capacité des économies à faire face aux chocs
externes connaissent un regain d’intérêt ces dernières années. Ce regain d’intérêt s’explique
très facilement, en Afrique de l’Ouest, par le passage du FCFA à la monnaie « ECO » qui doit
s’élargir aux autres pays de la CEDEAO2 avec l’adoption d’un régime de change flexible. En
effet, deux types de régimes de change sont en cours dans l’espace CEDEAO : un régime de
change fixe dans la zone UEMOA et au Cap-Vert avec un arrimage à l’euro et un régime de
change flottant dans les pays de la ZMAO. Dès lors, une question liée à la résilience aux chocs
externes et la flexibilité du taux de change mérite une attention particulière.

La résilience économique peut se définir comme la capacité de maintenir un indicateur de


dimension proche de son potentiel malgré un choc. Elle comprend fondamentalement deux
dimensions, à savoir, le degré d’atténuation des chocs et la vitesse à laquelle les économies
retournent à la normale après un choc (Duval et Vogel, 2008). Les régimes de change sont
toutefois susceptibles d’affecter à la fois la force et la persistance des effets des chocs externes.

Dans la pratique, trois (3) principaux facteurs influencent la formation du taux de change :

- Balance des transactions courantes : Une balance courante excédentaire apprécie le taux
de change et une balance courante déficitaire le déprécie.
- Différentiel d’inflation qui se définit comme l’écart entre le taux d’inflation du pays et
celui de ses partenaires commerciaux.
- Taux d’intérêt : Si un pays augmente ses taux d’intérêt, alors les placements qu’il
propose deviennent plus attractifs. Son taux de change va s’apprécier.

Ainsi, en change flexible, il n’existe pas de parité officielle. Le taux de change d’une monnaie
varie librement sur le marché des changes, en fonction de l’offre et de la demande de monnaie.
En effet, la monnaie est demandée parce qu’elle permet d’acheter des produits à l’étranger, des
titres à l’étranger, etc. Le cours suit la tendance du jour. On parle alors d’appréciation ou de
dépréciation de la monnaie quand le cours varie. La Banque centrale n’a plus d’obligation
d’intervention quant à la valeur de sa monnaie par rapport aux autres (mais elle peut toujours
intervenir pour limiter l’ampleur des variations).

2
La CEDEAO regroupe d’un côté les pays de l’UEMOA et le Cap-Vert dont les monnaies étaient en change fixe
respectivement avec le franc français et l’escudo portugais jusqu’en 1999 et par la suite avec l’Euro ; de l’autre
côté, on trouve les pays anglophones et la Guinée qui ont des monnaies indépendantes. Après une brève
participation à une caisse d’émission ancrée à la livre sterling, ces pays ont choisi le régime de flottement
administré pour leur monnaie.

Page | 10
Toutefois, la plupart des développements empiriques aboutissent à des résultats controversés
selon les économies et les régimes de change adoptés.

Si les partisans des régimes de change fixes soutiennent l’idée que la fixité du taux de change
réduit les incertitudes liées au taux de change et à l’inflation, d’autres analyses (Bailliu et al.
2001 ; Levy-Yeyati et Struzenegeer, 2002) pour leur part ont souligné l’incapacité des régimes
de change fixes à absorber les chocs, sur les termes de l’échange en particulier. Mais en
déterminant les causes de la déstabilisation des pays du Mercosur, à l’origine du flottement des
monnaies, Gimet (2007) aboutit à la conclusion selon laquelle, quel que soit le régime de change
en place, les pays réagissent largement aux chocs externes, notamment dans la sphère financière
avec des répercussions néfastes dans le domaine réel avec pour conséquence un ralentissement
important de la production.

En outre, il est généralement admis que les pays ayant un taux de change flottant sont moins
exposés face à un choc externe (par exemple un choc positif du taux d’intérêt). En effet, en
régime de change flexible, l’augmentation du taux d’intérêt domestique reste faible, mais
l’inflation augmente de façon significative. Par contre, dans les pays qui ont adopté un taux de
change fixe, les variations du taux d’intérêt sont plus fortes alors que l’inflation reste limitée.

S’agissant des économies d’Afrique de l’Ouest, elles sont principalement exportatrices de


produits agricoles et font montre d’une sensibilité aux fluctuations du prix de ces biens sur les
marchés mondiaux. Plus spécifiquement, dans la période récente, la faible résilience des pays
de la CEDEAO en général, et ceux de la ZMAO 3 en particulier, s’est traduite par une pression
inflationniste (le Nigéria, avec une inflation estimée en 2017 à 16,8 %, le Ghana avec un taux
d’inflation de 17,5 %, et la Sierra Leone de 19,3 %) tributaire de la dépréciation du taux de
change (le Nigéria et le Ghana ont vu leur devise chuter considérablement entre 2014 et 2016)
et des déséquilibres intérieurs suite à la baisse des prix des matières premières et de la demande
mondiale. Par contre dans les pays de l’UEMOA avec une parité fixe, les taux de change sont
restés relativement stables et malgré leur dépendance aux produits de base (agricoles et
miniers), ont enregistré une inflation moyenne bien inférieure à la moyenne régionale et certains
pays subissaient même une désinflation (BAD, 2018).

3
ZMAO : Zone Monétaire de l’Afrique de l’Ouest qui regroupe le Nigéria (avec comme monnaie le Naira), le
Ghana (monnaie : le Cédi), la Sierra-Léone (monnaie : le Leone), Gambie (monnaie : le Dalasi), Guinée Conakry
(monnaie : le Franc guinéen) et le Libéria (monnaie : le Dollar libérien).

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Cette vulnérabilité des économies à ces chocs, liés à une détérioration des termes de l’échange,
révèle le défaut de soutenabilité des régimes de change en place. Toutefois, d’autres
économistes estiment pour leur part que ces pays peuvent opter pour des régimes de change
intermédiaire ou flottant, mais encadré à l’instar du Maroc. En effet, ce dernier a depuis 2018
introduit un régime de taux de change flottant contrôlé dans une plage ± 2,5 %, contre ± 0,3 %
auparavant, qui a été perçue comme un signe positif par les investisseurs et constitue une étape
importante vers une grande flexibilité du régime de change.

Ainsi, à la fin du premier semestre de l’année 2018, le cours du dirham s’est apprécié de 1,9 %
contre l’euro et s’est déprécié de 0,9 % face au dollar américain (BAD, 2019). Dans ce contexte,
le Maroc est en mesure de revenir à un régime de change plus flexible dès le premier signe d’un
choc externe, tel qu’une flambée des prix du pétrole et son endettement reste soutenable et
devrait diminuer à moyen terme. Eu égard à ce qui précède, la volatilité du taux de change
flexible introduit une incertitude défavorable aux échanges et investissements internationaux,
ce qui soulève une problématique sur la capacité d’un pays caractérisé par un taux de change
flexible à faire face aux chocs externes contrairement au change fixe qui bénéficie d’une très
grande stabilité monétaire tant au niveau interne qu’externe.

2.1.3 Prise en compte du régime de change dans la CEDEAO

L'objectif de cette section est d'étudier la réaction de l'économie à des chocs sur les différents
agrégats macroéconomiques tout en mettant en exergue le rôle joué par les réserves de change.
Pour ce faire, nous avons besoin des modèles d'interaction permettant de simuler des chocs
dynamiques. Les modèles couramment utilisés sont les modèles autoregressifs (VAR, VECM,
etc.). Bien que de nouveaux modèles DSGE sont développés récemment prenant en compte les
facteurs aléatoires susceptibles d'influencer les indicateurs macroéconomiques, ces modèles
requièrent le calibrage basé sur des coefficients de certaines variables du modèle. Cette manière
de procéder rend subjectifs les résultats de l'estimation qui peuvent donc différer d'un auteur à
un autre pour une étude portant sur le même pays. Par ailleurs, il est possible que les paramètres
de calibrage diffèrent d'un pays à un autre, ce qui complique l'estimation de ces modèles pour
plusieurs pays (en particulier ceux de qui sont hors UEMOA dans notre cas). C'est pourquoi
dans le cadre de cette étude, nous avons opté pour le modèle VAR tout en prenant en compte
les spécificités liées à chaque groupe de pays.

Nous faisons donc recours à ce modèle VAR pour l’ensemble des pays de la CEDEAO d’une
part et les pays de la CEDEAO sans le Nigéria d’autre part. Faute de données, le Cap-Vert a été

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exclu de l’analyse. L’avantage du modèle VAR est qu’il n’impose aucune restriction a priori
sur l’exogénéité et l’endogénéité des variables. Il offre aussi l’avantage de saisir les
interdépendances à la fois statiques et dynamiques, permet de simuler des chocs
macroéconomiques et d’analyser leur impact sur l’économie.

L’estimation du VAR nécessite la sélection du nombre de retards optimal pour les variables
endogènes. Pour cela, on utilise les critères AIC, BIC et QIC (Kang H., 1989 ; Quinn B.G.,
1980 et Deniau et al., 1992). Le retard qui minimise ces critères est considéré comme optimal.
Pour garantir la robustesse de l’estimation, la méthode GMM va être utilisée pour contrôler les
problèmes d’endogénéité et les éventuels soupçons de multicolinéarité. Dans le cadre de cette
étude, les critères de sélection retiennent le retard d’ordre 1. Dès lors, le modèle final pour
chaque régime de change peut être spécifié comme suit avec i un pays donné et t le temps :

𝑦𝑖𝑡 = ∝11 𝑦𝑖𝑡−1 + ∝21 𝑈𝑖𝑡−1 +∝31 𝑝𝑖𝑡−1 +∝41 𝑟𝑒𝑠𝑒𝑖𝑡−1 +∝51 𝑏𝑐𝑖𝑡−1 +∝61 𝑠𝑜𝑙𝑑𝑒𝑖𝑡−1 +∝71 𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑖𝑡−1 +∝81 𝑖𝑖𝑡−1 + 𝜖𝑖𝑡1
𝑈𝑖𝑡 = ∝12 𝑦𝑖𝑡−1 + ∝22 𝑈𝑖𝑡−1 +∝32 𝑝𝑖𝑡−1 +∝42 𝑟𝑒𝑠𝑒𝑖𝑡−1 +∝52 𝑏𝑐𝑖𝑡−1 +∝62 𝑠𝑜𝑙𝑑𝑒𝑖𝑡−1 +∝72 𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑖𝑡−1 +∝82 𝑖𝑖𝑡−1 + 𝜖𝑖𝑡2
𝑝𝑖𝑡 = ∝13 𝑦𝑖𝑡−1 + ∝23 𝑈𝑖𝑡−1 +∝33 𝑝𝑖𝑡−1 +∝43 𝑟𝑒𝑠𝑒𝑖𝑡−1 +∝53 𝑏𝑐𝑖𝑡−1 +∝63 𝑠𝑜𝑙𝑑𝑒𝑖𝑡−1 +∝73 𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑖𝑡−1 +∝83 𝑖𝑖𝑡−1 + 𝜖𝑖𝑡3
𝑟𝑒𝑠𝑒𝑖𝑡 = ∝14 𝑦𝑖𝑡−1 + ∝24 𝑈𝑖𝑡−1 +∝34 𝑝𝑖𝑡−1 +∝44 𝑟𝑒𝑠𝑒𝑖𝑡−1 +∝54 𝑏𝑐𝑖𝑡−1 +∝64 𝑠𝑜𝑙𝑑𝑒𝑖𝑡−1 +∝74 𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑖𝑡−1 +∝84 𝑖𝑖𝑡−1 + 𝜖𝑖𝑡4
𝑏𝑐𝑖𝑡 = ∝15 𝑦𝑖𝑡−1 + ∝25 𝑈𝑖𝑡−1 +∝35 𝑝𝑖𝑡−1 +∝45 𝑟𝑒𝑠𝑒𝑖𝑡−1 +∝55 𝑏𝑐𝑖𝑡−1 +∝65 𝑠𝑜𝑙𝑑𝑒𝑖𝑡−1 +∝75 𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑖𝑡−1 +∝85 𝑖𝑖𝑡−1 + 𝜖𝑖𝑡5
𝑠𝑜𝑙𝑑𝑒𝑖𝑡 = ∝16 𝑦𝑖𝑡−1 + ∝26 𝑈𝑖𝑡−1 +∝36 𝑝𝑖𝑡−1 +∝46 𝑟𝑒𝑠𝑒𝑖𝑡−1 +∝56 𝑏𝑐𝑖𝑡−1 +∝66 𝑠𝑜𝑙𝑑𝑒𝑖𝑡−1 +∝76 𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑖𝑡−1 +∝86 𝑖𝑖𝑡−1 + 𝜖𝑖𝑡6
𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑖𝑡 = ∝17 𝑦𝑖𝑡−1 + ∝27 𝑈𝑖𝑡−1 +∝37 𝑝𝑖𝑡−1 +∝47 𝑟𝑒𝑠𝑒𝑖𝑡−1 +∝57 𝑏𝑐𝑖𝑡−1 +∝67 𝑠𝑜𝑙𝑑𝑒𝑖𝑡−1 +∝77 𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑖𝑡−1 +∝87 𝑖𝑖𝑡−1 + 𝜖𝑖𝑡7
{ 𝑖𝑖𝑡 = ∝18 𝑦𝑖𝑡−1 + ∝28 𝑈𝑖𝑡−1 +∝38 𝑝𝑖𝑡−1 +∝48 𝑟𝑒𝑠𝑒𝑖𝑡−1 +∝58 𝑏𝑐𝑖𝑡−1 +∝68 𝑠𝑜𝑙𝑑𝑒𝑖𝑡−1 +∝78 𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑖𝑡−1 +∝88 𝑖𝑖𝑡−1 + 𝜖𝑖𝑡8

𝑦𝑖𝑡 : logarithme népérien du PIB ; 𝑈𝑖𝑡 : le taux de chômage ; 𝑝𝑖𝑡 : le taux d’inflation ; 𝑟𝑒𝑠𝑒𝑖𝑡 :
logarithme népérien des réserves de change ; 𝑏𝑐𝑖𝑡 : balance commerciale rapportée au PIB
courant ; 𝑠𝑜𝑙𝑑𝑒𝑖𝑡 : solde budgétaire rapporté au PIB courant ; 𝑑𝑒𝑡𝑡𝑒𝑖𝑡 : logarithme de la dette
publique ; 𝑖𝑖𝑡 : logarithme de l’investissement. 𝜖𝑖𝑡𝑘 représente les termes d’erreurs de l’équation
k et ∝𝑗𝑘 représente les coefficients à estimer.

2.1.3.1 Effets significatifs de la croissance économique sur l’économie

Une hausse de la croissance économique réduit le niveau d’inflation, les réserves de change et
contribue à creuser le déficit budgétaire dans les pays à régime flexible. Elle produit des effets
positifs sur l’investissement, mais accroit la dette publique. Pour les pays à régime de change
fixe une amélioration de la croissance économique renforce le cadre macroéconomique en
affectant positivement la croissance de l’année suivante, l’investissement et réduit la dette
publique. Cependant, la croissance économique provoque un niveau d’inflation plus élevé.

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2.1.3.2 Effets du niveau de chômage sur l’économie

Quel que soit le type de régime adopté, il ressort que le taux de chômage est positivement lié à
sa valeur passée de façon très significative. Dans les pays à régime fixe, le chômage produit un
effet positif sur la balance commerciale. Cela peut s’expliquer par le fait que le chômage
entraine une baisse du pouvoir d’achat des populations et une baisse des importations.

