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FICHE TECHNIQUE Production de Doyiwé (lentille de terre,


Macrotyloma geocarpum) par le billonnage dans le Département
des Collines au centre du Bénin

Technical Report · July 2020


DOI: 10.13140/RG.2.2.24302.02887

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6 authors, including:

Felix Kouelo Alladassi Oslo Sémèvo Gangnon


University of Abomey-Calavi 4 PUBLICATIONS 5 CITATIONS
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Avakoudjo Julien P. Houngnandan


University of Abomey-Calavi
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Université d’Abomey-Calavi (UAC)
Faculté des Sciences Agronomiques (FSA)
Laboratoire de Microbiologie des Sols et d’Ecologie Microbienne (LMSEM)
BP: 892 Abomey-Calavi, Tél. : (+229) 96 09 54 02 / 95 06 41 72
E-mail: felix.kouelo@gmail.com / felix.kouelo@fsa.uac.bj

FICHE TECHNIQUE
Production de Doyiwé (lentille de terre, Macrotyloma
geocarpum) par le billonnage dans le Département
des Collines au centre du Bénin

Dr Ir. KOUELO ALLADASSI Félix


Maître-Assistant des Universités du CAMES (FSA/UAC)
MSc. FRANCISCO MERINOSY M. Fustelle
Assistante de recherche (LMSEM/FSA/UAC)
MSc. GANGNON Sèmèvo Armel Oslo
Assistant de recherche (LMSEM/FSA/UAC)
Dr Ir. AVAKOUDJO Julien
Maître-Assistant des Universités du CAMES (FSA/UAC)
Dr Ir. AZONTONDE Hessou Anastase
Directeur de Recherche du CAMES (INRAB)
Prof. Dr Ir. HOUNGNANDAN Pascal
Professeur titulaire des Universités du CAMES (UNA)

Dépôt légal n° 12016 du 04/02/2020, 1er trimestre,


Bibliothèque Nationale du Bénin.
ISBN 978 - 99982 - 58 - 08 - 2
PREFACE
Comme les agriculteurs ne font que de plus en plus adopter les
variétés améliorées, non seulement la diversité des cultures
diminue, mais aussi et surtout les connaissances sur les cultures
traditionnelles sont également perdues. C’est le cas de la lentille
de terre (Macrotyloma geocarpum) qui est une légumineuse à
graines annuelle cultivée surtout pour ses graines comestibles. Sa
production (la Doyiwéculture) convient bien aux sols du
Département des Collines (Kouelo Alladassi et al., 2020). Les
graines de la lentille de terre représentent un des mets préférés en
raison de leur goût agréable. C’est une denrée rare qui se vend
généralement à un prix plus élevé que celui des autres
légumineuses à cause de la valeur qui lui est accordée pendant
les périodes de fête. Sa teneur en protéines, en fibres et en
glucides fait d’elle une légumineuse à graines de grande
importance dans les zones de sous-alimentation sévère pour
assurer la sécurité nutritionnelle des couches vulnérables. Très
appréciée par la population de nos jours, sa production n’est pas
rentable pour les agriculteurs à cause de son exigence en main
d’œuvre pour le travail du sol et de sa très faible productivité. Elle
est de ce fait rare sur nos marchés et coûte très chère. Pour
améliorer sa productivité et promouvoir la Doyiwéculture, les
agriculteurs du Département des Collines doivent utiliser la
présente fiche technique.

Dr Ir. Guy Apollinaire MENSAH


Directeur de Recherche du CAMES 1
1- INTRODUCTION
Doyiwé, lentille de terre (Macrolyloma geocarpum), est
cultivé surtout pour ses graines comestibles qui, de par leur
richesse en protéines, pourrait être une solution contre la
malnutrition des couches vulnérables (Gangnon, 2011). C’est l’une
des légumineuses à graines utilisées par la population pour
prévenir et corriger les carences en protéines dans leur
alimentation (Kouélo et al., 2012). Sur le plan nutritionnel, les
graines de Doyiwé occupe une position remarquable car elles sont
particulièrement riches en sels minéraux en plus des protéines et
fournissent 317 à 348 calories pour 100g de graines (Obasi et
Ezedinma, 1991).

