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Le calcul différentiel s’impose au XVII e siècle par sa capacité à donner des solutions simples à des problèmes
nombreux et d’origines variées (cinématique, mécanique, géométrie, optimisation, etc.). Dès le XVI e siècle, les
scientifiques se sont intéressés à des problèmes de calculs d’aires et de tangentes. Cavalieri (1598-1647) reprend des
principes utilisés par Archimède 1 800 ans avant lui. Selon lui, une surface plane est constituée d’un nombre indéfini
de lignes droites parallèles. Les mathématiciens qui suivent développent cette idée mais il faut attendre les travaux
de Newton (1642-1727) et de Leibniz (1642-1716), indépendamment l’un de l’autre, pour jeter les premières bases
d’un calcul infinitésimal exploitable dans bien des domaines. Leurs exposés étaient d’autant plus complexes que la
notion de fonction était seulement en train de prendre forme. Leurs approches partent de concepts intuitifs, mais
flous, d’infiniment petit. Ce n’est que progressivement que les notions de limites et de différentielles, qui fondent
l’exposé actuel, ont été clarifiées au XIXe siècle.
Les principes de Newton et de Leibniz étaient sensiblement les mêmes : lorsqu’un point se déplace de M en M′, on
approche son déplacement par c, M’ prenant comme abscisse x+a. Pour Newton, l’influence de la physique est
omniprésente et le déplacement de M dépend du temps (linéaire). Il note : a= ẋ o et b= ẏ o. Leibniz était en train de
travailler sur une série proposée par Huygens (1629-1695) et il trouva la réponse au problème en calculant des
différences. Pour le calcul infinitésimal, il s’inspira de ce travail et proposa comme notation : a=dx et b=dy. Plus tard,
dx .
la dérivée d’une fonction f par rapport à la variable x est notée
df
Newton a publié ses travaux sur les fluxions en 1671 dans Tractatus de methodis serierum et fluxionum. Il explique
qu’il « ne considère pas les grandeurs mathématiques comme formées de parties [...] mais comme décrites d’un
mouvement continu », version physique d’un concept mathématique.
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COMPETENCES (à travailler en autonomie, Hyperbole 1ère)
Calculer un nombre dérivé avec la définition Lire le sens de variation de f sur la courbe f’
Calculer la dérivée d’un quotient Etudier une fonction polynôme du second degré
Se tester Se tester
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NOMBRE DERIVE D’UNE FONCTION
On considère une fonction quelconque f. L’objectif des prochains chapitres est de comprendre comment il est
possible de déterminer à l’avance les variations de f sans avoir à calculer les différentes valeurs prises par cette
fonction sur son ensemble de définition, ni à utiliser sa représentation graphique.
La courbe rouge Cf est celle d’une fonction de coût total f, en euros, définie pour toute quantité x de 0 à 100 objets.
Je découvre
f ( a+ h )−f ( a )
Le taux de variation de f entre a et a + h est donc le rapport : t(h) = avec h ≠ 0
h
On déplace le point M sur la courbe (C f) en le rapprochant de A (on dit qu’on fait tendre M vers A) et on étudie le
comportement du taux de variation. Par conséquent on étudie le comportement de t lorsque ℎ prend des valeurs de
plus en plus proches de zéro. (On dit que ℎ tend vers 0).
On peut conjecturer que lorsque M tend vers A, c’est à dire lorsque ℎ tend vers zéro, la droite (AM) semble prendre
une position limite, dont le coefficient directeur serait la valeur prise par t lorsque ℎ devient nul.
On appelle cette valeur (si elle existe) la limite de t lorsque 𝒉 tend vers zéro, on la note : lim t
t0
3
Je retiens
Soit f une fonction définie sur I et a un réel appartenant à I. Le taux d’accroissement de f entre a et a+ h est la
f ( a+h )−f ( a )
fonction définie par :τ ( h )= Où h ≠ 0 et a+ h ∈ I .
h
Si τ ( h ) tend vers un unique nombre réel quand h tend vers 0 , on dit que f est dérivable en a . Ce nombre réel est
appelé nombre dérivé de f en a . On le note f ' ( a ) . On écrit alors :
f ( a+ h )−f ( a )
f ' ( a )=lim τ ( h )=lim
h→ 0 h →0 h
Exemples :
Ici, on n’a pas d’unique nombre réel donc f n’est pas dérivable en 0 .
Je m’entraîne
Dans chaque cas, déterminer si la fonction est dérivable en a, et s’il existe, donner la valeur du nombre dérivé en a.
4
5
2/ Déterminer graphiquement le nombre dérivé en un point a
Je découvre
On appelle tangente T à la courbe Cf en A, la droite qui est « la plus proche » de la courbe Cf au voisinage du point A.
Je retiens
f ( a+h )−f ( a )
Soit m le coefficient directeur de ( AB ) . m= = τ (h )
h
'
Graphiquement, quand h tend vers 0 , le point B se rapproche de A . Or, lim τ ( h )=f (a) revient à dire que
h→ 0
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Cette droite devient alors la tangente à la courbe en A (admis).
