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Dans cette deuxième partie, nous allons examiner les systèmes séquentiels qui sont à la base des circuits
utilisés dans les systèmes automatisés et les ordinateurs.
Les circuits logiques examinés jusqu'à présent ont la propriété de fournir en sortie et à un instant donné,
des valeurs logiques qui dépendent uniquement de la combinaison des valeurs logiques appliquées à ce
même instant aux entrées (en négligeant naturellement les retards dus aux temps de propagation).
Pour cette raison, ces circuits sont appelés combinatoires car leur état de sortie est fonction de la
combinaison des états logiques appliqués à leurs entrées.
En plus des circuits vus précédemment, il en existe d'autres qui ont la faculté de mémoriser les signaux.
Leur sortie est alors fonction non seulement de la combinaison instantanée des signaux d'entrée, mais
aussi, en raison de leur propriété de mémoire, des combinaisons des signaux logiques appliqués
antérieurement sur leurs entrées.
Ces circuits dans lesquels la sortie dépend des états logiques antérieurs des entrées sont appelés
couramment circuits séquentiels.
Un système séquentiel est dit synchrone lorsque le changement d'état des sorties est contrôlé dans le temps
ou synchronisé. Il peut l'être par les entrées elles-mêmes ou par un signal unique et commun à tout le
montage. Ce signal particulier est appelé horloge.
Un système est dit asynchrone lorsque le changement d'état des sorties n'est contrôlé par aucune entrée
particulière à l'inverse d'un circuit synchrone.
Afin d'obtenir une représentation de l'évolution des signaux générés par un système et de les comparer, on
utilise des graphiques dans lesquels l'axe horizontal ou axe des abscisses est gradué en fonction du temps.
L'axe vertical ou axe des ordonnées est gradué en niveaux de tension variant entre le niveau haut et le
niveau bas.
Figure I.1
Le niveau bas et le niveau haut sont matérialisés par des segments de droites horizontaux sur le
chronogramme.
Nous appellerons front, le passage d'un niveau à un autre ; il sera matérialisé sur le chronogramme par un
segment de droite vertical ou tout au moins très incliné, car dans la réalité le temps de passage d'un niveau
à l'autre n'est pas nul et peut varier, suivant les systèmes, de quelques dizaines de millisecondes à quelques
dixièmes de nanosecondes.
Il existe des fronts montants, flèche dirigée vers le haut de la figure I.1, et des fronts descendants flèche
dirigée vers le bas sur la même figure.
Bien que ce dispositif ne soit plus très utilisé dans les systèmes modernes compte tenu de sa
consommation, son temps de réponse élevé et son encombrement, celui-ci présente l'avantage d'être
simple. De plus, son fonctionnement mécanique est facilement visualisable d'où son intérêt pédagogique.
Un relais est constitué d'une armature métallique et d'un électro-aimant comme représenté par la figure I.2.
Lorsque l'on alimente la bobine de cet électro-aimant, l'armature est attirée et vient au moyen d'une échelle
ou cale isolante fermer ou ouvrir des contacts.
Le déplacement de l'armature n'est pas instantané, aussi la fermeture ou l'ouverture d'un contact s'effectue-
t- par rapport à l'établissement du courant I parcourant la bobine.
Figure I.3
La représentation graphique d'un relais adoptée dans cette leçon est donnée par la figure I.4
Figure I.4
On appelle états stables les états pendant lesquels la bobine d'un relais X, ou excitation, est dans le même
état que son contact x, ou transfert.
Par convention, le nombre indiquant un état stable est toujours entouré d'un cercle.
Dans les deux états précédents, il y avait identité entre l'excitation et le transfert. Toutefois, le retard de x
conditionne des états intermédiaires ou transitoires pour lesquels excitation et transfert sont dans des états
complémentaires.
Exemple :
Remarque :
Règle :
a) Pour un état stable, la bobine du relais et son contact de transfert sont dans le même état.
b) Pour un état transitoire, le contact de transfert conserve en mémoire l'état qu'il avait dans l'état
stable précédant la transition.
La bobine du relais prend la valeur binaire de l'état stable vers lequel l'état transitoire évolue.
Nous savons que le tableau de Karnaugh ne permet pas de résoudre directement un problème séquentiel.
En effet, il ne peut exister pour chaque combinaison des variables d'entrée qu'une valeur pour la sortie,
c'est-à-dire une valeur par case élémentaire du tableau.