2.1.3.3 Effets de l’inflation sur l’économie

Les pays de l’UEMOA (pays à régime fixe) sont plus sensibles à l’inflation que les pays qui
ont un régime flexible. En effet, l’inflation n’affecte que la balance commerciale de façon
significative dans les pays qui ont un régime flexible. Pour l’autre groupe de pays, l’effet est
significatif sur le taux de chômage, l’inflation future, les réserves de change, le déficit de
balance commerciale et le déficit budgétaire. En effet, une hausse de l’inflation entraine une
hausse du taux de chômage (contre intuitif), du niveau d’inflation futur, une amélioration du
solde de la balance commerciale et du déficit budgétaire, mais réduit le niveau des réserves de
change dans l’économie. L’insensibilité de la croissance à un choc sur l’inflation confirme les
résultats de Kane (2014).

2.1.3.4 Effets des réserves de change sur l’économie

L’effet des réserves de change sur ses valeurs futures est positif et significatif pour les deux
types de régimes, mais son ampleur est plus prononcée pour les pays à régime flexible. Les
réserves contribuent aussi à la réduction de la dette publique. On observe aussi un effet contraire
des réserves sur la balance commerciale dans les deux groupes de pays. L’effet est positif pour
le régime fixe et négatif pour l’autre. Dans les pays de l’UEMOA (pays à régime fixe), un
accroissement des réserves de change réduit le chômage, mais accroit l’inflation de façon
significative.

2.1.3.5 Effets de la balance commerciale sur l’économie

Une amélioration de la balance commerciale n’a pas d’effet différé sur ses valeurs futures et
l’investissement, selon les régimes de change. Les résultats indiquent que le solde de la balance
commerciale dépend positivement de ses valeurs du passé. L’amélioration de la balance accroit
l’inflation dans les pays à régime fixe, mais produit l’effet contraire dans les pays à régime de
change flexible.

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2.1.3.6 Effets du solde budgétaire sur l’économie

Le solde budgétaire joue un rôle capital dans la performance économique quel que le soit le
régime. En effet, le niveau de croissance économique dépend positivement du solde budgétaire,
peu importe le régime, mais l’effet est significatif pour les pays qui adoptent un régime fixe.
On note aussi que la baisse du taux de chômage courant est liée à une amélioration du solde
budgétaire de l’année précédente. En dehors de ces variables, les effets du solde budgétaire se
font ressentir sur la balance commerciale et la dette publique des pays de l’UEMOA. En effet,
une amélioration du solde budgétaire améliore la balance commerciale, mais accroit la dette
publique.

2.1.3.7 Effet de la dette publique sur l’économie.

La dette publique est un indicateur à suivre dans les pays de la CEDEAO, car elle dépend
positivement de ses valeurs passées et affecte négativement la croissance économique de façon
significative pour les pays de l’UEMOA uniquement. La hausse de la dette publique affecte
négativement le niveau des réserves de la période suivante dans le cadre d’un régime de change
fixe alors que l’effet contraire est constaté pour les pays à régime flexible. Par ailleurs, un
accroissement de la dette publique réduit l’inflation, mais affecte négativement l’investissement
de la période suivante et le solde budgétaire des pays à régime fixe.

2.1.3.8 Effets de l’investissement sur l’économie

Une hausse de l’investissement affecte positivement les réserves de change dans les pays hors
UEMOA (régime flexible), améliore leur balance commerciale et le solde budgétaire de façon
significative. Dans les pays de l’UEMOA, la hausse de l’investissement réduit l’inflation, mais
accroît le déficit budgétaire et la dette publique. Il se révèle aussi un lien positif entre
l’investissement et ses valeurs passées (voir tableau 2 en annexe).

Un argument largement partagé dans la littérature est qu’un régime de change flexible et
l’autonomie de la politique monétaire qui en découle peuvent constituer un mécanisme utile
d’absorption des chocs pour les économies émergentes et en développement qui sont exposées
à un large éventail de chocs externes. Ainsi, la littérature récente tend à montrer qu’un régime
de change flottant, accompagné d’un point d’ancrage nominal fourni par un régime de cible
d’inflation, constitue la meilleure option pour une petite économie ouverte, voire pour une
grande économie de marché émergente et ouverte.

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C’est certainement le cas en Afrique de l’Ouest où les économies regroupées au sein de la
CEDEAO ont adopté le régime de change flexible assorti d’un cadre de politique monétaire axé
sur le ciblage de l’inflation 4. Cette combinaison est considérée comme assurant la stabilité
monétaire sous la forme d’une faible inflation, tandis que le taux de change flottant sert de
tampon contre les chocs externes. Un nombre croissant d’économies de marché émergentes a
adopté cette combinaison, tout en se donnant la possibilité d’atténuer les fluctuations des taux
de change à court terme.

En sus de ces différences, il convient cependant de relever que le type de politique de change
adopté conditionne l’efficacité des mécanismes de transmission monétaire. Par exemple, face à
un choc idiosyncratique, des mécanismes de transmission forts peuvent ne pas être profitables
aux petits pays de l’Union, en raison de l’inaction d’une politique monétaire calibrée sur la
moyenne de l’Union. Parallèlement, suite à un choc commun, d’autres pays de l’espace peuvent
se retrouver dans une situation d’excès en étant déstabilisés par un mécanisme de transmission
plus fort que la moyenne conjuguée à une réponse de politique monétaire calibrée sur la
moyenne (Duval et Vogel, 2008). En définitive, l’interdépendance entre les économies amène
à dire que, quel que soit le régime de change, il est difficile de faire face à un choc exogène, car
les régimes de change déterminent les conditions de l’insertion dans le commerce international
des économies. Certains pays de la zone franc (Congo, Tchad et Gabon) n’ont pas pu faire face
à des chocs liés à la baisse du prix du baril.

3 ESTIMATION DU TAUX D’INFLATION OPTIMAL POUR L’UEMOA, LA


ZMAO ET LA CEDEAO
L’objectif de cette section est de déterminer le seuil d’inflation pour les pays de la CEDEAO,
les pays de l’UEMOA et ceux de la zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO) afin
d’apprécier les conséquences d’une éventuelle fusion de ces deux zones monétaires en une
unique zone ECO. Cet exercice est d’autant plus important que les taux d’inflation sont très
divergents entre les pays de l’UEMOA et les autres pays de la CEDEAO. S’y ajoute le fait que
les trajectoires couplées croissance-inflation ne présentent pas les mêmes caractéristiques (voir
figure).

4
À sa cinquante-cinquième session ordinaire qui s’est tenue le 29 juin 2019 à Abuja, en République Fédérale du
Nigeria, la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de
l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a adopté la recommandation du comité ministériel notamment le régime de
change flexible assorti d’un cadre de politique monétaire axé sur le ciblage de l’inflation.

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Figure 1 : Trajectoires couplées de la croissance et de l’inflation dans les pays de la CEDEAO

Source : Construction des auteurs

Pour déterminer le seuil optimal d’inflation, nous nous sommes appuyés sur les travaux de
Hansen et College (1998) qui font partie des premiers auteurs à avoir introduit la notion d’effets
de seuil dans les panels non dynamiques avec la prise en compte d’effets fixes individuels. Ce
modèle convient au cadre de cette étude et se présente comme suit :

𝑌𝑖𝑡 = 𝜑0𝑖 + ∑𝐽𝑗=1(𝜑0𝑗 + ∑𝐾


𝑘=1 𝜑𝑘𝑗 𝑋𝑘𝑖𝑡 + 𝜀𝑖𝑗𝑡 ) 𝕀 (𝑞𝑖𝑡 ∈ ℝ𝑗 ) (1)

Où 𝑋𝑘𝑖𝑡 : décrit les variables explicatives associées aux paramètres affectés par les régimes ;
𝑌𝑖𝑡 : la variable dépendante ; 𝑞𝑖𝑡 : la variable qui détermine le seuil ; i : la dimension
individuelle et t : la dimension temporelle ; 𝜑0𝑖 : les effets fixes individuels ; 𝜑𝑘𝑗 : les

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coefficients estimés pour chaque régime j ; ℝ𝑗 : les intervalles délimitant les régimes et 𝜀𝑖𝑡𝑗 :
les termes d’erreurs.

L’identification du nombre de régimes repose sur des tests statistiques décrits comme suit :

3.1 Test de sélection du nombre de seuils

Le test de détection du nombre de seuils s’effectue à travers le test de choix du nombre de


régimes. Premièrement : il s’agit de tester l’existence l’hypothèse d’un modèle simple contre
l’hypothèse alternative d’un modèle à 2 régimes (1 seul seuil).

Si l’on rejette l’hypothèse nulle dans le cas précédent, on procède au test d’hypothèse nulle de
modèle à 2 régimes contre l’hypothèse modèle à trois (3) régimes. Si l’on accepte l’hypothèse
nulle alors le modèle à deux régimes est maintenu. Sinon, on procède au test de régime à trois
régimes contre un modèle à 4 régimes, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on accepte l’hypothèse
nulle. Si l’hypothèse nulle est acceptée dès le premier test alors cela suppose l’inexistence d’un
effet de seuil et un modèle linéaire simple est recommandé.

Formulation du modèle à 1 seuil (2 régimes) :

𝑦𝑖𝑡 = 𝜇𝑖 + (𝜑0 + ∑𝐾 𝐾
𝑘=1 𝜑𝑘1 𝑋𝑘𝑖𝑡 + 𝜀𝑖1𝑡 ) 𝕀 (𝑞𝑖𝑡 ≤ 𝛾) + (𝜑0 + ∑𝑘=1 𝜑𝑘2 𝑋𝑘𝑖𝑡 +

𝜀𝑖2𝑡 ) 𝕀 (𝑞𝑖𝑡 > 𝛾) (2)

Ou encore :

𝜇𝑖 + 𝜑0 + ∑𝐾
𝑘=1 𝜑𝑘1 𝑋𝑘𝑖𝑡 + 𝜀𝑖1𝑡 𝑠𝑖 𝑞𝑖𝑡 ≤ 𝛾
𝑦𝑖𝑡 = { (3)
𝜇𝑖 + 𝜑0 + ∑𝐾
𝑘=1 𝜑𝑘2 𝑋𝑘𝑖𝑡 + 𝜀𝑖2𝑡 𝑠𝑖 𝑞𝑖𝑡 > 𝛾

L’écriture du modèle à deux seuils (trois régimes) se présente comme suite

𝑦𝑖𝑡 = 𝜇𝑖 + (𝜑0 + ∑𝐾 𝐾
𝑘=1 𝜑𝑘1 𝑋𝑘𝑖𝑡 + 𝜀𝑖1𝑡 ) 𝕀 (𝑞𝑖𝑡 ≤ 𝛾1 ) + (𝜑0 + ∑𝑘=1 𝜑𝑘2 𝑋𝑘𝑖𝑡 +

𝜀𝑖2𝑡 ) 𝕀 (𝛾1 < 𝑞𝑖𝑡 ≤ 𝛾2 ) + (𝜑0 + ∑𝐾


𝑘=1 𝜑𝑘3 𝑋𝑘𝑡 + 𝜀𝑖3𝑡 ) 𝕀 (𝑞𝑖𝑡 > 𝛾2 ) (4)

Notons que les coefficients du modèle et les seuils sont déterminés à l’aide de la méthode des
moindres carrés séquentiels qui sont utilisés pour le cas des modèles STAR et SETAR.

3.2 Résultats empiriques des tests statistiques

En supposant que nous voulons tester l’existence d’un modèle à deux régimes, l’hypothèse
nulle du test est 𝐻0 : 𝜑𝑘1 = 𝜑𝑘2 ; l’acception de l’hypothèse nulle suppose l’inexistence d’effets
de seuil. La statistique du test 𝐹1 est obtenue à l’aide de la formule suivante :

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̂)
𝑆0 −𝑆1 (𝛾
𝐹1 = ̂ 2 où 𝑆0 : n est la somme des carrés des résidus dans le modèle linéaire et 𝑆1 (𝛾̂)
𝜎

cette somme dans le cas d’un modèle à deux régimes (1 seuil), 𝛾̂ : l’estimateur du seuil dans le
cas du modèle à 2 régimes et 𝜎̂ 2 : l’estimateur convergent de la variance.

Au cas où on la probabilité associée à la valeur critique 𝐹1 ne permet pas d’accepter l’hypothèse


d’absence de seuil, nous allons procéder, par analogie, tester le modèle à 2 régimes contre celui
à 3 régimes en calculant la statistique suivante :

𝑆1 (𝛾̂1 ) − 𝑆2 (𝛾̂1 , 𝛾̂2 )


𝐹2 =
𝜎̂ 2

𝛾̂1 et 𝛾̂2 sont les seuils estimés avec le modèle à trois régimes (voir [2]) et 𝑆2 (𝛾̂1 , 𝛾̂2 ) représente
la sommes des carrés des résidus associé à ce modèle. Si la probabilité associée
asymptotiquement à 𝐹2 ne permet pas de rejeter l’hypothèse nulle d’un modèle à 2 régimes
alors le processus s’arrête et dans ce cas nous estimons un modèle à deux régimes. Si tel n’est
pas le cas, le processus devrait continuer avec le test du modèle à 3 régimes contre 4 régimes.

Dans le cas de cette étude, le modèle à deux régimes, donc à un seuil, a été accepté pour chacune
des zones économiques étudiées. Faute d’observations sur une période suffisamment longue
pour l’estimation de plusieurs régimes, le test s’est arrêté au modèle à deux régimes. Les
données utilisées portent sur les pays de la CEDEAO à l’exception du Cap-Vert dont les
données ne sont pas disponibles. Elles couvrent la période allant de 2000 à 2018. L’ensemble
des variables proviennent de la base de données de la banque mondiale à l’exception des
réserves de change et le solde budgétaire qui proviennent des bases de données du FMI.

Au regard du tableau ci-dessous, il ressort l’existence d’un seuil d’inflation très significatif (au
seuil de 5 %) pour les pays de l’UEMOA tandis que pour les pays de la ZMOA et la CEDEAO
pris dans sa globalité, le seuil n’est significatif qu’au seuil de 10 %. Ainsi le modèle linéaire ne
peut être accepté au seuil de 10 % pour chacune de ces zones. Les seuils sont de 4,7762 ; 16,630
et 6,079 respectivement pour les pays de l’UEMOA, la ZMAO et l’ensemble de la CEDEAO
(voir résultats des tests de détection des seuils en annexe). Nous optons donc pour un modèle à
seuil avec 2 régimes pour chacune de ces zones.

Page | 19
Figure 2: Estimation des seuils d’inflation

Source : Estimation des auteurs

Page | 20
4 SCENARIO AVEC LE NIGERIA vs SCENARIO SANS LE NIGERIA

Pour l’estimation du modèle PVAR (qui permet de capter les interdépendances à la fois
statiques et dynamiques), huit variables ont été utilisées pour mesurer les effets des variables
macroéconomiques dans la CEDEAO. Les variables d’étude sont :

• bm : le solde de la balance commerciale rapporté au PIB


• U: le taux de chômage
• p: le taux d’inflation
• i: l’investissement rapporté au PIB
• y: le logarithme népérien du PIB
• det : la dette publique rapportée au PIB
• deficit : le solde budgétaire
• rese : les réserves rapportées au PIB

Globalement, trois modèles ont été estimés sur deux ensembles de pays (les pays de la
CEDEAO ; les pays de la CEDEAO sans du Nigéria) en fonction des seuils d’inflation fixés.
Faute de données, le Cap-Vert est exclu de l’analyse.

Le modèle économétrique à estimer est décrit comme suit :

𝑌𝑖𝑡 = 𝐴𝑌𝑖𝑡−1 + 1[𝑠𝑒𝑢𝑖𝑙] 𝑋𝑖𝑡−1 + 𝜖𝑖𝑡−1

Avec 𝑌𝑖𝑡 la matrice des variables endogènes du modèle, 𝑖 le pays concerné, 𝑡 = 1, … , 𝑇 la


période. Les données couvrent la période 2000-2018 et proviennent de la base de données en
ligne de la Banque mondiale. Avec 𝑠𝑒𝑢𝑖𝑙 = {𝑝 < 3% ; 3% < 𝑝 < 5% ; 𝑝 > 5%} et 1[𝑠𝑒𝑢𝑖𝑙] la
fonction indicatrice.

