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ation des populations et/ou à la chasse

 
Aspects sanitaires

 
Symbolique

 
Représentations dans la peinture


Notes et références


Voir aussi

Cerf élaphe
Cervus elaphus

 Article
 Discussion

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Pour les articles homonymes, voir Cerf (homonymie).

Ne pas confondre avec le genre Elaphe, des serpents de la famille des colubridés.

Cervus elaphus

Cerf élaphe
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Ordre Artiodactyla
Sous-ordre Ruminantia
Famille Cervidae
Sous-famille Cervinae
Genre Cervus

Espèce

Cervus elaphus
Linnaeus, 1758

Statut de conservation UICN


LC : Préoccupation mineure

Statut CITES

Annexe III , Rév. du 22/04/1976


Tunisie et ssp.
barbarus uniquement

Statut CITES

Annexe I , Rév. du 01/07/1975


ssp. hanglu uniquement

Statut CITES

Annexe I , Rév. du 01/07/1975


ssp. bactrianus uniquement

Répartition géographique

Répartition actuelle (vert foncé) et ancienne (vert clair) du cerf élaphe. Le point
d'interrogation dans la steppe russo-kazakhe représente une zone qui a pu être habitée par le
wapiti ou le cerf élaphe.

Red Deer

Le cerf élaphe (Cervus elaphus) est un grand cervidé des forêts tempérées d'Europe,
d'Afrique du Nord, d'Asie occidentale et d'Amérique. Son nom est un pléonasme, car
« élaphe » signifie déjà « cerf » en grec.
Ce cerf est l'un des représentants les plus connus de cette famille de mammifères. L'espèce
comprend plusieurs sous-espèces, dont le « cerf de Bactriane », le « cerf du Turkestan », le
« cerf rouge du Turkestan » ou encore le « cerf élaphe du Turkestan »1.

La femelle est la biche, le petit est le faon. Ensuite, de 6 mois à 1 an, on l'appelle « hère » s'il
s'agit d'un mâle, la femelle conserve le nom de « faon » jusqu'à un an. De 1 an à 2 ans, le
jeune mâle est appelé « daguet » avec deux grands bois secs et la femelle « bichette ». Les
biches ne portent pas de bois.

Origine, histoire, nomenclature et systématique

Daguet.

Les cerfs sont de grands herbivores ruminants présents dans l'hémisphère nord.
Originellement adaptés aux milieux ouverts enherbés ou à des zones de type savanes
tempérées (broutage de feuilles et bourgeons à différentes hauteurs), ils ont formé des
populations et sous-populations qui ont évolué, sous la contrainte des dernières glaciations, et
plus rapidement ensuite sous la contrainte de la chasse par l'homme et de l’anthropisation des
paysages2. À la différence du cerf megaloceros, ils ont, sur une grande partie de leur aire
potentielle de répartition survécu aux chasseurs du paléolithique et du néolithique en se
réfugiant dans les zones de forêt dense. Les grands cervidés doivent cependant affronter
localement des phénomènes d'insularisation écologique notamment dû à la fragmentation des
forêts où ils se sont réfugiés, ou au fait que certaines populations sont issues d'un petit nombre
d'individus réintroduits (risques liés à la consanguinité). Des sous-populations ont pu évoluer
de manière assez divergente, notamment dans le contexte d'insularisation écologique des îles
méditerranéennes au Pléistocène, avec des variations de taille, mais aussi fonctionnelles (par
exemple de l'appareil masticateur ou des os du pied, qui sont probablement des adaptations
aux modifications des niches écologiques occupées3). Le « mégacérin de la Sardaigne » et le
« cerf de Sicile » devaient être des herbivores agiles et rapides. Le mégacérin de Sicile,
semble quant à lui avoir été plus adapté à des milieux plus fermés et boisés3. En Crète, les
petits mégacérins, même peu agiles, devaient être adaptés à des terrains difficiles et
accidentés, sans qu'on sache exactement quelle pouvait être leur alimentation3.

Le cerf élaphe comme toute la grande et petite faune des zones tempérées a récemment (aux
échelles géologiques du terme) dû s'adapter à trois glaciations. De premiers échantillons
d'ADN bien conservé ont été trouvés sur des os de trois cerfs (Cervus elaphus) datés de la fin
du Pléistocène, trouvés dans la grotte Emine-Bair-Khosar (EBK) à la lisière nord du plateau
inférieur du Massif montagneux de Tchatyr-Dah en Crimée4. En les comparant à l'arbre
phylogéographique connu basé sur l'analyse de séquences d'ADN mitochondrial de cerfs
vivant aujourd'hui dans l'hémisphère Nord, les chercheurs ont pu confirmer que la péninsule
de Crimée semble avoir servi de refuge à une grande part des cerfs élaphes du nord-Est de
l'Europe, et qu'elle a ensuite (Pléistocène supérieur) joué un « rôle majeur » dans la
recolonisation et la dispersion des espèces tempérées pour tout le continent eurasien 4.
Forme proéminente de l'œil, pupille horizontale, et fente
dite « larmière » ou « larmier » où coule la « larme de cerf », décrite comme « eau qui coule
des yeux du cerf dans ses larmières, où elle s'épaissit en forme d'onguent qui est de couleur

jaunâtre »5 sont caractéristiques des cerfs. Femelle, biche

Pour éclairer la phylogénie, la phylogéographie du cerf élaphe, une étude publiée en 2004 a
comparé la séquence d'ADN mitochondrial du cytochrome b d'échantillons prélevés parmi
cinquante et une populations de cerfs réparties dans le monde, mais essentiellement en Asie et
Europe6.
Plusieurs méthodes ont été combinées (dont le maximum de parcimonie, le maximum de
vraisemblance, et l'analyse cladistique imbriquée), qui ont conduit les chercheurs à conclure
que les populations de cerf élaphe actuellement présentes seraient originaires de la région
située entre le Kirghizistan et l'Inde du Nord, avec deux groupes génétiquement bien distincts,
l'un vivant à l'ouest (composé de quatre sous-groupes) et un autre vivant à l'est (composée de
trois sous-groupes)6.
Ces données ADNmt ne confirment pas la classification traditionnelle considérant que tous
les cerfs élaphes constituent une seule espèce, ni sa division en nombreuses sous-espèces6.

Systématique

Dans la littérature antérieure aux nouvelles données génomiques, l'espèce Cervus elaphus
compte plusieurs sous-espèces :

 le cerf de Barbarie (Cervus elaphus barbarus), qui n'existe plus que dans une aire très
limitée de l'Atlas ;
 le cerf élaphe de Corse et Sardaigne (Cervus elaphus corsicanus) ;
 le maral (Cervus elaphus maral) d'Europe Centrale et de Sibérie ;
 le cerf de Bactriane ou cerf de Boukhara d'Asie centrale (Cervus elaphus
yarkandensis, anciennement Cervus elaphus bactrianus) ;
 le hangul (Cervus elaphus hanglu) du Cachemire ;
 le cerf de Roosevelt (Cervus elaphus roosevelti) d'Amérique du Nord et de Sibérie ;
 le cerf blanc du Danemark.
Ces espèces peuvent comprendre plusieurs génotypes ayant permis des adaptations aux
caractéristiques biogéographiques et écologiques des zones où elles ont vécu, et leur
classification pourrait devoir être revue.

Cette classification est actuellement remise en cause par certains taxonomistes. Après analyse
génétique6, le wapiti (anciennement Cervus elaphus wapiti) est considéré comme une espèce à
part entière sous le nom de Cervus canadensis. Le nombre de sous-espèces tendrait à se
réduire pour n'en conserver que deux.[réf. nécessaire]

Description et caractéristiques

Un cerf élaphe en Autriche, région d'Altenfelden.

Septembre 2016. Un cerf élaphe vers Aletschwald (de) en


Suisse. Octobre 2021.

Données biométriques
Squelette d'un cerf.

Cervus elaphus corsicanus. Le cerf (ici par Carl Friedrich


Deiker, en 1875) fait partie des animaux qui ont inspiré un grand nombre d'artistes.

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (janvier 2021).

Les cerfs élaphe contemporains sont élancés, ils atteignent une longueur totale de 1,6 à
2,6 mètres, pour 1,10 à 1,50 mètre de hauteur au garrot et un poids de 67 à 300 kilogrammes,
variant selon la sous-espèce. Le poids des animaux est variable selon l'âge, le sexe et la
région. Le poids des cerfs augmente de l'ouest vers l'est de l'Europe : de 100 kg en Écosse à
250 kg en Europe de l'Est. Le poids des animaux se stabilise vers l'âge de 3–4 ans chez la
femelle (biche) et 7 ans chez le mâle.

En France, les cerfs mâles pèsent entre 120 et 250 kg (150 kg en moyenne) pour une taille de
130 à 150 cm (1,40 mètre en moyenne) au garrot et environ 1,70 à 1,80 m à la hauteur de la
tête, les biches, pèsent entre 67 et 100 kg (80 kg en moyenne) pour une taille qui varie selon
les individus de 1,10 à 1,30 mètre (1,20 mètre en moyenne) au garrot et 1,50 m environ à la
hauteur de la tête.

Ce poids varie selon la qualité du milieu de vie (abondance de la nourriture) mais aussi selon
la saison. Un hiver rude peut entraîner une perte de poids de 10 à 15 % chez les deux sexes, le
mâle peut perdre jusqu'à 20 % de son poids pendant le brame et la femelle jusqu'à 15 % de
son poids pendant la période d'allaitement. Les activités physiques également, notamment la
course et les bonds, montrent qu'en l'absence de prédateurs, les cerfs se déplacent moins et
peuvent prendre plus de poids.
La queue mesure de 10 à 27 centimètres de long. Les sous-espèces nord-américaines et du
nord-est de l'Asie sont généralement plus grandes que les européennes. Les mâles sont
également toujours plus massifs que les femelles. Le cerf élaphe est élancé, mais fortement
constitué, avec un poitrail massif, et un cou assez élancé. Les yeux sont de taille moyenne, les
oreilles effilées aussi longues que la moitié de la tête et des pattes très fines adaptées à la
course rapide et aux bonds. Les pattes sont constituées de quatre doigts (les doigts 2, 3, 4, 5, le
« pouce » étant atrophié), les doigts 2 et 5, plus petits que les deux autres et ramenés vers les
côtés de la patte, ne marquent normalement pas le sol lors des déplacements, excepté lors de
déplacements dans la neige ou la boue.

On trouvait en Gaule au moins jusqu'à l'époque gallo-romaine des cerfs de très grande taille,
comme en témoigne par exemple le squelette entier d'un cerf retrouvé par les archéologues
MM. Métayer et Gardin en 1856 dans un puits funéraire gallo-romain. Les mensurations du
crâne de ce cerf sont de 56 cm de long et 25 cm de large (entre les deux arcades sourcilières)
celles des omoplates : 37 cm de long et 23 cm de large. De nombreux squelettes de loups et
d'autres animaux contemporains de ce cerf ont été trouvés dans ce même puits, avec quelques
têtes de chiots.

Pelage

Cerfs et biches blancs — lors de la repousse des bois en

velours (moulin de Poyaller). Faon, au pelage


caractéristique, qui aide probablement l'animal à se camoufler sous le couvert forestier ou
dans les hautes herbes.

La coloration du pelage varie fortement selon les saisons, l'âge et le sexe : d'une teinte brun-
roux en été et gris-brun en hiver ; le mâle a généralement un pelage plus sombre que la
femelle.
La mue intervient deux fois par an, aux printemps (avril-mai), alors les cerfs perdent leur
pelage épais de l'hiver pour laisser apparaître une nouvelle peau plus fine et plus claire, puis à
l'automne (octobre) apparaît un pelage plus épais et plus foncé pour supporter les froids
d'hiver.

Une tache jaune clair, appelée « cimier », orne la croupe des deux sexes.

Le faon a, jusqu'à l'âge de quatre mois environ, un pelage brun clair tacheté de blanc que l'on
appelle « livrée ».

Exceptionnellement, des cerfs ont un pelage blanc, tels qu'en captivité au parc de Dyrehaven
(Danemark), et au moulin de Poyaller (dans les Landes, en France)7 ou à l'élevage de la belle
charme en Haute-Marne (Champagne-Ardenne).

Bois

Les bois, perdus chaque année, sont parfois rongés par des
écureuils ou d'autres rongeurs, qui y trouvent une source de calcium et sels minéraux.

Phases annuelles de croissances des bois.

À partir de neuf mois, des bois commencent à pousser sur la tête du mâle sous forme de
pivots. À un an, ils sont visibles, et le mâle est alors appelé « daguet ». Les bois vont alors
tomber chaque année (fin de l'hiver chez les cerfs âgés, début du printemps chez les jeunes)
pour repousser au cours de l'été. Une enveloppe nourricière, duveteuse et irriguée de sang,
assure leur croissance à la manière d'un placenta pour un fœtus. Fin juillet, le velours tombe.
Paradoxe de la nature, les bois ne sont opérationnels que lorsqu'ils sont morts. Pour les
dépouiller totalement puis les aiguiser en vue des prochains combats, le cerf va « frayer » en
les frottant de façon répétitive aux arbres. Il mange les lambeaux de peau qui pendent aux
ramures.

Les dimensions et la forme des bois varient individuellement, mais aussi selon l'âge et la sous-
espèce8. Contrairement à une croyance répandue, le nombre de cors n'a pas de rapport direct
avec l'âge9. Le premier cor se nomme andouiller de massacre, le second surandouiller.

Le bois de cerf râpé ou calciné était employé jusqu'à la fin du XIXe siècle en tant
qu'antidiarrhéique, les principes actifs étant la gélatine et le phosphate de calcium[réf. souhaitée].
Répartition
Le groupe des « cerfs élaphes » est répandu dans l’hémisphère nord en trois grandes
populations séparées, aujourd'hui classées en deux espèces différentes depuis 2004. L'espèce
Cervus elaphus, le cerf élaphe proprement dit, est désormais réduite à la population du
Paléarctique occidental seulement. Il est présent dans l'essentiel de l'Europe, le nord-ouest de
l'Afrique, dans le nord du Moyen-Orient et en Asie centrale jusqu'aux contreforts sud-est du
Tian Shan à l'extrême ouest de la Chine. Tandis que Cervus canadensis, le wapiti, rassemble
les populations du Paléarctique oriental (Asie tempérée, jusqu'à l'Altaï à l'ouest) et du
Néarctique (Amérique du Nord).

Il a été introduit et est élevé pour sa viande dans certains pays, comme en Nouvelle-Zélande
où il est aujourd'hui invasif.

En France, il est aujourd'hui commun ou redevenu commun dans de nombreuses régions.


Parmi les nombreux massifs à cerf, citons :

 la Petite Pierre (Bas-Rhin), site d'étude de l'Office national de la chasse et de la faune


sauvage ;
 le massif de Châteauvillain- Arc-en-Barrois (Haute-Marne) ;
 Chambord (Loir-et-Cher) (réserve de chasse) ;
 la forêt de Compiègne (Oise) ;
 la forêt de Tronçais (Allier).

Le cerf a parfois été trop chassé ce qui a conduit à sa disparition d'une grande partie de la
France, et les populations menacées de certains massifs ont dû être reconstituées par
réintroduction de l'espèce (dans la forêt de Paimpont en Bretagne ou de Mormal dans le nord
par exemple).

En France, à la suite de la disparition de ses prédateurs naturels et depuis l'instauration des


plans de chasse dans les années 1960, la population est en augmentation continue. Ainsi, la
population serait passée de 40 000 en 1983 à 100 000 en 1994, 160 000 en 2010 voire plus de
180 000 en 2020. Localement, d'importants dégâts sont constatés sur les jeunes arbres.
Toutefois, la capacité maximale des cerfs élaphes en France serait de 700 000 individus.
[réf. nécessaire]

Habitat
Le marquage du territoire se fait notamment par le griffage
d'écorces de certains arbres (ici d'un jeune chêne, en Forêt de Białowieża), par

l'abroutissement ou l'arrachage de lambeaux d'écorce. Un


cerf accompagné de deux biches dans une forêt de Haute-Normandie.

Groupe de cerfs ; parc de Silz (Allemagne).

Il vit surtout dans les grands massifs de la forêt tempérée européenne ainsi que dans les forêts
et maquis méditerranéens. Mais dans ces massifs forestiers il affectionne surtout les zones de
bois clairs, les parcelles coupées et en régénération, les trouées et clairières avec prairies ou
landes et les larges chemins d'exploitation peu fréquentés. Le soir il peut sortir dans les
champs et les prairies des lisières s'il y trouve de la tranquillité. Il utilise la forêt dense pour se
cacher, notamment la journée. Il est présent aussi dans les forêts de montagne jusqu'à plus de
2 000 m et il fréquente les alpages.

Ses caractéristiques morphologiques et biologiques (animal taillé pour la course, vue et odorat
très développés, la taille de ses bois), son régime alimentaire (essentiellement des plantes de
lumière qu'il broute) et son comportement (vie en troupeaux pouvant être importants,
territorialité en période de rut), indiquent qu'il s'agit plutôt d'un animal de milieu semi-ouvert
à ouvert. Mais il s'est réfugié au sein des grands massifs forestiers car il a été chassé des terres
agricoles et des prairies pastorales par l'homme depuis des temps très anciens. Il a vécu par
exemple en grands troupeaux dans les steppes d'Europe de l'Est, en zones dépourvues de tout
boisement, mais il en a aujourd'hui disparu car il était plus facile à trouver et à chasser dans
cet habitat. En Écosse, il vit encore actuellement en forte densité dans de vastes landes
ouvertes dépourvues de forêt. Dans les Alpes, il séjourne dans les alpages où il peut aller
jusqu'à la limite de la végétation à plus 3 000 m d'altitude10.

Son territoire vital est estimé en France à entre 1 000 et 5 000 ha (soit 10–50 km2) ; 3 000 ha
(30 km2) en moyenne, ce chiffre variant considérablement selon la productivité du milieu. Ces
animaux se déplacent parfois sur de longues distances (plusieurs dizaines de kilomètres). La
fragmentation forestière peut donc leur nuire, mais elle semble pouvoir être compensée par
des écoducs judicieusement placés (au-dessus d'autoroutes ou de TGV par exemple).

En Grèce, le cerf élaphe est en danger critique d'extinction11.

Mode de vie et comportement


Mœurs et traits de vie

Le cerf est une espèce crépusculaire et nocturne (ou qui l'est devenue en s'adaptant à la
pression de chasse, comme elle est probablement devenue forestière tout en étant plus adaptée
aux milieux semi-ouverts ou ouverts).

