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Besoins en eau des cultures

et techniques d’irrigation et
de drainage

Responsable du cours : Dr. Ahmedou val

Intervenant : Dr. Abdallah Moufid


Partie 1 : Besoins en eau des cultures
Professeur intervenant : Dr Abdallah Moufid

I. Les notions clefs de l’irrigation


1. Evapo-Tra nspiration
2. Coefficient cultural (Kc)
3. La Réserve Utile (R.U.)
4. L’ efficience de l’irrigation
II. Facteurs élémentaires de l’irrigation
1. Le sol
1.1 Topographie
1.2 Propriétés physiques
1.3 Propriétés chimiques
2. L’eau
2.1 La qualité physique
2.2 La qualité chimique
2.3 Le débit
3. Les cultures
3.1 Nature des cultures
3.2 Besoins des plantes
III. Les besoins en eau des cultures
1. La demande en eau
2. Les ressources en eau
3. Bilan hydrique
4. Besoins en eau d’irrigation
Besoins en eau des cultures : définition

Déterminer les besoins en eau des cultures revient dans la pratique à déterminer les
quantités d’eau perdues.
Après irrigation, une grande partie de l'eau qui pénètre dans le sol s’absorbe par
les racines et remonte vers les feuilles pour s’évacuer sous forme de vapeur d’eau
dans l’air à travers les stomates.

Une faible quantité maintient l’hydratation des cellules et une autre quantité
plus faible encore, est utilisée pour la composition de la matière. L’évacuation
de la vapeur d’eau par les stomates est appelée la transpiration.

Quand on passe à l’échelle d’un champ, la transpiration végétale ne représente


plus la seule quantité d’eau perdue, puisque le sol lui aussi a sa propre
évaporation. L'ensemble de ces pertes en eau constitue le terme
d’évapotranspiration.

Selon la définition donnée par la FAO-56, le besoin en eau d'une culture est "la
quantité d'eau nécessaire pour couvrir les pertes en eau par évapotranspiration
d'une culture saine, cultivée en grande parcelle, sans contraintes du sol (fertilité
et humidité), et réalisant son potentiel de production sous les conditions
considérées"
la transpiration :

 la plante peut être assimilée à une pompe qui


puise l’eau dans le sol (absorption) et la
rejette sous forme de vapeur d’eau
(transpiration).

 C’est une réponse à la demande climatique ou


demande d’évaporation (E) de l’air. Elle varie
dans la journée, et est maximale entre 12 et
14h et dépend de l’âge de la plante, la surface
des feuilles et l’humidité du sol.
Absorption d'eau et transpiration
d'une plante en été
 Elle a un double rôle :
 *provoque une circulation de l’eau qui permet
à la plante de s’approvisionner en sels
minéraux ;
 *assure le refroidissement des feuilles.
Les besoins en eau dépendent

E vapo-Transpiration Potentielle
(E.T.P.) (mm) : Demande en eau du climat.
Coefficient cultural (Kc) :
Coefficients caractérisant les différents
stades végétatifs de la plante.
Le Kc est exprimé par un chiffre compris généralement entre 0,5 et 1,25.

Par exemple, le Kc de la tomate évolue comme ci-dessous.


Le Kc de la mangue évolue comme ci-dessous.
L’ efficience de l’irrigation (%) :
Rapport entre la quantité d’eau réellement
efficace pour la culture, et la quantité d’eau
apportée par l’irrigation.

Il faut augmenter la quantité d’eau à fournir


selon le système d’irrigation utilisé.
La Réserve Utile (R.U.) (mm) : Volume d’eau stocké dans le sol et utilisable par les
plantes (racines).

La qualité du sol détermine sa capacité à créer une réserve d’eau disponible pour la
plante.
La perméabilité (mm/h) : Capacité d'un sol à laisser s'infiltrer l'eau.

Le débit :
Volume d’eau délivré par unité de temps exprimé le plus souvent en m3/heure
ou litres/seconde.
Un rappel important : 3,6 m3/heure = 1 litre / seconde.

Le Millimètre (mm) :
Unité fondamentale caractérisant les termes du bilan hyd rique. Un ordre de
grandeur utile :
1 mm = 10 m3/hectare .
II- L’eau et le sol

L’eau transpirée par les plantes provient des réserves que le sol stocke au moment
des pluies, le sol joue un triple rôle :

*Régulateur : alimentation hydrique des plantes


* Réservoir d’eau
* Support

1- Caractéristiques physiques :
Le sol se caractérise par sa composition granulométrique ou texture .

