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Chapitre 6. Flexion
7.1. Définitions et exemples
La flexion pure est un état de charge tel que, dans toute section droite d’une pièce, il n’existe
qu’un moment fléchissant Mf. Ce moment fléchissant doit être constant.
La rupture par glissement et cisaillement se produit dans un corps quand, par suite des charges
qui agissent sur lui, une partie de ce corps glisse par rapport à l’autre partie, les efforts intérieurs
que la matière subit ayant dépassé la résistance à la rupture.
Supposons une poutre constituée d’une série de planches empilées et posées sur les appuis C et
D. Une charge F fait fléchir l’ensemble. Chacune des planches fléchit et s’incurve pour son
propre compte, ce qui les oblige à glisser les unes par rapport aux autres dans le sens
longitudinal.
Les extrémités des planches qui, avant l’application de la charge F, se trouvaient en coïncidence
dans un même plan AA et BB, ne le sont plus après déformation.
Il apparaît donc dans les sections transversales d’une barre, en même temps que les moments
de flexion, des efforts tranchants, d’où :
La flexion simple est un état de charge tel que dans toute section droite d’une pièce il n’existe
qu’un moment fléchissant Mf et un effort tranchant V associé.
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La flexion simple entraîne sur toute la section perpendiculaire à la fibre moyenne de la pièce
des contraintes normales et tangentielles. Ces dernières provoquent un gauchissement des
sections droites.
D’où l’encastrement interdit tout mouvement (horizontal, vertical, rotation). Il crée une force
de réaction (qui peut se décomposer en une composante verticale et une composante
horizontale) et un couple appelé moment d’encastrement.
(L’appui fixe est aussi appelé : appui à rotule ou appui articulé). D’où l’appui fixe permet
uniquement la rotation. Il crée une force de réaction uniquement (qui peut se décomposer en
une composante verticale et une composante horizontale).
(L’appui mobile est aussi appelé : appui simple, appui à rouleau, appui glissant). D’où l’appui
mobile empêche uniquement le déplacement suivant une perpendiculaire au chemin de
roulement. Il crée une force de réaction perpendiculaire au chemin de roulement.
Cet appui est largement utilisé afin de rendre possible les déplacements horizontaux et
empêcher ainsi la naissance de contraintes thermiques éventuelles.
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Rappel : Si les réactions peuvent se déterminer à partir des équations de la statique, la poutre
est dite isostatique. Dans le cas contraire, elle est hyperstatique.
Les charges que les poutres et planchers ont à supporter se divisent en deux catégories :
le poids propre;
les charges proprement dites.
Les charges proprement dites sont les charges qui sollicitent les pièces.
B) Au contraire une charge élevée sur la longueur d’une poutre ou une matière répartie sur
la surface d’un plancher sont des charges réparties. Elles sont dites uniformément
réparties quand elles ont une valeur constante sur toute la longueur de la poutre ou sur
toute la surface du plancher (le poids propre étant un exemple de charge répartie).
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Une poutre peut être capable de supporter une charge répartie de valeur donnée
et peut ne pas pouvoir supporter la même charge appliquée localement.
Une charge concentrée locale peut agir très différemment sur une poutre suivant
l’emplacement de son point d’application. A ce point de vue il y a toujours
intérêt à reporter la charge aussi près que possible des appuis.
Nous verrons les différentes possibilités de charge d’une poutre aussi bien encastrées
que sur deux appuis et de l’influence des celles-ci sur la manière dont elles sont
sollicitées.
1.1 7.3. Diagrammes des moments fléchissants et des efforts tranchants
Ces diagrammes joueront un rôle très important dans la recherche des sections les plus
sollicitées ainsi que dans la détermination des flèches. Ils remplissent donc une fonction
primordiale dans le dimensionnement des poutres.
Pour construire les diagrammes des moments fléchissants et des efforts tranchants, on
effectue un certain nombre de coupures (entre les charges extérieures, entre une charge et
une extrémité non appuyée, dans les zones où agissent les charges réparties).
Pour une section donnée, il y a équilibre des forces et des moments entre la partie droite et la
partie gauche d’une section considérée.
1.1.1 Méthodes
Définitions des parties droite et gauche
La partie gauche d’une coupure est constituée des sections d’abscisses inférieures à
l’abscisse de la coupure
NB il faut être vigilant sur le sens du vecteur x du repère local, car s’il est orienté vers la gauche,
la partie gauche peut être géographiquement à droite comme l’illustre l’exemple suivant :
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La partie droite d’une coupure est constituée des sections d’abscisses supérieures à
l’abscisse de la coupure.