7
Je m’entraîne
f(- 2) = f ‘ (- 2) =
f(1) = f ‘ (1) =
f(3) = f ‘ (3) =
B/ The graphs of three different functions are given in the diagrams below including their tangents at x = 1. In each
case, determine wether the function is differentiable at x = 1 and if so, give the value of the derivative at this point.
8
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3/ Etablir l’équation de la tangente à Cf en un point A
Je démontre
f est une fonction définie sur un intervalle I et a un réel appartenant à I tel que f soit dérivable en a. On note Cf la
courbe représentative de la fonction f dans un repère du plan, A le point de C f ayant pour abscisse a et T la tangente
à Cf au point A.
a/ Expliquer pourquoi il existe un nombre réel p tel que la droite T ait pour équation y = f’(a) . x + p
b/ Déterminer une expression de p en utilisant que A appartient à Cf. En déduire une équation de T.
Je retiens
Si une fonction f est dérivable en a, alors la tangente à la courbe Cf au point d’abscisse a, a pour équation réduite :
y = f’(a) (x – a) + f(a)
Je m’entraîne
A/ On considère la fonction f, définie sur [-4 ; 4], et connue par la courbe représentative C ci-dessous. On connaît
également les tangentes T1, T2, T3 aux points d’abscisses respectives -3, 0 et 3.
f(-3) = f’(-3) =
f(0) = f’(0) =
f(3) = f’(3) =
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Justifier qu’une équation de la droite T1 est : y = 2x + 5
B/ On a tracé ci-dessous la courbe représentative C f d’une fonction f définie sur R, ainsi que les tangentes à C f aux
points M, N, P.
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4/ Etablir un lien entre signe du nombre dérivé et variation de la fonction
Je découvre
On a tracé ci-dessous la courbe représentative Cf d’une fonction f ainsi que les tangentes à Cf aux points A, B, C, D.
C/ Quelle conjecture peut-on émettre sur le lien entre signe du nombre dérivé et variation de la fonction ?
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Je retiens
Je m’entraîne
A/ Soit f une fonction définie et dérivable sur [-3 ;4], dont on donne le tableau de variations ci-dessous :
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DÉRIVÉE D’UNE FONCTION USUELLE
On sait maintenant étudier la dérivabilité d’une fonction en un point. Il nous faut maintenant étudier la dérivabilité
d’une fonction sur son intervalle I. On dira que f est dérivable sur I lorsque f est dérivable en tout nombre réel
appartenant à I.
Lorsque f est dérivable sur I, la fonction dérivée de f est la fonction f’ qui, à chaque nombre réel x de I, associe f’(x),
le nombre dérivé de f en x. Cette fonction est notée f’ : x f’(x).
L’ensemble sur lequel la fonction f est dérivable est appelé l’ensemble de dérivabilité de f
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Fonction cube f : x f(x) = x3, définie sur R.
En t’aidant des étapes décrites, compléter cette démonstration permettant de montrer que la fonction racine carrée
n’est pas dérivable en 0 mais est dérivable sur ]0 ; + ∞ [ et de déterminer l’expression de sa fonction dérivée sur cet
intervalle.
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+
f est dérivable sur R * et f’(x) = 1 / 2√ x
Etudier la dérivabilité de f en 0
La courbe représentative de f n’admet pas de tangente au point x=0, la courbe présente en 0 un point anguleux.
Soit f définie sur I . Si f est dérivable pour tout réel a ∈ I ,alors on dit que f est dérivable en I . La fonction qui, à
tout réel x de I, associe le nombre dérivé f ' ( x ) est appelée fonction dérivée de f notée f ' : f ' : x ⟼ f ' (x)
-1 1/2
On peut aussi retenir : 1 / x = x et √ x = x
Je m’entraîne
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2/ Dérivée d’une somme, multiplication par un nombre réel
Je retiens
u: x⟼u(x)
v : x ⟼ v (x )
u+ v : x ⟼ (u +v ) ( x )=u ( x )+ v ( x )
Dérivée de ku
( ku )' =ku '
Démonstration : Soient u une fonction définie et dérivable sur un intervalle I et k ∈ R une constante.
