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Eau agricole

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Article principal : Utilisation de l'eau.


L'eau agricole désigne l'eau ut ilisée dans l'agricult ure, par opposit ion à l'eau domest ique et à l'eau indust rielle.

Selon la FAO, l’agricult ure occupe aujourd’hui 11 % de la surface des t erres émergées de la Terre aux fins des product ions végét ale et animale et
ut ilise 70 % de t out e l’eau t irée des aquifères, des cours d’eau et des lacs[1]. C'est une ressource nat urelle essent ielle et qui peut êt re menacée ou
pert urbée par le réchauffement climat ique [2].

Description
Les ut ilisat ions de l'eau sont t radit ionnellement répart ies ent re sect eurs domest ique – l'eau domest ique-, indust riel – l'eau indust rielle – et agricole –
l'eau agricole. Le sect eur agricole comprend l'eau pour l'irrigat ion et l'élevage [3] (abreuvement et net t oyage) (et la pêcherie - FAO[4])

Cet t e répart it ion en sect eur met surt out en évidence la pression exercée par l'irrigat ion sur les ressources en eau renouvelable [Quoi ?] au niveau mondial
(69-70 % des prélèvement t ot al d'eau douce selon la FAO).

La proport ion d'eau ut ilisée pour le sect eur agricole peut varier fort ement selon les pays. En part iculier, cert ains pays favorisés par leur climat et
n'ayant pas recours à l'irrigat ion (agricult ure pluviale) ont des t aux de prélèvement en eau à dest inat ion de l'agricult ure qui avoisinent zéro. Deux t iers
des pays dédiant moins de 10 % de leurs prélèvement s à l'agricult ure (au nombre de 36) sont des pays indust rialisés, avec un climat t empéré, en
Europe [4]. Dix-sept pays ont des prélèvement s d'eau douce à dest inat ion de l'agricult ure supérieurs à 90 %[4].

Disponibilité de l'eau

Articles connexes : Ressource hydrique, Répartition de l'eau sur


Terre et Cycle de l'eau.
Répartition mensuelle des précipitations.

Sur la t ot alit é de l'eau présent e sur t erre (hydrosphère), 97 % se t rouve dans les océans. Cet t e eau est salée et difficilement exploit able pour
l'agricult ure. Seulement 0,3 % de l'eau douce est sous forme liquide à la surface de la Terre. La Terre fonct ionne heureusement comme une immense
machine à dist iller où l'eau s'évapore cont inuellement mais se condense en pluie et ret ourne plus ou moins rapidement aux océans[5]. L'eau dans
l’at mosphère est renouvelée t ous les neuf jours, au cours de ce cycle hydrologique - évaporat ion - condensat ion - pluie - ruissellement - et ret our à
l'océan. En moyenne il t ombe un mèt re cube d'eau par mèt re carré, soit [6] 814 mm, sur lesquels 56 % sont évaporés par les forêt s et les paysages
nat urels. C'est dans les 44 % rest ant s que l'humanit é va puiser pour ses besoins, on parle d'eau agricole (dont 5 % par l'agricult ure pluviale), d'eau
indust rielle et d'eau domest ique.

Tout efois les précipit at ions se répart issent de manière disparat e: 10 m3 à cert ains endroit s, rien pendant des années à d'aut res endroit s. Lorsqu'un
Islandais disposerait virt uellement de 1 400 000 lit res par jour, un Koweït ien ne disposerait que de 16 lit res. Le globe t errest re comport e donc des
cont ext es géographiques et climat iques variés et des sit uat ions économiques et démographiques bien dist inct es, les prélèvement s d’eau par usage
sont par conséquent variables d'un Ét at à l'aut re. En Espagne, les usages agricoles prédominent alors qu’en Allemagne, l’essent iel des prélèvement s
est à dest inat ion des usages indust riels[7].

Eau et sol

Complexe hydrique sol, plante, climat

La plante, une pompe puissante

Schéma classique d'explications visuelles du complexe hydrique.

La plant e est le siège de t ransfert s de nut rit ion carbonée et azot ée qui passent par la sève, basée sur l'eau. L'eau compt e pour 70 % à 90 % dans la
composit ion de la plant e et durant le mét abolisme la plant e cont ient plus de 50 % d'eau en mouvement : la sève brut e, cont enant les élément s
nut rit ifs, et la sève élaborée, en quant it é infime par rapport à la première. Le flux de sève brut e dans le xylème est cont inu et ascendant : l'arbre se
comport e comme une pompe, dont la puissant mot eur se sit ue dans sa part ie vert e, et qui dissipe dans l'at mosphère de grandes quant it és d'eau, par
décomposit ion chimique, gut t at ion et surt out évapot ranspirat ion (aussi par capillarit é)[8]. L'évapot ranspirat ion, le processus cont inu chez les plant es
causé par l'évaporat ion d'eau par les feuilles et la reprise qui y correspond à part ir des racines dans le sol, engendre une dépression à ce point fort e
dans l'arbre, pouvant aller jusqu'à −200 bars, que l'eau peut y êt re dans un ét at mét ast able et cavit er, avec l'apparit ion brut ale de bulles, provoquant
une embolie dans la circulat ion de la sève [9].
La t ranspirat ion végét ale se fait par les st omat es s'ils sont ouvert s, à t ravers la barrière cont inue const it uée par le cut icule, ce qui crée des t ensions
dans la colonne d'eau de la plant e et la fait s'élever. Le rôle du cut icule, mince couche cireuse et imperméable qui recouvre la surface de l'épiderme de
la plant e [10] est d'empêcher l'évaporat ion d'eau direct ement par la surface ext erne des épiderme foliaires et de prot éger les cellules sous-jacent es
d'une dessicat ion qui pourrait êt re lét ale.

La t ranspirat ion végét ale est un phénomène d'une import ance considérable. Un simple pied de maïs peut durant sa vie rejet er jusqu'à 200 lit res d'eau.
Ext rapolé à l'échelle du champ de maïs, la quant it é d'eau évaporée par les plant s pourrait at t eindre 38 cm, répart ie sur le t emps de la cult ure. Un seul
érable argent é adult e de 14,50 m, peut perdre jusqu'à 225 l/h d'eau[11], un chêne adult e remont e plus de 200 lit res d'eau par jour et ceci à une haut eur
de 30 à 40 mèt res[12]. Dans une forêt d'arbres à feuilles caduques, de celles qu'on t rouve dans les Appalaches, un t iers des précipit at ions annuelles ne
sera absorbé par les plant es que pour êt re rest it ué à l’at mosphère [11]. Sur une majorit é de bassins, les pert es d'eau par évapot ranspirat ion représent e
la part ie la plus import ant e du bilan d'eau, et cont ribuent grandement au cycle de l'eau.

Pour que la « pompe » fonct ionne, suffisamment d'eau évidemment doit êt re à disposit ion (fonct ion des précipit at ions, mais aussi d'un bon sol hors-gel
et pourvu en eau); mais la chaleur a aussi de l'import ance, car l'arbre, par l'eau, régule sa t empérat ure [8].

Les forest iers se fondaient sur la t empérat ure pour dét erminer la fin et le début de la période végét at ive: il exist e un seuil, en deçà duquel l'eau n'est
pas ut ilisable par l'arbre, où la pompe se désamorce, ou ne démarre pas : dans les régions t empérées ent re 6 et 8 °C[8]. L'arbre en hiver ent re en
dormance, ce qui n'empêche pas la circulat ion de la sève: « la circulat ion de la sève est ralent ie »; la t eneur en eau des fibres de l'arbre est minimale, ce
qui permet à l'arbre d'évit er les risques de gel de ses vaisseaux ligneux[13].

La présence d'eau et la
photosynthèse sont un élément et un
mécanisme essentiels de la
biosphère. Cette image composite
rend visible en fausses couleurs (en
vert) les zones terrestres les plus
végétalisées et les zones de
concentration en plancton (AVHRR,
Advanced Very High Resolution
Radiometer instrument).

Un aut re mot eur de l'élévat ion de la sève est la phot osynt hèse. La phot osynt hèse oxygénique qui consomme de l'eau s'exprime selon la formule:

2n CO2 + 2n H2O + photons → 2(CH2O)n + 2n O2.


Parmi les mot eurs de la croissance végét ale l'eau est responsable du phénomène de t urgescence, qui permet aux plant es de s'élever vers la lumière.

Eau de ruissellement sur l'arbre


La forêt joue un rôle import ant dans la régulat ion du ruissellement . La pluie est ret enue par les feuilles et les branches et s'égout t e peu à peu, ou
glisse des branches sur le t ronc. Cet t e ret enue part ielle de l'eau amort it et régule l'arrivée au sol de l'eau[12].

Zone vadose

Articles détaillés : zone vadose, potentiel hydrique et point de


flétrissement permanent.

Article connexe : Sol (pédologie)#Sol et cycle de l'eau.


L'évapot ranspirat ion pot ent ielle est la quant it é maximale d'eau suscept ible d'êt re évaporée sous un climat donné par un couvert végét al cont inu bien
aliment é en eau. Il découle de cet t e définit ion qu'une zone sèche est un endroit où le pot ent iel annuel d'évaporat ion excède les précipit at ions
annuelles.

Le st ress hydrique qualifie de manière générale une sit uat ion où la demande en eau est plus élevée que la quant it é disponible. Plus spécifiquement il
décrit pour la plant e l'ét at physiologique, la sit uat ion de souffrance résult ant d'un déficit en eau; caract érisée par une croissance plus lent e, une
résist ance moindre aux maladies[14] et se t raduisant si elle est prolongée par le flét rissement , la fanaison[15] puis la mort de la plant e [16]. La réserve
ut ile en eau d'un sol est la quant it é d’eau que le sol peut absorber et rest it uer à la plant e. La végét at ion puise dans cet t e réserve jusqu'à une t ension
de -1500hPa (15 bars); au-delà, la force de rét ent ion capillaire du sol (son pot ent iel hydrique?) excède la force de succion des racines, la plant e flét rit
et meurt . La valeur de t ension de -1500hPa est nommée W1500 ou point de flét rissement permanent .

La porosit é du sol de l'ordre de 20 à 30 % en général peut êt re considérée comme la capacit é de st ockage de l'humidit é d'un sol. Le sol est dit sat uré
lorsque sa porosit é est presque t ot alement occupée par l'eau, ce qui se produit dans les aquifère et les nappes phréat iques. Au-dessus des aquifères,
la zone vadose qualifie une zone non sat urée en eau[17] . L'eau dans un sol non sat uré est ret enue par des forces capillaires (de succion). L'eau
excédent aire, dit e gravit aire parce que sollicit ée par la pesant eur, descend vers la nappe phréat ique. Le sol se draine jusqu'à at t eindre la capacit é au
champ qui est la capacit é de rét ent ion maximale en eau du sol, soit la quant it é d'eau ret enue dans un sol après que l'eau gravit aire s'est écoulée [18] (La
circulat ion de l'eau filt rant à t ravers le sol est soumise à la loi de Darcy et fonct ion de la conduct ivit é hydraulique). La capacit é au champ de même que
la réserve ut ile en eau d'un sol, sont principalement t ribut aire de la t ext ure du sol, de la t aille des pores et de sa profondeur. On peut dist inguer t ext ure
sableuse, limoneuse, argileuse, l'opt imum ét ant at t eint dans la t ext ure équilibrée qui présent e la plupart des qualit és des t rois, sans en avoir les
défaut s. La réserve ut ile en eau d'un sol est la différence ent re l'eau cont enue dans le sol à la capacit é au champ, et l'eau cont enue dans le sol au
point de flét rissement . Elle correspond à une lame d'eau cont enue dans une épaisseur unit aire de sol et est exprimée généralement en mm/m. La
réserve ut ile t ot ale est proport ionnelle à l'épaisseur sol.

