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Institut agronomique et vétérinaire Hassan II

Complexe Horticole d’Agadir

Rapport de multiplication

Les méthodes de multiplication du


manguier

Réalisé par :
Evalué par :
AMARA Meryem
Pr. ZAKRI
COULIBALY Aminata Cheick
DIOUF Diarra Bousso

2ème année cycle d’ingénieur, Protection des plantes


Année académique 2022-2023
Table des matières
I. Introduction ...................................................................................................................... 4
II. Généralités ........................................................................................................................ 4
A. Classification du manguier.................................................................................................. 4
B. La multiplication du manguier............................................................................................. 5
III. Multiplication sexuée ......................................................................................................... 5
1. Organes reproducteurs....................................................................................................... 5
2. La graine............................................................................................................................ 6
3. Le pouvoir germinatif de la graine ....................................................................................... 6
4. Semis ................................................................................................................................ 6
5. Modes de semis ................................................................................................................. 7
6. Repiquage des plants ......................................................................................................... 7
IV. La multiplication asexuée ................................................................................................... 8
A. Le greffage du manguier..................................................................................................... 8
1. Greffe à œil ....................................................................................................................... 8
a. Greffage en « T » renverse.................................................................................................. 8
b. Greffage en écusson boisé .................................................................................................. 9
c. Greffage de Forkert............................................................................................................ 9
2. Greffes latéraux de rameaux............................................................................................... 9
a. Greffage en fente de cote ou « side veneer graft »..............................................................10
b. Greffage en fente de côté .................................................................................................11
c. Greffage en coulée ............................................................................................................11
3. Greffe de rameau en tête ..................................................................................................12
a. Greffe anglaise..................................................................................................................12
b. Greffe en fente .................................................................................................................12
B. Marcottage.......................................................................................................................14
C. Le bouturage ....................................................................................................................14
1. Bouturage du manguier.....................................................................................................14
D. La culture in vitro ..............................................................................................................21
1. Induction..........................................................................................................................21
2. Conversion .......................................................................................................................21
3. Maturation .......................................................................................................................21
4. Germination .....................................................................................................................21
5. L’acclimatation..................................................................................................................22
6. Conditions de travail .........................................................................................................22
7. Gestion du brunissement du matériel végétal.....................................................................22
8. La préparation des explants...............................................................................................22
9. Milieu de culture...............................................................................................................23
V. Conclusion........................................................................................................................24
Références...............................................................................................................................25
I. Introduction
La mangue, Mangifera indica. (Anacardiaceae), est cultivée depuis des milliers d'années et est
l'un des principaux fruits cultivés et consommés dans le monde.
Originaire d'Asie, son centre d'origine se situerait dans la région du nord -est de l'Inde et du
Myanmar, mais elle a été distribuée dans toute l'Asie du Sud -Est ainsi que dans les îles
malaises il y a au moins 1500 ans et dans certaines régions d'Afrique il y a environ 1000 ans
(Smith et al., 1992). La mangue sauvage est repérée dans ces régions ainsi qu'en Chine et au
Sri Lanka. La mangue était donc distribuée dans les temps anciens dans toute l'Asie tropicale
et subtropicale, ainsi que dans le nord et l'est de l'Afrique.
La mangue a ensuite été distribuée dans l’Amérique lors de l'exploration et de la colonisation
du 15e au 18e siècle par les Portugais, les Espagnols, les Britanniques et les Français. On
trouve maintenant des populations sauvages de manguiers dans certaines parties de l'Afrique
de l'Ouest, du Mexique et de l'Amérique centrale et du Sud (Smith et al., 1992).
Aujourd'hui, la mangue est cultivée à diverses échelles commerciales dans toutes les régions
subtropicales et tropicales chaudes à fraîches du monde (Martin et al., 1987).

II. Généralités
La mangue, (Mangifera indica), membre de la famille des cajou et l'un des fruits les plus
importants et les plus largement cultivés du monde tropical. Le manguier est considéré
comme indigène en Asie du Sud, notamment au Myanmar et dans l'État indien d'Assam,.
Le manguier ne nécessite pas de sol particulier, mais les variétés les plus fines ne donnent de
bonnes récoltes que là où il y a une saison sèche bien marquée pour stimuler la production de
fruits. Dans les régions pluvieuses, une maladie fongique appelée anthracnose détruit les
fleurs et les jeunes fruits et est difficile à contrôler. La multiplication se fait principalement
par greffage.

A. Classification du manguier

Tableau 1: Classification du manguier

Classification du manguier
Règne Plantae
Sous-règne Viridiplantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Rosidées
Ordre Sapindales
Famille Anacardiacées
Genre Mangifera
Espèce indica
B. La multiplication du manguier
La mangue peut être multipliée par graines, greffage, marcottage, bouturage et culture in vitro. Les
cultivars polyembryonnaires peuvent être multipliés par graines, mais le greffage est maintenant plus
courant. Les cultivars mono-embryonnaires doivent être multipliés par voie végétative, le plus
souvent par greffage. La floraison et la fructification prennent 6 à 10 ans à partir de la graine et 3 à 5
ans à partir du greffage, selon la génétique du cultivar, les conditions environnementales et la
culture.

