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Formation Educateur Comportementaliste Conseil Canin


ECCC

Zoologie canine

Module 01 – Chapitre 01

Le chien – Des origines à nos jours

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MODULE 01- CHAPITRE 01
Sommaire

1.01 – DES ORIGINES A NOS JOURS 03/16


1.01.1 - Avant le chien 03/16
1.01.2 – Les carnivores 06/16
1.01.3 – Du loup au chien 09/16
1.01.4 - La domestication 12/16
1.01.5 – De l’apparition du chien à nos jours 15/16
1.01.6 – La sélection utilitaire 17/16
CONTROLE DES CONNAISSANCES CHAPITRE 1.01 01/02
CONTROLE DES CONNAISSANCES CHAPITRE 1.01 – CORRIGE

Attention !!!!
Lorsque vous avez étudié ce chapitre notez les trois points qui vous
paraissent les plus importants, en première réponse de votre contrôle
commentez chaque point en une à deux lignes et envoyez à votre tuteur.
Si c’est pertinent il libérera la suite, sinon il vous demandera de
reprendre.

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ZOOLOGIE CANINE
Ce module de formation est destiné à vous apporter des connaissances indispensables sur l’anatomie du chien et
les maladies les plus couramment rencontrées. Il n’est pas ici question de dispenser une formation vétérinaire mais
plutôt de vous aider dans plusieurs directions :

- Devenir un interlocuteur acceptable avec les professionnels de la santé animale.


- Se donner les moyens d’identifier les troubles comportementaux liés aux anomalies physiologiques.
- Orienter les propriétaires lorsqu’ils s’interrogent sur la santé de leur animal.
- Répondre aux questions les plus courantes concernant l’alimentation et l’hygiène.

1.01 – DES ORIGINES A NOS JOURS


Il ne vous est pas demandé ici d’apprendre la paléontologie, de ce chapitre 1.01 vous devez assimiler le principe
de l’évolution des espèces, les relations entre les loups et les chiens, comment le chien est-il devenu un
compagnon pour l’homme, quel est l’impact de l’homme sur les canidés.

Le chien tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas apparu instantanément sous sa forme actuelle,
plusieurs théories s’affrontent concernant en particulier sa parenté avec le loup. Le chien est-il un cousin du
loup ou son descendant ? Les études les plus récentes se référant aux analyses génétiques tendraient à montrer
que ces deux espèces seraient cousines et descendantes d’un ancêtre commun ce qui n’est pas vraiment
prouvé, d’autres pensent tout simplement que le chien n’a jamais vraiment existé avant la domestication du loup
par l’homme, ce serait la domestication qui aurait créé le chien à partir du loup. La réalité est probablement
complexe, le loup a dû suivre l’homme primitif dans ses migrations intercontinentales et se croiser avec des
loups apprivoisés habitués à suivre ces déplacements humains. Il est intéressant de se faire une idée de cette
progression mais ce qui nous préoccupe ici c’est bien le chien d’aujourd’hui, dès le départ de la relation entre l’homme et le
chien il s’est agi d’une relation d’intérêt, « le chien n’est pas l’ami de l’homme, c’est un animal qui vit avec l’homme car il
trouve un intérêt majeur à cette collaboration.

Le chien appartient à l’espèce des canidés, groupe de 38 espèces mammifères et carnivores dans lequel nous
retrouvons en particulier le coyote, le loup, le chien domestique, le chacal, le renard, le dingo. Les canidés ont
en commun un museau allongé, une mâchoire équipée de canines, des griffes non rétractiles qui se
renouvellent par croissance régulière. Leur taille est très différente, le plus petit animal de l’espèce est
probablement le fennec, petit renard des sables, le plus gros se trouvant chez le loup ou le chien domestique.

On trouve les canidés sur tous les continents. Une de leur caractéristique la plus remarquable est certainement
leur capacité d’adaptation. Le Dingo d’Australie par exemple serait descendant d’un canidé sauvage domestiqué
en Europe ou en Asie puis introduit en Australie ou il aurait été laissé en liberté complète. Il serait alors retourné
à l’état sauvage en adaptant sa morphologie et sa façon de vivre en moins de 3500 ans.

En plus de leurs similitudes morphologiques les canidés ont en commun l’ouïe et l’odorat particulièrement
développés. A quelques exceptions près ils recherchent la vie en meute ils chassent tous bien que plusieurs
races soient omnivores. Ils vivent sur un territoire et communiquent entre eux par les émissions vocales mais
aussi le plus souvent par les attitudes corporelles et les mimiques. La reproduction est aussi assez proche d’une
espèce à l’autre, l’œstrus se produit une à deux fois par an, les portées sont variables de 2 à 16 petits, les
nouveaux nés sont végétatifs et dépendent totalement de la mère laquelle est dotée de l’instinct maternel,
l’allaitement cesse progressivement vers l’âge de deux mois, l’âge adulte se situe entre 1 à 2 ans.

1.01.1 – Avant le chien


Nous allons donner ci-après une interprétation de l’apparition des canidés ; il ne s’agit ici que d’hypothèses,
d’autres théories ou étapes intermédiaires sont envisagées par certains auteurs. Ce qui importe c’est de
comprendre le cheminement de cette espèce en route vers l’homme.

Les mammifères apparurent sur le globe il y a environ 200 millions d’années à l’époque du Trias. C’était
avant tout des herbivores, ils peuplèrent à peu près toutes les terres émergées.

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100 millions d’années avant notre ère apparaissent les premiers carnassiers
les Créodontes, animaux mi chien mi chats de tailles très diversifiées. Ces
animaux peuvent s’attaquer à de grandes proies.

Environ 50 millions d’années avant notre ère les Créodontes disparaissent


et laissent la place à de petits carnivores de la taille d’un lapin les Miacidés.
A son tour cette espèce peuple toutes les terres émergées.

Créodontes

Les Miacidés vont évoluer en fonction de l’environnement dans lequel ils se


trouvent, selon le continent qu’ils ils deviennent Cynodictis, puis
Hesperocyon et Tomarctus. On estime qu’il y a 35 millions d’années vivaient
plus d’une cinquantaine d’espèces carnivores. Le chemin qui conduit au
chien n’est pas clair, il existe de nombreuses théories sur le sujet et ce n’est
pas l’objet de notre travail de prendre parti.