Il convient donc de rechercher une représentation qui permette l'introduction d'une ou de plusieurs
variables secondaires comme vu précédemment.
La méthode d'Huffman est une méthode de synthèse des systèmes séquentiels qui oblige à faire une étude
complète du système à réaliser et fournit un moyen systématique de réalisation avec un minimum de
variables internes (bascules).
Cette méthode a beaucoup perdu de son importance depuis l'apparition des microprocesseurs et d'autre
méthode d'analyse (GRAFCET). Cependant elle est utile pour la conception de petits sous ensembles,
lorsque la solution n'est pas apparente, et que l'emploi des autres méthodes serait trop lourd.
II–1 –Séquence
On appelle séquence une succession bouclée d'états stables séparés par des états transitoires.
La figure I.5 représente un exemple de séquence.
0 1 1 2 2
0 3
3
Figure I.5
Supposons que l'on dispose, pour commander l'allumage d'une lampe L, de deux boutons poussoirs, l'un
appelé «m» ou «marche» et l'autre «a» ou «arrêt».
m a L OPERATION EFFECTUEE
0 0 0 Aucun bouton enfoncé : la lampe L est éteinte
1 0 1 On appuie sur le bouton « m » : la lampe L s’allume
0 0 1 Le bouton « m » est relâché : la lampe L s’allume
0 1 0 Le bouton « a » enfoncé : la lampe L s’éteint
0 0 0 Le bouton « a » est relâché : La lampe L reste éteinte
Nous pouvons voir en examinant le tableau qu'il existe pour deux combinaisons identiques des variables
d'entrées «a» et «m» deux états logiques différents pour L (combinaisons cerclées) ;
Ceci est nouveau. Nous ne pouvons donc pas résoudre le problème par la méthode combinatoire
traditionnelle. En effet, le tableau de Karnaugh n'admet qu'une valeur 1 ou 0 par case ou combinaison des
variables d'entrées.
II–2–1– Analyse
On dispose de deux variables d'entrée «m» et «a».
Comme point de départ, on se sert d'un tableau avec quatre colonnes correspondant aux combinaisons des
entrées que l'on range selon le code binaire réfléchi. Dans une cinquième colonne, on inscrira la valeur
binaire de l'état de sortie. Le tableau est représenté par la figure II.1.
am
00 01 11 10 L
4 Action sur a a = 1, m = 0 et L = 0
On appelle matrice primitive des états un tableau du modèle de la figure II.1 dans lequel il y a une ligne
par état stable tel que représenté figure II.2.
On positionne chaque état stable dans la case pour laquelle les variables «m» et «a» sont aux valeurs ayant
entraîné cet état stable.
am 00 01 11 10 L
1 0
2 1
3 1
4 0
5 0
Les états transitoires sont situés à l'intersection de la ligne sur laquelle figure l'état stable initial et de la
colonne dans laquelle figure l'état stable suivant.
am
00 01 11 10 L
1 2 0
3 2 1
3 4 1
5 4 0
5 0
Figure II.3 : Matrice primitive des états stables et des états transitoires
Nous savons qu'il est impossible que deux variables commutent simultanément. Pour matérialiser ceci sur
la matrice primitive, il convient de hachurer pour les éliminer, toutes les cases pour lesquelles sur une
même ligne deux variables changent par rapport à la combinaison des variables qui a provoqué l'état stable
inclus dans cette ligne.
Ligne 2 3 2 1
Ligne 3 3 4 1
Ligne 4 5 4 0
Ligne 5 5 0
Ligne 1 : Case 10 (a = 1, m = 0). Si l'on appuie sur «a» alors que L est éteinte, on évolue vers une
situation analogue à l'état stable 4 (a = 1, m = 0, L = 0), on écrit donc 4 dans la case ce qui montre que
l'on passe par l'état transitoire 4.
Ligne 2 : Case 11 (a = 1, m = 1). Si l'on appuie sur «a» alors que «m» n'a pas été relâché, on va vers
l'extinction de la lampe donc vers l'état stable 5 = 1, m = 1, L = 0). On inscrit 5 dans la case.
(a
Ligne 3 : Case 01 (a = 0, m = 1). Si l'on appuie sur «marche» alors que la lampe est déjà allumée, ceci n'a
pas d'effet et on va vers l'état stable 2(a = 0, m = 1, L = 1), on écrit donc 2 dans la case.
