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CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS
L’irrigation a pour but de fournir à la culture un apport en eau suffisant, au moment où
elle en a besoin, de manière à produire un effet optimal, et ce au moindre coût possible et
en réduisant au minimum les répercussions sur l’environnement.
Voici quelques principes fondamentaux utiles pour assurer une irrigation efficace :
 Déterminer comment l’eau circule à travers le champ et autour du champ.
 Évaluer la quantité d’eau disponible dans le sol pour les cultures.
 Calculer les besoins en eau de la culture et le moment d’irriguer.

 Savoir estimer et prévoir les besoins en eau de la culture, d’une manière pratique

et peu coûteuse.
Pour une irrigation efficace, il faut
connaître les besoins en eau de la
La présente section explique :
culture et savoir quand elle en a  Le moment opportun d’irriguer.
besoin.  La façon d’évaluer les besoins en eau des cultures, au moyen de méthodes pratiques et précises.
 Le moyen de modifier la quantité d’eau, en fonction de différents types de sol sur l’exploitation.

 Une méthode pour tenir compte des précipitations au moment d’estimer les besoins en eau

de la culture.

CYCLE DE L’EAU

Connaître les mouvements de l’eau peut aider à faire un usage plus efficace de l’eau d’irrigation et
ceci, à de moindres risques pour les sources d’alimentation en eau.

Évapotranspiration Eau du sol

Évaporation Transpiration
Pluie
L’eau du sol provient de la neige, de la fonte des neiges et de la pluie. Dans
un champ type, la majeure partie (soit 66 %, d’avril à octobre) de cette eau
finit par s’évaporer dans l’atmosphère. Environ 25 % ruisselle à la surface du
Bac évaporatoire sol vers les cours d’eau, les ruisseaux, les drains, les lacs et les réservoirs.
Les 9 % restants pénètrent (« s’infiltrent ») dans le sol. Cette eau peut
s’écouler jusqu’aux eaux souterraines, être stockée sous forme d’humidité
du sol ou retourner dans l’atmosphère sous l’effet de la transpiration des
plantes. L’eau souterraine alimente la nappe phréatique (aquifères peu
Drainage profonds), descend vers les aquifères profonds ou retourne dans les eaux
de surface comme les cours d’eau et petits ruisseaux.
Action capillaire
L’irrigation doit se faire juste avant que l’effet combiné de l’évaporation et
de la transpiration (évapotranspiration) soit supérieur à l’humidité du sol
nécessaire pour répondre aux besoins de la culture. Le trajet parcouru par
Nappe phréatique l’eau d’irrigation, en particulier celle provenant d’un système d’aspersion
sur frondaison, est similaire à celui emprunté par les précipitations (décrit
ci-dessus). La principale différence tient au fait que l’eau d’irrigation
provient des eaux superficielles ou souterraines et que ces ressources
peuvent être menacées, s’il y a prélèvement ou gaspillage excessifs
lorsque les réserves sont faibles.
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BILAN HYDRIQUE : PRÉCIPITATIONS ET BESOINS DES CULTURES

C’est dans le Sud de l’Ontario que l’on retrouve le plus de réseaux d’irrigation, les précipitations
annuelles s’y établissant en moyenne entre 26,0 et 40,2 pouces (660–1020 mm). Dans le Sud-
Ouest de la province, les besoins en eau des cultures sont d’environ 20 à 24 pouces (500–600 mm)
durant la saison de croissance, mais les précipitations ne sont en moyenne que 12 à 16 pouces
(300–400 mm) durant cette période. Lors d’une année type, il y a donc déficit hydrique.
Malheureusement, il y a également des années où les précipitations sont inférieures à la normale
et où le déficit hydrique est donc encore plus grand.

Le bilan hydrique annuel pour Guelph montre comment se


fait l’approvisionnement et l’utilisation de l’eau sur
l’ensemble de l’année. On remarquera que chaque année,
en juillet et en août, le déficit hydrique (sécheresse) à
Guelph peut atteindre jusqu’à 2 pouces (50 mm).

À noter l’ampleur du déficit hydrique (sécheresse) : plus de


3 pouces (75 mm) par mois, durant la presque totalité de la
saison de croissance à Harrow.

EAU DU SOL

Chaque type de sol et chaque champ possède des propriétés hydriques distinctes qui déterminent la
quantité d’eau retenue et la quantité d’eau disponible pour la croissance des cultures. À la lumière
de cette information, il est possible de déterminer la quantité d’eau à fournir et la fréquence des
arrosages. Les deux principales propriétés que nous examinerons sont le taux d’infiltration de
l’eau et la réserve en eau disponible.
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Taux d’infiltration (d’absorption) – fait référence à la rapidité avec laquelle le sol peut
absorber l’eau.
 Plus les particules du sol sont grosses, plus l’infiltration est rapide.
 L’eau s’infiltre plus rapidement dans les sols de texture grossière que dans les sols de texture fine.
 Une bonne structure améliore l’infiltration (le succès tient à la formation d’agrégats dans le sol) –

en particulier dans les sols loameux, les loams limoneux et les sols argileux.
 Les plantes couvre-sol ou les résidus de culture peuvent protéger le sol et ralentir le ruissellement,

augmenter le taux d’infiltration et maintenir la structure du sol simultanément.


 La pente, le degré de compactage du sol et le travail du sol influent également

sur la rapidité des mouvements de l’eau dans le sol.


SOLS GROSSIERS SOL FINS  Dans les sols plus lourds, le producteur de pommes de terre peut passer le
(sable, loam sableux) (argile, loam argileux)
chisel entre les rangées butées pour améliorer l’infiltration.
 La présence de macropores, attribuable par exemple à une population élevée

Taux d’absorption Faible taux de vers de terre, peut avoir un effet très bénéfique sur le taux d’infiltration.
élevé d’absorption
 L’eau appliquée à un taux supérieur au taux d’infiltration peut provoquer la

formation de flaques, ce qui entraînerait l’érosion par ruissellement et se


traduirait par un gaspillage de l’eau d’irrigation.
Réserve en eau utile – désigne la quantité d’eau retenue dans le sol et
disponible pour la culture.
Faible capacité Grande capacité La texture du sol détermine la quantité d’eau qui peut y être retenue. L’eau

de rétention de rétention
pouvant être utilisée par la culture est qualifiée d’eau disponible* (ou
biodisponible), et l’eau non disponible liée aux particules du sol et qualifiée
d'eau liée.
Les sols de texture grossière,  Les sols de texture grossière retiennent moins l’eau, de sorte que les arrosages doivent y être plus
comme le sable et le gravier, ont
un taux d’infiltration élevé et fréquents.
 La capacité au champ désigne la quantité d’eau retenue dans le sol après que l’excédent s’est
renferment le moins d’eau
disponible pour les plantes après égoutté, après des précipitations ayant complètement saturé le sol.
leur saturation. Dans les sols de
texture fine (argile), le taux  Le point de flétrissement permanent correspond à la quantité d’eau retenue dans le sol,
d’infiltration est lent et la quantité au moment où les plantes cultivées sur ce sol affichent un flétrissement irrémédiable.
d’eau disponible y est plus élevée.
Cependant, les sols de texture Pour obtenir d’autres renseignements sur l’eau du sol et sur le cycle de l’eau, consulter les fascicules
moyenne (loams) contiennent le de la série des Pratiques de gestion optimales intitulés Gestion du sol et La gestion de l’eau.
plus d’eau disponible pour les
plantes lorsqu’ils sont saturés. * L’eau disponible peut être exprimée en pouces d’eau disponible par pouce de sol (ou millimètres d’eau disponible par mètre de sol).