L'espèce est grégaire. Les femelles (biches) se regroupent en hardes dont le domaine vital est
de 2 000 à 5 000 ha12. Les mâles vivent avec elles durant la saison des amours (le rut). Un seul
mâle peut être accompagné d'une harde qui peut compter jusqu'à soixante biches. La biche est
la seule à prendre soin de son faon. Elle ne le quitte que pour aller brouter. La gestation est
d'environ huit mois13.

Composition sociale

Les groupes ou hardes sont composées de mâles, de femelles ou mixtes. La cellule de base est
« matriarcale » (avec un groupe triangulaire composé d'une biche suivie du jeune de l’année
et du jeune de l’année précédente).

Le cerf marque son territoire, par le brame du mâle, les excréments, l'abroutissement
(plantules mangées, extrémités des rameaux latéraux ou de la pousse terminale des végétaux
ligneux rongés), écorçage par les incisives inférieures dans un but alimentaire, peut être
« médical » mais aussi comportemental) et frottis du cerf mâle (en période de reproduction et
de repousse des bois)12.

Le rut et la reproduction
Cerf mâle en rut bramant dans la réserve animale du

Domaine des grottes de Han en Belgique. Affrontement de


cerfs mâles au moment du rut.
Jusqu'à 6 % des mâles sont blessés chaque année lors de ces combats14. Durée :
48 secondes.0:48Deux mâles bramant.

Mâles et femelles vivent séparément de décembre à août et se retrouvent pour une période de
fécondation qui s'étend en Europe tempérée du 15 septembre au 15 octobre. Le système
reproducteur des mâles et des jeunes biches nées de l'année précédente est en état de
quiescence jusqu'au moment du rut où sous l'effet de certaines hormones, le sperme du cerf
mâle devient plus abondant et change de composition15, ce qui a une importance pour les
banques de sperme qui souhaitent conserver des spermatozoïdes d'espèces menacées de cerfs,
ou pour l'insémination artificielle de biches d'élevage16.

Le rut, marqué par le cri rauque et retentissant du mâle (le brame) intervient à la fin de l'été ou
au début de l'automne, et dure environ un mois, mais on peut encore entendre bramer des
cerfs jusqu'à mi-novembre. Le cri du brame tient du rugissement et du mugissement et
s'entend à plusieurs kilomètres de distance. C'est aussi le terme désignant le rut chez cette
espèce.

Le mâle avertit ainsi les femelles réceptives de sa présence, intimide ses concurrents
potentiels et défie les autres mâles qui s'aventureraient sur son territoire. Il devient
particulièrement agressif à ce moment-là. En cas de rencontre avec un autre mâle, après une
phase d'intimidation, les deux adversaires vont mener un combat très violent durant lequel ils
se projettent la tête en avant l'un contre l'autre dans le but de déséquilibrer l'adversaire. Ces
combats peuvent conduire à l'abandon ou à des blessures assez graves voire la mort par
épuisement des deux cerfs s'ils restent coincés par leurs bois emmêlés : seuls des mâles de
puissance et de ramure comparables s'affrontent de la sorte.

Une étude a montré que la testostérone joue un rôle majeur dans le comportement agressif et
reproducteur (uniquement en saison du rut) des mâles17. Les cerfs mâles expérimentalement
castrés perdent leur agressivité ainsi que les comportements typiques des mâles de cette
espèce, ce qui les fait descendre en termes de statut social dans le groupe. Si les cerfs castrés
reçoivent de la testostérone en décembre, ils retrouvent tous les comportements de rut en
quelques semaines, y compris l'agressivité envers les autres mâles. Si la testostérone leur est
fournie en avril et juin, elle n'induit pas de comportement immédiat de rut mais l'animal
retrouve son niveau d'agressivité sociale, puis en automne le comportement normal de rut, au
moment normal du rut.

L'injection de testostérone à des cerfs normaux, quelle que soit la saison, n'induit pas une
seconde période d'activité reproductrice, par contre les animaux montrent de nets
changements d'agressivité. Ce n'est pas l'odeur de l’œstrus ou la présence des femelles qui
rendent les mâles agressifs. Cette agressivité est également constatée chez des mâles élevés en
enclos loin des femelles14.

Le cycle des bois du cerf est également contrôlé par le niveau de testostérone. Ceci explique
que les expériences visant à tester les effets d'injection de testostérone ont aussi eu des effets
sur les bois, qui ont eux-mêmes affecté certains comportements. Les effets directs de la
testostérone ne sont certains que quand ils se manifestent lorsque le traitement hormonal
n'induit pas de changements dans les bois.

Le mâle régnant sur une harde de femelles surveillera de façon intensive les différents
individus de la troupe en vue de l'accouplement, car les femelles ne restent sexuellement
réceptives qu'une seule journée durant l'année. Lorsque le « maître de harde » a éliminé ses
concurrents, polygame, il couvre les 10 à 30 biches de son harem au fur et à mesure de leurs
chaleurs. Une biche qui est stérile est appelée « bréhaigne ».

De jeunes mâles opportunistes profitent parfois des combats entre deux mâles plus forts pour
saillir discrètement une biche « en chaleur », ce qui contribue à la diversité génétique de la
harde.

La temporalité du cycle sexuel et l'œstrus de la femelle sont principalement sous le contrôle


d'une hormone majeure, la mélatonine18, dont le cycle est contrôlé par la durée du jour (ex. :
l'injection de mélatonine à de jeunes biches avance le moment de leur première ovulation 18).
La mélatonine influe elle-même sur le cycle de sécrétion d'une autre hormone, la
progestérone19. La production de cette hormone, selon les mesures faites dans les échantillons
de sang veineux jugulaire de cerfs d'élevage, varie selon le statut de dominance de la femelle,
mais non selon son poids corporel, ni selon la taille de l'enclos d'élevage. Mais le taux de
progestérone des biches chute (plus que divisé par deux) après de longues périodes de temps
chaud et sec. Ces observations faites sur des animaux d'élevages, nourris à satiété, peuvent ne
pas différer de ce qui se passe dans la nature.

La production de progestérone et la lutéine jouent un rôle dans le caractère saisonnier du cycle


ovarien et les dates de l'œstrus (qui peut être plus tardif chez les biches plus jeunes, avec une
saison de reproduction potentielle plus courte que pour les biches adultes20. Dans les élevages,
le stress des animaux (jeunes notamment) semble pouvoir affecter la puberté et
éventuellement provoquer des aberrations du cycle ovarien, et expliquer certains échecs de
reproduction20. Les dates de fécondabilité peuvent varier selon le génotype (animaux
provenant de l'est ou de l'ouest de l'Europe par exemple20).
Des expériences utilisant des implants diffusant de la mélatonine montrent qu'on peut ainsi
modifier (avancer) les dates d'œstrus et par suite de fécondation et mise bas, mais non sans
risque d'élevage plus difficile des jeunes si le climat leur est défavorable21.

Gestation

La gestation du cerf élaphe était réputée durer huit mois, mais des études récentes ont montré
que la durée de gestation est en fait très variable, dépendant notamment de divers facteurs
environnementaux. Cette variabilité favorise probablement la survie du nouveau-né.

Une hypothèse était qu'il existe néanmoins une synchronisation (hormonale) des œstrus22,
mais aussi des naissances au sein de chaque troupeau (les biches concevant tôt et tard en
saison de reproduction ayant des périodes de gestation respectivement plus longues et plus
courtes). Deux études au moins ont porté sur la date de conception et la durée de gestation et
ont permis de tester et confirmer cette hypothèse (pour 393 biches ayant naturellement mis
bas dans deux troupeaux, pour l'une de ces deux études, et pour 91 biches dont l'œstrus et la
conception ont été artificiellement déclenchés dans une plage de quatre semaines durant la
période de rut naturel). Ces études ont montré que l'âge des biches gestantes intervenait aussi
sur la durée de gestation, mais l'analyse des données soutient l'hypothèse, montrant que pour
chaque différence de dix jours de la date de conception il y avait un changement dans la
longueur de gestation de 01/09 à 04/09 jours. Les mécanismes physiologiques précis tendant à
synchroniser les naissances n'ont pas encore été élucidés. Une possibilité est un effet combiné
de la mélatonine (contrôlée par la durée du jour/photopériode) et d'autres interactions
hormonales23 entre individus modifiant l'induction de la parturition, ou un contrôle
nutritionnel24,25 lié à l'âge du fœtus aux derniers stades de la grossesse26.

Reproduction artificielle

L'insémination artificielle avec du sperme congelé est utilisée, avec des résultats mitigés 27.
La fécondation in vitro28, et le transfert d'embryon a aussi été utilisé chez le cerf29, pour
l'élevage, ou éventuellement la sauvegarde d'espèces de cerfs ou de sous-espèces menacées.
L'ovulation multiple permet de produire plusieurs embryons30.
Diverses méthodes (par l'observation, des analyses, ou suivi électronique) de détection de
l'œstrus ont été mises au point31

Génétique de l'espèce et reproduction

La recolonisation plus ou moins récente de certains massifs


par de petits groupes subit ce que les biologistes nomment « l'effet fondateur » (Points rouges,
en bas du graphique) ; équivalent à un goulet d'étranglement génétique au sein d'une
métapopulation
Si le noyau fondateur a une faible diversité génétique, les populations qui en découleront
voient leur risque de dérive génétique ou de certaines mal-adaptations augmenter.
De manière générale, les cervidés forment un assemblage complexe de taxons avec une
grande diversité morphologique, physiologique, écologique et de répartition géographique ou
d'habitats (de la forêt dense à la lande écossaise ouverte). Les données scientifiques
disponibles sur la génétique des cervidés sont en partie biaisées par le fait qu'elles ont surtout
porté sur les espèces d'intérêt commercial (animaux d'élevages) ou jugées les moins difficiles
à élever en enclos (Cervus elaphus scoticus, Cervus elaphus hippelaphus et leurs hybrides ;
naturellement les plus grégaires) ; En outre, la littérature scientifique ne semble pas avoir
présenté toutes les stratégies de reproduction des cervidés, qui vont de modèles très
saisonniers à des naissances complètement a-saisonnières. Les espèces à stratégie K qui
produisent un jeune par an durant une dizaine d'années sont de mieux en mieux connues, alors
qu'on en sait peu sur les stratégies K d'autres espèces, généralement plus petites, solitaires et
souvent très territoriales. Les cervidés réellement adaptés à la forêt sont souvent caractérisés
par une forte fécondité (mise bas de deux jeunes) compensée par une durée de vie plus courte
(<10 ans). Dans ce groupe figurent de nombreux taxons menacés de cervidés qui seraient
donc probablement plus difficiles à élever faute de données sur les facteurs environnementaux
influençant la gestation ou le succès de reproduction.

Quelques études ont porté sur l'analyse génétique de populations de cerfs élaphes sauvages
(analyses d'ADN32), les croisements d'espèces différentes de cerfs (issus de zoos ou
d'élevage). Elles apportent notamment des compléments d'information sur les liens entre
génomes et les cycles de la reproduction33.

D'autres études, comme en Bavière (sud de l'Allemagne) ont montré que l'espèce a en Europe
de l'Ouest, comme en Amérique du Nord, connu un goulet d'étranglement génétique à la suite
d'une forte réduction de population (au XVIIIe siècle en France, au XIXe siècle en Amérique
du Nord) en raison d'une sur-chasse. L'espèce a depuis localement démographiquement
récupéré, mais les populations échangent plus difficilement leurs gènes en raison d'une
fragmentation nouvelle et croissante des habitats. Ainsi, en Bavière, l'analyse génétique
d'échantillons provenant de neuf populations de cerfs et de deux populations adjacentes
(Thuringe et République tchèque) a révélé que 91,6 % de ces cerfs bavarois descendent d'un
même individu, et les études de corrélation entre les matrices de distance génétique et de
distance géographique ne montrent pas de preuve d'isolement par la distance. Des indices de
dérive génétique sont nettement présents chez plusieurs sous-populations et la diversité
génétique de toutes les populations est faible, ce qui est considéré comme un facteur de
vulnérabilité par les généticiens34. Des seuils critiques de consanguinité sont déjà dépassés
dans certaines populations. Par exemple, un groupe d'une cinquantaine de cerfs du Schleswig-
Holstein (Allemagne du nord) présentait un nombre anormal d'individus brachygnathes
(Brachygnathie : anomalie morphologiques caractérisée par une mâchoire inférieure trop
courte35, souvent associée chez les mammifères à une dépression de consanguinité et à un
retard de développement). Une analyse génétique a porté sur 18 de ces cerfs36. Elle a montré
une très faible diversité génétique, comparativement aux individus d'autres populations
européennes ou proches dont les cerfs étudiés ont dérivé depuis 130 ans[Quand ?] environ). Le
noyau « originel » de cette cinquantaine de cerfs a été estimée à sept individus seulement.
L'augmentation de la consanguinité correspondait dans ce cas à une perte d'hétérozygotie de
7 % pour chaque génération, valeur sept fois plus élevée que le seuil théorique au-delà duquel
la sélection naturelle ne peut plus contrecarrer la fixation des allèles délétères dans le pool
génétique36. Selon les auteurs de cette étude, cette population a un besoin urgent de gènes
neufs provenant d'autres populations pour surmonter les effets négatifs de la dérive aléatoire
et de la consanguinité36.
Les analyses génétiques faites en Europe montrent que le pool génétique de l'espèce a subi
maintes influences anthropogéniques. Le génome de l'espèce porte les traces des effets de
l'élevage des animaux en enclos (Les populations vivant en enclos sont loin des valeurs
attendues selon le modèle « isolation by distance », mais sans réduction très forte de la
diversité génétique37), de la chasse sélective qui a favorisé les grands trophées (une corrélation
a été trouvée entre certains génotypes d'alloenzymes et la morphologie des ramures, et la
chasse sélective a augmenté la fréquence de ces allèles dans la direction attendue 37), de la
translocation de cerfs pour améliorer les trophées, ou de la fragmentation écologique des
habitats (dont les impacts sur le pool génétique des cerfs européens restent difficiles à évaluer,
faute d'état-zéro et faute d'information sur l'histoire des populations de cervidés37.

Des phénomènes d'hybridation, d'introgression génétique38 et de « pollution génétique »


existent aussi : les études génétiques et moléculaires montrent que là où - comme en Écosse38,
dans le Nord-ouest de l'Angleterre39 ou en Irlande - des cerfs exotiques (Cerf sika) ont été
introduits du Japon, dès 1860 à partir d'individus provenant de la sous-espèce de Kyushu40 et
mis en contact avec les populations autochtones de Cerf élaphe, des croisements ont eu lieu
(hybrides signalés dès 1920 en Angleterre39), et des translocations ultérieures d'individus ou
de petites populations ont encore pu compliquer la génétique des populations41.
Les origines de la population actuelle du Cerf élaphe en Irlande, d'après les données
génétiques disponibles restent « obscures ». Les outils de la biologie moléculaire sont
nécessaires pour identifier le degré d'hybridation car les apparences phénotypiques (pelage et
les proportions du corps) peuvent être trompeuses. Les zones où les Cerfs élaphes et sika sont
sympatriques doivent encore être évaluées pour le niveau et l'ampleur réelle de l'hybridation
et le cas échéant gérées pour protéger l'intégrité génétique des populations de cerfs élaphes 41.
La situation est compliquée par le fait que certaines sous-espèces de Sika sont
morphologiquement très proches d'hybrides du Cerf sika et du cerf élaphe39. De plus, le Cerf
sika (dont les individus importés au Royaume-Uni) avait déjà lui-même subi une dérive
génétique liée à la fragmentation de ses populations au Japon au XIXe siècle ou avant40.
Localement, sur des territoires restreints, l'hybridation est très avancée. Par exemple sur la
presqu'île écossaise de Kintyre, 43 % des 735 cerfs génétiquement testés étaient des hybrides
alors que les deux espèces ne sont en contact que depuis 120 ans[Quand ?]42, ce qui laisse penser
que le taux d'hybridation pourrait fortement augmenter dans les décennies à venir dans toute
l'Angleterre là où les deux espèces sont présentes.

La mise bas (vêlage)

Dans la nature, la mise bas semble s'effectuer discrètement, un peu à l'écart du groupe, dans
une zone retirée, non enherbée, à l'abri du dérangement.

Dans les élevages (fréquents en Nouvelle-Zélande), la mortalité des nouveau-nés est


importante (10 % des naissances) et plus importante chez les jeunes biches primipares que
chez des adultes multipares43. Une étude a montré que les biches d'un an maintenues en enclos
montrent un comportement de stress (marche le long des clôtures) plus fréquents (43 % des
observations à cette période) dans les 24 h avant la naissance43. Ce comportement pourrait
aussi correspondre à une volonté de la biche de s'isoler, car les biches sont souvent observées
isolées (à plus de 20 m des autres individus du troupeau) durant les deux jours précédant la
parturition (ce comportement est aussi courant chez les adultes que chez les jeunes biches
primipares).
Au moment de la parturition dans l'enclos d'élevage - lors de cette étude - 44 % des biches
adultes et 60 % des jeunes biches d'un an ont eu des comportements d'interférence avec
d'autres biches (remarque : les autres biches du troupeau qui ont interféré avec celles qui
mettaient bas étaient plus souvent de jeunes biches d'un an)43. Lors de cette étude, les faons
nés des biches primipares ont commencé à téter leur mère en moyenne 44 min après la
naissance (c'est 11 minutes de plus que dans le cas des faons nés de biches adultes)43.

Cette étude laisse penser que les jeunes biches inexpérimentées ont plus de difficulté à
exprimer un comportement naturel de recherche d'isolement et une moindre aptitude
maternelle, peut-être liée à une anxiété accrue (indiquée par la marche le long des clôtures de
l'enclos), et peut être augmentée par les interférences acceptées d'autres biches au moment de
la mise bas. Ceci, ainsi que le délai plus long entre la naissance et la première tétée pourrait
augmenter le risque de mortalité des faons nouveau-nés43. De même, les faons ont l'instinct de
se cacher dès après la naissance. Dans un enclos d'élevage de cerfs, si au moment de la mise
bas, des caches de type fossé, hautes herbes ou amas de branches de pins sont disponibles
comme alternatives à la prairie plate et ouverte, les biches et faons les choisissent et les
réutilisent, plus souvent s'il s'agit d'un terrain aux herbes courtes, alors que le faon se cache de
manière plus aléatoire si le terrain est constitué de hautes herbes44 ; Dans les élevages on
observe aussi régulièrement des faons tentant de passer au travers de la clôture (14,6 % des
faons, que les herbes soient hautes ou non, dans l'étude précédemment citée)44. En élevage,
que le terrain soit riche en caches ou non, les interactions entre le faon et des biches autres que
sa mère sont fréquentes (les faons approchés ou suivis, reniflés, léchés ou ayant reçu des
coups ont été observés respectivement dans 25, 34, 5 et 14 % des cas44. Divers auteurs
estiment que dans les élevages, le vêlage et l'élevage des faons devraient être faits dans des
enclos où l'herbe est haute ou avec des cachettes disponibles pour les animaux. D'autres
auteurs ou les mêmes estiment qu'il est aussi utile d'offrir des caches aux biches au moment
du vêlage44.

