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Hydrologie urbaine

Cycle de l’eau:
flux d’eau (K. Chancibault)
- processus de transferts d’eau
- réseaux hydrographiques
flux de matière (B. Béchet)
- cycle biogéochimique
- processus de transferts de matière
Spécificités du milieu urbain
Hydrologie de bassin versant / hydrologie urbaine (K. Chancibault)
réseaux d’assainissement (K. Chancibault)
Fonctionnement d’une STEP (B. Béchet)
Qualité des eaux usées et pluviales (B. Béchet)
Qualité des sols (B. Béchet)
Introduction
L’hydrologie
Science du cycle de l’eau
indissociable des activités humaines Les ressources en eau
Disponibilité et accès à l’eau
Eau potable (2/3 de la population)
Irrigation
Électricité
Loisirs
Assainissement
Transport

Risques hydrologiques
Sècheresse (étiages et pénurie en eau)
Crues
Pollution des eaux (pb d’assainissement)
Santé publique
L’eau : une matière complexe

Dans la nature, l’eau se présente sous 3 états aux températures courantes:


 Solide (neige et glace)
 Liquide (eau)
 Gazeux (vapeur d’eau)

Le changement de phase de l’eau : température et pression


L’eau : une matière complexe

Sublimation
Transformations
qui absorbent de la Fusion Vaporisation
chaleur
« endothermiques »
SOLIDE LIQUIDE GAZ
Transformations
qui libèrent de Solidification Condensation
la chaleur
Condensation solide
« exothermiques »

Changement de phase de l’eau nécessite de l’énergie impact sur le


système climatique
Le cycle de l’eau

• Où est l’eau sur Terre??

Volume d’eau total : 1.4 109 km3

Océan 96.5% (70% surface de la terre)

Eaux souterraines 1.7%


Glaces polaires, glaciers, neige 1.7%
Lacs 0.014%
Rivières 0.0002%
Eau atmosphérique 0.001%
Total eau douce 2.5%
Le Cycle de l’eau
Le cycle de l’eau

Infiltration
+
Évaporation
Le cycle de l’eau

 Précipitations:
Eaux sous forme liquide (bruine, pluie) et solide (neige, grêle)

 Évapotranspiration
Evaporation de l’eau du sol + Transpiration des végétaux + évaporation
d’une surface d’eau

 Interception et stockage
Pluie retenue par la végétation, les dépressions du sol

 Infiltration et exfiltration
Entrée de l’eau dans le sol – Sortie de l’eau du sol (ex: source)

 Écoulements de l’eau dans le sol


Ecoulement latérale de sub-surface, percolation

 Ecoulements latéraux à la surface du sol


Ruissellement de surface + écoulements dans le réseau hydrographique
(cours d’eau)
Le cycle de l’eau

Dans la nature, les mouvements de l’eau sont déterminés par:

 Rayonnement solaire circulation de l’air dans l’atmosphère


 Gravité précipitation, ruissellement, infiltration
 Attraction solaire et lunaire marée et courants marins
 Forces intermoléculaires phénomènes capillaires
 Activités biologiques transpiration de la végétation

Organe vital du cycle : le soleil (apport énergétique)

Cycle de l’eau : assure le transport de l’énergie solaire


Le cycle de l’eau
L’hydrologie

• Définition
– Science de la Terre qui étudie les différentes composantes du
cycle de l’eau qui se trouve
• dans l’atmosphère
• à la surface de la Terre
• dans le sous-sol

• Échanges entre ces trois niveaux

• Processus :
– formation,
– circulation,
– distribution dans le temps et dans l’espace,
– propriétés biologiques, physiques et chimiques
L’hydrologie

• Objectifs :

– Contrôler les ressources en eau (hydrogéologie)


– Prévoir les inondations (hydrologie de surface)
– Étudier la zone non saturée (hydrologie de subsurface)
– Gérer l’eau en ville (hydrologie urbaine)
Enjeux hydrologiques

Aménager, protéger l’environnement hydrologique – Questions:


 Que devient l’eau de pluie ?
 D’où vient l’eau des rivières ?

