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Graves and Funerary Rituals during the

Late Neolithic and the Early Bronze


Age in Europe (2700 – 2000 BC)
Archéologie et gobelets
Association pour la promotion de la recherche et la diffusion des connaissances sur le Campaniforme

Graves and Funerary Rituals during the


Late Neolithic and the Early Bronze
Age in Europe (2700 – 2000 BC)

Proceedings of the International Conference


held at the Cantonal Archaeological Museum,
Sion (Switzerland)
October 4th - 7th 2001

Edited by
Marie Besse and Jocelyne Desideri

BAR International Series XXXX


2004
Avant-propos Foreword

Marie Besse, Philippe Curdy et Jocelyne Desideri

U O
n des complexes culturels des plus intéressants, ne of the most interesting and intriguing of the
notamment de par son extension géographique cultural complexes is that of the Bell Beaker
vaste et de par son insertion dans les substrats Complex, particularly in the light of its wide
culturels les plus divers, le Campaniforme intrigue. Oui, geographic extent and its incorporation within a great
au cours du 3e millénaire avant notre ère, les habitants variety of cultural sub-groups. During the 3rd millennium
de lʼEurope vont adopter des vases différents. Rien de before our era, the inhabitants of Europe adopted a different
particulier pour l'histoire de la préhistoire récente, si ces style of ceramic vase. There would be nothing exceptional
céramiques ne correspondaient pas à un standard que lʼon in this change of ceramic style during recent prehistoric
retrouve sur lʼensemble de lʼEurope occidentale et en times, were it not for the fact that it is to be found across
Afrique du Nord. Cʼest cet aspect qui en fait un groupe the whole of Europe as well as in North Africa. It is this
culturel très particulier, au même titre que le Cordé aspect which makes it such a particular cultural complex,
dʼailleurs. Ce stéréotype céramique se compose des seuls as had previously been that of the Corded Ware. The only
gobelets décorés, en forme de S, avec le décor en bandes common ceramic objects are the beakers with an S profile,
alternées, effectués par impression de coquillage, de peigne decorated with alternating bands of decoration, made by
ou dʼarrête de poisson. applying the impression with a shell, a comb or a fish
bone.
Cʼest alors que de nombreux archéologues ont travaillé
et que dʼautres travaillent encore sur le sujet, proposant Many archaeologists have studied the subject, whilst
des études typologiques sur une région, des analyses others are still doing so, undertaking type studies within
thématiques sur un unique élément ou encore des a region, thematic analyses of a single element or taking a
approches technologiques. technological approach.

Lʼassociation Archéologie et gobelets a été créée en The Archéologie et gobelets Association was set up in 1996
1996 à Genève (Suisse) afin de promouvoir la recherche in Geneva, Switzerland, to further the study of the Bell
et la diffusion des connaissances du Campaniforme. Beaker Culture and for the dissemination of knowledge.
Ce réseau constitué, les membres de lʼassociation Once constituted, the members of the Association have
organisent annuellement des rencontres de travail sur organised annual working meetings around particular
un thème particulier. Cʼest ainsi que nous nous sommes themes, getting together in different countries. Thus, in
réunis dans différents pays. En 1997, Marion Benz et 1997, Marion Benz and Samuel Van Willigen organised two
Samuel Van Willigen ont organisé deux journées de days devoted to communications in Feldberg, Germany.
communications à Feldberg (Allemagne). En 1998, In 1998, Laure Salanova got us together in the region of
Laure Salanova nous a réunis au Portugal dans la Lisbon, Portugal, to discover the archaeological sites and
région de Lisbonne pour une découverte des sites et des museums. In 1999 a study-day on the thorny problem of
musées, une journée dʼétudes sur lʼépineux problème de the Epi-Bell Beaker Culture was organised by Olivier
lʼEpicampaniforme a été organisée par Olivier Lemercier Lemercier at Aix-en-Provence, France and the Association
à Aix-en-Provence (France) et lʼassociation a parrainé sponsored the international colloquium organised by
le colloque international Bell Beakers Today, Pottery, Franco Nicolis on Bell Beakers Today, Pottery, People,
People, Culture, Symbols in prehistoric Europe organisé Culture, Symbols in prehistoric Europe at Riva del Garda
par Franco Nicolis à Riva del Garda (Italie). En 1999, une in Italy. In 1999, a one day study session was organised by
journée dʼétudes sur lʼindustrie lithique a été organisée par Maxence Bailly on the theme of the stone industry in Lyon,
Maxence Bailly à Lyon (France), et en 2000, Humphrey France. Then in 2000, Humphrey Case made us discover
Case nous a fait découvrir les plus beaux sites et musées the most interesting sites and museums in England. It was

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Marie Besse, Philippe Curdy et Jocelyne Desideri

dʼAngleterre. Cʼest en 2001 que nous nous sommes réunis in 2001 that we got together in Sion, Switzerland, for two
à Sion pour deux journées de visites de sites et collections days devoted to visiting sites and collections, followed by
et deux journées de communications dont le thème a two further days devoted to communications centring on
porté sur le rituel funéraire entre 2700 et 2000 av. J.-C., funerary practices between 2700 and 2000 BC, the papers
dont les actes sont présentés dans ce volume. Nous avons of which are the subject of this publication. We organised
organisé cette rencontre à Sion avec la collaboration de this meeting with the collaboration of Philippe Chambon.
Philippe Chambon. Elle aurait cependant dû être préparée Whilst Christian Simon, anthropologist at Geneva
également avec la participation de Christian Simon, University, was supposed to collaborate in its preparation,
anthropologue à lʼUniversité de Genève ; son décès his premature demise, which we deeply regret, prevented
prématuré ne lui aura pas laissé cette possibilité, ce que him from so doing. Since that date, two further meetings
nous regrettons profondément. Depuis, les rencontres de of Archéologie et gobelets have taken place ; the first
lʼassociation Archéologie et gobelets se sont déroulées colloquium organised by Janusz Czebreszuk and Marzena
à Poznan (Pologne) où Janusz Czebreszuk et Marzena Szmyt bearing on the current state of research and on the
Szmyt ont organisé un colloque portant dʼune part sur North-Eastern extent of this cultural complex ; the second,
les actualités de la recherche, et, dʼautre part, sur les in 2003, was organised by the Association at the Collège
frontières nord-orientales de ce groupe culturel. En 2003, de France, in collaboration with Professor Jean Guillaine
cʼest au Collège de France que lʼassociation a organisé, and the French Prehistoric Society and bearing on the
en collaboration avec le professeur Jean Guilaine et la origins of the Bell Beaker Culture. Finally, in the spring of
Société préhistorique française, une journée portant sur 2004, Petr Dvorak, Magdalena Krutova, Jaroslav Peska,
les genèses du Campaniforme. Et au printemps 2004, Petr Lubomir Sebela and Jan Turek will receive us in Prague
Dvorak, Magdalena Krutova, Jaroslav Peska, Lubomir and Olomouc, for a round table, as well as site visits and
Sebela et Jan Turek nous recevront à Prague et Olomouc the discovery of Czech archaeological collections.
pour une table ronde, des visites de sites et de collections
archéologiques de Tchéquie. The publication of the papers coming out of the meetings
of the Archéologie et gobelets Association are usually
Les publications issues des rencontres de lʼassociation published in the BAR (British Archaeological Reports)
Archéologie et gobelets sont généralement publiées dans international series, since the publishing delays are
la série internationale des BAR (British Archaeological relatively short and their international distribution
Reports), support dont les délais de publication sont facilitates their accessibility to researchers.
relativement courts et dont la diffusion internationale
facilite lʼaccessibilité aux chercheurs. The 2001 meeting in Sion was in two parts ; one made
up of scientific meetings organised at the Cantonal
La rencontre de Sion en 2001 sʼest déroulée en deux Archaeological Museum and the other made up of visits
parties, lʼune composée de conférences scientifiques to archaeological sites and museum collections. If we
organisées au musée cantonal dʼarchéologie, et lʼautre are able to publish the acts in this volume, the visits can
de visites de sites et de collections archéologiques. Si only live on in our memories. We first visited the site of
les actes des présentations orales sont publiés dans ce the Petit-Chasseur in Sion, Canton Valais, as well as the
volume, il ne reste cependant que des souvenirs de nos two dolmens with triangular footings to be found in the
excursions. Nous avons tout dʼabord visité le site du town and the magnificent engraved steles exposed in the
Petit-Chasseur à Sion (Valais) avec les deux dolmens à Archaeological Museum. The visit to the storerooms of site
soubassement triangulaire visitable en ville de Sion, ainsi of Saint-Martin-de-Corléans, at Aosta in Italy, allowed us
que les magnifiques stèles gravées exposées au musée to discover the exceptional collection of engraved steles
cantonal dʼarchéologie. La visite du dépôt du matériel du and objects from the Bell Beaker Culture, which were like a
site de Saint-Martin-de-Corléans à Aoste (Italie) nous a mirror-reflection of the collection from the Petit-Chasseur.
permis de découvrir lʼexceptionnelle collection de stèles We then travelled up the Rhone valley, pausing at the rock,
gravées et dʼobjets campaniformes, nous renvoyant, tel engraved during the Neolithic, at Saint-Léonard, before
un miroir, à la série du Petit-Chasseur. Puis nous avons climbing high up the mountains, to above 2600 metres,
remonté la vallée du Rhône, en nous arrêtant à la roche under a glacial downpour, to the Alp Hermettji rock-shelter
gravée néolithique de Saint-Léonard, avant de grimper above Zermatt, in which we sought protection from the
en haute montagne, sous une pluie glaciale, à plus de elements. These excursions were also the occasion for
2600 m pour nous installer à lʼabri Alp Hermettji au- some entertainment and we wish to extend our thanks to
dessus de Zermatt. Ces excursions ont été agrémentées the commune of Saint-Léonard for offering us an aperitif
de festivités, et nous tenons à remercier la commune de amidst the vineyards, as well as to the town of Sion for the
Saint-Léonard pour lʼapéritif offert au milieu des vignes raclette offered to all the participants in their carnotzet. We
et la municipalité de Sion pour la raclette au carnotzet look back on the occasions with fond memories.

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Avant-propos - Foreword

de la ville, raclette offerte à lʼensemble des participants. We wish to extend our thanks to the archaeologist
Nous en gardons des souvenirs des plus sympathiques. Pierre Corboud, for the Saint-Léonard, Canton Valais,
Switzerland visit and to Gaetano De Gattis, responsible
Nous tenons à remercier Pierre Corboud, archéologue, pour for the archaeological services and for the protection of
la visite du site de Saint-Léonard (Valais, Suisse) et Gaetano the archaeological heritage of the Val DʼAosta in Italy, for
De Gattis, responsable du service des biens archéologiques the visit to the storerooms in which all the archaeological
du Val DʼAoste (Italie) pour la visite du dépôt dans lequel finds from the site of Saint-Martin-de-Corléans have been
est entreposé lʼensemble du mobilier archéologique du site deposited.
de Saint-Martin-de-Corléans (Aoste, Italie).
This publication has been made possible thanks to the
Cette publication a été réalisée grâce à lʼefficace efficient collaboration of Jean Gabriel Elia, for the
collaboration de Jean Gabriel Elia, infographiste, et graphic design and Marie-Noëlle Lahouze Davaud, for
Marie-Noëlle Lahouze Davaud, documentaliste, tous the documentation ; both attached to the Department
deux rattachés au Département dʼanthropologie et of Anthropology and Ecology of the University of
dʼécologie de lʼUniversité de Genève. Mickael Templer Geneva. Mickael Templer took care of the English
a assumé la traduction anglaise de certains résumés et de translation of certain abstracts and of the foreword. We
lʼavant-propos. Nous avons bénéficié du soutien financier have benefited from the financial support provided by
des musées cantonaux du Valais et du Département the Valais Cantonal Museums and by the Department of
dʼanthropologie et dʼécologie de lʼUniversité de Anthropology and Ecology of the University of Geneva.
Genève. Que chacun trouve ici lʼexpression de notre We wish to extend our heartfelt thanks to each party for
plus profonde reconnaissance. their contribution.

Christian Simon (1941-2000)

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El Campaniforme en el valle de Ambrona (Soria, España)
Dinámica del poblamiento y aproximación a su contexto social

Manuel A. Rojo Guerra, Rafael Garrido Pena, Guillermo Morán Dauchez y Michael Kunst

Résumé Abstract
Cet article présente les résultats de notre projet de This paper aims to offer the results of our research project
recherche dans la vallée dʼAmbrona (Soria, Espagne). La in the Ambrona Valley, Soria, Spain. The development of
prospection intensive a révélé la richesse extraordinaire intensive archaeological surveys in the area showed the
en sites des cette zone de 15 km de long (107 sites, dont extraordinary site richness of this 15 km long area (107
20 sites campaniformes). Ceci sʼexplique par la position sites, 20 of them with Bell Beakers). This is explained by
géographique cruciale de la vallée, à un croisement naturel the crucial geographical situation of the valley, in a natural
entre les bassins de lʼEbre, du Duero et du Taje ; elle constitue crossroad, between the Ebro, Duero and Tajo valleys, and
de plus un accès naturel au haut plateau central (la fameuse as a natural entrance to the inner highlands of Iberia (the
Meseta) depuis lʼest. Nous avons également tenté dʼétudier so called Meseta) from the Levant. We also try to study
le rôle social et rituel joué par les Campaniformes dans les the social and ritual role of Bell Beakers in the different
différentes structures funéraires, au long de lʼévolution des spatial location of the funerary structures along the burial
pratiques mortuaires dans la vallée dʼAmbrona. costumes evolution in the Ambrona valley.

Mots-clés Key Words


Campaniforme, Chalcolithique, analyse du territoire, rituel Bell Beakers, Copper Age, settlement patterns, burial
funéraire, organisation sociale, Espagne mounds, social rank, Spain

D
esde hace unos años venimos reflejando en proyecto tuvo como punto de partida la realización de una
diferentes publicaciones la riqueza arqueológica exhaustiva prospección, que llegó a afectar a más del 65%
que encierra esta pequeña franja de terreno que se del territorio que ocupan los términos municipales que
ubica en el extremo suroriental de la provincia de Soria, cuentan con terrenos en la zona de estudio. Los resultados
Castilla y León, España (fig. 1). Lo que se denomina en de esta labor se nos antojan ciertamente espectaculares, ya
términos generales Valle de Ambrona es una realidad que se dobló el número de estaciones conocidas, pasando
geomorfológica dual, ya que engloba el recorrido de una de de 50 a 107 localizaciones (fig. 2 y 3).
las fuentes del Jalón, el Arroyo de La Mentirosa (afluente
del Ebro), de drenaje rápido y decidido, que forma un Las razones que, a nuestro juicio, explican esta riqueza
pasillo estrecho y sinuoso, y un poljé anticlinal o cuenca de yacimientos arqueológicos hay que buscarlas tanto en
endorreica, de fondo plano y contornos escarpados, que aspectos concernientes a la situación general del Valle, en
facilita el encharcamiento de los suelos y la formación de un lugar estratégico para las vías naturales de comunicación
lagunas. en dirección Norte-Sur y Este-Oeste, lo que define para él
una clara vocación de zona de paso, y de convergencia
Sobre este espacio geográfico, que conforma un pasillo de de influencias ; como a las características específicas del
15 km de largo, en dirección Noroeste-Sureste, entre los mismo. En efecto, de forma notoria en la mitad nororiental
Sistemas Central e Ibérico, desarrollamos desde hace cinco de su recorrido y hasta fechas recientes, en las que se han
años un proyecto de investigación sobre la introducción de realizado costosas labores de drenaje, el valle ha sido
la agricultura en el interior de la Península Ibérica (Rojo una cuenca endorreica, que ha dispuesto de tres lagunas
Guerra 1994, 1999, Rojo Guerra y Estremera Portela 2000, activas, creando ecosistemas especialmente aptos para
Rojo Guerra y Kunst, 1999a, 1999b, 1999c, 1999d, 1999e, la vida en la Prehistoria. Dichas lagunas se situaban al
2000, Rojo Guerra, Negredo García y Sanz Aragonés Noroeste del núcleo de población de Ambrona (fig. 3),
1996, Rojo Guerra, Kunst y Palomino Lázaro 2002). Dicho y entre los términos municipales de Miño de Medina

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Manuel A. Rojo Guerra, Rafael Garrido Pena, Guillermo Morán Dauchez y Michael Kunst

en el paisaje (El Pozuelo en Miño de Medina, La Cumbre


en Conquezuela y El Haza del Concejo en Ambrona)
(Rojo Guerra y Kunst 1999e) ; durante el Calcolítico
campaniforme el panorama es más complejo.

Así, los pertenecientes a los primeros estilos (Marítimo


Internacional y Puntillado geométrico) aparecen
generalmente en el fondo del valle, vinculados con
la reutilización de monumentos funerarios neolíticos
(Túmulos de La Peña de La Abuela, en Ambrona y La
Sima, en Miño) (fig. 4 y 6). Las excepciones serían los
hallazgos de La Perica en Conquezuela, yacimiento donde
se documentó la existencia de un asentamiento calcolítico
con cerámicas campaniformes de Estilo Marítimo,
Puntillado geométrico, y Ciempozuelos, y también cinco
estructuras tumulares ; y el hábitat de El Pozuelo en Miño
de Medina, donde se recogió un fragmento cerámico de
estilo Puntillado geométrico.

Por contra, los sitios que han proporcionado hallazgos


campaniformes de Estilo Ciempozuelos, que son
mayoritarios en nuestra área de estudio (17 de los 20
sitios localizados), se ubican en su inmensa mayoría en
emplazamientos destacados, ya sea en plena paramera,
en sus bordes, o en cerros muy próximos a ella (fig. 4 y
5), todos ellos lugares con excelente control visual del
entorno y sus vías naturales de comunicación.
Figura 1 : Mapa de localización del área de estudio, el Valle de
Ambrona, Soria, España. Si analizamos el contexto arqueológico donde aparecen
unos y otros, apreciamos diferencias muy significativas,
que, quizás, estén relacionadas con la función que las
y Conquezuela, resultando estas zonas, no de forma cerámicas campaniformes desempeñaron en las sociedades
aleatoria, las más densamente ocupadas, especialmente en locales del momento, que se hallaban, como en otras partes
los primeros momentos de la protohistoria local. de La Meseta, en plena transformación.

La densidad de yacimientos campaniformes resulta muy


notable, habiéndose hallado un total de 20 estaciones,
La evolución del poblamiento durante el
entre las que se incluyen tanto posibles hábitats como Calcolítico campaniforme en el Valle de
túmulos funerarios. Destacan en número, con 17 sitios, Ambrona
las atribuciones correspondientes al estilo Ciempozuelos,
sobre las pertenecientes a los estilos más antiguos Según los datos disponibles en la actualidad, y en una
(Marítimo Internacional y Puntillado geométrico), con evaluación previa, podríamos definir, a grandes rasgos,
sólo cinco lugares. Sólo en dos yacimientos aparecen dos etapas en la evolución del poblamiento durante el
conjuntamente ambos tipos de cerámicas (La Perica, en Calcolítico Campaniforme en el valle de Ambrona.
Conquezuela, y Los Dolientes I, en Miño de Medina)
(fig. 2 y 3). Primera etapa : el Campaniforme de estilo Marítimo

Por otro lado, los resultados que ofrece la prospección Hacia mediados del Tercer Milenio AC calibrado los
arqueológica del valle muestran con claridad una elementos campaniformes llegan al valle de Ambrona,
transformación en los patrones de distribución espacial como en el resto del interior peninsular, circulando a
de los yacimientos con materiales campaniformes. Si en través de las redes de intercambios. En un contexto de
el Neolítico se constata una dualidad de emplazamientos, importantes transformaciones económicas y sociales,
con una mayoría de asentamientos en llano (La Revilla del probablemente surgidas como consecuencia del impacto
Campo y La Lámpara, en Ambrona, y La Sima, en Miño de la llamada revolución de los productos secundarios
de Medina), y algunos casos de ubicaciones destacadas (Sherratt 1981) en un momento avanzado del Neolítico

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El Campaniforme en el valle de Ambrona (Soria, España)

(Garrido Pena 2000) ; son recibidos y empleados en resto de la comunidad, la manipulación de los símbolos
las estrategias de legitimación de los liderazgos locales del pasado local.
emergentes.
En tal sentido se han interpretado por parte de
Tal afirmación se nos antoja ajustada porque creemos distintos autores las intrusiones campaniformes en los
que, además, se utiliza otro recurso para apuntalar su aún monumentos megalíticos, que, además, resultan muy
endeble posición y dotarla de legitimidad a los ojos del frecuentes en diversas regiones de la Meseta, con algo

Yacimiento Localidad Municipio Tipo ocupación Emplazamiento Tipo Campaniforme

Los Navajos Ambrona Miño de Medina Hábitat Cerro destacado Ciempozuelos

Los Callejones Ambrona Miño de Medina Hábitat Borde páramo Ciempozuelos

El Aza del Concejo Ambrona Miño de Medina Túmulos Páramo Ciempozuelos

La Peña de La Marítimo
Ambrona Miño de Medina Túmulo Fondo valle
Abuela Puntillado geométrico
Marítimo
La Perica Conquezuela Miño de Medina Túmulos Borde páramo Puntillado geométrico
Ciempozuelos
La Cumbre Conquezuela Miño de Medina Hábitat Cumbre páramo Ciempozuelos

Loma del Cerrajón Conquezuela Miño de Medina Hábitat Cerro Ciempozuelos

El Rasero Conquezuela Miño de Medina Hábitat Borde páramo Ciempozuelos

Alto del Chozo Conquezuela Miño de Medina Hábitat Borde páramo Ciempozuelos

Los Cerrajones Conquezuela Miño de Medina Túmulo Cerro Ciempozuelos

El Páramo Conquezuela Miño de Medina Túmulos Cumbre páramo Ciempozuelos

Fuencaliente de
El Capirote Medinaceli Hábitat Cerro destacado Ciempozuelos
Medinaceli

Fuencaliente de Plataforma pie


Las Cespederas II Medinaceli Hábitat Ciempozuelos
Medinaceli paramera

Camino de Fuencaliente de Plataforma


Medinaceli Hábitat Ciempozuelos
Bujarrabal Medinaceli inferior paramera

Fuencaliente de Ciempozuelos
El Tormo II Medinaceli Hábitat Pie páramo
Medinaceli

Plataforma
El Pozuelo Miño de Medina Miño de Medina Hábitat Puntillado geométrico
páramo

Puntillado geométrico
Los Dolientes I Miño de Medina Miño de Medina Hábitat Borde páramo
Ciempozuelos

Las Cuevas / El
Miño de Medina Miño de Medina Túmulos Borde páramo Ciempozuelos
Morrión

Marítimo
La Sima Miño de Medina Miño de Medina Túmulo Fondo valle
Puntillado geométrico

Cerro Santo II Torralba del Moral Medinaceli Hábitat Páramo Ciempozuelos

Figura 2 : Tabla de los yacimientos campaniformes conocidos en el Valle de Ambrona.

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Manuel A. Rojo Guerra, Rafael Garrido Pena, Guillermo Morán Dauchez y Michael Kunst

Figura 3 : Mapa que muestra la distribución geográfica de los yacimientos campaniformes en el Valle de Ambrona.

más de veinte ejemplos (Garrido Pena 2000). En el valle El Túmulo de La Sima fue inicialmente otra tumba-calero
de Ambrona este hecho se manifiesta con la presencia semejante a la de La Peña de La Abuela, pero que fue
de enterramientos campaniformes en dos tumbas posteriormente reedificada, esta vez sin ser destruida por
monumentales neolíticas : La Peña de La Abuela, en el fuego, en forma de un tholos de piedra, que sirvió de
Ambrona (Rojo Guerra 1994, 1999, Rojo Guerra y panteón colectivo durante momentos finales del Neolítico.
Kunst 1999a, 1999b, 1999d, 2000, en prensa, Rojo En época campaniforme, y cuando aún se hallaba
Guerra, Kunst y Palomino Lázaro 2002, Rojo Guerra, accesible la cámara de esta tumba, se acondicionó una
Negredo García y Sanz Aragonés 1996), y el Túmulo zona en el exterior de la misma, mediante la colocación
de La Sima, en Miño de Medina (Rojo Guerra, Kunst y de algunos bloques pétreos y la preparación de un suelo
Palomino Lázaro 2002). de piedras, para acoger varias inhumaciones individuales
acompañadas de ricos ajuares. Esta zona fue objeto
En el primer caso se trata de una tumba-calero, de intensas remociones posteriormente, lo que alteró
panteón colectivo construido en piedra caliza que fue notablemente las tumbas campaniformes, de las que sólo
incendiado intencionadamente hasta llegar a formar dos han conservado sus ajuares intactos. El conjunto total
cal viva y sellar el depósito funerario, y que finalmente se compone de 18 recipientes, once de ellos de estilo
fue cubierto por un túmulo pétreo. La datación por C14 Marítimo, cinco puntillados geométricos y cuatro lisos, así
sitúa la destrucción ritual de esta tumba a comienzos del como tres puñales de lengüeta, dos Puntas de tipo Palmela,
4 milenio AC calibrado. Más de un milenio después la dos leznas y un hacha plana, todos de cobre, tres brazales
coraza tumular fue perforada para depositar al menos dos de arquero de piedra, un botón prismático de perforación
enterramientos con ajuares cerámicos campaniformes en V y dos puntas de flecha de sílex. Sin embargo, pese a
de estilo Marítimo y Puntillado geométrico (fig. 6). la espectacularidad y riqueza de este impresionante ajuar
Por desgracia, esta fue la zona del yacimiento más campaniforme, no apareció ni un sólo fragmento de Estilo
afectada por el laboreo agrícola, y de todos ellos sólo Ciempozuelos (fig. 6).
nos quedaron una importante cantidad de fragmentos
cerámicos, pertenecientes a cinco recipientes, dispersos No en vano, y a diferencia de lo que ocurre en general
por toda la superficie del túmulo y parte de una pierna en la Meseta y el resto de la Península, en el valle de
en conexión anatómica. Ambrona esta reutilización de los sepulcros megalíticos

8
El Campaniforme en el valle de Ambrona (Soria, España)

región. Eso sí, de acuerdo con sus propias necesidades,


en un contexto social e ideológico diferente, por lo que
procuraban diferenciarse claramente de los antiguos
propietarios de la tumba, como se aprecia nítidamente en
el Túmulo de La Sima. Como señalamos anteriormente,
en este sepulcro colectivo neolítico, las inhumaciones con
ajuares campaniformes se dispusieron en una estructura de
piedra independiente, construida a tal efecto, fuera de la
cámara principal del tholos de piedra anterior.

Segunda etapa : el Campaniforme de Estilo


Ciempozuelos

Una vez se implanta en el valle de Ambrona, y, en


general, en todo el interior peninsular, el Campaniforme,
como red de intercambios donde circulan no sólo los
elementos propios del fenómeno, sino también nuevas
formas de entender el poder y las relaciones entre el
grupo y el individuo, se desarrolla plenamente el complejo
meseteño de Ciempozuelos en los últimos siglos del Tercer
Milenio AC calibrado. Durante esta etapa se generaliza y
establece definitivamente en toda la Meseta el complejo
campaniforme con todas sus implicaciones económicas,
sociales e ideológicas. Se siguen constatando intrusiones
Figura 4 : Ilustración que muestra los tipos más frecuentes de
en los megalitos meseteños, sobre todo en algunas
ubicación topográfica de los yacimientos campaniformes en el
Valle de Ambrona. regiones donde este fenómeno tuvo especial importancia,
como por ejemplo en Salamanca, que cuenta con casos
tan espectaculares como el ofrecido por el dolmen de
locales en época campaniforme sólo se relaciona con el Galisancho (Benet, Pérez y Santonja 1997).
estilo Marítimo, lo que apunta, a falta de las dataciones
de C14 en curso, hacia una cronología antigua, por lo Pero a ello se añaden también fórmulas funerarias propias,
que quizás se tratase de los primeros campaniformes como los túmulos individuales. De hecho, se conocen
que llegasen a la zona. Las cerámicas de este estilo, varios ejemplos claros, la mayor parte situados en la cuenca
teóricamente más antiguo, aparecen sobre todo, y salvo del Duero, como Aldeagordillo en Ávila (Fabián García
alguna excepción concreta antes mencionada, en las 1992), Cótar (Uribarri Angulu y Martínez González 1987),
tumbas neolíticas situadas en el fondo del valle (fig. 4), Tablada del Rudrón (Campillo Cueva 1985) y El Paso de La
donde las construyeron sus lejanos antepasados neolíticos Loba (Rojo Guerra 1989) en Burgos, y Pedraza de Alba en
en otro contexto social, en el que resultaba particularmente Salamanca (López Plaza 1978, Garrido Pena 2000). Además,
importante marcar simbólicamente las tierras más fértiles muchas de las tumbas en fosas simples que ofrecieron
con la presencia de los antepasados enterrados en esos enterramientos campaniformes se descubrieron de forma
panteones colectivos. accidental y, por los relatos que se conservan de algunos de
estos hallazgos como el célebre de Fuente Olmedo (Martín
Este hecho resulta llamativo dado el predominio absoluto Valls y Delibes de Castro 1974), cabe deducir que estaban
de los hallazgos de estilo Ciempozuelos en el valle de selladas por algún tipo de estructura tumular.
Ambrona (17 de los 20 sitios conocidos, un 85%) (fig.
5), en la Meseta (un 87%) y en la cuenca del Duero A pesar de que este tipo funerario cuenta con indudables
(algo más del 93%) (Garrido Pena 2000). Por ello, no precedentes formales en el megalitismo, se trata, en
puede ser casual este dominio de los hallazgos de estilo realidad, de una nueva concepción del ritual funerario,
Marítimo y la completa ausencia de las cerámicas de que si en la etapa anterior comenzaba a mostrarse a través
estilo Ciempozuelos en la reutilización de los sepulcros de la manipulación de los símbolos del megalitismo,
neolíticos del valle (fig. 6). ahora parece demandar ya fórmulas propias. La ausencia
de corredores o vías de acceso, indica que estas tumbas
Proponemos como explicación, en todo caso, que estos se realizaban con el propósito de depositar un cadáver,
personajes tendrían que utilizar símbolos de autoridad realizar un ritual funerario y después sellar para siempre el
permanente, de gran valor y significado conocido en la sepulcro con un túmulo pétreo.

9
Manuel A. Rojo Guerra, Rafael Garrido Pena, Guillermo Morán Dauchez y Michael Kunst

Figura 5 : Cerámicas campaniformes de Estilo Ciempozuelos halladas en las prospecciones desarrolladas en el Valle de Ambrona,
Soria : 1 y 2 : Los Navajos, 3-6 : Los Callejones, 7 : El Aza del Concejo, en Ambrona, 8 : La Cumbre, 9 y 10 : El Rasero, 11-14 : Alto
del Chozo, 15 y 16 : Los Cerrajones, en Conquezuela, 17 : Las Cespederas II en Fuencaliente de Medinaceli, 18-21 : Las Cuevas/El
Morrón en Miño de Medina.

10
El Campaniforme en el valle de Ambrona (Soria, España)

Figura 6 : Cerámicas campaniformes de Estilo Marítimo Internacional y Puntillado geométrico halladas en las excavaciones de los
túmulos de La Peña de La Abuela (nº 1 y 2) y La Sima (nº 3-7).

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Manuel A. Rojo Guerra, Rafael Garrido Pena, Guillermo Morán Dauchez y Michael Kunst

Estas nuevas costumbres funerarias parecen vincularse con por donde circulan tan valiosas mercancías, y todo lo que
una concepción distinta del tratamiento del difunto, que les acompaña. Desde este punto de vista, la ubicación de
recibe sepultura en una única ceremonia, sin que el espacio los túmulos individuales no sería casual, sino claramente
que ocupa se vea alterado por ulteriores enterramientos, intencionada, indicando que, quizás, podrían haber
preservándose así su integridad individual. Ello tiene funcionado en la geografía del valle de Ambrona como
importantes consecuencias rituales y sociales, pues los hitos o referencias espaciales que marcarían, de forma
funerales como rito de paso, son una ocasión muy propicia ritual y simbólica, la legitimidad para el control del entorno
para el despliegue de las estrategias sociales y políticas de inmediato, en un sentido más amplio que el estrictamente
los vivos. Si en los sepulcros megalíticos es la tumba la ceñido a los campos de cultivo, lo que incluiría el paisaje
referencia central para los cíclicos rituales funerarios allí con todos sus recursos (pastos, caza, etc.), y sus vías
desarrollados, con el Campaniforme parece desplazarse el naturales de comunicación. Una interpretación semejante
interés hacia el cuerpo del inhumado y su ajuar, o como se propuso hace algunos años ya para explicar la ubicación
señala Criado Boado (1989) en acertada frase, de una geográfica de las estelas del Bronce final del Suroeste
monumentalidad exterior a otra interior. peninsular (Galán Domingo 1993).

Como señalamos anteriormente, además, esta nueva Este interés por el control del territorio y sus vías
fórmula funeraria parece ser la única empleada en esta naturales de comunicación se ha podido constatar,
segunda etapa de desarrollo del Campaniforme en el Valle en general, en todo el Campaniforme del interior
de Ambrona, por la información con que contamos hasta el peninsular, donde la gran mayoría de yacimientos
presente. Pero no es ésta la única novedad que se constata (un 67%) ocupan emplazamientos destacados en el
en la faceta funeraria del complejo Ciempozuelos en paisaje, con un amplio dominio visual del entorno y
nuestra área de estudio. Y es que los túmulos individuales las vegas de los ríos y arroyos de distinta entidad, ya
se ubican ahora en nuevos emplazamientos, bien distintos sean cerros destacados (36%), o suaves lomas o terrazas
de los ocupados por las tumbas neolíticas que eran (31%). Este hecho no parece casual, y se relaciona
reutilizadas en los momentos iniciales de la presencia estrechamente también con la dispersión general de
campaniforme en la región. yacimientos a escala meseteña, claramente concentrada
en torno a las principales corrientes fluviales, que
Ahora ocupan posiciones destacadas en el paisaje, en constituyen las vías naturales de comunicación por
pleno páramo, al borde del mismo o en cerros destacados las que suponemos circularon todos los elementos que
próximos a él, pero siempre en lugares de amplio control componen el complejo campaniforme, en una etapa de
visual del entorno y sus vías naturales de comunicación (fig. profundas transformaciones, a medio camino entre las
4). Parece, por ello, que lo que interesa ahora es demarcar sociedades igualitarias de los más antiguos tiempos
simbólicamente no tanto la tierra de cultivo, como ocurría neolíticos y las jefaturas de la Edad del Bronce (Garrido
en las sociedades neolíticas, sino las vías de comunicación Pena 2000, fig. 96).

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13
Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme

Problemas metodológicos a partir del yacimiento de Jaulín, en Aragón

Enrique Gastón

Résumé Abstract
Lʼarchéologie est une forme de prospective car elle nous Archaeology is a form of prospecting, since we are obliged
oblige à travailler avec une information très pauvre. Notre to work with a paucity of information. Our objective tends
objectif vise à rechercher une méthode qui permettrait towards the search for a way of tackling those areas which
dʼaborder les domaines qui sont les plus difficiles dʼaccès are most inaccessible to archaeologists. Archaeological
pour lʼarchéologie. Les restes archéologiques expriment remains are a reflection of what humans have done
ce que les humains ont fait (composante réactive), mais (reactive component), but tell us little about their thought
disent peu de choses sur leurs pensées, sur leurs sentiments processes, their feelings or their relationships (cognitive
et sur leurs relations (composantes cognitives et affectives and emotional component of social relationships). In this
des relations sociales). Dans cet article nous essayons de article we seek to correct, for the Bell Beaker Culture, with
réviser, pour le Campaniforme, en se focalisant sur le site reference to the site of Penarroya (Jaulin), the relationship
de Peñarroya (Jaulín), la relation entre lʼintracausalité et between internal and external causality ; temporality ; the
lʼextracausalité ; la temporalité ; le rôle des rites funéraires role of funerary practices in the cult of the deceased ; social
dans le culte des morts ; le contrôle social durant le control during the Copper Age, and the phenomenology of
Chalcolithique ; et la phénoménologie du dessin des vases. vase drawings.

Mots-clés Key Words


Campaniforme, microsociologie, prospective, Jaulín, Espagne Bell Beaker, microsociology, prospecting, Jaulín, Spain

L
os arqueólogos, como la mayoría de los científicos, de transiciones y lazos entre una y otra cosa, para terminar
tienen que partir, no de manera exclusiva, pero admitiendo que todo es fundamentalmente lo mismo ;
sí fundamentalmente, de datos empíricamente aunque reservándose una idea decisiva : la verdadera
constatables. En su caso, y también fundamentalmente, de estructura social estaría en las relaciones interpersonales.
los restos de la cultura material que unos seres humanos
realizaron. Pero lo que hacen las personas corresponde al Lo que terminaría siendo un dolmen, un modelo de
componente reactivo de las actitudes sociales. Al resultado familia, unas desigualdades sociales, un taller artesano o
de su voluntad. A lo que quedó reflejado de su conducta. un ritual funerario, en última instancia no sería otra cosa
Y eso no respondería mas que a una pequeña parte de que el resultado de una interacción preñada de confianzas,
lo que son o fueron las actitudes sociales. Faltarían los desconfianzas, creatividades, rutinas, miedos y, muy
componentes cognitivo y afectivo : lo que pensaban y lo especialmente, control social. Todo ello procedente de
que sentían. Algunas escuelas psicológicas han separado, los contactos entre unas y otras personas. El hecho de
por un lado, los pensamientos y sentimientos, que a que la unicidad sea verdad supone una gran dificultad
efectos comunicativos se traduciría en opiniones, de las para los investigadores. Todos los humanos son distintos
realizaciones, es decir, del comportamiento. Y entre los de los que están viviendo, han vivido y vivirán. Además,
sociólogos no han faltado quienes se esforzaban en esta lo del libre albedrío también es cierto : incluso bajo los
clase de separaciones. Especialmente los satisfechos con mayores condicionamientos, cualquier cosa que se diga o
el enfoque de la socialización que, a su vez, también la haga se sabe que podría haberse dicho o hecho de manera
separaban de la educación y de la formación de actitudes. distinta o parecida. Y la existencia del azar en el proceso
El enfoque microsociológico tuvo que pasar su prueba dialéctico es otra realidad. Tanto en el mundo físico como
de fuego al admitir primero las dificultades de separar lo en el biológico y el social. Estas tres cosas deberían bastar
micro de lo macro ; y así, durante bastante tiempo, se habló para desconfiar en una epistemología obsesionada por la

15
Enrique Gastón

búsqueda de repeticiones y regularidades. En las últimas 3. El libre albedrío, aunque con limitaciones.
décadas, también entre los sociólogos han ido adquiriendo 4. La presencia del azar 1.
importancia las Historias de Vida y los Estudios de
Casos. Y en todas las ciencias la Teoría del Caos se está Pero hay muchas más cosas que se conocen. Por ejemplo,
desarrollando a una velocidad considerable, si bien con todas las motivaciones naturales de los humanos. Que no
una gran resistencia institucional y académica. serían tantas como se suele creer, pero habría bastantes : la
motivación postmaternal, el amor de las madres a sus hijos
Lo absolutamente cierto no estaría separado por una (al parecer la motivación más intensa) ; la supervivencia,
barrera de lo absolutamente falso, sino por un continuo la sexualidad, cierto gregarismo (no tanto como se suele
que aproximaría o alejaría de lo uno o de lo otro. Cuanto creer), la agresividad individual, la tendencia a satisfacer el
menor es la información de que se dispone y cuanto propio ego, la adquisitividad (el deseo de algunas personas
menores sean las teorías empíricamente verificadas, de conseguir más y más bienes, incluso más de los que se
mayor será la necesidad de perfeccionar el pensamiento podrá disfrutar directamente), la danza, y la búsqueda de
especulativo. Con gran frecuencia, tal vez por simple satisfacciones estéticas, serían naturales. Todas responden
intuición o por una cultura profunda, en la literatura al criterio de universalidad (siempre se han dado y se
procedente de muchos arqueólogos se puede encontrar dan en todas partes) ; al del precedente animal (que con
una audacia especulativa que resulta modélica para mayor o menor intensidad hay muchas especies que las
el resto de los investigadores sociales. Precisamente tienen) ; y al de justificación biológica (algo existente en
porque tienen que trabajar con una información mucho el interior de nuestro propio cuerpo que estaría detrás de
menor y más defectuosa, aunque concreta, que quienes tales motivaciones). No se dan en todos los individuos,
trabajan con otras épocas de la historia o con el presente. ni se dan por igual, aunque sí se han dado en todas las
Mas también con enorme frecuencia las audacias son épocas y sociedades. Hay ciertas dudas con respecto al
miradas con desprecio, tanto por otros investigadores gregarismo y a la adquisitividad : en el primer caso porque
como por los propios arqueólogos. Si sólo se valora lo no está suficientemente clara la justificación biológica y
que se puede demostrar, cuando lo demostrable es tan hay excepciones importantes al principio de universalidad
poco, sería un gran error renunciar a la especulación. (en las grandes selvas y en los grandes desiertos ha
El perfeccionamiento de las técnicas de investigación habido culturas limitadas a una única familia, y las sigue
entre los arqueólogos es tan importante como entre los habiendo) ; y con respecto a la adquisitividad no se han
investigadores del futuro. No podría existir una ciencia encontrado todavía precedentes animales, comparables
prospectiva, ni una buena ciencia del pasado, sin un con lo que significa para la especie humana.
intento de optimizar el pensamiento especulativo.
Hay algunas cosas más : la flexibilidad y capacidad
La Prospectiva coincide con la Arqueología en muchos de los humanos para adaptarse a circunstancias muy
aspectos. En ambos casos hay poca información y diferentes ; el ser utilizadores y creadores de objetos
nada resulta empíricamente demostrable, de manera (fundamentalmente relacionados con la producción de la
satisfactoria. Hay ciertas cosas que se saben, y hay que vida material) ; y, aunque no todos los autores están de
reconstruir todo el resto a partir de ellas. Posiblemente, acuerdo, la posesión de unas valencias afectivas de gran
equivocarse sobre el futuro encierre más riesgos que complejidad. Lo que se hace con todo esto ya entraría en
equivocarse sobre el pasado. Pero todo estaría muy el campo de lo cultural. Mas todo lo mencionado puede
relacionado. considerarse común entre los habitantes de Jaulín, en la
época del Campaniforme y el resto de los seres humanos
Un ejemplo, el que en un espacio mayor que la actual de cualquier época y lugar.
Unión Europea, en un momento dado hubiera sociedades
en las que la pugnacidad, la violencia colectiva organizada, Siguiendo con la hipótesis de que habría una epistemología
existiera en una medida pequeña, podría tener grandes común entre la ciencia prospectiva y la arqueológica de las
consecuencias a la hora de interpretar las posibilidades de épocas anteriores a la escritura, que estaría basada en lo
la convivencia humana. Y también todo lo contrario, en limitado de la información, se podrían replantear algunas
el caso de que se demostrase una mayor pugnacidad en el viejas polémicas. Por ejemplo, y entre otras muchas cosas :
horizonte Campaniforme. a) intracausación versus extracausación (difusionismo
versus evolucionismo) ; b) los palieres temporales de los
Por eso vale la pena empezar por las escasas cosas que se distintos sistemas (todo lo referente a la temporalidad y a
saben. Ya se han mencionado cuatro : los ritmos del cambio) ; d) el control social informal y la
1. Que las acciones no son ajenas a los pensamientos y voluntad de orden ; e) la fenomenología del diseño y de la
sentimientos. danza. Lamentablemente, no es posible ocuparse aquí de
2. La unicidad. todo, con el detalle que requeriría.

16
Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme

Importancia de revisar la relación entre la Sería interesante estudiar el Campaniforme partiendo de la


intracausación y la extracausación, en el hipótesis de la máxima importancia de la extracausación.
Esto supondría enfocar, al menos inicialmente, el fenómeno
horizonte Campaniforme de una manera mucho más amplia. Lo importante ya no
Saber si el orden, entre los humanos es un sentido natural sería tanto el hecho de que cada región cultural y cada
(que responde a una teleología objetiva), o si se trata de yacimiento tuvieran peculiaridades distintas ; sino que
un componente de la voluntad (teleología subjetiva), es habría una cultura, más o menos dominante en cada lugar,
importante para poder diferenciar lo espontáneo de lo que se enfrentaría con la unicidad de las personas, que
racional. Sentido de orden frente a voluntad de orden. al ser distintas perciben las cosas de manera diferente,
También nos informaría algo sobre lo endocultural dando lugar a materializaciones y comportamientos
y lo exocultural. La utilización de la línea recta en sorprendentes, a veces. Lo cual, además, se sumaría a
construcciones, en tejidos, en tajos al matar un animal o los condicionantes del medio físico. Con este enfoque
cortar una piel, en tatuajes, en bandas horizontales para disminuyen considerablemente las razones para no aceptar,
la decoración cerámica, en movimientos de persecución en los casos en que no se disponga de otra información, el
cuando no hay obstáculos, parece responder al criterio influjo posible de otros yacimientos. Por ejemplo, no se
de universalidad. La regularidad y el sentido de orden han encontrado restos textiles en el yacimiento de Jaulín
se encuentran también en la naturaleza y tiene muchos ni en ninguno de los de la zona. Pero cabe interpretar que
precedentes en el reino animal. Latidos, respiración, una utilizarían el lino con la misma habilidad que en el Sur de
variedad de setas que crecen en corro, como los cromlech, la península Ibérica. Tampoco se han encontrado estelas
las pompas de jabón, algunos cristales, los erizos de mar, de piedra completas, lo cual no indica que el vestuario
la regularidad en algunos gritos animales, etc. La lista que aparece en las estelas suizas, o algo muy parecido, no
de lo regular y ordenado en la naturaleza es amplísima. estuviera presente en lo que después sería Aragón.
Si bien no tanto como lo desordenado por influencia del
azar y el entorno. Es dudoso que haya algo en nuestra Cuando se habla de la cultura judeocristiana se sabe que
anatomía que justifique tal sentido del orden, o no se ha se está tratando de algo que se produce entre pueblos
encontrado todavía, salvo que se considere el hecho de de idiomas distintos, razas distintas y condiciones
que seamos relativamente simétricos. Incluso los ritmos sociales diferentes. La referencia judeocristiana implica,
temporales de trabajo, comida y descanso son variables científicamente, un respeto a cierta variedad de credos,
en cada cultura. En todo caso, y como conclusión, naciones, ritos y también personas. No es igual el
habría que admitir el que hay un amplio margen de cristianismo en Sicilia que en Noruega o en Illinois. Ni
posibilidades de intracausación entre lo más distintivo se parece en nada la propia religiosidad a la del vecino,
del Campaniforme. sin embargo nadie se escandalizará si un científico,
refiriéndose a culturas, mete a todos en el mismo saco.
La capacidad de difundir ideas, tecnología y bienes Incluso la tradición cristiana ha ido ampliando el concepto
materiales, en la sociedad informatizada, desde el punto de semántico de maniqueismo, para criticar las posturas
vista cuantitativo, no es comparable con la que pudo haber que no ven matizaciones entre unas cosas y otras. Con
en el Calcolítico. En el futuro, todas las culturas tendrán el Campaniforme sería lo mismo si damos la debida
la posibilidad de confrontarse diariamente ; en el pasado importancia a la extracausación, que se superpondría a los
los contactos tuvieron que ser mucho más excepcionales. distintos resultados religiosos y económicos.
La eficacia de los contactos ajenos frente a los influjos
internos pudo haber seguido una dinámica equivalente a la La aceptación de la extracausación permite proyectar
actual. Habría pocos contactos, pero muy provechosos. La bastantes hallazgos de un asentamiento a los restantes,
polémica sobre qué es más determinante en la evolución siempre que no se demuestre la imposibildad de
de las especies, si la intracausación o la extracausación, comunicación entre ellos, y siempre que no se cuente
no está definitivamente resuelta y es difícil que llegue a con otra información. En este caso, lo enigmático sólo
resolverse del todo2. Resultan indispensables los contactos puede transformarse en probable a través de analogías.
con el exterior para que los animales sobrevivan y Pero, y esta sería la justificación principal de la opción
evolucionen ; pero también hace falta que unos animales, por la extracausación radical, a lo largo de la historia de
con una carga genética determinada se enfrenten con el la humanidad, y también en el presente, los ejemplos de
exterior. En la ciencia prospectiva se tiende a conceder difusión exterior son muchos más que los de lo contrario.
la máxima importancia a la extracausación ; y en la Los grandes inventos, los grandes modelos de organización,
teoría antropológica se estaría ya lejos de las encendidas las grandes ideas han tendido a difundirse al máximo de
polémicas del siglo 19 y principios del 20. Cada vez las posibilidades comunicativas. Su aceptación es ya otro
parecen ser menos los defensores a ultranza de la problema. Sería una relación entre el umwelt que alimenta
intracausación en los grandes cambios sociales. al sistema, y las personas y normas existentes en el interior

17
Enrique Gastón

del sistema. Y como el feed-back, la retroalimentación, el sistema económico-productivo, el tecnológico, el


es inevitable, dado que los sistemas son abiertos, incluso familiar, el de transmisión educativa y el lenguaje, por
lo más válido de lo interno podría llegar mejorado por la dar algunos ejemplos, tuvieron que tener unos palieres
misma vía de la extacausación. temporales muy superiores al de la moda de la decoración
de vasijas cerámicas. La moda siempre ha tenido palieres
Un ejemplo de las dificultades de interpretación : en el relativamente cortos, salvo que los adornos en el cuerpo
cabezo de Peñarroya, de Jaulín, quedan los restos de un y en los distintos objetos materiales pertenecieran a una
pequeño muro de piedra, completamente horizontal, que simbología religiosa o política. Los trabajos de Marie
separa la zona de cultivos o de bosque, del lugar donde Besse sobre la cerámica de acompañamiento demuestran
se asentaba la escasa población, o posiblemente del lugar que los rasgos fundamentales de ésta fueron muy
en que se juntaban los cazadores. Vivir en un lugar tan anteriores y tuvieron una pervivencia superior a la llamada
incómodo como es la cumbre de un cabezo pedregoso campaniforme. También las estelas funerarias. Lo sobrio,
tiene sentido lógico si se piensa en que la visibilidad propio de la estética de la cerámica de acompañamiento,
es amplísima (no menos de 12 kilómetros en cualquier y lo intencionadamente ornamental, inseparable del
dirección, y en algunos puntos mucho más) ; también se campaniforme, tuvieron que tener gran importancia sobre
asegura una mejor defensa frente a animales salvajes y la música y, sobre todo la danza6. El baile y la música
frente a otras personas ; y en el caso de Jaulín coincide debieron tener unos palieres temporales bastante más
el hecho de que a 100 metros está el único manantial cortos.
existente en una zona muy amplia, y dos balsas que
recogen y retienen el agua de lluvia de varios montes,
porque las tierras son impermeables3. Lo sorprendente
Importancia de situar los ritos funerarios
es la horizontalidad del muro, siendo que el terreno del campaniforme en el campo teórico-
es irregular. Una línea recta de tantos metros es difícil metodológico, y especulativo, del culto
de interpretar por razones prácticas. Presumiblemente
existiría una voluntad de orden, especialmente si se piensa
humano a los muertos
que el mencionado muro no era suficientemente alto Desde la obra de Levi-Strauss parece aceptable la idea
como para asegurar una eficaz protección. En cualquier de que la estructura teológica no tiene por qué coincidir,
caso, algo tan simple como esta construcción no es un o no coincide, con la estructura antropológica (en
fenómeno único del lugar. Existe en otros muchos sitios referencia a la Antropología Social o Cultural). La no
y a lo largo de muchos siglos4. Si estas obras son de coincidencia multiplica la complejidad del tema. Sigue
tan escasa utilidad, y ni siquiera se podía labrar junto habiendo un problema de intra y extracausación ; pero
a ellas, ¿ por qué tan exageradamente rectas ? Quienes además hay que trabajar con objetos diferentes que
las hicieron debieron encontrar especialmente hermosa podrían no ser convergentes. Idénticos ritos funerarios
la línea recta5. Como las bandas horizontales son un podrían tener significaciones distintas, al mismo tiempo
elemento tan importante en la decoración campaniforme ; que manifestaciones distintas podrían tener una misma
y como desde las cerámicas decoradas de Qalat Jarmo, en interpretación. Además, y siguiendo a Levi-Strauss,
el Kurdistán (de ± 5.800 a de C) aparece esa importancia tampoco podría hablarse de estructuras teológica y
de la horizontalidad, puede pensarse que se trataría de una antropológica, sino de procesos de estructuración y
difusión continuada a lo largo de los siglos más que de una desestructuración de lo teológico y lo cultural. Ambas
genética voluntad de orden. También hay argumentos para cosas pertenecerían a sistemas distintos y tendrían palieres
justificar lo contrario. El interés estético por la línea recta temporales distintos.
tendría algo de genético.
En Jaulín no se ha encontrado todavía una necrópolis,
lo cual es comprensible, ya que la erosión acumulada en
Importancia de revisar la temporalidad en las partes bajas de la montaña ha sido grande. Hay, sin
el fenómeno campaniforme embargo, varias cuevas en las rocas, junto al yacimiento
encontrado (Jaulín I) que no han sido exploradas.
Habría que superar la preocupación cronológica del Pudieron ser abrigos en los que protegerse y ocultarse, o
conjunto y centrarse más en el estudio de los distintos pudieron ser algo más, como sucede en los yacimientos
palieres temporales de cada uno de los sistemas y próximos de Mezalocha, donde hay megalitismo junto
subsistemas presentes en el fenómeno campaniforme : a la gran cueva, y Belchite, donde en la Cueva de los
la división convencional de fases, en la Historia y en Encantados encontró Barandiarán una enorme cantidad
la Prehistoria, dice poco y es incorrecta. No todos los de restos campaniformes y precampaniformes ; pero
sistemas que concurren en un fenómeno cultural aparecen concluyendo que no se podía hablar de un uso de la citada
y desaparecen en un tiempo determinado. El clima, cueva para enterramientos. Dos de las cuevas inmediatas

18
Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme

en Jaulín están bloqueadas por tierra junto a la entrada, El siguiente esquema, simplificado, indicaría las
como sucedía en Belchite, y son de difícil y peligroso posibilidades.
acceso. Una de ellas, además tiene junto a la entrada un 1. En la cultura dominante no existiría la creencia de que
gran matorral que la oculta. Estas serían las razones por detrás del muerto podría haber un espíritu o un alma.
las que no han sido pirateadas todavía, a pesar de estar en Algo después de la muerte.
una zona frecuentada por aficionados y profesionales de 2. Sí que existiría tal creencia, pero ésta no incluiría la
la escalada, que suelen acudir todos los fines de semana. creencia adicional de que el futuro del espíritu o el
A unos 100 metros, tras un pequeño barranco hay una alma tendría necesidad de ciertas actividades de los
oquedad entre las rocas, de acceso todavía más difícil, vivos para que le fuera mejor o peor. Lo que se ha dado
en donde, por tratarse de un desafío mucho mayor para en llamar los energizantes (momificar ; enterrar con
los escaladores, ha habido muchos visitantes. Hará unos rituales, en ciertos lugares y de determinada manera ;
veinte años, un vecino de Jaulín, que fue uno de los dejar junto al cadáver alimentos, utensilios domésticos,
primeros en subir, en tiempos recientes, dijo haber visto herramientas, joyas, juguetes y armas ; también se
el esqueleto de un niño pequeño, y lo atribuyó a restos de pueden considerar energizantes a las oraciones y misas
un nido de águilas. De haber sido así es difícil creer que que en alguna religión (la católica, por ejemplo) se
los contemporáneos del niño o bebé no hubieran hecho dedican para acelerar la salida del purgatorio, y que son
el esfuerzo de subir. Aunque es difícil no lo es tanto objeto de cantidades económicas para asegurarlas que,
como para que en cualquier época no hubieran podido en muchos casos, figuran incluso en los testamentos de
alcanzar la oquedad los verdaderamente interesados. muchos fieles).
De haber sido realmente el esqueleto de un niño, y la 3. Existen las dos creencias. Y en consecuencia existirían
persona que lo descubrió ofrece total confianza, tuvo que tratamientos funerarios y culto a los muertos.
ser un enterramiento. En la actualidad ya no queda nada,
quien esto escribe ha intentado subir, pero al llegar a un Al no haber encontrado una necrópolis en Jaulín, sino
punto no se ha atrevido a seguir. Actualmente, todos los dos pequeños yacimientos, uno en lo alto de Peñarroya
meses hay dos o tres deportistas que suben, descansan (Jaulín I) y otro más abajo, en la ladera (Jaulín II)7, ambos
un rato en el sitio y siguen subiendo por las rocas hasta con abundante cerámica de acompañamiento y escasa de
la parte más alta, en la que se conservan las ruinas de tipo Campaniforme, habría que inclinarse por la tercera
un abejar de época mudejar. Las dimensiones de este de las posibilidades mencionadas, la de la espiritualidad
abejar son muy grandes. Es el resto más grande que post mortem con las almas o espíritus necesitados de
queda en Aragón. Podría, incluso en términos actuales, energizantes, positivos o negativos. La inclusión del
ser considerado como una gran fábrica de miel. A otros territorio de Jaulín en la zona del campaniforme tipo
100 metros de la citada cueva hay restos de dos pequeños Cienpozuelos, permitiría también pensar en unos rituales
hornos empotrados en la tierra, que parecen haber sido funerarios similares a los del resto de los muchos
utilizados hasta épocas muy recientes, posiblemente hasta yacimientos existentes en la gran meseta de la península
el siglo 18, ya que hay restos de ladrillos grandes. En los Ibérica, aunque esto es decir muy poco, dada la gran
alrededores, en un círculo de unos 200 metros, se han variedad de enterramientos que hay, según épocas y
encontrado bastantes bolas pequeñas de cerámica, como zonas.
las que se utilizaron en otros yacimientos europeos, de
la época Campaniforme, para fundir el cobre. Estas bolas En síntesis, y por lo poco que se puede saber, cabe la
han salido de vez en cuando al labrar los campos, y los siguiente descripción del ritual del niño muerto en Jaulín,
vecinos de Jaulín las han atribuido, tradicionalmente, a finales, más o menos, del tercer milenio : desde lo alto
a municiones para tirar con honda. Dentro del término de las rocas debieron tender una escala de cuerdas. Para
de Jaulín, aunque ya a más de un kilómetro, hay varias llegar hasta la cueva con un cadáver en brazos, descender
cuevas grandes, en lo alto de montañas, que nunca han pudo ser más fácil que escalar. Abajo, una serie de personas
sido estudiadas por arqueólogos, aunque sí visitadas. Esto estarían contemplando la escena, la tragedia personal.
es cuanto podría decirse, por el momento, sobre restos Por mucho que la muerte fuera algo muy cotidiano en
observables, de cara a buscar interpretaciones sobre el esta época, especialmente la mortalidad infantil, habría
culto a los muertos y sus ritos. un sufrimiento grande en estas personas. Tratándose de
una comunidad muy pequeña, ese niño, o esa niña, sería
Se trata ahora de ver, a partir de los materiales muy conocida por todos. Habría jugado con casi todos y,
descubiertos, y entre todas las posibilidades, las que más desde el punto de vista colectivo, quienes tuvieran ciertas
podrían aproximarse a una comprensión del fenómeno. valencias afectivas ancladas en el cadáver habrían perdido
Habría que empezar por una revisión de los significados el anclaje, quedando frustradas tales valencias ; desde el
del culto a los muertos y si se podría, en el caso del punto de vista personal, la universalidad de la motivación
yacimiento de Jaulín, hablar de ellos. postmaternal habría supuesto que, al menos una persona,

19
Enrique Gastón

la madre, estaría sufriendo un dolor inmenso, con toda Sistemas de control. Sin embargo, la hipótesis de que se
probabilidad. Las creencias colectivas y el hecho de que tratara, fundamentalmente, de un control informal, de todos
los rituales funerarios contribuyen a mitigar el dolor, por contra todos, parece la más verosímil. Un control basado
lo menos momentáneamente, pudieron hacer que al niño en censuras, marginaciones, listas negras y castigos, tal
lo vistieran con las mejores ropas. Tal vez con un vestido vez muy violentos e incontrolados, realizados por quienes
de lino finísimo, como el de la niña de Cueva Sagrada, estuvieran en mejores condiciones para dominar y ejercer
encontrado en Lorca, Murcia, perteneciente también al poder. Esta clase de control pudo preceder al de los
Calcolítico8. Es bastante posible que los participantes sistemas basados en organizaciones de dominación muy
vivos en la escena entonasen canciones y bailasen. institucionalizadas.
La danza es algo también poligenético. Hay danzas
de pueblos primitivos actuales que utilizan elementos Quienes hacían el vaso campaniforme cubrieron más de lo
decorativos geométricos similares a los del vaso que hoy es la Unión Europea. No parece que la cubrieran
campaniforme9. No se ha investigado suficientemente como un imperio ; pero tanto si se trataba de gente que
la relación entre una manifestación artística, la plástica, se desplazaba a todas partes, como si era simplemente
y las restantes, especialmente la danza ; pero, como una penetración cultural o religiosa, es difícil pensar
hipótesis, podría haber ciertas afinidades tipológicas. que las influencias vinieran únicamente de los poblados
¿ Llevarían también los participantes ropa especial ? vecinos. Los parecidos existentes entre un vaso como
Presumiblemente sí. Queda el problema de la soledad el de Budapest11, por poner un ejemplo, y el de Mallén,
futura del cadáver infantil. ¿ Realmente lo dejarían solo en Aragón12, dificultan la creencia de que se trataba de
o, por el contrario, le pondrían ciertas cosas en la cueva, una influencia superficial, de una moda pasajera que
como energizantes, para mejorar su futuro espiritual ? afectaría a pocos elementos. Las diferencias encontradas
Tratándose de un enterramiento individual, y en el entre unos y otros yacimientos son perceptibles en
horizonte Campaniforme, hay suficientes indicios de que zonas distintas, tanto en la forma y decoración de los
algo pudieron dejarle. Algo que visitantes posteriores vasos como en el diseño de las estelas funerarias o la
arrebatarían. Tal vez se tratase de un ajuar completo : vivienda ; pero las regularidades son también notables, lo
el vaso lleno de un líquido que contendría cereales, miel que hace suponer que habría un conocimiento mutuo del
de tilo, plantas aromáticas, entre las que estaría la Reina horizonte Campaniforme, en su conjunto, bastante mayor
de los Prados (Filipéndula Ulmaria), Meadowsweet, en del que se cree. Y esto también supondría que el control
inglés, que es tan frecuente en Aragón y en casi toda social orientado a conseguir que en cada lugar hubiera
Europa10. Pudo haber también alguna joya o juguete, en repeticiones de lo que se consideraba exitoso en otros,
el ajuar. Otros vecinos llevarían flores, con los que los sería también alto. Las diferencias bien podrían deberse al
enterradores-escaladores rellenarían la tumba. Terminado mayor o menor peso de las culturas de acompañamiento.
el acto los adultos presentes se abrazarían con la madre o Al substrato anterior y al carácter fenomenológico
harían algún otro signo de afecto autorizado por el control de las percepciones y realizaciones humanas. Los del
colectivo. Y, muy probablemente, beberían y comerían campaniforme carecen de un nombre que permita una
en el mismo lugar. Otra posibilidad, muy común entre identificación étnica y diferenciadora. Solían mezclarse
los humanos de todas las latitudes, es que hicieran un con los indígenas de cada lugar. Suponiendo que no
enterramiento y esperasen unos cuantos días para hacer fueran los mismos. No hay pruebas generalizables de
el funeral especial. Tal vez los días suficientes para que que siempre fueran la clase o el grupo dominante, en el
los familiares pudieran adquirir lo necesario para dar de sentido que hoy tienen estas expresiones. Se sabe que los
comer y beber a todos los acompañantes. intercambios comerciales eran amplios y regulares. Mas
no se aprecia que hubiera una cultura militar desarrollada
y dominadora. No parece que fuera así. La hipótesis de
Importancia de la especulación científica que la conflictividad fundamental estuviera reducida a
sobre cómo pudo ser el Control Social pequeños problemas territoriales, y de relaciones sexuales,
Informal parece verosímil. Lo ideológico y lo religioso influirían en
el control social, en mayor o menor medida, en función de
No es presumible suponer que en el tercer milenio, antes que la cultura fuese más o menos cerrada.
de Jesucristo, abundasen los profesionales de controlar
a la población, tal como sucedió a partir del segundo Si produjeron una cultura material determinada tuvo que
milenio, en el continente europeo. Los poblamientos deberse a que el control interno no habría aceptado otra.
del Campaniforme, como ya venía sucediendo desde el Las relativamente pequeñas diferencias existentes entre
Paleolítico, debieron contar con normas muy rígidas para los yacimientos de todo el continente europeo y del Norte
asegurar su propio orden social, y en consecuencia tuvo que de Africa fueron inevitables, ya que el mismo control no
haber sistemas para prevenir y sancionar las desviaciones. pudo llegar a todas partes de la misma manera.

20
Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme

Los pobladores del campaniforme debieron ser alimentos, proteger a la prole y defenderse de otros
mayoritariamente exógamos. Hay que insistir en la animales, fueran o no de su misma especie.
palabra mayoritariamente, ya que en las tribus y clanes b) Esa territorialidad genética no sería suficiente para
es frecuente el surgimiento de subgrupos endógamos. asegurar la supervivencia.
Especialmente entre los más desfavorecidos, a quienes c) La capacidad razonadora inicial de estos animales, en el
se rodea de una mayor hostilidad y cuya integración proceso de hominización, les permitiría un importante
con los más favorecidos, social y económicamente, se refuerzo cultural de dicha territorialidad, tanto por
dificulta. Tal vez el entorno social en el que estuvieron su habilidad como constructores de advertencias,
inmersos fuese menos hostil que el que encontraron otros señalizaciones y murallas (habilidad que comparten con
pueblos nómadas. Esto pudo hacer que su cultura fuese otras muchas especies animales), como con su lenguaje, y
un poco menos cerrada, aunque no mucho. Y ayudaría a las posibilidades que éste encierra para incluso cristalizar
comprender el enigma de su desaparición. Se sabe que al lo territorial, lo cerrado, a través de sus mensajes.
cabo de unas 30, tal vez 40 generaciones, con momentos d) Asegurada una territorialidad suficiente (la genética,
de auge extraordinarios, desaparecieron. Se difuminaron, más la social, cuyo carácter era instrumental) ; y
literalmente, con el resto de los pobladores del continente asegurada también la interiorización de la misma,
europeo. A partir de un momento determinado, que podría ampliamente facilitada por la carga genética, los
situarse a finales del Bronce Antiguo, puede ya hablarse grupos dominantes habrían descubierto las ventajas
de un substrato poblacional, algo campaniformizado, tal que la territorialidad (objetiva y asumida) comportaba
vez, en algunos asentamientos, que terminarían siendo para facilitar el control social.
dominados por otras tribus de origen indoeuropeo o e) Esta territorialidad, para mejor coincidir con el control,
africano. tenía que ver lo exterior, es decir, el resultado de
cualquier apertura, como peligroso. Y, sobre todo,
No se suele dar suficiente importancia al hecho de que tenía que ocultar lo que de bueno pudiera tener lo
durante tantas generaciones hubiera una evolución tan exterior. La territorialidad, en su faceta de facilitadora
escasa. Los palieres temporales de las modas suelen del control, implicaría la gran mentira por ocultación.
ser mucho más cortos. Tuvo que ser algo mucho más Y facilitaría otras muchas mentiras.
importante para ellos. Lo religioso aparece aquí con toda f) Se habría dado lugar a un desproporcionado control
la carga controladora. Y retardadora de evoluciones. El de los unos por los otros, que habría ido mucho más
que una población comparativamente culta, como es la del lejos de lo justificable, y en el que los grupos sociales
campaniforme inicial, a principios del tercer milenio, BC, dominantes tendrían el principal protagonismo.
evolucionase tan poco, hasta la llegada del Bronce Antiguo, g) Esta territorialidad genético-cultural-defensiva
podría atribuirse a un porcentaje mayor de personas coexistiría con otra peculiaridad del mismo animal :
frenadoras con poder. Pero esto es improbable, ya que los la motivación exploradora, la curiosidad por lo
cambios biológicos no han sido tan grandes desde entonces. desconocido, que reúne al menos dos de los tres
Las personalidades autoritarias, con voluntad frenadora y requisitos exigibles para considerarla como un instinto
anti-vida, en el sentido del Thanatos freudiano, serían más o impulso natural : su universalidad ; y el precedente
o menos como en la actualidad. Parece más lógico atribuir de otros animales.
las fuerzas retardadoras a circunstancias propicias para h) La territorialidad cerrada habría estado siempre en
ello13. Y la dureza de las relaciones con la naturaleza sería contradicción con la motivación exploradora. Como
un condicionante muy importante. El lenguaje tuvo que ser las dos motivaciones han existido y existen, se han
otro condicionante. La forma de hablar en la Prehistoria, podido desarrollar hasta determinados niveles ; pero
como hipótesis, pudo estar formada a base de mensajes habría sido la primera, la territorialidad cerrada, la que
cerrados. Con pocos condicionales y menos subjuntivos. habría dominado a lo largo de la historia. Al menos
El pensamiento teórico y racional, que es abierto, estaría mentalmente.
muy por debajo del doctrinario y normativo, que suele ser i) Finalmente, en el Calcolítico, los seres humanos se
cerrado. La hipótesis sobre cómo el lenguaje pudo tener habrían desarrollado lo suficiente como para que la
una capacidad especialmente retardadora y controladora, necesidad objetiva de la defensa del territorio hubiera
y que sería válida para toda la Prehistoria y gran parte disminuido algo. No quiere esto decir que hubiera
de la Historia, podría haber seguido los siguientes pasos desaparecido del todo la necesidad de defenderse
analíticos : de agresores externos. Pero la necesidad entre los
sectores dominantes de mantener la importancia de lo
a) Unos animales escasamente dotados para la cerrado, en el lenguaje y en el pensamiento, no habría
supervivencia, en un universo dialéctico lleno de desaparecido. El lenguaje imperativo, lo normativo,
contradicciones, requerirían una gran motivación la represión de la espontaneidad e individualidad
territorial para superar las dificultades de conseguir seguiría siendo muy alta.

