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Archéologie de la France -
Informations
une revue Gallia
Espace Caraïbes | 1994

Les Caraïbes insulaires


Projet collectif de recherche (1993-1994)

Thierry L’Étang

Édition électronique
URL : https://journals.openedition.org/adlfi/113963
ISSN : 2114-0502

Éditeur
Ministère de la Culture

Référence électronique
Thierry L’Étang, « Les Caraïbes insulaires » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France -
Informations [En ligne], Espace Caraïbes, mis en ligne le 01 mars 2022, consulté le 01 mars 2022.
URL : http://journals.openedition.org/adlfi/113963

Ce document a été généré automatiquement le 1 mars 2022.

© ministère de la Culture et de la Communication, CNRS


Les Caraïbes insulaires 1

Les Caraïbes insulaires


Projet collectif de recherche (1993-1994)

Thierry L’Étang

1 Un projet collectif de recherche sur les Caraïbes insulaires a été initié, dès 1993, par le
Service régional de l’archéologie ; Thierry L’Étang en assure la direction. Ce projet
réunit différents spécialistes de l’archéologie, de l’ethnologie et des historiens des XVIe
au XVIIIe s. des Antilles, de France et des Pays-Bas.
2 La recherche porte sur la confrontation des informations ethnohistoriques, issues
essentiellement des chroniqueurs, avec les données de l’archéologie. Ce projet porte sur
les Caraïbes insulaires, les derniers Amérindiens des Petites Antilles, rencontrés par
Christophe Colomb lors de son deuxième voyage en novembre 1493 et qui disparaîtront
après deux à trois siècles d’affrontement avec les Européens, sauf quelques centaines
qui vivent en Dominique.
3 Après 1993 et l’important travail mené dans le cadre de l’exposition Présents Caraïbes –
5 000 ans d’histoire amérindienne pour le 5 e centenaire de l’arrivée de Colomb en
Guadeloupe, l’année 1994 a été consacrée à deux grands types de travaux.
4 Du fait historique de la colonisation des Petites Antilles, la documentation, quasiment
inexistante sur place, est disséminée dans divers centres européens. Les Archives
générales des Indes de Séville, du fait même de l’antériorité et de l’importance de la
colonisation espagnole aux Amériques disposent d’un fonds documentaire
incomparable et incontournable quant au sujet de l’époque qui nous préoccupe. Nos
recherches sur place, effectuées dans le cadre de ce programme de recherche, nous ont
permis de localiser un répertoire riche de plusieurs milliers de folios (cédules royales,
lettres de gouverneurs, autos, cartes, esquisses, rapports et relations) traitant
directement des Caraïbes insulaires et de leurs rapports avec la puissance coloniale
espagnole. D’autres centres comme les Archives nationales espagnoles et le Musée
naval de Madrid disposent également de fonds intéressants.
5 Nous avons également effectué des recherches au département des manuscrits de la
British Library de Londres ainsi qu’au centre de documentation archéologique et à la
bibliothèque de l’université d’État, Rijskuniversiteit de Leiden, aux Pays-Bas. Ces

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dernières nous ont permis de mettre à jour une part importante de la documentation
disponible en langue anglaise sur le sujet.
6 Outre la recherche documentaire, notre participation au séminaire organisé par les
professeurs Hofman et Hoogland du Département d’études archéologiques de la
Rijskuniversiteit de Leiden nous a permis d’avoir de fructueux échanges avec les
professeurs Hoff, Dubelaar et Boomert, travaillant sur les couches tardives de
l’archéologie antillaise ainsi que sur les questions de glottochronologie propres au
stock linguistique Caraïbe.
7 Lors de notre séjour à Séville nous avons, à l’invitation des chercheurs de l’École
d’études hispano-américaines, fait une communication sur les Caraïbes Insulaires ainsi
que sur les questions soulevées par les recherches s’y rapportant.
8 Effectuées au sein de l’équipe d’archéologues mise en place par le Service régional de
l’archéologie, les recherches de terrain ont permis la reconnaissance de nombreux sites
« tardifs » localisés en Guadeloupe proprement dite, ainsi que l’invention du site dit de
Grande Anse, situé dans l’île de Terre-de-Bas de l’archipel des Saintes et daté de
1158-1218 apr. J.-C. La fouille de ce site en 1995, ainsi que celles du Morne Cybèle
(1440-80 apr. J.-C.), devrait permettre une meilleure connaissance et une
caractérisation plus sûre des cultures précolombiennes tardives de l’archipel
guadeloupéen. D’autre part, certains documents (routiers espagnols et hollandais des
XVIe et XVIIe s.) trouvés lors de la recherche en archives, devraient permettre la
localisation et la reconnaissance de certains établissements caraïbes de la fin du XVIe et
du début du XVIIe s.
9 S’il nous fallait ici tenter une réflexion générale, nous affirmerions l’avancée
importante de notre problématique de recherche grâce au travail documentaire et aux
divers contacts qui nous ont été permis d’avoir. L’analyse des premières données
archéologiques, résultant des fouilles entreprises sur les sites tardifs au cours de
l’année 1995, devrait nous permettre l’approche pluridisciplinaire intégrée au présent
programme et qui semble susciter l’adhésion de chercheurs de nationalités et de
spécialités différentes, affirmant vouloir échanger leurs positions sur ce qui est une des
grandes questions de l’archéologie antillaise contemporaine. Une proposition de
rencontre et d’échanges sur le sujet a d’ailleurs été faite par le Professeur Ricardo
Allegria, directeur du Centre d’études avancées de Porto Rico et de la Caraïbe, qui serait
prêt à recevoir dans son centre l’équipe de chercheurs associés à ce programme.
10 Un des traits majeurs de l’étude du « problème caraïbe insulaire » paraît résider dans
l’inadéquation de certains modèles théoriques proposés par l’archéologie antillaise
classique qui semble inapte, par la rigidité des grilles de lecture proposées, à traduire la
genèse des cultures insulaires voyant l’arrivée de Colomb. L’état actuel des recherches,
soulevant plus de questions qu’il n’offre de réponses, nous nous contenterons
d’énumérer ces premières en guise de repères balisant notre réflexion. Existe-t-il aux
Petites Antilles, à l’arrivée de Colomb, un complexe culturel caraïbe insulaire ou
kalinago réellement distinct du complexe taïno des Grandes Antilles ?
11 Cette distinction, si elle existe, peut-elle être affirmée par l’étude des sources
ethnohistoriques ? L’archéologie classique ayant du mal à constater la discontinuité
technique et culturelle devant exister entre les Caraïbes et leurs prédécesseurs
Arawaks, ne faut-il pas au préalable s’interroger sur les modes de propagation des
cultures dites carib sur le continent Sud-Américain. S’agit-il dans tous les cas de

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conquêtes guerrières donnant lieu à une substitution de population ? Peut-on envisager


l’arrivée aux Petites Antilles de groupes caribs minoritaires, imposant à une minorité
arawak insulaire une idéologie guerrière ainsi qu’une structure socio-politique
spécifique ? Les mythes, la langue et les structures sociales des Caraïbes des îles
portent-elles trace d’un tel phénomène ? L’ethnologie ou l’ethnohistoire de certains
groupes intégrant la civilisation Guyanoamazonienne peut-elle témoigner de sociétés
amérindiennes développant un processus similaire ? Peut-on dans ce cas tenter,
approche comparative et essai de moralisation ?

INDEX
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Année de l’opération : 1993, 1994
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