Miacidé / Miacis

30 millions d’années avant notre ère apparaît sur le continent nord-


américain l’Hesperocyon. L’Hesperocyon abandonne progressivement la
vie arboricole et se met à chasser à terre. Hesperocyon gregarius pesait
moins de 3 kg et avait une allure gracile. Avec son cou et sa queue longs et
flexibles et ses pattes courtes terminées par des pieds pentadactyles, cet
animal ressemblait plus à une mangouste qu’à un chien. Pourtant, certaines
caractéristiques dont notamment la disposition des dents prouvent que c’est
un canidé primitif. Ce canidé qui mesurait environ 80 cm de long a vécu de
l’Oligocène inférieur au Miocène inférieur. Les Hesperocyoninae
comportaient surtout de petits animaux présentant une grande diversité de
morphologie.
Hesperocyon

Le Mesocyon va lui succéder 25 millions d’années avant notre


ère, ce dernier atteint la taille du chien actuel. Il possède une tête
de chien assez courte, comme les chiens d’aujourd’hui il a des
pattes qui lui permettent de courir. De grandes oreilles
augmentent ses capacités auditives, sa dentition est proche de
celle du loup, il est équipé de canines. A partir de cet animal
plusieurs branches vont se créer et donner naissance aux
différentes branches de canidés que nous connaissons
aujourd’hui.

Mesocyon

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Cynodictis serait contemporain de Mesocyon, c’est une sorte de mangouste
avec un long museau. Les plus anciens fossiles de Canidés ont été retrouvés
en Amérique du Nord et remontent à 25 millions d’années avant notre ère.
Cynodictis serait l’entrée de la branche des ours des chats et des Hyènes.

Cynodictis

Cynodesmus apparaît 20 millions d’années avant notre ère. Il est à l’origine des
belettes et ratons laveurs.

Cynodesmus

15 millions d’années avant notre ère apparaît le Tomarctus. Il a l’apparence du chien


que nous connaissons. Il était considéré jusqu’à présent comme le précurseur du
chien. Cette théorie est maintenant largement combattue, le Leptocyon serait
l’ancêtre du chien domestique et du loup. On peut toujours le considérer comme
l’ancêtre de la Yenne. Il est aussi probablement l’ancêtre des chiens sauvages
africains.

Tomarctus

Il est difficile de faire la part des choses car certaines espèces ont très bien pu s’éteindre sur certains
continents et se développer sur d’autres. Leptocyon est un petit renard qui s’alimente comme les chiens et
les loups d’aujourd’hui. Il apparaît il y a environ 10 millions d’années actuellement les études génétiques
semble montrer qu’il est l’ancêtre des loups et des chiens.

Il y a 10 millions d’année apparaît Canis Lepophagus, il fait totalement partie du genre canis et ressemble
vraiment aux chiens et loups d’aujourd’hui. Sa dentition est celle des chiens, il est grand comme un coyote,
son cerveau est celui du chien, et ses membres lui permettent de courir à grande vitesse. A partir de cette
époque vont intervenir d’importants flux migratoires, ces animaux vont changer de continent puis plusieurs
milliers d’années plus tard revenir à leur point de départ. Ceci explique les difficultés à expliquer qui est
ascendant de qui malgré les moyens mis en œuvre pour comprendre. Les analyses ADN en particulier sont
difficiles à interpréter à cause de ces croisements.

On sait que Canis Lepophagus franchit le détroit de Béring, il va donner naissance 8 millions d’années avant
notre ère à Canis Cipio dont on retrouve trace en Espagne. Canis Cipio est probablement l’ancêtre du Chacal
(Canis Aureus) du Coyote (Canis Latrans) et du Loup Américain.

Environ 2 millions d’année avant notre ère apparaissent plusieurs branches :

- En Europe Canis Etruscus est le père du Loup. Au gré des changements de climat il va passer en
Amérique et se croiser avec les descendants de Canis Cipio.
- En Eurasie apparaissent Lupus Chanco (plus tard Loup de Mongolie) et Lupus Pallipes qui sera à
l’origine des chiens dits primitifs qui n’ont jamais pu être domestiqués, le dingo en est un exemple.
- Canis Lupus, le Loup commun proviendrait de Canis Etruscus.
- Canis Falconnerie sera l’ancêtre du Chacal Doré.

Enfin environ 1,5 millions d’années avant notre ère apparaît Canis Lupus, le précurseur du chien familier
l’ancêtre de nos animaux de compagnie. D’autres branches existent mais nous ne les traiterons ici car il
s’agit de canidés non concernés par la domestication.

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1.01.2 – Les carnivores

TABLEAU DE L’EVOLUTION DES ESPECES CARNIVORES

Créodontes Cimolestes

Miacidés

Féliformes Caniformes

Myacidés
Félidés

Hyénidés
Canidés Ursidés Mustelidés Procyonidés

Viverridés
Pinnipèdes

Hesperocyonés Borophaginés Caninés

Hespérocyon Archaéocyon Leptocyon

Mésocyon Phlaocyon Vulpines Renards

Cynodesmus Tomarctus Canidés Américains – Lycalopex


Cerdocyon – Chrysocyon - Spéothos

Enhydrocyon Aelurodon
Eucyon Extinction
Ectopocynus Epicyon

Loups – Chiens
Osbornodon Borophagus Canis Chacals - Coyotes

Lycaons

Cuon

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Les Carnivores forment un ordre de Mammifères placentaires, onguiculés, terrestres, n’ayant pas le pouce
opposable aux autres doigts, pourvus de trois sortes de dents (à savoir trois paires d’incisives, une paire de
canines et des molaires en nombre variable). Ces molaires, de forme variée, comprenant à chaque mâchoire
des prémolaires, une carnassière et des arrières molaires appelées tuberculeuses. Leur cerveau bien
développé et pourvu de circonvolutions plus ou moins nombreuses ; le canal intestinal court.

