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n° 154

techniques de
coupure des
disjoncteurs BT

Robert Morel

«…à mes amis de travail.»

Ingénieur ENSMM Besançon, entre


chez Merlin Gerin en 1971 et se
spécialise dans la conception de
l'appareillage électrique Basse
Tension.
Il contribue à l'étude du système
Sellim.
En 1980 il a en charge le
développement de disjoncteurs
Compact et d'interrupteurs Interpact.
En 1985, il devient responsable du
bureau d'étude « coupure Basse
Tension» de la division Basse
Tension de Puissance

CT 154 édition décembre 1994


lexique

α : angle d’enclenchement en tension. îc : courant crête coupé. taille (d'un disjoncteur) : c'est le calibre
calibre (d'un disjoncteur) : c'est la le plus élevé que peut accepter un
Icc : courant de court-circuit.
valeur du courant nominal du boîtier de disjoncteur, il correspond au
disjoncteur, elle est fixée par le réglage Ics : pouvoir assigné de coupure de courant assigné de l'appareil.
maximal du déclencheur (protection service (exprimé en kA ou en % de τ : constante de temps.
contre les surcharges, électronique ou Icu).
u : tension à un instant t.
thermique). Icu : pouvoir assigné de coupure
ultime en court-circuit. ua : tension d’arc à un instant t.
catégorie (d'un disjoncteur) : définie
par la norme CEI 947.2 Icw : courant assigné de courte durée Ua : tension d’arc stabilisée.
A = disjoncteur non retardé sur admissible. UAC : tension Anode-Cathode de
ouverture en conditions de court- chaque arc élémentaire.
circuit ; In : courant nominal en régime
B = disjoncteur retardé sur ouverture permanent, Aeff. Ud+, Ud- : caractéristiques de
en conditions de court-circuit ≤ Icw. régénération.
Ip : courant présumé.
E : tension nominale en continu, Un : tension nominale en alternatif,
Is : courant de surcharge. Veff.
tension crête en alternatif.
r : impédance du générateur. Ur : tension de rétablissement.
ϕ : angle de déphasage tension /
courant. R, L, C : composantes totales du circuit Wa : énergie d’arc.
coupé.
i, (i0) : courant à un instant t, (à un WL0 : énergie selfique initiale pour i = i0.
instant t0). t, (t0 ) : temps, (instant initial).
ω : pulsation en alternatif,
ia : courant d’arc à un instant t. ta : durée de l’arc. (ω = 2πf = 2π/T).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.2


techniques de coupure des Ce Cahier Technique a pour objectif de :
■ définir les courants à couper dans
disjoncteurs BT une installation BT ;
■ faire connaissance avec un
phénomène qui apparaît
inéluctablement à l’ouverture d’un
circuit : l’arc électrique ;
■ analyser sous un angle théorique la
coupure de différents courants grâce à
l’arc mis en condition d’extinction ;
■ aborder l’aspect technologique des

sommaire dispositifs de coupure, tout


particulièrement des disjoncteurs.

1. Introduction définition des courants à couper p. 4


2. L’arc électrique ses conditions de formation p. 5
ses propriétés physiques p. 5
ses propriétés électriques p. 5
ses conditions d’extinction p. 6
3. Couper grâce à l’arc p. 7
4. Couper des courants établis sous une tension continue p. 8
sous une tension alternative p. 8
monophasée
sous une tension alternative p. 9
triphasée
5. Couper des courants présumés définition p. 10
(avec limitation) coupure avec limitation p. 11
sous une tension continue p. 11
sous une tension alternative p. 12
monophasée
sous une tension alternative p. 12
triphasée
les paramètres de coupure p. 13
coupure par la technique fusible p. 14
6. Le disjoncteur basse tension ses fonctions p. 15
ses technologies p. 16
ses performances p. 18
7. Conclusion p. 20
8. Bibliographie p. 20

Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.3


1. introduction

Les sources d’énergie des installations


électriques sont des alternateurs et des U = U0 - Zi I n
transformateurs. Ces générateurs aussi
parfaits soient-ils ont une impédance U0
interne. Cette impédance a deux effets ∆ Un = Zi I n
très importants (cf. fig. 1) : Un
■ en régime normal, cette impédance
fait chuter la tension à vide pour
l’amener à Un lorsque le générateur
débite In ;
■ en cas de court-circuit, cette
impédance limite le courant à une
valeur, exprimée en multiple de In.
Si l’on prend le cas des transformateurs,
leur tension de court-circuit Ucc (en %)
correspond à la limite supérieure de leur
chute de tension relative sous In. In Icc I
A titre d’exemple à une tension de courant courant de
court-circuit de 5 % correspond un Icc d'emploi surcharge courant de court-circuit
de : In/5 % = 20 In, soit pour un
transformateur de 1000 kVA/400 V, un fig. 1 : incidence de l'impédance Zi interne des sources d'énergie sur la tension délivrée et leur
courant de 29 kA. Il est facile courant de court-circuit maximum.
d’imaginer les dégâts pouvant être
occasionnés dans une installation par
un tel courant (échauffements et efforts courant i, jusqu’à l’annulation de ce ■ il dépend des caractéristiques du
courant ; générateur, 3 % < Ucc < 7 % par
électrodynamiques étant proportionnels
■ la valeur résistive du circuit à couper, exemple ;
au carré du courant!).
contribue à la coupure tant que le ■ il peut être plus petit :
Aussi, même si toutes les précautions
courant a une valeur significative, mais ■ selon que le défaut est plus ou moins
sont prises pour le rendre peu
n’est plus d’aucun secours pour i ≈ 0, franc,
probable, il est nécessaire de prévoir
car la chute de tension ohmique ■ selon la longueur et la section des
des dispositifs de protection capables
devient négligeable; lignes en amont ;
de couper les courants de court-circuit.
■ les capacités entre conducteurs actifs, ■ il peut être plus grand si plusieurs
qu’elles soient réparties (capacités générateurs sont couplés en parallèle.
définition des courants à «parasites» des générateurs et des 2. Courant de surcharge
câbles) ou additionnelles (batterie de Le courant peut dépasser la valeur
couper condensateurs en compensation nominale et devenir inacceptable
La seule connaissance de la valeur d’énergie réactive ou en filtre), modifient après une certaine durée :
du courant à interrompre ne suffit les conditions de coupure ; ■ pendant la période transitoire de
pas pour concevoir un dispositif de ■ la fréquence du courant à couper,
démarrage ou de fonctionnement d’un
coupure approprié! car il est à priori plus facile de couper récepteur ;
un courant alternatif qui a des zéros ■ si la somme des puissances des
La coupure de tous courants est
périodiques, qu’un courant continu ; récepteurs en fonctionnement dépasse
fonction de plusieurs paramètres liés
■ enfin, la tension délivrée par le
aux générateurs (alternateur ou les prévisions du concepteur pour tout
générateur : l’appareil de coupure doit, ou partie de l’installation (cœfficient de
transformateurs), aux lignes et aux
après annulation du courant, résister foisonnement).
récepteurs :
diélectriquement à la tension du réseau
■ un circuit électrique est toujours 3. Courant nominal (ou plus faible)
toujours présente.
selfique, aussi les variations mêmes Un disjoncteur étant destiné à
du courant à couper génèrent, dès Dans la pratique, trois types de
interrompre les forts courants de court-
l’ouverture du circuit, des «contre- courants à couper sont définis :
circuit et les surcharges, qui peut le
réactions» en tension qui contribuent à 1. Courant de court-circuit plus, peut le moins : un tel appareil de
son maintien. Cette f.c.e.m. du Celui-ci, en un point donné d’une coupure pourra aussi assurer la
type L . di/dt, peut avoir une valeur installation, n’est pas systématiquement commande des circuits et des
importante quelle que soit la valeur du égal à «20 In» du générateur : récepteurs.

