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Singularités de la procédure de Genève dans le différend
entre le Paraguay et la Bolivie.

Genève, le 4 octobre. successivement f ormuléssans que le tort initial,

Le diff érend entre la Bolovie et le Parag uay l'un soit l'imp utation à agression, eût été déterminé,
qui a conduit à un état de guerre, auquel les des belligérants a p u toujo urs rep ousser
diverses interventions qui se sont p roduites la solution qui était acceptée par son adver-
saire. Et à qui dès lors p ourrait-onéqmtable-
n'ont p u j usqu'ici mettre f in, remontre, avec ment f aire grief de ce ref us à s'accorder ?
trop d'évidence, que la Socié té des Nations
n'est p a s p lus cap able d'imp oser tes solutions Auj ourd'huimême, la question, quoique enf in
du droit à deux petits Etats qu'elle ne le f u t po sée de f açon, très simp le p a rle Paraguay ,—
d'agir avec autorité dans l'aff aire de la Mand r à qui . il f a u tdonner au moins ce bon p oint en
chourie. A quoi cela tient-U ? Cela tient à ce p assant —, ne demeure p as ' moins aussi em-
que, soit qu'elle se p ersuade' qu'une p artieest brouilléedans la procédurequ'elle ne le f ut j u s -
manif estement dans son tort, soit qu'elle ne par- qu'à présent. "
vienne p as à élucider ce pr oblème de buse, elle Le 'Paraguay reconnaît la comp étence de La
se tient à des p rocédures dilatoires qui, f orcé- Hay e ; alors p ourquoi Genève ne se dessaisit-
ment, la p lacent devant le f ait accomp li lors- p a sau pr of it de la Cour de ju stice interna-
qu'elle se décide à conclure. L'espr it de décision elle tionale? C'est que la Bolivie n'a p a s dit nette-
lui f ait déf aut, et si elle donne ainsi l'app arence ment si elle accep tait ce tribunal , devant lequel
d'être irrésolue, les raisons qui meuvent — si elle est libre de ne pas comp araître p arce
l'on ose dire — sa quasi-inertie.sont tout autres; qu'elle n'a p a s encore ratif ié la clause p a r la-
elle if aj ourne le droit que parce que, à l'image quelle, un Etat accep te < Yarbitrage obligatoire.
trop f i d è l edes gouvernements , elle n'est p réoc- Cette dérobade de la Bolivie constituetrès cer-
cup ée que de compromis et de dosages p oli- tainement une pr ésomp tionde tort, ce qui ne
tiques. veut p a s dire que le Paraguay ait raisonquant Comme chaque année, à la f in de l'été a eu lieu dans la p rovince de Vaextergoetland , la
On p ense bien que la querelle du Grand Cha- au f ond. traditionnelle chasse aux élans. Parmi les chasseurs il y avait le roi Christian de Danemark
co, — p our ne s'en tenir qu'à l'événement ac- La Société des Nations ne devrait-elle p a s, et le comte Berthold de Baden. — Notre p hoto montre le roi de Suède (à gauche) se rep osant
tuel —, querelle vieille de p l u sd'un demi-siècle, saisissant la bolie au bond, mettre la Bolivie au p endant la chasse.
et dont l'une des parties, la Bolivie, en la p l a - p ied du mur, lui demander une rép onse catégo-
çant sur le terrain de la réintégration j uridiquerique au suj et de La Hay e, avant de s'atteler à
de ses attributs de nation souveraine, situe l'ori- une pr océdure de concUiaUon qui est vaine tant un commencement de présomption qu'elle ne se ÉCHOS
gine bien p lus arrière encore c'est-à-dire au dé- qu'on n'obtient p a sla cessation des hostilités de sent très sûre ni de son innocence ni de son
but du dix-neuvième siècle, ne s 'est p as soudai- p art et d'autre ? Et comment, encore une f o i s, bon droit. Le tribut d'un piéton
nement avivée j usqu'à l'exasp ération belliqueuse obtenir que les armes soient dép osées sans que Il f aut bien le dire, ceux qui suivent p rof es- — L' automobile est assurément une belle in-
sans que des ressorts cachés aient j oué. Il est l'agresseur soit déterminé ? sionnellementles travaux de Genève s'étonnent vention. J'étais gras et lourd avant que l'auto-
sinon probable, du moins très vraisemblable, La Boliviese mettrait dans une très mauvaise que la Société des Nations ne retienne p as de mobile ne fît fureur. Maintenant, me voilà
que le Grand Chaco, étenduedésertique et mal- situationsi, conviée p ar la Société des Nations f açon f erme la p ropo sitiondu gouvernement p a- svelte et énergique.
saine, n'a p ris tout à coup un intérêt de p osses- de p arler sans ambages, elle se ref usait à l'ar- raguay en. — la ne savais vdz que vous faisiez de l'auto.
sion déf initive si grand , tant au sentiment de la bitrage de La Hay e ; il se relèverait au moins Tony ROCHE.
Bolivie qu'à celui du Paraguay, que parce que — Je n'en fais pas. Je les évite.
l'aff irmation d'un droit de p rop riété désormais
i— . i«> __-7tE__

sans conteste p rof itercdt à. quelqu'un; et ce

quelqu'un n'est p as nécessairement l'un ou l'au- SIR BASIL ZAHAROFF
tre des comp étiteurs aux p rises,mais p eut être
aussi bien tel Etat étranger oa telle entrep rise
étrangère qui, p ar exemp le , deviendrait conces-
The mystery man of Europa... L'homme mystérieux do l 'Europe...
^Mnj âëàanl
sionnaire d'une exp loitation f ructueuse. La-
quelle ? Nous n'en savons p as p l u sà cet égard World-Co . yright by Agence
que n'en savent ceux Qui ont émis p lusieurs hy - littéraire internationale Paris
po thèses, dont l'existence de certaines richesses
du sous-sol dans le territoire contesté p araîtla Paris, le 6 octobre. été jusqu'à faire connaître la vie grecque, si Le Conseil fédéral tiendrait-il à prendre place
p lus p lausible.Mais ce que nous ne savons p a s, Périodi quement , l'inquiétante figure de Sir simple et si facile à la fois. Le j eune homme se dans l'histoire à côté du bon roi Henri IV qui
du moins p ositivement, est sans doute connu Basil Zaharoff revient au premier plan de l'ac- fait des amis, se lie avec le ministre Skoulou- voulait que chaque semaine chacun de ses féaux
des augures, et, en tout cas, les choses se p as- tualité. Rien n'est tentant comme de traiter du dis, avec le propriétaire de l'hôtel de Grande- sujets pût mettre la poule au pot ?
sent exactement, à Genève, comme si certains mystère. Depuis près de cinquante ans, les Bretagne , qui loge le monde entier. Durant les Le fait est que selon une décision récente, les
Etats , Oui donnent le la aux p rocédures de la j ournalistes du monde entier s'atfachent aux chaudes nuits d'été, on parle affaires et politi-
Société des Nations, f aisaient traîner les choses pas de ce milliardaire énigmatique , dont la que — là-bas, c'est tout un — sur la place de huîtres qui payaient jusqu'ici une taxe douanière
en longueur avant qu'ils ne se décidassent à porte est infranchissable , qui de sa vie n'accor- la Constitution , jusqu 'à quatre heures du matin , de 70 fr. par cent kilos, ne paieront plus que
p rendre p arti pou r l'un ou l'autre des f uturs da une interview , et dont les deux ou trois pho- devant un verre d eau de dix centimes. On 30 fr. de droits d'entrée. Et pourquoi ? Dans quel
p rof iteurs étrangers demeurés dans t'ombre. Il tographies que l'on connaît ont été obtenues peut apprendre beaucoup dans ces subtils ba- but ? Je vous le demande... « Afin , dit un com-
y a des tiers en l'occurrence, et c'est autour des par surprise ou par trahison. Nulle carrière de vardages. Quelques mois plus tard, nouveau muniqué officiel, de faciliter l'écoulement du vin
intérêts de ces tiers qu'on p iétine. milliardaire, si pittores que soit-elle, qui ne pâ- départ pour Londres. indigène... »
Que si, en ef f e t , on n'avait souci que des p ar- lisse en regard de celle de Sir Basil Zaharoff. /Aerobre «ie l'Iotelli-j erj ce service Ainsi on voit jusqu 'où cet excellent M. Schul-
On a dit qu 'il était né sans patrie. Rien n 'est thess pousse la sollicitude. Non seulement il nous
ties en p résence, app araîtrait-il absolument im- plus faux. Il est né sans nationalité , possédant
p ossiblede savoir qui a été l'agresseur en l'oc- ainsi sa principale force dès le berceau. Cette C'est le moment (en 1877) où l'on orga- offre des Marennes et des Portugaises, mais il
curence ? nise 1' « Intelligence Service». Ce j eune souhaite encore que nous les gobions avec cet
naissance, la plus obscure qui se puisse rêver , Grec audacieux et fin , qui a des liens accompagnement obligé qu'est le jus de nos vi-
Connaître l'agresseur ce n'est p as nécessaire- eut lieu en 1849 dans la bourgade de Mouch- avec le Gouvernement athénien et connaît à gnes et de nos coteaux. Et peut-être, touiours
ment devoir trancher le diff érend contre lui ; liou , en Asie mineure. Les parents étaient de merveille les affaires du proche Orient est le dans l'intention dfe nous être agréable sans doute,
en p rincip e, le tort de l'agresseur c'est d'avoir petits commerçants de race grecque , suj ets de bienvenu. La puissante société Nordenfeldt ira-t-il jusqu 'à souhaiter que nous ingurgitions un
déclenché des moy ens de f orce ; mais l'aff aire l'empire Ottoman. Le père avait fait, jadis, en l' envoie dans les Balkans pour vendre aux bel- savoureux moka mit kirsch et re-repousse-café...