Les Carnivores sont les carnassiers par excellence, ce sont les Mammifères qui se nourrissent de préférence
ou exclusivement de matières animales, le plus souvent de proies vivantes. Ce sont aussi les mieux armés
de tous les Mammifères ; leurs fortes canines, leurs griffes pointues et souvent rétractiles font des blessures
redoutables. Leur force est considérable. Leur taille est généralement grande ou moyenne, rarement petite,
comprise entre celle des Ours et des Lions et celle des Belettes qui sont les plus petits de tous les
Carnivores.

Ces animaux sont répandus sur tous les continents et dans toutes les régions zoologiques du globe, à
l’exception (avant leur introduction par les humains) de l’Australie et de la Polynésie ; en Australie, ils sont
remplacés par des animaux également carnivores, mais appartenant au groupe des Marsupiaux.
On peut diviser les Carnivores, suivant la forme des dents et le régime qui en découle, en deux grands
groupes ou sous-ordres : Les Caniformes, que l’on a aussi appelés Arctoïdés et les Féliformes (ou
Aeluroïdés).

Les Caniformes, formés par la fusion des Arctoidés et des Cynoïdés de Flower, comprennent tous les types
à carnassière petite ou médiocre et à tuberculeuses au contraire fortes et bien développées : la plupart sont
plus ou moins omnivores, ils se nourrissent indifféremment de matières végétales et de matières animales ;
tels sont les Ours et, à un moindre degré, les Chiens (les familles des Ursidae, Procyonidae, Mustelidae et
Canidae prennent place dans ce sous-ordre).

Les Féliformes sont les Carnivores par excellence, à carnassière tranchante et bien développée, à
tuberculeuses petites, atrophiées, sans usage fonctionnel, se nourrissant presque exclusivement de proie
animale vivante ou morte : les Chats (famille des Félidés) sont le type le plus accompli de ce groupe auquel
appartiennent autres trois familles (Hyénidés, les Viverridés et Herpestidés).
Ces deux sous-ordres diffèrent également par-là forme du crâne ainsi que l’a montré Cope qui divise les
Carnivores, d’après cette forme, en deux groupes : les Hypomycteri (correspondant aux Arctoïdés) et les
Epimycteri (Aeluroïdés).

Les premiers Carnivores terrestres de l’époque tertiaire (Eocène), ne peuvent être classés dans les groupes
fondés sur l’examen des types encore vivants et dont nous venons de parler. Cope en forme, sous le nom de
Creodontes (Carnivora primigenia Lydekker), un sous-ordre à part, comprenant les familles éteintes des
Arctocyonidés, Mesonycidé, Hyénodontidé, Leptictidés, Oxycenidés et Miacidés, et caractérisé par des
carnassières plus nombreuses que chez les Carnivores actuels (Carnivore fissipedia de Cope). Aujourd’hui,
on dénombre 231 espèces de Carnivores, dans 93 genres, répartis dans 7 familles ; les Félidés, qui
rassemblent 17 genres, une quarantaine d’espèces, et de nombreuses sous-espèces ; le Canidé,
regroupant 14 genres et 34 espèces, les Ursidés, groupe constitué de 6 genres et 9 espèces; les
Procyonidés, avec 8 genres et 17 espèces; le Mustelidés, avec 26 genres et 67 espèces; le Viverridés, avec
37 genres et 66 espèces et le Hyaenidés, avec 3 genres et 4 espèces.

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Ursinés Ours

Ursidés
Ailurinés Pandas géants
Familles éteintes : Amphicyonidés, Hemicyonidae.
Ratons laveurs
Branche des Ursidés
Kinkajous
Procyonidés
Petits Pandas
Coatis
Caninés Chiens et Loups
CANIFORMES

Lycaoninés Lycaons
Canidés

Otocyoninés
Simnocyoninés

Groupes diparus : Hesperocyoninés, Borophaginés.


Otariidés Otaries
Enaliarcticidés Odobénidés Morses
Desmatophocidés
Mustéllidés

Phocidés Phoques
Branche
des

Loutres
Mustellidés
Furets
Méphitidés Moufettes

Miacidés (tous disparus) Miacis, Uintacyon, Vulpavus


Herpestinés Mangouste Madagascar
Herpestidés Mangoustes
Galidiinés
Suricates
Civettes
Viverrinés
Genettes
Cryptoproctinés Cryptoprocta ferox
Viverridés

Chats
Euplerinés
Lynx
Hémigalinés Pumas

Nandiniinés Cougars
FELIFORMES

Servals
Paradoxurinés
Panthères
Groupes disparus : Stenoplesictinés, Lophocyoniés Lions
Tigres
Félinés
Léopards
Félidés

Panthérinés Onces
Jaguars
Acinonychinés Guépards

Groupes disparus : Stenoplesictinés, Lophocyoniés

Hyéninés Hyènes
Hyénidés

Protélinées Protèles

Groupes diparus : Ictitheriinés, Percrocutinés

Viverravidés (tous disparus) Viverravus, Ictidopappus, Protictis, Pappictidops


Nimravidés (tous disparus) Nimravinés, Barbourofelinés, Hoplophoneinés

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1.01.3 – La domestication
Le terme domestication est considéré par certains auteurs comme impropre dans le cadre de l’étude des
canidés. Il faut bien convenir que mettre à son service un animal recouvre des situations complètement
différentes. Le Caniche dorloté et humanisé par sa maîtresse n’a rien à voir avec le bœuf élevé pour la viande,
et pourtant ce sont tous deux des animaux domestiques ou domestiqués. Nous pourrions disserter
longuement sur la signification de ce terme, ce n’est pas ici notre propos ; ce qui nous intéresse c’est
d’essayer de comprendre comment le Canis Familiaris s’est approché de l’homme et comment il a pu
commencer à lui rendre service. Le lexique vous donnera davantage d’information que le présent texte. Ce
chapitre revêt une grande importance car le sujet fait débat chez les spécialistes du chien mais aussi il décrit
l’évolution des relations entre l’homme et son animal.

