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I. Étude de texte (15 points)


Lis attentivement le texte suivant, puis réponds aux questions en rédigeant des phrases.
Lucien de Rubempré, que tu as déjà rencontré, écrit à sa sœur pour l’informer de sa nouvelle vie à Paris.
Après ses premières désillusions, le jeune homme vit modestement et se consacre à l’étude et à l’écriture.
Voici la fin de cette lettre.
1 « Ma pauvre sœur, Paris est un étrange gouffre : on y trouve à dîner pour dix-huit sous,
et le plus simple dîner d’un restaurat1 élégant coûte cinquante francs ; il y a des gilets
et des pantalons à quatre francs et quarante sous, les tailleurs à la mode ne vous les
font pas à moins de cent francs. On donne un sou pour passer les ruisseaux des rues
5 quand il pleut. Enfin la moindre course en voiture vaut trente-deux sous. Après avoir
habité le beau quartier, je suis aujourd’hui hôtel de Cluny, rue de Cluny, dans l’une
des plus pauvres et des plus sombres petites rues de Paris, serrée entre trois églises et
les vieux bâtiments de la Sorbonne. J’occupe une chambre garnie2 au quatrième étage
de cet hôtel, et, quoique bien sale et dénuée, je la paye encore quinze francs par mois.
10 Je déjeune d’un petit pain de deux sous et d’un sou de lait, mais je dîne très bien pour
vingt-deux sous au restaurat d’un nommé Flicoteaux, lequel est situé sur la place même
de la Sorbonne. Jusqu’à l’hiver ma dépense n’excédera pas soixante francs par mois,
tout compris, du moins je l’espère. Ainsi mes deux cent quarante francs suffiront aux
quatre premiers mois. D’ici là, j’aurai sans doute vendu L’Archer de Charles IX et
15 les Marguerites3. N’ayez donc aucune inquiétude à mon sujet. Si le présent est froid,
nu, mesquin, l’avenir est bleu, riche et splendide. La plupart des grands hommes ont
éprouvé les vicissitudes4 qui m’affectent sans m’accabler. […]
Ce pays est celui des écrivains, des penseurs, des poètes. Là seulement se cultive la
gloire, et je connais les belles récoltes qu’elle produit aujourd’hui. Là seulement les
20 écrivains peuvent trouver, dans les musées et dans les collections, les vivantes œu-
vres des génies du temps passé qui réchauffent les imaginations et les stimulent. Là
seulement d’immenses bibliothèques sans cesse ouvertes offrent à l’esprit des
renseignements et une pâture. Enfin, à Paris, il y a dans l’air et dans les moindres détails
un esprit qui se respire et s’empreint5 dans les créations littéraires. On apprend plus de
25 choses en conversant au café, au théâtre pendant une demi-heure qu’en province en
dix ans. Ici, vraiment, tout est spectacle, comparaison et instruction. Un excessif bon
marché, une cherté6 excessive, voilà Paris, où toute abeille rencontre son alvéole7, où
toute âme s’assimile ce qui lui est propre. Si donc je souffre en ce moment, je ne me
repens de rien. Au contraire, un bel avenir se déploie et réjouit mon cœur un moment
30 endolori. Adieu, ma chère sœur, ne t’attends pas à recevoir régulièrement mes lettres :
une des particularités de Paris est qu’on ne sait réellement pas comment le temps passe.
La vie y est d’une effrayante rapidité. J’embrasse ma mère, David et toi plus tendrement
que jamais. »
Illusions perdues, Honoré de Balzac (1843)

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NOTES :
1- restaurat : déformation argotique du mot « restaurant ».
2- garnie : meublée.
3- L’Archer de Charles IX et les Marguerites : deux œuvres que Lucien a écrites et qu’il compte faire
publier.
4- vicissitudes : événements heureux et malheureux qui se succèdent dans une vie.
5- s’empreint : s’imprime, se marque.
6- cherté : coût élevé.
7- alvéole : cellule de cire que fait l’abeille.

A - Une vie d’étudiant (7 points)


Les questions suivantes portent sur le premier paragraphe de l’extrait (l. 1 à 17).
1- a) Par quelle expression péjorative (dépréciative, négative) est désignée la rue où habite
désormais Lucien ? (1 point)
b) Où Lucien demeurait-il auparavant ? Relève l’expression qui l’indique. (1 point)
2- a) La chambre louée par Lucien est-elle agréable ? (1 point)
b) Relève un mot pour justifier ta réponse. (1 point)
3- Pourquoi le jeune homme donne-t-il avec autant de précision le prix des choses et de ses
dépenses quotidiennes ? (1 point)
4- a) Lucien est-il confiant pour l’avenir ? (1 point)
b) Justifie ta réponse en relevant une courte proposition à la fin du premier
paragraphe. (1 point)