III. Multiplication sexuée


Cette méthode de multiplication est utilisée surtout dans la production des porte-greffes et des
arbres polyembryonies ayant des caractéristiques intéressantes.
1. Organes reproducteurs
Manguifera indica L. est un polygame-hermaphrodite, c’est-à-dire qu’un pied porte à la fois
des fleurs parfaites (hermaphrodites) et des fleurs staminées. Plus le pourcentage d e fleurs
parfaites est élevé plus la variété est prolifique.
Les fleurs parfaites et staminées se présentent sous forme d’inflorescences en panicules sub-
sessiles de 30 cm ou plus. Une panicule porte à la fois des fleurs parfaites et des fleurs
staminées. Elle porte entre 300 et 400 fleurs et peut atteindre jusqu’à 700 chez certaines variétés.
Les fleurs, très petites d’environ 6 mm de diamètre sont groupées en trois glomérules serrées.
Les pétales jaunâtres et ovoïdes sont deux fois plus grands que les sépales.
L’androcée comprend une étamine fertile munie d’une anthère à deux loges déhiscentes
longitudinalement, les quatre autres étamines étant réduites en staminodes plus courts. Le
gynécée est constitué d’un ovaire à un seul ovule. Le fruit de 5 à 15 cm ou plus est une baie
jaunâtre à rougeâtre contenant un noyau comprimé latéralement.
La floraison qui, en générale se produit une seule fois par an a lieu au printemps sur des pousses
du printemps précédent. La différenciation des bourgeons floraux a lieu lors du repos végétatif
en automne et en hiver qui dure deux à trois mois. Ce repos est provoqué par une période sèche
en climat aride ou semi-aride et par une forte pluviosité en climat équatoriale. Ce sont les
bougeons apicaux et subapicaux qui donnent les inflorescences. Le bourgeon floral se
développe en axe principal de la panicule qui se ramifie en axe secondaire et éventuellement
tertiaire sur lesquelles se trouvent les boutons floraux.
La durée qui sépare l’ouverture des boutons et le plein épanouissement de la panicule s’étend
de 3 à 4 semaines. L’ouverture des fleurs à lieu à partir de 8 heures du matin et la libération du
pollen à partir de 9 heures du matin. La viabilité du pollen est de 48 heures et la réceptivité du
stigmate est de 18 heures avant l’ouverture de la fleur et 48 heures après.
Etant donné que les grains de pollen sont adhérents à l’anthère, la pollinisation est entomophile.
Les vecteurs de pollen sont généralement les mouches domestiques, les mouches parasites, les
mouches à viandes et les thrips qui causent également des dégâts. Ils sont attirés par les
secrétions sucrées du disque (à la base des étamines) et du pollen. La gémination du pollen a
lieu à 16 ou 17 °C.
Le pourcentage de fleurs fécondées est très faible, 3 à 35 %. La pollinisation et la fécondation
du manguier peuvent être affectées par plusieurs facteurs, les principaux étant l’attaque de
mildiou et l’anthracnose, les insectes parasites tels que les cécidomyies et les conditions
climatiques dont les fortes pluies lavant les grains de pollen.
Chez le manguier on assiste également à une faible fructification qui serait due à la
dégénérescence de l’embryon sexuée qui est plus importante chez les variétés mono-
embryonées, surtout celles qui sont auto-incompatibles. Chez les variétés poly-embryonées qui
produisent des embryons apomictiques, le fruit se développe grâce à la persistance des
embryons non sexués même quand l’embryon gamospermique dégénère. Cependant la
fécondation est indispensable à la stimulation du développement des cellules nucellaires à
l’extrémité du micropyle, donnant naissance aux embryons agamospermique.
2. La graine
La graine du manguier est contenue dans un noyau, un endocarpe ligneux plus long que large,
réniforme ou ovale, plus moins fibreux, généralement aplati sur les bords et renfle au milieu.
La graine est enfermée dans une double enveloppe, la première étant le testa (tégument externe)
qui est blanc argenté en contact direct avec l’endocarpe la deuxième est l’enveloppe de
l’amande. L’amande est constituée par deux cotylédons pour les variétés mono-embryonées et
de plusieurs cotylédons pour les variétés poly-embryonées, avec deux cotylédons principaux,
plus grands que les autres, occupant 2/3 de l’amande.
On distingue selon les variétés poly-embryonées des noyaux ne contenant que des embryons
nucellaires, les embryons sexués ayant dégénérer ou ne survivant que dans 0.5 % des cas ou
bien des noyaux contenant les deux d’embryons viables.
Le nombre d’embryons dans un noyau poly-embryoné varient considérablement selon la
variété, il est en général de 6 à 7. Il est important de noter que des variétés mon-oembryonées
peuvent donner des noyaux poly-embryonés par fécondation croisée dans certaines conditions.
C’est le cas de la variété ALPHONSE en Inde, devenue poly-embryonée à Porto-Rico.
3. Le pouvoir germinatif de la graine