La famille des canidés compte 38 espèces. A partir d’analyses ADN il a été démontré que le loup, le chacal
et les chiens étaient génétiquement très proches. Ce qui n’est pas formellement démontré c’est que le chien
ne descend pas du loup, bien au contraire. Certains auteurs pensent que le chien est un loup apprivoisé par
l’homme pour l’assister dans ses tâches de chasse puis d’élevage ; d’autres pensent que dès le début de la
domestication le chien représentait à lui seul une race animale distincte. Ce qui est certain c’est que le loup
et le chien sont tellement proches que s’ils s’accouplent ils donnent naissance à des petits totalement viables.
Les expériences de domestication de loups sont assez décevantes, il est très rare de pouvoir attendre d’un
loup un comportement canin envers l’humain, ceci vient contredire la théorie de la domestication du loup,
mais nos tentatives ne se font que sur quelques générations de loups et une à deux générations d’hommes,
on peut dire que ce n’est pas représentatif du vécu de nos ancêtres. Dans ce cours nous retiendrons
l’hypothèse la plus répandue celle de la domestication du loup.

Trois théories principales sont émises par les spécialistes.

L’association : Le loup et l’homme tous deux prédateurs des mêmes espèces se seraient progressivement
associés pour la chasse et auraient ainsi amélioré leurs performances usant de leur complémentarité. On
oppose à cette hypothèse le fait que les méthodes de chasse des deux partenaires sont différentes et
incompatibles. Le loup chasse en meute et fatigue sa proie jusqu’à pouvoir l’achever, l’homme ne peut
l’atteindre que par surprise. L’association reste cependant possible car l’homme ne semble jamais avoir
fait partie du registre de prédation du loup.

La rencontre affective : Les découvertes archéologiques de chiots enlacés avec leur maître dans la tombe
prouvent que le louveteau ou le chiot recevait protection et sentiments de la part de ses maîtres. Bien
que l’on retrouve dans certaines tribus humaines contemporaines des pratiques anthropomorphiques
envers de jeunes animaux on ne peut généraliser à coup sur ces coutumes pour en arriver à la
domestication.

Stratégie interdépendante : C’est la théorie du chacun y a trouvé son compte. Le loup se serait approprié
l’espace périphérique de l’homme sans lui porter préjudice, par exemple en suivant les tribus nomades à
distance et en investissant les lieux de campement à leur départ pour consommer les restes de nourriture.
Progressivement une communication s’est installée entre les deux espèces, l’homme à son tour se rendant
compte de l’intérêt du loup à sa périphérie l’a considéré comme un animal de plus en plus familier. Des
codes de cohabitation se seraient alors progressivement installés ce qui a facilité le développement d’une
relation de plus en plus étroite qui débouchera sur une interdépendance.

Nous préférons cette troisième hypothèse mais ne rejetons pas les précédentes car rien n’a été à ce jour
établi avec suffisamment de certitude.

Les chiens côtoient les humains depuis plus de 10000 ans, c’est ce qu’attestent de fouilles dans des
sépultures en Chine. Dès cette époque existaient des croisements entre loups et chiens sauvages, c’est
ce qui explique la variété génétique du chien actuel. Dès cette époque l’homme a du observer cet animal,
il a dû aussi le chasser pour se nourrir, en fait il a étudié ses habitudes et en a probablement tiré profit.
Il est peu probable qu’il y ait eu des conflits importants entre les hommes et les loups. Les Indiens des
Prairies d’Amérique du Nord partageaient leurs territoires de chasse avec les loups et respectaient
l’adresse et la force de ces compagnons prédateurs. Les Inuits partageaient leur terre avec eux et
chassaient le même gibier.

C’est environ 12000 ans avant notre ère que l’homme commence à domestiquer le loup/chien. La population
humaine d’alors était complètement nomade, elle se déplaçait sans cesse à la recherche de nourriture, on
peut imaginer que le loup/chien suivait les caravanes pour ingurgiter les restes des repas des hommes.
Progressivement il apprit à ne plus les craindre attirer qu’il était par les repas faciles pour lui. C’est donc dès
cette époque que s’installent certaines des bases du comportement canin :

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- Aller au plus facile pour se nourrir.
- Vivre en périphérie des groupes humains.
- Attraction vers l’homme.
Bien entendu des accidents naturels ont dû faciliter l’apprivoisement, chiots
orphelins récupérés par les humains par exemple. Encore de nos jours dans
certaines tribus d’Amazonie ou à Madagascar les femmes allaitent les chiots
avant leur sevrage. Il est possible qu’une telle pratique existe depuis le début
de la domestication du loup/chien et dans tous les cas elle facilite l’acceptation
réciproque des deux espèces. Comme nous le montre la photo de gauche, il
est probable que l’animal allaité par la mère en même temps que l’enfant va
développer un attachement particulier envers ces deux humains. La
mythologie puise ses récits dans des anecdotes de la vie courante qu’elle
embellit et amplifie, la légende de Romulus et Remus a probablement un
certain fondement et présente la réciproque de la pratique évoquée de nos
jours.

Deux découvertes archéologiques confirment la relation que nos ancêtres


entretenaient avec leurs chiens.
En 1979, en Israël, sur le site archéologique de Ein Mallaha, Simon Davis et
son équipe fouillent une tombe. Ils découvrent un squelette humain tenant
dans ses bras le squelette d’un petit canidé (chiot ou louveteau). La datation du corps nous renvoie 14 000
ans avant notre ère. D’autres découvertes de ce type interviennent en Allemagne ou une tombe datée de
8000 ans avant notre ère nous montre un couple homme et femme entourés de leurs chiens domestiques.

Ces travaux nous amènent à penser que les relations entre les hommes et leurs chiens étaient déjà à un
stade de collaboration avancée.

- Se faire enterrer avec son animal tend à démontrer qu’il existait déjà une relation affective.
- La domestication du chien a probablement commencé dans le bassin Mésopotamien.
Dès lors on peut imaginer que l’homme s’est progressivement rapproché du loup/chien et que celui-ci s’est
mis à collaborer dans leur intérêt commun. Le chien pouvait être alors tout à la fois soit un auxiliaire pour la
recherche de la nourriture, soit un compagnon de la vie quotidienne, soit une ressource alimentaire.
L’homme a certainement remarqué chez le loup/chien ses dispositions pour la chasse, son odorat, son ouïe
exceptionnelle, ses capacités de veille. L’animal vivant en périphérie de la tribu il a dû être un gardien
exceptionnel toujours aux aguets. Dans cette hypothèse le chien est rapidement devenu un compagnon
indispensable capable de suivre ses maîtres lors de leurs grandes migrations. Cette vision des choses est
assez probable mais à ce jour elle n’est pas consolidée par suffisamment de découvertes pour être
confirmée.

