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Université de Carthage

Ecole Nationale d’Ingénieurs de Carthage

Support de cours

CONSTRUCTION MECANIQUE
Génie Mécatronique

Ahmed KACEM
Maître‐assistant à l’ENICarthage

Année universitaire : 2017/2018


Ecole Nationale d’Ingénieurs de Carthage Ing. Mécatronique
Chapitre

1 Pièce mécanique

I. Formes techniques d’une pièce mécanique


Arbre : élément contenu de forme cylindrique ou non. lamage
Alésage : forme contenante cylindrique ou non.
Evidement : vide prévu dans une pièce pour en diminuer le poids ou
pour réduire la surface d’appui. alésage
Chambrage : évidement réalisé à l’intérieur d’un alésage afin de
chambrage
réduire la portée de l’arbre (diminution du frottement). Il peut servir
bossage
également de réserve de lubrifiant.
Collet : couronne en saillie sur une pièce cylindrique. arbre
Collerette : bord rabattu d’une pièce (extrémité d’un tube) qui assure la collet

liaison avec une autre pièce.


Lamage : logement cylindrique à fond plat destiné généralement à noyer un
élément de pièce (noyer une tête de vis cylindrique par exemple).
Fraisure : évasement conique à l’extrémité d’un trou.
épaulement
Bossage : saillie prévue sur une pièce afin de limiter une zone d’appui ou de chanfrein

contact.
Epaulement : changement brusque de la section d’une pièce afin d’obtenir
une surface d’appui.
Entaille : enlèvement d’une partie d’une pièce par usinage.
Encoche : petite entaille.
embase
Rainure : enlèvement de matière long et étroit réalisé dans une pièce et
destiné à réaliser différentes fonctions : positionnement entre deux pièces,
mise en place d’une languette, etc. semelle
évidement
Saignée : entaille profonde et de faible largeur.
fraisure
Gorge : dégagement étroit, généralement arrondi à sa partie inférieure, exécuté
sur une pièce cylindrique.
Embase : élément d’une pièce destiné à servir de base.
Semelle : surface d’une pièce généralement plane et servant d’appui.
Nervure : partie saillante d’une pièce destinée à en augmenter la résistance ou la
rigidité.

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Lumière : petit orifice pouvant par exemple servir de ventilation.


Trou oblong : trou plus long que large terminé par deux demi‐
cylindres.
Méplat : surface plane sur une pièce à section circulaire parallèle à son
axe de révolution.
Tenon : partie d’une pièce faisant saillie et se logeant dans une rainure ou une
mortaise. tenon
Téton : petite saillie de forme cylindrique.
mortaise
Mortaise : évidement effectué dans une pièce et recevant le tenon d’une autre
pièce de manière à réaliser un assemblage.
Queue d’aronde : tenon en forme de trapèze pénétrant dans une rainure de même
forme et assurant une liaison glissière.
Languette : tenon de grande longueur destiné à rentrer dans une rainure et
assurant, en général, une liaison glissière.
Décrochement : surface en retrait d’une autre surface et parallèle à celle‐ci.
Dégagement : évidement généralement destiné à éviter le contact de deux
pièces suivant une ligne ou assurer le passage d’une pièce.

Eléments de localisation : Le pied de positionnement, le locating et le macaron servent à positionner


deux pièces l’une par rapport à l’autre au sein d’un mécanisme.

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Chanfrein : petite surface obtenue par suppression d’une arrête sur une pièce.
Arrondi : surface à section circulaire partielle, destinée à supprimer une arrête vive.
Congé : surface à section circulaire partielle destinée à raccorder deux surfaces formant un angle
rentrant.

chanfrein arrondi congé

Application

Indiquer le nom de chaque forme ou élément des pièces suivantes.

(b)
(c) (d)
(i)
(j)

(a)

(e) (h)
(k)
(f)
(g)

(m)
(n)

(l)

(o)
(p)

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II. Représentation d’une pièce mécanique sur dessin technique


II.1. Représentation orthographique

II.1.1. Projection orthogonale


Dans le système de projection orthogonale, l’observateur se place perpendiculairement à l’une des faces
de l’objet, appelée vue de face. A partir de cette vue, il est possible de définir cinq autres vues. Le plus
souvent trois vues, parfois moins, suffiront pour définir la plupart des objets.

En pratique, on choisit les vues les plus représentatives et qui comportent le moins de parties cachées.
Les parties vues de l’objet (arêtes, surfaces) sont dessinées en trait fort. Les parties cachées sont tracées
en traits interrompus.

II.1.2. Représentations particulières


Vue partielle : Dans certains cas, une vue partielle est suffisante pour la compréhension du dessin. Cette
vue doit être limitée par un trait continu fin ondulé ou rectiligne en zigzag.
Vue interrompue : Pour un objet très long et de section uniforme, on peut se borner à une
représentation des parties essentielles. Les parties conservées sont rapprochées les unes des autres et
limitées comme les vues partielles.
Demi vue et un quart de vue : Pour souci de simplification, une vue comportant des axes de symétrie
peut n’être représentée que par une fraction de vue. Dans ce cas repérer les extrémités des axes de
symétrie par deux petits traits fins perpendiculaires à ces axes.

