Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
BLOC 3 : Conduite d’un dossier en droit des biens dans le domaine immobilier ou de l’entreprise
M. COUSTAU
Chapitre 4
La création et la vente en lotissement
SYNTHÈSE
Le lotissement est l’opération par laquelle le propriétaire d’un terrain le divise en plusieurs parties, appelées lots, en vue d’y
faire édifier des constructions. Au regard de ses incidences sur le développement urbain, le lotissement est une opération
d’urbanisme, réglementée par les articles L 442-1 et suivants du Code de l’urbanisme.
I – La création du lotissement
A – L’analyse du dossier
1 – L’arpentage et le bornage
La division projetée doit faire l’objet d’un document d’arpentage, réalisé par un géomètre-expert. Le document d’arpentage
est nécessaire pour réaliser la division du terrain (parcelle mère) en divers lots (parcelles filles), et procéder à leur
numérotation auprès des services cadastraux.
Les différents lots créés par la division doivent faire l’objet d’un procès-verbal de bornage par un géomètre-expert. Cette
pièce est fondamentale car elle permet de définir juridiquement les limites des lots du lotissement et de les matérialiser sur le
terrain.
Page 2 sur 6
BTS CJN – 2e année
BLOC 3 : Conduite d’un dossier en droit des biens dans le domaine immobilier ou de l’entreprise
M. COUSTAU
a – Le règlement du lotissement
Ce règlement est un acte administratif réglementaire (car approuvé par le maire ou le préfet), qui a pour objet de fixer les
règles d’urbanisme spécifiques au lotissement.
Le règlement de lotissement peut établir des servitudes d’urbanisme (détermination de zones non constructibles ou des
limites séparatives à respecter, fixation d’une hauteur maximale pour les constructions ou les plantations…).
Le règlement du lotissement cesse de s’appliquer au terme de 10 ans à compter de l’obtention de l’autorisation d’urbanisme.
Depuis la loi ALUR, les colotis n’ont plus la possibilité de maintenir les règles d’urbanisme au-delà de ces 10 ans si, à cette
date, le lotissement est couvert par un PLU ou un document d’urbanisme en tenant lieu.
Le PV de dépôt est publié auprès du service de publicité foncière du lieu de situation de l’immeuble dans le délai d’un mois
à compter de la date du PV. Cette publication donne lieu au versement d’une TPF de 125 € et d’une CSI de 15 €.
Seules les pièces authentiques peuvent être publiées (l’arrêté de lotir, le règlement de lotissement approuvé, et le cahier des
charges s’il a été reçu sous forme authentique).
Les pièces sous signature privée (plans, programme…) ne font l’objet que d’un dépôt simple, à des fins de conservation.
II – La vente en lotissement
La vente d’un terrain à bâtir ou d’un immeuble bâti situé dans un lotissement est soumise aux règles communes des ventes
d’immeubles. Seules les spécificités, liées à la localisation du bien dans un lotissement, sont donc ici exposées.
Le lotisseur peut avoir été autorisé, dans le permis d’aménager ou par un arrêté ultérieur, à conclure les ventes (compromis
ou actes authentiques) avant l’achèvement des travaux dans deux hypothèses :
- S’il peut fournir une garantie bancaire d’achèvement des travaux d’aménagement (obtention d’un crédit ou d’un
cautionnement) ;
- S’il souhaite différer les travaux de finition du lotissement (revêtement définitif des voies, aménagement des trottoirs,
qui pourraient être détériorés pendant la construction des bâtiments), à condition de produire une garantie bancaire
d’achèvement ou de consigner une somme équivalente au coût de ces travaux sur un compte bloqué.
Si l’acte authentique est reçu après l’achèvement des travaux d’aménagement, il est nécessaire d’obtenir la déclaration
attestant l’achèvement et la conformité des travaux et l’attestation de non-contestation de la conformité des travaux délivrée
par le maire.
Page 4 sur 6
BTS CJN – 2e année
BLOC 3 : Conduite d’un dossier en droit des biens dans le domaine immobilier ou de l’entreprise
M. COUSTAU
À l’inverse, s’il est reçu avant l’achèvement des travaux, le notaire doit vérifier que le permis d’aménager autorise cette
cession anticipée et que le lotisseur peut justifier d’une garantie bancaire d’achèvement.
La vente d’un terrain à bâtir situé dans un lotissement est en principe soumise au droit de préemption urbain. Cependant,
lors de la délivrance de l’autorisation d’urbanisme, la commune a la faculté, par délibération, d’exclure du champ
d’application du DPU la vente de ces biens, pendant cinq ans à compter du jour où cette délibération est devenue exécutoire.
Cette information est contenue dans le certificat d’urbanisme.
Si le lotissement est soumis à permis d’aménager, il faut vérifier que l’acquéreur a été en mesure d’exercer son droit de
rétractation.
3 – La rédaction de l’acte
L’acte contient les clauses usuelles des ventes de terrains à bâtir et des clauses spécifiques au lotissement :
- Clause « Désignation » :
o Désignation selon les règles de la publicité foncière ;
o Indication du numéro de lot de lotissement (en lettres et en chiffres) et du nom du lotissement ;
o Mention du document d’arpentage et du procès-verbal de bornage ;
o En l’absence d’ASL, indication de la quote-part des parties collectives du lotissement détenues en indivision
par les colotis de la manière suivante : « … et les x/10e des parties collectives du lotissement constituées par
les parcelles (références cadastrales des parcelles collectives). » ;
o Mention de la surface plancher constructible sur le lot.
- Clause « Dépôt des pièces » : Indication des références :
o De l’autorisation d’urbanisme ;
o De l’acte de dépôt des pièces constitutives du lotissement (notaire rédacteur et date de l’acte) et de sa
publication foncière.
- Clause « Association syndicale libre » : adhésion écrite de l’acquéreur à l’ASL, si elle est constituée.
Les pièces relatives au lotissement sont énoncées (règlement de lotissement, cahier des charges, statuts de l’ASL ou
engagement du lotisseur d’en constituer une). L’acquéreur reçoit une copie de ces documents.
1 – L’analyse du dossier
Il faut, dans ce type de dossier, obtenir toutes les informations utiles sur la création du lotissement :
– Le notaire doit vérifier que les pièces de création du lotissement ont bien été déposées au rang des minutes d’un
notaire ;
– Il convient de savoir si une association syndicale libre a été constituée ;
– Dans un but d’information de l’acquéreur, le cahier des charges du lotissement est analysé ;
– Il faut s’interroger sur l’application des règles d’urbanisme du règlement de lotissement. Elles cessent de
s’appliquer au terme de 10 années à compter de l’obtention de l’arrêté autorisant le lotissement, si le lotissement est
couvert par un PLU ou un document d’urbanisme en tenant lieu (article L 442-9 du Code de l’urbanisme).
Page 5 sur 6
BTS CJN – 2e année
BLOC 3 : Conduite d’un dossier en droit des biens dans le domaine immobilier ou de l’entreprise
M. COUSTAU
o Pour connaître les règles d’urbanisme applicables à l’immeuble (si l’arrêté autorisant le lotissement a moins
de 10 ans, les règles sont celles contenues dans le règlement du lotissement ; si l’arrêté a plus de 10 ans,
l’immeuble est soumis aux règles d’urbanisme du PLU ou du document d’urbanisme en tenant lieu).
3 – La rédaction de l’acte
L’acte contient les clauses classiques de la vente.
_________
Page 6 sur 6