Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
François VILLON :François de Montcorbier, dit des Loges, orphelin de père, a été confié au
chanoine Guillaume de Villon. Brillant élève, il est reçu bachelier, puis obtient sa licence en 1452,
en adoptant le nom de son bienfaiteur… Las ! La guerre de cent ans a vu s’abattre sur Paris famine,
épidémies, bandes de loups, et bandes de… loubards : les étudiants dépassent, à l’époque, même les
bornés de nos bizutages dégradants pour ceux qui les commettent. Au cours d’une dispute, Villon
blesse mortellement son adversaire ; il quitte Paris sans attendre, puis y revient pour y fracturer le
Collège de Navarre. Un de ses complices soumis à la question (méthode de l’époque, nos passages à
tabac sont somme toute plus sauvages car la question était strictement réglementée : pas de sadisme
ici) évoque la lourde responsabilité de notre petite frappe dans ce forfait : Villon reprend la route de
l’exil ; il se retrouve dans les geôles de Charles d’Orléans, malgré l’admiration de ce dernier pour
notre auteur. Derechef, un nouveau séjour en 1461, et Villon est libéré sur intervention de Louis XI ;
l’affaire du Collège de Navarre remonte à la surface et Villon de trouver rien de mieux à faire que
de mettre à sac l’étude du notaire chargé de l’affaire. Et de se retrouver condamné à la peine de la
Hart (la corde ).
Problématiques choisies :
Comment Villon éveille-t-il la compassion du lecteur ?
En quoi le poème est-il pathétique ?
Quel est le but du poète quand il écrit le texte étudié?
Comment les lecteurs deviennent-ils témoins de la situation exprimée ?
Rappelons que le poème étudié est une ballade, forme fixe dont l'étymologie renvoie à baller, soit
danser. Cela souligne la musicalité de la forme, musicalité que l'on retrouve avec le refrain, qui
revient à chaque fin de strophes.
« La ballade des pendus » est constituée de trois dizains de décasyllabes, et d'un envoi de cinq vers.
Ambiguïté et ambivalence parsèment le poème, et le je du poète est multiple.
D'autre part l'époque et la forme choisie impliquent une syntaxe dérangeante pour les lecteurs du
21e siècle que nous sommes, tout comme les référence à la religion qui occupait à l'époque une
place qu'elle n'a plus dans notre société laïque.
2) Un instant figé :
-Tableau précis des corps en décomposition.
Présence des corbeaux et conséquence du mauvais traitement des condamnés. Le Temps condamne
le corps à n'être plus qu’un déchet.
-Évocation de la Justice qui représente une institution concrète. Le rejet : « quoique fûmes occis
Par justice. » illustre la clairvoyance des pendus, qui en appelle au pardon et à la prière. Reconnaître
ses fautes est primordial pour être absous.
- Omniprésence de la mort : plus qu'une menace elle est un personnage dans le poème, car le poète
l'évoque dans un registre pathétique. Dégradation réaliste du corps (v8)
Oscillation entre dire et non dire à travers des images plus éloquentes que les mots.
1)Confrontation morts/vivants : l'opposition entre « nous » et « vous » que l'on a évoquée marque
bien cette volonté de rapprocher les deux parties.
Le premier dicte un testament avant de rejoindre cet ailleurs qui peut être Enfer sans rédemption.
Les morts parlent des vivants et ils parlent aux vivants . Cette inversion est intéressante, et participe
du lyrisme du poème « Excusez-nous, puisque sommes transis, », « pas n’en devez
Avoir dédain, »
2) Memento mori : importance de se rappeler que nous sommes mortels et que chaque pêcheur a
droit à son pardon
Importance de la rédemption.
Voix angoissée et humble qui prône la charité
Importance de la religion dont soulignera l'omniprésence ; c'est à travers elle que tout se
passe. La reconnaissance des fautes sollicitée par la religion accompag,e le besoin de prières
qui constituent la possibilité d'espèrer la paix dans la mort.
« Nous préservant de l’infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie; »
3) Renvoi au divin : les condamné passent ainsi d'une rive à l'autre enveloppés de la bénédiction des
vivants. La troisième srophe décortique le passage de l'état de vivant à l'état de mort,
matériellement. Or, seule la spiritualité et l'âme comptent comme le traduit ce evrs au rythme
binaire « Nous sommes morts, âme ne nous harie; »
L'enveloppe charnelle se dissout mais les pendus ont besoin de la chaleur de la prière pour atteindre
leur nouveau monde, s'élever et connaître la paix.
Conclusion : Ballade illustrant le passage de la vie à la mort et soulignant la place de la religion au
MA. Le poète suscite la compassion du lecteur qu'il espère émouvoir et qu'il prend à témoin dans
son texte/ poème. La tonalité pathétique lui confère mélancolie.