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Savoir estimer et prévoir les besoins en eau de la culture, d’une manière pratique
et peu coûteuse.
Pour une irrigation efficace, il faut
connaître les besoins en eau de la
La présente section explique :
culture et savoir quand elle en a Le moment opportun d’irriguer.
besoin. La façon d’évaluer les besoins en eau des cultures, au moyen de méthodes pratiques et précises.
Le moyen de modifier la quantité d’eau, en fonction de différents types de sol sur l’exploitation.
Une méthode pour tenir compte des précipitations au moment d’estimer les besoins en eau
de la culture.
CYCLE DE L’EAU
Connaître les mouvements de l’eau peut aider à faire un usage plus efficace de l’eau d’irrigation et
ceci, à de moindres risques pour les sources d’alimentation en eau.
Évaporation Transpiration
Pluie
L’eau du sol provient de la neige, de la fonte des neiges et de la pluie. Dans
un champ type, la majeure partie (soit 66 %, d’avril à octobre) de cette eau
finit par s’évaporer dans l’atmosphère. Environ 25 % ruisselle à la surface du
Bac évaporatoire sol vers les cours d’eau, les ruisseaux, les drains, les lacs et les réservoirs.
Les 9 % restants pénètrent (« s’infiltrent ») dans le sol. Cette eau peut
s’écouler jusqu’aux eaux souterraines, être stockée sous forme d’humidité
du sol ou retourner dans l’atmosphère sous l’effet de la transpiration des
plantes. L’eau souterraine alimente la nappe phréatique (aquifères peu
Drainage profonds), descend vers les aquifères profonds ou retourne dans les eaux
de surface comme les cours d’eau et petits ruisseaux.
Action capillaire
L’irrigation doit se faire juste avant que l’effet combiné de l’évaporation et
de la transpiration (évapotranspiration) soit supérieur à l’humidité du sol
nécessaire pour répondre aux besoins de la culture. Le trajet parcouru par
Nappe phréatique l’eau d’irrigation, en particulier celle provenant d’un système d’aspersion
sur frondaison, est similaire à celui emprunté par les précipitations (décrit
ci-dessus). La principale différence tient au fait que l’eau d’irrigation
provient des eaux superficielles ou souterraines et que ces ressources
peuvent être menacées, s’il y a prélèvement ou gaspillage excessifs
lorsque les réserves sont faibles.
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C’est dans le Sud de l’Ontario que l’on retrouve le plus de réseaux d’irrigation, les précipitations
annuelles s’y établissant en moyenne entre 26,0 et 40,2 pouces (660–1020 mm). Dans le Sud-
Ouest de la province, les besoins en eau des cultures sont d’environ 20 à 24 pouces (500–600 mm)
durant la saison de croissance, mais les précipitations ne sont en moyenne que 12 à 16 pouces
(300–400 mm) durant cette période. Lors d’une année type, il y a donc déficit hydrique.
Malheureusement, il y a également des années où les précipitations sont inférieures à la normale
et où le déficit hydrique est donc encore plus grand.
EAU DU SOL
Chaque type de sol et chaque champ possède des propriétés hydriques distinctes qui déterminent la
quantité d’eau retenue et la quantité d’eau disponible pour la croissance des cultures. À la lumière
de cette information, il est possible de déterminer la quantité d’eau à fournir et la fréquence des
arrosages. Les deux principales propriétés que nous examinerons sont le taux d’infiltration de
l’eau et la réserve en eau disponible.
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en particulier dans les sols loameux, les loams limoneux et les sols argileux.
Les plantes couvre-sol ou les résidus de culture peuvent protéger le sol et ralentir le ruissellement,
Taux d’absorption Faible taux de vers de terre, peut avoir un effet très bénéfique sur le taux d’infiltration.
élevé d’absorption
L’eau appliquée à un taux supérieur au taux d’infiltration peut provoquer la
L’eau disponible dans le sol est utilisée à la fois par la plante (transpiration) et par le sol
(évaporation), deux phénomènes qui, ensemble, forment l’évapotranspiration (ET).
On exprime le phénomène en millimètres ou pouces d’eau utilisés par jour.