Alimentation

Le cerf élaphe est un herbivore et un ruminant, mais comme tous les mammifères, il est
d'abord nourri, après la naissance du lait de sa mère, dont les teneurs en sels minéraux45
s'adapteront au poids du faon, jusqu'au sevrage.
Au sein de la classe des herbivores, le cerf est dit intermediate feeder, c'est-à-dire qu'il est très
sélectif dans son alimentation, tout en s'adaptant toujours à la végétation qu'il a à disposition.

Au sein des massifs résineux de montagne, le cerf préfère le sapin (Abies alba) à l'épicéa
(Picea abies). Au sein des massifs feuillus de plaine, son comportement alimentaire varie
selon la saison et les plantes disponibles :

 de la sortie de l'hiver jusqu'à l'automne, il se nourrit de bois (il mange les bourgeons et
les jeunes pousses des arbres et arbustes, sauf les épineux qu'il évite), de graminées,
lierre, ronce et autres plantes herbacées dont il consomme parfois les fleurs. Toutefois,
les forêts de plaine étant fréquemment entourées de cultures, il va souvent se nourrir
de maïs ou de colza et peut alors être directement exposé aux pesticides.

En fin de saison, il consomme également des fruits (pommes, poires).


 en hiver, il se nourrit de bois, feuilles de ronces, feuilles mortes et de ce qui reste à sa
disposition. Son régime varie selon la présence de neige et selon la glandée ou fainée
qui se produit sur la forêt.

Un adulte consomme en moyenne de 10 à 15 kg de végétaux frais par jour :

 60 % d'herbacées12 ;
 20 % de semi-ligneux12 ;
 10 % de ligneux12.

Déplacements et fragmentation croissante des paysages


Les cerfs et plus encore les biches sont dotés d'une musculature puissante, avec de longues
pattes fines et légères terminées par des sabots serrés et pointus, adaptés à la course et aux
bonds. Ils peuvent courir à 40 km/h en vitesse de croisière mais en cas de danger, les biches et
certains cerfs (les plus minces) peuvent courir très vite jusqu'à 76 km/h en pointe46[réf. non conforme].
Ils peuvent aussi faire de grands sauts (jusqu'à 2,50 mètres en hauteur et 9 mètres en longueur
pour les biches contre 3 mètres de haut à 11 mètres de long pour les cerfs47, il s'agit là de
records mesurés sur des cerfs sauvages), et ils ne sont pas arrêtés par l'eau. Par contre, les gros
cerfs mâles plus âgés courent moins vite que les biches et les jeunes cerfs, mais ils sont plus
forts au combat (du moins quand ils ont leurs bois). Les animaux âgés, les très jeunes faons ou
encore les animaux en moins bonne santé ne sont pas très rapides à la course, et constituent
généralement des proies idéales pour les prédateurs. En l'absence de leurs prédateurs naturels
(les loups), dans certaines régions d’Europe (notamment en France), les cerfs se déplacent
moins et sont moins musclés (quels que soient leur âge, leur sexe ou leur poids). De plus, ils
sont effrayés par des obstacles ou objets qu'ils ne connaissent pas (simples drapeaux sur corde
tendue par exemple). On peut supposer qu'autrefois, en présence de grands prédateurs tels que
le tigre à dents de sabre, le lion des cavernes ou de prédateurs tels que le loup et la hyène et le
lynx, les cerfs se déplaçaient sur de plus grandes distances et saisonnièrement, mais avec la
fragmentation des massifs forestiers et milieux naturels, ils tendent à se sédentariser.

Si leurs prédateurs sauvages ont disparu, comme beaucoup d'animaux chassés depuis
longtemps par l'homme ou d'autres prédateurs, les cerfs continuent à se déplacer avec
prudence, surtout dans les lieux qu'ils ne connaissent pas encore.

Face à une fragmentation forestière croissante, et pour notamment mieux concevoir ou


protéger les corridors biologiques ou les écoducs construits pour leur permettre de mieux
circuler dans le territoire, des éthologues cherchent à mieux comprendre leurs déplacements ;

 par exemple, huit groupes de six cerfs issus d'élevage ont été placés dans des couloirs
de différentes formes (droits ou courbés) et largeur (0,5 m ou 1,5 m de large) et plus
ou moins éclairés48. Les réactions de ces animaux ont été observées dans des circuits
avec huit combinaisons de traitements. Ils sont entrés plus vite dans les couloirs les
plus larges (après 2,7 secondes en moyenne, contre 6,9 pour les couloirs plus étroits).
Ils sont entrés plus vite aussi dans les couloirs droits que dans ceux incurvés (p <
0,05). Et, ils couraient plus vite dans les couloirs larges qu'étroits (1,3 m/s contre
1,0 m/s en moyenne ; p < 0,01). Dans tous les cas, ils se déplacent plus volontiers en
groupe que les uns après les autres en file48. La forme du parcours ou l'intensité
lumineuse n'ont pas beaucoup modifié la vitesse ou l'espacement entre les cerfs. Plus
l'expérience était répétée (habituation), plus les cerfs couraient vite, avec une forte
augmentation de la vitesse dès la seconde expérience, mais peu de changement par la
suite48 ;
 In situ, en Espagne, en posant des barrières artificielles modestes (clôtures telles que
l'on en trouve souvent posées pour protéger la végétation de l'impact des cervidés et
sangliers), on a montré que ces clôtures empêchent non seulement les cerfs de pénétrer
la zone clôturée elle-même, mais qu'elles diminuent aussi l'utilisation des zones
adjacentes par les animaux, au point d'interrompre parfois des voies de déplacement
antérieurement majeures. En Espagne, des clôtures ont ainsi été placées entre les
principaux domaines d'alimentation et de repos des cerfs (durant la saison des amours,
de manière à étudier leurs effets éventuels sur la répartition des femelles parmi les
harems). Les chercheurs ont constaté que les zones d'ombre situées dans l'axe des
déplacements, à proximité des nouveaux obstacles ont été moins utilisées par les cerfs
(ce qui s'est aussi traduit par des graminées plus hautes, qui indiquent une sous-
exploitation des ressources de la zone par le cerf49 ;
 les déplacements forcés (fuite devant un prédateur, devant le dérangement par
l'Homme ou lors de la chasse, chasse à courre notamment) sont des sources
importantes de stress pour ces animaux50 ;
 on a aussi étudié le stress causé par le déplacement en camion de cerfs issus d'élevage,
notamment dans les conduites aux abattoirs ; par exemple, neuf groupes de six biches
issues d'élevage ont été transportés sur des distances de 80, 230 ou 380 km
(représentatives des pratiques commerciales courantes en Amérique du Nord)51. Une
caméra fixée sur le plafond du camion filmait le comportement des animaux en
continu et des échantillons sanguins ont été prélevés avant le transport et à l'arrivée
avant l'abattage. L'état des carcasses a aussi été évalué (mesure du pH et comptage des
ecchymoses. Les efforts d'ajustements d'équilibre (mouvement rapides des pieds et
nombre d'impacts) étaient, comme on pouvait s'y attendre, plus nombreux chez les
animaux plus grands, au début du voyage et sur les routes raides ou sinueuses51.
Le nombre d'ecchymoses a été jugé plutôt faible, et celles qui ont été observées sur les
membres postérieurs et au niveau des vertèbres augmentaient avec la distance de
transport. Les morsures ont représenté 95 % de tous les comportements agonistiques
observés via la caméra durant le transport, et les animaux les plus lourds étaient ceux
qui commençaient la plupart des comportements agonistiques, en les orientant
généralement vers les petits animaux. Durant les deux tiers des voyages, un ou
plusieurs animaux se sont couchés au sol. Ces biches s'allongeaient alors sur le fond
du camion en moyenne après 60 min de transport51. Les analyses sanguines ont montré
que le stress induit par le parcours avant l'abattage (transport compris) se traduit par
d'importantes modifications hormonales et enzymatiques du sang, en particulier par
une augmentation de la créatine kinase (CK), de l'aspartate aminotransférase (AST),
du glucose sanguin, de la calcémie, du cortisol sanguin, du lactate déshydrogénase
total (LDH), LDH3, LDH4, LDH5 et par une chute du magnésium sanguin. Le temps
de trajet n'a pas d'effet sur le comportement, la qualité des carcasses (ecchymoses) ou
le pH ultime, mais est en soi un facteur de stress (traduit par une augmentation de CK,
LDH totale, et LDH5 LDH4 proportionnelle à la distance parcourue par le camion)51.

Suivi et dynamique des populations


À la suite d'une chasse intensive, les populations de grands cervidés avaient fortement
régressé en Europe de l'Ouest et du Sud et en Chine dès la fin du Moyen Âge. À la fin du
XIXe siècle, le cerf élaphe avait disparu de la plupart des massifs forestiers de l'Europe de
l'Ouest.
Avec l'organisation et la règlementation progressive de la chasse depuis le XIXe siècle
(réintroductions, élevages, nourrissage, plans de chasse…) de nombreuses populations se sont
localement reconstituées et continuent parfois à augmenter52 à partir d'individus réintroduits,
mais avec un appauvrissement génétique probablement important par rapport au patrimoine
génétique des populations préhistoriques.

Le cerf est un des premiers animaux terrestres européens considérés non menacés à avoir fait
l'objet d'études ADN (par exemple sur le massif de Saint-Hubert en Belgique53), permettant
d'assigner avec certitude des mues à une série ou à un trophée, d'apparier les parties d’animal
qui auraient fait l'objet de trafic ou braconnage. On a aussi pu démontrer l'existence en Région
wallonne de trois sous-populations génétiquement isolées en raison des barrières
autoroutières. Un poil ou un morceau de viande crue saisis dans un restaurant ou un véhicule
suffisent à déterminer l’espèce, le sexe, et, quand des études antérieures existent (en Région
wallonne par exemple), la provenance de l'animal. Une analyse PCR basée sur des amorces
oligonucléotidiques ciblant le gène ARNr 12S mitochondrial a été récemment mise au point
pour lutter contre les fraudes de viandes ou produits carnés à base de chair de cerf élaphe
(Cervus elaphus), daims (Dama dama) et chevreuil (Capreolus capreolus)54.
Dans de nombreux pays, les populations de cerfs qui se sont reconstituées sont de plus en plus
isolées par la fragmentation du paysage par les infrastructures (et parfois elles ont été
maintenues dans des surfaces encloses), sur des territoires parfois restreints où elles survivent
grâce à l'agrainage et parfois en surexploitant les sous-bois.

Dix-huit cerfs parmi cinquante issus d’une population du nord de l’Allemagne ont fait l'objet
d'une analyse génétique55. Cette population était supposée écologiquement isolée des autres
populations par des infrastructures routières depuis 30 à 40 ans, et de nombreux cerfs dans ce
groupe sont affectés d'une malformation génétique rendant leur mâchoire inférieure plus
courte d’environ 5 cm par rapport à la supérieure. L'analyse génétique a confirmé la perte de
diversité génétique du groupe, avec une perte d’hétérozygotie d'environ 7 % à chaque
génération. C'est sept fois plus que dans la population voisine d'où elle est originaire, et cela
rend ce type de population d'autant plus vulnérables aux anomalies génétiques qu'en l'absence
de grands prédateurs, les animaux sont moins mobiles, plus sensibles aux parasites et
échappent aux processus de sélection naturelle.

Problèmes liés à l'augmentation des populations et/ou à la


chasse

Mosaïque de galets d'époque hellénistique, de la fin du


IV siècle av. J.-C., musée archéologique de Pella, signée « fait par Gnosis ».
e
La chasse aux grands cervidés est ancienne. Bien avant l'invention du fusil, elle a été

grandement facilitée par le dressage de chiens de chasse.


Peinture murale, intérieur d'une tombe coréenne.
L'usage du cheval est un autre facteur qui a facilité la chasse des cerfs, avec notamment la

chasse à courre. Représentation occidentale d'une méthode


de chasse en battue avec piégeage ou capture, par les Amérindiens hurons ou iroquois, par

Samuel de Champlain. La tapisserie aux cerfs ailés de


Charles VII, représentant le retour de la Normandie et de la Guyenne à la couronne de France
à l'issue de la guerre de Cent Ans.

Si la chasse a un temps failli faire disparaître les cerfs d'Europe et Asie, les réintroductions,
l'agrainage, les apports en sel et les « plans de tir » mis en place au XXe siècle ont en Europe
donné des résultats qui ont dépassé les espérances des acteurs qui ont lancé les dynamiques de
gestion restauratoire de population de grands et petits cervidés.

Comme les sangliers et les chevreuils bénéficiant outre d'hivers plus doux, de compléments
d'alimentation qui leur sont offerts en forêt (agrainage, cultures cynégétiques), les populations
de cerfs tendent à atteindre des « records56 » populationnels dans plusieurs pays de l'Union
européenne. Outre des dégâts sylvicoles on peut craindre, en raison de l'isolement de la
plupart des populations, et en l'absence de sélection par leurs prédateurs naturels carnivores
(qui ont presque disparu), des problèmes éco-épidémiologiques avec diffusion de maladies
favorisées par la promiscuité et l'absence de pression sélective par prédation naturelle, voire
des impacts sur l'homme avec par exemple la diffusion de maladies à tiques, dont la maladie
de Lyme et les pullulations de tiques57 ou peut-être des maladies telles que la CWD.

On suppose qu'une densité trop élevée de cerf par massif ou par territoire devient - au-delà
d'un certain seuil - un facteur de stress pour les cerfs eux-mêmes. On note dans les élevages,
que les mâles en particulier se montrent plus agressifs entre eux, et un peu différemment (de
manière moins sélective) de ce qui se passe dans la nature concernant le système de
dominance58,14, lorsqu'ils sont confinés sur de petites surfaces. De plus, de manière générale,
au moment du rut, les cerfs mâles dépensent beaucoup d'énergie, ce qui se traduit par une
perte importante de poids et ils peuvent être affaiblis par leurs blessures lors des combats.
Des éthologues se sont demandé si la présence d'abris légers (naturels ou artificiels) sur leur
territoire pourrait modifier leur comportement face à divers facteurs de stress. Une étude a
ainsi observé les réponses comportementales de huit groupes de cinq jeunes cerfs (groupes
mixtes de mâles et femelles) à diverses perturbations (stimuli visuels (escalade d'une clôture)
et sonores ; ici diffusion de musique forte) sur un territoire avec ou sans abris (abris légers de
type windcloth en trois sections de 4 × 1,5 m). Dans cette expérience, la présence d'abris
artificiels n'a pas eu d'incidence sur la position des sujets, ni sur la fréquence ou la durée des
activités observées des cerfs (comportement agressif, pâturage, comportement d'alerte).
Cependant, les réponses à deux types de perturbations ont été modifiées ; les cerfs étaient plus
alertes lors de présentations d'un stimulus visuel et des taux plus élevés d'agression étaient
notés ensuite. En revanche, le bruit (musique) conduisait à plus d'agressivité au moment du
stimulus et à un niveau d'alerte plus élevé des cerfs après le stimulus. Selon les auteurs, ces
deux types de perturbations (escalade des clôtures ou musique forte) n'ont pas semblé
provoquer de changements durables de comportement59.

L'impact comportemental de la taille des enclos d'élevage a aussi été étudié. Par exemple,
quatre groupes de dix cerfs issus d'élevage, âgés de 2 ans, ont été temporairement confinés (de
40 min à 2 jours) dans des enclos de 5 × 4 m ou dans des enclos deux fois plus petits
(2,5 × 4 m), au printemps et en été60. Dans les petits enclos, les marches lentes le long des
grillages et des mouvements de tête verticaux et horizontaux ont été plus fréquents (p <0,05)
et ont été pratiqués par un pourcentage plus élevé des cerfs (P <0,01), et les distances entre
individus étaient plus petits que dans les grands enclos60. L'agressivité a varié selon les
saisons : les coups de tête et poursuites étaient plus fréquentes au printemps et les morsures et
coups de pied plus fréquents en été, mais avec une agressivité globalement moins fréquente en
été60. Au printemps, dans les petits enclos, il y avait moins de menaces par coup de tête, moins
de coups de tête donnés par des animaux en mouvement, et moins d'activité de marche que
dans de grands enclos. En été, dans les petits enclos, il y avait plus de menaces envers les
arrière-trains et plus d'activité de marche que dans les enclos de grande taille. En été comme
au printemps, l'agressivité des cerfs était corrélée à l'activité de marche le long des clôtures 60.
Ceci laisse penser qu'on peut minimiser l'agression interindividuelle en plaçant les cerfs
d'élevage dans des enclos plutôt petits au printemps et plus grands en été. mais l'observation
des distances inter-individuelles et des mouvements de tête montrent que quelle que soit la
saison, les grands enclos sont préférés par les cerfs60.

Équilibres « sylvo-cynégétiques »

À titre d'exemple, en Région wallonne, du 1er juillet 2006 au 30 juin 2007, ce sont 4 732 cerfs
qui ont été abattus ou trouvés morts (1 401 cerfs « porteurs de bois », 3 328 cerfs « non
boisés » dont 1 571 biches et bichettes et 1 757 faons ; 842 mâles, et 770 femelles,
145 indéterminés par les déclarations ; et 3 non identifiés), ce malgré une augmentation du
nombre de tirs. Ces tableaux sont de nouveaux records et inquiètent les forestiers wallons
alors que la répartition des tirs et mortalités entre biches, bichettes et faons semble
correspondre aux objectifs (45 à 50 % de biches et bichettes pour 55 à 50 % de faons). Les
statistiques montrent que depuis 1996, les chasseurs privilégient encore la survie des femelles
(sauf pour 1999), de celles des faons mâles (tués à la chasse, ou retrouvés morts), le
pourcentage de ces derniers a toujours été plus élevé que celui des faons femelles. Les taux de
non boisés tirés à l'approche et à l'affût (soit 20 % des cerfs non boisés tués) ont varié de 0 à
81 selon les conseils cynégétiques considérés (il y en a 23 en Région wallonne, dont 17
pratiquant ce mode de chasse). Il reste difficile de juger à partir de quand on peut parler de
surpopulation, d'autant que le cerf est une source importante de revenu forestier via la location
des droits de chasse et que les comptages sous-estiment toujours les effectifs61. En France, la
situation est identique : 43 744 cerfs ont été abattus en 2007 par les chasseurs (hors parcs et
enclos) à la saison 2006-2007, ce qui correspond à une progression de + 5,2 % par rapport à
l'année précédente, et à + 410 % par rapport à 1986 mais seulement à 74,2 % de la réalisation
du plan de chasse62,63. Les populations devraient donc encore augmenter[réf. souhaitée].