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2. l’arc électrique

L’arc électrique n’a pas été inventé ; il point chaud, d’où un phénomène de
s’est manifesté au premier physicien stagnation de l’arc pouvant créer des
Anode
qui tenta d’interrompre un circuit vapeurs métalliques. Ces vapeurs et le
parcouru par un courant. gaz ambiant vont dès lors être ionisés,
En effet, le circuit toujours selfique d’où : ion -


fournit suffisamment d’énergie aux ■ d’avantage d’électrons libres ;
e
électrons pour franchir la distance qui ■ création d’ions positifs qui retombent


e N
apparaît dans la zone de séparation sur la cathode et entretiennent son


ion + e
des conducteurs. échauffement ;
ion +
Le gaz présent, généralement de l’air, ■ création d’ions négatifs qui


est ionisé par ces électrons «pionniers» bombardant l’anode provoquent son e


et la création de ce plasma va dès lors e
échauffement .
faciliter le passage du courant ! L’ensemble de toute cette agitation se
Cathode
La coupure semble ainsi bien fait dans une colonne de plasma àhaute
compromise… à moins qu’une température,4 000 à 20 000 K, suivant
meilleure connaissance de ce le courant et le confinement de celle-ci. a : composition de la colonne
phénomène ne révèle des propriétés d'arc.
remarquables, voire irremplaçables.
Heureusement oui ! ses propriétés électriques
(cf. fig. 2b)
■ la plus notable est de faire apparaître Anode
ses conditions de une tension d’arc dont la valeur a :
formation ■ une partie fixe, UAC ≈ 20 à 40 V, qui
L’arc apparaît dans un milieu gazeux, apparaît dès la moindre séparation des UAC
■ par claquage diélectrique entre deux contacts (fonction des matériaux
électrodes : utilisés),
■ au-delà d’une valeur de champ ■ une partie variable,
électrique E/d, fonction de la forme des UL = 50 à 100 V/cm, quand l’arc est Cathode
électrodes, de la nature et de la densité stabilisé en allongement dans son UAC ~ 30 V à la séparation des
du gaz (d = distance entre les contexte d’équilibre pression- contacts.
électrodes). température.
■ suite à un cheminement sur un Soit une valeur totale Ua = UAC + UL. Anode
matériau isolant dégénérant dans le A noter que :
gaz ambiant. - le signe de Ua change en même
■ dès l’ouverture d’un circuit électrique temps que le signe du courant d’arc,
parcouru par un courant : même si le - la valeur du courant d’arc n’influe pas
circuit est purement résistif, une fondamentalement sur la tension d’arc,
certaine distance est nécessaire pour cela tient au fait que l’arc «travaille» à
éviter le claquage diélectrique. Et, de densité de courant (j = i/s) presque UL
plus, si le circuit est selfique, la distance constante (les sections des taches
nécessaire est plus importance, du fait anodiques et cathodiques, ainsi que
du fort L . di/dt (dû à la rapide variation celle de la colonne d’arc sont
d’intensité du courant). proportionnelles au courant, d’où par
analogie avec une résistance :
l
ses propriétés physiques U = R . i = ρ . i = ρ . l . j = «constante») ;
s Cathode
(cf. fig. 2a) ■ une énergie d’arc est produite, UL ~ 70 V/cm après allongement
Wa = ∫ ua . ia dt;
Dès la séparation de deux contacts, de l'arc.
l’un (cathode) émet des électrons, Ua = UAC + UL
l’autre (anode) les reçoit. Le ■ sil’arc est placé dans un champ
phénomène d’émission des électrons magnétique, il est soumis aux forces de b : tension de l'arc.
étant par nature énergétique, la Laplace, F = B . i . l . sin αr ; ce qui a fig. 2 : l'arc électrique, son phénomène
cathode sera chaude. Le pied d’arc r si B est
pour effet de le cintrer physique (a) et sa tension caractéristique ou
devenant ainsi thermoémissif, les perpendiculaire à i , puis de le tension d'arc Ua (b).
électrons sont majoritairement émis au déplacer transversalement.

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ses conditions d’extinction Aspect diélectrique Ces conditions ont lieu :
Il ne suffit pas que le courant d’arc ■ sous tension continue : (cf. fig. 5a) ;
Il y a extinction quand le courant d’arc
devient et reste nul. devienne nul pour assurer son La tension d'arc Ua est supérieure à la
extinction : il faut que le milieu jusque là tension de réseau Ur au moment où le
Aspect thermique ionisé se régénère diélectriquement courant s'annule et la caractéristique
Quand le courant d’arc est petit ou pour «résister» à la tension réseau de régénération Ud reste supérieure à
devient petit, inférieur à 10 A par encore présente ! Ur avec TTR.
exemple, les échanges d’énergie Ces phénomènes de régénération par ■ sous tension alternative :
thermique peuvent devenir supérieurs à recombinaison des ions + ou - et des ■ quand la valeur instantanée de la
l’énergie interne de l’arc et celui-ci tension du réseau est encore de même
électrons sont heureusement très
«meurt» de froid (arc grêle), dès lors signe que la tension d’arc au moment
rapides ! Aussi dans la pratique, pour
ceci se traduit par une tension d’arc qui du zéro de courant (cf. fig. 5b). La
que le courant d’arc reste nul, la tension
augmente (cf. fig. 3a). condition de coupure définitive sera
du réseau doit donc être inférieure à la
Pendant cette augmentation de tension, que l’évolution ultérieure de la tension
caractéristique de régénération (Ud).
une brutale extinction peut même réseau ne recoupe plus les
apparaître si les capacités parasites Si la tension d’arc devient et reste
supérieure à la tension réseau (en caractéristiques de régénération, tant
«court-circuitent» l’arc, ce qui se produit en valeurs positives que négatives,
quand la tension d’arc devient et reste valeur absolue s’il s’agit de tension
plus grande que la tension de charge alternative), le phénomène de
des capacités réparties (cf. fig. 3b). Ce régénération sera amorcé pendant
phénomène est appelé «arrachement». l’approche du zéro de courant : le i,u Ua
Il n’en est pas toujours ainsi : nombre de charges électriques du
■ si le courant d’arc vient se stabiliser plasma s’ajuste au strict minimum et Ur
contre une paroi isolante, sa surface devient nul en même temps que le i
d’échange thermique diminue et les courant.
composants de l’isolant, localement Mais l’arc et les capacités parasites ont
très chauds, peuvent favoriser la la même tension jusqu’à l’extinction du t
conduction et l’entretien de l’arc ; courant d’arc. Une fois le courant d’arc a
■ si le courant d’arc est important, la annulé, cette tension rejoint la tension
colonne d’arc est très exothermique et réseau par un phénomène d’oscillation i,u
Ua Ud +
seule les évolutions conjointes de la libre entre ces capacités réparties et
tension d’arc et de la tension réseau les constantes L et R du circuit
permettent de réduire ce courant puis (cf. fig. 4). Ce «raccordement» en i
de l’annuler. tension est appelé Tension Transitoire
de Rétablissement «TTR». Ces
capacités étant faibles, ces oscillations t
i,u arc grèle ont une fréquence très élevée et sont
Ud très amorties. Ur
Ua
b Ud -
ia Ur i,u
Ud i,u
Ua Ud +
Ua
im
ia Ur i
t
im «TTR»
a : extinction de l'arc. im
t

L,r ia Ur
im t
ic c Ud -
C L,r
E
fig. 5 : l'arc en condition d'extinction.
a- sous tension continue
b : les capacités parasites E C TTR b- sous tension alternative avec Ur de
«court-circuitent» l'arc. i même signe que Ua à l'instant du zéro de
courant,
fig. 3 : extinction d'un arc électrique par fig. 4 : la tension transitoire de c- sous tension alternative avec Ur de signe
«arrachement» rétablissement, TTR opposé à Ua.