𝑋𝑖𝑡−1 est la matrice des variables exogènes qui permettront de voir leurs effets sur les variables
endogènes, selon le seuil d’inflation retenu. Les variables exogènes sont : rese, y, p, i, deficit,
det.

4.1 Analyse de la CEDEAO dans son ensemble

Dans cette section, nous analysons d’abord le comportement des économies de la CEDEAO en
fonction des trois situations de taux d’inflation (inférieur à 3 %, compris entre 3 et 5 % et
supérieur à 5 %). Ensuite nous étudions la réaction des différents agrégats à des chocs
économiques.

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4.1.1 Comportement des économies de la CEDEAO en fonction du taux d’inflation

Nous simulons trois situations : le cas où les pays de la CEDEAO parviennent à adopter le seuil
d’inflation de l’UEMOA (inférieur ou égal à 3 %) ; le cas où le taux d’inflation est compris
entre 3 et 5 % et le cas où le taux d’inflation est supérieur à 5 %.

4.1.1.1 Les facteurs explicatifs de la croissance économique

Les résultats montrent qu’un taux d’inflation inférieur à 3 % n’a pas d’effet significatif sur le
taux de croissance. Par contre, s’il est compris entre 3 et 5 % on note une baisse de la croissance
qui s’accentue lorsque le taux d’inflation devient supérieur à 5 %.

En outre, la hausse de l’investissement a des effets positifs sur la croissance tant que le taux
d’inflation est inférieur à 3 %. Aussi bien pour un taux d’inflation compris en 3 % et 5 % que
pour une inflation supérieure à 5 %, les résultats montrent qu’une hausse des réserves de change
a des effets négatifs sur la croissance économique ; ces réserves n’ont d’effets positifs que si le
taux d’inflation est inférieur à 3 %.

4.1.1.2 Les déterminants du chômage

Le déficit budgétaire a un effet significatif sur le taux de chômage lorsque l’inflation est en
dessous de 3 %. La croissance contribue à une hausse du chômage sur un horizon de cinq ans
tant que le taux d’inflation est inférieur à 3 %. Les résultats révèlent que, si le taux d’inflation
est supérieur à 3 %, le taux de chômage a un effet de mémoire dans la zone CEDEAO ; il est
positivement lié à sa valeur antérieure. Pour un taux d’inflation compris entre 3 et 5 %,
l’accroissement de la dette publique, du déficit budgétaire et de l’investissement augmentent le
taux de chômage pendant cinq ans. Par contre, le taux de chômage baisse si la croissance
augmente dans cette fourchette d’inflation comprise entre 3 et 5 %.

En s’intéressant à la réaction aux chocs selon les fourchettes de taux d’inflation, on se rend
compte qu’un accroissement de la dette publique exerce un effet négatif sur le solde budgétaire,
la balance commerciale, le niveau des réserves de change, le niveau d’investissement et sur la
croissance économique pour l’ensemble des pays de la CEDEAO. En revanche, on enregistre
une baisse du taux de chômage et du taux d’inflation si les pays sont en deçà de 3 % d’inflation.
S’ils enregistrent des taux d’inflation supérieurs à 3 %, la dette contribue à augmenter le
chômage.

Une hausse de l’investissement impacte négativement le déficit budgétaire pour une inflation
comprise entre 3 et 5 % et positivement si l’inflation est supérieure à 5 %.
Page | 22
4.1.1.3 Les déterminants de l’inflation

Pour ce qui concerne l’inflation, elle est influencée négativement par une baisse du déficit de
la balance commerciale, une hausse de la dette publique et de l’investissement retardés d’une
période. Par ailleurs, si la croissance économique est au rendez-vous, elle a un effet partiel
négatif sur l’inflation (baisse de l’inflation) alors que l’investissement contribue à
l’augmentation du taux d’inflation si celle-ci était inférieure à 3 %.

4.1.1.4 Les variables qui influent sur les réserves de change

Les réserves de change sont positivement et significativement influencées par la croissance


économique et on note un effet de mémoire dans la mesure où le niveau actuel des réserves de
change est déterminé par ses valeurs passées. La dette publique et le déficit budgétaire réduisent
le niveau des réserves de change. Il est à noter aussi qu’une inflation supérieure à 5 % joue
négativement sur le niveau des réserves.

4.1.1.5 Les facteurs explicatifs du solde de la balance commerciale

L’investissement a un effet positif sur la balance commerciale si le taux d’inflation est inférieur
à 3 % ou compris entre 3 et 5 %. Cet effet devient négatif pour une inflation supérieure à 5 %.

La croissance économique n’a un effet positif sur le solde de la balance commerciale que si le
taux d’inflation est supérieur à 5 %. Pour des taux d’inflation inférieurs à 5 %, la croissance ne
contribue pas à améliorer ce solde de la balance commerciale.

4.1.1.6 Les déterminants du déficit budgétaire

Les résultats montrent qu’un taux d’inflation inférieur à 3 % accompagné d’une hausse des
réserves augmente le déficit budgétaire dans l’ensemble des pays de la CEDEAO. La croissance
contribue à la réduction du déficit budgétaire quel que soit le taux d’inflation, mais son effet est
plus marqué pour une inflation comprise entre 3 et 5 %. Dans cet intervalle d’inflation, on note
cependant que l’investissement ne produit pas les effets attendus sur la réduction du déficit
budgétaire. L’inflation semble avoir des vertus pour la réduction du déficit budgétaire dans les
pays de la CEDEAO si elle dépasse les 5 %.

4.1.1.7 Les déterminants de la dette publique

La croissance économique réduit le niveau de dette publique si l’inflation est inférieure à 3 %.


Pour un taux d’inflation compris entre 3 et 5 %, l’effet de croissance sur la dette devient positif.
Une hausse de l’investissement s’accompagne d’une hausse de la dette pour des taux d’inflation

Page | 23
inférieurs à 3 % ou des taux d’inflation supérieurs à 5 %. Par contre, si l’inflation est entre 3 et
5 %, l’investissement contribue à réduire la dette. Le niveau de la dette est fortement lié au
niveau antérieur des investissements.

4.1.1.8 Les facteurs explicatifs de l’investissement

Les résultats montrent qu’une hausse du solde de la balance commerciale réduit


l’investissement et que le niveau des réserves de change influe négativement sur
l’investissement si le taux d’inflation est inférieur à 5 %. Une augmentation de la dette publique
a un effet négatif sur l’investissement si le taux d’inflation est compris entre 3 et 5 %.

4.1.2 Réaction de la CEDEAO dans son ensemble en fonction des seuils d’inflation

Dans cette section, nous synthétisons les réactions des agrégats de la CEDEAO, dans son
ensemble, à différents chocs sur le déficit budgétaire, la balance commerciale, le chômage, la
dette publique, l’investissement, l’inflation, les réserves de change et la croissance économique.

4.1.2.1 Effets d’un choc sur le déficit budgétaire

Une amélioration du déficit budgétaire a un effet positif sur la croissance économique et le


niveau d’investissement. L’impact sur les réserves de change dépend du niveau d’inflation. En
effet, si l’inflation ne dépasse pas 5 %, l’amélioration du déficit accroit les réserves de change,
mais si l’inflation est supérieure à 5 %, on a un effet négatif sur les réserves de change.

L’effet sur la dette dépend aussi du taux d’inflation. Pour une inflation inférieure à 5 %, une
amélioration du déficit budgétaire réduit la dette alors qu’on a l’effet contraire si le taux
d’inflation dépasse 5 %. En outre, l’effet positif d’une amélioration du déficit budgétaire sur la
croissance ne dure que trois ans si l’inflation est supérieure à 5 % alors qu’il dure plus
longtemps pour un taux d’inflation inférieur à 5 %.

Si l’inflation est supérieure à 5 %, on constate une hausse du taux de chômage alors que dans
le cas d’une inflation comprise le taux de chômage augmente à partir de la troisième année.
Enfin, le choc se traduit aussi par une amélioration de la balance commerciale.

4.1.2.2 Effets d’un choc sur la dette publique

Un choc sur la dette publique exerce un effet négatif sur l’investissement et sur la croissance
économique pour l’ensemble des pays de la CEDEAO. En revanche, on enregistre une
diminution du taux de chômage si le taux d’inflation est inférieur à 3 % et une hausse du taux
de chômage si l’inflation est supérieure à 3 %.

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4.1.2.3 Effets d’un choc sur l’investissement

Globalement, les économies de la CEDEAO réagissent favorablement à une hausse de


l’investissement. En effet, le choc entraîne une hausse de la croissance économique, une
amélioration de la balance commerciale et une baisse du taux d’inflation et du niveau de
chômage. Cependant, on enregistre une dégradation du déficit budgétaire, de la dette publique
et une baisse des réserves de change si l’inflation est inférieure à 3 %. Si elle est comprise entre
3 et 5 % la hausse de l’investissement contribue à accroître les réserves de change.

Si l’inflation est supérieure à 5 %, un choc sur l’investissement impacte d’abord positivement


le solde budgétaire les trois premières périodes. À partir de la troisième année, l’effet devient
négatif et l’impact sur les investissements futurs est positif, mais décroissant au fil du temps.

4.1.2.4 Effet d’un choc sur l’inflation

Globalement, pour l’ensemble de la CEDEAO, une hausse de l’inflation augmente le chômage


et détériore le solde de la balance commerciale. L’effet est aussi négatif sur l’accumulation des
réserves de change dans le court terme si l’inflation ne dépasse pas 3 %. Si elle dépasse 3 %,
l’effet sur les réserves devient positif. Néanmoins, le choc se traduit par une amélioration du
solde budgétaire, une hausse du niveau d’investissement, et une croissance économique plus
élevée.

Une hausse de l’inflation a des effets positifs sur la croissance tant que cette inflation est en
dessous de 3 %. Si le taux d’inflation est dans la fourchette 3 %-5 %, l’effet positif sur la
croissance est observé uniquement durant les trois premières années. Par ailleurs, l’effet du
choc sur l’investissement devient négatif.

On note une augmentation continue de la dette publique sur la période si le taux d’inflation est
supérieur à 5 % alors qu’il a un effet de seuil si le taux d’inflation est entre 3 et 5 %. Autrement
dit la dette augmente jusqu’à un certain moment et baisse ensuite.

4.1.2.5 Effets d’un choc sur les réserves de change

Pour un taux d’inflation inférieur à 3 %, une hausse des réserves affecte négativement la balance
commerciale dans le court terme, dégrade le solde budgétaire et ralentit la croissance
économique bien qu’il stimule l’investissement. On note une baisse de l’inflation à partir de la
deuxième année et une réduction du chômage à partir de la première année.

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Pour un taux d’inflation compris entre 3 et 5 %, un choc sur les réserves de change entraîne une
hausse de l’inflation sur toute la période alors que si l’inflation est inférieure à 3 %, l’effet est
d’abord positif sur les deux premières années et négatif par la suite. Aussi, on constate un effet
négatif sur la croissance économique pendant les trois premières années avant d’être positif à
partir de la quatrième année si l’inflation est entre 3 et 5 %, tandis l’effet est positif tout au long
de la période pour une inflation en dessous de 3 %. Par ailleurs, si l’inflation est inférieure à
3 %, on note une réduction du solde de la balance commerciale alors que l’impact du choc est
positif sur la balance commerciale lorsque l’inflation est comprise entre 3 et 5 %.

L’analyse du choc sur les réserves de change montre un impact négatif sur le solde budgétaire
au cours des deux premières années. Passé ces périodes, l’effet devient positif alors qu’il était
négatif sur toute la période dans le cas d’une inflation comprise entre 3 et 5 %. L’analyse du
choc sur les réserves entraine des effets négatifs sur la balance commerciale et l’investissement
pour une inflation supérieure à 5 %. Si l’inflation est entre 3 et 5 %, une hausse des réserves de
change a un effet positif sur la balance commerciale et l’investissement et la croissance, mais
accroit la dette publique et le taux de chômage.

4.1.2.6 Effets d’un choc sur la croissance économique

Une hausse de la croissance économique engendre des conséquences positives sur


l’investissement (pour une inflation inférieure à 3 %), la balance commerciale et les réserves
de change. Cependant elle entraine aussi une augmentation du taux d’inflation si celle-ci était
inférieure à 3 % et une baisse de celle-ci si on se situe dans la fourchette d’inflation de 3 à 5 %.
On note aussi une aggravation du chômage, une dégradation du solde budgétaire dans le court
terme et une réduction de la dette publique.

Si l’inflation est entre 3 et 5 %, la croissance engendre une dégradation du solde budgétaire sur
toute la période alors qu’on observe un retour à l’équilibre et des effets positifs à partir de la
troisième année dans le cas d’un taux d’inflation en dessous de 3 %. Parallèlement, le choc
entraine une baisse du niveau d’inflation et exerce un impact négatif sur l’investissement pour
une inflation entre 3 et 5 % ; c’est l’effet contraire qui est observé si le taux d’inflation est
inférieur à 3 %. Enfin, on peut constater une petite modification dans l’impact du choc sur les
réserves de change.

Page | 26
4.2 Analyse de la CEDEAO sans le Nigéria

Nous partons de l’hypothèse que le Nigéria, en tant que première puissance de la sous-région,
peut ne pas accepter l’ÉCO tel qu’il est proposé par les pays de l’UEMOA (parité fixe avec
l’Euro et garantie de convertibilité assurée par la France). Dans ce qui suit, nous étudions d’une
part le comportement des principaux agrégats macroéconomiques et, d’autre part, leur réaction
à des chocs.

4.2.1 Comportement des économies de la CEDEAO sans le Nigéria

4.2.1.1 Taux de croissance du PIB

Sans le Nigéria, une hausse du taux d’inflation (tant que celle-ci est inférieure à 3 %) a un effet
positif sur le taux de croissance. Cependant, une hausse de l’investissement, ou de la dette
publique a un effet négatif sur la croissance économique. Les résultats montrent également
qu’une amélioration du solde budgétaire réduit la croissance économique dans le court terme.

Lorsque le taux d’inflation est inférieur à 3 %, une hausse de la dette publique ou de


l’investissement engendre une augmentation du taux de croissance économique. La balance
commerciale et les réserves de change ont un effet négatif sur le taux de croissance économique
pour l’ensemble des pays de la CEDEAO hors Nigéria. Une hausse du solde budgétaire mène
à une hausse du taux de croissance économique.

Avec un taux d’inflation entre 3 % et 5 %, le niveau de réserves de change a toujours un effet


négatif sur la croissance économique et une détérioration du déficit budgétaire entraine une
baisse de la croissance. L’inflation, la dette publique et le déficit budgétaire ont chacun un effet
positif sur le taux de croissance économique. Une hausse des réserves de change et un déficit
de la balance commerciale sont de nature à réduire la croissance économique pour les pays de
la CEDEAO sans le Nigéria.

4.2.1.2 Analyse du taux de chômage

Au sein de la CEDEAO hors Nigéria, une hausse de la croissance économique entraine une
baisse du taux de chômage. Par contre, un accroissement du déficit budgétaire, du solde de la
balance commerciale, de la dette publique ou de l’investissement augmente le taux de chômage.
Toutefois, lorsque l’inflation est maintenue inférieure à 3 %, l’investissement, le déficit
budgétaire et la dette publique contribuent à baisser le taux de chômage.

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On peut voir que si des investissements sont faits, le chômage diminuera, mais plus la
croissance économique est élevée, plus le chômage augmentera. La croissance va contribuer à
baisser le chômage lorsqu’elle est accompagnée d’un taux d’inflation compris entre 3 % et 5 %.