21
Enrique Gastón

Para una fenomenología del diseño en la Teoría de Sistemas y en el Enfoque Sistémico. Lo que
Campaniforme aquí resulta inevitable es la constatación de que la hipótesis
de la moda se inserta en el modelo de la evolución de lo
La decoración campaniforme de la cerámica encontrada colectivo abstracto. No es que lo de la moda no pueda ser
en Jaulín, como casi toda la de los yacimientos de cierto. Lo puede ser. Lo que no tiene sentido es la pretensión
Europa y Africa, es cerrada, uniforme, regular y de que la moda sea excluyente de los desplazamientos de
simétrica. Es fundamentalmente geométrica. Como en personas. De las penetraciones de unos grupos humanos en
el resto de los yacimientos parece haber un intento de el espacio de otros. Del nomadismo, del comercio, de los
huir de la sensualidad que supondrían las líneas curvas. desplazamientos familiares e incluso, en algunos casos, de
Únicamente la redondez humana de las yemas de los posibles invasiones. En el Pirineo francés puede apreciarse
dedos, en los casos de decoración digital, que en Jaulín que hay influencias campaniformes procedentes de la zona
aparece en muchos fragmentos, en los labios de cuencos del Bajo Rihn, junto a otras que llagaron de la península
relativamente grandes 14 ; y en unas líneas incisas Ibérica. En ambos casos ha podido haber difusión de una
horizontales realizadas con un instrumento de punta roma moda con y sin personas portadoras. Sobre todo si se
o redondeada (que) aparecen en dos fragmentos15. trataba de asentamientos próximos ; pero en algún lugar
tenían que estar los artesanos y artistas. Tal vez estaban
En numerosos estudios esta clase de decoración se atribuye en la Provenza francesa. Tal vez seguían en lo que hoy es
a una aportación o imposición cultural, o a una moda. En Cataluña, Aragón, Navarra y Soria. Nada es descartable
cualquier caso se trataría de una apropiación colectiva. En y no van a encontrarse pruebas sobre incomunicaciones
eso consiste la moda. En un hecho social más o menos absolutas. Siguiendo sobre la hipótesis de la moda,
coactivo sobre los individuos, como señaló Durkheim, en quedaría pendiente el estudio de las relaciones posibles
Las reglas del método sociológico. Pero al hablar de moda entre los difusores y los autóctonos ; o los invasores y
se suele minimizar el hecho de que estas obras artesanales los autóctonos. También entre los controladores más
están realizadas por seres humanos que, como tales, son dominantes y los carentes de poder17. Sin salir del
únicos. problema estético, y en la medida en que las obras de arte
suponen una mezcla de orden y complejidad, faltaría saber
Si muchas cosas se repiten sería porque : también a qué puede deberse un desequilibrio tan grande
1. Sus autores lo desearían que prácticamente se concentra únicamente en el orden.
2. Porque actuaban bajo condicionantes bastante
poderosas (control social informal o formal), cuyos Hay, entre todo el horizonte campaniforme, un repertorio
efectos podrían haber sido interiorizados hasta el bastante amplio de motivos decorativos ; pero hay muy
punto de considerar a lo tradicional como lo lógico, lo pocas obras únicas. Casi siempre los motivos aparecen
natural e incluso lo único posible16. De paso se oculta repetidos en el mismo lugar y en lugares distintos. Y esto
la importancia de los creadores concretos. Y en el no se consigue sin un considerable control social.
concepto de lo colectivo también se minimiza otro hecho
importante : que ha habido personas privilegiadas, con Entre quienes utilizaban este vaso tuvo que haber algunos
un mayor poder, clases e ideologías dominantes, que lazos comunes, tal vez religiosos, tal vez lingüísticos,
a la vez que podían conseguir lo que querían de los aunque nada se sepa. El vaso decorado tuvo que ir
demás, podían frenar su creatividad posible, y que lo acompañado de algo más. Tanto de cultura material como
hacían. El vaso campaniforme lo habrían hecho algunos de no material. Y como el horizonte campaniforme duró
escoceses o algunos aragoneses, tal vez porque estaba mucho tiempo, habría evoluciones distintas de cosas
de moda, o porque estaban más o menos, obligados a comunes. Se sabe algo de la cultura material, pero casi
ello. En esta concepción han desaparecido de golpe los nada de la no material, sobre la que hay que recurrir a
nómadas viajeros, los artistas que difundían sus obras una especulación, lo más científica que sea posible, como
a través de otros viajeros y hasta los creadores locales sucede con la ciencia prospectiva.
que interpretaban y recreaban lo que procedía de los
otros artistas. ¿ Quién sería en este caso el autor del Vale la pena detenerse en la pieza más importante desde
vaso campaniforme ? ¿ La moda ? el punto de vista de la decoración, el vaso. Las formas
3. Porque sería algo innato, genéticamente programado son sensiblemente parecidas. La distinción entre vasos
en muchos seres humanos. Poligenético. en S y vasos tipo Ciempozuelos resulta interesante,
aunque se ha abusado con frecuencia de esta distinción
La polémica sobre lo individual concreto, lo colectivo para separar culturas y separar épocas. Entre sociedades
concreto y lo colectivo abstracto da para mucho más. Tanto que utilizaban los vasos en S pudo haber más diferencias
como la vieja polémica antropológica sobre la evolución y que entre éstas y algunas con el tipo Ciempozuelos. Lo
la difusión. Una polémica actualizada permanentemente que sí parece ser común en todos los vasos es el deseo de

22
Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme

funcionalidad. Que se trate de un objeto fácil de manejar Aragón hay pruebas de la utilización de esta fibra en
con una mano, sin necesidad de que lleve asa18. Y que, a la los sujetadores de las mujeres hasta el Renacimiento.
vez, sea lo suficientemente grande como para contener la El Médico de Teruel, Jerónimo Soriano, padre de la
cantidad de líquido apropiada para el consumo individual Pediatría en España, en pleno siglo 16, en su obra
y colectivo. Me inclino a creer que el uso del vaso fue, Método y Orden de curar las enfermedades de los
fundamentalmente, colectivo. Varias personas beberían niños, censura el uso de los sostenes de esparto en
en él, a la vez. Tanto el contenedor como el líquido que las madres nodrizas. Es de suponer que también lo
se bebiera, ya fuese cerveza o sangre de los animales utilizarían los hombres para algo. Lo importante de
recién cazados, o algún tipo de sopa, eran suficientemente los objetos realizados con fibras bastas es que permiten
importantes como para justificar el disfrute en común19. ver el inevitable cruce de los tejidos, que forman una
El vaso Campaniforme resulta perfecto para este uso. decoración similar a algunos motivos campaniformes.
Resulta menos funcional para el transporte. Las curvaturas Pudo haber también una incipiente lencería de cuero
exteriores podrían facilitar la sujeción con cuerdas, pero para bragas y calzones. Más dudosa es la utilización
a veces están poco acentuadas e incluso hay ejemplos de de cortezas vegetales tratadas, como las actuales tapas
falta de curvas suficientes para garantizar la protección de de los pigmeos de Africa central, aunque tampoco es
piezas tan frágiles. descartable. Me inclino a no creer en esta clase de
faldillas, no por la ausencia de restos, sino porque
El Profesor Abrahan Moles, en su Teoría de los objetos, no aparecen en las figurillas antropomorfas bien
de 1975, concedió bastante importancia al tema de la decoradas, ni en las estelas con figuras femeninas o
proximidad afectiva y la proximidad por importancia, masculinas.
que los objetos pueden tener para los humanos. Teniendo b) Los objetos relacionados con el acto de comer, y en
en cuenta la peculiaridad de las personas como creadores primer lugar las cucharas, de material orgánico, de las
y utilizadores de objetos de todo tipo. En una sociedad que han sobrevivido pocos ejemplos, pero que las hubo
rural en la que no existe un predominio del mercado, que en abundancia, especialmente a partir del Neolítico,
todavía quedan muchas en el mundo, para comprender el con la llegada de las nuevas formas de alimentación.
diseño de la cerámica y sus implicaciones habría que tener Fueron frecuentes, tanto de madera, como siguen
en cuenta el distanciamiento y la distribución. Los objetos haciendo los pastores en la actualidad, como de hueso
son parte fundamental del entorno del individuo, junto con y de cuernos de algunos mamíferos. Y en su diseño las
las situaciones (paisajes, mensajes) y los actos (reacciones hubo rectas y en ángulos más o menos pronunciados,
ante los mensajes del entorno). Los objetos pasan a ser según la forma inicial de los materiales.
mediadores entre el individuo y su mundo, y en cierta c) Las pequeñas cerámicas cotidianas. Escudillas,
medida definirían al individuo. Para la Teoría de Sistemas cazuelas y pucheros, principalmente. No entraría aquí,
habría una retroalimentación : el hombre produce y actúa posiblemente, el famoso vaso, dado su carácter de
sobre los objetos, los cuales modelan las formas de vida objeto muy especial y tal vez menos cotidiano.
del hombre. El objeto llena el vacío social. A menor d) Los objetos de almacenamiento, bien fueran de fibras,
cantidad de objetos menor distanciamiento social ; a madera, cerámica o de piedra.
mayor desarrollo tecnológico (ordenadores, teléfonos e) El utillaje productivo y el necesario para la recolección
móviles, grandes hipermercados) mayor distanciamiento. y la caza.
Con esta perspectiva, la civilización del vaso es de muy f) Resto del vestuario.
escaso distanciamiento. En el caso del campaniforme de g) Todos los relacionados con los recuerdos de los muertos
Jaulín, en el conjunto de los objetos que rodean al hombre, y con el culto a los mismos. Símbolos e imágenes de
los de cerámica tendrían una excepcional importancia. dioses, joyas y ajuares especiales, incluso vestuarios
Considerando a los objetos como mediadores entre las especiales para los vivos en su asistencia a ritos.
situaciones y los actos, podría establecerse una jerarquía h) El Vaso Campaniforme, en caso de que no estuviera
de proximidad-distanciamiento, que sería válida para casi únicamente relacionado con los cultos religiosos
todas las sociedades del horizonte campaniforme, y que se o con la recogida de la sangre de animales recién
aproximaría a la siguiente : desangrados, en cuyo caso estaría antes. Parece que
a) La ropa interior, que no se conoce, pero que es muy no fue así, que no tuvo un uso exclusivo. Su aspecto
probable que la hubiera. Si los del calcolítico fueron lujoso ha supuesto que en no pocas ocasiones fuera
buenos tejedores del lino y, seguramente desde un considerado como símbolo de status o de poder ; o
paleolítico muy antiguo, de otras fibras más bastas, como un vaso especial para grandes fiestas en las que
como el esparto20, es de suponer que lo utilizarían para se bebieran caldos muy especiales, como la cerveza o
ropa. El esparto debió servir para el calzado y para variantes de la hidromiel. En todo caso, se trata de un
recipientes de almacenaje de cereales y legumbres ; objeto bastante difícil de guardar. Y es de suponer que
pero, además, para vestuario exterior e íntimo. En se alejara del alcance de los niños.

23
Enrique Gastón

i) La vivienda y los cercados. En la decoración campaniforme de Jaulín, en los


j) Por último, y a bastante distancia, los escasos muebles. fragmentos encontrados hasta ahora aparecen los
siguientes motivos : a) líneas rectas que producen
No parece que el vaso fuera un objeto muy próximo. Como bandas sin decoración ; b) líneas rectas atravesadas
las buenas joyas debió ser tan valorado como distanciado. por motivos impresos de voluntad triangular ; c) líneas
La cerámica de acompañamiento ya es otro caso. Debió rectas formando bandas punteadas mínimamente, lo justo
formar parte de la decoración principal del hábitat. El para diferenciarlas de las que no llevan decoración ; d)
paisaje interior de una civilización que seguramente rayado oblicuo con incisiones paralelas, realizado por un
no era demasiado propicia a decorar los inmuebles. artesano diestro ; y e) dos tipos diferentes de decoración
Hay excepciones, pero menos que en el Neolítico. La en cremallera, en uno las incisiones forman triángulos que
cerámica y los vestidos serían la ornamentación principal intentan ser regulares, y que están separadas de las líneas
en unas estancias vacías de pinturas y esculturas. Sin paralelas, y en otro formadas por tajos, mucho más agudos
embargo, la imagen de una cazuela al fuego, con su olor, y que, además, atraviesan las líneas, en un caso, y en el
su calor y su atractivo visual, es altamente estimulante otro no. Esto último en el mismo fragmento23.
para los sentidos, estéticamente próxima a la perfección.
Me inclino a creer que los vasos campaniformes no Empezando por el motivo en cremallera, casi siempre
estarían presentes. Que estarían guardados en algún lugar quedan dudas sobre los verdaderos deseos del ceramista.
especial. Con frecuencia podría tratarse de una impericia
profesional. Alguien que quería hacer dos grecas iguales,
Como forma y también como objeto decorativo, lo enfrentadas arriba y abajo, y que al trabajar con rapidez le
redondo y lo redondeado es bastante más sensual que lo salieron las incisiones cruzadas. Además de Jaulín, para
recto y lo anguloso. La parte centrípeta es sugerente del este caso, ver los ejemplos aragoneses de La Gabardilla
útero materno, de la vagina y de las cuevas. La centrífuga (en Tauste)24, Moncín (Borja)25 y El Portillo (Piracés)26.
presenta cierta ambivalencia : parece atraer mucho más las O tal vez, como la Cueva de los Encantados (Belchite)27,
caricias, aunque también la violencia. En bastantes culturas, también pudo formarse la cremallera al concentrar la
incluso actuales, romper el cántaro se ha asociado a perder percepción en los espacios triangulares que se forman
la virginidad ; en algunas religiones se rompen todavía al realizar un decorado en Zig-zag. La cremallera tiene
vasos y cántaros en los ritos matrimoniales21. No obstante, numerosas connotaciones, que todas ellas se prestan a
lo más frecuente es el disfrute de las formas sensuales que una percepción fenomenológica diferente, según cada
puede adoptar el barro. Y en este caso, lo que se produjo indivíduo. La primera es la idea de cierre. Mucho más
en el calcolítico y en la época del Bronce Antiguo, por expresivo que ningún otro diseño, para reflejar lo que, aún
su variedad y cantidad, supuso un gran avance estético, siendo flexible, se cierra, sería la cremallera. En nuestra
especialmente en el caso del vaso. El Vaso Campaniforme, cultura la cremallera ha dado la acepción de cadena (hang
simplemente por su forma y tamaño, es una de las piezas pot, en inglés ; catena di fuoco, en italiano ; cremallo, en
cerámicas que más se prestan a ser acariciadas. fabla aragonesa). Se trata de la cadena que sostiene las
marmitas encima del fuego. Más expresivo todavía, para
Sin embargo, la decoración es fría y carente de reflejar la idea de cierre que puede abrirse, es la acepción
originalidad en sus motivos ornamentales. Prácticamente etimológica que procede del griego Kremech, que en
no hay novedades temáticas con respecto a otras obras anatomía significa el músculo que rodea al conducto del
realizadas miles de años antes : líneas rectas, sobre las que esperma, y que al relajarse permite su salida a presión.
ya se ha hablado, grecas con rayado en ángulo o formando En la actualidad, cerrar la cremallera tiene, al menos en
rombos, ajedrezados, puntos uniformes y regulares, castellano, la connotación de callarse, del silencio total.
formas de espiga, rayados verticales e inclinados, bandas Y no hay que descartar la similitud de los dientes en
con incisiones desordenadas, algunos casos de cremallera cremallera con los de algunos ancianos o con los dientes
y poco más. En su evolución posterior aparecen algunos de leche iniciales de algunos niños. Curiosamente, son
casos, también geométricos, de una mayor complejidad, muy frecuentes las máscaras africanas de madera, de
como el vaso de Yorkshire22. Lo importante de la cerámica Africa Central, en las que los dientes son puntiagudos y
campaniforme no serían los motivos, sino su distribución. dispuestos en forma de cremallera.
La alternancia de los mismos en franjas con voluntad
paralela, y en el interior de las mismas franjas. Son Con respecto al zig-zag, predecesor de la decoración en
también muy importantes los casos en que la voluntad de meandro o serpentina, que como se ha dicho no es muy
orden se quiebra por la impericia manual, o las prisas, de frecuente en el Campaniforme, puede considerarse como
los artistas. Las desigualdad por imprecisión involuntaria, una producción espontánea, entre los humanos28. El mejor
y en algunos casos el uso y el tiempo, produjeron las obras argumento para justificar el criterio de la espontaneiadad
que hoy provocan mayor admiración. sería el de la universalidad de estos diseños, en lugares tan

24
Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme

distintos y objetos tan diferentes (cerámica, textil, madera, conocidos entre los humanos : esa serie de V se terminará
metales, huesos y arquitectura). El exconservador del convirtiendo en los dientes de sierra.
museo de Louvre, René Huyghe, en su Historia General
del Arte, ya en 1965, atribuyó el origen del zig-zag a lo Esta interpretación de Huyghe podría resultar incompleta,
siguiente : pero en su amplio texto recoge un artículo de Pierre
- Imitación en la cerámica de los inevitables Roumeguére, sobre el arte de los enfermos mentales, en
entrecruzamientos de la cestería, arte anterior en el el que se reproduce una lámina con dibujos en zig-zag de
tiempo. un esquizofrénico. Es un garabato con intencionalidad
- Resultado producido al azar por los cortes que se geométrica y de simetría.
producen contra los objetos sólidos, y que en un
determinado momento son sustituidos por una voluntad En síntesis, los dientes de sierra, como recurso estético son
de orden. Los golpes con el hacha del leñador contra el tan fáciles de hacer como los simples rayados horizontales
tocón, producen paralelismos, formas en V, rombos y, y, lo que sería importante, tan espontáneos.
por yuxtaposición, la forma del zig-zag.
Imitación de lo que ocurre en la danza. La primera El paso de la sierra al meandro y a las serpientes llevaría
forma de variar un paso es volverlo a hacer invertido. La a una simbología sexual, a la que no debieron llegar, tal
repetición formará el primero de los motivos decorativos vez, en el calcolítico.

Notas
1 Tanto el libre albedrío como el Azar se han minimizado, y no poco, en la literatura académica. El hecho de que K. Marx utilizase en
un mismo párrafo las palabras determinar y condicionar, cuando se refería a las relaciones entre la existencia real y la conciencia,
ha dado paso a infinidad de consideraciones dogmáticas, a favor de una excesiva importancia de los condicionantes o de todo lo
contrario. Por otra parte, admitir la importancia del azar dificultaba las conclusiones cerradas. Mucho más en las ciencias sociales
que en las restantes.
2 Sobre la confrontación de las ideas de Darwin y Emil Durkheim sobre la extracausación, ver en la obra de Martín Serrano, 1978,
Métodos actuales de investigación social, el capítulo, Técnicas sistemáticas prospectivas.
3 En tiempos recientes el agua de este manantial se volvió salobre. La invasión de yesos en los acuíferos aragoneses e incluso
en lagunas se ha producido por capilaridad con gran frecuencia, en los últimos cinco siglos. Y en Aragón este fenómeno está
documentado. El actual municipio de Jaulín recibió, en 1983, el Primer Premio Nacional a la Defensa de la Naturaleza, por haber
sobrevivido, durante milenios, en un lugar en el que no había ninguna fuente, ningún arroyo y, además, se encontraba en uno de
los lugares más secos de Europa. Al menos en los últimos 1000 años se mantuvo gracias a las pequeñas balsas de lluvia. Pero en la
época del Campaniforme, el actual manantial salitroso debió ser de agua potable.
4 Junto a Edimburgo, en Escocia, hay un muro equivalente, casi exacto, en uno de los montes que rodean la ciudad. Probablemente
de época posterior, aunque podría ser también de origen campaniforme.
5 En The Sense of Order, Gombrich (1979) dedica varios párrafos para tratar de demostrar el carácter poligenético de las preferencias
por la línea recta. Y cita a Franz Boas y a sus consideraciones sobre la importancia de los elementos geométricos, pese a ser
infrecuentes en la naturaleza (Gombrich 1979, 28 y ss.).
6 En Fundamentos racionales y sociológicos de la música de Max Weber, hay muchos ejemplos sobre esta clase de correlaciones y
sus duraciones temporales.
7 En el trabajo de Royo Guillén, Rey Lanaspa y Gómez Lecumberri (1993) hay una descripción de los dos enclaves y una descripción
de los primeros materiales encontrados. Se trata, hasta la fecha del único trabajo sobre estos yacimientos, aunque sus autores lo
presentan como un avance.
8 Se encuentra actualmente en el Museo de Lorca, y ha sido reproducido en Jaulín, en dos versiones, Una para una niña y otra del
tamaño de una adolescente.
9 En concreto los Dogon, en Malí.
10 En los yacimientos de Ashgrove, cerca de Kilkardy, en Escocia ; y North Manis, en Tayside, también en Escocia, se encontraron
restos de esta bebida en tumbas del Campaniforme. J. H. Dickson identificó esta misma bebida debajo de los esqueletos, en las
tumbas, dando lugar a la creencia de que era derramada sobre los cadáveres, si bien el Dr. Case planteó la posibilidad de que los
restos encontrados alrededor del cadáver del niño fueran de las flores de la Filipéndula Ulmaria, lo cual, desde el punto de vista
ritual resulta todavía más hermoso y verosímil. Ver Dickson 1978, 109-121. Citado por Harrison (1980).
11 Reproducido por Harrison, en la obra citada.
12 Existente en el Museo de Zaragoza, y ampliamente reproducido como objeto.
13 La distinción entre personalidades y circunstancias retardadoras la he tomado de Norbert Elías, en su ensayo, Los pescadores
en el Maëlstrom, de 1980, publicado posteriormente, en 1983, en Engagement und Distanzierung. Se ha utilizado la edición
castellana 2002.
14 Con grandes probabilidades, estas digitaciones pertenecerían a cerámicas de acompañamiento de la campaniforme.
15 Así descritas por Royo Guillén, Rey Lanaspa y Gómez Lecumberri (1993, 43).

25
Enrique Gastón

16 Una experiencia personal : a una plaza céntrica de Rosario (Argentina), los domingos acuden los alfareros de la etnia Toba.
Los tobas son unos ceramistas excepcionales, desde tiempos inmemoriales, que producen una de las cerámicas con decoración
geométrica más hermosas del cono Sur, de América. Todos hacen obras parecidas, aunque pueden apreciarse pequeñas
diferencias entre unas y otras familias. Son muy pobres. Seguramente los más pobres de toda Argentina. A la vista del colorido,
la variedad de diseños, y la belleza de sus piezas, se me ocurrió encargar, al que consideré el mejor alfarero que había en
la plaza, un azulejo como él quisiera ; pero con la decoración asimétrica. Ofreciéndole bastante más dinero del que solían
cobrar. No lo hice por experimentar nada, sino como aficionado al arte. Como manifestó no entender lo que podría significar
la asimetría, se lo expliqué, e incluso le hice algunos diseños mezclando elementos decorativos de los propios Tobas. Debo
señalar que se trataba de un anciano al que yo consideraría un hombre inteligente. El pedido le resultaba económicamente
atractivo y además le pagué por adelantado. Y lo de la asimetría lo entendió ; pero me dijo que tendría que consultarlo.
Al domingo siguiente me devolvió el dinero, y me dijo que lo de la asimetría era imposible. Que lo había intentado,
que lo habían intentado también otros compañeros suyos y no se podía hacer. Era imposible. Su convencimiento
era tan grande que me hizo sentir mal, por haber solicitado una especie de herejía estética. Le compré otras cosas.
El pintor William Hogart, en 1753, dedicó un capítulo de su Análisis de la belleza, a La uniformidad, la regularidad,
o la simetría. Su estudio estético fue brillante y, en bastantes casos, definitivo ; pero atribuyó el interés por estas
manifestaciones decorativas a un gusto artístico poco exigente. Incapaz de obtener placeres estéticos superiores.
No cayó en la cuenta de que detrás podía haber todo un mundo de coacciones y controles ; ni en que tal interés
podría proceder de una tendencia perceptiva natural, como descubrirían siglos más tarde los de la Gestalt.
En la segunda mitad del siglo 20 se han ocupado del tema, entre otros muchos, Nicolle (1950, 1955 y 1957) y también Gombrich
(1979). Sobre las implicaciones ideológicas y políticas de lo cerrado regular y simétrico, ver también Gastón (2001, 17-46).
17 Sobre este tema, que no puede desarrollarse aquí con una extensión satisfactoria, tiene especial interés la obra de Bernstein
(1990).
18 Hay excepcionalmente ejemplos de objetos de uso equivalente que utilizaron los mismos tipos de decoración y llevaban asas. Ver
ilustraciones en la obra de Harrison (1980).
19 El ejemplo actual del uso en común de los vasos de sidra, en Asturias (España), que puede verse en cualquier sidrería de dicha
comunidad, muestra que, por encima de cualquier norma avanzada de higiene, hay una racionalidad en el hecho de beber así la
sidra. Por un lado el hecho relacional : una bebida tan interesante es mejor no beberla en soledad. Por otro la economía de espacio
para guardar muchos vasosgrandes, y de tiempo y trabajo para limpiarlos. En el mismo vaso sidrero, que es tan grande como el
campaniforme, cada uno bebe por distinto lugar, el vaso se gira, con lo cual se aseguran también ciertas normas de higiene. El
consumo también colectivo del mate argentino sería otro buen ejemplo.
20 La mención del esparto es indispensable en Jaulín, ya que el yacimiento campaniforme se encuentra a escasos metros del llamado
morrón del esparto, donde precisamente crece la planta que fue considerada por el sueco Lineo, en el siglo 18, para su clasificación
de las especies vegetales. Existe documentación sobre el tema, de la misma época, en las actas de la Sociedad Económica Aragonesa
de Amigos del País.
21 En Aragón hay algunos ejemplos de violencia espontánea que vale la pena mencionar : (1) quien visite el pueblo de Villanueva
de Jalón, que fue abandonado en el último cuarto del siglo 20, podrá ver en la plaza numerosos cascotes de cerámica. Sacaron
las piezas de las casas y las apedrearon sistemáticamente. No se sabe si los propios vecinos antes de marcharse o los saqueadores
posteriores. (2) Cuando las grandes palas excavadoras destruyeron una parte importante del yacimiento ibero-romano de Contrebia
Belaisca, la escena fue contemplada por numerosos ciudadanos. Algunos de ellos me comentaron el placer que suponía el ruido
que hacían las tinajas al reventar. También sucedía en el último cuarto del siglo 20. Lo mismo que en el pueblo de Fuentes de Ebro,
donde al hacer las piscinas salieron numerosas ánforas romanas. Unas se llevaron al Museo de Zaragoza, otras se pintaron para
conmemorar una promoción de soldados, y se colocaron en un bar del municipio, y el resto se colocaron para que los niños las
rompieran a pedradas. (3) La última hornada de la ya desaparecida cerámica de Ayerbe, en la provincia de Huesca, a mediados del
siglo 20, estaba recogida en el granero de la casa del alfarero, Lorenzo Sánchez. Se hermana subió con un palo y fue astillando las
piezas, una a una. (4) La cerámica tradicional de Bandaliés (Huesca), una de las más hermosas de Aragón, terminó de la siguiente
manera, también en el último cuarto del siglo 20, según me lo contaron las dos ancianas autoras del hecho, que eran de un pueblo
vecino : subimos todas las cazuelas al tercer piso y las fuimos tirando por la ventana, una a una, para ver cómo se astillaban.
El tema de la volencia patológica contra las formas redondeadas está insuficientemente estudiado. Por la frecuencia con que se
practica, parece que apedrear tinajas o golpear sádicamente parte de la anatomía de los niños se sentiría como una terapia liberadora.
En el arte, este tema ha dado, al menos, tres obras maestras : El cántaro roto, de Greuze (Museo de Louvre), Si rompió el cántaro,
de Goya (Museo del Prado), y una litografía de la serie, Crímenes y castigos, del suizo Felix Valloton.
22 Ver Harrison 1980, 72.
23 Ver la figura de tres fragmentos, según Royo Guillén, Rey Lanaspa y Gómez Lecumberri 1993.
24 Fragmentos 2, 5 y 7, según Lanzarote Subías, Fernández y Rey Lanaspa 1992, fig. 3.
25 Fragmento 532, según Harrison y Moreno López 1990.
26 Fragmento 3 d, según Baldellou y Moreno López 1987.
27 Fragmento de la figura 7, según Barandiarán 1971.
28 Los niños suelen dibujar las montañas con la forma de zig-zag. Y yo tengo un ejemplo de dibujo infantil en el que queriendo el niño
reflejar al público de una pista de patinaje, realizó zig-zags paralelos.

26
Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme

Bibliografìa
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oscense del Inst. de Estudios Altoar, 3, 17-80.
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27
Pratiques funéraires au nord-est de la péninsule Ibérique
entre 3100-1500 avant J.-C.

Xavier Clop García

Résumé Abstract
Pendant la période située entre 3200 et 1500 avant J.-C., Between 3200 BC and 1500 BC, the funerary practices
le registre funéraire dans le nord-est de la péninsule in the North-East of the Iberian Peninsula are remarkable
Ibérique attire lʼattention par la quantité et la diversité des both in terms of the variety and quantity of the structures :
structures : sépultures mégalithiques, cavités artificielles, megalithic graves, artificial cavities, pits, reutilised
fosses, structures domestiques en réemploi... Depuis domestic structures… Since the 1990s, our knowledge of
les années 1990, les connaissances de celles-ci sont these has been renewed, largely thanks to the meticulous
renouvelées, notamment grâce à la fouille minutieuse de excavation of sites such as the megalithic tomb of Les
sites tels que la tombe mégalithique de Les Maioles et de Maioles and the rock shelter La Bauma del Serrat del
lʼabri de La Bauma del Serrat del Pont. Pont.

Mots-clés Key Words


Péninsule Ibérique, nord-est, pratiques funéraires, Iberian Peninsula, North-Est, burial rites, social rank, Bell
organisation sociale, Campaniforme Beaker

L
e travail que nous présentons sʼinscrit dans un projet Nous disposons actuellement pour cette zone et pour la
de recherche plus large portant sur les communautés période qui nous intéresse dʼun corpus de 63 datations
humaines qui vécurent, en datation calibrée, entre C14 qui nous permettent de définir lʼintervalle dans
3100 et 1500 avant notre ère au nord-est de la péninsule lequel prennent place les manifestations matérielles
Ibérique, cʼest-à-dire dans des termes plus conventionnels, du Néolithique récent au Bronze ancien-moyen (Clop
du Néolithique final jusquʼau Bronze ancien-moyen de 2001). Lʼintervalle qui concentre la plupart des datations
cette zone. Ce projet, qui est en cours de réalisation, se sʼétale entre 3100 et 1500 avant J.-C., et cʼest dans cette
déroule dans le cadre de travaux de recherche effectués au fourchette chronologique quʼil convient de placer les plus
Laboratori dʼArqueologia Prehistòrica de la Universitat de 400 sites qui forment actuellement le registre funéraire
Autònoma de Barcelona. du Néolithique final au Bronze ancien-moyen dans le nord-
est de la péninsule Ibérique.
Ce travail constitue une première approche globale des
pratiques funéraires du nord-est de la péninsule Ibérique Dans lʼétat actuel de nos connaissances, il est très difficile
pour la période en question. Dans un premier temps, nous de définir des phases ou des périodes à lʼintérieur de cette
donnerons un aperçu général, tout en portant une attention fourchette chronologique. Bien quʼil y ait eu des changements
particulière au Campaniforme, puis nous nous arrêterons documentés par divers aspects de la culture matérielle, on nʼa
rapidement sur les découvertes les plus importantes de pas observé, pour lʼinstant, de transformations profondes
ces dernières années. dans la structure socio-économique justifiant à notre avis
la définition de périodes différentes. Par ailleurs, la longue
Le nord-est de la péninsule Ibérique représente un persistance de certains éléments matériels fait, quʼà plusieurs
territoire de 32 000 km2 qui, administrativement, reprises, apparaissent souvent mêlés des éléments qui, dans
constitue la communauté autonome de la Catalogne. dʼautres contextes, se définissent comme appartenant à des
Cette zone se caractérise, du point de vue de sa cultures ou des phases différentes. Cʼest pour cette raison
configuration physique, par lʼexistence dʼune grande que nous prenons le parti, pour lʼinstant et par manque
quantité et diversité de terrains, paysages et enclaves dʼarguments archéologiques suffisants pour établir un schéma
écologiques. plus détaillé, de traiter la période dans son ensemble.

29
Xavier Clop García

Jusque dans les années 1990, la connaissance du domaine mégalithiques, de cavités artificielles, de fosses creusées
funéraire, dans cette aire géographique et durant cette et de structures domestiques détournées de leur fonction
période, fut à notre avis limitée par dʼimportantes carences initiale sont utilisées.
tant archéologiques que liées aux postulats théoriques et
méthodologiques appliqués par les chercheurs. La généralisation du mégalithisme constitue, à partir du
Néolithique final, lʼun des traits les plus caractéristiques
Il convient de signaler dans ce sens quʼil a existé pendant de la documentation archéologique, dans cette région.
longtemps dans la recherche archéologique du nord-est de Les constructions mégalithiques ne se trouvent que
la péninsule Ibérique une prédominance, sans conteste, des dans la moitié septentrionale de notre zone dʼétude,
points de vue historico-culturalistes. Sur le plan funéraire, entre les Pyrénées et à peu près la rivière Llobregat près
les travaux portaient sur lʼétablissement des typologies de Barcelone. En général, les différentes architectures
des structures funéraires, et tentaient de déterminer les mégalithiques définies ont été interprétées en termes
relations pouvant exister entre les différentes entités chronologiques. Cʼest ainsi que lʼon a pensé que les
culturelles définies dans cette zone, à partir de la présence sépultures à couloir auraient été réutilisées à partir du
ou de lʼabsence dʼéléments matériels particuliers. Le Néolithique final, les allées catalanes (grandes et petites)
souci dʼapprofondir la connaissance sur les divers aspects auraient été construites à partir du Néolithique final, et
constituant les pratiques funéraires pour une communauté les chambres simples et les cistes mégalithiques auraient
donnée était, de ce point de vue, insuffisant. Lʼintérêt été construites à partir du Chalcolithique/Bronze ancien.
pour les propositions innovatrices a été minime. Cʼest Parallèlement, il existe un important ensemble dʼautres
ainsi quʼont perduré, en quelque sorte, les objectifs et les manifestations mégalithiques comme les para-dolmens,
méthodologies en archéologie funéraire. les hémi-dolmens, les grottes mégalithiques et les
structures tumulaires que lʼon fait débuter habituellement
Il faut noter, sur ce plan, que la plupart des sites funéraires au Chalcolithique/Bronze ancien. Malheureusement, nous
sont connus de longue date. Cette circonstance a fait quʼun ne disposons pas de datations absolues en nombre suffisant
grand nombre dʼentre eux ont été pillés, endommageant ainsi pour corroborer cette hypothèse de succession dans le
une grande partie de lʼinformation quʼils auraient pu nous temps des types architecturaux et de leurs utilisations et
apporter, ou bien fouillés à une époque où la méthodologie réutilisations proposées, qui sont basées exclusivement sur
nʼétait pas assez perfectionnée pour enregistrer les la présence de certains éléments matériels mis au jour dans
données nécessaires à la connaissance en profondeur des des sépultures mégalithiques de chacun des types définis.
pratiques funéraires. En définitive, et malgré le grand
nombre de sites funéraires ou prétendument funéraires Par ailleurs, lʼutilisation des cavités naturelles - grottes et
connus au début des années quatre-vingt-dix, les sites abris - est connue dans toute la zone dʼétude et cʼest la seule
funéraires ayant une documentation de qualité suffisante forme funéraire identifiée au sud du fleuve Llobregat. Dans
pour aborder de manière rigoureuse la connaissance ces cas, la mise au jour dʼossements humains impliquait
des pratiques funéraires, dans cette zone, étaient peu que lʼendroit avait eu à un moment donné une fonction
nombreux. Ce panorama a commencé à changer de façon exclusivement funéraire. Certaines découvertes récentes,
importante durant la décennie qui vient de sʼécouler. La la Bauma del Serrat del Pont (Montagut, Girona) par
découverte de sites possédant une documentation de exemple, mettent en doute cette affirmation puisquʼon a
qualité, la réalisation dʼétudes à partir de propositions trouvé des inhumations qui pourraient être contemporaines
théoriques et méthodologiques renouvelées, la réalisation de lʼutilisation du site comme lieu dʼhabitation.
dʼune thèse doctorale sur ce sujet font quʼactuellement
les travaux menés dans cette zone contribuent de manière En ce qui concerne les structures construites, on trouve
significative à la connaissance et à la discussion sur les aussi bien des fosses simples ou complexes creusées dans
pratiques funéraires des communautés ayant vécu de 3100 le terrain, comme Can Roqueta (Sabadell, Barcelona),
à 1500 avant J.-C. en Europe occidentale. Can Soldevilla III (Santa Perpétua de Mogoda, Sabadell),
Can Castellví (Les Planes, Barcelona), que des hypogées
comme celui de Can Martorell (Dosrius, Barcelona).
Le monde funéraire
Finalement, les structures domestiques réutilisées
Les enceintes funéraires correspondent à des fosses qui ont généralement été
interprétées comme ayant une fonction primaire de
Lorsque nous abordons le monde funéraire du nord-est stockage de produits végétaux et, quʼune fois amortis,
de la péninsule Ibérique, le premier aspect qui attire ils étaient réutilisés dans un but funéraire. Il en existe à
notre attention est la quantité et la diversité des structures lʼInstitut de Baxillerat A. Pous (Manlleu, Barcelona), à
qui furent utilisées. Différents types de sépultures Minferri (Juneda, Lleida), etc.

30
Pratiques funéraires au nord-est de la péninsule Ibérique entre 3100-1500 av. J.-C.

Malgré la diversité des structures funéraires connues contre cette idée. La mise en œuvre dʼune méthode de
et malgré le manque dʼétudes spécifiques destinées à fouilles adaptée a permis de reconnaître et dʼétudier des
évaluer de manière objective lʼeffort quʼa impliqué chaque processus funéraires complexes, quoiquʼil se soit souvent
construction, il semble que dans pratiquement tous les agi de fouilles dʼurgence. La discussion sur les pratiques
cas lʼinvestissement dans leur construction nʼait pas été funéraires de ces communautés se situe désormais au-delà
spécialement important et que la force de travail mobilisée de la simple identification dʼinhumations primaires ou
soit relativement faible et parfaitement assumable par une dʼinhumations secondaires.
communauté comportant un nombre réduit dʼindividus.
On a aussi été plus attentif à la présence dʼossements
Les rituels : formes et gestes funéraires brûlés dans un nombre considérable de sites funéraires.
Les données disponibles démontrent quʼil sʼagit
La diversité des structures funéraires pose de nombreuses dʼossements brûlés et aucunement dʼincinérations. Nous
questions sur les pratiques funéraires développées par ne connaissons pas les raisons de ces crémations. On
les communautés qui les ont élaborées, construites ou ignore sʼil sʼagit de pratiques rituelles spécifiques ou
utilisées. Des aspects tels le nombre dʼindividus que sʼil sʼagit de pratiques associées à la gestion de lʼespace
comprennent les sépultures, la détermination de leur funéraire, comme le besoin de réduire la taille des restes
âge et de leur sexe, la manière dont les inhumés sont pour ménager de la place pour de nouveaux dépôts ou de
arrangés dans la tombe, le mobilier qui les accompagne, pratiques hygiéniques (Agustí 1998). En tout cas, il sʼagit
les mouvements que subissent les restes après leur dépôt, sans doute bien plus dʼune pratique liée à la gestion de la
constituent des aspects fondamentaux de lʼutilisation et de tombe que dʼun rituel funéraire proprement dit.
la gestion des sites funéraires. Cʼest surtout grâce à ces
données que le monde des morts peut nous renseigner sur Nous pouvons observer une grande variabilité dans le
le monde des vivants (Majó et al. 1999). nombre dʼinhumés, sans pouvoir pour autant établir
une corrélation entre ce nombre et le type de structure
Le premier aspect à examiner est la manière dont on funéraire. Il existe ainsi des structures avec un ou deux
utilise les sites funéraires. On admet aujourdʼhui que individus (cistes mégalithiques, structures domestiques
la forme prédominante était lʼinhumation primaire qui réutilisées, grottes et abris), des structures comprenant plus
devient successive dans les enterrements collectifs. de deux individus et parfois même une vingtaine (grottes,
Lʼinterprétation traditionnelle qui voulait que durant abris, allées catalanes et chambres simples) et, finalement,
cette période lʼinhumation secondaire se généralise et des sites comportant un grand nombre dʼinhumés, qui
prédomine a été réfutée avec la mise au jour et lʼétude de peuvent atteindre dans certains cas une centaine ou plus
différentes sépultures ces vingt dernières années. Mais, sʼil (allées catalanes, para-dolmens et hypogées).
est vrai que lʼinhumation primaire successive semble être
le modèle largement prédominant, différents éléments nous Les données ne révèlent pas pour lʼinstant de différences
laissent entrevoir que les pratiques funéraires auraient aussi liées au sexe. Nous disposons cependant de données
une complexité et une variabilité importantes dont lʼordre contradictoires en ce qui concerne lʼâge des inhumés, les
de grandeur et les causes nous échappent actuellement. restes dʼenfants sont en général sous-représentés.

Les inhumations secondaires, bien que minoritaires, ont Le mobilier funéraire comporte divers types dʼobjets.
été reconnues, à partir du Néolithique final, comme dans la Les vases, presque toujours fracturés, dominent, avec des
Cova del Frare (Matadepera, Barcelona) (Vives et Martín éléments de parure comme les pendentifs, les boutons
1992). à perforation en V, etc. Lʼindustrie lithique taillée est
également fréquente, notamment avec des pointes de
Pendant longtemps on a considéré que les sépultures flèche, des lames, les nucléus et les éclats sans retouches.
collectives nʼétaient quʼun amalgame dʼossements sans A partir dʼun certain moment, on trouve aussi quelques
ordre apparent, et quʼil nʼétait pas possible de découvrir objets métalliques : des poinçons, des bracelets, etc.
un ordre, ni de reconnaître les gestes réalisés.
Le mobilier funéraire nʼest semble-t-il jamais très
La découverte et la fouille de différents sites ces dernières abondant. Le nombre et la qualité des objets trouvés dans
années, comme la sépulture mégalithique de Les Maioles les sépultures collectives, aussi bien que dans les sépultures
(Rubió, Barcelona), lʼabri de La Bauma del Serrat del individuelles, indique que lʼinvestissement dans les dépôts
Pont (Montagut, Girona), les sites de plein air de Can funéraires ne devait pas être très important.
Roqueta (Sabadell, Barcelona) et de Mas dʼen Bojos
(Vilafranca del Penedès, Barcelona), lʼhypogée de Can La céramique appelle un commentaire spécifique. Nous
Martorell (Dosrius, Barcelona), sʼinscrivent en faux avons pu étudier la céramique appartenant à différentes

31
Xavier Clop García

structures funéraires du nord-est péninsulaire (Clop 1994, rencontré de matériel campaniforme dans des structures
2001). Nous avons ainsi étudié 156 échantillons de vases domestiques du type silo réutilisées à des fins funéraires ni
provenant de 11 sites funéraires (sépulcres mégalithiques, dans des sépultures en fosse.
abris, grottes…), incluant des céramiques de tous les
types définis pour cette zone à partir du Néolithique final De ces 113 sites, 30 (26,5%) présentent de la céramique
jusquʼau Bronze ancien-moyen en y ajoutant des céramiques campaniforme de type international ou maritime. Ces
campaniformes de type international et maritime (5 sites correspondent à différents types de sépultures
échantillons) et régional (25 échantillons). Les résultats mégalithiques (tombes à couloir, allées et cistes, grottes,
obtenus révèlent que, dans pratiquement tous les cas, il sʼagit abris, etc). On ne peut donc établir aucune relation
de produits manufacturés avec des argiles se rencontrant sans spécifique entre la présence de ce matériel et un type
problème dans lʼenvironnement géologique de la zone où se spécifique de site funéraire (Clop et Molist 2001).
trouvent les sites funéraires en question. Ces productions
locales concernent tous les types céramiques définis. Dans Lʼanalyse de quelques-uns des rares sites funéraires dont
seulement 9 cas (6% de la totalité des vases étudiés) il sʼagit la documentation offre des garanties suffisantes, comme la
de productions étrangères. Ces 9 cas, qui correspondent à Cova del Calvari (Amposta, Tarragona) (Esteve 1966) ou
des céramiques des sépultures mégalithiques de la Torre la Cova de Ventosa (Igualada, Barcelona) (Llongueras et al.
dels Moros de Llanera (Solsona, Barcelona) et de Mas Pla 1981), semble indiquer quʼil sʼagit dʼinhumations primaires,
(Querol, Tarragona), comprennent dʼune part le seul fragment et que chaque individu, bien que partageant un espace
de type Treilles étudié et, dʼautre part, 8 échantillons de vases commun, était déposé dans un lieu spécifique. Il ne semble
lisses. Dans les grottes sépulcrales étudiées, dont les sites pas quʼil y ait ni déplacement des individus, ni accumulation
aussi significatifs que Aïgues Vives (Solsona, Barcelona) ou des restes humains déposés préalablement, pas plus que des
la Cova del Calvari (Amposta, Tarragona), nous nʼavons pas introductions de parties choisies dʼautres individus.
mis en évidence de productions étrangères.
En réalité, et malgré certaines propositions réalisées dans
Il ne semble donc pas que les Néolithiques ou les gens du ce sens, il nʼexiste pas de données empiriques permettant
Bronze aient fait de grands frais pour le mobilier funéraire. de croire que dans les mêmes sites il y ait des différences
entre lʼutilisation funéraire des communautés utilisant
des objets campaniformes et les autres. Dans ce sens, la
Le monde funéraire campaniforme découverte de matériaux campaniformes dans le couloir
Nous commenterons brièvement les caractéristiques du dʼune sépulture mégalithique de Solar dʼen Gibert (Rabós
monde funéraire campaniforme du nord-est péninsulaire. dʼEmpordà, Girona) (Tarrús et al. 1983) a été interprétée
comme lʼévidence de lʼutilisation de cette partie du sépulcre
Nous ne disposons actuellement que de sept datations pour par des communautés campaniformes. Malheureusement,
le Campaniforme ; elles correspondent à quatre sites : vu que lʼacidité du sol, dans ce secteur, ne permet pas la
Bauma del Serrat del Pont (3 datations), Can Martorell (2 conservation des ossements, on ne peut pas démontrer
datations), Cova del Frare (1 datation) et Collet de Brics pour lʼinstant cette dualité de lʼutilisation dʼun même site
(1 datation). Bien que le nombre de datations soit faible funéraire par dʼéventuelles communautés différentes.
nous pouvons faire quelques observations. Tout dʼabord,
les datations se situent dans un intervalle allant de 2920 Nous ne disposons pas pour le moment de données suffisantes
à 2090 avant J.-C., la concentration principale se situant sur la spécificité présumée des rituels funéraires des
entre 2800 et 2200 avant J.-C. communautés campaniformes. On nʼa détecté, pour lʼheure,
aucun modèle réitératif qui permette de parler de rituels
Les manifestations campaniformes occupent ainsi spécifiques. Dans ce sens, les extrapolations faites parfois
pratiquement tout le 3e millénaire av. J.-C. comme cela été dans dʼautres régions, par exemple en Europe centrale, ne sont
mis en évidence ces derniers temps dans certaines zones de absolument pas démontrées ici. Il suffit de revoir les plans
la péninsule Ibérique, en France, en Suisse et dans le nord publiés, comme ceux de El Calvari ou de la Cova Ventosa,
de lʼItalie (Müller et Van Willingen 2001). pour nous rendre compte quʼil manque un modèle strict pour
la position et lʼorientation des corps en fonction de leur sexe.
Au nord-est de la péninsule Ibérique, nous avons pour
lʼinstant 113 sites funéraires répertoriés comprenant au Quelques nouveautés : Les Maioles et La
sein du mobilier du matériel campaniforme.
Bauma del Serrat del Pont
Il existe des sites de tous les types : sépultures à couloir,
cistes, allées catalanes, chambres simples, para-dolmens, Comme nous lʼavons déjà dit, il y a eu ces dernières
hypogées, grottes, abris... Nous nʼavons, pour lʼheure, pas années des découvertes importantes, qui améliorent de

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Pratiques funéraires au nord-est de la péninsule Ibérique entre 3100-1500 av. J.-C.

Figure 1 : Situation de la sépulture


mégalithique de Les Maioles.

manière substantielle la qualité des données disponibles Les Maioles est une construction nouvelle. Il sʼagit dʼune
et qui permettent dʼaborder des aspects jusque-là ignorés petite allée où lʼon a pu différencier deux phases : une
des pratiques funéraires. Nous présenterons brièvement première phase de construction et dʼutilisation funéraire
quelques-uns de ces sites. et une seconde phase de fermeture et dʼabandon de la
structure.
Les Maioles (Rubió, Barcelona)
La chambre funéraire, de forme trapézoïdale, occupe la
La sépulture mégalithique de Les Maioles est un site moitié méridionale du tumulus et a 195 cm de longueur
dʼinhumation collective découvert inviolé après sa et 110 cm de largeur maximale à lʼentrée et 90 cm de
dernière utilisation funéraire. Cette tombe, qui se trouve à chevet. Elle est formée de 5 dalles rectangulaires de grès
40 km au sud de Barcelone, à la frontière méridionale du oligocène, qui fait partie du substrat de la zone. Dans les
phénomène mégalithique dans le nord-est de la péninsule environs immédiats du sépulcre, on trouve des blocs de
Ibérique, est une petite allée comportant une chambre et grès de forme et de taille semblables à ceux utilisés dans
un couloir trapézoïdaux entourés par un tumulus elliptique la construction de Les Maioles. Les efforts développés
(fig. 1 et 2). Les Maioles est situé sur un emplacement auraient donc pu se limiter à la sélection et au transport
stratégique de contrôle du passage naturel entre deux des dalles sur une faible distance.
zones écologiques très différentes, les plateaux de Calaf et
le bassin de Odena1. Le sol de la chambre est formé de dalles plates de grès
placées sur une préparation de sable et de pierres de
Il y avait dans cette zone, pendant le premier tiers du moyenne et de petites tailles, semblables à celles qui se
2e millénaire avant J.-C., un paysage végétal en cours trouvent dans le remplissage du tumulus.
dʼouverture progressive. Le climat était tempéré et sec et
il existait une importante couverture sylvestre comportant Nous nʼavons aucun élément qui nous renseigne sur
quelques clairières. La chênaie mixte dominait, les chênes le système de couverture et de fermeture latérale de
étaient plus ou moins abondants et le nombre de pins et la chambre. Il nʼy a toutefois aucun doute au sujet
dʼarbustes augmentait progressivement. de lʼexistence de ces éléments, nous nʼavons en

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Xavier Clop García

Figure 2 : Plan général de Les Maioles.

effet trouvé que quelques restes osseux montrant des sépulture mégalithique. Les pierres les plus grandes sont
marques de dents de petits rongeurs. situées à la base et sur le périmètre de la structure, et
donnent ainsi plus de consistance à lʼensemble.
Le couloir, de forme trapézoïdale lui aussi, mesure 140 cm
de longueur et 114 cm de largeur maximale ; il atteint la Lʼévaluation des processus mis en œuvre pour lʼédification
limite méridionale du tumulus. Il est formé de deux dalles de Les Maioles indique que le temps et le nombre de gens
rectangulaires dʼun matériau identique aux dalles de la impliqués furent sans doute peu importants, et peuvent
chambre. Son axe longitudinal est partiellement décalé correspondre à une petite communauté. On a calculé de
par rapport à lʼaxe de la chambre quoiquʼil maintienne façon théorique que Les Maioles pourrait avoir été construit
un alignement parfait par rapport à lʼentrée de celle-ci. par un groupe de 5 personnes en 10 ou 15 jours.
Il existe une différence de 75 cm entre le niveau du sol
à lʼentrée du couloir et le niveau du sol à lʼentrée de la Les restes humains retrouvés à lʼintérieur de la chambre
chambre. constituent un apport particulièrement significatif car, pour
la première fois en Catalogne, il est possible dʼétudier un
Lʼaxe central de la chambre et du couloir de Les Maioles niveau funéraire intact dans une tombe collective. Les
est orienté vers lʼendroit précis où le soleil se lève au Maioles est une sépulture mégalithique à usage collectif où
moment du solstice dʼhiver. Cette orientation fait partie des ont été réalisées toute une série dʼinhumations successives,
orientations classiques pour les sépultures mégalithiques dont on ignore la fréquence, et qui a abouti à la constitution
de la péninsule Ibérique. dʼun dépôt dʼossements sans ordre apparent. Différentes
études et une minutieuse analyse anthropologique ont
Le tumulus, de forme elliptique, a un diamètre maximum permis de dépasser lʼimpression de chaos et de retrouver
de 10 m sur 8 m et atteint 1,50 m de hauteur maximale en grande partie la succession des gestes funéraires réalisés
conservée par rapport à la roche mère. On a utilisé pour à cet endroit (fig. 3).
sa construction des pierres ramassées dans les alentours
immédiats ainsi que du sable rapporté de lʼun des La première personne inhumée fut lʼindividu A. Ses restes,
paléocanaux qui se trouvent à 200-300 m au sud de la découverts en grande partie en connexion anatomique,

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Pratiques funéraires au nord-est de la péninsule Ibérique entre 3100-1500 av. J.-C.

étaient déposés directement sur le sol de la zone de la


chambre en position latérale, le tronc appuyé sur le côté
droit et les jambes repliées vers lʼavant. Lʼaxe du corps
était orienté dans le sens ouest-est avec le crâne vers
lʼouest, tournant le dos au centre de la chambre et face
à la dalle qui sépare la chambre et le couloir. Les restes
de lʼindividu A auraient tout aussi bien pu être placés
directement dans cette zone quʼavoir occupé, dans un
premier temps, nʼimporte quel autre lieu de la chambre et
être ensuite déplacés, lorsque le corps nʼétait pas encore
décomposé, à lʼoccasion de la seconde inhumation.

La deuxième personne inhumée fut lʼindividu E. Ses restes


furent retrouvés à côté de lʼindividu A. Il nʼexiste toutefois
aucun doute au sujet de lʼindividu E, qui fut déposé
initialement dans un lieu différent de la chambre et ensuite
bougé à lʼendroit où il fut mis au jour. La conservation de
connexions anatomiques indique que le déplacement eut
lieu lorsque la décomposition des parties molles, dans un
état avancé, nʼétait pas été tout à fait achevée.

Les individus A et E furent inhumés peu de temps lʼun


après lʼautre ou peut-être même simultanément. Ensuite,
et avant dʼeffectuer la dernière inhumation, lʼon y déposa
les restes de 12 autres individus au moins. On ne peut pas
Figure 3 : Chambre funéraire de Les Maioles.
affirmer que toutes les inhumations furent individuelles ;
dans certains cas, deux ou plusieurs individus ont pu
être déposés en même temps. La présence de nombreux restes à lʼécart vers les parties latérales de la structure laissant
éléments de toutes les parties du squelette, y compris des ainsi libre la zone de passage et facilitant de ce fait lʼaccès
os hyoïdes et des cartilages ossifiés, nous indique quʼau aux zones de dépôt primaire des inhumés. Bien quʼils aient
moins dans trois cas il sʼagit dʼinhumations primaires. disposé en principe de la place suffisante pour accéder par
Chaque fois que lʼon procédait à une nouvelle inhumation, cette entrée supposée et pour pouvoir circuler à lʼintérieur
il était nécessaire de réarranger les restes du défunt de la chambre funéraire, la quantité et la disposition des
précédent pour pouvoir disposer de lʼespace central de ossements humains précisément rassemblés à lʼentrée, ainsi
la chambre. Les ossements bougés sont rassemblés et se que les restes du dernier inhumé, rendaient difficile lʼaccès
situent vers lʼentrée de la chambre, quelquefois groupés à la chambre et les mouvements à lʼintérieur de celle-ci. Si
(certains os longs et des blocs cranio-faciaux) sans que lʼon tient compte de ces difficultés, on peut se demander si
cela soit en apparence conditionné ni par le sexe ni par la couverture ne pouvait pas être mobile et si ce nʼétait pas
lʼâge des individus. La concentration de restes prend, par la partie supérieure de la structure que les inhumés étaient
au fur et à mesure que le temps passe, une forme dʼarc introduits et les restes osseux manipulés le cas échéant. Cette
acquérant une forte puissance verticale. possibilité aurait pu être utilisée dès le début de lʼutilisation
de la structure funéraire ou quelque temps après. Un aspect
Le dernier individu inhumé fut lʼindividu B. Cet individu que nous ignorons est celui de la succession dans le temps
occupait le centre de la chambre et était orienté dans le des inhumations : dans certains cas, lʼintervalle entre deux
sens nord-sud, le crâne vers lʼest. Le tronc reposait sur la inhumations a été bref, comme le démontre la découverte
face ventrale et les jambes étaient légèrement fléchies vers au milieu de lʼossuaire de parties demeurées en connexion
le nord, le genou droit plié. Bien quʼil soit clair que cette anatomique, et qui ont sans doute été déplacées par le besoin
inhumation fut la dernière, on procéda plus tard, et avant dʼeffectuer une nouvelle inhumation, quand le processus de
la fermeture, à une intervention qui perturba la position décomposition du cadavre nʼétait pas encore terminé. Les
originelle au moins de la partie supérieure de ce squelette. données archéologiques, la disposition et les caractéristiques
des restes osseux récupérés, ainsi que la présence, à lʼintérieur
On est surpris dans Les Maioles par la décision dʼaccumuler de quelques crânes, de taxons de malacofaune (Oxychilus
des restes humains dans la zone qui est, en théorie, lʼentrée courquini), indiquent que les inhumations furent réalisées
de la chambre, alors que la pratique habituelle attestée dans directement sur le dallage de la chambre et sans aucun apport
de nombreuses sépultures collectives est de repousser des de sédiment. La décomposition des corps eut donc lieu dans

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Xavier Clop García

un environnement non colmaté, ce qui favorisa le mouvement personnels (poinçon métallique, objets de parure) ou en
des ossements, spécialement ceux de plus petite taille. relation avec des activités productives (nucléus de silex
et percuteurs) et domestiques (contenants céramiques aux
Lʼhypothèse la plus probable pour expliquer la fin de utilisations diverses). Il semble que dans les travaux de
lʼutilisation de Les Maioles est le manque dʼespace pour y réaménagement préalables aux inhumations, le mobilier
réaliser de nouvelles inhumations comme semble indiquer funéraire du précédent individu pouvait être retiré et, au
la localisation dans le couloir de certains restes osseux et moins dans le cas des contenants céramiques, brisés.
dʼéléments du mobilier tombés de la partie supérieure de
lʼamoncellement dʼossements de lʼentrée de la chambre Un aspect particulièrement remarquable est la mise
funéraire. en évidence dʼéléments périssables dans le mobilier
funéraire. Le vase nº1 pourrait avoir contenu de lʼeau ou
Globalement, on déposa dans Les Maioles les restes dʼau un liquide aqueux. Des éléments végétaux étaient associés
moins 15 individus qui ne furent lʼobjet dʼaucun traitement au crâne dʼun individu adulte : ils pourraient correspondre
de conservation ou de réduction - comme lʼutilisation à un lit de feuilles, à un collier ou à un splendide bouquet
dʼéléments comme lʼocre ou le cinabre, sa crémation - de fleurs et de feuilles.
qui ne fut pas un simple remaniement et rangement des
ossements. Les éléments du mobilier funéraire des individus inhumés
dans Les Maioles ne semblent pas refléter un investissement
La localisation dʼun cubitus dʼenfant en bas âge, unique important et ne signalent en aucun cas lʼexistence de
reste déposé de cet individu, et la différence, dans le NMI, grandes différences sociales dans cet ensemble de femmes
entre la quantité dʼhumérus (NMI = 14) et de restes cranio- et dʼhommes, du moins face à la mort.
faciaux (NMI = 9) permet de poser la question des causes
possibles de la représentation différentielle de certains Les données apportées par la fouille signalent que le
ossements par rapport à dʼautres dans la sépulture. dernier geste mené à terme fut la fermeture de lʼunité
funéraire, avec le retrait des systèmes de fermeture de
Dans de nombreuses sépultures collectives, les restes lʼentrée et de couverture de la structure pour procéder au
osseux ont été endommagés par des violations, qui ont remplissage de la chambre et du couloir avec une couche
vidé totalement ou en partie le dépôt funéraire. Ce nʼest de terre et, par-dessus celle-ci, avec un lit de pierres de
cependant pas le cas de Les Maioles. La représentation petites et moyennes tailles. Vu la situation topographique
de toutes les parties du squelette notamment les os de du sépulcre, nous écartons lʼhypothèse que la présence et
petite dimension comme ceux des mains et des pieds, des la disposition de ces niveaux soient le résultat de lʼaction
os hyoïdes et des cartilages calcifiés, ou lʼexistence de de certains agents atmosphériques ou de certains processus
connexions anatomiques parmi les plus labiles, sont des post-dépositionnels. Les travaux de retrait des systèmes
arguments décisifs qui démontrent tant la réalisation dʼun dʼaccès et de la couverture, dʼapprovisionnement de terre
nombre important de dépôts primaires que le degré de et de pierres dans les alentours immédiats du gisement et
préservation du dépôt funéraire. Si le manque conséquent de la disposition de ces éléments durent être relativement
restes cranio-faciaux indique que certains ont pu être retirés rapides et ne nécessitèrent pas un effort important.
des Les Maioles, la présence du cubitus comme unique
reste dʼun individu en bas âge semble signaler quʼau moins La mise en évidence de la succession des inhumés
dans ce cas précis, il peut sʼagir dʼun reste humain ajouté dans ce sépulcre a permis de déterminer lʼépoque de la
de manière spécifique. En définitive, Les Maioles a connu construction ainsi que lʼintervalle durant lequel il fut
un usage mixte et complexe de lʼespace funéraire avec la utilisé. Cette chronologie se base sur une série de datations
réalisation conjointe de dépôts primaires et de quelques absolues réalisées sur des échantillons sélectionnés à partir
dépôts secondaires, ainsi quʼune certaine circulation, sous de la détermination de lʼappartenance à des individus
la forme dʼentrées et de sorties de certains restes humains. inhumés à différents moments dʼutilisation du sépulcre
mégalithique. Les résultats obtenus ont été les suivants
Les éléments matériels trouvés dans la chambre funéraire (calibration à 2 sigma)
permettent de définir les caractéristiques du mobilier
funéraire. Celui-ci serait peu important comme indique la - individu A, 3475 ± 50 BP, 1922-1682 av. J.-C.
quantité totale dʼobjets récupérés ainsi que les éléments - individu B, 3465 ± 50 BP, 1927-1627 av. J.-C.
ayant un rapport direct avec lʼindividu B. Le mobilier - individu C, 3495 ± 50 BP, 1929-1689 av. J.-C.
funéraire pourrait être individuel et être formé aussi bien
par des objets fabriqués avec des matières premières Ces résultats nous permettent dʼapprécier que la sépulture
dʼorigine abiotique comme par des éléments périssables de Les Maioles fût utilisée pendant un intervalle de temps
(liquides, offrandes florales). Les objets sont des éléments spécifique qui se situe dans le premier tiers du 2e millénaire

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Pratiques funéraires au nord-est de la péninsule Ibérique entre 3100-1500 av. J.-C.

avant J.-C. La réalisation dʼun test Chi2 pour connaître On nʼa pas détecté de traumatismes ou de pathologies
lʼhomogénéité de la variation des datations a permis de importantes. Il existe des pathologies dentaires, comme
déterminer que les échantillons sont significativement des caries, dʼune certaine gravité dans de nombreux cas et
identiques (probabilité à 95%) avec une moyenne de 3480 qui ont lieu dans une proportion dʼindividus élevée (70%).
BP et une déviation typique de ± 32 ans, ce qui implique que Leur apparition pourrait être due à une diète carbogénique
la sépulture put être utilisée pendant un temps relativement comme la consommation de végétaux à forte teneur en
court, probablement pas plus de 2-3 générations. hydrates de carbone. Les hypoplasies sont également
nombreuses ; elles peuvent être dues à des situations de
Les procédés post-dépositionnels peu nombreux et stress pendant les premières phases de la vie, tels le sevrage
lʼabsence dʼagents géologiques particulièrement agressifs ou des situations de déficit alimentaire comme une période
expliquent la conservation acceptable de la structure de de mauvaises récoltes. Bien que lʼétude anthropologique
base (forme et volume) des restes anthropologiques. Mais ne permette pas de considérer explicitement lʼexistence de
il faut aussi signaler certains éléments qui touchèrent la liens familiaux entre ces individus, lʼévaluation globale de
conservation de certains os et de certaines de leurs parties certaines caractéristiques physiques permet dʼentrevoir la
spécifiques, comme les épiphyses des os longs ou les possibilité quʼil sʼagisse dʼun groupe ayant dʼimportantes
parties ayant un abondant tissu spongieux. relations familiales.

Ces altérations sont le résultat de différents processus Dans les Maioles, on a inhumé un groupe dʼindividus de
taphonomiques, comme le poids du sédiment, lʼérosion corpulence moyenne qui se seraient déplacés régulièrement
provoquée par les infiltrations dʼeau et de la végétation dans des terrains abrupts et dont les activités habituelles
des couches superficielles ou lʼaction de certains impliquaient le port dʼune charge importante. Lʼactivité de
animaux. Il faut signaler, par exemple, la possible action ces individus devait impliquer des déplacements fréquents
de la malacofaune et, plus spécifiquement, dʼune espèce à travers le territoire.
à tendance carnivore (Oxychilus courquin), dont la
présence aurait un rapport certain avec le processus de La zone où se trouve Les Maioles est une zone de basse
décomposition des corps humains qui pourraient lui avoir rentabilité agricole aux sols peu fertiles et peu adaptés
servi de nourriture. La présence dʼexemplaires de Pomatias à la culture de la terre. Lʼétude palynologique constate
elegans au contact direct avec certains os permet de savoir lʼabsence de taxon Cerealia ce qui indique que cette
que ces animaux utilisèrent ces os comme ressource pour construction funéraire était éloignée des possibles zones
se fournir en calcium. de culture. Les Maioles est situé dans un emplacement
stratégique qui contrôle les accès vers la plaine au sud
On a inhumé dans Les Maioles les restes de douze et vers lʼintérieur au nord. Dans lʼétat actuel de nos
individus adultes, deux enfants ou adolescents et un connaissances, les données indiquent que le groupe
enfant en bas âge. Lʼespérance de vie de ces individus de Les Maioles aurait occupé ou exploité de manière
était relativement courte. Les adultes étaient des individus combinée les deux zones, probablement dans le cadre
de hauteur et de corpulence moyennes et à la musculature dʼune stratégie de subsistance qui pourrait inclure la
bien développée. On observe chez les adultes un niveau pratique dʼun troupeau transhumant. Lʼexploitation
dʼhomogénéité morphologique très élevé ce qui implique combinée de deux zones proches ayant un dénivellement
quʼils déployèrent tous des activités mécaniques, ce dʼune hauteur de 500 m peut expliquer le développement
qui indique la réalisation dʼoccupations concrètes. Le musculaire des extrémités inférieures des individus de
développement des insertions musculaires des extrémités Les Maioles.
inférieures permet, par contre, de penser quʼil sʼagirait
dʼindividus qui réaliseraient des déplacements habituels Parmi la céramique récupérée dans le site, il faut
dans des zones escarpées. Les extrémités supérieures sont remarquer la présence dʼun vase entier à panse globulaire,
cependant plus graciles. dʼun vase à carène basse, ainsi que divers éléments de
forme ou fragments décorés parmi lesquels on retrouve
Lʼétude anthropologique a permis de déterminer la divers tessons épicampaniformes. La caractérisation
présence dʼau moins trois femmes et trois hommes. Bien de la matière première a révélé que les vases de Les
que les données soient partielles, il semble quʼil nʼexiste Maioles sont particulièrement aptes à être utilisés comme
pas de différences considérables, dans quelque aspect vaisselle pour servir et pour contenir des liquides. Ces
que ce soit, en fonction du sexe des inhumés. Il existe productions sont faites de terres qui peuvent se trouver
cependant une sélection évidente des individus en fonction dans la zone théorique dʼapprovisionnement définie pour
de leur âge, les adultes sont surabondamment représentés. cette sépulture mégalithique. La production de vases
Les tranches dʼâge des plus jeunes ainsi que celles dʼâge pourrait avoir donc été une activité productive réalisée
plus avancés se retrouvent sous-représentées. par cette communauté dans cette zone.

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Xavier Clop García

La découverte de nucléus et dʼéclats de silex dans lʼunité formes architecturales aient perduré. On doit essayer de
funéraire dénote la réalisation dʼun processus de taille comprendre pourquoi. Nous pensons actuellement que ce
lithique dans la zone même de cette structure. La matière type de construction mégalithique est parfaitement adapté
première utilisée est un silex de qualité médiocre qui à une structure socio-économique donnée. Mais cʼest une
présente des traits semblables (couleur et texture) au silex hypothèse qui demande à être confirmée dans de futurs
que lʼon rencontre dans les affleurements existant dans travaux.
des zones relativement proches. Lʼapprovisionnement
et la production dʼéléments lithiques taillés purent Les Maioles est ainsi une structure funéraire qui fut utilisée
également être des activités menées par des membres de la par une communauté ne comportant apparemment pas de
communauté dans cette zone. grandes différences sociales et où tous les individus ont
reçu un traitement semblable lorsque survenait la mort.
Le seul élément métallique documenté a été un poinçon Dans ce sens, Les Maioles sʼadapte à lʼhypothèse qui
à double pointe de section carrée fait de cuivre arsénié. considère que certaines sépultures mégalithiques furent
Il nʼexiste aucune autre évidence indiquant si les construites et utilisées par de petites communautés de
individus de Les Maioles produisaient ou non des objets paysans unies par des liens de parenté et qui pouvaient
métalliques. être organisées en structures de type tribal. Il sʼagirait
de communautés sans grandes différences économiques
La présence de certains mollusques dʼorigine marine ni sociales entre leurs membres ou entre les différents
comme les dentaliums et les fragments de Mytys edulis groupes familiaux.
var. galliprovincialis et de Callista Chione, permet
dʼémettre des hypothèses au sujet des mécanismes sociaux Depuis la fin du 4e millénaire avant J.-C., le nord-est de
qui expliqueraient leur présence dans cette structure la péninsule Ibérique se caractérise par lʼexistence de
funéraire. Ces espèces de malacofaune sont dʼorigine groupes réduits, dont le mode de vie nomade ou semi-
méditerranéenne et peuvent se trouver sur la côte à un peu nomade devait sʼorganiser autour dʼétablissements
plus de 50 km en ligne droite de Les Maioles. Bien quʼil saisonniers de courte durée construits à lʼaide de
puisse sʼagir de produits pouvant circuler dans le contexte matériaux périssables, et qui fondaient leur subsistance
des réseaux dʼinteraction sociale, on ne peut pas rejeter le sur un système agricole diversifié. Lʼimportance de
fait quʼun individu, ou une partie de la communauté, se lʼagriculture et de lʼélevage était la même. Il y avait
soit déplacé périodiquement jusquʼà la côte et soit retourné dans chacun de ces deux domaines de production une
avec la matière première nécessaire pour fabriquer ces exploitation équilibrée des différentes espèces de plantes
objets de parure. et dʼanimaux disponibles. Lʼéquilibre de production
de subsistance implique la présence de communautés
Pour ce qui est de la structure sociale de la communauté, humaines sur tout le territoire qui profitent à tout
il ne semble pas quʼil ait existé des différences essentielles moment des conditions les plus favorables de chaque
entre les individus, ni en ce qui concerne les pratiques niche écologique. Nous nʼavons pas, en ce qui concerne
rituelles, ni en ce qui concerne le travail investi dans le lʼorganisation sociale, dʼévidences suffisantes signalant
mobilier funéraire. Il faut toutefois tenir compte dans lʼexistence dans cette zone dʼexploiteurs et dʼexploités2.
cette discussion de ce que pouvaient être leurs conditions Les données fournies par la fouille et lʼétude montrent
de vie. Les données de Les Maioles indiquent que tous que la communauté qui la construisit et lʼutilisa sʼadapte
les individus inhumés, hommes ou femmes, menèrent à parfaitement au modèle que nous avons esquissé de
bien des activités semblables qui demandaient des efforts manière schématique. Ce modèle nʼest dʼailleurs pas
physiques semblables, sans que dans aucun cas lʼon ait exclusif au nord-est péninsulaire, mais est au contraire
apprécié lʼexistence de différences importantes du point fort semblable, dans certains aspects au moins, à celui
de vue du sexe ou de lʼâge. On nʼa pas observé non plus proposé pour dʼautres régions de la péninsule Ibérique
dʼindices indiquant que cette communauté ait été mêlée à et dʼEurope à la même période.
de graves conflits.
La Bauma del Serrat del Pont (Montagut, Girona)
Une autre point de discussion est la permanence de
certains types architecturaux. Les Maioles est une La Bauma del Serrat del Pont, un abri qui se trouve
allée catalane. Du point de vue des schémas actuels, ce dans les pré-Pyrénées, fut utilisé temporairement à
type de construction doit avoir été réalisé pendant le différents moments du 3e millénaire avant J.-C. par un
Néolithique final. Mais les datations C14 réalisées et le nombre réduit dʼindividus. Ces derniers constituaient des
matériel archéologique témoignent que Les Maioles a été unités sociales autarciques, lesquels géraient de manière
construit et utilisé pendant la première moitié du second apparemment autonome leurs ressources domestiques
millénaire. Cela démontre quʼil est possible que certaines (Alcalde et al. 1997).

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Pratiques funéraires au nord-est de la péninsule Ibérique entre 3100-1500 av. J.-C.

Dans lʼun des niveaux dʼoccupation campaniformes, le La période allant de 3100 à 1500 avant J.-C. au nord-est
niveau II 4, il existait un ensemble de cinq structures de de la péninsule Ibérique présente une entité spécifique
soubassement qui correspond aux supports verticaux dʼune en ce qui concerne les rituels funéraires. Sʼil est vrai
cabane comportant un support central pour la couverture. quʼau milieu du 4e millénaire avant J.-C. et dans le
Ce niveau a une chronologie de 2889-2455 avant J.-C. et il contexte des sepulcres de fossa de la zone du Vallès nous
comportait des restes céramiques campaniformes de type commençons à trouver quelques sépultures comprenant
international, maritime et régional. Lʼon a trouvé dans ce trois ou quatre inhumations primaires successives et où le
niveau 34 restes osseux humains et 14 restes dentaires qui dépôt de nouveaux inhumés est lʼoccasion de remanier les
auraient été déposés dans un fossé peu profond qui utilisait précédents, ce sera à la fin du 4e mais surtout pendant le
le mur de la Bauma comme limite et qui était associé à 3e et la première moitié du 2e millénaire avant J.-C. que
un vase campaniforme de type régional. La découverte se généraliseront les enterrements collectifs dans cette
et lʼétude de ces restes ont mis en relief diverses région.
caractéristiques très intéressantes.
En ce qui concerne les structures funéraires, le trait le
Il sʼagit dʼun dépôt funéraire associé à un contexte plus caractéristique est le manque de standardisation.
domestique. Cʼest un fait qui attire lʼattention par son Nous constatons en effet lʼutilisation dʼune grande
caractère exceptionnel mais quʼil convient de nuancer du diversité de structures funéraires comme différents types
fait du faible nombre de sites dʼhabitation connus pour de sépultures mégalithiques construites ou simplement
lʼinstant au nord-est de la péninsule Ibérique pour cette réutilisées, grottes, abris, structures para-mégalithiques,
période. structures domestiques réutilisées et fossés. Dans la moitié
méridionale de la zone dʼétude, au sud de la rivière du
Lʼétude de ces restes a permis de déterminer quʼils Llobregat, le trait le plus remarquable est lʼabsence de
appartiennent à trois adultes et deux enfants (NMI). sépultures mégalithiques, toutes les structures funéraires
connues se trouvant dans des cavités naturelles ou en fosse
Un fait particulièrement digne dʼintérêt de ce dépôt sur des sites de plein air.
funéraire est la faible représentation squelettique et
aussi les caractéristiques des restes osseux. On remarque Le traitement des restes humains le plus fréquent de 3100-
notamment lʼabsence de parties significatives du squelette 1500 avant J.-C. au nord-est de la péninsule Ibérique est
ainsi que celles qui sont les plus résistantes, comme le lʼinhumation primaire successive sans recouvrement par
temporal et dʼautres restes du crâne, les mâchoires et les des sédiments. Le nombre dʼindividus déposés peut varier
os longs des bras et des jambes. Cependant il existe des de deux ou trois à plus dʼune centaine. Lʼutilisation des
petits éléments qui peuvent facilement passer inaperçus sépultures dans cette période se caractérise également par
lorsquʼon les recueille dans un dépôt funéraire comme de nombreuses interventions dans le but de conditionner
des dents, des ossements des doigts des mains et des lʼespace funéraire pour des nouvelles inhumations. Ces
pieds, etc. interventions consistent habituellement dans la sélection
et lʼagencement des restes osseux antérieurs.
Ce dépôt funéraire a récemment été défini comme un
dépôt temporaire des morts du groupe qui utilisa la Bauma A part lʼinhumation primaire successive, on a également
(Agustí 1998). Ce dépôt aurait été vidé et nous ignorons mis en évidence, dans ces structures funéraires, le dépôt
sʼil le fut peu de temps après. secondaire de certains restes. Les dépots exclusivement
secondaires sont connus dans certains cas, mais conservent
un caractère exceptionnel, même avec lʼavancement de la
Conclusion recherche.
Lʼétat actuel de nos connaissances sur les pratiques
funéraires qui ont été réalisées entre 3100 et 1500 A part le remaniement des ossements, nous avons
avant J.-C. au nord-ouest de la péninsule Ibérique est rencontré dʼautres pratiques comme lʼutilisation du feu sur
très influencé aussi bien par la qualité des données les restes osseux aussi bien dans les cavités naturelles que
archéologiques que par la prédominance de points de dans certains mégalithes. Il sʼagit de crémations partielles
vue théorico-méthodologiques qui ont souvent limité qui auraient été réalisées sur des squelettes décharnés ou
les objectifs de la recherche et les données extraites de des corps en cours de décomposition.
la documentation empirique disponible. Cette situation
a commencé à changer à partir des années 1990 avec la Les données nʼindiquent pas pour lʼinstant de
découverte des nouveaux sites comportant un registre correspondance entre des pratiques funéraires spécifiques
funéraire bien conservé et par lʼavènement des nouveaux et les communautés associées aux ensembles culturels
axes de recherche. définis pour cette longue période.

