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Chapitre VIII

Nombres premiers

1. Définition et premières propriétés


Définition 1

Un entier naturel est premier s’il admet exactement deux diviseurs : 1 et lui-même.
Un entier distinct de 1, non premier, est dit composé.

A titre d’exemple

⊛ 1 n’a qu’un seul diviseur dans N, donc 1 n’est pas premier.

⊛ DN (2) = {1 ; 2}, donc 2 est un nombre premier.


⊛ Un nombre premier p est un entier naturel supérieur ou égal à 2 : p ≥ 2.

Recherche

Exercice 1 : Déterminer la liste des 12 premiers nombres premiers.


Exercice 2 :
1. Est-il vrai que tout nombre premier est impair ? Justifier.
2. Est-il vrai que tout nombre premier strictement supérieur à 2 est impair ? Démontrer.
3. Est-il vrai que tout nombre impair est premier ? Justifier.

Exercice 3 : Extrait d’Indice, Termnale S

1. Montrer que le nombre f (n) = n2 + 18n + 77 n’est premier pour aucune valeur de l’entier naturel n.
On pourra factoriser f (n)...

2. Peut-on trouver un entier négatif n tel que f (n) soit premier ?

Exercice 4 : Extrait d’Indice, Termnale S


Soit n un entier.
1. Développer (n2 + 8)2 et en déduire une factorisation de g(n) = n4 + 64.

2. Etablir que pour tout entier n, g(n) n’est pas premier.

Exercice 5 : Extrait d’Indice, Termnale S


p et q sont deux nombres premiers tels que l’équation x2 − px + q = 0 a deux solutions dans N. Identifier p et q.
p VIII-2 Chap. VIII

Exercice 6 : Extrait d’Indice, Termnale S


Soit p un nombre premier impair.
Déterminer les entiers naturels x et y tels que x2 − y 2 = p.
Exercice 7 : Soit n ⩾ 2 un entier naturel,
  et k un entier naturel compris entre 1 et n − 1.
n n!
On rappelle que le coefficient binomial est égal à .
k k!(n − k)!
   
n n n−1
1. Montrer que = ; en déduire que
k k k−1
   
n n−1
k =n .
k k−1

2. On suppose ici que n est un nombre premier p.


 
p
Montrer que pour tout entier k compris entre 1 et p − 1, p divise .
k

2. Critère d’arrêt
Propriété 1

⊛ Tout entier naturel n supérieur ou égal à 2 admet au moins un diviseur premier ; le plus petit diviseur premier
de n est son plus petit diviseur après 1.

⊛ Si n n’est pas premier, alors il admet un diviseur premier p tel que :



2≤p≤ n

Démonstration

⊛ Si n est premier, il admet comme diviseur premier lui-même.

⊛ Si n n’est pas premier, alors l’ensemble des diviseurs de n supérieurs ou égaux à 2 n’est pas vide. Tout ensemble
non vide d’entiers admet un plus petit élément. Soit p cet élément.
Raisonnons par l’absurde.
Si p n’est pas premier, alors p admettrait un diviseur d, tel que 2 ≤ d ≤ p. Alors d serait un diviseur de n plus
petit que p. L’hypothèse est donc absurde.
p est donc un nombre premier.
⊛ Pour tout entier naturel composé n supérieur ou égal à 2, il existe un plus petit diviseur entier p premier supérieur
ou égal à 2, tel que n = p × q, avec p ≤ q.
2≤ p ≤ q
Ainsi p2 ≤ pq
Comme pq = n, p2 ≤ n √
En prenant la racine carrée, p ≤ n

Recherche

Exercice 8 : 323 et 139 sont-ils des nombres premiers ?

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2.. CRITÈRE D’ARRÊT p VIII-3

Algorithme et Python 1
 
from math i m p o r t ∗

def p l u s _ p e t i t _ d i v i s e u r _ p r e m i e r ( n) :
La fonction suivante renvoie le plus r=i n t ( f l o o r ( s q r t ( n ) ) )
petit diviseur premier d’un entier d=2
n ⩾ 2, en utilisant le principe du w h i l e n%d !=0 and d<=r :
critère d’arrêt. d+=1
Si elle renvoie n, l’entier n est pre- i f d<=r :
mier. return . . .
Compléter les pointillés. else :
return . . .
 

