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EXTINCTION AUTOMATIQUE :
LES CRITÈRES DE CHOIX PERTINENTS
INCENDIE
Introduction : Retenir des critères de choix pertinents pour un système adapté à vos besoins ................ 3
En conclusion ..................................................................................................................................................... 11
INTRODUCTION
R etenir des critères de choix pertinents pour un système adapté à vos besoins.
Protéger son outil de production, ses locaux, le public contre l’incendie et minimiser les impacts sur l’environnement
est la priorité du chargé de sécurité.
Si les systèmes d’extinction automatique permettent tous de contenir, voire d’éteindre l’incendie, le panel des tech-
nologies lui, reste varié : extinction automatique à eau de type sprinkleur ou brouillard d’eau, extinction automatique
à mousse ou à gaz.
Nous vous proposons ici un livre blanc pour vous aider dans votre prise de décision.
Les prescriptions réglementaires ont pour cadre de référence le code du travail (si l’analyse de risque le justifie :
« si nécessaire, l’établissement est équipé […] d’installations fixes d’extinction automatique d’incendie.. »), ou le Code
de la construction et de l’habitation.
Lorsque l’activité de l’entreprise a un impact sur l’environnement, en cas de potentiel dégagement toxique par exemple,
c’est bien sûr le code de l’environnement qui sera la référence.
Quant à l’obligation contractuelle, elle vise à répondre aux exigences spécifiques d’un client ou d’un assureur et à
assurer la pérennité de l’entreprise.
Enfin, l’analyse de risque et de vulnérabilité doit vous permettre de répondre à la question suivante :
« Suis-je en capacité de garantir l’atteinte des objectifs attendus en matière de sécurité incendie et ce, lors des
périodes de plus grande vulnérabilité de l’entreprise ? ». Cette question se pose particulièrement durant les périodes
chômées, les périodes de maintenance, de travaux…
Installation sprinkleur
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Du côté de la réglementation
L’article R4227-30 du code du travail indique que « si nécessaire, l’établissement est équipé de RIA, de colonnes
sèches ou humides, d’installations fixes d’extinction automatique incendie ou d’installations de détection automatique
d’incendie ». Il revient au chef d’établissement de tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité de ses salariés.
Toutefois, la réglementation impose la protection par extinction automatique à eau de type sprinkleur dans
certains établissements :
a. Les types M (magasins) lorsque la superficie des locaux de vente est supérieure à 3000 m2.
b. Les types PS (parcs de stationnements couverts) à partir du 3e niveau s’il n’y a pas d’ouverture directe sur
l’extérieur.
c. Les types L (salles de spectacles) où il est demandé des systèmes « déluge » dans la cage de scène et
l’irrigation du rideau de scène.
d. Tous les types d’établissements sur prescription de la commission de sécurité.
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Selon l’article MS 25 des dispositions générales des ERP, « Un système d’extinction automatique du type sprinkleur
doit être conforme aux normes françaises, homologué et réalisé par des entreprises spécialisées et dûment qualifiées ».
Il appartient à celui qui missionne de vérifier la qualification de l’installateur.
Les dispositions réglementaires ERP (MS30) précisent que « des installations fixes mettant en œuvre divers agents
extincteurs peuvent être prévues pour la défense de tout ou partie des locaux accessibles au public ou non d’un éta-
blissement ».
Elles doivent être conformes soit aux normes françaises, soit aux règles techniques définies dans des instructions
particulières.
Les systèmes d’extinction automatique à eau sont à privilégier au gaz, dans les ERP accessibles au public sauf avis
justifié de la commission de sécurité.
a. Les entrepôts couverts : la rubrique 1510 impose un système d’extinction automatique pour les entrepôts
couverts si la taille des cellules est supérieure à 3000 m2.
À noter : le sprinkleur n’est pas spécifié dans la réglementation, mais c’est le système utilisé
majoritairement dans les établissements dépendant de cette rubrique.
b. Tous les établissements, sur prescription de la DREAL.
c. Les sites stockant des liquides inflammables, notamment ceux classés dans la rubrique 4331 et la
rubrique 4734 et tout établissement sur prescription de la DREAL (la protection par système automatique
à mousse est envisagée).
La mise en place des réserves d’agents extincteurs dans le périmètre du risque protégé aggrave la
vulnérabilité de l’activité et la réglementation n’indique pas quels référentiels appliquer. Il y a donc
une obligation de résultat de l’exploitant.
La norme française NF 12-845 est la traduction de la norme européenne. La Règle APSAD R1, plus
précise, la complète utilement.
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Tous les produits entrant dans la fabrication du système d’extinction doivent répondre aux exigences des règle-
ments des produits de la construction (UE N°305 2011) et du marquage CE directive 2014/68/UE du 15/05/2014
pour les équipements sous pression (PED).
Ces produits doivent avoir été testés dans un laboratoire d’essais indépendant et notifié auprès de l’Union Euro-
péenne.
Sur une installation d’extinction automatique à gaz, mettant en œuvre des gaz à effet de serre
fluorés, l’exploitant a l’obligation de contrôler les éventuelles fuites de gaz tous les 3 à 12 mois,
voire 24 mois selon les matériels, les quantités de gaz délivrées et la possible détection automa-
tique des fuites. Un personnel qualifié devra effectuer ce contrôle d’étanchéité.