Ligne 4 : Case 00 (a = 0, m = 0). On relâche «a» et la lampe reste éteinte, on va donc vers l'état stable 1
(a = 0, m = 0, L = 0), on écrit 1 dans la case.
Ligne 5 :
1) Case 01 (a = 0, m = 1)
On relâche «a» alors que «a» et «m» étaient actionnés et que L était éteinte. La lampe se rallume car on
revient à l'état stable 2 (a = 0, m = 1, L = 1), on écrit donc 2 dans la case.
2) Case 10 (a = 1, m = 0)
On relâche le bouton marche alors que L est éteinte, on revient donc vers l'état stable 4 (a = 1, m = 0, L
Ligne 2 3 2 5 1
Ligne 3 3 2 4 1
Ligne 4 1 5 4 0
Ligne 5 2 5 4 0
Il est souhaitable de ramener la matrice primitive des états à une matrice contractée afin de diminuer le
nombre de lignes supplémentaires, celles-ci introduisant de nouvelles excitations et de nouvelles variables
complémentaires ou transferts.
Il est possible de contracter la matrice primitive des états en superposant deux lignes si elles
présentent verticalement les mêmes états.
On peut fusionner deux lignes en une seule lorsqu'il y a un état stable ou un transitoire de même
numéro situé dans la même colonne ou un état stable ou transitoire avec une case hachurée située dans la
même colonne, en effet, la case hachurée indique que, pour des raisons technologiques, ce cas ne peut se
produire et est donc indifférent.
Les états de sortie n'interviennent pas dans les superpositions possibles mais si on a le choix on
préfèrera des états de sortie identiques.
Comparons la ligne 1 avec la ligne 2 : elles ne sont pas superposables car pour a = 0 et m = 0, on a l'état
stable 1 sur la première ligne et l’état transitoire 3 sur la seconde.
Comparons la ligne 1 avec la ligne 3 : elles ne sont pas superposables car on a 1 sur la première ligne
et 3 sur la troisième pour a = 0 et m = 0.
Comparons la ligne 1 avec la ligne 4 : ces deux lignes sont superposables car on a l'état stable 1
correspond à l’état transitoire 1, à l’état transitoire 2 correspond une impossibilité, à une impossibilité
correspond l’état transitoire 5 et à l’état transitoire 4 correspond l’état stable 4
Lignes 2 et 3 superposables.
Ligne 2 et 5 superposables.
Lignes 3 et 5 superposables
Répartissons sur un cercle en comptant dans le sens des aiguilles d'une montre les cinq points
matérialisant les cinq lignes de la matrice primitive des états, nous obtenons la figure II.6.
1
5 2
3
4
Figure II.6 : Les sommets du polygone de fusion
Relions ensemble toutes les lignes superposables comme représenté figure II.7.
1
5 2
3
4
Règle :
Nous pouvons fusionner par exemple 2-3-5...n sommets reliés entre eux mais chaque sommet ne doit
figurer que dans un seul groupement de telle sorte que dans notre cas, on peut réaliser les groupements :
Nous préférerons 1-4-5 et 2-3 car à l'intérieur de chaque groupement l'état des sorties est identique.
Ceci va faciliter ultérieurement les groupements dans l'ultime tableau de Karnaugh, mais ce n'est pas
obligatoire et surtout pas toujours possible.
00 01 11 10
Ligne 1 1 2 4
Ligne 4 1 5 4
Ligne 5 2 5 4
00 01 11 10
Lignes1-4-5 1 2 5 4
On constate qu’à la fusion, les états stables l'emportent sur les états transitoires.
La figure II.10 représente les lignes 2-3 de la matrice primitive avant fusion.
Ligne 3 3 2 4
00 01 11 10
Lignes 2-3 3 2 5 4
Nous pouvons reconstituer une matrice dite contractée au moyen des lignes 1-4-5 et 2-3. La figure II.12
représente cette matrice contractée.
am
00 01 11 10
x
0x 1 2 5 4
3 2 5 4
1
Nous voyons à la figure II.12 que la matrice contractée comprend deux lignes, ce qui signifie que les
variables complémentaires ou transferts sont au nombre de un seulement que l'on appelle x.
Établissons le tableau de Karnaugh de la sortie en reportant les valeurs binaires de la sortie pour les états
stables considérés dans la matrice contractée.