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■ quand la valeur instantanée de la Dans le cas contraire, la TTR coupant la - si le courant postarc dépasse une
tension du réseau est de signe opposé «courbe» de régénération, il peut s’en valeur critique sous une tension
à la tension d’arc, mais de valeur suivre l’apparition de courant postarc de également critique, il s’en suivra un
absolue inférieure (cf. fig. 5c). type électroluminescent. Et alors : redémarrage du courant d’arc et il
L’extinction de l’arc est définitive si la - si le courant postarc reste de type faudra attendre un prochain «zéro»
TTR ne dépasse pas la caractéristique grêle, des conditions d’extinction pour couper.
de régénération. subsistent ;

3. couper grâce à l'arc

Le courant établi à la fermeture peut A ces deux extrêmes, qui seraient trop conditions d’extinction de l’arc qui
être calculé par la loi d’Ohm contraignants en exploitation, il s’est permettront la coupure du courant.
généralisée : e - R . i - L . di/dt = 0. avéré préférable d’introduire un arc Une approche progressive de la théorie
Après un régime transitoire de dans le circuit pour utiliser ses de la coupure se fait en distinguant les
fermeture le courant devient stable, dit propriétés de tension Ua et ses deux cas suivants selon que la tension
e
en régime établi, il a pour valeur I = . conditions d’extinction. Dès l’ouverture d’arc Ua est introduite dans le circuit :
R du circuit l’équation devient : ■ alors que le courant était en régime
Sur la base d’une telle loi, le courant
ne pourrait être annulé définitivement e - R . i - L. di/dt - ua = 0. établi (cf. chapître 4) ;
que si la tension «e» devient nulle, ou Ainsi, le courant sera forcé vers zéro ou ■ avant que le courant n’ait atteint la
si R devient infini. passera par zéro ; et ce sont les valeur stabilisée du courant de court-
circuit présumé (cf. chapître 5).

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4. couper des courants établis

Par courants établis, il faut entendre en observant les courbes (Wa/W L0),
courants nominaux, courants de et (ta/τ) en fonction de (Ua/E), (cf. fig. 7).
Ua
surcharge et courants de court-circuit Ces courbes montrent :
qui ont atteint une valeur stable ■ si Ua = E alors Wa/WL0 = 2
quelconque au moment de l’ouverture seulement ! Mais le temps de coupure L
du circuit. est infini ! E, r U R
L’ouverture du circuit peut être ■ si Ua est très grand, voire infini alors :
■ soit volontaire, commandée par Wa/WL0 = 1.
l’utilisateur, indépendamment de la L’énergie d’arc est égale à l’énergie
valeur du courant ; selfique initiale, et le temps de coupure
■ soit «réflexe», par l’action d’un est quasiment nul : la puissance de
dispositif, sensible à la valeur même du l’arc Wa/ta très élevée ! ua
courant, qui commande directement ou ■ que le coude de la courbe Wa/WL0
indirectement l’ouverture du circuit. est un optimum pratique, et donc que
Pour des raisons de simplicité, les Ua
Ua
conditions de coupure sont étudiées : 1, 5 < < 2,5 est un bon compromis ;
E E
■ sous tension continue ;
alors Wa ≈ 1,2 WL0 et ta ≈ τ.
■ puis sous tension alternative.
Le coefficient 1,2 (relevé sur la courbe)
est très satisfaisant parce que proche t0 t
sous une tension continue du minimum minimorum «1» difficile à
(cf. fig. 6) atteindre.
Ua
u=E
avant ouverture : i0 = E/R sous une tension i,u
après ouverture : E - R.i - L.di/dt - ua = 0 alternative monophasée i0
Dès l’ouverture des contacts, ua évolue Ur
vers une valeur maximale Ua. u = E . sin ωt
ia
La loi d’Ohm généralisée montre que le i = I0. cos (ωt + ϕ), avec
courant ne pourra être forcé vers «0» L.ω
que si ua devient supérieur à E. Sinon, cos ϕ =
celui-ci évoluera vers : (L . ω ) 2 + R2
i’0 = (E - Ua)/R, non nulle. t0 ta t
Dans le but de couper le courant, il est et I 0 = E (L . ω ) 2
+R
2
fig. 6
dès lors plus simple et suffisamment
démonstratif de considérer cette
tension d'arc comme une fonction
échelon, ua = Ua pour t > t0, Wa ta
(t0 = instant où ua = E). W L0
___ τ
__
Le calcul complet donne alors : 2 2
−t 
E Ua  Ua
ia = −  1− e τ  et t a = τ Log
R R   Ua −E 1,5 1,5
Wa
en considérant qu’il y a coupure dès WL0
___
l’instant où le courant passe par zéro
(un courant «négatif» qui serait dû à la 1 1
prépondérance du Ua par rapport à Ur ta
n’ayant aucun sens physique). τ
__
Le calcul de l’intégrale : 0,5 0,5
ta
Wa =
∫τ u
0
a . i a . dt donne
0,2 Ua
1 1,5 2 3 5 10 E
__
Ua   Ua  Ua 
Wa =  Li0 2  2
1
1+ 1− Log
2  E   E Ua − E  «optimum»
L’interprétation de cette expression est fig. 7 : courbes Wa/WL0 et ta /τ.
2
plus aisée en posant WL0 = (1/2 L.i0 ), et