* Argile : Ф <2µ grande capacité de rétention, faible perméabilité


* Limon : 2<Ф>20µ
* Sable : 20<Ф>200µ faible rétention, perméabilité importante

Plus les particules du sol augmentent de dimension, plus la capacité de rétention de


l’eau diminue et plus la perméabilité augmente.
Ve We

V (ou Vtol): volume total de l’échantillon,


Va: volume d’air contenu dans l’échantillon,
Ve: volume d’eau contenu dans l’échantillon,
Vs: volume des grains solides contenus dans l’échantillon,
M ( ou Mtol): masse total de l'échantillon
Ma: masse de l’air contenu dans l’échantillon (Wa ≈0),
Me: masse de l’eau contenu dans l’échantillon
Ms: masse des grains solide contenu dans l’échantillon,
a- Structure : Architecture du sol = façon dont sont agencées les particules du sol.

Cet agencement laisse des vides qui sont remplis d’air et d’eau (porosité)

b- Porosité : Fraction du volume du sol qui n’est pas remplie par le solide
P= (V-v)/V V: volume total du sol
v: volume du sol sans les vides

 C- Densité apparente : C’est le rapport entre la masse ou poids volumique du sol


sec et le volume frais

δa = Ps/V
2- Etat de l’eau dans le sol :
L’eau du sol est soumise à différentes forces qui la lient ± fortement aux
particules solides.

Après un arrosage ou pluie, on a les états suivants :

1- Sol saturé

2- Une partie s’écoule en profondeur sous l’effet de la pesanteur

3- L’eau qui reste dans le sol non saturé est retenue par des forces de rétention >
forces de gravité

4- L’eau de rétention ne cédera qu’à une force supérieure à la force de rétention.


 3- Humidité :
3-1 Humidité pondérale : c’est la quantité d’eau en g contenue dans 100g de sol
 Hp = (Pf-Ps) x 100/Ps

3-2 Humidité volumétrique : c’est la quantité d’eau contenue dans 100 cm³ du
sol non dérangé
 Hv = (Pf-Ps) x 100/V

3-3 Relation entre Hv et Hp :


 Hv/Hp = Ps/V = δa Hv = Hp . δa

3-4 Mesure de l’humidité :


* Méthode gravimétrique : on prélève une quantité de sol frais qu’on met dans
l’étuve à 105°c pendant 24h et on fait la pesée du sol sec, l’humidité du sol est
ainsi déterminée.
Les cylindres permettent la prise d'échantillons non remaniés et de
volume connu
3-5 Valeurs remarquables de l’humidité du sol :
a) Capacité maximale : (capacité totale) : c’est l’humidité du sol lorsque toute la
porosité est occupée par l’eau.
Il n’y a pas d’air, situation à éviter par drainage

b) Humidité à la capacité au champs : capacité au champs ou capacité de rétention


Hcc :
C’est la quantité d’eau retenue par un sol ressuyé par gravité . C’est l’humidité du
sol lorsque les micropores sont remplies d’eau alors que les macropores sont
remplis d’air

- La capacité au champ (θcc):


La capacité au champ (θcc) représente la valeur de l’humidité au-dessous de
laquelle les forces de capillarité deviennent prépondérantes.

L’eau est alors retenue dans le sol par capillarité et ne s’écoule plus par gravité.
c) Humidité au point de flétrissement : (Hpf) c’est la teneur en eau du sol en dessous
de laquelle l’absorption de l’eau par les racines est bloquée, humidité du sol à
partir de laquelle les plantes flétrissent.

 Potentiel de l’eau du sol > à celui de la plante

Généralement en irrigation, on admet que


Hcc = 2 Hpf

-Le point de flétrissement permanent (θfp):

représente la valeur d’humidité du sol à partir de laquelle les forces de capillarité


et d’adsorption qui lient l’eau au sol sont telles que les plantes ne peuvent
l’extraire pour leurs besoins de transpiration et de croissance.

La plante se flétrit alors.


< capacité
au champ
Teneur en eau (%)

< point de
flétrissement

Sable Limon Argile


4- Réserves en eau du sol : Réserve utile , RUmax :
Elle représente le volume d’eau compris entre l’humidité à la capacité au champs
et celle au point de flétrissement, c’est aussi la quantité d’eau maximale que le sol
pourra mettre à la disposition de la plante.