39
Xavier Clop García

Les nouveautés apportées par quelques sites funéraires del Pont. Le type de saison : on inhume à une certaine
fouillés ces dernières années posent la question de la époque de lʼannée les individus qui se trouvent dans
possible existence de stratégies différentes dans les la zone où sont effectués certaines tâches du processus
enterrements en fonction des différents types. Le type de production, la participation de la totalité du groupe
opportuniste : les individus meurent dans un endroit nʼétant pas obligatoire. Les Maioles peut être un
éloigné de leur zone habituelle et, pour une raison exemple. Le type sites funéraires centraux où lʼon essaye
quelconque, il faut les inhumer rapidement. Après, on de déposer le plus grand nombre possible dʼindividus
peut éventuellement ramasser une partie des restes et les de la communauté. Des sites comme Can Roqueta et la
transporter jusquʼà lʼendroit de lʼinhumation définitive. sépulture mégalithique de Puigseslloses peuvent être des
Cela serait, peut-être, le cas de la Bauma del Serrat sites funéraires centraux.

Notes
1 La sépulture mégalithique de Les Maioles a eté fouillée durant lʼannée 1995 sous la direction de Xavier Clop et de Josep-Miquel
Faura. Ont participé à lʼétude : Tona Majó (paléoanthropologie), Josep Anfruns et Ignasi Oms (étude dentaire), Aureli Álvarez
(pétroarchéologie), Adelina Bonet (malacologie), Francesc Burjachs (palynologie), Arnau Ferrer (industrie lithique), Juan Francisco
Gibaja (analyse fonctionnelle), Michael Hoskins (archéoastronomie), Ignacio Montero (analyse métallographique), Josep Mestres
(datations absolues) et Maria Saña (archéozoologie).
2 Nous entendons que nous nʼavons pas les données permettant de déterminer de manière précise le rôle spécifique, par exemple, des
hommes et des femmes dans les processus de production et de subsistance quotidienne dans le cadre des unités familiales.

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40
La tombe en fosse campaniforme sur le site le Brezet à
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, France)

Frédérique Blaizot et Gérard Vernet

Résumé Abstract
Un assemblage dʼune dizaine de structures domestiques, An assemblage of some ten domestic structures, such as
telles que fosses et silos, a été mis au jour sur le site de ditches and silos has been brought to light at the site of Le
le Brezet à Clermont-Ferrand en France. Dans lʼune de Brezet at Clermont-Ferrand in France. In one of these was
celle-ci, un squelette acéphale a été retrouvé, associé à found a headless skeleton, in relation with three cranial
trois blocs crânio-faciaux et quelques os épars appartenant facial fragments, as well a few other bones belonging to
à des individus immatures. immature individuals.

Mots-clés Key Words


France, Auvergne, structures domestiques, réemploi, France, Auvergne, domestic structures, re-occupation,
sépulture individuelle, Campaniforme individual grave, Bell Beaker

L
e site du Brezet se situe dans la banlieue est de La tombe en fosse F1/T9
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), dans un
secteur resté marécageux jusquʼau 19e siècle. La structure a été découverte dans une tranchée réalisée lors
Cette zone humide a été occupée depuis le Néolithique des sondages dʼévaluation. Il sʼagit dʼune fosse circulaire
ancien jusquʼà la période de La Tène finale. Au à fond plat et à parois obliques, dʼun diamètre de 2,20 m,
Néolithique moyen ancien, le secteur semble réservé conservée sur une profondeur de 1 m (fig. 1). Sa morphologie
à un usage funéraire (nécropole de Poncharaud). À la en coupe et la présence de traces de piquets sur le fond (us
Tène finale, lʼensemble du site livre des structures très 5) nous conduisent à proposer une utilisation primaire de
riches en fragments dʼamphores qui peuvent marquer cette structure comme structure de stockage (silo). Le
une zone réservée à des pratiques cultuelles (libations, niveau de base est surmonté dʼun sédiment (us 2) mélangé
banquets…). à des poches argilo-limoneuses (us 3 et 4) provenant de
lʼencaissant (effondrements de parois), qui livre quelques
Pour la période correspondant au Néolithique final- éclats de silex et tessons attribuables au Néolithique final,
Chalcolithique, la fouille a permis de mettre en évidence dont deux sont campaniformes. Enfin, la dernière séquence
un groupement dʼune dizaine de structures en creux de est composée dʼun sédiment pauvre en mobilier, caractérisé
type fosse ou silo. Ce groupe de structures est situé à par lʼabsence de poches provenant dʼun effondrement des
une cinquantaine de mètres au nord-ouest de la tombe parois (us 1). Dans cette dernière couche, quasi au sommet
présentée (fosse F1/T9) qui apparaît relativement isolée. du remplissage, trois blocs crânio-faciaux sont regroupés à
Lʼétude du mobilier issu de ces fosses montre quʼil est peu près au centre de la fosse, accompagnés de quelques os
chronologiquement homogène et caractéristique dʼun épars. Ces os se composent dʼune scapula droite, de quatre
faciès campaniforme. Il est intéressant de signaler que trois à cinq côtes, de lʼépiphyse distale dʼun tibia droit, dʼun
structures présentent des dépôts volontaires organisés aux calcaneus droit et dʼune vertèbre sacrée. À une profondeur
fonds de celles-ci. On note lʼinhumation dʼune chienne de 0,30 m sous ce dépôt, toujours dans la même couche, se
gravide dans une fosse ovalaire peu profonde, un dépôt trouvent les restes dʼun squelette acéphale, en connexion
constitué dʼun vase associé à trois crânes dʼovicapridés anatomique, placé dans le quart S-O de la fosse.
et une pendeloque réalisée dans une canine dʼours, dans
le fond dʼun silo ; un second dépôt, également dans un Lʼexamen des ossements indique que le squelette en
silo, comprend un crâne de bœuf, un crâne dʼovicapridés place et les trois blocs crânio-faciaux appartiennent à des
et une cheville osseuse de grand bœuf. individus immatures (fig. 2). Lʼâge au décès du squelette

41
Frédérique Blaizot et Gérard Vernet

classe 5-9 ans, lʼâge du deuxième peut être estimé autour


de 14-16 ans, tandis que le maxillaire du troisième est
compatible avec lʼâge dentaire fourni par la mandibule en
place. Par ailleurs, les condyles occipitaux de ce dernier
offrent une congruence avec lʼatlas, et les deux arcades
dentaires concordent. Enfin, une deuxième prémolaire
supérieure droite, retrouvée parmi les os du squelette
en connexion anatomique, sʼarticule dans lʼalvéole du
maxillaire du bloc crânio-facial. Le bloc crânio-facial du
squelette a donc bien été prélevé après la décomposition
du corps, pour être placé entre les deux autres blocs
crânio-faciaux dans le comblement définitif de la fosse. En
revanche, la scapula, le calcaneus et lʼépiphyse distale du
tibia au moins, sont ceux dʼun sujet de plus petite taille,
et donc probablement plus jeune ; on ne peut toutefois les
associer de manière certaine à lʼindividu de la classe 5-9
ans, qui est représenté par le bloc crânio-facial.

Lʼanalyse du squelette a été réalisée à partir dʼun cliché


photographique. Le squelette est placé sur le côté droit,
la tête initialement à lʼest et les pieds à lʼouest (fig. 2).
Lʼétat osseux est bon, mais le squelette est incomplet ;
il lui manque notamment la majeure partie des côtes,
des extrémités, des vertèbres (thoraciques moyennes
et supérieures et cervicales), les ceintures scapulaires à
lʼexclusion de la scapula gauche et les deux humérus. Ses
genoux sont en hyperflexion, ramenés en amont et vers la
droite du corps, le droit en aval du gauche. Son avant-bras
droit était placé en arrière de la tête, puisque quelques
os de la main sont présents en amont de la mandibule.
Lʼavant-bras gauche est fléchi en avant du thorax, la main
située latéralement au coude droit. Quelques dislocations
sont relevées. Le bassin, dont lʼos coxal gauche nʼest plus
en place, est effondré, le genou droit est en connexion
lâche, et des éléments du tronc se sont déplacés en
avant du membre inférieur gauche. Bien que limités, ces
mouvements ne sont pas compatibles avec lʼhypothèse
dʼun colmatage progressif du corps, mais témoignent dʼune
évolution en espace vide, que les remaniements soient dus
aux seul fait de la décomposition ou à la réintervention.

La nature de lʼespace vide ne peut être définie ; lʼhypothèse


dʼun contenant propre au corps nʼest pas argumentée,
aucun effet de contrainte ni de délimitation linéaire nʼétant
relevé sur le squelette. Lʼhistoire complexe des dépôts
Figure 1 : Coupe et plans de la fosse F1/T9 montrant les deux nécessitant un dispositif facilitant la réouverture de la
niveaux de dépôt. (F. Blaizot) fosse dans lʼobjectif de récupérer des os, on peut tout aussi
bien envisager un aménagement au sein de la fosse, sous
articulé peut être estimé autour de 11-14 ans. Sa mandibule la forme de planches placées en équilibre en appui contre
et son atlas sont présents, et les trois blocs crânio-faciaux la paroi de la fosse puisque le squelette est localisé dans
sus-jacents possèdent tous leur maxillaire et leurs condyles son angle S-O.
occipitaux, ce qui nous a permis de rechercher les liaisons
par appartenance à un même stade de maturation et Le bloc crânio-facial a été retiré alors que la décomposition
de contiguïté articulaire (maxillaire/mandibule-atlas/ était très avancée ou terminée. En effet, lʼatlas, dont
occipital). Lʼun des blocs crânio-faciaux appartient à la lʼarticulation avec le bloc crânio-facial est persistante, est

42
La tombe en fosse campaniforme sur le site le Brezet à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, France)

Figure 2 : Dépôt secondaire


(a) et squelette acéphale (b).
(F. Blaizot)

b en être séparées par très peu de sédiment, qui correspond


au colmatage naturel de lʼespace interne du squelette sous
lʼaction des tanatophages. Le niveau 1, qui livre les pièces
disloquées, est donc postérieur au prélèvement du bloc
crânio-facial, et paraît avoir été réalisé en une seule fois
(absence de traces dʼeffondrement des parois).

Il est probable que le déplacement de la scapula et de la tête


humérale gauches soit en relation avec la disparition des
humérus et de la moitié supérieure du thorax. Compte tenu
du bon état de conservation du squelette, lʼabsence de ces
os ne peut être imputée à une conservation différentielle ;
ils ont probablement été prélevés au même titre que le bloc
crânio-facial, mais ils nʼont pas été placés avec ce dernier.

Le mobilier et la date radiocarbone


Le mobilier récolté provient essentiellement de lʼus 1, cʼest-
à-dire du même niveau que les restes humains. Le mobilier
lithique est représenté par deux éclats et un fragment de
lamelle. Ces trois éléments portent des traces de chauffe.
Trois fragments dʼos long (ovicapridés ?) sont à signaler. La
céramique récoltée forme un ensemble dʼune quarantaine de
tessons. Un seul tesson de petit taille présente un décors en
chevrons, caractéristiques des décors classiques des vases
restée en place sur le sol dʼinhumation. Ce prélèvement campaniformes (fig. 3, 5). Le reste des tessons de céramique
a été effectué alors que lʼespace vide autour du squelette forme un ensemble homogène ; il semble que lʼensemble
était encore maintenu : les os des mains, situés à lʼorigine des tessons provienne de vases à parois épaisses. Cependant
en arrière de la tête sont présents et la prémolaire qui il faut isoler six tessons qui appartiennent à un même vase
appartient au maxillaire, vraisemblablement perdue globulaire à parois et lèvre fines. Un téton de préhension
au cours de cette intervention, repose sur le niveau en forme de languette est présent non loin de la lèvre du
dʼinhumation. La scapula et la tête humérale gauches vase (fig. 3, 2). Trois tessons permettent dʼavoir une idée
sont situées en avant de lʼavant-bras droit et paraissent de la forme générale des vases à parois épaisses. Il sʼagit

43
Frédérique Blaizot et Gérard Vernet

vraisemblablement de grands vases à parois sub-verticales Les pratiques reconnues dans la fosse F1/T9 du Brézet,
et fond plat. On note la présence dʼorganes de préhension, ne correspondent pas au mode funéraire que lʼon admet
en forme de languettes larges, disposés prés de la lèvre comme étant caractéristique du Campaniforme stricto
du vase (fig. 3, 1-4). Ces formes de vases évoquent des sensu (sépultures individuelles en fosse), bien quʼun
productions assez courantes dans les corpus du Néolithique rapide survol de la bibliographie du centre et de la
final ; elles peuvent être présentes également dans la moitié sud de la France, montre que les campaniformes
céramique commune des ensembles campaniformes. Ces ont des types sépulcraux très variés. Outre les fosses
formes de vases sont également relevés dans les ensembles individuelles, on rencontre effectivement des tumulus
de céramiques issus des autres fosses du site du Brezet et (Blanc 1958), des hypogées et des dolmens (Montjardin
elles sont, dans ce cas, associées à des fragments de vases 1984), ces populations réutilisant en outre fréquemment
décorés indiscutablement campaniformes. Lʼanalyse du les sépultures plus anciennes, comme lʼillustre, dans le
mobilier céramique issu de la structure F1/T9 et du groupe Centre, le tumulus de Thorus à Château-Larcher dans la
de structures situées à proximité montre que nous avons Vienne (Patte 1971).
là les traces dʼune occupation campaniforme marquée par
des structures domestiques (fosses, silos) dont certaines ont Les dépôts humains en fosses de type domestique,
servi dans un second temps à des dépôts volontaires et des qui correspondent le plus souvent à des réutilisations
inhumations. Il faut remarquer ici que les données concernant de structures désaffectées, sont rencontrés pendant
le Campaniforme en Auvergne restent très minces et le plus le Néolithique, lʼâge du Bronze et lʼâge du Fer. Pour
souvent, il sʼagit de quelques tessons découverts sur un site. le Néolithique de la moitié sud de la France, ils sont
Des ensembles de structures homogènes sont très rares. particulièrement fréquents au Chasséen, mais de
Pour les sépultures, on peut citer une sépulture avec brassard récentes découvertes attestent ce mode de traitement au
dʼarcher dans la banlieue nord de Riom (Puy-de-Dôme), Néolithique final, notamment en Languedoc (de Freitas
mais celle-ci ne contenait pas de mobilier céramique. et al. 1987, Hervé et al. 1999, Georjon et Blaizot 2001).
Parmi ces exemples, aucun nʼillustre les pratiques
La radiodatation, réalisée sur les ossements du squelette particulières relevées dans la fosse F1/T9 du Brézet ;
acéphale, est la suivante : LY-10817 = 3995 ± 45 BP, soit les squelettes retrouvés dans ces fosses nʼont en aucun
2620 à 2354 av. J.-C. cas fait lʼobjet de réinterventions caractérisées par des
translations dʼossements, même si le site de Moulin
Elle est conforme à lʼattribution culturelle fournie par la Villard (Gard) livre un dépôt secondaire stricto sensu (de
céramique, notamment par les tessons campaniformes, Freitas et al. 1987). Sur le site de Connaud à Beauvert
comme lʼindique une récente révision des dates (Gard)1, une fosse se caractérise par la présence dʼune
radiocarbones du Campaniforme dʼEurope occidentale inhumation primaire accompagnée dʼossements disloqués
(Bailly et Salanova 1999). On remarque quʼelle est dʼun deuxième individu (Georjon et Blaizot 2001) ; il nʼa
globalement un peu ancienne, si lʼon considère sa limite cependant pas été possible de déterminer si ces derniers
de confiance la plus haute, et donc plus conforme aux dates correspondaient à une réduction de corps in situ ou à une
que lʼon rencontre en Europe sud occidentale quʼà celles sépulture secondaire, mais quoi quʼil en soit, ce dépôt ne
du nord-est de lʼEurope, où les dates sont majoritairement peut en aucun cas être rapproché de celui du Brézet, qui
postérieures à 2500 avant J.-C. (Bailly et Salanova 1999). illustre quant à lui une translation dʼossements prélevés
Les meilleures probabilités tournent cependant autour de sur un dépôt primaire laissé en place, non dictée par le
cette date (2477 ; 2545 ; 2489 ; 2525). besoin de faire de la place pour une nouvelle inhumation.
Il sʼagit là manifestement dʼun rituel particulier.
Discussion Des fosses de la culture chasséenne de la vallée du Rhône
La structure est une fosse domestique réutilisée, révèlent que certaines réinterventions, pratiquées sur
manifestement un silo, comme lʼindiquent la présence de des squelettes, ne sont pas justifiées par une gestion de
traces charbonneuses et les trous de piquets sur le fond. lʼespace. Sur le site du Gournier à Montélimard (Drôme),
À un état avancé de sa décomposition, lui furent retirés un squelette, qui correspond au dernier inhumé dans la
son bloc crânio-facial, ses humérus et la partie supérieure fosse, est lacunaire (Crubézy 1991).
du thorax. Puis ses restes furent recouverts dʼune couche
de terre, dans les derniers centimètres de laquelle on En Auvergne, les rares inhumations chalcolithiques
regroupa trois blocs crânio-faciaux dont lʼun appartient connues sont individuelles, pratiquées dans des fosses
à ce squelette, ainsi que quelques os appartenant soit oblongues, voire globalement rectangulaires, comme celle
au plus jeune de ces trois individus soit à un quatrième. de Chapeau rouge à Menetrol dans le Puy-de-Dôme (Gallia
Les humérus et les os du thorax du squelette ne furent en informations 1980) ou celle de La Gravière-Peer II à Riom
revanche pas replacés dans cette fosse. dont la date radiocarbone est de LY-7681 = 3830 ± 55 BP,

44
La tombe en fosse campaniforme sur le site le Brezet à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, France)

Figure 3 : Le Brezet (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme).


Sépulture campaniforme, céramiques communes de tradition
Néolithique Final (1, 2, 3 et 4) et tesson décoré campaniforme
(5). Dessin/D.A.O : P. Combes

2444 à 2078 av. J.-C. (Loison 1997). Les squelettes, placés un prélèvement et une translation. De même, des dépôts
sur le côté au centre de la fosse, sont complets. de blocs crânio-faciaux, effectués auprès dʼun défunt ou
rassemblés dans une fosse, sont signalés en Pologne, sur le
Les rites illustrés par la fosse F1/T9 du Brézet ont, de toute site de Iwanowice (culture de Trzciniec du Bronze ancien)
évidence, plus de parallèles dans lʼâge du Bronze que dans (Gedl et Szybowicz 1997).
le Néolithique final. En effet, des pratiques conjuguant
des dépôts en fosses circulaires et des réinterventions En France, sur le site des Gours-aux-Lions, à Marolles-
a posteriori ont été observées au Bronze ancien. Des sur-Seine en Seine-et-Marne, les inhumations en fosses
réinterventions sur les restes humains sans objectif pratique circulaires du Bronze final II sont caractérisées par
sont dʼailleurs signalées en basse Auvergne (Loison à des prélèvements systématiques du bloc crânio-facial,
paraître). De nombreux exemples de réinterventions, ayant que les auteurs rattachent à la découverte de calottes
pour objet la récupération des crânes, sont mentionnés crâniennes dans des habitats contemporains (Mordant
toujours pour le Bronze ancien en Europe centrale, et Mordant 1970). Le rite mis en évidence dans la
comme par exemple à Somota en Slovaquie (Furmanek fosse F1/T9 du Brézet rappelle, dʼune certaine manière,
et Jakab 1997) où le cas dʼun squelette acéphale implique celui daté du Bronze final IIIa, du site de La Plaine à

45
Frédérique Blaizot et Gérard Vernet

Simandres dans le Rhône (Blaizot et Thiériot 2000) ; sur dans lʼamas dʼossements paraît privilégier la seconde
une longue durée, des prélèvements ont été pratiqués sur hypothèse, lʼassociation dʼossements disloqués et de
des squelettes situés dans une fosse circulaire, puis tous pièces en connexion anatomique partielle dans une autre
les os prélevés furent déposés au même moment, dans fosse, ainsi que la mention de nombreux os épars dans les
les niveaux de condamnation de la fosse. Dans la fosse comblements (Powlesland, Haughton et Hanson 1986)
du Brézet cependant, la durée sur laquelle porte le rituel laissent envisager des processus relativement complexes.
ne peut être appréciée, dans la mesure où les squelettes À titre indicatif, on notera, pour le Néolithique final,
auxquels appartiennent deux des trois blocs crânio- lʼexemple de la grotte du Maquis à Vallon-Pont-dʼArc
faciaux ne se trouvent pas dans la fosse ; par rapport aux (Ardèche), où un fragment de crâne a été trouvé dans un
cas de réinterventions pré-cités, lʼoriginalité de F1/T9 demi-cercle de blocs ; de même, à la grotte de Comboire,
consiste surtout en lʼintroduction dʼéléments exogènes à Claix (Isère), et à lʼabri de Thoys à Arbignien (Ain), les
au squelette dont la fosse constitue la sépulture primaire, crânes ont été retirés après la décomposition des corps
éléments qui furent mêlés à une pièce prélevée sur ce (Gely 1991). Bien que les contextes de ces sites (hypogées
dernier. collectifs) soient différents de celui du Brézet (fosse de type
domestique), ils témoignent dʼun rite particulier autour
Les translations dʼossements semblent quasi inconnues des crânes, au cours de la deuxième moitié du troisième
dans le contexte campaniforme. En Vendée cependant, millénaire. Mais à notre connaissance, absolument aucun
lʼenclos dʼAvrillé renferme des os humains disloqués parallèle avec la structure du Brézet nʼest pour lʼinstant
attestant de dépôts secondaires, mêlés à des tessons de attesté au Campaniforme. Le rituel observé ici relativise
céramique campaniforme (Benéteau et al. 1992). Sur le les conclusions selon lesquelles en aucun cas le corps
site campaniforme dʼHeslerton, dans le nord du Yorkshire nʼest accessible pour des interventions ultérieures après
(Angleterre), un squelette, sur les pieds duquel repose un lʼinhumation. Les funérailles campaniformes, interprétées
vase en cloche, jouxte un amas dʼossements (Powlesland, comme des événements ponctuels dépourvus de
Haughton et Hanson 1986) ; les archéologues nʼont pu prolongement dans la durée, et supposées ainsi sʼopposer
déterminer si ces os sont le résultat dʼune réduction de à celles des populations qui séparent et déplacent divers
corps in situ ou sʼils ont été apportés depuis un autre éléments du squelette (Thomas 1991), peuvent se révéler
lieu. Or, de même que lʼabsence des pièces labiles plus contrastées selon les groupes.

Note
1 Article en préparation, Georjon C. et Blaizot F., pour le Bulletin de la Société préhistorique française.

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Campaniforme et sépultures, au-delà du standard
La place du Campaniforme dans lʼévolution des sépultures du sud-est de la France
au 3e millénaire avant notre ère

Olivier Lemercier, Muriel Pellissier et Yaramila Tchérémissinoff

Résumé Abstract
Où sont les fameuses sépultures individuelles campaniformes Where are the famous Bell Beaker individual burials in
dans le sud-est de la France ? Dans quelles sépultures the south east of France ? What is the nature of the burials
trouve-t-on réellement des éléments campaniformes ? Et wherein we actually find Bell Beaker elements ? And what
de quels Campaniformes sʼagit-il ? Ou encore quelle est la kind of Bell Beaker is it ? And also : where does the Bell
place du Campaniforme dans lʼévolution des architectures Beakers stand in the evolution of the funeral architectures
et des rites funéraires entre la fin du Néolithique moyen and rites between the end of the Middle Neolithic and
et le Bronze ancien ? Répondre à ces questions, grâce à la the Early Bronze Age ? Answering these questions, thanks
présence de plus dʼune centaine de sites funéraires dans cette to the presence of more than a hundred funeral sites in
région, nʼest pas sans incidences sur lʼinterprétation même the area, would change our vision of the Bell Beakers
du Campaniforme. Ces questions sont aussi un prétexte fenomenon itself. These questions are also the occasion
pour présenter la diversité et les traditions des pratiques to present the diversity and the traditions of the funeral
funéraires autour du 3e millénaire avant notre ère. practices by the 3rd millenium BC.

Mots-clés Key Words


Campaniforme, sépultures, rituel funéraire, France, Sud-Est Bell Beaker, burials, funerary ritual, France, South-East

D
epuis le 19e siècle, le Campaniforme a souvent été début du 2e millénaire sont les questions que nous envisageons
considéré, et lʼest encore dans certaines régions, pour une région à la fois limitée géographiquement et riche
comme un phénomène funéraire. On associe en données : le sud-est de la France.
même le Campaniforme à un modèle sépulcral très codifié
comprenant un rite, des types de tombes, des positions et Le sud-est de la France
des orientations ainsi quʼun mobilier spécifique. Il est
pourtant remarquable que ce type de sépulture - la sépulture Le sud-est de la France ici pris en compte sʼétend de part
individuelle en fosse (parfois sous tumulus) - largement et dʼautre du Rhône inférieur, du sud de Lyon jusquʼau
répandu dans la province orientale est rare à absent dans les littoral méditerranéen, incluant les marges alpines de la
régions occidentale et méditerranéenne du Campaniforme. région provençale et de lʼIsère, à lʼest et la bordure des
Cévennes et des Monts du Vivarais, à lʼouest.
Dans les régions méditerranéennes, comme dans
nombre dʼautres, le Campaniforme nʼest assurément pas Il sʼagit dʼune vaste région, définie pour une autre
seulement un fait funéraire. Le nombre dʼhabitats connus étude comme lʼextension de la culture campaniforme
ou de contextes ne pouvant pas être considérés comme régionale : le groupe rhodano-provençal. Cette région
funéraires est actuellement supérieur, pour le sud-est de la présente une très grande variété de milieux naturels, dont
France, au nombre de sépultures inventoriées. Par ailleurs, les aspects climatiques, topographiques et géologiques
le modèle funéraire du Campaniforme oriental y est encore ont des conséquences directes sur les axes de diffusions,
et toujours absent. les zones de peuplement mais aussi les recherches et les
connaissances archéologiques.
Que sont donc les sépultures et les rites campaniformes dans
ces régions et quelle place occupe le Campaniforme dans La période qui nous intéresse est très complexe en raison
lʼévolution des pratiques funéraires entre la fin du 4e et le de lʼidentification de nombreuses cultures matérielles dont

49
Olivier Lemercier, Muriel Pellissier et Yaramila Tchérémissinoff

les relations géographiques et chronologiques ne sont pas du Bronze) et nous ne disposons pas de chiffres pour les
encore totalement établies. Selon le schéma actuellement autres secteurs.
proposé pour la partie méridionale de la région, en
Languedoc oriental et en Provence (DʼAnna 1995a, Les sépultures individuelles, quel quʼen soit le type, sont
1995b, 1999, Gutherz et Jallot 1995) : les parents pauvres des types funéraires du sud-est avec
au plus quelques dizaines dʼunités. Elles sont souvent
- Le Néolithique moyen chasséen évoluerait vers le considérées comme strictement antérieures à la période
milieu du 4e millénaire en une entité pour le moment qui nous intéresse ici, bien quʼelles soient généralement
qualifiée de Néolithique récent et peut-être déjà très difficiles à dater en lʼabsence de mobilier funéraire.
constituée de plusieurs groupes régionaux qui restent
à identifier précisément. Démarche et limites
- Dans la seconde moitié et à la fin du 4e millénaire,
apparaissent des groupes réellement régionaux comme Afin de répondre à la problématique de lʼévolution
le groupe de Fraischamp dans le Vaucluse rhodanien, le des architectures et des pratiques funéraires à la fin du
Couronnien en basse Provence et le groupe de Ferrières Néolithique et de la place quʼy occupe le Campaniforme,
en Languedoc oriental. nous avons envisagé deux approches complémentaires.
- Dans la première moitié du 3e millénaire, le groupe
de Fontbouisse se met en place en Languedoc oriental Il sʼagit dʼabord dʼune présentation générale, à grands traits,
et semble avoir connu une importante expansion, des données funéraires replacées dans leur chronologie
pendant la première moitié du millénaire, en remontant entre la fin du Néolithique moyen et le Bronze ancien. Nous
un peu la vallée du Rhône et en débordant en rive avons choisi de détailler ensuite les données concernant le
gauche. Mais cʼest surtout en terme dʼinfluences quʼil Campaniforme et son insertion cette évolution régionale
sʼexprime sur les cultures matérielles des régions afin de mettre en évidence dʼéventuelles solutions de
voisines avec lʼapparition du groupe Rhône-Ouvèze, continuité.
par exemple. Celui-ci est directement issu, semble-
t-il, dʼune influence fontbuxienne dans la culture Précisons tout de suite les limites importantes inhérentes
couronnienne. Des phénomènes probablement à ce travail. Il sʼagit essentiellement de deux aspects.
similaires se produisent sur dʼautres cultures dans la Tout dʼabord le caractère lacunaire de la documentation
région rhodanienne. disponible à partir des inventaires encore très incomplets est
- Cʼest à partir de ce moment que semble apparaître le une limitation de fait dans notre accès aux données. Surtout,
Campaniforme, à une date difficile à préciser, autour du cʼest la proportion de sépultures collectives pour la région et
milieu du 3e millénaire. Plusieurs styles décoratifs de la période considérée qui pose de nombreux problèmes. Ces
la céramique campaniforme présentent des répartitions sépultures correspondent le plus souvent à des monuments
géographiques distinctes et des phases chronologiques et à des cavités à longue durée dʼutilisation ou à multiples
relatives sur lesquelles nous reviendrons. réutilisations ce qui ne facilite pas leur analyse.
- La céramique à décor barbelé apparaît à la fin de la
période, autour de 2200-2150 avant notre ère, et ne Au-delà de ces limites, lʼanalyse des données funéraires du
disparaît probablement pas avant 1900 avant notre ère. 3e millénaire avant notre ère dans le sud-est de la France,
dans un contexte chronologique même imparfaitement
Concernant les sépultures de ces périodes, aucun inventaire maîtrisé, permet de faire quelques remarques
complet nʼa, à ce jour, été réalisé. Les travaux thématiques intéressantes sur lʼévolution des pratiques funéraires
ou régionaux sont nombreux (Pellissier 1998, Roudil et mais aussi dʼenvisager des incidences importantes pour
Bérard 1981, Sauzade 1983, 1998, 1999, Soulier 1998, lʼinterprétation du phénomène campaniforme.
Tchérémissinoff 2000) mais ne permettent pas encore
de concevoir de réelles synthèses. Il sʼagit en fait de
milliers de sépultures de types très variés présentant des
Evolution générale des architectures et des
zones de concentrations notables, principalement pour les rites du Néolithique moyen au Bronze
monuments mégalithiques pour lesquels les inventaires sont ancien
toujours incomplets. LʼArdèche comprendrait entre 700 et
800 monuments, le Gard environ 200, la Provence environ
150. LʼIsère et la Drôme nʼen ayant livré quʼun seul. Du Néolithique moyen au Néolithique final

Les cavités funéraires sont encore plus mal répertoriées. Si, dans certaines régions du Midi, lʼinhumation collective
On en évoque plusieurs dizaines pour lʼArdèche, près de semble être très ancienne, comme pour la Cauna de Bélesta
200 pour la Provence (pour lʼensemble Néolithique - âge (Pyrénées-orientales) (Claustre et al. 1993), le sud-est de

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Campaniforme et sépultures, au-delà du standard

la France est marqué par lʼusage probablement quasi- être rapportée la construction des pseudo-hypogées de
exclusif de la sépulture individuelle et parfois multiple. Fontvieille (Bouches-du-Rhône) dont le mobilier le plus
Parallèlement, la présence de quelques coffres de pierre ancien est rapporté au groupe de Ferrières.
demeure exceptionnelle, comme à Saint-Jean-du-Désert
à Marseille (Bouches-du-Rhône). Cʼest à la fin de cette La question de lʼexistence réelle de sépultures
période que se développent de façon concomitante mais individuelles dans cette première partie du Néolithique
pas nécessairement liée, lʼinhumation collective et les final reste actuellement posée mais peut être suspectée tant
premiers monuments mégalithiques. Dès cette période en Provence quʼen Languedoc oriental.
de transition appelée Néolithique récent, les architectures
funéraires semblent montrer une certaine variété et si les Le mobilier funéraire de cette période semble
traditions du Néolithique moyen perdurent sans doute, se essentiellement constitué de parures très nombreuses
développent de nouvelles formes architecturales, dans le et très variées. Lʼindustrie lithique est représentée par
dernier tiers du 4e millénaire avec les premiers monuments des armatures de flèches, des poignards et des lames
tumulaires de Château Blanc à Ventabren (Bouches-du- retouchées complétés par des éléments ubiquistes. La
Rhône) (Hasler et al. 1998) et le monument mégalithique céramique semble très rare dʼune manière générale et
des Juilléras à Mondragon (Vaucluse) (Lemercier et al. les plus anciens éléments feraient référence au groupe de
1998) dont les datations sont identiques (3329-2886). Ferrières.
Cʼest à la même époque que la sépulture collective en
cavité apparaît dans le sud-est avec lʼexemple de lʼAven La deuxième étape du Néolithique final correspond au
de la Boucle à Corconne (Gard) (Duday 1987, 2000). développement des groupes de Fontbouisse et Rhône-
Ouvèze dans la partie méridionale de la région.
Les deux temps du Néolithique final
Dans lʼensemble de la région considérée, les cavités
Le Néolithique final du sud-est est marqué par deux funéraires sont toujours utilisées, ainsi que les hypogées là
périodes pour les traditions funéraires. Cʼest à la première où ils existent déjà. Certains hypogées sont probablement
partie du Néolithique final et plus précisément au groupe creusés en Languedoc oriental par le groupe de Fontbouisse
de Ferrières que sont à rattacher lʼessentiel des dolmens et la plupart de ceux du Vaucluse semblent apparaître dans
du Gard et de lʼArdèche. Dans la région provençale, G. un contexte Rhône-Ouvèze.
Sauzade (1998) a distingué deux groupes architecturaux
pour cette première période. Concernant les monuments mégalithiques, si nous
manquons de documents pour les secteurs septentrionaux,
Parmi ceux-ci le groupe des monuments à chambre la partie méditerranéenne montre une situation assez
allongée de Provence occidentale sʼapparente aux divers contrastée entre les régions. Dans le Gard, la réutilisation
monuments bas-rhodanien présentant une architecture des monuments mégalithiques de construction Ferrières
mixte de dalles et parois de pierre sèche qui sʼétendent en par le groupe de Fontbouisse semble peu importante,
rive droite du Rhône, dans le Gard, lʼArdèche et au delà. alors quʼaucune construction à cette époque nʼa pu
Certains de ces monuments ont livré du mobilier de type être proposée. Dans la région provençale en revanche,
Ferrières. En Provence occidentale, dans la région des comme en Ardèche dans une moindre mesure, un grand
Alpilles où un groupe de ces monuments est présent, le nombre de dolmens livrent du mobilier à rattacher à cette
Néolithique final est représenté par la culture couronnienne étape contemporaine du groupe de Fontbouisse et G.
et une influence ou une présence de tradition ferrières. Ce Sauzade peut même envisager lʼhypothèse de nouvelles
groupe sʼétend assez loin vers lʼest jusquʼau massif des constructions principalement pour lʼaire la plus orientale
Maures. Au delà se développe le groupe des dolmens de la Provence.
à chambre carrée de Provence orientale. Lʼattribution
chronoculturelle précise de ces monuments est plus Ce qui marque sans doute le plus la période est lʼapparition
difficile, le Néolithique final restant méconnu dans cette de nouveaux types de monuments. En Languedoc oriental, il
région. Le mobilier découvert dans les tombes tendrait à sʼagit des tombes en fosse appareillées et/ou dallées dont les
indiquer que leur construction date néanmoins elle aussi plus anciennes sont rattachées à la transition entre Ferrières
du début du Néolithique final. et Fontbouisse. En rive gauche du Rhône et particulièrement
dans la partie orientale de la Provence, apparaissent sans
Parallèlement au développement des cavités funéraires doute des variétés particulières de sépultures comme des
et des dolmens, apparaissent les hypogées. Ils sont tumulus comprenant parfois des aménagements de pierres
essentiellement concentrés de part et dʼautre du Rhône, ou de dalles, des coffres et des tombes en blocs de diverses
dans sa partie inférieure jusquʼà la hauteur de lʼArdèche formes. Les sépultures mégalithiques des régions alpines
et de la Drôme. Cʼest à cette période que doit aussi seraient à rapporter à cette phase pour leurs plus anciennes

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Olivier Lemercier, Muriel Pellissier et Yaramila Tchérémissinoff

constructions. Le groupe des dolmens de type alpin est dʼattribution des dépôts parfois qualifiés de Chalcolithique
représenté par seulement 6 monuments, bien isolés des - Bronze ancien dans le sud-est de la France. Parallèlement
autres géographiquement. Ils seraient à rapprocher des à ces dépôts collectifs, les sépultures individuelles, sans
monuments plus septentrionaux et rares comme la tombe être nombreuses, semblent quand même se généraliser. Les
de Verna dans lʼIsère ou des dolmens de Savoie et leur architectures sont très diversifiées avec des fosses, parfois
construction serait à rapporter à un stade chalcolithique du appareillées et des caissons de pierre et probablement de
Néolithique final ou au Campaniforme. bois.

Concernant les sépultures individuelles, elles sont Ce qui semble marquer la période est lʼabandon généralisé
présentes sur des sites fontbuxiens dans le Gard, et ne de lʼutilisation des monuments mégalithiques. Même si
sont sans doute pas à attribuer systématiquement au quelques cas dʼéléments du Bronze ancien sont connus
Néolithique moyen. dans des dolmens ceux-ci restent très rares, comme le sont
les éléments de lʼâge du fer ou de lʼAntiquité.
Le mobilier funéraire de cette phase présente toujours une
abondance de parures très variées, du mobilier lithique
parfois important et diversifié et surtout des ensembles
Architectures et rites campaniformes
céramiques dans certaines grottes et dans les hypogées.
Quelles Sépultures ?
Cʼest au sein de cette période, et non après, quʼapparaissent
les premiers vestiges campaniformes dans le sud-est de la Nous avons déjà évoqué le fait que tous les types de
France. En confondant tous les styles campaniformes sépultures connus dans le sud-est de la France au Néolithique
présents, nous avons pu inventorier 311 sites qui ont final livrent des éléments campaniformes. La première
livré du mobilier campaniforme et apparenté, dans la remarque est lʼextrême rareté des sépultures individuelles
région définie. Une dizaine de ces sites sont douteux et recelant du mobilier caractéristique (Tchérémissinoff ce
parallèlement, de nouveaux sont découverts chaque année. volume).
Sur ce nombre, nous pouvons distinguer une centaine de
sites funéraires. Nous en avons retenu précisément 102 Parmi les types de sépultures livrant du mobilier
pour étudier leur répartition et leur spécificité (Lemercier campaniforme, il est possible de remarquer la très nette
2002). prédominance à part égale des monuments mégalithiques de
type dolmen et des cavités funéraires (grottes et abris). Tous
Sur cet ensemble, il est possible de faire quelques les autres types de sépultures sont presque anecdotiques
remarques générales. Tous les types de sépultures avec moins de 10 sites pour chacun. Les sépultures en
reconnus pour le Néolithique final ont livré du mobilier fosses sont très rares. Celle de La Fare à Forcalquier
campaniforme (à lʼexception peut-être des rares tombes (Alpes-de-Haute-Provence) (Lemercier 1998a, 1998b,
ovales spécifiques au groupe de Fontbouisse). Les Lemercier, Müller et Bouville 1998, Müller, Lemercier
sépultures attribuées exclusivement au Campaniforme, et Bouville 1997-1998) présente quelques particularités
sur la base du mobilier spécifique sont excessivement (cf. infra). Les autres sont des sépultures généralement
rares. La répartition géographique des sépultures qui individuelles dʼenfant, parfois très jeunes dans des
livrent du mobilier campaniforme est peu ou prou contextes dʼhabitat en cavité ou en plein air à la grotte
identique à celle des sépultures précédemment évoquées Murée à Montpezat (Alpes-de-Haute-Provence) (Courtin
et sʼidentifie pleinement aux différentes concentrations 1967, 1974), aux Barres à Eyguières (Bouches-du-Rhône)
de types de tombes. Principalement pour les monuments (Mahieu 1992) et dans un contexte plus particulier pour
mégalithiques. certaines tombes des Juilléras à Mondragon (Vaucluse).
Les sépultures en coffre et en caisson sont peut-être encore
Le Bronze ancien plus rares avec certaines tombes des Juilléras et la tombe
du Colombel à Laudun (Gard) (Carrière 1892) dont la
Les sépultures attribuées au début de lʼâge du Bronze sont tradition campaniforme nʼest attestée que par la présence
de deux types. Il sʼagit, pour une très grande majorité des dʼun brassard dʼarcher. Les sépultures tumulaires sont un
cas recensés, dʼinhumations collectives en cavité, bien peu plus nombreuses mais ne permettent généralement
que des dépôts individuels privilégiés ou déconnectés que peu dʼobservations. Des ossements humains et du
chronologiquement et culturellement des dépôts antérieurs mobilier archéologique sont généralement recueillis dans
dans des contextes dʼutilisations multiples soient probables des tas de pierrailles et de terres de hauteur médiocre
(Tchérémissinoff 2003). Une réelle continuité dʼusage qui ont pu dans certains cas, en fonction de la présence
des cavités funéraires du Néolithique final au Bronze de dalles et de structures, correspondre aux vestiges de
ancien est certaine et se traduit souvent par une difficulté structures mégalithiques de type coffre ou dolmen plus ou

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Campaniforme et sépultures, au-delà du standard

moins démantelées. Cʼest le cas de plusieurs monuments - La tombe du Colombel à Laudun parfois attribuée au
des Alpes-Maritimes. Et les tumulus du Plan dʼAups Campaniforme
(Var) (Courtin et Palun 1962) ont été en grande partie - Le tumulus du Gendarme au Plan dʼAups qui nʼaurait
détruits sans observations préalables. Les hypogées ont livré quʼun seul individu.
été utilisés dans une moindre mesure puisque seuls les - Et les sépultures dʼenfants en cuvette ou en caisson
monuments septentrionaux du groupe, celui du Perpétairi déjà mentionnées (la grotte Murée, les Juilléras et les
à Mollans-sur-Ouvèze (Drôme) (Catelan et Catelan 1914, Barres) auxquelles ont peut éventuellement ajouter
Courtin 1962b) et peut-être celui du Serre des Huguenots celle de la grotte de la Buisse en Isère.
à Mirabel-aux-Baronnies (Drôme) (Bill 1973) ont livré
du mobilier campaniforme. Mais, les monuments mixtes Le cas du site des Lauzières à Lourmarin (Vaucluse),
hypogées/allées couvertes de Fontvieille (Bouches-du- qui a livré les restes dʼun petit caisson probablement
Rhône) (Cazalis de Fontdouce 1873, 1877, 1878) ont funéraire dans le secteur où ont été découverts les éléments
eux aussi livré du mobilier campaniforme. Les cavités campaniformes, ne peut être pris en compte. Ces éléments
funéraires sont très nombreuses et correspondent elles campaniformes sont de style rhodano-provençal et barbelé
aussi a une grande variété dʼimplantations. Il peut sʼagir (Courtin et DʼAnna 1985).
dʼabris au surplomb peu développé, peu nombreux pour
le Campaniforme comme pour lʼensemble du Néolithique, Le dépôt ou lʼinhumation dans des contextes collectifs
dʼavens ou, plus généralement, de réelles grottes. Elles demeurent incontestablement le rite des populations qui
sont parfois dʼaccès relativement difficile. La plupart ont utilisé les vases campaniformes.
de ces cavités ont connu des utilisations multiples et le
Campaniforme y est généralement reconnu par quelques Quels mobiliers funéraires ?
objets spécifiques dans des contextes assez bouleversés.
Déterminer avec précision le mobilier lié aux dépôts
Sʼil est tenu compte de la nature de certains des monuments funéraires campaniformes tient de la gageure. Comme
considérés comme des tumulus, les monuments nous lʼavons vu, les sépultures campaniformes sont
mégalithiques représentent le type de sépulture le plus essentiellement collectives et en presque totalité de
fréquent dans les contextes funéraires campaniformes. construction strictement antérieure. Il est donc difficile de
Tous les types de dolmens ont livré des vestiges reconnaître parmi les objets, comme parmi les corps, ce
campaniformes, les petits dolmens ardéchois (et du nord qui doit être rapporté strictement au Campaniforme.
du Gard), les dolmens alpins, les dolmens à petite chambre
carrée ou sub-carrée de Provence orientale et les dolmens Certains types de parures, par exemple, sont considérés
à longue chambre de Provence occidentale et jusquʼaux comme strictement antérieurs au Campaniforme parce
rares monuments septentrionaux comme la tombe de que fréquemment mis au jour dans des contextes supposés
Verna (Isère) (Bocquet 1976). Lʼun de ces monuments homogènes du début du Néolithique final. Cependant, les
dont la construction est attribuée au Campaniforme (avec observations concernant les autres données montrent que le
deux ou trois dolmens anciennement fouillés des Alpes- Campaniforme nʼest pas un ensemble homogène dʼorigine
Maritimes) est le dolmen du Villard au Lauzet-Ubaye étrangère. Il est marqué par dʼimportants phénomènes de
(Sauzade 1991). Cette hypothèse nʼest pas contradictoire mixité et un probable enracinement dans les traditions
avec la continuité de lʼutilisation de ce type de tombe locales. Rien nʼinterdit alors de supposer la perduration de
généralement observée au moment du Campaniforme. certains types de mobiliers apparus antérieurement. Nous
Ceci, pourrait indiquer selon G. Sauzade, une pénétration sommes, devant cette difficulté, obligés de ne considérer
tardive du domaine alpin par le phénomène mégalithique, que les objets dits spécifiquement campaniformes et ceux-
confirmée par une attribution campaniforme dʼautres ci demeurent peu nombreux.
monuments septentrionaux, comme la tombe de Verna et
les dolmens de Cranve et de Reignier en Haute-Savoie La céramique semble importante en nombre par rapport
(Sauzade 1998). Il ne sʼagit malgré tout que dʼune aux séries funéraires du début du Néolithique final
hypothèse et le faible nombre de monuments connus ne et lʼhypothèse dʼun rite particulier lié à la céramique
permet pas dʼaller plus loin. campaniforme ne peut être rejetée. Mais là encore il faut
rappeler la place de la céramique dans certaines sépultures
Concernant les rites, les sépultures individuelles (ou pluri- du groupe Rhône-Ouvèze. Et, il reste difficile de préciser
individuelles) sont très rares. On peut mentionner : lʼantériorité réelle des sépultures Rhône-Ouvèze sur les
- La sépulture de La Fare à Forcalquier dans les Alpes- sépultures campaniformes.
de-Haute-Provence qui a livré un individu adulte.
- Une des sépultures des Juilléras à Mondragon, qui a En matière dʼindustrie lithique on reconnaît seulement
livré un sujet adulte. quelques armatures à pédoncule et ailerons équarris et

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Olivier Lemercier, Muriel Pellissier et Yaramila Tchérémissinoff

une poignée de segments de cercle. Pour la parure on se Nous distinguerons ici 4 ensembles de styles campaniformes
limite aux brassards dʼarcher, à certains types de boutons dont lʼarticulation chronologique initialement établie
à perforation en V et à des pendeloques arciformes. Le par J. Guilaine (1967, 1976) a été partiellement révisée
métal se limite à des alênes bipointes de section carrée récemment par lʼun de nous (Lemercier 2002).
en cuivre et quelques rares poignards (parfois considérés
comme spécifiques). Mais ces types de mobilier sont Le premier ensemble comprend les vases campaniformes
parfois mis au jour dans des contextes du Néolithique décorés à la cordelette et les styles pointillés linéaires,
final sans la présence de céramique campaniforme et leur international et mixtes. Il sʼassocie de façon certaine au
attribution demeure toujours délicate. groupe Rhône-Ouvèze, comme dans la sépulture de La
Fare et probablement au groupe de Fontbouisse dans
Ces éléments ne peuvent être considérés comme quelques cavités du nord du Gard.
spécifiquement funéraire puisquʼils ont aussi été mis
au jour dans des contextes domestiques. Rappelons Le second est le style pointillé géométrique dit dérivé
quʼaucune armature de type Palmela nʼa été découverte de lʼinternational et les objets de styles pointillé linéaire
dans le sud-est en contexte funéraire. et international qui lui sont associés. Cet ensemble,
essentiellement présent en rive gauche du Rhône sʼassocie
On peut aussi observer dans ces types de mobilier une de façon stricte à des objets de type Fontbouisse et
ambiance méditerranéenne marquée concernant les Rhône-Ouvèze pour lesquels des évolutions sont parfois
types présents de boutons à perforation en V dont les perceptibles.
zones de concentrations se trouvent principalement en
Languedoc occidental et dans la péninsule Ibérique. Le Nous avons proposé une pleine synchronie entre ces deux
bouton a perforation en V étant lui même dans le sud-est ensembles dont les différences seraient dʼordre fonctionnel
strictement antérieur au Campaniforme puisque présent ou de statut. Les ensembles du style pointillé géométrique
dans le groupe de Ferrières avec le Bouton de Durfort. correspondant à de réelles implantations, dʼorigine
De même, les pendeloques arciformes qui connaîtront une extérieure à la région et au contact des population locales.
large répartition européenne sont présentes pour certains Les ensembles cordés, pointillés linéaires, internationaux
types dans des contextes non campaniformes associées et mixtes, correspondant au standard de L. Salanova
à du mobilier de style Rhône-Ouvèze - antérieures ou (2000) pourraient être considérés comme les produits
postérieures à lʼapparition du Campaniforme ? dʼune diffusion, à partir des implantations mentionnées
vers lʼintérieur des terres et les populations indigènes.
En raison de la prédominance des contextes collectifs,
la notion de package ou de set campaniforme demeure Le troisième ensemble est le style incisé et estampé
difficile à envisager dans le sud-est si ce nʼest pour les très (dans cette région le groupe rhodano-provençal) auquel
rares sépultures individuelles livrant du mobilier : on ajoute certaines productions décorées au peigne dans
- A La Fare à Forcalquier : un gobelet campaniforme un style complexe. Il semble strictement autonome en
décoré, deux gobelets de tradition locale, un poignard Provence par rapport aux cultures locales, probablement
en cuivre et un objet en os en forme de bobine. disparues, mais peut sʼassocier à des éléments Fontbouisse
- Pour le tumulus du Serre dʼAurouze à Soyons (Blanc principalement dans le Gard et dans une moindre mesure
1958) : un gobelet et une écuelle campaniformes dans la vallée du Rhône.
décorés, un poignard en cuivre, un fragment
dʼarmature en silex et un anneau en argent dʼattribution Le dernier rassemble les productions incisées et barbelées
incertaine. vraies, dans des contextes souvent homogènes. On peut
- Pour la sépulture dʼenfant de la grotte Murée à remarquer tout dʼabord que la distribution du nombre de
Montpezat (Courtin 1962a, 1967, 1974) : trois vases sépultures en fonction de ces styles nʼest pas homogène.
campaniformes dont une petite écuelle décorée, deux
lames en silex, une pendeloque arciforme en coquille, Les tombes attribuables aux deux premiers styles sont
deux dentales, une petite hache polie et une boule relativement peu nombreuses. Les sépultures du style
dʼocre. rhodano-provençal sont nettement majoritaires. Le nombre
des sépultures non attribuées correspond aux dépôts
Quel Campaniforme ? funéraires qui nʼont pas livré de céramiques spécifiques ou
pour lesquelles on ne dispose pas de description correcte.
Au sein des différents styles campaniformes qui couvrent
probablement près dʼun demi millénaire, lʼhistoire des Si on observe les types de sépultures présents pour chacun
architectures et des rites funéraires ne semble pas figée et de ces styles : on peut remarquer des situations très
une évolution et des changements sont perceptibles. différentes.

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Campaniforme et sépultures, au-delà du standard

Les sépultures correspondant au Campaniforme réellement La place de la céramique décorée au sein des dépôts
international avec ses décors cordés, pointillés et mixtes est peut-être importante, mais elle ne constitue pas une
se limitent à la sépulture de la Fare à Forcalquier, réelle spécificité et pourrait même être un artefact puisque
éventuellement à deux dolmens des Alpes-Maritimes, à deux nous ne sommes que rarement en mesure dʼattribuer
cavités de lʼIsère et la tombe de Verna. Le site de Largellier au Campaniforme les dépôts qui ne comportent pas
à Calvisson dans le Gard a livré des restes humains qui sont de céramique spécifique. Les rares cas de sépultures
parfois attribués au Campaniforme international mais leur présentant quelques éléments campaniformes non
contexte reste imprécis et le site a aussi livré des vestiges céramiques pourraient aller dans ce sens.
fontbuxiens et barbelés (Roger 1995).
Concernant les architectures, lʼabsence de sépultures
Les sépultures du style pointillé géométrique dérivé de attribuables à un modèle campaniforme est en tout point
lʼinternational sont elles aussi très peu nombreuses. Leur remarquable. La seule sépulture de La Fare pourrait
répartition correspond à la répartition générale du style, correspondre à ce modèle et doit encore être réexaminée.
cʼest à dire la Provence occidentale essentiellement et
dans une moindre mesure le Var et les Alpes-Maritimes. La sépulture collective semble la règle, et le Campaniforme
Les monuments concernés sont deux des hypogées de sʼinsère parfaitement dans la tradition locale. Lʼidée
Fontvieille, les autres étant uniquement des cavités. Les selon laquelle les dépôts campaniformes à lʼintérieur
autres monuments de tradition locale, comme tous les des monuments mégalithiques pourraient correspondre
types de dolmens ne sont pas utilisés. à un rite différent et un événement particulier demeure
intéressante. Cependant, quʼest-ce quʼune sépulture
Le style incisé et estampé est présent sur une région plus collective si ce nʼest la succession de dépôts individuels ou
importante et dans une plus grande variété de contextes. multiples en un même lieu, consacré à cet usage ? Et dans
Il correspond à une réelle expansion du Campaniforme sur ce cas, quʼest-ce qui différencie un dépôt campaniforme,
la région étudiée, sʼétend au Gard et remplace les cultures dʼun dépôt du Néolithique final local ? La présence dʼune
de traditions locales dans la plupart des régions. Le type céramique spécifique à ce dépôt ne saurait sans doute
de tombe majoritaire est le dolmen, conformément aux marquer quʼun changement ou une évolution culturelle.
traditions locales, suivi de près par lʼensemble des cavités Le fait important est que le dépôt funéraire associé à du
funéraire, mais des tombes en petites fosses ou cuvettes mobilier campaniforme a été réalisé dans la sépulture
(les sépultures dʼenfants), des tumulus et dans un cas un traditionnelle localement et pas dans un lieu et une
hypogée sont aussi utilisés. La répartition des sépultures architecture différente.
suit scrupuleusement celle des tombes des cultures du
Néolithique final, avec des concentrations mégalithiques Cʼest la fin de la période qui semble être le témoin des
dans lʼArdèche, lʼest varois et les Alpes-Maritimes. Le changements les plus profonds, même si la sépulture
Gard, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse restent les collective en cavité demeure dominante. Ces changements
zones de concentration des habitats. se traduisent par deux faits concomitants. Dʼune part
nous assistons à lʼabandon généralisé de lʼusage des
Le style incisé et barbelé présente une zone de concentration sépultures mégalithiques, mêmes si quelques rares cas
dans la vallée du Rhône et sʼétend de part et dʼautre en peuvent être discutés et, dʼautre part, un développement
Provence et en Languedoc oriental. Les sépultures connaissent de la sépulture individuelle, en fosse ou en caisson semble
une répartition conforme. Malgré un effectif relativement évident. A ce sujet, rappelons quʼil est difficile de voir dans
faible, on peut remarquer que ce sont les cavités funéraires ce fait une réelle nouveauté. La sépulture individuelle
qui dominent nettement. Lʼutilisation des mégalithes a nʼa probablement jamais totalement disparu, dans cette
totalement disparu à lʼexception du cas de la tombe de région, depuis le Néolithique moyen. De nombreux cas de
Verna à lʼextrémité septentrionale de la région dʼétude. Les sépultures individuelles font lʼobjet de discussions quant à
sépultures en caissons et en fosses sont représentées par le leur attribution au Néolithique moyen ou au Néolithique
petit ensemble des Juilléras à Mondragon. final, mais il ne sʼagit que dʼun problème dʼévolution des
connaissances. Si le schéma simpliste : Néolithique moyen
= sépultures individuelles/Néolithique final = sépultures
Quel impact du Campaniforme ? collectives est sans doute correct statistiquement, la
sépulture individuelle perdure sans doute pendant toute
Spécificités campaniformes et traditions locales la période au même titre que la sépulture collective est
apparue beaucoup plus tôt que nous ne le pensions encore il
A lʼissue de ce rapide examen, il semble très difficile y a vingt ans. Notons enfin que la sépulture individuelle est,
de trouver des spécificités aux architectures et aux rites dans tous les cas, demeurée rare, pendant le 3e millénaire,
funéraires campaniformes dans le sud-est de la France. et est peut-être liée à des cas spécifiques à une époque où

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Olivier Lemercier, Muriel Pellissier et Yaramila Tchérémissinoff

lʼinhumation collective était la règle. Rien nʼinterdit, face Si la partie souterraine du monument nous est connue, le
à ce développement notable au tout début de lʼâge du type de couverture reste difficile à restituer, nous pourrions
Bronze, que les types de sépultures individuelles présents être face à une structure tumulaire ou à quelque chose de
correspondent à une re-introduction à partir dʼune autre plus complexe, ce qui nʼest pas exclu par le volume de
région1. Ces sépultures individuelles semblent plus pierre extrait de la fosse. Lʼassociation de la structure
nombreuses dans la vallée du Rhône et dans le centre de creusée et dʼun accès rapproche ce monument de lʼidée
la France. Elles pourraient résulter dʼune influence nord- dʼun semi-hypogée. Ce type dʼarchitecture est totalement
rhodanienne qui rencontre dans ces régions les extensions inédit dans la région considérée mais lʼétat très dégradé de
du groupe Barbelé méridional, alors que le sud demeure la structure ne nous permet pas de comparaisons évidentes.
attaché à la sépulture collective. Lʼattribution de ce monument au modèle campaniforme
connu en Europe orientale et septentrionale nous semble,
Retour sur la sépulture de Forcalquier - La Fare dans tous les cas, de moins en moins évident.

La seule exception potentiellement campaniforme à cette Evolutions et intégrations


évolution des traditions locales est la sépulture de La
Fare à Forcalquier qui ne peut être considérée autrement Lʼévolution des rites funéraires, entre le 4e et le début
quʼancienne - dans le Campaniforme - puisquʼelle du 2e millénaire, semble marquée par de longs cycles
associe un gobelet à décor mixte réalisé au peigne et à la au cours desquels la sépulture individuelle ou collective
cordelette et deux gobelets carénés de style Rhône-Ouvèze domine, sans jamais être exclusive.
(Lemercier 2002).
Le Campaniforme au sein de ces grandes tendances
Elle montre le dépôt individuel dʼun individu adulte nʼéchappe pas à la règle. Les sépultures sont au début
présentant une position et une orientation conformes, essentiellement collectives comme pour les cultures
a priori, aux standards du Campaniforme européen. locales au sein desquelles il sʼinsère, et des sépultures
Cependant, plusieurs observations ne vont pas dans ce individuelles sont présentes, très peu nombreuses.
sens.
Si certains rites qui se traduisent par certaines positions et
La structure tout dʼabord est assez particulière. Il sʼagit orientations des corps inhumés ou la présence de certains
dʼune fosse mais celle ci est de dimensions relativement objets peuvent être spécifiquement campaniformes, ceux-
importante avec près de 3 m par près de 2. Elle présente ci ne modifient pas radicalement le paysage funéraire
une couverture particulière faite de blocs qui reposaient régional et ce nʼest quʼà la fin de la période, en lʼétat actuel
dʼun côté sur les bords de la fosse directement sur le des connaissances, que lʼabandon de la tradition funéraire
rocher, et, de lʼautre sur un muret construit, et se sont mégalithique traduit peut-être un changement plus profond
effondrés par la suite. Elle est prolongée dʼune sorte dans les pratiques.
dʼappendice à son extrémité sud qui constitue une marche
et qui devait être recouvert par un monolithe régularisé de Les possibles spécificités campaniformes semblent
grandes dimensions. ainsi intégrées aux traditions locales. Ceci pose la
question des rites campaniformes dʼorigine extérieure
De la même façon, le dépôt funéraire présente des à la région. Etaient-ils si différents des rites funéraires
particularités. Lʼindividu est déposé, non au centre mais des populations du sud-est de la France ? Lʼhypothèse
presque contre un bord de la fosse. Et, cet individu a sans dʼune réelle tradition de la sépulture individuelle semble
doute été emballé dans un contenant ce quʼindiquent des à écarter en raison de sa totale absence pour la phase
déplacements taphonomiques de faible amplitude. Enfin, ancienne du phénomène dans cette région. Et, comme
le contenant a probablement été recouvert dʼune couche nous lʼavons développé dans un autre cadre (Lemercier
de sédiments alors que le reste de la fosse est resté vide 2002), si lʼorigine du Campaniforme du sud-est est à
jusquʼà lʼeffondrement du système de couverture (ce qui rechercher vers le Languedoc occidental et la péninsule
est indiqué par la position des blocs de lʼeffondrement, à Ibérique, la tradition funéraire campaniforme était sans
part dans la zone de la marche où un dépôt sédimentaire doute proche, si ce nʼest identique, à celle du sud-est : la
différent est remarquable et correspond à des infiltrations sépulture collective en monument ou en cavité.
par lʼentrée du monument).
Le modèle funéraire général étant semblable, seuls
Au niveau de lʼinterprétation, il convient de rester prudent, quelques éléments - mobiliers - changent avec lʼapparition
néanmoins, toutes ces observations indiquent la volonté de de ce Campaniforme dʼorigine sud-occidentale. Ce nʼest
pouvoir ré-intervenir à lʼintérieur de la tombe, voire dʼy quʼà la fin de cette période que se font probablement
déposer dʼautres corps ultérieurement. sentir de nouvelles influences dʼorigine différente

56
Campaniforme et sépultures, au-delà du standard

et probablement nord-orientales avec lʼabandon des fonction des différents styles céramiques reconnus
monuments mégalithiques et un certain développement et remis en perspective chronologique, permet de
de la sépulture individuelle ; influences liées à la mise en confirmer cette périodisation et de retracer une histoire du
place dʼun nouveau système de relations et dʼéchanges Campaniforme.
réunis sous le nom de Bronze ancien.
A lʼévidence, lʼapparition du Campaniforme ne
Cette observation va dans le sens des remarques de H. transforme pas les traditions funéraires, elles sont très
Duday (1992) qui nʼétait pas en mesure de reconnaître probablement proches et liées à lʼorigine même de ce
dans le sud-est certains types humains considérés comme Campaniforme. Les régions occidentales et ibériques
spécifiquement campaniformes dans les régions orientales, pouvant parfaitement être considérées comme cette
comme les brachycrânes planoccipitaux qui seraient, au origine.
débouché de la vallée du Rhône, à rattacher au Bronze
ancien. Seule la sépulture de Forcalquier - La Fare traduit peut-
être un élément particulier dont lʼorigine sera à rechercher
et permettra de nouveaux développements.
Conclusions et implications
Ce nʼest quʼà partir du plein développement du groupe
Lʼhistoire des rites funéraires Rhodano-Provençal, où de nouvelles influences sont
sensibles, que commencent peut-être à se modifier
Au terme de ces quelques remarques, lʼhistoire des rites les traditions méditerranéennes. Ce changement nʼest
funéraires du 3e millénaire dans le sud-est de la France réellement sensible que pour le groupe Barbelé et le
ne se trouve pas radicalement modifiée. Il convient juste Bronze ancien.
dʼêtre un peu plus prudent avec certains concepts généraux
trop souvent exclusifs. Ceci traduit la double origine des éléments campaniformes
du sud-est. Si la phase ancienne du phénomène correspond
Si la tradition du Néolithique moyen est bien la à une expansion méditerranéenne dʼorigine ibérique, celle-
sépulture individuelle (ou multiple), dont les formes ci dépasse sans doute le sud-est de la France pour sʼétendre
et la monumentalité nʼont sans doute pas fini de nous au-delà par la vallée du Rhône et les Alpes. Le groupe
surprendre comme avec le site du Gournier à Montélimar Rhodano-Provençal constitue une sorte de province
(Drôme), lʼapparition de la sépulture collective dʼune part, rattachée au Campaniforme ibérique et languedocien mais
et les premiers monuments mégalithiques dʼautre part, où les influences des régions septentrionales et orientales
ne cessent de vieillir et trouvent sans doute leur origine sont déjà sensibles. Celles-ci deviennent prédominantes
chronologique au sein même de ce Néolithique moyen. pour le groupe Barbelé puis pour le Bronze ancien.

Le Néolithique récent est une période encore trop La nature du phénomène campaniforme et
méconnue cependant caractérisée par une explosion la « sépulture campaniforme »
des types funéraires en même temps que des cultures
matérielles qui préfigure la fin des temps néolithiques. Malgré lʼexistence dans dʼautres régions dʼun célèbre
standard de la sépulture campaniforme, il ressort de ces
Le développement de la sépulture collective en cavité et des observations que le Campaniforme nʼest pas un fait ou un
dolmens dès la fin de cette époque montre une sorte dʼapogée phénomène funéraire. Cette conclusion établie à partir
dʼun monumentalisme funéraire, dont les abondantes des données des sépultures est pleinement confirmée
constructions restent en usage pendant plusieurs siècles. par lʼanalyse des autres éléments campaniformes dans
Mais la tradition de la sépulture individuelle demeure le sud-est de la France (Lemercier 2002). Dans cette
sans doute vivace dans certaines régions et peut-être dans région, où les deux tiers des 300 sites ne sont pas
certains cas précis. La fin de cette période ne semble être funéraires, le Campaniforme correspond sans aucun
atteinte quʼavec le Bronze ancien qui voit à la fois la perte doute à lʼimplantation de groupes dʼorigine ibérique,
de la tradition mégalithique et le re-développement des au contact des populations locales et sur des routes de
dépôts individuels ou individualisés, bien que la sépulture circulation, dʼéchange, et peut-être de peuplement. Le
collective en cavité semble être la règle. développement dʼun style campaniforme régional traduit
lʼacculturation des populations locales, où les fortes
Lʼhistoire du Campaniforme relations avec la région dʼorigine, toujours présentes,
sont contrebalancées par la position de cette région,
La distribution des types architecturaux et des rites relais vers dʼautres régions septentrionales et orientales
funéraires livrant des éléments campaniformes, en qui diffusent à leur tour rites et mobiliers.

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Olivier Lemercier, Muriel Pellissier et Yaramila Tchérémissinoff

A ce titre, le modèle de la sépulture individuelle orientales et septentrionales - en opposition aux cultures en


campaniforme sʼest développé dans un second temps de places, et notamment face aux manifestations symboliques
lʼexpansion campaniforme - celle qui concerne les régions de la culture Cordée (Strahm 1997-1998).

Note
1 Pour lʼun de nous au moins (O. L.), mais cette question, encore mal documentée, fait lʼobjet dʼun débat entre les auteurs de cette
note.

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60
« Campaniformes » et sépultures individuelles dans
le sud-est de la France

Yaramila Tchérémissinoff

Résumé Abstract
Le re-développement de la sépulture individuelle se The reappearance of the fashion for individual burials
trouve traditionnellement associé au Campaniforme. Or, is traditionally associated with the Bell Beaker culture.
si quelques sépultures très identifiables sont bien présentes There is clear evidence for a few such burials in
dans le nord et lʼouest de la France, il nʼest pas possible de the North and the West of France, but none can be
reconnaître, pour lʼinstant, de standard architectural dans clearly identified in the South East, where the taste for
le Sud-Est, où les sépultures dites simples sont déjà très individual burials was already prevalent. Grave goods
implantées. Le mobilier demeure le seul marqueur en notre are the only means of identification at our disposal,
possession et ce dernier intègre, très majoritairement, but these are almost invariably found in the context
des contextes collectifs. Par ailleurs, il est clair que la of collective burials. Furthermore, the progressive
déstructuration progressive des sépultures collectives destruction of collective grave can in no way be used
ne peut sʼinscrire dans des schémas simplificateurs, au simplistically as evidence, given the diversity of burial
regard de la diversité des expressions funéraires. Pourtant, rites. We nevertheless believe that the presence of
nous pensons que la présence du mobilier campaniforme Bell Beaker grave goods goes hand in hand with the
participe tout de même à une modification de celles-ci, à modification of burial rites, associating pre-existing
travers lʼassociation nouvelle de traits préexistants et la traits in a new manner with the manifestation of a
manifestation dʼune plus forte individualité. growing individuality.

Mots-clés Key Words


France, Sud-Est, sépulture individuelle, Campaniforme France, South-East, individual grave, Bell Beaker

L
ors des dernières Rencontres Méridionales Cependant, pour la synthèse provençale que nous avons
de Nîmes, jʼavais résumé les résultats de présentée dans le cadre de cette Table ronde avec Olivier
mon travail de diplôme dont le thème est Les Lemercier et Muriel Pelissier (Lemercier et al. ce volume),
sépultures individuelles ou à plusieurs individus pour nous avons choisi de retenir lʼemploi du terme sépulture
le Campaniforme et le Bronze ancien dans le Bassin non-campaniforme. Et ce choix seul convient dʼêtre
rhodanien1 (Tchérémissinoff 2003). Les résultats de explicité, puisquʼil définit implicitement une sépulture
ce travail, effectué à lʼEcole des Hautes Etudes en campaniforme à travers la seule présence de mobilier
Sciences Sociales de Toulouse, dirigé par le professeur spécifique.
Jean Guilaine et encadré par Joël Vital, avaient alors
été essentiellement centrés sur le Bronze ancien, dont la Or, pour le bassin rhodanien français, il sʼagit bien, à
caractérisation des expressions funéraires2 de type non- mon avis, de la seule définition recevable pour lʼinstant.
collectif était lʼobjectif dominant au regard des données Je tenterais ici dʼexpliquer pourquoi à travers lʼévocation
documentaires disponibles (Tchérémissinoff 2000). des sépultures individuelles et apparentées, encore
fréquemment placées au centre de la problématique.
Le développement proposé ici sera recentré sur les
problématiques propres au Campaniforme. Il présentera
toutefois quelques redondances, car il est difficile
Quelques acquis
aujourdʼhui de sortir de lʼévocation de généralités et de Pour revenir brièvement sur quelques acquis, il semble
tendances au regard de lʼétat des connaissances pour le désormais établi pour le sud-est que les sépultures
domaine concerné. collectives, bien que majoritaires à la fin du Néolithique,

61
Yaramila Tchérémissinoff

ont côtoyé des sépultures individuelles et apparentées, ceci quels sont, en fait, les éléments architecturaux et
quelque soit le contexte géologique et - indépendamment fonctionnels qui pourraient bien caractériser une sépulture
- des choix architecturaux. campaniforme en dehors de la seule présence de mobilier
spécifique ?
On relève aussi la continuité dʼutilisation voire, peut-être,
la création de sépultures collectives à travers le Bronze Et peut-on encore évoquer une relation étroite entre
ancien, cet aspect demeurant polémique (Lemercier et al. Campaniforme et ré-individualisation du mode sépulcral,
ce volume). Cʼest dʼailleurs au sein des contextes collectifs et si oui, de quelle nature ?
quʼa été récolté lʼessentiel des vases caractéristiques et du
mobilier apparenté (Lemercier 1998, Salanova 2000).
Données
Pourtant, lʼadoption du style campaniforme est
traditionnellement et encore considérée comme à lʼorigine Les sépultures sans mobilier campaniforme
de la ré-individualisation du mode sépulcral, ceci parce
que, parallèlement à cette tendance, des sujets aux traits Concernant les données relatives aux sépultures
morphologiques nouveaux (les fameux brachycrânes individuelles ou apparentées, il se confirme tout dʼabord
planoccipitaux) font leur apparition dans le complexe quʼelles demeurent très bien représentées à la fin du
campaniforme oriental, et au nord de la vallée du Rhône Néolithique. On en recense une cinquantaine dans la
(réseau 3, Gallay 1988, Menk 1979, Desideri et Eades ce littérature et nous pensons que ce chiffre pourrait être
volume). Ils apparaissent aussi dans notre zone dʼétude où doublé pour la seule plaine languedocienne, où les vastes
lʼon recense une vingtaine de ces individus. Pour Henri sites fontbuxiens livrent très souvent des sépultures (Jallot
Duday et Bruno Boulestin qui les ont étudiés (Duday et 1994). Dans cette région, dʼailleurs, elles sont certainement
Boulestin à paraître), la soudaineté de cette manifestation bien plus nombreuses que les sépultures individuelles du
et lʼimportance de la variation morphologique, écarteraient Bronze ancien.
bien lʼéventualité dʼune modification intra-populationelle.
Il sʼagit, en conséquence, probablement dʼindividus Pour ce qui est des découvertes récentes, on peut
intrusifs comme lʼavait déjà proposé Roland Menk (Menk évoquer les neuf sépultures du site de la ZAC St-Paul/
1979). Les Molles à Manduel (Gard), fouillé sous la direction
de Jean-Yves Breuil (Breuil 2000). Bien sûr, certaines
Quatre de ces crânes très caractéristiques ayant sont peut-être chasséennes, mais il est difficile de croire
anciennement été récoltés au sein de coffres dallés, les en une diachronie systématique. Un inventaire opportun
fameux coffres gardois, il était tentant dʼinduire alors, est désormais entrepris pour lʼHérault, dans le cadre dʼun
par extension et dans le cadre dʼune appréhension groupe de travail intégré au projet collectif de recherche
monolithique de la Culture du Rhône (Gallay 1996, Vital Espace rural et occupation du sol de la région nîmoise
1996, à paraître), une ascendance entre ces derniers et les de la Préhistoire récente à lʼépoque moderne (Breuil et
petits coffres simples du Petit-Chasseur tel que le MIII ou al. 2003), et des tombes se trouvent maintenant datées.
le MVII (Bocksberger 1978, Gallay 1989), ce qui a été fait
à de nombreuses reprises. Pour évoquer quelques traits généraux, les implantations
en contextes domestiques sont connues. Ainsi, sur les
Cependant, plus dʼun tiers des crânes étudiables célèbres sites de Cambous dans lʼHérault (Canet et al.
proviennent bien de grottes sépulcrales pour lesquelles 1978) et de Villeveille dans le Gard (Louis et al. 1947), les
aucun contexte campaniforme nʼa pu être avéré. De plus, sols de cabanes recelaient des restes de nourrissons.
les coffres dallés méridionaux livrent plutôt du mobilier
attribuable à un vrai Bronze ancien. Cʼest le cas de la Lorsque les sépultures méridionales contiennent du
grotte des Andres (Arnal 1967) et du fameux coffre de mobilier, lʼassociation outils-parures est presque
Canteperdrix (Nicolas 1886), dont le mobilier, selon Joël constante. La plus richement dotée étant, au sein de
Vital, intègre plutôt la fin du Bronze ancien. lʼinventaire, la sépulture mégalithique du Mourre-
du-Diable, dans le Vaucluse (Duprat 1916), lʼun des
Pour résumer, si : fameux tholos provençaux. Il sʼagit probablement
- à la fin du Néolithique les sépultures collectives ne sont dʼun dolmen, ainsi que la sépulture de la Bouissière
pas exclusives, à Cabasse dans le Var (Bérard 1954). Cette dernière a
- si leur fréquentation se prolonge parfois jusquʼau accueilli les restes dʼun enfant, également accompagné
Bronze moyen, dʼun très beau mobilier individuel, dont le dépôt a été
- et que lʼapparition dʼindividus allochtones ne semble effectué dans un recreusement bien délimité dans la
pas non plus constituer le vecteur dʼune rupture, couche sépulcrale.