On recherchera l'état L pour un état stable donné dans la matrice primitive des états (figure II.5).
am
00 01 11 10
x
0x 0 0 0
1 1 1
Nous reporterons l'état logique de la sortie (1 ou 0) pour l'état stable vers lequel l'état transitoire considéré
évolue.
am
00 01 11 10
x
0x 0 1 0 0
1 1 1 0 0
Nous pouvons réaliser les groupements possibles de L = 1. Ils sont représentés figure II.15.
L
am
00 01 11 10
x
0x 0 1 0 0
1 1 1 0 0
a.x a.m
L = a.x + a.m
Soit L = a (x + m)
On désire que la locomotive passe 2 fois sur la voie A puis 1 fois sur la voie B, et recommence (2 fois sur
la voie A etc. ...).
b
Voie B 2 aiguilles M et N permettent de
passer sur les voies A et B.
On représente sur un diagramme orienté les étapes numérotées de la séquence en indiquant les états
logiques des entrées et sorties. Ici ab/MN.
Diagramme de fluence
Remarque importante: Dans la méthode d'Huffman, on suppose que 2 entrées ne peuvent varier
Dans l'exemple présent, cette condition est toujours remplie (s'il n'y a qu'une locomotive).
La méthode d'Huffman commence par l'écriture d'un tableau appelé matrice des phases. Il comporte une
colonne pour chaque combinaison des entrées (codage en binaire réfléchi) et une colonne pour chaque
sortie.
On place un état stable par ligne (phase stable = étape), avec les valeurs des sorties pour cette étape.
L'état stable est représenté par le numéro de l'étape entouré. On indique alors sur la ligne, les transitions
possibles par le numéro de la phase stable d'arrivée (numéro de l'étape non entouré).
ab
M N Explication :
00 01 11 10
La 1ère ligne indique l’étape 1 ab
2 1 0 0 = 10 (locomotive en a), les sorties
sont MN = 00 et la seule transition
2 3 0 0 possible est ab = 00 donc passage à
4 3 1 0 l’étape 2.
On constate que le système est bien séquentiel (et non combinatoire) à la présence dans une même
colonne, de plusieurs phases stables (ex: pour ab=00, on trouve les étapes N°2, N°4 et N°6, alors que l'état
des sorties M et N diffèrent. Il est donc impossible d'écrire une équation logique de M et N en fonction de
a et b).
Remarque: Il peut se produire que l'on ait introduit plusieurs phases stables équivalentes, sans s'en rendre
compte au cours de l'analyse. Deux phases seront équivalentes si:
- Les mêmes transitions d'entrées mènent aux mêmes phases ou à des phases équivalentes.
Il faut détecter ces phases équivalentes afin de n'en garder qu'une (cela permet de limiter le nombre
d'étapes et donc de simplifier le système séquentiel). Dans l'exemple proposé, il n'y a pas de phases
équivalentes (les étapes dans les mêmes colonnes n'ont pas les mêmes états en sortie).
L'écriture de la matrice des phases montre que les phases stables dans une même colonne ne peuvent pas
être différenciées par les variables d'entrées a et b. Il faudra donc ajouter d'autres variables appelées
variables internes, pour pouvoir coder les lignes et donc indiquer l'étape de la séquence (étape = ligne de
la matrice des phases). Les variables internes seront réalisées à l'aide d'éléments comportant un état
mémoire, afin de garder le numéro de l'étape dans laquelle on se trouve à un instant donné. Il est donc
Polygone de fusion
5 3
4
Matrice réduite
Explication :
ab
00 01 11 10 Dans cette matrice les sorties ne
doivent pas être représentées
2 1
2 3 Lignes 3 et 4 fusionnées
4 3 Lignes 5 et 6 fusionnées
6 5 1
Lorsque deux lignes fusionnent, les états stables sont représentés en priorité, certains états instables ne
sont donc plus nécessaires, car ils correspondent à l'état stable de même numéro.
Il est indispensable d'ajouter des variables internes pour différentier les lignes. Ici la matrice réduite
comporte 4 lignes, il faut donc deux variables internes pour coder ces 4 lignes. Appelons y1 et y2 les deux
variables internes supplémentaires. Il est alors possible en attribuant à chaque ligne, une combinaison de
y1 et y2, de traduire chaque étape par une relation en logique combinatoire de a, b, y1 et y2.
a M
ab 00 01 11 10 Système logique
y1y2 b combinatoire N
y1 sans retard de Y1
00 2 1
y2 propagation Y2
01 2 3
11 4 3
Retard de
10 6 5 1
propagation
On utilisera des lettres minuscules pour les variables d'entrée, et des majuscules pour les grandeurs de
sortie. Nous aurons donc ici 4 variables d'entrée a, b, y1, y2, et il faudra réaliser les
Remarque: y1 et y2 correspondent respectivement à Y1 et Y2, mais aux temps de propagations près des
portes logiques et/ou des bascules.
a) Réalisation totale en logique combinatoire (possible s'il n'y a que quelques variables internes,
en principe 3 maximum).
