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Chapitre 04 : Le Transformateur Monophasé

1) Généralités

Pour Assurer une transmission économique de l’énergie électrique, il est nécessaire d’élever la
tension aux de production (prés des centrales) et de l’abaisser ensuite aux lieux de distribution et
de consommation.

Centrale de
Production

Transfo Transfo
5 Kv Ligne de Utilisation
Élévateur Abaisseur
Transport (225Kv) 220/380v
En effet :
Par exemple, pour une même puissance apparente S :
𝑆
 Sous U=5Kv  le courant en ligne sera : 𝐼 =
√3𝑈
𝑆 𝐼
 Sous U’=225Kv  le courant en ligne devient : 𝐼 ′ = = 45
√3𝑈 ′
∆𝑈
 Les chutes de tension divisées par 45 : ∆𝑈′ = 45
3𝑟𝐼²
 Les pertes par effet joule en ligne seront divisées par 45² : 𝑝𝑗′ = 45²

 La section des fils de transport peut être réduite.

Définition :
Un transformateur est un appareil statique à induction électromagnétique, destiné à modifier
l’amplitude des signaux (courant, tension) en conservant la fréquence. Il est soit élévateur, soit
abaisseur de tension ou de courant. Il peut également être utilisé pour l’isolation galvanique.

Symboles :

2) Constitution

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 Le circuit magnétique est constitué d’un empilage de tôles d’acier de faible épaisseur (e 0.35 à
0.5mm) isolées entre elle par du vernis. Il est feuilleté pour réduire les pertes dues aux courants de
Foucault. Les tôles sont en alliage (fer, nickel, silicium) pour limiter les pertes par hystérésis.

La somme des pertes fer est due aux courants de Foucault et à l’hystérésis :

𝑝𝑓𝑒𝑟 = 𝑝𝐹 + 𝑝𝐻 = 𝑉 (𝐾𝐹 𝑓 2 𝐵𝑚
2 2)
+ 𝐾𝐻 𝑓 𝐵𝑚 = 𝑞. 𝑀

Avec :
V : le volume du circuit magnétique (m 3)
f : fréquence du courant (Hz)
Bm : induction magnétique maximale (T)
KF, KH : constantes qui dépendent du matériau utilisé
q: puissance massique (w/Kg) donné pour une fréquence et une induction données.
M : masse (Kg) du circuit magnétique.
Exemple : pour f=50Hz, et Bm=1T
 q=1 à 1,5 w/Kg pour les tôles ordinaires,
 q=0.4 à 0 .6 w/Kg pour les tôles à cristaux orientés,
 Les enroulements peuvent être concentriques ou alternés.
a) Fonctionnement Marche à vide

La f.m.m N1i10 crée le flux propre : ∅′10 = ∅10 + ∅𝑓10


∅10 : flux commun canalisé par le circuit magnétique
∅𝑓10 : flux de fuite au quel on associe l’inductance
∅𝑓10
de fuite : 𝑙1 = 𝑁1 𝑖10

 Mise en équation

Au primaire chaque spire est traversée par le flux propre ∅′10 , l’enroulement sera donc le siège
𝑑 ∅′10
d’une f.c.e.m 𝑒′10 = −𝑁1 𝑑𝑡

𝑑 𝑖10 𝑑 ∅10
La loi des mailles  𝑢1 = 𝑒1 + 𝑙1 𝑑𝑡
+ 𝑟1 𝑖1 avec 𝑒1 = 𝑁1 𝑑𝑡
𝑑 ∅10
Au secondaire chaque spire est traversée par le flux ∅10 , crée la f.e.m : − 𝑁2 𝑑𝑡

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𝑑 ∅10
La loi des mailles  𝑢20 = 𝑒20 = − 𝑁2 𝑑𝑡