On la définit :
a)soit en % du volume du sol :

RU max = (Hcc-Hpf) x δa

b) soit, le plus souvent, en m³/ha :


Connaitre le volume d’eau disponible dans la profondeur du sol exploitée par les
racines
RU max = (Hcc- Hpf) x δa x Z x S
 Avec :
 δa = densité apparente
 Z = profondeur d’enracinement
 S = surface de la parcelle en m²

*Sol hétérogène :

RU max = S x ∑(Hcci- Hpfi) x δai x Zi

 5- Réserve facilement utilisable : RFU


 C’est la quantité d’eau de la RU max que les plantes peuvent absorber sans effort
particulier.
 Son intérêt c’est de raisonner les irrigations
 RFU = 2/3 RU max
 ½ < RFU max < 2/3
qfc

RFU
RU

qfp RDU

RNU

RU = (qcc – qfp)r x Z
r Densité apparente du sol
- Z Profondeur d’enracinement
Caractéristiques du sol

Point Capacité au Eau disponible


Sol flétrissement champ pour la plante
(qw) (qf) (RU)
Argile 0,28 0,44 0,16

Terre argileuse 0,23 0,44 0,21

Terre grasse 0,14 0,36 0,22

Terre sableuse 0,08 0,22 0,14

Sable 0,05 0,15 0,10


Potentiel de l’eau :

Base thermodynamique pour étudier et prédire les mouvements d’eau.


Ψ (Psi) = énergie libre de l’eau par unité de masse

L’unité de pression utilisée pour la mesure du potentiel de l’eau est l’atmosphère


1 atm = 1,013 bar

 a) potentiel de l’eau dans le sol : varie entre 0 atm (sol rempli d’eau) et plusieurs
dizaines d’atm (sol desséché).
 Lorsque le potentiel de l’eau dépasse 15 atm dans le sol, la plupart des végétaux
cultivés ne peuvent plus absorber cette eau par les racines, on atteint alors le
point de flétrissement.

 Eau utilisable/disponible pour la plante comprise entre :


 * Capacité au champ = capacité de rétention maximale d’eau après drainage
 * Point de flétrissement permanent = humidité du sol en deçà de laquelle la
plante flétrit de façon irréversible
B)potentiel de l’eau dans la plante :

il dépend de la teneur en eau des vacuoles des cellules.

-il est maximum au point de fletrissement

- faible lorsque la plante a restitué ses réserves à la suite d’une irrigation ou pluie.

 C)potentiel de l’eau dans l’air :

 ce potentiel dépend surtout de la température et de l’humidité relative de l’air.

 Il varie entre 0 et 1500 atm. Cette valeur explique l’intensité de la demande d’eau
exercée par l’atmosphère.
Atmosphère
Ψ = – 100,0 MPa
Transpiration
Feuille (espaces 􀃆 tension
intercellulaires)
Ψ = – 7,0 MPa

Feuille (parois)
Ψ = – 1,0 MPa
transport
xylémien
Xylème (tronc)
Ψ = – 0,8 MPa

Absorption
Xylème (racine) 􀃆 pression
Ψ = – 0,6 MPa racinaire

Sol Ψ = – 0,3 MPa 1 MPa = 10 bar


BESOINS EN EAU DES CULTURES
Définition : Les besoins en eau sont définies comme étant la quantité d’eau
nécessaire pour satisfaire l’évapotranspiration (ET) pendant une période donnée
et dans les conditions où la culture est exempte de maladies et sous des
conditions non restrictives d’alimentation en eau.

Selon la définition donnée par la FAO, le besoin en eau d'une culture est "la
quantité d'eau nécessaire pour couvrir les pertes en eau par évapotranspiration
d'une culture saine, cultivée en grande parcelle, sans contraintes du sol (fertilité
et humidité), et réalisant son potentiel de production sous les conditions
considérées" (Allen et al., 1998).

Evapotranspiration :
Définition : elle représente la quantité d’eau perdue sous forme de vapeur à partir
d’une surface couverte de végétation.
Evapotranspiration = Evaporation + Transpiration

Elle est exprimée par unité de surface et par unité de temps ;


m3/ha/j ou m3/ha/mois ou m3/ha/an (mm/j, par mois ou par an)
On distingue plusieurs types d’évapotranspiration selon l’interaction de la
culture et les conditions climatiques :

1. L’évapotranspiration potentielle : ETP

Le climat (la température, le vent, l’humidité de l’air, l’ensoleillement) est à


l’origine d’une demande en eau potentielle, appelée EvapoTranspiration Potentielle
(ETP).