Tolérance et évitement des végétaux


Les plant es hygrophiles sont t rès exigeant es en eau et vivent sur un sol sat uré en eau.

Les plant es mésophiles sont adapt ées à des milieux t empérés.

Les plant es xérophiles sont adapt ées aux sols secs. Les végét aux qui poussent sur des sols ayant peu de réserve en eau ut ilisent deux st rat égies : la
t olérance et l'évit ement . Dans le cas de l'évit ement , la réduct ion de la t ranspirat ion permet le maint ien d'un pot ent iel hydrique élevé. Elle se réalise
chez les sclérophyt es, malacophyt es, éphémérophyt es et psammophores, et c. par un épaississement du cut icule, un enfoncement des
st omat es, et c. Les sclérophyt es, végét aux persist ant s aux feuilles relat ivement pet it es, coriaces, cireuses et assez épaisses, prot ègent le peu d'eau
qu'elles peuvent absorber en limit ant la t ranspirat ion. Les éphémérophyt es réalisent leur cycle de reproduct ion en dehors de la sécheresse sur un
t emps t rès court ; les poïkylohydres int errompent leur cycle de reproduct ion, et t olèrent un abaissement de leur cont enu hydrique de 50%, st rat égie
fréquent e chez les champignons, lichens, mousses, algues, mais rare chez les angiospermes (présent e chez la ramondie des Pyrénées par exemple)[19].

Carte de la production mondiale de


mil, 2008.

En zone soudano-sahélienne, le mil est recommandé comme cult ure primaire sur les plus vast es ét endues de t erre, car il demande peu d’eau. Plus
exigeant , le sorgho l’emport e en Afrique aust rale sub-humide et semi-aride. La cult ure du maïs convient mieux aux vast es superficies de l’Afrique
occident ale humide et sub-humide et de l’Afrique orient ale mont agneuse. En Afrique cent rale humide, le manioc est le meilleur choix sur la plus grande
part ie des t erres. La cult ure du maïs est souvent forcée sur des sols inappropriés pour des raisons de rendement pot ent iel plus élevé ent re-aut res au
risque d'une faillit e complèt e des cult ures comme lors de sécheresse d’Afrique aust rale en 1992/93. Le blé, le riz ou l’orge, poussent mal sur la plus
grande part ie de l’Afrique si ce n'est par un supplément d'arrosage apport é par l'irrigat ion[20].
Un fermier inspecte des plants de riz
d'eau profonde.

Le riz est la seule céréale qui peut résist er la submersion, ce qui cont ribue à expliquer les relat ions complexes et diversifiées exist ant ent re le riz et
l'eau. Pendant des cent aines des années, les pressions de sélect ion nat urelles t elles que la sécheresse, la submersion, les inondat ions, les st ress de
nut riment s et biot iques ont conduit à une grande diversit é l'allongement des t iges pour échapper à un manque d'oxygène lorsque le niveau d'eau
augment e, et la résist ance à des périodes de sécheresse sévère. Les écologist es ont dist ingué cinq cat égories de rapport à l'eau: pluvial de plaine
(bas-fond pluvial), eau profonde, zones humides de marée (lagunaire), pluvial de mont agne (pluvial st rict ) et le riz irrigué. La cult ure de riz a besoin d'eau
pour l'évapot ranspirat ion, l'infilt rat ion et la percolat ion, ainsi que pour des opérat ions cult urales t elles que la préparat ion du sol et le drainage. Le riz
paddy consomme plus d'eau que t out e aut re cult ure, mais une grande part ie de cet t e eau est recyclée pour d'aut res usages[21].

Eau et formation des sols

Article connexe : Sol (pédologie)#Sol et cycle de l'eau.


La pluviomét rie, l'évapot ranspirat ion et la t empérat ure sont parmi les fact eurs ayant cont ribué à la format ion des sols. Les alt érat ions chimiques
présent es dans le sol sont liées à l'eau de manière absolue, et d'aut re-part liées à la t empérat ure. Les réact ions chimiques doublent de vit esse lorsque
la t empérat ure augment e de 10 °C.

On appelle drainage climat ique (P-ETP), la différence ent re précipit at ions (P) et évapot ranspirat ion pot ent ielle (ETP).

En première approximat ion cet t e équat ion donne naissance à t rois t ypes de sit uat ions: des climat s dans lesquels les sols ont t endance à s'appauvrir
car ils sont t raversés par d'import ant es quant it és de pluie (le drainage climat ique est posit if, les sels de calcium et de sodium, et c. sont évacués, le
sol a t endance à s'acidifier et à s'appauvrir); sous cert ains climat s l'eau n'est pas en quant it é suffisant e pour lessiver les ions qui sont libérés par
l'alt érat ion si bien que ces ions s'accumulent au sein du sol et augment ent le risque de salinisat ion, si le sodium (Na) est abondant dans l'environnement
(dans ce cas le drainage climat ique est négat if). Cert ains sols enfin sont en équilibre avec le climat et se révèlent les meilleurs pour la pousse des
plant es car ils ne sont ni t rop pauvres ni t rop riches en Na, Ca, et c.[22].

En effet , la salinisat ion est un problème qui pose beaucoup de difficult és aux irrigant s à cause de la t eneur en sels dissous. La pression osmot ique de
la solut ion du sol augment e proport ionnellement à la salinit é, ce qui ent raine une réduct ion de la qualit é d’eau ut ilisable par les plant es[23] .

Un bilan hydrique complet t iendra compt e des apport s d'eau, des t ransfert s au sein du sol, des pert es par évaporat ion, par absorpt ion racinaire et par
drainage profond. On raisonne en haut eur d'eau exprimée en cm mais on t ient compt e des pert es lat érales par ruissellement . La t opographie,
concent re ou disperse les eaux, elle est un fact eur dét erminant dans la const it ut ion des sols.

Comme la t empérat ure est dét erminant e, les sols de manière générale se répart issent sur t erre par longues bandes horizont ales suivant la lat it ude ou
l'alt it ude, dès lors qu'on perd environ 1 °C par 100 km remont é vers le nord (dans l'hémisphère Nord) ou par 180 mèt res gagnés en alt it ude. La zonalit é
liée à la lat it ude est nuancée par l'alt it ude, comme découvert par Vassili Dokout chaïev[22].

Article détaillé : Pédogenèse (géologie).

Eau et altération des sols


Le ruissellement sur les cult ures peut êt re cause d'érosion, de régression et dégradat ion des sols. Le ruissellement des sédiment s peut êt re cont ré
par la cult ure en courbes de niveau, le paillis, la rot at ion cult urale, la plant at ion de cult ures vivaces, l'inst allat ion de zones ripariennes t ampon.
Article connexe : Traitement des eaux usées agricoles.
La cult ure en courbes de niveau, (en anglais, contour plowing ou contour farming ou contour ploughing) est la prat ique agricole consist ant à labourer
et /ou à plant er sur une pent e selon ses courbes de niveau d’élévat ion. Ces courbes de niveau créent une rupt ure de pent e qui réduit la format ion de
ravines et rigoles lors d'un ruissellement import ant ; qui est une cause majeure de l'érosion du sol.

Article détaillé : Culture en courbes de niveau.


La bat t ance est en édaphologie, pédologie et écologie du paysage, le caract ère d'un sol t endant à se désagréger et à former une croût e en surface
sous l'act ion de la pluie. C'est une des expressions de la régression et dégradat ion des sols.

Article détaillé : Battance.


Une irrigat ion mal menée conduit à une salinisat ion des sols.

Régime hydrique des sols

Régime hydrique des sols. Les régimes d'humidité des sol sont
utilisés comme critère de classification des sols, car ils affectent la
pédogénèse, l'utilisation et la gestion des sols, et ils peuvent être
utilisés pour regrouper les sols de propriétés et de morphologie
similaires (USDA).

Le régime hydrique des sols (Comprendre le régime d'humidit é du sol) est dans la Taxonomie des sols de l'USDA, défini en fonct ion du niveau
piézomét rique et la présence ou l'absence d'eau disponible pour les plant es (La réserve ut ile en eau du sol). Tous les régimes d'humidit é, sauf aquic,
sont basés sur le climat régional. Les régimes d'humidit é aquic sont basés sur la durée de la période pendant laquelle le sol est sat uré. Les classes de
régime d'humidit é du sol comprennent [24]:

Aquic (ou Perudic): Saturé d'eau assez longtemps pour


provoquer un appauvrissement en oxygène. Les sols avec un a
régime d'humidité Aquic (perudic) ont besoin drainage artificiel
pour la plupart des pratiques culturales.
Udic: Climat humide ou subhumide. Les sols avec un régime
d'humidité Udic ont suffisamment d'humidité pour les cultures.
Les cultures peuvent être cultivées dans le régime d'humidité
Udic sans irrigation.
Ustic: climat semi-aride. Les sols avec un régime d'humidité
Ustic peuvent produire des cultures pluviales, mais l'humidité
sera limitée pendant une partie de la saison de croissance.
Aridic (ou Torric): climat aride. Les sols avec un régime
d'humidité Aridic nécessitent l'irrigation pour être utilisé pour les
cultures.
Xeric: climat méditerranéen (hivers froids et humides et étés
chauds et secs)
La gest ion de ces sol varie en fonct ion des différent s régimes d'humidit é.

Bioclimats

Article connexe : Bioclimatologie.


La pluviosit é et la t empérat ure sont donc les deux fact eurs qui rent rent dans l'élaborat ion d'une classificat ion des climat s. Le caract ère essent iel des
zones sèches du globe - qui se différencient par de nombreux caract ères part iculiers au milieu et parmi ceux-ci une agricult ure t ribut aire de l'irrigat ion -
est la faiblesse des précipit at ions. Tout efois la simple classificat ion selon les précipit at ions n'est pas suffisant e pour ranger un climat dans la
cat égorie « désert » ou « st eppe ». le fait d'adopt er une ligne isohyèt e, par exemple celle de 300 mm comme ligne ext rême de la zone aride, et celle
de 750 mm comme limit e ext rême de la zone semi-aride ne donne pas des régions climat iques une idée correspondant à la réalit é. Une même quant it é
de pluie qui s'évapore rapidement après êt re t ombée est moins ut ile aux plant es qu'une quant it é égale qui s'évapore plus lent ement et demeure ainsi
plus longt emps à disposit ion des végét aux[25]. Dans la Taxonomie des sols de l'USDA par exemple le régime de t empérat ure des sols vient donc
complét er le régimes d'humidit é des sols. La classificat ion de Köppen est d'aut re part une classificat ion réput ée des climat s fondée sur les
précipit at ions et les t empérat ures. C'est une combinaison cart e mondiale de la végét at ion de Griesbach et la division du climat en cinq zones par
Candolle.

Article détaillé : Classification de Köppen.


Carte des climats de Köppen-Geiger, fondée sur les précipitations et
les températures. Cette carte reste aujourd'hui une référence dans les
domaines de l'hydrologie, de la géographie, de l'agriculture, de la
biologie et de la climatologie, à travers ses recherches sur l'évolution
des climats.