̅1 = 𝐸̅10 + 𝑗𝑙1 𝜔𝐼̅̅̅̅


𝑈 ̅̅̅̅
10 + 𝑟1 𝐼10
En Notation complexe : { 𝐸̅10 = 𝑗𝑁1 𝜔∅10 }
̅ ̅
𝑈10 = 𝐸20 = 𝑗𝑁2 𝜔∅10
NB :
Le courant I10 peut être décomposé en deux composantes : une active I10a en phase avec la tension U1
et l’autre réactive I10r en quadrature arrière avec U1  I10= I10a + I10r .
 La composante active I10a correspond aux pertes fer (supposés absorbées dans une résistance
fictive Rfer): pfer=E10. I10a = E²10 / Rfer.
 La composante réactive I10r est une composante magnétisante, elle est à l’origine de l’installation
du flux dans le circuit magnétique : 𝑁1 𝐼10𝑟 =  0 ∅10
 Schéma équivalent à vide
l1

Rfer

r1 : résistance de l’enroulement primaire,

l1 : inductance de fuite de l’enroulement primaire,

Rfer : résistance fictive modélisant les pertes fer,

Xµ=Lµω : réactance magnétisante,


𝐸 𝑁 𝜔∅ 𝑁 𝑁
On appelle rapport de transformation : 𝑘 = 𝐸20 = 𝑁2 𝜔∅10 = 𝑁2 , on le note aussi 𝑚 = 𝑁2 .
10 1 10 1 1

k<1  abaisseur de tension, k>1  élévateur de tension.

Bilan de puissance à vide :

 𝑃10 = 𝑈1 𝐼10 𝑐𝑜𝑠𝜑10 = 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝐽𝑜𝑢𝑙𝑒 = 𝑟1 𝐼10 ² + 𝐸10 𝐼10𝑎


 𝑄10 = 𝑈1 𝐼10 𝑠𝑖𝑛𝜑10 = 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑚𝑎𝑔𝑛é𝑡𝑖𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒 + 𝑝𝑓𝑢𝑖𝑡𝑒 = 𝐸10 𝐼10𝑟 + 𝑙1 𝜔𝐼10 ²

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 Diagramme vectoriel

 Formule de Boucherot :( cas d’un transformateur parfait)


Si on peut négliger les chutes de tension (𝑟1 𝐼10 et 𝑙1 𝜔𝐼10 )à vide devant la tension U1 , on peut
écrire :
̅2 = 𝐸̅20 = 𝑗𝑁2 𝜔∅10  𝑘 = 𝐸20 = 𝑁2 ≈ 𝑈20
̅1 ≈ 𝐸̅10 = 𝑗𝑁1 𝜔∅10 et 𝑈
𝑈 𝐸 𝑁 10 𝑈 1 1

𝐵𝑚 1 𝑈
En valeur efficace : 𝑈1 ≈ 𝑁1 𝜔∅10 = 𝑁1 2𝜋𝑓 𝑆 = 4.44𝑓𝐵𝑚 𝑁1 𝑆−→ 𝐵𝑚 = 4.44𝑓𝑁
√ 2 1𝑆

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b) Marche en charge

 la f.m.m N1i1 crée le flux propre : ∅′ 1 = ∅1 + ∅𝑓1


 la f.m.m N2i2 crée le flux propre : ∅′ 2 = ∅2 + ∅𝑓2
 le flux commun aux deux enroulements est : ∅ = ∅1 − ∅2
 le flux traversant réellement l’enroulement primaire :
∅1𝑟 = ∅′ 1 − ∅2 = ∅1 + ∅𝑓1 − ∅2 = ∅ + ∅𝑓1
 le flux traversant réellement l’enroulement secondaire :
∅2𝑟 = −∅′ 2 + ∅1 = −∅2 − ∅𝑓2 + ∅1 = ∅ − ∅𝑓2
 Mise en équation
 Au primaire :
𝑑𝑖1
𝑑∅1𝑟 𝑢1 = 𝑒1 + 𝑙1 + 𝑟1 𝑖1
𝑢1 − 𝑁1 = 𝑟1 𝑖1 −→ { 𝑑𝑡 }
𝑑𝑡 𝑑∅
𝑒1 = 𝑁1
𝑑𝑡
 Au secondaire :
𝑑𝑖2
𝑑∅2𝑟 𝑒2 = 𝑢 2 + 𝑙 2 + 𝑟2 𝑖2
𝑢2 − 𝑁2 = −𝑟2 𝑖2 −→ { 𝑑𝑡 }
𝑑𝑡 𝑑∅
𝑒2 = 𝑁2
𝑑𝑡
En notation complexe :
𝑈̅1 = 𝐸̅1 + 𝑗𝑙1 𝜔𝐼1̅ + 𝑟1 𝐼1̅ 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐸̅1 = 𝑗𝑁1 𝜔∅̅
{
𝐸̅2 = 𝑈
̅2 + 𝑗𝑙2 𝜔𝐼2̅ + 𝑟2 𝐼2̅ 𝑒𝑡 𝐸̅2 = 𝑗𝑁2 𝜔∅̅ }
 Schéma équivalent en charge