doit être j ugée au f o n d .Il serait donc très sim- Angleterre , le commerce des draps. ligérants présents et futurs son artillerie et ses — Ouais, m a dit le taupier, cette histoire
p le, l'agresseur étant déterminé, de lui ordonner La famille vint bientôt se fixer dans un fau- munitions. Le voyage réussit au delà de tout
de cesser immédiatement les hostilités et de ré- bourg de Constantinople. où le j eune Basileios espoir. Nou seulement fusils, canons et mitrail- d'huître est une perle ! Nos Eminences économi-
tablir le statu quo ante. C'est alors qu'on évo- Zacharias Zaharoff sera élevé gratuitement leuses, se commandent en masse, mais trois ques croient-elles vraiment qu 'à la suite de l' abais-
querait, devant une des instances internationa- dans une école primaire britanni que. Et il res- sous-marins sont achetés par la Grèce et la sement des droits sur les coquillages, les Marennes
les, soit le Conseil de la Société des Nations, tera toute sa vie un Qrec de formation anglai- Turquie , alors que les grandes puissances eu- et les Portugaises cesseront d' être des produits
soit la Cour de j ustice de La Hay e, le diff érend se. Jusqu 'à dix-huit ans, il vit misérablement de ropéennes de luxe ? Si le Conseil fédéral se figure qu 'il va
au f ond. Voilà l'honnête p rocédure, et la seule petits métiers. Puis un oncle, Sevastopoulo, les. Bientôtnelespossèdent pas encore de flottil- encourager et sauvegarder de cette façon-là les
Balkans sont en feu , la tuerie térêts de la viticulture indigène, c'est qu'il a lui- in-
d'ailleurs qui p ermettraitde résoudre rap ide- marchand de tissus à Qaiata , le prend dans ses fait rage. L'Angleterre
ment. Comment se f ait-il qu'on ne l'ait p as sui- affaires, et théoriquement l'y associe. Mais litiques et économiquesenéclatants. tire des bénéfices po- même sur les yeux plus d'écaillés que n 'en aura
que Le retour de
vie ? Nous laisser à entendre cela était im- l'argent ne va qu 'à l'argent et le j eune Basil
p ossible p arce qu'il app ert que les torts seraient est encore pauvre. Le j our venu de lui remettre Zaharoff à Londres , en 1885, est celui d'un j amais le lametllibranche le mieux constitué. Tiens,
égaux de p art et d'autre, c'est entrer dans le une part des bénéfices, l'oncle renie sa parole. vainqueur. Le voici associé à Nordenfel dt. mon vieux, cette façon de faire baisser le prix de
f o n d du débat avant de s'être arrêté à ce qui Basil est le plus faible il ne dit rien... C'est pour lui une grande date. Sa carrière est la vie et de favoriser la consommation me rappelle
désormais tracée. le propos de ce brave type du temps de la vie chère
imp orte tout d'abord : la désignation de l'agres- qui s'étonnait du mécontentement populaire engen-
seur. Tant que celui-ci n'est p as clairement dé- Uo curieux «départ L'arpour et les affaires
dré par les prix "hauts :
signé, les p arties, tout en p rotestant de leur
p rétendu égal désir de dép oser les armes, met- Il ne dit rien, mais il agit. Il ouvre le tiroir- D'année en année, s'alliant aux autres fabri- — Comment ! disait-il. La bouteille de Cham-
tent à le f aire une mauvaise volonté évidente caisse, s'empare froidement de la somme exac- cants d ' armes ou absorbant leurs sociétés dans pagne baisse, le prix des diamants baisse, les bas
et po sent des conditions qu'on ne p eut ni rej e- te qui lui est due. referme le tiroir , pren d le la sienne, Zaharoff s'achemine vers la puissance de soie baissent, les perles fondent et vous trouvez
ter, ni accep ter, la respo nsabilité initiale n'é- bateau et débarque à Londres. C'est ce qu 'il ap- absolue. Nordenfel dt se retirant , il s'associe à que le prix de la vie n 'a pas diminué ? Vous êtes
tant p as p récisée. pelle être carré en affaires. A Londres , on l'ar- Maxim. La guerre hispano-américaine est dé- bien difficiles...
Voulez-vous vous rendre comp te de la sy s- rête : l' oncle a télégraphié. Ainsi , son premier clarée. Maxim fournit les Américains , ses com- — Si tu veux faire oeuvre utile, Piquerez,
tématisation de la p olitique d'atermoiements à contact avec l'Occident, c'est la prison. Devant patriotes. Zaharoff , lui , rencontre une duchesse conclut le taupier, dépêche-toi de prendre le train
laquelle on s'est obstinément tenu j usqu'ici ? le j uge, il montre un papier qui établit son bon espagnole , s'attache à ses pas, la suit à Madrid , pour Berne et va dire à M'sieu Schulthess qu 'il
Vous n'avez qu'à constater que six f ormules con- droit. Il est acquitté. Le voici sur le pavé de et obtient les commandes du gouvernement es- n 'y a présentement qu 'une manière de nous faire
crètes ont été successivement p rop osées aux Londres. On sait mal quelle fut son activité à pagnol. Contrairement au principe qui veut gober des huîtres : c'est de nous les offrir. Mais
belligérants, deux émanant de la commission ce moment. En fait, il ne réussit pas. Ses fonds qu 'on ne mêle pas l'amour aux affaire s, cette encore faudra-t-H les déguster en Suisse romande.
des neutres, deux des Rép ubliques limitrop hes, épuisés , il fallut fui r l'Angleterre , et chercher rencontre fructueuse marquera le début d'un Car pour boire un verre de vin de l' autre côté de
une de la commission sp éciale de la Société des un lieu où vivre sans argent. Pour une telle cho- grand amour; mais ce n'est qu 'en 1924 qu 'il 1 Aar, il faudrait d' abord convaincre les aubergistes
Nations et une (de caractère consultatif ) de se, Athènes est la meilleure ville du monde. Il pourra enfin épouser la duchesse de Marchena, et hôteliers alémaniques que le petit blano ne doit
l'Angleterre, du Brésil et des Etats-Unis. Bien se rembarque sans plus attendre. L'Hellade re- veuve de deux grands d'Espagne, et du sang pas se vendre au prix des cocktails, wiskys et autres
entendu, ce n'est p as l'abondance des avis qui trouvait son fils. On a, à propos de ce séjour des Bourbons. pistroaiilles do luxe 1
a lait déf aut, mais comme tous ces avis ont été à Athènes, beaucoup calomnié Zaharoff , on a (Voir la suite en deuxième f euille) Le p ère Piquerez.
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 SIR BASIL ZAHAROFF
The mystery man of Europa... L'homme mystérieux de l 'Europe...
(Snite et fin)
Pendant quelques années, on cesse de
se battre. Zaharoff en profite pour aller
armer les Russes , oubliant chez ies ministres et
les grands-ducs des portefeuilles et des chèques
en blanc. Puis la guerre du Transvaal éclate. Il
manque la commande britannique , obtenue par
la « Vickers » . Qu 'à cela ne tienne , il armera
les Boers. L'Angleterre victorieuse est sans ran -
cune : la paix venue, la «Vickers» et la «Maxim»
fusionnent, sous l 'impulsion de Sir Ernest Cas-
sel, financier judéo-germano-anglais, intime con-
seiller d'Edouard VII. L'Angleterre est le seul
pays où l'influence des financiers fasse officiel-
lement partie intégrante du régime politique;
Zaharoff a désormais la confiance du roi , il est
devenu suj et britannique , il est même titré, il est
Sir Basil, une des forces de l'Empire Britanni-
que. Pour lui , la grande politique financière va
commencer. Cornélius Herz — le commanditaire
de Boulanger, l'ami de Clemenceau, l'homme
de Panama — vient de mourir. Il y a une place
à prendre à Paris. Zaharoff s'y installe. Sans
rien perdre de sa situation en Angleterre, il
étend ses relations chez nous , fonde des oeu-
vres, commandite des j ournaux ; il ne lui man-
quait plus que de devenir Parisien. En 1913, la
nouvelle guerre balkani que va marquer l'apogé e
de sa puissance. Il contrôle en Angleterre les fir-
mes métallurgiques Vickers, Armstrong, Beard-
more; en France , Whiteliead , le Nickel ; en Rus-
sie, Krupp et Loewe. Il est prêt pour l'hécatom-
be de 1914, où — de quelque côté que soit le
succès de ses «armes» — sa fortune et sa puis-
sance ne peuvent que grandir. L'armistice le
trouve l'homme le plus riche et le plus influent
d'Europe, et peut-être du monde. Il se pare des
plus hauts titres officiel s — grand-croix de l'or-
dre du Bain , membre de l'ordre de l'Empire
Britannique , grand-croix de la Légion d'Hon-
neur — mais la foule l'ignore , car on a, au de-
meurant, fort peu parlé de lui.
Le rêve impérial de Basil Zaharoff
Depuis quelques années, la presse s'est bien
rattrapée. On est allé j usqu'à l'accuser d'avoir
fomenté des guerres pour vendre sa marchan-
dise, ce qui est un raisonnement un peu sim-
pliste. . On a tort , en tout cas, de ne voir en lui
que le cynisme du marchand de canons. C'est
mal connaître l'âme grecque. Quel que soit le
lieu du monde où il est né , quelle que soit la
fortune qu'il a pu connaître hors de son pays,
j amais un Grec n'oublie sa patrie. Le grand
rêve de Basil Zaharoff fut un rêve impérial,
mais dont la Grèce était l 'obj et. Il a voulu re-
construire l'empire d'Alexandre et d'abord re-
conquérir l'Asie Mineure. Dès 1915, il a formé
avec Lloyd George et Venizelos un triumvirat
occulte. II fait bon marché de l'opposition
Une hirondelle ne fait pas le printemps..
Et M. Barthou n'est pas
la France
M. Louis Barthou , ministre des affaires étran-
gères françaises, qui se fit si étrangement le
parrain des soviets à la S. d. N., a eu une mau-
vaise presse chez nous. D'aucuns s'en sont at-
tristés. Nous livrons à leur méditation , ces ex-
traits de « Gomœdia», un organe français peu
suspect de partialité politique.
On se souvient, en particulier, que M. Bar-
thou, au banquet de la presse étrangère, au
lendemain de l'entrée de l'U. R. S. S. à Genè-
ve, avait eu des paroles pour le moins curieu-
ses à l'endroit de la S. d. N. «Cette vieille vier-
ge fatiguée », avait-il dit entre d'autres bouta-
des de mauvais goût. Et M. Gabriel Boissy,
qui est l'auteur de l'article de «Gomoedia»
adresse donc à son ministre cette verte leçon :
« Non, M. Louis Barthou n'est pas la France.
Car la France , qui respecte les nations voisines,
— installées par l'histoire autour d'elle comme
de libres et solides «marches» entre sa civilisa-
tion et d'autres civilisations, — la France qui
respecte ces nations jusque dans leurs particu-
larismes les plus stricts, la France qui leur a
souvent beaucoup demandé, qui leur est recon-
naissante de tant de précieux concours, qui
compte bien qu 'elles seront demain comme hier
aussi vaillantes pour la sauvegarde de leur in-
dépendance, la France ne saurait supporter sans
blêmir qu 'un ministre émoustillé et obsédé of-
fense, même s'il ne s'est grisé que par trop d'es-
prit et s'est cru très parisien, une voisine si
chère que la Suisse ou la Belgique.