La grande « école du cerf » est en France la réserve nationale de Chambord : l'ancien domaine
royal s'étend sur 5 343 ha de bois, d'étangs et de pâturages, derrière une muraille de 33 km.
Quinze spécialistes payés par l'État (aidés de trente ouvriers agricoles) étudient 600 cerfs et
900 sangliers. Seuls des invités officiels y sont admis à chasser (à la carabine, à l'approche ou
à l'affût). Ils sont toujours accompagnés de conseillers qui leur désignent les pièces à tuer. On
y capture aussi, chaque année, une centaine d'animaux vivants destinés à repeupler les autres
massifs français. « Chambord doit être d'abord une école vivante », souhaite Christian Mary,
commissaire général du domaine[citation nécessaire]. Dès la mi-septembre, des dizaines de curieux se
pressent chaque nuit dans les miradors pour observer le brame. Cinq mille écoliers s'y rendent
chaque année en groupes et des visites commentées y sont organisées.

Les cerfs sont 37 000 en France dont plus des trois quarts dans la moitié du nord du pays
(surtout en Champagne, Alsace et Lorraine). Leur population doublerait tous les deux ou trois
ans, si la chasse était supprimée, car douze mille petits environ naissent chaque printemps. De
dix à onze mille cerfs sont tués chaque année par les chasseurs. Une gestion « saine » des
effectifs exigerait que, chaque année, sur cent animaux, une trentaine soit tués, dont neuf
faons mâles et femelles et dix daguets et bichettes de plus d'un an. Il faudrait aussi tuer de
préférence des individus déficients, comme le feraient les carnassiers dans la nature.
Cependant, les chasseurs sont laissés libres : la plupart choisissent selon la quantité de viande
et la beauté des bois alors que la chasse doit avoir pour premier but le contrôle et la sélection
des populations.[réf. souhaitée]

Certaines sources estiment64 que, comme le chevreuil ou le sanglier, le cerf peut causer de
graves dégâts aux forêts où il est en surpopulation. Dans le parc national des Cévennes, la
forêt telle qu'elle existe en serait menacée. Environ 15 000 ha sont classés en zone interdite à
la chasse, ce qui, en l'absence de prédateurs carnivores sauvages, aurait entraîné une
multiplication anormale des cervidés65. De tels dommages pourraient peut-être être évités en
réintroduisant ou acceptant le loup dans le parc des Cévennes.

Un problème identique avait été identifié dans le parc américain de Yellowstone : une
surpopulation de wapitis mangeant les pousses d'arbres entraînait une déforestation. La
réintroduction du loup, prédateur de wapitis, a permis d'en contrôler la population et ainsi
d'enrayer la menace sur la forêt. La réintroduction du loup a également permis de restaurer
l'équilibre naturel de l'écosystème du parc66, perturbé depuis l'extermination du loup par
l'homme dans cette zone, dans les années 1950. Cependant, les caractéristiques (taille du parc,
faible nombre de sentiers et de routes…) du parc de Yellowstone limitent la comparaison.

Aspects sanitaires
Concernant la santé des cerfs et de leurs populations

Comme le sanglier, le cerf peut se rouler dans la boue, dans


une « souille » pour se débarrasser de ses ectoparasites.

Les populations de cervidés (et d'autres ongulés sauvages) « peuvent avoir un rôle important
dans le maintien de populations de tiques, et aussi en tant que réservoirs de germes
pathogènes ». À titre d'exemple, on a trouvé en Espagne dix espèces différentes de tique
parasitant le cerf élaphe (dont principalement Hyalomma marginatum (63,7 %),
Rhipicephalus annulatus (en) (7,9 %) et Rhipicephalus bursa (de) (7,5 %), avec des
prévalences géographiques très variables. Et en moyenne, les cerfs portaient près de quatorze
tiques par individu, soit à peu près autant que les sangliers (13,6 par sanglier), mais, bien que
partageant les mêmes territoires, seules cinq des treize espèces de tiques ixodidées trouvées
parasitaient à la fois le cerf et le sanglier, ce qui laisse penser que les tiques ont des
préférences en matière d'hôtes67.

Le cerf élaphe est par ailleurs naturellement sensible à certaines maladies dont :

 toxoplasmose, par exemple détectée chez 15,6 % de 441 cerfs élaphes testés en
Espagne68, sans différence de séroprévalence selon le sexe, l'âge ou la gestion des
domaines de chasse (ouvert ou clôturé). C'est en Espagne la plus forte séroprévalence
enregistrée chez les ruminants sauvages pour T. gondii (qui était de 24 % pour
79 daims (Dama dama), 21,8 % chez 33 chevreuils (Capreolus capreolus), 33,3 %
pour trois bouquetins espagnols (Capra pyrenaica), 20 % de dix chamois (Rupicapra
pyrenaica), 10 % de dix mouflons (Ammotragus lervia), et 14,8 % de 27 mouflons
(Ovis ammon), ce qui suggère que la consommation de viande de cerf mal cuite, tout
comme la manipulation des viandes et carcasses de gibier sauvage, devrait être
considérée comme facteur de risque d'infection pour les humains)68 ;
 babésiose69 ;
 paratuberculose : les faons ou cerfs adultes semblent développer peu de symptômes
cliniques face à la paratuberculose, mais sont infectés par l'inoculation par la bouche
d'une forte dose de microbes70 ;
 CWD : on note aux États-Unis l'apparition récente d'une maladie émergente ;
Encéphalopathie mortelle à prions, proche de la maladie de la vache folle, dite CWD,
qui a pris une extension rapide dans les années 1990.
Les cerfs, bien moins que les animaux carnivores, peuvent aussi être exposés à une
bioaccumulation de métaux lourds pouvant affecter leur santé. Une étude a porté sur des cerfs
de la vallée d'Alcudia (es) et de la Sierra Madrona (es) (sud de l'Espagne) exploitée pour les
métaux (mines) il y a plus de 2 100 ans par les Romains puis périodiquement et au XXe siècle
jusqu'à la fin des années 190071. Chez 168 cerfs élaphes et 58 sangliers, des analyses de
plomb, zinc, cuivre, cadmium, arsenic et sélénium ont été faites sur des échantillons de foie et
d'os (métacarpe)71. La peroxydation lipidique, le glutathion total, le glutathion oxydase
(GSH), la superoxyde dismutase (SOD), le glutathion peroxydase (GPX) et composition en
acides gras ont aussi été étudiés dans les foies des cerfs71. Les teneurs des foies et os de cerf et
sanglier étaient effectivement plus élevés dans le secteur minier que dans la zone de contrôle.
Les sangliers en accumulaient plus que le cerf ; toujours sous le seuil associé aux signes
extérieurs du saturnisme animal, mais avec un métabolisme très affecté, avec par exemple
39 % de GSH total en moins que dans la zone de contrôle71. Le taux d'acide
docosahexaénoïque des foies de cerf élaphe de la région minière était de 16 % inférieur à
celui de la zone de contrôle. Ceci est aussi attribuable aux taux de Cu, Cd et Se également
plus élevés dans les foies des cerfs élaphes de la zone minière que dans la zone témoin71. Il a
été proposé en Écosse de remplacer les balles de plomb par des balles alternatives moins
toxiques lors des battues au cerf, pour limiter les risques de saturnisme induit par les
munitions en plomb72.

Ces métaux ou d'autres toxiques, ainsi que le stress pourraient rendre les cerfs touchés plus
sensibles aux maladies en zones de surdensité, à cause de la conjonction d'une baisse
d'immunité avec la promiscuité, à quoi se surajoute l'impossibilité fréquente de changer de
territoire (car leur environnement est morcelé et manque de corridors biologiques et d'écoducs
adaptés aux grands mammifères herbivores). Les zones de forte densité de cervidés
correspondent d'ailleurs souvent à des zones de pullulation de tiques, acariens piqueurs-
suceurs connus comme vecteurs de nombreuses maladies (dont des zoonoses). (Tuberculose,
babésiose (maladie à laquelle le cerf Sika semble mieux résister que le cerf élaphe 69), souvent
transmise en Europe par la tique Ixodes ricinus qui semble en extension).

De même, on a montré (2007) avec les Wapitis de Yellowstone que l'agrainage a aussi des
effets négatifs : attirer un nombre important d'individus au même endroit, notamment en
hiver, est aussi un facteur exacerbant la transmission de parasites, dont via les excréments qui
contaminent la nourriture, ou en favorisant la promiscuité d'individus sains avec d'autres
malades et contagieux73. L'offre en pierre à sel semble utile dans un environnement fermé où
des carences sont possibles, d'autant que les cervidés semblent capables de consommer les
sels selon leurs besoins74, mais cette offre en sels, comme en aliments appétents ou d'autres
techniques (clôtures…) visant à fixer les cerfs localement dans un massif ou un territoire de
chasse peuvent avoir des effets de consanguinité et sur la santé des cerfs eux-mêmes, mais
aussi sur des animaux de fermes proches ou pour l'Homme quand les maladies sont des
zoonoses73.

Concernant la santé des consommateurs


En Asie, les bois et velours font partie de la pharmacopée
traditionnelle (Image des archives allemandes, Tibet, 1938).

Les cerfs peuvent bioaccumuler des métaux (cadmium par exemple75 ou mercure, avec par
exemple jusqu'à 3.71 mg de mercure par kg de muscle, pour la période 2002-2008 en
Croatie76), minéraux (fluorures par exemple77) et des radionucléides (à la suite des retombées
de la catastrophe de Tchernobyl par exemple, ou lorsqu'il pâture en zone granitique78),
notamment quand ils sont jeunes au moment de la rapide croissance du squelette. Les métaux
sont retrouvés dans le foie, le rein, le cerveau, la viande (et les os pour le plomb). Les taux de
métaux bioaccumulés varient selon les organes, les animaux et leur provenance.

Il peut arriver que les balles de plomb, notamment quand elles éclatent au contact d'un os, ou
quand le cœur a continué à battre quelques instants après la pénétration de la balle,
contaminent la viande. En théorie, le boucher doit supprimer la viande périphérique au trou de
pénétration de la balle. Il existe pour la chasse au grand gibier des munitions sans plomb dites
non toxiques.

Localement, en mangeant dans des champs récemment traités par des pesticides, ou en les
traversant, ils peuvent aussi se contaminer par ces produits.

En raison de la perte annuelle des bois, le besoin en minéraux des mâles est comparativement
plus important que chez d'autres animaux. Les biches ont des besoins importants durant la
gestation et l'allaitement, même si comme beaucoup de grands herbivores, elles ne produisent
qu'un jeune par an.

Comme les troupeaux sauvages sont difficiles à échantillonner, une étude a porté sur
l'évaluation des teneurs corporelles en Césium 137 à partir de l'analyse des excréments 78.

La dangerosité pour l'homme des prions pathogènes infectieux de la CWD est encore
discutée, mais des précautions similaires à celles prises pour limiter les risques dans le cas de
la vache folle sont recommandées. Le velours des bois, riche en sang et hormone de
croissance a été utilisé pour produire des compléments alimentaires aux États-Unis79 ou des
médicaments, de longue date dans les pays asiatiques et semble-t-il dans la Rome antique, et
autrefois en Europe, Asie et Amérique du Nord ou plus récemment en URSS (dans la
pharmacopée officielle). Il aurait notamment été prescrit contre les douleurs articulaires, des
problèmes rénaux et hépatiques, l'ulcère à l'estomac, la goutte, les maux de tête, l'eczéma, les
frissons. Les Chinois lui attribuaient, prescrit en poudres, pilules, extraits, teintures et
pommades de nombreuses vertus dont pour renforcer les os et tendons, pour nourrir le sang,
réduire les œdèmes ou pour lutter contre l'impuissance79. La Chine produit près de 100 tonnes
par an de bois de velours séchés79, c'est une ressource que la Nouvelle-Zélande qui dispose de
nombreux élevages de cerfs veut exploiter80 et la Russie en exporte vers le Japon, Singapour,
Hong Kong et en Thaïlande, mais l'Asie apprécie les bois importés d'Amérique du Nord, car
plus grands et considérés comme plus actifs que ceux d’andouillers couramment disponibles79.
Or, en Amérique du Nord, le velours du cerf peut contenir des prions (CWD).

Symbolique
Le dieu cornu de l'Antiquité

Article détaillé : Dieu cornu.

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Une figure christique au Moyen Âge

Le dieu cornu, sur le chaudron de Gundestrup (Danemark).

Panneaux extérieurs du diptyque de Wilton, vers 1395-


1399, National Gallery, Londres.

Au Moyen Âge, le cerf est un animal à la charge symbolique particulièrement forte81. À l'égal
de l'ours ou du lion, il fait partie des royautés animales. Des auteurs comme Bède le vénérable
ou Raban Maur en font l'image du chrétien, de l'homme innocent, pur et saint. La légende de
l'invention des reliques de saint Denis, trouvées par Dagobert sur les indications d'un cerf
envoyé par la Providence renforce cette idée. Les hagiographes de saint Hubert ou de saint
Eustache l'associent plus particulièrement au Christ, apparu en croix à ces deux saints entre
les bois d'un cerf. Divers parallèles sont établis en ce sens par les lettrés du Moyen Âge. Les
livres de vénerie insistent ainsi sur le fait que le cerf est un animal destiné à être sacrifié au
terme d'un rituel précis, comme le Christ a été rituellement sacrifié. De même, les bois du
cerf, repoussant chaque année après être tombés, apparaissent comme des images de la
résurrection. Le cerf à la robe d'un blanc immaculé devient un véritable symbole christique 82.

Cette association explique le succès de cet animal auprès des rois souhaitant démontrer leur
piété. Richard II d'Angleterre choisit ainsi le cerf blanc couché sur une prairie que l'on voit au
dos du diptyque Wilton comme emblème personnel. C'est néanmoins dans les rois de France
du XVe siècle que le cerf trouve les plus fidèles dévots. Si le cerf fait discrètement partie du
vocabulaire traditionnel de la monarchie, c'est Charles VI qui, le premier, donne à cet animal
une réelle importance dans le bestiaire royal, sous la forme du cerf ailé (parfois appelé cerf
volant ou cerf de justice). Philippe de Mézières introduit ainsi ce thème dans le Songe du viel
pèlerin, décrivant le roi comme un « noble cerf ailé », image du Christ sur Terre. Cette
comparaison aura un immense succès pendant tout le XVe siècle. Son fils Charles VII, reprend
cette symbolique pour affirmer sa légitimité et sa filiation, faisant souvent représenter ses
armoiries tenues par deux cerfs blancs ailés portant une couronne autour du cou. Louis XI,
peu enclin à la pompe symbolique et à la célébration allégorique de son pouvoir, délaisse
quelque peu les cerfs qui seront à nouveau à l'honneur sous Charles VIII et Louis XII. Celui-
ci est le dernier à être chanté comme le cerf de France, François Ier et successeurs abandonnant
totalement ce symbole. Pendant toute cette période, les cerfs ailés font partie du répertoire
iconographique de la monarchie, abondant dans les tapisseries, les manuscrits et les décors
monumentaux. Certains princes, comme Pierre II de Bourbon suivent la mode et adoptent
également cet animal.

Arts martiaux

Le cerf, dans l'art martial chinois du jeu des 5 animaux, correspond à plusieurs figures censées
imiter cet animal.[réf. nécessaire]

Représentations dans la peinture


 Les Cerfs de Rosa Bonheur

Biche et faon dans un sous-bois, 1868,


collection privée, vente 2007.

Le Monarque du troupeau, 1868,


collection privée, Vente 2009.

Le Cerf, 1875,
musée et galerie d'art de Brighton.

Trois cerfs dans un bois, 1875,


collection privée, vente 2005.

Cerf vigilant, 1883,


collection privée, vente 2007.

Cerf et biche dans un paysage enneigé, 1883,


collection privée, vente 2013.


Un cerf, 1893,
Galerie nationale d'Irlande.

Notes et références
1.

 . Pour une liste des autres sous-espèces de cerf, voir le genre Cervus.
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  La notion de record est relative, car on ne connaît pas vraiment les taux historiques de
grands herbivores ni leurs variations depuis la préhistoire ou même lors des glaciations, et il
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selon leur productivité biologique, mais aussi la possibilité pour les animaux de changer de
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Voir aussi
Bibliographie

Les conventions bibliographiques ne sont pas respectées (novembre 2017).

La bibliographie et les liens externes sont à corriger. Améliorez-les !

