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' POURQUOI ET
COMMENT
LIRE LA BIBLE
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ALFRED KUEN
POURQUOI ET
COMMENT
LIRE LA BIBLE

ALFRED KUEN

Editeurs de Littérature Biblique asbl


1420 Braine-l'Alleud, Belgique
Un livre
à part
Pourquoi lire la Bible - plutôt que le Coran ou Platon ... ou
Tintin? Remarquez que l'un n'empêche pas l'autre, mais s'il fal­
lait choisir, je mettrais en priorité la Bible. Pourquoi? Tout d'abord
parce que la Bible est un livre à part.

• r éternel best-seller
La Bible est depuis des siècles« le best-seller mondial» (d'après
le Quid). Encore aujourd'hui, on en vend quelque 20 millions
d'exemplaires par an et 500 millions de parties de la Bible. Ce
chiffre n'est impressionnant que si l'on se souvient qu'il s'agit
d'une constante qui dure depuis des décennies -que, par consé­
quent, beaucoup de personnes la possèdent déjà.
De plus, c'est le livre le plus traduit de toute la littérature mon­
diale. On compte actuellement près de 2300 langues dans les­
quelles la Bible, en tout ou en partie, a été traduite (et il y a
quelque 1250 projets de traductions supplémentaires en cours
dans des langues vernaculaires de nombreuses tribus d'Afrique,
d'Asie ou d'Amérique du Sud).
Dans un livre non-religieux intitulé La naissance d'un best-sel­
ler, le dernier chapitre est intitulé« L'éternel best-seller». On dit,
entre autres : << La Bible mérite d'être désignée comme l'éternel
'best-seller', ce qui est incompréhensible, il est vrai, si l'on songe
qu'elle se trouve dans la plupart des familles, qui la possèdent par

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pourquoi et comment

héritage, et qu'elle est au nombre des quelques livres qui ne sont


ni jetés, ni vendus, ni offerts, et qui restent toujours présents dans
une demeure, à moins qu'un cataclysme n'ait détruit la ville et la
maison. » En évoquant les chiffres de vente des Bibles et des
Nouveaux Testaments, l'auteur constate qu'« aucun livre n'a
jamais eu un tel débit» (p. 319).
D'après le Quid, il s'est vendu, entre 1815 et 1984, 2,7 mil­
liards de Bibles, ce qui correspondrait à peu près à la population
mondiale. Pourtant, tous les habitants de notre planète ne possè­
dent pas la Bible, puisque, dans certains pays, sa diffusion a été
interdite pendant des dizaines d'années et qu'elle n'a pu y être
introduite que clandestinement. D'autre part, bien que 97% de la
population mondiale puisse actuellement la lire (dans sa première
ou sa deuxième langue), il existe des centaines de peuplades qui
ne la possèdent pas encore dans leur langue vernaculaire. Mais i 1
se trouve que, dans les pays où la vente des Bibles est libre, bien
des personnes en possèdent plus d'un exemplaire, souvent dans
des versions différentes.
Et pourtant, ce n'est pas à la publicité que l'on doit ce succès
de librairie. On peut même dire qu'elle continue à être demandée
malgré des dizaines d'années de contre-propagande, la qualifiant
de livre« dépassé, anti-scientifique, plein de contradictions». En
Russie, après 70 ans de propagande athée et d'interdiction de la
Bible, il ne s'en est jamais vendu autant que depuis la chute du
régime communiste. Les Sociétés bibliques ont même reçu des
demandes officielles pour fournir des Bibles à tous les parlemen­
taires du Kremlin ! En Chine, la propagande anti-chrétienne et
anti-biblique se poursuit depuis des dizaines d'années. Mais ni les
presses chinoises, ni les Sociétés bibliques étrangères ne peuvent
fournir suffisamment de Bibles pour satisfaire la demande. Au
cours des 13 dernières années, on y a imprimé 25 millions de
Bibles. La directrice des autorités religieuses de l'Etat dit que« la
Bible est un véritable best-seller en Chine et se place juste derrière
les œuvres de Deng Xiaoping». On n'a pas le droit de la vendre
en librairie, mais les chrétiens installent de petits stands à l'entrée
des églises. 70 centres de distribution assurent la diffusion de la
Bible dans tout le pays, à l'exception du Tibet où sa distribution

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lire la Bible

est interdite. Selon les autorités chinoises, il y aurait 25 millions


de protestants et 3,2 millions de catholiques en Chine, mais les
experts en religion estiment qu'il faut y ajouter 40 à 60 millions
de Chinois fréquentant des Eglises souterraines ou des Eglises de
maison.
Voltaire avait prophétisé qu'un siècle après lui la Bible serait
complètement oubliée. Ironie de Dieu: un siècle plus tard, la mai­
son où il a vécu a été transformée en dépôt d'une Société biblique
d'où partaient chaque année des milliers de Bibles!
Pourquoi un tel engouement ?
Est-ce parce que la Bible est l'un des plus anciens livres de l'hu­
manité ? Effectivement, comme nous le verrons, elle est l'un des
plus vieux documents littéraires connus puisque ses premiers
écrits remontent au 14e siècle av. J.-C. Mais la littérature mondiale
contient d'autres livres très anciens : L'Iliade et l'Odyssée, les
œuvres de Platon, les discours de Démosthène et de Cicéron, la
Guerre des Gaules de Jules César ou les Hymnes védantiques. Qui
les lit encore? Les historiens et les lycéens- lorsqu'ils y sont obli­
gés ! Mais je n'ai jamais entendu que quelqu'un ait fait de l'un de
ces livres sa lecture quotidienne (comme c'est le cas pour la
Bible).
Ou est-ce parce que l'Eglise en demande la lecture ? Elle
demande bien d'autres choses que peu de gens respectent. Et puis,
il ne faut pas oublier que pendant des siècles, l'Eglise a interdit la
lecture de la Bible - qui se lisait quand même en cachette, sou­
vent au prix de sa liberté ou même de sa vie.
Ou bien, est-ce la variété des genres littéraires qu'on y trouve
qui lui attire tant de lecteurs: livres historiques, biographies, lois,
poésies, drames, essais philosophiques, discours politiques, para­
boles, lettres, prophéties .. . écrits par une quarantaine d'auteurs.
Effectivement, tous ces genres différents s'y trouvent - et c'est
l'un de ses attraits. Mais, au prix où sont les livres aujourd'hui, on
peut se constituer à bon compte une anthologie de la littérature
mondiale contenant tous ces genres - et encore plus!
Toutes ces raisons n'expliquent pas cette diffusion extraordi­
naire de la Bible dans tous les pays du monde. Il doit y avoir
d'autres raisons.

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pourquoi et comment

.à L'un des plus anciens livres


Ses premiers documents remontent à plus de 3000 ans av. J.-C.
On a longtemps prétendu que, même à l'époque de Moïse, les
gens ne savaient pas écrire. L'archéologie a balayé magistrale­
ment cette objection. L'archéologue français André Parrot a
dégagé les ruines de Ras Shamra et d'Ur en Chaldée, la ville où a
vécu Abraham. Il y a découvert des bibliothèques entières sur des
tablettes d'argile remplies d'écriture cunéiforme. A l'école, les
enfants apprenaient à extraire des racines carrées et des racines
cubiques. Les gens vivaient dans des maisons pourvues du tout­
à-1'égout - qui fonctionnait ene0re après 4000 ans t l'histoire
des patriarches s'insère dans les premières civilisations mésopo­
tamiennes et sumériennes et au temps où les rois Hyksos domi­
naient l'Egypte.
Les premiers livres de la Bible datent de Moïse, le petit garçon
adopté par la fille du pharaon et qui fut élevé dans « toute la
science des Egyptiens ». En sortant de l'Egypte, au 1se siècle av.
J.-C., il reçut l'ordre de Dieu: « Ecris cela dans le livre pour que
le souvenir s'en conserve » (Exode 17 .14). C'est aussi de cette
période que datent les premières ébauches de notre alphabet.
Les premiers hymnes du Rigveda, le plus ancien des quatre
recueils sacrés du védisme, datent à peu près de la même époque,
mais, dans la littérature grecque, il faut descendre jusqu'au ge siècle
pour l'Iliade et l'Odyssée, au Se pour Hésiode, et les gralildes.
œuvres grecques classiques ne datent que du &e au 4e siècle. te
bouddhisme est né au &e siècle av. J.-C., l'Islam, avec le Covan, au
&e siècle après J.-C.
Puis la Bible a suivi la montée et l'apogée, puis le déclin des
grands empires mondiaux: l'ancien empire babylonien, l'empire
assyrien, l'empire égyptien, le nouvel empire babylonien, celui
des Perses et des Mèdes, puis ceux des Grecs et des Romains. Son
histoire couvre plus de 20 siècles. Rien qu'à ce titre sa lecture est
payante, car elle nous fait connaître nos racines historiques les
plus anciennes.

