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LA VIE D’ADÈ LE

À 15 ans, Adèle ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des
garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme
aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de
s’affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres, Adèle
grandit, se cherche, se perd, se trouve...

EXT. LYCÉE. JOUR

Adèle arrive vers un groupe de lycéens devant le lycée. Elle fait la bise à quatre
filles

ADÈLE
Coucou, ça va ?

LA FILLE BLONDE
Ouais, et toi…

ADÈLE
Qui a du feu les filles ?

LA FILLE ROUSSE
C’est qui la fille qui est venu te chercher la dernière fois ? Type gouinasse.

UNE FILLE
Avec les cheveux bleus. TYPE GOUINASSE.

Une fille rigole.

Adèle rigole, souffle.

ADÈLE
N’importe quoi… C’est pas parce qu’elle a les cheveux bleus qu’elle est gouine.

Adèle fume une cigarette.

LA ROUSSE
Ben si, non mais c’est même pas ça, ça se voit à sa tête qu’elle lèche des chattes.
Tu la rencontré où ?

Heu… Je l’ai recontrée dans un café.

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LA ROUSSE
Dans un café ? (Ouais) Pas plutôt dans un bar gay, par hasard. Avec Valentin. Il
nous a dit que t’es allé avec lui la dernière fois.

Adèle jette un regard derrière elle, vers Valentin.

LA ROUSSE
Pourquoi tu traînes dans un endroit comme ça, je comprends pas.

ADÈLE
Mais je vais pas là-bas, moi.

LA ROUSSE
Tu es en train de me dire que t’es pas allée avec lui.

ADÈLE
Non, non… Mais je sais pas pourquoi il a dit ça.

LA ROUSSE (À VALENTIN)
Valentin ?

Il se retourne.

LA ROUSSE
T’es pas parti avec Adèle dans des bars gays la dernière fois ?

VALENTIN
Si, et alors ?

Un temps.

LA ROUSSE
Pourquoi tu commences à mentir, c’est pas bien.

Adèle se tourne vers Valentin.

ADÈLE
C’est pas un mensonge, c’est juste que… On marchait, je l’ai raccompagnée, on
a bu un verre et c’est tout. (Adèle se retourne vers Valentin) Hein, c’est tout, on
a bu un verre ?

VALENTIN
On a bu dans un bar gay, c’est tout. Voilà, fin de l’histoire.

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UNE DES FILLES
Non, mais c’est tout, on demande.

LA ROUSSE
Et pourquoi elle vient te chercher devant le lycée ?

ADÈLE
Rien, parce qu’on est copine, c’est tout…

UNE DES FILLES


Et pourquoi on la connait pas si c’est ta pote ?

ADÈLE
Parce que je la connais depuis pas longtemps, c’est tout.

LA ROUSSE
Et tu lui lèches déjà la chatte ?

ADÈLE
C’est n’importe quoi.

LA ROUSSE
T’es rapide, toi ?

Adèle sourit nerveusement.

LA FILLE BRUNE
Arrête, vous étiez collées comme ça ?

ADÈLE
On se parlait, ça n’a rien à voir.

LA BRUNE
Tu parles à tes potes comme ça, toi ?

Elle met en regard ses deux mains proches l’une de l’autre, puis elle s’approche
en se collant à Adèle.

LA BRUNE
Tu me parles comme ça toi ? Je t’ai appelé, tu m’as même pas répondu, t’as
couru après elle, ouais… Ça y est, c’est la nouvelle femme de ta vie ?

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LA ROUSSE
Arrête, fais ce que tu veux, mais juste, assume, dis-le nous quoi.

ADÈLE
Mais y a rien, y a rien à assumer… C’est, c’est une copine. On était proche
parce qu’on parlait.

LA ROUSSE
Là, ça sonne faux comment tu parles.

ADÈLE
Ben en même temps, voilà, ça sonne faux parce que vous me harcelez de
questions, donc...

UNE DES FILLES


On veut juste que tu assumes que tu lèches des chattes.

LA BRUNE
Après moi je m’en fous que tu sois gouine, tu fais ce que tu veux de ta vie. Mais
le truc, c’est que t’es venu chez moi plusieurs fois dormir à poils dans mon lit, tu
vois ? Là, c’est un peu plus dur… Moi je suis ta pote, d’accord. Hé, je préfère
être clair, tu vois.