De telles nations sont les garantes de notre
liberté et de notre existence, tout comme nous
le sommes, nous qui ne songeons à aucune ex-
tension, de leurs mêmes libertés , de leur même
existence. L'histoire, la géographie, un même
esprit nous lient. Les traits tristement spirituels
d'un ministre quasi octogénaire, jouant au ga-
vroche, n 'effaceront jamais cet esprit-ià. »
World- Copy right by Agence
littéraire internationale Paris
bruyante des conservateurs anglais. Lui qui ,
jusqu'ici, n'a connu ni amis ni ennemis , va ar-
mer son propre pays avec passion, et engouf-
frer par poignées dans une guerre de conquête
ses millions acquis depuis quarante ans , grâce
à la plus implacable neutralité. Parfois les crou-
piers, lorsque la partie est finie et le casino fer-
mé, n'y tiennent plus, et, dans l'arrière-sall e
d'un cabaret, jouent entre eux les pourboires de
la nuit... On sait ce que fut cette guerre : un
désastre. Mustapha Kemal y gagna son titre de
« Ghazi » : le Victorieux. Lloyd George , Venize-
los étaient définitivement atteints. La monar-
chie grecque succombait. Zaharoff ne s'en re-
leva j amais tout à fait
Ùr» vieux A\or>sieur propret»-.
La guerre n'empêche pas les affaires. Dans la
bataille qui se livra dès l'armistice poux la pos-
session des pétroles du proche .Orient, et qui,
vers 1921, inquiéta tant les conservateursan-
glais, sir Basil Zaharoff fut un des plus terri-
bles adversaires. C'était la lutte du groupe an-
glais — le sien — Royal Dutch, Shell, Anglo-
Persian, contre la Standard Oil américaine. Il
s'était allié à de grands banquiers français, car
il fallait compter avec les intérêts que nous
avions à Mossoul — ce qui ne veut pas dire
forcément qu'il s'agissait de les défendue. La lut-
te fut dure, et complexe. Au sein même du
groupe anglais, Zaharoff et Gulbenkian se pre-
naient à la gorge. Spectacl e épique que ce duel
de finance entre le Grec et rAnrnénaen. L'Ar-
ménien fut vaincu. La bataille des pétroles ne,
finit pas, toutefois par une victoire 'Complète
pour sir Basil Zaharafif ; l'affaire se .régla trop
en marge de ses intérêts. Il accepta philosophi-
quement ce demi-échec, et rentra plus que j a-
mais dans l'ombre. Il a auj ourd'hui quatre-
vingt-six ans. Il séj ourne p arfois dans un châ-
teau des environs de Paris, dont seuls quel-
ques intimes franchissent la grille , mais sa ré-
sidence habituelle est Monte-Carlo. Il y est
doublement ohez lui, ayant gagné de haute lut-
te un monumentalpaquet d'actions de la « So-
ciété des bains de mer». Là, il mène la vie la
plus calme. C'est un très vieux monsieur à
barbiche blanche, aimable et doux, qui, avec
une simplicité de grand seigneur, cause volon-
tiers de choses sans importance, et sourit aux
petits enfants. Oui pourrait deviner que ce pai-
sible vieillard tient dans sa main une fraction
gigantesque de l'outillage humain, non seule-
ment les armements, mais, par voie de consé-
quence , la grande métallurgie, l'industrie hy-
dro-électrique, le pétrole, enfin la soie artifi-
cielle, cet eixplo'Siitf déguisé ?
Delphirt SAUVAGE.
(Rep roduction , même partielle, interdite) .
FAITS
BIVEMS
Le droit d'embrasser sa belle-mère
Elle avait demandé le divorce, — parce que
sa mère (donc la belle-mère de l'époux)) em-
brassait cordialement, et plusieurs fois par jour,
son gendre (c'est-à-dire son époux j alousement
gardé) .
La belle-mère avait 53 ans, le gendre comptait
32 printemps. Le Tribunal viennois de première
instance établit qu'un échange
........ de
.............. baisers
.....
.......................
alliés ne présentait aucune gravité. La seconde
instance, en revanche, arrêta qu'une distribu
tion de baisers dépassant deux pièces par j our
était exagérée. La troisième et dernière ins-
tance se rallia à l'opinion de la première et fut
d'avis qu 'il n'était pas possible de limiter b
nombre des baisers entre parents.
Ainsi Madame Anna Huber de Vienne fut-elle
déboutée de sa plainte et au sein de cette ten-
dre famille on continue à s'embrasser librement.
Vapeur spécial contre les pirates
Dans quelques j ours la Chine connaîtra les
navires armés spécialement contre les pirates
On en a enfin assez de ces éternelles attaques
sur les côtes et les rivières de la Chine. C'étai 1
partout la même tactique : quelques pirates se
faisaient embarquer comme passagers à bord,
attaquaient les machinistes ejt le pont de comman-
dement et dirigeaient le navire dans les cachet-
tes de leurs complices. Or, on vient de cons-
truire des vapeurs munis de herses massives sé-
parant les classes les unes des autres. Impossi-
ble d'atteindre 'e pont de commandement et les
machines sans faire j ouer les herses. D'autre
part, des dispositi ons spéciales permettent de di-
riger des j ets de vapeur brûlante dans plusieurs
parties du navire.
Les passagers sont en quelque sorte empri
sonnés derrière ces grillages massifs. Mais cela de ma profession...
vaut tout de même mieux que d'être prisonnier — Qui est ?...
des pirates.
Points de vue et façons de voir
T{adio, Çram o, piano
On nous écrit :
Tout passe, tout casse, tout lasse ! Une
étrange nouvelle nous vient des marchands de
musique. Les ap p areils de radio se vendent de
plus en plus mal. Tel magasin a vu baisser son
chiffre de vente de neuf dixièmes en un mois!
Il y eut un temps prospère, où tout couple,
convolant en j ustes noces, avec son lit, sa ta-
ble ou sa vaisselle, achetait sa radio comme
une chose indispensable. Ce temps est passé.
La crise, direz-vous, l'économie fatale de tout
ce qui n'est pas strictement indispensable?
Sans doute, elle y est pour quelque chose.
Mais cependant, la vente des appareils de ra-
dio marchait encore assez fort en 1933 qu'on
considère, avec raison, esérons-Ie, comme le
point culminant de la crise. Et c'est 1934 avec
son léger •relèvement de la production et de
l'exportation, qui en voit la baisse. La crise n'ex-
plique donc pas tout. Il doit y avoir un chan-
gement dans les goûts du public. La preuve en
est fournie, autre étrange nouvelle, par l'aug-
mentation de la vente des pianos. Comment, ce
piano, dont personne ne voulait plus, que nos
enfants ne touchaient plus, le piano que fer-
maient tristement les innombrables maîtres de
musique sans gagnepain, ce piano reprend sa
place dans la ve, par un juste retour des cho-
ses et une heureuse compensation des pertes
subies ailleurs, ?
Et le granuophone? Il a reçu un rude coup
par l'essor vertigineux de la radio. Puis il
s'est pour ainsi dire associé avec elle, pour sau-
ver sa vie. Je parle non seulement des appareils
combinés, mais aussi des innombrables dis-
ques retransmis chaque jour par la radio. Le
gramophone végète ou se maintient stationnai-
re. Depuis que nous avons une fabrique de dis-
ques en Suisse, comme nous en avons une de
radios, les droits d'entrée sont montés beau-
coup. Un grand disque de 6 shillings, égaux à
fr. 4.70, se vend fr. 8.— chez nous et les dis-
ques français de 15 fr. nous coûtent le double
en Suisse. Ces prix élevés ne pourront être
maintenus longtemps pour une industrie qui
n'est pas très florissante.
Les plus heureux , pour le moment, sont nos
fabricants de pianos qui sortent à peiné d'une
période très difficile. La concurrence étrangère
ne les tourmente pas beaucoup. Pour acheter un
piano étranger, nos marchands de musique doi-
vent justifier de l'achat simultané de trois pia-
nos suisses. Il est difficile de faire du dumping
dans ces conditions ! Evidemment, toute la ma-
tière première de nos pianos suisses vient de
l'étranger, notre pays étant trop petit pour pou-
voir se lancer dans la production en grand , seule
rémunératrice, de cordes, de touches, de feutre s,
etc. Mais enfin , nos fabriques de pianos, au nom-
bre de cinq ou six, ont des commandes et occu-
pent du monde. Pour une industrie dite de luxe,
c'est beaucoup par le temps qui court. Et si vrai-
ment le piano retrouve la faveur du grand pu-
blic cette industrie, déj à ancienne chez nous,
sera prospère.
Mais d'où vient le déclin de la radio ? Le fait
est trop récent pour être facile à expliquer. Si
beaucoup de personnes j ouissent de leur instal-
lation, d'autres en souffrent. On entend trop de
choses et on finit par ne plus vouloir rien en-
tendre. On est saturé parce qu'on n'a Pas su
faire un usage judicieux de cette merveilleuse
invention. Ou bien les enfants en abusent, l'or-
dre de la maison est compromis. On se couche
trop tard, le travail est mal fait , le devoir quo-
tidien en pâtit. D' autres se plaignent des déran-
gements constants, de fritures et de parasites.
D'autres encore sont déçus de la médiocrité de
certains programmes, du caractère trop leste
ou trop sérieux de certaines productions. L'em-
ballement général a été trop' grand pour ne pas
être suivi d'une détente et d'une lassitude. Le
premier enthousiasme est tcmbé. Le public de-
vient plus exigeant et plus critique. De ce fait,
la composition des programmes devient plus dif-
entre
.»«.»•*••.¦••....»
Une profession qui ne nourrît
plus son homme
— Je suis financier et j e souffr e de la maladie
de ma profession, l'obésité.
— Je suis artiste et j e souffre de la maladie
— La faim.
Avec Max Reinhard
La jeune étoile danoise de la danse, Nini Thel-
lade, quo'n aperçoit ci-contre, a accoinpapfné le
célèbre metteur «n scène allemand à San-Fran-
cisco où elle diri«era le ballet du « Songe d'une
nuit dl'été ».