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lire la Bible

.à Le mieux attesté
C'est le livre le mieux attesté de tous les livres antiques. Sous
ce rapport aussi, la Bible est un livre à part. !.!Histoire de
Thucydide, qui date du se siècle av. J.-C., nous est connue par 9
manuscrits dont le plus ancien date du ge siècle de notre ère -
donc de 1300 ans après sa rédaction. Il en est de même de
I' Histoire d'Hérodote. De La Guerre des Gaules de Jules César,
nous avons 9 manuscrits valables. Le plus ancien d'entre eux est
postérieur de 900 ans à l'époque de César. Des 142 livres qui
composaient /'Histoire de lïte-Live, il nous en reste 35 dans une
vingtaine de manuscrits, mais seulement un seul, du 4e siècle,
pour des fragments des livres 3 à 6. Tacite est encore moins bien
loti puisque nous ne possédons plus que 4 livres et un tiers d'un
cinquième sur les 14 de son Histoire, le tout dans deux manus­
crits des ge et 11e siècle de notre ère.
Pour le Nouveau Testament, nous avons des manuscrits entiers
datant du 4e siècle (le Sinaïticus découvert dans le couvent Sainte
Catherine au pied du mont Sinaï, et le Vaticanus qui sommeillait
dans la bibliothèque vaticane jusqu'au 1 ge siècle). Cela fait tou­
jours une distance de quelque trois siècles par rapport à l'époque
de la rédaction des livres qui composent le Nouveau Testament
- ce qui est déjà nettement mieux que pour l'ensemble des
autres Iivres antiques.
Mais nous avons d'autres documents qui nous permettent de
remonter bien plus haut. Avec les citations que l'on trouve dans
les écrits des Pères apostai iques et des Pères de l'Eglise, on peut
reconstituer jusqu'à 99% du Nouveau Testament, et certains de
ces écrits remontent au 2e siècle. On a aussi retrouvé des
Evangéliaires et des Lectionnaires qui contiennent des extraits des
écrits bibliques. Depuis un peu plus d'un siècle, on s'est aperçu
que le climat sec de l'Egypte avait permis aux papyrus de se
conserver presque intacts. Les Egyptiens avaient inventé la fabri­
cation du papyrus avec les tiges des roseaux de papyrus qui pous­
saient sur les bords du Nil, mais ce sont les Phéniciens qui ont
perfectionné ce support de l'écriture en imbibant les feuilles de

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pourquoi et comment

papyrus d'huile, ce qui a prolongé considérablement leur longé­


vité, de sorte qu'après 30 ou 40 siècles, on arrive encore à déchif­
frer les textes qui leur ont été confiés. C'est à Byblos, un port phé­
nicien, qu'est né le livre. D'où le nom du livre par excellence: Ta
Biblia, la Bible.
On s'est donc mis à la recherche de papyrus et, parmi eux, on
a découvert des fragments datant du 2e siècle contenant des textes
bibliques. A Genève, la Collection Bodmer en a un certain
nombre, dont le Papyrus Chester Beatty qui contient une bonne
partie du Nouveau Testament. On a aussi trouvé en Egypte un petit
morceau de papyrus daté des environs de l'an 125, le Fragment
Rylands, sur lequel on a pu identifier des mots de l'évangile de
Jean. Cela signifie que cet évangile, rédigé vers la fin du 1er siècle,
sous le règne de l'empereur Domitien, était déjà diffusé en Egypte
30 ans après sa rédaction. Plus récemment encore, un papyro­
logue allemand, Carsten Peter Thiede, a trouvé un fragment qu'il
a daté du milieu du premier siècle et sur lequel il a identifié des
mots de l'évangile de Matthieu.1 Nous disposons à l'heure
actuelle de plus de 5000 manuscrits grecs que nous pouvons com­
parer entre eux pour établir, avec une approximation de plus 99%,
la teneur des écrits originaux.
A tous ces documents, il faudrait encore ajouter les anciennes
versions (syriaque, latine, arménienne, etc.) qui or:it été faites sur
des manuscrits très anciens et nous apportent donc le sens que les
traducteurs ont lu sur leurs modèles.
Pour l'Ancien Testament, on possède quelque 2000 manuscrits
dont les plus anciens datent du ge siècle de notre ère, parce que
les Juifs avaient l'habitude d'enterrer les manuscrits qui n'étaient
plus suffisamment lisibles. Mais en 1947, on a pu faire un bond
d'un millénaire en arrière par la découverte des manuscrits de la
mer Morte. La comparaison du texte datant du 2e au 1er siècle av.
J.-C. avec le texte« massorétique » (du nom des savants juifs appe­
lés les Massorètes, c.-à-d. les compteurs parce qu'ils comptaient

1 Voir C.P. Thiede, Mattheuw d' Ancona Témoin du Christ, Paris, Robert Laffont,

1996.

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lire la Bible

toutes les lettres des manuscrits pour être sûrs de n'en avoir oublié
aucune) a permis de constater que la transmission du texte s'était
faite avec une fidélité tout à fait exceptionnelle.
En lisant la Bible dans notre langue, nous pouvons donc être
assurés que notre texte correspond au texte original que l'on dit
inspiré de Dieu.

A D'une étonnante unité


Bien que sa rédaction se soit échelonnée sur une quinzaine de
siècles, la Bible est marquée par une étonnante unité. Une qua­
rantaine d'auteurs répartis sur une quinzaine de siècles l'orit
constituée. Parmi eux on trouve des bergers, des prêtres, des rois,
des prophètes, des pêcheurs, des scribes, un rabbin, un médecin.
Certains d'entre eux ont rédigé leurs écrits en tant qu'historia­
graphes officiels du roi. D'autres ont écrit en exil, comme réfugiés
loin de leur patrie. David, avant d'être roi, était pourchassé par son
prédécesseur, le roi Saül, et il composait certains de ses psaumes
dans des cavernes où il essayait de sauver sa vie. Malgré cette
grande diversité, on trouve dans la Bible une remarquable unité
d'inspiration et de pensée. Les contradictions que l'on allègue
entre ses différents livres se résolvent généralement par une étude
exacte des textes. Les Bibles à parallèles rapprochent constam­
ment des textes pris dans toutes les parties de !'Ecriture, soulignant
les analogies qui les relient.
Cette unité est un véritable miracle lorsqu'on songe à la dis­
tance chronologique qui sépare Moïse de David ou d'Esaïe. On
aurait de la peine à imaginer un livre contenant des contributions
de Froissard, le chroniqueur de la chevalerie du 14e siècle, de
Ronsard, Racine, Chateaubriand, Victor Hugo et Sartre qui s'har­
monisent parfaitement; et pourtant, entre le 14e et le 2oe siècle, il
n'y a pas la moitié de la distance séparant Moïse des auteurs du
Nouveau Testament.
P lus que cela: Moïse, David, Esaïe et bien d'autres ont fait des
prédictions qui se sont réalisées des siècles plus tard. Jésus a dit:

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pourquoi et comment

« Moïse a écrit de moi », et il se réfère constamment à des pro­


phéties contenues dans les livres de l'Ancien Testament. L'apôtre
Paul montre également dans ses lettres qu'il n'y a pas opposition
entre les deux Testaments, mais continuité et accomplissement.
Il vaut la peine de lire toute la Bible pour se rendre compte de
ce miracle extraordinaire d'un livre composé par tant d'auteurs
sur un temps aussi long et de constater leur unité fondamentale.