Vue partielle Vue interrompue demi vue quart de vue

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II.2. Représentation en coupe


Les coupes et les sections permettent d’améliorer la clarté et la lisibilité du dessin, il est ainsi possible de
mettre en évidence : (i) des formes intérieures, (ii) des épaisseurs et (iii) des détails locaux.
On imagine la pièce traversée par un plan sécant (plan de coupe), on dessine en les hachurant les
surfaces situées dans ce plan. Une section représente exclusivement la partie de la pièce située dans le
plan sécant. Une coupe représente la section et la partie de la pièce située en arrière du plan de coupe.

II.2.1. Coupe
On définit, à l’aide d’un trait mixte fin, fort aux
extrémités, la trace du plan de coupe qui est
repéré par des lettres majuscules. Celles‐ci
serviront à désigner la coupe. Le sens
d’observation doit être indiqué par des
flèches.
 En général, on ne dessine par les contours
cachés, ou traits interrompus courts, sauf si
ceux‐ci sont indispensables à la
compréhension.
 Les hachures apparaissent là ou la matière a
été coupée. Elles sont tracées en trait continu fin et sont de préférence inclinées à 45° par rapport aux
lignes générales de contour. Elles ne traversent pas ou ne coupent jamais un trait fort et ne s’arrêtent
jamais sur un trait interrompu court.
 On ne coupe jamais une nervure lorsque le plan de coupe passe dans le plan de sa plus grande surface.
 On ne coupe jamais les pièces de révolution pleines telles que bille, vis, arbre,
axe, écrou, etc.

Hachures

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II.2.2. Coupes particulières


Demi‐coupe : Les vues en demi‐coupe sont particulièrement intéressantes dans le cas des pièces
symétriques. Dans ce cas, la moitié de la vue est dessinée en coupe, afin de définir les formes et les
contours intérieurs, alors que l’autre moitié reste en mode de représentation normal pour décrire les
formes et les contours extérieurs.
Coupe locale : Elle permet de montrer un détail intérieur en trait continu fort
sans couper la totalité de la pièce. La zone coupée est délimitée par un trait fin
coupe locale
ondulé.
Coupe brisée à plans parallèles : Elle apporte un grand nombre de renseignements et évite l’emploi de
plusieurs coupes normales. Le plan de coupe est construit à partir de plans de coupe classiques parallèles
entre eux.
Coupe brisée à plans obliques : Le plan de coupe est constitué de deux plans sécants. La vue en coupe
est obtenue en ramenant dans un même plan tous les tronçons coupés par une rotation.

II.2.3. Section
Dans une section, seule la partie coupée est dessinée (là où la
matière est réellement coupée ou sciée). On distingue les
sections rabattues dessinées en trait fin continu sur la vue et les
sections sorties dessinées en trait fort à l’extérieur des vues. La
section sortie peut être placée dans sa position normale ou en la
reliant au repérage du plan sécant au moyen d’un trait mixte fin
(dans ce cas le repérage n’est pas nécessaire).

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Application

Le dessin ci‐dessous représente le dessin de définition incomplet d’un support en vue de face, vue de
droite et vue de dessus.
1) Compléter la vue de dessus.
2) Compléter la vue de face en coupe A‐A.

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Chapitre

2 Liaisons mécaniques

Le contact entre deux pièces mécaniques différentes crée une liaison mécanique. En fonction de la
forme des surfaces mises en contact, on obtient différentes liaisons.

I. Torseurs associés aux liaisons mécaniques


I.1. Torseur cinématique
Soit deux solides S1 et S2 en mouvement relatif, et O le centre de la liaison considérée. Le torseur
cinématique associé au mouvement de S2 par rapport à S1 est en O :

ΩS2/S1  ω x x  ω y y  ωz z  ωx Vx 
 
τ C S2/S1 =   et noté τ C S2/S1 = ωy Vy 
    ω V 
V  Vx x  Vy y  Vz z  O z z 
O  O S2/S1

Avec ΩS2/S1 est le vecteur vitesse angulaire instantanée du solide S2 par rapport à S1 et VO S2/S1 est le
vecteur vitesse linéaire instantanée du point O appartenant au solide S2 par rapport à S1.

Exemple : Torseur cinématique d’une liaison pivot glissant

Les deux solides S1 et S2 ont une liaison pivot glissant si au cours de leur mouvement relatif une droite D2
de S2 reste confondue avec une droite D1 de S1. Le mouvement de S2 par rapport à S1 se décompose en :
 
‐ rotation autour de (O, x )  ΩS2/S1 = ω x x
 
‐ translation suivant (O, x )  VO S2/S1 = Vx x
Le torseur cinématique s’écrit en O :

ωx Vx 
τ C S2/S1= 0 0 
0 0 
O 

I.2. Torseur statique


Soit deux solides S1 et S2 en mouvement relatif, et O le centre de la liaison considérée. Le torseur
statique (ou torseur d’action mécanique) s’écrit :

R S2S1  X x  Y y  Z z  X L 
 
τ S S2S1 =   et noté τ S S2S1 = Y M
     Z N 
M
O  O S2S1
L x My Nz  O 

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Avec R S2S1 est le vecteur représentatif de l’effort exercé en 0 par le solide S2 sur le solide S1 et MO S2/S1
est le vecteur représentatif du moment au point O, des forces de contact exercées par S2 sur le solide S1.