CwaCfa
Csa
CwbCfb
Af BWhCsb
CwcCfc
Am BWk Dsa ET
DwaDfa
Aw BSh Dsb EF
et DwbDfb
As BSk Dsc
DwcDfc
Dsd
DwdDfd

Les grandes format ions végét ales nat urelles, appelées biomes, t endent à se disposer parallèlement aux grandes zones climat iques[26].

Les végét aux plus que les animaux se soust raient difficilement aux périodes de climat défavorables et de larges régions du globe ont dès lors une
capacit é de product ion agricole limit ée [1] (ht t p://www.grida.no/graphicslib/t humbs/1805c933-493c-4b85-be16-ad06eb342332/large/agricult ure-lan
d-use-dist ribut ion-croplands-and-past ure-land_ a0ab.png) [archive] qui peut êt re évent uellement sout enue par l'irrigat ion.

Zones peu propices à l'agriculture


L'inlandsis de l'Ant arct ique, cont inent le plus froid mais aussi le plus sec et le plus vent eux - n'est pas propice à l'implant at ion de plant es vasculaires et
est inhabit é, t out comme l'inlandsis du Groenland. Dans une zone correspondant aux climat s polaires et de t oundra (EF et ET) et d'aut re part le climat
subarct ique (Dfc, Dfd, Dwc, Dwd, Dsc, Dsd), const it uée principalement par un océan gelé, des t erres t rès froides de t oundra et plus bas, par la t rès
large cont inuit é boisée (10 % des t erres émergées) de la forêt boréale, la survie des populat ions humaines est largement t ribut aire de la pêche, de la
chasse et dans le Nord de l'Europe associée à un past oralisme nomade basée sur le renne. Ce sont des sols part iellement gelés t out e l'année
(pergélisol) et pour lesquels t out e act ivit é biologique se t rouve confinée dans la fine couche superficielle qui dégèle chaque ét é. Elle est le support
d'une végét at ion suffisant e pour offrir un pât urage à des animaux, comme le caribou, le renne et le bœuf musqué. Le surpât urage conduit rapidement à
l'érosion de ces sols fragiles[27].

Les désert s et t erres arbust ives xériques (écorégion t errest re du WWF), correspondant aux climat s désert iques (BWh et BWk), voire semi-arides (BSh
et BSk) sont des écorégions dans lesquelles, l'évaporat ion dépassant les précipit at ions, il est difficile voire impossible de maint enir des cult ures. De
nombreux désert s, comme le Sahara, sont chauds t out e l'année, mais d'aut res, comme le désert de Gobi en Asie, sont devenus t out à fait froids en
hiver. La végét at ion y est rare, basse et at rophiée. Elle a évolué pour minimiser la pert e d'eau (xérophyt e). La biodiversit é animale y est t out aussi bien
adapt ée et diversifiée. Ces régions aut orisent un past oralisme nomade [28]. Ce sont des écorégions t rès sensibles au pât urage ou au surpât urage, à la
pert urbat ion du sol, à la combust ion, au labour, et aut res modificat ions de la couvert ure. Cert aines t ent at ives de conversion des t erres à l'agricult ure
pluviale ou non y ont ét é cat ast rophiques.
Bassins endoréiques majeurs : bassin
du Tchad au centre de l'Afrique,
bassin du Kalahari, bassin de la mer
Caspienne et de la mer d'Aral, bassin
du Tarim.

Les régions arides sont aussi souvent des bassins endoréiques (parmi lesquels bassin du Tchad) d'où l'eau ne peut s’échapper que par évaporat ion ou
par infilt rat ion. Les minéraux qui sont abandonnés aux précipit at ions sous forme de sels cont ribuent par évaporat ion à saliniser les eaux et les sols
formant à leurs point s les plus déprimés des plaines inondées et salées, des mares et des lacs salés t ous peu propices à la vie végét ale, halophiles et
gypsophiles except és, dans des cas ext rêmes des désert s de sels (voir aussi chot t , sebkha, playas, kevirs, bolsónes, garras, dayas, guelt as, salars,
lagunas, solonchaks, solonet z, kévirs iranien, harhas syrien, pans en Afrique aust rale, sais Gobi, laagt es Kalahari[29]). Les oasis (ouadis) du Kanem, zone
désert ique parsemée d'épineux au Nord du lac Tchad ont la part icularit é d'avoir en leur cent re une nappe d'eau saumât re, riche en carbonat e de sodium,
dans laquelle se développe nat urellement la spiruline, variét é d'algue bleu-vert , connue sous le nom local de Dihé, ext rêmement riche en prot éines, en
fer et en bêt acarot ène employée localement en sauce, mais aussi séchée au soleil en galet t es, alors consommées, vendues sur le marché ou
export ées vers les pays voisins (Nigeria, Niger..)[30]

Article connexe : Zone sèche.

Latérite à Tanah Merah (Indonésie).

Le climat t ropical et le climat équat orial produisent des sols lat érit iques de couleur rouge, des sols pauvres sur lesquels la végét at ion nat urelle est la
forêt dense (ou jungle). Les sols lat érit iques obt enus par une hydrolyse alcaline des sols, dans des zones à fort e humidit é et t empérat ure, sont
caract érisés de bas en haut par un horizon de départ , poreux, c'est -à-dire la zone d'at t aque de la roche, puis un horizon t achet é correspondant à un
premier degré d'accumulat ion, puis un horizon rouge représent ant un st ade plus avancé, enfin un horizon supérieur « podzolé », c'est -à-dire appauvri
sous l'effet d'un lessivage. Sous forêt les hydroxydes floculent vers la base du sol, alcaline; des argiles plus ou moins enrichies en hydroxydes, se
forment au-dessus, en milieu plus acide; lorsque ce mat ériel passe en condit ions de savane, l'évaporat ion ent raîne des remont ées, les hydroxydes
précipit ent alors, se déshydrat ent , crist allisent , et l'on about it à une cuirasse lat érit ique [31]. Le défrichage des zones forest ières t ropicales en vue de
l'agricult ure ent raîne rapidement la format ion de cet t e cuirasse st érile et s'avère, pour cet t e raison ent re aut res, cat ast rophique dans la plupart des
cas[32].

Terres propices à l'agriculture

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Les régime hydrique des sols Udic, Ustic et Xeric de la Taxonomie des sols de l'USDA renseignent sur des sol favorables à la croissance des plant es.
Pour Udic la disponibilit é en eau est suffisamment élevée t out e l'année d'une part , pour Ustic, commun dans les régions semi-arides, de graves périodes
de sécheresse peuvent se produire. Grosso modo on ret rouve ces régimes, au cent re et à l'est des Ét at s-Unis, sur l'ensemble de l'Amérique du Sud, sur
le cent re de l'Afrique jusqu'au Sahel, sur l'Europe, le sud de la Russie, l'Asie du sud, du sud-est et de l'est , le pourt our de la mer Médit erranée. Tout efois
la qualit é des sols ; la manière dont les précipit at ions se produisent , va condit ionner différent s t ypes de cult ures.
Répartition potentielle de l'olivier dans
le bassin méditerranéen[33] . L'olivier
est un arbre exigeant en lumière, qui
craint l'humidité excessive et qui
supporte des sécheresses
exceptionnelles. C'est un indicateur
biologique du bassin Méditerranéen.

À la suit e de Louis Emberger, les t ypes de climat médit erranéens (Xeric) rapport és à la végét at ion sont principalement caract érisés par une
sécheresse est ivale présent e ou prépondérant e, indépendamment des valeurs t hermiques hivernales. À cet t e condit ion, ils se superposent
exact ement à la végét at ion médit erranéenne. Ce biome se sit ue dans d'aut re régions de climat médit erranéen t elles la Californie, le Chili, l’Afrique du
Sud ainsi que le Sud de l'Aust ralie [34]. L'olivier est un indicat eur biologique du bassin Médit erranéen.

Production mondiale de blé : l'Europe


est le premier producteur devant la
Chine, l'Inde, les États-Unis et la
Russie.

La majorit é des t erres cult ivées, ent re aut res cult ures du riz, du blé, des légumineuses et du maïs est répart ie dans l'hémisphère nord, dans la zone
t empérée, et en Asie du Sud, du Sud-Est et de l'Est .

Distribution mondiale des sols de


type tchernoziom (en rouge).

Les grandes cult ures céréalières, surt out celle du blé, remplacent les ét endues de prairies, savanes et t erres arbust ives t empérées que l'on ret rouve
dans les Grandes Plaines des Ét at s-Unis, les prairies canadiennes, la st eppe pont ique eurasienne. L'essent iel de la product ion agricole de l'Argent ine
provient de la région de la Pampa, t out efois le sect eur agricole argent in est essent iellement orient é vers l'élevage ext ensif. Le Cerrado brésilien
dest iné à l’élevage bovin, au maïs, à la canne à sucre et surt out au soja forme un aut re pôle de céréalicult ure commerciale ext ensive [35]. Le sol t ypique
de la prairie, le Tchernoziom (la t erre noire), caract érisé par un fort t aux d'humus et d'argile qui lui confère une réserve d'eau ut ile import ant e est
souvent considérée comme le meilleur sol au monde pour l'agricult ure. Le Tchernoziom fait le succès de la Russie, de l'Ukraine et du Kazakhst an, qui
compt abilisent 25 % des export at ions mondiales de blé [36]. Le croissant fert ile forme un aut re milieu st eppique, coincé ent re le désert de Syrie et les
chaînes mont agneuses du Taurus et du Zagros, sur lequel sera domest iqué le blé, et début era la sédent arisat ion de l'homme, il y a 10 000 ans. La
qualit é de ces sols est cont rebalancée par un Climat semi-aride dans lequel les sécheresses peuvent s'avérer cat ast rophiques (Le Dust Bowl, par
exemple, qui a t ouché la région des Grandes Plaines aux Ét at s-Unis et au Canada dans les années 1930 a marqué t ous les esprit s).

Une agricult ure product ivist e commerciale s'est développée dans des régions au sol et au climat part iculièrement favorable, permet t ant une
agricult ure pluviale: L'Europe de l'Ouest , l'est du cerrado, la côt e sud-est de l'Aust ralie et le Japon. Elle permet à des pays de la t aille de la France ou
de l'Allemagne de se maint enir dans le t op 10 des product eurs de blés. Le record de product ion de céréales à l'hect are est dét enu par la Belgique
avec plus de 9 000 kg/ha[37] soit quat re fois plus que la Russie. La product ion peut -êt re qualifiée d'int ensive et product ivist e, profit e d'un climat
t empéré (Climat océanique, hivers doux et pluvieux et des ét és frais et relat ivement humide, Climat cont inent al humide, Climat subt ropical humide,
ét és chauds et humides et hivers court s) et fait usage d'engins agricoles et d'int rant s. L'Empresa Brasileira de Pesquisa Agropecuária a adapt é les
variét és les plus courant es de céréales aux spécificit és du climat du cerrado, faisant du Brésil une puissance agricole. Cert ains pays comme le Japon
peuvent grâce au climat t ropical, réaliser deux récolt es sur l'année.
Culture du riz.