La fonction ci-dessous renvoie la liste des nombres premiers inférieurs ou égaux à un entier n ⩾ 2. La compléter.
La dernière ligne doit être sur la même ligne que l’avant-dernière ; il y a eu un saut pour des raisons de place.
 
from math i m p o r t ∗

def liste_nb_premiers_inferieurs_ou_egaux_a_ ( n) :
r e t u r n [ p l u s _ p e t i t _ d i v i s e u r _ p r e m i e r ( i ) f o r i i n r a n g e ( 2 , n+1)
i f plus_petit_diviseur_premier ( i )==...]
 

Pour un nombre réel positif x, le nombre de nombres premiers inférieurs ou égaux à x est noté π(x).
Le programme suivant représente graphiquement la fonction π :
 
i m p o r t numpy a s np
import m a t p l o t l i b . pyplot as p l t

def f o n c t i o n _ p i ( n) :
l =[0 ,0]
f o r i i n r a n g e ( 2 , n+1) :
i f p l u s _ p e t i t _ d i v i s e u r _ p r e m i e r ( i )< i :
l . append ( l [ i −1])
else :
l . append ( l [ i −1]+1)
return l

def graphique_fonction_pi ( n) :
p l t . s c a t t e r ( [ i f o r i i n range ( n +1)] , f o n c t i o n _ p i ( n ))
p l t . s c a t t e r ( [ i f o r i in range (2 , n +1)] ,[ i / log ( i )
f o r i i n r a n g e ( 2 , n + 1 ) ] ) #s u r l a même l i g n e qu ’ au−d e s s u s
p l t . show ( )
 
 
Voici le graphique obtenu en exécutant dans la console :  >>> g r a p h i q u e _ f o n c t i o n _ p i ( 1 0 0 0 0 0 )


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p VIII-4 Chap. VIII

La courbe bleue est celle de la fonction π ; la


courbe orange est celle de la fonction d’expres-
x
sion .
ln x
Le théorème des nombres premiers justifie
que ces deux courbes ont la même allure.

3. Infinité des nombres premiers


Propriété 2

Il existe une infinité de nombres premiers.

Démonstration

Raisonnons par l’absurde.


Supposons qu’il existe un nombre fini de nombres premiers. Considérons qu’il y en a n et notons ces n nombres
premiers p1 , p2 , p3 , p4 , . . . , pn−1 , pn .
Soit N = p1 × p2 × p3 . . . . . . × pn + 1.
D’après le critère d’arrêt, N admet au moins un diviseur premier, qui, nécessairement, est l’un des pi : pi0 .
On a donc : N ≡ 0 mod (pi0 )

Or p1 × p2 × p3 . . . . . . × pn ≡0 mod (pi0 ).
Ainsi p1 × p2 × p3 . . . . . . × pn + 1 ≡ 1 mod (pi0 ).
D’où : N ≡1 mod (pi0 ).
Il est absurde d’avoir N ≡ 0 mod (pi0 ) et N ≡ 1 mod (pi0 ), donc il existe un nombre infini de nombres premiers.

4. Crible d’Ératosthène
Un peu d’histoire
Ératosthène est un astronome, géographe, philosophe et
mathématicien grec du IIIème siècle avant notre ère (né à
Cyrène, aujourd’hui Chahat en Libye vers -276 et mort à
Alexandrie vers -194).
Ératosthène fut nommé à la tête de la bibliothèque d’Alexan-
drie à la demande de Ptolémée III, pharaon d’Egypte, et fut
précepteur de son fils Ptolémée IV.
Il est célèbre pour être le premier dont la méthode de mesure
de la circonférence de la Terre soit connue. On a donné son
nom à l’astéroïde (3251) Ératosthène ainsi qu’au cratère
lunaire Ératosthène.
Mathématicien, il établit le crible d’Ératosthène qui permet
de déterminer par exclusion tous les nombres premiers et dont
on étudie ci-dessous le principe.

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5.. NOMBRES DE MERSENNE p VIII-5

En guise d’explications

Le crible d’Ératosthène permet de déterminer les nombres premiers inférieurs à un entier N , en procédant ainsi :

• On barre 1 qui n’est pas premier.


• On entoure 2 qui est le plus petit nombre premier, puis on barre tous les multiples de 2 suivant, les nombres
pairs.
• Le plus petit nombre non barré est 3 ; il est premier, sinon il serait divisible par un nombre premier inférieur et
serait barré. On l’entoure, et on barre tous ses multiples non déjà barrés.
• Le plus petit nombre non barré est 5 ; il est premier, sinon il serait divisible par un nombre premier inférieur et
serait barré. On l’entoure, et on barre tous ses multiples non déjà barrés.
• etc...