TYPE DE SOL VITESSE DE DÉPLACEMENT DE L’EAU DANS LE SOL

SOL NU SOL AVEC COUVERT VÉGÉTAL

SABLE rapide rapide


LOAM LIMONEUX modérée rapide
LOAM modérée rapide
LOAM ARGILEUX modérée modérée
ARGILE lente lente
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BESOINS EN EAU DES CULTURES

L’eau disponible dans le sol est utilisée à la fois par la plante (transpiration) et par le sol
(évaporation), deux phénomènes qui, ensemble, forment l’évapotranspiration (ET).
 On exprime le phénomène en millimètres ou pouces d’eau utilisés par jour.
 Son taux varie en fonction de la température, de l’intensité lumineuse, du vent, de l’humidité, du
couvert végétal et du stade de croissance de la culture.
 Le tableau de la page 45 montre les valeurs généralement acceptées pour l’ET en différents

endroits de l’Ontario pour une saison de végétation type.


 On évalue de façon plus précise l’ET maximale au moyen des données sur l’évapotranspiration

obtenues d’Environnement Canada, d’une station météorologique locale ou de lectures faites


sur place.
Le facteur cultural sert à corriger les valeurs estimées à partir des données sur l’évapotranspiration
maximale, en fonction de la quantité d’eau utilisée par une culture en particulier et de son stade de
croissance. On multiplie alors la valeur estimée d’ET par le facteur cultural aux fins de l’établissement
du calendrier d’irrigation.
 Ce facteur peut être obtenu de tableaux déjà existants (voir la page 45).
 Il varie selon le type de culture (espèce, plante annuelle c. plante vivace) et le stade de croissance. Les stations météorologiques font
une estimation du taux d’évapo-
 Dans le cas des annuelles, le facteur augmente graduellement à partir de la levée jusqu’à ce
transpiration par la méthode du
que le couvert végétal atteigne 50–80 %, il se maintient par la suite à un niveau maximal bac évaporatoire, laquelle mesure
pendant 2 à 5 semaines, puis il diminue. les pertes quotidiennes d’eau par
évaporation. Comme l’évaporation
Les besoins en eau de la culture font référence à la quantité d’eau requise pour pallier les pertes depuis une surface d’eau libre est
par évapotranspiration. plus élevée lorsqu’il y a du vent,
que l’humidité relative est faible
 L’eau qui s’échappe du sol par évapotranspiration est habituellement renouvelée par la pluie, la et que le temps est chaud et
rosée ou l’irrigation fournie en quantités suffisantes pour répondre aux besoins de la culture à ensoleillé, les mesures d’ET
seront nécessairement plus
une période donnée. grandes dans de telles conditions.
 L’irrigation doit assurer le maintien d’une quantité minimale d’eau disponible dans le sol – si on

attend qu’il y ait flétrissement pour irriguer, la plante aura déjà subi des dommages et son
rendement ou sa qualité pourraient être réduits.
 La fréquence et la profondeur d’irrigation varient selon les propriétés du sol et les besoins en eau

de la culture, ainsi que selon sa profondeur d’enracinement (voir le tableau 2 de la page 41 pour
plus d’information sur la profondeur d’enracinement).
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ÉTABLISSEMENT DU CALENDRIER D’IRRIGATION

L’établissement du calendrier d’irrigation est un exercice de planification et de garantie d’un apport


en eau suffisant pour les cultures, au moment où elles en ont besoin. L’agriculteur doit pour ce faire
bien surveiller la culture, tenir des dossiers et faire des calculs pour déterminer la capacité au
champ, les pertes et les gains. Il compense finalement les pertes nettes par l’irrigation. Ce système
est fondé sur les pertes quotidiennes connues d’eau attribuables à l’évapotranspiration pour
diverses cultures à différents stades de croissance.
L’échantillon doit être On peut soit faire les calculs à la main ou au moyen d’un ordinateur. L’établissement du calendrier
représentatif. La texture et une bonne compréhension de la physiologie de la culture contribuent à assurer que les plantes
du sol et la capacité de seront arrosées seulement au moment opportun. Le calendrier d’irrigation revêt une grande
rétention d’eau peuvent importance en tout temps, et particulièrement lorsqu’il y a pénurie d’eau.
différer beaucoup dans un
même champ. Il faut donc AVANTAGES DU CALENDRIER D’IRRIGATION
choisir un ou des endroits
représentant l’ensemble
 Il entraîne une hausse du rendement et de la qualité de la culture, ainsi qu’un meilleur rendement
du champ pour dresser le des sommes investies dans le matériel d’irrigation.
 Il permet une utilisation plus efficace des ressources en eau.
calendrier d’irrigation.
 Il assure une meilleure utilisation de l’équipement, du temps de gestion et de la main-d’œuvre.

 Il permet d’irriguer avant qu’il y ait stress hydrique et que le rendement et la qualité de la plante

en souffrent de manière irréversible; autrement dit, on optimise le moment d’application.


 Il réduit les risques d’un apport excessif en eau, lequel causerait des dégâts à la culture et

provoquerait le lessivage d’éléments nutritifs ou l’érosion du sol par ruissellement.

DONNÉES NÉCESSAIRES À L’ÉTABLISSEMENT DU CALENDRIER


 Il faut connaître les taux d’infiltration et la capacité de rétention d’eau propres aux différents types
de sol.
 Certains étalonnages peuvent être nécessaires.

 Il peut également s’avérer nécessaire de mesurer la performance du sol, en utilisant des

quantités déterminées de sol et d’eau.


 On doit tenir compte de la profondeur d’enracinement des cultures – les cultures à enracinement

profond requièrent un arrosage moins fréquent mais plus en profondeur que les cultures à
racines superficielles.
 La probabilité de précipitations est un facteur qui influe sur la fréquence et le volume

des arrosages.
 On doit connaître les besoins en eau des plantes – ils varient selon le genre de culture et le stade

de croissance.
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MOYENS DE DÉTERMINER LES BESOINS
La nécessité d’irriguer peut être déterminée de plusieurs façons, notamment : la surveillance
de la teneur en eau du sol, l’observation de l’état de la culture, et la mesure ou l’évaluation
de la transpiration des plantes et de l’évaporation depuis le sol (évapotranspiration).