Cette ETP varie selon les conditions climatiques ; elle sera différente selon la saison
(été ou hiver), la localisation (Ouest ou Est) et l’altitude (littoral ou montagne).

Par convention, c’est l’ensemble des pertes en eau d’un couvert végétal abondant,
bien alimenté en eau, lorsque l’énergie est le seul facteur qui limite cette
évaporation.
2- L’évapotranspiration réelle : ETR

La plante ne dispose pas toujours de suffisamment d’eau pour faire face à ses
besoins. Dans ce cas, elle est incapable de fournir toute l’eau qui lui est demandée.
Elle diminue alors son activité et de ce fait, sa croissance.

L’activité de transpiration de la plante est alors limitée à ce que l’on appelle


l’EvapoTranspiration Réelle (ETR).

Pendant une période donnée, chaque parcelle va perdre par transpiration ou


évaporation directe une certaine quantité d’eau appelée ETR (ETR ≤ ETP).

L’ETR dépend aussi bien de la culture (mode + densité de semis, période de


croissance, état sanitaire) et du sol (humidité, texture, structure)
3- L’évapotranspiration maximale : ETM

L’ETM représente l’évapotranspiration réelle maximum d’une parcelle cultivée


dans les meilleures conditions possibles et bien alimentée en eau.

ETM = ETR s’il y a suffisamment d’eau disponible dans le sol (croissance


optimale)
ETR < ETM en cas de manque d’eau dans le sol entraînant un stress hydrique
(croissance réduite)

Relation entre l’ETM et l’ETP :

Lorsqu’une culture est bien conduite, l’expérience montre qu’il existe pour
chaque période végétative une relation entre l’ETM de cette culture et l’ETP du
milieu :

ETM = Kc.ETP
Evaporation et évapotranspiration potentielle et réelle
L’évapotranspiration de référence (ET0) :

Le concept de l’évapotranspiration de référence ET0 a été introduit pour étudier


la demande évaporative de l’atmosphère indépendamment du type du couvert
végétal et des pratiques de gestion.

Elle est définie comme l’ensemble des pertes d’eau par évaporation et par
transpiration d’une surface étendue de gazon bien alimentée en eau, ayant une
hauteur uniforme de 8 à 15 cm, en pleine période de croissance, couvrant
complètement le sol.

Devant la difficulté à respecter les conditions standards pour déterminer l’ETo,


des méthodes empiriques ou semi-empiriques ont été développées pour
estimer l’évapotranspiration de référence à partir de différentes variables
climatiques.
Ces formules empiriques peuvent être classées en trois groupes :

les méthodes de température (Blaney and Criddle, 1950),

les méthodes de radiation (Turc, 1962)

et les méthodes combinées (Hargreaves and Samani, 1985; Penman-Monteith,


1998).

La plupart de ces relations sont obtenues et ensuite testées pour des zones
particulières ou pour une culture donnée.

Cependant, leur extrapolation à d’autres conditions climatiques nécessite parfois


des ajustements afin qu’elles soient adaptées aux conditions locales.
Méthode de Blaney-Criddle

ET0 = (8 + 0,46 tm)p

ET0 : évapotranspiration de référence moyenne mensuelle [mm/jour],

tm : température moyenne sur le mois [°C],

p : pourcentage d’heures diurnes pendant le mois considéré par rapport au


nombre d’heures diurnes annuelles.
Formule de Turc

t
Si H > 50% ETo  0.4(RG  50)
t  15

t  50  H 
Si H ≤ 50% ETo  0.4(R G  50) 1  
t  15  70 

Avec :
ET0 : évapotranspiration de référence mensuelle ou décadaire [mm],

t : température moyenne de la période considérée t en [°C],

RG : rayonnement global mensuel ou décadaire [cal/cm2/jour].