........... .................................... ..««.«..«..«...««..« _
ficile et plus coûteuse. Il y a une crise de la ra-
dio, comme il y a une crise d'autre chose. Beau-
coup d'abonnés garderont leur installation , plu-
sieurs y renonceront , beaucoup de nouveaux
ménages n'en voudront plus. Est-ce à dire que
nos enfants se remettront à travailler leur pia-
no ? Que nos adultes feront revivre la musique
de chambre, le j eu à quatre mains ou à deux
pianos, les trios et quatuors de nos ancêtres,
bien plus zélés, plus capables et plus connais-
seurs que nous à certains égards ? Espérons
que tel sera le cas et qu 'à côté du machinisme
musical, qui a sa raison d ' être , le j eu spontan é
et personnel reprendra sa place d'honneur . Pour
être moins parfait, il n'en sera pas moins méri-
toire. Résultat de nos propres efforts , il fera
d'autant plus plaisir ! E. P.-L.
Chronique j urassienne
Semaine Biennoise.
Ce qu'en disent les j ournaux du dehors :
La « Nationalzeitung » de Bâle : On ne se
laisse pas abattre, telle est l'impression que l'on
emporte touj ours de cette ville de Bienne qui,
située à un de nos lacs les plus idylliques , a été
si durement éprouvée ces dernières années*
L'esprit d'initiative qui aux temps de prospérité
a si largement contribué au développement de
la cité , et la ténacité héréditaire subsistent tou-
j ours.
A part les produits renommés de l'industrie
jurassienne et biennoise, on temarque çà et là
du nouveau , de vieilles maisons avec des arti-
cles nouveaux. Une ancienne labrique de lampes
de poche électriques expose ses appareils de
radio d'excellente qualité. Dans le domaine des
fournitures de bureau , nous retenons comme
nouveauté : Les produits de la fabrique de ma-
tériel technique et chimique de bureau Carfa
S. A. à Péry (anciennement fabrique d'horloge-
rie). Elle fabrique auj ourd'hui des rubans en-
creurs, papiers carbone, stencils , papiers cy-
cles tyle.
»ifi»ï_os£r<i_i*I_I<e
Jean-Louis
Roman neuchâtelois par Auguste Bachelin. Edi-
tion populaire en deux volumes.
De tous les «romans romands», celui-ci est
sans doute le chef-d'oeuvre. Il le prouve puis-
qu'il garde une éternelle j eunesse, puisqu 'il peut
susciter auj ourd'hui comme il y a cinquante
ans, le même intérêt passionné pour des per-
sonnages qui restent aussi vivants que le pre-
mier j our où, pour son plaisir et pour le nôtre,
le bon artiste Bachelin les a créés et les a je -
tés dans la vie. On peut affirmer que dans tou-
te notre littérature romande narrative, rien ne
dépasse cet excellent roman neuchâtelois, épui-
sé en "librairie dès avant la guerre , et dont voi-
ci une édition populaire en deux volumes bon
marché, à la portée de tous.
Aucun livre de chez nous n'a évoqué avec
une vision aussi intense, une psychologie aussi
pénétrante, l'âme et l'existence matérielle de
nos anciens et du vieux pays. Le peintre de
St-Blaise, doublé d'un écrivain épris de son
terroir qu 'il décrit avec génie, a transposé
dans son ouvrage littéraire, la richesse, la fi-
nesse et la couleur de sa palette. On l'a certai-
nement oublié: nombre de pages de ce livre
opulent défient dans le plus loyal des styles l'u-
sure du temps et les modes littéraires. Des
morceaux brillants peuvent servir de modèles à
nos jeunes écrivains: l'école de Bachelin leur
sera profitable. « Jean-Louis » reste lisible au-
j ourd'hui comme hier, et la jeune génération se
doit de connaître cette oeuvre qui demeure puis-
sante et beUe de toutes manières (Spes.)
 NE FAITES PAS
comme cet Imprévoyant qui attend les
grands froids pour choisir son complet,
son p a r d e s s u s d ' h iv e r

"<-.^; , / Ny Quoi/ vous voudriez que je diminue kl quo-

^^^^^^^ » fÉë; "f(^ •
'
-'-^^^«^^_^^_, ^^v ^^HHP c'e mes "J-oc 0'015 du Chocmel en parti-
'
"'
"îfS^^^^^ ^^ y JIP culier? Selon vous,des fèves de cacao bon

VOYEZ CHEZ ULLMO

F
''- •tô'qÊ^i lldj g 5 W*ï marché ,du lait écrémé ,des amandes petites
^i^clïl ilÉils L ^LeJ^y? ef médiocres, enfin du miel artificiel suffi-

dè§ mainienonl!
!'
-$t?\?j&i&~^ Le public n'y «/en-aîr rien,dites-vous. Quelle
audace I »
Arrière ,scélérats !Ce serait du propre si je
vous écoutais! Que deviendrait le Chocmel? • Ses n o u v e a u t é s pour l'hiver
Qui le reconnaîtrait?...
1 9 3 4- 1 9 3 5 vous attendent
Non, mille fois non! Rien ne sera changé,
le Chocmel restera le Chocmel; D n'y en-
Les plus beaux dessins, les tissus
trera jamais que des produits de premier
choix, dignes de la confiance de mes amis
chauds et d o u i l l e t s , des prix HH S H G_
les consommateurs. i n c r o y a b l e m e n t bas RI B I H BT H |
Complets el Pardessus U liL l I l l l
ae rr. SO** à rr. IIS*- -SO, rae MA ' ¦ ¦ __ -
M
BL«fe«» B»»»l«a-B-Q»I»«B» __!
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y6W/ «LA C H A U X - D E - F O N D S

VENTE DE CHEMISES
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 L'actualité suisse
Un bon signe. — La population de Saint-Gall
augmente de nouveau
SAINT-GALL, 5. — La population de la ville
de St-Gall a enfin cessé de diminuer. Au cours
de l'année 1933, le nombre des ressortissan ts du
pays a augmenté de 477, en sorte Qu 'à la fin de
l'année dernière , St-Gall comptait 53,649 habi-
tants de nationalité suisse. En revanche, le nom-
bre des étrangers a continué à diminuer , pas-
sant de 18,88 % en 1932 à 16,25 % en 1933, ce
qui fait que l'augmentation de la population n'a
été que de 90 habitants. Sur les 53,649 Suisses
que compte St-Gall , 6013 seulement sont ci-
toyens de la ville même; 19,691 sont des Saint-
Gallois d'autres communes et 27,945 des Con-
fédérés. Saint-Gall compte 30,666 protestants ,
30,168 catholiques , 1142 catholiques-chrétiens ,
658 Israélites et 1428 personnes figurant sous la
rubri que : autres confessions.
Tragédie dans un asile. — Un vieillard
assommé
EBNAT-KAPPEL , 5. — Deux pensionnaires
de l'asile de Kappel, en état d'ébriété, se prirent
de querelle. Le nommé Steiner, domestique, 69
ans, frappa le nommé Frey , 74 ans, ouvrier de
campagne , à la tête , au moyen d'un tabouret.
Frey tomba à terre sans connaissance et fut en-
core maltraité par Steiner, qui le frappa à coups
de marteau. Frey, grièvement blessé, succomba
deux j ours plus tard. Le meurtrier a été arrêté
et a fait des aveux.
Faillites et concordats
BERNE , 5. — Au cours des huit premiers
mois de cette année , le nombre des faillites dé-
clarées s'est élevé à 641, contre 584 l'année
dernière et 596 en 1932 ; les concordats homo-
logués atteignent le chiffre de 234, contre 246
en 1933 et 200 en 1932, pendant la même pério-
de.
CHRON IQUE ,
L j Go k l a
Pour la XIHme Journée de la Faim.
U fut un temps où il suffisait de parler des
misères quotidiennes: les bourses se déliaient.
La générosité du public s'est-elle lassée ?
Peut-être. On la sollicite de toutes parts. C'est
que les temps sont plus durs que j amais. Et si
les appels deviennent fréquents et impérieux ,
c'est qu 'aussi la misère est plus grande , les be-
soins plus urgents. Le Mouvement de la j eunes-
se suisse romande voit sa tâche grandir de
j our en j our. Ses camps de vacances, qui étaient
espacés, se sont multipliés. Cet été, des en-
fants suisses de l'étranger ont été hospitalisés à
Val d'Illiez.
Mais si les dépenses ont augmenté dans une
très sensible mesure, il n'en a pas été de mê-
me des recettes :
En 1932, la Journée de la faim avait produit
un résultat brut de 53,512.95 ; la Journée de
1933 n'a produit que fr. 34.794.70. Il y a donc
eu une diminution de 20.000 fr. en une année.
Cette différence , qui est énorme , n'a pas dé-
couragé les membres du Mouvement. Leur oeu-
vre doit vivre. Elle est unique en Suisse ro-
mande parce qu 'elle est le résultat de la col-
laboration d'une j eunesse qui ne veut pas se
détourner égoïstement de la souffrance. Les
obstacles s'accumulent. Quelquefois il semble
que l'on parle à des gens qui ne savent plus en-
tendre. Mais il faut persévérer. S'il n'y avait
pas de difficultés , où serait le mérite ?
Chaque année , quand revient l'époque de la
Journée de la Faim , nous éprouvons quelque
gêne à redire les mêmes choses, à solliciter le
public une fois encore, à lui parler de la tâche
qui nous attend.
Mais l'impatiente misère a vite triomphé de
nos scrupules. Il faut se tourner vers le public ,
lui dire que le Mouvement ne vit que par lui ;
lui dire surtout , à ce public généreux et pour-
tant distrait, qu'il n'a plus le droit de se dé-
sintéresser de cette oeuvre. Il a permis à des
j eunes de descendre vers des misères incon-
nues. Et maintenant qu'ils sont au bas de cette
pente, devant cette angoisse, ils ne peuvent
plus remonter les mains vides, n'est-ce pas ?
Correspondance
(La Rédaction décline ici toute responsabilité)
Le différend Butzer - F. O. M. H.
L'Office cantonal de conciliation a adressé
aux deux parties les propositions suivantes
dont l'acceptation de part et d'autre mettrait fin
au différend.
1. La S. A. Vve Henri Butzer engagera de
préférence le personnel de l'ancienne entrepri-
se Vve Henri Butzer.
2. Les ouvriers qui se trouvaient au bénéfice
d'un salaire supérieur à fr. 2.— par heure re-
te ,1a F. O. M. H. jugea utile par gain de paix,
de s'adresser directement à la maison Butzer
pour lui offrir d'examiner le différend et de ten-
ter un accord amiable direct
loi, marche avec adresse et précaution sur les
vastes images du Code. C'est un divertisse -
ment de la plus folle, de la plus saine fantai-
sie. C'est un enseignement aussi , mais les en-
Elle se heurta à une fin de non recevoir caté- seignements de Raimu et Lucien Baroux n'ont
cevront un salaire normal de fr. 2.— par heu- gorique. rien de rébarbatif , et de leurs leçons on sort
re. Il n'était plus possible de douter des inten- touj ours riche de bonne humeur et d'optimisme.