Exemple : Torseur statique d’une liaison pivot glissant

Dans l’exemple précédent de la liaison pivot glissant parfaite, aucun effort ne s’oppose à la translation de
  
S2 suivant l’axe (O, x ) alors qu’aucune translation n’est possible suivant les axes (O, y ) et (O, z ). De
même, aucun moment (en supposant le frottement nul) ne s’oppose à la rotation de S2 autour de l’axe
  
(O, x ), alors qu’aucune rotation n’est possible autour des axes (O, y ) et (O, z ). D’où l’écriture du torseur
statique associé à la liaison pivot glissant en O :

0 0 
τ S S2S1 = Y M
Z N 
O 

II. Liaisons mécaniques élémentaires


Schéma normalisé Forme
Désignation de la Torseur Torseur
particulière
liaison 2D 3D cinématique statique
conservée

0 0  X L 
   
Encastrement 0 0  Y M En tout
0 0  Z N  point de
O  O  l’espace

ωx 0  X 0  En tout
Pivot d’axe    
 ou 0 0  Y M point de

(O, x ) 0 0  Z N  (O, x )
O  O 

0 Vx  0 L  En tout
Glissière d’axe    
 0 0  Y M point de
(O, x ) 0 0  Z N  l’espace
O  O 

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ω x Vx  X L 
   
0 0  Y M
0 0  Z N 
En tout
Hélicoïdale ou O  
 O point de

d’axe (O, x ) avec (O, x )
avec
p
V  ω p
x 2π x L  X

p : pas de la vis

ω x Vx  0 0  En tout
Pivot glissant    
 0 0  Y M point de

d’axe (O, x ) 0 0  Z N  (O, x )
O  O 

Rotule à doigt  0 0 X L 
   
de centre O
 ω y 0  Y 0  Au point O
bloquée en x ω 0  Z 0 
O z  O 

ω x 0  X 0
Rotule de    
ω y 0  Y 0  Au point O
centre O ω 0  Z 0 
O z  O 

0 Vx  0 L 
    En tout
Appui plan de
 0 Vy  0 M point de
normale z ω 0  Z 0  l’espace
O z  O 

Linéaire ω x Vx  0 0 
annulaire de    
ω y 0  Y 0  Au point O
centre O et de ω 0  Z 0 

direction x O z  O 

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Linéaire
rectiligne de ω x Vx  0 0  En tout
droite de    
 0 Vy  0 M point de
 
contact (O, x ) ω 0  Z 0  (O, x , z )
et de normale O z  O 

z

Ponctuelle de ω x 0  X 0 En tout
   
centre O et de
 ω y Vy  0 0  point de

normale x ou ω V  0 0  (O, x )
O z z  O 

III. Classification des liaisons mécaniques


III.1. Liaison complète, liaison partielle
La liaison est complète lorsqu’il n’y a aucune possibilité de mouvement entre les pièces liées. Dans ce
cas, il n’y a pas de degré de liberté. Une liaison est partielle lorsqu’il y a possibilité de mouvement entre
les pièces. Dans ce cas, les pièces peuvent bouger les unes par rapport aux autres.

Liaison complète Liaison partielle

III.2. Liaison rigide, liaison élastique


Une liaison rigide assure aux pièces assemblées une position relative bien déterminée, constante dans le
temps. Une liaison élastique permet, au contraire, un déplacement relatif limité des pièces assemblées.
La position relative des pièces est fonction de l’intensité des sollicitations extérieures. Ce type de liaison
permet d’amortir les chocs et de réduire les vibrations provoquées par des sollicitations variables dans le
temps.

Liaison rigide Liaison élastique

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III.3. Liaison par adhérence, liaison par obstacle


Une liaison est par adhérence lorsqu’un phénomène d’adhérence s’oppose à la suppression de la liaison.
Elle est par obstacle lorsque la rupture d’un obstacle est nécessaire pour supprimer la liaison.

Liaison par adhérence Liaison par obstacle

III.4. Liaison démontable, liaison indémontable


La liaison est démontable lorsqu’on peut séparer les pièces sans endommager les surfaces ou l’organe de
liaison. La liaison est indémontable lorsque la séparation des pièces entraîne la détérioration de leur
surface ou de l’organe de liaison.

Liaison démontable Liaison indémontable

III.4. Liaison directe, liaison indirecte


Dans une liaison directe les pièces sont conçues pour tenir ensemble sans l’intervention d’une autre
pièce. La liaison est indirecte lorsqu’elle nécessite un ou plusieurs éléments intermédiaires pour assurer
la liaison.

Liaison directe Liaison indirecte

IV. Schéma cinématique


Le schéma cinématique est une représentation plane ou spatiale des liaisons entre les différents
éléments d’un mécanisme. Pour construire ce schéma, on dessine les symboles normalisés des liaisons
en respectant les caractéristiques géométriques relatives des différentes liaisons (parallélisme,
orthogonalité, perpendicularité, coaxialité,…).

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Pour établir un schéma cinématique il faut :

1) A partir de dessin d’ensemble du mécanisme, déterminer les classes d’équivalence cinématique


(groupes de pièces liées entre elles par encastrement).
2) Analyser les liaisons entre les différentes classes d’équivalence (Etablir le graphe des liaisons).
3) Positionner les liaisons schématisées selon l’orientation qu’elles ont sur le dessin d’ensemble. On
donne au schéma une forme qui ressemble au mécanisme réel ; il est important de respecter les
orientations des symboles par rapport aux normales et axes des liaisons.

Exemple : Etau

9 2 Glissière

8 1 Vis CHC M5 à téton

7 4 Vis F/90

6 4 Goupille

5 1 Mors fixe

4 2 Mâchoire
3 1 Mors mobile

2 1 Vis de manœuvre
1 1 Traverse

Rep Nb Désignation

1) Repérage des classes d’équivalence


E1 = {1
E2 = {2
E3 = {3

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2) Analyse des liaisons entre les différentes classes d’équivalence (graphe des liaisons).