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Œuvres

Sur les autres projets Wikimedia :

 Cerf élaphe, sur Wikimedia Commons


 Cerf élaphe, sur Wikispecies
 cerf, sur le Wiktionnaire (thésaurus)

 Biches et cerf au repos - Rosa Bonheur, huile sur toile, 1867

Article connexe

 Mythologie du cerf

Liens externes

 Ressources relatives au vivant

 :

 Animal Diversity Web


 ARKive
 Australian Faunal Directory
 BioLib
 Dyntaxa
 EPPO Global Database
 EU-nomen
 Fauna Europaea
 Fire Effects Information System
 Paleobiology Database
 Global Biodiversity Information Facility
 Global Invasive Species Database
 iNaturalist
 Interim Register of Marine and Nonmarine Genera
 Invasive Species Compendium
 Mammal Species of the World
 Nálezová databáze ochrany přírody
 NBN Atlas
 NDFF Verspreidingsatlas
 Nederlands Soortenregister
 New Zealand Organisms Register
 Système d'information taxonomique intégré
 TAXREF (INPN)
 Union internationale pour la conservation de la nature
 ZooBank

 Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes


 :

 Britannica [archive]
 Gran Enciclopedia Aragonesa [archive]
 Gran Enciclopèdia Catalana [archive]
 Store norske leksikon [archive]
 Universalis [archive]

 Notices d'autorité

 :
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 (fr + en) Référence ITIS : Cervus elaphus Linnaeus, 1758 [archive]
 (en) Référence Animal Diversity Web : Cervus elaphus [archive]
 (en) Référence NCBI : Cervus elaphus [archive] (taxons inclus [archive])
 (en) Référence UICN : espèce Cervus elaphus Linnaeus, 1758 [archive] (consulté le 2
septembre 2020)
 (en) Référence CITES : espèce Cervus elaphus Linnaeus, 1758 [archive] (+
répartition [archive] sur Species+) (consulté le 17 mai 2015)
 (en) Référence Fonds documentaire ARKive [archive] : Cervus elaphus [archive]
 (en) Référence GISD : espèce Cervus elaphus L., 1758 [archive]

 Portail des mammifères

Catégories :
 Statut UICN Préoccupation mineure
 CITES annexe III
 CITES annexe I
 Mammifère (nom vernaculaire)
 Gibier
 Cervidae
 Espèce envahissante

[+]

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Origines

 
L'hippogriffe dans la littérature

 
L'hippogriffe dans l'art

 
Croyances et symbolisme

 
L'hippogriffe dans la culture populaire contemporaine

 
Notes et références

 
Annexes

Hippogriffe

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Hippogriffe

L'hippogriffe, d'après un dessin de Gustave Doré pour le Roland furieux.


Créature
Autres noms Hippogryphe
Groupe Créature mythologique
Sous-groupe Animal légendaire
Caractéristiques Mi-cheval, mi-aigle
Proches Griffon, Simurgh, Pégase
Origines
Art de la Grèce antique
Origines
Cycle carolingien
Région Europe
Première mention Représentations artistiques en Grèce antique

Œuvres principales

 Ludovic l'Arioste, Roland furieux, début du XVIe siècle


 J. K. Rowling, Harry Potter, 1997-2007

modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)

Un hippogriffe est une créature imaginaire hybride, d'apparence mi-cheval et mi-aigle, qui
ressemble à un cheval ailé avec la tête et les membres antérieurs d'un aigle. Sa figure est peut-
être issue du bestiaire fabuleux des Perses et de leur Simurgh, au travers du griffon.

Son origine est évoquée par le poète latin Virgile dans ses Églogues. S'il est quelquefois
représenté à l'époque antique et sous les Mérovingiens, il est clairement nommé et défini pour
la première fois dans l'œuvre de l'Arioste, le Roland furieux (Orlando furioso), au début du
XVIe siècle. Dans ce roman de chevalerie, inscrit dans la continuité du cycle carolingien,
l'hippogriffe est une monture naturellement née de l'accouplement d'une jument et d'un
griffon. Extrêmement rapide et capable de voler autour du monde, il est chevauché par les
magiciens et de nobles héros, tel le paladin Roger, qui délivre la belle Angélique sur son dos.
Symbole des pulsions incontrôlées, l'hippogriffe emporte Astolphe jusque sur la lune. Le
succès de ce roman entraîne une reprise de la figure de l'hippogriffe dans d'autres histoires du
même type.

Parfois représenté sur des blasons en héraldique, l'hippogriffe devient un sujet artistique,
largement illustré par Gustave Doré au XIXe siècle. Il est, comme de nombreuses créatures
légendaires, de retour dans les œuvres modernes et notamment le jeu de rôle, les jeux vidéo,
ainsi que des romans de fantasy. La saga Harry Potter l'a fortement popularisé à travers le
personnage de Buck.

Étymologie
Hippogriffe, parfois orthographié hippogryph et hippogryphe1, est issu de la francisation de
l'italien ippogrifo, nom employé par l'Arioste en 1516. Ce nom est lui-même issu du grec
ancien ἵππος / híppos, qui signifie « cheval » et de l'italien grifo qui signifie « griffon » (du
latin gryp ou gryphus) et désigne un autre animal fabuleux, sorte d'aigle au corps de lion
décrit comme le père de l'hippogriffe2,3. Le mot est adopté en langue anglaise sous la forme
« hippogriff » un peu avant 16154.

Origines
La possible origine antique de l'hippogriffe ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes
récents. En effet, cette créature n'est pas nommée, aucun mythe ni aucune légende ne lui sont
rattachés (contrairement au griffon et au simurgh) avant la parution du Roland furieux. La
position dominante chez les spécialistes (entre autres, celle de l'historien des croyances
équestres Marc-André Wagner) est de voir dans l'hippogriffe une création de l'Arioste dans la
continuité du cycle carolingien, au début du XVIe siècle et à la fin du Moyen Âge3,5,6,7,8. Jorge
Luis Borges cite par exemple sans ambiguïté l'Arioste comme l'inventeur de l'hippogriffe9,
tout comme les auteurs du Webster's 1828 American Dictionary10.
Des représentations artistiques proches de l'hippogriffe sont toutefois attestées dès l'Antiquité.

Représentations artistiques

La plus ancienne représentation supposée d'hippogriffe aurait été retrouvée aux îles Baléares,
par les Pisans qui l'ont ensuite apporté à Pise au retour de la conquête des îles, époque à
laquelle on construisait le dôme de la cathédrale11. Connue sous le nom d'Hippogriffe du
Campo Santo, elle fut placée sur le clocher de l'est. Ainsi que le rapporte Jacques-Paul Migne,
cette représentation est différente de l'hippogriffe médiéval : mesurant 69 centimètres de
hauteur, ses ailes et sa tête ressemblent à celles de l'aigle ou du coq, mais sa partie inférieure a
des formes analogues à celles d'un chien, et ses pieds sont armés d'ergots. La queue lui
manque, mais on pense qu'elle devait représenter un serpent. La partie supérieure du corps est
couverte d'écailles de poissons et d'un grand nombre de figures. Considéré comme une idole
ou un talisman œuvre des Arabes, l'hippogriffe du Campo Santo avait peut-être une fonction
d'oracle12.

On trouve, à l'époque gallo-romaine et mérovingienne, plusieurs représentations d'hybrides de


cheval et de rapace, mais leur signification reste très obscure. Une pièce gallo-grecque
combine un cheval-oiseau avec le svastika, symbole de la roue en mouvement. L'hippogriffe
mérovingien diffère par sa représentation de celui de l'Arioste, puisqu'il s'agit d'un équidé au
bec de rapace et aux sabots en forme de griffes13.

Liens avec le Simurgh

Article détaillé : Simurgh.

Cet article concerne l'Alsace de manière généraliste. Pour la collectivité territoriale de


manière détaillée, voir collectivité européenne d'Alsace. Pour les homonymes, voir Alsace
(homonymie).

Alsace
's Elsàss (gsw-FR)

L'Alsace.
Blason de l'Alsace homologué par les préfets.
Drapeau de l'Alsace, juxtaposant les armes des deux départements.
Administration
Pays France
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Bas-Rhin
Départements
Haut-Rhin
Strasbourg
Mulhouse
Colmar
Villes principales Haguenau
Saint-Louis
Sélestat
Saverne
ISO 3166-2 FR-6AE
Démographie
Gentilé Alsaciens, Alsaciennes
Population 1 898 533 hab. (2020)
Densité 229 hab./km2
Alsacien
Franc-comtois
Langues traditionnelles
Welche
Yédisch-Daïtsch
Calvinisme
Catholicisme
Cultes concordataires
Judaïsme
Luthéranisme
Géographie
Coordonnées 48° 30′ nord, 7° 30′ est
Superficie 8 280,17 km2
Point culminant Grand Ballon (1424 m.)
Lac de Kruth-Wildenstein
Grands lacs (> 50 ha)
Lac de Michelbach
Divers
Animal symbole Cigogne blanche
Domaine internet .alsace
modifier

L’Alsace (prononcé /al.zas/ ; en alsacien s'Elsàss ; en allemand das Elsass) est une région
historique et une collectivité territoriale de l’Est de la France, à la frontière avec l'Allemagne
et la Suisse. Ses habitants sont appelés les Alsaciens. Sa capitale est Strasbourg.
L'histoire récente de l'Alsace est liée de près à celle du département voisin de la Moselle, tous
les deux ayant en commun l'héritage du second empire allemand (droit local d'Alsace-
Moselle) et une influence franco-germanique forte.

De 1956 à 2015, l'Alsace est une région administrative, composée des deux départements du
Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Le 1er janvier 2016, elle fusionne avec les régions de Champagne-
Ardenne et de Lorraine pour former la région Grand Est. Le 1er janvier 2021, une nouvelle
collectivité territoriale — la collectivité européenne d'Alsace — reprenant exactement les
mêmes limites géographiques et continuant à faire partie de la région Grand Est est créée.

Géographiquement elle se trouve entre le massif des Vosges et le Rhin. Région de l'Europe
rhénane, elle fait plus largement partie de l'espace culturel de l'Europe centrale et est
historiquement une terre de langue germanique (alémanique et francique) avec des parties
romanes (vallées welches, certaines communes du Sundgau). Malgré son identité forte,
l'Alsace est une région cosmopolite1, métissée2 et fortement diversifiée sur le plan religieux3.
La région historique sous l'Ancien Régime était subdivisée en trois entités : la Haute-
AlsaceNote 1, la Basse-AlsaceNote 2 et la République de MulhouseNote 3. Cette dernière se lance
dans l'aventure industrielle dès 17464 et vote sous la contrainte militaire sa réunion à la France
en 1798.

Française entre le milieu du XVIIe siècle et 1870, à la suite de son annexion par Louis XIV,
l'Alsace accueille avec enthousiasme la Révolution française. Berceau de La Marseillaise5,
elle a vu naître des généraux révolutionnaires comme Kléber, Lefebvre, Westermann,
Kellermann, Rapp6 ou encore Amey. L'implication des Alsaciens dans la Révolution, ainsi
que plus tard dans l'affaire du capitaine Dreyfus, scella leur attachement à la République
française7,8 [sources douteuses].

Après la défaite lors de la guerre franco-allemande de 1870, l'Alsace (moins l'arrondissement


de Belfort) et une partie de la Lorraine (actuel département de la Moselle) sont annexées à
l'Empire allemand. Celles que l'on désigne alors comme les « provinces perdues » inspireront
un revanchisme qui accompagnera toute la Troisième République. Terre d'Empire
(« Reichsland » en allemand), l'Alsace-Lorraine est dotée d'une constitution en 1911 qui est
suspendue dès le début de la Première Guerre mondiale. À l'issue de celle-ci, l'Alsace-
Lorraine sera à nouveau rattachée à la République française en 1919. Puis en 1940, elle est
une nouvelle fois annexée par l'Allemagne, lors de la Seconde Guerre mondiale (sous le nom
administratif de « CdZ-Gebiet Elsass »), avant de redevenir française en 1945. Cette histoire
houleuse est une clé essentielle à la compréhension de certains particularismes locaux. Ainsi
dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, de nombreux domaines sont régis par le droit local
alsacien-mosellan9 qui se substitue au droit général français.

Strasbourg est la plus importante10 des cinq grandes agglomérations alsaciennes devant
Mulhouse11, Colmar12, Haguenau13 et Saint-Louis (banlieue française de la ville de Bâle en
Suisse)14,15. Les unités urbaines de Strasbourg et de Mulhouse dépassent chacune les
200 000 habitants. De tradition industrielle forte, Mulhouse est, avec Amiens, la grande ville
de France métropolitaine qui a la plus forte proportion de jeunes de moins de 19 ans16.
Strasbourg est le siège de plusieurs institutions européennes, dont le Parlement européen et le
Conseil de l'Europe.

Géographie
L'Alsace est un territoire restreint mais d'une grande diversité. Elle est pour l'essentiel
constituée d'une vaste plaine entourée par deux frontières naturelles : le Rhin à l'Est et le
massif des Vosges à l'Ouest.

Hydrographie

Articles connexes : Liste des cours d'eau du Bas-Rhin et Liste des cours d'eau du Haut-Rhin.

Bassins-versants français.

L'Alsace s'étend sur le bassin versant du RhinNote 4. La gestion du Rhin (et de la Meuse) relève
de l'Agence de l'eau Rhin-Meuse, sise à Metz. Dans le cadre du programme intégré du Rhin17,
la France et l'Allemagne ont aménagé des ouvrages pour écrêter les crues du Rhin. En France,
il s'agit du polder d'Erstein (qui intéresse également les communes de Nordhouse et
Plobsheim), ainsi que le polder de la Moder, à Fort-Louis. L'Ill constitue la plus grande rivière
d'Alsace. À la hauteur du Petit Ried, trois rivières rejoignent le Rhin:

 l'Ill au droit d'Offendorf (depuis les aménagements hydroélectriques).


 la Moder au droit de Neuhaeusel.
 la Sauer, au droit de Munchhausen.

Deux rivières lorraines – la Plaine et la Sarre blanche – prennent leur source à Grandfontaine.
En Alsace bossue, la Sarre est un affluent de la Moselle, qui se jette dans le Rhin à Coblence.
La Zorn prend sa source en Lorraine.

La nappe phréatique rhénane dans la plaine d'Alsace, et plus généralement dans le fossé
rhénan recèle la plus grande réserve d'eau douce d'Europe.

L'Alsace compte plusieurs sources minérales et thermales18, dont les deux stations thermales
dans les Vosges du Nord, à Morsbronn-les-Bains ainsi qu'à Niederbronn-les-Bains.

L'Eurométropole de Strasbourg et l'agglomération de Mulhouse sont considérés comme des


territoires à risques importants d'inondation (TRI)19.

Topographie et régions naturelles


Repère Normalnull à Strasbourg.

Radôme au sommet du Grand Ballon à 1 424 mètres

d'altitude. Les régions naturelles d'Alsace.

L'Alsace couvre une surface20 de 8 280 km2 (190 km de long sur 50 km de large soit 1,23 %
de la superficie de la France). Elle s'étend du sud au nord le long du Rhin qui la borde à l'est.
Depuis 1815, elle est limitée au nord par la rivière Lauter, où commence le Palatinat
allemand, et à l'est par le Rhin, à l'est duquel s'étend le Bade-Wurtemberg, et au sud par la
Suisse.

À proximité du col du Donon, la commune de Grandfontaine abrite l'un des vingt-trois points
géodésiques du Réseau de référence français21. Le nivellement général de la France
s'applique, et les altitudes sont données par rapport au niveau du marégraphe de Marseille.
Pour des raisons liées à l'histoire, le niveau normal d'Amsterdam (Normalnull), a autrefois
servi de référent altimétrique, ce que révèlent de vieilles plaques encore visibles.
Le climat, la nature du sol et le relief façonnent les paysages. Or, ces facteurs variant
sensiblement d'une zone à l'autre, l’Alsace comporte une grande variété des milieux naturels
qui font de cette région une véritable mosaïque de « pays » distincts. L'espace y est donc
subdivisé en plusieurs régions naturelles :

Sundgau

 Les collines sundgauviennes : le Sundgau est un pays aux reliefs assez doux, dont les
collines mulhousiennes du Rebberg et de l'Illberg forment l'extrémité nord. Ce
territoire s'étend jusqu'à la frontière suisse et forme les contreforts du massif du Jura.
La ville d'Altkirch est traditionnellement considérée comme sa « capitale ». Sundgau
signifie comté du Sud en alémanique (« Sund Kau ») ;
 Le Jura alsacien : le sud du Sundgau appartient au massif du Jura. Les premières
montagnes de ce Jura alsacien vont de la Suisse à la Franche-Comté.

Trouée de Belfort

La trouée de Belfort marque la limite entre l'Alsace et la Franche-Comté. Elle est située entre
les massifs montagneux du Jura et des Vosges, qui laissent un passage d'une vingtaine de
kilomètres de largeur, au pied du ballon d'Alsace entre la plaine d'Alsace et la partie la plus
septentrionale du bassin du Doubs, puis les plaines haute-saônoises de l'Ognon.

Plaine d'Alsace

Vue du ried de La Wantzenau au mois d'août.

Le sommet du Kochersberg, emplacement de l'ancien


château et tour de Chappe au sommet.

 L'Ochsenfeld : signifie « le champ des bœufs »22 en allemand. Le terme désigne la


plaine qui s'étend de Thann à Mulhouse, jusqu'à la Hardt à l'est, au sud jusqu'au
Sundgau et au nord jusqu'à Ensisheim. Relativement peu usité dans le langage courant,
il désigne plus familièrement la zone de plaine située au nord-ouest de Mulhouse
approximativement délimitée par le triangle Mulhouse-Thann-Guebwiller. Au cœur de
l'Ochsenfeld se trouve la Forêt de Nonnenbruch située sur le cône de déjection de la
Thur et morcelée par l'activité minière du bassin potassique et qui est partiellement
classée comme forêt de protection. La bataille de l'Ochsenfeld désigne la bataille qui
opposa les Romains et les Germains dans le combat le plus acharné de l'époque près
de Mulhouse. Selon la légende, cette bataille donna lieu à la fondation de Mulhouse ;
 Forêt de la Hardt : forêt de plaine caractérisée par une certaine sécheresse (600
millimètres de pluie par an dans la partie nord). Elle s'étend de Kembs jusqu'à Colmar
en longeant l'unité urbaine de Mulhouse, entre l'Ill et le Rhin, sur l'ancien cône de
déjection glaciaire du Rhin. C'est la seconde forêt d'Alsace avec ses 13 000 hectares,
derrière la forêt de Haguenau. Propriété de l'État, elle est recensée comme zone de
protection spéciale Natura 2000. Elle constitue la plus grande charmaie naturelle
d'Europe et abrite également des pelouses steppiques très rares en Europe occidentale ;
 Ried : région de la plaine d'Alsace. Le Grand Ried s'étend du nord d'Ensisheim jusqu'à
la périphérie de Strasbourg. Il a été modelé par les divagations du Rhin dans sa zone
d'épandage avant sa canalisation. Une partie du territoire de Rhinau s'étend jusqu'en
Allemagne, sous le nom de secteur non constitué en municipalité de Rhinau. Le Petit
Ried est situé au nord de Strasbourg ;
 Kochersberg : une région aux terres très fertiles (lœss), localisées entre les vallées de
la Zorn, au nord, et de la Bruche au sud, le champ de failles de Saverne à l’ouest, et à
l’est, le rebord de la terrasse rhénane ;
 Outre-Forêt : il s'agit de la zone située au nord de la forêt de Haguenau et au sud de la
Lauter.

Hautes-Vosges

Carte du parc des ballons des Vosges - Hautes-Vosges.