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
31 32 33 34 35 36 37 38 39 40
41 42 43 44 45 46 47 48 49 50
51 52 53 54 55 56 57 58 59 60
61 62 63 64 65 66 67 68 69 70
71 72 73 74 75 76 77 78 79 80
81 82 83 84 85 86 87 88 89 90
91 92 93 94 95 96 97 98 99 100
101 102 103 104 105 106 107 108 109 110
111 112 113 114 115 116 117 118 119 120

Recherche

Déterminer à l’aide du crible d’Eratosthène si le nombre 1 789 est premier.

5. Nombres de Mersenne
Recherche

On appelle nombres de Mersenne, les nombres Mn de la forme :

∀n ∈ N∗ , Mn = 2n − 1
1. Calculer les 6 premiers nombres de Mersenne.
Parmi ces nombres de Mersenne, si n est premier, que peut-on dire de Mn ?
On pourrait penser que si n est premier, alors Mn l’est également. Cela permettrait d’obtenir un nombre premier
aussi grand que l’on veut.
2. Calculer M11 . Ce nombre est-il premier ?

3. Montrer que, pour tout entier naturel n ⩾ 1,



xn − 1 = (x − 1) xn−1 + xn−2 + . . . + x + 1

4. Démontrer que si n n’est pas premier, alors Mn ne l’est pas non plus.

5. L’affirmation « Si Mn est premier alors n l’est également » est-elle vraie ?

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p VIII-6 Chap. VIII

Source : Wikipédia
En janvier 2016, 49 nombres premiers de Mersenne étaient connus, le plus grand étant M74207281 , qui est aussi à la
même date le plus grand nombre premier connu. Comme plusieurs de ses prédécesseurs, il a été découvert par un
calcul distribué sous l’égide du projet GIMPS, Great Internet Mersenne Prime Search (qui signifie « grande recherche
par Internet de nombres premiers de Mersenne »).

6. Le petit Théorème de Fermat


Recherche

Le but est de démontrer le résultat suivant :


Propriété 3 ▶ Petit théorème de Fermat

Soit p un nombre premier.

Pour tout entier naturel a non multiple de p , ap−1 ≡ 1 [p] .

Soit p un nombre premier.


1. Justifier qu’il suffit de démontrer la propriété pour tous les entiers compris entre 1 et p − 1 inclus.
2. La démonstration se fera par récurrence sur a, pour a allant de 1 à p − 1.

a) Ecrire l’initialisation.
b) Hérédité : on suppose qu’il existe un entier a entre 1 et p − 2, pour lequel ap−1 ≡ 1 [p].
Montrer que (a + 1)p ≡ a + 1 [p].
On utilisera la formule du binôme de Newton, et le résultat de l’exercice 7.
c) Justifier que a + 1 est inversible modulo p.
d) Etablir alors que (a + 1)p−1 ≡ 1 [p], ce qui achève la démonstration de l’hérédité.

En guise d’explications

• Si a n’est pas un multiple du nombre premier p, on vient de démontrer que ap−1 ≡ 1 [p], donc, en
multipliant par a des deux côtés, on trouve : ap ≡ a [p].

• Si a est un multiple du nombre premier p, a ≡ 0 [p], donc ap ≡ 0 [p], et on a également ap ≡ a [p].

Pour tout entier naturel a , ap ≡ a [p] .

Recherche ▶ Application du petit théorème de Fermat ( Sésamaths 2020 )

Exercice 9 :
1. Vérifier que 761 est un nombre premier.
2. L’entier n est un entier naturel composé de 760 chiffres tous égaux à 9 : n = 999
| {z. . . 99}.
760 fois

a) Calculer n + 1.
b) Montrer que 761 divise n.

Exercice 10 : Soit n ∈ N∗ ; on note a = n13 − n.


1. Montrer que a est divisible par 13 et 7.
2. En déduire que a est divisible par 182.

Exercice 11 : Soit p un nombre premier impair.

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7.. THÉORÈME FONDAMENTAL DE L’ARITHMÉTIQUE p VIII-7

Montrer que p divise 1 + 2 + 22 + . . . + 2p−2 .


Exercice 12 : Montrer que pour tout a ∈ N,

a31 ≡ a [62] .

7. Théorème fondamental de l’arithmétique


Propriété 4 ▶ Théorème admis

Un nombre premier divise un produit de facteurs si, et seulement si, il divise au moins l’un de ces facteurs.

p|ab
⇒ (p|a ou p|b)
p premier

A titre d’exemple 1

• 6 divise 9 × 4 mais 6 ne divise ni 9, ni 4. On veillera donc à bien appliquer le théorème pour les seuls nombres
premiers.