Méthode de Hargreaves

ET0 = 0.0135 (T + 17.78) Rs

Avec:

T: température moyenne

Rs: le radiation solaire (J/m2/jour)

Formule de Penman-Monteith-FAO

Dans un souci de normalisation, la FAO à travers son groupe d’experts, opérant


dans différents contextes climatiques, a adapté la formule de Penman-Monteith
aux conditions d’un couvert de gazon et propose la formule dérivée comme la
nouvelle définition de l’évapotranspiration de référence ou Eto.
Parmi les méthodes indirectes, l’approche climatique est généralement la plus
utilisée. Elle est basée sur le modèle :

ETc = Kc x ETo
Avec :
ETo : évapotranspiration de référence exprimée en mm/jour
Kc : Coefficient cultural qui dépend de l'espèce et de son stade de développement.
Le coefficient cultural (Kc)

Rappelons que c’est le rapport entre l’évapotranspiration maximale (ETR) et celle


de l’évapotranspiration potentielle (ETP).

Le coefficient cultural est toujours établi expérimentalement au début, pour une


région et une culture données, puis ensuite confiné dans des tables pour une
utilisation ultérieure dans la même région ou dans une région similaire.

Les valeurs de Kc publiées par la FAO sont souvent données par culture, tout en
tenant compte des diverses phases de croissance.

Le cycle des cultures est souvent subdivisé en quatre phases de croissance:


(1) la phase initiale, qui s'étend du semis à environ 10% de la couverture du sol,
(2) la phase de développement du couvert végétal se terminant au moment où la
couverture du sol est complète,
(3) la phase mi-saison qui se termine par le début de la chute ou la sénescence
du couvert foliaire, et
(4) la phase de l’arrière-saison ou de maturation.
L'évolution du coefficient cultural Kc au cours du cycle d'une culture présente la
forme d'une cloche similaire à celle de l'indice foliaire (LAI) ou du taux de
couverture du sol.

La valeur du Kc est donc considérée comme constante durant la phase initiale où


le sol est prédominant et pendant la phase de mi-saison où la couverture du sol
par la culture est maximale.

Les valeurs du Kc pendant les autres phases de croissance (2 et 4) sont obtenues


par interpolation.

Connaissant les valeurs du coefficient cultural de la phase initiale (Kc ini ), de la


mi-saison (Kc mid ), et de la récolte (Kc end ) d'une part, et les durées des périodes
de croissance, d’autre part, nous pouvons obtenir pour une culture considérée la
valeur du Kc à n'importe quel moment du cycle.
On utilise l’ETP maximum et le Kc maximum pour être sûr de pouvoir irriguer
suffisamment même lorsque le besoin est au maximum.

C’est la dose que votre système doit être capable d’appliquer à la plante.

P.ex. Si vous habitez dans une région où votre ETP maximum est de 6,6 mm/ j.

Si votre culture est l’oignon, le Kc maximum est 1,1.

6,6 mm/ j X 1,1 = 7,3 mm/ j est la dose journalière qu’il faut appliquer
Bilan hydrique et Besoins en eau d’irrigation

1- Besoins des cultures :

Si on considère l’équation du bilan hydrique :

Besoin réel des cultures = Apports – Pertes

Schéma du bilan hydrique à l’échelle d’un couvert végétal


B = Pt – D – R – ET + RU

B = Pe + RU– ET

Pe : pluie efficace : c’est la fraction de l’eau des précipitations qui est effectivement
utilisée par les cultures (La quantité d’eau pluviale retenue dans la zone racinaire).

Pe = Pt – ruissellement – évaporation- pluie interceptée par le feuillage- drainage

On peut estimer Pe approximativement de la manière suivante:

Si Pt > 75mm/mois Pe = 0,8Pt (80%)

Si Pt < 75 mm/mois Pe = 0,6Pt (60 %)


Pas d’irrigation

irrigation
Le besoin en eau d’irrigation (IN) est la différence entre le besoin en eau des
cultures (ET) et la pluie efficace (Pe).

IN = ET – Pe

Si on considère les apports du sol :

IN = ET – Pe – RU

N.B :
Si B > 0 pas besoin d’irriguer

0 < B < RUmax RU(j+1) = B

B > RUmax pertes = B – RUmax

Si B < 0 il faut absolument irriguer IN = -B


Dose net d’irrigation (DNI) pour un cycle de culture:

DNI(mm/an) = Σ ETc – Σ Peff

où DNI est la dose nette d’irrigation (mm) ;


ETc est l'évapotranspiration de culture (mm) ;
Peff sont les précipitations efficaces (mm).