Dans ce même intervalle d’inflation, il faut aussi remarquer que la dette publique et le déficit
budgétaire accroissent le taux de chômage.

Pour une inflation supérieure à 5 %, une croissance économique plus élevée s’accompagne d’un
taux de chômage plus élevé.

4.2.1.3 Les déterminants de l’inflation

Un accroissement du solde de la balance commerciale, de la dette publique ou de


l’investissement entraine une baisse de l’inflation. L’activité économique à la hausse conduit à
une inflation, mais si le niveau général des prix est maintenu en dessous de 3 %, une hausse du
taux de croissance économique entrainera une baisse du niveau général des prix. En outre, une
hausse de l’investissement ou de la dette publique entraine la montée des prix.

Une amélioration du solde de la balance commerciale, une hausse du taux de croissance


économique, ou une hausse de la dette publique entraineraient une baisse du niveau général des
prix. Par contre, l’investissement engendrerait une hausse des prix sur l’ensemble de ces pays.

Une hausse de la dette publique, ou des réserves réduirait le taux d’inflation en période différée,
si ce dernier était préalablement compris en 3 % et 5 %. En revanche, une hausse du taux de
croissance économique pour cet intervalle d’inflation entraînerait plus d’inflation.

D’une part, les résultats révèlent que plus la croissance économique est élevée, moins le niveau
général des prix augmentera en période différée pour ces pays ; d’autre part, l’investissement
génère plus d’inflation.

4.2.1.4 Les déterminants des réserves de change

Le niveau actuel des réserves est déterminé, par son niveau à la période précédente, par la
croissance économique, la dette publique et l’investissement. Les résultats montrent qu’une
hausse de la dette ou de l’investissement a un effet négatif sur les réserves des pays de la
CEDEAO hors Nigéria. La croissance économique a, quant à elle, un impact positif sur le
niveau des réserves. Son impact est négatif lorsque le taux d’inflation est maintenu en dessous
des 3 %.

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Les réserves sont essentiellement déterminées par leurs valeurs antérieures, ainsi que par le taux
de croissance économique, qui a un effet positif. Cependant un taux d’inflation élevé entraine
une diminution des réserves en période différée.

La croissance économique entrainerait une réduction du montant des réserves lorsque le taux
d’inflation des pays est situé dans l’intervalle de 3 %-5 %. Dans ce même intervalle, plus
d’inflation ou plus d’investissement conduirait à plus de réserves pour l’ensemble de ces pays.
L’effet d’une hausse de l’investissement sur les réserves devient négatif sur les réserves de
changes si le taux d’inflation dépasse 5 %. On note le même effet négatif sur les réserves de
change pour le déficit commercial et la dette si le taux d’inflation est élevé. Il faut un taux de
croissance plus élevé pour accroître les réserves de change si le taux d’inflation est supérieur à
5 %.

4.2.1.5 Les déterminants du solde de la balance commerciale

Le solde de la balance commerciale a un effet de mémoire. Les résultats révèlent que pour les
pays de la CEDEAO hors Nigéria, une hausse du taux de croissance économique entrainera une
baisse du solde de la balance commerciale. L’investissement a un impact positif sur la balance
commerciale. Cependant, pour un taux d’inflation en dessous de 3 %, nous observons les
mêmes effets pour la croissance économique et l’investissement sur la balance commerciale,
mais avec des ampleurs plus importantes. Une hausse de la dette publique dans ce contexte
d’inflation inférieur à 3 % conduira à une hausse du solde de la balance commerciale.

La croissance économique à la hausse engendrerait plus de déficits du solde commercial.


Cependant, la dette ou l’investissement améliorent le solde commercial. Seule l’inflation joue
un rôle significatif sur le solde de la balance commerciale quand elle est comprise entre 3 et
5 %. Les estimations montrent aussi que dans cet intervalle de taux d’inflation, la croissance
économique entraîne un déficit de la balance commerciale. En revanche, la balance
commerciale est excédentaire lorsqu’il y a une hausse de la dette publique, de l’investissement,
ou un creusement du déficit budgétaire.

C’est lorsque le taux d’inflation est supérieur à 5 % que la croissance économique conduit à
une amélioration du solde commercial. Dans le même temps cependant, l’investissement ou la
dette publique seraient de nature à réduire le solde commercial.

Page | 29
4.2.1.6 Les facteurs explicatifs du déficit budgétaire

Avec un taux d’inflation inférieur à 3 %, le niveau actuel du déficit budgétaire ne dépend pas
de ces valeurs passées, mais est positivement lié au taux de chômage et au taux de croissance
économique. Il est négativement corrélé à l’investissement et à la dette publique. Les effets de
ces variables (taux de croissance économique, investissement, dette publique) sont opposés à
ce qui a été trouvé pour la CEDEAO dans son ensemble.

Pour un taux d’inflation compris entre 3 et 5 %, on observe que dans un premier temps le déficit
budgétaire s’améliore si les réserves augmentent. Dans un second temps, croissance, inflation,
investissement, et dette publique détériorent le déficit budgétaire, lorsque chacune de ces
variables augmente avec un taux d’inflation entre 3 % et 5 % pour l’ensemble des pays.

Si le taux d’inflation est supérieur à 5 %, le déficit budgétaire se creuse lorsque taux de


chômage, l’inflation ou la dette publique augmentent. Le même effet est constaté lorsque la
croissance augmente. L’investissement et les réserves de change réduisent le niveau de déficit
budgétaire.

4.2.1.7 Les déterminants de la dette publique

Pour un taux d’inflation inférieur à 3 %, nous observons que la dette publique dépend
principalement de sa propre valeur retardée d’une période et de l’investissement retardé aussi
d’une période. Pour ces pays, une hausse de l’investissement réduira la dette publique.

La dette est influencée par les autres variables, notamment la croissance, l’investissement,
lorsque le taux d’inflation est fixé dans l’intervalle 3 à 5 %. Dans cet intervalle de taux
d’inflation, la croissance économique conduirait à augmenter la dette publique, mais
l’investissement réduirait le niveau de la dette publique.

Pour une inflation supérieure à 5 %, la croissance économique en hausse conduirait à plus


d’emprunts publics. Par contre, s’il connaissait une augmentation, l’investissement réduirait la
dette publique. Avec un taux d’inflation supérieur à 5 %, une hausse de l’activité économique
réduirait la dette publique en période différée. Une hausse de l’investissement, dans cet
intervalle, ne ferait qu’augmenter la dette publique.

4.2.1.8 L’investissement

Les résultats montrent que la croissance économique ou l’investissement antérieurs impactent


positivement l’investissement si l’inflation est inférieure à 3 % dans les pays de la CEDEAO.

Page | 30
Par contre, une amélioration du solde de la balance commerciale réduirait l’investissement. En
dessous d’un taux d’inflation de 3 %, la croissance économique impacte négativement
l’investissement dans le court terme, tandis que la dette publique accroit l’investissement.

Si le taux d’inflation est maintenu dans l’intervalle 3-5 %, l’investissement, en plus de dépendre
positivement de sa valeur antérieure, est affecté positivement par le niveau de réserves de
change et négativement par le déficit de la balance commerciale. Cependant, dans l’intervalle
fixé du taux d’inflation, la croissance joue un rôle de stimulation des investissements ainsi que
l’inflation elle-même. En revanche, les réserves, la dette publique ou l’investissement lui-même
conduisent à réduire le niveau d’investissement en période différée.

Si l’inflation est supérieure à 5 %, l’investissement est déterminé dans un premier temps


positivement par la croissance, l’inflation et l’investissement retardé, et négativement par le
solde de la balance commerciale. Plus les exportations augmentent ou les importations
diminuent, moins l’investissement est élevé dans ces pays. On voit qu’au-delà du seuil de taux
d’inflation de 5 %, l’inflation a un effet négatif sur l’investissement.

4.2.2 Réaction de la CEDEAO sans le Nigéria aux chocs

Cette section synthétise les réactions des agrégats de la CEDEAO hors Nigéria à différents
chocs sur le déficit budgétaire, la balance commerciale, le chômage, la dette publique,
l’investissement, l’inflation, les réserves de change et la croissance économique.

4.2.2.1 Effets d’un choc sur le déficit budgétaire

Si l’inflation est inférieure à 3 %, l’impact d’une réduction du déficit budgétaire présente des
effets presque similaires que ce soit avec ou sans le Nigéria. Les différences constatées portent
sur l’inflation et les réserves de change qui subissent dans le cas présent un effet négatif du choc
au cours de la première année tandis que l’effet était positif sur toute la période du choc pour la
CEDEAO dans son ensemble.

Dans la fourchette d’inflation 3-5 %, l’effet sur la croissance est positif et croissant alors qu’il
était décroissant pour l’ensemble des pays de la CEDEAO. Concernant l’investissement,
l’amélioration du déficit budgétaire produit d’abord des effets négatifs pendant les 2 premières
années avant d’être positifs sur le reste de la période. Les autres effets n’ont pas connu de
changements majeurs par rapport aux résultats de l’ensemble de la CEDEAO.

Dans le cas d’une inflation supérieure à 5 %, une amélioration du solde budgétaire exerce des
effets positifs sur la croissance économique sur toute la période alors qu’avec le Nigéria, l’effet
Page | 31
était d’abord positif puis négatif à partir de la troisième année. L’effet du choc sur les autres
variables n’a pas changé.

4.2.2.2 Effets d’un choc sur la dette publique

Lorsque l’inflation est maintenue en dessous de 3 %, un accroissement de la dette publique


provoque une hausse du chômage contrairement à l’ensemble des pays de la CEDEAO où on
enregistre plutôt une baisse du chômage. Les autres variables réagissent au choc de la même
manière que dans le cas de l’ensemble de la CEDEAO.

Si l’inflation passe dans l’intervalle de 3 à 5 %, une hausse de la dette publique produit des
effets positifs sur le solde budgétaire et sur la croissance économique jusqu’à la deuxième
année. Par la suite, l’impact du choc devient négatif. Les autres variables réagissent de la même
manière que dans le cas de la CEDEAO prise dans son ensemble.

Si le taux d’inflation est supérieur à 5 %, une augmentation de la dette publique se traduit par
une amélioration du solde budgétaire et de la croissance économique contrairement à ce que
nous observons dans le cas de la CEDEAO prise dans son ensemble. Les autres impacts
constatés n’ont pas connu de changements majeurs.

4.2.2.3 Effets d’un choc sur l’investissement

Pour une inflation inférieure à 3 %, plusieurs changements peuvent être constatés à la suite du
choc sur l’investissement par rapport à l’ensemble des pays de la CEDEAO. En effet, l’effet du
choc est d’abord négatif sur le solde budgétaire avant d’être positif à partir de la 2e et 3e année
respectivement. Ce résultat diffère de ce que nous observons dans le cas de l’ensemble de la
CEDEAO où l’effet du même choc est négatif sur toute la période. On note aussi un changement
par rapport à la réaction de la dette publique, à la croissance économique, à l’investissement et
au taux de chômage. En effet, le choc induit des effets négatifs sur la dette publique et la
croissance économique (les effets étaient positifs pour l’ensemble de la CEDEAO). L’impact
du choc sur l’investissement a été aussi positif d’abord au bout des deux premières années avant
d’être négatif sur le reste de la période (alors qu’il était positif sur toute la période pour
l’ensemble CEDEAO). Enfin, l’effet contraire est aussi constaté pour le taux de chômage.

En considérant l’intervalle d’inflation de 3 à 5 %, un choc sur l’investissement impacte


négativement la croissance économique, les réserves de change et accroit la dette publique dans
la CEDEAO hors Nigéria. Toutefois l’inflation est moins impactée par rapport au cas de
l’ensemble de la CEDEAO.

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Si l’inflation est supérieure à 5 %, l’analyse du choc sur l’investissement affiche quelques
changements importants dans les pays de la CEDEAO hors Nigéria. Une hausse de
l’investissement réduit la dette publique (alors que l’effet contraire est observé pour l’ensemble
de la CEDEAO), impacte négativement la croissance uniquement dans le court terme (effet
positif pour l’ensemble de la CEDEAO sur toute la période). Le choc produit aussi des effets
quasi négatifs sur le solde budgétaire, accroit l’inflation sur toute la période (alors que le choc
sur l’inflation était d’abord positif puis négatif pour l’ensemble de la CEDEAO) et affecte
positivement les réserves de change.

4.2.2.4 Effets d’un choc sur l’inflation

Pour une inflation inférieure à 3 %, un choc sur l’inflation dans les pays de la CEDEAO hors
Nigéria accroit la dette publique, mais réduit le chômage contrairement à ce qu’on observe pour
l’ensemble de la CEDEAO. Par ailleurs, l’impact du choc sur le solde budgétaire est d’abord
positif sur les trois premières années et devient négatif par la suite tandis que l’effet n’était
positif sur la toute la période pour l’ensemble de la CEDEAO. Les impacts du choc sur les
autres variables sont restés inchangés.

Lorsque l’inflation se situe dans l’intervalle 3-5 %, un choc sur l’inflation provoque un effet
positif sur l’investissement et la croissance économique. L’effet du choc sur les réserves est
d’abord négatif jusqu’à la troisième année à partir de laquelle on observe l’effet contraire. Pour
une inflation supérieure à 5 %, les effets sont identiques à ceux observés dans le cas de
l’ensemble de la CEDEAO.

4.2.2.5 Effets d’un choc sur les réserves de change

Si le taux d’inflation est inférieur à 3 %, l’effet d’une hausse des réserves connaît quelques
changements lorsqu’on exclut le Nigéria de la CEDEAO. En effet, le choc entraine une
diminution de la dette publique, une hausse de l’investissement sur les deux premières années,
mais accroit le taux de chômage. Le choc impacte positivement la balance commerciale sur
toute la période. Les autres effets n’ont pas changé par rapport au choc en présence du Nigéria.

Par contre, si l’inflation est comprise entre 3 et 5 %, que ce soit dans le modèle avec ou sans le
Nigéria, un choc sur les réserves provoque les mêmes effets sur les variables
macroéconomiques sauf que dans le premier cas (ensemble de la CEDEAO), l’effet était
d’abord négatif sur les réserves pendant les premières années avant d’être positif par la suite.

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Pour un taux d’inflation supérieur à 5 %, une hausse des réserves engendre des effets positifs
sur le solde budgétaire en l’absence du Nigéria ; l’impact du choc était négatif puis positif pour
l’ensemble de la CEDEAO. L’inflation augmente en cas de choc sur les réserves, et il en est de
même pour la balance commerciale qui a réagi d’abord positivement puis négativement dans le
modèle intégrant le Nigéria. Enfin le choc sur les réserves stimule l’investissement sur les trois
années consécutives, mais entraine une hausse de l’inflation.

4.2.2.6 Effets d’un choc sur la croissance économique

Pour un taux d’inflation inférieur à 3 %, une croissance économique plus élevée produit un effet
positif sur le solde budgétaire et réduit le taux de chômage et l’inflation dans le long terme.
Cependant, on assiste à une hausse de la dette publique. La réaction des autres agrégats reste
pratiquement identique à celle observée dans le modèle global de la CEDEAO.

Lorsqu’on passe à la fourchette d’inflation 3-5 %, la croissance entraine deux changements


majeurs notamment sur l’investissement et les réserves de change. En effet, le choc affecte
positivement l’investissement et les réserves de change alors que pour l’ensemble de la
CEDEAO, l’effet sur les réserves était d’abord positif puis négatif à partir de la troisième année.

Pour un taux d’inflation supérieur à 5 %, une hausse de la croissance économique dans les pays
de la CEDEAO hors Nigéria affecte positivement l’investissement et les réserves de change,
mais augmente la dette publique (on note un effet négatif d’abord puis positif pour l’ensemble
de la CEDEAO). Les autres variables économiques réagissent de façon semblable au choc sur
la croissance pour l’ensemble de la CEDEAO.