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Dès la séparation des contacts, l’arc diélectrique reste plus grande que la a une tension d’arc Ua. Néanmoins ce
apparaît, et l’évolution de sa tension tension réseau : il y a coupure ; n’est guère plus aisé que de couper le
dans le temps peut paraître complexe. ■ si le symétrique de Ua acquis à un même courant sur une seule phase en
Néanmoins, ua est toujours du signe de zéro de courant est inférieur à la tension tension simple ( 3 2 = 0,86 au lieu de
«i» et sa valeur absolue moyenne tend réseau à cet instant (cf. fig. 10b), TTR 1 et de plus la moindre faiblesse
vers Ua (cf. fig. 8). comprise, alors cette tension réseau diélectrique d’un pôle amènerait l’autre
L’étude mathématique de ia, ta et Wa, à risque de couper la courbe de à couper sous tension composée).
partir de la loi d’Ohm généralisée régénération diélectrique si celle-ci est
u - R.i - L.di/dt - ua = 0 trop lente. Dans ce cas l’arc peut se
est toujours possible mais moins aisée. réamorcer, il y a non coupure, du moins
De plus, ces seuls calculs ne prenant à ce zéro de courant ! i,u
pas en compte les conditions de Dans ces deux possibilités l’influence
rétablissement en tension d’une réelle du facteur de puissance cos ϕ du circuit Ua Ud+
coupure en alternatif, l’analyse des à couper est importante du fait du
deux cas Ua ≥ E et Ua << E s’impose : déphasage des zéros de courant par ia
■ si Ua ≥ E, (cf. fig. 9), la tension d’arc rapport à la valeur de la tension du
contribue à forcer le courant vers «0» réseau. En particulier, si cos ϕ ≈ 1,
et à y rester. Ceci quel que soit le tension et courant sont nuls en même t
déphasage «ϕ» de «i» par rapport à temps, et la coupure est très facile.
Ur
«u» ; Ua -
■ si Ua << E, la coupure reste possible
et globalement plus aisée qu’en continu
sous une tension Ud-
puisqu’il y aura des zéros «naturels» alternative triphasée
de i. Lorsque le neutre est distribué, les a
La réussite de la coupure est conditions de coupure sous une tension
conditionnée par des phénomènes triphasée sont les mêmes que sous une
postarcs à chaque zéro de courant, tension monophasée, en raisonnant en
cette condition se résumant à une tension simple, phase par phase.
i,u
course de vitesse entre la régénération Lorsque le neutre n’est pas distribué le
diélectrique de l’arc et la tension réseau. point de court-circuit définit un point Ua Ud+
Examinons deux possibilités : neutre «flottant» (cf. fig. 11). Ainsi :
■ le premier pôle qui coupe devra
■ si le symétrique de Ua acquis à un i
zéro de courant est supérieur à la supporter une tension de
tension réseau à cet instant rétablissement égale à une tension
semi-composée du fait que le point
(cf. fig. 10a), TTR comprise, alors la t
neutre se déplace de N vers N' (en fait
«courbe» d’évolution de la régénération
N' tend vers N" au prorata des tensions
d’arc sur les deux autres phases). Le Ur
rétablissement en tension se trouve Ua-
ainsi pénalisé d’un facteur 1,5 (à 3 ) ;
i a ,ua Ud-
■ les deux pôles restants sont en série
Ua pour assurer la coupure définitive sous b
ia une tension composée. Cette fin de
coupure est favorisée si chaque phase fig. 10

i,u i1 0
Ua+
Ur
i Ua(t)
N
IUaI Ua
t i2 i3
i1 = 0 N" N'
Ua - i2 = i 3 Un
t t0 ta N' et N" = Neutre flottant

fig. 8 fig. 9 fig. 11

Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.9


5. couper des courants présumés
(avec limitation)

définitions conducteur d’impédance négligeable. défaut» ou de fermeture par rapport à


(CEI 50). la valeur de la tension réseau a un
Courant présumé Dans un circuit d’essais d’appareillage, grand rôle dans l’évolution du courant
Dans une installation, c’est le courant c’est le courant d’étalonnage. transitoire.
qui circulerait dans un circuit, si chaque En caractérisant cet instant d’apparition
Rappelons que :
pôle de l’appareil de connexion, ou le
■ sous une tension continue,
par son angle d’enclenchement α, la
fusible, était remplacé par un tension peut s’écrire :
l’évolution du courant est de la forme
t t
u = E . sin (ωt + α), (cf. fig. 13a)
E − −
i= (1− e τ ) = Ι P (1− e τ ) (cf. fig. 12) ; L’évolution du courant est de la forme :
E − t
R R
i ■ sous une tension alternative i =  sin (ωt + α − ϕ) − sin (α − ϕ) e L 
Z 
E monophasée, l’instant «d’apparition du  
R
Ip E
R
Laboratoire VOLTA A3076 90/05/31/001
.005 200.0
τ t

fig. 12 10 ms

asymétrie vraie
u

voie 1
40 kA
t I1
«α »

a voie 4
205 V
V1
i
voie 2 quasi-symétrie
i «symétrique»
40 kA
I2

voie 5
α=ϕ t 204 V
V2
b
voie 3 petite boucle
40 kA
i
I3
i «asymétrique»
voie 6
204 V
V3
t

α=0
ondes de tension ondes de courant
c

fig. 13 fig. 14 : oscillogrammes d'une coupure d'un circuit d'essais sous une tension alternative triphasée.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.10


avec deux composantes : trois conditions de limitation (cf. fig. 15c) : En résumé "Tôt, Vite, Haut", telle est la
■ l’une alternative, déphasée de ϕ/u, ■ création d’une tension d’arc au plus devise pour :
■ l’autre continue, tendant vers 0 pour t tôt ; «Couper grâce à l’arc…
tendant vers l’infini. ■ évolution de cette tension d’arc au des courants présumés,
Deux cas particuliers sont définis par : plus vite pour avoir Ua = e - R.i et ainsi …avec limitation»
■ α = ϕ, dit «régime symétrique» di
(cf. fig. 13b) L = 0 , ce qui signifie que le courant
dt
Le courant est de la forme : sous une tension continue
atteint alors une valeur maximale îc ;
E ■ maintien de cette tension d’arc Ua au
La tension continue est de la forme
i= sin ωt u(t) = E.
Z plus haut, alors di/dt est négatif et le
■ jusqu’à ouverture du circuit, le
Le courant a, dès le départ, la même courant est forcé vers 0.
courant évolue selon la formule :
allure qu’en régime établi et une valeur t t
E − −
crête E/Z. i = (1− e τ ) = Ιp (1− e τ )
R
■ α = 0, dit «régime asymétrique» ■ après ouverture du circuit, une
(cf. fig. 13c). i Ip
tension d’arc apparaît. Si celle-ci croît
Le courant est de la forme : rapidement, son évolution globale peut
E − t
R être assimilée à une fonction échelon
i =  sin (ωt − ϕ) − sin ϕ . e L  dont le front de montée serait défini
Z  i coupé
  par : ua = E à un instant t0 (cf. fig. 16).
Ainsi la première valeur crête du Le courant ayant alors atteint une
courant est fonction du cos ϕ du circuit. valeur i0 décroît ensuite d’une façon
exponentielle et s’annule après un
(Dans le cas limite où R = 0, alors le t temps ta << τ.
courant resterait toujours de même
a Le calcul de l’énergie d’arc,
signe que la première demi onde de ta
tension) !
■ sous une tension alternative
Wa ≈

t0
ua . ia . dt, donne :

1  Ua  Ua −Un  R.i0  
triphasée (cf. fig. 14) Wa ≈  L.i0 2  2 1− Log 1+ 
Le courant dans chaque phase peut 2  R.i0  R.i0  Ua −Un  
donner lieu aux mêmes cas particuliers
(symétrique et asymétrique) qu’en Ua
monophasé. De toute façon, quelque u
soit α il y a presque toujours :
■ une phase en régime quasi-
Ur Ip
symétrique, Ua
■ une phase en régime quasi- Ip
asymétrique,
■ la dernière phase étant dite en
i0
«petite boucle».
t ic
b
coupure avec limitation τ t
Il est entendu par cette expression, que
des dispositions sont prises pour
empêcher le courant de court-circuit
d’atteindre la valeur crête maximale de i
son courant présumé (cf. fig. 15a). di = 0
ua
L’enjeu pratique est important et îc dt
souvent indispensable pour éviter des
dégâts dans l’installation.
di < 0 Ua
Cette limitation ne sera obtenue grâce dt
à l’arc que si sa tension d’arc devient E
rapidement plus grande que la tension
du réseau et s’y maintient (cf. fig. 15b). t
En effet, la loi d’ohm, c t0 t
di
e − R.i − L − Ua = 0 , permet de définir fig. 15 fig. 16
dt

Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.11


e
D’où le réseau de courbes (Wa/WL0), 2 cas : ouverture simultanée des
(cf.fig. 17) en introduisant le rapport de pôles.
limitation k = i0 / ip. Le courant de la phase en régime
A noter que l’énergie d’arc est d’autant symétrique réagit, le premier, sur un i,u
plus petite que le rapport k est petit. dispositif de déclenchement qui assure
Cette énergie est «optimale» pour une ouverture omnipolaire très rapide.
1,5 < Ua / E < 2,5 ; ce qui était le cas Auquel cas les tensions d’arc se Ua
en courant établi. développent sur les trois phases à
partir du même instant. Un 2
Tout se passe comme si la phase en i p «SYM.»
sous une tension régime quasi-symétrique était coupée
ic
alternative monophasée sous sa tension composée avec une
Ur
En condition de limitation, la coupure tension d’arc doublée.
d’un tel courant se fait comme s’il Cette ouverture omnipolaire doit se faire
s’agissait momentanément d’une dans un temps < T/4 et aura une
T/2 t
coupure sous tension continue. efficacité maximale pour < T/8, la phase
■ dans le cas du régime symétrique,
en «petite boucle» étant alors coupée
bien qu’ayant vu peu de courant. a
en particulier, il est quasiment
équivalent de considérer une coupure Un tel comportement en coupure,
■ a lieu sur des dispositifs à faible
sous courant présumé avec une
tension réseau E = Un 2 (cf. fig. 18a). inertie totale des pièces en mouvement ;
■ est recherché sur de gros appareils à
i,u
■ dans le cas du régime asymétrique,
la limitation est souvent meilleure car la énergie de manœuvre externe ultra
tension d’arc «coupe» la tension rapide (à effet Thomson avec décharge
réseau avant que le courant n’ait capacitive par exemple).
fortement évolué (cf. fig. 18b).
■ dans tous les cas «intermédiaires», i p «ASYM.»
avec «petite boucle», la coupure avec
limitation peut n’avoir lieu que lors de la Ur
deuxième demi onde de courant, la ic
première ayant été trop faible en 2
intensité (cf. fig. 18c).
T/2 t
Remarque :
Une limitation performante sur forts Wa b
courants de court-circuit, ne peut être WL0
___
15
obtenue que si la tension d’arc intervient
dans un temps très inférieur à T/4.

1,2
k=1 i
sous une tension
alternative triphasée 1
0,95 k = 0,9
ip
Deux cas sont à considérer : 0,85 k = 0,8
er 0,75
1 cas : ouverture indépendante des
pôles. k = 0,7
Chaque phase fait apparaître une ia
0,5
tension d’arc en fonction du courant qui k = 0,6
la traverse. (cf. fig. 19) 0,3 k = 0,5
En première approche, tout se passe 0,2
comme si : t
■ une des phases coupe en régime
k = 0,25 i p «petite boucle»
0
symétrique monophasé mais dont le 1 1,5 2 2,5 3 Ua
rétablissement en tension se fait sous E
__ c
une tension semi-composée ;
■ enfin, les deux autres phases
assurent une coupure en biphasé d’une fig. 17 fig. 18
«queue de courant».

Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.12


les paramètres de coupure La forme du courant coupé ne ■ 600 à 900 V pour un disjoncteur
correspondant pas à une fonction limiteur.
Afin d’apprécier l’efficacité de la
mathématique simple, cette intégrale Ces «surtensions» ne sont pas
coupure, les paramètres retenus sont :
est calculée pas à pas, par dangereuses car elles sont inférieures
■ courant crête coupé = îc
informatique. aux tensions d’essais normalisées pour
(valeur absolue du courant crête Cette intégrale traduit les contraintes les installations BT ;
maximum). d’énergie thermique, mais aussi
Sa connaissance permet de définir les
contraintes électrodynamiques
électro-dynamique, sur les éléments du
circuit ;
■ énergie d’arc =
∫ u .i dt
a a
Cette intégrale est aussi calculée, pas à
maximales dans le circuit ; ■ durée de coupure = ta pas, par ordinateur. Elle traduit l’énergie
■ «contrainte thermique» ou Temps total de coupure si le circuit est consommée dans la zone d’arc.
triphasé ; Ordres de grandeur : 1, 10, 100 kJ
∫ i .dt
2
intégrale de joule = ■ tension d’arc maximum = Ua suivant les appareils et les courants
Ordres de grandeur : coupés.
Cette dénomination est consacrée par ■ 250 à 500 V pour un disjoncteur Elle conditionne l’endurance des
l’usage. standard, appareils en coupure.

Laboratoire VOLTA A0201 89/02/014

1 ms

i p1

voie 1 I1
20 kA

V1
voie 4
200 V

I2
voie 2
20 kA ip2

voie 5 V2
200 V

voie 3 I3
20 kA

voie 6 V3
200 V

fig. 19 : oscillogrammes d'une coupure d'un court-circuit d'essais sous une tension triphasée, avec ouverture indépendante des pôles.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.13


coupure par la technique Cette ampoule peut être remplie de
poudre de silice pour absorber l’énergie
fusible d’arc par fusion de la silice.
Un fusible coupe grâce à l’arc. Note : La «traîne» de courant s’explique
Sa relative simplicité réside dans le fait par le chemin «préférentiel» que l’arc
qu’un filament dûment calculé est porté crée dans la silice fondue. L’arc devient
à sa température de fusion par le grêle contre les parois encore chaudes.
courant qui le traverse. Quelques remarques à propos des
Sur fort courant, l’échauffement fusibles :
conduisant à la fusion du filament est ■ ceux-ci ne peuvent intervenir que
de type adiabatique, son énergie de suite à des courants de forte surcharge
préarc étant définie par la formule : ou de court-circuit ;
t pa 2

■ certains types de fusibles sont à
R i .dt = m . c . Tf
0 percuteur pour signaler leur fusion,
avec : R = résistance du filament, mais aussi parfois pour agir
m = masse du filament, indirectement sur un dispositif de
c = capacité calorifique, coupure complémentaire afin d’assurer
Tf = température de fusion, une ouverture de toutes les phases ;
tpa = temps de préarc. ■ après défaut et fusion d’un fusible,
Cette énergie thermique dite de préarc certains «rescapés» peuvent avoir frôlé
est indépendante de la tension réseau. la fusion et ainsi avoir leurs
L’arc a rapidement la longueur du caractéristiques modifiées, ils sont
filament fondu, la tension d’arc prend alors susceptibles de fondre
une valeur fonction de cette longueur et intempestivement sous un courant
de la pression qui apparaît dans inférieur à leur calibre. Aussi faut-il
l’ampoule (cf. fig. 20). changer tous les fusibles à la fois.

i
ip

ÀÀÀÀÀ
,,,,,
@@@@@
€€€€€
élément fusible

,,,,,
@@@@@
€€€€€
ÀÀÀÀÀ t pa t

,,,,,
@@@@@
€€€€€
ÀÀÀÀÀ
,,,,,
@@@@@
€€€€€
ÀÀÀÀÀ
silice U
Ua

,,,,,
@@@@@
€€€€€
ÀÀÀÀÀ
,,,,,
@@@@@
€€€€€
ÀÀÀÀÀ
enveloppe isolante
Ur
dispositif de raccordement

ia

fig. 20 : le fusible, sa constitution et les courbes caractéristiques de sa coupure.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.14