La cult ure du riz est associée à l'Asie et au climat de mousson pour lequel il y a lieu de dist inguer mousson d'ét é (humide) et mousson d'hiver (sèche).
Kharif désigne les cult ures et récolt es au cours de la saison des pluies (mousson pluvieuse) dans la région d'Asie du Sud, qui dure ent re avril et oct obre
en fonct ion de la zone envisagée. Les cult ures kharif principales sont le mil et le riz. Kharif cont rast ent avec rabi, les cult ures irriguées de la saison
sèche. Les deux mot s sont venus avec l'arrivée des Moghols dans le sous-cont inent indien et sont largement ut ilisés depuis lors. Les cult ures rabi
sont semées à la mi-novembre, après que les pluies de mousson sont t erminées, et la récolt e commence en avril/mai. Les cult ures sont cult ivées soit
avec l'eau de pluie qui a percolé à t ravers le sol, ou sout enues par l'irrigat ion. Une bonne pluie en hiver gât e les cult ures rabi mais est bon pour les
cult ures kharif. La récolt e rabi majeure en Inde est le blé, suivi par l'orge, la mout arde, le sésame et les pois. Les pois sont récolt és t ôt , car ils sont
prêt s t ôt : les marchés indiens sont inondés avec des pois vert s de janvier à mars, avec un pic en février. Les cult ures kharif sont généralement semées
avec le début des premières pluies vers la fin mai dans le sud du Kerala au cours de l'avènement de la saison de mousson du sud-ouest . Comme les
pluies de la mousson avancent vers le nord de l'Inde, les dat es de semis varient en conséquence et at t eignent juillet dans le nord de l'Inde.

Eau et production animale

Articles connexes : Abreuvage et Impact environnemental de la


production de viande.
Les zones de bét ail sont dominant es en Afrique, Amérique du Sud et en Aust ralie.

L'eau représent e 80 % du volume du sang des animaux. Elle est essent ielle aux fonct ions de l'organisme t elles que le maint ien de la t empérat ure
int erne, la digest ion, l'éliminat ion des déchet s et l'absorpt ion des nut riment s. Le lait cont ient environ 87 % d'une eau qui doit immanquablement êt re
renouvelée quot idiennement pour les bêt es allait ant es ou dest inées à la product ion lait ière. Une vache en lact at ion (Une Holst ein en Ont ario) par
exemple peut consommer plus de 100 lit re d'eau par jour pour une product ion de lait approximat ive de 30 kg/jour. La qualit é de l'eau, not amment en ce
qui a t rait à la t empérat ure, à la salinit é et à la présence d'impuret és qui en affect ent le goût et l'odeur, influe sur les t aux de consommat ion. La
quant it é d'eau dont un animal a besoin diminue lorsque la t eneur en eau de ses aliment s est relat ivement élevée. Un bovin d'engraissement peut
consommer ent re 15 et 75 lit re/jour, un porc à l'engrais ent re 3 et dix lit res par jour. Les mout ons au pât urage, surt out durant les saisons fraîches, n'ont
pas besoin de beaucoup plus d'eau que ce qui leur est fourni par les fourrages. Ils boivent davant age par t emps chaud et sec. Un agneau à
l'engraissement consomme 4 lit res d'eau/jour par exemple [38].

La consommat ion import ant e en eau de cert aines espèces domest iques les a exclues des régions arides. Pour ces mêmes régions, l'élevage est
souvent la seule source de subsist ance (product ion past orale pure), le dromadaire, souvent des ovins et des caprins dans les zones semi-arides.

Empreinte eau

Article connexe : Empreinte eau.


Les produit s d'origine animale ont par t onne de produit , généralement une empreint e eau plus import ant e que les produit s végét aux. La même chose
est vraie au regard de l'empreint e eau par calorie. L'empreint e eau moyenne par calorie pour la viande bovine est vingt fois plus grande que pour les
céréales et les féculent s. Il a ét é const at é que l'empreint e eau par gramme de prot éines pour le lait , les œufs et la viande de poulet est environ 1,5
fois plus grand que pour les légumineuses. Pour la viande bovine, l'empreint e eau par gramme de prot éine est 6 fois plus grande que pour les
légumineuses. Dans le cas de mat ières grasses, le beurre a une empreint e eau relat ivement faible par gramme de mat ière grasse, même plus faible que
celle des cult ures oléagineuses. Tous les aut res produit s d'origine animale, cependant , ont de plus grandes empreint es eau par gramme de mat ière
grasse que celle des cult ures oléagineuses. À propos des ressources en eau douce, il est plus efficace de chercher des calories, des prot éines et des
graisses dans les produit s végét aux que dans les produit s d'origine animale [39].

En t erme d'eau virt uelle, la product ion animale mondiale nécessit e environ (2 422 Gm3 d'eau par an. Un t iers de ce volume est pour le sect eur bovin de
boucherie; un aut re 19 % pour le sect eur bovin lait ier. La majeure part ie du volume t ot al d'eau (98 %) est const it ué par l'empreint e eau du fourrage.
L'eau pot able pour les animaux, l'eau de service et l'eau de mélange pour la nourrit ure compt ent respect ivement pour seulement pour 1,1 %, 0,8 % et
0,03 % du t ot al[39].

L'empreint e eau de la viande provenant de bovins de boucherie (15 400 m3/t onne en moyenne mondiale) est beaucoup plus grande que celle de la
viande de mout on (10 400 m3/t onne), de porc (6 000 m3/t onne), de chèvre (5 500 m3/t onne) ou de poulet (4 300 m3/t onne). L'empreint e hydrique
moyenne mondiale des œufs de poulet est de 3 300 m3/t onne, t andis que l'empreint e eau du lait de vache à 1 000 m3/t onne [39].

Eaux agricoles
L'eau t ombe du ciel en hydromét éores, en pluies régulières ou brut alement en mousson ou en pluies t orrent ielle sous orage. Là elle ruisselle à la
surface de la t erre, parcourt une cert aine ét endue de t errain, devient eau courant e et se charge de sédiment s. Là les eaux sont st agnant es, à la
surface du sol ou à faible profondeur par suit e du défaut de pent e d'un champ ou d'un pré et de l'imperméabilit é du sol ou du sous-sol, ou ret enues par
la nat ure spongieuse ou t ourbeuse du t errain. Là elle se réunit en flaque, en marre ou en ét ang et devient eau dormant e. Là sur un t errain en pent e, les
eaux prennent de la vit esse, elle se condensent en rivières, les irrégularit és du courant at t aquent et corrodent les rives et par défaut de profondeur du
lit , elles submergent et inondent les vallées et les plaines qu'elles t raversent . Là elle pénèt re par infilt rat ion elle at t eint et se st ocke dans la zone
racinaire des plant es, c'est la part ie des précipit at ion dit e « efficace [40] » qui va cont ribuer à la croissance végét ale; une aut re part ie va enfin percoler
au-delà et at t eindre la nappe phréat ique et les aquifères où elle est désormais disponible par un puit s, par forage.

Pour mieux profit er des effet s bénéfiques et nécessaires de l'eau, l'homme cherche à remédier à ses pénuries et à ses effet s néfast es[41], il endigue,
draine ou crée des réservoirs, canalise et irrigue.

Eau des précipitations et agriculture pluviale

Articles connexes : Eau pluviale et agriculture pluviale.


L'agricult ure pluviale est un t ype d'agricult ure qui dépend ent ièrement des précipit at ions pour son approvisionnement en eau. Elle fournit encore
quelque 60 % des aliment s produit s à l'échelle de la planèt e [42]. L'agricult ure pluviale n’est possible que dans les régions où la répart it ion des pluies
permet au sol de garder suffisamment d’humidit é pendant les périodes crit iques de la croissance des plant es cult ivées. Elle est quasi-généralisée
dans les pays sept ent rionaux, au Brésil, en Argent ine et dans le cent re de l'Afrique. Elle forme une part ie de la product ion de beaucoup d'aut res
pays, et c. L’agricult ure non irriguée représent e environ 60% de la product ion des pays en développement [43].

Eau des inondations


Conséquence de la pluviomét rie ou de la font e des neiges, le fleuve rent re en crue. De grand fleuves comme le Tigre, le Brahmapout re ou l'Euphrat e,
concent rent plus de la moit ié de leur flux annuel en deux ou t rois mois de crues. La variat ion du Nil Bleu est de 1 à 40 ent re avril et sept embre et le
fleuve Sénégal de 1 à 368 à Bakel, ent re avril et sept embre [44]. La violence des crues de cert ains fleuves a rendu nécessaire la const ruct ion de
barrages qui dist ribuent les surplus d'eau vers des dépressions, des réservoirs art ificiels, des canaux, afin de met t re villes et campagnes à l'abri des
inondat ions. Ces réseaux d'aut re-part fournissent en eau les t erres cult ivées. Au Bangladesh par exemple l'eau des crues annuelles charrie 2 millions de
t onnes de limons venus de l'Himalaya, indispensable à la fert ilisat ion des t erres agricoles. Qu'il s'agisse des de mousson, de la font e des neiges de
l'Himalaya ou de cyclones t ropicaux, le Bangladesh est le siège d’inondat ions dramat iques comme celle de 1998, résult at des moussons
part iculièrement int enses et d'un dégel part iculièrement abondant , où 66 % du pays ét ait sous l'eau.
Le t assement des sols par les machines agricoles, le choix de monocult ure (celle du mais ne ret ient pas l'eau), le drainage des zones humides, en plus
du bét onnages des sols a fait que l'eau ruisselle beaucoup plus rapidement et vient grossir les fleuves de manière art ificielle.

Réservoirs d'eau douce

Eau des montagnes


Les mont agnes sont les chât eaux d’eau du monde. Dans les régions semi-arides et arides, 70 à 90 % de l’eau des fleuves vient des mont agnes et dans
les zones t empérées, 30 à 60 % de l’eau douce provient des bassins versant s d’alt it ude. Les mont agnes int ercept ent l’air circulant aut our du globe et
le poussent vers le haut où il se condense en nuages de pluie et de neige. Les mont agnes st ockent l’eau sous forme de neige et de glace, qui fond
durant les périodes plus chaudes, souvent celles ayant les plus faibles précipit at ions[45]

Rizières en terrasse des Hani de Honghe


(Yunnan, Chine).

Le rôle de st ockage de l'eau est aussi assuré par les sols de mont agne. Le paramo et la puna jouent ce rôle dans la cordillère des Andes. Le syst ème
de t errasses dans les zones mont agneuses, t ypique des t echniques de submersion d’eau des rizières, permet la cult ure sur des pent es même t rès
raides, et présent e des avant ages en mat ière de cont rôle des inondat ions, d’infilt rat ion et de recharge des nappes. Il empêche également l'érosion du
sol et les glissement s de t errain[21]. Les rizières en t errasses sont le pat rimoine des Philippines (Rizières en t errasses des cordillères des Philippines),
de la Chine (Rizières en t errasse des Hani de Honghe, et c.)

