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Est-il pertinent d'affirmer que, dans Lo petite fille qui aimait trop les allumettes, de Gaétan Soucy, la

clausule s'avère tragique, dénudée de tout espoir?

C'est en 1998 que Gaétan Soucy, écrivain et philosophe, pubiie le roman Lo petite fille qui aimoit trap
les allumettes dans lequel on raconte la vie de deux adolescents qui sont contraints de subir l'autorité
d'un père dérangé. Le surcide de ce dernier amorce une nouvelle étape de leur vie et Alice, la narratrice,
relate des traumatismes du passé tout en témoignant des rapports incestueux avec son frère. De
surcroit, elle se retrouve enceinte et ce n'est qu'à la toute fin qu'on découvre comment elle entend
disposer de sa vie. À ce sujet, on pourrait se demander s'il est pertinent d'affirmer que la clausule
s'avère tragique et dénudée de tout espoir. Pour ce faire, on verra que la fin est porteuse d'espoir, car
Alice abandonne l'écriture de son grimoire, dans lequel elle traîne les vestiges du passé. En effet, elle
fonde son espoir sur sa situation de mère, mais sa lucidité l'incite à mettre en perspective cet univers
tant attendu.

À première vue, la clausule s'ouvre sur une note d'espoir, car Alice décide de se débarrasser de son
grimoire. D'une part, elle constate que son testament est maudit et elle veut le détruire : « testament
satané », (p.175) « brÛler ses pages », (p.175), « immolerai » (p.176) et « cet évangile de mon enfer,
quejebrûlerai ».(p.178) Lechamplexicaltémoignedelacompréhensiond'Aliceparrapportàl'impact
négatif de ce grimoire, car c'est ce qui l'a toujours tenue prisonnière de ses souvenirs. En fait, son
journal ne sert à rien et l'enchaîne à son passé. D'autre part, Alice réalise que ce recueil, qui devait
contenir ses aspirations les plus chères, ne change rien à sa situation et qu'il est temps de traiter des
véritables enjeux qui définissent sa vie en se tournant vers l'avenir: « Car j'ai fini par faire comme mon
frère, que voulez-vous, et adopter sa méthode de gribouillis, ça écrit plus vite comme ça, et c'est la vraie
raison pour laquelle je ne peux pas moi-même me relire. » (p.176) L'accumulation met en accent
l'inutilité de i'ecueil et le fait qu'elle devient consciente que d'autres moyens s'imposent pour accéder
au bonheur. Alice réaiise qu'elle a perdu son temps à rédiger son journai et c'est ce qur l'incitera à se
tourner vers l'avenir

De plus, l'espoir est trouvé dans la venue de l'enfant. Tout d'abord, son optimisme refait surface, car
elle rêve de construire son propre univers avec son enfant : << Car je me prends à rêver au renouveau
moi aussi. J'entends qu'une nouvelle existence pour moi, un printernps en plein automne ». (p.177|
L'antithèse met en lumière l'anticipation d'un futur reluisant avec son enfant comparé à sa sombre
enfance. L'évasion par le rêve contribue à alimenter une meilleure vision de l'avenir et lui permet de
cibler de nouveaux objectifs personnels. Ensuite, Alice se révolte en prévoyant, pour sa fille, un univers
inspiré du monde extérieur, mais loin de la domination des hommes: « Elle grandira sans horion aucun,
comme les fleurs qui n'ont pas besoin qu'on les maltraite pour pousser toutes couleurs dehors. » {p.178)
La comparaison avec les fleurs porte à croire que la narratrice entend, pour sa fille, un milieu où elle
aura la chance de s'épanouir sans l'emprise des hommes. Elle entrevoit donc la naissance de sa fille
cornme une nouvelle étape en opposition avec son enfance assombrie par l'autorité masculine. Alice
compte sur une vie heureuse avec la venue de son enfant et croit fermement en une situation familiale
des plus heureuses en restant seule avec sa fille.

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