Son taux varie en fonction de la température, de l’intensité lumineuse, du vent, de l’humidité, du
couvert végétal et du stade de croissance de la culture.
Le tableau de la page 45 montre les valeurs généralement acceptées pour l’ET en différents
attend qu’il y ait flétrissement pour irriguer, la plante aura déjà subi des dommages et son
rendement ou sa qualité pourraient être réduits.
La fréquence et la profondeur d’irrigation varient selon les propriétés du sol et les besoins en eau
de la culture, ainsi que selon sa profondeur d’enracinement (voir le tableau 2 de la page 41 pour
plus d’information sur la profondeur d’enracinement).
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Il permet d’irriguer avant qu’il y ait stress hydrique et que le rendement et la qualité de la plante
profond requièrent un arrosage moins fréquent mais plus en profondeur que les cultures à
racines superficielles.
La probabilité de précipitations est un facteur qui influe sur la fréquence et le volume
des arrosages.
On doit connaître les besoins en eau des plantes – ils varient selon le genre de culture et le stade
de croissance.
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GENRES DE MESURES
sols de types différents. On multiplie la masse volumique du sol par la mesure gravimétrique pour
obtenir le résultat volumétrique, qu’on exprime en mL/cm3 ou en mL/L de sol ou en pourcentage
du volume d'eau par rapport au volume de sol.
Potentiel hydrique du sol – On mesure la difficulté à extraire l’eau du sol. Au fur et à mesure
que le sol s’assèche, la grosseur des pores remplis d’eau diminue, de sorte que l’eau y est retenue Le paillis maintient la teneur d’eau
plus fermement et qu’il faut plus d’énergie pour la déloger. On mesure le potentiel ou la succion dans le sol pendant longtemps.
de l’eau dans le sol en kilopascals (kPa).
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Cette méthode est employée couramment par de nombreux agriculteurs pour déterminer le
moment opportun de labourer ou d’irriguer. Elle consiste à utiliser une sonde ou une pelle pour
prélever des échantillons de sol à la profondeur désirée. On évalue la teneur en eau du sol en
manipulant la terre dans ses mains. Bien que cette méthode soit la plus simple et la plus rapide, elle
demande qu’on la maîtrise bien, et comme elle est subjective elle s’avère donc peu exacte. Aucune
donnée comparative en est l’issue.
Le tableau de la page 31 est utilisé depuis quelque temps déjà pour évaluer le degré d’humidité des
échantillons de sol. On y fait le lien entre l’aspect et le comportement du sol et sa teneur
approximative en eau, par catégories précises de sol. À noter qu’une teneur élevée en matière
organique influe grandement la texture du sol.
TENSIOMÈTRE
Le tensiomètre mesure la tension de l’eau du sol et non sa teneur en eau. La tension de l’eau du
sol désigne la force contre laquelle la plante doit lutter pour extraire l’eau du sol. La méthode du
tensiomètre convient mieux aux sols sableux, où des mesures répétées doivent être prises au même
endroit. Les utilisateurs doivent interpréter les courbes de désorption (libération de l’eau) pour
ensuite déterminer la quantité d’eau d’irrigation nécessaire.
FONCTIONNEMENT
Le tensiomètre est un système étanche qui se compose d’un tube scellé, d’une jauge à vide et d’une
pointe poreuse en céramique, que l’on remplit d’une solution préparée au départ. La tension de
l’eau du sol fait sortir l’eau par la pointe, jusqu’à ce que la tension (vide) du tensiomètre soit égale
à la tension de l’eau du sol. La jauge à vide mesure cette tension.
Le tensiomètre convient le mieux
dans les sols sableux. À mesure que le sol s’assèche, la quantité d’eau qui sort du tube augmente et le vide dans le
tensiomètre augmente (mesure en centibars). Il faut irriguer lorsque la tension du sol atteint un
niveau prédéterminé selon le type de sol et de culture (p. ex. environ 50 % de l’eau disponible du
sol). Après une pluie ou une irrigation, qui ont pour effet d’abaisser la tension de l’eau du sol, l’eau
du le sol retourne dans le tensiomètre par la pointe poreuse en céramique, ce qui abaisse la lecture
de la jauge à vide.