Article détaillé : Parc naturel régional des Ballons des Vosges.

Le parc naturel régional des ballons des Vosges s'articule autour des Hautes-Vosges et
regroupe 208 communes d'une population totale de 256 000 habitants. Il a pour but la
protection de ce patrimoine naturel.

 Vallée de la Thur (Val de Saint-Amarin) : le bassin montagneux de la Thur,


fréquemment surnommé Val de Saint-Amarin, s'enfonce profondément dans la partie
la plus élevée du massif vosgien. Au centre de cette enclave, Saint-Amarin se situe à
410 mètres d'altitude. Au débouché de la vallée dans la plaine, Thann se situe à 340
mètres d'altitude. Le ban communal de ce chef-lieu de canton, sous-préfecture depuis
la fin de la Première Guerre mondiale, déborde sur la plaine d'Alsace. Mise à part la
viticulture (vignoble escarpé du grand cru Rangen, le plus méridional d'Alsace),
l'agriculture ne joue aucun rôle depuis longtemps. L'industrie s'est développée à partir
des années 1780, avec l'implantation, en premier lieu, de manufactures d'impression
sur étoffe. Le textile a décliné après la crise des années 1930 et la Seconde Guerre
mondiale. Le patrimoine forestier est important ;
 Vallée de la Lauch : le surnom de Florival a été donné à la vallée vosgienne de la
Lauch, en amont de Guebwiller, et aux vallons afférents. C'est l'univers du romancier
Jean Egen, le « Hans du Florival ». Courte (une quinzaine de kilomètres), enclavée,
peu peuplée en dehors de Guebwiller mais verdoyante, cette vallée ne constitue pas
vraiment un « pays », mais a une identité marquée, notamment sur le plan touristique
avec l’abbaye de Murbach, le lac de la Lauch et l’accès à la station du Markstein et à
la route des crêtes dans le Parc régional des ballons des Vosges. Le Bechenthal, vallon
affluent de la Lauch, au nord-ouest de Guebwiller, est l'écrin de l'abbaye de Murbach,
Saint-Léger ;
 Vallée de Munster : on dénomme communément « vallée de Munster » la haute et
moyenne vallée de la Fecht, bassin-versant nettement circonscrit par les crêtes
montagneuses. Cette vallée, qui fut très industrialisée au temps du textile, a une
vocation agricole, forestière et touristique. Elle garde une identité marquée. Munster, à
380 mètres d'altitude, au confluent de la Petite-Fecht et de la Fecht, est une ville
d'origine ancienne, commerçante, siège du parc régional des Ballons des Vosges ;
 Vallée de la Doller : cette vallée dont la plus grande ville est Masevaux (devenue
Masevaux-Niederbruck à la suite de sa fusion avec Niederbruck le 1er janvier 2016),
abrite la rivière du même nom et est dominée par le Ballon d'Alsace à 1 247 m. Cette
vallée a la particularité d'être un carrefour vers les autres régions et départements, car
elle se situe à la frontière du Territoire de Belfort, en Bourgogne-Franche-Comté, avec
les communes de Petitefontaine ou Rougement-Le-Château ; et du département des
Vosges, avec la commune de Saint-Maurice-sur-Moselle, de l'autre côté du Ballon
d'Alsace.

Vosges centrales

La dénomination, floue en ce qui concerne l'Alsace, pourrait désigner la partie du massif


située au sud-ouest du Bas-Rhin, frontalière de la Lorraine. En Lorraine en revanche, le
territoire appelé « Pays des Vosges centrales » regroupe officiellement plusieurs communes,
dont Épinal (syndicat mixte de pays, concernant environ 10 % de la région).

 Vallée de la Bruche : la dénomination vallée de la Bruche désigne le bassin de la


Bruche, en amont de Wisches, et les vallées afférentes. Elle inclut le petit pays
toujours dénommé Ban de la Roche, à peu près centré sur le cours de la Schirgoutte.
Schirmeck et La Broque constituent l'agglomération principale. Leurs habitants se
disent volontiers « Alsaciens et Vosgiens », non des « Vosges centrales » ;
 Vallée de Villé ;
 Vallée de Sainte-Marie-aux-Mines ou le val d'Argent.

Vosges du Nord

Article détaillé : Vosges du Nord.

Cette région montagneuse est, dans sa majeure partie, occupée par le parc naturel régional des
Vosges du Nord qui est né le 30 décembre 1975 et regroupe actuellement 113 communes. Il
associe plusieurs milieux forestiers, tels que la hêtraie, la chênaie, l'aulnaie ou encore la
pinède sur tourbe. Ces derniers abritent une foule d'animaux et de végétaux tels que le pic
noir, l'aspérule odorante, le mélampyre des prés ou encore le populage des marais.
Alsace bossue

Article détaillé : Alsace bossue.

L'Alsace bossue (’s Krumme Elsass) fut peuplée dès le Néolithique. Elle regroupe les
communes autrefois intégrées aux anciens comtés de Sarrewerden et de la Petite-Pierre et à la
seigneurie de Diemeringen et d'Asswiller. De nos jours de nombreux vestiges archéologiques
et châteaux sont encore visibles. Ancienne terre d'Empire, une des dernières à avoir été
rattachée à la France en 1793, cette région, pendant les périodes d'Ancien Régime, vit
s'installer des Hollandais, des Français, des Suisses, des Allemands et même des Autrichiens.
Certains villages possèdent une église catholique, une église protestante et une synagogue.

Cette région a su conserver un patrimoine exceptionnel, Bonnefontaine (Bas-Rhin), une des


plus riches stations néolithiques d'Alsace avec son château Empire, Mackwiller, qui possède
un palais romain avec thermes et mausolée. On y a découvert un des plus grands sanctuaires
du dieu Mithra du monde occidental. On peut également découvrir la Wasserburg de
Lorentzen ou le château Renaissance de Diedendorf qui possède les plus belles peintures
murales de l'Est de la France. De nombreuses églises gothiques, baroques et néoclassiques,
des architectures bourgeoises, des oriels, des villages préservés de l'urbanisme ont su garder
tout leur cachet.

L'Alsace bossue est en effet une zone rurale avec de nombreux vergers, des forêts ombragées,
des rivières poissonneuses. À l'aube du XXe siècle, l'industrialisation des campagnes s'est
caractérisée par l'implantation de manufactures. Les chapeaux de paille de Langenhagen, la
Corderie Alsacienne Dommel, les couronnes de perles Karcher, les gazogènes Imbert ont été
longtemps des fabrications de renommée mondiale. Le musée régional de l'Alsace Bossue à
Sarre-Union permet de découvrir le patrimoine de toute une région.

Avant la révolution de 1789 : à la suite du traité de Ryswick (1697), Louis XIV avait dû
restituer aux comtes de Nassau dans le cadre de l'Empire (c'est-à-dire du royaume
d'Allemagne) l'ancien comté de Sarrewerden, à l'exception de Bockenheim-Sarrewerden –
aujourd'hui Sarre-Union – recouvrés par Léopold Ier duc de Lorraine. En 1766, ces deux
provinces revinrent avec la Lorraine à la couronne française. Entre-temps, pour compenser la
perte de Sarrewerden, l'ancienne capitale du comté, les princes de Nassau avaient fondé en
1702 (sur le ban communal de Zollingen, actuelle « Ville neuve » (Neustadt) appelée
Neusaarwerden. En 1794, Neusaarwerden et Bockenheim ou Boquenom furent réunies sous le
nom de Sarre-Union. Les autres localités de l'ancien comté de Sarrewerden et de la prévôté de
Herbitzeim furent réparties entre les Nassau-Sarrebrücken (bailliage de Harskirchen) et les
Nassau-Weilburg (bailliage de Neusaarwerden). Ces terres formaient une enclave à majorité
protestante entourée par les terres de la catholique Lorraine. En 1557, année de l'introduction
de la réforme luthérienne dans le comté, la Kirchen-ordnung de Deux-Ponts réglementait la
vie religieuse dans la plupart des paroisses des vallées de la Sarre, de l'Eichel et de l'Isch.

Ce fut Nicolas François Blaux, maire catholique de Sarreguemines et député, qui fut le
véritable artisan du rattachement du comté de Saarwerden au Bas-Rhin. Le 23 novembre
1793, la Convention ratifia la décision d'ériger Neusaarwerden en district et d'incorporer au
département bas-rhinois les six cantons nouvellement créés : Bouquenom, Neuf-Saarwerden,
Harskirchen, Wolfskirchen, Drulingen et Diemeringen. L'organisation du district incomba au
député Philippe Rühl. Ainsi le Bas-Rhin allait franchir le col de Saverne et se prolonger sur le
plateau lorrain pour s'enrichir de quarante-trois communes fortes de près de dix-huit mille
habitants devenant Alsaciens.

Géologie

Article connexe : Économie de l'Alsace : Exploitation du sous-sol.

Le lac Blanc.

L'Alsace est avant tout connue pour le grès à Voltzia, du Buntsandstein, qui confère sa couleur
à la cathédrale de Strasbourg. Le granite des crêtes vosgiennes et les gneiss de Sainte-Marie-
aux-Mines, ainsi que le Dévonien-Carbonifère de la vallée de la Bruche présentent également
un intérêt23.

Bouxwiller est connu pour ses fossiles, et Achenheim pour ses lœssières. Selon le professeur
Jean-Jacques Jaeger, paléontologue alsacien, découvreur de Bahinia pondaungensis au
Myanmar, l'« origine et l'évolution de l'homme ne peuvent plus être considérées comme
exclusivement africaines [...] Cela signifie que nos lointains ancêtres sont arrivés en Afrique il
y a au moins 39 millions d'années, très probablement d'Asie »24,25.

Deux circuits géologiques sont aménagés pour le grand public. Il s'agit du sentier géologique
du Bastberg à Bouxwiller, et du sentier géologique du Wolfloch à Sentheim26.

Protérozoïque

C'est au fond de la vallée de Villé, au Climont qu'affleurent les roches les plus vieilles de la
région. Il s'agit des gneiss du Climont, estimés à un milliard d'années26,Note 5.

Paléozoïque

Dans la vallée de Villé affleurent les schistes de Villé, datés du Cambrien et de l'Ordovicien,
ainsi que les schistes de Steige, datés de l'Ordovicien et du Silurien27.

Des gneiss datés du Dévonien occupent une vaste zone dans la région de Sainte-Marie-aux-
Mines. Ils témoignent de la collision varisque entre les deux domaines saxo-thuringien au
nord et moldanubien, au sudNote 6. La suture continentale, qui se manifeste par une zone très
broyée entre Lubine et Lalaye, se termine au milieu de Dévonien27. La carrière du Bergenbach
à Oderen conserve la trace de la collision qui se produit il y a 330 millions d'années. On y
trouve des ophiolites, avec des péridotites serpentinisées et des gabbros. En fait, des écailles
tectoniques dues à la suture de plaques après un phénomène de subduction s'observent non
seulement à Bergenbach, mais aussi à Thalhorn, et au Treh28.

Dans la vallée de la Bruche, les marbres de Russ correspondent à un ancien massif corallien.
À la faveur de l'orogenèse varisque, qui va du Dévonien au Permien en passant par le
Carbonifère, les granites et les grauwackes se mettent en place. Ces derniers résultent de
l'érosion de la chaîne de montagne. Les migmatites de Kayserberg montrent une roche
encaissante imparfaitement digérée par la remontée du magma. Au Carbonifère se forme le
bassin houiller de la vallée de Villé. On note la présence d'une ancienne mine d'uranium à
Saint-Hippolyte26.

Au Permien, le volcan du Nideck se révèle explosif. Avec les grès de Champenay, rapportés
au Permien, s'achève le Paléozoïque en Alsace. Ils marquent la transition entre le socle et la
couverture. Le Paléozoïque s'achève par l'extinction permienne.

Mésozoïque

Article détaillé : Buntsandstein en Alsace.

Le Mésozoïque se compose du Trias (avec le Bundsandstein, le Muschelkalk et le Keuper), du


Jurassique et du Crétacé.

Les grès à Voltzia fournissent de riches collections fossiles du Bundsandstein, mis en place
dans un contexte fluviatil. La mer du Muschelkalk (ou mer des calcaires coquilliers), qui
s'avance en Alsace depuis l'est de l'Europe, livre une des plus riches faunes aquatiques
d'Alsace. Au Keuper, la mer évolue vers des lagunes, comparables à des marais salants. Le sel
gemme de Lorraine et le gypse du Kochersberg précipitent26.

Au Jurassique inférieur se mettent en place, les marnes grises (improprement appelées


schistes gris), marquées par une alternance de bancs de calcaire et d'un mélange d'argile et de
carbonate de calcium, en fonction de la profondeur des fonds marins, puis les schistes
bitumineux (à l'appellation là encore impropre)27.

Au Jurassique moyen, la profondeur marine diminue, pour atteindre au maximum une dizaine
de mètres. C'est dans ces conditions que se forment les calcaires oolithiques. Au tout début du
Jurassique supérieur se développent les récifs coralliens de Ferrette. On ne trouve aucune
trace du Crétacé en Alsace. La région est alors exondée, cependant que l'orogenèse alpine
débute27.

Cénozoïque

Géodynamique

L'Alsace occupe la partie sud-ouest du fossé rhénan, sur la rive gauche du Rhin. C'est un fossé
d'effondrement Note 7 d'âge oligocène, formant la plaine d'Alsace, et associé aux épaulements
latéraux que sont les Vosges et la Forêt-Noire. Il appartient à un plus vaste ensemble, connu
sous le nom de rift ouest-européen, qui court du sillon rhodanien jusqu'au rift d'Oslo, en
Norvège. La plaine d'Alsace a tendance à s'abaisser et les reliefs bordiers s'élèvent,
phénomène encore à l'œuvre. La faille vosgienne s'enfonce de plusieurs centaines de mètres,
tandis que la faille rhénane s'enfonce de plusieurs milliers de mètres. Entre les deux s'établit
une mosaïque de compartiments: les champs de fractures sous-vosgiens27,29 (et sous-
schwarzwaldiens en Forêt-Noire). Des remontées de lave donnent naissance à des volcans à
Riquewihr, Ribeauvillé et Gundershoffen. Toutefois, le plus grand d'entre eux reste celui du
Kaiserstuhl, en Allemagne, en face de Colmar26.
La structure tectonique du sous-sol (fossé d'effondrement) explique une certaine activité
sismique. La zone la plus active sur le plan sismique en Alsace est le Sundgau dans le Sud du
Haut-Rhin30, tant par le nombre que par l’intensité des séismes qui l’ont touché. Ce territoire a
été frappé par plusieurs séismes d’intensité supérieure à VI. Le plus dévastateur fut celui de
Bâle du 18 octobre 1356 (intensité épicentrale VIII-IX), d'une ampleur inédite en Europe de
l’Ouest. Bien que moins soutenue, l’activité sismique du fossé rhénan est significative et
apparaît plus forte que celle des régions voisines. Une dizaine de séismes d’intensité
supérieure à VI sont à dénombrer, dont le plus récent date du 15 juillet 1980. Le massif
vosgien ne montre qu’une activité sismique diffuse et peu intense. Le fort géotherme,
conséquence de la remontée mantellique qui eut lieu à l'aplomb du rift, permet une
exploitation géothermique expérimentale à Soultz-sous-Forêts. À Preuschdorf sourd une eau à
plus de 70 °C31,32, à la source des Hélions.

Le massif du Jura, formé par glissement (induit par la surrection alpine) de la couverture
mésozoïque sur les formations triasiques (« couches savon ») recoupe la région de Belfort.

Géomorphologie

Article connexe : Géologie du Ried.

Le rehaussement des reliefs bordiers, plus marqué dans le sud que dans le nord de la région,
se traduit par une intense érosion, s'attaquant d'abord aux terrains jurassiques, puis aux
terrains triasiques, pour enfin mettre à nu le socle dans le sud. Au nord, le socle n'apparaît
qu'exceptionnellement, comme à Windstein (où effleure le granite), et à Wissembourg au lieu-
dit Weiler (où effleurent les grauwackes). En moins de 50 millions d'années, les reliefs sont
érodés, et les sédiments arrachés viennent combler le fossé26. C'est ainsi que les Vosges sont
constituées au nord par des grès du Buntsandstein, et au sud par du granite; les granites sont
des structures hercyniennes exhumées lors des soulèvements latéraux conjoints à
l'effondrement du rift.

À l'Éocène se forme le lac de Bouxwiller, qui sera étudié par le grand paléontologue Georges
Cuvier. À l'Oligocène, les eaux salées précipitent, le lessivage des formations salifères du
Keuper ayant joué un rôle important dans ce processus. Ainsi sont apparues les potasses, jadis
exploitées dans la région de Mulhouse27.

Le fossé rhénan se forme à l'Éocène inférieur. À l'Éocène supérieur, la mer Thétys pénètre par
le sud. À l'Oligocène, il y a 30 Millions d'années, la mer pénètre massivement dans le fossé
également depuis le nord33.

Au Quaternaire, des dépôts éoliens de lœss ont lieu, comme en témoignent les lœssières
d'Achenheim et d'Hangenbieten.

Le Sundgau qui était alors un vaste plateau calcaire a été recouvert par les mers secondaires,
au commencement de l'ère tertiaire. À la fin du Tertiaire et au début du Quaternaire la
surélévation des Vosges et de la Forêt Noire entraîne la formation du Jura qui est le résultat de
plusieurs phases de plissements, entrecoupées par des phases d'érosion. La nappe de cailloutis
d'origine alpine que l'on trouve dans le Sundgau est due à l'érosion très intense du Jura par le
Rhin qui, pris dans un couloir, rejoignait l'actuelle vallée du Doubs. Ce n'est que
l'affaissement du fossé rhénan qui a modifié le cours du Rhin et le régime hydrographique par
les phénomènes de capture (voir Aar-Doubs).
Le Jura, soulevé plus tardivement (au Miocène) est constitué de calcaires et de marnes d'âge
le plus souvent jurassique, donc beaucoup plus anciens que les formations de la plaine
alluviale du Rhin.

Climat

Le sommet du Hohneck en hiver.


Articles détaillés : Climat du Bas-Rhin, Climat du Haut-Rhin et Grand Est : Climat.
Article connexe : Économie de l'Alsace : Impact climatique.