Transformation Pluie – Débit


à l’échelle d’un bassin versant

Pour y répondre:
 Mieux comprendre observation
 Décrire et représenter la modélisation
 Prévoir les évolutions

MODÈLE
H20, C02
L’eau dans l’atmosphère :
les précipitations
Les précipitations : formation

• Composition de l’atmosphère :
– Vapeur d’eau
– Air sec (Azote (78%), Oxygène (20%),
Argon (0.9%), dioxyde de carbone (0.03%),
autres gaz (trace))
– Aérosols (particules d’)
particules de dimensions microscopiques (10-3 à qq μm), liquides
ou solides, en suspension dans l’atmosphère (ou l’océan), d’origine
minérales ou végétales
ex: gouttes d’eau, bactéries, sels marins, pollens, suies, …
fonction : noyaux d’Aïtken ou noyaux de condensation
Les précipitations : formation

Précipitations : Eau sous forme liquide (pluie) ou solide (neige, grêle) qui
atteint le sol
Elles résultent de la condensation de la vapeur d’eau, à la suite d’un
refroidissement, le plus souvent provoqué par l’ascendance de l’air instable

- Au niveau du sol, l’air n’est pas saturé - air ‘chaud’

- L’air s’élève, se refroidit et atteint le niveau de


saturation

- Dans son ascension: l’air relâche de la vapeur d’eau


excédentaire qui se condense – Formation de gouttes
d’eau nuageuse

- Cette micro-condensation se transforme en précipitation – Grossissement et


chute des gouttes d’eau

Mouvements d’air
Horizontaux : transport de la vapeur d’eau
Verticaux : Condensation de la vapeur d’eau et formation des précipitations
Les précipitations: formation du courant ascendant

• Atmosphère :

}
– Température
– Pression Fluide en mouvement
– Hygrométrie

INSTABLE NEUTRE STABLE


Température de la particule

Température de l’airT T T
Les précipitations: formation des gouttes

Courant ascendant
Condensation sur noyaux d’Aïtken

 formation des nuages


grossissement par collision, …
Vitesse de chute > vitesse courant
ascendant du nuage
Précipitation des gouttes
Vitesse de chute
des gouttes

Vitesse du courant
ascendant
Les précipitations – Microphysique
Un système très, très complexe
Différents types de précipitations

 Précipitations frontales - Précipitations causées


par la détente d’un air humide s’élevant le long
d’une surface frontale

Précipitations convectives
- Précipitations orageuses dues
à des mouvements convectifs
dans l’air. Elles sont associées Précipitations orographiques
aux cumulus et cumulo-nimbus. Précipitations dues à l’ascension d’air
humide au-dessus d’une barrière
orographique (montagne).
Qu’est-ce que la pluie ?

o Classiquement en Hydrologie : la pluie est un flux d’eau

o Mais la pluie est aussi une population de gouttes

Comment définit-on une population de gouttes ?

Par une loi de Distribution Granulométrique (dimensionnelles) des


Gouttes (DDG), qui exprime la « concentration des gouttes dans
l’atmosphère et la loi de répartition du diamètre des gouttes »

Exemple : la loi exponentielle (ou Marshall-Palmer)

N ( D ) dD N 0 exp ( D ) dD

D : diamètre des gouttes


N(D) : nombre de gouttes /unité de volume de diamètre entre D et D+dD
1
N0 : nombre total de gouttes / unité de volume
lw N 0
4
: paramètre (inverse du diamètre moyen)
dref rr
Qu’est-ce que la pluie ?

Exemple de DDG
Pluie stratiforme :
N0 = 8000 /m3mm
( R )= 41 R-0,21 (en mm-1)
R : intensité de pluie

Vitesse de chute des gouttes : v = 486 D1.67 (m/s) avec D en cm

o La DDG (ou DSD en Anglais) suffit à déterminer toutes les


propriétés de la pluie :
R : intensité de pluie – Z : réflectivité radar

6 3
Z N ( D ) D dD and R N (D ) D v ( D ) dD
6
0 0
La pluie – représentation

Hauteur précipitée : mm ( 1 mm = 1 litre sur 1 m2)


Intensité de pluie : hauteur d’eau/unité de temps (mm/h)

Hyétogramme Isohyètes
Courbe Intensité=f(temps)
La pluie – ordres de grandeur

Nantes : (source Météo-France)


- Moyenne annuelle : 800 mm (1971-2000) pour 120j de pluie
- cumul annuel min:546mm (1953)
- cumul annuel max:1087mm (1999)

Joyeuse –Ardèche (9/10/1827) 790 mm en 24 h


Nimes (Octobre 1988) 270 mm en 6h
Anduze, Gard (Sept. 2002) 687 mm en 2 jours
Vaison la Romaine (Sept. 1992) 300 mm en 6heures
Les précipitations
Notion de période de retour

 Fréquence d’un événement pluvieux


Nb de fois que se produit l' évènement
f
Nb d' années

Définition d’un évènement pluvieux :


Ex:
cumul de pluie > C(t)
intensité de pluie > I(t)

 Période de retour
1
Tretour (en années)
f

L’événement revient en moyenne toutes les T années.