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Sol de texture grossière Sol de texture Sols de texture moyenne Sols de texture fine et très
(sable) modérément grossière (loam limoneux, loam) fine (argile, loam argileux)
(loam sableux)
0% Sec, meuble et de Sec et meuble; coule Mottes dures qui Dur, cuit et fendillé; présence
structure particulaire; entre les doigts. s’effritent. de particules libres en
coule entre les doigts. surface, à certains endroits.
50 % OU MOINS Semble sec; ne se forme Semble sec; ne forme Quelque peu friable; Quelque peu malléable;
pas en boule lorsqu’une pas une boule lorsqu’une forme une boule lorsqu’une se forme en boule
pression est exercée.1 pression est exercée.1 pression est exercée.1 sous pression.1
50-75 % Semble sec; ne forme Forme une boule Forme une boule quelque Forme une boule; s’aplatit
pas une boule lorsqu’une sous pression, qui se peu plastique, sous l’effet en un ruban entre le pouce
pression est exercée.1 désagrège facilement. d’une pression; colle et l’index.
légèrement sous pression.
75 % À LA Colle légèrement; sous Forme une boule qui se Forme une boule; très Forme facilement un ruban
CAPACITÉ AU pression, peut former une désagrège facilement; malléable; colle facilement entre les doigts; donne une
CHAMP boule qui se désagrège ne colle pas. si la teneur en argile est sensation lisse.
très facilement. relativement élevée.
CAPACITÉ AU Aucune eau libre ne Même chose que pour Même chose que pour Même chose que pour
CHAMP (100 %) s’échappe du sol les sols de texture les sols de texture les sols de texture
lorsqu’on le serre, mais grossière, à la capacité grossière, à la capacité grossière, à la capacité
un contour humide de au champ. au champ. au champ.
la boule apparaît dans
la main.
AU-DELÀ DE LA De l’eau libre s’écoule De l’eau s’échappe De l’eau s’échappe du sol Formation de flaques; présence
CAPACITÉ lorsqu’on fait sauter lorsque le sol est pétri lorsqu’il est pressé dans d’eau libre à la surface du sol.
AU CHAMP le sol dans la main. dans la main. la main.
Pour former la boule, on prend une poignée de terre que l’on serre très
fermement dans la main.
Les sols secs ont un aspect meuble ou cuit. À un taux d’humidité de 100 %, un
contour humide du sol apparaît dans la main après qu’une pression a été exercée.
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RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE
C’est une méthode similaire à la tensiométrie, qui repose sur des capteurs de résistance électrique
(dont la version récente est le pédohygromètre) capables de mesurer la tension de l’eau dans le sol.
Dans les sols humides, l’eau est attirée dans les blocs, alors que le contraire se produit dans les sols
secs. En règle générale, lorsqu’il est installé correctement, le dispositif constitue une méthode
précise et bon marché pour mesurer l’humidité du sol, et il ne nécessite aucun entretien.
Le dispositif se compose d’un bloc fait d’un matériau à pores fins auquel sont reliés deux fils. Pour
un bloc de gypse par exemple, plus le matériau est humide plus la résistance au courant électrique
circulant entre les deux fils diminue. Les dispositifs récents (pédohygromètres), qui sont moins
fragiles, comportent parfois un afficheur qui permet de connaître en kilopascals la résistance
électrique pondérée en fonction de la température du sol. L’installation diffère d’un modèle à
l’autre. Il faut bien lire les recommandations du fabricant et les caractéristiques du modèle
en particulier.
Le réflectomètre temporel émet un signal le long de sondes en acier qui sont enfoncées dans le sol.
Après un bref moment, le signal est réfléchi vers l’appareil RDT. La période écoulée entre l’émission
et la réception du signal est proportionnelle à la valeur diélectrique du sol. Habituellement les sols
ont une constante diélectrique entre 2,0 et 4,0 alors que celle de l’eau est égale à 78. La valeur
diélectrique d’un sol varie selon sa teneur en eau. La réflectométrie dans le domaine fréquence
(RDF) repose sur un principe similaire.