Le climat alsacien est semi-continental d'abri et montagnard sur les hauteurs. La continentalité
est marquée dans le fossé rhénan par des précipitations estivales plus importantes qu’en hiver
et une amplitude thermique annuelle extrême, c’est-à-dire l’écart entre la température
maximale moyenne de juillet et la température minimale moyenne de janvier, qui dépasse les
27,5 °C. À l’échelle de la France, ces deux marqueurs sont typiques de la plaine alsacienne.
En revanche, sur les reliefs la répartition annuelle des précipitations est similaire à celle du
reste de l’hexagone et l’amplitude extrême thermique annuelle y est assez faible (14 °C au
Grand Ballon soit moins qu’à Paris)34. Plus l'altitude est faible, plus le climat semi-continental
prend le dessus.

Une des caractéristiques de la plaine d'Alsace est l'effet de foehn, en effet le massif des
Vosges protège l'Alsace des précipitations qui s'accumulent coté lorrain et rend ainsi la plaine
d'Alsace sèche et ensolleillée, de Strasbourg à Mulhouse.

Données pour Meyenheim (limite Sud-Alsace/Centre-Alsace)35

Température la plus basse −24,8 °C


Jour le plus froid 27 février 1986
Année la plus froide 1963
Température la plus élevée 40,9 °C
Jour le plus chaud 16 août 1974
Année la plus chaude 1994
Hauteur maximale de pluie en 24 h 80,6 mm
Jour le plus pluvieux 10 juillet 1989
Année la plus sèche 1962
Année la plus pluvieuse 1999

 Record de chaleur : 40,9 °C à Colmar le 13 août 2003.


 Record de froid : −30,2 °C au Grand-Ballon (1 424 mètres) le 10 février 1956.
Le climat connaît davantage d'influence océanique et est beaucoup plus humide dans le
Sundgau, dans l'Alsace bossue ou l'Outre-Forêt.

Le relief de l’Alsace orienté perpendiculairement au flux d’ouest fœhn36 les perturbations


océaniques, en particulier au Sud de la région. Ainsi le Grand Ballon fait partie des stations
les plus arrosées de métropole37 et Colmar située à moins de 25 km celle des plus sèches avec
seulement 607 mm de précipitations à l’année38. La région de Colmar connaît en moyenne
entre 95 et 100 jours de pluie par an contre 170 sur le relief. Ce climat, avec un été ensoleillé,
est idéal pour le vignoble d'Alsace et les arbres fruitiers. L'importance de la nappe phréatique
rhénane combinée à la proximité du Rhin et de rivières importantes évite toutefois à la région
les conséquences d'éventuelles sécheresses.

Toponymie
Articles détaillés : Ill et Étymologie du nom Alsace.

L'étymologie du nom d’Alsace n'est pas établie et continue à faire l'objet de recherches39.
Plusieurs théories existent, mais aucune n'est satisfaisante d'un point de vue scientifique. La
région étant une zone de contact linguistique, une raison à ces difficultés étymologiques
pourrait être que le nom est le résultat de transformations successives apportées par chacune
des langues celtiques, latines, franques et alémaniques.

L'étymologie fondée sur l'hypothèse alémanique est séduisante du fait de sa simplicité : dans
cette acception, « Alsace » serait issu directement d'Elsass, anciennement écrit Elsaß.

 El- viendrait de l'alémanique Ell qui désignerait l'Ill, la principale rivière alsacienne
qui traverse la région du sud au nord.
 saß viendrait du verbe sitzen (se trouver, être assis) (prétérit de l'allemand : saß –
prétérit du vieil anglais : sæt)40, donc signifiant « résident ».

Dans cette logique, Elsass signifierait « le pays au bord de l'Ill » ou le « pays de l'Ill », le
substantif « pays » étant dérivé de « saß » (« l'assise »)41,42.

Toutefois, selon Michel Paul Urban, auteur en 2003 d'un dictionnaire étymologique des
toponymes alsaciens, le nom de l'Alsace proviendrait de la racine paléo-européenne AL-(i)S
qui indique le « mouvement d'une eau qui dépasse » en référence au phénomène des sources
et résurgences qui apparaissent en maints endroits dans les marécages du Ried. Ainsi, il y
aurait bien une origine hydronomique au nom « Alsace », mais plutôt pour désigner ce qui
était une étendue de petits cours d'eau et de marécages43.

Histoire et culture
Subdivisions historiques et culturelles

Haute-Alsace

Article détaillé : Haute-Alsace.


Le drapeau de la Haute-Alsace est rouge barré de jaune et
orné de part et d'autre de la barre de trois couronnes jaunes (Blasonnement : De gueules à la
bande d'or accompagnée de six couronnes du même, trois en chef et trois renversées en
pointe).

La Haute-Alsace (Oberelsass) est la partie méridionale de l'Alsace, correspondant à peu près


aux départements actuels du Haut-Rhin et du Territoire de Belfort. La traduction allemande,
Oberelsass, est encore utilisée de nos jours par les Allemands et les Suisses pour désigner le
département du Haut-Rhin. Actuellement, Haute-Alsace est synonyme de Haut-Rhin. Ce nom
a été utilisé dès l'époque du Saint-Empire romain germanique et sous l'Ancien Régime entre
1648 et 1789.

Sous l'Empire allemand, lors de l'intégration de l'Alsace-Lorraine de 1870 à 1918, Il s'agissait


alors d'un district (Bezirk), à la tête duquel se trouve un Bezirkspräsident, équivalant au préfet
français. Son chef-lieu était Colmar. La dénomination « Haute Alsace » n'est plus guère
utilisée dans les milieux socio-économiques rhénans où on préfère se référer à des territoires
géographiques plus valorisants, le Sud-Alsace piloté par Mulhouse et le Centre-Alsace
regroupant le binôme Colmar-Sélestat.

Villes principales :

 Colmar, 68 000 habitants. Agglomération principale du Centre-Alsace (Rouffach-


Sélestat) et préfecture du Haut-Rhin ;
 Belfort, 45 000 habitants. Détachée du Haut-Rhin à la suite de la guerre franco-
allemande de 1870 qui se solda par l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'empire
allemand ;
 Montbéliard (1800-1816), 25 000 habitants. Ancienne Principauté de Montbéliard
(Grafschaft Mömpelgard) fondée par l'empereur Henri III du Saint-Empire annexée
par la France en 1793. Montbéliard fut rattachée au Haut-Rhin de 1800 à 1816 ;
 Saint-Louis, 24 000 habitants ;
 Guebwiller, 11 000 habitants ;
 Cernay, 11 500 habitants ;
 Thann, 7 700 habitants.

République de Mulhouse

Article détaillé : République de Mulhouse.


Drapeau de la république de Mulhouse.

La République de Mulhouse (en allemand Stadtrepublik Mülhausen) est une ancienne cité-
État d’Europe occidentale située dans le Sud de l’Alsace et constituée autour de la ville de
Mulhouse. Elle adopta un fonctionnement républicain en 1347 par l'élection du premier
bourgmestre. Elle est contrainte de rompre progressivement ses relations avec le reste de
l'Alsace pour se lier militairement aux confédérés suisses à la suite de la guerre des Six
Deniers. Cet événement-clé de l'histoire de la cité voit la Décapole incapable de faire face aux
armées de la noblesse décidées à mettre fin à l'expérience républicaine de Mulhouse. En 1529,
la Réforme protestante aboutit à l'établissement complet et exclusif du culte protestant. À
partir de 1746, elle devint un précurseur dans la révolution industrielle. Elle vota, sous la
contrainte militaire, sa réunion à la France le 15 mars 1798, elle était alors une cité
industrielle puissante et prospère, un moteur de la révolution industrielle en Europe.

Villes principales :

 Mulhouse, 108 000 habitants. Agglomération principale du Sud-Alsace rassemblant


286 000 habitants (INSEE). La ville fut intégrée au département du Haut-Rhin en
1798 après la chute de la République de Mulhouse ;
 Illzach, 14 300 habitants.

Basse-Alsace

Article détaillé : Basse-Alsace.

Le drapeau de la Basse-Alsace est rouge barré de blanc et


orné de part et d'autre de dentelle blanche. (Blasonnement : De gueules à la barre d'argent
côtoyée de deux cotices fleuronnées du même).

La Basse-Alsace (Unterelsass) est la partie septentrionale de l'Alsace, correspondant à peu


près au département actuel du Bas-Rhin. Comme pour la Haute-Alsace, ce nom a été utilisé
dès l'époque du Saint-Empire romain germanique et sous l'Ancien Régime entre 1648 et 1789.
Il a été à nouveau utilisé lors de l'intégration de l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand, de
1870 à 1918. Il s'agit alors d'un district (Bezirk), à la tête duquel se trouve un
Bezirkspräsident, équivalent d’un préfet français. Son chef-lieu est Strasbourg. Le terme
Unterelsass est encore employé de nos jours par les peuples de langue allemande pour
désigner le département du Bas-Rhin. La ville de Landau et ses environs, partie la plus
septentrionale de Basse-Alsace, est en Allemagne.

Villes principales :

 Haguenau, 35 500 habitants


 Molsheim, 9 300 habitants
 Landau, 47 000 habitants
 Saverne, 11 300 habitants
 Schiltigheim, 35 000 habitants
 Sélestat, 19 300 habitants
 Strasbourg, 290 500 habitants
 Wissembourg, 7 500 habitants

Histoire

Expansion du Royaume d'Alémanie du IIIe siècle au

VIe siècle. L'Alsace, zone originelle du peuplement


celtique. La zone jaune montre la région de la naissance de La Tène. La zone verte suggère
une extension probable de l'influence celtique autour de -1000. La zone orange indique une
région celtique possible autour de -400.
Article détaillé : Histoire de l'Alsace.

À la différence de ses provinces et régions voisines, l'Alsace n'a jamais connu de période
d'indépendance ou d'autonomie de forme centralisatrice. L'Alsace a longtemps été caractérisée
par le confédéralisme. La région doit sa culture et son dialecte aux Alamans (à ne pas
confondre avec les Allemands), qui s'établirent dans la région en 378, l'alsacien d'aujourd'hui
est un dialecte alémanique.

Article détaillé : A

Début


Étymologie


Histoire

 
Géographie

 
Économie


Politique

 
Culture

 
Sports et jeux


Emblèmes et symboles

 
Notes et références

 
Voir aussi

Bretagne

 Article
 Discussion

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48° nord, 3° ouest

Cet article a pour sujet la Bretagne en tant qu'entité historique, géographique et culturelle.
Pour plus d'informations sur l'actuelle région administrative, voir Bretagne (région
administrative). Pour les autres significations, voir Bretagne (homonymie) .

Bretagne
Breizh (br) / Bertègn (fr-gallo)

Blason de la Bretagne.
Drapeau de la Bretagne.

Localisation en Europe de la Bretagne.


Administration
Pays France
Statut Entité géographique et culturelle
Bretagne
Territoires actuels
Loire-Atlantique
Brest
Lorient
Nantes
Quimper
Villes principales Rennes
Saint-Brieuc
Saint-Malo
Saint-Nazaire
Vannes
FR-E
ISO 3166-2 FR-44
Démographie
Gentilé Breton
Population 4 829 968 hab. (2021)
Densité 142 hab./km2
- Région Bretagne 3 371 200 hab. (2021)
- Loire-Atlantique 1 458 768 hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 48° nord, 3° ouest
Superficie 34 023 km2
- Région Bretagne 27 208 km2
- Loire-Atlantique 6 815 km2
Divers
« Potius mori quam fœdari » (la)
Devise (de facto)
« Kentoc'h mervel eget bezañ saotret » (br)
(« Plutôt la mort que la souillure »)
Bro gozh ma zadoù
Hymne
Durée : 1 minute et 21 secondes.1:21
Langues français, breton, gallo
Domaine internet .bzhn. 1
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La Bretagne (/bʁətaɲ/1 Écouter ; en breton : Breizh /ˈbrɛjs/2 ; en gallo : Bertègn), nom dérivé
du latin Britannia, est une région historique et culturelle du Nord-Ouest de la France, et une
des six nations dites celtiques. La péninsule qu'elle occupe est située entre la Manche au nord,
la mer Celtique et la mer d'Iroise à l'ouest et le golfe de Gascogne au sud. Elle forme ainsi le
sommet Nord-Ouest de l'Hexagone français.

À la fin de l'Empire romain, elle connaît un afflux de population dû à une immigration3,4 de


Bretons insulaires dans une partie de l'ancienne Armorique, qui vont influencer durablement
sa culture. Ceux-ci fondent un royaume5 éphémère au IXe siècle, qui devient ensuite un duché6
dépendant du royaume de France. Réunie à la couronne de France en 1532, elle intègre le
domaine royal et devient une province française, jusqu'à sa partition administrative en 1790
en cinq départements : Côtes-du-Nord, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-Inférieure et Morbihan.

Ses habitants sont les Bretons, que l'on parle de la région historique ou de la région
administrative actuelle, nom dérivé du latin Britones. Son nom breton, Breizh (sans article ;
prononcer [brɛjs] en breton unifié KLT, [brɛχ] en breton vannetais), est orthographié avec un
« ZH » pour rassembler l'ancienne écriture existant pour le Nord et l'Ouest (Breiz) avec celle
du Sud (Breih). Le mot « Bretagne », depuis le mot breton « Breizh », est ainsi couramment
abrégé en « BZH ». En gallo, l'autre langue de Bretagne (outre le français), son nom est
Bertègn (dans le système Aneit et en graphie ABCD), Bertaèyn (système ELG) ou B·rtingn
(graphie dominante en Ille-et-Vilaine du système MOGA)7.

Le nom « région Bretagne » a été donné à la région administrative composée des quatre
départements des Côtes-d'Armor, du Finistère, d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan.

Le département de la Loire-Atlantique fait partie de la région Pays de la Loire ; la question de


son rattachement à la région Bretagne fait l'objet de débats8.

Étymologie
Le nom de Bretagne est issu du latin Brittania (parfois écrit Britannia). Ce mot fut utilisé dès
le Ier siècle par les Romains pour désigner la Bretagne insulaire (Grande-Bretagne) et, plus
précisément, la province romaine qui s'étendait du Sud de l'île jusqu'aux murs protecteurs du
Nord (les murs d'Hadrien puis d'Antonin). Le terme latin procède lui-même du mot grec
utilisé par le voyageur massaliote Pythéas pour désigner l'ensemble des îles du Nord qu'il
visita aux alentours de 320 av. J.-C. (y compris peut-être l'Islande) : Πρεττανικη (Prettanike)
ou Βρεττανίαι (Brettaniai). Au Ier siècle av. J.-C., Diodore de Sicile a introduit la forme
Πρεττανια (Prettania), et Strabon a utilisé Βρεττανία (Brettania). Marcien d'Héraclée, dans
son Periplus maris exteri (Périple de la mer extérieure) a évoqué des « îles prettaniques » (αἱ
Πρεττανικαὶ νῆσοι).

Les habitants de Prittanike étaient appelés Πρεττανοι, Pritteni ou Prettani9. L'étymologie du


radical Prittan- (Brittan-) est obscure ; cependant, elle est probablement celtique. C'était peut-
être celle utilisée par les Gaulois pour désigner les habitants des îles10. C'est aussi la source du
mot gallois Prydain (en moyen gallois Prydein) qui désigne la Bretagne (l'île de Bretagne).
Un parallèle peut aussi être établi avec le terme Breifne qui se référait à un royaume d'Irlande
au Moyen Âge.

Après la chute de l'Empire romain d'Occident et au fur et à mesure que des Bretons
s'installèrent sur le continent en Armorique occidentale, à savoir l'Ouest de l'ancienne
province romaine de Lyonnaise troisième, le nom de la terre britannique originelle des
Bretons se substitua aux anciennes dénominations, sans toutefois remplacer totalement celui
d'Armorique. Il s'imposa définitivement vers la fin du VIe siècle et peut-être même dès la fin
du Ve siècle11. On parla dès lors de Britannia Minor12 ou de Britannia pour désigner le
territoire sous le contrôle des Bretons.

Breizh, le nom breton de la Bretagne, vient, lui, d'un ancien Brittia13.


Le terme Armorique est encore utilisé pour désigner la Bretagne, même s'il désignait à
l'origine un ensemble beaucoup plus vaste. Il est probablement issu du gaulois aremorica qui
signifie sans doute « proche de la mer »14. L'analogie avec le breton ar mor (« mer ») est
anachronique, mais est justifiée partiellement sur le plan étymologique, le terme désignant la
mer, mor(i), étant identique en gaulois et en brittonique. Une troisième dénomination, Letauia
(en français Létavie, en breton moderne Ledav, Ledaw), a été utilisée jusqu'aux XIe et
XIIe siècles. Il procèderait d'une racine celtique signifiant « large et plat », « s'étendre »,
« déployer » et se perpétue dans le gallois Llydaw qui se réfère toujours à la Bretagne
continentale15.

Histoire
Article détaillé : Histoire de la Bretagne.

Préhistoire

Fouilles archéologiques à Menez Dregan, sur la commune


de Plouhinec (Finistère).

La Bretagne est peuplée par l'Homme dès le Paléolithique inférieur avec une population
néandertalienne qui

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Sommaire

Début


Étymologie et terminologie


Histoire

 
Description
 
Utilisations

 
Diffusion de l'élevage

 
Pur-sang dans la culture

 
Notes et références

 
Annexes

Pur-sang

 Article
 Discussion

 Lire
 Modifier
 Modifier le code
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Vous lisez un « article de qualité » labellisé en 2010.

Pour les articles homonymes, voir pur-sang (homonymie).

Pur-sang

Un Pur-sang en course de galop à l'hippodrome de Churchill Downs.


Région d’origine
Région Angleterre
Principalement au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Australie et
Région d'élevage
Nouvelle-Zélande, en Irlande, en France et au Japon
Caractéristiques
Morphologie Cheval de selle à sang chaud
Registre généalogique oui (1791)
Taille 1,57 m à 1,73 m selon l'emploi du cheval, moyenne 1,65 m
Poids 450 à 500 kg
Robe Généralement baie, plus rarement alezane, noire ou grise
Tête Légère et sèche, profil rectiligne
Pieds Petits par rapport à la masse du cheval
Caractère Délicat
Statut FAO
Non menacé
(conservation)
Autre

Utilisation sport hippique.

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Le Pur-sang (anglais : Thoroughbred, abréviation officielle PS) est une race de chevaux de
course. C'est le plus connu des chevaux à sang chaud et l'un des plus répandus, puisqu'il court
sur les pistes d'hippodromes lors des courses de galop.