• 7 divise 2 × 14 et 7 divise 14.

Propriété 5 ▶ Corollaire

Si p premier divise une puissance ak , alors pk divise ak .

Démonstration 1

Propriété 6 ▶ Existence et unicité de la décomposition en facteurs premiers

Tout entier naturel au moins égal à 2 est premier ou est un produit de nombres premiers.
Tout entier naturel supérieur ou égal à 2 peut se décomposer de façon unique (à l’ordre des facteurs près) en produit
de facteurs premiers.
αm−1
n = pα1 × p2 × p3 × . . . . . . × pm−1 × pm
1 α2 α3 αm

OD, Philippe Magoutier


p VIII-8 Chap. VIII

Recherche

Exercice 13 : Voici une méthode pour décomposer 21 168 en produit de nombres premiers : on commence par essayer
de diviser par 2 ; tant que c’est possible, on essaie de diviser le quotient par 2.
Quand on ne peut plus diviser par 2, on essaie de diviser le quotient par 3, puis par 5 (nombre premier suivant), puis
par 7, . . ., jusqu’à ce que le quotient soit égale à 1.

• Division par 2 :

– 21 168 ÷ 2 = 10 584
– 10 584 ÷ 2 = 5 292
– 5 292 ÷ 2 = 2 646
– 2 646 ÷ 2 = 1 323
– 1 323 n’est pas divisible par 2.

Dans la décomposition de 21 168, 2 est à la puissance 4.

• Division par 3 :

– 1 323 ÷ 3 = 441
– 441 ÷ 3 = 147
– 147 ÷ 3 = 49
– 49 n’est pas divisible par 3.

Dans la décomposition de 21 168, 3 est à la puissance 3.


• 49 n’est pas divisible par 5 : 5 n’apparaît pas dans la décomposition en facteurs premiers de 21 168.

• Division par 7 :

– 49 ÷ 7 = 7
– 7÷7=1
– 1 n’est pas divisible par 7.

Dans la décomposition de 21 168, 7 est à la puissance 2.


• 1 n’étant divisible par aucun nombre premier, la décomposition est terminée.

21 168 = 24 × 33 × 72

Exercice 14 : Décomposer, en utilisant cette méthode, en produit de facteurs premiers le nombre N = 150 920.

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7.. THÉORÈME FONDAMENTAL DE L’ARITHMÉTIQUE p VIII-9

Algorithme et Python 2
 
def decomposition ( n) :
Le programme ci-contre effectue la décomposition en l =[]
facteurs premiers du nombre entier supérieur ou égal d=2
à 2 n. w h i l e n>1 :
Plus exactement, il renvoie une liste de couples [d, i], i =0
où d est un facteur premier de n et i la puissance de w h i l e n%d==0 :
d dans la décomposition. i +=...
n=...
i f i >0 :
l . append ( [ d , i ] )
d+=1
return l
 
 
>>> d e c o m p o s i t i o n ( 1 8 5 6 4 4 8 )
Par exemple : [ [ 2 , 6 ] , [ 3 , 2 ] , [ 1 1 , 1 ] , [ 2 9 3 , 1 ] ] On a : 1 856 448 = 26 ×32 ×11×293.
 

Cet algorithme utilise le principe utilisé dans la décomposition de 21 168 effectuée ci-dessus, à un détail près :
dans la décomposition effectuée ci-dessus, après avoir effectué toutes les divisions possibles par 3, on a regardé si le
quotient obtenu était divisible par le nombre premier suivant, 5.
Mais dans l’algorithme présenté ci-dessus, après avoir effectué toutes les divisions possibles par d = 3, d va prendre la
valeur 3 + 1 = 4, qui n’est pas un nombre premier.

Pourquoi cet algorithme n’affichera malgré ceci que des facteurs premiers ?

Soit k un entier naturel, stocké dans la variable d.


A la ligne 4, on va vérifier si k divise la valeur n stockée dans A ; si c’est le cas, notons m un diviseur positif de k,
différent de k.
Alors m divise n ; mais, si m > 1 , comme m < k, la variable d a déjà pris, plus tôt dans l’algorithme, la valeur m ;
le nombre stocké dans la variable n à ce moment-là de l’algorithme a été divisé par m tant que c’était possible, et on
ne peut donc plus à nouveau diviser par m, ce qui contredit le fait que m divise n.
On a donc nécessairement m = 1 : tout diviseur de k différent de k est égal à 1, ce qui signifie que k est un
nombre premier.
Ceci explique qu’à tout moment de l’algorithme, si le nombre k stocké dans la variable d divise le nombre stocké dans
la variable n, alors k est un nombre premier.