62
« Campaniformes » et sépultures individuelles dans le sud-est de la France

Pour la majorité des monuments, anciennement fouillés ou architecturés, plus au sud, comme à la Baume des Maures,
très dégradés, la distinction entre dolmen et coffre dallé est dans le Var (Joubert 1967), à la grotte de la Marane, dans les
souvent mal aisée, mais cette dernière option est connue. Bouches-du-Rhône (Cotte 1920-1924, Courtin 1974) à la
Ainsi, Pierre-Arnaud de Labriffe et Hervé Petitot nous ont grotte de la Lave, dans le Vaucluse (Courtin 1974), ou dans
récemment présenté un petit coffre localisé dans la plaine les galeries de la Vigne du Cade, en pays gardois (Bordreuil
du narbonnais (De Labriffe et Petitot 2000). Il contenait un 1985, Peyrolles et Peyrolles 1959). Cette dernière cavité
jeune adulte richement doté en pièces de parure. recelait des caissons multidallés contenant plusieurs
individus, des adultes et des enfants.
Au moins une sépulture individuelle en grotte peut-être
signalée dans lʼHérault. Il sʼagit dʼune sépulture dʼadulte Toujours au sein des grottes, certaines manifestations ne
clairement architecturée : le coffre multidallé aérien ou paraissent pas constituer de véritables ensembles collectifs.
semi-aérien de la grotte de Resplandy à Saint-Pons-de- Elles sʼapparentent sans doute aux sectorisations évoquées
Thommières (Rodriguez 1990-1991). Cette option est et demeurent, comme elles, sujettes à cautions : il sʼagit de
aussi recensée en domaine alpin et péri-alpin, mais la cavités ne contenant que quelques individus.
documentation est, pour lʼinstant, moins fournie (moins
dʼun quart des sépultures reconnues). Les exemples sélectionnés recèlent de deux à six individus
et de fréquentes associations adultes-enfants.
Ainsi, on observe des coffres dallés, dans la grotte de
Chazelle en Ardèche (Combier et Nikitine 1973), qui Aucun des espaces ne paraît ici architecturé. Pour ces
contenaient les restes dʼun nourrisson, à lʼinstar de la sépultures, les dotations en mobilier (outil et parure)
sépulture de la Buisse en Isère (Fauveau et Jourdan 1938, peuvent être assez importantes et paraissent parfois
Gély 1991). On retiendra également peut-être un coffre concerner individuellement des enfants. Lʼassociation
mixte contenant un adulte dans la grotte du Chef à Vallon- dʼadultes et dʼenfants est également recensée sur des
Pont-dʼArc en Ardèche (Roudil 1965) et la grotte du Cost à sites de plein air, notamment pour la fosse à organisation
Buis-les-Baronnies, Drôme (Vignard 1961), qui recelaient complexe du Chemin de Dassargues à Lunel dans lʼHérault
deux adultes. Une mention particulière doit tout de même (Garnotel 1994).
être faite pour lʼun de ces dépôts (sépulture n°1 de la grotte
du Cost), qui a livré une pendeloque arciforme. Les coffres Les sépultures à mobilier campaniforme
ont aussi été observés sur les sites de plein air, comme à
la Croix-Tombée dans lʼAin (Chalard et Chalard 1983) ou, Nous nʼavons inventorié quʼune dizaine de sépultures
sur le site, plus connu, de Fontaine-le-Puits à Moutiers en simples ou apparentées à mobilier campaniforme. Il faut
Savoie (Müller 1909, Rey 1999). donc rappeler que ce mobilier reste extrêmement rare au
sein des sépultures individuelles. De plus, peu dʼentre elles
En ce qui concerne les attitudes et orientations, on livrent des données exploitables.
remarque que les positions fléchies sont logiquement
majoritaires, mais que lʼon peut observer au moins une Les quatre sépultures pouvant être rattachées aux
véritable extension (grotte du Chef). Pour les orientations, expressions plutôt anciennes du Campaniforme se situent
les préférences est/ouest et nord/sud ne semblent pas au sein ou à proximité dʼenvironnements accidentés. Elles
pouvoir être départagées et ne se surimpriment pas non sont toutes de type mégalithique et clairement signalées.
plus à une option architecturale particulière. Les dépôts sont effectués dans des enveloppes rigides
de type coffre, en dalles ou en bois, et associant parfois
Les sectorisations en contexte collectif demeurent sujettes ces matériaux. Les chambres ainsi formées renfermant
aux cautions documentaires. Mais lʼévocation de ces des adultes, sont closes ou condamnées et surmontées
manifestations dʼindividualité
individualité et de partition, à travers dʼun tumulus. Ces sépultures peuvent être isolées ou
quelques exemples, permet de nuancer un peu les schémas contenues dans un ensemble funéraire probablement
préétablis, au même titre que la continuité dʼutilisation des contemporain, comme la sépulture de Sainte-Anne à
sépultures collectives. Elles concernent, pour lʼinstant, Saint-Vallier dans les Alpes-Maritimes (Bottin 1885,
presque exclusivement des sépultures sous cavités, où elles Cotte 1920-1924, Goby 1907, Courtin 1974). Ce tumulus
ont peut-être été plus faciles à observer, car la configuration renfermait dʼailleurs plus dʼun individu, ainsi que la
naturelle a souvent été exploitée en vue de délimiter des sépulture des Passages (Bottin 1885, Cotte 1920-1924,
espaces funéraires. Ainsi, à la nécropole des Racles à Saint- Courtin 1974).
Paul-de-Varces, en Isère (Boquet 1963, Gély 1991), à lʼaven
Jaques Giraud, en Ardèche, (Héritier 1987), ou encore au col La sépulture de La Fare à Forcalquier (Müller et Lemercier
des Tourettes, dans les Hautes-Alpes (Courtin 1986, Muret 1994) ne sʼinscrit pas dans ce schéma, même si elle
1987). Cependant, des espaces ont parfois été clairement possède une structure de signalisation de type tumulaire.

63
Yaramila Tchérémissinoff

Il sʼagit en effet dʼune structure enterrée : une grande fosse A propos des sépultures tumulaires qui nous occupent, il
de caractère hypogéïque. Ceci constitue tout de même un est très possible quʼà la différence des véritables dolmens,
caractère archaïsant et quelques éléments soulèvent, à mon elles aient été conçues comme closes. Cependant,
avis, le problème de son fonctionnement, soit : la différenciation entre cette programmation ou la
condamnation dʼun accès demeure malaisée. Cʼest le cas
- le décentrement de lʼindividu au sein de la fosse, pour la sépulture de la Fare, dont le seuil était marqué
- lʼélaboration dʼun système de couverture complexe par un monolithe distinct. Les autres particularités
ménageant une chambre vide, architecturales de cette structure étant le caractère
- et la présence dʼun accès ménagé dans la paroi sud hypogéïque et lʼimplantation au sein dʼun habitat sub-
(sud-est), fermé par un monolithe pouvant constituer contemporain (ce qui est peut-être aussi le cas de sa petite
son marquage. sœur de Montpezat). Cette option nʼest pas inconnue,
puisquʼon la recense sur des sites fontbuxiens, mais les
Cette structure contenait un adulte de sexe probablement expressions architecturales semblent plus modestes.
masculin, disposé en semi-flexion dans un axe nord/sud,
tête au nord. Il est vrai que la disposition de lʼindividu masculin de la
Fare, côté gauche, tête au nord, pourrait bien évoquer les
Pour les sépultures liées aux expressions plutôt sépultures du Campaniforme oriental (Benz et al. 1998).
évoluées du Campaniforme, seules deux dʼentre-elles, Cependant, cet axe a été relevé sur dʼautres sépultures,
qui concernent des enfants morts en période périnatale, sans que le moindre élément campaniforme nʼait pu être
livrent quelques données exploitables. Il sʼagit de dépôts remarqué, par exemple à Lunel, à la grotte du Chef en
primaires en position fléchie, dans des orientations est/ Ardèche, ou encore à Fontaine-le-Puits. A ce propos, aucun
ouest et ouest/est, axe préférentiel durant la première des tumulus retenus ne contient exclusivement du mobilier
phase du Bronze ancien. Lʼun des enfants est peut-être campaniforme et une des structures de notre inventaire,
contenu dans une fosse simple (Barge et Claustre 1997- la sépulture de Saint-Anne, est dʼailleurs intégrée au sein
1998, Mahieu 1992), mais lʼautre repose dans une fosse dʼune petite nécropole.
lisiblement architecturée. Cette fameuse sépulture, la
sépulture de Montpezat (Courtin 1962, 1967, 1974), a Lʼimplantation en cavité ne constitue pas non plus une
même fait lʼobjet dʼune structure de signalisation, qui originalité, mais à Montpezat la grotte nʼavait pas accueilli
se trouve renforcée par le bloc dʼeffondrement contre dʼautres défunts. Et, si les coffres multidallés sont déjà
lequel elle a été implantée. Le mobilier accompagnant présents dans des grottes sépulcrales, la majorité concerne
ce jeune enfant est par ailleurs impressionnant, tant par plusieurs individus, comme à la Baume des Maures. Ils
le nombre que par la qualité des objets. Ce qui lʼunit semblent donc plutôt limiter des cellules associant adultes
à la sépulture des Barres est vraisemblablement son et enfants au sein de véritables nécropoles. Les rares contre-
implantation au sein dʼun habitat sub-contemporain, exemples concernent lʼadulte de la grotte de Resplandy
mais sous cavité. dans lʼHérault, les deux adultes de la grotte du Cost à
Buis-les-Baronnies, dans la Drôme, et le coffre dallé de la
grotte de Chazelle, en Ardèche. Celui-ci est assez sommaire
Remarques et contenait les restes dʼun nourrisson, comme celui de
Il demeure aléatoire de raisonner sur un si petit effectif, mais la Buisse en Isère. Ces coffres évoquent la sépulture de
il permet, tout de même, de faire quelques remarques. Montpezat, mais celle-ci est enterrée et ostensiblement
signalée, ce qui la rapproche des structures tumulaires en
En premier lieu, lʼascendance mégalithique de ces général et surtout de celle de la Fare. Pour le Bronze ancien,
sépultures est indiscutable. Il est dʼailleurs vraisemblable la grotte du Pic, dans lʼAin, a aussi livré les restes dʼun jeune
que plusieurs dʼentre elles soient de véritables dolmens, enfant (Cartonnet 1984, Gély 1991). Il était simplement
la confusion entre dolmens et tumulus étant peut- disposé dans une niche naturelle, mais il se trouvait masqué
être induite par lʼabsence de chambre attendue, soit, (ou signalé) par un bloc et contenait également un très beau
des orthostats et un entablement dallé. Or, pour la mobilier individuel. Il pourrait sʼagir ici dʼavantage dʼune
charnière chronologique concernée, les corps étaient sectorisation que dʼune véritable sépulture individuelle, car
très certainement protégés par des enveloppes rigides. Et il y a dʼautres défunts dans la cavité ; mais la distinction
les chambres multidallées, si elles demeurent rares, sont relève dʼun exercice de style.
tout de même déjà répertoriées, comme par exemple à
Ventabren, dans les Bouches-du-Rhône. Cette nécropole
mégalithique, fouillée sous la direction dʼAnne Hasler
Analyse
(Hasler et al. 1998), a livré un dolmen dont chambre Pour le sud-est, nous ne pouvons donc pas déceler,
aérienne était appareillée en pierres sèches. aujourdʼhui, une architecture spécifiquement liée à la

64
« Campaniformes » et sépultures individuelles dans le sud-est de la France

présence de mobilier campaniforme pour les sépultures (suspectées pour plusieurs tumulus), elles associent
individuelles, sans même parler de rite. Par contre, il est également des caractères très intéressants, car elles :
possible de percevoir la récurrence de différents traits et - présentent un trait post-mégalithique qui marque
de leur articulation. une transition entre coffre dallé et enveloppe rigide
simple,
Ces derniers concernent : - révèlent aussi, dans les plaines septentrionales,
- un certain attachement, ou une bonne intégration au lʼadoption dʼun mode sépulcral présent à grande
substrat, échelle à la fin du Bronze ancien,
- la signalisation forte de la sépulture ou du lieu, - et, enfin, évoquent les sépultures tumulaires recelant
- la manifestation dʼune plus forte individualité, du mobilier campaniforme.
- la protection et la fermeture des espaces.
Elles pourraient donc constituer lʼun des paliers de cette
Cet ensemble de caractères sʼinscrit bien au sein des tendance à dissocier, ceindre, clore et signaler. A ce titre,
manifestations de la fin du Néolithique. Il dénote un bon il me semble vraiment que la sépulture de Montpezat est
attachement, ou bonne intégration au substrat, qui se lʼexemple emblématique de ce propos, car elle concerne
traduit, notamment, par le polymorphisme des expressions un très jeune enfant.
funéraires du Bronze ancien.
La signalisation de la sépulture ou du lieu (renforcé
Un bon attachement au substrat peut-être par lʼisolement des ces structures)

Ce lien se relève évidemment par la continuité dʼutilisation En guise de signalisation, il convient évidemment de
des sépultures collectives, mais aussi par : mentionner le caractère mégalithique des coffres, fussent-
- une forte représentation des sépultures pluri- ils de petite taille, mais aussi des lieux et/ou des structures
individuelles, réoccupées.
- la fréquentation des sépultures en cavité dans les zones
alpines. Elle semble dʼailleurs exclusive pour la première En zone septentrionale, durant la seconde partie du Bronze
phase du Bronze ancien et concerne encore au mois 1/3 ancien, cette ascendance tumulaire est bien lisible. Mais
des espaces individualisés durant sa seconde phase, elle sʼinspire plus de lʼaboutissement dʼune démarche
- lʼoccupation, ou la réoccupation, de sites mégalithiques menée antérieurement et en un autre lieu, que dʼune
en zone plus méridionale, tradition campaniforme locale, au regard de sa grande
- la perduration des coffres dallés ou multidallés jusque ressemblance avec les expressions rhénanes.
dans le Bronze moyen.
La manifestation dʼune plus forte individualité
Certes les accès sont - ou semblent - clos, et les structures
sʼenterrent progressivement. Mais les petits dolmens Les manifestations dʼune plus forte individualité, en
sont bien recensés, par exemple en Ardèche, et, nous fait, sont surtout perceptibles à travers les procédures
lʼavons vu, des sépultures simples en coffres dallés dʼéclatement des ensembles collectifs et il convient encore
sont présentes au Néolithique final, sans quʼaucun une fois dʼinsister sur ce point. Le nombre des sépultures
marqueur spécifiquement campaniforme nʼait pu être individuelles ne semble finalement pas réellement
mis en évidence. Cette ascendance se trouve corrélée par sʼaccroître à lʼaube et au sein même du Bronze ancien.
lʼimplantation préférentielle de ces coffres sur les zones à Elles pourraient même être plus nombreuses au Néolithique
fort substrat dolménique, que lʼon peut rapporter à la bonne final dans certaines régions. Plus dʼun tiers des sépultures
représentation des sépultures en cavité au sein des reliefs. inventoriées contient en fait plusieurs individus : de deux
Je pense aussi que les enveloppes rigides en matériau à cinq (souvent des adultes associés à des enfants). Je les
périssable, par exemple au Juillieras (Lemercier et al. perçois comme des cellules ou partitions extraites des
1998, Lemercier et Tchérémissinoff 2002), constituent contextes collectifs : des expressions transitoires, bien,
peut-être lʼultime expression des chambres dallées quʼelles soient, évidemment, certainement codifiées.
aériennes antérieures. De la même façon quʼen cavité,
les coffres dallés individuels marquent sans doute un des En plaine, ces expressions évoquent parfois celles du
stades terminaux du processus de sectorisation au sein Néolithique moyen (sub-mégalithisme, multiplication des
des cavités, par exemple dans lʼabri du Perpétairi dans la individus au sein des mêmes contenants…), mais il sʼagit
Drôme (Catelan et Catelan 1914, Courtin 1961). plus dʼun effet miroir que dʼune filiation, car ces procédures
relèvent dʼidées opposées. En lʼoccurrence, il sʼagit pour
Concernant les enveloppes mixtes, cʼest-à-dire associant le Bronze ancien dʼun phénomène de dislocation, qui ne se
matériau périssable rigide et multidallage ou empierrement trouve pas finalisé avant la fin de la période.

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Yaramila Tchérémissinoff

La protection et la fermeture des espaces Il nʼest pas exclu quʼun véritable type architectural
campaniforme existe, mais aujourdʼhui, aucun des traits
Dans le cadre dʼune observation plus large, on remarque retenus nʼest exclusif. En conséquence, le mobilier
que lʼhésitation à clore définitivement les sépultures au caractéristique demeure bien le seul identifiant culturel en
Bronze ancien est nettement plus marquée. Ce caractère, notre possession.
qui touche à lʼassociation des individus dans le temps,
trouve son pendant dans le phénomène de sectorisation Il est vrai aussi que nous avons un gros problème
au sein des cavités. Il traduit très probablement le passage dʼarticulation temporelle entre les différentes sépultures
à une gestion plus individuelle des caveaux. Dʼailleurs, individuelles et apparentées. Mais il est tout de même
lʼassociation dʼadultes et dʼenfants (ou dʼenfants très probable, sur certaines zones, quʼelles étaient
entre-eux) plaide bien pour le caractère familial de ces plus nombreuses à la fin du Néolithique quʼau Bronze
associations. Elles prolongent les manifestations de la fin ancien. Ceci constitue un fait particulier dans le
du Néolithique et sʼexpriment au sein dʼune variété qui cadre dʼune appréhension linéaire, qui nʼest peut-être
apparaît comme lʼune des constituantes de cette période, pas étranger au développement du Campaniforme :
surtout pour un domaine à la géographie aussi variée. cʼest à dire matérialisant plus une opposition, quʼune
Ce trait révèle des compromis codifiés entre traditions acculturation.
et nouvelles règles. Et cʼest la prise en charge de ces
modalités qui semblent finalement plus individuelle… Pour conclure, il paraît cependant évident que la présence de
que les sépultures elles-mêmes. ce mobilier particulier participe à la manifestation dʼune plus
forte individualité au sein des sépultures et que sa présence
associe parfois de façon nouvelle certains traits préexistants.
Conclusion Mais les sépultures dites simples ne constituent pas le
En conclusion, nous ne possédons pour lʼinstant, ni le meilleur biais pour la mise en évidence de cette relation, car,
standard architectural des Pays-Bas, ni un autre standard, en domaine rhodanien, ces manifestations paraissent plutôt
ce qui est bien à lʼimage de la diversité rhodanienne, qui devoir se rechercher au sein des procédures de morcellement
semble sʼexprimer sans rupture. des ensembles collectifs.

Notes
1 Le Bassin rhodanien français, soit un petit sud-est.
2 Relatives à lʼarchitecture fonctionnelle (Duday et al.1990, Leclerc 1997).

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68
Collective graves in France during the Bell Beaker phenomenon

Philippe Chambon

Résumé Abstract
Le campaniforme et les sépultures collectives constituent The Bell Beaker Culture and the collective burials are two
deux phénomènes majeurs du Néolithique français. major phenomena of the French Neolithic.
Toutefois, la brièveté du premier contraste avec la The brevity of the first contrasts however with the long
longue durée de fréquentation des secondes. En France, existence of the second. In France, The Bell Beaker Culture
le Campaniforme a longtemps signifié le retour définitif has for a long time been associated with the definitive
à la sépulture individuelle ; on connaît désormais des return of the individual burial; yet subsequent collective
sépultures collectives postérieures, et les exemples de burials are known and those dating from the Bronze Age
lʼâge du Bronze ne se comptent plus. Le Campaniforme are legion. Does the advent of the Bell Beaker Culture
accélère-t-il alors le changement des pratiques ? Cʼest accelerate the change in the funerary practices? It may be
possible, mais lʼanalyse des dépôts humains révèle que la the case, but the analysis of the human remains indicates
déstructuration du mode dʼinhumation collectif commence the break-up of the collective burial custom began during
avec le Néolithique final, dès 2700 av. J.-C. the late Neolithic, starting in 2700 BC.

Mots-clés Key Words


France, Campaniforme, rituel funéraire, sépulture collective France, Bell Beaker, burial rites, collective grave

B
ell Beakers cut straight through the 3rd millennium first is human bone conservation. The mineral fraction
BC : on a prehistoric scale, this happens as fast as of bone normally survives through the millennia, but is
lightning. The case of collective tombs is quite not preserved in acidic contexts : unless they have been
different. This kind of grave occurs throughout western cremated, or partially preserved from the surrounding
Europe in the last centuries of the fourth millennium BC acidity, bones are completely dissolved. Thus, the primary
and progressively disappears from east to west during the granite massifs produce graves without skeletons ; a third
following millennium. The return to individual graves of the country, including the Armorican Massif and the
becomes effective around 2800 BC in Poland and north Massif Central, provides nothing but indirect evidence
Germany, although it is only definitive in south and western for prehistoric mortuary practices. The second difficulty is
France and in Spain around 2000 BC. If on the one hand, the age of most excavations. If so many collective tombs
one finds it difficult to define the Beaker phenomenon are known, it is mainly because they have been known
in terms of centuries in France, collective tombs, on the for a long time : many are visible in the countryside. The
other hand, are in use throughout the third millennium excavation of these sites started in the very early days
(Chambon 1999, 2003). Almost the whole of the country of prehistoric archaeology. It was only in the nineteen-
is covered with these burial vaults of varying kind : sixties that funerary practices became a research topic
megalithic, drystone, wooden structures, natural caves (Leroi-Gourhan et al. 1962). This new research design
and artificial cavities (hypogées). When a region appears brought on a renewal of excavation methods. As sites
to be untouched by this proliferation, there is probably an required more time and money, excavations became
accidental reason : either destruction through the effects of rarer. Finally, publications of collective graves, focusing
time, or difficulties in locating the sites. on funerary practices, are not very numerous. The third
difficulty concerns the graves themselves. According to
With so many sites available, our knowledge of mortuary the definition, they are tombs containing a number of
practices ought to be excellent. This is not the case. persons, buried successively (Leclerc and Tarrête 1988).
Several difficulties hold up research on this subject. The This last term implies that they are not closed areas. Their

69
Philippe Chambon

use can even last several centuries, sometimes more than a attribute to the period 2700-2400 BC is Maisse (Seine-
millennium. Such lengths of time suppose alterations, and et-Marne) (Chambon in press). If the latest Neolithic
regular reorganisation of the burial layers ; also, the last populations do not construct many new collective graves,
intervention can totally hide all the others. Studies often they continue to use the ancient vaults. The majority of
enable the sequence inside a tomb to be identified, but megalithic tombs are used until the end of the Neolithic
the major problem remains the dating. How can one date period, as are many hypogées, and one cannot find any
a funerary gesture ? One would expect that the deposit real hiatus in the mortuary function. The funerary layers
of pottery or a stone tool in the grave is contemporary are seldom divided by sterile layers, and when they are,
with the culture to which it belongs ; in the same way, as at La Chaussée-Tirancourt (Somme) or Vers-sur-
the placing of a corpse in the tomb can be dated by a Selle (Somme), the interruptions occur during the late
radiocarbon measure on one of the bones. Nevertheless, (récent)) or latest ((final) Neolithic, but not between these
what means have we either to identify the period when the two periods (Piningre and Bréart 1985, Leclerc personal
objects were moved from one place to another in the grave, communication). Distinguishing the treatment of the dead
or to know when a bone has been pushed aside ? between late and latest Neolithic is not easy. On the one
hand, the differences with the previous period may be
Although the Beaker phenomenon is often represented in minor. On the other hand, as we have already mentioned,
collective graves, the cases when one can actually associate the interventions are inaccurately dated, and the lack of
a particular corpse with Beaker finds are not more than half specific latest Neolithic tombs complicates the task. This
a dozen (Chambon 1999, Salanova 2000). If we can affirm second aspect considerably hinders the confrontation
that such dead exist in collective tombs, it is almost entirely between late and latest Neolithic. The recruitment of the
due to the assemblage of objects and their localisation. L. tomb does not seem to be more selective : there are still
Salanova has emphasised the strong individuality of the many corpses and we do not observe any sorting by age
dead, even in the context of collective burial (1997, 1998 and or sex. Compared to a standard pre-jennerian population,
2000). Besides, a lack of Beaker material does not mean an these buried populations show firstly the almost complete
absence of burial deposit during this period. We now know exclusion of individuals under one year old and a limited
that the Beaker phenomenon is superposed on the latest number of children deceased between one and four years.
Neolithic cultures (Convertini 1996, Salanova 1997, 2000). Can all the other dead have access to this kind of burial ?
These cultures used collective vaults : can we assimilate The question applies to the late Neolithic : there are
this use to that forwarded for the Bell Beaker phenomenon large numbers of graves and no other prehistoric period
or, on the contrary, does a specific Beaker Culture exists on produces so many skeletons.
this level ? In other words, how can a brief phenomenon
with such strong characteristics as Bell Beakers, influence As in the late Neolithic, one does not respect the
a multi secular phenomenon like collective burial ? In this individuality of the dead. Their remains mingle, their
paper we consider the organisation of collective graves bones mix.
after 2700 BC in three large geographical areas of France :
the Paris Basin, the Centre West and the south of France. The collective graves shows the intention of gathering.
Because of lack of preservation of human bones and other This logic is followed to the end, and unity does not hide
evidence, our study deliberately excludes important areas internal subdivisions : no real partition of the funerary
such as the Massif Central or Brittany, even if these regions area has ever been shown for this period. If the use of
occupy a central position in the Bell Beaker phenomenon space does not bring to the fore a group of individuals, or
(Salanova 2000). a particular person, it is the same for the deposit associated
with the corpses : equality reigns among the dead.
The Paris Basin All these choices mark the continuity between late
and latest Neolithic. One can however observe new
No more constructions at the end of the Neolithic facts, inconceivable before. The most obvious one is
period surely the unstructuring of the original grave. Initially
at least it comprised a burial area, the chamber, and a
The construction period of collective graves in the Paris ceremonial area, the antechamber. From now on there
Basin was over long before 2700 BC. Gallery graves, is only a burial area. At the same time, the collective
the dominant type, were in fact built in the last quarter funerary deposit disappears : the vessels and axes that
of the fourth millennium and the first quarter of the previously highlighted the key positions of the tomb are
third (Chambon and Salanova 1996). The length of this no longer found (Sohn 2002). Are we dealing here with a
period merely reflects the lack of precision of radiocarbon simplification of the ritual that occurred around the grave ?
dating. For the moment, the only collective tomb we can Is it losing some of its substance ?

70
Collective graves in France during the Bell Beaker phenomenon

The dismantling of collective practices between the (Chambon 2000) ; in the last burial layer of the gallery
Neolithic and the Bronze Age grave of La Chaussée-Tirancourt, children and subadults
represent 10 % of the dead (Masset 1993).
From 2500 BC onwards, changes become more
appreciable. First of all, we must specify that for the period In fact, burial in collective tombs changes at the end of the
2500-2000 BC, the vast majority of the dead are found in third millennium from a uniform practice, involving all
collective graves. The same burials are used : late Neolithic the population, to just one of several possible treatments
gallery graves, as at Bury (Oise) (Salanova 2002), are still of the dead, accessible to a small number of individuals in
busy nearly a thousand year after their construction. The the community.
vault has little to do with what it was at the beginning. The
example of La Chaussée-Tirancourt (Leclerc and Masset
1980) is revealing : small wooden structures are put in
The Centre West of France : tomb
what had been the sepulchral chamber. In other cases, as in squatters
the hypogée of les Gouttes dʼOr at Loisy-en-Brie (Marne),
it is the former antechamber which becomes the sepulchral Although we often accuse Bell Beaker people of being
area (fig. 1) (Chertier et al. 1994). The old monument is squatters in collective tombs, we have to admit that they
much sought after, but rather for what it represents than did not initiate this habit. Indeed, in the Centre West, we
for its organisation : is the funerary calling lasting from are not sure that any vaults were built after 3500 BC.
one generation to another, or is the community taking over Nonetheless, collective burial was perpetuated almost
a symbol ? until 2000 BC. So, the late Neolithic Peu-Richard people,
and the succeeding latest Neolithic Artenac population,
Gathering the dead in a single vault is still an important abundantly used the existing vaults. While traces are
objective. New tombs are built for this purpose. These numerous, the quality of the evidence does not allow us
vaults are very different from the gallery graves : they to identify their practices. Besides which the reopening
are small wooden unicellular structures. The investment of late Neolithic tombs does not necessarily use by the
is minimal : while the gallery graves had been used for latest Neolithic Artenac people. They used indifferently
centuries, even a millennium, the new graves are only used all types of architecture, burying in the chambers as well
for a few years, perhaps a few decades. If people were as in the corridors, and the closing of access does not
looking for a monumental aspect, it is established through frighten them. As it is, the major difference between
the choice of setting : the tomb at Balloy (Seine-et-Marne) late and latest Neolithic in the Centre West resides in
(Chambon and Mordant 1993), a wooden chamber whose the siting of tombs in caves in the latest period, mainly
length and width are under two metres, is positioned in the in Charente (where the topography is suitable). The
centre of a Cerny funerary monumental enclosure which is Artenac cave type-site (Saint-Mary, Charente) already
2000 years older. has this vocation in the middle Neolithic (Burnez and
Louboutin personal communication), but the Bellefonds
The funerary practices are only a pale reflection of those rock-shelter (Vienne) (Patte 1971) and Le Queroy
in use a thousand years earlier. The number of bodies laid (Chazelles, Charente) (Gomez and Laporte 1990) also
down is low. In the most extreme example, Pincevent, become tombs. However, the modifications that turn the
only three corpses were deposited (Gaucher et al. 1980). natural rock-shelter into a burial area are not described.
At Balloy, the dead are more numerous, but among the 47 The rare information about the number of buried shows
individuals in the tomb, four-fifths correspond to a massive a large variation : four at Pierre Virante (Xanton-
secondary deposit, and only nine corpses were successively Chassenon) (fig. 1) (Joussaume 1977), probably many
laid down. The organisation of the tomb is very simple : more in the corridor of the monument B of La Boixe
each deposit involves slightly moving the skeleton just (Gomez 1998), at least 50 for the two layers of the cave
underneath, but one cannot see a real regrouping of of Le Quéroy (Chazelles) (Detante 2002). The use of
bones. The graves are used for shorter lengths of time and earlier tombs always seems more limited than caves. The
are also less numerous than in previous periods : so the monument is not totally reused : only a limited space
total number of dead excavated is lesser. Unless a strong is used for burial, without real rearrangement. In these
population decrease in the second half of the millennium is monuments, the position and orientation of the bodies
responsible, we must imagine that death is not a sufficient are mainly conditioned by the lack of space. The Le
condition to win oneʼs place in a collective tomb. Age is Quéroy cave is the only tomb where we can distinguish
without doubt one of the criteria of selection. Children are different regrouping of bones : have they a reason other
often excluded : the Balloy grave, as well as Pincevent, than functional, a signification other than anecdotal ?
only contains adults ; the only immature individual in the Whatever the case, the Artenac people show no interest
collective tomb of Cuiry-lès-Chaudardes is a subadult in the integrity of the dead : there are few skeletons, or

71
Philippe Chambon

Figure 1 : Re-occupation of former collective graves : during final Neolithic or early Bronze Age at Les Gouttes dʼOr (Loisy-en-Brie,
after Chertier et al. 1994) ; during final Neolithic (Artenacian) at La Pierre Virante (Xanton-Chassenon).

72
Collective graves in France during the Bell Beaker phenomenon

even parts of skeletons, in anatomical connection. Lastly, A profusion of graves between 2700 and 2300 BC
grave-goods are more abundant in the Centre West of
France than in the Paris Basin. In the Artenac, one often The collective graves used at the end of the Neolitihic
finds pottery near the burials : 50 vessels come from one period in the south of France are of very different types :
of the layers at Le Quéroy (Gomez and Laporte 1990). all kinds of megalithic tombs, but also dry stone vaults,
Are these objects individual or collective ? Besides, funerary caves (rock-shelters or chambers), hypogées,
personal objects often accompany corpses. Some of them, even mine shafts (fig. 2).
like daggers, are probably worn, which suggests that the
dead were dressed for burial. Finally, is the impression While the case of megalithic tombs is problematical, many
of heterogeneity a consequence of the varied quality of hypogées were clearly built during this period.
the data, or does it signify that the funerary practices
were hardly or not coded once the dead had passed over If the graves from the Paris Basin already seem to be full of
the brink of the tomb ? Burial in the collective graves, corpses, the ones from the south of France appear even more
which occasionally occurs until the middle Bronze Age, cluttered. This impression is increased by the small size of
is only the last stage of a ritual which opens on the death the vaults. Thus, the dolmen of Alvignac received just under
of the individual, and in the Centre West of France, 50 dead, but the surface area is only 1.5 m2 (Riquet 1970) ;
nothing allows us to say that this last stage is of great the chamber of the Boileau hypogée at Sarrians covers 12 m2
importance. but it received more than 350 individuals (Mahieu 1989)!

As far as the utilization of the tombs is concerned, there


The South of France is a contrast between megalithic graves and funerary
caves on the one hand and the hypogées on the other. The
Evidence difficult to assess size of the megalithic tombs and of most of the natural
cavities does not allow bodies to be piled up. Only a few
Even if the southern half of France is the part of the corpses can be positioned at the same time. The frequency
country with the highest density of collective tombs, and is necessarily slow. Therefore, the group producing the
one of the highest densities in Europe, this abundance burials is of small size. This is a major difference with
raises problems that are still not properly solved. The the tombs from the Paris Basin : in this region, the size of
first uncertainty is the dating of the construction of the the vaults allows for many bodies at the same time. With
megalithic tombs. The earliest ones, in Languedoc, in the small chambers from southern France, each corpse
Quercy or in Provence belong to the end of the fourth successively occupies the central space : after decay, bones
millennium or to the beginning of the third, like the are pushed aside. The situation is different in the hypogées.
gallery graves in the Paris Basin (Pajot 1990, Sauzade Here, excavations have produced many more anatomically
1998). However, what about the latest ones ? If we refer connected skeletons : almost 300 at les Boileau and about
to the local prehistorians, architectural typology has no 50 in the preserved part of Roaix layer 2.
chronological value ; thus, the dolmens languedociens
or the dolmens bas-rhodaniens could have have been The larger surface area of the hypogée does not completely
built over 500 years, or an even longer period. G. explain such a difference.
Sauzade has considered the construction of megalithic
tombs in association with Bell Beakers (1998). To The diversifying of mortuary practices in the South of
deny any chronological value to the architectural types France also appears with the beginning of cremation ; the
seems excessive to us ; some types are too meticulous megalithic graves from the Massif des Maures produce
to have been repeatedly built over a period lasting many burnt bones (Sauzade 1987-1988, 1998). Perhaps
several centuries. The second difficulty concerns the incineration is not the only treatment for the corpses in
chronocultural context in the south-east of France (DʼAnna these tombs, because unburned bones are not preserved,
1995). The general picture for the third millennium is one due to the acidity of the soil. However, cremation is not
of interlaced microgroups, whose respective importance marginal : at San Sebastien II, at least 75 dead received
remains obscure. The third difficulty, connected to the this kind of treatment, and 43 at La Haute Suane (Chambon
previous one, concerns the cultural identification of the 2003). This mortuary practice will not be followed up in
grave-goods. The lack of a precise context is accentuated this area ; however, it shows a form of freedom in the
by the scattered numbers of vessels in the graves, or by funerary gesture, which did not seem possible before.
the absence of such vessels. The lithic artefacts are often
different in funerary contexts than in settlements. Lastly, As has been observed in the Centre West of France, grave-
even if ornaments are abundant, their chronological goods can be plentiful. There is almost no pottery, but
attribution is still unsure. arrowheads and ornaments are common.

73
Philippe Chambon

Figure 2 : Three kinds of collective graves in Southern France : a rock shelter at Sanguinouse
(after Sauzade and Duday 1983), a megalithic chamber at Alvignac (after Carrière and Clottes
1970) and a hypogea, Les Boileau (after Mahieu 1989).

Although the artefacts are found with human bones, it is Numerous collective tombs still in the early
almost impossible however to propose associations : the Bronze Age
use of exiguous vaults has led to too many reorganisations.
These objects are probably individual artefacts. There is The south of France is the richest area as far as the Bronze
no evidence for collective artefacts. Age is concerned (Chambon in press), contrasting with

74
Collective graves in France during the Bell Beaker phenomenon

Figure 3 : Collective graves during early Bronze Age : the example of Provence-Alpes-Côte dʼAzur (data from Sauzade 1998).

the Paris Basin, which seems virtually empty at this time. Karbia at Saint-Just-Ibarre, as well as the cave of Cézy at
Artefacts, in particular Barbed Wire (Barbelé)
Barbelé) decorated
Barbelé Laudun in which only five people were buried (Courtaud
pottery, are sometimes found in collective tombs. We will and Ebrard 1996, Séronie-Vivien 1987).
take Provence-Alpes-Côte dʼAzur as an example, using
to G. Sauzadeʼs survey (1987-1988). In this region, this Use of earlier graves also seems to last a short period :
researcher lists 108 megalithic tombs and 150 funerary in the primary chamber of the dolmens emboîtés du Pech
caves. During the early Bronze Age, 14 megalithic tombs there are probably less then 10 Bronze Age corpses.
and 38 funerary graves are still in use, representing 20% of
the corpus (fig. 3). On the other hand, if most of them are in
fact earlier burial structures, 10 funerary caves come into
Conclusion
use at this period. The survival of collective tombs from Can the history of collective tombs in France during the
the Neolithic period is thus not merely opportunistic, and third millennium be written without even mentioning
cannot be seen as anecdotal. In this context, the reduction the Bell Beaker phenomenon ? We suggest here that this
in the number of graves here is still a problem : the use is indeed possible. Can this point of view be justified ?
of earlier graves is sometimes accompanied by complete The Beaker phenomenon has of course nothing to do
cleaning : for example, the emptying of remains of the with the emergence of collective graves, but it has
previous dead from the primary chamber of the dolmens often been suspected that it caused their disappearance.
emboîtés du Pech (Saint-Antonin-Noble-Val, Tarn-et- We think this proposal is an exaggeration : the last
Garonne) (Pajot and Briois 1996), and at the dolmen du collective graves only disappear with Bronze Age,
Frau at Cazals (Tarn-et-Garonne) (Pajot and Clottes 1975). around the end of the third millennium in the north of
In this last case, human bones have been discovered very France, perhaps later in a few areas of the Centre West
broken up in a fissure contiguous to the chamber. Another or the Causses.
example is the partial emptying of the chamber of the
megalithic tomb of the Quartoux at Montricoux (Tarn-et- We are not suggesting that mortuary practices remained
Garonne) (Pajot 1983). unchanged for over a millennium. On the contrary, we
have tried to show how this type of funerary practice may
The graves established during the Bronze Age show a short have evolved since the late Neolithic (fig. 4) (Chambon
period of use. This is the case for the cave of Elzarreko 1999, 2000, 2003).

75
Philippe Chambon

In focusing on the utilization of graves, we took the risk on different scales, to a re-individualisation of the dead.
of explaining transformations in funerary practices as What was in fact the role of the Beaker phenomenon in
resulting from internal developments and in fact the these events ? It seems to appear after the first changes,
sequence proposed does seem logical. After a phase of but does it then accentuate them ? The Beaker evidence in
unity throughout France and probably also across western collective graves, in France as well as elsewhere in Europe,
Europe at the end of the fourth millennium, during which clearly shows individualisation of the dead (Salanova
the community is asserting itself in death and showing a 2000, in press). However, although one might expect to
kind of equality in face of death, the system slowly breaks see individual graves just after this stage, there are in fact
down from the first centuries of the third millennium. The a few centuries of hesitation before tombs again become
process continues right through the millennium to lead, individual.

Figure 4 : Evolution of the use of


collective graves between latest
Neolithic and early Bronze Age.

76
Collective graves in France during the Bell Beaker phenomenon

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Philippe Chambon

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78
A propos du statut épistémologique des travaux publiés
sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

Alain Gallay

Résumé Abstract
La publication des résultats obtenus sur la fouille de la The publication of the findings of the archaeological
nécropole néolithique du Petit-Chasseur à Sion (Valais, digs of the Neolithic necropolis of the Petit Chasseur
Suisse) sʼest étendue sur une période de plus de trente at Sion (Valais, Switzerland) has been spread over
ans. Ce site constitue encore aujourdʼhui une référence twenty five years. This site continues to be of primary
de premier plan pour tout ce qui touche lʼhistoire importance as a reference site for all that touches on the
du Néolithique et de lʼâge du Bronze dans les Alpes Neolithic and the Bronze Age in the Western Alps. The
occidentales. Les publications en relation avec ce site publications relating to this site are a particularly rich
présentent un reflet particulièrement riche des partis pris reflection, as concerns the theoretical positions taken, of
théoriques caractérisant la recherche. Nous présentons the research. This contribution presents a critical review
dans cette contribution une vision critique sur le statut of the epistemological status of these publications.
épistémologique de ces travaux.
Key Words
Mots-clés Petit-Chasseur, Canton Valais, Switzerland, necropolis,
Petit-Chasseur, Valais, Suisse, nécropole mégalithique, logicist analysis
analyse logiciste

L
a publication des résultats obtenus sur la fouille de
la nécropole néolithique du Petit-Chasseur à Sion
(Valais, Suisse) sʼest étendue sur une période de
plus de trente ans (1968-2001). Ce site constitue encore
aujourdʼhui une référence de premier plan pour tout ce qui
touche lʼhistoire du Néolithique et du début de lʼâge du
Bronze dans les Alpes occidentales (Gallay 1990a).

Les publications en relation avec ce site présentent un


reflet particulièrement riche des partis pris théoriques
caractérisant la recherche durant cette période cruciale
pour le développement de lʼarchéologie. Nous aimerions
aujourdʼhui porter un œil critique sur le statut épistémologique
de ces travaux, une question qui touche aux fondements
mêmes de nos démarches. Lʼimportance accordée à ce site
par la communauté scientifique justifie à nos yeux un Petit-
Chasseur revisité sous cet angle méthodologique.

Notre présentation critique suivra les diverses étapes du


cheminement de la démarche archéologique : compilation
des données, ordination, interprétation et prolongements
littéraires. Nous distinguerons à chaque niveau des
remarques théoriques dʼensemble et une illustration puisée
dans le large éventail des publications consacrées au site
du Petit-Chasseur.

79
Alain Gallay

La construction compilatoire Sʼil nʼest pas raisonnable de faire craquer les planchers
des musées en fouillant beaucoup, il lʼest parfaitement de
Lorsquʼen 1968 nous avons collaboré pour la première souhaiter en apprendre plus long en fouillant beaucoup
fois aux fouilles du Petit-Chasseur avant dʼen reprendre, moins (Leroi-Gourhan 1983, 142).
dès 1971, la direction générale, lʼesprit du temps était,
sous lʼinfluence de A. Leroi-Gourhan, aux fouilles dites Cette attention de tous les instants entraînait un profond
exhaustives. Nous avions tous en tête alors lʼexpérience ralentissement des opérations de dégagement, mais
cruciale de la fouille de lʼhypogée des Mournouards la qualité de lʼinformation retenue devait compenser
(Leroi-Gourhan et al. 1962). largement le manque de surface ouverte :

Il sʼagissait de dégager les sols dʼoccupation en laissant en Un mètre carré fouillé dans des conditions exhaustives
place tous les vestiges, opération considérée comme lʼacte nous informe plus que la fouille de 100 mètres carrés
fondateur de la recherche archéologique (Leroi-Gourhan menée avec une méthode insuffisante (Leroi-Gourhan
1982). La fouille se devait dʼêtre exhaustive. Elle ne devait 1982, 182).
répondre à aucune sélection et à aucune procédure de rejet.
La vision que lʼon acquiert de la topographie des
Le caractère principal de la méthode archéologique doit être, différentes couches repose sur des observations partielles
impérativement, de ne détruire que ce quʼon est certain dʼavoir dont la précision compense le peu dʼétendue (Leroi-
exploité de manière exhaustive. (Leroi-Gourhan 1983, 137). Gourhan 1983, 154).

Figure 1 : Lʼéquipe de fouilles du Petit-Chasseur en 1973 autour du dolmen MXI. Photographie B. de Peyer.
"en haut" de gauche à droite : Denis Lépine / Pascal Tissières / Riccardo Carazzetti / Louis Chaix / Françoise Passard / Marie-Noëlle
Lahouze / Yves Reymond / Kolja Farjon / Antoine Evéquoz / Mireille Bocksberger / Irmgard Bauer. "en bas" de gauche à droite :
Dominique Baudais / Karen Lundström/ Bertrand de Peyer / Romaine Senggen / Alain Gallay / Dieter Ohlhorst / Sébastien Favre /
Pierre Corboud / Pascale Baudais / Barbara Love / Bérangère Stahl-Guinand / Simone Cocquio / Christine Boschung.

80
A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

Figure 2 : Fouilles du dolmen MXI.


Dégagement de la couche 4 et
témoins transversaux. Photographie
B. de Peyer.

Figure 3 : Fouilles du dolmen MXI.


Dégagement de la surface de la
couche 5c1 et début de lʼanalyse
des fossés de fondation et témoins
transversaux. Photographie B. de
Peyer.

Figure 4 : Fouilles du dolmen MXI.


Fouilles de lʼintérieur du coffre,
couche 4CMAJ. Cône de débris
provenant de lʼouverture pratiquée
au début du Bronze ancien dans la
dalle de couverture (placée en bas à
droite) et dépôt de la jarre 10 (en haut
à gauche) Photographie B. de Peyer.

81
Alain Gallay

Dernière étape de la fouille, lʼenregistrement devait être dont les emplacements sont notés au cours du dégagement
total, notamment grâce à la photographie, de façon à garder (les structures latentes composées de vestiges fugaces).
en mémoire la localisation exacte de tous les vestiges. Dans cette optique, la structure évidente est formée par
lʼensemble des vestiges laissés en place lors des décapages
Lʼacquisition de la documentation alors que les vestiges fugaces ont totalement disparu la
fouille une fois achevée.
Lʼoptique développée par A. Leroi-Gourhan sʼappliquait
essentiellement à des sites présentant des stratigraphies Appliquée au niveau des procédures dʼétude, la notion
simples facilitant une vision planimétrique des sols de structure évidente pourrait se rapporter à la phase
dʼoccupation. Appliquer ces procédures de fouilles et compilatoire préliminaire donnant naissance à des
dʼenregistrement à des sites présentant des stratigraphies plans non interprétés alors que les structures latentes
complexes comme la nécropole du Petit-Chasseur correspondent aux résultats de lʼanalyse des vestiges par
nʼallait pas de soi. Cette question sʼétait posée au premier catégories et à celle de lʼétude des liaisons (Ct : construction
responsable du site, O.-J. Bocksberger, qui sʼétait typologique), ainsi quʼaux interprétations que lʼon peut
immédiatement vu confronté à la double nécessité de tirer de cette analyse (Ce : construction explicative). Dans
débrouiller une stratigraphie particulièrement complexe, ce cas, une structure latente connote donc tout ensemble
dont il avait saisi immédiatement lʼimportance sur le de vestiges doué dʼun comportement spatial particulier
plan de lʼhistoire de la nécropole, et dʼopérer de larges et, éventuellement, dʼune signification fonctionnelle
décapages de surface permettant de mettre en évidence spécifique. (tab. 1)
et dʼanalyser des comportements rituels particulièrement
variés. Les solutions adoptées alors combinaient la La publication du Petit-Chasseur utilise cette opposition
réalisation de coupes stratigraphiques détruisant toute dans son second sens. Les structures évidentes se réfèrent
possibilité de lecture horizontale et, dans des secteurs aux relevés objectifs du terrain. Les structures latentes
sensibles, des fouilles de surface dʼextension limitée correspondent aux résultats dʼune analyse des liaisons
souvent mal calées stratigraphiquement, une solution qui et des concentrations jugées significatives sur le plan
nʼétait pas optimale. de lʼhistoire et du fonctionnement de la nécropole. Les
plans du dolmen MXI sont à ce titre exemplaires. Nous
La fouille et lʼenregistrement de la documentation qui se avons distingué à ce niveau les structures résultant de la
sont poursuivies sur de longues années nʼont donc pas été réunion dʼun groupe dʼobjets au sein dʼune même classe
homogènes. La fouille du dolmen MXI (Gallay et Chaix sémantique résultant de liaisons au sens strict, obtenues par
1984) a par contre représenté lʼaboutissement de notre des collages, ou, pour les ossements humains ou animaux,
réflexion sur cette question et la forme la plus achevée par des remontages articulaires ou des appariements de
de notre travail. Nous avons en effet pu à cette occasion pièces hétérolatérales (Gallay 1986).
concilier des décapages exhaustifs complets de tous
les horizons jugés significatifs sans négliger une vision Le catalogue : informatique et conservation des
stratigraphique de détail qui ne sʼest jamais développée au données
détriment de la vision horizontale (fig. 1 à 4).
Une banque de données du matériel archéologique et osseux
Structures évidentes, structures latentes avait été créée dans un langage documentaire aujourdʼhui
tombé en désuétude, le langage INFOL (Gallay 1971).
Lʼopposition entre structures latentes et structures évidente Son devenir pose aujourdʼhui des problèmes techniques et
a été introduite par A. Leroi-Gourhan à Pincevent, épistémologiques intéressants.
notamment dans un article publié dans un numéro spécial
de la revue Sciences et Avenir (Leroi-Gourhan 1971). Sur le plan technique, lʼévolution des logiciels et du
Cette opposition a été reprise au Petit-Chasseur, mais dans hardware fait que cette banque de données nʼest plus
un sens qui nʼest pas obligatoirement celui auquel pensait désormais interrogeable sous sa forme originelle et
A. Leroi-Gourhan. Tentons de clarifier la situation. que seules subsistent aujourdʼhui des sorties papiers.
Lʼinformation, dûment stockée sur un support standard,
Cette distinction appliquée au niveau des procédures reste néanmoins disponible et la banque de données pourrait
dʼacquisition et dʼenregistrement signifie en effet quʼil être réactualisée dans un nouveau format informatique à
existe des structures immédiatement décelables, car lʼaide dʼun petit programme de conversion.
composées de vestiges dʼun certain volume (les structures
apparentes), alors que dʼautres concentrations dʼobjets Sur le plan scientifique, la banque de données nʼa
nʼapparaissent que plus difficilement, par exemple réellement été utilisée quʼune fois pour établir la validité
certaines concentrations de minuscules charbons de bois de la sériation chronologique du site. On peut donc se

82
A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

Structures évidentes Structures latentes

Acquisition,
Vestiges apparents Vestiges fugaces
enregistrement

Cc : Ct et Ce :
Etude
Constructions compilatoires Constructions typologiques et explicatives
Tableau 1 : Structures évidentes, structures latentes. Des concepts ambigus.

demander si lʼeffort consenti pour sa réalisation nʼétait De nombreux chercheurs persistent aujourdʼhui à utiliser
pas disproportionné par rapport aux objectifs retenus. Elle ce concept pour qualifier une organisation des objets plus
nʼen constitue pas moins aujourdʼhui une documentation pauvre en information, pour laquelle nous réservons le
disponible pour de nouveaux travaux, nous pensons qualificatif de classification, organisation fondée sur les
notamment à une réévaluation de la chronologie interne du seules caractéristiques intrinsèques des objets. Ce type
site ou à la confection de plans généraux de la nécropole dʼorganisation strictement descriptive de la documentation,
permettant dʼaborder la question des traces laissées par reste, nous le savons, dʼune navrante pauvreté sur le plan
les rituels funéraires. Ces considérations renvoient au scientifique.
statut quʼil convient dʼaccorder aux banques de données
documentaires dans notre travail. La souplesse des moyens Nous persistons quant à nous à considérer quʼune
informatiques actuels permet en effet de développer typologie procède de la mise en correspondance
aujourdʼhui sans difficultés techniques les pratiques de systématique de caractéristiques intrinsèques de type
guérilla que nous préconisions alors (Gallay 1977). P (physiques), G (géométriques) et S (sémiologiques)
avec des caractéristiques extrinsèques de type L (lieu), T
La publication (temps) et F (fonction).

La construction compilatoire est présentée aujourdʼhui dans Les sériations chronologiques


les huit volumes consacrés à la nécropole (Bocksberger
1976, 1978, Gallay et Chaix 1984, Gallay 1989). Ces Cinq types de constructions typologiques se référant au
derniers ont été conçus à une époque où A. Leroi- temps ont été proposées dans le cadre de la nécropole du
Gourhan se faisait lʼapôtre dʼune archéologie exhaustive. Petit-Chasseur.
La publication avait donc été conçue comme la somme
exhaustive des observations permettant à tout un chacun La première est une taxinomie numérique aveugle de
de mettre en doute la construction proposée. Les derniers la céramique campaniforme présentée au colloque
volumes ont été structurés en distinguant synthèses et dʼOberried. Fondée sur les seuls décors des gobelets, elle
documents de base conçus comme des illustrations ou des devait permettre de mettre en évidence lʼexistence dʼune
diagrammes accompagnés de commentaires substantiels. succession significative de styles au cours de lʼhistoire de
lʼoccupation campaniforme de la nécropole qui, on sʼen
Douze ans après la sortie du dernier volume, aucun travail souvient, présente une histoire en trois phases : MI-MV-
critique basé sur ces données nʼa jamais été publié sur MXI, puis violation de MVI, puis MVII-MVIII-MIX-MX
cette base et la construction proposée nʼa jamais été (Gallay 1976).
mise en doute par dʼautres chercheurs. Les raisons de
cette situation ne sont pas faciles à cerner : stagnation de Comme on pouvait sʼy attendre, cet exercice sʼest révélé
la recherche, absence de découverte de nouveaux sites une impasse et nʼa donné aucun résultat interprétable. Avec
dont les fouilles permettraient de contredire les résultats le recul, nous ne pouvons nous empêcher de considérer
obtenus, absence dʼintérêt des chercheurs pour une cette tentative comme particulièrement ridicule. Pourquoi
réévaluation interne des données ou, enfin, solidité de la vouloir à tout prix retrouver un ordre chronologique sur
construction ? la seule base des mobiliers alors que la stratigraphie du
site fournissait déjà une partition extrinsèque permettant
de construire une typologie dont la valeur était donnée par
La construction typologique construction ?
Les procédures typologiques ont fait lʼobjet de larges débats
dès les années 1960 et ont suscité bien des malentendus. Le second exercice typologique utilise des moyens
Ces derniers concernent aussi bien la définition théorique mathématiques comparables, mais donne des résultats
dʼune typologie que les procédures de mise en œuvre. cette fois-ci particulièrement intéressants, car la

83
Alain Gallay

Figure 5 : Sériation des principales unités stratigraphiques de la nécropole et position relative des divers monuments (zone du dolmen
MXII non comprise).

classification porte sur des caractères qui ont été familles génétiquement différentes). Une combinaison
évalués au préalable quant à leur pertinence. Il sʼagit de des deux explications reste possible.
deux taxonomies numériques guidées, fondées sur les
caractères épigénétiques crâniens et dentaires donnant La troisième construction typologique constitue lʼacte
dʼexcellents résultats (Eades 1996, Eades et Simon 1996, fondateur de la séquence historique du Petit-Chasseur.
Desideri 2001, Desideri et Eades 2002, ce volume). Il sʼagit dʼune typologie dite induite de lʼensemble du
Les auteurs de cette belle étude montrent en effet que matériel archéologique par rapport à T. Lʼexercice consiste
les caractères épigénétiques crâniens et dentaires des à passer ici dʼun ordre partiel fondé sur des connaissances
individus inhumés dans la nécropole permettent dʼisoler archéologiques externes à un ordre plus large. Lʼordination
les deux populations campaniformes des dolmens MVI chronologique repose sur la concordance de trois
et MXI par rapport aux populations plus anciennes du partitions : la partition stratigraphique (résumée dans un
Néolithique moyen et du Néolithique final. Les résultats diagramme de Harris) (fig. 5), la partition typologique du
obtenus de façon indépendante à partir du crâne et des matériel et la partition des modes de dépôts.
dents donnent des résultats strictement superposables.
Cette ségrégation peut sʼinterpréter soit sur le plan Les résultats obtenus en mobilisant les informations de
historique (arrivée de nouvelles populations), soit sur la banque de données générale du site sont les suivants
le plan social (recrutement différentiel portant sur des (Gallay 1987) (fig. 6).

84
A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

1. Nombre dʼobjets manufacturés au catalogue 1331


2. Nombre dʼobjets en stratigraphie 1237
3. Nombres dʼobjets avec des particularités typologiques interprétables en fonction
de la partition chronologique retenue 1210

Parmi ces derniers


1. Objets confirmant la construction 495 (40,94%)
2. Objets neutres 660 (54,55%)
3. Objets infirmant la construction 55 (4,55%)

La quatrième sériation chronologique est une chronologique par phase de toutes les stèles réutilisées
céramostratigraphie des jarres Bronze ancien déposées à dans les divers monuments, regroupement fondé sur
lʼintérieur du dolmen MXI. Cette céramostratigraphie est lʼidée que lʼécart entre lʼérection dʼune stèle devant un
fondée sur la projection des tessons appartenant à chaque monument et son réemploi dans un autre monument ne
jarre sur un plan vertical orienté dans lʼaxe oblique défini correspond pas à une rupture significative sur le plan
par lʼouverture pratiquée au début du Bronze ancien historique et culturel. On obtient alors la sériation suivante
dans la dalle de couverture du dolmen. Ces projections (Gallay 1978) (fig. 7) :
permettent de définir lʼordre de dépôt des récipients,
dépôts se répartissant durant toute la durée de cette période. Phase 1 : stèles A seules (MVI)
La typologie obtenue permet de définir une évolution Phase 2 : stèles A et B (MI, MV, MXI)
significative de la décoration des jarres (Gallay et Chaix Phase 3 : stèles B (MVII, MVIII, MIX)
1984, documents 69, 70, 71 et 104, Gallay 1986, fig. 5).
La portée de cette sériation reste néanmoins strictement Ces diverses typologies forment le cœur de la construction
locale et ne paraît pas avoir une portée dépassant le Valais. générale et répondent aux exigences dʼune construction
Aucune donnée récente concernant lʼévolution de la scientifique dans la mesure où les résultats obtenus sont
céramique du Bronze ancien ne vient en effet confirmer, ni réfutables à partir dʼobservations menées dans dʼautres
du reste infirmer, les résultats obtenus à cette occasion. sites.

Enfin, nous pouvons considérer comme une typologie On peut regretter, dans ce cadre, que la nécropole de Saint-
déduite lʼidée que les stèles du Petit-Chasseur Martin-de-Corléans à Aoste nʼait pas fait lʼobjet dʼune
correspondent à deux styles successifs, le style A ancien approche du même type, tant au niveau de la collecte des
représenté par les stèles avec poignards de type Remedello données quʼau niveau de leur publication.
et le style B récent, dʼépoque campaniforme, regroupant
celles richement ornées de motifs géométriques. Cette On notera cependant que cette réfutation nʼa, aujourdʼhui,
partition repose sur lʼhypothèse dʼun regroupement pas encore eu lieu.

Figure 6 : Evaluation du fondement de la structure chronologique du site. Somme des objets


confirmant ou infirmant lʼordre chronologique proposé.

85
Alain Gallay

Figure 7 : Les principales composantes du rituel de la nécropole ordonnés dans le temps, zone du dolmen MXII comprise.

86
A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

La sériation fonctionnelle Rappelons tout dʼabord deux caractéristiques de toute


reconstitution historique :
Lʼapproche fonctionnelle porte sur les rituels funéraires.
Nous avions distingué dans ce cadre deux niveaux (Gallay 1. Lʼhistoire est constatée, elle ne peut être expliquée dans
1987) : la mesure où il sʼagit de systèmes complexes évoluant
- Un objectif minimal qui pourrait correspondre à la dans le temps. Il nʼexiste pas de lois de lʼhistoire.
démonstration du caractère rituel des activités mises en 2. La documentation est lacunaire, les scénarios proposés
évidences, indépendamment de leur signification. Nous sont donc toujours susceptibles dʼêtre remis en
pourrions donner dans ce cadre la définition suivante question par de nouvelles découvertes.
du rituel : toute activité intentionnelle présentant
un caractère répétitif (sur lʼaxe L, mais surtout sur Dans cette optique lʼhistoire fait partie intégrante de la
lʼaxe T) ne sʼexpliquant pas par les besoins de la démarche scientifique puisquʼelle peut générer un savoir
survie matérielle et ne relevant donc pas du domaine cumulatif.
technique ou économique.
Histoire et récit
La démonstration du caractère répétitif de lʼaction devrait Tous les faits naturels ou humains sʼinscrivent dans la
néanmoins précéder la démonstration de son caractère rituel. durée. Le récit, scène par scène, est donc la forme apte à
rendre compte de cette situation.
- Un objectif maximal qui devrait comporter la
restitution du sens des activités rituelles. Ce niveau, qui La construction logiciste englobe dans un premier temps
relève plus du commentaire que de la démonstration les niveaux descriptifs et typologiques des constructions.
scientifique, sera examiné plus bas. Ce qui nous intéresse particulièrement ici, ce sont les
niveaux qui suivent et se développent sur cette base
Nous pouvons distinguer ici trois degrés de certitude : considérée comme solide. Ces interprétations de rangs de
- une intentionnalité rituelle certaine (ordres positifs) plus en plus élevés, dont les transitions sont de type si Pi
pour la construction des monuments funéraires, alors Pi + 1, impliquent à chaque pas des références à des
les inhumations, le dépôt de mobiliers funéraires, contextes externes, archéologiques ou ethnologiques, quʼil
lʼérection dʼautels et de stèles, sʼagit de justifier.
- une intentionnalité rituelle incertaine (ordres négatifs)
concernant la violation des sépultures et la destruction Les commentaires
des stèles, Il convient de clarifier ici la place du récit en langue
- une intentionnalité rituelle possible (ordres positifs) naturelle par rapport aux schématisations proposées par le
pour les dépôts de jarres, les dépôts de faune, les dépôts logicisme. Il est en effet possible de distinguer deux types
de pierres (cairns) à lʼintérieur ou à lʼextérieur des de discours accompagnant les constructions proprement
monuments, le réemploi des stèles dans la construction scientifiques présentées sous la forme de schématisations ;
des monuments, le regroupement des crânes dans les nous les nommerons ici commentaires (fig. 8 : 7) et récits
ossuaires. ou extensions littéraires (fig. 8 : 2).

Le caractère récurrent de ces activités peut être démontré à Le premier, cʼest-à-dire le commentaire, consiste en
travers des ordinations par rapport au temps et à lʼespace. paraphrases rédigées en langage scientifique et/ou
Cette piste nʼa jamais été réellement explorée et pourrait naturel permettant une meilleure compréhension des
faire lʼobjet dʼétudes ultérieures. enchaînements logiques des schématisations (Gallay 1986,
Gardin 1998) :
Les constructions explicatives La logique de lʼargumentation dans les paraphrases en
Ce niveau de lʼanalyse introduit nécessairement des langage naturel quʼappellent les schématisations. Pour
références à des contextes de comparaison extérieurs à quoi faire, ces paraphrases ? Pour éprouver la fidélité
lʼarchéologie. du modèle : la schématisation étant en quelque sorte
un exercice de « version », au sens scolaire du terme,
Logicisme et commentaires les paraphrases sont autant dʼexercices de « thèmes »
destinés à vérifier que les textes ainsi produits racontent
Les constructions explicatives, ici des constructions bien la même histoire que le texte original, aux variantes
historiques, peuvent sʼinsérer dans une présentation dʼexpression près. Dans cette première acception, la
logiciste permettant de mettre en évidence les faiblesses logique du récit est à chercher dans les formes naturalisées
des démonstrations. de la schématisation (Gardin 2001, 466-467).

87
Alain Gallay

Il conviendra à lʼavenir de réfléchir sur la forme de ce type Campaniforme


de discours qui nʼest pas obligatoirement identique au
discours produit aujourdʼhui par les sciences humaines, tant Cette question dʼordre historique est la seule qui a
au niveau de la syntaxe que du vocabulaire. Lʼarticulation fait lʼobjet à la fois dʼune présentation logiciste et de
du discours pourrait en effet utiliser les possibilités offertes commentaires présentés sous forme dʼun récit. La forme
par les hypertextes, comme le suggère W. Stoczkowski logiciste a été présentée une première fois dans un article
(1995). On réfléchira également à lʼavenir à la définition de en anglais (Gallay 1981), puis reprise de façon critique
métaconcepts répondant mieux aux contraintes imposées dans lʼArchéologie demain (Gallay 1986) (fig. 9).
par des faits archéologiques limités. Ce dernier point a
commencé à être exploré par H.-P. Francfort qui insiste Cette schématisation avait en son temps été illustrée par le
à juste titre sur lʼinadéquation des termes utilisés par récit suivant :
lʼanthropologie sociale (chefferie, état, classe sociale…) Vers 2600 av. J.-C. (2670-2560) des étrangers en nombres
pour rendre compte des réalités archéologiques (Francfort limité, originaires dʼEurope centrale (Begleitkeramik)
1984, 1988, Francfort, Lagrange et Renaud 1989). sʼinstallent dans la région de Sion au sein de la population
locale et, pour des raisons inconnues, prennent le contrôle
Fréquemment, ces commentaires se prolongent dans des politique du groupe, récupérant pour leur compte
mises en scènes qui ne relèvent plus que du seul plausible. lʼidéologie locale représentée par les stèles. Ces nouveaux
venus constituent probablement une caste aristocratique
La seconde acception est plus intéressante ; elle est liée à entretenant des relations dʼéchange à longue distance
une prochaine question, touchant la décidabilité : que se pour se procurer des biens de prestige (céramique
passe-t-il au-delà des propositions terminales (Pn) dʼune campaniforme) marquant leur position privilégiée au
schématisation ? Viennent là se placer, le plus souvent, sein de la structure sociale. Ils contribuent ainsi aux
des propositions interprétatives supplémentaires quʼon ne changements qui affectent les sociétés de lʼépoque dans le
réussit pas à raccorder à la base de données explicites de cadre de lʼémergence des chefferies et de lʼapparition de
la construction (Gardin 2001, 467). lʼâge du Bronze (Gallay 1986).

Plusieurs écrits consacrés au Petit-Chasseur se placent dans Ce texte est aujourdʼhui partiellement démodé pour ce
cette situation ambiguë, moitié explication scientifique, qui touche aux échanges à longue distance des gobelets
moitié prolongement plausible, mais invérifiable (fig. campaniformes puisque toutes les analyses effectuées à ce
8 : 8). Examinons les maintenant. jour mettent en évidence des productions locales, une remise
en question qui prouve une fois de plus que les scénarios de
Le changement culturel introduit par le lʼhistoire sʼinscrivent bien dans la démarche scientifique.
La question du renouvellement de la population reste par
contre ouverte. Les travaux de J. Desideri et S. Eades
contribuent à renforcer cette thèse.

La signification des stèles

Lʼapproche de la signification des stèles reste à ce jour


du domaine exclusif du commentaire et de la réflexion
discursive traditionnelle. Deux explications sont
actuellement retenues (Gallay 1995a).

Hypothèse 1 : les stèles, expression dʼune pensée


symbolique
La recherche de la signification symbolique des stèles peut
suivre deux voies.

On peut se demander tout dʼabord si ces figurations


Figure 8 : Relations entre science et littérature. Le récit
humaines représentent des personnages de haut rang, des
littéraire comprend une partie «imaginaire» destinée à faciliter
la compréhension générale dʼune situation historique et des
divinités protectrices de ces derniers, ou enfin des dieux.
questions scientifiques. Ces dernières rejoignent les commentaires Nous nʼavons malheureusement que peu de moyens de
savants accompagnant les schématisations logicistes, mais se répondre à une telle question, car les trois possibilités
présentent également comme des prolongements plausibles non nous paraissent également plausibles. Certains traits du
démontrés des constructions scientifiques. rituel semblent pourtant, nous le verrons, parler en faveur

88
A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

Figure 9 : Construction explicative rendant


compte de la rupture historique constatée
dans les Alpes vers 2500 av. J.-C. La
précision et la diversité des propositions P
augmentent du niveau 1 au niveau 4. Dessin
S. Aeschlimann.

de la première interprétation, cʼest-à-dire en faveur de Lʼérection des stèles devant les monuments funéraires
représentations de personnages réels et non de divinités. semble être en relation avec la consécration sociale dʼun
personnage éminent au cours de son existence même,
Une autre approche consiste à voir dans les stèles du à lʼoccasion, par exemple, dʼune prise de pouvoir, ou
Petit-Chasseur lʼexpression partielle dʼune vision du de cérémonies dʼalliance entre familles. On pourrait
monde qui pourrait être éclairée par lʼexamen des autres concevoir au contraire un cérémonial funéraire se
représentations néolithiques alpines. Ces associations déroulant au moment de la mort de ce même personnage.
sont certainement lʼexpression dʼune idéologie complexe
où le soleil joue un rôle dominant, mais lʼarchéologie ne La destruction des stèles est plus délicate à interpréter.
nous offre pas les moyens dʼaller beaucoup plus loin dans Nous proposons de voir dans la destruction des effigies
lʼanalyse dʼune telle structure symbolique (fig. 10). gravées un acte volontaire sʼinscrivant dans un contexte
social spécifique. Les personnes qui ont brisé les stèles,
Le Petit-Chasseur montre néanmoins que cette idéologie pour les utiliser comme simples éléments de construction,
peut sʼexprimer dans le cadre dʼune nécropole, donc dʼun en connaissaient le sens puisquʼelles taillaient, à la même
certain culte des morts. époque, dʼautres stèles parfaitement identiques, et quʼelles
les dressaient autour des tombes.
Poser comme hypothèse que lʼidéologie des stèles du
Petit-Chasseur relève des mêmes croyances que celles Deux explications de ces pratiques nous paraissent dès lors
qui se manifestent par exemple dans les gravures du val plausibles :
Camonica présente néanmoins un certain danger, car il 1. La destruction de lʼeffigie qui, dans une optique
est probable que les mythologies des populations alpines rituelle, constitue un point de rupture radical, pouvait
de la fin du Néolithique pouvaient présenter une certaine être en relation avec la mort naturelle dʼun personnage
variabilité régionale. On lira à ce propos deux thèses réel occupant une position de rang élevé dans la
récentes consacrées aux gravures du Mont Bego qui société.
révèlent toute la complexité de la situation (de Saulieu
2001, Serres 2001).
Destruction
Érection dʼune stèle
Hypothèse 2. Les stèles, expression dʼun contexte social dʼune stèle
Le contexte social dans lequel se situent les stèles peut être Consécration dʼun
Alternative 1 : Mort naturelle
inféré de lʼanalyse du rituel associé à la fréquentation de vivant
la nécropole. Cette dernière présente, en effet, de multiples Alternative 2 : Mort naturelle Mort sociale
traces en relation avec le fonctionnement souvent
Consécration dʼun Mort
mouvementé des sépultures. Alternative 3 :
vivant sociale

Lʼinterprétation de ces faits pourrait se situer dans le Tableau 2 : Solutions alternatives pour l’interprétation de la
contexte logique et ethnoarchéologique suivant : signification des stèles du Petit-Chasseur.