.à Miraculeusement conservé
Plusieurs fois, au cours de l'histoire, on a essayé de détruire
toutes les Bibles existantes. Durant les premiers siècles, les
copistes devaient souvent se cacher. L'empereur Julien I'Apostat a
voulu éradiquer toutes les copies de l'Ecriture. Au Moyen-Age, la
possession de la Bible était interdite par l'Eglise. Au 1 Je siècle, le
Concile de Toulouse a décrété que toute maison qui recèlerait une
portion de l'Ecriture en langue vulgaire devait être rasée jusqu'en
ses fondements. Au l 6e siècle, posséder une Bible était un crime
qui envoyait son propriétaire aux galères. C'est pour cela que,
dans beaucoup de Bibles de ce temps-là, la première page a été
arrachée, non par les persécuteurs, mais par les huguenots eux­
mêmes. En effet, les dragons qui ne savaient pas lire avaient été
instruits à reconnaître les cinq lettres du mot Bible. Lorsqu'ils
voyaient ce mot sur la page de titre d'un livre, son propriétaire était
bon pour être arrêté; s'ils ne le voyaient pas, ils pouvaient rester
dans le doute quant à la nature du livre. On a découvert des Bibles
emmurées pour être soustraites aux investigations - en attendant
des temps meilleurs qui, apparemment, ne sont pas venus du
vivant des propriétaires. Les régimes dictatoriaux du 2oe siècle ont
repris le boycott des Bibles (dans les pays communistes, en Chine).
Les chrétiens ont réussi à faire entrer clandestinement des cen­
taines de milliers de Bibles - souvent au péril de leur liberté ou
même de leur vie. Et Dieu veillait sur sa Parole, en fermant les yeux
des douaniers chargés de les détecter dans les bagages des
« contrebandiers » en Bibles ou en déjouant les tentatives de les

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lire la Bible

récupérer auprès de ceux qui les avaient reçues.


On a aussi employé d'autres moyens de se débarrasser de la
Bible: on l'a discréditée en attaquant sa crédibilité. Les philosophes
du 1 Se siècle l'ont traitée d'amas de superstitions. Les théologiens
eux-mêmes se sont mis de la partie au 1 ge siècle en démontrant l'in­
authenticité d'une grande partie de ses écrits : les cinq premiers
livres n'étaient pas de Moïse, les psaumes pas de David, le livre
d'Esaïe était composé par deux ou trois auteurs vivant à des époques
différentes, les prophéties de Daniel avaient été écrites après les évé­
nements qu'elles relataient, les évangiles étaient des écrits tardifs du
2e siècle, aucune des treize épîtres de Paul n'émanait de lui, les
écrits de Jean provenaient d'un presbytre de ce nom, mais pas de
l'apôtre Jean, les épîtres de Pierre n'étaient pas non plus de lui, etc.
Ces théories traînent encore dans beaucoup de facultés de
théologie et sont enseignées comme les données irréfutables de la
Science. Cependant, au 2Qe siècle, l'archéologie a rtJiné plusieurs
d'entre elles. Les écrits de Luc, son évangile et le livre des Actes,
étaient généralement datés du 2e siècle. Un archéologue anglais,
Sir William Ramsay, est parti dans les pays parcourus par l'apôtre
Paul, imbu de ces théories. Au fur et à mesure de ses découvertes
de documents et d'inscriptions de l'époque, il a eu de plus en plus
de doutes à leur sujet. En effet, tout ce qu'il trouvait confirmait
point par point les informations du livre des Actes: les noms et les
titres des magistrats romains - qui changeaient très souvent -
correspondaient exactement à ceux que Luc indiquait dans son
livre. Un auteur du deuxième siècle n'aurait jamais pu deviner si,
à telle date, telle province était gouvernée par un proconsul ou un
propréteur, comment s'appelait le gouverneur de Chypre à tel
moment. Le résultat fut que Sir William Ramsay écrivit plusieurs
livres pour défendre la pJrfaite fiabilité de Luc comme historien.
Après la découverte d'un fragment de l'évangile de Jean en
Egypte daté du premier quart du 2e siècle, il devenait difficile d'en
postuler la rédaction au milieu de ce siècle. Aujourd'hui, les papy­
rologues sont d'accord avec Carsten Thiede pour dater du milieu
du 1er siècle le fragment de l'évangile de Matthieu qu'il a identi­
fié, mais les objections viennent des théologiens car une telle
découverte ferait effondrer toutes leurs théories et les obligerait à

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pourquoi et comment

réécri re leurs I ivres.


Les Réformateurs disaient à propos de la Bible : « Tant à la frap­
per l'on s'amuse, tant de marteau x l'on y use » , et i ls l' i llustraient
du dessi n de trois forgerons qui frappaient sur une enclume. La
devise reste vraie. Jésus avait déjà prédit : « Le ciel et la terre pas­
seront, mais mes paroles ne passeront jamais » (Matthieu 24. 35 )
et l'apôtre P ierre le confi rmait en ci tant Esaïe 40 .6-8 : « L'herbe
sèche et sa fleur tombe, mais la Parole du Seigneur demeure éter­
nellement » (1 Pierre 1 .25 ). Que l'on veuille éliminer la Bible par
la force ou par la ruse, par le mépris ou les arguments sophi stiqués
d'une « science faussement ainsi nommée » (1 Ti mothée 6 .20) , la
Parole de Dieu se rit de tous ces obstacles et conti nue sa marche
triomphale à travers le monde. Il vaut la peine de lire cette Pa role
qui a été l'objet de tant de soins pour nous être conservée.

• Confirmé par la science


Disons-le d'emblée: la Bible n'est pas un livre de Sci ence, son
but est ailleurs. N'empêche qu'en passant elle contient des décla­
rations qui ont intrigué bien des savants. Si Moïse n'avait disposé
que de la « science des Egyptiens » pour rédi ger son récit de la
créati on, i l aurait produit quelque chose qui ressemble aux cos­
mogonies égypti ennes ou assyriennes, c. -à-d. un tissu de légendes
où des dieux se battent entre eux. Etant inspiré par l'Esprit de Dieu,
il a écrit un récit sobre, avec les mots de son temps, compréhen­
s i ble par ses compatri otes, ma i s qu i , si l'on tient compte des règles
de son genre li ttérai re, n'est pas désavoué par les plus grands spé­
cialistes modernes. Le célèbre paléontologue Albert de Lapparent
a dit : « Si l'on devait résumer en une page les acquis les plus
récents de la paléontologie, on ne saurait mieux faire que de reco­
p ier la première page de la B i ble. »
Le professeur Henri Devaux, un biologiste et physicien de la
Facul té des sciences de Bordeaux, membre de l'Institut, écrivait i l
y a quelques années : « J'étudie depuis plus de quarante ans l e
mervei lleux récit de la création. Je l 'étudie en naturaliste aussi

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lire la Bible

bien qu'en croya nt, et je suis de p l u s en plus émervei l lé de vo i r la


richesse et la précision de cette a d m i rable page, véri tab le m i racle
scientifique et rel igieux m i s sous nos yeux quand nous ouvrons le
sa i nt L ivre. Ainsi nous pouvons être tranqu i l les : l a Science, loi n
d'être opposée à notre B i ble, est d'accord avec el le. Ceux q u i affir­
ment le contra i re ne peuvent présenter que des hypothèses : les
faits, à mesure qu'on les découvre, don nent constamment ra i son
à la B i b le. »
Dans le l ivre de Job, i l est écrit : « Dieu suspend la terre au-des­
sus du néant » ( 2 6 . 7), a i l leurs el le est compa rée à un globe dont
« les entra i l les sont bou leversées comme par le feu » (28 .9). On
est loin des représentations anti q ues d'une terre p l ate comme u ne
ga lette. Job parle du « poids de l ' a i r » (2 8 . 2 5 ) . Esaïe, au se sièc l e
av. J .-C. décrit le cyc le d e l 'eau d a n s la nature ( 5 5 . 1 0) que l a
Science a m i s des s iècles à découvri r.
Ce ne sont que des à-côtés auxquels i l ne fa udra i t pas donner
p l us de poids qu'i l s n'en ont dans l a B i ble e l l e-même, mais s i l'on
prétend que c'est un D ieu omniscient qui l'a i nspirée, on est en
droit d'attendre d'e l l e q u 'el le ne contienne pas de contre-vérités
scientifi q ues.
Un l ivre s i étonnant mérite notre attention .