3. Les ouvriers dont le salaire était inférieur tions belliqueuses de la maison Butzer , d'autant Capitole-Sonore-Parlant : Véra Korène , de la
dans l'ancienne entreprise à fr. 2.— par heure , plus que pour enlever toute illusion aux naïfs Comédie-Française, dans « La Belle de Nuit »,
recevront les salaires qui leur étaient proposés qui auraient pu en garder, elle engagea denx d'après l'oeuvre de Pierre Wolff. Toulon et
en juillet 1934. kroumirs. son quartier réservé... Une vision pittoresque
« * * Les ouvriers manifestèrent leur mécontente-
des bas-fonds. Film Osso G. F. F. A., parié
La société anonyme Vve Henri Butzer a ré- ment devant l'usine. Le gouvernement cantonal , français. Pas de cinéma dimanche en matinée.
pondu comme suit au président de l'Office de ni trouvait conforme à « l'ordre » que ces ou-
conciliation : vriers chôment sans indemnité pendant de nom- Apollo: Deux grands films muets au même pro-
gramme : « L'Homme sur la Comète », avec Lu~
Office Cantonal de Conciliation breuses semaines parce que tel était le bon
ciano Albertini. Passionnant film d 'aventures.
Neuchâtel. plaisir de leurs anciens employeurs, trouva au Une heure de fou-rire, avec Harold Lloyd, dans
Monsieur le Président, contraire fort mauvais qu 'ils manifestent leur
mécontentement et se dépêcha d'expédier à La « Oh ! ces belles-mères ! ». Matinée dimanche à
Nous sommes en possession des propositions Chaux-de-Fonds quelques dizaines de gendar- 15 h. 30.
faites par votre office à la suite de la séance de
conciliation dn 2 octobre dernier et avons l'hon- mes. ler Concert par abonnements. Ad. Busch, vio-
neur d'y répondre comme suit : En ces temps de misère, le patronat et les loniste. Rod. Serkin, pianiste.
1. Nous sommes disposés à engager de pré- autorités seraient bien inspirés en montrant Le plus grand succès est assuré au concert
qu 'ils ont de la «collaboration» dont on nous re- donné ce soir, au Théâtre , à 20 h. 15, par les
férence le personnel de l'ancienne maison Vve
Henri Butzer, mais sans obligation pour nous bat les oreilles une conception différente de cel-
le de la maison Butzer.
célèbres artistes Busch et Serkin. Ils interpré-
d'engager exclusivement ce personnel. teront avec leur maîtrise habituelle un ma-
2-3. Bien que les conditions de salaire propo- A I heure actuelle, l'Office de conciliation gnifique programme où figu rent les noms de
sées soient sensiblement supérieures à nos of- étant intervenu, alors qu'avant les manifesta- Mozart, Bach, Schumann, Beethoven.
fres et aux condition s faites sur d'autres places , tions ouvrières nous l'en avions prié en vain,
une formule de conciliation a été trouvée. Les
nous sommes cependant disposés par souci de ouvriers l'acceptent. Si l'employeur est dispo- Radio-programme
paix et dans le but de hâiter la reprise du tra-
vail de les accepter. sé à l'appliquer scrupuleusement et complète-
Vendredi 5 octobre
Cette acceptation ne saurait toutefois nous ment, le y
travail peut rependre de suite.» si tra-
Radio Suisse romande : 7.00 Leçon de gymnas-
engager indéfiniment et nous nous réservons de vail il a, comme on nous l'affirme.
Mais il ne semble pas que nous en soyons là. tique. 12.29 Signal de l'heure. 12.30 Dernières nou-
reprendre la discussion avec notre personnel, velles. 12.40 Concert. 13.00 Chronique touristique.
sans .'intervention d'un tiers si les circonstances Comité de la F. O. M. H. 13.15 Concert. 16.00 Concert. 18.00 Lettres d'Ibsen.
devaient nous y obliger. 18.20 Musique légère. 19.00 Bulletin de l'A. C. S. et
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'as- du T. C. S. 19.05 Chronique sportive et touristique.
surance de notre parfaite considération. 19.15 Oeuvres de Vivaldi. 19.25 Musique de Jazz.
19.40 La quinzaine politique. 20.00 Eligomoruz. 21.15
* * « Dernières nouvelles. 21.25 Concert. 22.15 Les tra-
La direction de la maison Butzer nous adres- vaux de la S. d. N.
se en plus le commentaire suivant : Suisse alémanique. — 12.00, 12.40, 15.30, 16.00.
SI la F. O. M. H. devait repousser les propo- 17.15, 18.00, 19.25. 20.15, 21.10 21.25, 22 .00 concert.
Télédiff usion. — 11.30 Vienne Mélodies populaires.
sitions de l'Office de conciliation sur la base de 14.00 Lyon-la-Doua-Toulouse Radio-concert 18.45
notre acceptation , et continuer à Interdire au
SPORTS
Francfort Musique populaire. 22.10 Vienne Musique
personnel syndiqué de s'engager chez nous, variée autrichienne.
nous considérerions qu 'il n 'y aurai t rilus aucune Emissions intéressantes â Tétranger. — Paris PTT
oossibilité pour nous de continuer l'exploitation 12.15 Concert. — Lyon-la-Doua 17.00 Musique de
de notre entreprise à la Chaux-de-Fonds et avons Football — La Chaux-de-Fonds-Porrentruy chambre. — Bratislava 20.00 Concert symphonique.
nris la décision si tel devait être le cas de trans-
porter notre usine en dehors du canton.
Les matches de Coupe Suisse donnent tou-
j ours lieu à des luttes acharnées étant donné
que le perdant reste éliminé définitivement de
— Radio-Paris 20.45 Morceaux et airs d'opéras comi-
ques.
Samedi 6 octobre
A qui la faute ? la compétition. Radio Sidsse romande. — 7.00 Leçon de gymnasti-
EHmanche prochain, à la Charrière, le club que. 12.29 Signal de l'heure. 12.30 Dernières nouvel-
Sous ce titre , le Comité central de la F. O. local aura à disputer sa chance contre le F. C. les. 12.40 Qramo-concert. 13.10 Informations finan-
Porrentruy . Partie difficile même très incertai- cières. 13.15 Suite du gramo-concert. 15.59 Signal de
M. H. nous écrit : l'heure. 16.00 Concert. 18.00 Lecture pour les petits.
En juillet dernier, la maison Butzer avisait ne sur le résultat final ; quoique ne j ouant pas 18.20 Pour nos petits collectionneurs. 18.30 Cours
ses ouvriers qu'elle allait procéder à une ré- en Division Nationale, le F. C. Porrentruy s'est d'anglais. 18.45 Causerie scientifique pour les j eunes.
duction des salaires pouvant atteindre le 20% . acquis en ces dernières années , une j
place lumi-
urassiennes
19.00 Nouveautés en disques de j azz. 19.10 La j ournée
Comme elle paie ses ouvriers à l'heure la , neuse parmi les bonnes équipes : de la faim. 19.20 Causerie cinégraphique. 19.40 Radio-
baisse envisagée ne laissait aux ouvriers aucu- il s'est même permis le luxe de battre la for- chronique. 20.00 Récital de piano. 20.35 Comment j e
ne chance de récupération, même partielle, par midable formation du F. C. Sochaux et cette suis devenu j ournaliste. 20.50 Concert. 21.15 Dernièr-
res nouvelles. 22.00 Les travaux de la S. d. N. 22.15
le moyen de procédés de production amélio- référence se passe de tous commentaires. Musique de danse.
rés. La baisse devait avoir sa répercussion sur Il paraît aussi que notre ex-j oueur Roland
Radio Suisse alémanique. — 12.00, 12.40, 14.00,
les indemnités de chômage des ouvriers de la Ducommun est arrivé à donner un certain mor- 16.00, 18.00, 22.30 concert.
maison inoccupés depuis longtemps auxquels dant au onze de Porrentruy et nous verrons Télédiff usion. — 15.15 Vienne Musique chorale au-
les patrons auraient été bien empêchés d'of- avec curiosité dimanche si le départ de chez trichienne. 16.00 Stuttgart Concert d'orchestre. 19.00
frir , en compensation, un travail quelconque. nous aura contribué à parfaire ses bonnes quali- Vienne Chants populaires. 24.00 Stuttgart Musique du
Les travailleurs repoussèrent cette baisse. tés de footballer. En tout état de cause, la ren- soir.
Des pourparlers suivirent qui n'aboutirent pas contre de dimanche revêtira un caractère de Emissions intéressantes à tétranger. — Tour Eiffel
20.30 Soirée théâtrale. — Radio-Luxemb ourg 21.05
à un accord. La firme congédia alors tous ses lutte pointilleuse et nous devons faire confiance Concert de gala. — Budapest 21.20 Concert par l'Or-
ouvriers. Il ne s'agit donc pas d'une grève , aux nôtres, surtout après le prometteur redres- chestre de l'Opéra royal hongrois.
mais d'un lock-out déclanché dans le moment sement opéré dimanche contre le F. C. Grass-
qui parut le plus favorable aux patrons pour hoppers.
imposer leur volonté. Les congédiés informè- Mais ne vendons pas la peau de l'ours avant
rent l'Office cantonal de conciliation. L'Office de l'avoir tué : la lutte sera très serrée et il se
Bulletin de bourse
tenta de réunir les deux parties, mais alors que pourra que les prolongations ne soient pas ex- du vendredi 5 octobre 1934
les ouvriers se firent représenter conformé- clues ; et le public prouvera davantage un Banque Fédérale S. A. 307 ; Banque Nationa-
ment aux prescriptions légales, les patrons , né- certain emballement et il trouvera les meilleu- le Suisse 600 d. ; Crédit Suisse 570 (— 3) ; S.