SURVEILLER L’HUMIDITÉ DU SOL

L’établissement du calendrier d’irrigation à partir de données sur l’humidité du sol consiste à


déterminer le niveau minimal acceptable d’eau disponible dans la zone racinaire. Par exemple, le
niveau minimal pourrait être fixé à 50 % de l’eau disponible. L’irrigation serait pratiquée dès
l’atteinte du seuil fixé. Ce niveau minimal varie selon la culture et le type de sol.
Certaines variations tolérées s’expliquent aussi en fonction du stade de croissance de la culture. On
peut aussi laisser la teneur en eau du sol s’abaisser en-deça du niveau minimal au fur et à mesure
Il faut connaître les propriétés
que la saison progresse et que les stades critiques de développement sont passés. physiques du sol pour être en
On a recours a différentes méthodes pour mesurer l’humidité du sol. Certaines méthodes reposent mesure d’établir un calendrier
d’irrigation efficace. Dans le cas
sur des appareils de haute technologie, d’autres sur des mesures tout à fait empiriques. On peut présent, le technicien prend des
aussi associer les méthodes de pointe avec celles plus simples pour parfaire ses compétences. Il échantillons pour déterminer la
n’existe pas une méthode qui convienne à tous. Dans certains cas, on aura avantage à employer capacité de rétention d’eau du sol.
plusieurs méthodes conjointement. Les producteurs d’expérience voudront probablement utiliser
un appareil électronique pour confirmer les résultats de méthodes plus simples et ainsi vérifier la
qualité de leur évaluation empirique.
Différentes méthodes de surveillance de l'humidité du sol sont présentées dans les pages suivantes.
Un tableau comparatif se trouve sur les pages 35-37. Il aidera à choisir la méthode la plus
appropriée pour chaque exploitation.

GENRES DE MESURES

Il existe trois genres de mesures possibles de l’eau du sol.


 Gravimétrique – On mesure le poids de l’eau contenue dans le sol (g d’eau/g de sol sec). On
mesure le sol humide, puis on le fait sécher pendant la nuit et on mesure le poids du sol sec. La
différence représente le poids de l’eau qui était emprisonnée dans le sol. Toutefois, il faut noter
que différents types de sols pesant le même poids occupent un volume différent et ne retiendront
pas la même quantité d’eau.
 Volumétrique – C’est la méthode la plus couramment utilisée. Elle permet de comparer des

sols de types différents. On multiplie la masse volumique du sol par la mesure gravimétrique pour
obtenir le résultat volumétrique, qu’on exprime en mL/cm3 ou en mL/L de sol ou en pourcentage
du volume d'eau par rapport au volume de sol.
 Potentiel hydrique du sol – On mesure la difficulté à extraire l’eau du sol. Au fur et à mesure

que le sol s’assèche, la grosseur des pores remplis d’eau diminue, de sorte que l’eau y est retenue Le paillis maintient la teneur d’eau
plus fermement et qu’il faut plus d’énergie pour la déloger. On mesure le potentiel ou la succion dans le sol pendant longtemps.
de l’eau dans le sol en kilopascals (kPa).
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ÉVALUATION PAR PALPATION

Cette méthode est employée couramment par de nombreux agriculteurs pour déterminer le
moment opportun de labourer ou d’irriguer. Elle consiste à utiliser une sonde ou une pelle pour
prélever des échantillons de sol à la profondeur désirée. On évalue la teneur en eau du sol en
manipulant la terre dans ses mains. Bien que cette méthode soit la plus simple et la plus rapide, elle
demande qu’on la maîtrise bien, et comme elle est subjective elle s’avère donc peu exacte. Aucune
donnée comparative en est l’issue.
Le tableau de la page 31 est utilisé depuis quelque temps déjà pour évaluer le degré d’humidité des
échantillons de sol. On y fait le lien entre l’aspect et le comportement du sol et sa teneur
approximative en eau, par catégories précises de sol. À noter qu’une teneur élevée en matière
organique influe grandement la texture du sol.

TENSIOMÈTRE

Le tensiomètre mesure la tension de l’eau du sol et non sa teneur en eau. La tension de l’eau du
sol désigne la force contre laquelle la plante doit lutter pour extraire l’eau du sol. La méthode du
tensiomètre convient mieux aux sols sableux, où des mesures répétées doivent être prises au même
endroit. Les utilisateurs doivent interpréter les courbes de désorption (libération de l’eau) pour
ensuite déterminer la quantité d’eau d’irrigation nécessaire.

FONCTIONNEMENT
Le tensiomètre est un système étanche qui se compose d’un tube scellé, d’une jauge à vide et d’une
pointe poreuse en céramique, que l’on remplit d’une solution préparée au départ. La tension de
l’eau du sol fait sortir l’eau par la pointe, jusqu’à ce que la tension (vide) du tensiomètre soit égale
à la tension de l’eau du sol. La jauge à vide mesure cette tension.
Le tensiomètre convient le mieux
dans les sols sableux. À mesure que le sol s’assèche, la quantité d’eau qui sort du tube augmente et le vide dans le
tensiomètre augmente (mesure en centibars). Il faut irriguer lorsque la tension du sol atteint un
niveau prédéterminé selon le type de sol et de culture (p. ex. environ 50 % de l’eau disponible du
sol). Après une pluie ou une irrigation, qui ont pour effet d’abaisser la tension de l’eau du sol, l’eau
du le sol retourne dans le tensiomètre par la pointe poreuse en céramique, ce qui abaisse la lecture
de la jauge à vide.
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EXAMEN DU SOL PAR PALPATION

EAU DISPONIBLE ASPECT DU SOL – TEXTURE DU SOL


DANS LE SOL

Sol de texture grossière Sol de texture Sols de texture moyenne Sols de texture fine et très
(sable) modérément grossière (loam limoneux, loam) fine (argile, loam argileux)
(loam sableux)

0% Sec, meuble et de Sec et meuble; coule Mottes dures qui Dur, cuit et fendillé; présence
structure particulaire; entre les doigts. s’effritent. de particules libres en
coule entre les doigts. surface, à certains endroits.

50 % OU MOINS Semble sec; ne se forme Semble sec; ne forme Quelque peu friable; Quelque peu malléable;
pas en boule lorsqu’une pas une boule lorsqu’une forme une boule lorsqu’une se forme en boule
pression est exercée.1 pression est exercée.1 pression est exercée.1 sous pression.1

50-75 % Semble sec; ne forme Forme une boule Forme une boule quelque Forme une boule; s’aplatit
pas une boule lorsqu’une sous pression, qui se peu plastique, sous l’effet en un ruban entre le pouce
pression est exercée.1 désagrège facilement. d’une pression; colle et l’index.
légèrement sous pression.

75 % À LA Colle légèrement; sous Forme une boule qui se Forme une boule; très Forme facilement un ruban
CAPACITÉ AU pression, peut former une désagrège facilement; malléable; colle facilement entre les doigts; donne une
CHAMP boule qui se désagrège ne colle pas. si la teneur en argile est sensation lisse.
très facilement. relativement élevée.

CAPACITÉ AU Aucune eau libre ne Même chose que pour Même chose que pour Même chose que pour
CHAMP (100 %) s’échappe du sol les sols de texture les sols de texture les sols de texture
lorsqu’on le serre, mais grossière, à la capacité grossière, à la capacité grossière, à la capacité
un contour humide de au champ. au champ. au champ.
la boule apparaît dans
la main.

AU-DELÀ DE LA De l’eau libre s’écoule De l’eau s’échappe De l’eau s’échappe du sol Formation de flaques; présence
CAPACITÉ lorsqu’on fait sauter lorsque le sol est pétri lorsqu’il est pressé dans d’eau libre à la surface du sol.
AU CHAMP le sol dans la main. dans la main. la main.

Moins que 25 % d’eau Environ 50 % d’eau 75–100 % d’eau


disponible dans le sol disponible dans le sol disponible dans le sol

Pour former la boule, on prend une poignée de terre que l’on serre très
fermement dans la main.