c) Équation des ampères-tours

 À vide la f.m.m = N1I10


 En charge la f.m.m = N1I1 – N2I2
Le signe (-) est dû au fait que les 2 enroulements sont réalisés dans le même sens, mais le
courants I1 et I2 les parcourent dans des sens inverses.
 Désignons par N1I’10 la résultante des f.m.m : N1I’10= N1I1 – N2I2

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À vide I2=0  N1I’10= N1I1= N1I10  I’10=I10
̅10 𝑒𝑡 ∅
Les f.m.m sont à l’origine des flux ∅ ̅ , et vu que les chutes de tension dans les enroulements
sont négligeables (qlq % de U1 et U2), avec une bonne approximation on peut écrire :
𝑁1 𝐼10 ≅ 𝑁1 𝐼′10 −→ 𝐼10 ≈ 𝐼′10
D’où : ̅ = 𝑁1 𝐼1̅ − 𝑁2 𝐼2̅
𝑁1 𝐼10

3) Étude du transformateur dans l’hypothèse de KAPP :

̅ par rapport à 𝐼1𝑛


Dans cette hypothèse on néglige le courant à vide 𝐼10 ̅ en charge nominale (ordre de
̅
̅ ≈ 𝐼1𝑛
grandeur :𝐼10 ):
10

̅ = 𝑁1 𝐼1̅ − 𝑁2 𝐼2̅ −→ 𝑁2 𝐼2𝑛


𝑁1 𝐼10 ̅ 1𝑛 − 𝐼10
̅ = 𝑁1 (𝐼 ̅ ) = 𝑁1 𝐼1𝑛
̅ (1 − 𝐼10
̅ /𝐼1𝑛
̅ ) ≅ 𝑁1 𝐼1𝑛
̅
𝑁2
𝑁1 𝐼1̅ = 𝑁2 𝐼2̅ −→ 𝐼1̅ = 𝐼 ̅ = 𝑘𝐼2̅
𝑁1 2
On peut chercher le schéma équivalent du transformateur ramené au primaire ou au secondaire.

̅1 = 𝐸̅1 + 𝑗𝑙1 𝜔𝐼1̅ + 𝑟1 𝐼1̅ (1)


𝑈 ; 𝐸̅1 = 𝑗𝑁1 𝜔∅̅ 𝑒𝑡 𝐸̅2 = 𝑘 𝐸̅1
{ }
𝑘 ∗ (1)−→ 𝑘𝑈 ̅1 = 𝑘𝐸̅1 + 𝑗𝑙1 𝜔𝑘𝐼1̅ + 𝑟1 𝑘𝐼1̅ −→ 𝑈 ̅20 = 𝐸̅2 + (𝑗𝑙1 𝜔 + 𝑟1 )𝑘²𝐼2̅