89
Alain Gallay

2. Ces destructions associées à lʼérection de nouvelles


effigies sont lʼexpression des tensions existant au sein
de la société et les signes des luttes menées par les
divers leaders pour le contrôle du pouvoir politique.
Nous pouvons donc, dans ce deuxième cas, parler
dʼune situation de mort sociale.

Nous nous trouvons donc dans le contexte interprétatif


présenté dans le tableau 2.

Les trois solutions évoquées sont ethnologiquement


vraisemblables, mais les données archéologiques ne
permettent malheureusement pas de trancher. Ce type
dʼexplication donne un certain poids à lʼidée dʼun lien
effectif entre individu vivant et stèle(s).

Le fait que lʼiconographie des stèles présente également


des symboles, comme celui du soleil accompagnateur des
morts, ne nous paraît pas contredire cette interprétation.
Il lʼenrichit au contraire en marquant lʼimportance des
liens que les élites dʼalors avaient avec le sacré. Dans
ce contexte, les représentations des roches de Cemmo
3 et 4 et Ossimo 7, 8 et 9 au val Camonica paraissent
conforter cette vision dʼune société lignagère organisée en
protochefferies. La roche de Cemmo 3 montre notamment
plusieurs rangées superposées de personnages se tenant par
les mains évoquant irrésistiblement la représentation dʼune
généalogie. Au sein de cette descendance, un personnage se
distingue par le disque solaire qui lui est associé et peut être
considéré comme le fondateur du clan (Casini 1994).

Cette vision sʼaccorde avec ce que lʼon croit savoir de


lʼévolution sociale de lʼépoque. Cʼest en effet à la fin
du Néolithique que se dessine le passage de sociétés
présentant des hiérarchies temporaires vers des sociétés
plus fortement structurées autour de clans dominants.

Nous voyons donc dans les stèles du Petit-Chasseur


lʼexpression de cette mutation, et le signe de lʼémergence
dʼune élite guerrière. Lʼaugmentation du nombre
dʼindividus dans les tombes témoigne peut-être dʼune
consolidation des élites dans une structure clanique
structurée selon la descendance. Les destructions des stèles
montrent néanmoins que les pouvoirs sont fréquemment
remis en question. Ces changements, qui accompagnent
lʼapparition de la métallurgie dans les Alpes, annoncent
déjà les développements ultérieurs des civilisations de
lʼâge du Bronze (Gallay 1981).

On notera néanmoins que le discours sur la hiérarchisation


de la société a notablement évolué ces dernières années
puisquʼon admet aujourdʼhui que les sociétés du
Figure 10 : Personnages solaires dans les compositions Néolithique moyen pouvaient déjà pratiquer des échanges
monumentales du val Camonica 1) Ossimo 7, 2) Ossimo 9, compétitifs en relation avec des stratégies de contrôle du
3) Cemmo 4, 4) Ossimo 8 (Dʼaprès Casini 1994). pouvoir politique (Pétrequin et Jeunesse 1995).

90
A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

Figure 11 : La nécropole du Petit-Chasseur au temps des dolmens MVI et MXII dans la bande dessinée du «Soleil des morts». Dessin
A. Houot.

La diffusion des céramiques dʼaccompagnement Les limites de ces commentaires savants et reconnus
du Campaniforme et la diffusion des langues jusquʼici comme scientifiques (ce quʼils ne sont pas)
indoeuropéennes sont connues. Nous nʼavons pas en effet aujourdʼhui
les connaissances suffisantes sur le plan ethnographique
Comme pour les stèles, cette question reste du domaine et ethnoarchéologique pour assurer de tels transferts
exclusif du commentaire et de la réflexion discursive dʼattributs sur nos données. Les concepts proposés
traditionnelle. par lʼanthropologie sociale pour rendre compte de la
structure des sociétés sont, dans notre cas, inadéquats
Nous pensions pouvoir identifier au niveau archéologique car nous ne connaissons rien de leur expression sur
trois centres dʼémergence de composantes culturelles le plan de la culture matérielle, la seule accessible
originales, toutes situées sur la frange de lʼaire occupée à lʼarchéologue. De même, nous ne possédons pas
par la civilisation de la Céramique cordée : les Pays- aujourdʼhui une connaissance suffisante des relations
Bas (réseau 4), le Rhin moyen (réseau 6) et lʼancienne qui existent entre populations biologiques, langages
Tchécoslovaquie (réseau 3) (Gallay 1979, 1997-1998). et cultures matérielles pour pouvoir interpréter
correctement la mosaïque culturelle décrite au niveau
Ces centres sont aujourdʼhui réduits à deux chez M. Besse archéologique (Mallory 1997).
(2003).

Il conviendra de réfléchir à lʼavenir sur la signification de ce


Les extensions littéraires
phénomène par rapport à la mise en place des langues indo- Depuis que lʼarchéologie existe, les littéraires et les
européennes et notamment des langues celtiques et italiques. artistes ont éprouvé le besoin de dépasser les résultats
Nous nous trouvons en effet ici à mi-chemin chronologique obtenus par les archéologues ou les historiens pour
entre la solution proposée par C. Renfrew (1990) (émergence proposer une vision globale des événements analysés.
à partir du Néolithique ancien anatolien) et celle qui, liant Nous nʼavons pas échappé à cette tentation. Il convient
expansion de la culture de la Tène et langues celtiques, est donc pour terminer de sʼinterroger sur lʼopportunité de
la plus communément acceptée. développer de tels prolongements.

91
Alain Gallay

Le débat sur lʼutilité du roman historique contraire pour une poursuite de la construction, mais par
dʼautres voies, qui précisément sont celles du récit (Gardin
Comme indiqué précédemment, un second type de 2001a, 467).
récit (fig. 8 : 2) se situe dans le prolongement de nos
constructions et devrait se conformer aux exigences de la Ce second type de récit, le saut explicite dans le domaine
production littéraire. de la littérature, est-il, pour le scientifique, dʼune
quelconque utilité dans la connaissance empirique de
Nous situons lʼexpérience du Soleil des morts, malgré notre monde ? Nous le pensons car lʼinventaire des
les imperfections signalées par W. Stoczkowski, dans ce libertés que lʼon prend par rapport à la connaissance
contexte (Houot et Gallay 1992) (fig. 11 et 12). peut permettre de tracer en creux le noyau dur, provisoire,
de nos constructions (Gardin 1995, 31) :
La nécessité de poursuivre au-delà des constructions
raisonnablement étayées paraît explicitement reconnue La solution consiste « à faire comme si » la pluralité des
par certains épistémologues (Gardin 1999, 2001a, 2001b) théories sur un sujet donné était un problème en suspens,
et cet exercice est en tout cas effectivement pratiqué par un défi intellectuel à relever, plutôt quʼun phénomène
de nombreux archéologues (Pelot et al. 1990, Goudineau inévitable, voir souhaitable (Gardin 2001a, 473).
et Govin 2000).
Le Soleil des morts : les critiques de Wiktor
J.-C. Gardin souligne que la construction dʼun raisonnement Stoczkowski
devrait toujours sʼarrêter au niveau où il nʼest plus possible
de choisir entre les diverses interprétations concurrentes Tout en reconnaissant la nécessité pour tout scientifique
issues de raisonnements dont on admet, jusquʼà preuve du dʼaller au-devant dʼun public qui pose généralement
contraire, la légitimité scientifique. Il admet néanmoins les bonnes questions, notre collègue soulève deux
quʼil est utile de poursuivre plus avant, par dʼautres voies, interrogations judicieuses :
la logique du modèle :
1. Peut-on concilier le respect des connaissances
Nous nʼavons pas actuellement le moyen de choisir entre historiques et la liberté de la création romanesque ?
ces différents scénarios sur une base empirique. Sʼensuit-il 2. Lʼarchéologue doit-il se contenter de dire ce quʼil sait,
quʼil faille arrêter la construction au niveau Pn [P4 dans ou peut-il sʼaventurer dans une restitution globale du
le texte] ? Jʼavancerai (…) des arguments qui plaident au passé au risque de dire nʼimporte quoi ?

Figure 12 : Lʼarrachage dʼune stèle de type ancien et la violation du dolmen MVI présentés dans la bande dessinée du «Soleil des
morts». Dessin A. Houot.

92
A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

Ces questions touchent la restitution des données factuelles Le scénario est simpliste, car une bonne intrigue a
dʼune part (les questions dites scientifiques) (fig. 8 : 4), le besoin de sentiments simples. La narration nécessite que
scénario proposé et le niveau romanesque (lʼimaginaire) la morale ne soit pas tortueuse. Les auteurs donnent une
(fig. 8 : 5) dʼautre part. vue caricaturale des ressorts de lʼhistoire. Lʼhistoire des
cultures serait celle des passions des hommes. Chercher
Données factuelles la femme et vous découvrirez pourquoi le monde
Sur le plan factuel, W. Stoczkowski (1995) se plait à change.
reconnaître lʼattachement de lʼarchéologue à lʼexactitude
du détail et le sérieux avec lequel lʼimage du passé est La confrontation avec lʼétranger est enfin un thème banal.
reconstruite à partir de références extérieures de plus en On réduit ce dernier à son expression la plus sommaire.
plus lointaines. Ce travail risque néanmoins de ne pas être Faire croire que lʼon hait lʼautre parce quʼil nous menace
récompensé dans la mesure où le public reste incapable est une grave méprise. Lʼétranger nous pose et nous posera
de distinguer le vraisemblable de nʼimporte quelle autre toujours un problème, non parce quʼil nous vole nos terres,
speudo-évocation historique maltraitant la connaissance nos femmes ou nos troupeaux, mais parce que sa seule
objective, comme il en existe de multiples exemples dans présence nous incommode.
ce type de littérature.
En conclusion, W. Stoczkowski avance que la référence au
La nature des sociétés mises en scène pose par contre de vrai ne peut que détruire le ressort dramatique. Lʼécrivain
nombreux problèmes. Lʼarchéologue de service semble en et lʼartiste revendiquent la liberté de transformer les faits
effet ignorer les acquis récents de lʼethnologie et se référer historiques. Le récit ne saurait exister sans la liberté de
à de vieux schémas sociologiques hérités du 19e siècle et lʼimagination artistique.
notamment de J. G. Frazer (la domination au Néolithique
des cultes solaires, lʼomniprésence de la magie de la En deux mots, Le Soleil des morts est une entreprise qui
fertilité, le Chef tenu pour responsable de la bonne marche relève de la troisième voie ; elle mélange les genres et ne
de lʼUnivers, etc.). peut être quʼun simple rebut de la science et de la littérature.
On ne peut concilier les exigences contradictoires de la
Scénario rigueur scientifique et de la liberté du récit.
Les problèmes sʼaggravent avec la présence dʼun scénario
qui maltraite les réalités historiques du Passé. La forme narrative nʼest donc pas la meilleure voie pour
faire partager au public les connaissances scientifiques
Lʼauteur du scénario retenu commence par proposer une car ce mode dʼexpression ne respecte pas lʼambivalence
seule lecture des changements observés par lʼarchéologue des faits. La voie offerte actuellement par les multimédias
dans lʼhistoire de la nécropole du Petit-Chasseur, alors et les hypertextes conviendrait certainement mieux aux
que ses travaux scientifiques montrent quʼil y a plusieurs objectifs que se sont assignés les auteurs de cette bande
manières dʼinterpréter ces faits, le choix entre les dessinée.
diverses alternatives nʼétant pas possible en lʼétat de nos
connaissances (Gallay 1981). Les données factuelles

En tentant de combler les lacunes de nos connaissances, La critique formulée par W. Stoczkowski pose une série
il ne peut éviter de céder aux clichés les plus éculés. de questions fondamentales qui demandent réflexion et,
Le scénario répond au schéma très classique du conte si possible, réponse. Nous essayerons de nous y attacher
populaire ; il met en scène un roi, une princesse - sa fille ici. Nous maintenons néanmoins que Le Soleil des morts
- et un berger. peut répondre à une double attente : susciter lʼintérêt dʼun
public élargi pour son passé et ouvrir de nouveaux débats
Les personnages répondent aux normes cinématographiques scientifiques.
en vigueur. Lʼhéroïne ressemble à O. Muti. Le gentil berger
à A. Delon ; les bons sont beaux et les méchants vilains ; W. Stoczkowki avance que notre tableau de la société
le peuple est en haillons ; la sorcière habite en dehors du néolithique valaisanne reflète une vision ethnologique
village. dépassée des sociétés traditionnelles. Ses remarques
montrent quʼil se réfère à une autre vision considérée
Lʼhistoire révèle des comportements modernes. Aurore, comme pertinente et donc comme scientifiquement
qui ne croît pas à la magie, est dotée dʼun véritable fondée, mais il ne dit pas laquelle. Nous avançons donc
esprit voltairien et donne une image fort douteuse de la sur le terrain relativement solide de la connaissance
spiritualité préhistorique. Certains chefs sont fourbes et scientifique. Dans ce contexte, nous rappellerons les
profitent de la crédulité du bon peuple. sources de notre construction en ce domaine.

93
Alain Gallay

Relations entre mégalithisme et chefferie : nous nous Dernier point concernant les données factuelles. Comme
sommes déjà exprimé sur cette question (Gallay 1995b). nous lʼavons explicitement dit à plusieurs reprises, le
Nous ne reprendrons donc pas ici les relations que nous scénario retenu dans la bande dessinée nʼillustre quʼune
établissons entre ce phénomène et le développement des alternatives permettant dʼexpliquer les phénomènes
des stratégies sociales entraînant le développement observés dans la nécropole du Petit-Chasseur. On
de chefferies. Le tableau présenté est le résultat dʼun soulignera néanmoins quʼil sʼagit de lʼalternative que nous
séminaire mené, une année durant, avec nos étudiants qui considérons, en lʼétat de nos connaissances, comme la plus
ont réuni les cas les plus parlants en ce domaine. vraisemblable.

Rôle du soleil : lʼimportance accordée au soleil par les Ce scénario vient du reste dʼêtre conforté, sinon validé, par
populations néolithiques notamment au niveau du culte deux études menées en parallèle et de façon indépendante
des morts nʼest pas un héritage de J. G. Frazer, dont sur les caractères épigénétiques crâniens et dentaires
nous connaissons mal la pensée, mais une proposition des populations néolithiques et campaniformes du Petit-
que lʼon peut raisonnablement induire de plusieurs types Chasseur et de Suisse romande, dont nous avons parlé
dʼobservations dans le domaine des sociétés mégalithiques précédemment (Desideri 2001, Desideri et Eades 2002,
européennes. Nous pensons à lʼorientation des couloirs ce volume). Ces analyses révèlent en effet la grande
des tombes de New Grange en Irlande ou de Dissignac en homogénéité biologique des populations du Néolithique
Bretagne par rapport au levé du soleil au solstice dʼhiver moyen (tombes Chamblandes) et du début du Néolithique
et aux multiples représentations solaires présentes dans final (dolmen MXII du Petit-Chasseur) de Suisse romande,
les gravures rupestres alpines, y compris sur les stèles du alors que les populations campaniformes des dolmens
Petit-Chasseur. Une thèse récente a fait récemment le point MVI et MXI se révèlent très différentes à la fois entre elles
de la question à propos des gravures alpines (de Saulieu et par rapport au stock humain antérieur.
2001).
Le phénomène reste néanmoins ambigu puisquʼil peut
Mécanismes de lʼethnogenèse : nous travaillons depuis sʼinterpréter de deux façons distinctes susceptibles de se
plusieurs années sur lʼethnogenèse africaine et les combiner ou de sʼexclure : apport génétique extérieur ou
mécanismes très généraux de la recomposition sociale nouveau mode de recrutement funéraire.
(Gallay 1990b, 2000). Nous considèrons le scénario du
Soleil des morts comme plausible dans ce contexte. Les aspects proprement littéraires

Relations interethniques : le vol du bétail et des femmes Tournons-nous maintenant sur les aspects proprement
par le groupe ethnique voisin nʼest pas un préjugé ou un littéraires (fig. 8 : 5). Le roman historique a toujours
phantasme produit par un racisme larvé, mais une réalité de existé. Personne ne se trompe, je crois, sur la position
tous les jours, je pense par exemple aux conflits ethniques de ce genre par rapport à la démarche scientifique bien
présents dans les petites sociétés du sud-ouest de lʼEthiopie quʼune certaine confusion puisse exister auprès du public
ou chez les Indiens dʼAmazonie (Biocca 1968). On verra quant à la réalité des faits présentés dans ce type dʼœuvre.
avec profit dans ce contexte le film Mursi réalisé sous la Nous ne sommes pas certain que Monsieur tout le monde,
direction de lʼanthropologue David Turton (Woodhead et et du reste également nous-même, puissent être capables
Turton 1985). Le livre récent de J. Guilaine et J. Zammit de distinguer dans le film Gladiator ce qui ressort dʼune
(2001) est comme lʼécho archéologique de ces pratiques connaissance objective de lʼEmpire romain et de la pure
signalées par les ethnologues. imagination.

Wiktor Stoczkowski nʼest-il pas alors victime dʼun De même, les praticiens des sciences humaines nʼont pas
préjugé inverse relevant du politiquement correct, qui obligatoirement aujourdʼhui une vision claire de la nature
consiste à dire que, puisque le vol des femmes nʼexiste pas de leurs productions dites scientifiques et de la nature de
objectivement dans nos sociétés, cette pratique nʼa jamais cette troisième voie si souvent préconisée (pour un exemple
existé ailleurs et en dʼautres temps ? récent révélant lʼactualité du problème, voir Clottes et
Lewis-Williams 2001).
On pourrait poursuivre longtemps cette discussion et nous
ne prétendons pas avoir raison. Notre but est ailleurs. Lʼun des arguments de W. Stoczkowski est que le vrai est
Il sʼagit simplement de démontrer ici que lʼapproche incompatible avec le beau et avec la liberté nécessaire
littéraire peut générer des discussions dʼordre scientifique à la création artistique. Je partage son analyse, mais
et donc contribuer à faire progresser des questions qui je rappelle que nous nous situons ici hors du domaine
nʼauraient peut-être jamais été posées dans le domaine scientifique. La liberté est donc permise et Le Soleil des
strictement archéologique. morts en offre de nombreux exemples, notamment au

94
A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion (Valais, Suisse)

niveau des emplacements des villages proposés dans le Revenons pour terminer sur cette question et sur celle
cadre du scénario retenu. des ressorts de lʼhistoire. Le roi, la princesse et le berger
ne sont pas et ne seront jamais les ressorts de lʼhistoire,
Nous rappellerons également que les rapports entre le tout au plus les jouets, le reflet ou le souffle déclenchant
beau et le vrai ont fait lʼobjet de multiples débats, dans le lʼavalanche (pour rester dans le contexte des Alpes). Nous
domaine artistique et littéraire cette fois, et que les avis sur nʼavons jamais conçu les héros du Soleil des morts comme
cette question ont varié au cours du temps. La position de autre chose.
notre ami nʼest donc quʼune opinion parmi dʼautres.
La remarque de W. Stoczkowski soulève par contre une
Exposer une conception du Passé à un public élargi pose autre question de fond qui dépasse le cadre de lʼopposition
néanmoins un problème de communication qui devient entre science et littérature et qui pourrait être abordé par
particulièrement aigu lorsque lʼon fait intervenir une histoire les deux voies : quʼest-ce quʼune explication en histoire ?
et que lʼon met en scène des acteurs et des comportements.
Faut-il ainsi se résigner à admettre que le public ne pourra Nous nous permettrons de donner pour terminer notre
assimiler que des histoires de bons et de méchants, ou de version des faits.
rois et de princesses ? Est-il au contraire suffisamment mûr
pour comprendre des comportements très éloignés de sa Nous ne voyons personnellement pas sur quelles bases
propre culture ou des situations historiques en demi teinte élaborer une méthodologie de lʼexplication en histoire
dʼune complexité défiant toute analyse ? dans le domaine qui est le plus spécifique de cette
discipline : le scénario. Dans un système complexe
Dans ce cadre, la multi-interprétation nʼest pas hors de et ouvert, le déroulement historique est par définition
portée de la littérature et lʼon connaît plusieurs ouvrages imprévisible ou chaotique. Lʼévénement découle
permettant au lecteur de construire son propre scénario de dʼune série de causes infinies et nous nʼavons aucun
façon raisonnée ou aléatoire (Cortazar et al.1966). A quand instrument de mesure à disposition pour pondérer ces
une bande dessinée jouant sur ce principe ? dernières (on connaît lʼeffet de lʼaile du papillon). Il
nous faut donc en ce domaine faire preuve dʼhumilité
La littérature, proche ou éloignée de la réalité, reste et, jusquʼà preuve du contraire, renoncer à la suite de P.
néanmoins un formidable terreau de découvertes et il Veyne (1971) à cet exercice, du moins si lʼon se situe du
convient de ne pas négliger cette voie dans lʼapproche côté de la science.
de la réalité. La culture dʼune époque présente certaines
caractéristiques communes. Séparer les genres ne signifie Le tour dʼhorizon proposé à propos de la nécropole du
pas que lʼon doive exclure tout passage entre des domaines Petit-Chasseur montre les limites de notre pratique de la
considérés, à juste titre, comme possédant des logiques reconstitution du passé. Dans ce cadre, seules les typologies
propres. intégrant le temps et lʼespace ont valeur scientifique parce
que réfutables.
Au terme de cette réflexion, il devient évident que la
narration littéraire introduit dans la reconstitution des Les explications de rang plus élevé restent encore
scènes de vie des difficultés supplémentaires par rapport aujourdʼhui du domaine du commentaire et se basent sur
aux scènes figées dans des tableaux. Nous avons tenté un savoir comparatif très embryonnaire. Nous devons donc
dʼen cerner les contours tout en reconnaissant lʼutilité et nous attacher aujourdʼhui à rechercher des fondements
le plaisir du genre. plus solides à nos interprétations de rang élevé.

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97
Le peuplement campaniforme en Suisse
Nouveaux apports de la morphologie crânienne et dentaire

Jocelyne Desideri et Suzanne Eades

Résumé Abstract
Une étude comparative de la morphologie crânienne et A comparative study of dental and cranial morphology,
dentaire, présentée sous forme dʼanalyse logiciste, aborde presented in the form of a logicist analysis, investigates
la question du peuplement de la Suisse occidentale au the question of the peopling of Western Switzerland during
3e millénaire avant notre ère. Huit ensembles datant du the 3rd millennium BC. Eight samples dating from the
Néolithique moyen au Campaniforme (4500-2200 ans av. middle Neolithic to the Bell Beaker Culture (4500-2200
J.-C.) ont été observés. Les résultats obtenus permettent years BC) were observed. The results led to the proposal
de proposer trois modèles interprétatifs concernant la mise of three interpretative models concerning the emergence
en place du Campaniforme dans cette région : un apport of the Bell Beaker Culture in this region : the arrival of
de sang nouveau, une évolution du rituel funéraire, ou une a new population, the evolution of funerary rituals or a
combinaison de ces deux dernières propositions. combination of these two proposals.

Mots-clés Key Words


Néolithique, Campaniforme, Suisse, traits non-métriques Neolithic, Bell Beaker Culture, Switzerland, dental non-
dentaires, traits non-métriques crâniens, analyse logiciste metric traits, cranial non-metric traits, logicist analysis

C
ette recherche, présentée sous forme dʼanalyse montre-t-elle une discontinuité du peuplement à la fin du
logiciste, est le résultat de deux études qui ont tenté Néolithique avec lʼémergence du Campaniforme ?
de répondre à une même problématique : lʼhistoire
du peuplement au 3e millénaire avant notre ère en Suisse • Il faudra, dʼabord, tenter de comprendre si nous
occidentale afin de saisir les circonstances qui ont permis avons affaire à des populations pré-campaniformes
lʼinstallation du Campaniforme dans cette région1. morphologiquement homogènes ou non en se basant
sur les grands ensembles datant du Néolithique moyen
Cette problématique a déjà été abordée en anthropologie et récent.
physique par le biais de la biométrie crânienne (Menk • Ensuite, nous allons comparer la morphologie des
1979, 1981, Eades 1996). Cependant le caractère rare Campaniformes avec celle des populations qui leur
et fragmenté des squelettes du Campaniforme, nous a sont antérieures.
contraint à nous orienter vers dʼautres types de données • Finalement, sur la base des points précédents,
anthropologiques : les traits morphologiques non- nous tenterons de déterminer si lʼapparition du
métriques (ou épigénétiques) du crâne (Eades 1996) et Campaniforme conduit en Suisse occidentale à une
de la dentition (Desideri 2001). Ces traits permettent continuité ou une rupture de peuplement.
de contourner un grand nombre des problèmes liés aux
analyses biométriques qui exigent une bonne conservation
des ossements. De plus, la combinaison de différentes
Etat de la recherche en anthropologie sur
approches permet de connaître une plus grande partie lʼhistoire du peuplement du 3e millénaire
de la variabilité biologique des populations, ce qui reste avant notre ère en Suisse occidentale
encore aujourdʼhui une situation relativement rare en
anthropologie. R. Menk (1979, 1981) a proposé une synthèse globale à
lʼéchelle européenne du complexe campaniforme, basée
Cette étude comparative tente de répondre à une sur une approche utilisant des méthodes biométriques
interrogation précise : lʼétude des traits non-métriques multivariées. Il a voulu isoler les caractéristiques

99
Jocelyne Desideri et Suzanne Eades

morphologiques de ces individus pour démontrer des données manquantes individuelles et augmente le
lʼexistence dʼune humanité campaniforme associée aux nombre de variables utilisables dans les analyses.
différentes manifestations culturelles, et de déduire son
origine et son impact dans différentes régions dʼEurope.
Corpus étudié
Pour la Suisse occidentale, les quelques crânes Les échantillons étudiés proviennent du Bassin lémanique
campaniformes du site du Petit-Chasseur qui étaient et du haut Bassin rhodanien (tabl. 1 et fig. 1). Ces sites ont
suffisamment bien conservés pour permettre la prise de été choisis parce quʼils forment, dʼune part, les ensembles
mesures étaient extrêmement arrondis (brachycrânes et squelettiques les plus importants et les mieux conservés de
à voûte très haute)2. Cette morphologie, complètement la Suisse romande, et ils offrent, dʼautre part, une vision
différente de celle rencontrée au Néolithique moyen chronologique sans hiatus majeurs entre 4500 et 2200 ans
(crâne allongé ou dolicocéphale), permettait de supposer av. J.-C.
une forte influence en provenance dʼEurope centrale sur
ces populations. Plus précisément, le Néolithique moyen est représenté par
les sites de Barmaz I et II (Valais), de Chamblandes (Vaud)
Toutefois, le problème majeur résidait en lʼabsence et de Corseaux-sur-Vevey (Vaud). Le Néolithique récent
dʼindividus appartenant à la période de transition, le et le Campaniforme sont représentés par la nécropole de
Néolithique récent. La découverte du dolmen M XII Sion-Petit-Chasseur (Valais) ; les dolmens M VI et M XII
(Favre et Mottet 1990, 1995) a permis de nuancer, pour la première période et les dolmens M VI et M XI pour
voire dʼinfirmer, les résultats de R. Menk en comblant la seconde. Les effectifs de notre étude atteignent environ
le hiatus chronologique existant entre les ensembles 200 sujets pour le Néolithique moyen, 150 individus pour
du Néolithique moyen et du Campaniforme. Si le Néolithique récent et une vingtaine dʼindividus pour le
pour le Néolithique récent, on supposait que le type Campaniforme.
physique observé au Néolithique moyen perdurait
(Simon, Langenegger et Cueni 1995), une analyse de
la biométrie crânienne de cet ensemble (Eades 1996)
Ordination
a montré que cette population possédait une forme
intermédiaire entre les crânes allongés du Néolithique Observation
moyen et ceux arrondis du Campaniforme. A la place
de la rupture nette de la morphologie crânienne Les traits crâniens enregistrés lors de cette étude font
envisagée par R. Menk, il semble que celle-ci ait évolué partie dʼune liste-type mise en place par le groupe de
graduellement. travail pour lʼanthropologie de la Suisse (AGHAS - der
Arbeitsgemeinschaft für Historische Anthropologie der
Cependant, les analyses biométriques se sont heurtées Schweiz). Cette liste regroupe des caractères définis par
à certaines limites méthodologiques. La mauvaise différents chercheurs comme Berry et Berry 1967, Hauser
conservation des crânes a eu un impact considérable. et De Stefano 1989 ou encore Muller 1977.
Dʼune part, elle a limité le nombre de mesures qui
ont pu être prises sur les différents échantillons, et de Pour les traits dentaires, une liste-type a été établie par
lʼautre, elle a réduit le nombre dʼindividus qui ont pu le Laboratoire de Paléoanthropologie ; elle rassemble
être intégrés dans les études. Pour la seconde analyse, en des caractères susceptibles dʼêtre observés sur les dents
particulier, cette mauvaise conservation des ossements a permanentes et déciduales. Cette liste présente lʼavantage
rendu nécessaire le regroupement de certains ensembles de regrouper des traits définis par différents chercheurs,
pour obtenir un nombre dʼindividus suffisant dʼun point américains et européens3. Elle se base, avant tout, sur
de vue statistique. Enfin, les individus campaniformes les variables retenues par le système ASU (Arizona State
du Petit-Chasseur très fragmentés nʼont pas pu être University) qui propose un ensemble de caractères adaptés
intégrés dans les analyses remplacés par des ensembles aux études interpopulationnelles.
contemporains de régions voisines.
Au total, 76 traits crâniens dichotomiques ont été
Lʼétude des traits non-métriques, en revanche, semble enregistrés sur 303 pièces. Quant aux traits dentaires,
être une approche plus adaptée pour répondre à cette lʼenregistrement de 59 traits (soit au total 538 variables
problématique. En effet, les traits non-métriques pour les deux dentitions) sʼest effectué sur environ
présentent lʼavantage dʼêtre observables même sur des 5000 dents permanentes et 750 dents déciduales. Tous
restes très fragmentés, ce qui a pour effet dʼaugmenter ces traits ont été choisis en fonction des connaissances
les effectifs. De plus, les analyses se basent sur des actuelles sur leur développement et de leur transmission
incidences populationnelles, ce qui élimine le problème génétique.

100
Le peuplement campaniforme en Suisse : nouveaux apports de la morphologie crânienne et dentaire

Nombre
Date Site Type dʼinhumation Références
dʼinhumés

Collombey-Muraz, Barmaz I 41 tombes Sauter 1949, 1950, 1951,


(Valais) Cistes de type 49 individus Honegger 1994-1995
Chamblandes, surtout
Collombey-Muraz, Barmaz II individuelles 21 tombes,
Sauter 1949, 1950, 1951
(Valais) 22 individus
Néolithique moyen :
4500-3200 av. J.-C.
Pully, Chamblandes 70 tombes
Moinat et Simon 1986
(Vaud) Cistes de type 116 individus
Chamblandes, souvent
collectives Kramar, Sauter et
Corseaux- sur-Vevey, 27 tombes,
Weidman 1978, Baudais
En Seyton (Vaud) 60 individus
et Kramar 1990

Dolmen M XII Environ 80 Favre et Mottet 1990,


(Sion Petit-Chasseur, Valais) individus 1995, Eades 1996
Dolmens à
Néolithique récent :
soubassement Kramar 1977, Gallay
3200-2600 av. J.-C
Dolmen M VI triangulaire Environ 40 1986, Gallay et Chaix
(Sion Petit-Chasseur, Valais) individus 1984, Bocksberger 1976
et 1978

Kramar 1977, Gallay


Dolmen à
Dolmen M VI Environ 10 1986, Gallay et Chaix
soubassement
(Sion Petit-Chasseur, Valais) individus 1984, Bocksberger 1976
triangulaire
et 1978
Campaniforme :
2600-2200 av. J.-C. Gallay 1986, Gallay
Dolmen à entrée et Chaix 1984,
Dolmen M XI Environ 10
latérale Bocksberger 1976 et
(Sion Petit-Chasseur, Valais) individus
1978, Claivaz-Caruzzo
1975

Tableau 1 : Corpus étudié.

Traitement statistique préliminaire

Dans une première phase dʼépuration des données,


qui était commune aux deux approches, les traits qui
nʼavaient jamais été observés, qui étaient dʼexpression
constante, ou encore extrêmement rares ont été éliminés.
Ensuite, lʼexpression bilatérale corrélée des variables a
été traitée. Les traits dont lʼexpression était sexuellement
dimorphique ou liée à lʼâge ont été exclus de la suite des
analyses. Pour les corrélations intertraits, les chercheurs4
considèrent actuellement que leur effet sur les résultats
des analyses de distances biologiques nʼest pas significatif
dans le cas dʼéchantillons petits comme les nôtres. Les
variables dentaires ont fait lʼobjet dʼun traitement supp-
lémentaire comprenant une sélection des traits les plus
représentatifs de lʼexpression génotypique. Ainsi la dent
la plus mésiale de chaque classe dentaire a été retenue Figure 1 : Carte de répartition géographique des différents sites
puisquʼelle est considérée comme la plus stable au niveau étudiés.

101
Jocelyne Desideri et Suzanne Eades

Tableau 2 : Liste des traits crâniens qui ont permis de calculer des distances interpopulationelles, avec pour chaque site : Fréq. :
Fréquence dʼexpression des traits, n : Nombre dʼobservations présentes, N : Nombre total dʼobservations.

de son développement. Après cette phase de statistiques distance de Manhattan pour les traits crâniens et la distance
préliminaires, il est resté 34 traits crâniens et 61 variables euclidienne pour les traits dentaires. Ensuite, deux types
dentaires. dʼanalyses complémentaires ont été réalisés :

Préparation des données i) La classification ascendante hiérarchique (ou cluster


analysis)
Lʼultime étape du traitement des données sʼest traduite
par le calcul de fréquences dʼexpression pour chaque trait Cette analyse sʼest basée sur la méthode dʼagglomération
dans chaque population. Pour les variables dichotomiques, UPGMA (ou groupement selon lʼassociation moyenne) et
le calcul était simple. En revanche, pour les traits dentaires sur une méthode de calcul de distances. Les résultats sont
qui présentaient une gradation dans leur expression, la proposés sous forme de dendrogrammes.
méthode dite de lʼexpression
expression count de Turner (1985) a
été employée. Elle permet dʼobtenir un pourcentage de ii) Lʼanalyse des proximités (ou multidimensional
présence unique en ajustant les fréquences dʼexpression scaling)
pour chaque stade à lʼaide dʼun coefficient qui est
proportionnel au nombre de stades observés et en sommant Cette méthode fait une représentation multidimensionnelle
ces nouvelles expressions. Les tableaux 2 et 3 présentent des relations entre les individus sur la base de distances
respectivement les fréquences des traits crâniens et en leur assignant des coordonnées dans lʼespace. Elle
dentaires utilisées dans les différentes analyses. réarrange les objets de la meilleure manière possible
afin dʼarriver à une configuration qui sʼapproche le plus
Analyses statistiques possible des distances observées. Lʼanalyse des proximités
calcule une valeur, nommée stress, indiquant lʼadéquation
Le calcul des distances entre les populations sʼest fait sur entre la nouvelle configuration (nuage de points) et les
la base de deux matrices épurées. Nous avons employé la distances de départ. Plus elle est petite, plus lʼadéquation

102
Le peuplement campaniforme en Suisse : nouveaux apports de la morphologie crânienne et dentaire

Tableau 3 : Liste des traits dentaires qui ont permis de calculer des distances interpopulationelles, avec pour chaque site : Fréq. :
Fréquence dʼexpression des traits, N : Nombre total dʼobservations. Le nombre dʼobservations présentes nʼa pas pu être calculé dans
ce cas, puisque les fréquences ont été obtenues par la méthode de lʼexpression count de Turner (1985).

est bonne (entre 0 et 5%). Les résultats se présentent sous lʼautre, des deux nécropoles de Barmaz. Ensuite, les deux
forme de nuages de points. dolmens du Néolithique récent, le M XII et le M VI, se
rattachent aux ensembles du Néolithique moyen. Enfin,
Résultats les deux monuments du Campaniforme se détachent
clairement des ensembles antérieurs et prennent place sur
Trois éléments très intéressants se dessinent sur le deux branches isolées du dendrogramme.
dendrogramme (fig. 2) concernant lʼanalyse des traits
crâniens. Premièrement, on observe une association Lʼanalyse des proximités des traits crâniens et sa
relativement nette de sites géographiquement proches et représentation sous la forme dʼun nuage de points (fig.
contemporains au Néolithique moyen ; soit la proximité, 3) donnent une image encore plus précise. De plus, cette
dʼune part, des ensembles Chamblandes et Corseaux, de représentation amène deux nouveaux éléments : dʼune part,

103
Jocelyne Desideri et Suzanne Eades

Figure 2 : Dendrogramme représentant la distance entre Figure 4 : Dendrogramme représentant la distance entre les
populations, obtenu par analyse du clustering des traits populations, obtenu par analyse du clustering des traits non-
non-métriques crâniens (distance de Manhattan, méthode métriques dentaires (distance euclidienne, méthode dʼagrégation
dʼagrégation UPGMA). Avec : Néolithique moyen O, Néolithique UPGMA). Avec : Néolithique moyen O, Néolithique récent ∇,
récent ∇, Campaniforme ◆. Campaniforme ◆.

Figure 3 : Nuage de points représentant la distance entre les Figure 5 : Nuage de points représentant la distance entre les
populations, dʼaprès lʼanalyse des proximités des traits non- populations, dʼaprès lʼanalyse des proximités des traits non-
métriques crâniens (distance de Manhattan, avec une valeur métriques dentaires (distance euclidienne, avec une valeur du
du stress de 0.03065). Avec : Néolithique moyen O, Néolithique stress de 0.04959). Avec : Néolithique moyen O, Néolithique
récent ∇, Campaniforme ◆. récent ∇, Campaniforme ◆.

les ensembles du Néolithique moyen et récent sont très la position éloignée des ensembles du Campaniforme ; le
proches les uns des autres, reflétant lʼimage de populations noyau central formé par les sites du Néolithique moyen et
homogènes dans leur micromorphologie crânienne ; de récent est toutefois un peu plus éclaté.
lʼautre, les populations du Campaniforme (dolmens M VI
et M XI) sʼéloignent nettement non seulement de ce noyau
central, mais aussi lʼune de lʼautre.
Interprétation
Si les deux dolmens campaniformes restaient proches lʼun
Quʼen est-il des résultats des analyses portant sur les traits de lʼautre sur les différentes représentations tout en étant
dentaires ? Le dendrogramme (fig. 4) est très similaire éloignés des ensembles antérieurs, notre interprétation irait
à celui concernant les traits crâniens. Nous retrouvons dans le sens dʼune rupture à la fin du Néolithique. Celle-
ainsi lʼhomogénéité des sites du Néolithique moyen et ci pourrait être mise en parallèle avec lʼémergence dʼune
lʼhétérogénéité des ensembles campaniformes. La seule humanité campaniforme en Suisse occidentale, confirmant
différence réside en la position relative du dolmen M VI ainsi les anciennes hypothèses.
au Néolithique récent : ce dernier sʼassocie au dolmen M
XII qui lui est contemporain, en position intermédiaire Cependant lʼéloignement entre ces deux populations sur
entre les ensembles du Néolithique moyen. les différentes représentations indique que la situation est
plus complexe. Il faut alors tenir compte non seulement de
La représentation sous la forme dʼun nuage de points (fig. lʼéloignement des ensembles campaniformes des périodes
5) est aussi fort semblable, puisquʼon y observe de nouveau précédentes, mais aussi la grande distance entre eux.

104
Le peuplement campaniforme en Suisse : nouveaux apports de la morphologie crânienne et dentaire

Figure 6 : Schéma logiciste de lʼinterprétation des résultats se présentant sous la forme dʼun réseau de propositions (P). P01 à P07
sont les propositions initiales, P1 à P8 correspondent aux propositions intermédiaires et les propositions finales sont regroupées sous
le terme de modèles explicatifs 1 à 3.

Lʼinterprétation des résultats est construite sous forme de différentes représentations (Chamblandes et Corseaux,
schéma logiciste (fig. 6). Celui-ci est constitué dʼun réseau de Barmaz I et II ainsi que les deux dolmens du Néolithique
propositions qui ont conduit à trois modèles interprétatifs. récent du Petit-Chasseur).

Les propositions initiales Les données archéologiques


P04
Les données anthropologiques Sur le plan archéologique, les deux ensembles
P01 campaniformes ne se comportent pas de la même manière
Dʼaprès lʼétude des traits épigénétiques dentaires, les au sein de la même nécropole. Lʼun réutilise un monument
ensembles campaniformes (Petit-Chasseur, dolmens M VI préexistant (M VI), lʼautre construit le sien (M XI).
et M XI) sont non seulement éloignés des autres ensembles
(Chamblandes, Corseaux, Barmaz I/II, le dolmen M XII et P05
M VI), mais aussi lʼun de lʼautre. Le nombre dʼindividus par dolmen (10 individus pour le
M VI et pour le M XI) au Campaniforme est réduit par
P02 rapport au Néolithique récent (100 pour le dolmen M XII
Dʼaprès lʼétude des traits épigénétiques crâniens, les et 40 individus pour le dolmen M VI).
ensembles campaniformes (Petit-Chasseur, dolmens M VI
et M XI) sont non seulement éloignés des autres ensembles P06
(Chamblandes, Corseaux, Barmaz I/II, le dolmen M XII et La nécropole du Petit-Chasseur est fréquentée de façon
M VI), mais aussi lʼun de lʼautre. continue depuis le Néolithique récent.

P03 P07
Les différentes analyses sur les traits épigénétiques montrent Les analyses du dosage du plomb et du strontium de
que les populations qui précèdent le Campaniforme sont lʼémail dentaire (Chiaradia et al. 2003) de ces mêmes
homogènes. Les ensembles géographiquement proches populations5 montrent que les individus ont probablement
et contemporains sʼassocient très nettement sur les vécu au même endroit toute leur vie, sauf un individu

105
Jocelyne Desideri et Suzanne Eades

campaniforme appartenant au dolmen M XI du site du Modèle explicatif 2 (P3, P5 et P7)


Petit-Chasseur. Les deux monuments nʼaccueilleraient pas tous les
membres de la population, mais il y aurait un recrutement
Les propositions intermédiaires des inhumés selon des critères sociaux et/ou familiaux.
P1 (P01, P02, P03)
Les différentes représentations pour les deux approches Modèle explicatif 3 (P3, P5, P7 et P8)
sont remarquablement similaires. Elles indiquent que les Une combinaison des deux modèles précédents se
ensembles campaniformes (Petit-Chasseur, dolmens M VI traduisant par la présence dʼun recrutement des inhumés
et M XI) sont non seulement éloignés des autres ensembles au sein de la population et lʼintégration de quelques
(Chamblandes, Corseaux, Barmaz I/II, le dolmen M XII et individus étrangers.
M VI), mais aussi lʼun de lʼautre.

P2 (P1)
Conclusion
On ne peut pas identifier les individus ayant un tel impact Lʼobjectif de cette recherche comparative était de
sur lʼensemble des échantillons, ni leur nombre, puisque comprendre la variabilité morphologique existant
les études se basent sur des fréquences de populations et entre les populations présentes en Suisse occidentale,
non sur des données individuelles. pour une période allant du Néolithique moyen au
Campaniforme, avec un intérêt particulier pour
P3 (P04, P05) les circonstances qui ont impliqué lʼapparition du
Les propositions P04 et P05 impliquent un changement Campaniforme. Quels éléments pertinents les analyses
quel quʼil soit. portant sur les traits épigénétiques apportent-elles sur
ces différentes populations ?
P4 (P2, P3)
Les différences rencontrées pourraient être dues à un Premièrement, les ensembles du Néolithique moyen
renouvellement intégral ou partiel de la population. et récent, qui sont contemporains et qui sont proches
géographiquement, sʼassocient très nettement sur les
P5 (P2) différentes représentations. Ces éléments permettent
Les fréquences calculées pourraient être celles de sous- dʼaffirmer que nous sommes en présence de populations
groupes de la population totale, et ne représenteraient pas homogènes tout au long du Néolithique moyen et
la variabilité de lʼensemble des vivants. Les ensembles récent en Suisse occidentale. Ces ensembles seraient
campaniformes correspondraient à des échantillons biaisés morphologiquement similaires et nʼauraient pas subi
dʼindividus sélectionnés ; au contraire, les ensembles dʼapports externes importants. De plus, les populations
antérieurs présenteraient des échantillons aléatoires de la géographiquement proches devaient sans doute entretenir
population totale. des contacts plus importants entre elles.

P6 (P3, P4) Ensuite, la position des différents ensembles


Pour expliquer lʼéloignement des deux ensembles campaniformes indique que ces derniers sont non
campaniformes lʼun de lʼautre, nous pouvons imaginer le seulement différents des autres ensembles mais aussi
renouvellement, partiel ou total, en vagues successives. lʼun de lʼautre. Trois modèles interprétatifs pourraient
expliquer ces différences :
P7 (P06, P07)
Les propositions P06 et P07 indiquent une continuité de • Scénario 1
peuplement. Une arrivée dʼindividus étrangers, dʼorigine inconnue qui
auraient remplacé intégralement la population précédente,
P8 (P07) ou alors seules quelques personnes se seraient intégrées
Lʼindividu campaniforme du dolmen M XI aurait migré au sein de la population locale. Ce renouvellement de
dʼune région géologique différente en Valais (origine population aurait eu lieu en phases successives, étant
possible dʼEurope centrale, dʼaprès les concentrations en donné les différences morphologiques entre les deux
plomb et en strontium de lʼémail dentaire). ensembles.

Les propositions finales • Scénario 2


Une évolution du rituel funéraire au sein dʼune même
Modèle explicatif 1 (P6) nécropole, traduisant une sélection des inhumés selon
Un apport de sang nouveau intégral ou partiel qui se des critères sociaux ou familiaux. Par conséquent,
déroulerait en vagues successives. lʼéchantillon étudié ne représenterait pas lʼensemble de la

106
Le peuplement campaniforme en Suisse : nouveaux apports de la morphologie crânienne et dentaire

population, ce qui expliquerait les différences rencontrées ci se basent sur des incidences populationnelles et non
pour les ensembles campaniformes. sur des données individuelles, ce qui ne permet pas de
déterminer quels sont les individus ayant eu un tel impact
• Scénario 3 sur lʼensemble des sujets campaniformes.
Une combinaison des deux modèles précédents peut
être envisagée. Quelques individus étrangers seulement Il est cependant clair que ces ensembles sont différents,
se seraient intégrés à la population locale (et non un mais les causes ne sont pas encore perceptibles. Selon le
remplacement intégral), associés à un recrutement des modèle choisi, le peuplement à cette époque est représenté
inhumés. par une rupture nette, lʼinfiltration dʼindividus isolés ou
encore une continuité de peuplement. A lʼheure actuelle, le
Finalement nous ne sommes pas en mesure de favoriser terme adéquat pour définir lʼapparition du Campaniforme
lʼun de ces modèles, puisque les données ne peuvent pas en Suisse occidentale nʼest pas rupture, ni continuité, mais
fournir, pour lʼinstant, une réponse plus précise. Celles- simplement différence.

Remerciements
Nous tenons à remercier Christian Simon, parti trop tôt, sans qui ces deux travaux nʼauraient pu être menés à terme, le
Professeur Alain Gallay pour la relecture du texte et ses précieux conseils ainsi que Marie Besse et Philippe Chambon.

Nous souhaitons également remercier le Fonds national suisse de la recherche (FNS) pour le financement des programmes
de recherche suivants :

LʼEurope du 3e millénaire avant notre ère : des faits archéologiques à lʼinterprétation du peuplement (Subside FNS
101412-100599 sous la direction de Marie Besse) dans lequel sʼinscrit la thèse de doctorat de Jocelyne Desideri
(Desideri en cours).

Heritability of dental non-metric traits and occupation-linked skeletal markers of social behaviour in a population of
recent skeletons (Subside FNS 31-53681.98 sous la direction de Christian Simon puis de Christiane Kramar), lequel a
permis de mener à bien la thèse de doctorat de Suzanne Eades (Eades 2003).

Notes
1 Le premier travail, effectué par S. Eades (1996), concerne avant tout lʼétude anthropologique du dolmen M XII appartenant au
site du Petit-Chasseur (Sion, Valais, Suisse). Le second, réalisé par J. Desideri (2001), porte sur lʼétude des traits épigénétiques
dentaires des populations du Néolithique moyen au Bronze ancien en Suisse occidentale.
2 Pour la Suisse occidentale, seulement cinq crânes appartenant au Campaniforme ont pu être mesurés.
3 Cette liste rassemble des traits définis par Alt 1997, Hanihara 1961, 1963, Jorgensen 1956, Sciulli 1977 ou encore Turner, Nichol
et Scott 1991.
4 Berry et Berry 1967, Sjøvold 1973, 1977, Corrucini 1974, Saunders 1989, Scott et Turner 1997.
5 Les individus analysés se répartissent comme suit : pour le Néolithique moyen 4 individus du site de Saint-Guérin (Sion, Valais),
pour le Néolithique final 4 sujets appartenant au site du Petit-Chasseur (Sion, Valais) et pour le Campaniforme 5 individus du Petit-
Chasseur (Sion, Valais).

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109
Le evidenze funerarie dellʼantica età
del Bronzo in Italia settentrionale

Franco Nicolis

Résumé Abstract
Le Bronze ancien de lʼItalie septentrionale est The Early Bronze Age of Northern Italy is now well
aujourdʼhui bien connu. Toutefois, la situation des sites known. The situation as regards burial sites is however
funéraires nʼest pas évidente. Les découvertes y relatives not evident. The related sites show great variability.
présentent une grande variabilité. Contrairement au Contrary to the Copper Age, the data currently
Chalcolithique, les données actuellement à disposition available does not permit the clear identification of a
ne permettent pas dʼindividualiser avec clarté un rituel single funerary practice specific to the Early Bronze
funéraire spécifique au Bronze ancien. Age.

Mots-clés Key Words


Italie septentrionale, rituel funéraire, Chalcolithique, Northern Italy, burial rites, Chalcolithic, Early Bronze
Bronze ancien Age

A
nalogamente a quanto avvenuto in ambito nord- Nellʼambito dellʼantica età del Bronzo dellʼItalia
alpino, anche in Italia settentrionale si è assistito settentrionale sono state riconosciute e definite delle
ad un avanzamento delle conoscenze relative alla articolazioni in fasi, in buona parte sulla base dellʼanalisi
cronologia relativa ed assoluta dellʼantica età del Bronzo di complessi ceramici provenienti dai più importanti
grazie alle indagini dendrocronologiche condotte nellʼambito contesti stratificati (Fiavè, Lavagnone, ecc.). Renato Perini
degli abitati di tipo palafitticolo sorti prima presso i piccoli ad esempio divide lʼantica età del Bronzo in tre fasi (BZ
bacini inframorenici posti a sud del Lago di Garda, e in AI, BZ AII e BZ AIII) (Perini 2001), Raffaele Carlo De
seguito anche lungo le coste dello stesso lago1. Marinis ne propone quattro (EBA I A, EBA I B, EBA I C e
EBA II) (De Marinis 1999, fig. 8). Nellʼambito del presente
La più antica data riferibile agli abbattimenti di alberi per lavoro queste articolazioni non hanno unʼimportanza
la costruzione di palafitte nellʼarea gardesana è 2077 ± 10 rilevante perché la documentazione disponibile per gli
BC, relativa al sito di Lavagnone (Desenzano, Brescia), aspetti funerari non permette generalmente distinzioni
che permette di ipotizzare un inizio convenzionale cronologiche e culturali raffinate.
dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale intorno
al 2100 BC. In Trentino, tuttavia, esistono le evidenze In Italia settentrionale, lʼantica età del Bronzo coincide
di una fase definita formativa, caratterizzata da forti con la repentina affermazione e il successivo sviluppo
ascendenze campaniformi e da contatti con aspetti della Cultura di Polada, cui devono aver contribuito la
culturali dellʼEuropa centrale e orientale, legati con presenza di un substrato tradizionale, influenze culturali
ogni probabilità alle dinamiche della produzione e della dellʼambiente internazionale del Bicchiere Campaniforme
circolazione del metallo2. La collocazione cronologica di e forse nuovi apporti di popolazione. A differenza di
questa fase, tuttavia, non è ancora chiaramente definita, quanto accade con gli aspetti culturali della precedente età
soprattutto per lʼassenza di datazioni dendrocronologiche del Rame, la Cultura di Polada si caratterizza per una forte
e radiometriche. È stato proposto il suo inizio intorno al unitarietà degli aspetti identitari, per un forte incremento
2200 BC (Perini 2001), ma a nostro avviso potrebbe essere demografico e insediativo iniziale e per una notevole
ancora più antico (Nicolis 2001b). La fine dellʼantica età forza di espansione, che la portano a coprire vaste aree
del Bronzo è generalmente posta tra il 1700 e il 1600 BC dellʼItalia settentrionale e a far sentire il suo influsso anche
(De Marinis 1999, Perini 2001). nelle regioni culturali limitrofe.

111
Franco Nicolis

Figura 1 : Carta di distribuzione dei siti funerari dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale. - 1 Gazzo Veronese - Valserà, 2
Asola - Sorbara, 3 Lovere, 4 Selvis di Remanzacco, 5 SantʼOsvaldo - Pras de Tombe, 6 Aosta, 7 Alba, 8 Caverna dellʼAcqua o del
Morto, 9 Il Pertuso, 10 Grotta di Ponte di Vara o Varè, 11 Grotta I del Vacchè, 12 Arma della Gastea, 13 Covolo del Teschio e Covolo
del Bronzo, 14 Buso Streto, 15 La Sassina di Prun, 16 Grotta dellʼEdera o del Paier, 17 Arolo di Leggiuno, 18 Paradiso di Laorca, 19
La Tanaccia di Brisighella, 20 Grotta del Re Tiberio, 21 Boira Fusca, 22 Ciondar des Paganis, 23 Romagnano Loc, 24 Mezzocorona
Borgonuovo, 25 Mezzolombardo Nogarole, 26 Vela Valbusa, 27 Volano San Rocco, 28 Solteri, 29 Riparo del Santuario, 30 La Cosina
di Stravino, 31 Castel Corno di Isera, 32 Pozzo Poieti, 33 Bersaglio di Mori.

A confronto con questo grande sviluppo demografico, Tipologia funeraria


insediativo, culturale, economico e produttivo, le
evidenze archeologiche relative agli aspetti funerari Le strutture funerarie attribuibili allʼantica età del Bronzo
risultano paradossalmente molto scarse. Esse, inoltre, non presentano una grande varietà tipologica. Esse si
non presentano una distribuzione omogenea sul territorio limitano a : fossa semplice in terra, tumulo in terra e ghiaia
preso in esame, e il quadro che si ottiene risulta piuttosto posto a copertura di una tomba a fossa, struttura in cassa di
articolato e talora indefinito (Nicolis 1996, 2001a). lastre di pietra (cista litica). Un tipo particolare di struttura è
rappresentato dalle grotticelle e dai ripari sotto roccia, dove
Siti sepolcrali sicuramente riferibili allʼantica età del Bronzo i corpi erano deposti in fosse poco profonde o addirittura
sono presenti in tutte le regioni dellʼItalia settentrionale deposti sulla superficie, talora coperti con pietre.
(fig. 1), e la maggior parte si concentra in ambiente
prealpino e alpino, sia su versante sia in fondovalle, a Il rituale è generalmente quello dellʼinumazione primaria. Ci
quote comprese tra i 200 e gli 800 metri circa s.l.m. Solo sono probabili evidenze dellʼuso dellʼinumazione secondaria
i siti dellʼArma della Gastea (Odetti 1983, Del Lucchese (Borgonuovo), forse con scarnificazione parziale tramite
e Odetti 1996, Ricci 1998) e della grotta del Pertuso (Del lʼazione del fuoco (Vela Valbusa). Il sicuro riconoscimento di
Lucchese e Ricci 1987), in Liguria, si trovano a quote questo rituale funerario, tuttavia, è solitamente molto difficile.
più elevate, rispettivamente a 1260 e a 1330 metri s.l.m.
Meno numerosi, invece, sono i siti funerari conosciuti in Da Aosta Saint-Martin-de-Corléans provengono evidenze
ambiente di pianura. della semicombustione (Tomba IISE). In altri contesti

112
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

Figura 2 : Valserà di Gazzo Veronese.


Pianta della necropoli indagata nel
1997. Le tombe sono in scala 1:100
(da Salzani 1998-1999, fig. 2).

(Romagnano Loc, Borgonuovo, Caverna dellʼAcqua o del con direzione N-S, che probabilmente costituivano un
Morto) le tracce di semicombustione sono state interpretate raggruppamento intenzionale (fig. 2).
come esito non intenzionale di azioni rituali secondarie.
Le tombe sono ad inumazione in semplice fossa di forma
Tombe a fossa semplice in terra quadrangolare o ovale. In una tomba (tomba 11) sono
stati riconosciuti i resti di una probabile cassa di legno.
La struttura funeraria a fossa semplice è documentata Gli inumati sono deposti su un fianco, generalmente
prevalentemente in siti di pianura. Queste sepolture si quello sinistro ma in un caso anche sul destro, in
trovano solitamente raggruppate in piccole necropoli. posizione fortemente rannicchiata o con gli arti inferiori
leggermente flessi, le braccia piegate e le mani allʼaltezza
Due recenti rinvenimenti, le necropoli di Valserà di Gazzo del viso. Lʼorientamento varia da N-S a SW-NE a NE-SW.
Veronese (Verona) e di Sorbara di Asola (Mantova), che Gli inumati rappresentati nella necropoli di Valserà sono
presentano caratteristiche in parte simili, hanno permesso quattro individui adulti di sesso maschile e un individuo
di ampliare notevolmente il quadro delle testimonianze infantile di sesso indeterminato (Drusini e Carrara 1998-
relative a questa tipologia sepolcrale. 1999).

La necropoli di Valserà di Gazzo Veronese è venuta alla Tre sepolture (tutte di individui adulti) hanno restituito
luce in occasione di un controllo archeologico condotto elementi di corredo funebre, alcuni dei quali rivestono
nel 1997 nei pressi della Corte Valserà, che si trova vicino particolare importanza per la definizione dellʼambito
alla sponda destra dellʼattuale corso del fiume Tione cronologico e culturale della necropoli. In particolare
(Salzani 1998-1999). Oltre ad alcune tombe di probabile una tazza carenata deposta in posizione capovolta sotto il
età altomedievale, sono state riconosciute cinque sepolture braccio sinistro dellʼindividuo della tomba 10 permette di
inquadrabili in una fase avanzata dellʼantica età del Bronzo inquadrare la necropoli nellʼambito di una fase avanzata
(tombe 10, 11, 15, 17 e 18), disposte lungo un allineamento dellʼantica età del Bronzo e della Cultura di Polada, mentre

113
Franco Nicolis

Figura 3 : Valserà di Gazzo Veronese. Area delle indagini 1997-2001 (da Salzani 2001, fig. 1).

due fermatrecce a spirale in filo dʼoro presenti nelle tombe sul fianco sinistro con il volto rivolto a N oppure sul fianco
10 e 11 permettono di individuare stretti rapporti tra le destro con il volto rivolto a S. Gli arti inferiori sono molto
comunità dellʼantica età del Bronzo della Pianura Padana rattratti, le braccia piegate e le mani sono poste allʼaltezza
orientale e i coevi gruppi culturali stanziati nei territori che del viso. Lʼorientamento è costantemente W-E.
si trovano tra lʼAustria e lʼUngheria.
In base ai pochi elementi di corredo presenti in due
Tra il 2000 e il 2001, il proseguimento degli scavi a sepolture (una lama di pugnale e una punta di freccia in
Valserà, in unʼarea distante circa 150 metri da quella selce e un piccolo vaso deposto capovolto) è stata proposta
già indagata, ha permesso di identificare sei sepolture una datazione di questa seconda area funeraria di Valserà
inquadrabili nellʼantica età del Bronzo (tombe 23-24, ad una fase iniziale dellʼantica età del Bronzo, quindi più
26-29) (Salzani 2001) (fig. 3). Si tratta di sepolture ad antica rispetto a quella scavata in precedenza, con la quale
inumazione in semplice fossa, in cui i corpi sono deposti permangono comunque alcuni elementi di concordanza,

114
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

Figura 4 : Sorbara di Asola. Pianta della necropoli dellʼantica età del Bronzo (da Baioni 2000, fig. 3).

come ad esempio la posizione del corpo nella fossa. Tra Non sono ancora disponibili i risultati delle analisi
le due aree, tuttavia, sembrano prevalere gli aspetti di antropologiche degli inumati ma solo una semplice
divergenza, come la variabilità nellʼorientamento delle indicazione di classe di età (adulto, giovane, infantile).
fosse e la presenza di elementi ornamentali in metallo
prezioso nella necropoli più recente e viceversa lʼassenza Una analisi delle relazioni tra le varie caratteristiche
di oggetti in metallo e la regolarità nellʼorientamento delle delle sepolture (posizione topografica, orientamento
fosse nella necropoli più antica. della deposizione, età del defunto, presenza e natura del
corredo, ecc.) e del loro significato può dare risultati
Nella necropoli di Sorbara di Asola (Mantova), che si interessanti ma per il momento non conclusivi, nella attesa
localizza su un terrazzo fluviale su destra idrografica del dei risultati delle analisi antropologiche. Il campione,
fiume Chiese, sono state messe in luce 19 inumazioni inoltre, non risulta numericamente significativo, anche in
in fossa semplice (Baioni 2000). Dal punto di vista considerazione del fatto che la necropoli non è conservata
topografico sono riconoscibili due raggruppamenti, un nella sua totalità (probabilmente una parte è stata asportata
primo con dieci tombe e un secondo con sette ; altre due dalle arature o dai lavori agricoli). Infine, la quasi totale
sepolture risultano separate dai due gruppi principali da assenza di contesti funerari coevi nelle regioni limitrofe
unʼarea compromessa da lavori di cava. La distanza tra (lʼunico è quello con la già ricordata necropoli di Valserà)
una tomba e lʼaltra è generalmente di circa 5 metri (fig. non permette di istituire dei confronti costruttivi.
4). Gli inumati sono deposti in posizione rannicchiata sia
sul fianco sinistro sia su quello destro, le braccia sono In sintesi, a Sorbara è riconosciuta la mancanza di una
piegate e le mani poste presso il volto, le gambe sono sostanziale differenziazione tra i due nuclei della necropoli
più o meno ripiegate. Lʼorientamento è generalmente ed è invece segnalata la presenza di contesti affini che si
N-S (per gli inumati deposti sul fianco destro) o S-N ripetono in entrambi. La reale distinzione sembra correre
(per gli inumati deposti sul fianco sinistro) con deboli tra inumati con diverso orientamento, ma la natura di tale
variazioni verso NE-SW o SE-NW, il volto è sempre differenziazione al momento sfugge (Baioni 2000, 50-51),
rivolto a W. forse perché legata al sesso dellʼindividuo.

115
Franco Nicolis

Figura 5 : Sorbara di Asola. Corredo


della tomba n. 29. 1-4 bronzo ; 5-6
conchiglia ; 7-14 osso-corno (da
Baioni 2000, fig. 7).

Solo cinque sepolture avevano un corredo funebre, ma nessun il tipo di sepoltura in fossa, la posizione del corpo e una
elemento sembra essere indicativo del sesso dellʼinumato certa regolarità nellʼorientamento, rispettata in maniera
(fig. 5 a 8). Sono presenti oggetti di ornamento in lega di rame più rigida a Sorbara. È da sottolineare, tuttavia, come tra
(spilloni con testa a rotolo e gambo ricurvo, piccoli bracciali i corredi funerari di questʼultima necropoli siano presenti
con estremità ripiegate, spirali, un pendaglio a doppia spirale), elementi ornamentali, anche in bronzo, che a Valserà
in osso (spilloni con testa forata, anelli e perline) e conchiglie caratterizzano solo la fase più recente della necropoli.
forate, soprattutto Columbella rustica ma anche un esemplare
di Glycymeris sp. È da sottolineare la totale assenza di armi. Il quadro della tipologia funeraria di cui stiamo trattando si
completa con la sepoltura di Lovere (Bergamo), scoperta
In base allʼanalisi dei corredi la necropoli di Sorbara è stata nel 1898, dove un inumato, presumibilmente in fossa
attribuita ad una fase iniziale e centrale dellʼantica età del semplice, aveva per corredo unʼascia a margini rialzati
Bronzo, corrispondente alle fasi 2/3 del sito palafitticolo di (De Marinis 1979).
Lavagnone (Baioni 2000).
In base alla tipologia di alcuni materiali provenienti dalle
Sono evidenti le affinità tra le sepolture di Sorbara e quelle ricerche del 19° secolo è probabile che alcune sepolture
più antiche di Valserà, in particolare per quanto riguarda delle necropoli eneolitiche di Remedello Sotto (Brescia)

116
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

Figura 6 : Sorbara di Asola. Corredo


della tomba n. 45. 1-4 bronzo ; 6
conchiglia ; 5, 7-28 osso-corno (da
Baioni 2000, fig. 8).

e di Fontanella Mantovana (Mantova) siano da inquadrare un letto di ciottoli selezionati, era coperto da ciottoli e terra,
nellʼantica età del Bronzo (De Marinis 1979, Tirabassi e presentava allʼaltezza del gomito sinistro un pugnale in
1999). bronzo a base semplice con tre fori (Vitri 1981, 1983).

Tumuli Nel settembre 2002, le indagini condotte in località Pras


de Tombe, presso SantʼOsvaldo alle porte di Udine hanno
Lʼunico esempio di tumulo funerario inquadrabile nellʼantica permesso di mettere in luce sotto un tumulo una struttura
età del Bronzo è quello di Selvis di Remanzacco (Udine) funeraria costituita da un accumulo ordinato di grandi
nellʼalta pianura friulana, andato distrutto nel 1980. Il ciottoli (5 metri di diametro e 70 centimetri di altezza), al
tumulo circolare era costruito con terra e ghiaia, aveva un cui interno era stata ricavata, o risparmiata, una struttura a
diametro di una ventina di metri e raggiungeva una altezza camera lignea. Questa ospitava un individuo maschile adulto,
di circa 2,40m. Questa struttura copriva una sepoltura privo di corredo, deposto sul fianco sinistro con le gambe e
centrale primaria ad inumazione in fossa rettangolare. Vi era le braccia flesse, le mani sotto la testa rivolta a W. Per questa
deposto in posizione supina e con orientamento SSE-NNO importante evidenza funeraria, pur in assenza di elementi
un individuo maschile giovane. Lo scheletro poggiava su di corredo è disponibile la seguente datazione radiometrica

117
Franco Nicolis

Figura 7 : Sorbara di Asola. Corredo


della tomba n. 30. 1-15 osso-corno
(da Baioni 2000, fig. 9).

ottenuta presso un laboratorio di Miami (USA) su collagene Le evidenze più significative provengono da Aosta,
estratto da una falange umana : 3580 ± 50 BP corrispondente nellʼambito dellʼimportante complesso cultuale di
a 1970-1880 cal BC (1 sigma) e 2040-1760 cal BC (2 sigma) Saint-Martin-de-Corléans. Una continuità dʼuso fino
(Cassola Guida e Corrazza 2002a, 2002b). agli inizi dellʼantica età del Bronzo è stata proposta
per il monumento funerario più importante dellʼarea
Tombe in cassa di lastre di pietra (cista litica) megalitica, il dolmen su piattaforma triangolare
(Tomba II) (Mezzena 1997, Mollo Mezzena 1997).
In Italia settentrionale questo tipo di struttura sepolcrale ha A questa fase finale di utilizzazione sono attribuite
una diffusione occidentale e testimonia la continuità con la inumazioni aventi come corredo degli elementi
locale tradizione funeraria dellʼetà del Rame, dimostrando metallici come spilloni con testa appiattita e
allo stesso tempo chiare connessioni con lʼarea culturale della attorcigliata e una lunula con estremità a doppia spirale,
Valle del Rodano per quanto riguarda sia la ritualità funeraria che trovano confronti con la necropoli di Singen nel
sia gli oggetti di corredo presenti nelle sepolture (Venturino Baden-Württemberg (Germania) (Mezzena 1997, fig.
Gambari 1985, Gambari 1995, Mollo Mezzena 1997). 91, n. 3 a 6, Krause 1988).

118
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

Figura 8 : Sorbara di Asola. Corredo


della tomba n. 33. 1 bronzo ; 2-5
osso-corno ; 6-8 conchiglia. Corredo
della tomba n. 26. 9 bronzo. Corredo
della tomba n. 54. 10 ceramica ; 11-
12 selce ; 13 ambra (da Baioni 2000,
fig. 10).

Agli inizi dellʼantica età del Bronzo, alla Tomba II fu aggiunta sono state rinvenute due sepolture individuali. Le strutture
una tomba a cista (Tomba II SE) che documenta il rito della funerarie erano costituite da fosse con fondo in lastre
semicombustione diretta. Del corredo facevano parte un irregolari, delimitate da una spessa perimetrazione in
pugnale in bronzo a lama triangolare e base arrotondata con pietre e ricoperte da blocchi di pietra e lastre di diverse
tre chiodi e uno spillone in bronzo con testa probabilmente a dimensioni. Gli individui, parzialmente scomposti, erano
rotolo (Mollo Mezzena 1997, tav. 2b, n. 1 e 2). Lʼattribuzione in posizione supina con le braccia distese e con il capo
della sepoltura da parte di Rosanna Mollo Mezzena ad a ovest. Il corredo della tomba 1 era costituito da un
una fase avanzata dellʼantica età del Bronzo non concorda fermatreccia in bronzo, da due orecchini in bronzo con
con lʼattribuzione ad un momento iniziale fatta da Franco terminazione laminare e da uno spillone in bronzo con
Mezzena e con lʼunica datazione radiometrica disponibile testa a spatola (fig. 9). Quello della tomba 2 era costituito
(Mollo Mezzena 1997, Mezzena 1997) : da un fermatreccia in bronzo e da un orecchino in bronzo
con terminazione laminare (Mollo Mezzena 1997).
Tomba II SE. Piano 4 basale : UtC 1670 : 3760 ± 60 BP
(2289-2133, 2060-2047 cal BC). Le due sepolture sono state assegnate, sulla base
dellʼanalisi di corredi, ad una fase avanzata dellʼantica età
In Corso Volontari del Sangue, zona Montfleury, sempre del Bronzo. Tale attribuzione sembra trovare conferma,
ad Aosta, a circa 300 metri ad ovest dellʼarea megalitica, secondo Rosanna Mollo Mezzena, in due datazioni

119
Franco Nicolis

Figura 9 : Aosta - Corso Volontari del


Sangue. a : Pianta della Tomba 1 ;
b : corredo della Tomba 1 (da Mollo
Mezzena 1997, Tav. 4).

radiocarboniche effettuate sui resti scheletrici delle due pietra, e probabilmente coperta con una lastra di arenaria.
sepolture (Mollo Mezzena 1997). Lʼargilla di base risultava arrossata dallʼazione del fuoco.
Nel riempimento della fossa sono stati rinvenuti frammenti
Sempre ad Aosta, in Corso Europa, ad un centinaio di di cranio di un individuo adulto, resti di una mandibola,
metri a sud-est dellʼarea megalitica di Saint-Martin-de- numerosi frammenti appartenenti ad almeno nove vasi che
Corléans è stata rinvenuta una inumazione individuale mostrano influssi dellʼarea culturale del Rodano (fig. 10).
in fossa quadrangolare delimitata da lastre e da ciottoli,
coperta da una piattaforma circolare (diametro m 5,40) Questa struttura, interpretata come evidenza di sepoltura
in grossi blocchi di pietra. Lʼindividuo era in posizione secondaria, si trovava in stretta prossimità con una
distesa, in parziale connessione anatomica e non aveva struttura funeraria inquadrabile in una fase più antica (fine
corredo. È disponibile una datazione radiometrica : dellʼetà del Rame), a dimostrazione di una continuità di
ETH-14750 : 3645 ± 55 BP (2200-1885 cal BC) (Mollo frequentazione del sito per scopi sepolcrali (Venturino
Mezzena 1997). Gambari 1985, Gambari 1995).

Una struttura sepolcrale con diversi punti di concordanza Grotticelle e ripari


con il rituale testimoniato ad Aosta, è stata riconosciuta
ad Alba-Via T. Bubbio (Cuneo). Si tratta di una struttura a In ambiente prealpino, alpino e appenninico risulta quasi
fossa quadrata con rivestimento litico, in ciottoli e lastre di esclusivo il seppellimento in grotte, grotticelle o anfratti,

120
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

Figura 10 : Alba - Via T. Bubbio.