Adaptation de Saving Water in Landscape Irrigation, de R.P. Harris et


R.H. Coppock éditeurs, Université de la Californie, Dép. de science agricole,
brochure 2976, 1978.

Les sols secs ont un aspect meuble ou cuit. À un taux d’humidité de 100 %, un
contour humide du sol apparaît dans la main après qu’une pression a été exercée.
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INSTALLATION
Les tensiomètres sont habituellement installés par groupes de deux, un étant
30 po 12-20 po
(0,75 m) (0,3-0,5 m) Jauge placé dans la zone où l’activité racinaire est maximale et l’autre, juste au-
à vide dessous de cette zone. Pour qu’il y ait entrée et sortie d’eau, la pointe de
céramique doit être en contact avec le sol; d’où l’importance de s’assurer que le
Goutteur
trou est de dimension adéquate afin que la pointe de céramique ait un contact
intime avec le sol. Il faut suivre attentivement les instructions d’installation
12 po (0,3 m) car il peut y avoir des fuites d’air. La température peut altérer les lectures et
les instruments doivent être surveillés étroitement après leur installation pour
30 po (0,75 m)
garantir qu’on a enlevé l’air en le pompant et que les niveaux de liquides
Tensiomètre sont constants.

Les tensiomètres sont


habituellement installés par
groupes de deux, un dans la zone LIMITES
de l’activité racinaire maximale et
l’autre juste au-dessous – cet La jauge à vide indique la tension de l’eau du sol contre la pointe poreuse de céramique et non pas
instrument ne mesure que la la quantité d’eau dans le sol. Les mesures indiquent donc quand l’irrigation est nécessaire, mais pas
tension de l’eau à proximité de la
pointe de céramique, et non la la quantité d’eau à appliquer.
quantité d’eau dans le sol. Une
mesure de 10 à 20 centibars sur la
Le tensiomètre ne peut mesurer que les tensions inférieures à 0,85 atmosphère ou 85 centibars
jauge à vide indique que la environ; au-delà de ce seuil, le risque de fuites d’air augmente. Il convient donc tout particu -
quantité d’eau est presque à la lièrement aux sols sableux où la majeure partie de l’eau disponible est maintenue à une tension
capacité au champ. inférieure à 1 atmosphère. Dans les sols argileux, une lecture de 70 ou 80 centibars peut signifier
que le sol a perdu 20 % de l’eau disponible seulement. Dans les loams sableux, une mesure deux
fois moins élevée pourrait être interprétée comme une perte de plus de 50 % de l’eau disponible.
Cet instrument est portatif mais, après leur installation, les stations restent habituellement en place
pour toute la saison.
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RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE

C’est une méthode similaire à la tensiométrie, qui repose sur des capteurs de résistance électrique
(dont la version récente est le pédohygromètre) capables de mesurer la tension de l’eau dans le sol.
Dans les sols humides, l’eau est attirée dans les blocs, alors que le contraire se produit dans les sols
secs. En règle générale, lorsqu’il est installé correctement, le dispositif constitue une méthode
précise et bon marché pour mesurer l’humidité du sol, et il ne nécessite aucun entretien.
Le dispositif se compose d’un bloc fait d’un matériau à pores fins auquel sont reliés deux fils. Pour
un bloc de gypse par exemple, plus le matériau est humide plus la résistance au courant électrique
circulant entre les deux fils diminue. Les dispositifs récents (pédohygromètres), qui sont moins
fragiles, comportent parfois un afficheur qui permet de connaître en kilopascals la résistance
électrique pondérée en fonction de la température du sol. L’installation diffère d’un modèle à
l’autre. Il faut bien lire les recommandations du fabricant et les caractéristiques du modèle
en particulier.

RÉFLECTOMÉTRIE À DIMENSION TEMPORELLE (RDT)

Le réflectomètre temporel émet un signal le long de sondes en acier qui sont enfoncées dans le sol.
Après un bref moment, le signal est réfléchi vers l’appareil RDT. La période écoulée entre l’émission
et la réception du signal est proportionnelle à la valeur diélectrique du sol. Habituellement les sols
ont une constante diélectrique entre 2,0 et 4,0 alors que celle de l’eau est égale à 78. La valeur
diélectrique d’un sol varie selon sa teneur en eau. La réflectométrie dans le domaine fréquence
(RDF) repose sur un principe similaire.
Lorsqu’ils sont bien étalonnés, les réflectomètres donnent une mesure très précise. Dans le passé, le
prix de ces appareils ne les rendait abordables que pour les chercheurs et les experts-conseils. La sonde en C est un autre outil
Aujourd’hui, bien que les réflectomètres soient beaucoup moins chers, leur utilisation se limite pour mesurer l'humidité du sol. Sa
structure permet de faire des
surtout aux très grandes exploitations et à celles qui ont recours à l’irrigation de façon intensive. mesures à différentes
L’installation diffère d’un modèle à l’autre. Il faut bien lire les recommandations du fabricant et les profondeurs, et elle offre une
grande possibilité de
caractéristiques du modèle en particulier. mécanisation. Toutefois, il faut
choisir soigneusement l'endroit
des mesures pour obtenir des
SONDE À NEUTRONS renseignements fiables sur le
champ.
La sonde à neutrons mesure directement la teneur en eau du sol, par l’émission et la détection de Jusqu'à récemment, l'utilisation
neutrons. Lorsque des neutrons sont réfléchis par les atomes hydrogène de l’eau, ils retournent de la sonde en C était surtout
à la sonde à une vitesse moindre. La teneur en eau du sol est déterminée à partir du nombre de réservée aux essais de recherche
en raison de son prix élevé, mais
neutrons à faible vitesse et peut ensuite être exprimée en pourcentage d’humidité ou pouces le prix de vente est en baisse, de
(millimètres) d’eau à une certaine profondeur. Cet instrument est utilisé principalement en sorte qu'elle est plus fréquemment
recherche et par les experts-conseils sur les cultures. employée dans les grandes
exploitations qui font de
l'irrigation une pratique intensive.
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EMPLACEMENT DES APPAREILS DE MESURE

Après avoir sélectionné la méthode de mesure, il faut choisir un endroit convenable où placer
l’appareil ou prendre les échantillons. Les critères suivants devraient aider à choisir un bon endroit :
 nombre de points faisant l’objet d’une surveillance au cours de la saison – habituellement un ou deux,
selon la grandeur du champ;
 accessibilité des endroits d’échantillonnage dans le champ – ces endroits doivent aussi être situés

bien à l’intérieur du champ de façon à donner une mesure représentative de l’irrigation; éviter les
zones particulières comme le fond d’une rigole;
 profondeur de sondage – il est suggéré d’utiliser deux profondeurs en un même point; la

première, à 30 cm (1 pi), mesurera l’humidité dans la zone racinaire de grande activité, la


seconde située au-dessous de la zone racinaire de la culture indiquera si l’irrigation est déficiente;
 emplacement des dispositifs par rapport aux goutteurs – d’ordinaire dans le rang, au niveau de la

zone active du système racinaire, à 30 cm (1 pi) de tout goutteur (garder toujours la même
distance entre la sonde et un goutteur).