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Tableau 1 : Synthèse globale de l’impact des chocs

ENSEMBLE DE LA CEDEAO
Variables de choc Solde budgétaire Dette publique Investissement Inflation Réserves de change Croissance économique
p<3% 3%≤p<5% p≥5 p<3% 3%≤p<5% p≥5 p<3% 3%≤p<5% p≥5 p<3% 3%≤p<5% p≥5 p<3% 3%≤p<5% p≥5 p<3% 3%≤p<5% p≥5
Variables de réponse
Solde budgétaire + + + - + et - - - - + et - + + + et - - - - et + - et + - -
Dette publique - - + + + + + + + - + et - - - et + + - - - - et +
Investissement + - - - - - + + + + - + + + - + - -
Inflation + - - - - - - + + et - + + + + et - + - et + + - -
Réserves de change + + - - - - - + + - et + - + + + + + + et - - et +
Croissance économique + + + et - - - - + + + + + et - + - - et + - + + +
Chômage + - et + + - + + - - - + + - - - + et - + + +
Balance commerciale - + et - + - + + + + + - - - - et + + - et + - - -
CEDEAO SANS NIGERIA
Solde budgétaire + + + - + + - et + - - + + + et - - - + + et - - -
Dette publique - - + + + + - + - + - - + + - + - +
Investissement - et + - et + - - - - + et - + + + + + + et - + + et - + + +
Inflation - et + - - - - - - et + + et - + + + + + et - + + + et - - -
Réserves de change - et + + - - - - - - - et + - et + - et + + + + + + + +
Croissance économique + + + - - + - - - et + + + + - - - + + +
Chômage + + + + + + + - - - + - - et + - + - + +
Balance commerciale - + et - + - + + + + + - - - + + + - - -

Le tableau de synthèse montre pour réduire le chômage avec les taux de croissance enregistrés,
il est préférable de choisir d’aller sans le Nigéria en accroissant les investissements et en
maintenant le taux d’inflation sous la barre des 3 %.

5 PROPOSITIONS DE REFORMES POUR LES PAYS DE L’UEMOA

Les résultats des différentes simulations montrent que la situation économique des pays des
pays de la CEDEAO, en particulier ceux de l’UEMOA qui ont amorcé la réforme du franc CFA,
est très sensible aux variations de l’inflation, des réserves de change, du niveau de la dette et
du déficit budgétaire entre autres. Or toutes ces variables font l’objet de critères à respecter au
sein la CEDEAO et sont déjà fixées au sein de l’UEMOA (les réserves de change ne font pas
l’objet de critère de convergence dans l’UEMOA, mais les pays sont obligés de couvrir au
moins 3 mois d’importations). Sous cet angle, il est important d’engager une discussion sur les
différentes réformes à initier au sein de l’UEMOA dans son ensemble et, spécifiquement, au
sein de la BCEAO qui devra se charger de gérer la totalité des réserves de change des pays de
l’UEMOA. Dans cette section nous proposons des réformes institutionnelles à portée générale
et des réformes spécifiques à la BCEAO pour répondre efficacement aux changements
intervenus.

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5.1 Réformes générales des organes de l’UEMOA

Dans ce contexte de création de l’ÉCO, les nouvelles orientations doivent être adoptées sur les
activités à conduire dans l’UEMOA, et qui s’inscrivent sur le plan quinquennal 2017-2021,
dont l’objectif ultime est de faire de la Commission une « une institution moderne et crédible,
reconnue pour sa culture du résultat et de redevabilité́ dans la mise en œuvre de sa mission ».

De façon spécifique, les actions qui seront réalisées en matière de gouvernance institutionnelle
vont être articulées autour de trois grands objectifs :

- Moderniser la gouvernance et le pilotage institutionnel.

- Poursuivre la rationalisation des charges et des modalités d’intervention des politiques


sectorielles de l’Union.

- Renforcer la gouvernance économique et l’application effective de la législation


communautaire par les États membres.

En application de ces règles, les principales priorités pour l’approfondissement du marché


commun ont notamment porté sur la libre circulation des biens et des services, l’interconnexion
des systèmes informatiques douaniers des États membres, la dématérialisation des opérations
douanières, la mise en place de la libre pratique ainsi que le développement des échanges
commerciaux. Pour la libre circulation et le droit d’établissement des personnes, les actions ont
surtout concerné l’application de la législation communautaire.

En matière d’infrastructures socio-économiques, les actions ont été orientées vers la finalisation
des interventions directes dans les investissements lourds, notamment, les études routières, la
construction de Postes de Contrôle Juxtaposés (PCJ) et de Stations de pesage ainsi que la
réalisation d’aménagements hydro agricoles et d’équipements ruraux.

- Moderniser la gouvernance et le pilotage institutionnel.

- Poursuivre la rationalisation des charges et des modalités d’intervention des politiques


sectorielles de l’Union.

- Renforcer la gouvernance économique et l’application effective de la législation


communautaire par les États membres.

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Ces objectifs visent la consolidation de la gouvernance et la performance économique dans
l’Union à travers la mise en place de cadres appropriés pour l’élaboration et la mise en œuvre
effective des politiques, des programmes, des reformes et des projets communautaires.

Concernant la gouvernance économique des États membres, les priorités ont porté́ sur la mise
en œuvre du Pacte de convergence, de stabilité́ , de croissance et de solidarité́ , les reformes
visant une meilleure gestion des finances publiques et la transition fiscale.

La mise en place de l’Union monétaire de la CEDEAO conduit également à intégrer d’autres


aspects de l’intégration économique et financière nécessaires pour garantir la stabilité et la
crédibilité de la monnaie unique. De ce fait, un aspect important dans le processus de
l’intégration monétaire est la poursuite et la consolidation de la convergence macroéconomique
et des harmonisations des politiques économiques.

Au chapitre de la consolidation de l’union économique, une réforme importante concerne la


mise en place de l’Union fiscale à travers l’harmonisation des politiques fiscales (voire une
politique fiscale commune), l’unification du système bancaire et des cadres institutionnels
solides.

L’union fiscale permettrait une approche plus disciplinée pour unifier la politique budgétaire à
l’échelle de la zone et libèrerait les pays de la contrainte des considérations politiques au niveau
national, car elle implique d’une part, des mécanismes permettant de discipliner la politique
budgétaire de chaque pays ; et d’autre part, la conception ex ante d’un mécanisme de transfert
de ressources fiscales entre provinces.

L’union bancaire est également essentielle, à la fois pour assurer la stabilité financière et
promouvoir la transmission plus efficace de la politique monétaire unifiée dans toute la zone.
Une réglementation bancaire harmonisée, en particulier des institutions financières
d’importance systémique (incluant les banques et les institutions financières non bancaires), est
une source supplémentaire de stabilité financière à l’échelle du système.

Un cadre institutionnel solide de soutien est nécessaire au fur et à mesure que se prépare la zone
monétaire. Ce cadre associe un certain nombre d’éléments institutionnels nécessaires, allant de
la gestion de la politique monétaire et de la réglementation financière à l’harmonisation des
données et des procédures de surveillance macro-économiques. Certains des domaines
pertinents en matière d’harmonisation institutionnelle sont indiqués comme suit :

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• Harmonisation des régimes commerciaux et levée des barrières commerciales dans la
zone
• Mécanisme efficace de collecte de données macroéconomiques et d’autres données ;
évaluation rapide de l’étendue et des raisons des écarts par rapport aux critères convenus
et cadre solide et transparent pour combler les écarts
• de fonctionnement des comités de coordination nationaux et mise en œuvre du
mécanisme de surveillance multilatérale
• Supervision et réglementation bancaires harmonisées pouvant prendre en compte les
risques micro et systémiques, dans des pays spécifiques et dans l’ensemble du groupe,
de même que dans les institutions financières non bancaires
• Harmonisation des réglementations concernant les transactions sur le compte courant et
le compte capital
• Mécanisme de mise en commun des risques parmi les membres afin de faire face aux
chocs externes (tels que les chocs des prix des produits de base) qui peuvent affecter des
pays individuels asymétriquement
• Système de paiement régional, avec règlement rapide des transactions transfrontalières
; intégration aux systèmes de paiement mondiaux.

Enfin, la pertinence d’un pays d’encrage de base ou d’un groupe de base de pays pour la
gouvernance et la stabilité d’une union monétaire constitue une considération importante, en
particulier à la lumière de l’expérience de la création de l’union monétaire de la CEDEAO.

5.2 Réformes spécifiques de la BCEAO

La CEDEAO a adopté depuis juin 2019 le régime de change flexible assorti d’un cadre de
politique monétaire axé sur le ciblage de l’inflation, mais également un modèle de système
fédéral de banques centrales qui exige que le pouvoir de formulation et de mise en œuvre de la
politique monétaire soit transféré du niveau sous-régional (de la BCEAO) au niveau régional
(de la CEDEAO).

Cette décision implique nécessairement un certain nombre de réarrangements aussi bien au


niveau institutionnel et organisationnel. Ceci est d’autant plus important qu’il s’agit de
regrouper dans le cadre communautaire des pays ayant des différences en termes de
développement économique et financier, mais aussi au niveau de l’harmonisation des cadres de
politiques économiques (politique monétaire, d’indépendance de la Banque Centrale politique

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de change, politiques budgétaires, etc.). Ces réarrangements auront pour but aussi de renforcer
la crédibilité des opérations de politique monétaire de la future Banque centrale.

La BCEAO devrait se préparer et s’adapter au nouveau contexte caractérisé par :

• une nouvelle politique monétaire en situation de change flottant et de ciblage de


l’inflation ;
• la politique de « ciblage » de l’inflation (à la place de la « stabilité » de l’inflation), avec
ses exigences en termes de choix du niveau de la cible, de définition de l’indice de calcul
de la cible, du caractère fixe ou flexible de la cible, et de la détermination de la procédure
de pondération de l’inflation dans différents pays pour mesurer l’inflation moyenne de
la zone ; de l’adéquation entre la réponse de la politique monétaire et les variations de
la cible.
• un nouveau régime de change flottant au lieu d’un encrage sur l’euro. Le passage à d’un
régime fixe à un régime de flottement du change oblige la BCEAO à adopter un stratégie
d’intervention de la Banque centrale pour atténuer les niveaux élevés de volatilité à
court-terme sur les marchés des changes ;
• le transfert la responsabilité de la formulation et la mise en œuvre de la politique
monétaire ;
• le mode opératoire et de décision : la BCEAO devrait se préparer d’abord à l’adoption
de politiques et stratégies efficaces et opportunes. Ensuite, à un déplacement du centre
de décision vers un niveau plus élargi. Il en est de même pour les nominations aux
instances de décision.
• le renforcement de sa crédibilité auprès des agents économiques en général et adopter
une stratégie de communication efficace.

Une nouvelle politique monétaire en situation de change flottant et de ciblage de l’inflation

Le régime de change flottant, adopté par la CEDEAO, ainsi que l'autonomie de la politique
monétaire qui en découle pourraient constituer un mécanisme utile d'absorption des chocs pour
les pays membres de la BCEAO/UEMOA qui, au même titre que les autres pays de la
CEDEAO, sont exposés à un large éventail de chocs externes.

Un ciblage de l’inflation servirait de meilleur point d’ancrage nominal là où la nouvelle autorité


monétaire de la zone monétaire s’efforce de renforcer la crédibilité et de gérer la politique

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monétaire dans un environnement caractérisé par des incertitudes, surtout au niveau des
relations entre les agrégats monétaires et l’inflation, la production, les flux commerciaux, etc.

Le défi majeur est ainsi de déterminer le niveau d’intervention de la BCEAO pour assurer un
mécanisme qui permet de prendre en compte les incertitudes ci-dessus, et de proposer
également un schéma d’adaptation à la plateforme commune ainsi qu’au cadre législatif
harmonisé. Il s’agira plus précisément, de déterminer les fondements techniques et
institutionnels idoines pour assurer l’efficacité de la politique monétaire, surtout durant la
période de transition, et le succès de tout encrage nominal, notamment du ciblage de l’inflation.

Comme le fait remarquer Mishkin (2000) dans le contexte des économies de marché émergentes
: « Contrairement au ciblage monétaire, le ciblage de l’inflation présente l’avantage qu’une
relation stable entre la monnaie et l’inflation n’est pas essentielle à son succès ; la stratégie ne
dépend pas de cette relation, mais utilise plutôt toutes les informations disponibles pour
déterminer les meilleurs paramètres des instruments de la politique monétaire. Le ciblage de
l’inflation présente également l’avantage clé d’être facile à comprendre par le public et d’être
par conséquent hautement transparent. »

La politique de « ciblage » de l’inflation (à la place de la « stabilité » de l’inflation) a ses


exigences en termes de choix du niveau de la cible ; de définition de l’indice de calcul de la
cible ; du caractère fixe ou flexible de la cible ; de la détermination de la procédure de
pondération de l’inflation dans différents pays pour mesurer l’inflation moyenne de la zone ;
et de l’adéquation entre la réponse de la politique monétaire et les variations de la cible

Le processus de création de l’ECO fait face à un certain nombre de contraintes à savoir, les
difficultés de convergence macroéconomique et de coordination des politiques économiques,
l’absence de marchés financiers bien intégrés et le manque de clarté et d’efficacité du
mécanisme de transmission de la politique monétaire, en particulier en ce qui concerne
l’influence des taux directeurs à court terme sur l’inflation et l’activité économique.

Ces mêmes considérations rendent le ciblage monétaire bien plus difficile, tant en termes de
gestion de la politique monétaire que de maintien de sa crédibilité.

Une autre option pour un point d’ancrage nominal dans le cadre d’un régime de change flottant
consisterait à cibler un agrégat monétaire à l’échelle régionale. Cependant, comme pour
l’inflation et l’activité économique, la définition des mesures des agrégats monétaires pertinents

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à l’échelle de la CEDEAO pose des défis de taille si l’on s’en tient aux différences importantes
entre les concepts et la qualité des données dans la zone.

Le transfert de la responsabilité de la formulation et la mise en œuvre de la politique


monétaire

Il convient de souligner également qu’en dehors du changement de régime de change auquel la


BCEAO devrait s’adapter, elle devrait aussi être prête à s’adapter à la politique de change
unique qui sera sous la conduite de la Banque centrale de la CEDEAO (Banque centrale de
l’Afrique de l’Ouest : BCAO). De ce fait, une question importante qui devrait être inscrite dans
ses priorités est celle de savoir comment le transfert et la gestion des réserves de change de la
BCEAO à la Banque centrale de la CEDEAO (BCAO), ainsi que l’organisation des
interventions sur les marchés des changes, seront organisées.

Au niveau de la BCEAO, il est également nécessaire de s'adapter, d’une part, à la législation


adoptée au niveau de la CEDEAO, mais également aux règles juridiques définissant les
relations entre la BCEAO et la BCAO et, d’autre part, aux autres programmes d’harmonisations
relatives aux systèmes de paiement, à la réglementation et supervision du secteur financier, aux
statistiques, à la convergence macroéconomique, la stabilité financière, etc., mais aussi à un
nouvel instrument de paiement comme les nouveaux billets et les pièces.

La BCEAO devrait par ailleurs se préparer à une nouvelle clé de répartition des réserves, mais
aussi du capital dans le cadre de la constitution /contribution au capital de BCAO. Cette
contribution pourrait être basée, par exemple, sur le PIB ou sur d’autres indicateurs
macroéconomiques clés.

Un nouveau régime de change flottant au lieu d’un encrage sur l’euro

Un taux de change fixe implique une absence d’autonomie pour la politique monétaire
intérieure. Le passage d’un régime fixe à un régime de flottement du change oblige la BCEAO
à adopter un stratégie d’intervention de la Banque centrale pour atténuer les niveaux élevés de
volatilité à court-terme sur les marchés des changes.