Or : 𝐸̅2 = 𝑈
̅2 + 𝑗𝑙2 𝜔𝐼2̅ + 𝑟2 𝐼2̅  𝑈
̅20 = 𝑈
̅2 + 𝑗𝑙2 𝜔𝐼2̅ + 𝑟2 𝐼2̅ + (𝑗𝑙1 𝜔 + 𝑟1 )𝑘²𝐼2̅
̅20 = 𝑈
D’où : 𝑈 ̅2 + 𝑗(𝑙2 +𝑘²𝑙1 )𝜔𝐼2̅ + (𝑟2 +𝑘²𝑟1 )𝐼2̅

On pose :
𝑅2 = 𝑟2 + 𝑘²𝑟1 𝑒𝑡 𝐿2 = 𝑙2 + 𝑘²𝑙1
Résistance totale et inductance de fuite totale ramenées au secondaire.
̅2 = 𝑈
𝑈 ̅20 − 𝑗𝐿2 𝜔𝐼2̅ − 𝑅2 𝐼2̅ 𝑒𝑡 𝑈
̅20 = 𝑘𝑈
̅1

Schéma équivalent ramené au secondaire

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𝑟2 𝑅2 𝑙 𝐿
𝑅1 = 𝑟1 + = 𝑒𝑡 𝐿1 = 𝑙1 + 𝑘²2 = 𝑘²2
𝑘² 𝑘²
Schéma équivalent ramené au primaire

4) Expression approchée de la chute de tension

On connait la tension du primaire U1 donc la tension à vide au secondaire U20, le courant demandé
par la charge I2 et son facteur de puissance (cos 2), quelle tension U2 aurons nous aux bornes de
cette charge ?
On a : ̅2 = 𝑈
𝑈 ̅20 − 𝑗𝐿2 𝜔𝐼2̅ − 𝑅2 𝐼2̅ ,
Traçons graphiquement cette équation pour déterminer la chute de tension définie par :
∆𝑈2 = 𝑈20 − 𝑈2
U

L’angle θ étant très petite, on peut écrire avec une bonne approximation :
∆𝑈2 = 𝑈20 − 𝑈2 = 𝑅2 𝐼2 𝑐𝑜𝑠φ2 + 𝑋2 𝐼2 𝑠𝑖𝑛φ2 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑋2 = 𝐿2 𝜔

5) Rendement & Essais à puissance réduite :


 Le rendement du transformateur :
𝑃2 𝑃2 𝑃2 𝑃2
= = = =
𝑃1 𝑃2 + ∑ 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑃2 + 𝑝𝑗 + 𝑝𝑓 𝑃2 + 𝑅2 𝐼2 ² + 𝑝𝑓

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 Lorsqu’il faut prévoir le comportement d’un transformateur et que l’essai direct en charge est
onéreux voire impossible, on fait appel à une expérimentation mettant en jeu que des faibles
puissances et qui consiste réaliser un essai à vide et un essai en court-circuit sous tension du
primaire réduite :

 Essai à vide :

 Essai en court-circuit :

 à partir de l’essai à vide on détermine :


𝑈20
 le rapport de transformation : 𝑘 = 𝑈1
 les pertes dans le fer :
𝑈 ² 𝑈1 ²
𝑃10 = 𝑈1 𝐼10 cos 𝜑10 = 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑟1 𝐼10 ² ≈ 𝑝𝑓𝑒𝑟 −→ 𝑅𝑓𝑒𝑟 = 𝑃1 𝑒𝑡 𝑋µ = 𝑃
10 10 𝑡𝑔 𝜑10
 à partir l’essai en court-circuit (pour I2ccI2n) on détermine :
 Les pertes joule : U1cc << U1 (5%)  les 𝑝𝑓𝑒𝑟 ≈ 0  𝑃1𝑐𝑐 = 𝑝𝑗 = 𝑅2 𝐼2𝑐𝑐 ²
𝑃1𝑐𝑐
 La résistance totale ramenée au secondaire : 𝑅2 =
𝐼2𝑐𝑐 ²
(𝑘𝑈1𝑐𝑐 )²
 La réactance totale de fuite ramenée au secondaire : 𝑋2 = √ − 𝑅2 ²
𝐼2𝑐𝑐 ²

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