Matrice réduite
ab 00 01 11 10
y1y2
00 2 1
01 2 3
11 4 3
10 6 5 1
Matrices d’excitation de Y1 et Y2
Pour construire la matrice d'excitation de Y1 (tableau de Karnaugh), il faut utiliser la matrice réduite. On
procédera de même pour Y2 en remplaçant par les indices 2.
* Pour chaque état stable Y1 aura la même valeur que la variable d'entrée y1 que l'on voit sur la
ligne de l'état stable (ex: pour l'état stable 1 {1ère ligne}, y1 vaut 0, donc Y1 vaudra également 0).
* Pour les états instables (états transitoires), on prend comme valeur de Y1, la valeur de l'entrée
y1 de l'état stable. (Ex: pour l'état instable 3 sur la 2ème ligne, y1 vaut 1 pour l'état stable 3, donc l'état
instable prend la même valeur, soit 1.
Y1 ab Y2 ab
00 01 11 10 00 01 11 10
y1y2 y1y2
00 0 0 00 1 0
01 0 1 01 1 1
11 1 1 1 11 1 0 1
10 1 1 0 10 0 0 0
Les matrices de sortie sont construites à partir de la matrice des phases et de la matrice réduite.
On écrit une matrice (tableau de Karnaugh) pour chaque sortie. Prenons le cas de la sortie M en exemple.
* Pour les états stables il faut prendre l'état spécifié dans la matrice des phases.
* Pour les états instables (ils ne durent que pendant des temps très brefs = temps de propagation)
l'état peut en général être quelconque (X), mais parfois pour éviter des problèmes d'aléas ou d'états
transitoires parasites, on préfère imposer soit l'état de l'étape stable de départ, ou celui de l'étape stable
d'arrivée.
M N
ab 00 01 11 10 ab 00 01 11 10
y1y2 y1y2
00 X 0 00 X 0
01 0 X 01 0 X
11 1 X 1 11 0 X 0
10 0 0 X 10 1 1 X
Y1 Y2
ab 00 01 11 10 ab 00 01 11 10
y1y2 y1y2
00 0 0 00 1 0
01 0 1 01 1 1
11 1 1 1 11 1 0 1
10 1 1 0 10 0 0 0
Y1 = y1 . a + y2 . a Y2 = y1 . a + y2 . b
M = y1.y2 N = y1 . y2
Le système peut donc être réalisé après avoir simplifié les équations à l'aide des règles de l'algèbre de
Boole. Ex: en transformant l'équation de Y2 de la façon suivante.
Y2 = ( y1 + a) + ( y2 + b)
Il faut alors 4 portes NOR à 2 entrées, 4 portes ET à 2 entrées et 2 portes OU à 2 entrées, soit 3 boîtiers au
total.
a
Y1
M
N
Y2
b
Y2
Matrice d’excitation de Y1
R1 S1
11
ab 00 01 10 ab 00 01 11 10
y1y2 y1y2
00 * * 00 0 0
01 * 0 01 0 1
11 0 0 0 11 * * *
10 0 0 * 10 * * 0
R1 = y2. a S1 = y2. a
Matrice d’excitation de Y2
R2 S2
ab 00 01 11 10 ab 00 01 11 10
y1y2 y1y2
00 0 * 00 1 0
01 0 0 01 * *
11 0 1 0 11 * 0 *
10 * * * 10 0 0 0
R2 = b S2 = y1. a
Les équations sont alors plus simples. Ici il y aura toujours 3 boîtiers (1 pour les bascules, 1 boîtier de 4
portes ET à deux entrées et 1 boîtier de NOR en transformant l'équation de S2).
Remarque: pour les bascules RS, il faut disposer des sorties complémentées, on prend alors souvent des
bascules D ou JK avec entrées asynchrones Set et Reset (attention les autres entrées doivent être
invalidées et non pas laissées en l'air).