Les besoins bruts en eau d’irrigation (DBI) : sont obtenus en tenant


compte de l’efficience globale du système d'irrigation. L’efficience représente le
volume réellement livré aux plantes par rapport au volume total appliqué au
champ.
Elle dépend des facteurs techniques en relation avec le mode d'irrigation.

DBI = DNI * (1/ Ea) * S * 10 en m3/an par superficie

où DBI est la dose brute d’irrigation (mm/an ou 10m3/ha/an) ;


DNI est la dose nette d’irrigation (mm/an) ;
Ea est l'efficience d’application de l’eau d’irrigation ;
S est la superficie cultivée (ha).
La dose d’irrigation peut être exprimée en millimètre d'eau, en m3/hectare ou
bien encore en litres/arbre :

Equivalences : 1 mm = 10 m3/ha = 1 L/m2


Quelques Paramètres d’irrigation

1. Dose en litres/arbre
Sachant que 1 mm d'eau = 1 L/m2, il est aisé de convertir une dose en litre/arbre en
multipliant la dose en millimètre par la surface occupée par l’arbre en m2 :

Dose (en litres/arbre) = Dose (en mm) x Surface occupée par arbre (en m2)

Exemple de conversion de la dose en millimètre en dose par arbre : une


irrigation de 1,2 mm sur des arbres espacés de 5 mètres sur le rang et 6 mètres sur
l'entre-rang revient à : 1,2 mm x (5 m x 6 m) = 36 L/arbre
2. Durée de l'irrigation
La durée de l'irrigation varie en fonction de la dose à appliquer et du débit d'eau
par arbre :

Durée (en heure) = Dose (en litres/arbre) / Débit par arbre (en litres/heure)

Exemple de calcul de la durée d'irrigation :


pour une dose de 0,8 mm à apporter à des arbres espacés de 7 mètres sur le rang
et 8 mètres sur l'entre-rang, chaque arbre étant équipé de 4 goutteurs de 4
litres/heure :
-Débit par arbre = 4 goutteurs x 4 L/h = 16 L/h

-Surface occupée par arbre = 7 mètres x 8 mètres = 56 m2

- Durée de l'irrigation = 0,8 mm x 56 m2 / 16 L/h = 2,8 heures = 2


heures et 48 minutes
3. Poste d'irrigation
Le poste d'irrigation correspond à la surface des arbres pouvant être arrosés
simultanément. La taille du poste dépend du débit par hectare et du débit à la
source en eau.

Surface du poste (en ha) = Débit à la source (en m3/h) / Débit par hectare (en m3/h/ha)

Exemple de calcul de la taille du poste :


Pour un verger de 6 hectares dont les arbres sont espacés de 5 mètres sur le rang
et 6 mètres sur l'entre-rang et équipés chacun de 2 goutteurs de 4 litres/heure. Le
réseau d'irrigation est approvisionné par une pompe fournissant 4 m3/heure :

-Débit par arbre = 2 goutteurs x 4 L/h = 8 L/h


-Nombre d'arbres par hectare (1 ha = 10 000 m2) = 10 000 m2 / (5 m x 6 m) = 333
arbres
-Débit par hectare = 333 arbres x 8 L/h/arbre = 2 664 L/h/ha = 2,7 m3/h/ha
- Taille du poste = 4 m3/h / 2,7 m3/h/ha = 1 ha 48
4. Durée du tour d'eau
La durée du tour d'eau correspond à la durée nécessaire à l'arrosage de l'ensemble
des parcelles ayant la même source d'approvisionnement en eau:

Durée du tour d'eau (en h) = Durée de l'irrigation par poste (en h) x Nombre de postes
raccordés à la source d'eau

Exemple de calcul de la durée du tour d'eau


Pour une dose journalière de 1 mm à apporter sur un verger de 9 hectares, dont les
arbres sont espacés de 7 mètres sur le rang et 7 mètres sur l'entre-rang et équipés
chacun de 6 goutteurs de 2 litres/heure. Le réseau d'irrigation est approvisionné par
une borne fournissant 6 m3/heure :