Il convient de dessiner les vecteurs avec le même sens que le répère local puis d’écrire le torseur
N, T (ou V) et M avec un signe :
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Logigramme
1.1.2 Exemple
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La déflexion d'une poutre est habituellement mesurée par la déformation de la surface neutre
de la poutre à partir de sa position non chargée jusqu'à sa position chargée. La figure (a) montre
une poutre non chargée et la figure (b) la même poutre chargée, pour une distance "x" le long
de la poutre, la déflexion est donnée par la distance verticale Δx (ou yx), entre la surface neutre
de la position non chargée et la surface neutre de sa position chargée, figure (c). On nomme
déformée de la poutre, cette déflexion notée Δx (ou yx).
𝐸𝐼𝑧 𝑦̈ = 𝑀𝑧
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Si la poutre est de section uniforme (Iz ne varie pas) de même matériau (E ne varie pas), on se
contente d'intégrer le moment fléchissant : La déformée y (mm) et la rotation 𝑦̇ = 𝜃 (en radian)
se calculent à partir de l’équation précédente par intégration.
Application
7.4.1. Généralités
Considérons une barre sur appuis simples, possédant un plan de symétrie longitudinal, dans
lequel s’exerce une force F, celle-ci va se déformer comme indiqué à la figure ci-contre.
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Dès lors on peut montrer, par la loi de Hooke [contrainte proportionnelle au déplacement], que
lors de la flexion d’une poutre, les contraintes dans une section transversale varient selon une
loi linéaire (figure ci-contre). Ce sont donc bien des contraintes normales (c’est-à-dire
perpendiculaires à la section).
Si les fibres inférieures s’allongent et les fibres supérieures se raccourcissent, il doit donc
logiquement exister des fibres qui vont conserver leur longueur. D’où la définition :
Définition :
Le lieu géométrique des points d’une section vérifiant la condition σ = 0 est appelé : ligne
(ou fibre) neutre de la section.
Et dans le cas de la flexion pure et de la flexion simple, on peut montrer, par ailleurs, que la
fibre neutre se confond toujours avec le centre de gravité de la section (sauf dans le cas
particulier des pièces à fortes courbures).
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D’après Louis Navier, toute fibre longitudinale située à une distance y de l’axe neutre est le
siège d’une contrainte donnée par la formule suivante :
𝑀𝑓 𝑀𝑓 𝑦
𝜎= =
𝐼 𝐼
𝑦
On remarque que les contraintes maximales en flexion apparaissent aux points les plus éloignés
de la fibre neutre et donc :
𝑀𝑓 𝑀𝑓
𝜎𝑚𝑎𝑥 = =
𝐼 𝑊𝑥
𝑣
avec : v : la distance entre la fibre neutre et le point, de la section, le plus éloigné [mm] v =
ymax
Remarque : Ces contraintes maxima sont de signes opposés : l’une est une contrainte de traction,
l’autre une contrainte de compression. Et si le profil est symétrique (par rapport à l’axe neutre),
on obtient :
𝜎𝑚𝑎𝑥 = −𝜎𝑚𝑖𝑛
La formule permettant d’exprimer les contraintes tangentielles maximales τmax pour les
sections transversales de formes quelconques peut être formulée de la manière suivante :
𝑇
𝜏𝑚𝑎𝑥 = 𝑘𝜏
𝐴
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Remarque :
Dans certains cas il est difficile de calculer la contrainte maximale τmax, on a alors recours à
la contrainte tangentielle moyenne τmoy. C’est-à-dire que l’on prend 𝑘𝜏 = 1 formule précédente.
Exemple : dans le cas des profils en “I” ou en “U”, nous avons :
𝑇
𝜏𝑚𝑜𝑦 =
𝐴â𝑚𝑒
Aâme : uniquement la section de l’âme que l’on peut assimiler à : (hauteur du profilé - 2 ×
épaisseur semelle) × épaisseur de l’âme
7.6.1. En flexion
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avec : σmax : la contrainte normale maximale. (Pour un tronçon de pièce de section constante
dans la section où le moment fléchissant est le plus important.)
Pour satisfaire cette double condition, il faut, à section égale, augmenter au maximum le module
de résistance à la flexion. Pour ce faire, il est indispensable de rejeter la matière dans les zones
les plus éloignées de l’axe neutre.