Lorsqu’ils sont bien étalonnés, les réflectomètres donnent une mesure très précise. Dans le passé, le
prix de ces appareils ne les rendait abordables que pour les chercheurs et les experts-conseils. La sonde en C est un autre outil
Aujourd’hui, bien que les réflectomètres soient beaucoup moins chers, leur utilisation se limite pour mesurer l'humidité du sol. Sa
structure permet de faire des
surtout aux très grandes exploitations et à celles qui ont recours à l’irrigation de façon intensive. mesures à différentes
L’installation diffère d’un modèle à l’autre. Il faut bien lire les recommandations du fabricant et les profondeurs, et elle offre une
grande possibilité de
caractéristiques du modèle en particulier. mécanisation. Toutefois, il faut
choisir soigneusement l'endroit
des mesures pour obtenir des
SONDE À NEUTRONS renseignements fiables sur le
champ.
La sonde à neutrons mesure directement la teneur en eau du sol, par l’émission et la détection de Jusqu'à récemment, l'utilisation
neutrons. Lorsque des neutrons sont réfléchis par les atomes hydrogène de l’eau, ils retournent de la sonde en C était surtout
à la sonde à une vitesse moindre. La teneur en eau du sol est déterminée à partir du nombre de réservée aux essais de recherche
en raison de son prix élevé, mais
neutrons à faible vitesse et peut ensuite être exprimée en pourcentage d’humidité ou pouces le prix de vente est en baisse, de
(millimètres) d’eau à une certaine profondeur. Cet instrument est utilisé principalement en sorte qu'elle est plus fréquemment
recherche et par les experts-conseils sur les cultures. employée dans les grandes
exploitations qui font de
l'irrigation une pratique intensive.
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Après avoir sélectionné la méthode de mesure, il faut choisir un endroit convenable où placer
l’appareil ou prendre les échantillons. Les critères suivants devraient aider à choisir un bon endroit :
nombre de points faisant l’objet d’une surveillance au cours de la saison – habituellement un ou deux,
selon la grandeur du champ;
accessibilité des endroits d’échantillonnage dans le champ – ces endroits doivent aussi être situés
bien à l’intérieur du champ de façon à donner une mesure représentative de l’irrigation; éviter les
zones particulières comme le fond d’une rigole;
profondeur de sondage – il est suggéré d’utiliser deux profondeurs en un même point; la
zone active du système racinaire, à 30 cm (1 pi) de tout goutteur (garder toujours la même
distance entre la sonde et un goutteur).
ÉCHANTILLON • Tous • S.O. • Grande • Méthode lente, qui exige du • Main-d’œuvre
DE SOL temps – beaucoup de prises • Matériaux peu
(mesure de poids, d’attente et de calculs. coûteux
gravimétrique) • Très variable selon la technique
mesure la d’échantillonnage, la
teneur en eau température de séchage, etc.
par le poids
TENSIOMÈTRE • La plupart, • Facile. • Faible • Indique quand il faut irriguer, • 100 $ ou + par
mesure la tension sauf les • Dispositif pendant la mais non pas la quantité. unité.
de l’eau dans sols spécial et saison • Inefficace si mal installé. • Habituellement
le sol argileux connexions • Requiert un emplacement 2 unités à des
requis. protégé des travaux des champs profondeurs
• Exige beaucoup d’entretien différentes, par
et de vérification. endroit pour
• Ne convient pas à tous les sols toute la saison
– le mieux sur sols sableux, pas
sur les sols argileux en général.
• Les sols très grossiers peuvent
exiger un appareil spécial.
• Excellent moyen de vérifier les
résultats de la palpation.
• L’association de tensiomètres
et de la méthode par palpation
donne des résultats plus fiables
et se pratique sur de grandes
surfaces.
Légende
La plus grande
Moyenne
La plus basse
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RÉSISTANCE • La plupart, • Facile • Enfoui pour • Installation généralement facile, • Unités à
ÉLECTRIQUE sauf les sols • Nécessite un toute la mais dépend du type de sol. 40-50 $ ch.
p. ex. capteurs argileux enregistreur saison, mais • Réglage requis dans certains sols. • Un lecteur à
de gypse, de données et mobile d’une • Sensible aux teneurs en sel. affichage (300 $)
pédohygromètres, connexions saison à • Peu d’entretien. permet de mesurer
etc. qui mesurent l’autre. • Un endroit bien choisi a peu de la résistance
la tension de répercussions sur les opérations de nombreux
l’eau dans le sol culturales. capteurs.