Sonde à neutrons Réflectomètre à


dimension temporelle

Appareil de mesure de la résistance


électrique
G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N  C A L E N D R I E R D ’ I R R I G A T I O N 3 5

CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS

MOYENS DE MESURER L‘HUMIDITÉ DU SOL

MOYEN DE SIMPLICITÉ FIABILITÉ TYPES DE FACILITÉ MOBILITÉ REMARQUES COÛT


MESURE D’UTILISA- SOLS D’AUTOMATI-
TION SATION

PALPATION   • Tous • S.O. • Grande • Requiert de l’expérience. • Main-d’œuvre


DU SOL • Risque de fausse interprétation.
mesure
l’appauvrissement
du sol en eau

ÉCHANTILLON   • Tous • S.O. • Grande • Méthode lente, qui exige du • Main-d’œuvre
DE SOL temps – beaucoup de prises • Matériaux peu
(mesure de poids, d’attente et de calculs. coûteux
gravimétrique) • Très variable selon la technique
mesure la d’échantillonnage, la
teneur en eau température de séchage, etc.
par le poids

TENSIOMÈTRE   • La plupart, • Facile. • Faible • Indique quand il faut irriguer, • 100 $ ou + par
mesure la tension sauf les • Dispositif pendant la mais non pas la quantité. unité.
de l’eau dans sols spécial et saison • Inefficace si mal installé. • Habituellement
le sol argileux connexions • Requiert un emplacement 2 unités à des
requis. protégé des travaux des champs profondeurs
• Exige beaucoup d’entretien différentes, par
et de vérification. endroit pour
• Ne convient pas à tous les sols toute la saison
– le mieux sur sols sableux, pas
sur les sols argileux en général.
• Les sols très grossiers peuvent
exiger un appareil spécial.
• Excellent moyen de vérifier les
résultats de la palpation.
• L’association de tensiomètres
et de la méthode par palpation
donne des résultats plus fiables
et se pratique sur de grandes
surfaces.

Légende
 La plus grande
 Moyenne
 La plus basse
3 6 P R A T I Q U E S D E G E S T I O N O P T I M A L E S  G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N

CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS

MOYENS DE MESURER L‘HUMIDITÉ DU SOL

MOYEN DE SIMPLICITÉ FIABILITÉ TYPES DE FACILITÉ MOBILITÉ REMARQUES COÛT


MESURE D’UTILISA- SOLS D’AUTOMA-
TION TISATION

RÉSISTANCE   • La plupart, • Facile • Enfoui pour • Installation généralement facile, • Unités à
ÉLECTRIQUE sauf les sols • Nécessite un toute la mais dépend du type de sol. 40-50 $ ch.
p. ex. capteurs argileux enregistreur saison, mais • Réglage requis dans certains sols. • Un lecteur à
de gypse, de données et mobile d’une • Sensible aux teneurs en sel. affichage (300 $)
pédohygromètres, connexions saison à • Peu d’entretien. permet de mesurer
etc. qui mesurent l’autre. • Un endroit bien choisi a peu de la résistance
la tension de répercussions sur les opérations de nombreux
l’eau dans le sol culturales. capteurs.
• Pas très sensible lorsque • Similaire aux
l’humidité est élevée. tensiomètres –
• Durée de vie : env. 3 ans + on utilise souvent
• Mesures faussées par la deux unités à des
température du sol (1 % pour profondeurs
chaque tranche de 0,6 oC). différentes, à
• Excellent moyen pour vérifier chaque endroit.
les résultats de la palpation.
• L’association de capteurs et de
la palpation donne des résultats
plus fiables et permet de couvrir
de grandes surfaces.

RDT –   • Tous, mais • Facile • Grande. • Dans le passé, le coût élevé • Le prix a baissé
RÉFLECTOMÉTRIE Varie selon les sols • Certains en a limité l’utilisation aux au cours des
À DIMENSION le modèle argileux modèles chercheurs et aux propriétaires dernières années
TEMPORELLE utilisé peuvent nécessitent un de très grandes exploitations. (1000 $ +)
RDF – poser tube d’accès • Certains modèles nécessitent
RÉFLECTOMÉTRIE problème préalablement un étalonnage.
EN DOMAINE placé dans • La mise en place dans un sol
FRÉQUENCE le sol. sec peut être difficile.
• RDF – volume d’échantillonnage
sur un diamètre de 10 po (25 cm)
autour de la sonde.
G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N  C A L E N D R I E R D ’ I R R I G A T I O N 3 7

CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS

MOYENS DE MESURER DE L’HUMIDITÉ DU SOL

MOYEN DE SIMPLICITÉ FIABILITÉ TYPES DE FACILITÉ MOBILITÉ REMARQUES COÛT


MESURE D’UTILISA- SOLS D’AUTOMATI-
TION SATION

SONDE À   • Tous • L’appareil • Grande. • Convient aux chercheurs. • Très élevé
NEUTRONS coûte • Nécessite un • Utilise une source de neutrons (milliers de
mesure habituellement tube d’accès radioactive. dollars)
l’humidité du sol trop cher préalablement • Étalonnage nécessaire.
placé dans
le sol.

Légende
 La plus grande
 Moyenne
 La plus basse
3 8 P R A T I Q U E S D E G E S T I O N O P T I M A L E S  G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N

CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS

SURVEILLANCE DES VÉGÉTAUX POUR DÉCELER LE STRESS HYDRIQUE

Il est difficile d’établir le calendrier des irrigations à partir d’observations faites sur les plantes, car
les symptômes apparaissent habituellement après qu’il y a eu ralentissement de la croissance ou
détérioration des tissus, et que la culture a subi des pertes économiques. Il existe cependant
quelques méthodes qui permettent de déterminer le début d’un stress hydrique.
Précisons toutefois que, même si ces méthodes indiquent que la plante a besoin d’eau, elles ne
fournissent aucune indication quant à la quantité d’eau requise. De plus, elles ne renseignent
probablement pas assez tôt sur le début du stress hydrique pour servir comme outils à l’établissement
du calendrier des irrigations.

SYMPTÔMES VISUELS
La couleur de la plante, le flétrissement, la croissance des feuilles, le développement des fruits, ainsi
que la croissance de la tige ou du tronc, sont des indices qui ont été mesurés pour déterminer à
quel moment irriguer.

TEMPÉRATURE DES FEUILLES


La température des feuilles a tendance à être plus élevée lorsque la plante manque d’eau. La
température peut être rapidement mesurée à l’aide d’un thermomètre à infrarouge.

RÉFLECTANCE DES FEUILLES


Les feuilles de plantes qui manquent d’eau réfléchissent moins de lumière infrarouge que celles de
plantes bien hydratées; la photographie aérienne à infrarouge a été utilisée pour déceler le stress
hydrique des cultures.

INSTRUMENTS
Les instruments mesurent la conductance et la transpiration stomatiques (les stomates sont les
pores par lesquels la plante respire), deux phénomènes qui ont tendance à diminuer à mesure que
le stress hydrique augmente.

L’observation des signes


indicateurs d’un stress hydrique
pour établir le calendrier des
irrigations comporte des limites
évidentes. Le manque d’eau a
eu pour effet d’interrompre la
croissance et a probablement
endommagé les tissus de ces
pêchers.
G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N  C A L E N D R I E R D ’ I R R I G A T I O N 3 9

CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS

ÉVAPOTRANSPIRATION

On peut également établir le calendrier d’irrigation à partir des estimations de l’évapotranspiration,


c’est-à-dire la somme de la quantité d’eau qu’a perdue la plante par transpiration, et de celle qu’a
perdue le sol par évaporation. La quantité d’eau nécessaire pour pallier l’évapotranspiration
(ET) représente les besoins en eau de la plante.