3) Exécution du schéma cinématique plan :

Application

Le dessin ci‐dessous montre le mécanisme de commande des soupapes d’un cylindre de moteur à
explosion.
La came (1) agit sur la soupape (6) par l’intermédiaire de linguet (2), de la tige (3) et de culbuteur (4),
articulé autour d’un axe solidaire de la culasse (0). La soupape (6) est guidée dans une bague de
bronze. La soupape est appliquée contre un poussoir réglable (5) par les ressorts (7‐8).

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1) Compléter le schéma cinématique de ce mécanisme :

2) Donner les torseurs cinématiques et statiques des liaisons suivantes :

Liaison Torseur cinématique Torseur statique Liaison Torseur cinématique Torseur statique

...... ....... ...... ....... ...... ....... ...... .......


       
0/2 ...... ....... ...... ....... (4‐5)/0 ...... ....... ...... .......
...... ....... ...... ....... ...... ....... ...... .......
.......   .........   .......   .......  

3) Cocher les bonnes réponses.


La liaison entre les pièces (4) et (5) est :

 complète  partielle  démontable  indémontable  rigide  élastique

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Chapitre

3 Tolérance et ajustement

I. Cotation tolérancée
L’imprécision inévitable des procédés d’élaboration fait qu’une pièce ne peut pas être réalisée de façon
rigoureusement conforme aux dimensions fixées au préalable. Il a fallu donc tolérer que la dimension
effectivement réalisée soit comprise entre deux dimensions limites. La différence entre ces deux
dimensions constitue la tolérance ou l’intervalle de tolérance (IT).
On affecte à la pièce une dimension nominale (d) et l’on définit chacune des deux dimensions limites par
son écart par rapport à cette dimension nominale.
Ecart supérieur (ES) : ES = dmax ‐ dnominal
Ecart inférieur (EI) : EI = dmin ‐ dnominal

II. Ajustement
On parle d’ajustement lorsque l’on assemble un arbre et un alésage de même cote nominale. Un
ajustement est composé de la cote nominale commune suivie des symboles correspondants à la
tolérance de chaque pièce en commençant toujours par l’alésage. Ex : 60 E8 f7

Le diamètre ou cote nominale sert de référence


(ligne zéro) pour positionner les intervalles de
tolérance (IT) et les écarts supérieur et inférieur.
Pour chaque dimension nominale, il est prévu toute
une gamme de tolérances. La valeur de ces
tolérances est symbolisée par un numéro dit qualité.
La position de l’intervalle de tolérance par rapport à

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la ligne zéro est symbolisée par une ou deux lettres. Suivant la position relative des intervalles de
tolérance, un ajustement peut être avec jeu, incertain ou avec serrage.

Ajustement avec jeu Ajustement avec serrage Ajustement incertain

Alésage

Arbre Ligne zéro

JeuMax= AlésageMax - Arbremin SerrageMax= ArbreMax - Alésagemin JeuMax= AlésageMax - Arbremin


Jeumin= Alésagemin - ArbreMax Serragemin= Arbremin - AlésageMax SerrageMax= ArbreMax - Alésagemin

Le choix d’un ajustement se fait en fonction du jeu ou du serrage désiré, et en fonction du


fonctionnement des deux pièces :
Guidage ordinaire ………………………………………………………………. H7/f7
Guidage précis pour mouvement de faible amplitude ………… H7/g6
Positionnement d’une pièce par rapport à une autre …………. H7/h6
Immobilisation d’une pièce par rapport à une autre …………… H7/p6

Dans le système alésage normal, la position pour les tolérances de tous les alésages est donnée par la
lettre H. L’ajustement désiré est obtenu en variant pour l’arbre la position de la tolérance.
Dans le système arbre normal, la position pour les tolérances de tous les arbres est donnée par la
lettre h. L’ajustement désiré est obtenu en variant pour l’alésage la position de la tolérance.

Système alésage normal Système arbre normal

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Application
Compléter l’étude pour les ajustements suivants :

Ajustement piston/axe : …………………………..


Alésage
Cote tolérancée ES=…………..........mm Alésage Maxi=……..…….mm
IT=………………..mm
………………………… EI=…………...........mm Alésage mini=……..……..mm
Arbre
Cote tolérancée es=………………….mm Arbre Maxi=……..………...mm
IT=……………..….mm
………………………… ei=………………….mm Arbre mini=……..…………mm

Il s’agit d’un ajustement ………………………


L.Z. 12
Calculer donc :
………………………= …………….…….. = ………………..………… = ……….……… mm
………………………= …………….…….. = ………………..………… = ……….……… mm
Ajustement bielle/axe : …………………………..
Alésage
Cote tolérancée ES=…………..........mm Alésage Maxi=……..…….mm
IT=………………..mm
………………………… EI=…………...........mm Alésage mini=……..……..mm
Arbre
Cote tolérancée es=………………….mm Arbre Maxi=……..………...mm
IT=……………..….mm
………………………… ei=………………….mm Arbre mini=……..…………mm

Il s’agit d’un ajustement ………………………


L.Z. 12
Calculer donc :
………………………= …………….…….. = ………………..………… = ……….……… mm
………………………= …………….…….. = ………………..………… = ……….……… mm

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Chapitre

4 Cotation fonctionnelle

Tout ensemble mécanique demande une analyse complète afin de mettre en évidence les conditions
nécessaires à son bon fonctionnement. Une étape importante de cette analyse est la cotation
fonctionnelle qui permet :

‐ de faire un choix raisonné entre les diverses dimensions géométriques impliquées dans le
fonctionnement ; ces dimensions sont appelées les dimensions fonctionnelles.