B - Réussir par la littérature (4 points)


1- Sur quoi Lucien compte-t-il pour gagner de l’argent ? (1 point)
2- Relève au début du second paragraphe un mot se rapportant au travail intellectuel.
(1 point)
3- Quels sont les deux types de lieux qu’offre la capitale aux écrivains et aux penseurs pour
stimuler et nourrir leur esprit ? (2 points)

C - Les particularités de Paris (4 points)


1- a) Par quel mot Paris est-il désigné dès le début du texte ? (1 point)
b) Comment appelle-t-on cette figure de style ? (comparaison, métaphore,
personnification ?) (1 point)
2- Pourquoi Lucien choisit-il ce mot pour désigner Paris ? (1 point)

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3- Recopie une phrase, à partir de la ligne 23, qui montre, pour le jeune poète, la supériorité
de Paris sur la province. (1 point)

II. Étude de la langue (5 points)


1- « vaut » (l. 5), « peuvent » (l. 20)
a) Recopie ces formes verbales et sépare leur terminaison du radical par un trait vertical.
(1 point)
b) Mets chacun de ces verbes à l’infinitif. (0,5 point)
c) Conjugue maintenant ces deux verbes à la 1re personne du pluriel du présent de
l’indicatif. (1 point)
d) Quelle remarque peux-tu faire sur le radical des formes obtenues ? (0,5 point)
2- Relève, entre les lignes 1 à 5, une proposition subordonnée circonstancielle de temps et
encadre la conjonction de subordination qui l’introduit. (1 point)
3- « On apprend plus de choses en conversant au café, au théâtre pendant une demi-heure
qu’en province en dix ans. » (l. 24-26)
Réécris cette phrase, sans changer son sens, en transformant l’expression soulignée en
proposition subordonnée circonstancielle de temps introduite par « quand ». (1 point)

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III. Expression écrite (20 points)


Pour conclure ce devoir, tu vas effectuer un travail d’expression écrite.

Voici le sujet :

Raconte une journée de la vie studieuse que mène Lucien : il travaille dans les bibliothèques,
se promène dans Paris en réfléchissant à sa nouvelle vie. Un soir, il rencontre, chez Flicoteaux
(le restaurateur), un jeune journaliste auquel il expose rapidement ses ambitions littéraires et
demandera quelques conseils.

Écris un texte d’une vingtaine de lignes. Cherche tes idées au brouillon en mobilisant tes
connaissances du héros et de sa situation.
Voici les consignes à respecter :

1- Raconte une journée de la vie studieuse de Lucien : ses heures de travail à la bibliothèque,
sa promenade dans Paris, et sa rencontre, chez Flicoteaux, avec un jeune journaliste.

2- Rapporte les impressions et les sentiments de Lucien sur sa nouvelle vie à Paris.

3- Retranscris les paroles des deux personnages en utilisant le discours direct et le discours
indirect.

4- Emploie une métaphore pour désigner Paris.

5- Construis deux propositions subordonnées circonstancielles de temps que tu souligneras.

6- Fais attention à la correction de la langue ainsi qu’à l’orthographe. Conjugue les verbes
du récit à l’imparfait et au passé simple. Vérifie que tous tes verbes et les groupes
nominaux sont bien accordés. Le texte, bien ponctué, organisé en paragraphes, comporte
une vingtaine de lignes.

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Rédige ton texte au brouillon. Avant de recopier ta rédaction au propre, relis ton brouillon et
vérifie que tu as bien respecté les consignes. Découpe ensuite ce tableau et colle-le sur ta copie
pour que ton professeur puisse détailler ta note.

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Récapitulatif des consignes Fait À faire Barème


1- Raconte une journée de la vie studieuse de / 5 points
Lucien : ses heures de travail à la bibliothèque,
sa promenade dans Paris, et sa rencontre, chez
Flicoteaux, avec un jeune journaliste.
2- Rapporte les impressions et les sentiments de / 3 points
Lucien sur sa nouvelle vie à Paris.
3- Retranscris les paroles des deux personnages / 4 points
(Lucien et le jeune journaliste) en utilisant le
discours direct et le discours indirect.
4- Emploie une métaphore pour désigner Paris. / 1 point
5- Construis deux propositions subordonnées / 2 points
circonstancielles de temps que tu souligneras.
6- Fais attention à la correction de la langue ainsi / 5 points
qu’à l’orthographe. Les verbes du récit sont
conjugués à l’imparfait et au passé simple. Vérifie
que tous tes verbes et les groupes nominaux sont
bien accordés. Le texte, bien ponctué, organisé en
paragraphes, comporte une vingtaine de lignes.

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