En mont agne, les t aux d'érosion sont plus élevés et la pert e de fert ilit é par le lessivage des élément s nut rit ifs plus accent uée qu'ailleurs. En raison des
basses t empérat ures qui prévalent à des alt it udes plus élevées, la croissance des plant es et la format ion du sol sont plus lent s, et le couvert végét al
est plus rare que dans les zones de plaine. Les aménagement s des bassins versant s parmi lesquels la déforest at ion ont un impact massif en aval. Les
prévisions mont rent que dans cert aines régions de mont agne, le réchauffement climat ique va apport er des avant ages régionaux et locaux. Des
t empérat ures plus élevées vont permet t re aux agricult eurs de cult iver des plant es à des alt it udes plus élevées et permet t ent aux plant es de
produire des rendement s plus élevés. Une saison de croissance prolongée et la décomposit ion accélérée des sols vont conduire à une améliorat ion de
l'absorpt ion des nut riment s par les arbres et aut res plant es, ce qui peut à son t our augment er la croissance et la product ivit é. Cependant , pour de
nombreuses zones de mont agne dans le Sud, les modèles prédisent que la disponibilit é de l'eau diminuera et précipit at ions deviendront plus errat ique.
Le changement climat ique va aggraver les condit ions de vie de la plupart des habit ant s de la mont agne et aura également des répercussions lourdes
sur la vie des personnes vivant en aval[46] Parmi les mont agnes dont dépend le plus l'approvisionnement des t erres basses arides on t rouve au Mexique
la Sierra Madre occident ale plus largement les chaînes côt ières du Pacifique, en Amérique du Sud la cordillère des Andes, en Europe-Asie, les chaînes
de mont agnes du syst ème alpino-himalayen, l'At las, les cordillères Bét iques, les Pyrénées, les Apennins, les Alpes, les Balkans et les Carpat es,
l'Anat olie, le Caucase, le plat eau Iranien et l'Himalaya, en Afrique, le grand rift est -africain, les haut s plat eaux de la Zambie et de l'Angola[47].

Le ravinement des flancs de mont agne provoqué par les t orrent s débouche sur un badland, t erre incult e la plupart du t emps.

Eaux souterraines

Article connexe : Nappe phréatique.


Le succès de l’expansion de l’irrigat ion, est dû en grande part ie à l’exploit at ion des eaux sout erraines à l’aide de puit s art ésiens, mét hode qui à
l'avant age sur les grands projet s d’irrigat ion par gravit é et ret enues d’eau de préserver les t erres agricoles et l’habit at . Le développement agricole
fondé sur les nappes phréat iques n’est pas viable s’il ut ilise de l’eau fossile ou si les t aux d’ext ract ion dépassent les t aux de renouvellement . La
surexploit at ion des aquifères conjuguée à une régression et dégradat ion des sols (dues principalement aux act ivit és de l'homme) favorisant le
ruissellement de l'eau plut ôt que son infilt rat ion, a conduit à une baisse des du niveau des nappes.

La dégradat ion des ressources hydriques qu’ent raîne une exploit at ion excessive de la nappe phréat ique par le creusement de puit s art ésiens est
désormais reconnue comme cause de désert ificat ion dans plusieurs pays, not amment l’Inde.

Zones humides

Article détaillé : Zone humide.

Eaux de surface
Les cours d'eau sont dét ournés pour les besoins de l'irrigat ion.

Des réservoirs d'eau nat urels t els les lacs ou art ificiels sont mis à profit pour l'irrigat ion. Les Ét at s créent des ouvrages import ant s (barrages et
canaux) visant à irriguer des t erres fert iles mais privées de ressources abondant es en eau. Les grands ouvrages d'eau à dest inat ion de l'agricult ure font
part ie de l'hist oire de l'agricult ure et de la civilisat ion.

La « collect e de l'eau de ruissellement » (en anglais « Water harvesting » - WH) consist e en la collect e des eaux de ruissellement à des fins
product ives. L'eau de ruissellement prélevée sur une t erre non cult ivée, est dirigée vers une zone cult ivée. La collect e de l'eau de ruissellement (WH)
peut êt re considérée comme une forme rudiment aire d'irrigat ion (dans cert aines zones, on parle de cult ure de ruissellement - runoff farming). La
différence est qu'avec WH, l'agricult eur (ou plus généralement l'agro-éleveur) n'a aucun cont rôle sur le calendrier. Les eaux de ruissellement ne
peuvent êt re récolt ées qu'en cas de pluie [48].

Mécanismes propres à l'élévation des eaux

Irrigation en Malaisie (?)

Lorsque le t errain que l'on veut arroser est t rop élevé pour que l'on puisse y amener par une simple dérivat ion, les eaux d'un cours d'eau voisin et quand
on ne peut pas ét ablir un canal part ant d'un point assez éloigné de ce courant pour obt enir la pent e nécessaire, il n y a d'aut re moyen que d'ét ablir un
barrage en t ravers de son lit pour faire remont er les eaux et les dériver. Cert ains de ces barrages sont faciles à réaliser sur des pet it es rivières, par
exemple en pierre sèche, mais d'aut res devront faire appel à la connaissance de l'ingénieur. Le cas échéant une chut e d'eau est ut ilisée comme force
mot rice pour port er l'eau à la haut eur requise par le syst ème d'irrigat ion.

À la révolut ion indust rielle on profit e souvent des roues hydrauliques des moulins et usines à proximit é en at t achant aux aubes des godet s fixes ou
mobiles disposés de manière qu'ils se remplissent quand ils sont en posit ion basse et qu'ils se déversent lat éralement dans une auge en posit ion
haut e. Lorsqu'on n'a pas cet t e ressource, la force mot rice peut êt re donnée par un pet it moulin à vent . Pour de pet it es haut eur on ut ilise la vis
d'Archimède. Pour de plus grande élévat ions, on emploie des chapelet s à godet s ou des norias. Des pompes à bras rust iques en bois sont aussi
employées.

Irrigation

Article détaillé : Irrigation.


Les avant ages de l’irrigat ion sont nombreux: elle permet d’augment er la superficie des surfaces cult ivées, d’améliorer les rendement s, d’assurer
parfois plusieurs récolt es et , de façon générale, en se libérant des variat ions climat iques, d’int ensifier et de st abiliser la product ion[49].

En t ant qu'apport art ificiel d'eau, l'irrigat ion int éresse avant t out les régions sèches du globe. Grosso modo, l'irrigat ion est ut ile ou nécessaire pour
corriger le climat sur près du t iers des t erres émergées. Elle condit ionne à des degrés divers la vie sédent aire dans t out es les régions où la pluie
manque. Le climat désert ique règne sur un cinquième des t erres émergées et , sur le pourt our de ces zones arides, le régime pluvial de t ransit ion rend
aléat oire le succès régulier des cult ures. L'eau pénèt re dans ces cont rées par des rivières, les t raverse en des fleuves puissant s t els que le Nil,
l'Euphrat e ou l'Indus, ou encore s'accumule en nappes sout erraines, à des profondeurs variables. Tout efois ces cours d'eau sont capricieux, le débit
irrégulier, les ruissellement s de surface difficile d'exploit at ion. Les hommes ne peuvent disposer de cet t e eau qu'en régularisant le cours et le débit
des rivières, en st ockant les eaux dans des réservoirs, en les dirigeant par des canalisat ions vers les t erres à arroser, en les élevant enfin jusqu'aux
t erres sit uées bien au-dessus des chenaux d'écoulement nat urel. Ailleurs, il faut amener à la surface par des puit s (puit s art ésien) ou des galeries
sout erraines (Les qanat s) l'eau des niveaux enfouis dans le sol. Le coût économique de ces inst allat ions est un fact eur limit ant de leur propagat ion.

L'irrigat ion doit évit er aut ant une sous-aliment at ion qu'une suraliment at ion en eau des plant es. Il faut connaît re, pour chaque espèce part iculière, ses
besoins en eau, l'époque la plus favorable de son irrigat ion, le nombre opt imum des arrosages, leur durée, l'épaisseur de la nappe d'eau, à appliquer à
t elle surface et finalement la profondeur à laquelle l'eau doit pénét rer. Dans cet t e est imat ion int erviennent non seulement les fact eurs climat iques, la
quant it é et la répart it ion des pluies t ombées, mais aussi les condit ions pédologiques, à savoir la t opographie des sols et leurs qualit és
physicochimiques : nous ne cit ons ici que leur vit esse d'infilt rat ion, leur capacit é en eau, leur perméabilit é et leur cohésion, et c. Un aut re fact eur t ient à
la nat ure de la plant e : elle condit ionne, à son t our, un mode d'irrigat ion, foncièrement différent d'espèce en espèce [50].

Il y a lieu de dist inguer en out re irrigat ion par immersion, par aspersion et au gout t e-à-gout t e (appelée aussi micro-irrigat ion). L'irrigat ion par immersion
est la principale ut ilisée en Chine [51].

En 1920, l'irrigat ion s'ét endait sur 7 % des t erres cult ivées du globe [52], en 2012, la part irriguée sur les surfaces cult ivée est de 21 %, soit 324 millions
d'hect ares. 70 % de cet t e superficie se t rouve en Asie [53]. Le volume t ot al d'eau prélevé pour l'irrigat ion est de 2 700 km3[54].

L'Amérique t ot alise plus de 50 000 000 km2, l'Asie plus de 200 000 000 km2, l'Europe plus de 20 000 000 km2 et l'Océanie plus de 4 000 000 km2. Il y a
lieu de dist inguer l'irrigat ion à part ir d'eau de surface, d'eau sout erraine. L'Afrique par exemple a plus de 13 000 000 km2 de surface équipé pour
l'irrigat ion, approximat ivement 2 500 000 km2 emploient les eaux sout erraines, 11 000 000 km2 les eaux de surface. De manière marginale les eaux non
convent ionnelle sont employées. En Afrique on compt e 14 963 km2 employant les eaux non convent ionnelles[55].

Selon la FAO, il y a de l'irrigat ion dans 174 sur les 225 pays. Le pays le plus irrigués est l'Inde avec plus de 500 000 km2. Le sous-cont inent indien est
aussi le plus densément équipés pour l'irrigat ion, surt out au pied de l'Himalaya. La Chine avec plus de 450 000 km2 vient en second, elle est irriguée
dans sa part ie Est , int ensément irriguée dans les riches provinces du Jiangsu. L’Afrique dispose d’un vast e pot ent iel physique pour l’agricult ure irriguée:
les superficies irrigables sont import ant es, d’énormes réserves d’eau peuvent servir à l’irrigat ion. En moyenne, 27 % de ce pot ent iel sont exploit és en
Afrique cont inent ale, avec de larges disparit és selon les régions. L’Afrique du Nord exploit e déjà 79 % de son pot ent iel, mais dans les pays d’Afrique
cent rale qui disposent de ressources hydriques assez abondant es, une grande proport ion de ce pot ent iel rest e encore à exploit er. L’Afrique
subsaharienne, qui compt e à peine 4 % de t erre arable irriguée, est encore loin de rejoindre la moyenne mondiale de 18,5 %[20].

Irrigation déficitaire
Diverses prat iques peuvent êt re mises en œuvre pour que l'agricult ure ut ilise l'eau plus efficacement . Il s’agit not amment de modifier le calendrier
d’irrigat ion pour suivre de près les besoins en eau des cult ures, en adopt ant des t echniques plus efficaces, t elles que l’ut ilisat ion de syst èmes
d’irrigat ion par aspersion et gout t e à gout t e, et en met t ant en œuvre la prat ique de l’irrigat ion déficit aire (Deficit irrigat ion (en)). De plus, le
changement de t ype de cult ure peut réduire la demande en eau ou déplacer la demande de point e au plus fort de l'ét é lorsque la disponibilit é en eau
est minimale [56].

Drainage agricole

Article détaillé : Drainage agricole.