• Ses prophéties se sont réal isées


Voi l à q u i est encore p l u s i ntrigant. L'Ancien Testa ment contient
des centa i nes de prophéties au sujet du sort des nations païen nes
environnant I sraël et des gra ndes v i l les du monde antique d u
Moyen-Orient. Or, u n bon nombre de ces prophéties s e sont réa­
l i sées exactement comme e l l es ava i ent été p réd ites.
U n exemple : la vi l l e de Tyr en Phén icie ava i t profité de sa
suprématie maritime et commerc i a l e pou r oppri mer tous les
peuples env i ronnants. Le prophète Ezéc h i e l l u i a n nonce : « J e
fera i monter contre t o i des nations nombreuses, com me l a mer
fa i t monter ses flots. El les détru i ront les m u rs de Tyr. » Prop hétie
réa l i sée par N abuchodonosor, roi de Babylone, qui a assiégé la

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pourquoi et comment

vi l le et l'a détruite entièrement plus tard.


Jusque là, rien d'exceptionnel : beaucoup de vil les ont connu
ce sort. La vi l le s'est reconstru ite sur un îlot rocheux à un ki lomètre
du rivage. Quand Alexandre le Grand a passé sur l'ancien empla­
cement de la vil le, el le le narguait depuis son îlot imprenable.
Mais Alexandre n'était pas homme à se déclarer vai ncu. Il a fait
constru i re une digue avec les ruines de l'ancienne v i l l e et, pou r
permettre à ses chars d'y rou ler, i l a fait racler la terre de la v i l le
pour combler les interstices. Or, c'est exactement ce qu' Ezéch iel
avait prédit : Les nations nombreuses (enrôlées dans l'armée
d'Alexandre) « abattront ses tours et j 'en raclera i la poussière ; je
ferai d'el le u n rocher nu ; el le sera dans la mer un l ieu où l'on éten­
dra les fi lets » (v. 3-5).
Les 1Jrophète:i ont aussi prédi l l'ex i l Ju peuf->le j u if er I Bauylo, 1 ie,
son retour après 70 ans, la succession des empi res médo-perse,
grec et romain. De très nombreuses prophéties concernent le
Messie : sa naissance à Beth léhem (Michée 5 . 1 ), sa vie et ses
enseignements (Esaïe 61 . 1 -3), son entrée à Jérusalem sur un âne,
ses souffrances, sa mort et sa résurrection (Esaïe 5 3 , Psaumes 1 6
et 22). On peut citer au moins u ne ci nquantaine de prophéties q u i
s e sont l ittéra lement accompl ies durant la v i e d e Jésus. Avec u ne
chance sur 1 00 d'accompl i r l'u ne de ces prophéties, un homme
aura it eu une chance sur 1 ooso (un nombre de 1 00 chiffres) de les
accompl i r toutes. Or, une bonne partie de ces prophéties échap­
paient complètement à l ' i n itiative huma i ne.
Jésus-Christ l u i-même a annoncé la destruction de la vi l le de
Jérusalem et de son Temple - prophétie réa l i sée par le général
romai n Titus en l 'an 70.
Beaucoup de prophéties concernent le peuple j u if : sa dispersion
parmi toutes les nations sans que son identité se perde. « Donnez­
moi une preuve de l'existence de Dieu en deux mots » a demandé
Frédéric Il de Prusse à son chapelain. Celui-ci l u i a répondu en trois
mots : « Les Juifs, Sire. » Aucun des petits peuples environnants de
ce temps-là n'a subsisté : on ne connaît plus ni Moabites, ni
Ammonites, ni Amoréens, ni Phi l isti ns. Mais les Juifs subsistent tou­
jours, et on les trouve pratiquement « dans toutes les nations » de la
terre - du moins partout où i l est possible de fai re du commerce.

14
lire la Bible

Mais ce que le chapelain du roi de Prusse ne savait pas encore,


parce que cette prophétie ne s'était pas encore accomplie, c'est que
la Bible prédit éga lement le retour des Juifs dans leur pays, et que
« Jérusa lem sera it une pierre pesante pour tous les peuples ». Les
journaux et l a radio nous en apportent la confi rmation tous les jours.

15
Pourquoi l i re la
B i ble?

.A. Par intérêt historique


Comme nous l'avons dit, la Bible nous fait pénétrer dans l'his­
toire ancienne par les yeux de ceux qui l'ont vécue de l'intérieur,
du poi nt de vue d'un petit peuple pris entre les tenailles des
grandes puissances. Il y a un siècle, on n'y voyait qu'un tissu de
légendes transmises oralement et embellies à chaque génération
à partir du se siècle. Un siècle de fouilles archéologiques a
démontré la parfaite fiabilité historique de la Bible. L'une des pre­
mières « légendes » dénoncées était celle du déluge. Or, voilà que
durant des fouilles à Ur en Chaldée, après des couches de pote­
ries, on est tombé sur une couche d'argile vierge. « On arrête? ont
demandé les ouvriers. - Non, conti nuez à creuser ! » Sur 1 m 50,
parfois 2 m de profondeur, rien que de l'argile. Et puis, tout à coup,
on trouve de nouvelles poteries, d'un style tout différent. Même
constatation dans une autre ville. On en a conclu que la couche
qui séparait les deux civilisations avait été formée par la sédimen ­
tation d'une énorme masse d'eau. Comment expliquer une telle
quantité d'eau dans une plaine autrement que par le récit biblique
du déluge (qui a d'ailleurs laissé des traces dans d'autres docu­
ments de la Mésopotamie).
Mêmes confirmations archéologiques de la prise de Jéricho
dont la position des murailles telle que les archéologues les ont
trouvées montre qu'elles sont tombées à plat vers l'extérieur.
Confirmation des noms des rois d' Israël (par exemple sur la stèle

16
lire la Bible

de Mécha qui se trouve au Louvre), de l'existence de peuples


oubliés par l'histoire (les Hittites, que les théologiens du 19e siècle
qualifiaient d'invention b iblique et aux vestiges desquels le musée
du Louvre consacre toute une salle), du roi Sargon d'Assyrie dont
les historiens antiques n'avaient pas retenu le nom - retrouvé
dans des inscriptions sur la pierre. La lecture de la Bible rend la
visite des musées passion nante.

• · Par intérêt culturel


La Bible est à la base de la civilisation judéo-chrétien ne. Toute
notre culture a été inspirée par ce livre. Impossible de lire et de
comprendre la littérature classique ou de visiter un musée de
peintures sans con naître l'arrière-plan biblique. Toute la civilisa­
tion occidentale est imprégnée de sève biblique. Il suffit de
consulter le Dictionnaire culturel de la Bible (Paris N athan - Cerf)
pour s'en convaincre. Dans la préface de ce Dictionnaire, les
auteurs disent : « Si attachés que nous soyons à la laïcité-comme
respect de la pluralité - nous ne nous résignons pas à l'ignorance.
Parmi les disciplines scolaires, l'histoire, la littérature, la philoso­
phie, les arts pâtissent de la méconnaissance des références fon­
damentales auxquelles les œuvres et le langage renvoient
constam ment. » Ils qualifient la Bible de « trésor commun à
l'Europe » . Les Editions Larousse ont fait paraître de leur côté un
livre intitulé Les allusions bibliques. Donc, rien que sur le plan
culturel, il faudrait avoir lu la Bible.