Doyiwé est très apprécié, réservé pour les jours de


réjouissance et servi aux hôtes de marque. Cependant, Il est en
cours de disparition et son prix sur le marché est très élevé par
rapport aux autres légumineuses à graines. Le rendement de
Doyiwé est très faible (moins de 500 kg/ha en moyenne), son
aptitude au stockage est médiocre et sa culture nécessite une
quantité importante de travail du sol (Achigan et al., 2003).
L’amélioration de la productivité de Doyiwé est l’une des méthodes
de lutte contre la disparition de la Doyiwéculture et la diminution
de son prix de cession et de vente sur les marchés du
département des Collines qui est le premier producteur de Doyiwé
au Bénin .

En effet, La présente fiche technique sur la Doyiwéculture


montre comment, dans le département des Collines au centre du
Bénin, le billonnage et l’apport d’engrais minéraux permettent
2
d’améliorer le rendement de cette culture qui passe du simple au
quadruple à l’hectare.

2- METHODOLOGIE

2-1- Intrants et outils nécessaires à la doyiwéculture

Pour la doyiwéculture sur une parcelle d’un hectare dans le


département des Collines, les outils agricoles, les semences et
l’engrais chimique suivants sont nécessaires :

 une daba pour le billonnage ;


 des machettes pour le nettoyage de la parcelle ;
 un bâton mesure pour identifier les lignes de semis ;
 une houe pour le désherbage ;
 une petite pioche pour la récolte ;
 30 kg de semences de doyiwé à acquérir chez des
producteurs semenciers ;
 100 kg d’engrais minéraux NPK vivrier (16-16-16).

2-2- Installation de la doyiwéculture

Le billonnage et le semis sont les deux opérations culturales


indispensables à l’installation d’une doyiwéculture dans les
Collines.

Billonnage : Pour billonner la parcelle, il faut

i- Défricher le terrain : débroussailler avec la machette,


couper les arbustes et abattre les arbres avec la hache et la
machette ;

3
ii- essoucher les racines des arbustes et des mauvaises
herbes ou adventices à mettre en andain hors de la
parcelle ;
iii- labourer le sol en billons avec de la daba.

Le billonnage doit être fait dans le mois d’août, après une grande
pluie. Les billons sont écartés de 50 à 70 cm suivant la taille de la

daba utilisée.

Figure 1 : Une parcelle billonnée pour la Doyiwéculture

Semis : Le semis est réalisé sur le billon juste après le labour. On


monte sur le billon et avec le talon du pied, on matérialise le
poquet de 3 cm de profondeur au maximum, on y dépose deux à
trois graines de Doyiwé et on fermer avec la planche du pied. Le
poquet suivant est matérialisé avec le second pied et se situe à la
fin de la planche du premier pied et ainsi de suite.

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Figure 2 : Parcelle en billons de Doyiwé semée.

2-3- Entretien de la culture

La fertilisation et le désherbage sont les deux opérations


d’entretien obligatoires à la production de Doyiwé.

Fertilisation : Sept (7) à dix (10) jours après semis, il faut apporter
en bande ou en ligne 100 kg/ha (2 sacs de 50 kg pour un hectare)
de NPK vivrier (16-16-16). Il faut tracer une ligne à 2 ou 3 cm de
chaque ligne de semis à 3-5 cm de profondeur. Il faut distribuer
uniformément 200 g de NPK vivrier dans la ligne sur chaque billon
de 20 m et fermer la ligne après l’épandage. L’engrais doit être
apporté quand le sol est humide (après une pluie).

5
Figure 3: Engrais NPK vivrier (16 – 16 – 16)

Désherbage : Il influence considérablement la production de


Doyiwé. Il faut faire un seul sarclage quatre (4) semaines après
semis. Ce sarclage doit éviter de désagréger le billon. Après ce
désherbage à la houe, un second désherbage, si nécessaire, doit
être fait par arrachage manuel. Si le billon a été désagrégé lors du
premier sarclage, le second sarclage jute avant la floraison devient
obligatoire et se transforme en sarclo-buttage pour reformer le
billon autour des plants.

Figure 4 : Une parcelle en billons de Doyiwé désherbée.

6
2-4- Récolte et activités post-récoltes

Récolte : La récolte est faite en pleine saison sèche, dans le mois


de Décembre. Le dessèchement des feuilles est l’indice de
maturité des gousses de Doyiwé. Il faut récolter avec une petite
pioche qu’il faut enfoncer dans les deux côtés du billon au niveau
de chaque poquet de manière à soulever les plants avec motte de
terre sèche. Il faut casser ensuite la motte de terre sèche pour
collecter les gousses dans un récipient. La collecte des gousses
doit être bien faite pour réduire sensiblement la perte de récolte.