• Pas très sensible lorsque • Similaire aux
l’humidité est élevée. tensiomètres –
• Durée de vie : env. 3 ans + on utilise souvent
• Mesures faussées par la deux unités à des
température du sol (1 % pour profondeurs
chaque tranche de 0,6 oC). différentes, à
• Excellent moyen pour vérifier chaque endroit.
les résultats de la palpation.
• L’association de capteurs et de
la palpation donne des résultats
plus fiables et permet de couvrir
de grandes surfaces.
RDT – • Tous, mais • Facile • Grande. • Dans le passé, le coût élevé • Le prix a baissé
RÉFLECTOMÉTRIE Varie selon les sols • Certains en a limité l’utilisation aux au cours des
À DIMENSION le modèle argileux modèles chercheurs et aux propriétaires dernières années
TEMPORELLE utilisé peuvent nécessitent un de très grandes exploitations. (1000 $ +)
RDF – poser tube d’accès • Certains modèles nécessitent
RÉFLECTOMÉTRIE problème préalablement un étalonnage.
EN DOMAINE placé dans • La mise en place dans un sol
FRÉQUENCE le sol. sec peut être difficile.
• RDF – volume d’échantillonnage
sur un diamètre de 10 po (25 cm)
autour de la sonde.
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SONDE À • Tous • L’appareil • Grande. • Convient aux chercheurs. • Très élevé
NEUTRONS coûte • Nécessite un • Utilise une source de neutrons (milliers de
mesure habituellement tube d’accès radioactive. dollars)
l’humidité du sol trop cher préalablement • Étalonnage nécessaire.
placé dans
le sol.
Légende
La plus grande
Moyenne
La plus basse
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Il est difficile d’établir le calendrier des irrigations à partir d’observations faites sur les plantes, car
les symptômes apparaissent habituellement après qu’il y a eu ralentissement de la croissance ou
détérioration des tissus, et que la culture a subi des pertes économiques. Il existe cependant
quelques méthodes qui permettent de déterminer le début d’un stress hydrique.
Précisons toutefois que, même si ces méthodes indiquent que la plante a besoin d’eau, elles ne
fournissent aucune indication quant à la quantité d’eau requise. De plus, elles ne renseignent
probablement pas assez tôt sur le début du stress hydrique pour servir comme outils à l’établissement
du calendrier des irrigations.
SYMPTÔMES VISUELS
La couleur de la plante, le flétrissement, la croissance des feuilles, le développement des fruits, ainsi
que la croissance de la tige ou du tronc, sont des indices qui ont été mesurés pour déterminer à
quel moment irriguer.
INSTRUMENTS
Les instruments mesurent la conductance et la transpiration stomatiques (les stomates sont les
pores par lesquels la plante respire), deux phénomènes qui ont tendance à diminuer à mesure que
le stress hydrique augmente.
ÉVAPOTRANSPIRATION
La méthode choisie dépend des données climatiques disponibles, celles-ci variant parfois d’une
région à une autre. Cependant, quelle que soit la méthode utilisée, le degré d’évapotranspiration est
multiplié par un facteur cultural qui reflète le pourcentage de couverture végétale, le type de culture
et le stade de croissance.
dans le réservoir.
Les précipitations et l’irrigation augmentent le niveau d’eau dans le réservoir.
Ce graphique indique les dates
des précipitations et leurs
quantités, les périodes d’irrigation L’exemple qui suit, prenant le cas d’un producteur de tomates du Sud-Ouest de l’Ontario, aidera
et la teneur en eau disponible sans doute à mieux comprendre la méthode du bilan hydrique. Chaque étape est décrite et illustrée
dans le sol (pour l’exemple qui
suit), tout au long de la saison de
et correspond à la fiche sur l’établissement du calendrier d’irrigation qui apparaît à la page 42.
croissance. On voit la teneur en
eau disponible pour les tomates Voici des renseignements essentiels sur l’exploitation :
de transformation, sur un loam Station météorologique la plus proche Windsor
sableux durant la saison de
Type de sol loam sableux
croissance.