• Par intérêt littéraire


La Bible a été qualifiée de « chef d'œuvre littéraire de l'huma­
nité ». Il y a quelques années, on a organisé un concours de la
meilleure « nouvelle » (short story) de la littérature mondiale. Le
premier prix a été attribué à l'histoire de Joseph vendu par ses

17
pourquoi et comment

frères, devenu gouverneur de l' Egypte. Les poèmes du I ivre de Job,


des psaumes, des prophètes font partie des plus belles pages
lyriques du monde.
Beaucoup d'œuvres littéraires se cantonnent dans le même
style : récit, poème épique, théâtre ... Dans la Bible, tous ces
genres et beaucoup d'autres sont réunis. La Genèse commence
par des récits, puis viennent des recueils de lois (que vous pouvez
sauter à la première lecture). Le récit reprend avec les livres de
Josué et des Juges. Un charmant poème s'insère ici : le livre de
Ruth qui raconte comment une étrangère, une Moabite, est deve­
nue une aïeule du roi David. L'histoire se poursuit avec les règnes
des rois d'Israël, le schisme entre les deux tribus restées fidèles à
la dynastie de David et les dix tribus qui s'en sont détachées, la
déportation, le retour de l'exil et la reconstruction du pays.
Puis vient un drame à six personnages, le livre de Job, qui pose
l'un des problèmes les plus lancinants de l'humanité : Pourquoi le
juste doit-il souffrir ? Les Psaumes sont à la fois des cantiques de
louange et des cris d'angoisse à vous couper le souffle. Les
Proverbes ont ramassé la sagesse, non seulement d'Israël, mais
des peuples environnants. Nous y trouvons un véritable « art de
vivre » inspiré par Dieu. Le livre de l'Ecclésiaste est la réflexion
d'un philosophe qui pose d'emblée le problème du sens de la vie :
« Que reste-t-il à l'homme de toute la peine qu'il se donne sous
le soleil ? » Le Cantique des Cantiques est l'un des plus beaux
poèmes d'amour de la littérature de tous les pays. Les livres des
prophètes, les quatre « grands » (Esaïe, Jérémie, Ezéchiel et
Daniel) et les douze« petits», contiennent eux-mêmes des genres
littéraires très divers. Je me souviens que leur découverte a été
pour moi une véritable révélation lorsque, dans un camp d'ac­
cueil de réfugiés, j'ai pu passer pendant plusieurs mois huit heures
par jour à les étudier.
Le philosophe Frédéric Nietzsche - qui n'avait pourtant pas
beaucoup de sympathie pour la religion de la Bible - disait :
« Dans l'Ancien Testament juif, on trouve des hommes, des choses
et des paroles d'un si grand style que les textes sacrés des Grecs
et des Hindous n'ont rien à mettre en regard. »
Si nous passons de l'Ancien au Nouveau Testament, nous trou-

18
lire la Bible

verons encore d'autres genres littéraires : les évangiles constituent


un genre à part, à la fois narratif et didactique ; avec le livre des
Actes, nous retrouvons le style « récit », puis viennent les épîtres,
c.-à-d. des lettres adressées par les apôtres aux communautés
chrétiennes primitives qui nous permettent de pénétrer dans la vie
intérieure de ces Eglises. La Bible se termine par une apothéose :
le livre de !'Apocalypse qui est comme « une sorte de fin triom­
phale clôturant l'ensemble de la Bible. Elle nous fait penser à un
compositeur qui rassemblerait les thèmes de sa symphonie dans
les éclats d'une musique glorieuse pour achever son œuvre ».2
Goethe disait : « Que le monde progresse tant qu'il veut, que
toutes les branches des connaissances humaines se développent
au plus haut degré, rien ne remplace la Bible, base de toute édu­
cation. »
Depuis plus de soixante ans que je lis la Bible, j'y découvre
chaque fois de nouvelles richesses. Je souscris pleinement à ce
jugement d'André Chouraqui : « Cela fait une vie entière que j e
lis quotidiennement la Bible (j'ai d û l a traduire a u moins cinq ou
six fois), je l'ai relue des mil liers de fois, et chaque fois que j'ouvre
le livre qui est là, j'ai le sentiment de découvrir ce texte pour l a
première fois. Cette expérience est l a même pour nous tous
amants de la Bible » ( Retour aux racines, p. 228).

• Par intérêt psychologique


Ce qui frappe dans la Bible - par opposition aux hagiographies
(vies de saints), c'est la profonde vérité de ses descriptions de
l'homme tel qu'il est, avec ses faiblesses - même lorsqu'il s'agit
des « héros de la foi » comme Abraham, Jacob, Moïse, l'apôtre
Pierre, etc. Elle relève avec sincérité les aspects positifs de leur per­
sonnalité et de leurs actions. Abraham est qualifié d' « ami de
Dieu » - n'empêche que la Genèse rapporte son manque de

2 T. F. Glason, The Revelation ofJohn, Cambridge U niv. Press, 1 965, p. 6.

19
pourquoi et comment

confiance lorsqu'il était en Egypte et que, par peur qu'on le fasse


mourir pour lui prendre sa femme, il l'a fait passer pour sa sœur.
Moïse, qui parlait avec l'Éternel « face à face, comme un homme
parle avec son ami » n'a pas eu le droit d'entrer dans la Terre pro­
mise parce qu'il n'a pas obéi à la lettre à l'ordre que Dieu lui avait
donné. David était l'homme « selon le cœur de Dieu » - mais
tout le monde connaît la faute qu'il a commise avec Bath-Chéba,
parce que la Bible la rapporte. Lorsque l'apôtre Pierre avait un
ministère apprécié parmi les Juifs, les évangélistes n'auraient pas
eu besoin de raconter toutes les occasions où il a manqué de foi
ou de compréhension durant le ministère de Jésus, mais le souci
de vérité qui les animait leur a fait tracer de lui un portrait réaliste
qui ne gommait pas ses faiblesses. Lui-même ne les taisait
d"aiileurs pas, puisque l 'évangile de Marc est ia transcription des
récits qu'il faisait de la vie du Christ clans les Eglises, et que cet
évangile ne le présente pas sous un jour plus favorable que les
autres, bien au contraire.
Un seul homme échappe à tous les pièges que sa nature et ses
adversaires lui ont tendus: Jésus, qui, à lui seul, mérite une étude
psychologique: sa joie, son attitude face à la souffrance, son cou­
rage moral, sa puissance d'indignation, sa hiérarchie des
valeurs . . .
L'Ancien Testament est particulièrement riche en notations psy­
chologiques. Nous y trouvons la rivalité fraternelle (entre Jacob et
Esaü), le complexe d'Oedipe (entre Jacob et sa mère), le méca­
nisme de la tentation (David et Bath-Chéba), la jalousie et l'abus
de pouvoir (Saül et David).