MÉTHODES POUR ESTIMER L’ÉVAPOTRANSPIRATION


Bac évaporatoire
 Certaines stations météorologiques locales recueillent des données sur l’évaporation.

Méthode Penman modifiée


 Il s’agit d’une méthode basée sur des données relatives à la température, au pourcentage
d’ensoleillement, à l’humidité relative et à la vitesse du vent.
 Elle fait ensuite l’interprétation des données sur la température de l’air et le rayonnement.

La méthode choisie dépend des données climatiques disponibles, celles-ci variant parfois d’une
région à une autre. Cependant, quelle que soit la méthode utilisée, le degré d’évapotranspiration est
multiplié par un facteur cultural qui reflète le pourcentage de couverture végétale, le type de culture
et le stade de croissance.

Les stations météorologiques font


une estimation du taux d’évapo-
Bac évaporatoire transpiration par la méthode du
bac évaporatoire, laquelle mesure
48 po les pertes quotidiennes d’eau par
(1,22 m) évaporation. Comme l’évaporation
depuis une surface d’eau libre est
plus élevée lorsqu’il y a du vent,
12 po (0,3 m)
que l’humidité relative est faible,
que le temps est chaud et
ensoleillé, les mesures d’ET
seront nécessairement plus
grandes dans de telles conditions.
Le bac évaporatoire fournit une estimation raisonnable de l’évapotranspiration.
Pour donner des résultats optimums, les bacs doivent être placés près des
cultures.
4 0 P R A T I Q U E S D E G E S T I O N O P T I M A L E S  G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N

CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS

CALENDRIER D’IRRIGATION FONDÉ SUR LES DONNÉES


D'ÉVAPOTRANSPIRATION : MÉTHODE DU BILAN HYDRIQUE
La méthode du bilan hydrique permet d’établir le calendrier d’irrigation à partir des données
sur l’évapotranspiration. Cette méthode est peu coûteuse, simple et relativement précise. Elle
repose sur les hypothèses suivantes :
 L’eau du sol est considérée comme un réservoir de l’eau disponible.
 La capacité au champ est atteinte lorsque le réservoir est plein (la quantité d’eau retenue
dans le sol après qu'une pluie a saturé la terre et que le surplus d'eau se soit drainé).
 L’utilisation d’eau par la plante (évapotranspiration) abaisse le niveau d’eau

dans le réservoir.
 Les précipitations et l’irrigation augmentent le niveau d’eau dans le réservoir.
Ce graphique indique les dates
des précipitations et leurs
quantités, les périodes d’irrigation L’exemple qui suit, prenant le cas d’un producteur de tomates du Sud-Ouest de l’Ontario, aidera
et la teneur en eau disponible sans doute à mieux comprendre la méthode du bilan hydrique. Chaque étape est décrite et illustrée
dans le sol (pour l’exemple qui
suit), tout au long de la saison de
et correspond à la fiche sur l’établissement du calendrier d’irrigation qui apparaît à la page 42.
croissance. On voit la teneur en
eau disponible pour les tomates Voici des renseignements essentiels sur l’exploitation :
de transformation, sur un loam Station météorologique la plus proche Windsor
sableux durant la saison de
Type de sol loam sableux
croissance.
Culture tomate
Précipitations saturantes 19 juin
Système d’irrigation asperseurs

Tableau 1. VARIATION DE LA RÉSERVE EN EAU DISPONIBLE SELON LA TEXTURE DU SOL


TEXTURE DU SOL RÉSERVE EN EAU DISPONIBLE (po d’eau/po de sol = mm d’eau/mm de sol)

Fourchette Moyenne

SABLE 0,05-0,08 0,065


Tomatoes
SABLE LOAMEUX 0,07-0,10 Tomatoes
0,085

LOAM SABLEUX 0,09-0,12 0,11

LOAM 0,13-0,17 0,15

LOAM LIMONEUX 0,14-0,17 0,16

LOAM LIMONO- 0,15-0,20 0,18


ARGILEUX

LOAM ARGILEUX 0,15-0,18 0,17

ARGILE 0,15-0,17 0,16


G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N  C A L E N D R I E R D ’ I R R I G A T I O N 4 1

CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS

Avant de commencer :
Estimer la quantité maximale d’eau disponible pour la culture dans la zone racinaire (capacité au champ).
Quantité totale d’eau disponible dans la zone racinaire, à la capacité au champ :
= capacité d’eau disponible selon le type de sol (voir tableau 1 à la page 40) x profondeur
d’enracinement de la culture (tableau 2 ci-dessous)
= 0,11 mm/mm x 300 mm = 0,11 po/po x 12 po
= 33 mm = 1,32 po
Noter la QUANTITÉ D’EAU DISPONIBLE DANS LE SOL (à la capacité au champ) sur la feuille de travail de la
page 42.
Déterminer le taux admissible d’appauvrissement en eau dans la zone d’irrigation (seuil d’irrigation).
Taux d’appauvrissement admissible (seuil d’irrigation) :
= 50 % de l’eau disponible dans le sol
= 33 mm x 50 % = 1,32 po x 50 %
= 16,5 mm = 0,66 po
Inscrire le SEUIL D’IRRIGATION (50 % DE L’EAU DISPONIBLE DU SOL) sur la feuille de travail des pages
qui suivent.
(Dans cet exemple, nous utiliserons des mesures métriques car on inscrit les averses et on prédit l’évapotranspiration
en millimètres.)

Tableau 2. PROFONDEUR D’ENRACINEMENT – CULTURES HORTICOLES


Tomatoes
CULTURE Tomatoes
PROFONDEUR D’IRRIGATION – mm (po)

HARICOT, CHOUX, CÉLERI, CONCOMBRE, LAITUE, 300 (12)


MELON, OIGNON, POIS, RADIS, TOMATE, POMME DE TERRE

POMME 900 (36)

CERISE 750 (30)

RAISIN 900 (36)

PÊCHE 750 (30)

POIRE 750 (30)

FRAMBOISE 600 (24)

FRAISE 300 (12)

Tableau 2a. PROFONDEUR D’ENRACINEMENT – GRANDES CULTURES COMMUNES

CULTURE PROFONDEUR D’IRRIGATION – mm (po)

MAÏS 600 (24)

SOYA, HARICOT BLANC, TABAC, POIS DE GRANDE CULTURE 300 (12)


4 2 P R A T I Q U E S D E G E S T I O N O P T I M A L E S  G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N

CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS
Utiliser les données de l’exemple précité : Inscrire la quantité
ÉTAPE 1 d’EAU DISPONIBLE DANS LE SOL sur la Feuille de travail du
calendrier d’irrigation (ci-dessous). Choisir une date de début. Dans l’exemple, des
précipitations saturantes se sont produites le 19 juin. Le 20 juin sera donc choisi
comme date de début. Inscrire cette date sur la première ligne de la colonne 1 de la
feuille de travail. Indiquer la quantité d’eau disponible dans le sol à cette date (dans
le cas présent l’EAU DISPONIBLE DANS LE SOL à la capacité au champ est de 33,0)
dans la colonne 7 du BILAN HYDRIQUE DU SOL (début).