En période de précipit at ions ou du fait de l'irrigat ion, les champs deviennent humides. L'eau s'infilt re dans le sol et est st ockée dans ses pores. Lorsque
la capacit é de st ockage du sol est dépassée – on dit que le sol est sat uré – et que plus aucune eau ne peut êt re absorbée, des flaques peuvent se
former à la surface du sol, l'eau percole alors à t ravers le sol depuis ces flaques pour at t eindre les eaux sout erraines. Le niveau piézomét rique des eaux
sout erraine peut remont er t rès haut par rapport à la zone racinaire. La sat urat ion du sol en eau peut durer t rop longt emps pour la sant é des plant es.
Les racines des plant es nécessit ent de l'air et de l'eau et la plupart des plant es ne peuvent pas résist er à des sols sat urés pendant de longues
périodes (le riz faisant except ion). Des mesures de drainages sont mises en place, qui consist ent essent iellement en un drainage de surface et
drainage profond. Pour le drainage de surface, des fossés peu profonds, également appelés drains ouvert s se déversent dans des drains collect eurs
plus grands et plus sout errain . Afin de facilit er l'écoulement de l'eau en excès vers les drains, le t errain se voit at t ribuer une pent e art ificielle au moyen
d'un nivellement . Le drainage sout errain est l'éliminat ion de l'eau de la zone racinaire. Elle est accomplie par des t ranchées ouvert es profondes ou des
canalisat ions ent errées (drain) qui abaissent le niveau piézomét rique [57].

Aridoculture
L'aridocult ure désigne l'ensemble des t echniques qui permet t ent la cult ure non irriguée en sol aride.

Sources non conventionnelles en eau


Les sources d’eaux non-convent ionnelles augment ent l’eau disponible à l’ut ilisat ion: On parle d'eau dessalée, eaux usées t rait ées, eau de drainage
agricole.

L'eau dessalée est t rop chère pour la plupart des cult ures; elle n'est peut -êt re abordable que pour les cult ures à fort rapport économique, en
part iculier lorsque les invest issement s sont subvent ionnés. La principale applicat ion du dessalement de l'eau consist e en la fournit ure d'eau pot able.
Les t echniques de dessalement les plus courant es sont la dist illat ion t hermique – pour le t rait ement de grands volumes d'eau (55 000 m3/jour) – et la
t echnologie des membranes, l'élect rodialyse inverse et l'osmose inverse [58].

Article connexe : Dessalement.

Article connexe : Réutilisation ou recyclage des eaux usées.

Article connexe : Drainage agricole.


L’eau salée est la pire ennemie de l’agricult ure [59]. Mais des expériences sont menées sur des cult ures à l'eau saumât re en milieu désert ique [60].

Eaux usées agricoles et pollution agricole des eaux

Article connexe : Pollution de l'eau par les produits


phytosanitaires.
L'agricult ure est une source de pollut ions diverses, majeure dans le cas de la pollut ion des eaux. On parle de sédiment s, de nut riment s (engrais), de
produit s phyt osanit aires (et Pest icides, Biocides.), mais aussi des sels et mét aux lourds. L'élevage génère des déject ions animales riches en azot e et
phosphore. Cert ains peuvent selon les cas conduire à une eut rophisat ion ou une anoxie des milieux, la proliférat ion d'espèces nit rophile.
L'eut rophisat ion peut se décomposer en plusieurs ét apes : Des nut riment s phosphorés et azot és, not amment des ort hophosphat es et nit rat e, sont
déversés en grande quant it é dans le milieu aquat ique; les eaux ainsi enrichies permet t ent la mult iplicat ion rapide d'espèces aquat iques (efflorescence
algale, ou bloom), en part iculier la proliférat ion d'algue ou de Cyanobact éries; Ces espèces sont difficilement éliminées par les organismes présent
dans l'écosyst ème, vont donc se minéraliser et t omber au fond du milieu aquat ique; la décomposit ion de la mat ière organique mort e favorise la
croissance des bact éries hét érot rophes qui consomment de l'oxygène dissout . Le dioxygène ét ant t rès limit é dans l'eau, celui-ci est rapidement
épuisé. Le développement évent uel de plant es flot t ant es — t elles les lent illes d'eau, empêche le passage de la lumière et donc l'effet nat urellement
désinfect ant des UV solaires, ainsi que la product ion phot osynt hét ique d'oxygène dans les couches d'eau inférieures, t out en gênant les échanges
gazeux avec l'at mosphère. La consommat ion d’oxygène devient supérieure à la product ion d’oxygène; le milieu devient alors facilement hypoxique puis
anoxique, favorable à l'apparit ion de composés réduct eurs et de gaz délét ères (t hiols, mét hane); Il peut en résult er des processus list és ci-dessus la
mort d'organismes aquat iques aérobies — insect es, crust acés, poissons, mais aussi végét aux —, dont la décomposit ion, consommat rice d'oxygène,
amplifie alors le déséquilibre et ent ret ient un cercle vicieux (Zone mort e).

Article détaillé : Eutrophisation.


Les marées vert es sont de la même manière const it uées par l'échouage de quant it és import ant es d'algues libres sur les rivages, consécut ifs
not amment à un apport en nit rat es, issus des engrais provenant principalement de l'agricult ure (élevage indust riel & engrais).

Article détaillé : Marée verte.


L'agricult ure peut en out re conduire à la pollut ion des nappes phréat iques.

Articles principaux : Eaux usées et Traitement des eaux usées


agricoles.
Les effluent s d'élevage consist ent en:

Jus d'écoulement
Le « jus » ou « jus d'écoulement » ou « écoulement » est un liquide provenant de source agricole, à l'except ion du purin et du lisier, s'échappant par
ruissellement de l'aire ou du réservoir où il est produit ou st ocké; les eaux pluviales ne sont pas considérées comme des jus d'écoulement ;

Eaux de cour
Les eaux de cour sont les eaux issues des aires en dur, souillées occasionnellement par les animaux lors de leurs passages et par les engins agricoles
lors de leurs manœuvres, à l'exclusion de t out e aire de st ockage proprement dit e.

Eaux blanches
Les eaux blanches de lait erie sont les eaux issues du net t oyage du mat ériel de t rait e et de st ockage du lait ;

Eaux brunes
Les eaux brunes sont les eaux issues des aires non couvert es de parcours ou d'at t ent e des animaux, souillées régulièrement par ces animaux;

Eaux vertes
Les eaux vert e sont les eaux issues du net t oyage des quais de t rait e. Elles sont produit es dans des zones régulièrement fréquent ées par les animaux.
Leur gest ion relève des effluent s d'élevage;

Pluie acide
Article détaillé : Pluie acide.

Pesticides
On est ime que chaque année, environ 4 millions de t onnes de pest icides sont appliqués dans l'agricult ure dans le monde ent ier. Cela correspond à une
moyenne de 0,27 kg par hect are de la surface t errest re de la t erre. Dans de nombreux pays en développement , l'ut ilisat ion des insect icides est
associé au passage d'une agricult ure t radit ionnelle à une agricult ure int ensive [61].

Une zone riparienne t ampon est une zone de végét at ion (une zone t ampon) sit uée près d'un cours d'eau, généralement boisé, qui cont ribue à l'ombrage
et prot ège part iellement le cours d'eau des impact s des ut ilisat ions des t erres adjacent es.

Consommation d'eau agricole par type de


culture
La quant it é d'eau nécessaire à l'agricult ure est t rès variable selon les produit s.

Quant it é moyenne d’eau, exprimée en lit res, nécessaire à la product ion d’un kilogramme de produit agricole [62] :

Type de culture Quantité moyenne d'eau (litre / kg)

Maïs ensilage (*) 238

Banane 346

Maïs grain couleur (*) 454

Orge (*) 524

Pomme de t erre (*) 590

Blé (*) 590

Soja 900

Riz pluvial 1 600

Riz inondé 5 000

Cot on 5 263

(*) en zones t empérées

Dans le monde

Dans l'Union européenne


En 2021, la Cour des compt es européenne a considéré que dans l'Union européenne où un quart du volume de l'eau capt ée est dest iné à l'agricult ure
(pour l'irrigat ion essent iellement ), la direct ive cadre sur l'eau (DCE) et la polit ique agricole commune (PAC) n'ont pas suffi à imposer à une ut ilisat ion
durable de l'eau en agricult ure [63]. La cour est ime en 2021 que les polit iques agricoles ne sont « pas t oujours alignées sur la polit ique de l'Union dans le
domaine de l'eau », et recommande aux Ét at s membres « de mieux just ifier les dérogat ions à la mise en œuvre de la direct ive-cadre sur l'eau dans
l'agricult ure, et à la Commission de lier les paiement s relevant de la PAC au respect des normes environnement ales en mat ière d'ut ilisat ion durable de
l'eau » [63].
De son côt é, la Commission européenne est ime que le fut ur cadre européen devrait le permet t re [63],[64].
En France

Article détaillé : Eau agricole en France.


En France, en 2013, l'eau douce à dest inat ion de l'irrigat ion a ét é prélevée dans les eaux sout erraines (1,7 milliard de m3/an) et dans les eaux de
surface (1,7 milliard de m3/an). Le t ot al, (3,4 milliards de m3/an), const it ue 10 % des volumes d'eau douce prélevés (33 milliards de m3/an) et 2 % des
ressources en eau douce int ernes de la France [65],[66]. L'agricult ure est le plus gros consommat eur d'eau et compt e pour la moit ié des volumes
consommés[67].

Aux États-Unis
Aux Ét at s-Unis, en 2005, les prélèvement s pour l'irrigat ion en 2005 ét aient de 128 Bgal/d (Plus de 176 milliards de m3/an), soit environ 8 % de moins
qu'en 2000 et approximat ivement à égalit é avec les est imat ions d'ut ilisat ion de l'eau d'irrigat ion en 1970. En 2005, les prélèvement s pour l'irrigat ion
représent aient 37% de t ous les prélèvement d'eau douce et 62 % des prélèvement d'eau douce à l'exclusion des ret rait s t hermoélect riques. La
superficie irriguée est passée de 25 millions d'acres en 1950 à 58 millions d'acres en 1980, puis est rest ée relat ivement const ant e avant d'augment er
en 2000 et 2005 pour at t eindre plus de 60 millions d'acres. Le nombre d'acres irrigués à l'aide de syst èmes d'arrosage et de micro-irrigat ion a cont inué
d'augment er et en 2005 représent ait 56 % de la superficie t ot ale irriguée [68].

Eau, agriculture et civilisation


Les part ies du globe où la pluie suffit à aliment er le sol en eau sont rares. L'homme l'a compris et s'est t rès t ôt donné les out ils pour cont recarrer les
saut es du climat - phénomènes de sécheresse permanent s ou int ermit t ent s, crues - nuisibles à son ent reprise. La sédent arisat ion progressive apparue
au néolit hique en Mésopot amie a associé développement de l'élevage et de l'agricult ure, et conduit à la maît rise des t echniques hydrauliques -
irrigat ion, t errassement , calcul de pent e, gest ion des crues, t ransport s fluviaux et canalisat ion - et la const it ut ion de formes d'habit at st able. On a
avancé, qu'aut our et en fonct ion des problèmes hydraulique, une st rat ificat ion sociale a émergé, une hiérarchie polit ique, un Ét at . Le souverain t end à
cumuler les fonct ions de défense, et de gest ion de l'espace sur une échelle qui englobe aussi bien le canal, la parcelle, le fleuve et le Royaume. Cet t e
corrélat ion a pu êt re suivie, en Mésopot amie, dans la vallée de l'Indus et du Gange, en Égypt e, Chine, Pérou et Amérique cent rale, t out es aires qui
relèvent des cat égories définies par Karl August Wit t fogel. Les Sociét és hydrauliques mésopot amienne qui ont pu à part ir d'une assise agricole
ent ret enir une administ rat ion et une armée, les cit és-Ét at s de Lagash et Umma ent rent en conflit dès le t roisième millénaire av. J.-C..