gligeant de désigner les membres de l'Office res satisfactions. B. S. 455 (0) ; U. B. S. 307 (— 1) ; Leu et Co
dont le choix leur appartient , vinrent simple- 297 ; Banque Commerciale de Bâle 301 Y*
ment déclarer qu 'il était tout à fait inutile de (+ V_) ; Electrobank 565 (— 14) ; Motor-Co-
rechercher un accord, attendu qu'ils avaient Cti99ElBEl)«fl_ni03£é9 lombus 184 (— 3) ; Aluminium 1400 ; Bally
décidé de liquider leur entrepri se. (Cette rubrique n'émane paî de notre rédaction, ollc 840 (0) ; Brown Boveri 56 (+ 1) ; Lonza 57
A la suite de cette déclaration, l'Office aban- n'engage paa le journal.) (+ 1) ; Nestlé 727 (+ 5) ; Indelec 545 ; Schappe
donna l'affaire. Les ouvriers restèrent sur le de Bâle 730 ; Chimique de Bâle 3555 (+ 55) ;
pavé et comme leurs anoiens employeurs Chimique Sandoz 5075 d. ; Triques ord. 290 d. ;
avaient poussé la sollicitude j usqu 'à éviter de Café-restaurant du Guillaume Tell Renan-Con- Kraftwerk Laufenbourg 650 ; Italo-Argentine
parler de la fermeture de leur usine en remplis- vers.
sant les feuilles de chômage de leurs anciens 97 (— 2) ; Hispano A-C 698 (— 4) ; Dito D. 133
Le dimanche 7 octobre, à l' occasion du tir de (— 1) ; Dito E. 132 y_ ; Conti Lino 79 (— 1) ;
collaborateurs, et mentionné seulement le refus clôtur e de la Société de tir des Convers , une
de baisse de salaire, leur caisse de chômage ne grande soirée familière est org anisée. Danse à Qiubiasco Lino 47 ; Forshaga 55 d. ; S. K. F.
put les indemniser. Elle ne pouvait non plus in- 15 heures. Bon orchestre. 136 d. ; Am. Européan Sée. ord. 14 ^ (— ^) ;
diemniiser, pour cette même raison, les ouvriers Eden-Sonore. Séparator 37 ; Saeg A. 29 (0) ; Royal Dutch
chômant avant le différend à qui la maison n'a- 296 (— 9) ; Baltimore et Ohio 46 (— 1) ; Italo-
vait offert aucun travail. Un film de folle gaîté, « La Garnison 'amou- Suisse priv. 161 d.; Ex-coup. Oblig. 3 X % C
Ce procédé, qiue chacun appréciera comme il reuse », avec Lucien Baroux , Fernandel , Pierre F. F. (A-K) 95%.
convient, fut signalé à l'autorité cantonale. Cel- Brasseur, etc. Un spectacle tout pénétré de Bulletin communiqué à titre d'Indication oar
le-ci répondaitqu'à son avis les ouvriers ne pou- bonne humeur. la Banaue Fédérale S. A.
vaient pas être indemnisés, mais qu 'elle en réfé- Au Simplon-Sonore.
rait à l'autorité fédérale pour une décision défi- Cette semaine, un film Marcel Pagnol, dis-
nitive. tribué par D. F. G. Genève. «Le Gendre de
Auj ourd'hui, après 9 semaines d'attente, oette Monsieur
Nous invitons...
réponse est encore inconnue. Sans la F. O. M. mile Augier Poirier », d'après la célèbre pièce d'E-
H. qui leur vint en aide , les ouvriers auraient eu nard , et Jules Sandeau, avec Léon Ber-
le temps de mourir d'inanition. sociétaire de la Comédie-Française, An-
Plusieurs semaines passèrent ainsi, les ou- nie Ducaux, Debucourt, Escande et Charpin instamment nos abonnés du dehors d'employer
vriers croyant à la fermeture de l'atelier et le Réalisation Marcel Pagnol et musique de Vin-
patron ne don nant plus signe de vie , puis paru- cent Scotto. Un film traité de main de maître
rent dans certains j ournaux des avis émanant avec des artistes français de premier ordre.
le bulleti n de versement, pour le règlement de
leur compte.
Ce formulaire a été encarté dans l'un de nos
de la maison Butzer demandant des ouvriers. Métropole Sonore. précédents numéros; à défaut , les offices pos-
Information prise, elle offrait des salaires ré- Reprise du succès inépuisable , «La Ronde des taux délivrent volontiers l'exemplaire indispen-
duits de 50 cts par heure , c'est-à-dire une réduc- heures » avec André Baugé. sable.
tion de salaire de fr. 4.— par j our. Utilisez ce moyen de paiement , il est moins
La F. O. M. H. signala cette singulière résur- Dans nos cinémas du 5 au 11 octobre 1934. —- onéreux que le remboursement.
rection à l'Office cantonal de conciliation. Ce Ouverture de saison
dernier offrit ses services à l'employeur pou r Scala-Sonore-Parlant : Le nouveau succès de Trois mois fr. 4.25.
une conciliation. La maison Butzer refusant tou- gaîté des deux grands artistes Raimu et Lucien Administration de « L'Imp artial » . La Chaux-
te discussion, l'Office se tint coi, estimant que les Baroux dans « Ces Messieurs de la Santé », de-Fonds, compte de chèques postaux
anoiens partrons ayant constitué entre eux une avec Edwige Feuillère. « Ces Messieurs de !.i IV-b 325.
société anonyme, ce changement de raison so- Santé^ » est le commentaire savoureux et pitto-
ciale supprimait juri diquement le conflit. En resque des méthodes en usage dans le monde
prenantconnaissance de cette thèse ahurissan- de la finance, qui, par un sagace respect de ia
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aurait pu s'appliquer cette qualifcation de «jolie
laide» créée j adis pour la princesse de Metter-
nich selon les uns et, selon d'autres , pour la
princesse Troubetskoï. Ce plaisan chiffon de
visage, avec la broussaille de ses cheveux fau-
ves, ses yeux étroits, son nez trop bref , sa bou-
che trop grande , ses fossettes irrégulières» tenait
du félin et du gavroche. Le regard gris était un
peu vert, mais on le devinait changeant selon
le temps, les émotions et les toilettes, comme
l'irisation d'une opale. Cette physionomie, quand
elle voulait être sévère , ne réussissait que des
moues auxquelles les hommes trouvaient beau-
coup d'attrait. La voix, d'un registre clair un
peu acide, s'appliquait à des sons graves que
les amis impertinents de la princesse décla-
raient « introuvables ». Elle donnait l'impression
d'être toute petite. On la déclarait «formidable» ,
selon le mot courant et ridicule qui ne s'adapte
j amais. D'une activité bondissante, on ne l'ima-
ginait point tout à fait au repos. Et cela faisait
une séduction de vie enfantine et multiple. Gé-
néreuse d'instinct, sans méthode et sans pru-
dence, toute de fantaisie , elle avait des propos
de raison qui ne correspondaient ni à la sponta-
néité de ses gestes ni à l'espièglerie de son vi-
sage. Ainsi réalisait-elle, à un degré supérieur,
le piquant du contraste. Cette fille de l'industrie
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d'ailleurs capable, assurait-on de parler de tou-
tes choses avec une vive intelligence, même
avec une parfaite assurance : « Je n'ai peur,
disait-elle , ni des hommes ni des femmes. » Et
l'on reconnaissait que défier de la sorte les
deux sexes, dans l'atmosphère de cosmopolitis-
me et de rosserie parisienne où elle se complai-
sait, c'était tout de même brave. Ainsi venait-
elle j oindre, par caprice raisonné ou par curio-
sité brusque, ce Gérald que nul n'osait beau-
coup affronter de la sorte.
Frank Gérald, homme mondial , n'était pas
un homme du monde et si, comme il s'était don-
né la peine de le faire comprendre à l'un de ses
collaborateurs, il avait besoin de gens capables
de faire figure dans un salon ou de veiller dans
un bar, ce genre de servitude n'existait plus
pour lui.
— Madame, interrogea-t-il.
La j eune femme reçut, avec son persistant
sourire, le choc de ce regard.
— Je sais, monsieur , dit-elle, que chacune de
vos minutes a la valeur d'un diamant. Je serais
inexcusable d'abuser des instants si rares de vo-
tre repos ou de votre plaisir. Mais j 'ai voulu ,
dès votre retour en France, avec le concours
et le secours de notre ami commun, faire au-
près de vous une démarche que je ne pouvais
point ne pas faire. Vous me trouverez sans
doute audacieuse. Je suis peut-être courageuse.
Vous êtes, monsieur Frank Gérald , l'un de ces
Européens que l'Amérique elle-même nous en-
vie.
— Au fait, madame, dit le grand homme d'af-
faires avec une douceur qui était sa façon d'être
courtois dans l'impatience.
— Vous êtes universel et vous restez Fran-
çais. La France a des droits sur vous.
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— Je pense, madame que vous avez des oeu- me dire. Mais vous ne me ferez point croire que
vres. Un chèque vous sera remis demain. vous ne vous êtes j amais penché personnelle-
ment sur les infortunes humaines.
La voix, l'attitude de Gérald brisaient la con-
versation. Il avait prononcé, lui semblait-il, le — Je ne veux point les connaître. Mes entre-
dernier mot utile : « Un chèque ». prises créent des richesses Partout où elles vi-
La princesse ne remercia pas. Elle demeurait , vent, elles ont supprimé la misère.
souriante, dans son fauteuil. — Il y a les infirmités, les veuvages, les ca-
tastrophes, tout ce qui constitue pour les fem-
— Monsieur, je ne suis pas venue pour rece-
voir, mais pour donner. mes, pour les enfants d'effroyables imprévus..
Gérald laissa tomber de haut, sur la prin- — Ces imprévus, madame, sont prévus. Ils
cesse Dobanof , le regard qu 'un homme de lon- sont, dans le bilan de nos affaires, un chapitre
gue et dure expérience donne à un petit enfant. des frais généraux.
— Vraiment ? madame. Et qu 'avez-vous à — Le mot est sec.
nous offrir ? — Ce n'est point avec les larmes que l'on
sèche des larmes.
— Un trésor. — Vous êtes un hommede fer.
— C'est-à-dire '?
— Les fonds de la charité française que j e suis — Je suis un homme d'affaires.
obligée de confier à d'autres mains depui s que Il reprit :
j' ai contracté des devoirs nouveaux, de grands —... La misère, comme vous la nommiez tout
devoirs envers la misère russe. Je sais, mon- à l'heure, est obsédante, gênante, avilissante.
sieur Gérald, que vou s ne réalisez pas seule- Elle diminue l'effort , elle affaiblit le rendement
ment les miracles de l'énergie et de l'intelligen- C'est une rouille dans une machine, une pailla
ce. On affirme que vous avez du coeur. dans une tige d'acier. Je supprime la rouille, je
fais retremper les tiges. Voilà, madame, ce que
— On vous a trompée, madame, j e n'ai point sont pour moi, les « oeuvres ». Je ne veux point
de coeur
en connaître d'autres.