‐ de coter et tolérancer les dimensions fonctionnelles de chaque pièce en respectant toujours l’emploi
prévu dit les conditions fonctionnelles. Une fois cotées et tolérancées, les pièces pourront être
fabriquées.

La cotation fonctionnelle est donc une étape indispensable entre la conception et la fabrication d’un
produit.

I. Définitions
I.1. Cote condition ou condition fonctionnelle
Soit un assemblage entre deux pièces prismatiques (1) et (2). Deux cas sont possibles :

Cas 1 C2
Cas 2
C2

1 1
2 2

C1 J C1

Cas 1 : la pièce (1) doit pouvoir coulisser dans (2). Dans ce cas, la condition dimensionnelle assurant le
bon fonctionnement est C2 > C1 ou encore J > 0.

Cas 2 : la pièce (1) est assemblée dans (2) (liaison complète par adhérence). Dans ce cas, la condition
dimensionnelle assurant cette liaison est C1 > C2 ou J < 0.

Le vecteur J traduisant une condition de fonctionnement, il est appelé cote condition.

I.2. Cote fonctionnelle


Une cote fonctionnelle est une cote tolérancée appartenant à une pièce et ayant une influence, dans la
mesure où elle varie dans son intervalle de tolérance, sur la valeur d’une cote condition. Dans l’exemple
précédent C1 et C2 sont deux cotes fonctionnelles.

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I.3. Surfaces terminales et surface d’appui


Les surfaces terminales précisent les deux extrémités d’une cote condition.

Une surface d’appui est une surface de contact entre deux pièces successives qui sert de limite, ou
d’extrémité, à des cotes fonctionnelles.

I.4. Chaîne de cotes


Elle rassemble toutes les cotes fonctionnelles ayant une influence sur la valeur d’une même cote
condition. L’ensemble de ces dimensions, ou « maillons », disposées en série, bout à bout, forme une
boucle ou un circuit fermé comme une sorte de chaîne en collier.

Surface d’appui Surfaces terminales


1 Représentation vectorielle
2
C1 J
C1 J C2
C2 Chaîne de cotes

II. Représentation vectorielle des chaînes de cotes


II.1. Principe
Lorsque l’ensemble des cotes fonctionnelles d’une même chaîne est repéré, il est possible d’adopte une
représentation vectorielle en respectant les règles suivantes :

R1 : la cote condition est représentée par un vecteur double trait J et les cotes fonctionnelles C1 ,C2 , …
par des vecteurs simple trait.

R2 : la chaîne de cote part de l’origine du vecteur condition et aboutit à son extrémité.

R3 : le sens positif est donné par l’orientation de J. Celui‐ci est limité par deux surfaces terminales
appartenant à 2 pièces différentes.

R4 : Le vecteur condition J est supposé égal à la somme de tous les vecteurs cote fonctionnelles de la
chaîne.

R5 : Chaque cote fonctionnelle doit appartenir à une seule et même pièce ; elle ne peut pas être une
dimension mesurée entre deux pièce différentes.

R6 : Il ne peut y avoir qu’une seule cote fonctionnelle par pièce et par chaîne.

R7 : Une même cote peut être cote fonctionnelle pour plusieurs chaînes différentes.

R8 : Sauf cas très particulier, il ne peut y avoir qu’une seule cote condition par chaîne de cotes.

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Chaîne de cotes

Représentation vectorielle de la chaîne de cotes

II.2. Calcul des jeux



Le vecteur condition J est supposé égal à la somme de tous les vecteurs cote fonctionnelles de la
chaîne. On peut donc écrire :

J  C1  C2  ......  Ci  Ci1  .......  Cn

Dans le cas général, les vecteurs sont tous parallèles entre eux. La projection sur un axe parallèle et de

même sens que J permet d’obtenir une relation algébrique définissant le jeu :

J = (Ci+1 + …… + Cn) – (C1 + C2 + …. + Ci)

Le jeu J est maximal si les dimensions des vecteurs positifs sont maximales et si les dimensions des
vecteurs négatifs sont minimales :

Jmax = (Ci+1 max + …… + Cn max) – (C1 min + C2 min + …. + Ci min)

Le jeu J est minimal si les dimensions des vecteurs positifs sont minimales et si les dimensions des
vecteurs négatifs sont maximales :

Jmin = (Ci+1 min + …… + Cn min) – (C1 max + C2 max + …. + Ci max)

L’intervalle de tolérance sur le jeu (IT J) est égal à la différence entre le jeu maxi et le jeu mini. C’est aussi
la somme des intervalles de tolérances de toutes les cotes fonctionnelles de la chaîne :

IT J = Jmax – Jmin = (C1 max – C1 min) + (C2 max – C2 min) + … + (Cn max – Cn min)

IT J = IT C1 + IT C2 + … + IT Cn

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II.3. Cas des formes coniques


La position axiale des formes coniques, cylindriques ou prismatiques, exige l’emploi d’un plan de jauge
(plan de référence permettant la cotation). Les cotes théoriques nécessaires à la définition de ce plan
doivent être encadrées.
J C2

C2
C1
C1

III. Méthode de détermination des chaînes de cotes

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IV. Exemple
Articulation cylindrique
Le dispositif se compose d’un bâti fixe (3), d’un axe ou pivot (1) serré et bloqué
sur (3) et d’une billette (2) pouvant tourner librement autour de (1).