La dernière période glaciaire se t ermine vers -10000. Le Mésolit hique s'achève avec la mise en place progressive des espèces végét ales et animales
domest iques lors du Néolit hique européen, même si l'économie mésolit hique perdure localement jusqu'à environ 2 300 av. J.-C. en Europe
sept ent rionale [69].

Oasis du Khwarezm

Mer
d'Aral
Plateau
d'Oust-Ourt Désert du
Kyzylkoum

Khwarezm

Désert du Karakoum

Oasis du Khwarezm (2009).

La région s’inscrit au sein de la grande diagonale aride, à la t ransit ion ent re les désert s froids de Mongolie et les désert s chauds du Moyen-Orient et du
Sahara. En dehors des haut s reliefs mont agneux qui la bordent au sud, la vast e Dépression Aralo-Caspienne reçoit moins de 250 mm par an avec en son
cent re des moyennes inférieures à 50 mm. La cont inent alit é induit également un régime t hermique t rès cont rast é, caract érisé en hiver, par l’emprise de
l’ant icyclone sibérien qui s’avance vers le sud, les t empérat ures sont généralement t rès froides avec des maxima absolus pouvant dépasser les
−30 °C. La région est ét onnement apparue de bonne heure comme un des principaux berceaux de l’agricult ure irriguée, sauvée par le chât eau d'eau
const it ué par les glaciers des Mont s Tian et du Pamir. Fait capit al pour l’épanouissement de l’agricult ure irriguée, le régime nivo-glaciaire des fleuves
est en adéquat ion parfait e avec la sécheresse est ivale. De surcroît , les eaux se t rouvent êt re fécondes en raison de leur haut e t eneur en limon. Ainsi,
au niveau de son delt a, l’Amou Darya charrie encore une quant it é t rès import ant e de part icules[70].

Dès la plus haut e ant iquit é et bien avant l’Occident , l’agricult ure cent rasiat ique a acquis un haut degré de perfect ionnement t echnique et une fort e
int ensit é grâce à l’irrigat ion ainsi qu’à l’usage de t echniques et de plant es cult ivées venues de t ous les horizons. L'Oasis du Khwarezm s'apparent e à
l'Égypt e en raison de la similit ude du régime hydrologique et des plant es cult ivées. Comme pour les Sogdiens, Khwarezm ét ait une expansion de la
cult ure du Complexe archéologique bact ro-margien pendant l'Âge de bronze qui a fusionné plus t ard avec les Indo-Iraniens pendant leurs migrat ions
vers 1000 av. J.-C.

L'Ouzbékist an est connue au xxe siècle de par l'ampleur de la cat ast rophe écologique de la disparit ion du quat rième lac du monde par la superficie, la
mer d'Aral. L'usage démesuré d'engrais chimiques et d'exfoliant s a empoisonné les sols et les eaux, t andis que le drainage accéléré des ressources des
fleuves Amou-Daria et Syr-Daria pour l'irrigat ion a about i à l'assèchement de la mer d'Aral, sa surface a diminué de moit ié en 40 ans. Les
bouleversement s géographiques imposés par la polit ique agricole «scient ifique», t echnicienne et jusqu’au-bout ist e de l’Union soviét ique ont ét é
considérables. Des millions d’hect ares de t erres ont ét é gagnés sur le désert si bien que cet t e région figure parmi les plus grandes zones irriguées du
monde. Tout l’espace a ét é refondé et collect ivisé dans le but de faire du pays une périphérie agricole de l’Union soviét ique spécialisée dans la cult ure
indust rielle du cot on. En ébranlant l’ordre écologique et économique des sociét és rurales t radit ionnelles de la région, les Soviét iques ont saccagé le
vieux jardin oasien qui avait su jusqu’à présent résist er à l’épreuve du t emps et des hommes. Plus d’une décennie après la chut e de l’URSS, le pays
cult ive le paradoxe d’avoir maint enu presque int act e une organisat ion rurale et agricole conforme aux principes de la collect ivisat ion édict ée du t emps
de l’URSS [70]!

Le canal du Karakoum est avec sa longueur de 1 375 km le plus grand canal d'irrigat ion au monde; il se t rouve au Turkménist an.

Croissant fertile
La révolut ion néolit hique, première révolut ion agricole voit la t ransit ion de t ribus et communaut és de chasseurs-cueilleurs vers l'agricult ure et la
sédent arisat ion. La forme sauvage ancest rale du blé Triticum monococcum, une espèce diploïde nommée Triticum boeoticum, est domest iquée dans
la région du Karaca Dağ en Turquie il y a 10 000 ans[71]

Le bassin t ransfront alier de l'Euphrat e et du Tigre avec une superficie t ot ale de 879 790 km2 se répart is principalement ent re l'Irak (46 %), la Turquie
(22 %), l'Iran (riveraine du Tigre uniquement , 19 %) et la Syrie (11 %). Les deux fleuves prennent leurs sources dans les haut s plat eaux de l'Anat olie
orient ale, irriguent l'Anat olie sud-orient ale (qui correspond en grande part ie à la Turquie kurdophone et arabophone act uelle), baignent les vallées des
plat eaux syriens et irakiens, t raversent pour le t iers rest ant de leurs cours[72] la plaine aride de la Mésopot amie et se réunissent dans un delt a
marécageux prolongée par le Chat t -el-Arabet le Golfe Persique [73]. Malheureusement , comme cela est habit uellement le cas, la répart it ion saisonnière
de la disponibilit é de l'eau ne coïncide pas avec les besoins d'irrigat ion du bassin.

L'Euphrat e et le Tigre ont ét é le berceau de civilisat ions anciennes où l'eau a joué un rôle import ant . Le Croissant fert ile, abst ract ion géographique
forgée au xxe siècle par l'archéologue américain James Henry Breast ed, décrit les t erres st eppiques coincée ent re le désert de Syrie, les chaînes
mont agneuses du Taurus et les forêt s du Zagros. Plus qu'une ent it é agro-géographique, Breast ed a voulu faire du croissant le lieu d'échange avec le
désert syrien, ce « golfe désert ique » comme il l'appelle, lieu originel d'où régulièrement une nouvelle vague de populat ion sémit ique serait venu
conquérir le Croissant fert ile. Unit é nat urelle donc mais aussi cult urelle, assurée par des const ruct ions impériales dont le cent re se t rouvait en
Mésopot amie, ou en Babylonie. C'est de là que t rois fois les Sémit es auraient conquis et unifié le Croissant fert ile: Empire babylonien, Empire assyrien,
Empire chaldéen, selon un schéma t ernaire calqué sur l'hist oire de l'Égypt e [74].

La limit e inférieure du croissant fert ile est t radit ionnellement donnée par l'isohyèt e des 250 mm considéré généralement comme la limit e en deçà ou
au-delà de laquelle l'agricult ure sèche n'est plus possible. C'est donc une configurat ion spat iale où se mêlent milieux médit erranéens et milieux
st eppiques, voire désert iques, agricult ure sèche et agricult ure irriguée. Résumé par Samir Amin, « le Croissant fert ile n'est fert ile que par comparaison
avec le désert de la péninsule arabique qui s'ét end sur son flanc sud. Car il s'agit bien d'une région semi-aride dans l'ensemble; et seule la mince frange
médit erranéenne des mont agnes du Liban et des Alaouit es bénéficie d'une pluviomét rie suffisant e chaque année. Mais, dans sa part ie inférieure,
Jourdain, Oront e et surt out Tigre et Euphrat e offrent des possibilit és d'irrigat ion considérables. La prospérit é agricole dépend donc ici largement de la
capacit é de l'Ét at de garant ir la pérennit é des ouvrages et la prot ect ion des paysans cont re les envahisseurs descendus des mont agnes qui bordent la
région à l'est et au nord ou remont és des désert s du sud » [74].

Représentation des jardins royaux de


Ninive, d'après un bas-relief du palais
de Sennachérib, avec peut-être une
forme de jardins suspendus sur des
arches en pierre, en haut à droite
(British Museum, référence ME
124939A).

Un ouvrage remarquable de l'ingénierie hydraulique assyrienne vers -700 est le canal const ruit par Sennachérib, de Khinis dans les mont s Zagros à
Ninive (Irak), 100 mèt res de large, 20 mèt res de profondeur, 95 km de long, le canal passe par un aqueduc à Jerwan (500 ans avant les premiers
aqueducs romains), pour lequel deux millions de blocs de pierre sont employés. Pour l'assyriologue St ephanie Dalley, il a servi à aliment er en eau les
jardins de Sémiramis, qu'elle sit ue à Ninive [75].

La Ghout a, désigne les t erres cult ivées qui ent ourent Damas, irriguée depuis l'ant iquit é par le Barda et qui const it uent une oasis dans le désert de
Syrie.

Article connexe : Agriculture en Mésopotamie.

Article connexe : Califat abbasside#Une économie agraire.


L’agricult ure subit des dégât s irréparables durant la période mongole, les syst èmes d'irrigat ion sont dét ruit s. En Syrie, la période ot t omane est
caract érisée par un repli face aux t ribus nomades du désert et le front agricole ne s'est mis à progresser qu'à part ir des années 1850-1860,
not amment dans le Hauran. À la fin du xixe siècle, les Turcs, aidés d'ingénieurs brit anniques sous la direct ion de William Willcocks, ent reprennent des
t ravaux d'aménagement visant , d'une part , à cont enir les crues dévast at rices du Tigre et de l'Euphrat e par des barrages et , d'aut re part , à dét ourner
une part ie de ces eaux vers des lacs réservoirs ut ilisables dans un second t emps pour l'irrigat ion. Tout le syst ème des canaux d'irrigat ion et de
drainage que les Mongols avaient achevé de dét ruire aux xiiie et xive siècles est encore à l'abandon. Après la Première Guerre mondiale et les premiers
effort s brit anniques de mise en valeur du t errit oire, la surface cult ivée s'ét end en Syrie sur environ un demi-million d'hect ares[74]. L'hist oire du part age
des eaux du bassin Tigre-Euphrat e depuis 1916 se disput e ent re les ent it és définies par les accords secret s de Sykes-Picot qui dépècent l'Empire
Ot t oman et créent les zones qui préfigurent les front ières t urques, syriennes et irakiennes. L'Irak est le premier pays riverain à développer des projet s
d'ingénierie dans le bassin. Les barrages Al Hindiya et Ramadi-Habbaniya sur l'Euphrat e sont const ruit s en 1914 et en 1951, respect ivement , à la fois
pour le cont rôle des inondat ions et de l'irrigat ion. Au milieu des années 1960, le développement de l'agricult ure irriguée en Irak dépasse de loin le
développement de la Syrie ou de la Turquie. La Syrie développe des projet s d'irrigat ion début 1960 et la Turquie milieu années 1960. Le Projet
d'Anat olie du Sud-Est , lancé vers la fin des années 1970 par le gouvernement t urc, vise à irriguer 1,8 million d'hect ares de t erres arides à part ir de 22
barrages principaux const ruit s sur les bassins versant s du Tigre et de l'Euphrat e. La superficie t ot ale équipée pour l'irrigat ion dans le bassin de
l'Euphrat e et du Tigre est est imé à plus à plus 6.500.000 hect ares, 53 % en Irak, 18 % en Iran, 15 % en Turquie et 14 % en Syrie. Le volume d'eau
agricole est d'environ 68 km3.