La graine du manguier a un pouvoir germinatif qui peut atteindre 100 % lorsqu’on sème
immédiatement après l’avoir extraite du fruit mur ou 1 à 2 jours après. Elle peut même germer
dans le fruit sur l’arbre, ce qui est assez fréquent chez la variété Brooks. Cependant, la graine
du manguier ne se prête pas facilement au stockage de longue durée car son pouvoir germinatif
baisse rapidement après l’extraction de la graine. L’importance de la perte du pouvoir
germinatif de graine du manguier dans le temps est variable selon les conditions. A partir de
deux semaines le pouvoir germinatif est faible, nulle après quatre semaines.
Une méthode de conservation de la semence du manguier consiste à mettre des couches de
graines alternées avec des couches de charbons de bois dans un bac gardé à l’ombre. La durée
de stockage maximum est d’un mois.
4. Semis
Avant le semis, la préparation du noyau consiste en sa séparation de la pulpe, son lavage et son
séchage à l’ombre. Le semis peut se faire 1 ou 2 jours plus tard. Deux cas sont utilisés, le semis
du noyau entier et le semis de l’amande extraite du noyau. Malgré que cette dernière technique
consomme de la main d’œuvre elle présente plusieurs avantages par rapport à la première. Entre
autres la possibilité d’identifier les amandes atrophiées, abimées ou parasitées, une germination
rapide et plus groupée que dans le cas de noyaux à coque (2 à 3 semaines contre2 à 3 mois pour
les noyaux à coque) et enfin la sortie de la racine et la pousse sans déformation.
5. Modes de semis
Le semis en place : se fait dans le verger. Il rare mais il favorise le développement des racines
et les plants peuvent être greffés après 2 à 3ans. Il consiste à semer 4 à 5 noyaux par trou puis
à éclaircir les plants après la germination en ne gardant qu’un seul.
Le semis direct en planche ou en conteneur : les plants sont transplantés une fois qu’elles
atteignent la taille voulue.
Le semis en germoir : Il consiste à creuser dans un endroit ombragé une fosse rectangulaire de
20 à 25cm de profondeur qu’on remplit de sable, de terre et de matière organique bien
décomposée ou de sable uniquement, dans lequel on sème les graines. Lorsque les plants
atteignent la taille voulue ils sont repiqués en planches ou en conteneurs. Le semis en germoir
permet une régularité dans le développement des plantules. Elle évite la perte de plant et puis
lors du repiquage on peut facilement éliminer les plants non vigoureux.
La profondeur du semis n’est pas fixe. On conseille de semer la graine avec la gemmule
affleurant la surface. Cette méthode permet de semer 450 à 500 amandes m2 . Par contre lorsque
les graines sont couchées et que les plants durent longtemps en germoir la densité maximum
est de 150 graines par m2 . Il est possible aussi de faire le semis entre 2.5 à 5cm de profondeur.
L’arrosage du germoir peut se faire 2 fois par jour selon les conditions. Un apport d’azote en
solution favoriserait le développement des plantules. La germination, de type hypogé a lieu
entre 10 jours et 1 mois après le semis.
6. Repiquage des plants
Les plants du germoir peuvent être repiqués lorsque la tigelle atteint 4 à 6 cm de hauteur, la
radicule ayant environ 10 cm de longueur. Il faut noter que plus le repiquage est fait tôt, lorsque
les cotylédons sont encore riches en réserves, plus la reprise est rapide et les plants sont
vigoureux. Pour le repiquage en planche après avoir ameubli le sol il est conseillé d’apporter
30t/ha de fumier décomposé pour favoriser la reprise rapide et au bon développement des
plants. Concernant les conteneurs, ils doivent permettre un bon drainage du substrat. Le substrat
peut être constitué par un mélange de trois quarts de terre et un quart de terreau décomposé. On
peut faire des apports d’engrais pour compenser les pertes de nutriments par lessivage.
Au moment du repiquage un arrosage copieux du germoir est important afin d’arracher les
plants sans les endommager. Enfin il faut faire l’habillage des racines, c’est-à-dire couper
quelques centimètres aux extrémités avant de les repiquer pour stimuler la formation des
racinaires secondaires. Pour les graines poly-embryonées, il faut séparer les plantules plus
délicatement car elles sont fragiles et cassantes. Il faut ensuite éliminer l’un ou les deux
plantules les moins vigoureuses s’il s’agit d’une multiplication ayant pour but la reprod uction
de caractères d’un pied-mère car elles risquent d’être issues de la fécondation et donc
génétiquement différentes du pieds mère.
Apres le repiquage des plants, il faut arroser fréquemment, faire des apports fractionnés
d’engrais riche en azote.
Pour protéger les plantules des problèmes d’adventices le binage ou le paillage sont des
pratiques adopté. Une surveillance rigoureuse des maladies surtout l’anthracnose est nécessaire
car ils causent des pertes importantes de plants de manguier.