6. le disjoncteur basse tension

Un disjoncteur (cf. fig. 21) est un Conduire le courant une surintensité : il s’en suit une
appareil de connexion capable de Cette fonction passive nécessite des ouverture automatique et définitive du
fermer et d’interrompre un circuit quel précautions constructives, pour avoir disjoncteur, même si l’organe de
que soit le courant jusqu’à son tout à la fois un échauffement admissible manœuvre est maintenu sur la position
Pouvoir de coupure ultime : Icu et une possibilité d’ouverture rapide. «fermé».
(cf. norme CEI 947-2). Et en plus, si le disjoncteur est sélectif ■ par action d’un déclencheur auxiliaire
Bien que sa fonction essentielle soit la il peut nécessiter une tenue électro- sur le mécanisme :
coupure des courants de court-circuit dynamique élevée pour accepter les Dispositifs à manque de tension, à
et de surcharge par action «réflexe» à courants de court-circuit pendant la mise sous tension, à courant
propre courant, il permet aussi par une durée de sélectivité, nécessaire au différentiel…
action volontaire extérieure, les fonctionnement des appareils aval. L’ouverture est automatique et
coupures des courants de surcharge et Ouvrir le circuit, couper le courant définitive, le courant ayant une valeur
des courants «normaux», (d’emploi et quelconque à cet instant.
■ par action volontaire sur le
plus petits). De plus, après toute Assurer le sectionnement
mécanisme, manuelle ou
ouverture il assure un isolement en Quand le disjoncteur est ouvert, un
télécommandée ; le courant à couper
tension du circuit coupé. niveau d’isolement est requis entre les
peut être quelconque.
La conception d’un disjoncteur pouvant parties «sous tension» et «hors
■ par l’action réflexe sur le mécanisme,
réunir dans un même boîtier toutes ces tension».
provoquée par le déclencheur suite à
fonctions a conduit à adopter des
solutions spécifiques quant aux :
■ mécanismes de fermeture/ouverture ;
■ déclencheurs ;
■ circuits électriques des pôles ;
■ éléments de coupure (contacts,
chambre de coupure,…).
Ce chapitre est une analyse de ses
fonctions, ses technologies, et ses
performances.

ses fonctions
Fermer le circuit
Par action sur le mécanisme, dès le
moindre contact, le ou les récepteurs
sont alimentés en courant ; à la mise
sous tension certains absorbent des
courants bien supérieurs à In (exemple :
moteur 7 à 8 In pendant quelques
secondes). Pour que ces surintensités
ne donnent pas lieu à des phénomènes
néfastes pour la zone de contact
(érosion due aux arcs), l’accostage à la
fermeture doit être brusque pour des
valeurs ≥ 100 A .
Aussi, pour convenir à tous les cas
usuels, les disjoncteurs doivent pouvoir
établir des courants de 15 à 20 fois
supérieurs à leur intensité nominale.
La réalisation de cette fonction requiert
des spécificités, car un disjoncteur doit
toujours être prêt à rouvrir en cas de
défaut dans l’installation, y compris
pendant ou très peu de temps après fig. 21 : coupe d'un disjoncteur BT industriel 400 A.
sa fermeture!

Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.15


Ce niveau est validé par des tests défini par des conditions d’échauffement La technique de «contact unique» est
diélectriques, tels ceux prescrits par la en régime asymptotique. employée jusqu’à In = 630 A. Au-delà il
norme CEI 947-2 : Le déclencheur peut être «compensé» s’avère préférable d’utiliser un système
■ un essai de courant de fuite maxi pour éviter l’influence de la température à plusieurs «doigts» de contact en
entre entrée et sortie sous Ue max ; ambiante. parallèle.
■ une tension de choc supérieure (par - pour des surcharges importantes, les ■ la répulsion de striction.
exemple à 12,3 kV au lieu des 9,8 kV échauffements évoluent en régime Par interaction magnétique entre les
exigés pour un appareil de même type adiabatique. Le temps de déclenchement lignes de courants «rayonnantes», il
n’ayant pas cette fonction) ; est donc fonction de l’état apparaît une force de répulsion des
■ un essai de robustesse du d’échauffement préalable du disjoncteur. contacts dite répulsion de striction.
mécanisme, dit «du contact soudé» ; (cf. ■ en condition de court-circuit, à partir Cette répulsion de striction a des
Cahier Technique Merlin Gerin n° 150). d’un certain seuil de courant, les conséquences néfastes, car pendant
déclenchements seront assurés en toute sa durée il y a :
«instantané» par un circuit magnétique ■ érosion inutile des pastilles par
ses technologies qui actionne une palette ou un noyau. l’énergie d’arc,
Ce seuil est défini sur impulsion de ■ risque de soudure ou de
Les mécanismes
courant de 200 ms, mais son temps microsoudure si les contacts se
Les trois principes de base sont :
d’action devient très petit (3 à 5 ms) sur referment,
■ mécanisme «à 2 positions» stables
fort courant ; ■ création de «points chauds» favorisant
«O» et «F» (pour les disjoncteurs de
■ les déclencheurs «électroniques». la stagnation de l’arc et ainsi l’émission
calibre inférieur à 100 A) ; thermoionique ; les conditions d’extinction
L’objectif premier reste une évaluation
■ mécanisme à 3 positions stables
du courant qui traverse les pôles du de l’arc pendant sa phase de régénération
O, F, O/D, surtout utilisé dans les disjoncteur pour agir en conséquence pouvant être ainsi compromises.
disjoncteurs industriels (cf. fig. 21) dont sur un dispositif de déclenchement. Il est à noter que pour améliorer la tenue
l’organe de manœuvre permet : Leurs intérêts : électrodynamique au-delà de In=630 A, la
■ la fermeture brusque des contacts,
■ plus grande précision des seuils répulsion de striction conduit aussi à utiliser
indépendante de la façon de manœuvrer, recherchés, la technique multi«doigts».
■ l’ouverture brusque des contacts,
■ courbes de déclenchement réglables En définitive, le choix des matériaux et de
indépendante de la façon de manœuvrer, selon l’emploi, la force de contact sont déterminants quant
■ l’ouverture par déclenchement, à la résistance de contact, au seuil de
■ des possibilités d’information locale
brusque et indépendante du maintien ou à distance. répulsion et, à d’autres aspects tels que
de la poignée en position «F» ; un érosion, micro soudures etc.
réarmement doit alors précéder la Les contacts
refermeture, Les contacts des disjoncteurs BT sont
■ le sectionnement apparent (l’organe constitués par des zones d’éléments
conducteurs mis en pression dans le force de contact