A Le périmètre géographique
Il s’agit de définir clairement les points névralgiques que l’on veut protéger : un bâtiment (protection totale), un
local (protection d’ambiance), une machine (protection ponctuelle) …
B La performance recherchée
Tous les systèmes d’extinction… n’éteignent pas un incendie !
Selon leur dimensionnement, les systèmes permettent l’extinction, la suppression (il reste des braises ou des
flammes réduites) ou le contrôle de l’incendie (blocage de la progression de l’incendie).
La suppression et le contrôle nécessitent une intervention humaine rapide, donc une surveillance
continue.
Le temps d’intervention des secours doit ainsi être pris en compte dans la définition du besoin.
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Ainsi la poudre est fortement corrosive, mais mélangée à l’eau, elle devient abrasive. Les réactions chimiques
entre les agents extincteurs et le feu doivent aussi être considérées.
Par ailleurs, la mise en œuvre des systèmes peut s’appuyer sur des effets mécaniques (pression, souffle, vibra-
tion) qui peuvent également être néfastes pour ce que l’on souhaite protéger (Impact sur les unités de stockage
informatique pouvant entrainer des pertes de données…). L’agent extincteur doit être adapté au risque à protéger
et au type de combustible rencontré afin de ne pas détruire et être efficace.
Plus le sytème de détection incendie est précoce, plus le système d’extinction sera performant, car sa réactivité
dépend du type de détection et du délai de mise en œuvre du système (temporisation de l’émission).
Il est indispensable d’avoir 2 zones de détection différentes (et de technologies différentes) dans un même local
à protéger (confirmation d’alarme).
L’utilisation d’une même technologie de détecteur est admise si celui-ci a fait l’objet de tests en laboratoire,
démontrant la capacité du détecteur à ne pas être sollicité par des pollutions atmosphériques.
Cette étude,à mener en amont, est complexe. Elle doit notamment vérifier l’adéquation entre le système choisi
et son lieu d’implantation.
Elle porte sur :
➜ Le volume des équipements (poids, masse, hauteur d’installation) et des réserves d’agent
extincteur : un endroit dédié et des mesures de prévention associées.
➜ La configuration des locaux : résistance au feu des parois, résistance mécanique, étanchéité du local
(qui devra être vérifiée quotidiennement). L’utilisation de brouillard d’eau ou de gaz nécessite la mise
en place d’évents de surpression pour assurer le confinement et l’extinction.
➜ L’occupation des locaux par le personnel : il faut prendre en compte les aspects physiologiques
(effets toxiques de l’agent extincteur, stress induit par les signaux d’alarmes ou perte de repères
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visuels provoquée par les fumées ou la fermeture de portes coupe-feu). Si l’installation d’extinction
automatique est réalisée dans les règles de l’art, le risque pour les personnes travaillant dans les
zones protégées ou à proximité des équipements d’extinction est nul.
En cas d’intervention de personnel extérieur (non informé des consignes de sécurité) dans le local
protégé, il faut accompagner l’intervenant ou demander au personnel de surveillance de neutraliser
l’extinction automatique et ne laisser que la détection incendie.
La mise en place des réserves d’agents extincteurs dans le risque protégé aggrave la vulnérabilité de
l’activité et est déconseillée pour protéger des activités névralgiques.
En conclusion
Il existe un large choix de solutions permettant de répondre aux besoins des utilisateurs.
Une analyse de risque bien menée, en respect des contraintes réglementaires et contractuelles, doit être couplée
aux objectifs de sécurité attendus pour les personnes, l’environnement et les biens.
Tout système installé doit l’être dans les règles de l’art et être maintenu régulièrement pour garantir son efficacité,
car l’exploitant a une obligation de résultat quant à la sécurité des personnes.
Ainsi :
« On n’achète pas une installation d’extinction automatique. On met en place un système de protection incendie,
adapté et individualisé, afin de satisfaire les objectifs et respecter les critères définis dans un cahier des charges.
On veillera à ce que l’installation soit toujours adaptée dans le temps en fonction des modifications éventuelles
de certains de ces critères ou de l’activité » … Yves Goacolou Chef de projet ATMO CNPP
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Réglementation
➜ S’approprier la réglementation incendie appliquée aux moyens d’extinction (Réf REGL EXT)
APSAD est la marque de confiance pour les services rendus par les professionnels qui, par leur compétence, leurs
moyens et leur organisation, délivrent des prestations permettant de réduire les risques d’incendie et de malveillance.
Plus de 2 000 certifications de service d’installation et/ou de maintenance et/ou de vérification ont été délivrées par
CNPP Cert. à des entreprises pour les services qu’elles fournissent.
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d’ouvrage.
CNPP accompagne les maîtres d’ouvrage et les exploitants, de la rédaction du cadre du CCTP à la réception des
installations (supervision des DOE et opérations préalables à la réception des ouvrages).
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CNPP - Guide d’aide à la décision en extinction automatique - Mai 2017