Le jeu J1, nécessaire au fonctionnement, évite le serrage et garantit la libre


rotation de la pièce (2).

Application numérique : C1 = 25  0,50 C2 = 24 0


‐ 0,4

J1 max = C1 max – C2 min = 25,5 – 23,6 = 1,9 mm

J1 min = C1 min – C2 max = 25 – 24 = 1 mm

IT J1 = IT C1 + IT C2 = 0,5 + 0,4 = 0,9 mm

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Applications
Exercice 1
La figure ci‐contre représente le fond d’un réservoir. Le couvercle (2)
ferme un réservoir contenant un fluide sous pression (5 bars). Le
serrage du couvercle est réalisé par une série de boulons identiques
(3 + 4) et l’étanchéité assurée par un joint torique (5).
1) Donner le rôle de la cote condition J2
…………………………………………………………………………………………………………
2) Tracer la chaîne de cotes relative à la cote condition J2

Exercice 2
Les deux coussinets (44) et (45) assurent le guidage en rotation entre l’arbre fixe (46) et la roue dentée
(49). L’arbre (46) est en liaison d’encastrement avec le bâti (1).

1) Donner le rôle de la cote condition Ja.


……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
2) Tracer la chaîne de cotes relative à la cote condition Ja.
3) Etablir la relation qui permet de déterminer l’intervalle de tolérance IT de la cote condition Ja.
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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Chapitre

5 Eléments de liaison mécanique

I. Liaison par filetage


Un assemblage par éléments filetés comprend :
‐ une ou plusieurs vis (le filetage intérieur étant réalisé dans l’une des pièces assemblées,
‐ une ou plusieurs vis avec les écrous correspondants, constituant des boulons,
‐ il est souvent adjoint, dans l’un et l’autre cas, une ou plusieurs rondelles.

I.1. Filetage
Un filetage est obtenu à partir d’un cylindre ou d’un trou sur lequel ont été réalisées une ou plusieurs
rainure hélicoïdale. La partie restante est appelée filet. On dit qu’une tige est filetée extérieurement ou
filetée et qu’un trou est fileté intérieurement ou taraudé.
En construction mécanique, les filetages sont souvent utilisés. Ils
permettent d’assembler d’une manière démontable deux pièces ou
de transmettre un mouvement. Une tige filetée est aussi appelée Tige filetée Trou taraudé

vis et un trou taraudé écrou.

Caractéristiques :
Le diamètre nominal correspond au plus grand diamètre du filetage (φd) ou du taraudage (φD).
Le pas est la distance qui sépare deux sommets consécutifs d’une même hélice.
Il existe plusieurs types de profil du filet :

triangulaire trapézoïdal rond carré

Le profil métrique ISO à filet triangulaire est utilisé pour la majorité des pièces filetées.

Pas Pas

 d  D

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Si on observe une vis avec un filetage à droite, le filet monte en allant de la gauche vers la droite et
inversement pour un filetage à gauche. Le serrage d’une vis à droite est réalisé en tournant la tête dans
le sens des aiguilles d’une montre et inversement pour une vis à gauche.
Habituellement un filetage ne comporte qu’un filet. Toutefois, sur un même cylindre, on peut exécuter
plusieurs filets.

Désignation d’un filetage :


Symbole M suivi du diamètre nominal et du pas séparés par le signe de multiplication.
Exemple : M8 x 1,25  Filetage à profil métrique de diamètre nominal 8 et de pas 1,25.

Représentation et cotation d’un élément fileté :

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I.2. Vis d’assemblage


Les vis d’assemblage sont utilisées pour réunir deux ou plusieurs pièces les unes sur les autres par
pression mutuelle. Le serrage le plus énergique est obtenu par les têtes hexagonale H et carrée Q. La vis
à tête cylindrique à six pans creux CHC présente l’avantage de pouvoir être logée ou noyée dans un
lamage. Les vis à tête fraisée (F, FB, FHC) permettent des centrages éventuels. Les vis à fente (C) ont pour
avantage la simplicité (serrage par tournevis) et peuvent être facilement noyées.

Désignation d’une vis d’assemblage :


Type de vis Md x l ‐ classe de qualité
Exemple : Vis à tête hexagonale M12 x 80 – 4.6  Vis H, d = 12, l = 80, classe 4.6.

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I.3. Vis de pression, de guidage ou d’arrêt


La forme adaptée de ces vis permet d’assurer différentes fonctions mécaniques : pression, blocage, etc.
Pour les petits mécanismes faiblement sollicités, elles peuvent servir de vis d’arrêt ou de guidage.

Vis de pression Vis de guidage Vis d’arrêt

Pour ces vis, il existe plusieurs modes d’entraînement (tête hexagonale réduite HZ, tête carrée réduite
QZ, sans tête à six pans creux HC, etc.) et plusieurs types d’extrémités. La vis à téton court (TC) permet
d’effectuer un serrage énergique, la vis à téton long (TL) permet d’effectuer un guidage en translation, la
vis à bout tronconique (TR) est utilisée dans le cas d’un positionnement précis ou pour effectuer un
guidage en rotation, la vis à bout plat (PL) est utilisée pour des serrages fragiles et peu fréquents, la vis à
bout cuvette (CU) améliore l’adhérence et interdit tout déplacement.