Propriété 7 ▶ Nombre de diviseurs d’un entier

Soit un nombre entier n supérieur ou égal à 2 dont la décomposition en facteurs premiers est :
α
1 × p2 × p3 × . . . . . . × pm−1 × pm
n = pα 1 α2 α3 m−1 αm

Alors, tout diviseur positif d de n a pour décomposition :


β
d = pβ1 1 × pβ2 2 × pβ3 3 × . . . . . . × pm−1
m−1
× pβmm

avec 0 ≤ βi ≤ αi et i ∈ {1, 2, 3, · · · · · · }.
Le nombre de diviseurs de N est alors : (α1 + 1) × (α2 + 1) × . . . . . . (αm + 1) .

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p VIII-10 Chap. VIII

A titre d’exemple

0 1

0
Exemple : La décomposition en facteurs premiers de
21 168 est 24 × 33 × 72 .
1 1
D’après la première partie de la propriété ci-dessus,
tout diviseur de 21 168 se décompose sous la forme
2a × 3b × 7c , avec a, b et c des entiers vérifiant 0 ⩽ 2
a ⩽ 4, 0 ⩽ b ⩽ 3, 0 ⩽ c ⩽ 2. 0
Si on fixe a = 0, voici ci-contre un arbre décrivant les 0
possibilités pour b et c ;
il y a ainsi 4 × 3 = 12 diviseurs de cette forme, avec
2 1
a = 0.
Comme il y a 5 valeurs possibles pour a, on en déduit
que 21 168 a 5 × 4 × 3 = 60 diviseurs. 2

3 1

2
Valeur de b Valeur de c

Recherche

Décomposer le nombre 120 en facteurs premiers et en déduire le nombre de diviseurs de 120. Mêmes demandes avec
le nombre 847.

Recherche ▶ Sésamaths 2020

Exercice 15 : A l’aide de la décomposition en facteurs premiers de 84, résoudre dans N l’équation :

x(x + 1)(2x + 1) = 84 .

Exercice 16 : Un annuaire comportant 999 991 noms a entre 100 et 1 000 pages et plus de 1 000 noms par page. On
trouve le même nombre de noms sur toutes les pages.
Combien a-t-il de pages ?

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7.. THÉORÈME FONDAMENTAL DE L’ARITHMÉTIQUE p VIII-11

Propriété 8 ▶ PGCD et PPCM à partir de la décomposition

Soient a et b deux nombres entiers supérieurs ou égaux à 2 dont la décomposition en facteurs premiers est :
α
1 × p2 × p3 × . . . . . . × pm−1 × pm , où 0 ≤ αi et i ∈ {1, 2, 3, · · · · · · }
a = pα 1 α2 α3 m−1 αm

β
b = pβ1 1 × pβ2 2 × pβ3 3 × . . . . . . × pm−1
m−1
× pβmm , où 0 ≤ βi et i ∈ {1, 2, 3, · · · · · · }
Alors :
min(α1 ;β1 ) min(α2 ;β2 ) min(α3 ;β3 ) min(αm−1 ;βm−1 )
PGCD(a; b) = p1 × p2 × p3 × . . . . . . × pm−1 × pmin(α
m
m ;βm )

max(α1 ;β1 ) max(α2 ;β2 ) max(α3 ;β3 ) max(αm−1 ;βm−1 )


PPCM(a; b) = p1 × p2 × p3 × . . . . . . × pm−1 × pmax(α
m
m ;βm )

A titre d’exemple

On cherche le PGCD et le PPCM des nombres entiers 280 et 9900.

La décomposition en facteurs premiers donne :


280 = 23 × 5 × 7
9900 = 22 × 32 × 52 × 11

On peut aussi écrire :

280 = 23 × 30 × 51 × 71 × 110
9900 = 22 × 32 × 52 × 70 × 111

Alors :

PGCD(280; 9900) = 22 × 30 × 51 × 70 × 110 = 22 × 5 = 20.


PPCM(280; 9900) = 23 × 32 × 52 × 71 × 111 = 138 600.