IV. La multiplication asexuée


A. Le greffage du manguier
Il y a une multitude des méthodes de greffage utilisée pour la multiplication du manguier. Le
greffage se fait généralement entre juin et septembre en climat tropicale.
Le greffage présente une très grande importance pour la culture de manguier. Il permet entre
autres une plus grande vigueur des plantes, une homogénéité du verger, mais plus important, la
résistance au Cercospora mangiferae et à l’anthracnose (Glomerella cingulata) qui sont des
maladies fongiques contre lesquels le manguier est très sensible. Le greffage permet aussi de
gagner en précocité. Certains producteurs utilisent le greffage pour associer plusieurs variétés
sur le même arbre. Par ailleurs les manguiers greffés un port ramassé contrairement au arbre
issu de semis qui sont très long, ceci permet de faciliter la récolte. La multiplication des porte
greffe se fait par semis des noyaux décortiquée.
1. Greffe à œil
Pour ces types de greffage chez le manguier il arrive que le bourgeon soit latent dans quel cas
la latence peut être levée grâce à une incision annulaire sur le porte-greffe au-dessus du point
de greffe. Comme autres précautions, toutes les opérations doivent être fait rapidement pour
éviter que le matériel végétal ne se dessèche.

a. Greffage en « T » renverse
Il s’agit d’un en « T ». C’est la même méthode que pour les greffes en « T » classique à la seule
différence que l’incision est renversée. Cette méthode donne de meilleurs résultats pour le
manguier.
Pour ce type de greffage on utilise un porte greffe d’un an de 0,5m de haut avec un diamètre
d’au moins 8 à 10 mm au point de greffe. Le porte-greffe doit être préparé deux semaines en
avance en supprimant les pousses latérales et laissant le bouquet terminal.
Le greffon est un écusson portant un bourgeon dont la feuille est éliminée. On peut laisser une
partie du pétiole temporairement pour faciliter la manipulation de l’écusson. On prélève
l’écusson à l’aide d’un greffoir. Pour ce faire on effectue une coupe de 1 à 1,5 cm au-dessus de
l’œil jusqu’à 1,5 à 1,8 cm en-dessous de l’œil. Ensuite il faut enlever délicatement le bois
accompagnant l’écusson en faisant attention de ne pas blesser l’écorce.
Sur le porte-greffe effectuer une incision à une hauteur de 0,3 à 0,4 m. L’incision est sous
forme de T avec une longueur de 3 à 6 cm et une partie latérale couvrant le tiers du diamètre
de la tige. Puis insérer l’écusson et recouvrir par un raphia un ruban de PVC en laisser l’œil.
Dans des régions sèches où on craint le dessèchement de l’œil on peut recouvrir l’œil par le
raphia.
Quinze jours après le greffage il faut vérifier si l’écusson est toujours vert et dans ce cas il faut
découvrir l’œil. Dix jours après il faut vérifier s’il y a cicatrisation et démarrage du bourgeon.
Si oui on pourra enlever le raphia, sinon Il se peut que le bourgeon soit latent. Le bourgeon
démarre généralement après un mois
Quand le bourgeon s’est bien développé, on rabat le porte-greffe avec une coupe oblique
pointant vers le sol.

Photo 1: greffage en T renversé


b. Greffage en écusson boisé
Avec ce type de greffage on garde du bois en dessous de l’écusson qui est plus épais que les
écussons classique. En lieu et place de glisser l’écusson dans une incision sur l’écorce on insère
le greffon sur une entaille de 3,5 à 5 cm de long et 0,5 à 1,5cm de large faite sur le porte-greffe.
Le greffon utilise doit être de même dimension que l’entaille. Ensuite il faut lier le deux à l’aide
d’un raphia en prenant soin de bien faire coïncider les cambiums. La soudure prendra environ
trois semaines à se former. Une fois que le bourgeon démarre on pourra rabattre le porte greffe.
c. Greffage de Forkert
Cette méthode de greffage est plus pratiquée au Sri Lanka et en Indonésie où des études ont
montrées qu’elle offre jusqu’à 90% de réussite.
Sur le porte-greffe une incision se fait à une hauteur de 0,3 à 0,4 m du sol sur un plant d’une
année avec au moins 1,3 à 1,5cm de diamètre au point de greffage. L’incision est un rectangle
de 2,5 à 3 cm de longueur et 1 à 1,5 cm de largeur.
En ce qui concerne le greffon, il s’agit d’un rectangle légèrement plus petit que celui inciser sur
le porte-greffe de sorte que quand l’écusson est place sur le porte-greffe il y a du bois du porte-
greffe qui l’entoure de chaque côté. On pourra ensuite recouvrir l’écusson par la languette
d’écorce et puis par un raphia. Le démarrage de l’œil aura lieu entre un mois et demi et deux
mois après le greffage. À ce moment on pourra rabattre le porte greffe.
2. Greffes latéraux de rameaux
Pour ce genre de greffage on choisit de préférence un rameau terminal aouté au stade ou le
bourgeon apical est sur le point de s’ouvrir sans pour autant être totalement ouvert sinon il
risque de dessécher et tomber après la greffe. D’après les travaux de (Mulat, 1955) ont montrés
que l’état du bourgeon est responsable de 80% des échecs de ce type de greffage. Il préconise
de récolter le greffon lorsque le bourgeon présente une pointe jaune. Dans la pratique, on peut
récolter le greffon juste avant l’apparition de la pointe jaune. En absence de rameaux terminaux,
on peut utiliser la partie sub-terminale du rameau, dans ce cas on rabat le rameau jusqu’à un
bourgeon axillaire de notre choix.
a. Greffage en fente de cote ou « side veneer graft »
Pour cette méthode, on va utiliser un porte greffe de 6 à 12 mois avec un diamètre entre 6 et
20mm. On enlève les feuilles sur le porte-greffe pour faciliter la manipulation. Le greffon utilisé
aura une taille de 6 à 10 cm de long avec un diamètre inférieur ou égale à celui du porte-greffe.
La méthode de greffage consiste à effectuer sur le porte-greffe à l’aide d’un greffoir bien affuté,
une incision verticale de manière à prélever un peu de bois en dessous de l’écorce. La languette
de bois résultante sera éliminée par une coupe horizontale. Pour le greffon on effectue une
coupe oblique en bas des bourgeons d’intérêts. L’extrémité inferieur est coupée
horizontalement. Ensuite il faut mettre en contact le porte-greffe et le greffon en logeant la
partie inférieure du greffon sur celle de l’incision sur le porte-greffe. On prend soin de bien
mettre en contact les assises génératrices des deux sujets sur tous les côtés. Si cela n’est pas
possible on peut se contenter d’assurer le contact sur un seul côté. On recouvre ensuite le tout
par un ruban de PVC ou un raphia en serrant de manière à augmenter le contact. On recouvre
ensuite le tout par un plastique pour éviter le dessèchement.
Le débourrement a lieu entre deux et trois semaines après greffage. On enlève alors le plastique
et on rabat le porte-greffe. Quand les premières pousses sont bien développées, on peut éliminer
la ligature.
Il existe d’autre variante du greffage par placage comme la greffe par placage simple et la greffe
par placage avec languette. La méthode reste la même que pour la greffe par placage de côté
seule la forme de l’incision varie.