Cette vie plus ou moins communautaire a des impacts importants sur l’animal. En 1959 le généticien Dmitry
Belyaev lance une campagne d’expériences de domestication sur le renard argenté. Ce programme est
lancé à l’académie des sciences de Sibérie il est poursuivi après sa mort en 1985 par le professeur Lyudmila
N.Trut.

La théorie de Belayev tente d’établir que les évolutions comportementales de l’animal placé dans un nouveau
milieu font que ses tentatives d’adaptation modifient sa physiologie et sa morphologie. En clair le fait de
domestiquer le loup ferait évoluer ses caractéristiques au travers des nécessités d’adaptation. Près de 50000
renards argentés ont été étudiés en plus de 40 ans et les résultats sont les suivants :

- Tous les sujets sont devenus plus ou moins familiers mais à des degrés différents. Certains ont adopté
des comportements de chien.
- L’anatomie s’est modifiée, les renards sont devenus plus petits, la couleur du pelage a changé.
- Comme chez le chien un stop s’est formé sur le museau et le cerveau a diminué de volume.
- Le comportement à l’âge adulte est devenu de plus en plus juvénile au fur et à mesure de la
descendance.
En 40 ans Belayev nous montre l’évolution de l’animal sauvage soumis à la domestication. Les évolutions
depuis les premiers individus tendent vers le même type de différenciation entre le loup et le chien, que ce
soit dans la morphologie ou le comportement. Selon toute vraisemblance le loup/chien s’est modifié au
contact de l’homme pour devenir Canis Familiaris, le chien que nous connaissons aujourd’hui.

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Un autre facteur a aussi dû influencer l’évolution du loup/chien, c’est la sélection faite par l’homme. On peut
en effet concevoir que celui-ci ait choisi de ne conserver à son service que les individus qui lui étaient le plus
utiles, les moins familiers pourraient avoir servi d’animal de compagnie ou être tués pour les besoins
alimentaires. De cette façon une sélection se serait aussi faite dégageant progressivement des individus
mieux adaptés à la vie avec l’homme.

8000 ans avant notre ère nos ancêtres ont commencé à se sédentariser de chasseurs itinérants ils sont
devenus agriculteurs, il semble que c’est à partir de cette époque que le chien se vulgarise et se multiplie. Et
comme un compagnon idéal le chien va s’adapter ; il va profiter de ses capacités physiques pour devenir
progressivement chien de troupeau, chien de garde.

Ce changement de mode de vie sonnera probablement le début des conflits entre l’homme et le loup. Ce
dernier tentera de s’approprier les nourritures produites par l’homme qui devra réagir contre ce prédateur.
Cependant jusqu’à ce jour la nourriture est la motivation du loup et non pas la prédation de l’homme qui ne
semble pas faire partie de son répertoire alimentaire.

Le loup/chien a pu être domestiqué car il conserve des caractéristiques juvéniles ou fœtales à l’âge adulte,
c’est la néoténie. Le sujet adulte présente des comportements de l’adolescence et les conserve jusqu’à ce
qu’ils s’altèrent par involution. Un chien adulte continue de jouer, garde des attitudes de soumission face à
l’homme, a un seuil élevé au stress, est peu craintif en général. Ce comportement n’existe pas chez le loup
adulte. Il est évident qu’un chien adulte a moins de chances de survie dans la nature qu’un loup, cela est dû
à la domestication.

En 2002 Peter Savolainen tente de recouper les informations qu’il obtient par des analyses ADN et datation
historique. Il conclut que plus de 95% des séquences ADN appartenaient à 3 groupes phylogénétiques
représentés universellement à des fréquences similaires, ceci indiquant une origine commune à partir d’un
seul pôle de gènes pour toutes les populations canines. Une variation génétique plus large en Asie de l’Est
que dans les autres régions, ainsi que le modèle de variation phylogéographique, suggèrent dans cette étude
que le chien domestique est apparu il y a 15 000 à 40 000 ans en Asie.

Pour Savolainen les études génétiques semblent indiquer que l’apparition des premiers chiens, chiens
sauvages, s’est faite progressivement, entre - 150 000 et - 15 000 ans av. J.C., à partir du loup. Les données
archéologiques suggèrent quant à elles que la domestication du chien a eu lieu simultanément en plusieurs
points de l’Europe et de l’Asie, environ 12 000 ans avant J.C.

C’est probablement la domestication du chien qui a généré l’idée de domestication d’autres espèces.

CLASSIFICATION DES DOMESTICATIONS


Période Animal Localisation Souche
10000 – 5000 ans av. J.C Chien
9000 – 7500 ans av. J.C Porc Mésopotamie Sanglier
8500 – 7000 ans av. J.C Chèvre Mésopotamie Egagre
8500 – 7000 ans av. J.C Mouton Mésopotamie Mouflon
8000 – 7000 ans av. J.C Bœuf Europe orientale Auroch
5000 – 3500 ans av. J.C Ane Proche Orient Onagre
3500 – 3000 ans av. J.C Cheval Europe centrale Tarpan

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1.01.4 – De l’apparition du chien à nos jours
Dans ce chapitre nous allons suivre le chien de la préhistoire à nos jours. Ce chapitre est uniquement
informatif, d’ailleurs certaines hypothèses ici émises sont fortement contestées. Cet exposé est partial car il
n’aborde que les chiens en Europe. Si vous voulez davantage d’information vous pouvez nous le demander,
nous disposons d’une documentation suffisante sur le chien dans l’histoire. Ce qui est important à retenir
c’est que le temps passant les utilisations du chien va aller en se diversifiant et qu’il devient un compagnon
de plus en plus proche de l’homme.

2000 ans avant Jésus Christ « Canis Familiaris Palustris » ou encore Chien des Tourbières est largement
diffusé en Europe et dans le monde. C’est un gardien et un auxiliaire pour la chasse, quelquefois un simple
animal de compagnie. Dans le nord de l’Europe il est déjà attelé comme chien de traîneau. C’est à cette
époque qu’il passe d’Espagne en Afrique du Nord ou le chien était totalement inconnu.