En réalité, le passage d’un taux de change fixe à un taux de change flottant pourrait amplifier
les effets néfastes des chocs externes en cas de dépréciation de la monnaie, entrainant également
des pressions budgétaires importantes (avec des menaces sur la stabilité des prix) pour les pays

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dont la facturation des échanges extérieurs est effectuée pour l’essentiel en devises étrangères,
ou encore, ayant une dette extérieure importante libellée en monnaie étrangère, plutôt que dans
la devise du pays d'origine ou de ses partenaires commerciaux. Par conséquent, une dépréciation
de la monnaie stimulerait la compétitivité extérieure, augmenterait les exportations et aiderait
à compenser une partie de la chute de l'activité économique intérieure. Cette dépréciation
pourrait aussi alimenter l'inflation intérieure, ce qui rappelle l'importance de la politique de
ciblage de l'inflation qui y est associée pour assurer la stabilité des prix à moyen et long terme.

Le mode opératoire et de décision : la BCEAO, dans son nouveau statut de banque centrale
nationale/régionale, devrait se préparer d’abord à l’adoption de politiques et stratégies
efficaces et opportunes. Ensuite, à un déplacement du centre de décision vers un niveau plus
élargi édicté par la Banque centrale de la CEDEAO (BCAO). Il en est de même pour les
nominations aux instances de décision.

Dans le cadre de l’Union monétaire de la CEDEAO, la compétence exclusive en matière de


formulation et de mise en œuvre de la politique monétaire unique, ainsi que les autres décisions
de fond, reviendraient à la BCAO (CEDEAO) qui est l’organe de décision suprême. La BCEAO
représentant huit (8) Etats membres de la CEDEAO, devraient être traitée comme une seule
Banque centrale nationale avec huit agences. De ce fait, la BCEAO pourrait, par exemple, se
voir déléguée certains pouvoirs au même titre que les autres Banque centrales nationales qui,
toutes, devraient agir en tant qu’Agence, selon des modalités bien précises, et veiller à ce que
les règles fixées par la Banque centrale de la CEDEAO sont correctement mises en œuvre par
ses agences.

Le renforcement de sa crédibilité auprès des agents économiques en général par l’adoption


d’une stratégie de communication efficace

La BCEAO devra développer une stratégie de communication cohérente à tous les niveaux, au
sein des Etats membres, en rapport avec le modèle adopté par la BCAO.

Enfin, de ces réformes, la Banque centrale doit viser non seulement à stimuler l’activité
économique mais également à protéger les Etats par des taux directeurs relativement bas et
d’inciter les banques à accroitre les prêts. En effet, notre système bancaire, caractérisé par une
forte concentration de l’activité sur le court terme, devra désormais s’évertuer à proposer des
financements de long terme et servir des taux d’intérêt bien moins élevés au profit de
l’investissement productif.
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CONCLUSION

Dans un contexte d’incertitude sur la réalisation du projet de monnaie unique de la CEDEAO,


il est opportun d’étudier les avantages et inconvénients des différents schémas qui sont agités
dans le débat. Nos analyses visent à voir, pour les pays de l’UEMOA et en particulier le Sénégal,
la pertinence de s’engager dans ce projet ou de rester sur les fondamentaux de la réforme du
franc CFA en l’élargissant aux autres pays de la CEDEAO sans le Nigéria. Nos analyses ont
principalement porté sur le type de régime de change à adopter, le seuil d’inflation à retenir et
les réformes nécessaires pour s’adapter au nouveau contexte.
Nous avons d’abord utilisé un modèle à seuil pour déterminer l’inflation optimale dans
l’UEMOA, la ZMAO et la CEDEAO avant d’utiliser un modèle VAR en panel (PVAR) pour
l’ensemble des pays de la CEDEAO d’une part et les pays de la CEDEAO sans le Nigéria
d’autre part. Faute de données complètes sur la période d’étude qui s’étend de 2000 à 2018, le
Cap-Vert a été exclu de l’analyse.
Les résultats montrent que le seuil optimal d’inflation est de 4,7% dans l’UEMOA et de 6%
dans la CEDEAO. Par contre, l’inflation optimale est très élevée dans les pays de la ZMAO
puisqu’elle est de 16%. Cela montre que les pays hors UEMOA devront faire des efforts
importants en matière de maîtrise de l’inflation pour pouvoir partager la même monnaie avec
les pays de l’UEMOA.
Nous avons envisagé un scénario de la CEDEAO avec tous les pays et un scénario de la
CEDEAO sans le Nigéria. Il s’avère que sans le Nigéria, la croissance peut réduire le chômage
plus rapidement surtout si l’inflation est maintenue sous la barre des 3 %. En passant à un taux
d’inflation compris entre 3 et 5 %, les effets positifs de la croissance sur la réduction du
chômage et la hausse de l’investissement sont observés même si leur ampleur diminue. L’effet
sur la réduction du taux de chômage n’est cependant constaté que si la dette et le déficit
budgétaire sont maîtrisés.
La réforme annoncée du franc CFA, avec sa conséquence sur l’accroissement des réserves de
change gérées par la BCEAO a justifié l’intégration de l’impact d’une variation des réserves
dans notre analyse. Les résultats montrent que si les pays de l’UEMOA adoptent la monnaie
unique sans le Nigéria, la hausse des réserves de change produit des effets plus bénéfiques en
termes de réduction de la dette et de hausse de l’investissement.
Dans le cas où tous les pays de la CEDEAO sont considérés (donc Nigéria inclus), il y a un
arbitrage difficile à faire entre la baisse du chômage d’une part et d’autre part, la maîtrise du

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déficit budgétaire et de la dette publique. En effet, il faudra choisir entre une inflation faible
(inférieure à 3 %) qui s’accompagne d’un chômage plus élevé même s’il va avec une meilleure
maîtrise du déficit budgétaire et de la dette et une inflation supérieure à 5 % qui permettra de
réduire le chômage tout en aggravant le déficit budgétaire et en alourdissant le fardeau de la
dette.

En ce qui concerne le choix du régime de change, il est théoriquement établi que pour une
économie en développement caractérisée par des contraintes de crédit, des rigidités nominales
des prix et vulnérable aux termes de l’échange et à d’autres chocs externes, un régime de ciblage
de l’inflation assorti d’un taux de change nominal flottant produit des résultats supérieurs, en
matière de progrès économiques, rapport à un taux de change fixe qui implique une absence
d’autonomie pour la politique monétaire intérieure.

Nos résultats montrent qu’un régime de change flexible permet d’avoir un effet plus important
de l’investissement et un impact plus soutenu des efforts de réduction du déficit budgétaire. De
plus, la fixation d’un seuil maximal de 5 % d’inflation renforce l’impact des investissements
supplémentaires par une extension sur l’augmentation des réserves de change, la réduction de
la dette et la réduction du déficit de la balance commerciale. Une inflation inférieure à 3 % ne
favorise pas l’incidence économique attendue de l’investissement.

Pour les pays de l’UEMOA, il sera nécessaire d’enclencher une réforme du système bancaire,
caractérisé par une forte concentration de l’activité sur le court terme, pour désormais proposer
des financements de long terme et servir des taux d’intérêt bien moins élevés au profit de
l’investissement productif.

La BCEAO doit s’adapter au passage à la politique de « ciblage » de l’inflation (à la place de


la « stabilité » de l’inflation) qui a ses exigences en termes de choix du niveau de la cible ; de
définition de l’indice de calcul de la cible ; du caractère fixe ou flexible de la cible ; de la
détermination de la procédure de pondération de l’inflation dans différents pays pour mesurer
l’inflation moyenne de la zone ; et de l’adéquation entre la réponse de la politique monétaire et
les variations de la cible

En définitive, le Sénégal, comme les autres pays de l’UEMOA, ont plus intérêt à aller vers la
monnaie unique sans le Nigéria et en adoptant un régime de change flexible assorti d’un taux
d’inflation qui se situe entre 3 et 5 %.

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BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES
Tableau 2 : Résultats des estimations selon le régime de change

RÉGIME FLEXIBLE

𝒚𝒕 𝑼𝒕 𝒑𝒕 𝒓𝒆𝒔𝒆𝒕 𝒃𝒄𝒕 𝒔𝒐𝒍𝒅𝒆𝒕 𝒅𝒆𝒕𝒕𝒆𝒕 𝒊𝒕

-
0,951**
3,329 0,339 12,774** -0,777** -4,669 -11,616*** 0,509**
*
*
𝒚𝒕−𝟏

(1,51) (0,72) (-3,60) (-2,49) (-1,37) (-4,40) (2,66)


(1,99)

0,918**
-1,406 -1,074 -0,018 1,558 -0,054 0,066 -0,090
*
𝑼𝒕−𝟏
(-1,16) (10,13) (-0,98) (-0,29) (0,93) (-0,08) (1,39) (-1,40)

0,014 0,001 -0,083 0,00005 -0,116* -0,027 0,001 0,001


𝒑𝒕−𝟏
(1,14) (0,42) (-1,62) (0,02) (-1,94) (-0,90) (0,37) (0,34)

0,988** -
1,252 0,111 1,383 0,810 -0,157* -0,054
* 2,690**
𝒓𝒆𝒔𝒆𝒕−𝟏
(1,12) (1,13) (1,41) (8,15) (-2,09) (1,15) (-1,66) (-0,58)

0,843**
-0,034 0,0001 -0,062* 0,004 0,001 -0,001 -0,003**
*
𝒃𝒄𝒕−𝟏
(-1,16) (0,06) (-1,73) (1,56) (11,8) (0,05) (-0,82) (-2,18)

0,080 -0,018* -0,538*** -0,015 -0,239 0,040 -0,002 0,008


𝒔𝒐𝒍𝒅𝒆𝒕−𝟏
(1,15) (-1,85) (-3,06) (-0,61) (-0,77) (0,21) (-0,18) (0,42)

-1,116 3,110 -2,598 0,498** -2,270 1,653 0,652*** -0,199


𝒅𝒆𝒕𝒕𝒆𝒕−𝟏
(-1,15) (2,04) (-1,34) (2,49) (-0,56) (1,32) (3,99) (-1,54)

6,408**
-3,378 -0,323 1,071 0,456** 6,524*** -0,160 0,030
*
𝒊𝒕−𝟏

(-1,11) (-1,01) (0,39) (2,400) (3,01) (5,02) (-0,99) (0,17)

RÉGIME FIXE

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𝒚𝒕 𝑼𝒕 𝒑𝒕 𝒓𝒆𝒔𝒆𝒕 𝒃𝒄𝒕 𝒔𝒐𝒍𝒅𝒆𝒕 𝒅𝒆𝒕𝒕𝒆𝒕 𝒊𝒕

0,657**
1,032*** -0,165 6,564*** 0,441 3,726 2,431 -0,475***
*
𝒚𝒕−𝟏
(25,57) (-0,74) (2,65) -0,670 -1,610 -1,220 (-3,33) (5,4)

0,789** 1,109**
0,005 0,174 -0,208 0,043 -0,023 0,036
* *
𝑼𝒕−𝟏
(0,52) (11,75) -0,400 (-1,64) -2,960 -0,140 (-1,04) (1,49)

0,006**
0,0004 0,087*** -0,016* 0,037* 0,074* -0,001 0,000
*
𝒑𝒕−𝟏
(0,79) (2,67) (4,79) (-1,82) (1,74) (1,910) (-0,74) (0,22)

-
0,225**
-0,005 0,072** 0,431*** 0,414** -0,193 -0,020** 0,012
*
𝒓𝒆𝒔𝒆𝒕−𝟏 *

(-1,54) (-4,63) (3,21) (4,03) (2,48) (-1,42) (-1,97) (1,44)

0,067** 0,469**
0,002 0,214* 0,043 0,082 -0,005 -0,015**
* *
𝒃𝒄𝒕−𝟏
(0,84) (4,42) (1,81) (1,45) (4,61) (0,970) (-0,93) (-2,28)

0,099**
0,002** -0,0004 -0,140*** -0,018 0,022 0,011*** 0,001
*
𝒔𝒐𝒍𝒅𝒆𝒕−𝟏
(1,98) (-0,04) (-4,63) (-1,23) (3,05) -0,420 (3,09) -0,230

- -
3,423**
-0,057*** 0,149 -6,871*** 1,111** -2,954*** 1,266*** 0,155**
*
𝒅𝒆𝒕𝒕𝒆𝒕−𝟏 * *

(-2,50) -1,570 (-7,34) (-3,79) (4,5) (-4,16) (22,29) (-2,59)

0,521**
-0,028 0,068 -4,605** 0,349 -2,802 -2,656* 0,366***
*
𝒊𝒕−𝟏

(-0,95) -0,460 (-2,45) -0,700 (-1,62) (-1,89) (3,31) (5,53)

Régime fixe : Test de validité des instruments de Hansen’s : J= p=0.383


66.743378

N 136 N pays : 8 T : 17 Méthode


observations : GMM

Page | 49
Régime flexible : Test de validité des instruments de Hansen’s : J= p=0.700
32.986341

N 102 N pays : 6 T : 17 Méthode


observations : GMM

Significativé *(0,05<p≤ 0,1) **(0,01<p≤ 0,05) ***(p≤ 0,01) () z-statistic

Tableau 1: Test de détection des seuils d’inflation

TEST MODELE LINEAIRE VS MODELE A UN SEUIL (2 REGIMES)


REGIME DE CHANGE FIXE: UEMOA
Valeur du seuil : 4,7762
Threshold RSS MSE Fstat Prob Crit10 Crit5 Crit1
Linéaire vs
1 seuil 0,4934 0,0039 24,97 0,03 21,7942 23,9636 29,8598
REGIME DE CHANGE FLEXIBLE: ZMAO
Valeur du seuil : 16,6300
Threshold RSS MSE Fstat Prob Crit10 Crit5 Crit1
Linéaire vs
1 seuil 1,1038 0,0123 24,44 0,09 23,6673 27,8108 34,8022
ENSEMBLE CEDEAO
Valeur du seuil : 6,079
Threshold RSS MSE Fstat Prob Crit10 Crit5 Crit1
Linéaire vs
1 seuil 2,0989 0,009 18,21 0,09 17,9349 21,5251 23,9757

Source : Estimation des auteurs

Tableau 2 : Estimations du PVAR pour les pays de la CEDEAO (inflation inférieure à 3 %)

𝒚𝒊𝒕 𝑼𝒊𝒕 𝒑𝒊𝒕 𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕 𝒃𝒎𝒊𝒕 𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕 𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕 𝒊𝒊𝒕

𝒚𝒊𝒕−𝟏 0,92*** 1,426*** 2,083 2,041*** -5,547* -0,774 -0,322** 0,168


(0,041) (0,31) (3,172) (0,539) (3,325) (0,938) (0,148) (0,106)

𝑼𝒊𝒕−𝟏 -0,018 0,92*** 0,599 -0,101 0,454 0,36 0,012 -0,009


(0,012) (0,075) (0,895) (0,138) (0,687) (0,486) (0,041) (0,023)

𝒑𝒊𝒕−𝟏 0 (0,001) 0,001 -0,04 -0,005 -0,057 0,002 0 (0,002) 0,001


(0,004) (0,042) (0,005) (0,04) (0,016) (0,002)

Page | 50
𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕−𝟏 -0,017** 0,023 0,433 0,282** -0,62 - -0,009 0,028
(0,008) (0,055) (0,595) (0,118) (0,604) 0,634*** (0,026) (0,026)
(0,237)

𝒃𝒎𝒊𝒕−𝟏 -0,001 0,001 -0,079* -0,007 0,804*** -0,016 0,001 -


(0) (0,003) (0,044) (0,008) (0,079) (0,016) (0,003) 0,003***
(0,001)

𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕−𝟏 0,005*** 0,026 0,142 0,033 -0,466** 0,209* -0,021 0 (0,004)


(0,002) (0,017) (0,231) (0,04) (0,234) (0,113) (0,013)

𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕−𝟏 -0,036* 0,02 -4,989*** - -2,214 -1,616** 1,215*** -0,021


(0,02) (0,137) (1,463) 0,898*** (2,366) (0,782) (0,081) (0,037)
(0,275)

𝒊𝒊𝒕−𝟏 0,055* - -5,856** -0,874** 4,3* -0,046 0,234** 0,75***


(0,033) 1,117*** (2,56) (0,379) (2,298) (0,697) (0,099) (0,097)
(0,24)

𝟏[𝒑<𝟑% ]𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕−𝟏 -0,006 0,01 0,021 0,044 0,065 0,416* -0,017 -0,023*
(0,006) (0,033) (0,374) (0,065) (0,376) (0,22) (0,022) (0,013)

𝟏[𝒑<𝟑% ]𝒚𝒊𝒕−𝟏 -0,037 -0,063 - -0,903 - -2,073 0,226 -0,031


(0,041) (0,276) 10,918*** (0,721) 13,828*** (2,02) (0,274) (0,095)
(3,395) (4,12)

𝟏[𝒑<𝟑% ]𝒑𝒊𝒕−𝟏 0,007 0,014 0,198 0,008 -0,083 0,235 -0,006 0,008
(0,006) (0,038) (0,338) (0,073) (0,482) (0,188) (0,026) (0,01)

𝟏[𝒑<𝟑% ]𝒊𝒊𝒕−𝟏 0,034 -0,075 10,129*** 0,477 8,899*** 0,633 -0,055 0,08
(0,033) (0,217) (2,865) (0,527) (3,014) (1,571) (0,177) (0,086)

𝟏[𝒑<𝟑% ]𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕−𝟏 -0,002 -0,037** -0,217 -0,038 0,622*** -0,064 0,028** -0,002
(0,002) (0,017) (0,231) (0,042) (0,236) (0,124) (0,013) (0,005)

𝟏[𝒑<𝟑% ]𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕−𝟏 0,009 0,123 1,553 0,439 5,972*** 1,175 -0,166 -0,027
(0,018) (0,108) (1,414) (0,322) (1,708) (0,812) (0,139) (0,032)

Significativé: *(0,05<p≤ 0,1) **(0,01<p≤ 0,05) ***(p≤ 0,01) () Écart-type

Page | 51
Tableau 3 : Estimations du PVAR pour les pays de la CEDEAO (inflation entre 3 % et 5 %)

𝒚𝒊𝒕 𝑼𝒊𝒕 𝒑𝒊𝒕 𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕 𝒃𝒎𝒊𝒕 𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕 𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕 𝒊𝒊𝒕

𝒚𝒊𝒕−𝟏 0,783*** 1,097*** -16,402*** 0,563 -2,878 -1,709 -0,28 -0,174


(0,08) (0,278) (4,455) (3,675) (1,25) (0,215) (0,148)
(0,4)

𝑼𝒊𝒕−𝟏 -0,036* 0,923*** 0,072 -0,171 -0,095 -0,54 (0,492) 0,047 -0,035
(0,02) (0,074) (1,15) (0,111) (1,294) (0,047) (0,032)

𝒑𝒊𝒕−𝟏 0 (0,001) 0,002 -0,066 -0,012*** -0,065 0,009 (0,014) 0,001 -0,001
(0,002) (0,047) (0,004) (0,049) (0,001) (0,002)

𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕−𝟏 -0,02** -0,031 0,002 0,402*** 0,194 -0,727*** -0,007 0,034


(0,008) (0,031) (0,633) (0,091) (0,671) (0,252) (0,026) (0,022)

𝒃𝒎𝒊𝒕−𝟏 -0,001 0,005** -0,066 -0,004 0,684*** -0,023 (0,017) 0,003 -


(0,001) (0,003) (0,046) (0,004) (0,083) (0,002) 0,003***
(0,001)

𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕−𝟏 0,004*** -0,011 -0,073 0,019 0,07 0,14** (0,06) -0,002 -0,003
(0,001) (0,011) (0,094) (0,018) (0,005) (0,003)
(0,2)

𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕−𝟏 -0,011 0,057 -2,356* -0,017 3,733 0,026 (0,678) 0,917*** -0,027
(0,025) (0,112) (1,367) (0,159) (0,054) (0,037)
(2,36)

𝒊𝒊𝒕−𝟏 0,157** -0,895*** 9,408*** 0,12 1,867 -0,588 (1,048) 0,342* 1,025***
(0,067) (0,206) (3,166) (0,318) (0,182) (0,124)
(2,67)

𝟏[𝟑%<𝒑<𝟓% ]𝒓𝒆𝒔𝒆
-0,045***
𝒊𝒕−𝟏 0,147*** -1,587*** -0,271*** 1,811* 0,07 (0,319) -0,078 -
(0,016) (0,046) (0,588) (0,08) (0,994) (0,054) 0,084***
(0,025)

𝟏[𝟑%<𝒑<𝟓% ]𝒚𝒊𝒕−𝟏
0,512* -1,221*** 23,038** -2,496** -35,652*** -13,595*** 2,891*** 1,295***
(0,263) (0,362) (9,479) (1,18) (12,11) (3,539) (0,9) (0,43)

𝟏[𝟑%<𝒑<𝟓% ]𝒑𝒊𝒕−𝟏0,151*** -0,876*** -2,279 1,939*** 12,239*** 6,449*** -0,446* 0,159**


(0,054) (0,254) (2,19) (0,3) (3,301) (1,223) (0,249) (0,076)

Page | 52
𝟏[𝟑%<𝒑<𝟓% ]𝒊𝒊𝒕−𝟏-0,31* 0,968*** -13,176** 2,808*** 19,283*** 11,756*** -2,258*** -
(0,172) (0,236) (5,511) (0,95) (6,317) (2,868) (0,666) 0,871***
(0,293)

𝟏[𝟑%<𝒑<𝟓% ]𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕
-0,004
𝒊𝒕−𝟏 0,089*** -0,02 -0,044* -0,331 -0,241** 0,005 -0,002
(0,003) (0,016) (0,188) (0,025) (0,396) (0,119) (0,01) (0,005)

𝟏[𝟑%<𝒑<𝟓% ]𝒅𝒆𝒕-0,229**
𝒊𝒕−𝟏 0,407** -9,786* -0,255 14,936** 1,574 (1,045) -0,7** -
(0,112) (0,169) (5,116) (0,332) (7,298) (0,302) 0,479***
(0,169)

Significativé: *(0,05<p≤ 0,1) **(0,01<p≤ 0,05) ***(p≤ 0,01) () Écart-type

Source : Estimations des auteurs

Tableau 4 : Estimations du PVAR pour les pays de la CEDEAO (inflation supérieure à 5 %)

𝒚𝒊𝒕 𝑼𝒊𝒕 𝒑𝒊𝒕 𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕 𝒃𝒎𝒊𝒕 𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕 𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕 𝒊𝒊𝒕

𝒚𝒊𝒕−𝟏 0,843*** 1,473*** - 0,472 - -2,596** -0,047 0,01


(0,047) (0,314) 11,624*** (0,308) 20,893*** (1,066) (0,129) (0,124)
(3,865) (3,318)

𝑼𝒊𝒕−𝟏 -0,011 0,875*** 0,274 (1) 0,06 0,722 0,349 0,001 -0,005
(0,014) (0,085) (0,133) (0,823) (0,469) (0,04) (0,025)

𝒑𝒊𝒕−𝟏 0,014*** -0,024 0,291 0,08* -0,166 0,322*** -0,012 0,013**


(0,004) (0,023) (0,214) (0,044) (0,272) (0,112) (0,013) (0,005)

𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕−𝟏 - 0,048 -0,283 0,235** -0,394 -0,371** -0,001 -0,01


0,026*** (0,043) (0,555) * (0,07) (0,722) (0,172) (0,016) (0,021)
(0,006)

𝒃𝒎𝒊𝒕−𝟏 0 (0,001) 0 (0,004) -0,018 -0,002 0,741*** -0,001 0,001 -0,002


(0,048) (0,005) (0,099) (0,014) (0,002) (0,001)

𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕−𝟏 0,003*** -0,001 -0,049 -0,005 0,252*** 0,149*** 0,003 -0,001


(0,001) (0,018) (0,067) (0,013) (0,096) (0,055) (0,004) (0,002)

𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕−𝟏 -0,006 0,062 -1,739 -0,446** 4,32** -0,31 1,05*** -0,013


(0,025) (0,143) (1,35) (0,174) (1,748) (0,672) (0,099) (0,043)

Page | 53
𝒊𝒊𝒕−𝟏 0,12*** - 6,91** 0,2 15,187*** 0,347 0,148* 0,949***
(0,035) 1,334*** (3,179) (0,205) (2,364) (0,72) (0,082) (0,106)
(0,225)

𝟏[𝒑>𝟓% ]𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕−𝟏 0,008 -0,04 0,27 0,141** -0,587 -0,35 -0,019 0,022
(0,007) (0,037) (0,429) (0,069) (0,454) (0,263) (0,019) (0,015)

𝟏[𝒑>𝟓% ]𝒚𝒊𝒕−𝟏 0,002 -0,082 3,591 0,642 16,532*** 2,162 -0,18 -0,19*
(0,056) (0,406) (4,45) (0,588) (6,082) (1,714) (0,227) (0,11)

𝟏[𝒑>𝟓% ]𝒑𝒊𝒕−𝟏 - 0,023 -0,342 -0,09** 0,152 - 0,013 -0,011**


0,013*** (0,023) (0,212) (0,044) (0,279) 0,336*** (0,013) (0,006)
(0,004) (0,113)

𝟏[𝒑>𝟓% ]𝒊𝒊𝒕−𝟏 -0,015 0,259 -4,985 -0,619 -9,843** -1,375 0,07 0,122
(0,046) (0,319) (3,833) (0,493) (4,403) (1,48) (0,17) (0,099)

𝟏[𝒑>𝟓% ]𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕−𝟏 0,004 0,003 0,185 0,014 -0,66 0,062 -0,025 0 (0,006)
(0,003) (0,038) (0,323) (0,058) (0,567) (0,17) (0,022)

𝟏[𝒑>𝟓% ]𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕−𝟏 0,006 -0,126 0,936 -0,184 -7,501*** -0,56 0,132 0,061
(0,021) (0,142) (1,539) (0,183) (2,361) (0,559) (0,094) (0,038)

Significativé: *(0,05<p≤ 0,1) **(0,01<p≤ 0,05) ***(p≤ 0,01) () Écart-type

Source : Estimations des auteurs

Tableau 5 : Estimations du PVAR pour la CEDEAO sans Nigéria (inflation inférieure à 3 %)

𝒚𝒊𝒕 𝑼𝒊𝒕 𝒑𝒊𝒕 𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕 𝒃𝒎𝒊𝒕 𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕 𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕 𝒊𝒊𝒕

𝒚𝒊𝒕−𝟏 1,392*** -1,341*** 6,738** 3,501*** -6,771* 6,29*** 0,173 0,709***


(0,077) (0,361) (3,249) (0,63) (3,639) (1,636) (0,128) (0,103)

𝑼𝒊𝒕−𝟏 0,01 (0,017) 0,849*** 0,882 0,173 0,393 1,184** -0,016 0,037
(0,082) (1,004) (0,162) (0,752) (0,535) (0,042) (0,026)

𝒑𝒊𝒕−𝟏 0,002*** -0,002 -0,022 -0,005 -0,028 0,029 0 (0,001) 0,002


(0,001) (0,002) (0,042) (0,005) (0,034) (0,019) (0,001)

𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕−𝟏 -0,011 -0,022 0,477 0,235** 0,839 -0,409 -0,008 0,028


(0,008) (0,043) (0,578) (0,114) (0,568) (0,26) (0,021) (0,022)

Page | 54
𝒃𝒎𝒊𝒕−𝟏 -0,003*** 0,012*** -0,128** -0,012 0,766*** -0,03 -0,001 -0,005***
(0,001) (0,003) (0,05) (0,009) (0,085) (0,024) (0,002) (0,001)

𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕−𝟏 0,004 0,032*** -0,046 -0,02 -0,095 -0,026 -0,002 -0,002


(0,004) (0,01) (0,224) (0,032) (0,195) (0,126) (0,008) (0,005)

𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕−𝟏 -0,05* 0,232* -4,56*** -0,866*** -2,316 -1,546* 1,145*** -0,047


(0,026) (0,124) (1,529) (0,284) (2,328) (0,874) (0,064) (0,043)

𝒊𝒊𝒕−𝟏 -0,303*** 1,142*** -8,17*** -1,889*** 4,988** -5,676*** -0,159* 0,363***


(0,057) (0,287) (2,421) (0,434) (2,388) (1,23) (0,087) (0,074)

𝟏[𝒑<𝟑% ]𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕−𝟏 0,005 -0,046 0,075 0,055 -0,489 0,428 0,01 (0,018) 0 (0,014)
(0,007) (0,033) (0,409) (0,069) (0,422) (0,276)

𝟏[𝒑<𝟑% ]𝒚𝒊𝒕−𝟏 -0,335*** 1,465*** -15,258*** -2,032** -19,028*** -7,903*** 0,203 (0,24) -0,294**
(0,075) (0,353) (3,783) (0,789) (4,609) (2,601) (0,115)

𝟏[𝒑<𝟑% ]𝒑𝒊𝒕−𝟏 0 (0,007) 0,115*** 0,283 0,081 -0,213 0,186 -0,037 0,003
(0,042) (0,316) (0,079) (0,53) (0,218) (0,024) (0,011)

𝟏[𝒑<𝟑% ]𝒊𝒊𝒕−𝟏 0,225*** -1,253*** 12,135*** 1,215** 11,751*** 4,965*** -0,045 0,218**
(0,052) (0,259) (2,946) (0,525) (3,285) (1,808) (0,152) (0,089)

𝟏[𝒑<𝟑% ]𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕−𝟏 0 (0,004) -0,039*** 0,01 (0,221) 0,024 0,317 0,2 (0,135) 0,005 0,002
(0,011) (0,034) (0,201) (0,008) (0,007)

𝟏[𝒑<𝟑% ]𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕−𝟏 0,126*** -0,29* 4,085** 0,898** 8,981*** 3,069*** -0,174 0,095*
(0,035) (0,151) (1,685) (0,381) (1,97) (1,173) (0,124) (0,051)

Significativé: *(0,05<p≤ 0,1) **(0,01<p≤ 0,05) ***(p≤ 0,01) () Écart-type

Source : Estimations des auteurs

Tableau 6: Estimations du PVAR pour les pays de la CEDEAO sans Nigéria (inflation entre 3 % et 5 %)

𝒚𝒊𝒕 𝑼𝒊𝒕 𝒑𝒊𝒕 𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕 𝒃𝒎𝒊𝒕 𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕 𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕 𝒊𝒊𝒕

𝒚𝒊𝒕−𝟏 0,995*** 1,615*** -13,401*** 1,414** -16,761*** -0,641 -0,366 0,06 (0,136)
(0,095) (0,407) (5,023) (0,702) (5,116) (1,898) (0,303)

𝑼𝒊𝒕−𝟏 0,021 0,958*** -0,541 -0,082 -1,3 (1,345) 0,091 0,016 -0,008
(0,023) (0,107) (1,131) (0,186) (0,692) (0,081) (0,032)

Page | 55
𝒑𝒊𝒕−𝟏 0,001 0,004 -0,037 -0,009* -0,07 0,007 0,001 0 (0,002)
(0,001) (0,003) (0,052) (0,005) (0,046) (0,015) (0,001)

𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕−𝟏 -0,011* -0,061 0,364 0,387*** 0,87 -0,52* -0,009 0,043**


(0,006) (0,047) (0,559) (0,095) (0,636) (0,305) (0,032) (0,018)

𝒃𝒎𝒊𝒕−𝟏 -0,001* 0 (0,004) -0,084* -0,011 0,807*** -0,033 0,005 -0,004***


(0,001) (0,049) (0,007) (0,077) (0,025) (0,003) (0,001)

𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕−𝟏 0,017*** -0,01 -0,083 0,02 0,237 0,159*** -0,001 -0,003


(0,005) (0,007) (0,098) (0,026) (0,191) (0,039) (0,003) (0,002)

𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕−𝟏 0 (0,024) 0,138 -3,635*** -0,113 4,804** 0,336 0,897*** 0,001


(0,134) (1,136) (0,233) (1,978) (0,732) (0,077) (0,036)

𝒊𝒊𝒕−𝟏 0,022 -1,092*** 6,709* -0,368 12,517*** -0,804 0,318 0,828***


(0,073) (0,283) (3,464) (0,522) (3,838) (1,444) (0,23) (0,097)

𝟏[𝟑%<𝒑<𝟓% ]𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕−𝟏 -0,025** 0,176*** -0,81** -0,181 -0,765 0,322 -0,049 -0,053***
(0,011) (0,067) (0,384) (0,12) (1,014) (0,457) (0,06) (0,017)

𝟏[𝟑%<𝒑<𝟓% ]𝒚𝒊𝒕−𝟏 -0,248 -4,104*** 17,499* -5,073** -16,423 -23,618*** 3,551*** 1,166***
(0,314) (0,729) (9,32) (2,099) (13,605) (7,624) (1,334) (0,44)

𝟏[𝟑%<𝒑<𝟓% ]𝒑𝒊𝒕−𝟏 0,155** -0,09 1,263 2,322*** 15,633*** 6,772*** -0,711*** 0,109**
(0,07) (0,284) (1,909) (0,516) (4,322) (1,916) (0,252) (0,054)

𝟏[𝟑%<𝒑<𝟓% ]𝒊𝒊𝒕−𝟏 0,122 2,275*** -10,003 3,762** 6,193 16,186*** -2,345** -0,676***
(0,19) (0,439) (6,671) (1,519) (7,892) (5,448) (0,904) (0,236)

𝟏[𝟑%<𝒑<𝟓% ]𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕−𝟏
-0,058** 0,081*** -0,142 -0,047 -0,342 -0,285** 0,004 -0,003
(0,024) (0,011) (0,157) (0,03) (0,371) (0,117) (0,01) (0,004)

𝟏[𝟑%<𝒑<𝟓% ]𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕−𝟏 0,128 1,981*** -8,275** 1,37 8,582 7,489** -1,272** -0,543**
(0,156) (0,372) (3,808) (0,837) (7,643) (3,126) (0,554) (0,239)

Significativé: *(0,05<p≤ 0,1) **(0,01<p≤ 0,05) ***(p≤ 0,01) () Écart-type

Source : Estimations des auteurs

Page | 56
Tableau 7: Estimations du PVAR pour les pays de la CEDEAO sans Nigéria (inflation supérieure à 5 %)

𝒚𝒊𝒕 𝑼𝒊𝒕 𝒑𝒊𝒕 𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕 𝒃𝒎𝒊𝒕 𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕 𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕 𝒊𝒊𝒕

𝒚𝒊𝒕−𝟏 0,996*** 0,304* - 1,144** - -0,998 0,348** 0,335***


(0,041) (0,175) 12,248*** (0,442) 18,866*** (1,642) (0,138) (0,114)
(4,643) (3,16)

𝑼𝒊𝒕−𝟏 0,01 0,951*** 0,841 0,222 0,141 1,242** -0,046 0,012


(0,016) (0,077) (1,122) (0,161) (0,794) (0,615) (0,042) (0,026)

𝒑𝒊𝒕−𝟏 0,015*** -0,002 0,302 0,095** -0,103 0,434*** -0,017 0,013*


(0,004) (0,019) (0,208) (0,047) (0,252) (0,129) (0,012) (0,007)

𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕−𝟏 -0,011** -0,015 0,042 0,292*** 0,276 0,072 -0,003 0,012


(0,005) (0,025) (0,522) (0,076) (0,689) (0,22) (0,014) (0,017)

𝒃𝒎𝒊𝒕−𝟏 -0,002** 0,004 -0,075 -0,013* 0,703*** -0,038 0,001 -


(0,001) (0,003) (0,06) (0,007) (0,098) (0,024) (0,002) 0,004***
(0,001)

𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕−𝟏 0,003*** 0,006 -0,072 -0,002 0,206*** 0,114* 0,001 -0,002


(0,001) (0,01) (0,056) (0,013) (0,074) (0,06) (0,003) (0,003)

𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕−𝟏 0,059** 0,142 -2,136 -0,069 5,788*** 2,146** 0,9*** -0,023


(0,026) (0,095) (1,485) (0,269) (1,827) (0,949) (0,104) (0,046)

𝒊𝒊𝒕−𝟏 -0,022 - 7,353* -0,454* 12,946*** -1,86* -0,139* 0,69***


(0,028) 0,369*** (3,819) (0,258) (2,07) (1,094) (0,081) (0,094)
(0,105)

𝟏[𝒑>𝟓% ]𝒓𝒆𝒔𝒆𝒊𝒕−𝟏 0,002 0,001 0,171 0,084 -0,389 -0,573* -0,019 0,019
(0,007) (0,037) (0,519) (0,073) (0,456) (0,313) (0,018) (0,017)

𝟏[𝒑>𝟓% ]𝒚𝒊𝒕−𝟏 0,174** -0,069 5,413 2,05*** 16,33*** 9,15*** - -0,067


(0,079) (0,224) (5,622) (0,734) (6,252) (2,619) 0,614*** (0,133)
(0,218)

𝟏[𝒑>𝟓% ]𝒑𝒊𝒕−𝟏 - 0,003 -0,383* -0,101** 0,065 -0,43*** 0,018 -0,012*


0,014*** (0,019) (0,202) (0,047) (0,257) (0,131) (0,012) (0,007)
(0,004)

Page | 57
𝟏[𝒑>𝟓% ]𝒊𝒊𝒕−𝟏 -0,113* 0,347** -6,201 -1,421** -9,837** - 0,342** 0,034
(0,065) (0,176) (4,728) (0,566) (4,43) 5,609*** (0,143) (0,115)
(2,082)

𝟏[𝒑>𝟓% ]𝒅𝒆𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕𝒊𝒕−𝟏 0,003 -0,005 0,179 -0,054 -0,079 -0,184 -0,003 -0,003
(0,005) (0,013) (0,38) (0,042) (0,412) (0,18) (0,017) (0,005)

𝟏[𝒑>𝟓% ]𝒅𝒆𝒕𝒊𝒕−𝟏 - -0,256** 0,283 - -7,247*** - 0,324*** 0,021


0,074*** (0,113) (2,017) 0,844*** (2,518) 3,588*** (0,107) (0,049)
(0,028) (0,28) (1,016)

Significativé: *(0,05<p≤ 0,1) **(0,01<p≤ 0,05) ***(p≤ 0,01) () Écart-type

Source : Estimations des auteurs

Page | 58
A. ANALYSE DES CHOCS POUR L’ENSEMBLE DES PAYS DE LA CEDEAO
• Niveau d’inflation inférieur à 3 %

Figure 3 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc budgétaire

Source : calcul des auteurs

Figure 4 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur la dette publique

Source : calcul des auteurs

Page | 59
Figure 5 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur l’investissement

Source : calcul des auteurs

Figure 6 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur l’inflation

Source : calcul des auteurs

Page | 60
Figure 7 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur les réserves de change

Source : calcul des auteurs

Figure 8 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur la croissance économique

Source : calcul des auteurs

Page | 61
• Niveau d’inflation compris entre 3 % et 5 %

Figure 9 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur le solde budgétaire

Source : calcul des auteurs

Figure 10 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur la dette publique

Source : calcul des auteurs

Page | 62
Figure 11 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur l’investissement

Source : calcul des auteurs

Figure 12 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur l’inflation

Source : calcul des auteurs

Page | 63
Figure 13 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur les réserves de change

Source : calcul des auteurs

Figure 14 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur la croissance économique

Source : calcul des auteurs

Page | 64
• Niveau d’inflation supérieure 5 %

Figure 15 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur le solde budgétaire

Source : calcul des auteurs

Figure 16 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur la dette publique

Source : calcul des auteurs

Page | 65
Figure 17 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur l’investissement

Source : calcul des auteurs

Figure 18 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur l’inflation

Source : calcul des auteurs

Page | 66
Figure 19 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur les réserves de change

Source : calcul des auteurs

Figure 20 : Réaction des variables macroéconomiques à un choc sur la croissance économique

Source : calcul des auteurs

Page | 67
B. ANALYSE DES CHOCS POUR LES PAYS DE LA CEDEAO SANS LE NIGERIA
• Niveau d’inflation inférieur à 3 %

Figure 21 : Réaction des variables macroéconomique suite à un choc sur le solde budgétaire

Source : calcul des auteurs

Figure 22 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur la dette publique

Source : calcul des auteurs

Page | 68
Figure 23 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur l’investissement

Source : calcul des auteurs

Figure 24 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur l’inflation

Source : calcul des auteurs

Page | 69
Figure 25 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur les réserves

Source : calcul des auteurs

Figure 26 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur la croissance


économique

Source : calcul des auteurs

Page | 70
• Niveau d’inflation comprise entre 3 et 5 %

Figure 27 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur le solde budgétaire

Source : calcul des auteurs

Figure 28 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur la dette publique

Source : calcul des auteurs

Page | 71
Figure 29 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur l’investissement

Source : calcul des auteurs

Figure 30 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur l’inflation

Source : calcul des auteurs

Page | 72
Figure 31 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur les réserves

Source : calcul des auteurs

Figure 32 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur la croissance

Source : calcul des auteurs

Page | 73
• Niveau d’inflation supérieur à 5 %

Figure 33 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur le solde budgétaire

Source : calcul des auteurs

Figure 34 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur la dette publique

Source : calcul des auteurs

Page | 74
Figure 35 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur l’investissement

Source : calcul des auteurs

Figure 36 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur l’inflation

Source : calcul des auteurs

Page | 75
Figure 37 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur les réserves

Source : calcul des auteurs

Figure 38 : Réaction des variables macroéconomiques suite à un choc sur la croissance

Source : calcul des auteurs

Page | 76
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE .............................................................................................................................................................. ii
LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................................................... iii
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................................. iv
RÉSUMÉ ................................................................................................................................................................... v
INTRODUCTION ..................................................................................................................................................... 1
1 REFORMES DU FRANC CFA : IMPACTS A COURT ET MOYEN TERME ................................................ 3
2 CHOIX DU RÉGIME DE CHANGE .............................................................................................................. 6
2.1.1 Avantages et contraintes de la fixité du taux de change ................................................................ 6
2.1.2 Résilience aux chocs externes et flexibilité du taux de change ...................................................... 9
2.1.3 Prise en compte du régime de change dans la CEDEAO ............................................................ 12
2.1.3.1 Effets significatifs de la croissance économique sur l’économie ............................................ 13
2.1.3.2 Effets du niveau de chômage sur l’économie........................................................................... 14
2.1.3.3 Effets de l’inflation sur l’économie .......................................................................................... 14
2.1.3.4 Effets des réserves de change sur l’économie ......................................................................... 14
2.1.3.5 Effets de la balance commerciale sur l’économie ................................................................... 14
2.1.3.6 Effets du solde budgétaire sur l’économie............................................................................... 15
2.1.3.7 Effet de la dette publique sur l’économie. ............................................................................... 15
2.1.3.8 Effets de l’investissement sur l’économie ................................................................................ 15
3 ESTIMATION DU TAUX D’INFLATION OPTIMAL POUR L’UEMOA, LA ZMAO ET LA CEDEAO ...... 16
3.1 Test de sélection du nombre de seuils ................................................................................................... 18
3.2 Résultats empiriques des tests statistiques ............................................................................................ 18
4 SCENARIO AVEC LE NIGERIA vs SCENARIO SANS LE NIGERIA .......................................................... 21
4.1 Analyse de la CEDEAO dans son ensemble ......................................................................................... 21
4.1.1 Comportement des économies de la CEDEAO en fonction du taux d’inflation........................... 22
4.1.1.1 Les facteurs explicatifs de la croissance économique ............................................................. 22
4.1.1.2 Les déterminants du chômage.................................................................................................. 22
4.1.1.3 Les déterminants de l’inflation ................................................................................................ 23
4.1.1.4 Les variables qui influent sur les réserves de change ............................................................. 23
4.1.1.5 Les facteurs explicatifs du solde de la balance commerciale .................................................. 23
4.1.1.6 Les déterminants du déficit budgétaire.................................................................................... 23
4.1.1.7 Les déterminants de la dette publique ..................................................................................... 23
4.1.1.8 Les facteurs explicatifs de l’investissement ............................................................................. 24
4.1.2 Réaction de la CEDEAO dans son ensemble en fonction des seuils d’inflation .......................... 24
4.1.2.1 Effets d’un choc sur le déficit budgétaire ................................................................................ 24
4.1.2.2 Effets d’un choc sur la dette publique ..................................................................................... 24
4.1.2.3 Effets d’un choc sur l’investissement ....................................................................................... 25
4.1.2.4 Effet d’un choc sur l’inflation .................................................................................................. 25
4.1.2.5 Effets d’un choc sur les réserves de change ............................................................................ 25
4.1.2.6 Effets d’un choc sur la croissance économique ....................................................................... 26
4.2 Analyse de la CEDEAO sans le Nigéria ............................................................................................... 27
4.2.1 Comportement des économies de la CEDEAO sans le Nigéria ................................................... 27

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4.2.1.1 Taux de croissance du PIB ...................................................................................................... 27
4.2.1.2 Analyse du taux de chômage.................................................................................................... 27
4.2.1.3 Les déterminants de l’inflation ................................................................................................ 28
4.2.1.4 Les déterminants des réserves de change ................................................................................ 28
4.2.1.5 Les déterminants du solde de la balance commerciale ........................................................... 29
4.2.1.6 Les facteurs explicatifs du déficit budgétaire .......................................................................... 30
4.2.1.7 Les déterminants de la dette publique ..................................................................................... 30
4.2.1.8 L’investissement ....................................................................................................................... 30
4.2.2 Réaction de la CEDEAO sans le Nigéria aux chocs .................................................................... 31
4.2.2.1 Effets d’un choc sur le déficit budgétaire ................................................................................ 31
4.2.2.2 Effets d’un choc sur la dette publique ..................................................................................... 32
4.2.2.3 Effets d’un choc sur l’investissement ....................................................................................... 32
4.2.2.4 Effets d’un choc sur l’inflation ................................................................................................ 33
4.2.2.5 Effets d’un choc sur les réserves de change ............................................................................ 33
4.2.2.6 Effets d’un choc sur la croissance économique ....................................................................... 34
5 PROPOSITIONS DE REFORMES POUR LES PAYS DE L’UEMOA ......................................................... 35
5.1 Réformes générales des organes de l’UEMOA..................................................................................... 36
5.2 Réformes spécifiques de la BCEAO ...................................................................................................... 38
CONCLUSION ....................................................................................................................................................... 43
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................................... 45
ANNEXES ............................................................................................................................................................... 48
TABLE DES MATIERES …………………………………………………………………………………………………...77

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