Photo 2: Greffage par placage de côté


b. Greffage en fente de côté
Comme pour la méthode précédente on utilise un greffon dont on a fait gonfler le bourgeon.
L’incision sur le porte greffe est faite obliquement de manière à ce qu’elle ne prenne pas le tiers
du diamètre du porte-greffe pour éviter les ruptures. Il faut ensuite insérer le greffon coupe en
double biseau de 5 cm de long. Après cela on ligature et protège la greffe par un plastique.
Après quinze jours on surveille la greffe et si le bourgeon a démarré on procède comme dans la
méthode précédente.

Photo 3: greffage en fente de côté


c. Greffage en coulée
On utilise cette méthode lorsque le greffon est plus petit que le porte-greffe par exemple sur un
arbre. Pour ce faire on effectue sur le porte-greffe une incision en « T » comme pour la greffe
a écusson mais avec une longueur plus importante entre 5 et 8 cm. on utilise un greffon de 4 à
5,5 cm de long coupé en biseau. On insère le greffon délicatement dans l’incision sur le porte-
greffe. Après quoi on ligature la greffe. Les soins sont les mêmes que pour les autres greffes de
rameau latéraux.
Photo 4: Greffage en coulée
3. Greffe de rameau en tête
a. Greffe anglaise
Elle est utilisée pour des porte-greffes jeunes. Le greffon utilisé doit avoir le même diamètre
que le porte-greffe. À l’aide d’un greffoir on effectue une coupe oblique de 4 à 5cm de long
sur le porte greffe. Le greffon sera coupé de manière similaire avant d’être collé au porte-greffe.
On ligature ensuite à l’aide d’un raphia ou un ruban de PVC et on recouvre d’un plastique. La
greffe sera prête après deux mois.

Photo 5: Greffage à l'anglaise simple


b. Greffe en fente
Pour ce type de greffe aussi on utilise un porte greffe jeune. On coupe ce dernier
horizontalement à la hauteur voulue puis on effectue une fente de la tige avec une longueur de
3 à 4cm de long. Le greffon aura un diamètre avoisinant celui du porte-greffe et sera taillé en
forme de biseau à deux faces. On insère le greffon dans la fente du porte greffe et on ligature
en s’assurant de maximiser le contact entre les assises génératrices du greffon et du porte-greffe.
On recouvre ensuite le tout d’un plastique pour éviter la dessiccation mais en gardant une bonne
aération.
B. Marcottage
Le marcottage est moins utilisé que le greffage car il donne des résultats moins satisfaisants.
Les plants issus du marcottage par couchage des branches près du sol n’ont pas d’intérêts
pratiques car ils sont peu vigoureux et aussi peu productifs par rapport aux plants greffés. Les
méthodes de marcottage donnent des résultats intéressants sont le marcottage en cépée et le
marcottage aérien.
Pour le marcottage en cépée on utilise des plants issus de semis de 3ans. Ils seront rabattus en
février à une hauteur de 5 à 10 cm au-dessus du sol. Lorsque les pousses atteignent environ 25
cm de long on passe à la confection des buttes de 10 à 15 cm de haut. En juillet, on dégage les
buttes pour exposer la base des pousses sur lequel on effectuera une incision annulaire suivi
d’un traitement aux auxines en occurrence 5000 ppm d’AIB. Huit à dix jours après le traitement
hormonales l’initiation des racines devient visible. À ce stade on remet la butte pour permettre
aux racines de bien se développer. En septembre quand les racines sont bien développées on
peut passer à la transplantation des marcottes.
Le marcottage aérien se fait sur des pousses d’un an. On effectue une incision annulaire de 5 à
20 mm de long sur le rameau. On procède ensuite à un traitement hormonale par une auxine.
L’incision est ensuite recouverte par un substrat tel que la sciure de bois, le sable ou la sphaigne
que l’on devra maintenir humide. Le tout sera recouvert de plastique ou de papier aluminium.
Après un mois et demi les racines sont bien développées et on peut alors procéder à la
transplantation.
C. Le bouturage
En général, on utilise des branches de plantes et des pousses de racines pour produire des
boutures. Appliquées sous forme de liquide, de gel ou de poudre à la base de la bouture, les
hormones d'enracinement présentent une activité semblable à celle de l'auxine et favorisent et
accélèrent l'enracinement. Les boutures sont ensuite insérées dans un milieu stérile et bien
drainant. Les boutures doivent être cultivées dans des environnements à forte humidité, comme
des chambres en polyéthylène ou un lit de brumisation, pour éviter le dessèchement ou la
dessiccation et pour minimiser la perte d'eau.
Au cours des dernières décennies, le coût du matériel de multiplication a considérablement
augmenté en raison de l'indisponibilité ou du manque de production de plantes. Le processus
de propagation nécessite un travail d'expert, une plante mère adaptée à la région et un scion.
Pour cette raison, les scientifiques se concentrent sur la culture de matériel végétal fidèle au
plant mère en utilisant des boutures et des méthodes de fabrication peu coûteuses.
1. Bouturage du manguier
Pour que la croissance de nos boutures réussisse, il nous faut des matériaux spécifiques et
adaptés, tels que :
• Planches de multiplication par brumisation
Les planches de multiplication par brumisation sont des unités de multiplication utiles pour
l'enracinement des boutures, en particulier celles qui sont difficiles à enraciner comme les
mangues. Les planche de brumisation sont généralement construits à l'intérieur des serres. La
brumisation des boutures est appliquée par intervalles, généralement pendant la journée ; la nuit
n'est pas nécessaire. Le brumisateur est contrôlé par une horloge, actionnant une électrovanne
magnétique qui est réglée pour activer le brouillard pendant 3 à 5 secondes pour mouiller les
feuilles, puis l'arrêter. Lorsque les feuilles commencent à sécher, le brouillard est à nouveau
activé. Il doit y avoir une alimentation continue en eau pour la brumisation. L'installation d'un
réservoir sous pression et d'une pompe assure une pression constante pour la brumisation. L'eau
de brumisation doit être propre, non salée et non contaminée. Le pH optimal de l'eau pour la
brumisation est de 5,5 à 6,5 (DHUA ; MITRA, 1988). La brumisation peut parfois abaisser la
température du milieu d'enracinement en dessous des niveaux sûrs pour la propagation, surtout
lorsque les boutures sont faites en hiver. Dans de telles circonstances, l'application de chaleur
à la base des boutures favorisera le développement rapide et adéquat des racines des mangues
difficiles à enraciner. La chaleur du sol peut être fournie par des câbles chauffants. Ces câbles
peuvent être placés à environ 5 cm sous la surface du milieu d'enracinement dans les planches
de multiplication afin de réchauffer uniformément le milieu d'enracinement. Des thermostats
sont utilisés pour contrôler et maintenir automatiquement la température adéquate.