FEUILLE DE TRAVAIL DU CALENDRIER D’IRRIGATION

Champ : _____________________ Tomates


Culture : ______________________

EAU DISPONIBLE DANS LE SOL à la capacité au champ : 33


________mm

SEUIL D’IRRIGATION à 50 % de l’eau disponible dans le sol : 16,9


________mm

Colonne (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)


Une copie
DATE FACTEUR X ET = ET CORRIGÉE PRÉCIPI- IRRIGATION BILAN HYDRIQUE BILAN HYDRIQUE
vierge de CULTURAL TATIONS DU SOL (début) DU SOL (fin)
cette feuille mm mm mm mm mm mm
de travail se
trouve à la 20 juin 0,7 X 4,2 = 2,9 33,0 30,1
3e page de 21 juin 0,7 X 4,2 = 2,9 20 30,1 33,0
couverture 22 juin 0,7 X 4,2 = 2,9 33,0 30,1
(CV3). Il est 23 juin 0,7 X 4,2 = 2,9 30,1 27,2
suggéré d'en 24 juin 0,7 X 4,2 = 2,9 27,2 24,3
25 juin 0,7 X 4,9 = 3,4 24,3 20,9
faire des
26 juin 0,7 X 4,9 = 3,4 20,9 17,5
photocopies.
27 juin 0,7 X 4,9 = 3,4 18,9 17,5 33,0
28 juin 0,7 X 4,9 = 3,4 33,0 29,6
29 juin 0,7 X 4,9 = 3,4 29,6 26,2
30 juin 0,7 X 4,9 = 3,4 5 26,2 27,8
er
1 juillet0,7 X 4,9 = 3,4 27,8 24,4

Choisir le FACTEUR CULTURAL pour chaque jour dans les


ÉTAPE 2 tableaux 3 et 4. Le FACTEUR CULTURAL est une estimation du
pourcentage du sol couvert par le feuillage de la plante; il est combiné au degré
d’évapotranspiration (ET) (tableau 5) pour estimer l’utilisation quotidienne d’eau par
la culture. Dans l’exemple, les tomates ont déjà eu une première fleur. Grâce au
tableau 3, on sait que le facteur cultural est de 0,7 après la 1re fleur. Voir la colonne
2 ci-dessus. À noter que le facteur cultural change à mesure que la plante croît.
G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N  C A L E N D R I E R D ’ I R R I G A T I O N 4 3

CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS

Tableau 3. FACTEURS CULTURAUX DE CERTAINS LÉGUMES

SOL NU 0,2

CHOU, CHOU-FLEUR 0,4 des semis ou du repiquage au début de la pommaison


0,7 du début de la pommaison au remplissage complet des rangées
1,0 reste de la saison

MAÏS SUCRÉ 0,4 des semis au début de l’apparition de la panicule dans le cornet
0,7 de l’apparition de la panicule à la formation des soies
1,0 reste de la saison

TOMATE, POMME DE TERRE, 0,4 des semis ou du repiquage à l’apparition de la 1re fleur
POIVRON 0,7 de l’apparition de la 1re fleur au stade de développement maximal (TOMATE)
0,7 de l’apparition de la 1re fleur à la tubérisation (POMME DE TERRE)
0,7 de l’apparition de la 1re fleur au développement des fruits (POIVRON)
1,0 reste de la saison

Tableau 4. FACTEURS CULTURAUX DE CERTAINS ARBRES FRUITIERS


varient selon le genre de culture et la densité de plantation

MOIS GAZON PERMANENT AVEC HERBICIDE CULTURE NETTOYANTE AVEC


EN BANDES COUVERT VÉGÉTAL

Non fructifère À maturité Non fructifère À maturité

AVRIL 0,2 0,2 0,2 0,2

MAI 0,3 0,3 0,3 0,3

JUIN (1ER–15) 0,3 0,4 0,3 0,4

JUIN (16–30) 0,5 0,6 0,4 0,5

JUILLET 0,6 1,0 0,5 0,65

AOÛT 0,6 1,0 0,5 0,65

SEPTEMBRE 0,5 0,95 0,3 0,5

Arbres non fructifères (1–4 ans); arbres à maturité (plus de 4 ans).


4 4 P R A T I Q U E S D E G E S T I O N O P T I M A L E S  G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N

CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS
Indiquer le degré d’évapotranspiration (ET) pour chaque jour,
Transpiration
des plantes
ÉTAPE 3 à partir des données obtenues du tableau 5 (p. 45), ou d’une
autre source fiable. Des exemples sont donnés à la colonne 3
Évaporation de la feuille de travail.
du sol

Calculer l’ET corrigée = ET x FACTEUR CULTURAL


0,037
STO 7 8 9
ÉTAPE 4 Pour le 20 juin :
6
2 4
4
RCL

SUM 1 3
1 3 = 4,2 mm x 0,7 = 0,17 po x 0,7
CE 0 = 2,9 mm = 0,12 po

Entrer cette valeur dans la colonne ET corrigée pour le 20 juin. Voir la colonne 4 de la
feuille de travail.

Noter les précipitations quotidiennes ou les quantités d’eau


ÉTAPE 5 d’irrigation fournies chaque jour. Installer des pluviomètres
dans le champ pour mesurer les précipitations. Ces instruments peuvent également
être utilisés pour vérifier la quantité d’eau d’irrigation appliquée avec un système
d’aspersion sur frondaison. Lorsqu’il y a ruissellement en surface à la suite de
précipitations abondantes en un court laps de temps, n’inscrire que 75 % des
précipitations totales reçues.
Dans l’exemple, il a plu les 21 et 30 juin. Voir la colonne 5 de la feuille de travail.
G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N  C A L E N D R I E R D ’ I R R I G A T I O N 4 5

CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS

Tableau 5. VALEUR MAXIMALE QUOTIDIENNE MOYENNE D’ET (mm)

Mois Date Windsor Ridgetown London Simcoe Vineland Toronto Mt. Trenton Ottawa North Thunder
Forest Bay Bay