𝑊𝑥
𝑤𝑓 =
√𝐴3
A : la surface de la section
Ce rapport doit être aussi grand que possible. Les profilés en “I” sont particulièrement
économiques, ce qui explique l’usage fréquent de ce type de sections en construction
métallique.
|𝑀𝑓 𝑚𝑎𝑥 | 𝑐
𝜎𝑚𝑖𝑛 = |𝑣1 | ≤ 𝜎𝑎𝑑𝑚
𝐼
|𝑀𝑓 𝑚𝑎𝑥 | 𝑡
𝜎𝑚𝑎𝑥 = |𝑣2 | ≤ 𝜎𝑎𝑑𝑚
𝐼
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𝑐
𝜎𝑎𝑑𝑚 contrainte admissible due à la compression
𝑡
𝜎𝑎𝑑𝑚 contrainte admissible due à la traction
Le moment fléchissant est positif donc les fibres inférieures soient tendues
Le moment fléchissant est négatif donc les fibres supérieures soient tendues
7.6.2. En cisaillement
En général, dans une section droite les contraintes longitudinales σ sont maximales aux points
où les contraintes tangentielles τ sont nulles.
𝑇
𝜏𝑚𝑎𝑥 = 𝑘𝜏 ≤ 𝜏𝑎𝑑𝑚 𝑐𝑖𝑠𝑎𝑖𝑙𝑙
𝐴
Par définition, et en toute généralité, une section de poutre est dite “dangereuse” lorsque les
moments fléchissants et les efforts tranchants qui y agissent ont des valeurs telles que la matière
de cette section est plus sollicitée qu’en toute autre section de la même poutre.
Selon cette définition, il est donc certain que sont “dangereuses” les sections qui “souffrent” le
plus.
Section dangereuse pour une poutre en acier ou en bois : celle où agit le moment fléchissant,
absolu, maximum.
Sections dangereuses pour une poutre en béton : celles où agissent le moment fléchissant positif
(traction) et négatif (compression) maximum.
7.7.1. En flexion
La flexion engendre des contraintes normales de traction et de compression. Dès lors, pour les
contraintes admissibles on se reportera au chapitre “Traction - Compression”.
𝑅𝑒
𝜎𝑎𝑑𝑚 = 𝑚𝑎𝑡é𝑟𝑖𝑎𝑢 𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑙𝑒
𝑠
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𝑅𝑚
𝜎𝑎𝑑𝑚 = 𝑚𝑎𝑡é𝑟𝑖𝑎𝑢 𝑓𝑟𝑎𝑔𝑖𝑙𝑒
𝑠
7.7.2. En cisaillement
La flexion engendre des contraintes tangentielles (de cisaillement). Dès lors, pour les
contraintes admissibles on se reportera au chapitre “Torsion”.
𝑅𝑒
𝜏𝑎𝑑𝑚 = 0.58 𝑚𝑎𝑡é𝑟𝑖𝑎𝑢 𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑙𝑒
𝑠
𝑅𝑚
𝜏𝑎𝑑𝑚 = 𝑚𝑎𝑡é𝑟𝑖𝑎𝑢 𝑓𝑟𝑎𝑔𝑖𝑙𝑒
𝑠
Application 1. Cas de la poutre encastrée à une extrémité (Une seule charge à l’extrémité)
Rechercher le moment fléchissant maximum afin de dimensionner cette poutrelle IPN sachant
que : l = 3 m F = 10000 N σadm = 100 N/mm2
Application 2. Cas de la poutre encastrée à une extrémité (Charge uniformément répartie sur
une partie de poutrelle)
Rechercher le moment fléchissant maximum afin de dimensionner cette poutrelle “H” HEB à
âme verticale sachant que :
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Une manière relativement simple de trouver la flèche en un point P d’une poutre isostatique
soumise à flexion est de partir du diagramme des moments fléchissants.
A) Théorie
La flèche en un point P est donnée par le moment par rapport à ce point P de la surface du
diagramme des moments fléchissants se situant entre l’encastrement et le point P considéré le
tout divisé par le module de rigidité à la flexion EI.
La flèche en un point P est donnée par le moment par rapport à ce point P de la surface du
diagramme des moments fléchissants se situant entre l’appuis et le point P considéré, augmenter
du moment de la réaction, due au chargement par la moment fléchissant, au point P, le tout
divisé par le module de rigidité à la flexion (EI). En d’autres termes :
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NB : Dans le cas d’une poutre sur appuis, il faut tenir compte du moment du à la réaction
d’appui, car il existe une déviation angulaire au droit de l’appui qui induit une flèche. Ce n’est
pas le cas d’un encastrement où, au droit de celui-ci, la déviation angulaire est nulle.
B) Exemples
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C) Récapitulatif – Résumé
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Lorsque les solides étudiés présentent de brusques variations de section, les relations
précédentes ne s’appliquent plus. Au voisinage du changement de section, la répartition des
contraintes n’est plus proportionnelle à la distance y et σMaxi est supérieure à la valeur
𝑀𝑓 𝑀𝑎𝑥𝑖
𝐼⁄ = 𝜎0
𝑣
𝜎𝑚𝑎𝑥𝑖 = 𝐾𝑓 𝜎0
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