Figure 1: Structure de la planche de multiplication

• Substrat
La qualité du substrat a une influence importante sur la croissance des semis de porte-
greffes/plants multipliés par bouturage. Un bon substrat possède à la fois les propriétés
chimiques et physiques qui favorisent une croissance saine et rapide des plantes, car ces
propriétés fonctionnent ensemble. Un bon substrat doit contenir suffisamment de nutriments
mais ne doit pas être lourd au point de bloquer les flux d'eau et d'air. De même, un substrat qui
a un drainage adéquat, mais qui est déficient en nutriments pour les plantes, n'est pas non plus
souhaitable. Les propriétés physiques du substrat sont les suivantes :
• La quantité d'eau qu'il peut retenir
• Son aération
• La texture du substrat
• Le poids du récipient ou du sac contenant le substrat.
Les propriétés chimiques du substrat comprennent
• La quantité d'éléments nutritifs
• La facilité avec laquelle ils sont disponibles pour les plantes
• La vitesse de libération des éléments nutritifs
• La vitesse de libération des éléments nutritifs pour les plantes.
Un bon substrat de pépinière doit présenter les caractéristiques suivantes :
• Il est léger pour faciliter le transport mais maintient fermement les plantes en place.
• Il retient l'eau mais permet également le drainage et l'aération.
• Il doit contenir les éléments nutritifs nécessaires à la croissance et au développement
des plantes.
• Il doit être dépourvu de graines de mauvaises herbes, de produits chimiques toxiques,
de champignons, de bactéries et de parasites présents dans le sol.
• La stérilisation ne doit pas modifier les caractéristiques du substrat.
a. Techniques de bouturage du manguier
1. Stérilisez les pots, les arrosoirs et autres outils avec de l'eau bouillante, de l'eau de javel
diluée, du formaldéhyde ou de l'alcool.
2. Le milieu d'enracinement peut être stérilisé en utilisant certains fongicides ou par
solarisation. La solarisation consiste à couvrir le sol d'un polyéthylène transparent et à
l'exposer au soleil.
3. Prélever de petites boutures d'environ 20 cm de long sur un manguier jeune et en bonne
santé.
4. Prenez de l'eau dans une tasse et ajoutez-y une dose d'hormone d'enracinement.
5. Plongez les extrémités inférieures des boutures dans cette solution pendant 8 à 10 jours,
en changeant l'eau tous les 2 ou 3 jours.
6. Plantez ces boutures dans un sol à bon drainage.
7. Mélangez du gravier avec du sable grossier en quantité égale et remplissez un petit pot
avec plusieurs trous de drainage au fond.
8. Bien arroser le sol.
9. Mélanger pour s'assurer que le sol est humide à tous les points.
10. Plantez les boutures dans le sol et enfermez le pot dans un sac en polyéthylène pour
maintenir une humidité élevée.
11. Placez le pot dans un endroit chaud, à l'abri du soleil. Mettez le pot au soleil mais les
boutures devaient être protégées du soleil en les ombrageant.
Mais malgré toutes les précautions et préparations, le taux de réussite ne s'élève qu'à 25 %, à
cause de son faible système racinaire. C'est la raison pour laquelle les chercheurs ont essayé de
trouver des solutions à ce problème, comme :
L'application exogène d'IBA 1 induit l'enracinement dans les boutures des tiges
Cette méthode était prouvée par des chercheurs de l’inde, ils ont trouvé que l'IBA améliore la
prolifération des racines et augmente également leur nombre.

1IBA : Indole-3-Butyric Acid est une hormone végétale de la famille des auxines et un ingrédient de
nombreux produits commerciaux d'enracinement des plantes horticoles.
Leur expérience comprend quatre traitements différents avec 10 répétitions, les différentes
concentrations utilisées pour cette étude sont les suivantes : T1 = 0 PPM (Témoin), T2 = 1000
PPM, T3 = 3000 PPM, T4 = 5000 PPM. Pour réaliser l'expérience, ils ont exposé la région
cambiale en enlevant la partie de l'écorce dans la région basale. La région cambiale exposée a
été immergée dans différentes concentrations d'IBA pendant une heure.
Le résultat indique que lorsque les boutures ont été traitées avec l'IBA, cela a eu un impact
favorable sur le nombre de bourgeons. Lorsque les boutures traitées avec T3 ont été observées
au 14ème jour, la valeur était de 2,9 et au 20ème jour, la valeur était de 2,8 tandis que pour les
boutures non traitées, la valeur était de 1,9 et 0,9 respectivement au 14ème et au 20ème jour
(Figure2).