Diverses races commencent à apparaître au hasard des croisements et des sélections utilitaires. A l’âge du
bronze quatre types apparaissent :

- « Canis familiaris Inostranzewi » : ancêtre des molosses, du Dogue du Tibet, des Bouviers, du chien
des Pyrénées et du Terre-Neuve.
- « Canis familiaris Métris-Optimae » : chien accompagnant les commerçants du métal et les forgerons
dans leurs déplacements, ancêtre du Berger Allemand, Berger Persan, et de tous les chiens de
Berger.
- « Canis Familiaris Intermedius » : apparaît à la fin de la préhistoire, ancêtre du Samoyède, du Spitz, de
l’Epagneul du Tibet, du Barbet, du Braque et de l’Epagneul.
- « Canis Familiaris Leineri » : ancêtre du Lévrier.
Egypte : En Egypte ancienne le chien est très présent. Anubis est le Dieu à tête de Chacal ou de chien, les
Pharaons font momifier leurs chiens, le respect de leur animal est tel qu’il est interdit de les tuer à leur
mort ils seront embaumés puis déposés au côté de leur maître. Les races connues en Egypte ancienne
sont le Lévrier de Dalmatie, le Dingo, le Molosse, le Chien de Garde, le Basset, le Lévrier. Ces chiens
puissants et belliqueux sont des auxiliaires de combat et participent aux batailles au côté du char de leur
maître. C’est déjà l’utilisation militaire du chien.

Grèce : Le chien est omniprésent dans l’histoire et la mythologie de la Grèce ancienne. Si on accepte que
le mythe ait un fondement de la vie des hommes, nous devons convenir qu’imaginer des interactions
entre chien et dieux est révélateur de l’importance donnée à l’animal dans la société d’alors. Ainsi Vulcain
ayant forgé un chien d’airain lui insuffla la vie pour l’offrir à Zeus, roi des dieux. Argos le chien d’Ulysse,
le reconnut à son retour 20 années après son départ et en mourut de joie. Le commerce du chien existait
aussi et le chien de compagnie ou de confort était prisé par l’aristocratie. La garnison de la citadelle de
Corinthe était défendue par des chiens en grand nombre.

Xénophon puis Aristote vont créer les premiers traités de vénerie. Aristote cite sept races de chiens :

- Epirote : Chien de Berger de grande taille.


- Mélitéen : Ancêtre du Bichon Maltais.
- Chien de Laconie : Chien de garde.
- Molosse : Utilisé pour la chasse.
- Cyrène : Peut-être un lointain parent du Dogue.
- Egypte : Probablement le lévrier.
- Inde : Molosse.
Dans la mythologie il est encore Cerbère chien à trois têtes, gardien des enfers. Alexandre le grand, 300
av.J.C utilisait les Dogues Assyriens pour la défense de son char ; ces animaux gardaient le véhicule
royal même en l’absence de leur maître.

Rome : Bien entendu les classifications des chiens dans l’antiquité n’ont pas de valeur scientifique, elle ne
tient compte ni des aptitudes ni de la morphologie. Virgile retient 5 espèces de chiens, ce qui est vraiment
peu, il nous explique pourquoi ses contemporains coupaient déjà les queues et les oreilles des chiens,
c’était en fait pour réduire les prises des antagonistes lors des combats avec les loups ou les renards. Mais
les romains ont certainement été les premiers à utiliser le chien dans l’art de la guerre. Ils dressaient les
Dogues d’Assyrie non seulement au combat mais aussi au guet et aux liaisons entre bataillons.

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Les jeux du cirque sont aussi le prétexte à l’utilisation du chien. Pour les combats de gladiateurs on élève
des Molosses dont la caractéristique principale est de ne pas relâcher la prise lorsqu’ils mordent. Il est
probable que le Mâtin de Naples et le Perro de Presa espagnol descendent de ce chien. A l’époque de la
conquête des Gaules Jules César emmène des Molosses jusqu’en en Angleterre, par croisements
successifs ces chiens seront probablement à l’origine du Bulldog.

Cette époque marque aussi le début du sport canin. Arrien rapporte dans ses écrits les compétitions
organisées entre propriétaires pour faire rivaliser leurs animaux.

Caton l’Ancien et Marcus Terentius Varro nous relatent un traité sur la gestion des fermes romaines, rédigé
en 150 avant J.C., et dans lequel est décrit le rôle des chiens de protection pour protéger les troupeaux.
Coppinger (1993), nous explique que ce traité est si bien fourni en informations sur l’utilisation des chiens
de protection que si aucun autre livre n’existait, il pourrait être encore être utilisé de nos jours.

Varron (116-27 av. J.C.), dans son ouvrage "De rustica" (37 av. J.C.), consacre plusieurs pages au chien
de protection du troupeau : "Le chien est indispensable pour ceux qui élèvent des animaux à laine. Il est le
gardien du bétail en général, mais il est le défenseur naturel des brebis et des chèvres. Le loup est là, sans
cesse qui les guette, et nous lui opposons les chiens (...). Pour ce qui est de l'extérieur, prenez-les de belle
forme, de grande taille avec les yeux noirs ou roux, les narines de même couleur, les lèvres rouges tirant
sur le noir, ni trop retroussées, ni trop pendantes (...). Il est essentiel également que les chiens aient la tête
forte, les oreilles longues et souples, le cou gros et bien attaché, les cuisses droites et tournées plus en
dedans qu'en dehors, les pattes larges, les doigts écartés, les ongles durs et recourbés, l'épine du dos ni
saillante ni convexe, la queue épaisse, la voix sonore, la gueule bien fendue et le poil blanc de préférence
afin qu'on puisse facilement les distinguer des bêtes fauves pendant la nuit".