• Par intérêt personnel


L a Bible nous transmet des principes de vie éprouvés par le
temps. Sur ce plan se vérifie l'adage : « Ce qui est bon n'est pas
nouveau, et ce qui est nouveau est rarement bon. » A long terme,
les principes de vie transmis par la Bible, éprouvés par des géné­
rations d'hommes et de femmes, sont payants et se révèlent supé-

20
lire la Bible

rieurs à la « nouvelle morale » - dont on a dit parfois qu'elle


n'était rien d'autre que la vieille immoralité.
Les principes d'éducation transmis par le livre des Proverbes,
qui insistent sur la nécessité de la discipline dans l'amour, parais­
sent surannés face aux principes du Dr Spock ou de l'Ecole des
« libres enfants » de Summerhill. N 'empêche qu'après quelques
années, le Dr Spock a confessé qu'il s'est trompé. Dans un article
de Pa ris-Match, Jean Cau se demandait « quelle sage mouche avait
piqué le bon Docteur » . Et il proposait comme solution de
l'énigme le fait qu'il a d û constater sur ses enfants et ses petits­
enfants les effets négatifs d'une éducation dans laquelle l'enfant
était roi. Summerhill, de son côté, a mal fini.
Il en est de même de la valorisation de la fidélité conjugale et
des avertissements que le même livre des Proverbes transmet au
sujet des dangers des aver:itures extra-conjugales. L'augmentation
exponentielle du nombre des divorces, avec leurs séquelles de
vies brisées et de traumatismes durables chez lès partenaires et les
enfants, illustre le bien-fondé des principes bibliques.
Victor Hugo disait: « Il y a un livre qui contient toute la sagesse
humaine éclairée par toute la sagesse divine, un livre que la géné­
ration du peuple appelle Le Livre, la Bible. Ensemencez les vil­
lages d'évangiles : une Bible par cabane. »

_.. Par intérêt philosophique


La Bible répond aux questions existentielles fondamentales :
D'où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous là ? Quel est le sens
de notre vie ? Le livre de ! ' Ecclésiaste, en particulier, pose lucide­
ment ces problèmes. Il ne donne pas toute la réponse à ces ques­
tions - il n'est qu'un chaînon dans un ensemble - mais il a du
moins le mérite de faire le procès de toutes les recettes de bon­
heur avec lesquelles les hommes essaient de tromper leur soif
d'absolu: les plaisirs, la richesse, les grands travaux, la postérité. . .
Pourquoi tous ces buts d e vie n e parviennent-ils pas à nous satis­
faire ? Parce que « Dieu a implanté au tréfonds de l'être humain

21
pourquoi et comment

le sens de l'éternité » (Ecclésiaste 3. 1 1 ) , c.-à-d. qu'il ne se satisfait


que de ce qui a valeur d'éternité. C'est pourquoi S. Augustin a
commencé ses Confessions par cette parole souvent répétée : « Ô
Dieu, tu nous as créés pour toi, et notre cœur est inquiet jusqu'à
ce qu'il repose en toi. »

• Par intérêt religieux


On l'a souvent dit: « L'homme est un animal religieux. » Sur
toute la face de la terre, on ne trouve nulle part un peuple sans
rPligion L e philosophe françr1is Augu<;te Comte r1vr1it démontré
dans ses livres qu'après l'âge religieux et métaphysique, l'huma­
nité était entrée dans l'âge positif où la religion était dépassée. Or,
vers la fin de sa vie, il a créé ... la religion du positivisme, avec des
rites et des prêtres, dont lui-même s'est proclamé grand-prêtre !
N otre temps, qui se dit athée, voit avec étonnement le « retour
du religieux » sous toutes sortes de formes : ésotérisme, orienta­
lisme, bouddhisme, ou même satanisme. L'homme a besoin
d'adorer quelque chose qui le dépasse. Aujourd'hui, chacun se
fabrique sa religion personnelle en faisant un savant cocktail de
ce qu'il estime lui convenir dans les différentes religions : la
morale du Sermon sur la montagne, quelques bribes de confucia­
nisme et de bouddhisme zen, la doctrine de la réincarnation pour
satisfaire « le sens de l'éternité » qu'il trouve au fond de son cœur,
mais une doctrine accommodée à ses désirs (qui voudrait se réin­
carner dans un moustique, un chien ou llne vache, fût-elle
sacrée ?).
U ne telle religion peut satisfaire pendant quelque temps - le
temps où tout va bien. Mais quand viennent la maladie, les
épreuves ou la perspective de la mort, que vaudra-t-elle? Le Dieu
qu'on s'est fabriqué reste désespérément muet, car il n'existe pas.
Pour connaître le vrai Dieu, nous avons besoin d'une révélation
de sa part. Or, dans toutes les religions du monde, les seuls livres
qui se donnent pour être inspirés par Dieu sont les hymnes védan­
tiques (sur lesquels s'appuie le brahmanisme), le Coran et la Bible.

22
lire la Bible

Faites-en le tour et vous conc l urez sans doute avec Blaise Pascal
« Sans l 'Ecriture, qui n'a que Jésus-Christ comme objet, nous ne
connaissons rien et ne voyons qu'obscurité et confusion dans la
nature de Dieu et dans notre propre nature. » Car, comme il a dit
encore: « Seul Dieu parle bien de Dieu. »
Les preuves qu'il nous donne que c'est bien lui qui parle dans
ce livre sont manifestes. N ous en avons énuméré quelques-unes:
son unité malgré sa diversité, les vérités scientifiques qu'e l l e
contient, l e s prophéties réalisées, s a véracité historique e t psycho­
logique. Mais la preuve la plus convaincante est son action dans la
vie de ceux qui la prennent au sérieux. Cette preuve, c'est à cha­
cun de la faire lui-même. On pourrait citer là des centaines de
témoignages d'hommes et femmes dont la vie a été complètement
transformée par la lecture de l a Bible.
Dans une conférence pour la promotion de l 'athéisme, l 'ora­
teur avait essayé de montr�r que la Bible était un l ivre plein de
contradictions qui n'avait p lus sa p l ace dans notre âge scienti­
fique. Au moment des questions, un homme s'est levé. « J'étais un
buveur invétéré, disait-il . Tous les soirs, je battais ma femme et je
terrorisais mes enfants. En lisant l a Bible, j'ai pris conscience de
mon état réel et du sort qui m'attendait. j 'ai trouvé le pardon de
mes fautes et la paix intérieure. Ma vie a complètement changé.
Je pourrais amener avec moi au moins une douzaine de personnes
qui ont fait la même expérience que moi. Je vous propose de reve­
nir demain soir avec trois personnes dont l a vie a été changée
comme la mienne grâce à votre athéisme. » La réponse de l'audi­
toire fut une salve d'applaudissements qui mit l 'orateur dans l 'em­
barras.
Mais en fin de compte, les expériences des autres restent tou­
jours sujettes à caution. Seule l 'expérience personnel le a finale­
ment valeur de preuve pour nous. C'est pourquoi, je vous propose
de faire vous-mêmes l 'expérience de l ire tous les jours un chapitre
de ce livre pour vous convaincre vous-mêmes de sa val eur et le
mettre au défi de prouver son pouvoir de répondre à vos questions
et de vous apporter la paix intérieure après laque l l e vous soupirez
depuis longtemps.

23
Comment lire
la Bible?
Cette question suppose que la Bible est un livre à part, qu'on
n'aborde pas comme un autre et pour lequel il faut une méthode
d'approche particulière. C'est à la fois vrai et faux.
C'est vrai, puisque la Bible est ce livre à part, comme nous
venons de le voir : plus ancien que tous les autres, nous venant
donc du fond des âges, avec des mœurs et des coutumes étranges,
des références à des faits historiques qui nous sont pour la plupart
inconnus, un langage différent du nôtre, elle demande quelques
précautions et, en partie, une certaine initiation, pour être bien
comprise.
Mais d'un autre côté, c'est aussi un livre comme un autre, qui
raconte des histoires, contient des lettres, des discours, des poé­
sies, des proverbes . . . qui nous sont généralement accessibles
comme n'importe quel livre d'histoire ou de réflex ion actuel.
Une grande partie de la Bible est du genre narrati f, racontant
ce qu'ont vécu ces gens du 20e au Se siècle av. J.-C. ou ceux du
1 er siècle de notre ère. C'est la partie la plus facile de la Bible .