— Nul ne le croira, interrompit Savière.
— Je ne suis pas charitable. — Il y a pourtant, dit Savière, le malheur
d'un peuple en exil. L'assistance automatique
— On est touj ours charitable.
dont tu fais une règle n'est rien dans une ruine
— Et j' ai tellement horreur du mot charité générale.
que j e n'ai j amais eu le courage de faire l'au- — Exact. Je puis admettre l'exception des
mône.
cataclysmes.
— A l'instant vous m'offriez un chèque. — D'un geste vif , Géral d avait pris, sur la
— C'était une carte de visite.
table aux dossiers, un carnet de chèques.
La j eune femme se mit à rire franchement. — ...Pour la Russie, la vôtre, madame.
— Un P. P. C. ? Je n'ai point voulu le rece- — Merci, monsieur, dit la j eune femme en
voir. Je ne vous aurais j amais quitté sur ce prenant le papier. La Russie partagera avec la
dernier geste, comme j e ne vous quitterai point France.
sur ces derniers mots. Je crois d'ailleurs par- (A ntlvre.i
faitement comprendre ce que vous avez voulu
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REVUE PU J OUR
AV Dourr-erçue «levant 1«? roicro
De graves désordresjclatent en Espagne escroqueries du type spécial que l'on nomme
«au rendez-moi» .
Il est probable que la femme Grollimun d, qui
est âgée de 55 ans, a d'autres méfaits sur la
La Chaux-de-Fonds, le 5 octobre.
Pour la cinquième f ois dep uis au'il a pris le
M. Doumergue lance un nouvel appel au micro conscience. Son casier j udiciaire ne porte pas
moins de 40 condamnations pour vols ou es-
croqueries.
p ouvoir, M. Doumergue s'est exprimé hier de- A La Chaux-de-Fonds: Le conflit de la fabrique Butzer Un incident à la frontière italienne
vant le micro. II l'avait du reste annoncé la se- BOSCO, 5. — Dans le Val Maggia , mardi
maine dernière, disant qu'à cette occasion U passé, un j eune homme et un garçon de Bosco-
p réciserait son programme sur les Questions
économiques. Mais ceia n'a p as été tout à lait
le eus. Le p résident du Conseil est p lutôt re-
Les affaires se gâtent En M§s@
Qurin étaient interrogés par deux garde-fron-
tière italiens en territoire suisse, à une centai-
venu sur le caractère des réf ormes qu'il a/voit en Espagne — Grève générale i Madrid ne de mètres de la frontière. Les j eunes gens
Dans le Jura bernois qui étaient à la recherche de moutons égarés
annoncées. « Toutes mes initiatives, a-t-il dit, MADRID, furent obligés de s'arrêter et de subir un long
tous mes proje ts de réf orme de l'Etat tendent à 5. — L'ordre de grève générale a
éviter à la France la dictature, soit d'un homme, été donné au moment où l'on a su que le gou-
le comte Clauzel est blessé à la interrogatoire , qui se termina par l'inj onction
soit de quelques -hommes, soit d'un p ay s vain- vernement Lerroux a été constitué. suite d'une collision d'autos de ne plus se laisser apercevoir dans cette ré-
queur que susciterait inévitablement l'anarchie De sanglants désordres saluent la gion. Le chef du poste frontière fut aussitôt in-
succédant au désordre. » Revenant ensuite sur formé de cet incident. Mercredi , les deux gar-
constitution du Cabinet Lerroux. de-frontière italiens furent surpris en Suisse,
le nouvel appa reil exécutif qu'il propose, M. L'état de siège va être proclamé par le garde-frontière suisse et conduits à Bos-
Doumergue en a p récisé les f ormes. Ce sera
avant tout un renf orcement du p ouvoirconsul- A mimât a commencé la grève géné- co. Une enquête est ouverte.
ta tif comp lété p ard'infp ortantes réf ormes admi- rale annoncée p a r les organisations ouvriè-
nistratives assurant la sép aration du p o'uvoir res socialistes, communistes et anarcho-sy ndi-
p olitique et du p ouvoirj udiciaire.Et l'on sait si calistes. au moment où l'on a su que le gouver- Chronique jurassienne
la chose est nécessaire en France... Enf in, ap rès nement Lerroux était constitué. Dans les quar- A Saignelégier. — Essais sur le régional S.-C.
avoir annoncé que le p rogramme de lutte con- tiers p opu laireset dans la banlieue de Madrid,
tre la vie chère était au p oint et qu'il allait être des incidents sanglants se sont p rodidts. A la (Corr.). — Jeudi matin , à 10 h. 11 précises,
réalisé, M. Doumergue a pr écisé la p osition de Prosp eridad, la po lice a surp ris une réunion un train lourdement chargé venant de La
la France et des Français vis-à-vis de l'exté- clandestine qui se tenait dans une maison.Une Chaux-de-Fonds arrivait en gare de Saigne-
rieur et vis-à-vis d'eux-mêmes. « La France, dit- bagarre a eu lieu et de nombreux coups de f eu légier, ayant accompli le traj et en 1 h. 11 au
il, ne nourrit aucune haine. Mais elle ne sau- ont été tirés. Un garde d'assaut a été tué et lieu des 85 minutes habituelles. Une heure
rait renoncer à son indisp ensable sécurité. Elle p lusieursont été blessés. Une cinquantaine d'ar- après, le même train repartai t pour le Noir-
ne veut p as la guerre. C'est p arce que j' ai hor- restations ont été op érées. mont avec un wagon de pierres chargé sur
reur de la guerre que j' ai accep té sans une hési- D'autre p art, des nouvelles pa rviennent de truck. L'après-midi une même tentative fut en-
tation te p ouvoir, quand j' ai app ris que le sang diverses p rovinces, d'après lesquelles la grève treprise de Saignelégier à La Chaux-de-Fonds.
f rançais avait coulé à Paris et que la guerre ci- gnérale serait déclarée à Séville, Valence et L'horaire comportait une minute d'arrêt dans
vile était p rès d'éclater. Car la guerre civile de- Cordoue. Les bruits courent que l'état de siège chaque gare. Ces trois essais furent j ugés con-
main, ce serait la guerre étrangère p resque aus- serait déclaré cette nuit. La censure vient d'ê cluants, sous le contrôle de deux ingénieurs fé-
sitôt, et encore p ats sûrement q if en f évrier. » tre établie p our la p resse dans toute VEsp agne. déraux de la voie et de la traction , MM Hunzi-
La conclusion du discours radiop honique de Les typ ograp hes ont d'ailleurs abandonné le ker et Siegendanger. Ce gain d'un quart d'heu-
M. Doumergue a été line exhortation à l'élec- travail à l'instant même de la récep tion de l'or- re sera unanimement apprécié. Nos populations
teur (relativement aux p rochaines élections dre de grève . en sauront gré aux organes directeurs du S.-C.
cantonales ) p our r emp êcher si p ossible de se rjBSp""" Fusillade autour des dépolis d'armes
laisser p rendre aux chan ts de ta sirène du Front clandestins Une ferme détruite par le feu
commun socialiste-communiste , Et à en croire On connaît de nouveaux détails sur la fusil-
ceux qui l'ont entendu , c'est cette p artie de l'al- lade qui s'est produite à la Prosperidad. En plus Le comte Clauzel, ambassacleur de France à Berne De notre corresp ondant de Tramelan :
locution que l'orateur a pr of érée avec le p lus Hier ap rès-midi, un incendie a complètement
garde d'assaut tué, on signale un gréviste
de f orce et d'émotion, et il n'a p as ménagé les du mort
TAVANNES, 5. — Jeudi matin, pe u avant
et sept blessés. La maison où se tenait la midi, le comte Clauzel, ambassadeur de
détruit à Bavoux la f erme Ariste Châtelain, ex-
vérités aux agitateurs qui, selon le mot de M. réunion p loitée p ar M. Steiner . f ermier. L'alarme a été
clandestine était transformée en dépôt France à Berne, descendait en automobile la donnée à 3 heures et en très p eu de temp s le
Herriot p romettant lu lime à un mètre. « Au ' où se fournissaient les révoltés. Deux vallée de Tavannes lorsque, au village de Pon-
f ront commun , dit-il, opp osons le f ro n t comm ;. d armes f e u, activé p ar un vent violent, p rit de telles
de la p atrie et de la liberté» . cents' arrestations ont été opérées. tenet, le chauff eur f ut obligé d'emp runter la p rop ortions que toute lutte s'avéra inutile. Les
La Casa de la Montana a été attaquée gauche, une autre voiture statioiinant sur la p remiers secours de Tramelan-dessus et les
L'électeur f ran çais entendra -t-ll cet app el ? par un groupe d'extrémistes. Les soldats ont p omp iers des Reussilles se bornèrent, ap rès
II l'entendrait mieux sans doute si M. Doumer- repoussé l'attaque et ont dispersé les extrémis- droite de la chaussée. avoir sauvé le mobilier de deux chambres, à
gue assainissait p ar-dessus le marché son Ca- tes, en laissant un mort. Un individu accusé A ce moment arrivait une voiture bâloise p réserver une remise p roche de l'habitation.
binet, sa p olice, sa Sûreté, etc. Car une vague d'avoir tiré sur une sentinelle a été arrêté. qui remontait la vallée et une collision se p ro-
réelle de mécontentement règne en France à duisit. Une quarantaine de chars de f oin et de regain,
l'égard des scandales polic iers¦ et ¦ de M. Chè- La Catalogne hostile au Cabinet Lerroux ainsi que la récolte de graines, ont été la p roie
" '' ' Le comte Clauzel est assez grièvement bles- des f lammes. Il ne reste de la f erme que les
ron. P. B. Dans les milieux catalans le Cabinet Lerroux sé au f ront et au genou. murs. Le bétailétait heureusement en pâture et
est attendu avec une grande méfiance .voire avec Ap rès avoir reçu les soins du Dr Fankhau- deux p oulainsà l'écurie puren t être sauvés au

A l'Extérieur
hostilité, par suite de la participation des droi- ser de Tavannes, l'ambassadeur a été transp or- dernier moment. M. Liengme, pr éf et de Courte-
tes. Le président catalan M. Companys a dit té à la clinique Victoria, à Berne, p our y être lary, et M. Jacot, pr ésident du Tribunal, ont
aux j ournalistes et députés qui étaient réunis soigné pa r le p rof esseur de Quervain. p rocédé à l'enquête habituelle. On supp ose que
dans une galerie du palais de Barcelone: «La le f e u a pr is naissance dans un tas de regain.