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Chapitre IX

Partie Exercices

1. Nombres premiers, nombres de Mersenne


Partie A Le but de cette partie est de démontrer que l’ensemble des nombres premiers est infini en raisonnant par l’absurde.

1. On suppose qu’il existe un nombre fini de nombres premiers notés p1 , p2 , . . . , pn .


On considère le nombre E produit de tous les nombres premiers augmenté de 1 :

E = p1 × p 2 × · · · × pn + 1.

Démontrer que E est un entier supérieur ou égal à 2, et que E est premier avec chacun des nombres p1 , p2 , . . . , pn .

2. En utilisant le fait que E admet un diviseur premier conclure.

Partie B
Pour tout entier naturel k ⩾ 2, on pose Mk = 2k − 1.
On dit que Mk est le k-ième nombre de Mersenne.

1. a) Reproduire et compléter le tableau suivant, qui donne quelques valeurs de Mk :

k 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Mk 3

b) D’après le tableau précédent, si k est un nombre premier, peut-on conjecturer que le nombre Mk est premier ?
2. Soient p et q deux entiers naturels non nuls.
q
2 3 q−1 (2p ) − 1
a) Justifier l’égalité : 1 + 2p + (2p ) + (2p ) + · · · + (2p ) = .
2p − 1
b) En déduire que 2pq − 1 est divisible par 2p − 1.
c) En déduire que si un entier k supérieur ou égal à 2 n’est pas premier, alors Mk ne l’est pas non plus.
3. a) Prouver que le nombre de Mersenne M11 n’est pas premier.
b) Que peut-on en déduire concernant la conjecture de la question 1. b. ?
p IX-2 Chap. IX

Partie C
Le test de Lucas-Lehmer permet de déterminer si un nombre de Mersenne donné est premier. Ce test utilise la suite numérique
(un ) définie par u0 = 4 et pour tout entier naturel n :

un+1 = u2n − 2.
Si n est un entier naturel supérieur ou égal à 2, le test permet d’affirmer que le nombre Mn est premier si et seulement si
un−2 ≡ 0 modulo Mn . Cette propriété est admise dans la suite.

1. Utiliser le test de Lucas-Lehmer pour vérifier que le nombre de Mersenne M 5 est premier
2. Soit n un entier naturel supérieur ou égal à 3.
L’algorithme suivant, qui est incomplet, doit permettre de vérifier si le nombre de Mersenne Mn est premier, en utilisant
le test de Lucas-Lehmer, pour un entier n ⩾ 3

u←4
M ← ......
Pour i allant de 1 à ……faire
u ← ......
Fin Pour
Si M divise u alors afficher « M ……… »
sinon afficher « M ……… »

Recopier et compléter cet algorithme de façon à ce qu’il remplisse la condition voulue.

2. Equations diophantiennes - codage


Partie A
On considère l’équation (E) : 15x − 26k = m où x et k désignent des nombres entiers relatifs et m est un paramètre entier
non nul.

1. Justifier, en énonçant un théorème, qu’il existe un couple d’entiers relatifs (u ; v) tel que 15u − 26v = 1.
Trouver un tel couple.
2. En déduire une solution particulière (x0 ; k0 ) de l’équation (E).

3. Montrer que (x ; k) est solution de l’équation (E) si et seulement si


15 (x − x0 ) − 26 (k − k0 ) = 0.
4. Montrer que les solutions de l’équation (E) sont exactement les couples (x ; k) d’entiers relatifs tels que :

x = 26q + 7m
où q ∈ Z.
k = 15q + 4m

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3.. EQUATIONS DIOPHANTIENNES - MATRICES - SUITES p IX-3

Partie B
On fait correspondre à chaque lettre de l’alphabet un nombre entier comme l’indique le tableau ci-dessous.
A B C D E F G H I J K L M
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
N O P Q R S T U V W X Y Z
13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
On définit un système de codage :

• à chaque lettre de l’alphabet, on associe l’entier x correspondant,


• on associe ensuite à x l’entier y qui est le reste de la division euclidienne de 15x + 7 par 26,
• on associe à y la lettre correspondante.

Ainsi, par cette méthode, la lettre E est associée à 4, 4 est transformé en 15 et 15 correspond à la lettre P et donc la lettre
E est codée par la lettre P.