Exemple de désignation d’une vis de pression, guidage ou arrêt :


vis sans tête ISO 4766–M5x12–14H (sans tête fendue, bout plat, d = 5mm, L = 12mm, qualité 14H)

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I.4. Ecrou
I.4.1. Ecrous de serrage manœuvrés par clés ou à la main
L’écrou hexagonal H est le plus utilisé. L’écrou borgne protège l’extrémité des vis contre les chocs.
L’écrou a portée sphérique autorise des défauts limites de perpendicularité, il s’utilise avec une rondelle
a portée sphérique. L’écrou à embase évite l’emploi d’une rondelle.
Les écrous serrés à la main sont utilisés pour un démontage rapide, sans outils appropriés et ne
nécessitant pas de forts couples de serrage. L’écrou à oreilles est l’écrou serré à la main le plus connu.

I.4.2. Ecrous de freinage


Le maintien de pièces par vis et écrou nécessite une attention particulière quant au risque de desserrage.
Les vibrations, chocs ou dilatations de la vis risquent de désolidariser vis et écrou. Il faut donc un freinage
de l’écrou qui évite la formation éventuelle du jeu dans les filets et la rotation de l’écrou.
Le freinage peut être réalisé en utilisant un deuxième écrou appelé contre‐écrou pour maintenir le
contact d’une façon permanente. Pour l’écrou à créneaux, le freinage est réalisé par l’intermédiaire
d’une goupille cylindrique fendue passant dans l’un des créneaux de l’écrou et dans un trou
préalablement percé de la vis. Pour l’écrou à encoches, la rondelle frein a sa languette qui se loge dans
une rainure de l’arbre. Une des languettes de la périphérie est rabattue dans une encoche de l’écrou.

Contre‐écrou Écrou à créneaux Écrou à encoches

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I.4.3. Désignation
Type d’écrou Md – classe de qualité
Exemple : Ecrou hexagonal M12 – 8  Ecrou H, d = 12, classe 8.

I.5. Rondelle
I.5.1. Rondelle d’appui
Elle augmente la surface d’appui, réduisant la pression de serrage et le
marquage des pièces les plus tendres.
La rondelle plate est la rondelle d’appui la plus utilisée. Elle s’interpose
entre la pièce à serrer et la tête d’une vis ou l’écrou.
Désignation d’une rondelle plate :
Rondelle plate – Type (S, N, L) – d (diamètre nominal de l’élément fileté)
Exemple : Rondelle plate – Type S – 12  rondelle plate, série étroite, d = 12

I.5.2. Rondelle frein


Le freinage de l’écrou est amélioré par l’élasticité de la rondelle. La rondelle Grower existe avec des becs
qui s’incrustent dans la matière de la pièce ou sans bec. Le freinage par rondelle à dents est obtenu par
incrustation des dents dans les pièces assemblées et par l’élasticité générale.

Rondelle Grower Rondelle à dents

I.6. Boulon et goujon


Un boulon est composé d’une vis et d’un écrou de
même diamètre nominal. L’écrou normalement
utilisé est l’écrou hexagonal. Les pièces à réunir sont
simplement percées de trous lisses. On obtient ainsi
un assemblage économique de plusieurs pièces par
pression des unes sur les autres.
Lors de conception d’un assemblage par boulon, il
faut prévoir un diamètre de trou de passage
supérieur au diamètre nominal de 1 à 2 mm. Afin d’éviter le desserrage de l’écrou, il faut prévoir un
dépassement de la vis suffisant (≈ 2 pas).

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Un goujon est composé d’une tige filetée à ses deux extrémités séparées par un tronçon lisse et d’un
écrou de même diamètre nominal. Les goujons sont utilisés en remplaçant des vis lorsque le métal de la
pièce est peu résistant ou lorsqu’il est nécessaire de faire des démontages fréquents.

I.7. Calcul des charges supportées par les vis et les boulons
La charge de traction (F) supportée par la partie filetée de la tige est donnée par l’expression suivante
(formule approchée) :

Fmaxi  0,9 . Re . S eq
Re : limite élastique du matériau (MPa),
Seq : section résistante de la tige filetée (mm2),
0,9 : taux de charge de 90% (marge de sécurité de 10%).
La charge (F) s’obtient par serrage au montage : le couple de
serrage (C) est exercé sur la tête de la vis par une clé. La formule
suivante donne une relation approchée entre le couple de serrage
(C) et l’effort (F) :

C  0,16 . p  0,583. ff . d2  0,5. ft . Dm  . F


p : pas (mm)
d2 : diamètre sur flanc (mm)
ff : frottement au niveau du filetage
ft : frottement entre tête (vis) et support (pièce)
Dm : diamètre moyen au niveau de la tête

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II. Liaison arbre‐moyeu

II.1. Goupille
Une goupille est une cheville métallique qui permet d’immobiliser
une pièce par rapport à une autre ou assurer un positionnement
relativement précis d’une pièce par rapport à une autre.

Une goupille permet aussi de lier en rotation un arbre avec un


moyeu sous couples modérés. Dans ce cas, elle peut faire office de
sécurité, seule pièce qui case en cas de surcharge. Il existe plusieurs types de goupille : cylindrique,
conique, cannelée, élastique, etc.

Dimensionnement :
Une goupille est généralement sollicitée au cisaillement.
Si S est l’aire de la section d’une goupille cylindrique
cisaillée par un effort T, la contrainte de cisaillement est
donnée par τ = T/S. Soit Rpg la résistance pratique au
cisaillement du matériau de la goupille. La contrainte de
cisaillement τ doit être inférieure à Rpg. Or pour une
goupille cylindrique S = 2 π r2 donc T  2 π r2 Rpg.