 La pluie ‘décennale’

- Période de retour = 10 ans


- Fréquence d’occurrence = 1/10
La pluie décennale d’intensité I10(t)
Notion de période de retour

 La pluie ‘décennale’

- Période de retour : T= 10 ans


- Fréquence d’occurrence : f = 1/10

Soit la pluie décennale d’intensité I10(t) = Intensité moyenne de


la pluie ‘décennale’ pendant la durée t

- Probabilité de dépassement : f
Probabilité ( Imoy(t)>I10(t) ) = 1/10 = fréquence
‘décennale’

NB1: La pluie décennale ne suit pas un cycle de 10 ans.


NB2: On peut avoir plusieurs pluies (réelles) ‘décennales’ dans
une même année.
Les courbes IDF (intensité-durée-fréquence)

• Intensité moyenne:
1
hauteur d ' eau ( mm )
I m ( mm .h )
durée ( h )

• Fréquence cumulée: Fk
Probabilité de non dépassement:
Prob(Ij<Ik)=Fk
Fréquence
rang .. évènement (Ik ) k cumulée
Fk n
nb . évènements n 1

k/n k Population
Il y a k/n chances que la valeur Ik ne de pluies
soit pas dépassée. 3
1 2
Limitation pour k=n: 100% de
chance de ne pas dépasser Ik=n
Ik Intensité
k-a avec: a=0 ou a=0,5
F * (k)
n b b=1 b=0
Les courbes IDF (intensité-durée-fréquence)

Lois générales en un lieu donné :


- Pour une fréquence d'apparition donnée - une même période de retour -
l'intensité d'une pluie est d'autant plus forte que sa durée est courte
- A durée de pluie égale, une précipitation sera d'autant plus intense que
sa fréquence d'apparition sera petite (donc que sa période de retour sera
grande).
Les courbes IDF (intensité-durée-fréquence)

Les courbes IDF permettent de synthétiser l'information


pluviométrique au droit d'une station donnée.

La formule la plus utilisée en France est la formule de Montana (longues


durées) :
i(t, T) = A(t,T) . T B(t,T)

i : intensité maximale de la pluie [mm/h],


t : durée de la pluie [minutes ],
T : période de retour [années],
A, B : coefficients calculés par ajustement statistique entre durée et
intensité de pluie pour une période de retour donnée

Exemple: Météo-France
À partir d’un échantillon d’au moins
32 ans de données observées à une
station donnée
Les courbes IDF (intensité-durée-fréquence)
Exemple d’un pluviomètre à Rezé
L’interception
L’interception - définition

Interception ‘Stockage temporaire de l’eau en surface avant


infiltration ou évaporation’.

• s’exprime en hauteur d’eau (mm)

• Les lieux de stockage:

- La végétation (arbre, pelouse, jardin, …) – 5 à 15 mm

- Les surfaces revêtues (tuiles, …) – qq mm

- Les dépressions (flaques d’eau, mare, …)


pelouse 5 à 15 mm, voirie 1 mm
L’interception - définition

Interception

• Le ruissellement apparaît lorsque la capacité d’interception a été


satisfaite.

• La capacité d’interception (et par suite le fonctionnement hydrologique


du bassin) dépend:

- du type de surface

- de l’état hydrique initial de la surface

- du régime de pluie
Interception de la pluie par les arbres

En prairie, l’herbe intercepte de 15 à 30%


En forêt entre 20 et 50% de la pluie est interceptée

Hêtraie à Berlin pendant une année hydrologique :


pourcentage de pluie non interceptée
Interception de la pluie par les arbres
Type Arbre Caractéristique pluie Interception

Epiceas (Angleterre) 2.5 mm 64%


17.8 mm 21%
Forêt tropicale Tanzanie 2 mm 60%
20mm 12%
Année 14%
Acacia – climat semi-aride 2mm 35%
10mm 10%
Année 12%

Epicéas (Allemagne) Année 59%

Chênes (Allemagne) Année 21%

Redistribution des précipitations brutes en différents composants, pour les arbres individuels ou pour la
végétation prise dans son ensemble, en relation avec le type de climat, l'intensité des pluies et les
espèces ligneuses (d'après http://www.gcw.nl/kiosk/sahel/LIGNEUX/LIGN2.HTM#Heading82)
L’évapotranspiration
Evapotranspiration : définition

Regroupement de 2 processus difficilement dissociables :


- L’évaporation de l’eau du sol vers l’atmosphère
- La transpiration des plantes qui transfèrent aussi de l’eau du sol
vers l’atmosphère (zone racinaire)

- L’évaporation d’une surface d’eau libre


L’évapotranspiration : de quoi dépend-elle?