de manœuvre ne peut être cadenassé
en position «O» que si les contacts même sens que leur déplacement (Fc)
I
sont réellement ouverts) ; possible (cf. fig. 22), donc pas de
■ mécanisme pour disjoncteur forte
contact «couteau» comme dans
intensité, plus sophistiqué, car il beaucoup d’interrupteurs.
comporte un dispositif d’armement à Deux phénomènes physiques liés aux
accumulation d’énergie avant fermeture matériaux utilisés et à la force de
et ouverture, permettant ainsi un cycle contact doivent retenir notre attention :
■ la résistance de contact (Rc).
«O - FO» sans réarmement
intermédiaire. Celle-ci doit être la plus faible possible
car elle conditionne la puissance ohmique
Les déclencheurs développée au point de contact qu’il faut
Les déclencheurs sont d’une très évacuer par conduction. Ces
grande diversité, aussi seuls les échauffements peuvent accentuer les
principes de bases qui constituent des phénomènes d’oxydation et de corrosion,
minimums pour aborder la coupure des pour s’en préserver, les contacts peuvent
surintensités sont rappelés ci-après. être en cuivre jusqu’à 100 A et doivent
■ les déclencheurs magnéto-thermiques être à base d’argent au-delà.
■ en condition de surcharge, c’est Sur forts courants, au point de contact, la
l’atteinte d’un échauffement significatif puissance produite peut dépasser la
d’un courant déterminé, (ou d’une puissance dissipable. La zone de contact
température pour beaucoup d’entre- peut alors être portée à la fusion; aussi I
eux) qui provoque le déclenchement pour éviter la soudure descontacts un
grâce à un élément «thermo- couple de matériaux hétérogène est fig. 22 : les contacts des disjoncteurs BT
mécanique», généralement un bilame. généralement prévu, par exemple avec sont mis en pression dans le même sens
- lorsque la surcharge est faible le l’introduction de tellure ou de carbone que leur déplacement.
calibre nominal du déclencheur est dans l’un des deux matériaux de contact.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.16


Contact mobile particulièrement efficace sur fort rôle dans les bilans d’énergies de
Sur forts courants, au-delà de 15 In, il courant (Icc), (cf. fig. 25c). chaque instant.
faut : Il est parfois recherché que les contacts Le principe de base d’une chambre de
■ pour des appareils devant rester mobiles se referment «tous seuls» après coupure consiste à envoyer l’arc contre
fermés, renforcer la tenue un laps de temps afin de ne rouvrir un empilage de séparateurs, ou
électrodynamique par un effet de définitivement que si le court-circuit n’a plaquettes, disposés transversalement
«compensation» à propre courant. pas été éliminé par un disjoncteur plus en à la colonne d’arc principale afin de :
Quelques schémas possibles : aval… Ce principe est utilisé dans les ■ fractionner l’arc en autant d’arcs
■ par attraction mutuelle, ce schéma blocs limiteurs du système «SELLIM» élémentaires qu’il y a d’intervalles (cf.
utilisé dans les interrupteurs empêche (cf. Cahier Technique Merlin Gerin n° 126). fig. 26a), chacun d’eux génére ainsi une
l’ouverture sous fort courant. Les chambres de coupure tension d’arc minimale UAC de 20 à 40 V,
(cf. fig. 23a), Le rôle essentiel de cette zone est de due au phénomène anode/cathode et
■ par répulsion équilibrée, utilisée dans maintenir la tension d’arc à une valeur provoque un allongement de cet arc.
les disjoncteurs à forte intensité nominale convenable tout en absorbant l’énergie La tension d’arc escomptée quand il y a
(cf. fig. 23b). Ces disjoncteurs étant en développée par l’arc (cette énergie est fractionnement se calcule ainsi :
tête d’installation, ils sont souvent à parfois phénoménale : si Ua = 500 V et Ua ≈ N x UAC + (L - N . e) UL
déclenchement retardé pour obtenir une i = 10000 A pendant 2 ms, alors où :
sélectivité ; leur tenue électrodynamique Pa = 5 MW et Wa = 10 kJ !). e = espace entre 2 séparateurs,
doit donc être élevée, proche des valeurs Cette zone doit aussi satisfaire à des N = nombre de séparateurs,
de court-circuit «20 In» ; conditions de régénération diélectrique L = longueur de la chambre de coupure.
■ pour des appareils devant s’ouvrir et suffisantes pour assurer la coupure Par exemple : avec N = 10, L = 4 cm,
couper rapidement, améliorer les définitive du courant, malgré la e = 0,2 cm, UAC ≈ 30 V et UL ≈ 75 V/cm,
conditions de répulsion du contact présence de la tension réseau. Ua ≈ 200 + 150 = 350 V
Les phénomènes physiques à prendre ■ emmagasiner, par échauffement ou
mobile afin d’obtenir au plus vite une
tension d’arc. Quelques schémas sont en compte pour assurer la coupure ne liquéfaction temporaire des séparateurs,
possibles (cf. fig. 24) : sont plus essentiellement électriques : l’énergie produite sous forts courants
la thermique (fusion, sublimation, dans la colonne de plasma.
■ à simple boucle de répulsion,
évaporation), l’aérodynamique, le Mais dans un contexte donné et sous
■ à double répulsion (souvent réalisée
rayonnement, jouent également un forts courants, il existe une limite
par un «double contact»),
■ à «extracteur», un noyau magnétique
pousse ou tire le contact mobile.

,,,,
Les effets de répulsion peuvent être a a
Fr
renforcés par la mise en œuvre de

,
Fm ouverture Fm
circuits magnétiques :
Fm
■ avec des effets proportionnels au
i i
carré du courant :
- circuit avaleur en U (cf. fig. 25a ),
- circuit expulseur en U (cf. fig. 25b), i i
■ avec des effets proportionnels à la
pente du courant (di/dt) donc b Fm Fm
Fm ouverture
b
i
,,,,,
Fr (i/2) Fr
,

i i
,

i i
Fm
i

a c
Fr (i/2) Fr
extracteur c ouverture
i Fm
Fr
Fm i2
i i i
1/3 i2
A
Fm
,,,,
,,,,

2/3 i i
i fig. 24 : principe de répulsion des contacts :
a : à simple boucle de répulsion ; fig. 25 : dispositif magnétiques de répulsion
b
b : à double répulsion (souvent réalisé par des contacts :
i un double «contact») ; a : circuit avaleur en U ;
fig. 23 : renforcement de la tenue c : à «extracteur», un noyau magnétique b : circuit expulseur en U ;
électrodynamique des contacts. pousse ou tire le contact mobile. c : répulsion à fort di/dt.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.17