Figure 2: L'effet d'IBA sur le nombre des bourgeons

L'effet de l'IBA dans les boutures de mangue sur la longueur moyenne du bourgeon, montre
que la longueur moyenne du bourgeon était plus élevée dans T3 (3000 ppm d'IBA) avec la
valeur de 3,9 cm au 14ème jour et 6,5 cm au 20ème jour. Lidwien et Dubois (1988) ont rapporté
que la longueur du bourgeon diminuait lorsque la concentration en auxine augmentait (Figure3).
Figure 3: Effet d'IBA sur la longueur des pousses

L'application exogène d'IBA sur les boutures de mangue joue un rôle majeur dans
l'enracinement et participe également à l'augmentation de la longueur des pousses. Le
pourcentage le plus élevé de bourgeons a été observé dans le traitement T3 (36%). En
comparant les valeurs entre T1 et T3, l'augmentation du pourcentage s'est avérée être de
111,7%. De même, lorsque la valeur de T3 est comparée à la moyenne de tous les autres
traitements, l'augmentation est de 71,6 % (Figure 4).

Figure 4: Pourcentage des bourgeons


Le nombre de racines par plante a été étudié après la 4ème semaine de plantation ; les nombres
les plus élevés ont été observés dans T3 (8,3) et les plus bas dans T1 (5,6) (Figure 5).
La concentration de 3000 ppm d'IBA (T3) a montré la longueur de racine la plus élevée, soit
0,9 cm. La longueur de la racine dans T3 est 0,6cm plus que la longueur de la racine dans T1
(contrôle). Cette propriété pourrait être due à l'activité d'une auxine qui pourrait aider à
l'absorption supplémentaire d'eau et de nutriments au niveau cellulaire dans la partie de base
des boutures, ce qui entraîne la division et l'allongement des cellules dans des conditions
favorables, comme l'ont rapporté Singh et al. (2003).

Figure 5: L'effet d'IBA sur le nombre et la longueur des racine par plant

Cette étude a identifié la concentration efficiente d'IBA pour induire l'enracinement, la


concentration de 3000 ppm d'IBA peut être utilisée comme hormone d'enracinement pour
induire des racines dans les boutures de mangues.
Les bourgeons de la mangue sont apparus entre le 10ème et le 14ème jour. Dans les stades
ultérieurs, la plupart des bourgeons ont séché en raison d'un manque d'humidité relative ou
d'une réduction du niveau d'eau dans les cellules. Une prudence accrue est donc nécessaire dans
les deux semaines qui suivent la plantation des boutures.
La libération ralentie des engrais incorporés dans le milieu d'enracinement des boutures
Certains chercheurs ont observé un taux de croissance lent chez des boutures de mangues
enracinées en pot, bien qu'elles aient été irriguées avec des fertilisants en quantité suffisante.
La possibilité s'est présentée que certains éléments minéraux ne soient pas disponibles aux
racines en développement pendant le processus d'enracinement et donc que l'incorporation
d'engrais à libération prolongée dans le milieu d'enracinement pourrait avoir des effets
bénéfiques sur la croissance.
Des boutures semi-ligneuses ont été plantées dans des récipients (750 ml) contenant des milieux
avec différentes combinaisons d'engrais à libération prolongée formant différents rapports entre
N/P, N/K et K/P. Pour chaque rapport, 3 niveaux d'engrais ont été utilisés. Pour chaque rapport,
3 niveaux d'engrais ont été ajoutés, formant 9 traitements. Dans chacun d'eux, une quant ité
constante d'un engrais à libération prolongée de micro-éléments a également été ajoutée. Un
traitement supplémentaire sans engrais agissait en tant que témoin.
Après l'enracinement sous un brumisateur alternatif, les conteneurs ont été transférés dans une
serre pour la suite du développement où ils ont été irrigués avec une solution nutritive complète.
Le nombre de pousses produites par les boutures enracinées a été significativement affecté par
les engrais à libération lente dans le milieu.
Un taux d'enracinement très élevé a été obtenu, et aucun effet des engrais n'a été trouvé.
Le nombre de pousses produites par les boutures enracinées a été significativement affecté par
l'incorporation d'engrais à libération prolongée dans le milieu d'enracinement. L'effet principal
était la quantité de l'engrais et moins sa composition. Les traitements 3,6,9 qui comprenaient
les plus grandes quantités d'engrais ont été les meilleurs (Tableau 1).

Tableau 2:L'effet de la libération prolongée des fertilisants sur le nombre des pousses