1. Coder le mot MATHS.


2. Soit x le nombre associé à une lettre de l’alphabet à l’aide du tableau initial et y le reste de la division euclidienne de
15x + 7 par 26.
a) Montrer alors qu’il existe un entier relatif k tel que 15x − 26k = y − 7.
b) En déduire que x ≡ 7y + 3 (mod 26).
c) En déduire une description du système de décodage associé au système de codage considéré.
3. Expliquer pourquoi la lettre W dans un message codé sera décodée par la lettre B.
Décoder le mot WHL.
4. Montrer que, par ce système de codage, deux lettres différentes sont codées par deux lettres différentes.

3. Equations diophantiennes - matrices - suites


Les parties A et B sont indépendantes
Partie A
On considère l’équation suivante d’inconnues x et y entiers relatifs :

7x − 3y = 1. (E)

1. Un algorithme incomplet est donné ci-dessous. Le recopier et le compléter, en écrivant ses lignes manquantes (1) et (2)
de manière à ce qu’il donne les solutions entières (x ; y) de l’équation (E) vérifiant −5 ⩽ x ⩽ 10 et −5 ⩽ y ⩽ 10. X et
Y désignent des nombres entiers.

Pour X variant de −5 à 10
. . . . . . . . . . . . . . .(1)
. . . . . . . . . . . . . . .(2)
Alors Afficher X et Y
Fin Si
Fin Pour
Fin Pour

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p IX-4 Chap. IX

2. a) Donner une solution particulière de l’équation (E).


b) Déterminer l’ensemble des couples d’entiers relatifs solutions de l’équation (E).
c) Déterminer l’ensemble des couples (x ; y) d’entiers relatifs solutions de l’équation (E) tels que −5 ⩽ x ⩽ 10 et
−5 ⩽ y ⩽ 10.

Partie B
Le plan complexe est rapporté à un repère orthonormé (O; ⃗u; ⃗v ).
On considère la droite D d’équation
7x − 3y − 1 = 0
On définie la suite (An ) de points du plan de coordonnées (xn : yn ) vérifiant pour tout n entier naturel :
 (
x0 = 1 xn+1 = − 13 2 xn + 3yn
et
y0 = 2 yn+1 = − 35 2 xn + 8yn
 
−13
3
1. On note M la matrice  2 . Pour tout entier naturel n, on pose
−35
2 8
 
xn
Xn = .
yn

a) Montrer que, pour tout entier naturel n, Xn+1 = M Xn .


b) Sans justifier, exprimer pour tout entier naturel n, Xn en fonction de M n et X0 .
 
−2 −3
2. On considère la matrice P = et on admet que la matrice inverse de P , notée P −1 , est définie par P −1 =
−5 −7
 
7 −3
.
−5 2

a) Vérifier que P −1 M P est une matrice diagonale D que l’on précisera.


b) Pour tout entier naturel n, donner Dn sans justification.
c) Démontrer par récurrence que, pour tout entier naturel n, M n = P Dn P −1 .
!
−14 + 215n 6 − 26n
3. On admet que, pour tout entier naturel n, M n = .
−35 + 235n 15 − 214n
En déduire que, pour tout entier naturel n, une expression de xn et yn en fonction de n.
4. Montrer que, pour tout entier naturel n, le point An appartient à la droite D.

4. Chiffrement de Hill
Le but de cet exercice est d’étudier, sur un exemple, une méthode de chiffrement publiée en 1929 par le mathématicien
et cryptologue Lester Hill. Ce chiffrement repose sur la donnée d’une matrice A, connue uniquement de l’émetteur et du
destinataire.  
5 2
Dans tout l’exercice, on note A la matrice définie par : A = .
7 7

Partie A – Chiffrement de Hill


Voici les différentes étapes de chiffrement pour un mot comportant un nombre pair de lettres :

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4.. CHIFFREMENT DE HILL p IX-5

Étape 1 On divise le mot en blocs de deux lettres consécutives puis, pour chaque bloc, on effectue chacune des étapes
suivantes.
Étape 2 On associe aux deux lettres du bloc les deux entiers x1 et x2 tous deux compris entre 0 et 25, qui correspondent
aux deux lettres dans le même ordre, dans le tableau suivant :
A B C D E F G H I J K L M
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
N O P Q R S T U V W X Y Z
13 14 15 16 17 18 19  20 21 22 23 24  25
x1 y1
Étape 3 On transforme la matrice X = en la matrice Y = vérifiant Y = AX.
x
 2 y2 
y1 r1
Étape 4 On transforme la matrice Y = en la matrice R = , où r1 est le reste de la division euclidienne de
y2 r2
y1 par 26 et r2 celui de la division euclidienne de y2 par 26.
Étape 5 On associe aux entiers r1 et r2 les deux lettres correspondantes du tableau de l’étape 2.
Le bloc chiffré est le bloc obtenu en juxtaposant ces deux lettres.