.à Premier conseil
Mon premier conseil serait donc, si vous n'avez jamais lu la
Bible, de commencer par des livres historiques (évangiles,
Genèse, début de l'Exode, de Josué, livres de Samuel, des Rois,
etc.). Utilisez une version moderne (Bible en français courant ou
français fondamental, Parole Vivante, Bible du Semeur) qui s'est

24
lire la Bible

efforcée de tradu i re le texte d'après le sens , en ôtant du chem in


les obstacles dus souvent à u ne transposition l ittéra le de l 'origi n a l .

.à Deuxième consei l
Mon deuxième conseil - qui s'y rattache immédiatement :
commencez par les évangi les et le l ivre des Actes, c.-à-d. les l ivres
historiques les plus proches de nous. U n berger du Pérou ava it
réussi à se procu rer une Bible. Il a commencé tout natu rellement
à la l i re à partir du début. Tant qu' i l était dans la Genèse et au début
du l ivre de ! ' Exode, tout al lait bien, mais ensu ite, i l s'est perdu
dans un dédale de lois cérémon iel les et a l i mentai res auxquel les i l
n e comprenait plus rien . Un jour, son frère est revenu d e L ima où
il avait eu quelques contacts avec des chrétiens. l i l u i a dit que ces
chrétiens I isa ient surtout dans la deuxième partie de ce I ivre appe­
lée « Nouveau Testament » . Notre berger s'est donc attelé à cette
lecture et, dans les évangi les, i l a découvert l a personne de Jésus
q\Ji l'a conquis.
Lisez ces l ivres de manière cursive, comme vous l iriez un
roman, pour savoi r ce qui s'est passé, comment chacun des per­
son nages présentés a agi et réagi. Notez les questions que cette
lecture vous pose, sans chercher des réponses i mmédiates (beau­
coup de ces réponses viendront au cours de votre lecture persé­
vérante).
Après les évangi les et les Actes, vous pourrez vous attaquer aux
parties historiques de l 'Ancien Testament. Ne vous arrêtez pas à
ce qui peut vous choquer. L'êvangé l iste Moody disait : « Lorsque
je lis la Bible, je le fa is comme lorsque je mange du poisson : j e
mets les arêtes des côté. » Avec le temps, vous comprendrez -
peut-être ! Mais ne laissez pas ce que vous ne comprenez pas vous
ravir toutes les leçons précieuses que vous pouvez glaner dans
cette lecture.

25
pourquoi et comment

.à Troisième conse i l
Mon troisième conseil se rapporte à la nature particulière de ce
livre que les chrétiens appellent la « Parole de Dieu » . Vous n'êtes
pas obligé de le croire pour commencer, mais ayez l'esprit ouvert
à cette éventualité. Beaucoup de gens sceptiques ont commencé
leur lecture de la Bible en lançant vers le ciel un appel formulé à
peu près ainsi: « Ô Dieu - si tu existes - révèle-toi à moi à tra­
vers la lecture de ce livre que l'on dit être ta Parole. Parle-moi par
elle ! »

.à Quatrième conse i l
Lisez chaque jour environ un chapitre de ce livre. Des Juifs qui
avaient entendu l'apôtre Paul leur annoncer la Bonne Nouvelle
de Jésus, « examinaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce
qu'on leur disait était exact » (Actes 1 7.1 1). Lire la Bible ne signi­
fie pas mettre son esprit critique de côté ; l'exemple de ces Juifs
auxquels l'auteur du livre des Actes adresse ses éloges nous
encourage au contraire à vérifier l'exactitude de ce qui nous est
annoncé. Mais leur exemple nous montre aussi l'importance
d'une recherche régulière et persévérante.

· • Cinquième conse i l
Lisez avec votre intelligence, votre sentiment et votre volonté.
Essayez de comprendre le texte en vous posant les questions clas­
siques : Qui ? Quand ? Où ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ? Ces
« six fidèles serviteurs », comme les appelait Kipling, vous aide­
ront à pénétrer, au delà de la surface, vers le cœur du texte. Lisez
aussi avec votre cœur, en vous identifiant aux personnages.
Lorsque vous lirez les Psaumes, mettez-vous dans la peau de

26
lire la Bible

Dav id l orsq u ' i l ex u lta it de joie devant les merve i l les de la création
de Dieu ou lorsq u ' i l appelait Dieu au secours du fond de la
détresse. La volonté entre en jeu lorsque nous l isons un ordre
donné : sommes-nous prêts à y obé i r ? Jésus a d it un jour : « Si
quelqu'un veut fa i re l a volonté de Dieu, il reconnaîtra bien si mon
enseignement vient de Dieu » Uea n 7 . 1 7). La conna issance est tri­
buta i re d'une disposition de l a volonté. S i vous l i sez l a B i ble pour
connaître la vérité, il faut que vous soyez prêts à y conformer votre
vie lorsque vous l 'au rez découverte. Le ph i losophe danois Sèiren
K i erkegaard disait : « Quand vous l i sez la B ible, vous ne devez
cesser de vous d i re : e l le parle pou r moi et de moi . »

• Sixième conseil
Ne vous contentez pas de l i re le texte, étudiez-le. Quel le est la
différence entre l a lecture et l'étude ? La lecture peut rester super­
ficiel le, n'ayant d'autre but que l ' i nformation ou le plaisir de la lec­
ture. L'étude d'urn- texte cherche à le comprendre, à pénétrer son
sens prem ier et sa sign ification pour nous. L' une des méthodes
d'étude de la B ible comprend trois temps : observation du texte,
interprétation, appl ication. L'observation se fa it à l'a ide des « six
fidèles serviteurs » en posant a u texte toutes les questions q u i nous
viennent à l 'esprit. L'interprétation cherche à déterm i ner le sens
des mots et des ph rases, le l ien avec le contexte, la marche de l a
pensée d e l'auteur. Pou r le texte b i b l i que, nous avons souvent
besoi n d'a ides extérieu res pour bien l ' i nterpréter (d ictionnaires
b i b l i ques, commentai res, conse i l s de chrétiens expéri mentés). Les
« B i bl es d'étude » sont des instruments très préc ieux pour qui veut
pénétrer au-delà de la su rface du texte. Leurs « para l lèles » nous
permettent de rel ier le texte à d'autres passages du même auteur
ou d'autres écriva i n s b i b l i q ues contenant les même pensées.
L'application tire du texte des l eçons pou r nous aujourd'hui :
Qu'est-ce que ce texte veut me d i re ? U ne lecture hon nête de la
B i b l e i mpl ique que je la l a i sse contrôler - et éventuel lement
réformer - tous les aspects de ma vie.

27
pourquoi et comment

Annotez votre Bible. Soulignez les passages qui vous ont parlé.
Marquez des points d'interrogation à côté de ceux que vous ne
comprenez pas - pour poser la question dès que vous aurez
quelqu'un de compétent sous la main. Utilisez des stylos à bille
de couleurs différentes pour les promesses, les commandements,
les prières que vous pourriez faire vôtres.
Tenez compte des genres littéraires différents que nous trou­
vons dans la Bible : narration, poésie, discours, proverbes, lois,
lettres, prophéties . . . Or, on ne lit pas un poème comme un mor­
ceau de prose ; le poète s'exprime autrement, il use de« licences
poétiques», de métaphores et d'images verbales qu'un législateur
ne se permettrait pas dans la rédaction d'une loi, ni même le nar­
rateur en raprortant un récit. Les poètes hébreux usent. de plus.
de certains procédés poétiques que nous avons intérêt à connaître
si nous ne voulons pas commettre des contresens : parallélismes
synonymiques et antithétiques, allitérations, répétitions pour mar­
quer l'importance d'une idée ... La structure des textes hébraïques
n'est pas la même que celle de nos textes. Au lieu du classique 1 .,
2., 3 ., nous trouvons le procédé du« chiasme» : A, B, C, D, C',
B', A', où les idées se correspondent de manière croisée, avec la
pensée la plus importante au centre (ici : D). Le chiasme peut com­
prendre deux, trois ou plus d'éléments. C'est peu à peu que nous
nous familiariserons avec ces procédés et nous découvrirons tou­
jours de nouvelles richesses dans cette mine inépuisable qu'est la
Parole de Dieu.
L'étude de la Bible peut aussi se faire de manière thématique :
que dit la Bible - ou tel livre, tel auteur -de la prière, du Saint­
Esprit, de l'Eglise, etc. Une concordance ou un index biblique sera
très utile pour une telle étude. Comme pour un orchestre, le test de
la bonne interprétation est l'harmonie, l'unité d'accord entre les
différents auteurs. Puisque c'est Dieu qui les a tous inspirés, il ne
doit pas y avoir de contradiction entre eux. Une étude approfon­
die permet généralement de lever les accusations de désaccord
entre tel et tel auteur (entre Paul et Jacques pour le salut par la foi
ou par les œuvres) ou entre l'Ancien et le Nouveau Testament. C'est
sur ce plan que nous aurons souvent besoin de l'éclairage que des
gens compétents peuvent nous donner.