a. Conditions de travail
Toutes ces études ont permis de conclure que les conditions de travail parfaites pour un bon
bouturage du manguier sont les suivantes :
• Dans tous ces cas, l'application de 3000 ppm d'IBA est primordiale
• Un mélange de tourbe et de sable (1 :1) s'est avéré être le meilleur milieu pour induire
l'enracinement des boutures.
• L'enracinement était de 41,66% dans les boutures de mangues maintenues à la lumière
du jour normale et de 50% dans celles maintenues dans l'obscurité continue
• La libération ralentie des engrais incorporés dans le milieu d'enracinement des boutures
améliore l’enracinement des boutures
D. La culture in vitro
La multiplication in vitro du manguier est particulièrement importante pour la production des
variétés mono-embryonées dont la graine donne des plants génétiquement différents entre eux
et différents de la plante mère. Elle répond au problème de pureté et d’homogénéité de ces
variétés. La multiplication in vitro à l’avantage de générer un grand nombre de plants dans un
court délai et sur une petite surface par rapport au greffage qui est largement utilisé pour la
multiplication des manguiers mono-embryonés. La méthode de culture in vitro utilisée pour la
propagation du manguier est l’embryogenèse somatique à partir des tissus du nucelle de fruit
immature. Selon les chercheurs ce tissu est le meilleur explant pour l’embryogenèse somatique
de Manguifera indica. L’embryogenèse somatique comprend cinq étapes : l’induction, la
conversion, la maturation, la germination et l’acclimatation.
1. Induction
Elle est caractérisée par la stimulation de la callogénèse (formation du cal) à partir de l’explant
et l’initiation de la formation des cals proembryonnaires. Cette formation de cals
proembryonnaires est favorisée par la présence de l’auxine 2,4-Dichlorophenoxyacetique (2,4-
D) dans le milieu d’induction. Pour le manguier la concentration du 2,4-D optimale est de 1mg/l
selon ( Al Busaidi, 2016). Les concentrations de 2,4-D supérieures à 1mg/l donneraient plus de
cals mais non-embryonnaires. A la fin de la phase d’induction on obtient des cals
proembryonnaires et éventuellement des ébauches d’embryons globulaires.
2. Conversion
Elle se caractérise par la prolifération des cals proembryonnaires et la formation d’ébauches
d’embryons globulaires et leur conversion en embryons cordés, torpédo et en embryons initiant
le stade cotylédonaire. Cette progression du développement est inhibée lorsque le milieu de
culture contient du 2,4-D qui est donc à éviter durant la phase de conversion. Cependant cette
phase de l’embryogenèse somatique nécessite du 6-Benzylaminopurine (BAP) à 0.5 mg/l au
milieu de base.
3. Maturation
C’est la différenciation des embryons sortant de la phase de conversion. Elle aboutit à
l’obtention d’embryons matures possédant des cotylédons bien différenciés. La maturation des
embryons somatiques cordés et cotylédonaires nécessitent 1 mg/l d’acide abscissique (ABA)
avec des concentrations de sucres réduites par rapport aux deux premières phases.
4. Germination
Les embryons matures (d’environ un mois pour la variété indienne Baramasi) munis d’ébauches
de racines et de pousses doivent passer dans le milieu de germination pour grandir et émettre
des racines, des tiges et des feuilles, c’est la germination. Le milieu de germination contient de
l’acide indole acétique (AIA), l’acide gibbérellique (AG3) et de la kinétine ajoutés au milieu
de base. La phase de germination pour la variété Baramasi dure environ quatre semaines.
5. L’acclimatation
les vitro-plants peuvent être plantés dans des pots contenant un mélange de terre et de sable et
mis dans de conditions ex vitro pour les habituer progressivement aux conditions externes
rudes.
6. Conditions de travail
Comme dans toute production de plants in vitro, le matériel végétal, les outils et les locaux de
travail doivent être dans des conditions aseptiques afin d’obtenir des vitro plants sains. Les
outils et les milieux de culture peuvent être stérilisés à l’autoclave 120 ºC pendant environ 20
minutes. La manipulation des explants se fait dans une hotte à flux laminaire où l’air est filtré
et stérilisé.
7. Gestion du brunissement du matériel végétal
Le brunissement des explants dû à l’oxydation de composés phénoliques exsudés est un
problème fréquent en micro propagation et cause des pertes de matériel végétal. Il existe
plusieurs produits tels que des antioxydants, de l’acide citrique, de l’acide ascorbique, de la
polyvinylpyrrolidone (PVP) qu’on peut ajouter au milieu de culture pour limiter ce
brunissement. L’incubation des cultures dans l’obscurité avec renouvellement fréquent du
milieu de culture diminue également l’exsudation des composés phénoliques.
8. La préparation des explants
• Division du fruit de mangue immature en deux et prélèvement de tissu nucellaire
• Lavage à l’eau et au savon des moitiés de fruit
• Faire une série de stérilisation : dans 70% d’éthanol pendant 10 min puis dans 0.1
g/100ml de chlorure de mercure (HgCl2) pendant 5 min et rinçage 3 à 4 fois à l’eau
distillée.
9. Milieu de culture
Tableau : Composition des milieux de culture pour les quatre stades de l’embryogénèse
somatique de Manguifera indica L.

Composés Induction Conversion Maturation Germination

2,4-D 1 mg/l

BAP 0.25mg/l 0.5mg/l

L-glutamine 400mg/l 400mg/l 400mg/l

Extrait de malt 500 mg/ l 500 mg/ l 500 mg/ l

L-ascorbic acid 100mg/l 100mg/l

PVP 100 mg/l 100 mg/l

Sucrose 30 mg/l 30 mg/l 20mg/l

Phytagel 2.5 mg/l 2.5 mg/l 2.5 mg/l

ABA 1mg/l

AIA 0.1mg/l

Kinetin 1mg/l

AG3 0.5mg/l

Charbon actif 50mg/l

pH 5.8 5.8 5.8 5.8

La composition du milieu de base est la même pour les quatre phases de l’embryogenèse
somatique de Manguifera indica.
Le milieu de base peut être constitue de : sels du milieu B5 de Gamborg’s, les composés
organiques et Fe-EDTA de Murashige et Skoog.
La phase de germination peut être réussie sans aucun apport de régulateurs de croissance chez
le manguier. (Al Busaidi, 2016)
V. Conclusion

En guise de conclusion la mangue est une culture importante qui a été utilisée depuis longtemps
cependant les techniques de multiplication sont peu développées pour cette culture. Donc en
tant qu'étudiants et futurs ingénieurs nous devons essayer de développer des méthodes de
multiplication comme le bouturage car elles sont rentables.
Références

Al Busaidi, K. T. (2016, August). In vitro regeneration of Mango (Manguifera indca L.) cv.
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