supérieure en intensité au-delà de En plus de ce «soufflage magnétique» ■ des intensités nominales In
laquelle, l’arc reste en avant des un réel soufflage aérodynamique comprises entre quelques ampères et
séparateurs tout en ayant des apparaîtra si l’énergie de l’arc naissant 3200 A, selon leur place dans
échanges thermiques très importants vaporise ou sublime des matériaux l'installation ;
avec ceux-ci (cf. fig. 26b). Bien que isolants gazogènes. ■ des protections contre les surcharges
l’arc ne soit plus fractionné, la tension Enfin une pression, inévitable lors de la de 1,3 à 10 In, selon les éléments
d’arc est de même ordre de grandeur coupure de forts courants en milieu protégés ;
ou un peu plus petite. confiné, favorise l’évolution de la ■ des pouvoirs de coupure de valeurs
La préchambre tension d’arc, car : souvent inférieures à 35 kA, mais
Cette zone est constituée par le volume ■ la section droite de la colonne d’arc atteignant parfois 150 kA selon la
qui sépare la zone de séparation des s’en trouve réduite et sa «résistance» puissance installée.
contacts et le début des séparateurs augmentée ;
■ les différences de pressions entre Particularités des disjoncteurs BT
composant la chambre de coupure.
cette zone (surpression due à l’arc) et Pour satisfaire l'ensemble des besoins
Son aménagement est souvent
nécessaire, voire indispensable pour : l’arrière de la chambre de coupure d'une distribution électrique de
(pression atmosphérique) favoriseront caractère industriel ou tertiaire, il est
■ éviter la stagnation de l’arc sur les
son entrée et son maintien dans la donc nécessaire de disposer d'une
contacts (érosion et points chauds) ; le
chambre. «gamme de disjoncteurs» (cf. fig. 27).
pare-étincelles «inférieur» y contribue
en assurant le déplacement du pied Disjoncteurs dont les caractéristiques
d’arc des contacts fixes vers le dessous ses performances sont obtenues par des solutions
des séparateurs de la chambre ; techniques adaptées à leurs fonctions
Les performances d'un disjoncteur
■ favoriser un allongement de l’arc plus et à leur tailles.
permettent d'assurer son aptitude à
rapide et plus grand que celui provoqué C'est ainsi que la fonction coupure,
l'emploi dans une installation électrique
par la seule ouverture mécanique des donnée et en point donné de celle-ci. adaptée à chaque niveau, contribue à
contacts. la sûreté de toute une installation :
Les installations électriques nécessitent
Les effets magnétiques déjà évoqués ■ la protection (des personnes et des
l'emploi de nombreux disjoncteurs (à
pour la répulsion du contact mobile matériels),
l'origine de l'installation, aux
contribueront à ces objectifs, en ■ la disponibilité de l'énergie, ou
changements de section des lignes,
agissant sur le courant d’arc. près de certains récepteurs,…) dont les continuité de service notamment par la
performances peuvent être très sélectivité au déclenchement des
différentes : disjoncteurs.
■ des tensions nominales de 400 à En BT, deux types de sélectivité sont
690 volts en triphasé ; essentiellement utilisés : la sélectivité
e
i
e
L
N
e ⇒
e

i
a

contact
mobile

contact
fixe

b
fig. 26 : les séparateurs placés dans les
chambres de coupure facilitent la coupure. fig. 27 : gamme de disjoncteurs Basse Tension Merlin Gerin.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.18


ampèremétrique et la sélectivité
chronométrique.
■ la première, renforcée par l'emploi de
la sélectivité énergétique (cf. Cahier
Technique N° 167), s'obtient avec les
disjoncteurs de catégorie A selon la

,,,,







,, 





 , raccordement supérieur












 ,




norme CEI 947-2. Ces disjoncteurs
doivent couper très rapidement le
courant de défaut, et limiter fortement
les courants de court-circuit. chambre de coupure
■ la deuxième, la sélectivité
chronométrique, est réalisée avec les
disjoncteurs de catégorie B. Ces




disjoncteurs, généralement placés en joue gazogène
tête d'installation, doivent supporter le




passage des courants de défaut établis contact mobile
et donc avoir une forte tenue enveloppe





électrodynamique.
barreau
Une forte limitation du courant de




court-circuit
(voir aussi le Cahier Technique n° 163)



,,
,,,
 
 












Elle est surtout recherchée pour les




disjoncteurs de taille inférieure ou égale circuit magnétique
à 630 A.




Ceux-ci développent une tension d'arc raccordement déclencheur
de l'ordre de 600 à 900 V dans des
petits volumes. Une telle tension
s'obtient plus aisément avec des fig. 28 : enceinte de coupure d'un disjoncteur BT à contact rotatif (Compact NS - Merlin Gerin).

 
systèmes à double coupure (par
combinaison des schémas des figures





,






, ,,




24b et 25b), et la mise en œuvre d'un


,,,






,,




,

 


corne d'arc
contact mobile de type rotatif qui offre

[\àJJ
LMNOPQRSTUVWXYZEFG
KK
00H
I<=>?##




l'avantage supplémentaire de faciliter la contacts

,,
++
**
))
()*+,((
''
&&
%%
$$
55
44
33
229:;<=>-./0123
fabrication d'une enceinte par pole fugitifs chambre de
coupure
(cf. fig. 28).
Couper "100 kA" en 2,5 ms est ainsi contacts

//
..
--
,,
++
**)) 
((
''
&&
%%
$$
devenu possible avec un disjoncteur de principaux à

,,,


,,,








 


la taille 250 A. base d'argent
arbre des pôles
Une forte tenue électrodynamique




actionné par le
Elle est recherchée pour les mécanisme
disjoncteurs de taille égale ou type O - FO
supérieure à 800 A. plage
supérieure
Cet objectif nécessite un principe de
compensation des efforts
électromagnétiques plus aisé à
résoudre avec une simple coupure plage
(schéma 23 b) d'autant plus que la inférieure
grande ouverture (distance entre les
contacts) permet d'obtenir également cage polaire
une tension d'arc élevée de 600 à transformateur de en isolant
900 V. courant branché



 





 

 




C'est ainsi qu'un disjoncteur d'une taille au déclencheur
de 3200 A coupe "100 kA" en 15 ms électronique
(sans retard au déclenchement), mais fig. 29 : enceinte de coupure d'un disjoncteur BT de forte tenue électrodynamique
peut aussi supporter 75 kA pendant 3 s (Masterpact - Merlin Gerin)
(cf. fig. 29).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.19


Des performances confirmées ■ les pouvoirs de coupure par des
L'évaluation et la garantie des cycles :
performances des disjoncteurs sont ■ O-FO à Icu, courant de court-circuit
faites par la réalisation d'essais norma- ultime,
lisés (cf. CEI 947-2 et NF C 63-120). ■ ou O-FO -FO à Ics, courant de court-
Ainsi, pour ce qui a trait à la "coupure", circuit de service avec Ics ≤ Icu.
des essais permettent de vérifier par Nota :
exemple : La publication de la norme CEI 947-2,
■ les endurances sous In, qui traite des disjoncteurs BT
■ les endurances en surcharges (sous industriels, a fait l'objet du Cahier
6 In par exemple), Technique n° 150 dont la lecture est à
même de compléter ces informations.

7. conclusion

L’avenir de l’arc? liées aux évolutions des


Aujourd’hui encore, l’arc électrique connaissances, des matériaux et à
reste un moyen très adapté à la l’emploi de l’électronique.
coupure avec limitation des courants en Aussi, pendant de nombreuses
basse tension. décennies encore, la protection des
De plus les disjoncteurs basse tension circuits électriques nécessitera des
bénéficient d’importantes améliorations disjoncteurs avec la «maîtrise de l’arc».

8. bibliographie

Normes Cahiers Techniques Merlin Gerin


■ CEI 947-2 : Appareillage à basse ■ Evolution des disjoncteurs BT avec
tension - 2ème partie : disjoncteurs. norme 947-2.
■ CEI 50 : Index général du vocabulaire Cahier Technique n° 150
électrotechnique. E. BLANC
■ NF C 63-120 : Appareillage à basse ■ Coupure en BT par limitation du
tension - 2ème partie : disjoncteurs. courant.
Cahier Technique n° 163
P. SCHUELLER
■ La sélectivité énergétique en BT.
Cahier Technique n° 167
R. MOREL - M. SERPINET

Réal.: Sodipe - Valence - Photo. : IPV - Grenoble


Cahier Technique Merlin Gerin n° 154 / p.20 DTE - 12-94 - 2500 - Imp. : Clerc

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