-Débit par arbre = 6 goutteurs x 2 L/h = 12 L/h


-Nombre d'arbres par ha (1 ha = 10 000 m2) = 10 000 m2 / (7 m x 7 m) = 204 arbres
-Débit par hectare = 204 arbres x 12 L/h/arbre = 2 448 L/h/ha = 2,5 m3/h/ha
-Taille du poste = 6 m3/h / 2,5 m3/h/ha = 2 ha 40
-Nombre de postes sur le verger = 9 ha / 2,4 ha = 3,75 = 4
-Durée de l'irrigation par poste = 1 mm x (7 m x 7 m) / 12 L/h = 4 heures
- Durée du tour d'eau = 4 heures x 4 postes = 16 heures
Limites du pilotage de l'irrigation
par bilan hydrique
Limites du pilotage de l'irrigation par bilan hydrique
En raison de nombreuses imprécisions, le pilotage par bilan hydrique est difficile

à gérer:

- les fortes variations d'évapotranspiration potentielle enregistrées d'une


année sur l'autre nécessitent l'acquisition de données météorologiques
actualisées pour un pilotage pointu.

- les coefficients culturaux ne sont pas clairement établis et varient d'un


verger à l'autre en fonction de la surface occupée par la frondaison, de la
densité du feuillage ou bien encore du système d'irrigation installé;

- les pluies réellement exploitables par les plantes sont difficilement


quantifiables;

-les réserves en eau du sol peuvent fortement varier sur une même parcelle
selon le type de sol rencontré.
Pilotage de l'irrigation par relevés tensiométriques

Pour piloter au mieux l’irrigation, le bilan hydrique doit être associé à l'utilisation
de tensiomètres ou de sondes tensio-électriques. L'association de ces deux
méthodes est efficace pour déterminer au plus juste les besoins en eau :

-on estime dans un premier temps les volumes d'eau à apporter ou la


fréquence des irrigations à partir du bilan hydrique,

-puis on corrige les doses d'irrigation ou la fréquence à l'aide des relevés


tensiométriques.

Principe du pilotage par relevés tensiométriques


Les mesures tensiométriques permettent de contrôler la pression requise pour
extraire l'eau du sol (exprimée en centibars). Le principe est basé sur la mesure
des forces de rétention entre le sol et l'eau, appelées tensions.

Plus le sol est sec, plus le niveau de succion est élevé, car l'eau est davantage
retenue par les particules du sol. Ainsi, les tensions augmentent lorsque le sol se
dessèche et elles diminuent lorsque le sol s'humecte.
Matériel de mesure tensiométrique

Le tensiomètre à eau présente l’inconvénient de se désamorcer facilement à


90 centibars. Le réamorçage du tensiomètre est assez fastidieux. Le tensiomètre
à eau est davantage adapté à la conduite de l'irrigation des cultures
maraîchères.

La sonde tensio-électrique apporte une réponse satisfaisante à ces problèmes


car elle ne contient pas d'eau, ce qui empêche tout désamorçage. Les capteurs de
la sonde tensio-électrique mesurent la résistance électrique entre deux
électrodes grâce à l'impulsion envoyée par le boîtier de lecture. Autre avantage:
les tensions peuvent être mesurées jusqu'à 200 centibars.
Installation des sondes tensiométriques

Pour piloter l'irrigation par tensiométrie, les sondes doivent être installées en
périphérie du bulbe humide. Il est conseillé de placer les sondes à 30 et 60 cm de
profondeur. Une troisième sonde peut être positionnée à 90 cm pour contrôler
les pertes en eau en profondeur en cas d'apport trop élevé.
Pilotage de l'irrigation par relevés tensiométriques

•En goutte-à-goutte, les tensions à 30 cm de profondeur doivent être


maintenues autour de :
- 40 centibars en sols sableux,
- 50 centibars en sols limoneux,
- 60 centibars en sols argileux.

•En micro-aspersion, les tensions relevées à 30 cm de profondeur avant


l'arrosage doivent être maintenues autour de :
- 60 centibars en sols sableux,
- 70 centibars en sols limoneux,
-90 centibars en sols argileux

Ces tensions correspondent à un confort hydrique pour les plantes.


Relevés tensiométriques et interprétation

En goutte-à-goutte, les mesures tensiométriques sont effectuées au moins


deux fois par semaine, avant de déclencher l'irrigation.

Lorsqu'on observe une montée des tensions sur les sondes placées à 30 et 60 cm
de profondeur par rapport à la dernière mesure, cela signifie que le sol s'est
asséché : la dose journalière doit être augmentée. Par contre, si les tensions
chutent, la dose doit être réduite.

Si les tensions chutent sur la sonde à 90 cm de profondeur sans qu'on ne puisse


l'expliquer par de fortes précipitations, les apports d'eau doivent être
fractionnés.

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