Ceramica rinvenuta nella fossa
sepolcrale (da Gambari 1995, fig. 7).

in piccoli ripari o alla base di pareti rocciose. Queste funerari sembra essere perdurato per tutta lʼetà del
morfologie presentano di per sé un naturale carattere di Bronzo (Del Lucchese 1998).
protezione delle deposizioni funerarie, ma a questo talora
si aggiunge la collocazione in luoghi di difficile accesso che Le caratteristiche del rituale (lʼinumazione collettiva,
probabilmente contribuiva a ridurre i rischi di depredazioni che causava inevitabilmente il rimescolamento delle
da parte di gruppi allogeni (Maggi 1998, 19). ossa e dei corredi) e lo sfruttamento prolungato della
stessa grotticella tra età del Rame e antica età del Bronzo
La Liguria ha restituito una buona documentazione dei rendono talora problematico distinguere, tra gli elementi
rituali funerari, che testimonia un quadro di sostanziale dei corredi funerari, quelli attribuibili ai differenti periodi.
continuità con la precedente età del Rame, sia nellʼuso A titolo di esempio, si può ricordare il caso della grotta
sepolcrale delle grotticelle sia nel rito della deposizione Da Prima Ciappa (Genova), inizialmente inquadrata in
collettiva (sette individui allʼArma della Gastea e un periodo comprendente sia le fasi recenti dellʼetà del
diciotto al Pertuso) (Ricci 1991, Del Lucchese e Odetti Rame che lʼantica età del Bronzo (Maggi e Formicola
1996, Del Lucchese 1998). Questi caratteri del rituale 1978), mentre successive datazioni radiometriche e nuove
funerario ligure rappresentano una chiara discontinuità analisi degli oggetti di corredo in metallo, che smentiscono
con la tradizione neolitica, anche se è stata proposta le precedenti ed escludono la presenza significativa di
la possibilità che lʼuso delle grotticelle sepolcrali sia stagno, la collocano in uno scenario ancora pienamente
stato introdotto in epoca chasseana o durante fasi eneolitico (Campana et al. 1996, Maggi 1996).
cronologicamente avanzate della Cultura dei Vasi a
Bocca Quadrata3. In alcune aree periferiche di questa Le grotte liguri usate per scopi funerari durante lʼantica
regione, inoltre, lo sfruttamento delle grotticelle a scopi età del Bronzo sono cinque : Caverna dellʼAcqua o del

121
Franco Nicolis

Figura 11 : Il Pertuso. Oggetti


di corredo delle sepolture. 1, 3 :
ceramica ; 2 : bronzo ; 4 : conchiglia
di Monodonta turbinata von Born ;
5-6 : conchiglie di Dentalium ; 7 :
aragonite ; 8 : faience ; 9 : selce. 1 :
2/3 gr. nat. ; 2-9 : gr. nat. (da Del
Lucchese e Ricci 1987, fig. 201).

Morto (Del Lucchese 1984, Formicola 1984), Il Pertuso Nella caverna dellʼAcqua o del Morto, le sepolture (tre
(Del Lucchese e Ricci 1987), Grotta di Ponte di Vara o individui, di cui due bambini di circa un anno e una
Varè (Odetti 1987a), Grotta I del Vacchè (Odetti 1987b), donna adulta, probabilmente deposti in momenti diversi)
Arma della Gastea (Del Lucchese e Odetti 1996, Ricci erano sistemate in una nicchia della camera interna (Del
1998). Per almeno tre di queste sembra che lʼutilizzazione Lucchese 1984, Formicola 1984). Al Pertuso i resti umani
sia iniziata nellʼetà del Rame (Maggi 1996). si trovavano sia nelle camere principali che nei cunicoli di
comunicazione (Del Lucchese e Ricci 1987).
Le ricerche regolari condotte in alcune delle grotticelle
liguri (Del Lucchese 1984, Del Lucchese e Ricci 1987, Non è stata trovata traccia di rituali connessi alla
Odetti 1987a) hanno messo in evidenza come i corpi combustione dei resti. Nellʼunico caso in cui si è
dei defunti con ogni probabilità venissero deposti sul riscontrata evidenza dellʼazione del fuoco (sui resti umani
pavimento della grotta, forse con qualche semplice dellʼindividuo adulto alla Caverna dellʼAcqua o del
struttura di protezione con lastre o pietre. Il fatto che Morto), questa è stata interpretata come contatto casuale
i resti umani non si trovino quasi mai in connessione con fuochi rituali accesi in occasione della successiva
anatomica viene attribuito generalmente alla pratica, deposizione dei due infanti.
ricorrente nelle sepolture collettive, di spostare i resti
delle sepolture più antiche dalla loro sede originaria Nelle grotte in cui sono state effettuate ricerche regolari,
per far posto a quelle più recenti. La camera b del gli oggetti di corredo sono stati trovati sempre in
Pertuso, invece, è stata interpretata come ossario o connessione con le ossa umane. Quelli più rappresentati
come ambiente destinato alle sepolture secondarie sono gli elementi di ornamento (fig. 11) : perline e
poichè le strette dimensioni del cunicolo di entrata non pendagli in pietra, conchiglie forate, elementi in osso e,
permettono il passaggio di un cadavere (Del Lucchese importante novità, vaghi segmentati in pasta vitrea (Il
e Ricci 1987). Pertuso e Caverna dellʼAcqua o del Morto). Raramente

122
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

Figura 12 : Grotta dellʼEdera o del


Paier. Materiali provenienti dalla
grotticella sepolcrale (da Poggiani
Keller 1996, fig. 24).

si trovano vasi (Il Pertuso) o strumenti in selce Lʼanalisi dei corredi mostra un ambiente culturale che, pur
(probabile semiluna dal Pertuso). Più frequenti invece dimostrando contatti con lʼambito poladiano, risente con
sono gli oggetti in metallo, tra cui si possono ricordare maggiore forza di influssi occidentali provenienti dallʼarea
uno spillone con testa a disco (Caverna dellʼAcqua o del culturale del Rodano, che si evidenziano ad esempio nel
Morto), uno spillone con testa globulare forata (Grotta vaso ansato e nella lesina a losanga del Pertuso e nei vaghi
di Ponte di Vara o Varè), uno spillone con testa conica segmentati in pasta vitrea del Pertuso e della Caverna
forata (Arma della Gastea), lesine (Caverna dellʼAcqua dellʼAcqua o del Morto (Del Lucchese 1984, Del Lucchese
o del Morto), tra cui alcune a losanga (Il Pertuso e Odetti 1996, Del Lucchese 1998).
e Grotta di Ponte di Vara o Varè), spirali (Caverna
dellʼAcqua o del Morto), cilindretti in sottile lamina Sulla base dellʼanalisi degli oggetti di corredo è stata
(Caverna dellʼAcqua o del Morto) e un pugnaletto a base proposta una attribuzione ad una fase avanzata dellʼantica
arrotondata con quattro chiodi (Grotta di Ponte di Vara età del Bronzo per la Grotta di Ponte Vara o Varè (Odetti
o Varè). Per i manufatti sui quali sono state effettuate 1987a), per lʼArma della Gastea (Ricci 1998), per la
le analisi metallografiche viene segnalato un basso Caverna dellʼAcqua o del Morto (Del Lucchese 1984) e
contenuto percentuale di stagno (3-5%). per Il Pertuso (Del Lucchese e Ricci 1987). Le datazioni

123
Franco Nicolis

radiocarboniche disponibili per queste due ultime grotte, del corredo funebre sono rappresentati da frammenti di
ottenute su ossa umane, sembrano confermare tale vasi. Al Buso Streto le ossa umane, pur non presentando
inquadramento : tracce di esposizione al fuoco, si trovavano in un livello
ricco di ceneri e carboni (Salzani 1984).
Caverna dellʼAcqua o del Morto :
GrA-5181 : 3530 ± 60 BP Poche notizie e nessun chiaro inquadramento cronologico
Caverna dellʼAcqua o del Morto : affidabile sono disponibili per il sito della Sassina di
GrA-5182 : 3510 ± 50 BP Prun (Verona) (Battaglia 1930-1931) in Veneto, dove nel
Il Pertuso : GrN-14938 : 1930 Raffaello Battaglia mise in luce unʼarea funeraria,
3455 ± 35 BP (1878-1695 cal BC) delimitata da un muretto a secco e da una parete rocciosa,
Il Pertuso : GrN-14937 : dove furono trovati resti umani in parte in connessione e
3350 ± 35 BP (1718-1605 cal BC) in parte sconvolti.

Lʼuso di alcune grotticelle nella fase più antica dellʼetà del Nella provincia di Bergamo (Lombardia) troviamo una
Bronzo (o nel momento di passaggio tra età del Rame e situazione simile a quella riscontrata in Liguria e in
età del Bronzo) è invece documentato da una datazione Veneto. Anche qui è probabile che alcune grotticelle
radiometrica ottenuta su ossa umane alla Grotta I del sepolcrali sfruttate nella precedente età del Rame (Fusco e
Vacchè (Calani 1993, Del Lucchese e Odetti 1996) : Poggiani Keller 1976, Poggiani Keller 1980, 1988, 1988-
1989, 1989, 1996) abbiano visto una continuità di utilizzo
Grotta I del Vacchè : GrN 14936 : a scopo sepolcrale fino allʼantica età del Bronzo. Tale
3755 ± 35 BP (2273-2045 cal BC) continuità è finora documentata solo alla Grotta dellʼEdera
o del Paier (Poggiani Keller 1996, scheda n. 642) (fig.
È interessante notare in questʼultima grotticella la 12), ma a favore di tale ipotesi depone anche la presenza
presenza di due individui caratterizzati da crani di tipo di elementi inquadrabili nellʼantica età del Bronzo nella
sconosciuto in Liguria e analoghi ad esemplari provenienti grotta detta Tomba dei Polacchi, frequentata per scopi non
dalle necropoli eneolitiche del Gaudo in Campania e ad funerari ma probabilmente connessi al culto delle acque
altri rinvenuti a Manerba sul Garda (Calani 1993, Del (Poggiani Keller 1989).
Lucchese e Odetti 1996).
Riteniamo, invece, che non sia possibile ipotizzare un
Nonostante questa testimonianza di una possibile utilizzo fino allʼantica età del Bronzo della grotticella
corrente migratoria, quanto meno biologica (Calani sepocrale eneolitica del Buco della Sabbia di Civate
1993) proveniente dal sud della penisola italiana, è assai (Lecco) sulla base di unʼunica datazione radiometrica
probabile che le grotticelle sepolcrali liguri venissero (R-1001 : 3680 ± 110 BP), tra lʼaltro con una ampia
frequentate da gruppi umani omogenei e coesi da forti deviazione standard che, a seguito di calibrazione con due
legami di identità, talvolta con vincoli di parentela. sigma, porta ad un intervallo di tempo di numerosi secoli
Sembra avvalorare questa ipotesi il confronto con la già che la rende praticamente inutilizzabile (De Marinis 1994,
ricordata Caverna Da Prima Ciappa (Genova) utilizzata Maggi 1996).
a scopo funerario durante lʼetà del Rame, dove è stata
riconosciuta lʼesistenza di legami parentelari tra i diversi Testimonianze di deposizioni in area di riparo o alla base
individui (Maggi e Formicola 1978). di pareti rocciose provengono da due siti lombardi. Ad
Arolo di Leggiuno (Varese) (Tizzoni 1984) le ricerche non
La presenza di individui di varie età e dei due sessi regolari hanno impedito di stabilire con sicurezza il tipo
dimostra, infine, come le grotticelle fossero luogo destinato di ritualità funeraria, ma hanno restituito vari probabili
alla sepoltura di tutti i membri del gruppo. elementi di corredo, tra cui un torque e un braccialetto in
bronzo. A Paradiso di Laorca (Lecco) (De Marinis 1994,
Aspetti analoghi a quelli documentati in Liguria, pur con Ronco 1994) sono stati rinvenuti numerosi resti umani
una evidenza più sfumata, si trovano in Veneto, nellʼarea non in connessione anatomica (tra cui il cranio trapanato
dei Monti Lessini in provincia di Verona, dove la tradizione di una giovane donna) e senza corredo. Una datazione
delle sepolture in grotticella risale allʼEneolitico (Bagolini radiometrica effettuata su un campione di carbone presso
1981, 1984a, Salzani 1981). Nel Covolo del Teschio, nel il Centre des Recherches Geodynamiques di Thonon-
Covolo del Bronzo (Salzani 1993) e al Buso Streto sono les-Bains (Francia) ha dato unʼetà di 3445 ± 90 BP,
stati rinvenuti resti, non in connessione, di alcuni individui corrispondente a 1885-1640 cal BC.
e resti di fauna. Le sepolture sono state interpretate come
deposizioni secondarie, e i resti di fauna come offerte In Emilia-Romagna, dove si conosce lʼuso funerario
funebri. Nel Covolo del Teschio i soli probabili elementi delle grotte fin dalla piena età del Rame come dimostra

124
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

la Tana della Mussina (Modena) (Chierici 1872, Al Ciondar des Paganis (Udine) si ricorda il rinvenimento
Barfield 1975), una sicura destinazione funeraria ebbe di scarsi resti umani che potrebbero essere lʼindizio,
la Tanaccia di Brisighella (Ravenna) (Farolfi 1976, confortato appunto dalla presenza dei materiali di adorno
Massi Pasi e Morico 1996, 1997). Vi furono rinvenuti e della piccola ascia levigata, di una sepoltura sconvolta
uno scheletro di un bambino coperto da un masso in antico, appartenente ad una fase di transizione tra
roccioso, una mandibola di bambino accompagnata da Eneolitico e Bronzo antico (Bressan 1982, 117).
una punta di freccia in selce e da un pugnaletto in osso
e altre ossa appartenenti ad un individuo adulto ancora È da ricordare, infine, che sono stati interpretati come resti
in parziale connessione anatomica accompagnate da di sepolture secondarie i crani umani isolati rinvenuti in
una punta di freccia in selce. La testimonianza più alcune stazioni palafitticole (Barche di Solferino, Cavriana,
importante è quella relativa al rinvenimento, in una Cattaragna, Fimon) (Peroni 1971, Barfield 1981).
nicchia laterale della camera principale della cavità, di
alcune ossa craniche di un bambino e di un adolescente Il caso Trentino
accompagnate da due crani ritenuti di canide (in realtà
si tratta di tasso) ; il corredo di questa sepoltura era Il Trentino rappresenta un caso particolare nel quadro
costituito da un frammento di vaso con decorazione della ritualità sepolcrale dellʼItalia settentrionale, prima di
di tipo campaniforme e da un boccaletto con ansa a tutto per la densità di evidenze sepolcrali riferibili a questa
gomito di chiara appartenenza allʼantica età del Bronzo fase e poi per la presenza di riti peculiari al solo territorio
di ambito poladiano. Trentino.

A prescindere dalle scarse notizie riguardanti gli aspetti I siti funerari trentini si distribuiscono soprattutto lungo la
della ritualità funeraria, le evidenze della Tanaccia Valle dellʼAdige, il principale solco vallivo della regione
rivestono unʼimportanza notevole per lʼinquadramento e uno dei più importanti di tutto lʼarco alpino che mette
delle fasi finali del fenomeno del Bicchiere Campaniforme naturalmente in comunicazione la penisola italiana e
in Italia settentrionale poiché permettono di testimoniare lʼambiente culturale mediterraneo con lʼEuropa centrale.
una sua parziale sovrapposizione con le fasi iniziali della I siti a carattere funerario si localizzano prevalentemente
cultura di Polada (Nicolis 2001b). in grotticelle, in ripari sotto roccia oppure alla base di
pareti rocciose caratterizzate da spaccature e anfratti che
Lʼuso delle grotticelle sepolcrali nellʼAppennino emiliano assumono talora la funzione di vano sepolcrale.
romagnolo potrebbe trovare ulteriori evidenze nella Grotta
del Re Tiberio (Riolo Terme, Ravenna), che si trova non Il sito più rappresentativo è quello di Romagnano Loc
molto distante dalla Tanaccia di Brisighella (Bertani e (settori III e IV) (Perini 1975), dove le evidenze sepolcrali,
Pacciarelli 1996, Pacciarelli e Teegen 1997). Oltre alle che occupano una piccola parte risparmiata (circa 6
notizie del ritrovamento, avvenuto nel 1870 ad opera di metri quadrati) del deposito, sono distribuite su tre livelli
Giuseppe Scarabelli, di ossa umane appartenenti ad almeno archeologici sovrapposti. Le sepolture si trovano addossate
due individui, recentemente è stata riportata la sicura alla parete rocciosa dove questa forma un leggero riparo e
testimonianza del ritrovamento di resti scheletrici di una sono caratterizzate dal rito dellʼinumazione singola. Il
giovane donna e di un infante in età perinatale e alcuni vasi corpo del defunto è generalmente deposto in posizione
databili tra la fine dellʼantica e i primi inizi della media età rannicchiata sul fianco destro, ma è attestata anche la
del Bronzo (Bertani e Pacciarelli 1996, 430). posizione distesa. La struttura sepolcrale è solitamente
delimitata da un perimetro di pietre e coperta da un piccolo
Più incerto, e comunque senza alcuna possibilità di tumulo (fig. 13).
inquadramento, è il ritrovamento allʼinterno della Grotta
del Farneto (Bologna) da parte di Francesco Orsoni, nella Un rituale funerario particolare, documentato finora solo
seconda metà del 19° secolo, di resti umani frammentari e in Trentino, è quello riservato agli individui immaturi (feti
di uno scheletro con tracce di combustione posto sotto una o neonati), deposti allʼinterno di vasi troncoconici protetti
crosta stalagmitica (Belemmi, Morico e Tovoli 1996). da piccoli cumuli di pietre. Probabilmente legata al culto
dei crani, è la deposizione secondaria di un cranio di
Una sepoltura in grotticella è nota anche alla Boira Fusca, fanciullo di 4-5 anni in vaso4.
in località Salto di Cuorgnè (Torino) in Piemonte (Cima
1990, Gambari e Venturino Gambari 1996). Il corredo, A Romagnano Loc, la prevalenza di individui di età
considerato di ascendenza rodaniana, è costituito da inferiore ai 12 anni può essere considerata fisiologica in
una lama triangolare di pugnale in bronzo, con base una società con alta mortalità neonatale e infantile. Non si
arrotondata, tre fori per i chiodi e dischetto in bronzo per può escludere, tuttavia, lʼesistenza di aree diverse destinate
coprire il pomo dellʼimpugnatura. prevalentemente ai vari segmenti di età. Forse imputabile

125
Franco Nicolis

Figura 13 : Romagnano Loc.


Planimetria del primo livello di
sepolture. Le tombe 3 e 5 sono
sepolture in vaso (da Perini 1975,
prima tavola fuori testo).

alla giovane età degli inumati è anche la quasi totale conservato solo il cranio, attorno al quale si trovavano
assenza di corredi, composti solo da alcuni denti forati e sessanta elementi ornamentali, tra cui ventotto elementi in
alcune perline in madreperla, in buona parte pertinenti alle osso, ventidue segmenti di Dentalium, due canini forati,
sepolture di adulti. tre placchette ricavate da zanna di cinghiale, due pendagli
a bastoncello in osso, una falange forata, un ciottoletto
In unʼarea non interessata dalla necropoli (settore II) sono forato e parte di un anello in osso (Perini 1971).
stati rinvenuti i resti molto parziali di una sepoltura posta
al di sotto di un cumulo di pietre. Si tratta di un unico Alcuni altri siti funerari, non ancora pubblicati
individuo, probabilmente una giovane donna, di cui era integralmente, confermano il quadro generale della

126
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

ritualità sepolcrale dellʼantica età del Bronzo in Trentino,


ma al contempo forniscono nuovi dati che integrano
lʼevidenza di Romagnano Loc.

Nel sito di Mezzocorona - Borgonuovo, situato a circa


240 metri s.l.m. sul versante destro della Valle dellʼAdige
poco a nord di Trento, sono state messe in luce evidenze
di episodi insediativi riferibili al Mesolitico e al Neolitico
(Dalmeri, Mottes e Nicolis 2002, Bazzanella et al.
2000, 2002) e unʼarea funeraria databile allʼantica età
del Bronzo (Nicolis 1996, 2001a). La zona adibita a
necropoli è localizzata a ridosso della parete rocciosa,
in una rientranza lunga una trentina di metri. Le aree
indagate sono due, situate alle opposte estremità della
rientranza, mentre la parte centrale non ha fornito tracce di
frequentazione umana.

Nellʼarea orientale, quasi a contatto con la parete rocciosa,


sono stati rinvenuti due vasi adagiati su un fianco, ma in
origine probabilmente deposti in posizione verticale, con
una lastra di pietra posta a chiusura dellʼimboccatura
(fig. 14). I due vasi sono stati interpretati come strutture Figura 14 : Mezzocorona - Borgonuovo. La tomba 1.
funerarie destinate a individui di età neonatale (tombe 1 e
2), anche se allʼinterno non si sono rinvenuti resti umani
ma solo due piccoli frammenti indeterminabili di osso. Il
vaso della tomba 1 presenta un corpo troncoconico, una
breve spalla e colletto rettilineo (fig. 15), quello della
tomba 2 è un vaso troncoconico con cordoni plastici
orizzontali e fila di fori passanti sotto lʼorlo.

Il settore occidentale presenta una situazione più


articolata e più complessa. La prima struttura funeraria
venuta alla luce è un vaso troncoconico con cordoni
plastici orizzontali deposto in fossa e rinvenuto in
posizione verticale (tomba 4). Esso conteneva scarsi resti
in cattivo stato di conservazione di almeno due individui
immaturi di età infantile (0-6 anni)5, di cui uno forse
neonatale ; alcuni frammenti ossei presentano tracce di
combustione.

Una seconda area funeraria, che non è stato possibile


collegare stratigraficamente con la precedente a causa
dellʼazione dei mezzi meccanici che hanno operato
nella zona, è costituita da un anfratto nella roccia.
Al suo interno sono state riconosciute almeno tre
Figura 15 : Mezzocorona - Borgonuovo. Il vaso della tomba 1.
fasi di deposizioni. Quelle superiori (tombe 5 e 6),
rinvenute in buona parte sconvolte, sono costituite da
resti anatomicamente non connessi di almeno quattro allʼesterno dellʼanfratto. La tomba 8 conteneva i resti
individui (due adulti e due giovani). La tomba 5 ha parziali e anatomicamente non connessi di almeno cinque
restituito due anelli massicci in bronzo, la tomba 6 due individui (uno maturo maschile, uno adulto maschile, uno
piccoli vasi. Alla base della tomba 6 erano presenti giovanile femminile, due immaturi). La parte più interna
delle grosse pietre che costituivano la copertura della consisteva in una deposizione intenzionale di tre crani,
sottostante tomba 8. Anche questa risulta parzialmente con una semplice delimitazione di pietre (fig. 16). Quello
intaccata dai mezzi meccanici, e non è possibile quindi giovanile presentava la mandibola ancora in connessione
ricostruire lʼestensione originaria dellʼarea sepolcrale e una patologia dentaria macroscopica.

127
Franco Nicolis

ripiegato e quello sinistro disteso, con la mano allʼaltezza


delle ginocchia, lʼorientamento è ENE-WSW (fig. 19).

Le tombe 10 e 14 rappresentano le strutture funerarie


più complete di tutta la necropoli di Borgonuovo e
testimoniano un rituale peculiare : nel cumulo di pietre che
copre ciascuna delle due tombe, infatti, sono stati rinvenuti
i resti di due vasi6, uno deposto esattamente sopra il capo
dellʼinumato e a diretto contatto con esso, lʼaltro più in
basso sul corpo. I vasi erano estremamente frammentati,
ma nellʼarea di dispersione dei frammenti o in prossimità
del fondo sono stati rinvenuti resti ossei umani. I vasi
deposti sopra il capo degli inumati presentavano una
maggiore concentrazione di resti ossei : quello della
tomba 10 conteneva frammenti ossei di un individuo
immaturo di età fetale o neonatale e altri di individuo
adulto ; al suo interno è stato rinvenuto anche un piccolo
anellino in filo di bronzo. Il vaso della tomba 14 conteneva
i resti di un individuo adulto (tra cui la mandibola e varie
costole) e di uno o più individui immaturi (fig. 20). I
vasi, anche in considerazione della presenza di individui
immaturi al loro interno, furono interpretati in un primo
momento come strutture funerarie indipendenti destinate
ai neonati (furono loro assegnati i numeri di tomba 9, 11,
12 e 13). Tuttavia la stretta somiglianza formale tra le
due inumazioni, il ricorrere in entrambe le strutture della
medesima dinamica di apprestamento degli elementi che
compongono il rituale funerario e la presenza allʼinterno
dei vasi di resti di individui adulti, fanno pensare di essere
Figura 16 : Mezzocorona - Borgonuovo. La parte più interna
della tomba 8. in presenza di un rito funerario autonomo e complesso,
che prevede prima la deposizione del corpo e poi, in modo
contestuale, la copertura con il tumulo e la deposizione
dei vasi. Tutto questo, inoltre, porta a ritenere che le due
La tomba 8 è da interpretare come struttura funeraria strutture funerarie (tombe 10 e 14) siano state realizzate
destinata a deposizioni secondarie con dislocazione a breve distanza di tempo lʼuna dallʼaltra. È da ricordare,
dei crani. La presenza di un cranio con mandibola in infine, che anche a Romagnano, entro la tomba n. 2,
connessione anatomica indica la chiara intenzionalità allʼaltezza delle mani del defunto, sono stati rinvenuti i
dellʼazione di deposizione secondaria, probabilmente resti di un vaso contenente ossa di neonato (tomba n. 3)
avvenuta in un momento in cui i legamenti tra le varie ossa (Perini 1971, 1975).
erano ancora, almeno parzialmente, presenti. Nel contesto
della tomba 8 è stato rinvenuto un elemento di falcetto con Le pessime condizioni della ceramica, dovute allʼimpasto
usura lucida. scadente e alla presenza di pietre che hanno causato una
estrema frammentazione dei vasi, non hanno permesso
La tomba 10 e la tomba 14, che presentano una stretta finora la ricostruzione di forme complete. Tuttavia, in base
uniformità strutturale e rituale, sono inumazioni singole, alla presenza di alcuni elementi ceramici più diagnostici,
deposte su piani preparati artificialmente in prossimità di è probabile che le tombe siano da riferire ad un momento
un piccolo riparo (tomba 10) e di una nicchia (tomba 14) avanzato dellʼantica età del Bronzo.
(fig. 17). Gli spazi funerari sono delimitati dalla roccia e da
pietre anche di grandi dimensioni ; la copertura è costituita Al di sopra della tomba 4 è presente una struttura
da un cumulo di pietre. Lʼinumato della tomba 10 è un (tomba 3) di difficile interpretazione dal momento che
individuo di età adulta, sesso femminile, deposto sul fianco essa è stata in gran parte rovinata dai lavori di scasso.
sinistro, gli arti inferiori flessi e quelli superiori ripiegati ; Si tratta dellʼevidenza stratigraficamente più recente
lʼorientamento è SE-NW (fig. 18) ; quello della tomba 14 di Borgonuovo, costituita da una fossa al cui interno
è un individuo di età adulta, sesso maschile, deposto sul sono stati rinvenuti i resti di un cranio non combusto
fianco sinistro, gli arti inferiori flessi, il braccio destro attribuibile ad un individuo immaturo di età infantile (0-6

128
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

Figura 17 : Mezzocorona - Borgonuovo. Planimetria della tomba 10 (in alto) e della tomba 14 (in basso) dopo lʼasportazione del
tumulo di copertura.

anni) e resti semicombusti di un individuo adulto, forse Nel riparo Nogarole 1 un sottile livello antropico ha
maturo : tra questi la calotta cranica in pessime condizioni restituito materiale attribuibile genericamente al Neolitico
di conservazione e con chiare tracce di esposizione al antico. Nel riparo Nogarole 2, nel livello antropico più
fuoco. Nel riempimento della fossa sono stati rinvenuti basso, è presente una struttura funeraria databile allʼetà
moltissimi frammenti di vasi, alcuni dei quali poggiavano del Rame e costituita da una inumazione singola addossata
direttamente sul cranio dellʼindividuo infantile. Non alla parete rocciosa e deposta in fossa poco profonda,
è possibile verificare, vista la incompletezza della delimitata da un arco di pietre e coperta da un tumulo di
struttura, se si tratti di recipienti più antichi frantumati pietre.
durante le operazioni di scavo della fossa. Sembra più
probabile, tuttavia, che essi costituiscano lʼevidenza Lʼarea del riparo Nogarole 3 è stata suddivisa in due settori
di una operazione direttamente connessa con il rituale di scavo, il Settore 1 ad ovest ed il Settore 2 ad est. Il livello
funerario, in analogia a quanto avviene nelle tombe 10 e archeologico 4 del Settore 1 è caratterizzato dallʼuso funerario
14. Nonostante lʼincompletezza dei dati, la presenza di dellʼarea ed è inquadrabile nellʼantica età del Bronzo. Sono
alcuni elementi ceramici più diagnostici, rende probabile state rinvenute due sepolture di fanciullo o neonato in vaso
per la tomba 3 un inquadramento tra lʼantica e la media troncoconico deposto in fossa e coperto con una piccola
età del Bronzo. lastra rettangolare e successivamente da un piccolo tumulo
circolare (tombe 1 e 2) (fig. 21 a 23). La tomba 3 è costituita
Un altro sito che ha arricchito le testimonianze relative da una probabile struttura a cista litica addossata alla roccia,
alle manifestazioni sepolcrali dellʼantica età del Bronzo in che racchiude un vaso troncoconico contenente i frammenti
Trentino è quello di Mezzolombardo - Nogarole. Il sito, di altri due piccoli vasi ; allʼesterno del vaso è presente
scoperto nel 1985, è posto alla base delle imponenti pareti una chiazza di ceneri, carboni e ossa combuste, che forse
rocciose dellʼaltopiano di Fai della Paganella, in località costituisce il contenuto originario del vaso. La tomba 4 ha
La Rupe di Mezzolombardo. I primi scavi hanno portato una struttura simile alla tomba 3 ; il vaso è deposto su una
al riconoscimento di tre ripari sottoroccia posti a quote grande lente di terreno carbonioso ma al suo interno non
diverse, denominati Nogarole 1, 2 e 3, da sud a nord7. contiene alcun resto umano o osso combusto.

129
Franco Nicolis

Figura 18 : Mezzocorona -
Borgonuovo. La tomba 10.

Nel Settore 2, in corrispondenza del terzo livello il vaso è interpretabile probabilmente come struttura
archeologico, è stata riconosciuta una piccola grotticella tombale. Allʼinterno della grotticella sono presenti alcune
allʼinterno della quale sono presenti resti scheletrici di concentrazioni di frammenti di vasi troncoconici e, al
vari individui, quasi mai in connessione anatomica. Un centro, una chiazza contenente carboni e ossa bruciate.
individuo è deposto in posizione supina allʼimboccatura Allʼesterno della grotticella è presente una struttura
della grotticella, a ridosso della roccia, in una fossa poco di combustione racchiusa in un semicerchio di pietre
profonda ; ai lati del corpo sono presenti delle pietre. probabilmente connessa alla ritualità funeraria.

Il quarto livello archeologico presenta poco prima La ripresa delle indagini nel sito, nel 1994, ha interessato il
dellʼimboccatura della grotticella un vaso troncoconico, riparo Nogarole 3, e in particolare un anfratto interpretato
probabilmente in origine deposto verticalmente nel in un primo momento come inghiottitoio (Nicolis 1996,
terreno senza alcuna copertura ; una chiazza carboniosa 2001a, Mottes, Nicolis e Tecchiati 1999). Durante lo scavo
in prossimità del vaso potrebbe costituirne il contenuto ; sono stati rinvenute evidenze riferibili a ritualità funerarie

130
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

Figura 19 : Mezzocorona -
Borgonuovo. La tomba 14.

inquadrabili tra la fine dellʼetà del Rame e lʼantica età è deposto a diretto contatto sopra i resti di un unico individuo
del Bronzo (fig. 24). La prima (tomba I), localizzata in adulto con corredo di tre geometrici in selce ; questʼultima
prossimità dellʼimboccatura dellʼanfratto, è costituita da un sepoltura (tomba V) (fig. 26), che non è in connessione e
vaso troncoconico, probabilmente deposto originariamente risulta priva del cranio, è da interpretarsi, a nostro avviso,
in posizione verticale con la protezione di alcune pietre. Lo come deposizione secondaria. Lʼanalisi radiometrica con il
scavo del contenuto del vaso, effettuato in laboratorio, ha metodo del Carbonio 14 condotta su un campione di osso
messo in luce solo una costola umana. Una sepoltura in vaso dellʼindividuo della tomba V ha fornito la seguente datazione
(tomba III) (fig. 25), addossata alla parete nord dellʼanfratto, (KIA 12447) : 3892 ± 34 BP corrispondente a : cal BC 2469-
risulta piuttosto frammentata a causa della pressione di alcune 2282, 2249-2232, 2217-2211 (due sigma), inquadrabile tra la
pietre che forse costituivano una sorta di protezione ; sono fine dellʼetà del Rame e gli inizi dellʼantica età del Bronzo.
presenti numerose ossa di individuo immaturo e alcune ossa Allʼesterno dellʼanfratto è stata individuata la sepoltura di un
animali, interpretabili come resti di offerte o pasti rituali. Un individuo di circa 4-5 anni deposto in una piccola depressione,
altro vaso (tomba II) (fig. 25), situato sul fondo dellʼanfratto, in posizione rannicchiata, senza corredo (tomba IV).

131
Franco Nicolis

Figura 20 : Mezzocorona -
Borgonuovo. Il vaso che si trovava
sopra il capo dellʼinumato della
tomba 14. Al suo interno si vede la
mandibola di un individuo adulto.

Figura 21 : Mezzolombardo - Nogarole - Riparo 3. La tomba 2 Figura 22 : Mezzolombardo - Nogarole - Riparo 3. La tomba 2
al momento della scoperta con la lastra di copertura ancora in senza la lastra di copertura.
posto.

Lo scavo dellʼarea del riparo vero e proprio ha interessato era disposto un semicerchio di pietre allʼinterno del quale
i resti di una struttura di combustione, già in parte è stata rinvenuta la maggior parte degli elementi del
indagata durante gli scavi del 1985, da interpretare molto corredo. Due massi situati alla parte opposta e un altro
probabilmente come focolare destinato alla ritualità nella zona centrale racchiudevano i due femori. Poiché la
funeraria. Qui sono stati rinvenuti un elemento di falcetto in struttura tombale non presentava evidenti manomissioni e
selce alterato dallʼazione del fuoco e un piccolo pendaglio alcune ossa presentavano tracce di esposizione al fuoco,
a bastoncello non forato in osso. la sepoltura di Vela Valbusa è stata interpretata come
deposizione secondaria con scarnificazione parziale
Un altro sito a destinazione sepolcrale inquadrabile tramite lʼazione del fuoco (Fasani 1984).
nellʼantica età del Bronzo è quello di Vela Valbusa, posto
poco a nord di Trento, indagato nel 1969, che non presenta Il corredo della sepoltura è costituito da 78 conchiglie di
la complessità e lʼarticolazione delle necropoli discusse Dentalium, 117 perline ricavate da conchiglie fossili di
finora (Fasani 1991). Si tratta, infatti, di una struttura a molluschi, 15 perle in osso, 1 perla in lignite, 10 pendagli
tumulo a pianta ovoidale addossato alla parete rocciosa, a bastoncello in osso, 1 canino di orso forato, 3 canini
costituita da grossi massi a cui successivamente erano state atrofici di cervo forati, 22 canini vari forati, 1 pendaglio in
sovrapposte pietre di dimensioni decrescenti. Allʼinterno calcare, 1 cristallo di quarzo, 2 saltaleoni in rame.
della struttura era deposto un unico individuo appena
adulto di sesso femminile. In corrispondenza del cranio e Tutti questi elementi dovevano costituire una serie di
di altre ossa postcraniali, non connesse anatomicamente, collane o un pettorale. Si tratta di un apparato ornamentale

132
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

molto ricco, se messo a confronto con quelli delle


altre sepolture della prima età del Bronzo, che doveva,
quindi, rappresentare con ogni probabilità i caratteri di
distinzione dellʼindividuo nellʼambito del gruppo sociale
di appartenenza. Il confronto immediato è con la già
ricordata sepoltura di Romagnano Loc (settore II), di cui
purtroppo si è conservato solo il cranio, caratterizzata da
elementi di corredo molto simili.

Nei livelli sottostanti la sepoltura di Vela Valbusa è stata


rinvenuta una struttura costituita da un livello di concotto,
di circa 4-5 cm di spessore, a contorno quadrangolare con
i bordi rilevati poggiante su un livello di scorie. Il rapporto
tra questa evidenza, interpretata come forno di fusione a
catino piatto, e lʼepisodio funerario non è chiaro.

Articolate evidenze funerarie risalenti allʼantica età del


Bronzo provengono da ricerche condotte nel sito di Volano
- San Rocco (scavi 1997-1998), posto in Valle dellʼAdige a
circa 20 chilometri a sud di Trento, per il quale è ancora in
corso lʼelaborazione delle informazioni emerse durante lo Figura 23 : Mezzolombardo - Nogarole - Riparo 3. Il vaso della
scavo (Nicolis 2001a). Ai piedi di una bassa parete rocciosa, tomba 2.

Figura 24 : Mezzolombardo - Nogarole - Riparo 3. Planimetria delle tombe I-IV.

in parte smantellata artificialmente in anni recenti, sono scopi funerari hanno reso più difficile lʼesatta definizione di
state individuate varie opere di strutturazione del versante tutte le evidenze. Oltre ad alcuni addensamenti disordinati
detritico, in parte finalizzate ad ospitare spazi sepolcrali. Il di ossa umane, sono state individuate, allʼinterno di aree
carattere dinamico della morfologia, il ripetersi delle azioni appositamente apprestate, due strutture funerarie : la prima
di sistemazione del versante e lʼuso prolungato dellʼarea a ha restituito al di sotto di un piccolo tumulo i resti di un

133
Franco Nicolis

Figura 25 : Mezzolombardo -
Nogarole - Riparo 3. I vasi della
tomba II (a sinistra) e della tomba III
(a destra).

vaso e alcune ossa di un individuo immaturo commiste ad appartenenti ad almeno due individui, coperti da pietre
ossa di civetta (Athene noctua) ; la seconda comprendeva che sembravano costituire un piccolo tumulo (Corrain
i resti di due vasi troncoconici, uno dei quali conservava e Capitanio 1967). Insieme alle ossa erano presenti tre
scarsi resti di un individuo immaturo. elementi di collana in conchiglia. Poiché i livelli che
coprivano i resti contenevano materiali databili ad una
Un elemento che sottolinea lʼimportanza rituale del sito fase recente dellʼantica età del Bronzo (orizzonte Fiavè
è la deposizione, allʼinterno di una delle sistemazioni del 3°) è probabile che questa struttura sepolcrale possa
versante, di un cranio di orso, privato della mandibola, essere inquadrata tra la fine dellʼetà del Rame e gli inizi
protetto da una grossa lastra di pietra. dellʼantica età del Bronzo (Mottes 1996).

Resti ossei umani (ossa lunghe, frammenti di cranio, Sembra essere legata al culto dei crani una sepoltura
denti), frammisti a resti faunistici e manufatti, si trovano messa in luce al Riparo del Santuario, in comune di
distribuiti caoticamente anche nel suolo sabbioso Lasino, nella Valle dei Laghi, durante gli scavi degli
fortemente antropizzato che si trova alla base del detrito di anni Sessanta-Settanta del 20° secolo8. Si tratta di un
versante. Per le fasi più antiche (US 14/4A) è disponibile grande vaso troncoconico, decorato con cordoni plastici,
una datazione C14 ottenuta su carboni (KIA 12455) : 3798 che conteneva i resti di un cranio di individuo adulto. Il
± 26 BP, corrispondente a : cal BC 2302-2186, 2184-2141 vaso era addossato alla parete del riparo e coperto da un
(due sigma). tumulo di pietre. È possibile che alcune ossa non connesse
anatomicamente testimonino una seconda sepoltura.
Nellʼambito dellʼarea funeraria di Bersaglio di Mori Lʼassociazione dei resti umani con ossa animali sembra
(Trento) (Avanzini 1984, Avanzini et al. 1985), è stata documentare lʼusanza di offerte rituali o di banchetti
riconosciuta una probabile sepoltura di bambino in vaso. funebri (Riedel e Tecchiati 1992).
In precedenza abbiamo espresso lʼopinione che tale
evidenza potesse rappresentare un antecedente eneolitico Durante la campagna di scavo del 1994 al Riparo
di questo rituale in Trentino (Nicolis 1996). In realtà del Santuario si è osservata, in un livello a carattere
lʼarea funeraria di Bersaglio di Mori mostra di aver insediativo, unʼaltra piccola concentrazione di resti umani
subito evidenti azioni di rimaneggiamento e presenta non in connessione anatomica, che è stata riferita ad una
elementi inquadrabili tra lʼantica età del Bronzo e lʼetà sepoltura secondaria (Tecchiati 1997a).
del Rame. Conseguentemente riteniamo più probabile una
attribuzione di questa sepoltura allʼantica età del Bronzo È possibile che sia inquadrabile, almeno in parte,
piuttosto che allʼetà del Rame. nellʼantica età del Bronzo la frequentazione per scopi
funerari della grotticella denominata La Cosina di Stravino,
Nei primi anni Sessanta del 20° secolo, nella località in comune di Cavedine, nella Valle dei Laghi (Roberti
Solteri, alla periferia nord di Trento, oltre ad una sepoltura 1913). Al suo interno nel 1912 vennero individuate
inquadrabile nel Tardoneolitico-età del Rame (Mottes e cinque concentrazioni di resti scheletrici, addossati alle
Nicolis 2002), sono stati rinvenuti resti scheletrici sparsi, pareti e in buona parte sconvolti. Secondo Giacomo

134
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

Figura 26 : Mezzolombardo -
Nogarole - Riparo 3. La tomba V.

Roberti gli inumati erano stati deposti rannicchiati ad anatomica, sotto blocchi di pietra appositamente collocati,
una profondità di 20-30 cm dalla superficie, con il fianco e la presenza di tracce di esposizione al fuoco) possono
sinistro appoggiato ad una grossa pietra (Roberti 1913, fig. ricordare, in base alle nostre conoscenze attuali, la ritualità
2). Dallʼanalisi antropologica si ricava che i resti, in stato funeraria dellʼantica età del Bronzo.
fortemente frammentario, potevano appartenere a non
meno di nove individui, tre maschi, tre femmine adulte Tracce della presenza di sepolture dellʼantica età del
e tre fanciulli (Corrain e Capitanio 1967). I materiali Bronzo provengono dalle grotticelle formate dai massi di
trovati insieme ai resti umani sono scarsi e difficilmente crollo posti alla base di Castel Corno di Isera, nella Valle
associabili alle singole sepolture9. Oltre a frammenti di dellʼAdige nei pressi di Rovereto10.
probabili recipienti troncoconici decorati con cordoni
plastici lisci, sono presenti frammenti ceramici attribuibili Sempre alla stessa età sono stati attribuiti i resti umani,
al Bronzo recente-finale e materiali di epoca storica. Tra tra cui la parte superiore di un cranio dolicocefalo assai
il materiale litico si segnala la presenza di una lama di bello e regolare ma molto piccolo (Apollonio 1879-1980,
pugnale in selce rinvenuta associata ai resti scheletrici di 65), rinvenuti nel 1879 nel Pozzo Poieti, cavità di origine
un inumato collocato allʼingresso della cavità. glaciale che si trova nei pressi di Vezzano, nella Valle dei
Laghi (Perini 1975).
Problematico risulta anche lʼinquadramento delle evidenze
della grottina del Colombo di Mori (in realtà poco più che In via del tutto ipotetica, dal momento che i dati non sono
un anfratto). Il sito è noto fin dal secolo scorso per le verificabili, è stato riferito ad una sepoltura secondaria,
ricerche che vi condusse, per conto del Museo Civico di inquadrabile nellʼantica età del Bronzo, un piccolo vaso,
Rovereto, Paolo Orsi, lʼillustre archeologo roveretano che forse associato ad un frammento di cranio, rinvenuto in
proprio con gli scavi al Colombo segnò nel 1881 la nascita località Molina di Mori, tra la Valle dellʼAdige e il Lago di
dellʼarcheologia moderna nel Trentino (Orsi 1882). Garda (Tecchiati 1997b).

Nonostante qualche apparente discordanza delle notizie In assenza di dati significativi e di elementi di corredo,
sul livello di rinvenimento dei resti umani, sembra si possono genericamente attribuire allʼetà del Bronzo le
chiara lʼopinione di Orsi che vede una netta separazione sepolture ad inumazione rinvenute negli anni Quaranta
temporale tra lʼuso sepolcrale della grotta e quello del 20° secolo a Molina di Ledro, e forse relative alla
insediativo, questʼultimo chiaramente inquadrabile necropoli della famosa palafitta (Dal Ri 1976).
nellʼantica età del Bronzo. Risulta pertanto azzardato, in
considerazione della estrema povertà dei dati strutturali, A tale riguardo, risulta ancora più problematica
dellʼassenza di elementi di corredo e delle osservazioni lʼinterpretazione dei resti umani trovati nei depositi
di Orsi, attribuire le sepolture del Colombo ad un periodo palafitticoli di Ledro e Fiavè, considerati talora come
cronologico definito, ed in particolare allʼantica età del testimonianza di individui annegati, oppure come evidenza
Bronzo, anche se alcuni elementi messi in evidenza (la di un particolare culto dei crani, oppure, in analogia con
deposizione in grotticella di resti non in connessione quanto già ricordato per i crani umani isolati rinvenuti in

135
Franco Nicolis

altre stazioni palafitticole (Barche di Solferino, Cavriana, di unʼunica testimonianza, quella del tumulo di Stenico
Cattaragna, Fimon), come resti di sepolture secondarie. (Perini, Corrain e Capitanio 1991), tale continuità viene
interrotta.
Considerazioni Le diverse aree geografiche interessate dalle evidenze
Lʼelemento che caratterizza la ritualità funeraria dellʼantica funerarie nellʼItalia settentrionale non presentano, per
età del Bronzo su quasi tutto il territorio dellʼItalia quanto possibile riconoscere, tratti culturali omogenei.
settentrionale è la continuità della tipologia funeraria con
la precedente età del Rame, che si esprime talvolta nella Nellʼarea occidentale (Piemonte, Valle dʼAosta, Liguria)
continuità dʼuso di una stessa struttura o degli stessi spazi chiare ascendenze di tipo occidentale (Cultura del Rodano)
funerari, come nel caso di alcune grotticelle liguri, della riconoscibili soprattutto negli elementi del corredo si
tomba di Alba - Via T. Bubbio o dei ripari di Nogarole di sovrappongono ad alcuni aspetti che si richiamano alla
Mezzolombardo. Solo la struttura a tumulo presente nella cultura di Polada. È il caso di ricordare, tuttavia, che a
parte orientale del territorio preso in esame costituisce per Saint-Martin-de-Corléans già nelle sepolture attribuite
il momento un aspetto del tutto isolato. alle ultime fasi dellʼeneolitico sono presenti boccaletti
globosi decorati a pettine che richiamano le prime
La struttura della tomba a fossa semplice caratterizza le produzioni della cultura di Polada. Inoltre, in questʼarea
necropoli eneolitiche di Remedello (Colini 1898-1902, che mostra influssi culturali piuttosto omogenei, sono
Cornaggia Castiglioni 1971, De Marinis 1997) e di tuttavia presenti sia sepolture in grotticella (collettive
Spilamberto (Bagolini 1981, 1984b) e le rare sepolture in Liguria, individuale, per quanto è dato saperne, nella
campaniformi (Colini 1899, Nicolis 2001b). grotticella della Boira Fusca in Piemonte) che sepolture
in cassa litica (Valle dʼAosta e Alba - Via T. Bubbio in
La tomba in cista litica si trova in Valle dʼAosta durante Piemonte).
lʼetà del Rame (Tombe I e III di Saint-Martin-de-Corléans)
ma è presente già nel Neolitico di tradizione Chamblandes Lʼarea alpina centrale (Lombardia, Veneto) presenta
(Mezzena 1997). Nel Veneto, invece, lʼuso di questa caratteri unitari dal punto di vista dellʼuso funerario delle
struttura sembra esaurirsi con lʼetà del Rame. grotticelle e dei ripari. I tratti culturali riconoscibili negli
scarsi elementi dei corredi sembrano inquadrabili nella
In Emilia Romagna è da ricordare lʼuso sepolcrale della cultura di Polada, ma con richiami anche ad aree culturali
Tana della Mussina in ambiente culturale e cronologico diverse (ad esempio alla Buca del Paier sono presenti
remedelliano. Questo uso sembra cessare con la fine elementi di ispirazione orientale). Il rituale funerario
dellʼantica età del Bronzo (Bertani e Pacciarelli 1996, sfugge completamene a qualsiasi inquadramento, anche
Pacciarelli e Sassatelli 1997), anche se la notizia del se quello usualmente proposto della sepoltura collettiva,
rinvenimento di urne cinerarie confrontabili con quelle in analogia con il rituale dellʼetà del Rame, sembra il più
terramaricole nella grotta del Farneto (Belemmi, Morico probabile.
e Tovoli 1996) fa ritenere possibile una frequentazione
funeraria delle grotte anche in età successive. Influssi orientali si notano chiaramente anche nei corredi
delle necropoli con sepolture singole a fossa della pianura
Le grotticelle sepolcrali sono un fenomeno eneolitico in padana (Valserà e Sorbara) il cui ambiente culturale
Veneto e in Lombardia, mentre in Liguria possono essere è comunque quello poladiano con apporti culturali
state sfruttate fin dalla fase finale del Neolitico (Maggi centroeuropei.
1998).
Troppo scarsi per ora gli elementi disponibili per il Friuli,
In Trentino si evidenzia una generale continuità tra ma anche qui la presenza dei tumuli può far pensare ad
età del Rame e Antica età del Bronzo e al contrario elementi di derivazione orientale.
una netta diversità rispetto al Neolitico. Durante
questʼultimo periodo, infatti, prevalgono per le aree a Lʼambiente trentino è culturalmente poladiano ma, come
destinazione funeraria gli spazi aperti (ad esempio nel già esposto in precedenza, riteniamo che sul suo territorio
sito de La Vela), mentre già dalle prime fasi dellʼetà si possa identificare una fase formativa. Proprio in questa
dei metalli, come nel caso della sepoltura di Acquaviva fase, nella quale risultano chiari gli influssi dal mondo
di Besenello (Angelini, Bagolini e Pasquali 1980, europeo centroorientale, probabilmente a seguito di
Pedrotti 2001, 211-212), sono attestate le situazioni istanze economiche legate alla disponibilità di metalli,
morfologiche che caratterizzeranno le zone adibite a può essere giunto anche il particolare rito funerario della
sepoltura fino a tutta lʼAntica età del Bronzo. Solamente sepoltura dei neonati in vaso, conosciuto finora solo in
con la media età del Bronzo, per la quale disponiamo territorio trentino (Nicolis 2001b).

136
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

Caratteristiche ricorrenti nella ritualità funeraria del contestualmente alla costruzione del tumulo posto a
Trentino sono la ricerca di morfologie situate su conoidi copertura di una inumazione singola.
detritici e la predilezione per spazi funerari direttamente
addossati alla base di pareti rocciose, oppure inseriti in Nonostante la difficoltà di distinguerli archeologicamente
anfratti o in ripari sotto roccia o in grotticelle. dalle manomissioni casuali, sono da sottolineare alcuni casi
di chiara intenzionalità nella asportazione e dislocazione
Il rito adottato è quello dellʼinumazione individuale, di alcune parti dello scheletro, in particolare dei crani.
solitamente con il corpo in posizione rattratta su un fianco,
ma talvolta anche supina, deposto solitamente in fosse In Trentino troviamo lʼevidenza della asportazione del
poco profonde o adagiato direttamente sulla superficie del cranio da sepolture pressochè complete (tomba 2 di
terreno e ricoperto da un piccolo tumulo di pietre. Romagnano Loc), della deposizione di singoli crani in
vaso (tomba 5 di Romagnano Loc, tomba 1 di Riparo del
Il fatto che nellʼambito di una singola struttura funeraria Santuario) e della dislocazione di vari crani in un anfratto
si rinvengano spesso i resti incompleti di più di un (tomba 8 di Mezzocorona Borgonuovo). È da ricordare
individuo (a Romagnano Loc, ad esempio, in 17 strutture che sia nel sepolcreto eneolitico di Dos de la Forca a
funerarie sono stati rinvenuti i resti di 39 individui), Mezzocorona (Bagolini et al. 1989) sia nella tomba a
dipende con ogni probabilità dal prolungato utilizzo di tumulo della media età del Bronzo di Stenico (Perini,
una stessa area sepolcrale con il conseguente e inevitabile Corrain e Capitanio 1991) sono documentati scheletri
rimaneggiamento delle tombe più antiche. privati del cranio. Una analoga situazione è stata osservata
nella tomba 30 della necropoli di Bovolone (Verona)
Non sembra possibile riconoscere lʼesistenza di rituali inquadrabile in una fase avanzata della media età del
peculiari o spazi funerari preferenziali per segmenti della Bronzo (Salzani 1983-1984, fig. 3).
società distinti per rango sociale, per sesso o per età del
defunto. La prevalenza di deposizioni infantili o giovanili In alcuni casi la mancanza di connessione anatomica
nelle necropoli trentine può trovare, come si è già detto, dei resti scheletrici può essere interpretata come esito
una migliore spiegazione nella struttura demografica della sepoltura secondaria12. Sembrerebbe essere questo
dei gruppi umani dellʼantica età del Bronzo. A titolo di il caso, per esempio, di Vela Valbusa, dove la struttura
confronto, nel sito di Paradiso di Laorca (Lecco), sui resti sepolcrale doveva essere destinata ad un unico individuo
di undici individui uno appartiene ad un neonato, sei a e non sembra aver subito manomissioni, e della tomba
bambini, uno ad un giovane e tre ad adulti (De Marinis V di Nogarole che conteneva i resti scheletrici, privati
1994). del cranio, di un singolo individuo, non in connessione
anatomica ma accuratamente sistemati in un ordine che
Lʼunica pratica funeraria che risulta chiaramente limitata esclude un accatastamento casuale. Anche la dislocazione
ad un solo segmento della popolazione è quella destinata dei crani e di altre ossa nella tomba 8 di Mezzocorona
agli individui immaturi (neonati o feti), che vengono Borgonuovo sembra adattarsi pienamente al contesto
deposti in vasi di terracotta a loro volta sistemati in fosse e spirituale in cui viene adottato il rito della sepoltura
coperti con piccole lastre o con pietre. secondaria.

Anche se non mancano vasi accuratamente lavorati I rituali accessori connessi alle pratiche funerarie non sono
e di buon impasto (ad esempio quelli della tomba a facilmente riconoscibili. La presenza di fuochi viene spesso
di Romagnano Loc, della tomba 1 di Mezzocorona interpretata come evidenza di unʼespressione rituale, anche
Borgonuovo e della tomba III di Mezzolombardo se talvolta essa sembra più legata ad aspetti funzionali.
Nogarole), solitamente per questo tipo di rituale vengono In particolare, si riconosce in Trentino una ricorrente
usati vasi troncoconici di qualità scadente, e in alcuni casi connessione tra pratiche funerarie e attività metallurgiche.
sono presenti fori di restauro eseguiti dopo la cottura. Non Le testimonianze tuttavia non sono sempre chiare. A
è chiaro, pertanto, se i vasi utilizzati per le sepolture di Romagnano Loc, la tomba 12 presentava dei crogiuoli tra
neonati avessero una originale destinazione funzionale le pietre di copertura e risultava intaccata pesantemente
diversa e poi un uso funerario secondario oppure se da una struttura di combustione, probabilmente legata
venissero realizzati appositamente per questo secondo alla presenza di forni fusori nel vicino settore IV. A Vela
scopo11. Valbusa lʼinumazione si trovava sovrapposta ad un forno
fusorio, ma, come già detto, il rapporto tra i due episodi
Una pratica rituale peculiare, finora senza confronti in non è chiaro. È difficile, pertanto, verificare se si tratti di
Trentino e nelle regioni vicine, si riscontra nelle tombe 10 espressioni direttamente connesse alla ritualità sepolcrale
e 14 di Mezzocorona Borgonuovo, dove dei vasi contenenti oppure dovute allʼuso dei medesimi spazi per attività tra
scarsi resti di individui adulti e immaturi vengono deposti loro differenziate13.

137
Franco Nicolis

Una recente revisione dei dati riguardanti il sito di un limite geografico netto ma in un confine aperto. Questo
Acquaviva di Besenello ha evidenziato come non vi sia è ben evidente anche nellʼantica età del Bronzo quando
relazione cronologica tra lʼepisodio sepolcrale, databile nello stesso ambito geografico e morfologico troviamo
alla prima fase dellʼetà del Rame, e lʼattività fusoria, contemporaneamente sia sepolture singole sia sepolture
inquadrabile con ogni probabilità in una fase piena o collettive (ad esempio troviamo sepolture collettive in
recente della stessa età (DʼAmico, Gasperotto e Pedrotti grotticella in Liguria, sepolture individuali in grotticella
1998, Pedrotti 2001). alla Boira Fusca, in cassa litica in Valle dʼAosta e ad Alba
- Via T. Bubbio). In base a tale constatazione Barfield
La presenza di resti di fauna negli spazi funerari al rigetta per lʼetà del Rame lʼidea di una linea evolutiva
Riparo del Santuario, alla Cosina di Stravino, a Volano univoca tendente ad una crescente complessità sociale
e a Nogarole viene solitamente interpretata come ravvisabile nella diversità dei riti funerari, rifiuta il
testimonianza di banchetti funebri consumati nei pressi semplice determinismo ambientale e propone invece una
della tomba o di offerte di parti di animali al defunto. serie di relazioni complesse tra i rituali funerari, i fattori
morfologici e le tradizioni culturali.
A questo proposito, Riedel e Tecchiati (1992) individuano
il ruolo alimentare predominante dellʼofferta animale nelle Anche la composizione generale dei corredi rientra nel
sepolture dellʼantica età del Bronzo e invece il ruolo con complesso meccanismo di relazioni dei rituali funerari
ogni probabilità simbolico (trofei ?) di quelle presenti dellʼetà del Rame. Secondo Barfield i corredi delle
nel tumulo di Stenico della media età del Bronzo, in sepolture singole, caratterizzati dalla presenza di pugnali
prevalenza orso, cervo e lupo. in selce o in rame, e quelli delle sepolture collettive,
caratterizzati da elementi ornamentali, non rappresentano
In generale, i corredi funebri sono scarsi e composti tradizioni contrastanti di cultura materiale ma solo
in prevalenza da oggetti di ornamento. La classe più differenze di cultura spirituale (Barfield 1985).
rappresentata è quella degli elementi di collana e dei
pendagli di varie forme, da quelle più semplici a quelle In analogia con quanto riscontrato al Riparo Valtenesi di
più raffinate. A queste ultime appartengono i pendagli a Manerba (Brescia), Barfield ritiene che la deposizione dei
bastoncello, di grande importanza per lʼinquadramento corredi nelle sepolture collettive avvenga al momento della
delle manifestazioni sepolcrali trentine in quanto denotano sepoltura secondaria, e che il corredo quindi non esprima
un chiaro influsso della componente culturale del Bicchiere un semplice desiderio di ornamento del defunto ma
Campaniforme (Nicolis 2003). costituisca probabilmente una sorta di primitive valuables
(Barfield 1986). In questo caso, quindi, si tratterebbe di un
È da rilevare la quasi assoluta mancanza, tra gli elementi sistema di comunicazione di distinzione sociale inserito in
del corredo, di oggetti di prestigio sociale (spilloni, un contesto di ridistribuzione della ricchezza diverso da
pugnali, ecc.). I pochi elementi in bronzo sono sempre quello in uso nelle sepolture singole, in cui si delineano
ornamentali. gruppi distinti per sesso ed età.

In Trentino non sembra possibile, finora, associare con Per quanto riguarda lʼantica età del Bronzo la scarsità
certezza unʼarea sepolcrale al relativo insediamento. e la natura spesso indeterminata della documentazione
In un solo caso tale possibilità sembra ipotizzabile, pur non consentono di individuare con chiarezza le relazioni
nellʼinsicurezza di una perfetta contemporaneità dei due complesse tra i rituali funerari, i fattori morfologici e le
siti. Si tratta dei ripari sepolcrali di Nogarole e dellʼarea tradizioni culturali. Anche una superficiale analisi della
insediativa di La Rupe. Gli scavi condotti in questʼultimo composizione dei corredi non consente di identificare
sito, infatti, situato alla sommità del conoide e posto a particolari meccanismi di distinzione su base funeraria.
circa 200 m a nord di Nogarole, hanno messo in luce opere Mancano finora, ad esempio, chiare evidenze di tombe che
di terrazzamento e una struttura abitativa inquadrabili dimostrino lʼesistenza di personaggi di rango elevato.
nellʼantica età del Bronzo (Bassetti, Degasperi e Nicolis
2002). Secondo Renato Peroni, le comunità dellʼetà del Rame e
dellʼantica età del Bronzo dellʼItalia settentrionale sono
Il quadro del rituale funerario dellʼantica età del Bronzo caratterizzate da una struttura sociale di tipo parentelare,
che risulta da quanto esposto si presenta analogo a quello la cui coesione deriva dalla convinzione di una comune
proposto per lʼetà del Rame da Lawrence Barfield (Barfield discendenza, reale o mitica (Peroni 1996). In un contesto
1985, 1986), a conferma della continuità ricordata sociale di questo tipo si potrebbe ben inserire il rituale
in precedenza. Barfield mette in evidenza una chiara della sepoltura secondaria, generalmente connesso al culto
divisione tra il rito della sepoltura individuale e quello degli antenati. Anche il fatto che le grotticelle sepolcrali
della sepoltura collettiva che tuttavia non si evidenzia in liguri fossero frequentate da gruppi umani caratterizzati

138
Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale

da forti legami di identità, talora con vincoli di parentela contesto, in effetti, è considerato come rappresentativo
riconosciuti, sembra rientrare pienamente nel contesto di di un sistema sociale ancora di tipo parentelare (Peroni
struttura sociale proposto dallo studioso. 1989). Secondo Peroni, infatti, in alcune regioni questo
tipo di struttura economico - sociale sopravvive anche
Con il passaggio alla media età del Bronzo si instaura, nella media età del Bronzo, probabilmente per il prevalere
secondo Peroni, un processo di cambiamento sociale della tendenza ad accumulazioni di ricchezza sotto
tendente ad una struttura di tipo territoriale. Infatti, forma di bestiame piuttosto che di metalli (Peroni 1996,
nella media età del Bronzo sembra interrompersi il 12). Occorre sottolineare, tuttavia, che lʼestensione e la
rituale della sepoltura secondaria, forse con qualche complessità strutturale dellʼinsediamento palafitticolo
parziale eccezione se vogliamo riconoscerne un retaggio di Fiavè 6 Bronzo Medio III Sudalpino, intorno al 1400
nellʼasportazione del cranio nella tomba 30 della a.C., cui faceva riferimento con ogni probabilità il
necropoli di Bovolone (Verona) (Salzani 1983-1984, gruppo umano che utilizzava il tumulo di Stenico, non
fig. 3) e nella tomba n. 2 del tumulo di Stenico (Trento) sembrano compatibili con un sistema sociale basato su
(Perini, Corrain e Capitanio 1991). Questʼultimo rapporti parentelari14.

Note
1 Per una sintesi recente sullʼargomento si veda De Marinis 1999.
2 Anche nella Lombardia orientale sembrano presenti elementi che caratterizzano questa fase formativa (comunicazione personale di
Raffaella Poggiani Keller e Marco Baioni).
3 Maggi 1998, 19. Un dato importante, che conferma tale ipotesi, viene dalla Grotta del Bandito (La Spezia) dove un episodio
sepolcrale è stato inquadrato nel Neolitico recente, durante la diffusione della cultura Chassey (Maggi e Negrino 2002).
4 Questo rituale è riscontrabile anche al Riparo del Santuario di Lasino (Chiusole e Bergamo Decarli 1969, Riedel e Tecchiati
1992).
5 I dati antropologici relativi alla necropoli di Mezzocorona Borgonuovo sono desunti dallo studio preliminare eseguito da Valentina
Visconti.
6 In realtà si è constatata la presenza di frammenti pertinenti con ogni probabilità a più di due vasi, ma i fondi rinvenuti ancora in
posizione orizzontale sono solo due.
7 Bagolini et al. 1985. Le informazioni relative allo scavo del 1985 ci sono state fornite da Bernardino Bagolini e da Tullio
Pasquali.
8 Chiusole e Bergamo Decarli 1969, Chiusole e Vettori 1972. Il medesimo rituale è noto a Romagnano Loc.
9 Devo le informazioni riguardanti i materiali della Cosina di Stravino a Elisabetta Mottes.
10 Corrain e De Marchi 1980, Avanzini 1991, 14, Tecchiati 1996, 111-112. Nuovi dati sono stati acquisiti durante le recenti ricerche
condotte nel sito dal Museo Civico di Rovereto (comunicazione personale di Umberto Tecchiati).
11 Come aveva già messo in evidenza Renato Perini (Perini 1975, 309), il rito della sepoltura in vaso destinato ai neonati sembra avere
origini orientali. Un utile riferimento, in uno scenario europeo, è ancora quello di Margarita Primas (Primas 1977, 81-84, 121-122)
che fornisce anche esempi di questo tipo di sepoltura dallʼAnatolia alla Spagna. Alcuni aggiornamenti relativi ad ambiti orientali
si trovano in Nicolis 2001a, 355-356 e nota 74, ai quali tuttavia occorre aggiungerne altri, geograficamente e cronologicamente
più vicini. Sono da ricordare in particolare il ritrovamento di due sepolture di bambini in vaso nella necropoli dellʼantica età del
Bronzo di Chantemerle (Gerzat, Puy-de-Dôme) in Francia, in un ambiente culturale che risente della persistenza delle tradizioni
campaniformi e di influssi dallʼEuropa orientale (Vermeulen 2002) e il vecchio ritrovamento, nella tomba XX della necropoli
a grotticelle artificiali di Anghelu Ruju (Alghero) in Sardegna, di un vaso contenente alcune ossa di bambino, attribuibile alla
cultura di Bunnannaro e inquadrabile nellʼantica età del Bronzo (Taramelli 1909, colonne 461-464). Ad un ambito spirituale simile
appartiene il tipo di sepoltura rinvenuto nel sito di Le Cerquete-Fianello (Roma). In unʼarea di frequentazione insediativa ma priva
di strutture abitative è stato messo in luce un feto di 7/8 mesi contenuto in un fondo di vaso a fiasco e coperto da un altro fondo
(Conati Barbaro 2002, 69). Il sito di Le Cerquete-Fianello è inquadrabile nellʼetà del Rame e datato radiometricamente tra il 3380
e il 2900 cal BC (due sigma).
12 Lʼuso di questo rituale rientra nel grande fenomeno culturale dei riti di passaggio, cioè di quelle manifestazioni che segnano i
cambiamenti di status, soprattutto di carattere sociale, che un individuo deve sostenere nellʼarco della propria vita. Lʼanalisi di
questo specifico rito di passaggio, cioè quello relativo alle esequie funebri, fu sviluppata nel 1907 da Robert Hertz (Hertz 1994).
Egli partiva dallʼosservazione che presso molti popoli si riscontra la presenza di un rito funerario particolare caratterizzato dalla
doppia sepoltura o doppio funerale. Egli si rese conto, quindi, che in molti gruppi umani la morte non è considerata un semplice
accadimento biologico istantaneo, ma è sentita come un evento sociale. In tale concezione, durante il periodo in cui lʼanima del
defunto ha lasciato il mondo dei vivi ma non ha ancora raggiunto il mondo dei morti il corpo del defunto non può essere sepolto
in via definitiva. Il rituale quindi prevede che solo quando sono presenti i soli resti ossei si può procedere alla sepoltura definitiva.
Tutto questo dimostra come la morte sia un avvenimento traumatico non solo per i parenti del defunto ma soprattutto per la società
in cui esso era inserito, che si trova a risolvere il problema della perdita di un individuo dal gruppo e del ripristinarsi della compagine
sociale dopo la morte di un proprio componente.

139
Franco Nicolis

13 Una connessione rituale tra metallurgia e ambiente funerario in grotta è stata ipotizzata anche per Italia centrale (Pacciarelli e
Sassatelli 1997, 16, DʼErcole 1997, 57). Infine, il fuoco, lʼattività metallurgica, la figura del fabbro rivestono un significato magico-
rituale nei miti di molti paesi (si veda a questo proposito Eliade 1987).
14 Cardarelli 1992, 402. La struttura funeraria rinvenuta ai Calferi di Stenico è costituita da un tumulo ad andamento longitudinale e
orientato in senso Ovest-Est, formato da un accumulo di pietre che coprono sei tombe a piccola cella. Secondo Renato Perini, la
struttura ospitava probabilmente un unico gruppo famigliare. Nelle tombe 1 e 6 sono stati rinvenuti i resti in parziale connessione
anatomica, ma combusti e calcinati, di due donne adulte. Lʼazione del fuoco deve essere avvenuta dopo la deposizione dei corpi
nella tomba e prima della chiusura del tumulo. La tomba 3 conteneva i resti non connessi di cinque adulti, la tomba 4 conteneva i
resti non connessi di tre adulti e almeno sei bambini. La tomba 5 conteneva i resti di almeno quattro bambini. La sepoltura maggiore
era la tomba 2, che conteneva una singola inumazione relativa ad un individuo femminile adulto privato del cranio ma non della
mandibola. Le offerte funebri, rinvenute in piccoli spazi esterni alle strutture funerarie, sono costituite da resti di vasellame
intenzionalmente fratturato e da abbondanti frammenti, soprattutto del cranio, di grossi mammiferi, in prevalenza orso, lupo,
maiale e cervo. Alcuni elementi ossei, in particolare alcune mandibole, presentavano dei fori intenzionali sulla branca ascendente.
Lʼevidenza della combustione delle ossa nelle tombe 1 e 6 del tumulo di Stenico viene ritenuta analoga a quella riscontrata nella
necropoli di Povegliano e in qualche misura avvicinabile a quella delle tombe del circolo A di Micene (Peroni 1986, 323-324).
Come già ricordato, la parziale connessione dei resti prova che la combustione deve essere avvenuta dopo la deposizione del
corpo. Rimane da comprendere, invece, se lʼazione sulle ossa sia stata intenzionale oppure secondaria, cioè avvenuta a seguito
dellʼaccensione di un fuoco rituale destinato alla purificazione dello spazio funerario che di conseguenza deve avere interessato
anche i resti deposti su braci e tizzoni ancora ardenti. Nel primo caso si profilerebbe una sorta di compromesso tra il rituale
dellʼinumazione e quello della cremazione, nel secondo, più probabile, si attuerebbe una situazione in cui il rito inumatorio, pur
conservando i suoi significati e le sue valenze tradizionali, si inscrive in un contesto ormai dominato della nuova concezione
religiosa dellʼofferta come consacrazione e vincolo che travalica la pura fisicità, concezione nellʼambito della quale il fuoco
rituale esercita un ruolo di essenziale importanza (Peroni 1986, 324). Riguardo alla prima ipotesi, occorre ricordare che lʼazione
intenzionale del fuoco, ai fini di una parziale scarnificazione, è ipotizzabile a Vela Valbusa, in un momento formativo dellʼantica
età del Bronzo (Fasani 1984, 514).

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145
Craft symbolism in the Bell Beaker burial customs
Resources, production and social structure at the end of Eneolithic period

Jan Turek

Résumé Abstract
Les haches marteaux en pierre et les colliers de The stone battle-axes and the necklaces made of animal
dents dʼanimaux et de coquillages qui jouèrent un teeth and shells that played a prominent role in the grave
rôle de première envergure au sein des assemblages assemblages of the Corded Ware period, gave place to
dans les sépultures du Cordé, cédèrent la place à un archery equipment, copper daggers and gold jewelry in the
équipement dʼarcher, de poignards en cuivre et de subsequent Bell Beaker period. These graves are mostly
bijoux en or dans le Campaniforme qui le suivit. known from Bavaria, Bohemia and Moravia. These are
Ces sépultures sont surtout connues en Bavière, en usually accompanied by decorated beakers. Some tools
Bohême et en Moravie. Elles sont le plus souvent and/or raw materials for the manufacture of arrowheads
accompagnées de gobelets décorés. Des outils or gold objects are usually deposited in a clearly defined
et/ou des matières premières pour la fabrication area within the grave. The association of these graves with
de pointes de flèche ou dʼobjets en or sont le plus prestige goods could be construed as evidence for social
souvent déposés à un endroit spécifique de ces ranking rather than be interpreted in terms of chronological
tombes. Lʼassociation de biens de prestige au sein differences. These deposits can be interpreted as symbolic
de ces sépultures sʼinterprète mieux en termes assemblages allowing the deceased to show that he possessed
de différenciation sociale plutôt quʼen termes the technology and even produce the prestigious artifacts on
chronologiques. Ces dépôts peuvent être interprétés his journey to the other world. I call this symbolic deposit
comme des assemblages symboliques, qui permettent the production package and assume it represents, within the
au défunt de démontrer quʼil maîtrisait la technologie Bell Beaker burial customs, a ritualized reflection of control
et était même en mesure de produire ces objets de over prestigious technologies rather than evidence of craft
prestige pendant son voyage dans lʼau-delà. specialization.

Mots-clés Key Words


Campaniforme, Cordé, Bohême, Moravie, rituel funéraire, Bell Beaker, Corded Ware, Bohemia, Moravia, burial rites,
organisation sociale social rank

B
urial rites of the late Eneolithic period in Central models made of bone. Other necklaces were made of
Europe concerned on the symbolic demonstration small perforated shell shields. The fresh water shells were
of social status and representation of social also used for production of decorated shell discs. Their
categories. The funerary symbolism of Corded Ware hair was decorated by copper or gold (in Moravia) rings.
and Bell Beaker Cultures is using similar expressions, In the bell Beaker Period the shell female decorations
such as positioning and orientation of inhumations and disappeared from funerary context and were replaced by
choice of significant grave goods (Turek 2000, etc.). The different hair decorations made of copper, gold and silver.
representation of male phenomenon is mainly connected Bone and amber were used for production of beads and
to weapons, some of which might have been used in V-perforated buttons.
ceremonial fighting (Neustupný 1998, Turek and Daněček
2000).
Production package
In both cultures burials of women were accompanied by A greater change appeared in the choice of weapons
range of jewellery. The Corded Ware women were buried represented in graves of Beaker men. Battle-axes and
with necklaces made of perforated animal teeth (mainly mace heads that were common funerary weapons of
of predators, such as wolfs, foxes, dogs, etc.) or their Corded Ware men were in Beaker graves replaced by

147
Jan Turek

Figure 1 : A rich female burial (grave 77/99) with two golden plates from Tišice (District Mělník, Central Bohemia). Traces of wooden
construction are hatched (Turek 2002, fig. 4).