Le Trait é de Lausanne (1923) ment ionnait déjà l'obligat ion de créer une commission mixt e ent re les t rois pays pour t rait er les problèmes rencont rés
dans le part age des eaux. Jusqu'en 1973, aucun de ces pays n'a encore la capacit é d'influencer le débit du fleuve. Avec les barrages, aussi hydro-
élect riques, la Turquie not amment a désormais la capacit é de couper l'eau à ses voisins. Elle est d'ailleurs mise en prat ique lors de la Guerre du Golfe.
Le dernier prot ocole d'accord ent re la Turquie, la Syrie et l'Irak en avril 2008, crée un inst it ut de l'eau, prévoyant de développer des projet s pour
l'ut ilisat ion équit able et efficace des ressources en eau t ransfront alières.

Une aut re civilisat ion mult i-millénaire s'est développée sur les marais salés alluviaux du Tigre et de l'Euphrat e, principalement dans le sud de l'Irak et
une part ie du sud-ouest de l'Iran, dont les Arabes des marais sont les déposit aires.

Égypte

Bas-relief d'Hâpy, Dieu du Nil, sur une


pierre dans la deuxième cour du
temple mortuaire de Ramsès III
(Médinet Habou, nécropole thébaine,
Égypte).

Une désert ificat ion qui s'est opérée au néolit hique, a poussé la populat ion à se regrouper auprès des point s d’eau, sur les bords du Nil, et à s’y
sédent ariser, ce qui a permis l’éclosion de la civilisat ion pharaonique [76]

Une heureuse concordance de t emps ent re la décrue du Nil en novembre et les semailles du blé, alors que les moissons ne sont jamais menacées par
l'imminence d'une crue qui ne survient qu'en août , a t oujours fait de la vallée du Nil un biot ope favorable aux graminées, de sort e que la cueillet t e des
céréales y semble de prat ique courant e dès le XII e millénaire av. J.-C.. Le Nil n'a t out efois jamais ét é l'inst rument docile d'une agricult ure facile. Le
caract ère achevé des premiers règlement s connus (Ille millénaire), joint à ces caract érist iques permet de supposer au cont raire que des t ravaux
hydrauliques ont ét é ent repris t rès t ôt , peut -êt re dès l'époque prédynast ique. Les premières t radit ions hydrauliques sujet t es à caut ion connues sont
celle de l'assainissement de Memphis par Menés au III e millénaire av. J.-C.. Témoins relat ivement anciens du niveau de maît rise des Égypt iens, la remise
en eau du Bahr Youssouf et l'aménagement du Fayum vers 2200 av. J.C. compt ent encore parmi les t ravaux d'ingénieurs les plus remarquables de t ous
les t emps[77].

Avant la const ruct ion du Haut barrage d'Assouan, le Nil charriait 134 millions de t onnes de sédiment s depuis les mont s volcaniques d’Ét hiopie qui
cont ribuaient à la format ion alluviale de la vallée du Delt a[78]. Avec la créat ion du barrage d’Assouan dans les années 1960, le delt a, privé d’apport du
limon, s’est «salinisé», obligeant les paysans à surcharger la t erre en engrais, alors que les côt es n’ont cessé de reculer de plusieurs kilomèt res, en
moins d’une quarant aine d’années[76].

Lac Tchad
À cheval sur les front ières du Tchad, du Niger et du Cameroun, le lac Tchad a ét é une source d'eau douce pour des projet s d’irrigat ion dans t ous ces
pays. En 1964 dat e de créat ion de la Commission du bassin du lac Tchad, le Lac Tchad avec ses 25 000 km2 ét ait considéré comme le 4ème grand lac
d’Afrique [79]. Depuis 1963, le lac a perdu presque vingt fois sa t aille init iale, à la fois en raison des changement s climat iques et des exigences élevées
en eau agricole. Depuis 1963, la superficie du lac Tchad a diminué d’environ 25 000 km2 à 1 350 km2. Ent re juin 1966 et janvier 1973, la superficie du lac
Tchad a diminué de 22 772 km2 à 15 400 km2. En 1982, la superficie du lac ét ait est imée à environ 2 276 km2. En février 1994, les images de
Met eosat ét aient ut ilisées pour mesurer seulement 1 756 km2. Ent re 1953 et 1979, l’irrigat ion n’a eu qu’un impact modest e sur l’écosyst ème du lac
Tchad. Ent re 1983 et 1994, cependant , l’ut ilisat ion de l’eau d’irrigat ion a quadruplé. Environ 50% de la diminut ion de la t aille du lac depuis 1966 est
at t ribuée à l’ut ilisat ion de l’eau par l’homme, le rest e ét ant at t ribuable au Changement climat ique [80]. Les espèces végét ales envahissant es couvrent
act uellement environ 50% de la surface rest ant e du Lac. Des recherches menées sur 40 ans indiquent que les principaux fact eurs de la réduct ion du
lac ont ét é le surpât urage majeur dans la région [81], ent raînant une pert e de végét at ion et une grave déforest at ion, cont ribuant à un climat plus sec,
de grands projet s d’irrigat ion const ruit s par le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad, qui ont dét ourné l’eau du lac et des rivières Chari et Logone.

Chine
Yu le Grand est crédit é de l'invent ion de l'irrigat ion vers 2200 av. J.C. et il est divinisé dans ce sens.

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Le Syst ème d'irrigat ion de Dujiangyan, sit ué dans la part ie occident ale des plaines de Chengdu, à la jonct ion ent re le bassin du Sichuan et le plat eau du
Qinghai -Tibet , est un exploit d'ingénierie écologique const ruit vers 256 av.J.-C. Modifié et agrandi au cours des dynast ies Tang, Song, Yuan et Ming, il
ut ilise les caract érist iques t opographiques et hydrologiques nat urelles pour résoudre les problèmes de dét ournement d'eau pour l'irrigat ion, le drainage
des sédiment s, le cont rôle des crues et le cont rôle des écoulement s, sans l'ut ilisat ion de barrages. Commencé il y a plus de 2 250 ans, il irrigue
maint enant 668 700 hect ares de t erres agricoles[82]. Des gabions en bambou remplis de pierres ét aient ut ilisés pour ret enir l'eau lors de la const ruct ion
des digues[83].

Philippines
Les Rizières en t errasses des cordillères des Philippines auraient 2000 ans.

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Empire khmer

Carte d'Angkor Thom, montrant la


disposition des barays.

Baray Srah Srang (Angkor,


Cambodge, 2013).
De climat t ropical (Aw), les précipit at ions annuelles moyennes dans l'act uel Cambodge t ournent aut our de 1 400 mm, avec une saison sèche de
sept embre à fin mai. La vast e plaine couvert e par la forêt t ropicale, au nord du lac de Tonlé Sap a abrit é du ixe au xiiie siècle une populat ion est imée à
700 000 personnes, dont 200 000 dans la capit ale, Angkor Thom. Les condit ions nat urelles - forêt t ropicale et marécages - ne semblaient pas
favorables à l'éclosion de l'une des civilisat ions les plus brillant es et les plus raffinées que le monde ait connues: la civilisat ion khmère. Les besoins
d'irrigat ion t out e l'année amènent la const ruct ion d'immenses réservoirs art ificiels nommés « barays ». Ces inst allat ions ne sont pas creusées dans le
sol, mais bât ies à l'aide de digues qui ret iennent l'eau au-dessus de la plaine environnant e. L'eau est st ockée en période de mousson et peut êt re
répart ie sans l'aide de norias. La vie agricole ne connaît pas de période creuse : la première récolt e est programmée fin oct obre, la deuxième fin janvier
et la t roisième en mai, just e avant la mousson. Une première réalisat ion gigant esque (3 800 m sur 800 m) est l’œuvre du roi Indravarman I er (877-889) à
Roluos, à l'est d'Angkor. Son successeur Yasovarman I er crée le « Baray orient al », proche du sit e act uel d'Angkor Thom. Ce vérit able lac art ificiel
mesure (7 000 m sur 1 800 m) et sa cont enance peut êt re est imée à 30 millions de m3 d'eau. Cet énorme aménagement qui permet déjà de met t re en
cult ure des milliers d'hect ares de rizières est complét é en 1050 par le « Baray occident al » de (8 000 m sur 2 200 m) const ruit par le roi
Udayādit yavarman II. Ces t rois ouvrages permet t aient d'irriguer une surface de plus de 1 000 km2. De plus, la populat ion t rouvait dans les barays une
abondance except ionnelle de poissons obt enus par la piscicult ure d'une part , et d'aut re part par un phénomène nat urel part iculier: Par un apport d'eau
de mont agne en période de mousson, provenant de l'Himalaya, le Mékong, à 200 km au sud d'Angkor voit son débit doubler et début juin le lac de
Tonlé, son cour s'inverserr. Les eaux du Mékong envahissent une vast e forêt appelée forêt inondée dont les eaux mont ent alors de 10 m à 15 m. La
surface du Tonlé Sap qui ne couvre guère que 2 300 km2 aux basses eaux s'ét end alors sur 10 000 km2. Le phénomène dure jusqu'en oct obre. Durant
cet t e période d'inversion du courant , d'immenses bancs de poissons viennent du delt a du Mékong, voire de la mer, pour frayer dans cet t e forêt
lacust re. À l'époque d'Angkor, t out comme maint enant , chaque année, lors des migrat ions des poissons du Grand lac vers le fleuve, de longues
palissades en claies de bambou les guidaient vers des chambres de capt ure où ils ét aient alors aisément capt urés[84].

Révolution verte

Article détaillé : Révolution verte.


La révolut ion vert e début e en 1944 à Mexico et s'ét end dans les années 1960 au Pakist an et en Inde (Révolut ion vert e en Inde), en Turquie, au Maroc,
en Tunisie et en 1969 en Algérie [85]. Elle fait usage de riz, de blé et de maïs hybrides à haut rendement conjugué à des int rant s, des produit s
phyt osanit aires, mais aussi de l'irrigat ion. C’ét ait la réponse adapt ée au spect re de la crise aliment aire qui planait sur le monde moit ié xxe siècle.
Pendant la période 1963-1983 (les années clés de la révolut ion vert e), la product ion t ot ale de riz, de blé et de maïs des pays en développement a
progressé respect ivement de 3,1, 5,1 et 3,8 % par an[86].

Le maïs, le riz et le blé sont devenus les piliers de la sécurit é aliment aire mondiale. La majorit é des céréales est produit e dans les quelques grandes
zones de céréalicult ure où les agricult eurs paient le prix de décennies de monocult ure int ensive: dégradat ion du sol, épuisement des eaux sout erraines,
et ralent issement marqué de la progression des rendement s. Dans régions du monde en développement , les exploit ant s agricoles obt iennent des
rendement s t rès inférieurs aux rendement s pot ent iels: Les causes: Ressources nat urelles limit ées, accès connaissances et t echnologies limit és, et c.
Le changement climat ique va induire une hausse des t empérat ures, une recrudescence des ravageurs, des maladies, des sécheresses et des
inondat ions auxquelles l’agricult ure devra t rouver de nouvelles solut ions[87].

Notes et références

1. L’état des ressources en terres et en eau pour l’alimentation et


l’agriculture dans le monde. Gérer les systèmes en danger (htt
p://www.fao.org/3/a-i1688f.pdf) [archive] sur le site fao.org

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