MAI 7 2,1 2,2 2,4 2,8 2,0 2,3 3,0 2,1 3,0 2,7 2,4

14 3,5 3,7 3,7 3,7 3,6 3,6 3,6 3,5 3,7 3,1 3,1

21 3,6 3,8 3,9 4,6 3,2 3,9 4,0 3,6 4,2 3,3 3,3

28 4,1 4,0 3,7 4,9 3,3 3,8 3,3 3,3 3,5 2,9 3,7

JUIN 4 4,2 4,3 4,1 4,8 3,9 4,3 4,5 4,3 4,6 3,9 4,0

11 4,3 4,2 4,2 5,2 4,4 4,2 3,8 4,1 4,6 4,1 4,1

18 4,2 4,3 4,1 5,4 4,3 4,4 4,5 4,0 4,6 3,9 4,1

25 4,9 4,7 4,5 5,5 5,3 4,6 5,2 4,8 4,5 4,0 4,9

JUILL. 2 4,6 4,7 4,9 5,3 4,7 4,5 5,3 4,5 4,7 4,1 4,3

9 5,4 5,2 4,5 5,5 5,2 4,9 5,1 5,1 5,0 4,2 4,7

16 4,9 4,9 4,4 5,0 4,8 4,7 4,8 4,4 4,3 4,0 4,8

23 4,7 4,6 4,4 5,6 4,4 4,8 4,5 4,5 4,9 4,0 5,1

30 4,8 4,2 4,3 5,1 3,3 3,9 4,7 4,2 4,5 3,7 4,5

AOÛT 6 4,8 4,7 4,2 4,6 4,3 4,5 4,8 4,1 4,3 3,6 4,0

13 3,6 3,8 3,5 4,5 3,3 3,6 3,2 3,3 3,2 2,6 4,2

20 3,4 3,0 3,6 3,5 3,2 3,2 3,7 3,4 3,4 2,6 2,8

27 3,5 3,3 3,5 4,3 3,3 3,4 3,5 3,0 3,1 2,4 2,7

SEPT. 3 3,5 3,2 3,4 4,5 3,2 3,3 3,3 3,2 3,5 2,7 2,8

10 3,3 3,4 2,8 3,9 2,7 3,0 3,4 2,6 2,4 2,5 2,3

17 2,4 2,4 2,3 3,0 2,5 2,7 2,2 1,7 1,3 1,0 1,6

24 2,3 2,4 2,3 2,9 2,2 1,6 1,7 1,7 1,9 0,7 1,1
4 6 P R A T I Q U E S D E G E S T I O N O P T I M A L E S  G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N

CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS
Calculer le BILAN HYDRIQUE quotidien DU SOL = Bilan

CALENDRIER D’IRRIGATION
ÉTAPE 6 hydrique du sol (début) – ET corrigée + Précipitations +
Irrigation. Pour le 20 juin :
= 33 mm – 2,9 mm + 0 mm + 0 mm = 1,32 po – 0,11 po + 0 po + 0 po
= 30,1 mm = 1,21 po
Indiquer cette valeur dans la colonne BILAN HYDRIQUE DU SOL (fin) pour le 20 juin.
Reporter cette valeur dans la colonne BILAN HYDRIQUE DU SOL (début) pour le 21 juin.
Le 21 juin, le bilan hydrique totalise 47,2 mm (1,86 po). Le bilan hydrique ne peut être
supérieur à la quantité d’eau disponible dans le sol. Si cela se produit, indiquer la
valeur de la quantité d’eau disponible (33 mm ou 1,32 po). Voir la colonne 8 de la
feuille de travail.
Répéter ce calcul pour chaque jour de la saison de croissance.

Irriguer lorsque le bilan hydrique du sol atteint le SEUIL


ÉTAPE 7 D’IRRIGATION (50 % de l’eau disponible dans le sol). Dans
l’exemple indiqué, le bilan hydrique du sol diminue à 17,5 mm (0,69 po), ce qui
indique qu’il faut irriguer. Le 27 juin, le producteur irrigue jusqu’au moment
d’atteindre 100 % de la quantité d’eau disponible dans le sol (33 mm ou 1,32 po).
Comme il utilise un système d’irrigation par aspersion, on présume d’un taux
d’efficacité de 75 %; la quantité d’eau requise est corrigée à la hausse, en divisant
par 0,75.
Quantité d’eau requise :
= 100 % de l’eau disponible dans le sol + ET corrigée – bilan hydrique du sol (début)
= 33 mm + 3,4 mm – 17,5 mm = 1,32 po + 0,13 po – 0,69 po
= 18,9 mm = 0,76 po
Pour les systèmes d’irrigation par aspersion, présumer d’un taux d’efficacité de 75 % :
= Quantité d’eau requise ÷ 0,75
= 18,9 mm ÷ 0,75 = 0,76 po ÷ 0,75
= 25,2 mm = 1,01 po
Noter la quantité d’eau d’irrigation nécessaire à la colonne IRRIGATION. À la date
d’irrigation, le BILAN HYDRIQUE DU SOL (fin) doit être de 100 % de la quantité d’eau
disponible dans le sol.
Grâce à la surveillance et à de simples calculs, l’établissement du calendrier peut
rendre l’irrigation plus opportune, plus précise et plus économique.
G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N  C A L E N D R I E R D ’ I R R I G A T I O N 4 7

CALENDRIER D’IRRIGATION : QUAND


IRRIGUER ET EN QUELLES QUANTITÉS

ÉTABLISSEMENT DU CALENDRIER PAR ORDINATEUR

Dans certaines régions et pour certaines cultures, on utilise des programmes informatiques pour
établir les calendriers d’irrigation. Les données sur la culture, les précipitations, la dernière
irrigation et les mesures prises sur l’humidité du sol (p. ex. lectures de tensiomètres) sont entrées
dans l’ordinateur, qui fait ensuite les calculs du bilan hydrique de la culture et détermine le moment
où il faut irriguer. L’ordinateur peut même activer et stopper automatiquement le système
d’irrigation, s’il est relié à un réseau goutte-à-goutte, à un système de pivot central ou à des Pour la plupart des cultures,
asperseurs permanents. Le MAAO continue d’évaluer les programmes de calendrier d’irrigation, il existe des stades de
l’équipement nécessaire et leur adaptation à différentes situations. croissance où un stress
hydrique risque de réduire
considérablement le
FACTEURS À CONSIDÉRER AU MOMENT D’IRRIGUER rendement et/ou la qualité de
la culture. Bien qu’il soit
On doit éviter de gaspiller l’eau d’irrigation. Pour ce faire, il faut connaître le taux d’infiltration de souhaitable de maintenir un
l’eau dans le sol, c’est-à-dire la vitesse à laquelle l’eau est absorbée par le sol; ceci détermine la taux d’humidité adéquat
quantité d’eau à appliquer par heure. Appliquer l’eau à un débit plus élevé que le sol ne peut durant toute la période de
l’absorber entraîne le ruissellement. Le tableau 6 ci-dessous présente le taux maximal d’application croissance, l’irrigation
d’eau par heure, selon le type de sol. Les sols de texture grossière ont un taux d’absorption plus prend une importance toute
élevé que les sols de texture fine. Il est recommandé de placer des pluviomètres ou des jauges particulière durant les phases
critiques de croissance.
d’irrigation dans les champs, pour vérifier la quantité d’eau qui a été appliquée (irrigation sur
frondaison seulement). Ces jauges permettent aussi d'enregistrer les précipitations et d'ajuster le
calendrier d'irrigation en conséquence. Grâce à des méthodes de
contrôle et de calcul simples,
l’établissement du calendrier
Tableau 6. FOURCHETTES DES TAUX D’INFILTRATION SELON LES SOLS
peut rendre l’irrigation plus
TYPE DE SOL TAUX D’INFILTRATION opportune, plus précise et
(po/h) (mm/h) plus rentable.

Fourchette Moyenne Fourchette Moyenne

SABLE 0,5-1,0 0,70 12-25 18

SABLE LOAMEUX 0,3-0,8 0,55 7-20 14

LOAM SABLEUX 0,3-0,8 0,55 7-20 14

LOAM 0,3-0,8 0,55 7-20 14

LOAM LIMONEUX 0,2-0,3 0,25 4-8 6

LOAM LIMONEUX 0,2-0,3 0,25 4-8 6


ARGILEUX

LOAM ARGILEUX 0,2-0,3 0,25 4-8 6

ARGILE 0,1-0,25 0,20 2-6 4

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