148
Craft symbolism in the Bell Beaker burial customs

Figure 2 : Tvořihráz (District Znojmo, South Moravia). A rich female burial (grave 1/90) with two golden plates and circular ditch).
Traces of wooden construction are in black (after Bálek et al. 1999, Taf. 3).

149
Jan Turek

archery equipment (arrowheads, wristguards, bow Radovesice, grave 116/78 (fig. 3 : 9). In this deposit may
pendants) and copper daggers. appear the stone grooved arrow-shaft smoother such as
in the grave 9 at Künzig-Bruck (Lkr. Deggendorf) (fig.
In some Bell Beaker graves these prestigious objects appear 5). The deposit could alternatively include a goldsmith
together with raw-materials and tools for their production. tools, such as tiny anvils or hammers such as grave A in
These carefully selected grave goods create specific deposits Prosiměřice (District Znojmo) (Pernička 1961, Tab. II :
within burial chambers, usually with wooden lining of walls 13, 14) or grave X in Holešov (District Kroměříž), (fig.
(e.g. Tišice) (fig. 1). Some of these burials were placed into 6) or from Kostelec by Holešov (Červinka 1911, 72-73,
a grave encircled by a circular ditch such as in Prosiměřice, 113, Obr. 17) or Předmostí District Přerov - grave 1 and 2,
Smolín or Tvořihráz (fig. 2) in Moravia. In addition to this ( Medunová-Benešová 1962, obr. 2 : 3, 4 : 2). Also in the
human cremations were secondarily inserted into some grave 9 at Künzig in Bavaria was found a stone hammer
of these wealthy graves or to the circular ditches. It is made of a re-utilised axe with traces of gold (75%) and
very likely that the secondary burials, cremations, as well copper (25%) on its working surface (Berthemes et al.
as inhumations were also inserted into original mounds 2000, Abb. 4).
covering the primary burials. This may perhaps be possible
explanation for lack of female burials in the archaeological This deposit may be interpreted as a symbolic production
record from Beaker cemeteries (in ploughed) landscape in package that enabled the deceased person to produce
Bohemia (Turek 2002). strategic goods even on the way to the other world. This
symbolic deposit I call production package and further
In the following text I am going to focus specifically on divide into two kinds : archery package and metalworking
the relatively small group of Beaker burials containing package even though in some contexts they are combined.
artefacts of some technological significance. Such burials Objects that appear in both packages are wild boar
appear mainly in Moravia, Bohemia and Bavaria, similar tusks. The wild boar tusks halved along appear mainly
examples were however recorded in Central Germany and in graves containing body buried on left side, which
Poland too. Individuals buried in such wealthy graves are most likely to be male burials and their connection
are usually accompanied by decorated bell beakers and with production tools and generally wealthier burials
traditionally classified as examples of early phase of the seem to be very strong (e.g. Záhlinice District Kroměříž,
Beaker period. This consideration is supported also by grave 48/49) (Dvořák et al. 1992, obr. 7, Tab. V). Body
some radiocarbon dates. The wealthy burial assemblage decorations or amulets made of wild boar tusks are not
may, however, suggest their social difference. Some of exclusively Bell Beaker fashion as they appear also in
these graves contain mixed gender assemblages containing other early Bronze Age cultures, such as Nitra Culture
both, artefacts considered to be specifically male, as in Moravia and Slovakia. There are 7 Bell Beaker graves
well as female (Radovesice, graves 116/78 and 117/78) in Moravia containing tusks and body in male position
(fig. 3 and 4). It seems that specifically male artefacts (Bálek et al. 1999). Unfortunately the grave 224/77 from
appear sometimes in graves of women, however, it is Dolní Věstonice III, which contained 4 wild boar tusks
rarely opposite. We have to bear in mind that not every was badly damaged and the skeletal remains did not
item inserted into a burial context has to be indicative survive (Dvořák et al. 1996, Taf. 20, 1-4). It may be well
of social category of the buried person. Some funerary possible that the occurrence of these tusks in male graves
gifts may rather reflect the relations of mourners towards reflects the social reality and day to day practice of body
the deceased (Brodie 1997). Some grave goods perhaps decoration. In the nature tusks are symptomatic for adult
reflected not only the social position of the person who male boars and in the human culture perhaps became a
died but also the rank status of the descendants and their symbolic distinction of masculinity, such as amongst the
shared social identity. men of Irian Jaya.

Within some of these Beaker graves tools and/or raw An important contribution towards the knowledge of the
materials for production of flint arrowheads or gold Bell Beaker metal working tools was the paper by Václav
processing usually represent a spatially clearly defined Moucha (1989, Abb. 1), which presented several stone
deposit near the lower limbs, behind the back, feet or anvils and hammers. Many of hammers presented in his
in front of knees of the buried individual. Such deposit account were re-used stone axes with flattened cutting
may include tools for production of arrows, such as edge. Such hammers were found in graves 1 and 2 at
antler retoucher found at Radovesice, grave 116/78 (fig. Stehelčeves District Kladno (Píč 1899, obr. 15 : 3, Hájek
3 : 6), or in a grave from Stedten Kr. Eisleben in Central 1968, Moucha 1989, Abb. 1 : 5, 6), in grave II at Brandýsek
Germany (Matthias 1964, 21, Abb. 2h) or in a rich male District Kladno (Kytlicová 1960, obr. 6 : 1), in the grave X
grave from Samborzec near Sandomierz in Poland and a at Holešov and from graves at Předmostí and in the barrow
number of flint flakes of suitable size and shape such as in at Turovice District Přerov (Červinka 1911, obr. 23).

150
Craft symbolism in the Bell Beaker burial customs

If we exclude the re-utilised axes from the account of position of the buried person and its control over the
funerary finds of axes then only seven Bell Beaker graves strategic technologies and raw-materials.
in Bohemia contained real axes. This support the argument
that in Beaker period stone axes became artefacts of merely We should bare in mind the importance of early
practical function and they did not play any particular copper metallurgy and production of metal artefacts in
symbolic role in the funerary symbolism, unless they were communication between communities in some regions of
converted into metalworking hammers. north-western Europe as observed by N. Brodie (1997). He
is assuming an existence of a boundary area in the north-
western Europe that he calls the Chalcolithic frontier.
Interpretation In the first half of the 3rd Millennium BC this boundary
In different parts of Europe some Beaker burial assemblages divided Europe into the copper-poor lowlands in the north-
were interpreted as craftsmen graves. D. L. Clarke (1970) west Atlantic zone and areas with tradition of copper
interpreted some of the British burial contexts as graves metallurgy in central and south-eastern Europe. In the Bell
of miners and metallurgists, goldsmiths and even potters. Beaker period the Chalcolithic frontier moved even further
N. Brodie (1997) on the other hand distinguished within to the north-west. The full adoption of metallurgical skills
British Beaker cemeteries two main sets of artefacts, archers required restructuring of both society and technology. This
equipment of hunters or warriors and equipment of tanners. process had several stages and the initial production and
Also J.J. Butler and J.D. Van der Waals (1966) interpreted use of metal artefacts played mainly prestigious role that
graves with goldsmith stone hammers and anvils found helped to establish the individual social status, as well as,
in Lunteren, and Soest by Utrech as burials of specialised identity of whole community. In the Westphalia and Lower
craftsmen. Similar finds come from Ireland, Bavaria, Rhine region we may find evidence of peopleʼs desire for
Bohemia and Moravia and were recently summarised by metal artefacts in the Grand Pressigny and other late Corded
J. Bátora (2002). The question, however, is to what extend Ware flint daggers that were made as imitations of originals.
we can simply interpret these burials as evidence of craft The possession of metal objects, technology and materials
specialisation of the deceased person. We may presume probably also generated the progressing social inequality.
that the early copper metallurgy was established on a The magic significance of copper for the Eneolithic/
very limited scale with no evidence of mass production Chalcolithic society was emphasised by M. Kuna (1989)
and high degree of craft specialisation. Considering the who stressed the symbolic reasons for the initial spread
limited number of metal products and their rarity in the of copper metallurgy. Considering the high prestigious
Eneolithic period, it is hard to imagine that there would status of copper and technology of its production we may
be highly specialised individuals dealing exclusively presume that the people from the non-Chalcolithic regions
with metal production. The formalised demonstration of aimed to posses not only the metal it-self, but mainly the
such specialisation is in this period represented mainly enigma of its production. P. Bogucki (1988) assumed
by production of prestigious objects, such as weapons or that the majority of long-distance trade in the Eneolithic
jewellery but not by production of tools. Europe was based on the trust-partnerships that substituted
the Neolithic negative reciprocity described by M. Sahlins
The initial specialisation at the time of beginning of (1972). The trust-partnerships had to be reinforced mainly
copper metallurgy was not only reflecting that particular by practising the ceremonial exchange and long-distance
individual or community successfully mastered the intermarriage. Perhaps some of the Beaker finds, such
production technology, but also reflecting the social status as an isolated example from Serbia (Ostrikovac) may be
of a person and ranking of society. The social status and evidence of this kind of long-distance communication.
prestige might have been linked with the privilege to deal Following the importance of metal and metallurgy for
with such exclusive new technology. The Bell Beaker communication between inhabitants of different parts of
production packages summarised in this paper used to Europe it is important to bear in mind that similar social
be interpreted as evidence of specialised craftsmen, such value had the technology of copper and gold production
as metallurgists (Butler and Van der Waals 1966, Bátora even within particular communities them-selves. The
2002). According to the analysis of the evidence from control over the prestigious technologies became one of
Eastern Province of Bell Beaker Culture I presume that important sources of initial social differentiation. From this
these funerary deposits are more likely to be considered as point of view it has to be stressed that for the formation of
presentation of certain ritualised picture of social reality. social elite and its identity were important not only metal
Rather than symbolic representation of an individual with artefacts as such, but also the materials and tools for their
relevant craft skills it may be well possible that these production.
specific artefacts represent particular social category
and personal social status. It is also possible that this set This stars a discussion on the process of craft
of artefacts was selected to indicate an exclusive social specialisation in the Eneolithic period. Highly

151
Jan Turek

Figure 3 : Radovesice (District Teplice). A male burial (grave 116/78) with a production package including an antler retouching tool
(Turek 1993).

152
Craft symbolism in the Bell Beaker burial customs

Figure 4 : Radovesice (District Teplice). A female (?) burial (grave 117/78) with traces of production package and gold and silver
decorations (Turek 1993).

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Jan Turek

Figure 5 : Künzig-Bruck, (Lkr. Deggendorf, Eastern Bavaria). A male burial (grave 9) with production package and set of wild boar
tusks (after Schmotz 1992, 66, Abb. 14:6).

Figure 6 : Burial from Holešov (District Kroměříž, Central Moravia). Burial X with two stone goldsmith anvils - 12, 14 and an axe
reworked into a hammer 8 (Ondráček and Šebela 1985, Tab. 45-46).

154
Craft symbolism in the Bell Beaker burial customs

inspirational is the theoretical study by E. Neustupný of ritualised control over the ideologically important
(1995), who stressed that : specialisation and exchange technology that is connected to a certain social status of
create human society, as they are the basic and most the buried person.
abstract meaning of (living) human artefacts, texts and
institutions. The employment of specialisation in the A deeper symbolic meaning may be seen in the appearance
early copper metallurgy was not induced due to any of the archery production package. As an example we
practical, functional end economic need of introduction can use two rich Bell Beaker graves from Radovesice
of new material. The early copper was not used for III (District Teplice). Grave 116/78 (fig. 3) contained an
production of tools, but for artefacts that played much inhumation in male position with the package placed in
more prestigious role such as weapons and jewellery. front of its knees. The package consisted of a pebble,
Neustupný states : at the beginnings of these specialised wild boar tusk, a beaver tooth, an antler retoucher and
activities we obviously can not see any kind of fulfilling 21 flint flakes. The flakes seem to be made of a single
the practical needs (metallurgy) and even later we do core and their size and dimensions suggest they were
not see any practical needs (glass, jewellery). People blanks for making arrowheads. The deceased was
were therefore not forced into this kind of specialisation equipped only by on finished arrowhead, that was most
by any „strong need“. It is likely that the first traces probably attached to an arrow shaft and placed in front
of craft specialisation closely follow the gradual of mans chest. It seems as the pile (or bag) of flint blanks
development of social stratification, as Neustupný and an antler retoucher are evidence of the mournerʻs
suggests : Specialisation is in this case a mechanism, intention to equip the dead person on his last journey
which potentially generates the society by dividing tasks with tools and material that would at any time enable
of creation of artefacts, institutions and texts and by him to produce more arrows when needed. An interesting
their use. Specialisation is structuring by human means comparison could be made with the assemblage of Ötzi,
the human collectives. who died around 3300 cal. BC in south Tirolien Alps
(Egg and Spindler 1992). The man named as Ötzi was
I assume that during the Bell Beaker period did not appear also carrying a quiver with 14 arrows only two of which
any kind of clearly defined rank of craftsmen, because were attached to the flint arrowheads. It is likely that
producers were selected for specialisation by other criteria the antler retoucher that Ötzi had in his equipment too
then by their natural skills (Neustupný 1995). The work enabled him to finish more arrows when he needed them.
with smiting tools might have been mastered and practised It may be well possible that finishing arrows on demand
by much wider number of members of the community, and on the way was a common practice also later for the
however, only some of them had the right to be buried with Beaker people. From this point of view the retoucher,
these artefacts and present their status to the ancestors in stone arrow smoothers and flint blanks could be seen as
the other world. I assume that in the Bell Beaker funerary an equipment of someone who set up for a long journey,
practices these metal working tools demonstrate kind perhaps even to the other world.

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156
An ancestral way of burial
Late Neolithic graves in the southern Netherlands

Zita Van der Beek

Résumé Abstract
De manière générale, lʼétude du phénomène campaniforme Generally speaking research into the Bell Beaker
sʼest attachée à sa vaste répartition pour en tirer des explications phenomenon has dealt with its widespread distribution
de large envergure. Dans cet exposé, au contraire, nous prenons in terms of large-scale explanations. On the contrary,
comme point de départ une approche régionale, centrée sur les in this paper a regional approach, focused on Late
tombes du Néolithique final du sud de la Hollande. Nous allons Neolithic graves in the southern Netherlands, is taken
traiter la façon dont ces sépultures fonctionnaient au sein des as a starting-point. It will be discussed how these
développements socio-politiques, idéologiques et économiques graves functioned within the specific socio-political,
des communautés locales qui habitaient le sud de la Hollande. ideological and economic developments of the local
Le thème central de cet exposé est de faire la connexion entre communities that inhabited the southern Netherlands.
le caractère spécifique des sépultures et les idées, valeurs et The central aim of the paper is to relate the specific
pratiques sociales et religieuses. Plutôt que de se focaliser character of graves to social and religious ideas, values
uniquement sur la façon dont les sépultures contribuent à la and practices. Rather than just focussing on the part that
création de différentiation sociale, comme cʼest souvent le graves play in the creation of social differentiation, as is
cas avec les études qui mettent en relief le rôle que jouent les often done in studies that emphasize the role of prestige
objets de prestige dans la dissémination du phénomène, nous goods in the distribution of the phenomenon, it will be
plaiderons en faveur du fait que les sépultures, et celles sous argued that graves, particularly barrows, were also used
tumulus en particulier, étaient aussi utilisées pour la création to constitute social unity.
de lʼunité sociale.

Mots clés Key words


Sud des Pays-Bas, Néolithique final, rituel funéraire, unité Southern Netherlands, Late Neolithic, burial rites, social
sociale unity

I
n this article Late Neolithic graves from the southern continuous development had taken place in the Lower
Netherlands, an area that forms part of the Lower Rhine Rhine Basin from protruding foot beakers to All Over
Basin as defined by Waterbolk (1962), are the object of Ornamented and finally Bell Beakers. During the 1980s
study. Research into the Late Neolithic, encompassing the two articles appeared in which it was argued that continuity
Single Grave, All Over Ornamented and Bell Beaker period in cultural patterns can also be identified for the preceding
in the Lower Rhine Basin as a whole knows a long history, period, the transition from the Funnel Beaker to the Single
in which the study of burial practices has traditionally Grave Culture (Fokkens 1986, Van der Waals 1984). The
played an important role1. Among the many publications cultural changes that took place are explained as the result
a number of analytical studies can be distinguished. Until of economical processes with technological innovations
the 1960s and 1970s the main emphasis was on typological (such as the plough) as the main trigger.
and chronological aspects of the Late Neolithic. Of major
influence has been the introduction of a beaker typology In the 1990s studies dealing with the analysis of Late
by Van der Waals and Glasbergen (1955), which has Neolithic burial practices again appeared (Drenth 1990,
been chronologically adjusted by Lanting and Van der 1992, Lohof 1994). However, the research interests had
Waals (1976). The latter demonstrated that instead of shifted from a concern with typological and chronological
being distinct and simultaneous cultural phenomena, a developments to the study of the relationship between Late

157
Zita Van der Beek

Neolithic burial ritual and social practice. Drenth (1990, However, since the 1980s a number of studies dealing with
1992) has focused on the social system of communities material culture has appeared that touch upon the complex
occupying the present-day Netherlands during the Single character of the relationship between material culture and
Grave period. On the basis of an analysis of both flat the social and cultural context in which it is produced,
graves and barrows he argues that a direct relation can consumed and discarded (Hodder 1982, Kopytoff 1986,
be established between the nature and extent of the burial Miller 1987). These studies stress that the way in which
ritual and the social status of the deceased (Drenth 1990). people interpret the symbolic nature of material culture is
The amount of energy invested in the burial ritual and dependent upon their specific social position and social
the number as well as nature of grave gifts are regarded practices. This implies that the application of meaning
as indications of individual social status. With regard to is not fixed but rather contextually determined, both in
the grave gifts, Drenth argues, that objects made of non- time and space. During their life people will re-evaluate
local materials and obtained via exchange networks are meaning and may adapt their interpretations to newly
associated with (high) status. In all he concludes that arisen social circumstances, all within boundaries set by
the differences in the nature of the graves point to the social and cultural traditions (Bourdieu 1977). Rather than
development of a certain amount of social stratification being a static element, the application of meaning is thus
(Drenth 1992). In this process a burial underneath a barrow of a processual nature.
was claimed by and thus restricted to a select group of
people only. This group mainly consisted of adult men of A related issue is the suggestion that the variation in burial
whom it is assumed that they occupied the most important ritual and the use and control of prestige goods solely serves
socio-political positions. to create social distinctions and to redefine or consolidate
existing, unequal socio-political relationships, either
Lohofʼs study (1994) deals with the relationship between between individuals or groups. By focussing on social
burial ritual and social change in the northeastern differentiation, the fact that burial practices might also have
Netherlands during the Late Neolithic, Early and Middle been used to constitute social unity is hardly given any
Bronze Age. His study confirms the image put forward consideration. However, feelings of solidarity and social
by Drenth that only a select group or category of people, unity will have played an essential part in the construction
mainly consisting of adult men, was entitled to a burial of a barrow and the execution of a burial. The death of a
beneath a barrow during the Single Grave period. person will have seen to it that people gathered to perform
Furthermore he agrees that this restricted group will certain social, religious and political duties. Through the
have played a dominant socio-political role. However, in participation in the burial procedures, membership of one
contrast to Drenth, Lohof notes that the specific way of or more social groups will have been emphasised and
burial underneath a barrow should not be connected to consolidated. Therefore this process need not necessarily
the individual status of the deceased, but rather to that of have been a clear expression of social differentiation, but
a corporate group that is defined as consisting of several may also have played an important role in the constitution
households. Through the performance of the ritual and the and consolidation of social cohesion. Particularly when a
construction of the grave according to specific conventions, person who assumed a certain social position that was of
the interests and identity of a group were emphasised. interest to the community as a whole died, the need to re-
Nevertheless, Lohof follows Drenth in the assumption that establish and confirm the togetherness and solidarity of the
the main aim of the use and construction of barrows is the group will have been of major importance.
expression of social differentiation, in this case as part of an
inter-group competition for social status. Lohof supposes The above-mentioned critical remarks on the prestige goods
that this process of social competition accelerated during model relate to the main assumption, especially adhered to
the successive Bell Beaker period. in Bell Beaker research, that the European-wide presence
of the Bell Beaker phenomenon can only be understood by
The studies of Drenth and Lohof touch upon certain equally large-scale explanations. Such generalising models
issues that, up till now, have been of major influence in do, however, not incorporate local and regional variations
research of the Single Grave and Bell Beaker Cultures in in social, political, economic and ideological developments
Europe. One element is the intrinsic value that is ascribed (Barrett 1994). In this article an attempt is made to weaken
to prestige goods. It is argued that the exotic character and the dominant role of prestige goods as a central feature of
rare appearance of the objects used as grave gifts will have social organisation and the one-sided emphasis on social
been essential to them being acknowledged as symbols differentiation that it implies. Instead of trying to explain
of status and prestige, as such making them suitable to the character of the graves by a common process that is
create socio-political differentiation. In other words, the applicable to communities on an almost European-wide
meaning of the objects is supposed to have been fixed and scale, the focus of attention will here be on the character
interpreted by all members of society in the same way. of graves of Late Neolithic communities in the southern

158
An ancestral way of burial

Table 1 : Chronology of the Middle and Late Neolithic in the Netherlands.

Netherlands only. The central aim of the article is to relate to these processes, only a few will be mentioned here.
the specific character of the graves to social, economic and In general a distinction can be made in the area of
religious ideas, values and practices. In doing so it will research between Holocene and Pleistocene parts (fig.
be shown how grave monuments were used within this 2). In the former area Late Neolithic graves are hardly
specific regional context to constitute and objectify social visible because of the dynamic geological character of
relationships and positions, embodying notions of both the region. Graves have been covered by thick layers
unity and difference. From a chronological perspective the of sediments or been removed by erosion activities and
starting-point of the research is the final phase of the Single are consequently discovered only incidentally. A major
Grave period, which in its final stage coincides with the All advantage of excavations in this area, however, are the
Over Ornamented period (tabl. 1), as the initial appearance conservation circumstances, which are in contrast to
of Late Neolithic graves in the southern Netherlands can the sandy Pleistocene parts of the southern Netherlands,
be dated in this period. The area of research comprise the often excellent. In the latter hardly any organic material
region south of the river Rhine (fig. 1). remains. In the Pleistocene parts of the research area,
however, a specific type of grave, barrows, are more easily
detectable. These grave monuments are as yet still clearly
Late Neolithic graves in the southern visible in the landscape, although barrows will have partly
Netherlands disappeared due to levelling down processes, erosion or
the extraction of sand. Furthermore both flat graves and
Before Late Neolithic graves in the southern Netherlands barrows may have been removed by land reclamation or
will be discussed, the extent to which the archaeological are no longer visible because of the dispersion of sand or
record can be regarded as representative will first be agricultural activities.
evaluated (Theunissen 1999). The character and number
of Late Neolithic graves as well as the distribution pattern A third and final factor concerns the research history
of the monuments as it is known today are the result of a of Late Neolithic graves in the southern Netherlands.
number of formation processes. First of all these processes During the first half of the twentieth century research was
are influenced by human values, beliefs and activities in
the past itself. What kind of grave types were prevalent and
where were they located ? Because only a small number of
graves is known, a specific issue in relation to the Late
Neolithic in the southern Netherlands has been whether
this entire region was in fact inhabited at all (Slofstra
1975). In order to answer this question a comparison
between the number and the distribution pattern of graves
with, for instance, settlement data should be made. Such
an exercise exceeds the present article, but is dealt with
in more detail in a forthcoming study (Van der Beek in
preparation). It can be assumed on the basis of comparisons
with other regions in the Lower Rhine Basin that the small
number of graves excavated so far, comprising of both flat
graves and barrows, indicates that only a minority of the
original population was buried in this way. It seems that
large parts of the population were buried in ways that are
as yet invisible in the archaeological record.

A second factor which has been of major influence on our


present-day archaeological record are post-depositional
processes. Although many factors will have contributed Figure 1 : Area of research.

159
Zita Van der Beek

followed. These projects were mainly conducted by the


Biological-Archaeological Institute of the University
of Groningen and the National Museum of Antiquities
in Leiden. In 1961 a specific law for the protection of
archaeological monuments was introduced, which saw to
it that grave barrows were only rarely excavated from then
on. The excavation of a barrow in Meerlo (Verwers 1964)
by Modderman in 1963-1964 in effect marked the end of
the Late Neolithic barrow research, although Lanting and
Van der Waals (1974) have done some subsequent research
into the barrows at the Bosheide in Swalmen in the years
1968-1973.

Flat graves have, in comparison to barrows, been


excavated on a much more irregular basis and in a much
smaller number. Because of their unmarked position in the
landscape research into them has often been carried out
haphazardly, as they were usually discovered unexpectedly
in the course of other excavations. However, they have
been found both in the Pleistocene and the Holocene parts
of the southern Netherlands.
Figure 2 : The major peat and clay (Holocene) areas in the
Netherlands. The late phase of the Single Grave and the All Over
Ornamented Period

From the earliest Late Neolithic period in the southern


Netherlands, the late phase of the Single Grave and the
All Over Ornamented period, two flat graves, eight mound
periods and one grave of an unknown type are known in
the area of research (fig. 3, tabl. 2)2. Of these sites graves
in which protruding foot beakers formed part of the grave
inventory have only been found at the Bosheide in Swalmen.
The pottery of the other sites in all cases consists of All
Over Ornamented beakers. The eleven graves have been
found at seven different locations, the distribution of the
graves being restricted to central Limburg and the Noord-
Brabantse Kempen, with the exception of a barrow that
was found at the estate De Hamert in northern Limburg3.
On the basis of the pottery the appearance of Single Grave
and All Over Ornamented graves in the research area can
be dated between ca. 2600-2450 BC4. The earliest All Over
Ornamented beakers, which are on the entire outer surface
decorated with cord impressions, possibly already occur at
an earlier date, between ca. 2700 and 2600 BC (Drenth and
Lanting 1991). The only C14 date for the Single Grave and
Figure 3 : Distribution of SG and AOO graves in the southern All Over Ornamented period in the research area comes
Netherlands (numbers refer to table 2) and of AOO graves in the from a barrow in Witrijt-Bergeijk (Beex 1957), which
central Netherlands and neighbouring Germany. produced a calibrated date of 2870-2810/2710-2410 (2s)5
cal BC (Lanting and Mook 1977).
mainly focused on the excavation of barrows located in
the Pleistocene regions. The first Late Neolithic barrow Character of burial-places
was excavated by Holwerda (1915) in 1913, during Spatial relationship of graves
the research into an urnfield on the estate De Hamert The starting-point for the description of the graves is the
in the gemeente Bergen. During the 1930 and 1950s character of the burial-places of which they formed part.
the excavation of several other Late Neolithic barrows Here the location of graves in relation to each other and to

160
An ancestral way of burial

Table 2 : Single Grave and All Over Ornamented graves in the southern Netherlands.

the landscape will be dealt with. tumuli of De Hamert-100 and Helden-Koningslust (Hulst,
Lanting and Van der Waals 1973) seem to agree with the
With regard to the location of graves in relation to each image of isolated barrows, as both were excavated within
other it is assumed that Late Neolithic flat graves are an urnfield where no other Late Neolithic graves have been
sometimes grouped in small cemeteries, while barrows are encountered6. Nevertheless it is clear that in some cases
situated in isolation from other graves (Drenth and Lohof small groups of barrows are present, as is shown by the
in preparation, Theunissen 1999). The only two All Over cluster of four tumuli and a flat grave at the Bosheide in
Ornamented flat graves that are known from the southern Swalmen.
Netherlands are examples of small cemeteries, albeit the
relationship with other flat graves is as yet uncertain. A flat The position in the landscape
grave that has been found at the Weyersberg in Baexem A second characteristic of burial-places regards the
(Hulst, Lanting and Van der Waals 1973) was presumably location in the landscape. Research by Sabine Karg
related to a second grave from the same location, of which (pers. comm.) into the development of the vegetation in
no longer could be established whether it concerned a the Meuse-Demer-Scheldt region shows that this area
tumulus or a flat grave. In the grave an early Bell Beaker, comprised of a mainly wooded landscape during the Late
type 2Ib, was enclosed as a grave gift. Lanting and Van der Neolithic, where heather developed at a very restricted
Waals (Hulst, Lanting and Van der Waals 1973) suggest local level only. In this still wooded landscape the majority
that sherds of a Maritime Bell Beaker and an All Over of all Late Neolithic barrows was raised at small clearings.
Ornamented beaker that have been found at a distance of This latter image emerges from the materials that were
approximately 100 m north of the early Bell Beaker (flat) used to construct the barrows. Late Neolithic barrows were
grave may probably also have belonged to one or more constructed out of sods which can be assumed to have
ploughed up (flat) graves. A second All Over Ornamented been collected in the direct surroundings of the tumulus.
flat grave in the research area has been found underneath a Modderman (1954) has argued that it mainly concerns
Bronze Age barrow at the Bosheide in Swalmen. This grave forest sods that, because of the lack of soil formation
was found in the direct vicinity of four barrows that could under wood vegetation can no longer be visibly recognised
all be dated in the Single Grave and All Over Ornamented in the structure of the tumuli. An exception to this is the
period. Unfortunately the direct vicinity of the graves has All Over Ornamented barrow near Witrijt-Bergeijk. This
not been excavated, so the possible presence of other flat mount is erected out of heather sods, which points to its
graves could not be determined. positioning in or nearby a more open landscape. In such
areas with a more permanently open character and a low
As noted it is generally assumed that, in contrast to vegetation, degradation of the soil and, consequently, the
flat graves, Late Neolithic barrows were often raised in transformation of the soil into humus iron podzols will
isolation from other graves. However, in the case of the have developed already at an early stage (Casparie and
southern Netherlands this assumption is difficult to verify, Groenman-Van Waateringe 1980). These sods can clearly
as the direct surroundings of the barrows have often not be distinguished in the structure of a tumulus.
been included in the research. For example, the excavation
of the barrows in Millert-Nederweert (Hulst, Lanting In this still densely wooded landscape, it seems there
and Van der Waals 1973) and Witrijt-Bergeijk has been existed a slight preference to construct barrows at relatively
restricted to the tumuli themselves. As a consequence it higher situated parts in the landscape, even though an
is unclear whether now levelled barrows or flat graves unequivocal pattern is not apparent. An example is barrow
were constructed in the vicinity of the tumuli. Only the De Hamert-100, which has been constructed at the edge of

161
Zita Van der Beek

Figure 4 : Layout and profile of


barrow Helden-Koningslust (After
Hulst, Lanting and Van der Waals
1973, fig. 7).

a steep terrace that seems not only to constitute a highly have been observed in the case of five barrows and one flat
situated location, but did probably also form a clear grave, while in the case of four tumuli trenches may have
boundary in the landscape. However, that this is not at all been present that were not noted during the excavation
a general pattern is shown by the graves at the Bosheide in or had already been disturbed at an earlier stage (Lanting
Swalmen, which were constructed at a low terrace of the and Van der Waals 1976). The trenches (fig. 4 and 5) were
Meuse, while the younger Bronze Age barrows are located constructed either close to the grave or at a certain distance
at the high terrace. from them. A trench with a deviating square shape has been
found underneath the burial mound of Swalmen-Bosheide
The positioning of graves at higher parts in the landscape 3. The unique character of this type of trench is emphasised
raises the question of whether it may possibly have been by the fact that only two other examples are known in
the visibility of the graves that was a decisive element in the entire Lower Rhine Basin, namely Ermelo-Ermelose
the actual choice of location. It seems, however, that the Heide-tum. 1 (Modderman 1954) and Doorwerth-Renkum
visibility of the grave monuments from a long distance (Hulst, Lanting and Van der Waals 1973). Since traces of
played no role, or only a minor one. For although the standing posts or planks have been found in a number of
height and diameter of the barrows could only in the circular trenches in the Netherlands, it is assumed that it
case of three tumuli be established (tabl. 2), it appears concerns trenches in which a palisade was placed.
that fairly low and small barrows were constructed. This
latter image also emerges from data concerning All Over The interment took place in three different ways.
Ornamented barrows from other parts of the Lower Rhine First of all the deceased could be buried in a grave
Basin. Therefore, as will be noted below, the need to mark pit without a chest. This was done in the case of
a grave by means of a barrow and the choice to construct Swalmen-Bosheide 8, the only flat grave of which the
these grave monuments at a specific location in the way of interment could be reconstructed, and barrow
landscape must have been determined by other factors. De Hamert-100. The orientation of these grave pits
could only be established in case of the former grave
The construction of the graves and is NE-SW7. Secondly a number of deceased was
Before the burial mound was raised or after the flat interred in a so-called beehive grave. Although the
grave was constructed, the actual grave was sometimes name suggests a beehive shaped construction, this was
surrounded by a circular trench. In all, circular trenches probably not the case. It is a grave pit that at its sides

162
An ancestral way of burial

Figure 5 : Layout and profile of


barrow Witrijt-Bergeijk (After Beex
1957, fig. 3).

passes into a trench, in which presumably a basket- The only clear corpse silhouette has been found in flat
worked or plank construction was placed that served to grave Swalmen-Bosheide 8, in which case the position of
mask or bound the grave (pers. comm. J.N. Lanting)8. the deceased could also be established. The grave pit had
Thirdly the deceased could be interred in a so-called a NE-SW orientation, the corpse being laid down on its
surface grave, which means that the body was laid right side, in a crouched position and with its head facing
down on the old surface. SW. In the grave pit of Helden-Koningslust a possible
corpse silhouette has been noticed as well. Although it is
Treatment of the body not marked on a survey map of the excavation, one of the
To find out in what way the body itself was treated is participants could still remember it during the subsequent
very problematic because no skeleton parts have been research of Lanting and Van der Waals (Hulst, Lanting
preserved in the Pleistocene sandy parts of the southern and Van der Waals 1973). Perhaps two more inhumation
Netherlands. Only occasionally have corpse silhouettes graves can be included here. It regards two surface graves
been found. Although cremation remains often survive in in which no traces of charcoal or cremation have been
these soils, up till now these have not been recognised for found. The absence of the latter seems to suggest that the
this specific period9. corpse silhouette has probably not been recognised.

163
Zita Van der Beek

Figure 6 : An AOC beaker and a


Protruding Foot Beaker with cross-
hatching from barrow Swalmen-
Bosheide, tum. 6 (After Lanting and
Van der Waals 1974, fig. 12).

Associated grave gifts All Over Corded beaker (fig. 7). It is remarkable that
In the graves a relatively homogeneous set of grave goods a combination of a protruding foot beaker and an All
was included. A grave gift category that is present in all Over Corded beaker has been found in barrow Swalmen-
graves is pottery, either in the shape of protruding foot or Bosheide 6, because these two types of beakers normally
All Over Ornamented beakers. Protruding foot beakers exclude one another in a grave inventory. Only three
are only found in three graves in Swalmen (Bosheide other examples of this combination of pottery are known
1, 6 and 8) (fig. 6). All Over Ornamented beakers are from the Lower Rhine Basin (tabl. 3). About half the
represented in nine graves, mainly in the shape of an graves contain more then one beaker, with a maximum

Figure 7 : An AOC beaker and a flint blade from barrow Millert-


Nederweert (Hulst, Lanting and Van der Waals 1973, fig. 16).

164
An ancestral way of burial

of four. As to this, no distinction is made with respect to


the type of grave10.

Apart from pottery, another frequently occurring grave gift


is a flint cutting tool, either in the shape of a (retouched)
blade or a Grand-Pressigny knife (fig. 8)11. The latter
are long, regularly shaped blades of which the surface is
(almost) entirely retouched on one or both sides. Some
knifes have been polished as well. They are made of flint
which originates from the region around Grand-Pressigny
in northern France. That it possibly concerns objects with a
similar function and/or meaning may perhaps be concluded
from the fact that (retouched) blades and Grand-Pressigny
knives exclude one another as grave gifts.

In three graves yet another object has been found. In flat


grave Baexem-Weyersberg a small flint axe was found next
to an All Over Ornamented beaker and a flint blade (fig. 9).
It is a type of axe that is connected to a way of production
characteristic for the region south of the river Meuse. Here
axes with an oval section, the so-called Flintovalbeile
(Hoof 1970) were produced. The specimen of Baexem-
Weyersberg is a fully polished, lightly facetted axe with
a trapezoidal countenance and an oval cross-section.
The only other known graves in the Lower Rhine Basin
in which Flintovalbeile have been found are Doorwerth-
Renkum and Hünxe-Kr. Dinslaken, I (Stampfuss 1941).
During the Single Grave and All Over Ornamented period
in the northeastern and central Netherlands, flint axes
are characterised by a rectangular section. Furthermore
in flat grave Swalmen-Bosheide-8 a piece of worked
sandstone was found, next to two protruding foot beakers
and, probably, a flint blade. Finally, in barrow Helden-

Table 3 : AOO graves in the central Netherlands and neighbouring Germany.


Koningslust, a bifacially retouched arrowhead with barbs
and tang was found next to an All Over Ornamented beaker
and a Grand-Pressigny knife (fig. 8). It is nevertheless
uncertain whether this object did indeed belong to the
inventory of the grave, as the exact location of the
arrowhead in the barrow is unknown.

The Bell Beaker Period

A total number of twenty-four Bell Beaker graves is known


from the southern Netherlands (fig. 10, tabl. 4). Included
among these is Molenaarsgraaf-III (Louwe Kooijmans
1974), which is dated in the Early Bronze Age. Seeing that
this grave belongs to a presumably short lived burial-place
that in its entirety is dated at the transition from the Late
Neolithic into the Early Bronze Age, it is also included in
the description below. The twenty-two Bell Beaker graves
comprise of six flat graves, eleven mound periods and
seven graves of an unknown type, which in all have been
found at sixteen different locations. Possibly the number
of graves can be extended with a number of sites at
which only a complete Bell Beaker has been found. Most

165
Zita Van der Beek

Figure 8 : Grave gifts from barrow


Helden-Koningslust. AOO beaker
type 2IIa, arrowhead and Grand
Pressigny dagger (After Lanting and
Van der Waals 1976, fig. 20).

probably these are disturbed graves. Including these sites The C14 dating of barrow Mol-grenspaal 194, 2550-
the total of known graves works out at 37. 2530/2510-2290 (2s) cal BC (Lanting and Mook 1977),
corresponds to such an early dating. In contrast, the more
The distribution of the graves deviates from the preceding northerly-situated graves contain Bell Beakers of the
Single Grave and All Over Ornamented period. The Bell Veluwe type or other late Bell Beakers as grave goods
Beaker graves are mainly situated in the northern part (tabl. 5).
of the research area, near to the river Meuse. The two
southernmost graves in the Brabantse Kempen (Mol- Character of burial-places
grenspaal 194) (Beex and Roossens 1962, 1963) and in Spatial relationship of graves
central Limburg (Baexem-Weyersberg) (Hulst, Lanting As during the preceding period, the existence of small
and Van der Waals 1973) contain early Bell Beakers. cemeteries is also known from the Bell Beaker period.

Figure 9 : Grave gifts from flat grave


Baexem-Weyersberg. AOO beaker type
2IIa, flint axe and flint blade (Lanting
and Van der Waals 1976, fig. 21).

166
An ancestral way of burial

graves (Meerlo-Postbaan, Oss-Vorstengrafdonk, tum.


1.1) (Bursch 1937). However, just as for the tumuli from
the Single Grave and All Over Ornamented period, in a
number of other cases research has not been carried out
in the direct surroundings of the grave monuments (Mol-
grenspaal 194, Schaijk, tum. 3.1) (Van Giffen 1949), so
that a decisive answer as to the possible presence of other
graves cannot be given. Extensive research at the Huneberg
near Nijmegen (Louwe Kooijmans 1973) nevertheless
makes clear that Bell Beaker barrows were sometimes also
situated in the direct vicinity of other grave monuments.
Here three barrows and a possible flat grave have been
found that are all dated in the Bell Beaker period. A similar
image emerges in the case of three barrows located in each
others vicinity in St. Walrick (Groenman-Van Waateringe
1966). Although two of the barrows are difficult to date
because of the lack of grave gifts and that of a peripheral
structure, the corresponding pollen diagrams show that
they have presumably been constructed shortly after one
another. A possible dating of the primary burial mounds in
the Bell Beaker period is suggested by the E-W orientation
Figure 10 : Distribution of Bell Beaker graves in the southern
of grave (3.1) and the presence of corpse silhouettes in a
and central Netherlands and neighbouring Germany (numbers crouched position (St. Walrick-Overasselt 2.1 and 3.1).
refer to table 4).
The position in the landscape
However, for this period a more convincing association As during the preceding period, a preference to use high
between flat graves can be established. The possibly places that furthermore constitute border areas seems to
associated (flat) graves at Baexem-Weyersberg have exist with regard to the location of graves in the landscape.
already been described. A second site at which a flat Thus the barrows at Oss-Vorstengrafdonk and Schaijk,
grave may be related to another grave is Cuijk (Bogaers tum. 3.1 are located near the edge of the Peelhorst fault.
1966, 1967). Here two flat graves have been found in The position of the graves at the Hunerberg is also
each otherʼs direct vicinity. One of them can, on the basis remarkable, as these are located at the meeting-point of
of a Bell Beaker of the Veluwe type, be attributed to the an ice-pushed ridge and the slope of a dry valley. In the
period concerned. The dating of the other flat grave is case of the flat graves at Molenaarsgraaf the highest parts
more problematic. A pottery fragment has been found of the Schoonrewoerd stream ridge have been selected as
in it that might possibly be ascribed to the Bell Beaker well13.
period, but whether this pottery has indeed formed part of
the grave inventory is unclear. The adjacent position and As far as the visibility of the barrows from a great
similar orientation of the graves nevertheless supposes distance is concerned, it seems that, although the height
that they have been constructed simultaneously or shortly and diameter is known of only a small number of tumuli,
after one another. Furthermore at Molenaarsgraaf a total small and low barrows were constructed during this period
of three flat graves has been encountered that can be (tabl. 4). That it is not the visibility of a mount that was of
dated at the transition from the late Bell Beaker period a decisive influence on the choice of a particular location
to the Early Bronze Age. At the same location a fourth is clearly demonstrated by the barrows found at the
grave was found in which the skeleton of an ox was Hunerberg in Nijmegen (Fontijn and Cuijpers in press).
buried, as well as the pit of a possibly fifth grave that was The valley near which the barrows were constructed
never used. Presumably it here concerns a burial-place would have been used intensely since it was the only
that was used during a short period of time only (Louwe corridor from the ice-pushed ridge to the river Waal which
Kooijmans 1974). This is not only indicated by the more runs northwest of it. However, walking in this valley, the
or less corresponding C14 dates of two of the graves (I barrows would not have been visible as the slopes of the
and II) (tabl. 5), but also by the regular lay-out of the valley were to steep.
burial-place and the small number of graves12.
The construction of the graves
As far as the barrows are concerned it is clear that two With respect to the construction of the graves a peripheral
tumuli have been constructed in isolation from other structure has been noted in the case of five barrows and

167
Zita Van der Beek

disarticulated state. A total of eight corpse silhouettes and


three more or less well-preserved skeletons were buried
in the former way. In all cases it concerns the interment
of a single individual who was laid down in a crouched
position, mainly on its left side with its head towards the
E or NE and its face directed to the S or SE. Only the
orientation of the deceased found in the Early Bronze Age
flat grave II of Molenaarsgraaf deviates. Here the body
was laid down with its head pointing S and facing W. The
sex of the deceased that were buried on their left side could
Table 5 : C14-dates of Bell Beaker graves in the southern be established in two cases only. The two well-preserved
Netherlands. skeletons of Molenaarsgraaf flat grave I and II are both
determined as male, respectively of about 15 and 30 years
old.
two graves of which it could no longer be determined
whether a tumulus was constructed above it. The latter In contrast to this general pattern, a crouched position
cases concern a grave found in Baexem-Weyersberg, on the right side is twice established. In these cases the
where a circular trench of an irregular shape was head was directed towards the W or NW, while the face
constructed closely around the grave, and a grave found pointed to the S or SW. As for flat grave number III in
at the Kopsplateau in Nijmegen (Fontijn 1995)14. In the Molenaarsgraaf, it is proposed that it concerns a female
case of the barrows a circular trench has been noted at child of about 1.5 years old. However, Drenth and Lohof
a certain distance from the grave (Nijmegen-Hunerberg, (in preparation) note that the determination of sexes is not
tum. V) and two circular trenches are known that were yet possible in the case of such young children.
constructed almost under the foot of the burial mound
(Oss-Vorstengraf and Schaijk, tum. 3.1). The other circular The interment of incomplete disarticulated skeleton
trenches are of a deviating type. The circular trench of parts is known from three sites at the Schoonrewoerdse
barrow Nijmegen-Hunerberg, tum. III has a rounded off stream ridge in the Alblasserwaard (Louwe Kooijmans
square shape, of which other examples in the Lower Rhine 1974). After the body had decayed a selection of bones
Basin are, as noted above, only known from the preceding was used for final burial in a multiple burial. At the site
All Over Ornamented period. An angular circular trench Molenaarsgraaf 24a two concentrations of disarticulated
belongs to the first period of barrow Nijmegen-Hunerberg, bones were found in an area of about 0.4 to 0.6 m. Here
tum. VII, constructed at a certain distance from the grave, the interment of the dead had taken place just below or
with a two-meter wide gap in the southwest. The gap is on at the old surface. Determination of the bone material has
the inside completely blocked by a shallow pit, in which indicated that one adult and two or perhaps three children
pottery fragments of a neck pot beaker (Lehmann 1967) were buried here15. The sex of the adult, bones of whom
and a Bell Beaker of the Veluwe type have been found. have been found in both concentrations, is determined as
Both the trench and the pit were presumably constructed female, aged between 30 to 40 years. Of the children no
at the same time. sex could be established. Two of them are presumably of
a more or less comparable age, ranging between 1.5 and
In the case of both barrows and flat graves, the interment 3 years. A possibly third child is aged between 3 and 9
of the deceased mainly took place in a grave pit, in which years. None of the skeletons have been encountered in a
a (wooden) chest was sometimes placed. With regard to complete state. It is unclear whether this is the result of
the orientation of the grave pits, an E-W direction with a disturbance of the interment caused by the construction
deviations up to 45 degrees dominates. In the case of three of a ditch, or whether the deceased have originally been
barrows and one grave of an unknown type the grave was interred in this way.
presumably dug just into the old surface, or the interment
was placed on the old surface. At the site Ottoland-Kromme Elleboog 1969 skeleton parts
that were likewise deposited in two separate concentrations
The treatment of the body have been found in a grave pit. Unfortunately, one of the
As far as the treatment of the body is concerned, both concentrations had recently been disturbed. The latter
inhumation and cremation occurs, but it is clear that concentration consisted of the bones of possibly three
the former dominates in both types of graves. In case of individuals, at least one of whom was a male of about
inhumation two ways of interment can be distinguished : 30-40 years old. The second concentration concerns a
the interment of a skeleton in anatomical order and male as well, who was aged between 25 to 30 years. All
the interment of an, often incomplete skeleton in a individuals have been interred in a disarticulated state.

168
169
Table 4 : Bell Beaker graves in the southern Netherlands.
An ancestral way of burial
Zita Van der Beek

incomplete order possibly belong to two individuals,


the sex of whom could not be determined. It is in
any case certain that the age of one of the individuals
ranged between 18 and 30/45 years. Furthermore, in the
surroundings of this grave, a fragment of a human skull
has been found that can no longer be ascribed to a specific
sex. The age of the latter individual must have been
younger than approximately 30 years.

As is mentioned above, in a small number of cases


cremation remains have been found ; thrice underneath a
barrow and once in a grave of an unknown type. Possibly
a fifth site can be added, namely the Kraaienberg in Linden
(Louwe Kooijmans and Verhart 1990), where a complete
Bell Beaker of the Veluwe type and cremation remains
Figure 11 : Bell Beaker of the Veluwe type from barrow Oss- have been found17. The association of these finds is still
Vorstengrafdonk, tum. 1.1. The arrowhead which formed part of uncertain, however, because the precise find circumstances
the grave gifts as well has since disappeared (drawing GIA). are unclear. In Nijmegen-RO.2 and Oss-Vorstengrafdonk,
tum. 1.1 the cremation was put in a grave pit that was
constructed using the size of an inhumation grave. The
Moreover it is certain that the skeleton belonging to the cremation of Nijmegen has been determined as an adult
latter concentration was incomplete16. Of both heaps of female. Unfortunately the cremation of Oss has been lost.
bones material has been used for C14 dates (tabl. 5). The The cremation of Meerlo-Postbaan was placed on the old
difference in the C14 dates will have been influenced surface near several grave gifts18. The analysis of these
by the inclusion of bone material from elsewhere and remains makes clear that it concerns an adult male of about
its interment, together with a second skeleton of a more 44-65 years.
recent date, at this specific location.
Associated grave gifts
Finally skeleton parts have been encountered in a pit or As during the preceding period, pottery appears to be a
a possible depression in the landscape in the settlement continuously recurring element among the associated
of Ottoland-Kromme Elleboog in 1979. The skeleton grave gifts. It concern a single Bell Beaker (fig. 11-13) or,
fragments that were found in a non-anatomical and in the case of a barrow in Schaijk, tum. 3.1, a bowl (fig.
14). An exception is the tumulus at Mol-grenspaal 194 in
which several pots were found, including a Maritime bowl
and an undecorated beaker next to a Maritime Bell Beaker
(fig. 15)19.

Studies from Bohemia (Wiermann 1998) and Great


Britain (Case 1995, Pierpoint 1980) make clear that the
size, quality and decoration of the grave pottery is often
determined by the age and sex of the deceased during
the Corded Ware and Bell Beaker period. Because of
the lack of bone material it is difficult to verify whether
such a correlation also exists in the southern Netherlands.
Perhaps the presence of small pottery in the childrenʼs
grave of Molenaarsgraaf-III points in this direction.
Furthermore the flat grave of Cuijk has, because of its
limited size, also been interpreted as a childrenʼs grave.
Although it is possible that adults may sometimes have
been buried in a small pit, seeing that they were laid down
in a crouched position, the presence of a small beaker in
this case perhaps suggests otherwise. Therefore, it can be
stated, albeit with very much caution, that the size of the
Figure 12 : Bell Beaker of the Veluwe type from flat grave Cuijk-2 beakers may possibly have been related to the age of the
(drawing GIA). deceased.

170
An ancestral way of burial

Figure 13 : Bell Beaker and wristguard from barrow Nijmegen-


Hunerberg, tum. V (After Louwe Kooijmans 1973, fig. 9).

Alongside the pottery, other associated gifts were corpse silhouette. The object is of a Central-European
placed in seven graves20. These are all barrows, with Early Bronze Age type (Lanting and Van der Plicht
the exception of flat grave II from Molenaarsgraaf. This 1999-2000).
Early Bronze Age flat grave contained a pick-shaped
antler implement, three bone fish-hooks and an awl, and The associated gifts found at Beers-Cuijk, Gassel-
four pieces of flint, respectively a scraper, two retouched II (Drenth and Hogestijn 1999) deviate from the other
flakes and one unworked flake (fig. 16). The unique graves, as far as the composition of the grave inventory
character of this set of grave goods is certainly partially is concerned. The objects that will have been part of this
determined by the good conservation conditions of the grave have been collected during dredging work in an
grave. area of several square meters. To this grave, which is of an
unknown type, belong fragments of a Bell Beaker of the
The grave goods associated with burials underneath Veluwe type, a H-shaped amber pendant, two hair clips of
a barrow are restricted to a number of objects. First gold, a piece of a polishing and hammer-stone, and two
of all flint cutting tools are found. These have been flint flakes (fig. 18). The H-shaped amber pendant has
encountered in the grave inventory of barrow Schaijk, a rectangular shape, with notches in the middle of both
tum. 3.1, in the shape of a D- and an ogival-shaped short sides. The decoration consists of three deeply cut
flake21. Secondly objects that can be associated with grooves along the long sides and four concentric arches
the equipment of an archer have been encountered, at the short sides. At the rear side a V-shaped perforation
namely a triangular arrowhead at Oss-Vorstengrafdonk, has been made. It is a unique object of which no other
tum. 1.1, a rectangular wristguard with concave shaped parallels are known as yet. The hair clips consist of a
long sides containing two perforations in the grave folded up wire which extents into oar-shaped ends25.
of Nijmegen-Hunerberg, tum. V, and two sandstone
arrowshaft smoothers, together with three triangular
arrowheads with a straight base, at Meerlo-Postbaan
(fig. 17)22. The grave goods of barrow Meerlo-Postbaan,
with the exception of the Bell Beaker, were presumably
burned at the same time as the cremation23. During this
process a small metal (copper ?) object has possibly
been included. This may be concluded from the find of
several small green spots of secondary discolorations on
a fragment of what is possibly a rib. These spots may be
the result of chemical reactions caused by the burning
of a metal object on a funeral pile (Theunissen 1999)24.
Thirdly in barrow St. Walrick-Overasselt, 1.2 a bronze Figure 14 : Late Bell Beaker bowl from barrow Schaijk, tum. 3.1
Schleifennadel has been found near the neck of the (drawing GIA).

171
Zita Van der Beek

Figure 15 : Maritime Bell Beaker and bowl and


small undecorated beaker from barrow Mol-
grenspaal 194, p. 1 (After Lanting and Van der
Waals 1976, fig. 22).

Regarding the piece of a polishing and hammer-stone Some conclusions, continuity, common
and the two unworked flint flakes, it is uncertain whether
these objects will actually have belonged to the grave
elements and a specific set of grave gifts
inventory. The shape of the polishing and hammer-stone Although the number of Late Neolithic graves known from
shows similarities with the so-called cushion stones that, the southern Netherlands is still limited, several preliminary
among others, have been found in barrow A at the estate conclusions can be drawn. It is noteworthy that during the
De Valk in Lunteren (Butler and Van der Waals 1966). Single Grave, All Over Ornamented and Bell Beaker period
The kind of stone differs, however. It concerns sandstone in the southern Netherlands, the same elements with regard
(pers. comm. J.N. Lanting), while the cushion stones are to the character of the graves are again and again found,
mainly made of a quartzite. Although sandstone is not very such as the nature of the burial-places, the construction of
suitable for manufacturing because of its stratification, it the graves, the treatment of the deceased and the nature of
nevertheless can be used for hammering purposes. Thus the grave goods. This aspect of continuity in the character
it possibly concerns an object that has had a function of the Late Neolithic graves has already been emphasised by
as a cushion stone, but one that is made of a different Lanting and Van der Waals (1976).
material. On the other hand, the top of the implement
shows traces that possibly suggest a function as hammer- First of all continuity is apparent in the burial-place itself.
stone. Hammer-stones have, however, so far not been During the entire Late Neolithic small cemeteries occur
encountered in Bell Beaker graves in the Netherlands. In in which barrows may be included alongside flat graves.
all, taking into account the imprecise find circumstances, However, although sometimes to be found in burial-places,
it is uncertain whether this object was actually part of the tumuli can also be constructed in isolation from other
grave inventory. This also goes for the two unworked flint graves, both during the Single Grave, All Over Ornamented
flakes. Although flint blades appear in Bell Beaker graves and Bell Beaker period. Whether the latter pattern can be
with some regularity, the find circumstances prevent any distinguished as the dominant way of barrow construction
direct correlation with the actual grave inventory. in the southern regions, as has been suggested for the entire

172
An ancestral way of burial

Figure 16 : Grave goods from Molenaarsgraaf-fg. II. Fish hooks,


awl and flint, antler (After Louwe Kooijmans 1974, fig. 108).

Netherlands during the Late Neolithic, is as yet unclear. Flat Secondly, elements of continuity can be distinguished
graves are only rarely found in isolation from other graves, in the construction of the graves. During the entire
but usually form part of a larger burial-place. Late Neolithic circular trenches are used that are either
constructed close to, at a certain distance of or under the
As for the positioning of the barrows, specific preferences foot of a mound. Although these peripheral structures
will have existed. Although it is difficult to establish what occur in combination with barrows, their relationship
factors will have determined the actual choice of a location, it to flat graves is as yet uncertain, seeing that only one
is clear that some barrows were constructed at relatively high example is known of the latter. During the Single Grave
positions in the landscape that did also constitute clear border and All Over Ornamented period the interment of the
areas, such as the edge of a sand plateau or an ice-pushed deceased, at least of those buried underneath barrows,
ridge, during the entire Late Neolithic. However, whatever took place in three different ways, namely in a grave
location was eventually chosen, the choice of a specific place pit, a beehive grave or a surface grave. During the
was not determined by the visibility of the tumuli from afar. successive Bell Beaker period a clear preference for
For this the size of the mounds was too small and the height the first way of burial develops in the case of both
too low. It may be that the construction of a mound was rather flat graves and barrows. With respect to the treatment
initiated by the need to remember the specific location where of the body, inhumation dominates in both periods.
the monument was constructed, as well as the need to have a Some examples of cremation are known from the
memorial of the funerary ritual that took place here and the Bell Beaker period only, as are some instances of the
specific connotations connected to it. interment of multiple burials of, sometimes incomplete,

173
Zita Van der Beek

Figure 17 : Grave goods from barrow


Meerlo-Postbaan, p.2. Bell Beaker of
the Veluwe type, a pair of arrow shaft
smoothers and three arrowheads (After
Verwers 1964, fig. 4).

disarticulated skeletons. The latter are so far not However, with respect to the character of barrows
known from barrows. another element is noteworthy as well. In addition to the
continuously recurring elements noted above, the grave
Finally elements of continuity can be distinguished in gifts appear to be restricted to a small and standardised set
the use of specific grave gift categories. During the entire of objects. Together with the other elements of continuity,
Late Neolithic pottery is the dominant form of grave gift the adherence to this restriction probably implies that
in both flat graves and barrows. Furthermore flint cutting a highly standardised way of burial was recurrently
tools, although most dominantly present during the Single manifested in the graves. This seems to suggest that, by
Grave and All Over Ornamented period, are still present in means of the grave gifts, among other things, a deliberate
the southern Netherlands during the Bell Beaker period. attempt was made to relate the construction of the
monuments, as well as the image of the deceased that was
Similarities between burials in flat graves and barrows created, to similar burial rituals that had been conducted
indicate that these elements of continuity may partly be by ancestors in former times.
explained by the existence of a generally acknowledged
eschatology that was applicable to both types of graves. Furthermore it seems that a burial underneath a barrow
For example, the use of inhumation and the way in which was restricted to specific members of Late Neolithic
the body was laid down in the graves corresponds between society. So far no childrenʼs graves have been recognised.
both type of graves. With respect to the grave gifts, pottery Therefore, age must have been a selection criterion.
occurs in flat graves as well as barrows, while the number Whether a distinction in sex was possibly also made is
of pots also does not deviate. less clear. Until now only corpse silhouettes, laid down

Figure 18 : Objects collected at Beers-


Cuijk, Gassel II, consisting of a Bell
Beaker of the Veluwe type, an amber
pendant and a pair of golden hair
clips. It is uncertain whether the two
flint flakes and the piece of polishing
and hammer-stone will have belonged
to the grave inventory as well (both
top right) (drawing GIA).

174
An ancestral way of burial

in a crouched position on the left side, have been found parts of the region west of the IJssel, comprising almost
underneath barrows. The determination of two individuals entirely of the central Netherlands, and neighbouring parts
buried on their left side in flat graves in Molenaarsgraaf of Germany26. In this way it is possible to elaborate upon
seems to imply that men were in any case buried in this the preliminary conclusions with respect to the southern
particular way. However, whether the left sided corpse Netherlands noted above ; conclusions that are based on a
silhouettes underneath barrows can also be interpreted small number of graves only. It will emerge that the pattern
as such is uncertain. It is, of course, just as possible that as distinguished for the southern Netherlands is not only
both sexes were buried in the same way during the Bell confirmed by the Late Neolithic graves in the central
Beaker period. The determination of the cremation found Netherlands and neighbouring parts of Germany, but can
in a barrow in Meerlo-Postbaan indicates that males in any also be defined more accurately. Of the variables described
case were buried in these grave monuments. for the southern Netherlands, the position of graves in
the landscape will be left out of consideration because
Because of the small number of graves that is known, it is research into these aspects in the central Netherlands and
still unclear whether the patterns as described above for neighbouring parts of Germany exceeds the present study.
the barrows can also be distinguished in relation to the flat This also goes for graves from the Single Grave period.
graves. As yet two major differences can be noted. First it Here, only the All Over Ornamented and Bell Beaker
seems that a less restricted social category of people was graves are included.
related to the flat graves. Children and adults, men and
women have both been recognised in this type of grave. Late Neolithic grave structures
Secondly a difference exist with regard to the grave gifts.
The presence of several categories of grave gifts is entirely The amount of All Over Ornamented graves known in the
restricted to barrows, at least during the Bell Beaker central Netherlands and neighbouring parts of Germany is
period. In flat graves only pottery has been found. limited (fig. 3, tabl. 3)27. The majority of graves consists
of barrows, while a small number of flat graves is known
as well, and three graves of an unknown type. From the
A comparison : the central Netherlands successive Bell Beaker period a total number of 41 graves
and neighbouring parts of Germany is known (fig. 10, tabl. 6). Barrows again dominate.
Besides three flat graves, four possible secondary graves
By treating the southern Netherlands as a separate case and two graves of an unknown type have been found.
study, it seems to be suggested that this area went through Below several elements of the burial-places and the graves
an independent cultural development during the beaker themselves will be discussed, each of which will be dealt
period. Yet, Lanting and Van der Waals (1976) have argued with for both periods simultaneously.
that a process of continuity in burial practices encompasses
the entire Lower Rhine Basin during the Late Neolithic, With regard to the character of the burial-places, only
including the southern Netherlands, and therefore imply data concerning the possible spatial positioning of flat
that the latter can in this respect not be distinguished as graves is available here. Although, just as in the southern
a separate cultural region during this period. It is in the Netherlands, only a small number of flat graves is known
Lower Rhine Basin, the region between the river Rhine and from both the All Over Ornamented and Bell Beaker
the North Sea, including the southern Netherlands south of period, it can be noted that flat graves sometimes occur
the river Rhine, nevertheless possible to make a rough in small cemeteries (e.g. Hünxe-Kr. Dinslaken). However,
distinction between the areas east and west of the river these graves can also be constructed in isolation from
IJssel. According to Drenth and Lohof (in preparation) other graves. With regard to barrows it is as yet uncertain
differences in types of grave monuments, decoration on whether the assumption that they were raised in isolation
beakers and types of battle axes exist between the two from other graves also applies for this region. Nevertheless
regions during the Single Grave and All Over Ornamented it is clear, just like in the southern Netherlands, that the
period. For the successive Bell Beaker period differences excavations have often been restricted to the burial mound
in orientation of graves, typology of Bell Beakers and itself and can as such not provide any information about
types of battle axes can be distinguished (Lanting and possibly related grave monuments.
Van der Waals 1976). Nevertheless, the division between
both regions does not concern strictly bounded areas, but As far as the construction of the graves is concerned
rather regions that are characterised by different emphases several characteristics have been emphasised in the
(Drenth and Lohof in preparation). southern Netherlands. A first element was the size of the
burial mounds. Unfortunately, disturbances of the mound
In this section the southern Netherlandsʼ Late Neolithic or defective documentation are responsible for the fact
graves will be compared to those found in neighbouring that the size is known of only a small number of tumuli

175
Zita Van der Beek

in the central Netherlands and neighbouring parts of remains of cremations or charcoal in the grave pits it
Germany (tabl. 3 and 6). Nevertheless it seems that small can be assumed that, just as in the southern Netherlands,
and low barrows were constructed both during the All interments of inhumations have taken place in some of
Over Ornamented and Bell Beaker period, a picture that the graves. The only known corpse silhouette is found
confirms the similar pattern already noted for the southern underneath the burial mound in Emst-Epe, Hanendorp,
Netherlands. but this silhouette has not been drawn or photographed.
Cremations are totally absent in this region as well28.
Another characteristic of Late Neolithic graves in the
southern Netherlands is the frequent appearance of a During the successive Bell Beaker period the interment
peripheral structure in the shape of a circular trench. A in single burials dominates. However, in contrast to
similar pattern emerges from the central Netherlands and the southern Netherlands, a small number of barrows
neighbouring parts of Germany where circular trenches is known in which several burials have simultaneously
with different diameters are frequently constructed near, at been constructed in separate grave pits Bennekom-former
a certain distance of, or under the foot of a barrow. Different Buurtheide, tum. 1A and 1B (Van Giffen 1937) ; Lunteren,
in this respect is an All Over Ornamented barrow found estate De Valk, tum. A and B (Butler and Van der Waals
in Hoenderloo-Apeldoorn, Schenkenshul, tum. B (Bursch 1966), and possibly Lunteren, at the Hessenweg, tum. A
1940), where a total of three trenches has been constructed and B (Butler and Van der Waals 1966). Furthermore, in
around a surface grave. The outer trench is a circular one Niersen, tum. G4 (Louwe Kooijmans 1974) remains of
that runs almost under the foot of the mound. Inside it a two individuals were found in one single grave. One was
circular to rounded off-square trench has been constructed. buried on the left side, while the incomplete, disarticulated
The inner circle is moulded by a slightly trapezium shaped skeleton parts of the other were deposited behind its
trench that is unique in the Netherlands. In relation to flat back. With regard to the treatment of the body itself
graves a circular trench is found only once (Wageningen inhumation dominates, which is similar to the situation in
224) (Van Es 1964). the southern Netherlands. In all, seven corpse silhouettes
and two skeletons have been found in barrows, mainly
With regard to the interment of the deceased, three situated in a crouched position, on their left sides with
different ways have been distinguished for the All their heads towards the E and facing S. Of the skeleton
Over Ornamented period in the southern Netherlands, found in barrow Apeldoorn-Uddelermeer, tum. E (Drenth
including burials at the old surface, in a grave pit and and Hogestijn 1999) only fragments of teeth have been
in a beehive grave. All types can also be found in the preserved, which have been analysed as belonging to two
neighbouring regions. However, in the case of the two individuals. It probably concerns a man aged between 20
flat graves that are known from the central Netherlands and 35 years and a child aged younger than 11. Apart
and neighbouring parts of Germany, the interments have from inhumation, a small number of cremations is known,
taken place in a grave pit. Furthermore, only a single both from flat graves and barrows. Up till now only two
example of a beehive grave is known, namely Emst- of these have been analysed. The cremation of Hoog
Epe, Hanendorp (Holwerda and Evelein 1911). A chest Buurlo-Apeldoorn (Van der Waals 1962-1964) that was
has been constructed only rarely. The orientation of the found in a flat grave has been identified as belonging to a
graves varies from NE-SW to N-S, with the exception of child aged between 2 and 12. A second cremation, found
two graves found in Haldern, Kr. Rees, B (Hinz 1963) by H.J. Bellen, in a barrow at the Ginkelse Heide in Ede
and Hünxe-Kr. Dinslaken II, which are directed E to W. (Butler and Van der Waals 1966) was determined in the
1920s by the investigator himself as belonging to both
Just as in the southern Netherlands the interment of the an adult and a child of about three years old. However,
deceased, both in respect to flat graves and barrows, took because of these remains only three teeth have survived,
place mainly in a grave pit during the Bell Beaker period. this analysis can no longer be verified.
Only in the case of six barrows has a burial possibly been
noted at the old surface. The orientation of the graves, In all it can be concluded that the image of Late Neolithic
which is dominantly E to W with deviations up to 45 graves in the southern Netherlands is confirmed by data
degrees, corresponds as well. from the central Netherlands and neighbouring parts of
Germany. Not only were similar construction elements
Since the central Netherlands and neighbouring parts of in use, as well as comparable ways of interment and
Germany mainly consists of Pleistocene area, it is, just as treatment of the body ; these aspects also show clear
in the southern regions, difficult to find out in what way signs of continuity during the entire Late Neolithic.
the body itself was treated. Nevertheless, as far as can be Different, nevertheless, is the presence of barrows
determined, all All Over Ornamented graves in the region containing two graves that were presumably constructed
contain the burial of one single person. As there are no simultaneously.

176
177
Table 6 : Bell Beaker graves in the central Netherlands and neighbouring Germany.
An ancestral way of burial
Zita Van der Beek

As to the character of flat graves and barrows respectively, Two Bell Beakers were placed in the grave pit. Although
a number of corresponding elements can be distinguished the size of the beakers is somewhat smaller than usual,
as well, such as the orientation of the grave, the positioning they would not be out of place in the grave of an adult30.
of the body and the application of inhumation or cremation.
With regard to social restrictions that may have been applied
Pottery placed outside the grave
to both types of graves, one example is known of a Bell
In all, the use of pottery as grave gift in the central
Beaker flat grave in which a child was buried. However,
Netherlands and neighbouring parts of Germany
the presence of children is also known from two barrows,
corresponds to the situation below the river Rhine. In
possibly, but only in combination with an adult. Furthermore
all corpse silhouettes found underneath Bell Beaker barrows most graves one or two beakers were placed, with no
are situated in the same position, on their left side, which distinction between flat graves and barrows or to the
probably indicates the presence of (adult) men. number of pottery. However, in contrast to the situation
in the southern Netherlands, it is clear that, in the case
Associated grave gifts of some barrows, pottery was not restricted to the actual
grave itself. For example in the foot of the first mound
Pottery as grave gift
Pottery, mainly in the shape of a beaker, was the dominant
form of grave gift in the southern Netherlands during the
entire Late Neolithic. It has been found in both flat graves
and barrows, in similar numbers. It therefore comes as
no surprise that during the All Over Ornamented period
pottery can be found in all graves in the central Netherlands
and neighbouring parts of Germany, with the exception of
one single barrow Barneveld-Solse Berg, tum. 3 (Bursch
1933). Usually it concerns one or two pots. In those cases
where a second pot is included, combinations with a
protruding foot beaker, a second All Over Ornamented Figure 19 : Bell Beaker of the Veluwe type from barrow Renkum-
beaker or an early pot beaker are known. Ketsberg or Ketsheuvel, p. 1 (drawing GIA).

It has been suggested that the size, quality and decoration


of the grave pottery was possibly determined by the
age and sex of the deceased during the Late Neolithic.
Whether this is also the case for the central Netherlands
and neighbouring parts of Germany during the All Over
Ornamented period is as yet uncertain. Only in a possible
flat grave in Hoenderloo-Apeldoorn, Schenkenshul, fg. A
has a small beaker been found that, in accordance with the
restricted size of the grave pit, may possibly indicate that
it concerns a childrenʼs grave29.

As in the All Over Ornamented period, pottery remains the


most common grave gift during the Bell Beaker period. In
all, approximately 75 percent of the graves in the central
Netherlands and neighbouring parts of Germany contains
pottery. The presence of only one single beaker dominates, Figure 20 : Bell Beaker of the Veluwe type from barrow Renkum-
but in a number of cases two pots have been found. In most Ketsberg or Ketsheuvel, p. 1 found outside the actual grave
of those cases two Bell Beakers of the Veluwe type have (drawing GIA).
been included in the grave. In one case, namely flat grave
Hoog Buurlo-Apeldoorn, an undecorated Bell Beaker has period of barrow De Ketsberg in Renkum (unpubl.), at
been deposited next to a Bell Beaker of the Veluwe type. approximately 0.2 m above the old surface, a second Bell
Beaker of the Veluwe type has been found (fig. 19 and 20).
Whether, during this period, differences in the size, It is a smaller specimen than the one that was placed in the
form and decoration of Bell Beakers are also connected actual grave itself. In the burial mound of Wageningen,
to distinctions in the age of the deceased is still hard to Wageningse Berg, tum. 1.1 (Remouchamps 1928) a
verify. The only known grave that contained the remains second Bell Beaker of the Veluwe type has also been
of a child is a flat grave found in Hoog Buurlo-Apeldoorn. found, to the SE of the grave pit and atop the remains of a

178
An ancestral way of burial

tree-trunk (fig. 21 and 22). Again it is a smaller specimen Germany grave goods other than pottery have been found
than the Bell Beaker found in the grave. Finally in barrow in eight of the fourteen All Over Ornamented graves, with
Vaassen, Elspeterweg, tum. III.2 (Lanting and Van der a maximum of four different categories per grave (tabl.
Waals 1971) a Bell Beaker of the Veluwe type has been 3). In all cases it concerns barrows. Only in one possible
found that was situated towards the centre of the northern flat grave in Hünxe-Kr. Dinslaken, fg. II have several
side of the grave, outside the actual chest of the grave categories of grave gifts been found. It is, nevertheless,
pit itself. It supposedly is a beaker that may have served possible that it here concerns a barrow of which the
as a grave gift. Just to the south of the grave, at about tumulus has not been recognised because of disturbances
0.2 m above the old surface, fragments of another Bell of the direct surroundings of the grave. In the other flat
Beaker of the Veluwe type were encountered. Although grave only pottery is found.
the deposition of these secondary beakers will, before the
actual barrow itself was constructed, have formed part of As in the southern Netherlands, flint cutting tools seem
the burial ritual, their actual function and meaning is as yet to be a common element in All Over Ornamented graves.
unclear31. Such objects have been found in approximately half of the
graves. However, in contrast to the southern regions, they
Finally, in a grave of an unknown type found at the Driese almost entirely comprise of Grand-Pressigny knifes.
Berg in Ermelo (Lehman 1967), pottery has also been
encountered outside the actual grave, only in this case With respect to the other items, flint axes have been found
in a remarkable position. It is suggested that, although in three barrows and one flat grave. Above it has already
no earthenware has been placed in the grave itself, a Bell been noted that the axes found in a barrow in Doorwerth-
Beaker has been put upside down on top of the filling. Renkum and in flat grave II at Hünxe-Kr. Dinslaken
Furthermore at a distance of approximately two meter, a clearly link up with the southern axe tradition in which
neck pot beaker was found that was also placed upside axes are characterised by an oval cross-section. The axes
down. Although the nature of the grave and the exact
position of the beakers is as yet uncertain, this way of
deposition is, in the case of pot beakers, also known from
other sites in the Lower Rhine Basin. For example in Velp
(Hulst 1965-1966) a neck pot beaker has been encountered
that had been placed upside down, most probably in a
shallow pit. In Echt (Bloemers 1971) a pot beaker has
been found at about 0.8 m below the surface, which had
originally been situated with its bottom slanting upwards.
However, the surrounding soil was too badly disturbed to
be able to observe a possible pit. The deposition of pot
beakers upside down may be associated with specific
burial purposes (Louwe Kooijmans 1974). For the Early
Bronze Age burials are known from Germany and Great
Britain in which pottery was used to cover skulls, other
parts of the body or cremations (Clarke 1970, Hunter and Figure 21 : Bell Beaker of the Veluwe type and an amber bead
Ralston 1999, Wegewitz 1960). As far as the examples in from barrow Wageningen-Wageningse Berg 1.1 (drawing GIA).
the area of research are concerned, it can be noted that
these beakers were deliberately buried in a specific way,
but whether they were actually used for burial purposes
remains uncertain.