Le Pur-sang résulte d'un élevage sélectif commencé aux XVIIe et XVIIIe siècles en Angleterre,
lorsque des juments locales sont croisées avec des étalons importés depuis des pays arabes. Le
pedigree de chaque Pur-sang peut être tracé jusqu'aux étalons fondateurs et à ces juments
anglaises, justifiant le nom donné à cette race de chevaux. Les Pur-sang se sont exportés dans
de nombreux pays qui ont développé une industrie des courses hippiques, principalement en
Amérique du Nord dès 1730, puis en Australie, en France, en Italie, au Japon et en Amérique
du Sud, au cours du XVIIIe siècle. Des millions de Pur-sang sont désormais élevés dans le
monde. Chaque année voit l'enregistrement d'environ 118 000 nouvelles naissances.

Cheval réputé fragile et délicat, le Pur-sang se distingue en premier lieu par sa finesse, son
agilité et sa vitesse. Il est élevé prioritairement pour devenir un cheval de course en sport
hippique, mais peut concourir dans de nombreux sports équestres tels que le saut d'obstacles,
le concours complet d'équitation, le polo et le horse-ball. Certains sont montés en chasse à
courre, ou deviennent des montures d'instruction dans les centres équestres après une réforme.
Ils sont souvent croisés à d'autres races de chevaux pour en modifier le modèle, ou en créer de
nouvelles. Le Pur-sang participe ainsi à la formation de l'Anglo-arabe, du Selle français, et de
nombreux chevaux de sport.

L'entraînement et la sélection des Pur-sang sont une source d'accidents et de problèmes de


santé chez la race. Le taux d'accidents dans les courses hippiques est le plus élevé parmi les
sports légaux impliquant des animaux. Les Pur-sang ont fréquemment des saignements de
poumons, une fertilité anormalement basse, un cœur et des pieds trop petits par rapport à leur
masse. Plusieurs théories expliquent les raisons des accidents et des problèmes de santé. Les
recherches tentent d'en réduire le taux et d'améliorer les soins aux animaux blessés ou
malades.

Les courses de chevaux Pur-sang sont médiatisées dans un grand nombre de pays, tout
particulièrement en Angleterre. Le Pur-sang et le monde des courses inspirent régulièrement
écrivains et artistes, donnant des œuvres cultes telles que Le Grand National.

Étymologie et terminologie
Le Pur-sang, longtemps nommé « anglais » ou « Pur-sang anglais » dans les pays
francophones1, est une race de chevaux distincte, bien que le terme de pur-sang puisse en
théorie s'appliquer à n'importe quel animal de « race pure »2. Le mot français « pur-sang », ou
ses variantes « Pur-Sang »1 et « Pur Sang » (nom officiel de la race dans les documents de
France Galop et de l'IFCE3), sont une traduction de l'anglais Thoroughbred, qui signifie
littéralement « élevé dans la pureté »4 ou « élevé de façon pure »5.

Le terme officiel anglophone pour désigner les animaux qui n'ont jamais été croisés avec
d'autres races depuis leur origine correspond à la notion de « pure race » ou « race pure »,
c'est-à-dire purebred6,7. En anglais, les éleveurs d'autres races animales de « sang pur »
utilisent généralement le terme de purebreed (race pure)7, le nom Thoroughbred n'est jamais
utilisé pour d'autres races ou d'autres espèces6,7. Selon les anglophones, Thoroughbred est un
nom propre qui se réfère spécifiquement à ce cheval8. En revanche, en langue française, le
mot pur-sang (sans majuscule) est polysémique, pouvant désigner, d'après le CNRTL, un
« cheval de selle de pure race » ou un « cheval de course inscrit au Stud-book et dont les
ascendants appartiennent à une race obtenue en Angleterre »2. Les États-Unis et le stud-book
australien utilisent aussi le nom anglais Thoroughbred9,7. Le mot thoroughbred n'apparaît pas
dans la première édition du General Stud Book (registre généalogique anglais du Pur-sang) ;
la Pr d'anthropologie Rebecca Cassidy souligne que les premiers compilateurs des lignées
généalogiques n'avaient peut-être pas pour intention de préserver une « race pure »S 1.

L'usage du terme Thoroughbred s'est probablement généralisé après l'ouverture du General


Stud Book (abrégé : GSB), qui constitue l'un des tout premiers registres généalogiques
officiellement créés6. Les éleveurs anglophones modernes du Pur-sang jugent l'emploi du
terme de thoroughbred incorrect pour tout autre animal de « sang pur », en dehors de cette
race de chevaux6.

Histoire
Le Pur-sang résulte d'un élevage sélectif basé sur la vitesse10 : ses éleveurs ont croisé les
meilleurs sujets entre eux pour aboutir à ce cheval, le plus rapide au monde11. De toutes les
races de chevaux, le Pur-sang est probablement celle dont la création a eu la plus grande
importance au niveau mondial, suscitant un tournant dans l'histoire de l'élevage12. Ses
premiers éleveurs sont des gentlemen anglais et irlandais qui créent des entreprises
commerciales, avec le soutien des maisons royales de Stuart, de Hanovre et de WindsorS 2. La
race rencontre le succès international à partir du XIXe siècle, dans le cadre de l'expansion de
l'empire colonial britanniqueS 2.

Bien que la croyance populaire voie dans le Pur-sang une race issue de l'Arabe, les études
génétiques ne confirment pas une telle filiationS 3,S 4.

Naissance du Pur-sang en Angleterre

L'origine du Pur-sang serait à rechercher dès le XIe siècle, lorsque les Normands qui suivent
Guillaume le Conquérant introduisent leur cavalerie formée de chevaux andalous1. Des
courses hippiques de plat existent en Angleterre au moins depuis l'an 117413, originellement
pour la sélection militaireS 5. Vers 1580, sous le règne d'Élisabeth Ire, les chevaux anglais sont
issus de lignées andalouses, Arabe et Barbe1. Les premières sélections d'élevage et les
premiers entraînements se mettent en place avec la création du handicap sportif lors des
courses de vitesse14. Pendant le règne de Charles II, la reine Anne de Grande-Bretagne, le roi
William III et le roi George I posent les fondements de l'élevage du Pur-sang14. Les courses et
l'élevage des chevaux de course obtiennent le soutien royal14. Avec cet appui, les courses de
chevaux deviennent vite populaires auprès de toutes les catégories de la population14. À partir
du XVIIe siècle, les Anglais élèvent des chevaux sur des critères de taille, mais aussi sur des
critères de rapiditéS 5. La première occurrence du terme thro-bred pour décrire ces chevaux
date de 171315. En 1727 est créé un journal exclusivement consacré aux courses, le Racing
Calendar, contenant les résultats des courses passées ainsi que les dates des courses à venir14,S
6
. Le Jockey Club est fondé en 1750, originellement comme un club de propriétaires de
chevaux de courseS 7.

Étalons fondateurs

Articles détaillés : Byerley Turk, Godolphin Arabian et Darley Arabian.


Tous les Pur-sang modernes descendent de trois étalons fondateurs importés en Angleterre
depuis le Moyen-Orient à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle : Byerley Turk (1680),
Darley Arabian (1704), et Godolphin Arabian (1729)16,17.

Byerley Turk.

Darley Arabian.

Godolphin Arabian, d'après une peinture de George Stubbs.

L'étalon Darley Arabian, bien que qualifié d'« Arabe », était vraisemblablement un Turkoman
(type turc)S 3. D'autres étalons issus de races orientales sont mentionnés, mais leur
descendance est moins nombreuse, ils sont donc beaucoup moins influents. Ils ont néanmoins
contribué à la formation de la race. Ce sont : Alcock's Arabian, D'Arcy's White Turk, Leedes
Arabian et Curwen's Bay Barb18,19. Le croisement de chevaux arabes avec des juments natives
d'Angleterre marque la création du General Stud Book (GSB) en 1791 et le début des
enregistrements des chevaux issus de ces lignéesS 8. Aussi, la création du GSB est considérée
comme la date de la constitution du Pur-sang en race20.

Chacun de ces trois étalons fondateurs fut l'ancêtre, grand-père ou arrière-grand-père, d'un
cheval de course qui eut une immense influence sur chacune des trois lignées considérées
comme fondatrices des Pur-sang modernes. Les quatre plus grands étalons du XVIIIe siècle
sont Matchem, un descendant de Godolphin Arabian21, Herod (ou King Herod), arrière-
arrière-petit-fils de Byerley Turk ; Highflyer, un fils d'Herod22 et Eclipse, célèbre arrière-
arrière-petit-fils de Darley Arabian qui fut le plus grand cheval de course de son époque, et
resta invaincu durant toute sa carrière18,23. Les croisements ultérieurs avec des étalons
extérieurs sont rarissimes, une exception étant le Wellesley Arabian, un étalon méconnu1,
importé en Angleterre en août 1803 par Henry WellesleyH 1.

Matchem, petit-fils de Godolphin Arabian, d'après une peinture de George Stubbs.

Herod, descendant de Byerley Turk.

Highflyer, l'un des 4 étalons du XVIIIe siècle à l'origine de la race telle qu'on la connaît
aujourd'hui.


Eclipse, étalon invaincu durant toute sa carrière en courses.

Articles détaillés : Matchem, Herod, Highflyer et Eclipse (cheval).

95 % des Pur-sang mâles sont des descendants patrilinéaires (via leur chromosome Y) de
Darley Arabian24. Toutefois, le pedigree des Pur-sang modernes montre que la plupart des
chevaux ont eu plus de croisements avec la lignée de Godolphin Arabian (13,8 %) qu'avec
celle de Darley Arabian (6,5 %) si l'on prend en compte toutes les lignées de descendance
maternelle et paternelle. Curieusement, en pourcentage d'influence dans les lignées du Pur-
sang moderne, Curwen's Bay Barb (4,2 %) apparaît plus souvent que Byerley Turk (3,3 %).
La majorité des Pur-sang qui existent aujourd'hui descend directement de 27 ou 28 étalons des
XVIIIe et XIXe sièclesS 9.

Juments fondatrices

Les juments sélectionnées comme poulinières de la race du Pur-sang sont désignées par le
nom de Royal Mares (« juments royales »)1. Une analyse de l'ADN mitochondrial a été menée
en 2011 pour déterminer leur origineS 10. Elle n'a apporté aucune preuve de l'existence
d'origines maternelles arabes exclusives ni d'une importation importante de juments
orientales, démontrant au contraire un « héritage européen cosmopolite, avec une contribution
beaucoup plus importante des juments autochtones britanniques et irlandaises que ce qui avait
été reconnu auparavant »S 10. Certaines de ces juments sont vraisemblablement issues d'une
race irlandaise connue dans le Nord du pays depuis le XIIIe siècle, l'Irish Hobby25.

Le chercheur Bruce Lowe a identifié au XIXe siècle certaines « familles » de juments dans la
race du Pur-sang ; le nombre de juments fondatrices a été fixé à 7426. Toutefois, des études
récentes à partir de l'ADN de juments Pur-sang indiquent que certaines de ces 74 juments
semblent avoir elles-mêmes un ancêtre commun, ou bien que le registre anglais du Pur-sang
comporte des erreurs26.

Développement de la race

Développement en Angleterre

Le derby d'Epsom

Artiste Théodore Géricault


Date 1821
Technique huile sur toile
Dimensions (H × L) 92 × 123 cm
Localisation Musée du Louvre
modifier - modifier le code - modifier Wikidata

Toutes les grandes courses classiques anglaises voient le jour à la fin du XVIIIe siècle : le St.
Leger Stakes en 1776, les Oaks d'Epsom en 1779 et le Derby d'Epsom en 1780. Plus tard, les
2 000 guinées Stakes et le 1 000 guinées Stakes furent créés en 1809 et 1814. Le
1 000 guinées et les Oaks sont réservés aux pouliches, mais toutes les autres courses sont
réservées aux poulains des deux sexes âgés de 3 ans. Les distances imposées pour ces courses,
de 1 600 m à 2 820 m, ont modifié les pratiques d'élevage, les éleveurs produisant des
poulains capables de commencer les courses beaucoup plus jeunes, et de courir beaucoup plus
vite que par le passé. Au début du XVIIIe siècle, les distances de course moyennes, 6,4 km,
sont favorables aux chevaux plus âgésS 11.

L'élevage sélectif sur la vitesse et l'habileté aux courses commença à avoir une influence
considérable sur le modèle des chevaux, ceux-ci gagnant en taille et en vitesse par rapport à
leurs ancêtres. Au milieu du XIXe siècle, Bay Middleton, un vainqueur du Derby d'Epsom,
mesurait plus de 1,62 m au garrot soit 10 cm de plus que Darley Arabian. À cette époque, les
éleveurs estiment que l'amélioration de la race du fait de l'élevage sélectif était telle qu'il serait
impossible d'obtenir de meilleurs résultats en effectuant des croisements avec l'Arabe. En
1885, une course est organisée entre un Pur-sang considéré comme un coureur moyen,
Iambic, et le meilleur coursier arabe de l'époque, Asil. La course se déroule sur 4 800 mètres
et bien que Iambic soit handicapé de 29 kg de plus qu'Asil, il parvient à le battre de 20
longueursS 12. À cette époque également, l'élevage ne s'orienta plus uniquement sur les courses
de plat, les premières courses d'obstacles de type steeple chase voyant le jourS 13. Jusqu'à la fin
du XIXe siècle, les Pur-sang ne sont pas élevés uniquement pour les courses, mais également
comme chevaux de selleS 14. L'implantation de l'élevage du Pur-sang au Royaume-Uni
s'effectue au détriment des races nativesS 15.

Au début du XXe siècle, les Anglais craignent que leurs chevaux ne soient surclassés par des
Pur-sang élevés aux États-Unis, venus concourir dans les courses classiques anglaises à la
suite de la fermeture de la plupart des pistes de course américaines au début des années 1910.
La loi de Jersey est votée en 1913, interdisant l'enregistrement d'un cheval dans le General
Stud Book anglais (GSB) si ses éleveurs ne peuvent pas prouver que tous ses ancêtres figurent
eux-mêmes dans le GSB. Cette mesure exclut la plupart des chevaux de lignées américaines,
car pendant les 100 ans qui séparent la création du GSB et de l′American Stud Book, la plupart
des chevaux américains ont été croisés une ou deux fois avec des Pur-sang non enregistrés
dans le GSB. La loi est abrogée en 1949, après quoi un cheval élevé hors d'Angleterre doit
seulement avoir ses ancêtres sur neuf générations enregistrés dans un stud-book reconnuS 16.
La loi Jersey a entravé le développement du Pur-sang d'Angleterre, en interdisant aux éleveurs
d'avoir recours aux nouvelles lignées développées en dehors des îles BritanniquesS 17.

Développement aux États-Unis


Séquence d'animation montrant un cheval de course au
galop. Photos prises par Eadweard Muybridge (mort en 1904), publiés en 1887 à Philadelphie
sous le titre d'Animal Locomotion.

Après l'Angleterre, les États-Unis sont le premier pays à se lancer dans l'élevage de chevaux
de courseS 18. Bulle Rock, importé en 1730 par Samuel Gist à Hanover, en Virginie, est le tout
premier Pur-sang arrivé dans les colonies américaines27,S 18.

Le Maryland et la Virginie deviennent les deux premières régions d'élevage de la race,


rejointes par la Caroline du Sud et l'État de New York. Les importations de chevaux depuis
l'Angleterre sont pratiquement stoppées durant la révolution américaine, puis reprennent après
la signature du traité de paix. Deux étalons très influents sont importés au temps de la
Révolution : Messenger en 1788, et Diomed, un peu avant cette date. Messenger a un impact
important sur le Pur-sang américain ; il est également le fondateur de la race Standardbred.
Diomed, vainqueur du Derby d'Epsom en 1780, a principalement influencé la race à travers la
naissance de son fils Sir Archy28. L'historien des courses John F. Wall estime que Sir Archy
fut le premier étalon exceptionnel natif des États-Unis29. Il termine sa carrière en course faute
de concurrents, plus personne n'osant l'affronter29.

Après la révolution américaine, les centres d'élevage de Pur-sang se déplacèrent vers l'ouest,
notamment vers le Kentucky et le Tennessee qui devinrent d'importantes régions d'élevage.
Andrew Jackson, septième président des États-Unis, était aussi éleveur de Pur-sang dans le
Tennessee30. Les premières courses classiques furent créées au début du XIXe siècle et
contribuèrent grandement à la popularité du sport. L'une d'elles fut organisée en 1823 à Long
Island, entre Sir Henry et American Eclipse, une autre fut un match entre Boston et Fashion
en 1838, chacune avec une dotation de 20 000 dollars31. Le dernier grand match avant la
guerre de Sécession eut lieu entre les chevaux Lexington et Lecompte, en 1854 à La
Nouvelle-Orléans en Louisiane, et s'acheva sur une victoire de Lecompte. Le propriétaire de
Lexington demanda un second match en 1855 à La Nouvelle-Orléans et acquit la victoire. Ces
deux chevaux étaient des fils de Boston, descendant de Sir Archy32. Lexington eut une grande
carrière d'étalon, et donna naissance à un grand nombre de gagnants33.

Après la guerre de Sécession, la distance classique des courses américaines, 4 miles, soit 6
kilomètres, fut changée pour s'approcher des 1,5 mile, soit 2,4 km. Cela modifia
considérablement les pratiques d'élevage aussi bien que l'âge des concurrents, et les sprinters
devinrent très recherchés. C'est aussi après la guerre civile que les premiers Pur-sang nés aux
États-Unis coururent sur des pistes d'Angleterre. Iroquois fut le premier Pur-sang natif des
États-Unis à s'imposer au Derby d'Epsom en 1881. Le succès des Pur-sang américains sur les
pistes anglaises poussa les Anglais à ratifier le Jersey act en 1913, limitant l'importation des
Pur-sang nés aux États-Unis sur le sol anglais34. Après la Seconde Guerre mondiale, les
éleveurs américains continuent de rechercher la vitesse pure et des poulains de plus en plus
précoces35. Le Kentucky reste un important centre d'élevage mais la Californie, New York et
la Floride se révèlent également d'importantes régions36.

Man o'War, ici en 1920.

Seabiscuit en compétition durant les années 1930.

Statue de Secretariat, vainqueur de la Triple couronne en 1973

Affirmed, en 1981

California Chrome en 2014

Les Pur-sang américains ont historiquement été utilisés, non seulement pour les courses, mais
aussi pour améliorer le cheptel équin du pays37. Entre les deux guerres, l'armée des États-Unis
utilise des étalons Pur-sang pour sa remonte, afin d'améliorer la qualité des chevaux de
cavalerieS 19,38.

Développement en France

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