Application
Déterminer l’effort résultant limite qui peut supporter une goupille cylindrique en acier de diamètre
5mm et de Rpg = 90 MPa. Calculer le diamètre d’une autre goupille cylindrique qui doit résister au
même effort résultant limite mais du matériau différent (R2pg = 75 MPa).
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

II.2. Clavette
Un clavetage entre un arbre et un moyeu nécessite une rainure de
clavette dans l’arbre (1) et une rainure de clavette dans le moyeu
(2). La clavette (3) peut avoir plusieurs formes.
Les clavettes parallèles sont simples, économiques, elles sont
souvent utilisées. Le couple transmissible, bien que plus élevé
qu’avec les goupilles, reste limité.

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La clavette permet donc la liaison en rotation. Aucun mouvement de rotation n’est donc possible entre
l’arbre et le moyeu. Un ensemble rondelle et vis de fixation monté en bout d’arbre empêche tout
mouvement de translation entre l’arbre et le moyeu.

Forme A Forme B Forme C


Clavette parallèle Clavette disque

Les clavettes disques sont utilisées aux petits diamètres (d < 65 mm), sous de faibles couples et le plus
souvent avec des arbres coniques. En fonctionnement la clavette est parfaitement maintenue. L’usinage
de la rainure est facile, mais la rainure, profonde, engendre un affaiblissement de l’arbre.

Désignation d’une clavette parallèle :


Clavette parallèle forme (A, B ou C), a x b x L
Exemple : Clavette parallèle forme B, 14 x 9 x50
Dimensionnement :
Une clavette est généralement sollicitée au cisaillement et au matage.
Pour qu’une clavette résiste au cisaillement, il faut que la contrainte de cisaillement τ = T/Sc soit
inférieure ou égale à la résistance pratique au cisaillement du matériau Rpg. Sc = lu a (lu est la longueur
utile de la clavette : lu = L−a pour une clavette forme A, lu = L pour une clavette forme B et lu = L−(a/2)
pour une clavette forme C) donc T  lu a Rpg.

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Pour vérifier la résistance au matage d’une clavette, il faut vérifier que la pression de matage P = T/Sm
soit inférieure ou égale à la pression de matage admissible du matériau Pmax. Pour une clavette logée à
moitiés égaux, Sm = lu b/2 d’où la relation T  lu Pmax b/2.
Il faut éviter de prendre une clavette de longueur totale L supérieure à 1,75 d avec d est le diamètre de
l’arbre claveté. a et b sont déterminées par le diamètre de l’arbre (voir tableau ci‐dessous).
d de – à 6à8 9à 11 à 13 à 18 à 23 à 31 à 39 à 45 à 51 à 59 à 66 à 76 à 86 à 96 à
(inclus) 10 12 17 22 30 38 44 50 58 65 75 85 95 110
a 2 3 4 5 6 8 10 12 14 16 18 20 22 25 28
b 2 3 4 5 6 7 8 8 9 10 11 12 14 14 16

Application
Déterminer le couple maximal transmissible sans risque d’une clavette parallèle forme B 8 x 7 x 40
On donne d = 30 mm, Rpg = 180 MPa et Pmax = 85 MPa
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
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……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
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II.3. Cannelures
Pour transmettre des couples importants, on peut mettre deux clavettes opposées. Si cette solution est
insuffisante, on utilise des cannelures, véritables clavettes taillées dans l’arbre.

Cannelures

Moyeu
Arbre cannelé

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III. Anneau élastique (circlips)


Les anneaux élastiques permettent la fixation axiale ou l’épaulement d’éléments de machines sur des
arbres ou dans des alésages. Ils ont la forme d’anneaux fendus dont l’élasticité permet le montage et le
maintien en position après assemblage.
Avantage : faible coût, économie de matière, usinages standards, faible encombrement axial.

III.1. Circlips extérieurs et intérieurs


Très utilisés, ils peuvent supporter des efforts axiaux assez importants et sont bien adaptés aux grandes
vitesses de rotation. Leur montage exige une pince spéciale à becs avec ergots.

III.2. Anneaux d’arrêt


Ils ressemblent à des cavaliers. Leur montage se fait radialement, sans outil spécial. Ils ne sont pas
adaptés aux vitesses élevées.

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Application
Pour établir la liaison complète entre le pignon (1) et l’arbre (2), de
diamètre au bout φd = 30 mm, nous utilisons une clavette parallèle
forme C de longueur L = 40 mm et une vis à tête hexagonale de diamètre
nominal M10.

1) Rechercher les cotes caractéristiques de la section de la clavette et des rainures de clavetage.


a b F G

……………………. …………………… …………………. …………………..

2) Déterminer les cotes caractéristiques de la vis.

Diamètre Diamètre de Implantation Longueur Longueur Implantation Longueur du Longueur de


nominal (d) trou de minimale (Jm) minimale (lm) réelle (l) réelle (J) taraudage perçage
passage (D) (p) (q)

……………………. 11 mm …………………… …………………. …………………. ………………….. ………………….. …………………..

3) Terminer les deux vues en coupe et donner la désignation de la clavette et de la vis.

Désignation de la clavette : ……………………………………………………………………………

Désignation de la vis : …………………………………………………………………………………….

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Longueurs normalisées (l) d’une vis à tête hexagonale

Implantation minimale d’une vis Longueurs du taraudage (p) et de perçage (q)

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