28
lire la Bible

• Septième conseil

Lisez l a Bible avec d'autres. La Bible a été donnée à la com­


munauté - juive d'abord, chrétien ne ensuite. C'est en commu­
nauté que nous pourrons la comprendre. Ce que je ne comprends
pas, un ami pourra m'aider à en voir le sens. Il existe des groupes
d'étude biblique où l'on s'efforce de lire un passage ensemble et
de partager ce qu'il dit à chacun. Dans ces groupes, il y a aussi
des chrétiens qui lisent la Bible depuis de nombreuses années et
qui sont tombés, comme vous, sur des passages difficiles aux­
quels ils ont dû trouver une solution. I ls pourront vous expliquer
comment ils ont compris ces textes et vous aider à progresser dans
votre connaissance de la Bible. Renseignez-vous autour de vous
où vous pourriez trouver d'autres person nes désireuses comme
vous de lire et d'étudier la Bible. Le dimanche matin , beaucoup
de chrétiens ont l'habitude de se réunir pour le culte au cours
duquel quelqu'un commente un passage de la Bible. La fréquen­
tation régulière d'une Eglise où la Parole de Dieu est expliquée et
appliquée peut aussi faire progresser dans la con naissance de
cette Parole.

.à Le meil leur professeur


Enfin , il faut dire que la con n aissance de la Bible n'est pas une
fin en soi comme la con naissance de l'histoire de l'Egypte
ancienne ou de la vie des termites. Le Nouveau Testament la
deuxième partie de la Bible, a comme personnage central Jésus­
Christ qu'elle dit être le Fils de Dieu. Tout l'Ancien Testament a
préparé sa venue. La lecture de la Bible veut donc nous amener
à con naître la personne de Jésus. C'est son Esprit qui a inspiré les
prophètes de l'Ancien Testament et les apôtres du Nouveau
Testament. Lorsque nous serons entrés dans une relation person­
nelle avec lui, nous comprendrons beaucoup mieux cette Parole
qu'il a inspirée.

29
pourquoi et comment

Qui de nous, lorsqu'il a lu un livre difficile, n'a souhaité avoir


son auteur à côté de soi pour lui poser toutes les questions qui
nous intriguent? Or, Jésus nous promet de faire habiter son Esprit
en nous. Cet Esprit nous « conduira dans toute la vérité » Uean
1 6.13) au fur et à mesure de notre avance dans la lecture de Sa
Parole. Si nous avons une relation personnelle avec I' Auteur de la
Parole de Dieu, nous pourrons lui poser des questions person­
nelles comme « Que veux-tu me dire par ce texte ? Y a-t-il là un
exemple à suivre? un avertissement dont je devrais tenir compte?
une promesse que je pourrais m'approprier? un commandement
à suivre ? »
De telles questions nous permettent de pénétrer au cœur de
l'intention du texte. Car, comme le dit l'apôtre Paul à son disciple
Timothée dans sa dernière lettre, qui est en quelque sorte son tes­
tament : « Toute l'Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour ensei­
gner, réfuter, redresser et apprendre à mener une vie conforme à
la volonté de Dieu. Ainsi, l'homme de Dieu se trouve parfaite­
ment préparé et équipé pour accomplir toute œuvre bonne »
(2 Timothée 3.16-1 7). Tel est le but de toute l'Ecriture. Dans la
mesure où nous entrerons dans l'intention de I ' Auteur, nous pro­
gresserons dans notre vie chrétienne.
Il en est comme de la musique. Un bon élève du Conservatoire
pourra rendre une page de violon de manière tout à fait correcte :
toutes les notes sont jouées à la cadence indiquée, le rythme est
respecté ainsi que les nuances : forte- piano- ritardando. . . et
pourtant, quelle différence avec le jeu d'un grand maître ! Lorsque
nous entendons Isaac Stern jouer le même morceau, c'est comme
s'il s'agissait d'une autre œuvre : la mélodie chante, on pénètre
jusqu'au cœur même du compositeur et l'on vibre avec sa joie ou
sa peine. Parce que l'interprète s'est d'abord posé la question :
Qu'est-ce que Mozart ou Mendelssohn voulait exprimer par ce
morceau? Quels sentiments voulait-il susciter? Se mettant au dia­
pason de l'état d'âme du compositeur, il tente de transmettre ces
sentiments comme il les ressent lui-même. Telle est l'attitude qui
mène à une lecture fructueuse de la Bible.

30
Pourquoi et comment lire la Bible

t U n livre à p art ..............................................................................3


L'éternel best-sel Ier
L'un des plus anciens livres
Le mieux attesté
D'une étonnante unité
Miraculeusement conservé
Confirmé par la science
Ses prophéties se sont réalisées

t Pourq uoi lire la Bible ? ............................................................ 16


Pa r intérêt historique
Par intérêt culturel
Par intérêt psychologique
Par intérêt personnel
Par intérêt philosophique
Par intérêt religieux

t Comment lire la Bible ? ..........................................................24


Premier conseil
Deuxième conseil
Troisième conseil
Quatrième conseil
Cinquième conseil
Sixième conseil
Septième consei 1
Le meilleur professeur

31
Pour aller plus loin . . .
Parole Vivante (Transcription du Nouveau Testament)
Editeurs de Littérature Biblique

La Bible d'étude du Semeur


Editions Excelsis

La Bible, ce livre extraordinaire ( P. Wheeler)


Editeurs de Littérature Biblique

Comment lire la Bible (A. Kuen)


Editeurs de Littérature Biblique

Comment étudier la Bible (A. Kuen)


Editeurs de Littérature Biblique

66 en un (Introduction aux 66 livres de la Bible) (A. Kuen)


Editions Emmaüs

Introduction à l'Ancien Testament (G. Archer)


Editions Emmaüs

I ntroduction au Nouveau Testament (4 volumes) Divers auteurs


Editions Emmaüs

Le Nouveau Dictionnaire Biblique


Editions Emmaüs

Le Nouveau Commentaire Biblique


Editions Emmaüs

Panorama Biblique
Editeurs de Littérature Biblique

32
Com11zent lire
Pourquoi lire la Bible - plutôt que le Coran ou Platon . . .
ou un roman ? Remarquez que l 1 un n 1 empêche pas l 1 autre,
mais s 1 il fallait choisir, pourquoi choisir la Bible ?

Découvrez dans ces pages ce qui fait de la Bible un livre


à part, un « best-seller mondial », qui défie les siècles et
marque l 1 histoire.

Vous trouverez aussi huit consei ls judicieux qui vous


aideront à aborder ce livre exceptionnel pour la
première fois.

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Editeurs de Lit pouRQUOI coMMEN 1 . 20 EUR
1 420 BraintELBP140 Cl7G00

ISBN: �§&ll}-Ji.,V�gE
N ° ELB: 000 922-9

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