Culture tomate
Précipitations saturantes 19 juin
Système d’irrigation asperseurs
Fourchette Moyenne
Avant de commencer :
Estimer la quantité maximale d’eau disponible pour la culture dans la zone racinaire (capacité au champ).
Quantité totale d’eau disponible dans la zone racinaire, à la capacité au champ :
= capacité d’eau disponible selon le type de sol (voir tableau 1 à la page 40) x profondeur
d’enracinement de la culture (tableau 2 ci-dessous)
= 0,11 mm/mm x 300 mm = 0,11 po/po x 12 po
= 33 mm = 1,32 po
Noter la QUANTITÉ D’EAU DISPONIBLE DANS LE SOL (à la capacité au champ) sur la feuille de travail de la
page 42.
Déterminer le taux admissible d’appauvrissement en eau dans la zone d’irrigation (seuil d’irrigation).
Taux d’appauvrissement admissible (seuil d’irrigation) :
= 50 % de l’eau disponible dans le sol
= 33 mm x 50 % = 1,32 po x 50 %
= 16,5 mm = 0,66 po
Inscrire le SEUIL D’IRRIGATION (50 % DE L’EAU DISPONIBLE DU SOL) sur la feuille de travail des pages
qui suivent.
(Dans cet exemple, nous utiliserons des mesures métriques car on inscrit les averses et on prédit l’évapotranspiration
en millimètres.)
SOL NU 0,2
MAÏS SUCRÉ 0,4 des semis au début de l’apparition de la panicule dans le cornet
0,7 de l’apparition de la panicule à la formation des soies
1,0 reste de la saison
TOMATE, POMME DE TERRE, 0,4 des semis ou du repiquage à l’apparition de la 1re fleur
POIVRON 0,7 de l’apparition de la 1re fleur au stade de développement maximal (TOMATE)
0,7 de l’apparition de la 1re fleur à la tubérisation (POMME DE TERRE)
0,7 de l’apparition de la 1re fleur au développement des fruits (POIVRON)
1,0 reste de la saison
SUM 1 3
1 3 = 4,2 mm x 0,7 = 0,17 po x 0,7
CE 0 = 2,9 mm = 0,12 po
Entrer cette valeur dans la colonne ET corrigée pour le 20 juin. Voir la colonne 4 de la
feuille de travail.
Mois Date Windsor Ridgetown London Simcoe Vineland Toronto Mt. Trenton Ottawa North Thunder
Forest Bay Bay
MAI 7 2,1 2,2 2,4 2,8 2,0 2,3 3,0 2,1 3,0 2,7 2,4
14 3,5 3,7 3,7 3,7 3,6 3,6 3,6 3,5 3,7 3,1 3,1
21 3,6 3,8 3,9 4,6 3,2 3,9 4,0 3,6 4,2 3,3 3,3
28 4,1 4,0 3,7 4,9 3,3 3,8 3,3 3,3 3,5 2,9 3,7
JUIN 4 4,2 4,3 4,1 4,8 3,9 4,3 4,5 4,3 4,6 3,9 4,0
11 4,3 4,2 4,2 5,2 4,4 4,2 3,8 4,1 4,6 4,1 4,1
18 4,2 4,3 4,1 5,4 4,3 4,4 4,5 4,0 4,6 3,9 4,1
25 4,9 4,7 4,5 5,5 5,3 4,6 5,2 4,8 4,5 4,0 4,9
JUILL. 2 4,6 4,7 4,9 5,3 4,7 4,5 5,3 4,5 4,7 4,1 4,3
9 5,4 5,2 4,5 5,5 5,2 4,9 5,1 5,1 5,0 4,2 4,7
16 4,9 4,9 4,4 5,0 4,8 4,7 4,8 4,4 4,3 4,0 4,8
23 4,7 4,6 4,4 5,6 4,4 4,8 4,5 4,5 4,9 4,0 5,1
30 4,8 4,2 4,3 5,1 3,3 3,9 4,7 4,2 4,5 3,7 4,5
AOÛT 6 4,8 4,7 4,2 4,6 4,3 4,5 4,8 4,1 4,3 3,6 4,0
13 3,6 3,8 3,5 4,5 3,3 3,6 3,2 3,3 3,2 2,6 4,2
20 3,4 3,0 3,6 3,5 3,2 3,2 3,7 3,4 3,4 2,6 2,8
27 3,5 3,3 3,5 4,3 3,3 3,4 3,5 3,0 3,1 2,4 2,7
SEPT. 3 3,5 3,2 3,4 4,5 3,2 3,3 3,3 3,2 3,5 2,7 2,8
10 3,3 3,4 2,8 3,9 2,7 3,0 3,4 2,6 2,4 2,5 2,3
17 2,4 2,4 2,3 3,0 2,5 2,7 2,2 1,7 1,3 1,0 1,6
24 2,3 2,4 2,3 2,9 2,2 1,6 1,7 1,7 1,9 0,7 1,1
4 6 P R A T I Q U E S D E G E S T I O N O P T I M A L E S G E S T I O N D E L ’ I R R I G A T I O N