Plus tard, Columelle écrit au 1er siècle après J.C. dans son traité d’agronomie : "Un agriculteur doit avoir
un chien et lui donner la priorité devant tous les autres animaux, car le chien garde la propriété, les biens,
l'Homme, le bétail et la terre. Quand il souhaite prendre (acheter) un chien, il doit le choisir, selon sa
destination, parmi les trois espèces :

- Il existe un type de chien qui garde les bâtiments et signale l'approche des personnes inconnues.
- Le deuxième type qui protège le bétail des attaques de l'homme, et il ne protège pas seulement les
bêtes enfermées dans les étables et les bergeries, mais aussi les bêtes qui paissent dans les prés.
- La troisième espèce est celle qu'on utilise pour la chasse."
Nous le voyons, dès l’antiquité le rôle du chien ne fait que croître, son utilisation apparaît de plus en plus
en complément des activités humaines dans toutes leurs diversités.

Du Moyen âge au XVIIe siècle : En avançant dans le temps nous avons de plus en plus de traces
incontestables sur l’utilisation des chiens dans la vie courante. L’état commence à légiférer sur la propriété
et sanctionne les vols et crimes. Ceci confirme bien le chien dans son rôle de précieux utilitaire qui facilite
la vie. Cependant en plein Moyen Age ce sont les Seigneurs qui possèdent le plus grand nombre de
chiens, il s’agit incontestablement d’un privilège, les Serfs semblent avoir peu de chiens, peut-être
s’alimentaient-ils de leur chair lors des grandes famines.

Clovis légifère sur le vol et la destruction des chiens de service. Eginhard nous décrit l’institution de la
Louveterie sous Charlemagne, il s’agissait de s’attaquer aux loups avec des meutes de chiens performants
et agressifs. C’est la période de la naissance de la légende du loup ayant des pouvoirs et des capacités
quasi surnaturelles. Les chiens n’étaient pas assujettis à ce genre de superstition, aussi les seigneurs
respectaient leurs meutes car elles ne craignaient pas ce que l’homme craignait. A l’époque de
Charlemagne les barons se faisaient accompagner en permanence par leurs meutes, c’était à la fois une
protection contre les agressions mais aussi contre les esprits malins ; ils assistaient aux cérémonies
religieuses accompagnés de leurs chiens. Les animaux perturbaient les cérémonies, les gens d’église
durent faire pression sur Charlemagne pour qu’il fasse cesser cette pratique. Ce qu’il faut retirer de ces
anecdotes c’est l’importance du chien dans la vie des hommes de caste supérieure, le chien était à la fois
parti de la vie de l’homme, son protecteur accessoire, son aide pour le contrôle de la recherche
alimentaire, et probablement l’ami ou le confident de la famille. Ne soyons pas naïf, chez le serf ce devait
être un peu différent, mais on peut concevoir que le chien était pour lui aussi d’une grande assistance
pour la chasse au petit gibier.

Au VIIème siècle les moines de l’abbaye de Saint Hubert créent la race des Saint Hubert, chiens d’assez
grande taille et fournissent la cour du roi de France chaque année. Ces chiens connus pour leur flair
remarquable et leur aptitude à la chasse vont constituer les meutes de chasse à courre. La race sera
importée en Angleterre et portera le nom Bloodhound.

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XIIIème et XIVème siècle, époque des croisades. Les Arabes ont hérité des Grecs anciens la médecine
et la science vétérinaire. Les croisés à leur tour à leur contact vont acquérir des notions importantes pour
les soins de leurs chiens. Durant sa captivité Saint Louis rencontre le Chien Gris, chiens d’origine Tartare
bien plus performants que les Saint Hubert en endurance. Il choisira de se constituer une meute royale
à son retour de captivité. Trois siècles plus tard Charles IX reviendra à la meute des Saint Hubert, il
expliquera d’ailleurs son choix dans un traité « Manuel de la Chasse Royale ». Dès cette époque les
chiens sont spécialisés pour la chasse en fonction de leurs aptitudes et de leur morphologie, c’est déjà
la classification en chiens courants, chiens d’arrêt. L’utilisation du chien est extrêmement variée, il
participe aux tâches domestiques les plus dures, il n’est pas rare de l’atteler pour tirer des charges voir
même pour labourer.

Nous disposons de plus en plus de témoignages de cette époque concernant le chien. Connaître le chien
donne droit au titre de Bachelier. Les repas seigneuriaux sont prétextes à comparaison des exploits des
chiens et des meutes, les récits relatant les exploits ou la disparition de chiens vaillants sont nombreux.
Les femmes de cour entretiennent et protègent leurs chiens de compagnie.

Au XIVème siècle Gaston Phoebus décrit avec minutie la manière de choisir et élever les chiens en
fonction leur destination ; il explique aussi les soins leur apporter régulièrement, ses traités montrent
l’attention apportée aux chiens par les seigneurs de la guerre et de la chasse. De plus en plus de
représentations du chien apparaissent dans les peintures, les tableaux, les tapisseries, les blasons.
Les Rois de France auront tous sans exception une attention particulière pour leurs meutes et leurs chiens
de compagnie. Au XVIème siècle le Docteur Caïus fondateur de l’université de Cambridge et médecin de
Henri VIII rédige son « Traité des races de chiens » ou il distingue trois groupes en fonction de leurs
aptitudes :

- Chien de chasse.
- Chien d’utilité.
- Chien de compagnie.
Nous entrons ainsi dans les concepts actuels de race.

Les Rois de France ont tous porté une grande attention à leur meute. Le XVIIème siècle est certainement
celui de la vénerie. Louis XIII faisait organiser lui-même ses meutes et faisait classer les chiens en fonction
de leur âge de leur performance et de leur expérience. Louis XIV se consacre avec persévérance à la
chasse, il légifère et structure ses meutes. La peinture animalière l’intéresse aussi, il commande de
nombreux tableaux d’équipages de chiens pour la décoration des châteaux.

C’est aussi le siècle de Descartes, une majorité de ses contemporains se rallient à ses avis sur les animaux,
pour lui l’animal n’a ni raison ni âme, c’est de cette affirmation que naîtra la théorie de l’absence de
souffrance ou de douleur chez l’animal, idée qui aura cours jusqu’à nos jours. Louis XV à son tour se
passionne pour la chasse et pour les chiens. Oudry, peintre animalier du Roi va s’attacher à monter les
races de l’époque, on identifie nettement les Bouledogues, Dogues, Caniches, Danois Barbet, Lévriers,
Carlins, Bassets, Griffons dans l’ensemble de son œuvre. Le Roi se passionne aussi pour autre activité
cynophile, la recherche de truffes. Les utilisations militaires se généralisent, chiens de garnison, garde de
ville, mais aussi chiens de combat que l’on envoi sur le champ de bataille en certaines occasions.