L'entrevue Barthou-Mussolini n'aura situation est très grave dans toute l'Espagne. Des détails sur 1 accident Quoique assuré, le f ermier, M. Steiner, se trouve
lieu qu'en novembre La Catalogne a en ce moment une grande res- Ni la comtesse Clauzel ni le chauffeur n'ont à l'entrée de l'hiver dans une p énible situation.
*~""~~~~* ponsabilité. Le gouvernement catalan saura ac- été blessés. La voiture n'a que des dégâts insi-
PARIS, 5. — La date du voyage à Rame de complir son devoir. Dans toute la Catalogne, on gnifiants. Il y a lieu d'aj outer que le chauffeur
M. Louis Barthou n 'est pas encore fixée. 11 sem- attend les ordres de grève, pour le cas où elle n'a à aucun moment dû emprunter le côté gau-
ble pourtant que la visite du ministre des affai- serait nécessaire. che de la route. La voiture de l'ambassadeur Chronique neuchâteloise
res étrangères à M. Mussolini ne doive pas avoir dépassa à un tournant une autre voiture qui , à
lieu avant les premières semaines de novembre, Un violent orage s'abat sur la Corse son signal , sétait garée tout à fait à droite. Sur tj-S?*" Un accident de la circulation à La Sa-
em raison d'une part des fêtes de la Toussaint AJACCIO, 5. — Un ouragan d'une extrême un nouveau signal , le chauffeur de l'ambassa- gne. — Un camion se renverse et le con-
et de la célébration, le 28 ootobre, en Italie, du violence, un véritable cyclone, s'est abattu SUT deur dépassa, lorsque arriva devant lui , et sans ducteur disparaît.
12me anniversaire de la marche fasciste sur la région d'Ucciariii et de Boccognano, interrom- qu 'on ait entendu aucun signal , une voiture bâ- (De notre correspondant particulier)
Rome. pant la circulation sur la route d'Ajaocio à Bas- loise. C'est alors que la collision se produisit. Mercredi 3 octobre, à 21 heures 15, le camion
Ce délai permettra d'ailleurs aux deux gou- tia. La voie s'est effondrée et le train parti automobilede M. Numa Ischer de Petit-Mart el,
vernements de préparer l'entrevue des deux d'Aj accio pour Corte a déraillé. La machine L'état de l'ambassadeur n'offre pas d'inquiétude conduit p a r son propriétaire, est venu, ap rès
hommes d'Etat à la lumière des résultats de la s'est oouohée, ainsi que le fourgon de tête. Le comte Clauzel , transporté à la clinique avoir enf oncé une barrère de bois et renversé un
visite à Paris du roi Alexandre de Yougoslavie Trois personnes ont été blessées, leur état n'ins- Victoria , a été examiné par les médecins. Son p ilier de pi erre, s'écraser de l'autre côté de la
les 10. 11 et 12 ootobre. pire pas d'inquiétude. . état n'inspire aucune inquiétude. route, contre le hangar des p omp es de Sagne-
Changement de tactique . — Les industries amé- Le récit de la collision Eglise. La violence du choc tut telle, que le ca-
La peste ravage une ville ricaines auront une complète liberté d'action mion se renversa sur le côté droit , obstruant de
Notre correspondant de Tavannes nous don- ce f a i t la route cantonale. M. Ischer rentrait de
de Mandchourie ' WASHINGTON, 5. — M. Donald Richberg, le ne encore les précision s suivantes : La Chaux-de-Fonds, accomp agné de son f ils
MOUDKEN , 5. — La Peste a éclaté dans la nouveau chef du conseil d 'administration de la La deuxièm e machine appartenait à l'ambas- Gilbert, 18 ans et de M. Robert Stauff er, méca-
ville mandchoue de Numan. N. R. A., a déclaré qu'il abolira le contrôle de sadeur de France à Berne le comte Clauzel qui nicien-chauff eurdomicilié à Couvet. Ce dernier
Selon les inf ormations p arvenuesj usqu'ici, on la production et des prix, laissant aux indus- se rendait en France avec son épouse et son a été f ortement contusionné sur le côté droit , et
comp terait p l u sde 150 morts déj à et une p ani- tries une complète liberté d 'action. Cette me- chauffeur , Ces deux dernières personnes sor- aux dernières nouvelles, on dit que son état ins-
que terrible régneraitp armi les 12.000 habitants sure serait appliquée progressivement, indus.r ' e tent indemnes de l'accident. Le comte a été p ire de vives inquiétudes. On est sans nouvelles
de la ville. Nombre d'entre eux cherchent à quit- oar industrie. Le président Rooseveit aurait proj eté contre la vitre intérieure qui s'est bri- de M. Ischer, qui dep uis le moment de l'accident
ter les lieux ravagés p a r le f léau Les autorités donnrê son appui à cette disposition , qui indique- sée. Il porte une blessure au front et soufffre a disp aru. Quant au f ils Gilbert, il sort indemne
mandchoues ont p r i stoutes mesures utiles af in rait que c'est ce changement de politique qui passablement aux genoux . Une ambulance re- de cet accident. L'enquête, rendue diff icile p a r
d'emp êcher la p ropaga tionde l'ép idémie. causa le dépaYt du général Johnson «Je la direc- conduisit immédiatement le blessé à son do- l'absence de M. Ischer , est menée p ar la gen-
tion de la N. R. A. micile à Berne. La limousine , une Renault mo- darmerie de La Sagne. L'excès de vitesse et
dèle 1934, est mal en point. Les deux roues l'état de la route, rendue glissante par la pl uie
Sauvage attentat antisémite Un boucher négligent provoque une grave
ont été arrachées avec l'essieu. Par l'entre- qui venait de tomber, ne sont certainement pa s
à Bucarest. — 50 étudiants contre épidémie étrangers à cet accident. Les dégâts matériels
mise du garagise Mordasini à Tavannes elle
2 Journalistes I MARKTREDWITZ (Haute-Franconie), 5. — a été remorquée à Berne. sont imp ortants. Tout l'avant du camion est
Une trentaine de personnes de Lorenzreuth , près Au moment de l'accident il pleuvait très fort. abîmé et le châssis est f aussé.
BUCAREST, 5. — Une cinquantaine d'étu- de Marktredwitz ont été atteintes de trichinose. Il est probable que ce malheur n'a été provo-
diants appartenant à un groupement antisémite Une femme de 36 ans, a succombé. L'enquête a qué que par un fatal concours de circonstances.
ont envahi jeudi soir la rédaction du j ournal établi qu 'un boucher avait mis en vente la viande La gendarmerie de Malleray-Bévilard a dre-
« Facla » et ont frappé violemment le directeur d'un porc qu'il n'avait pas soumis à l'inspecteur. sé le procès-verbal d'usage.
JCa Ghaux~de~p onds
et un de ses collaborateurs. Ensuite, ils ont sac- Le maître boucher s'est suicidé. Un cheval s'affaisse sur la chaussée.
cagé la rédaction. Les deux victimes sont dans Une mère est poursuivie pour avoir mis fin à Arrestation à Vevey d'une redoutable aventu-
un état inquiétanl la vie de son fils infirme rière Un attelage, stationnait , hier après-midi , à 16 h.
devan t le bâtiment de l'Hôtel-de-Ville. Tout à
M. Titulesco obtient gain de cause — Le frère LONDRES, 5. — La question s'est souvent VEVEV, 5. — La police a arrêté Stella Qrol- coup, le cheval s'affaissa sur la chaussée et le
de M. Tataresco serait disgracié ! posée de savoir si l'on avait le droit de faire limund , aventurière qui a fait ces derniers temps conducteur , en voulant relever l'animal , se bles-
« Curajul », la feuille de M. Stephan Tatares- mourir un être cher qui souffre d'une maladie de nombreuses dupes dans la région de Cla- sa sérieusement à une main. II se rendit au pos-
co, frère du président du conseil , a été suppri - incurabl e pour lui épargner des souffrances im- rens-Montreux et que l'on a trouvée ivre sur te de police où un pansement lui fut fait
mée cette nuit définitivement. possibles à alléger. Les magistrats de Knares- la voie publique.
« Curaj ul» avait publié hier , on s en sou- borough , dans le Yorkshire , ont a décidé pré- Cette femme , qui était expulsée du canton L'affaire d'avortement.
vient, un article qui avait été vivement com- sentement si des parents peuvent mettre fin à depuis 1907, était auparavant passée par Lau- Hier après-midi , MM. le procureur général , le
menté dans les milieux politiques, à cause de sa l'existence de leur enfant idiot pour lui éviter sanne où elle a commis également plusieurs j uge d'instruction des Montagnes neuchâteloi -
germanophilie. Les hésitations manifestées der- une vie de misère constante. ses, le Dr de Meuron , le commissaire Hain ard
nièrement dans l'attitude de certains milieux Mme Marie Brownhill, âgée de soixante-deux ont procédé à une perquisition dans les locaux
politiques envers la personne et la politique de ans, a comparu hier devant les magistrats sous xia en lui mettant un tuyau de gaz dans la occupés par le médecin mis en cause dans l' af-
M. Titulesco semblent avoir entièrement dis- l'inculpation du meurtre de son fils âgé de tren- bouche. «J'ai endormi mon enfant par pitié» , a faire d'avortement de lundi dernier. Plusieurs
paru. En outre , M. Tataresco a démenti for- te ans. Celui-ci était invalide et idiot depuis de dit Mme Brownhill à ses juges. L'organe du obj ets et instruments ont été saisis.
mellement avoir déclaré qu 'il avait des repro- très longues années. Selon l'expression des doc- ministère public a convenu lui-même que l'on
ches à faire et des conditions à poser à M. Ti- teurs, son existence était celle d'un «mort-vi- se trouvait en présence d'un cas extrêmement Le temps qu'il fera
tulesco. vant» . Sa mère le soigna longtemp s comme un pénible et attristant mais que, néanmoins , la
L'impression générale est que M. Titulesco enfant impotent. Elle y perdit même la santé. cour devrait faire son devoir. Les magistrats Le temps probable pour samedi 6 octobre :
trouvera à son retour l'atmosph ère favorable à Puis, le 16 septembre dernier , elle lui fit absor- ont déféré l'inculpée aux prochaines assises de Vent d'ouest; très frais , encore quelques aver-
la disparition de tous ces malentendus. ber une énorme quantité d'aspirine et l'asphy- Leeds. ses.