CALENDRIER D’IRRIGATION
ÉTAPE 6 hydrique du sol (début) – ET corrigée + Précipitations +
Irrigation. Pour le 20 juin :
= 33 mm – 2,9 mm + 0 mm + 0 mm = 1,32 po – 0,11 po + 0 po + 0 po
= 30,1 mm = 1,21 po
Indiquer cette valeur dans la colonne BILAN HYDRIQUE DU SOL (fin) pour le 20 juin.
Reporter cette valeur dans la colonne BILAN HYDRIQUE DU SOL (début) pour le 21 juin.
Le 21 juin, le bilan hydrique totalise 47,2 mm (1,86 po). Le bilan hydrique ne peut être
supérieur à la quantité d’eau disponible dans le sol. Si cela se produit, indiquer la
valeur de la quantité d’eau disponible (33 mm ou 1,32 po). Voir la colonne 8 de la
feuille de travail.
Répéter ce calcul pour chaque jour de la saison de croissance.
Dans certaines régions et pour certaines cultures, on utilise des programmes informatiques pour
établir les calendriers d’irrigation. Les données sur la culture, les précipitations, la dernière
irrigation et les mesures prises sur l’humidité du sol (p. ex. lectures de tensiomètres) sont entrées
dans l’ordinateur, qui fait ensuite les calculs du bilan hydrique de la culture et détermine le moment
où il faut irriguer. L’ordinateur peut même activer et stopper automatiquement le système
d’irrigation, s’il est relié à un réseau goutte-à-goutte, à un système de pivot central ou à des Pour la plupart des cultures,
asperseurs permanents. Le MAAO continue d’évaluer les programmes de calendrier d’irrigation, il existe des stades de
l’équipement nécessaire et leur adaptation à différentes situations. croissance où un stress
hydrique risque de réduire
considérablement le
FACTEURS À CONSIDÉRER AU MOMENT D’IRRIGUER rendement et/ou la qualité de
la culture. Bien qu’il soit
On doit éviter de gaspiller l’eau d’irrigation. Pour ce faire, il faut connaître le taux d’infiltration de souhaitable de maintenir un
l’eau dans le sol, c’est-à-dire la vitesse à laquelle l’eau est absorbée par le sol; ceci détermine la taux d’humidité adéquat
quantité d’eau à appliquer par heure. Appliquer l’eau à un débit plus élevé que le sol ne peut durant toute la période de
l’absorber entraîne le ruissellement. Le tableau 6 ci-dessous présente le taux maximal d’application croissance, l’irrigation
d’eau par heure, selon le type de sol. Les sols de texture grossière ont un taux d’absorption plus prend une importance toute
élevé que les sols de texture fine. Il est recommandé de placer des pluviomètres ou des jauges particulière durant les phases
critiques de croissance.
d’irrigation dans les champs, pour vérifier la quantité d’eau qui a été appliquée (irrigation sur
frondaison seulement). Ces jauges permettent aussi d'enregistrer les précipitations et d'ajuster le
calendrier d'irrigation en conséquence. Grâce à des méthodes de
contrôle et de calcul simples,
l’établissement du calendrier
Tableau 6. FOURCHETTES DES TAUX D’INFILTRATION SELON LES SOLS
peut rendre l’irrigation plus
TYPE DE SOL TAUX D’INFILTRATION opportune, plus précise et
(po/h) (mm/h) plus rentable.