Évaporation d’une surface d’eau libre


- Profondeur
- Étendue
- Salinité

Évaporation d’un sol nu (ou surface ± imperméable)


- Contenu en eau du sol (état hydrique du sol)
- Capillarité
- Couleur du sol

Transpiration de la végétation
- Physiologie des plantes
- Contenu en eau du sol (état hydrique du sol)

dépend aussi
- de caractéristiques météorologiques (rayonnement, température de l’air,
humidité de l’air, vent)
- de l’occupation du sol (type de végétation, taux de couverture, …)
Evapotranspiration : quelques éléments

Son importance dépend de l’échelle d’analyse temporelle.


- à l’échelle du bilan annuel: 50 à 70% des précipitations
- négligeable à l’échelle de l’événement pluvieux

Grande influence sur l’état hydrique du sol

Principaux facteurs d’influence :

- Effet du vent : brassage et renouvellement de l’air au


contact de la végétation et du sol
- Ensoleillement : apport de l’énergie nécessaire à
l’évaporation
- Humidité de l’air : capacité de l’air à stocker de
la vapeur d’eau

Très difficile à mesurer directement


… et donc estimée par modélisation
ou par différence des autres termes du bilan hydrique
Evapotranspiration : définitions

- Evaporation théorique : qui s’effectue à partir d’une surface d’eau


libre que l’on appelle « évaporation Penman » (1948) ;

- Evapotranspiration potentielle (notée ETP ou ET0) :


évapotranspiration de référence définie comme la quantité
maximale d’eau susceptible d’être évaporée sous un climat donné sur
un gazon bien alimenté en eau.

- Evapotranspiration réelle (ETR): Quantité totale d’eau qui s’évapore


du sol et des plantes lorsque le sol est à son taux d’humidité naturel.
Elle dépend de nombreux facteurs : végétation, état hydrique du sol…
Evapotranspiration : exemple
mm/j 3 0 ,0 0

2 5 ,0 0

Valeurs 2 0 ,0 0

journalières Plu ie
mm

1 5 ,0 0
ETP

1 0 ,0 0

5 ,0 0

jours
0 ,0 0
0 1 /0 1 /0 4 0 1 /0 3 /0 4 0 1 /0 5 /0 4 0 1 /0 7 /0 4 0 1 /0 9 /0 4 0 1 /1 1 /0 4

mm 1000
900

800

Cumul sur 700

l’année 600
ETP
mm

500
Pluie
400

300

200

100 jours
0
01/01 /2004 01/03 /2004 01/05 /2004 01/07 /2004 01/09 /2004 01/11 /2004
Les écoulements
Les écoulements

• Rapides : ruissellement de surface, ruissellement de sub-surface (ou


hypodermique)
• Lent : écoulement souterrain

Ecoulement de surface Surface


saturée

Ecoulement
de
subsurface
Niveau
de
nappe

Ecoulement
souterrain
Les écoulements

• L’écoulement de subsurface
– Structure du sol (couche relativement imperméable à faible
profondeur)
– Texture du sol
 ralentit le cheminement de l’eau, augmente la durée de l’hydrogramme

• L’écoulement souterrain (ou de base)


– Faibles vitesses de l’eau dans le sous-sol  faible contribution au
débit de la rivière
– Eaux d’évènements pluvieux antérieurs
– Contribue au débit de la rivière hors évènement pluvieux et
soutient le débit d’étiage
Le ruissellement

Ruissellement quantité d’eau de pluie non évaporée, non


interceptée, non infiltrée

• Peut s’exprimer en hauteur d’eau (mm)


/ contribue à l’écoulement / formation des débits
Deux concepts principaux
• Ruissellement hortonien : apparait lorsque l’intensité
de pluie dépasse la capacité d’infiltration du sol
• Ruissellement par saturation / zones contributives :
sol saturé (remontée de la nappe, ou nappe proche de
la surface et saturation par infiltration)
Les écoulements

• Le ruissellement : Par dépassement de la capacité d’infiltration (Hortonien)

Lame d’eau
ruisselée
i [mm/h]
Temps

t [h]

Lame d’eau
infiltrée
Les écoulements

• Le ruissellement : sur surface saturée

- topographie (pente)
- aire drainée
- lame d’eau
- état hydrique du sol

Temps
Les écoulements

• Le ruissellement

Simplon (CH),
octobre 2000

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