Question : utiliser la méthode de chiffrement exposée pour chiffrer le mot « HILL ».

Partie B - Quelques outils mathématiques nécessaires au déchiffrement

1. Soit a un entier relatif premier avec 26.


Démontrer qu’il existe un entier relatif u tel que u × a ≡ 1 modulo 26.
2. Dans l’algorithme suivant, les nombres a, u et r sont des nombres et a est un entier naturel premier avec 26.

Lire a
0←u
0←r
Tant que r ̸= 1
u+1←u
r prend la valeur du reste de la division euclidienne de u × a par 26
Fin du Tant que

On entre la valeur a = 21 dans cet algorithme.

a) Reproduire sur la copie et compléter le tableau suivant, jusqu’à l’arrêt de l’algorithme.

u 0 1 2 …
r 0 21 … …

b) En déduire que 5 × 21 ≡ 1 modulo 26.


   
5 2 1 0
3. On rappelle que A est la matrice A = et on note I la matrice : I = .
7 7 0 1

a) Calculer la matrice 12A − A2 .


b) En déduire la matrice B telle que BA = 21I.
c) Démontrer que si AX = Y , alors 21X = BY .

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p IX-6 Chap. IX

Partie C - Déchiffrement
On veut déchiffrer
 le mot VLUP.
x1
On note X = la matrice associée, selon le tableau de correspondance, à un bloc de deux lettres avant chiffrement, et
  x2  
y1 5 2
Y = la matrice définie par l’égalité : Y = AX = X.
y2 7 7
Si r1 et r2 sont les restes respectifs
  de y1 et y2 dans la division euclidienne par 26, le bloc de deux lettres après chiffrement
r
est associé à la matrice R = 1 .
r2


21x1 = 7y1 − 2y2
1. Démontrer que :
21x2 = −7y1 + 5y2

x1 ≡ 9r1 + 16r2 modulo 26
2. En utilisant la question B .2., établir que :
x2 ≡ 17r1 + 25r2 modulo 26
   
21 20
3. Déchiffrer le mot VLUP, associé aux matrices et .
11 15

5. Nombres de Mersenne

Les nombres de la forme 2n − 1 où n est un entier naturel non nul sont appelés nombres de Mersenne.

1. On désigne par a, b et c trois entiers naturels non nuls tels que


PGCD(b ; c) = 1.
Prouver, à l’aide du théorème de Gauss, que :

si b divise a et c divise a alors le produit bc divise a.

2. On considère le nombre de Mersenne 233 − 1.


Un élève utilise sa calculatrice et obtient les résultats ci-dessous.

233 − 1 ÷ 3
2863311530

2 33
−1 ÷4
2147483648

2 33
− 1 ÷ 12
715827882,6

  
Il affirme que 3 divise 233 − 1 et 4 divise 233 − 1 et 12 ne divise pas 233 − 1 .
a) En quoi cette affirmation contredit-elle le résultat démontré à la question 1. ?

b) Justifier que, en réalité, 4 ne divise pas 233 − 1 .
c) En remarquant que 2 ≡ −1 [3], montrer que, en réalité, 3 ne divise pas 233 − 1.
2 3 10
d) Calculer la somme S = 1 + 23 + 23 + 23 + · · · + 23 .
e) En déduire que 7 divise 233 − 1.
3. On considère le nombre de Mersenne 27 − 1. Est-il premier ? Justifier.

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5.. NOMBRES DE MERSENNE p IX-7

4. On donne l’algorithme suivant où MOD(N, k) représente le reste de la division euclidienne de N par k.


n est un entier naturel supérieur ou égal à3.
k est un entier naturel supérieur ou égal à 2.
On demande à l’utilisateur la valeur de n.

2 ← k. √
Tant que MOD(2n − 1, k) ̸= 0 et k ⩽ 2n − 1
k ←k+1
Fin de Tant que.
Afficher√ k.
Si k > 2n − 1
Afficher « CAS 1 »
Sinon
Afficher « CAS 2 »
Fin de Si

a) Qu’affiche cet algorithme si on saisit n = 33 ? Et si on saisit n = 7 ?


b) Que représente le CAS 2 pour le nombre de Mersenne étudié ? Que représente alors le nombre k affiché pour le
nombre de Mersenne étudié ?
c) Que représente le CAS 1 pour le nombre de Mersenne étudié ?

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