Au XVIIIème siècle Buffon et Linné rédigent les premiers traités sur la généalogie canine. A cette époque
commence le croisement de races pour obtenir de nouvelles souches aux performances ciblées. C’est
aussi le début de la médecine vétérinaire structurée. Curieusement la révolution va participer fortement à
abâtardir les races. La chasse n’étant plus un privilège le contrôle des meutes n’est plus assuré et les
croisements sont nombreux on assiste alors en France à la dégénérescence des races. Les armées de
Bonaparte sont équipées de chiens utilisés à la garde des campements et à la poursuite des populations
civiles.

Le XIXème siècle est marqué par l’œuvre de Frédéric Cuvier. Ce naturaliste établit une classification et
dénombre 55 espèces réparties en 3 races principales. Avec Geoffroy de Saint Hilaire il s’intéresse au
comportement animalier, ce sont les précurseurs de l’éthologie. Le retour de la royauté participe à un
renouveau des races canines, les Bourbons reconstituent des meutes à partir de chiens Anglais. Fait
notoire, en 1828 l’utilisation du chien comme animal de trait est prohibée par un acte de loi. Lamartine,
Chateaubriand, Balzac écrivent des pages lyriques sur le chien sa vie, ses relations avec l’homme. A
l’inverse c’est aussi l’époque des combats organisés de chien, distraction favorite des débits de boisson
à la périphérie des villes.

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En 1859 c’est la première exposition canine en Angleterre, suivie en France en 1863, en 1884 est crée la
« Société Centrale pour l’Amélioration des Races de Chiens en France ». Toujours en Angleterre vers
1850 apparaît la première école pour chiens d’aveugles. Il est curieux de constater que dans la
connaissance, les soins, l’amélioration génétique, l’éducation, les Anglo-saxons aient toujours précédé les
Français, y compris de nos jours. Comme tout au long de l’histoire le chien devient nourriture durant la
guerre de 1870, un marché aux chiens est ouvert, il faut dire que la population de Paris en fut réduite à
chasser et manger les rats. 1881 est marqué par une découverte capitale, Victor Galtier et non pas Pasteur
invente le vaccin contre la rage. Pasteur ne fera que s’approprier la paternité du vaccin en 1885 à
l’occasion de l’expérience sur l’enfant Joseph Meister.

Le XXème siècle vient renforcer le nouveau rôle des chiens ce sont souvent des animaux de compagnie.
La taxe sur les chiens promulguée en 1855 est abrogée, mais surtout la loi 70-598 du 3 juillet 1970 légalise
la détention d’animaux de compagnie (donc du chien) dans les lieux d’habitation. En fait cette loi va
permettre aux citadins de détenir un chien en appartement, nous savons aujourd’hui que ce mode de vie
n’est pas toujours acceptable pour l’animal et que cette situation est fréquemment source de troubles du
comportement. Les pratiques de reproduction et de sélection vont se perpétuer dans la ville, il faudra
légiférer sur tous les aspects de la détention de chien avec en particulier la loi de 1999 sur laquelle nous
reviendrons plus tard. L’extension de la législation à la communauté Européenne rend encore plus
complexe la législation en vigueur.

Aujourd’hui ce sont près de 400 races qui sont reconnues dans différents pays, toutes les destinations,
tous les usages sont envisagés. Tout n’est pas obligatoirement réussite, certaines races n’ont qu’un rôle
décoratif, d’autres souffrent de maladies liées à la dégénérescence de race. Pour positive qu’elle ait été
l’intervention de l’homme sur le chien n’a pas toujours des conséquences positives.

1.01.5 – La sélection utilitaire


Nous avons vu que la chasse fut la première activité vers laquelle fut orienté le chien. Pour répondre aux
spécificités des animaux à chasser plusieurs races ont été créés. Il en est de même pour les chiens de
berger ou les chiens de compagnie. Attention à ne pas confondre sélection utilitaire et spécialisation.
L’exemple le plus fameux sera peut-être celui du Labrador, ce chien connu pour son utilisation dans
l’accompagnement des infirmes n’a pas été créé pour cet usage, c’est d’abord un chien de chasse en milieu
aquifère.
Pour créer une nouvelle race il faut de l’expérience en élevage, une bonne connaissance du monde canin, et
plus que de simples notions de génétique. Les essais sont nombreux et les échecs aussi. Heureusement
l’organisation internationale de la reconnaissance des races limites fortement ces tentatives ; en admettant
vouloir créer une race il est peu probable qu’elle soit reconnue du vivant de son créateur, ceci limite fortement
ces interventions hasardeuses. Ce sujet sera repris lors du chapitre relatif à la génétique.

Vous avez terminé d’étudier vous avez noté les trois points qui vous
paraissent les plus importants, avant de répondre aux questions
commentez chaque point puis commencez à répondre aux questions. Si
votre tuteur trouve vos commentaires pertinents il continuera la
correction, sinon il vous demandera de reprendre l’étude du chapitre.

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FORMATION COMPORTEMENTALISTE – ZOOLOGIE CANINE
CONTROLE DES CONNAISSANCES CHAPITRE 1.01

Maintenant dites quels sont à votre avis les trois points les plus importants
du chapitre et commentez chacun des points en une ou deux lignes puis
répondez aux questions posées. Renvoyez votre contrôle à votre tuteur avec
copie au centre.

Ne recherchez pas de réponse absolue, aux deux premières questions vous pouvez apporter différentes
réponses toutes aussi valables les unes que les autres.

1 – Identifiez-vous au premier homme ayant utilisé le premier loup/chien. En quelques


lignes expliquez ce que vous avez apporté à cet animal et ce qu’il vous a apporté.

2 - Recherchez les utilisations du chien pour améliorer la vie de l’homme.

3 - En quoi se différencient la vénerie et la louveterie.

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