u: x⟼u(x)
ku : x ⟼ ku ( x )
Je m’entraîne
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3/ Dérivée d’un produit
Je retiens
Démonstration :
u × v : a⟼ ( u × v ) (a)=u ( a ) × v(a)
u ( a+h ) × v ( a+h )−u ( a ) ×v (a)
τ ( h )=
h
u ( a+h ) × v ( a+h )−u ( a ) ×v ( a )+ u ( a+h ) v ( a )−u ( a+h ) v (a)
τ ( h )=
h
u ( a+h ) [ v ( a+ h )−v ( a ) ] +v ( a ) [ u ( a+ h )−u ( a ) ]
τ ( h )=
h
v ( a+h )−v (a) u ( a+ h )−u(a)
τ ( h )=u ( a+h ) × +v ( a ) ×
h h
' '
lim τ ( h )=u ( a ) × v ( a ) + v ( a ) × u ( a )
h→ 0
Exemple :
Soit g ( x )=x √ x
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On pose : u ( x )=x u ' ( x )=1
1
v ( x )= √ x v ( x )=
'
2 √x
1
On a donc : g (x)=u (x)v (x )+ v ( x) u(x )=1 × √ x+
' ' '
×x
2√x
x
Donc : g ( x ) =√ x +
'
2 √x
Je m’entraîne
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21
4/ Dérivée d’un quotient
Je retiens
u(x)
()
' ' '
u u u u v−v u
La fonction est définie et dérivable sur I tel que : ( x )= et : =
v v v(x) v v
2
Démonstration :
() ( ) ()
' ' 2
u 1 ' 1 1
= u × =u × + ×u
v v v v
( uv ) = uv − vvu
' ' '
( uv ) = u v−v
' '
'u
2
v
Exemple :
2
x +x
Soit f la fonction sur R ¿ 3 } définie par : f ( x )=
x−3
On pose :
2 '
u ( x )=x + x u ( x ) =2 x +1
v ( x )=x−3 v ' ( x )=1
( 2 x +1 ) ( x−3 )−1(x 2+ x )
'
On a donc : f ( x )=
(x −3)²
2 2
' 2 x −6 x + x−3−x −x
⟺ f ( x )=
( x−3 )2
2
' x −6 x−3
⟺ f ( x )=
( x−3 )2
1
Application à la dérivée de
v
Soit v une fonction définie et dérivable sur I et v ( x ) ≠ 0 , ∀ x ∈ I .
()
' '
1 1 1 1 1 −v
La fonction est définie et dérivable sur I par : :⟼ ( x )= et : = 2
v v v v(x) v v
A démontrer ci-dessous… !
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Je m’entraîne
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5/ Dérivée d’une puissance
Je retiens
Exemple :
Je m’entraîne
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ETUDE GENERALE DE FONCTIONS
I Je découvre
2 Calculer f ’(x).
7 Existe-t-il d’autres points en lesquels la tangente à C est parallèle à T ? Si oui, préciser leurs coordonnées.
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II Je retiens
Voici les étapes pour étudier une fonction f définie sur un intervalle [a ; b]. Le but ultime de cette étude est le tracé
de la courbe C représentant f, avec un maximum de renseignements.
1. Calcul de la dérivée de f
• En essayant de la mettre sous forme factorisée, ou sous la forme P(x) / Q(x) où P et Q sont factorisés.
2. Etude du signe de f’
3. Tableau de variation de f
• On traduit l’étude du signe de la dérivée : f’(x) > 0 ⇒ f(x) croissante et f’(x) < 0 ⇒ f(x) décroissante.
• Quand f’(x) = 0, cela signifie que C admet une tangente horizontale (maximum, minimum ou point d’inflexion).
• Ne pas oublier de calculer les valeurs de f aux points remarquables (bornes de l’ensemble de définition,
maximum…)
4. Recherche des points d’intersection de la courbe C avec les axes (Ox) et (Oy)
• Intersection de C avec (Ox) : On cherche le (les) nombre(s) x0 tel que f(x0) = 0 : cela signifie graphiquement que C
coupe (Ox) au(x) point(s) de coordonnées (x0 ; 0)
• Intersection de C avec (Oy) : On calcule f(0) : cela signifie graphiquement que C coupe (Oy) au point de coordonnées
(0 ; f(0))
• On détermine la (les) tangente(s) au(x) point(s) d’intersection avec les axes, déterminé(s) dans le 4 en utilisant la
formule y = f’(x0) (x – x0) + f(x0)
6. Construction de la courbe
• Tracer les deux axes, en respectant bien l’échelle donnée dans l’énoncé, et en restreignant l’axe (Ox) à l’ensemble
de définition de la fonction.
• Placer les points d’intersection avec les axes, les maximums, minimums, points d’inflexion.
• Construire les tangentes (inutile de tracer « entièrement » la droite, se contenter du petit morceau autour du point
de tangence).
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• Construire la courbe en lissant autant que possible, et évitant les points anguleux.
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III Je m’entraîne
A/ Étude de la fonction f : x .
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B/ Détermination d’un paramètre pour tangente parallèle
Déterminez la valeur de a telle que Cf admette une tangente parallèle à la droite d’équation y = x + 6 en 0.
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C/ Étude de la fonction f : x .
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D/ Optimisation, fabrication de boîtes de rangement
Les boîtes auront la forme d’un parallélépipède rectangle de hauteur 16 cm et de base un rectangle ayant pour
dimensions 𝑥 et 𝑦 exprimées en cm. Chaque boîte a un volume de 10 000 cm3.
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L’ESSENTIEL (d’après lelivrescolaire.fr)
Application de la dérivation
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