Figure 5 : Un plant de Doyiwé récolté montrant les gousses

Activités post-récoltes : Après la récolte, il faut sécher les


gousses au soleil 3 à 4 jours. Les gousses sont battues dans un
mortier pour extraire les graines. Après le battage, il faut vanner et
trier les graines en les débarrassant des débris et pierres. Le
produit obtenu est stocké dans des sacs ou canari ou bidon.

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3- RESULTATS

Dans le département des Collines, en faisant le billonnage et en


apportant l’engrais NPK vivrier à la dose de 100 kg/ha environ 10
jours après semis, Doyiwé donne un rendement d’environ 900 à
1000 kg/ha de graines. La pratique paysanne (labour à plat sans
apport d’engrais) donne un rendement de 235 à 245 kg/ha de
grains de Doyiwé. L’apport de l’engrais NPK à la dose indiquée
avec un autre type de labour ne donne que 460 à 470 kg/ha de
grains de Doyiwé.

4- IMPLICATION POUR LE DEVELOPPEMENT

Le billonnage et l’apport de NPK font passer le rendement de


Doyiwé de 240 à 1000 kg de graines dans le Zou. Avec cette
amélioration de la productivité de Doyiwé, les producteurs doivent
s’intéresser de plus en plus à cette culture. Ainsi, Doyiwé va être
plus disponible sur le marché et surtout à un prix bon marché et
plus accessible aux consommateurs.

5- CONCLUSION

Pour produire Doyiwé dans le département des Collines, il faut


faire le billonnage et apporter 100 Kg de NPK vivrier, 7 à 10 jours
après semis. Ainsi, tout producteur peut obtenir un rendement d’au
moins 1000 kg de graines à l’hectare.

6- REMERCIEMENTS

Les auteurs remercient Prof. Dr. Ir. Guy Apollinaire MENSAH,


Directeur de Recherche du CAMES et Chercheur à l’Institut
National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) pour la

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lecture critique et constructive de la présente fiche technique
soumise à son appréciation.

Ils ne sauront jamais assez remercier les Responsables de


l’Institut de Sécurité Alimentaire (ISA) de la Faculté des Sciences
Agronomiques (FSA/UAC) pour avoir financé leur formation à la
méthodologie de rédaction des documents de valorisation des
résultats et acquis de recherche et l’édition de la fiche technique.

7- REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Achigan D. E., Vodouhè S.R. & Koukè A. (2003). Collecte des


ressources génétiques du voandzou (Vigna subterranea
(L.) Verdc.) et du dohi (Macrotyloma geocarpum
(Harms) Maréch. et Baud.) au Centre Bénin. In:
Agossou, V., Amandji, F., Agbo, B. & Tandjiékpon, A.
(Editors). Actes de l’atelier scientifique du Centre des
Recherches Agricoles du Centre-Savè. 18–19 décembre
2002, Dassa, Bénin. Institut National des Recherches
Agricoles du Bénin, Cotonou, Bénin. pp. 93–107.

Gangnon S. A. O. (2012). Contribution de l’amendement


organique et de la fertilisation minérale à l’amélioration
de la productivité de la lentille de terre dans la commune
de Dassa-zoumè. Mémoire de Licence Professionnelle
en Agronomie, Université Catholique de l’Afrique de
l’Ouest, Unité Universitaire de Cotonou, 52 pages.

Kouelo A. F., Badou A., Houngnandan P., Francisco Merinosy


M. F., Gnimassoun C. J. B. & Sochime D. J. (2012).
Impact du travail de sol et de la fertilization minérale sur
9
la productivité de Macrotyloma geocarpum (Harms)
Maréchal &Baudet au centre du Bénin. Journal of
Applied Biosciences 51:3625-3632.

Kouelo Alladassi F., Francisco Merinosy M. F., Gangnon S. A.


O., Avakoudjo J., Azontonde H. A. Houngnandan P.
(2020). Production de Doyiwé (lentille de terre,
Macrotyloma geocarpum) par les labours à plat dans le
Département du Zou au centre du Bénin. Fiche
Technique, ISA/FSA/UAC et UNA, 9p. Dépôt légal n°
12015 du 04/02/2020, 1er trimestre, Bibliothèque
Nationale du Bénin. ISBN 978 - 99982 - 58 - 07 - 5

Obasi M. O. & Ezedinma E. O. C. (1991). Evaluation of growth


and chemical composition in Kersting's groundnut
(Kerstingiella geocarpa). lndian J. Agric. Sei., 61 (11):
811-814.

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