Other items : the All Over Ornamented period


During the Single Grave and All Over Ornamented period
flint cutting tools in the shape of (retouched) blades and
Grand-Pressigny knifes are, apart from pottery, regularly
present as grave gift in the southern Netherlands. A very
limited number of graves contained still other items, such
as an axe, worked sandstone and an arrowhead. As far as
the depositing of such grave gifts is concerned, it appears Figure 22 : Bell Beaker of the Veluwe type from barrow
that no distinction was made with regard to type of grave. Wageningen-Wageningse Berg 1.1 found outside the actual
In the central Netherlands and neighbouring parts of grave (drawing GIA).

179
Zita Van der Beek

Figure 23 : Grave gifts from barrow Barneveld-Solse Berg, tum. 4.1. AOO beaker type 2IIb, battle axe type H, Grand Pressigny dagger,
flint axe and amber beads (After Lanting and Van der Waals 1976, fig. 11).

and axe fragments found in tumulus 3 and 4 at the Solse southern Netherlands. Thirdly the remains of skull of
Berg in Barneveld (fig. 23), however, correspond with the cattle have been found in one single grave in the central
northern axe tradition which is dominated by rectangular Netherlands and neighbouring parts of Germany, in a
cross-sections. barrow in Emst-Epe, Hanendorp.

Of the one arrowhead that is known to have been used On the whole it can be concluded that during the All
as a grave gift in the southern Netherlands, one counter Over Ornamented period, generally speaking, the use
example has been noted in the central Netherlands and of several categories of grave gifts is as common in the
neighbouring parts of Germany. In the (flat) grave at central Netherlands and neighbouring parts of Germany
Hünxe-Kr. Dinslaken, fg. II an arrowhead of the so- as it is in the southern regions. Because of the small
called pine-tree type has been found (fig. 24). This type number of flat graves it is as yet uncertain whether the
of arrowhead has a triangular shape and is provided inclusion of several grave gift categories was restricted
with a relatively broad tang. The specimen of Hünxe-Kr. to barrows only. Nevertheless, the gifts to a large extent
Dinslaken, fg. II is bifacially retouched along the sides and correspond with those found in the southern Netherlands,
has short added barbs. with the exception of amber ornaments and battle axes.
The latter do in fact occur, but in a different context.
In addition to those grave gifts, three other items that
have not been encountered in the southern Netherlands Apart from pottery and flint knifes, the presence of
have been used as grave gift in the central Netherlands other grave gifts is probably less unique than has been
and neighbouring parts of Germany. First of all suggested, because the same grave gifts are partly known
fragments of amber, almost exclusively in the shape of from (simultaneous) Single Grave burials as well. For
irregular pendant-shaped beads have been found in two example Lanting and Van der Waals (1976) note that
barrows (Lanting and Van der Waals 1976). The number flint axes are a common item in Single Grave burials
of beads can rise up to 39 pieces (Barneveld-Solse and that battle axes also occur with some regularity.
Berg, tum. 4.1) (fig. 23). Secondly in the former barrow However, amber ornaments and arrowheads are
a battle-axe, type H, has been found (fig. 23). Such a unknown from these graves in the central Netherlands
grave gift is totally absent in graves in the southern and neighbouring parts of Germany. It seems that apart
Netherlands, although they are known as single finds in from pottery, Grand-Pressigny or other flint knifes, flint
this region (Van der Beek in preparation). Apparently axes and battle axes form part of a restricted set of grave
graves and battle axes exclude one another in the gifts used in a Single Grave context.

180
An ancestral way of burial

Figure 24 : Arrowhead found in flat grave


Hünxe-Kr. Dinslaken II (After Lanting
and Van der Waals 1976, fig. 38 : 6).

Figure 25 : KTD. Bell Beaker type 2Ib,


copper tanged dagger, wristguard and
arrowheads of barrow Ede-Ginkelse
Heide (After Butler and Van der Waals
1966).

Other items : the Bell Beaker period are normally narrow, rectangular objects with straight or
Although the number of known flat graves is as yet still concave long sides and with two perforations, one on each
limited, it has been suggested that a distinction between end. A variation with four perforations is known from
the nature of grave gifts in flat graves and barrows may three graves Ede-Ginkelse Heide, Lunteren, estate De Valk
exist in the southern Netherlands during the Bell Beaker A and Stroe-Konijnenkolken period 1 (Butler and Van der
period. Apart from pottery, the use of other grave gifts Waals 1966). Arrowheads in a triangular or ogival shape
seems restricted to barrows. Just as in the preceding with barbs and/or tangs, as well as triangular arrowheads
period, these items comprise flint cutting tools, as well as with a concave, flat or convex base have also been found.
objects associated with the equipment of an archer, such The bifacially surface retouche and the fine tangs that are
as arrowheads, wristguards and arrow shaft smoothers. applied to these objects by means of a carefully executed
Several other items are also included, but these seem to pressure technique show that a lot of care has been bestowed
be of a more unique character. This pattern corresponds on their production. Finally an arrow shaft smoother has
to the fact that in two flat graves found in the central been found in tumulus E near to the Uddelermeer.
Netherlands and neighbouring parts of Germany in Hoog
Buurlo-Apeldoorn and Wageningen-fg. 224 only pottery Flint knifes in the shape of (retouched) blades or flakes
has been found. However, a flat grave in Veen-Kr. Moers regularly occur in Bell Beaker barrows. The only flint dagger
(Hinz 1974) contained three triangular arrowheads and has been found in a burial mound at the Klokbekerweg in
a strike-a-light alongside a Bell Beaker. Of the barrows Epe (Hulst 1972).
approximately 75 percent contained other categories of
grave gifts, often alongside pottery, the number of which Another recurring category of grave gift is the copper
ranged from two to seven. It is clear that among these tanged dagger (fig. 25). These daggers, which are produced
items a small and restricted set of objects repeatedly by means of a hammering and annealing technique, show
occurs. Just as in the southern Netherlands this set a large variety in shape and size (Butler and Van der Waals
comprises objects that relate to the equipment of an 1966). Most of the specimens are characterised by tangs
archer, flint knifes, as well as copper tanged daggers and with hammered-up flanges.
amber ornaments.
Amber ornaments also form part of the small set of
The objects associated with the outfit of an archer include, frequently recurring grave gift categories in Bell Beaker
among other things, rectangular stone wristguards. These graves. Such objects are, as mentioned above, also known

181
Zita Van der Beek

from the preceding All Over Ornamented period, but the of the grave gifts cannot be taken to represent a totally
ornaments in the Bell Beaker period have a different shape. different type of burial ritual. Perhaps the availability
They mainly are crescent-shaped pendants, disc-shaped of certain objects was restricted in the southern region,
and cylindrical beads and conical buttons. or the conceptualisation of the deceased differed in
particular respects.
Combinations of these four categories of grave gifts seem
to be arbitrary, and various combinations are possible.
It is striking that wristguards and arrowheads, both of
An ancestral way of burial and its
which are believed to be associated with a similar activity, social context
namely archery, do not necessarily appear together in
grave inventories. Apart from these frequently recurring Selection of and objectifications in the grave gifts
grave goods, a small number of gifts appears that is found assemblages
only now and then. These are the so-called cushion stones,
golden ornaments (see note 25), battle axes, flint axes and In the preceding paragraphs it has been argued that,
strike-a-lights32. with regard to Late Neolithic burial rituals, the southern
Netherlands did not constitute a distinct cultural region,
In all it can be concluded that the nature and image of but clearly formed part of a larger area. This area, situated
grave gifts used during the Bell Beaker period in the west of the river IJssel, comprised also the central
southern Netherlands is confirmed by data from the Netherlands and neighbouring parts of Germany. Here this
central Netherlands and neighbouring parts of Germany. particular region will be taken as a starting-point for an
Indeed the small set of restricted grave gifts emerges more analysis of the social, economic and ideological context of
clearly. However, with respect to the distinction in grave Late Neolithic graves.
gift categories made in relation to flat graves and barrows,
a certain care needs to be taken as only three flat graves It has been suggested that three features can be identified
are known from this particular region. Although in two of with regard to the nature of Late Neolithic graves. First
these graves pottery does indeed constitute the only grave it was shown that there was an emphasis on continuity
good, in the third grave flint arrowheads and a strike-a during the entire Late Neolithic. Secondly it was noted
light were present as well. that several common elements existed with regard to the
character of both flat graves and barrows, commonalities
Nevertheless it is clear that several grave gift categories that can probably be related to a generally acknowledged
often occur, at least in the case of barrows. It seems that eschatology. Thirdly is was argued that members of
the items connected to the outfit of an archer form part of different social categories were buried in the graves. The
a small and restricted set of objects that also includes flint group of people connected with barrows seems to have
knifes, copper tanged daggers and amber ornaments. This been more restricted than the one related to flat graves.
set frequently occurs in grave inventories. Combinations Next to a continuity in the character of the graves, it
of these items seem arbitrary, although amber ornaments was furthermore shown that, in the case of barrows, the
and objects connected to the outfit of an archer apparently selection of grave gifts was restricted to a small set of
exclude one another. Whether this is a significant and particular objects. Both aspects were probably intended
even real distinction is as yet difficult to determine. to help create a specific image of the deceased buried in
Associations of the grave gifts and specific construction the grave.
elements like the size of the burial mound, the presence
of a circular trench, the interment in a grave pit or surface In this section these conclusions will be discussed in
grave, or the application of inhumation or cremation also further detail. First the grave gifts will be regarded more
seem to be arbitrary. closely. What was the function and meaning of both the
pottery, which was rather common, and the objects that
In contrast to the central Netherlands and neighbouring formed part of the small restricted set of grave gifts used
parts of Germany, copper tanged daggers and amber in barrows ? Can the changes in the character of grave
ornaments are completely absent in the southern gifts that took place from the All Over Ornamented to the
Netherlands, with the exception of the ornament of Bell Beaker Period be related to changes in the meaning of
Gassel. This object is, however, of a unique form. The these items ? In the next paragraph it will be discussed how
absence of copper tanged daggers and amber ornaments the different types of burials may have related to social
might not be as remarkable as it seems. The similarities, categorisation. More specifically a hypothesis will be put
in both regions, in grave construction and the use of forward as to why, in the case of the barrows, a specific
a similar type of pottery, namely Bell Beakers of the way of burial was continuously conducted and who were
Veluwe type, support the idea that the different character the people buried in these particular graves.

182
An ancestral way of burial

Pottery : an expression of general ideas about death and their use as grave gifts ? To answer this question it is
the hereafter important to know whether beakers were especially
As noted above a clear distinction can be made between made for burial purposes or whether they were taken
pottery and the other grave gifts. Pottery can be regarded from a daily context. In case of special production, the
as the dominant type of grave good. It not only appears in meaning of pottery, as grave gift, should be looked for in
the majority of the graves, but can also be found in both the pottery itself, as well as, possibly, in its contents. The
flat graves and burial mounds. As to the number of pottery, possible function of the beakers may have been to serve
a distinction between both types of graves cannot be made. as a container in which food or drinks for the deceased
Although mainly beakers were deposited, it is clear that were stored. This interpretation in which the giving of
the variation of earthenware types found in Late Neolithic food to the dead for the purpose of consumption during
graves is larger. Thus bowls, pot beakers and undecorated their journey to the hereafter is seen as the function of
pots also appear. Furthermore, in a number of Bell Beaker the beakers is an old, but not necessarily incorrect one.
graves Bell Beakers have also been found outside the However, as yet it is still uncertain whether pottery was
actual grave itself. especially manufactured for burial purposes. As noted
above, the same pottery can also be found in settlement
The presence of pottery in the majority of graves implies contexts. Therefore it is possible that complete beakers
that these objects formed an essential part of the grave were chosen from a daily context, with the size and,
inventory. Together with the existence of pottery in both possibly, decoration of the pot being dependent upon
flat graves and barrows, this overall presence can be the age of the deceased. While the beaker may in such
explained as being the result of generally accepted ideas cases still have served as container, another possibility is
about death and possibly the hereafter. These ideas were that communally used pottery was regarded as polluted
applicable to both types of graves, regardless of age and because it had been in contact with the deceased. This
sex of the persons concerned. pollution might have necessitated the withdrawal of the
objects from society33.
In the Netherlands, apart from in graves, beakers are
also found in Late Neolithic settlements. During their Again, however, both hypotheses do not satisfactorily
life, the process of production, use and final discard, answer the question why it was above all pottery that was
beakers will have had different functions and meanings used in a burial context. Boast (1995) suggests that beakers
(Boast 1995). Thus, the identity of a beaker is shaped as grave gift cannot be associated with the individual status
by a culmination of processes. During the production of the deceased in life. Rather the common presence of
process it is determined by a large variety of activities pottery in graves suggest that they refer to the role that they
such as the selection of clay and the shaping, grinding fulfil in daily life and ceremonies. By using elaborately
and decoration of a beaker by a single person or several decorated and finely shaped pots, instead of the coarse and/
individuals. With the transition of the beaker to an object or undecorated pottery which is known from settlements
of daily use, other functions and meanings will be added. as well, the special context of the burial is emphasised.
Traces of charred food remains on All Over Ornamented
pottery found in the province of Noord-Holland make A restricted set of grave gifts
clear that, in daily life, the beakers will initially have It has been shown that, during the Bell Beaker period,
been used for the preparation and/or the consumption of with respect to the other grave gift categories a distinction
food. Although it is as yet uncertain whether Bell Beakers can be made between flat graves and barrows. In the flat
were also used for the preparation of food, a function as graves pottery emerges as grave gift. In the case of burial
crockery is at least generally assumed (Fokkens 1998). mounds, other gifts are found as well, but their occurrence
Apart from a connotation with food, the beakers may was restricted to a small set of particular objects.
also have been associated with an element of social unity, This pattern is less clear from the preceding All Over
playing an important part in the shared consumption of Ornamented period. Although it has been noted that the
food by members of specific social units. In daily life use of a small, limited set of grave gifts was also common
the membership of certain social groups, for example a during this period, it is as yet unknown whether the use of
household, would have been emphasised by the sharing these objects was in the main restricted to burial mounds.
of food. But also during feasts, or ceremonial meetings, The number of flat graves is too small to indicate whether
communal consumption may have been an important a distinction in the use of specific grave gifts, as noted for
element through which the existence and membership of the Bell Beaker period, also existed in this period. Below
social groups was re-established. it will be argued that, through the use of a restricted set
of grave gifts, a specific and comparable image of the
But what does all this say about the function and deceased was recurrently objectified in the burial. This
meaning of the beakers at their final moment of discard ; image was constituted, among other things, on the basis

183
Zita Van der Beek

of a particular selection of objects. A question that should and Fokkens in press). However, the narrow and circular
then be asked, as in the case of the pottery, is what the shaped perforation of the objects indicates that they will
connotations of these objects will have been in a burial presumably have been difficult to shaft. In what way they
context ? will have been used is therefore as yet unclear.

Apart from pottery, flint cutting tools in the shape of Finally, arrowheads have been found in a small number
(retouched) blades and Grand-Pressigny knifes form an of graves. Although no settlement data are known from
important category of grave goods during the All Over the All Over Ornamented period in the research area, it
Ornamented period. In general it is argued that Grand can be assumed with some caution that game still played
Pressigny knifes, usually referred to as daggers, were an important role in the diet of people. This assumption is
initially used as a stabbing device rather than as a cutting tool. based on data from Single Grave and All Over Ornamented
Yet, the light bended shape of the objects and their rounded settlements found in the northwestern Netherlands and the
of top probably contradicts such a function. Therefore preceding and possibly partly simultaneous Vlaardingen
these objects may possibly have played a part similar to settlements in the area of research, of which it is known
that of pottery, being associated with the production and that hunting was still regularly exercised. It is therefore
consumption of food. However, to complicate things possible that, through the use of arrow heads, an image of
further, it is important to note that, even though the heavily the deceased as a hunter was objectified in a burial context.
re-sharpened specimen of a Grand-Pressigny knife from However, it is also possible that these objects could be
Leusden (Pleyte 1902) possibly suggests that these objects regarded as weapons and may as such be associated with
have actually been used, most of the other examples seem an element of martiality.
hardly to have been secondarily worked (pers. comm. J.N.
Lanting). This implies that they were not regularly used It is noteworthy that in order to acquire the objects or the
in daily life. It therefore seems well possible that, rather materials of which they were made, it will not always have
than as a cutting tool, Grand-Pressigny knifes will have been necessary to engage in large scale exchange networks.
been used for the purpose of visual display. It is well Materials such as clay, flint, diabase (Beuker et al. 1992)
imaginable that the artefacts were worn on the body. As and amber could have been obtained on a local or regional
such they may probably be understood as ornaments in a basis34. The latter two are present in moraine deposits,
burial context as well. The specific shape of the object may while amber can also be found (after violent storms)
nevertheless, symbolically, still have referred to a possible along the Dutch coast (Kars and Boon 1993). However,
cutting function. That the decoration of the body probably the raw material for Grand-Pressigny knifes, or the knifes
formed an important element in the conceptualisation itself, will have been imported from further away, in this
of the deceased is illustrated by the presence of amber case from northern France. It is very well possible that
ornaments as well. However, as has been noted, the latter particular properties or meanings were ascribed to these
occur only incidentally. imported items because of the special character of the
material or the specific objects that were manufactured
Another regularly occurring category of objects is from them. However, it will not only have been the non-
formed by flint axes. A number of activities can initially local origin of these objects that gave them the special
be associated with this category of objects, such as the status by which they were selected as grave good. If this
opening up of forests, for example to lay out arable or would have been the case, any object made from any kind
pasture land, or to build a new house. Such activities will of exotic material could in principle have been chosen. Yet
have involved the clearing of new locations or the reuse of only certain objects made of specific materials eventually
old land. This possible function of the axes seems to imply found their way into grave inventories. These objects will
that they may well be directly related to the development therefore have acquired a special status because particular
and putting into use of new areas, activities by which the characteristics or meanings were ascribed to them. Together
identity of a particular social group and a new or renewed with their rare occurrence, these particular characteristics
relationship with the land will presumably have been made and meanings will have seen to it that the possession of the
manifest (Fontijn 2003). objects by a person or a group of people coincided with a
certain amount of prestige.
An object of which the function and meaning have so
far been difficult to establish is the so-called battle axe. It is often suggested that the grave gift categories of the
Although the name suggests a function as weapon, it is All Over Ornamented period comprise certain objects that
still unknown what purpose these objects actually served. had a function as weapon and can as such be associated
It has been suggested that the shape of the battle axes is with an element of martiality. However, although
too unpractical for them to have served as a tool and that the names suggest otherwise, as in the case of Grand-
they should therefore be regarded as weapons (Butler Pressigny daggers and battle axes, the real function and

184
An ancestral way of burial

meaning of these objects, as argued above, is still hard to mentioned stone wristguards, arrowheads and arrow
get by. Although it is here not denied that these objects shaft smoothers. A few aspects are noteworthy in this
may possibly be considered as weapons, other options respect. First of all these objects do not necessarily occur
can be suggested as well. together in a grave inventory. Apart from local deviations
in the conceptualisation of the deceased and differences
Changing connotations ? resulting from reasons of availability, the presence
During the Bell Beaker period the character of the grave of only one of these items may have been sufficient
gifts changes. Nevertheless, the conceptualisation of the to constitute a hunter/warrior image of the deceased.
person in the grave is partly based on ideas that correspond Secondly, much care is bestowed on the production of
to notions prevalent in the preceding period. A frequently arrowheads during the Bell Beaker period. They are fine
recurring set of grave gifts is formed by amber ornaments, pieces of craftsmanship ; the fine retouche on both sides
copper tanged daggers and objects connected to the outfit that has been applied to the triangular shaped objects, as
of an archer. Other objects occur as well, but these are of a well as the often present barbs and a tang show the efforts
rarer and sometimes unique character. that have been taken to produce them. It can therefore
be asked whether the objects had a symbolic rather than
A clear continuation of the preceding All Over a practical function. Why was so much care bestowed
Ornamented period regards the decoration of the body, on the manufacturing of arrowheads, and why was the
which constitutes an important element in the grave hunter/warrior image so prominently conceptualised in
inventory during this period. Amber beads, pendants and the grave inventory ?
buttons, but also the golden hair clips of Beers-Cuijk,
Gassel II and the golden ornament of Bennekom belong Generally speaking it is assumed that the presence
to the category of objects that emphasise this aspect. of archer equipment in the grave forms part of the
Wristguards can possibly be added to these specific items constitution of a warrior image. The care bestowed on the
as well. Butler and Fokkens (in press) have suggested arrowheads is in this respect interpreted as support for
that, instead of being attached to the inside of the arm, as such an interpretation (Fokkens 1999). The importance
is generally assumed, these objects were probably placed of violent conflicts seems to be emphasised by the
on the outside of the arm. Usually it is argued that the excavation of a multiple burial, dated to the transition
guard, as the word already implies, protects the arm from from Early to Middle Bronze Age, in Wassenaar in 1987
the string when it leaps backwards. However, on the basis (Louwe Kooijmans 1993, Smits and Maat 1993). The
of ethnographic comparisons, Butler and Fokkens argue violent death of a number of the deceased, comprising
that the wristguard was fixed to a leather cuff, probably men and women, children and adults, seems to point to
on the outside of the fore-arm. This means that they did violent conflicts taking place during this period. It is
not so much fulfil a practical function, but should be noteworthy that one of the individuals, a man between
regarded as ornaments. 19-21 years old, was killed by an arrowhead that was
shot between his ribs. Fokkens (1999) suggests that
Another example of the importance of visual display may the presence of battle axes, flint daggers and archerʼs
be the copper tanged dagger. Fontijn (2003) argues that a gear in Late Neolithic barrows possibly refers to the
number of these objects will probably not have been used fact that endemic warfare and raiding had become an
as implements or as stabbing devices. The copper tanged important element of society. However, although it is
daggers show a great variety in shape and especially in here not denied that violent conflicts will have played
size, while some, such as one found at the Konijnenkolken a role in Late Neolithic society, it is suggested that
in Stroe, are too rude and clumsy to have been used as some caution should be taken in relating Late Neolithic
a dagger. So these objects may mainly have served as grave gifts to an element of martiality. With regard to
ornaments of the body although, although some of them the possible function and meaning of battle axes and
may yet have been used as a stabbing or cutting implement. daggers, some remarks have already been made. In case
Whether the copper tanged daggers have possibly of the archerʼs equipment it should be kept in mind that
constituted a substitute, in another shape and made from the objects can also refer to an image of the deceased
another material, of cutting or stabbing devices found in as a hunter. It is in this respect interesting that, as will
All Over Ornamented grave inventories of the preceding be argued in the next paragraph, hunting was probably
period is uncertain (Lanting and Van der Waals 1976). of minor importance during the Bell Beaker period. By
using these objects as grave gifts it may well be that
The conceptualisation of the deceased as a hunter and/or a deliberate reference to the past was made. Through
warrior is more prominently present in the Bell Beaker the burial a conceptual relationship might have been
period than during the preceding period. The category of established with a preceding period in which the hunt
grave goods that refer to this image include the above- was still regularly practised.

185
Zita Van der Beek

As has been noted, next to this small set of frequently The importance of founders
recurring items a few other objects also occur as grave gifts.
Battle axes are once more present, but only in a very limited A relationship between graves and social categorisation
number. Flint axes, which formed an important grave gift It has been shown in the preceding paragraphs that different
category in the preceding All Over Ornamented period, are types of graves were in use during the Late Neolithic.
almost completely absent during the Bell Beaker period. Both flat graves and barrows will have been used by and
As to the possible function and meaning of both types of been associated with specific social groups. So far a few
grave gift, reference is made to the discussion above. childrenʼs graves have been found underneath barrows, but
only in a minority of cases and always in combination with
A separate category of grave gifts is formed by the so- an adult. This seems to indicate that age was a selection
called cushion stones, which are known from a very criterion for this particular type of grave. Furthermore,
small number of sites only. It concerns metalworking although it can as yet not be denied that both women and
equipment that was presumably used to manufacture men may have been buried underneath a tumulus, only
hammered objects. The golden ornaments and copper the presence of the latter is known. With regard to the flat
tanged daggers may be included among these objects. graves the presence of children and adults, men as well as
The presence of these objects in grave inventories women, indicates that a distinction in age and sex was less
perhaps indicates that the forging of metals was strictly applied. This pattern seems to suggest that different
regarded as a special activity. Budd and Taylor (1995) social groups can be associated with different types of
have argued that the rise of metallurgy, rather than graves. Which portion of the population was eventually
being of a rational and scientific nature, may have buried in a flat grave is difficult to estimate. Because flat
been surrounded by magical and religious beliefs. The graves are only incidentally and by chance excavated, the
complex procedure by which an ore was transformed number of graves that is known will not be representative
into liquid and thereafter made into a specific object for the amount that was originally constructed.
must have been a remarkable and possibly magical
event. Smiths may therefore have been associated with That a part of the population was buried in yet another
magical and religious characteristics, and may because way is shown by the graves found at Molenaarsgraaf 24a
of their particular qualities also have had some kind of and Ottoland-Kromme Elleboog. Here multiple burials
political power. If metal-working is regarded from this have been found in which incomplete disarticulated
point of view, it may be better understood why during skeletons were buried. It seems that in these cases the
the earliest days of metallurgy in northwestern-Europe, bones themselves were a central focal point during the
cushion-stones received a place in grave inventories. burial. After the body had decayed a selection of bones
Furthermore, the use of copper tanged daggers may was used for final burial. In one case, Ottoland-Kromme
perhaps be seen in a different light. Elleboog 1969, bones of a deceased were possibly even
taken from somewhere else, eventually to be buried at a
In all it can be noted that a number of elements in the grave younger site. Both children and adults, men and women
inventory corresponds to those found in the preceding were buried in these secondary multiple burials. Why
period, such as the decoration of the body, the presence these persons were buried in a different way is unknown
of cutting tools and the constitution of a hunter/warrior as yet. Physical anthropological research has found no
image. However, although the same associations may evidence of them showing any bodily deviations35. In this
partly have been of importance, it seems that a change respect, it is important to note that the secondary burial of
has taken place with regard to the mutual valuation of the skeleton parts may well be less unique than it appears, as
different associations. The decoration of the body and, is shown by the incidental presence of lose skeleton parts
accordingly, an element of visual display as well as the in barrows. In the Bell Beaker barrow of Velsen (Therkorn
conceptualisation of the deceased as a hunter or warrior and Van London 1990), for example, a skull of a child has
emerges more dominantly than during the preceding All been found, while in Niersen, tum. G4, the incomplete
Over Ornamented period. remains of a second body were found next to a skeleton in
a single grave pit.
Just as in the All Over Ornamented period the materials
of which the grave gifts are made will partly have been Finally a last type of burial may be formed by the deposition
obtained on a local or regional basis, while another of pot beakers upside down. The presence at several sites
part was probably acquired via long-range exchange in Germany and Great Britain of, again, a selection of
networks. Clay, flint, amber and quartzite (the latter for human bones underneath reversed pots, possibly implies
the production of cushion stones) will probably have been that these beakers can be related to burial purposes. It is
obtained locally. However, metals (copper and gold) and uncertain which selection criteria determined the choice to
wristguards will have been imported from further away. use flat graves, secondary multiple burials of (incomplete)

186
An ancestral way of burial

disarticulated skeletons or, possibly, the burials underneath central Netherlands and neighbouring parts of Germany
beakers. Because only a small number of graves is known and the southern Netherlands indicates that only a small
it is as yet difficult to hypothesize about such criteria. It number of people was buried in this way, with long time
can only be noted that, with regard to the first two types of intervals taking place between individual burials. For the
burial, age and sex presumably played no role. preceding Single Grave period Lohof (1994) assumes that
only once per generation, or perhaps even less regularly,
As noted above, the group of people that was buried a burial mound was constructed by the members of a
underneath a barrow was more restricted in nature. corporate group that consisted of several households. This
Below a hypothesis will be put forward as to how this means that the number of people who occupied a social
aspect of social categorisation can be interpreted. It will position comparable to that of the (mythical) ancestor
also be discussed how the continuity in the character of will have been small. What social position was involved
burial mounds, the use of a small restricted set of grave can possibly be deduced from the social and economic
gifts and the location of barrows in the landscape may be processes that took place during the Late Neolithic.
explained.
Several authors (Fokkens 1986, Louwe Kooijmans 1993,
A “founders” ideology 1995) have argued that changes in the subsistence strategy
It has been argued in this paper that a clear emphasis on and settlement system occurred during the Late Neolithic
continuity in the character of the barrows was present in the Netherlands. However, these developments
during the entire Late Neolithic. Furthermore, it has presumably took place at different time-intervals ; in the
been shown that, in the case of these graves, a small northeastern and central Netherlands at the transition from
and specific set of grave gifts was recurrently used. By the Funnel Beaker to the Single Grave period (ca. 2900
adhering to a strictly defined way of burial, an image of BC) and in the region below the river Rhine a few centuries
a particular persona was deliberately created in the grave. later, during the transition from the Vlaardingen to the All
The continuity in the character of the barrows seems to Over Ornamented/Bell Beaker period at approximately
imply that, time and again, the construction of a tumulus 2600-2500 BC36. Fokkens (1986) argues that the plough
needed to be performed in keeping with tradition and the was adopted in the agricultural system during the Single
way in which it had been carried out by ancestors. In Grave period37. While land was cultivated by means of a
other words, a specific and comparable image was created hoe and a long fallow system during the preceding Funnel
each time a barrow was constructed. The continuity in Beaker period, the plough provided the opportunity to
time suggests that the image that was created referred develop a short fallow system. In contrast to a hoe, the
to a particular ancestor, who was associated with certain tight cover of weeds and grasses which appeared after the
objects and a specific way of burial. However, rather harvesting of a crop was easily removed by a plough. It
than to the deceased as an individual, the image will was therefore possible to cultivate arable land on a more
have referred to the social position once held by this permanent basis.
ancestor ; a position that must have been of importance
to the community as a whole. Above it has been shown Louwe Kooijmans (1993) argues that changes in the
that, by using certain objects as grave gifts, the image subsistence strategy and settlement system of communities
of this ancestor was conceptualised around a number of that inhabited the Dutch delta took place during the
elements, including bodily decoration and visual display, transition from the Vlaardingen period (3400-2600 cal
the person as a hunter or warrior imagery, and the opening BC) to the Late Neolithic and Early Bronze Age (2600-
up of forests and, consequently, the putting into use of 1800 cal BC). During the former period the subsistence
new areas. In time ideas about the ancestorʼs appearance strategy was of a diverse character. In western parts of
and his achievements and position in life will have been the Dutch delta a semi-agrarian way of life was followed,
transmitted among local communities through various which was supported by an extended broad spectrum
media, including, perhaps, oral traditions. Eventually the economy. The proportion of agriculture and hunting
ancestor may have gained a mythical status. activities varied per individual site. In the entire region
long fallow cultivation and the use of hoes and digging
But how does the deceased itself fit into this particular sticks will have been the dominant form of opening up
way of burial ? By placing a specific set of objects in the and maintaining the fields. Regarding the accompanying
grave and by constructing a barrow according to specific settlement system, Louwe Kooijmans suggests that
traditions, a deliberate and direct association between the permanent sites existed in the upland parts of the western
deceased and the social position occupied by the (mythical) area that went together with seasonal settlements in the
ancestor was made. It is argued here that the deceased will wetland parts. To this settlement system small extraction
have held a social position in life comparable to that of the camps were added, which were used for temporary special
ancestor. The small amount of barrows that is found in the activities in neighbouring areas.

187
Zita Van der Beek

With the transition to the Bell Beaker period changes in By approaching the burials underneath barrows as the
the subsistence strategy took place, which now became graves of founders, the positioning of these monuments
dominantly focused on agriculture38. Hunting will in the landscape can be explained. The small and low
have been practised in a marginalised and probably size of the barrows indicates that the choice to construct a
opportunistic manner only. Furthermore, other agricultural burial mound at a specific location was not determined by
techniques were probably introduced in this region, such its visibility from a long distance. Although neighbouring
as the wheel and the plough. As noted already the use groups may well have known about the existence of the
of the latter provided the opportunity to develop a short barrows, they were not initially raised by the social groups
fallow system. The accompanying settlement system that constructed them as permanent visible reminders of
consisted of permanently inhabited settlements that were, their claims to land. Rather, by raising the burial mound
again, supported by small extraction camps for activities a long lasting memorial of an engagement with the land
in distant areas. It is noteworthy in this respect that the was created.
large-scale opening up of forest in this region is dated to
ca. 2500 BC, which points to a more intense use of land At the same time, the need to build a memorial can be
and, consequently, a diminishing soil fertility (Louwe linked to the founderʼs relationship with the social group
Kooijmans 1995). that constructed the barrow. The solidarity and existence
of the group was objectified in the construction of a barrow
These economic developments and changes in settlement in which the founder, the embodiment of the existence and
system may have coincided with a redefinition of the unity of the group, was buried. The contribution to the
existing social organisation (Fokkens 1986). It is possible construction of the grave and the joint performance of the
that new social groupings were established or that a shift burial ritual not only served to continue the existence of the
took place in the valuation of existing social relationships. group, but also made clear who could be included among
Furthermore, traditional values and practices may have its members. After all it was precisely at the moment when
changed in the process. Not only will ideas about existing the founder of a group died that a need to redefine and
social relationships have altered, the conceptualisation of confirm the unity and solidarity of the group would arise ;
the natural environment and, probably, religious beliefs a unity and solidarity that hitherto had been embodied in
may have been subject to change as well. the person of the founder. This sense of unity of the group
was materially and publicly objectified in the form of a
During the development to permanent settlements, new barrow. The permanent visual and material presence of the
locations will have been occupied, in addition to or barrow made sure that the awareness of the togetherness of
replacing those in use in the preceding period. It is probable the group and the memory of the ancestor to whom it owed
that particular people will have occupied pioneering and its existence, was kept alive.
leading roles in the foundation of settlements at different
locations. These people may possibly have been regarded
as founders of the new groups and settlements. The
Concluding remarks
relocation of groups to different sites and the formation By examining Late Neolithic graves from a regional
of new social groupings will have taken place only perspective an attempt has been made to explain the
gradually and occasionally, possibly, as is suggested by specific character and variation of the graves in the
Lohof, only once per generation, or even less frequently. context of social, economic and religious ideas, values
Presumably the achieved position of founder will have and practices prevalent among communities that inhabited
involved a certain social-political function, although this the region of the southern Netherlands. It has not been the
does not mean that founders would have been the only aim of this paper to deny the value of comparative studies
persons to wield power and influence. However, it is between several regions. However, such studies should not
suggested here that not all people who occupied important just focus on similarities between regions, nor should they
socio-political positions were automatically entitled to try to explain the character of graves in terms of general
a burial underneath a barrow, but only those persons processes applicable to communities on an European-wide
who held the position of founder. Hence it are founders scale. In this way the dynamic and varied nature of socio-
whose final place of burial was constructed underneath political, economic and ideological processes that take
a barrow. By means of a specific way of burial and the place on a regional level are ignored.
association of the deceased with particular grave gifts,
some of which referred to the past and the opening up of The assumption that the character of graves should be
forest and/or perhaps the construction of houses, these studied in its own regional context has also been applied to
persons are, through the burial ritual, deliberately and the grave gifts. As such an attempt has been made to identify
directly related to the (mythical) ancestors that preceded the associations of the objects that formed part of the small
them as founders. and restricted set of gifts which was used to create an

188
An ancestral way of burial

image of the deceased. With regard to the possible function A final point of discussion has been the one-sided
and meaning of these objects, the specific forms and the emphasis on social differentiation which up till now has
materials of which they were made have been examined. repeatedly been put forward as a major characteristic of
Rather than treating the gifts as objects that were only Late Neolithic communities in Europe. It has been argued
valued as prestige goods, arguments have been put forward in this paper that, apart from social differentiation, the
as to the range of connotations that each separate object construction of a grave and the monument itself, in
might have recalled. It might of course be argued that the this case especially the barrows, will also have been
various associations put forward comprise a small number associated with aspects of social unity. The participation
of elements only and do as such again appear to point to a in the burial ritual and the construction of a grave
static image of the deceased in the grave. Yet although each may have served to consolidate or redefine the unity
member of the community might indeed have interpreted and solidarity of a social group. By acknowledging a
the meaning of these objects in another way, dependent dialectical relationship between the interests, values
upon her or his gender, age or social position, people will and practices of individuals and groups, the character
also have shared certain associations because of the social and variation in Late Neolithic burials can be better
and cultural traditions that bound them. understood.

Abbrevations

ah arrowhead fk flint knife


ao amber ornaments gp grave pit
AOC All Over Corded GIA Groningen Institute of Archaeology
AOO All Over Ornamented GP Grand Pressigny dagger
asm arrow shaft smoother h height in meters
b barrow inh inhumation
BB Bell Beaker orien orientation
bg beehive grave p (mound) period
cr cremation sfg surface grave
cs corpse silhouette sg? secondary grave ?
cs cushion stone sk skeleton
ct circular trench tum tumulus
ctd copper tanged dagger ub undecorated beaker
diam diameter in meters VBB Bell Beaker of the Veluwe type
EBA Early Bronze Age wg wristguard
epb early Pot Beaker (x) grave pit so shallow, that it is uncertain
fa flint axe whether a grave pit or a surface grave is
fg flat grave used

Notes
1 The Single Grave Culture is the most western branch of the Corded Ware or Battle Axe Cultures.
2 Barrows are often reused in younger periods, which means that sometimes a new mound was erected on top of the original one. To
describe the separate mounds the concept of mound period is used.
3 Alongside these eleven graves, another site that seem to belong to this period is known in the research area, but for reasons of
uncertainties about its dating it is not included here. It concerns the primary mound period of tumulus-1 in Meerlo-Postbaan, which
consists of a NW-SE oriented grave pit that is surrounded by a circular trench. The dating of this grave is problematic because of
the absence of grave gifts. It is in any case older than a second mound period of the barrow, which can be dated in the Bell Beaker
period. The orientation of the grave possibly points to a dating in the period concerned, or perhaps the early Bell Beaker period.
Another site is Boshoven-Riethoven (Slofstra 1977). The primary mound period presumably contained a beehive grave that can be
dated in the Single Grave period. However, as hardly any documentation has survived, this can no longer be verified.

189
Zita Van der Beek

4 The dating of these graves is based on the classification of the Single Grave period as proposed for the Netherlands by Drenth and
Lanting (1991). They divide the Single Grave period into four distinct phases. However, although protruding food beakers, type
Id, which have been found in at the Bosheide at Swalmen, already appear from the end of phase two onwards, ca. 2800-2700 BC,
the date of the Late Neolithic graves at Swalmen is probably younger. In both graves, Swalmen-Bosheide 6 and 8, protruding foot
beakers with decorations on the interior of the rim have been found. This way of decoration is typical for All Over Ornamented
beakers only by way of exception appears on protruding foot beakers (Lanting and Van der Waals 1976). Possibly the decoration on
the interior of the rim on protruding foot beakers was influenced by the simultaneous use of All Over Ornamented beakers with this
type of decoration. The combined appearance of a protruding foot beaker and an All Over Ornamented beaker in grave Swalmen 6
also points to a younger. It may be concluded that the date of this group of graves should presumably be appointed in phase 4, from
ca. 2600-2450 BC onwards.
5 GrN 6128 : 4035 ± 55 BP.
6 Barrow De Hamert-Bergen, tum. 100 can possibly be associated with a second tumulus, number 99, which is situated in its direct
surroundings. However, because of the absence of grave goods, the actual grave, and a peripheral structure, this barrow cannot be
dated.
7 In the case of barrow Helden-Koningslust the deceased has probably been buried just underneath the old surface. This barrow can
therefore possibly be interpreted as a surface grave. The orientation of this grave pit is NNW-SSE. The orientation of the grave pit
of tumulus De Hamert-Bergen, tum. 100 could no longer be determined.
8 See e.g. Onnen (Van Giffen 1930, I, 124-128 ; II, Abb. 84-86a) and Putten (Van Giffen et al. 1971).
9 From the late phase of the Single Grave period only four cremation graves are known in the Netherlands (Drenth and Lohof in
preparation).
10 The state in which the beakers are deposited is an important indication for their possible function and meaning in this particular
context. It is therefore remarkable that the beakers that have been found underneath barrow De Hamert-Bergen, tum. 100 are
incomplete (pers. comm. J.N. Lanting ), whereas presumably complete beakers have been deposited in all other cases in the
southern Netherlands. It is unclear whether this deviation is the result of a disturbance of the grave that took place before or during
the excavation, or whether the beakers were originally placed in the grave in a fragmented and incomplete state.
11 This grave gift category has possibly also belonged to the other two remaining graves at Swalmen. According to F.C. Bursch
(Lanting and Van der Waals 1974) a flint splinter, which he has not described in any detail, did belong to the grave Swalmen-
Bosheide 6. Unfortunately this splinter has disappeared in the course of time. In the case of flat grave Swalmen-Bosheide 8 a small
retouched blade has been found, but unfortunately the exact location of this find is unknown.
12 However, according to Jan Lanting (Lanting and Van der Plicht 1999-2000) the absolute date of grave Molenaarsgraaf II will
probably be younger than has been assumed up till now. This is the result of an apparent age, which is caused by the consumption
of freshwater fish.
13 In the case of Molenaarsgraaf this may have been due to the restricted choice of location. In this wet environment the highest
position on the deposits of the former river will have offered the driest conditions.
14 Wit regard to Baexem-Weyersberg it is uncertain whether this feature can really be interpreted as a circular trench (Hulst, Lanting
and Van der Waals 1973).
15 The determination of the skeleton remains of Molenaarsgraaf 24a, Ottoland 1969 and 1979 has been carried out by drs. M.L.
dʼHollosy.
16 The grave has originally been described (Louwe Kooijmans 1974) as a grave pit in which a recently and partly disturbed skeleton
was laid down, in a crouched position, alongside a heap of bones of a second person. However, after examination of the bone
material it became clear that hardly any bones of the crouched skeleton have survived (which might partly be due to the recent
disturbance of the grave). Furthermore, as was mentioned, the bones possibly belong to three individuals. Therefore, this crouched
skeleton can no longer be interpreted as such, as the bones must have belonged to two separate concentrations of disarticulated bone
material of several individuals.
17 The site Kraaienberg in Linden has not been included in table 4 because it concerns one of the sites where only a complete Bell
Beaker was found. As mentioned, the relation between the Bell Beaker and the cremation is unclear.
18 The analysis of the cremation remains has been carried out by drs. L. Smits.
19 The deposition of several pots in the grave inventory of barrow Mol-grenspaal 194 is closely related to the Single Grave-All Over
Ornamented burial tradition. The early dating of this grave in the Maritime Bell Beaker period links up with this.
20 According to Beex and Roossens (1962) barrow Mol-grenspaal 194 also contained two pieces of flint, alongside the pottery.
Unfortunately, no drawing has been made of these objects and they have disappeared since. The exact nature of the objects can
therefore no longer be established.
21 See the previous note.
22 The arrowhead of Oss-Vorstengrafdonk has disappeared. Bursch (1933) only notes that it has a triangular shape and does not
indicate any further details.
23 The grave goods of Meerlo-Postbaan also include a number of flint splinters, which have possibly belonged to an object that has
exploded in the fire.
24 See for a different opinion Hermann (1981), who suggests that green spots of secondary discolorations on cremations are the result
of a chemical reaction between minerals of burned bone and menganese.
25 They show considerable similarities with a golden ornament that has been found in Bennekom, which also consists of a wire that
has oar-shaped ends at both sides (Butler and Van der Waals 1966). However, the shape of this ornament suggests it should probably
be interpreted as a neck ring.

190
An ancestral way of burial

26 Belgium is not included in this summary because no graves are known from the neighbouring Belgian part of the Meuse-Demer-
Schelde region. So far only two Late Neolithic burials are known from Kruishoutem in Eastern Flanders (Braeckman 1993, De Laet
and Rogge 1972).
27 The analyses of All Over Ornamented and Bell Beaker graves is almost entirely based on the reinterpretation of these graves by J.N.
Lanting. I am very grateful to him for the possibility to study and use his archives. Supplementary data are taken from the extant
literature.
28 The evidence of possible cremation remains in flat grave Hünxe-Kr. Dinslaken, II is uncertain.
29 However, it is known from the Single Grave period that pottery in the shape of small-sized beakers occurs in childrenʼs graves.
Most of these beakers are undecorated. Although examples are known of miniature protruding foot beakers, deviating beaker shapes
occur as well.
30 Although it is generally accepted that Bell Beakers are placed in the graves in a complete manner, in one grave, tum. 7 near
Vierhouten (unpubl.), two beakers were included in a fragmentary state. This pottery was not only broken, but also incomplete.
31 See also Lohof (1991) for the Early Bronze Age.
32 Cushion stones have been found in grave A on the estate De Valk in Lunteren as well as in a possible grave at the Soesterberg in
Soest (Butler and Van der Waals 1966). Cushion stones, which are of a more or less rectangular shape, appear to exist in small as
well as large versions. On the basis of ethnographic analogies these objects are interpreted as respectively small anvils, hammers or
polishing stones, or as larger anvils used for the production of early metal by way of a hammering and annealing technique (Butler
and Van der Waals 1966).
33 Several ethnographic examples are known in which pottery was disposed for this reason (Barley 1995). Although these examples
cannot be used as analogies for past events, they do point to a divergent function and meaning that pottery might have had in a burial
context.
34 The majority of the Single Grave battle-axes known from the central Netherlands is made from diabase (Addink-Samplonius
1968).
35 As far as bodily deviations that can be detected by the examination of bone material are concerned.
36 During the Middle Neolithic the Netherlands were divided in two major culture areas. The northeastern and central parts were
occupied by the Funnel Beaker Culture (3450-2900 BC), while the Vlaardingen group (3400-2500 BC) was present in the southern
and western parts. While in the former area a transition into the Single Grave period took place around 2900 BC, the Vlaardingen
group continued in the latter area. Here the transition to the Late Neolithic took place a few centuries later around 2600 BC.
37 See for a different opinion Drenth and Lanting (1997).
38 See for a different opinion Drenth and Hogestijn (1999).

Acknowledgements

When preparing the article, I benefited greatly from the information and/or remarks of the members of the Maas-Demer-
Schelde project, Peter van den Broeke, Humphrey Case, Esther Mietes, Liesbeth Theunissen and Marcel Vellinga. I
would like to thank Maya dʼHollosy and Liesbeth Smits for their physical anthropological analyses. My special thanks
go to Jan Lanting for allowing me to study his archives, patiently answering my seemingly endless lists of questions and
C14 dating various inhumation and cremation remains.

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194
Beaker burial in Britain and Ireland
A role for the dead

Humphrey Case

Résumé Abstract
Il existe en Grande-Bretagne une plus grande quantité de Britain shows a greater mass of Beaker burial evidence
témoignages de sépultures campaniformes que dans la than most major geographical regions. Beaker burial
plupart des grandes régions géographiques. Les sépultures extends from around the mid 3rd millennium BC into
campaniformes recouvrent la période entre le milieu du 3e the 2nd millennium BC. A long-enduring stereotype
millénaire jusque dans le 2e millénaire av. J.C. Le stéréotype of British Beaker burial is of a single contracted
de sépulture campaniforme britannique, qui perdura pendant inhumation with beaker in a shallow pit grave under a
longtemps, est lʼune inhumation en position contractée round barrow. But this is a misleading simplification ;
avec gobelet dans une fosse peu profonde sous un tumulus for although many such burials exist, the comprehensive
circulaire. Mais ceci est une simplification trompeuse ; car picture is much more varied. This picture can be
bien quʼil en existe beaucoup de ce type, lʼimage globale est summarised under five overlapping headings : varieties
beaucoup plus variée (types de sépultures, sépultures sous of grave, burials within barrows or otherwise, the nature
tumulus, nature de lʼenfouissement, dépôts funéraires...). of burial and grave goods. Ireland, although confirming
LʼIrlande, bien que confirmant certaines des tendances some of the trends seen in Britain, must be considered
aperçues en Grande-Bretagne, devrait être considérée à part. separately.

Mots-clés Key Words


Grande-Bretagne, Irlande, Campaniforme, rituel funéraire Britain, Ireland, Bell Beaker, burial rites

B
ritain (by which I refer to England, Wales and (fig. 1 : 22-25), but a few exceptional so-called shaft graves
Scotland) shows a greater mass of Beaker burial in barrows were somewhat over 3.5 metres deep. Superficial
evidence than most major geographical regions. areas of pit graves vary : some fitted a single corpse closely
Beaker burial extends from around the mid 3rd millennium (fig. 1 : 2, 3) ; others had more room (fig. 1 : 18-21) but very
BC into the 2nd millennium BC. A long-enduring few approach or exceed 10 square metres in superficial area.
stereotype of British Beaker burial is of a single contracted
inhumation with beaker in a shallow pit grave under a Most pit graves were ovoid or subrectangular ; but a few
round barrow. But this is a misleading simplification ; are emphatically rectangular, with traces indicating wooden
for although many such burials exist, the comprehensive chambers. Other organic traces include roofs and horizontal
picture is much more varied (Gibson in press). This picture partitions, coffins, shrouds, and a bier (fig. 1 : 18-21).
can be summarised under five overlapping headings :
varieties of grave, burials within barrows or otherwise, the Pit graves are especially characteristic of south Britain.
nature of burial and grave goods. In north Britain however the cist grave or so-called short
Ireland, although confirming some of the trends seen in cist is characteristic (fig. 2 : 1-5) : typically an earth-sunk
Britain, must be considered separately. roofed box within the size range of pit graves, of stone slabs
sometimes of megalith proportions, and sometimes paved.
Some burials under barrows appear to have been laid on
Britain the pre-barrow surface, without any grave.

Varieties of grave Burials within barrows or cairns or otherwise

Many pit graves were dug less than 1 metre into the subsoil Both round barrows and barrow rings (so-called ring
or other matrix (fig. 1 : 2-5, 18-21), fewer dug to 1.5 metres ditches) date from the earlier Neolithic and cannot be

195
Humphrey Case

seen as Beaker innovations or necessarily as reinventions. and round barrows, by standing stones as at Avebury;
Beaker earthen barrows or stone-built cairns were generally and during the constructional phase at Stonehenge.
comparatively small, but often enlarged during the Bronze Beaker intervention is also often seen in earlier Neolithic
Age. Barrow mounds or cairns with diameters of 10 metres megalithic tombs, mostly in Wales and north Britain,
or less have been recorded or estimated (fig. 1 : 1) grading but a clear picture is generally hard to establish from the
upwards to some 20 metres (fig. 1 : 22-25, some 13 metres). deposits in these tombs, which were often rearranged in
Ditches surrounding barrows, serving partly as quarries for antiquity or very much disturbed in later times. However a
the mound, with external diameters up to some 30 metres general trend is arguable :
(fig. 1 : 22-25, 23 metres) are characteristic of south
Britain. Mounds may be composite with cores of surface 1. Fairly numerous instances of beaker sherds in primary
material (turf or stones). Inner pre-barrow ditches may Neolithic deposits, possibly suggesting cultural overlap.
surround the grave (11 metres) (fig. 1 : 18-21). Both kinds
of ditch may be dug only intermittently into the subsoil 2. A fair proportion of sherds belonging to the final stages
(fig. 1 : 18-21, inner ditch). Post circles may surround of these deposits, indicating partial cultural change.
grave or barrow (fig. 1 : 22-25). Barrow mounds or cairns
without surrounding ditches are more characteristic of 3. Secondary beaker deposits or burials segregated from
north Britain and would have been entirely derived from the primary deposits or intrusive into them, or in parts of
surface material. the monument unrelated to its primary focus (fig. 1 : 2,
3 in a southern English long barrow), suggesting more
Barrow rings, comprising ditches or banks enclosing circular complete cultural change.
burial precincts less than some 20 metres in diameter, and
without any conspicuous barrow mound, also occur in 4. Sherds associated with the final blocking of the
north and south Britain. They were sometimes sealed under monument, indicating total cultural change (fig. 2 : 6-9 in
barrow mounds at a late or post-beaker stage ; and the inner round barrow over proximal end of long barrow).
ditches noted above may sometimes be their traces.
The nature of burial in Britain
Barrow mounds, rings or cairns may sometimes apparently
include only a single burial, but multiple burials are Inhumation burial is prevalent, cremation rare - proportions
generally more frequent, variously grouped on the old possibly reversed from those in the Late Neolithic.
surface (fig. 2 : 6-9), superimposed in the same graves Cremation and inhumation burials sometimes occur in the
(fig. 1 : 22-25) or secondary to the barrow mound or ditch. same grave. Cremations are mostly north British (fig. 2 :
Numbers of burials associated with a single monument 29, 30). The beaker only very occasionally served as an
rarely approach 20. urn. Inhumation burials are normally lying on the side,
often contracted (with femora at an acute angle to the
Pit or cist graves unassociated with any other surviving spinal column) (fig. 1 : 2-5, 18-21) but recurrently also
earthwork (fig. 1 : 4, 5) also recur in north and south flexed (at an obtuse angle). The general tendency is for
Britain. They may originally have been marked by small women to be laid on the right side (fig. 1 : 2-5), men on the
mounds only a metre or so in extent ; burials marked with left (fig. 1 : 18-22), but there are quite frequent exceptions.
a post or standing stone are very rare. Sometimes such Burials apparently supine (laid on the back) (fig. 1 : 22,
burials without apparent earthworks appear isolated, but 23) are uncommon. Womenʼs burials are less frequent then
as with those associated with barrows, rings or cairns, they menʼs, childrenʼs rare. Burials are by no means invariably
also recur in small groups (fig. 1 : 2-5 ; 3 and 2 burials single and may include more than one individual of various
respectively), although cemeteries of pit graves with sex and age (fig. 1 : 10-12) (possibly man and woman) -
between 10 and 20 burials are very rare ; burials may also although there is some tendency for sexes and ages to be
intersect or be superimposed. buried apart in different locations (women) (fig. 1 : 2-5).

Other burial locations include a small group in a natural Even undisturbed burials may be partially disarticulated
mound, burials in caves and in settlements, in rubbish pits or incomplete as though transferred from elsewhere,
and working hollows, and in clearance cairns of stones or appear tightly bound into abnormal articulation
possibly derived from cultivated fields (grave filling when contracted. Some apparently single burials may
associated with fig. 2 : 26-28 may have been so derived). include the incomplete, disarticulated but systematically
It can also be suggested that burials were made in rivers. rearranged bones of other individuals. We thus have here
a true collective rite - in fact ossuaries. Some burials can
Other burial variations still are graves intrusive into be interpreted as robbed in antiquity. Some skeletons
monuments : secondary to Neolithic long (fig. 1 : 2, 3) show traces of mutilation, trauma or surgery.

196
Beaker burial in Britain and Ireland

Caution is needed when generalising about the Animal bones occur sometimes as grave goods or in burial
orientations of bodies, some of which will have been association : especially domesticated cattle, less frequently
strongly manipulated before burial or moved from pig and dog ; rarely bird (fig. 2 : 1-5) or fish. There is little
elsewhere or disturbed in various ways. However, burial evidence for hunting.
in north Britain there is a preference for east-west
orientations, menʼs burials to the east and womenʼs to Five groups of burials can be distinguished summarily
the west. In midland and southern Britain, the orientation through grave goods :
tendency is towards the northern hemisphere for men
and the southern for women (fig. 1 : 2-5), but there 1. Quite rare rich burials invariably of men (where
are also exceptions. Thus one can summarise a strong reliably identified : e.g. fig. 1 : 18-25) with beaker
tendency in north Britain for the burial to face the pottery and exceptional objects (fig. 1 : 8-22, fig. 2).
southern hemisphere ; and a certain tendency in south 2. More frequent burials of men and of women (fig. 1 :
Britain to face towards the sunrise. The attitude and the 2, 3) with beaker pottery and generally more mundane
orientation of the body shows no apparent continuity objects : scrapers, awls etc. ; and arrowheads only with
with the relatively few Late Neolithic inhumation men.
burials which survive. 3. Rare childrenʼs burials with beaker pottery and
generally more mundane objects still (e.g. flint flakes).
Grave goods 4. Quite frequent menʼs, womenʼs and childrenʼs burials
with beaker pottery only.
Relatively complete beakers may be accompanied by 5. Finally, menʼs, womenʼs and childrenʼs burials,
sherds of others (fig. 1 : 4, 5), but burials with more than forming part of beaker-associated burial groups and
one reconstructable beaker or other pot are uncommon without contrasting associations, but themselves
(sample of 38 in grave and non-grave contexts) (Case without beaker pottery.
1995, fig. 6.3). Conversely, some burials with other
characteristic grave goods may contain no beaker ; and
burials without any grave goods may be associated
Ireland
with normally-associated ones in barrows, groups or Burial evidence is weak, in strong contrast to Britain.
cemeteries. Individual burial in pit or cist graves is rare and the
evidence is concentrated on megalithic monuments.
In north Britain there is a general tendency for beakers to Moreover, unlike Britain, there was very little activity at
be placed towards the head (fig. 2 : 6-9, but fig. 2 : 1-5 some earlier monuments such as Court Tombs and Portal
towards the feet) ; in south Britain a similar tendency is Dolmens ; and the very rich and almost entirely non-
apparent but more generally towards the feet (fig. 1 : 1-5, funerary evidence at Passage Tombs is with one exception
but fig.1 : 18-21 between knees and hands). Other grave peripheral.
goods are sometimes in functional positions, e.g. belt
fasteners, wristguards (also e.g. knife, fig. 1 : 23 at hand) ; However, a most interesting question concerns Beaker
also, arrowheads in presumed quivers ; and for example association with the megalithic Wedge Tombs :
flint scrapers and knives, and copper awls probably in bags monuments present in some hundreds more or less
or pouches (possible example associated with grave group, throughout Ireland and with a more Atlantic and southerly
fig. 2 : 29, 31-37). At other times grave goods are not in distribution than other Irish megalithic monuments, and
any clear functional association. with construction dates within the Beaker period in the
second half of the 3rd millennium and with use extending
Grave goods may appear unused (fig. 1 : 14), heavily into the 2nd millennium. Only somewhat over 25 chamber
worn (e.g. possibly, fig. 1 : 23), broken (e.g. fig. 1 : 24), deposits have been excavated or recorded, with beaker
damaged (e.g. fig. 1 : 21) or incomplete. Different states of pottery variously identified at between a third and a half.
preservation may appear in the same grave. There is some Very little other Late Neolithic pottery has been securely
tendency for minaturisation (fig. 1 : 19, 20). Statistics are recorded, but Early and Middle Bronze Age finds occur.
difficult to obtain, but evidence from modern excavations It can be argued that these megalithic tombs are beaker-
points clearly to the fact that at least some beakers (fig. 1 : associated innovations, in which case they would present
2, 5, fig. 2 : 29) were incomplete when inserted in graves, another strong contrast with Britain.
with base, body or rim sherds missing. The suggestion has
been made that sherds were retained for incorporating as Deposits in Wedge Tombs are often exiguous ; the
grog (chamotte) in later pots - not only for technological chambers may show Iron Age and more recent re-use or
reasons but to ensure continuity with ancestral possessions, disturbance, and stratification from earlier excavations
to keep in touch with the ancestors themselves. can be difficult to interpret. Burial was by inhumation and

197
Humphrey Case

Figure 1 : Beaker grave finds and grave groups : 1-5, 8-25. Beaker settlement group : 6, 7. 1 : Wilsford cum Lake 54, Wilts. ; 2,
3 : Thickthorn 163a, Dorset ; 4, 5 : Stanton Harcourt II/2, Oxfords. ; 6,7 : Dean Bottom, Wilts. ; 8-12 : Mere 6a, Wilts. ; 13-
17 : Roundway 8, Wilts. ; 18-21 : Dorchester XII, Oxfords. ; 22-25 : Barnack, Cambs. // Copper : 9, 14, 15, 19, 23 and probably 3 ;
bronze : 20 (rivet) ; gold : 10, 24 (wristguard mount) ; slate or other rock : 12, 16, 21, 24 ; flint : 17 ; bone : 11 ; bone or ivory : 25.

198
Beaker burial in Britain and Ireland

Figure 2 : Beaker grave groups. 1-5 : Driffield C38, East Yorks. ; 6-9 : Garton Slack 37, East Yorks. ; 10-25 : Alsop Moor, Derbys. ;
26-28 : East Kennet 1c, Wilts. ; 29-37 : Ysgwennant, Denbighs. // Copper : 2 ; bronze : 27 ; gold : 3 (caps to copper or bronze rivets) ;
amber : 4, 5 ; shale or jet : 34-37 ; slate or other rock : 3, 32, 33 ; other rock : 8, 28 ; flint : 7, 11-21, 31 ; bone : 22-25.

199
Humphrey Case

cremation : men, women and children are represented. derived) association complex of Bell beaker - copper
Some evidence can be seen for successive individual knife - wristguard - piercing arrowhead. Contrasting
burial ; and monocellular constructions within some evidence from Britain and Ireland must alert us to
chambers suggest individual burial precincts. With a the fact that Beaker burial ritual varies considerably
sequence of burials from the Beaker period into the Early between major regions ; but nonetheless the individual
Bronze Age, the Wedge Tombs can be interpreted (despite components of this association complex are present in
their megalithic construction) as equivalent to the barrows varying degrees of association throughout the Beaker
of north and south Britain. world (In Britain, fig. 1 : 8-12, 18-21, 22-25, fig. 2 :
1-5), and sometimes in full panoply (fig. 1 : 13-17). (A
A few burials in large stone cists analogous to Wedge rather exceptional aspect of the British record is the
Tombs, one associated with a standing stone ; a rock-face additional impact of a late Corded Ware / northern Late
tomb ; a burial in short cist by a standing stone ; and a Neolithic derived complex of battleaxe - beaker - axe
probable association with a secondary cremation burial in - knife or dagger - arrowhead : as partly shown in fig.
the passage of a Passage Tomb appear to complete the Irish 2 : 6-28).
burial evidence. Numbers of other but unaccompanied 5. What was the significance of this pan-European
burials in short cists (more numerous in the northern part complex of Bell Beaker - copper knife - wristguard -
of Ireland) may conceivably be Beaker period. Much may piercing arrowhead ? I suggest that it was a symbolical
remain to be discovered. hunting equipment : the arrows to wound the quarry
and wind it until it dropped, the knife to give the coup
de grâce by cutting its throat, the beaker from which to
A role for the dead drink its blood. Thus the hunting of mythical big game
Communities in Britain and Ireland wholly or partly was involved : perhaps the aurochs, red deer, horse or
identified by beaker pottery plainly invested, as in other pig ; or perhaps human victims ; or perhaps monsters
parts of Europe, considerable care and resources in burial of the spirit-world from which it was the duty of the
of the dead. Interpretation of the needs behind that activity ancestors to protect the living - a duty which only they
starts best from the bottom up by considering the nature could perform.
of the prehistoric material itself, rather than from the top 6. If so, the burial record suggests that these activities
down by imposing on it recent mental categories such as and duties fell to men (fig.1 : 13-25) as members of
ethnographic analogy or innovative sociological theory. what I interpret to be a privileged kinship-group of
Thus : men, women and children, entitled to exceptional
burial and entrusted to serve the living community
1. Burials surviving in the record cannot by their in the Otherworld in various roles. Hunting is not
frequencies be those of complete communities but only flatteringly redolent of a stylish existence and
must represent members of elite groups - comprising conducive to competitive display, but calls for the
men, women and some children. necessary courage, ruthless endurance and cunning
2. Their grave goods as a whole are not functional but essential in a protective role.
symbolic. This is seen not only in their recurrently 7. If hunting is considered as generally a symbolical
broken or damaged state but also in their functional activity, it is no objection to this train of argument
inappropriateness. For example, stone is not a very that it is rather infrequently represented in the insular
practical material for a wristguard, especially when or continental food quest, and that feuding does not
embellished with gold (fig. 1 : 24, fig. 2 : 3). appear all-engrossing. One region however where
3. Insular and continental evidence of both burial and hunting appears to be well represented (and there is
non-burial contexts together indicate that the beaker possible evidence for feuding) is north eastern Spain
itself had pluralistic roles within a range of both (respectively Moncín and Atalayuela) (Harrison
special and of everyday utilitarian pottery. But what and Martín 2001), within the major Atlantic region
we are concerned with here is the beakerʼs symbolical which saw the origin both of the Bell Beaker and of
significance as forming part of a complex of burial its recurrent association complex ; and I suggest that
associations. the symbolism which I associate with this complex
4. A most conspicuous feature of British burial remained near the core of Beaker ethos and mythology
associations is the impact on Late Neolithic material wherever it spread thence throughout its European
culture of the pan-European (Atlantic European range (Case in press).

200
Beaker burial in Britain and Ireland

Remarks
This contribution is a summary of the appropriate chapter in Case (in preparation), where full textual references will be
found.
References to the illustrations in this contribution (fig. 1 and 2) can be found partly in Clarke (1970) and those published
since in the following : fig. 1 : 1, Smith (1991) ; fig. 1 : 4, 5, Case (1982) ; fig. 1 : 6, 7, Gingell (1992) ; fig. 1 : 18-21,
Whittle et al. (1992) ; fig. 1 : 22-25, Donaldson (1977) ; fig. 2 : 22-37, Day and Savory (1972) ; fig. 2 : 26-28, Kinnes
(1997-1998).

References
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Harrison (R.J.), Martín (A.M.). 2001. Bell Beakers and social complexity in Central Spain. In : Nicolis (F.), ed. Bell
Beakers today : pottery, people, culture, symbols in prehistoric Europe : volume 1. Int. Colloquium (11-16
May 1998 ; Riva del Garda, Trento). Trento : Servizio Beni Culturali, Ufficio Beni Archeologici, 111-124.
Kinnes (I.A.). 1997-1998. The Beaker Grave Group from East Kennet, Wiltshire. Wiltshire archaeol. and nat. hist. mag.,
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Whittle (A.W.R.), Atkinson (R.J.C.), Chambers (R.), Thomas (N.). 1992. Excavations in the Neolithic and Bronze Age
Complex at Dorchester-on-Thames, Oxfordshire, 1947-1952 and 1981. Proc. of the Prehist. Soc., 58, 143-
201.

201
List of Contributors
Besse Marie Eades Suzanne
Département dʼanthropologie et dʼécologie Département dʼanthropologie et dʼécologie
Université de Genève Université de Genève
Rue Gustave-Revilliod 12 Rue Gustave-Revilliod 12
CH - 1211 Genève 4 CH - 1211 Genève 4
marie.besse@anthro.unige.ch suzanne.eades@anthro.unige.ch
et
Institut de préhistoire Gallay Alain
Université de Neuchâtel Département dʼanthropologie et dʼécologie
Laténium Université de Genève
Espace Paul Vouga Rue Gustave-Revilliod 12
CH - 2068 Hauterive CH - 1211 Genève 4
marie.besse@unine.ch alain.gallay@anthro.unige.ch

Blaizot Frédérique Garrido Pena Rafael


Direction interrégionale ARCADIA
INRAP Rhône-Alpes Auvergne Instituto de Promoción Cultural
Rue Louis-Maggiorini 12 Residencia Universitaria Alfonso VIII
F - 69500 Bron C/ Real de Burgos s/n
fblaizot@hotmail.com E - 47011 Valladolid
rafaelgarri@teleline.es
Case Humphrey J.
Pittʼs Cottage Gastón Enrique
Thame Road 187 Departamento de Sociologia
Warborough Universidad de Zaragoza
GB - Wallingford OX10 7DH Gran via 2
E - 50005 Zaragoza
Chambon Philippe egaston@unizar.es
UMR 7041 - CNRS
Ethnologie préhistorique Kunst Michael
Allée de lʼUniversité 22 Instituto Arqueológico Alemán
F - 92023 Nanterre cedex Serrano 159
chambon@mae.u-paris10.fr E - 28002 Madrid
kunst@madrid.dainst.org
Clop García Xavier
Facultat de lletres Lemercier Olivier
Area de prehistoria Economies, Sociétés et
Universitat Autònoma de Barcelona Environnements Préhistoriques,
E - 08193 Bellaterra UMR 6636 - ESEP
xavier.clop@uab.es Maison Méditerranéenne des
Sciences de lʼHomme
Curdy Philippe MMSH
Musée cantonal dʼarchéologie Rue du Château de lʼHorloge 5
Rue des Châteaux 14 BP 647
CH - 1950 Sion F - 13094 Aix-en-Provence cedex 2
philippe.curdy@admin.vs.ch lemercier@mmsh.univ-aix.f
lemercier@mmsh.univ-aix.fr

Desideri Jocelyne Morán Dauchez Guillermo


Département dʼanthropologie et dʼécologie Departamento de Prehistoria.
Université de Genève Facultad de Filosofía y Letras.
Rue Gustave-Revilliod 12 Plaza del Campus S/N.
CH - 1211 Genève 4 E - 47011 Valladolid
jocelyne.desideri@anthro.unige.ch guillermoran@tristeyazul.com

203
Nicolis Franco Tchérémissinoff Yaramila
Soprintendenza per i Beni Archeologici INRAP Toulouse et Centre dʼAnthropologie,
Via Aosta 1 UMR 8555
I - 38100 Trento Rue Falguières 5
franco.nicolis@provincia.tn.it F - 31000 Toulouse
mila.tche@laposte.net

Pellissier Muriel Turek Jan


Economies, Sociétés et Department of Archaeology
Environnements Préhistoriques, University of West Bohemia
UMR 6636 - ESEP Fakulta humanitních studií
Maison Méditerranéenne des Sedláčkova 38
Sciences de lʼHomme CZ - 306 14 Plzeň
MMSH turekj@kar.zcu.cz
Rue du Château de lʼHorloge 5
BP 647 Van der Beek Zita
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archeopelmu@libertysurf.f
archeopelmu@libertysurf.fr GB - Chipping Norton OX7 5HG
Zita@vellinga.fsnet.co.uk

Rojo Guerra Manuel A. Vernet Gérard


Departamento de Prehistoria INRAP Rhône-Alpes Auvergne
Universidad de Valladolid Rue Elysée Reclus 19
Prado de la Magdalena ZI du Brézet
E - Valladolid 47011 F - 63100 Clermont-Ferrand
marojo@fyl.uva.es vernet.gg.b@wanadoo.fr

Archéologie et gobelets
Département dʼanthropologie et dʼécologie
Université de Genève
Rue Gustave-Revilliod 12
CH - 1211 Genève 4

204
Contents

Avant-propos - Foreword
Marie Besse, Philippe Curdy et Jocelyne Desideri ...................................................................................................... 1

El Campaniforme en el valle de Ambrona (Soria, España) : dinámica del poblamiento y aproximación a su


contexto social
Manuel A. Rojo Guerra, Rafael Garrido Pena, Guillermo Morán Dauchez y Michael Kunst ................................... 5

Una Microsociológica aplicada al enigma del Campaniforme : problemas metodológicos a partir del
yacimiento de Jaulín, en Aragón
Enrique Gastón .......................................................................................................................................................... 15

Pratiques funéraires au nord-est de la péninsule Ibérique entre 3100-1500 avant J.-C.


Xavier Clop García .................................................................................................................................................... 29

La tombe en fosse campaniforme sur le site le Brezet à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme, France)


Frédérique Blaizot et Gérard Vernet ......................................................................................................................... 41

Campaniforme et sépultures, au-delà du standard : la place du Campaniforme dans lʼévolution des sépultures
du sud-est de la France au 3e millénaire avant notre ère
Olivier Lemercier, Muriel Pellissier et Yaramila Tchérémissinoff ............................................................................. 49

« Campaniformes » et sépultures individuelles dans le sud-est de la France


Yaramila Tchérémissinoff ........................................................................................................................................... 61

Collective graves in France during the Bell Beaker phenomenon


Philippe Chambon ..................................................................................................................................................... 69

A propos du statut épistémologique des travaux publiés sur la nécropole du Petit-Chasseur à Sion
(Valais, Suisse)
Alain Gallay ............................................................................................................................................................... 79

Le peuplement campaniforme en Suisse : nouveaux apports de la morphologie crânienne et dentaire


Jocelyne Desideri et Suzanne Eades .......................................................................................................................... 99

Le evidenze funerarie dellʼantica età del Bronzo in Italia settentrionale


Franco Nicolis .......................................................................................................................................................... 111

Craft symbolism in the Bell Beaker burial customs : resources, production and social structure at the end
of Eneolithic period
Jan Turek .................................................................................................................................................................. 147

An ancestral way of burial : Late Neolithic graves in the southern Netherlands


Zita Van der Beek ..................................................................................................................................................... 157

Beaker burial in Britain and Ireland : a role for the dead


Humphrey Case ........................................................................................................................................................ 195

List of Contributors .................................................................................................................................................. 203

205

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