Des garçons approchent, les bras passent autour de cous.

LA ROUSSE
Juste assume, quoi. C’est juste ça.

ADÈLE
Mais je vais pas assumer un truc que je suis pas. Arrêtez de dire n’importe quoi.

LA ROUSSE
Mais arrête, Adèle. Y aune gouinasse qui vient te chercher devant le lycée…

LA BLONDE
Elle est pas gouine.

UNE DES FILLES


Ça se voit à 300 km qu’elle est lesbienne.

UN DES GARÇONS
T’es gouine ? Ah, ah, non…

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LA ROUSSE
Juste, assume…

LA BRUNE
Après moi je m’en fous toi, c’est ton nom, tant que tu me mêles pas à ça. Moi je
suis ta pote, jamais tu lècheras ma chatte, tu vois, jamais...

Adèle rougit de colère.

ADÈLE
Je te toucherai jamais… Arrête de dire n’importe quoi, je suis pas lesbienne.

LA ROUSSE
Sois pas agressive.

ADÈLE
Ta gueule, toi, arrête de dire « sois pas agresssive », c’est elle qui m’agresse
depuis une heure et demi. Je me défends, c’est tout. Arrête de dire n’importe
quoi.

LA ROUSSE
Là c’est toi qui est énervée.

ADÈLE
Je suis énervé parce que tu dis n’importe quoi devant tout le monde depuis tout à
l’heure. Je suis pas lesbienne, faut te le dire comment, putain.

LA ROUSSE
Baisse d’un ton, voilà, c’est bon.

ADÈLE
Toi, baisse d’un ton. C’est elle qui m’agresse depuis t’a l’heure.

LA ROUSSE
Pourquoi tu parles comme ça, t’as quelle âge ?

ADÈLE
C’est vous vous avez quel âge, je suis en train de vous dire que je suis pas
lesbienne. Faut que je te le dise comment, t’es conne ou quoi ?

LA BRUNE

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Putain, tu te rends compte ou quoi ? Vous vous rendez compte ou pas ? La meuf,
c’est une pute, elle vient dormir chez moi à poils dans mon lit. Elle me mate le
cule quand elle est chez moi.

Adèle s’approche de la fille.

ADÈLE
Mais j’ai jamais maté ton cul, putain arrête de dire n’importe quoi.

Un des jeunes et une fille tente de défendre Adèle.

LA BRUNE
Mais ouais t’es une pute, toutes les putes, elles matent les culs. Est ce que t’as
meuf elle a la chatte bleue ? Elle a la chatte bleue ta meuf ?

Un temps. La fille grimace et sort la langue.

Adèle se jette sur la fille et la frappe.

ADÈLE
Sale pute !

Les jeunes les séparent.

LA BRUNE
Sale gouinasse ! Va lécher des chattes !

Valentin l’entraîne avec lui.

VALENTIN
T’es sérieuse là ?

ADÈLE
C’est toi t’es sérieux. Pourquoi t’es allé dire à tout le monde qu’on est allé boire
dans des bars gays, bordel. En plus tu l’assumes, tu dis ben ouais, on est allé
boire des bars gay…

VALENTIN
Ben ouais, on est allé boire dans des bars gay. On dirait que c’est la fin du
monde.

ADÈLE

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Ben ouais, c’est la fin du monde, putain. Tout le monde croit que je suis
lesbienne, que je bouffe des chattes… Elle croit que j’ai maté son cul.

VALENTIN
Ne la calcule pas. Ecoute-moi, ur la tête de ma mère…

LA BLONDE
Mais vous lui parlez pas. Vous l’agressez vous-même…
Elle vous a agressé physiquement, mais vous l’avez agressée moralement, tu
vois…

UNE DES GARÇONS


Elle a quelque chose à se reprocher.

UN DES GARÇONS
Après, admettons que moi je suis pédé. Imagine j’assume pas, je réagis de la
même façon.

LA BRUNE
T’y toucheras jamais. Ma chatte t’y toucheras jamais ! Sale gouinasse !

Valentin et Adèle s’en vont.

VALENTIN
Ferme ta gueule toi, ferme ta gueule !

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