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MEMO ART : MEMORIA

La figuration narrative est un mouvement artistique apparu au début des années 1960 en France,
principalement dans la peinture, dans le cadre du retour à la nouvelle figuration et en opposition à
l'abstraction et aux mouvements contemporains du nouveau réalisme et du pop art, auquel elle est
néanmoins associée.  Face au constat froid, figé et relativement apolitique du Pop Art, la
figuration narrative introduit le rôle politique d’un artiste qui, avec humour et ironie, exploite les
codes et les icônes de la culture de masse pour tisser une narration picturale rendant compte d’un
sens de la durée.  La figuration narrative vise à redonner à la peinture une fonction politique et
critique de la société de consommation. Elle puise ses sources d’inspiration dans l'ensemble des
images du quotidien (bande dessinée, cinéma, photographie, publicité…).

 Les thèmes de ses œuvres sont rattachés le plus souvent aux scènes de la vie de tous les jours,
ainsi qu'aux revendications sociales ou politiques.  Les artistes de la figuration narrative se sont
ainsi opposés au pop art américain qu'ils jugeaient trop hégémonique, trop formel, indifférent aux
luttes politiques de l'époque et pas assez critique de la société de consommation, tout en utilisant
certaines expressions formelles similaires.
Caractéristiques : Les artistes réalisent leurs œuvres sur de très grands formats, de simples toiles
uniques ou des polyptiques.  L’usage de la peinture acrylique se généralise. Les sujets critiques,
sociaux et politiques sont subordonnés à l’actualité.  Les mises en scène et les cadrages sont
souvent « cinématographiques».  Le rendu plat et uniforme s’apparente à celui d’une surface
imprimée.

PRINCIPAUX REPRESENTANTS DE LA FIGURATION NARRATIVE •


• GILLES AILLAUD, 1928, Paris – 2005, Paris. Peint sur de grands formats des animaux, seuls
dans des zoos, enfermés dans des cages, des enclos, des verrières ou derrière des grilles. •
EDUARDO ARROYO, 1937-2018, Madrid. Il est de toutes les aventures de la Figuration
narrative : Mythologies Quotidiennes (1964), Pop Art, Nouveau Réalisme, Nouvelle Figuration à
Vienne, Bruxelles, Berlin (1964), Bande dessinée et figuration narrative (1967). Dans le cadre de
l’exposition La Figuration narrative dans l’art contemporain organisée à la galerie Creuze, il
présente la suite Vivre et laisser mourir ou La Fin tragique de Marcel Duchamp, peinte en 1965
avec Aillaud et Recalcati qui suscite les polémiques. En 1967, il récidive et détourne dans la série
Miró refait les chefs-d'œuvre du Catalan, indignant les derniers surréalistes. Son art du commentaire
pictural atteint un sommet avec une copie grandeur nature de La Ronde de nuit de Rembrandt, dont
il recrée les bords, critique implicite de la répression policière de la fin du franquisme.

• EQUIPO CRÓNICA, Rafael Solbès (1940–1981), Manolo Valdès : 1942. Equipo Crónica est né
en novembre 1964. L’équipe prend part aux grands évènements de la Nouvelle figuration, Bande
dessinée et Figuration narrative en 1965, Le Monde en question en 1967, et il expose parallèlement
en Espagne à Valence, Madrid, Barcelone en 1966- 67. Les peintures de ce tandem d'artistes,
volontairement étrangères à toute gestualité ou subjectivité, sont faites de reprises d’images des
médias et de chefs-d'œuvre de la peinture européenne, plus particulièrement espagnole. Elles mêlent
des icônes de l’art moderne ou de la peinture espagnole classique avec des espaces kitsch
contemporains et des détails incongrus. Exploitant le choc visuel provoqué par le collage, Equipo
Crónica peint des grands formats au rendu photographique sans relief, dans un style publicitaire,
aux couleurs vives, cherchant l’anonymat derrière un nom de groupe. Tous les sujets sont abordés :
le système capitaliste, la guerre au Vietnam, la société de consommation. Leurs critiques portent sur
la répression du pouvoir policier, le poids de l’histoire de l’art, à travers une réflexion sur la valeur
de l’image, sa codification et la transformation de chefs-d'œuvre en clichés. Leur production se
décline en séries.
• ERRÓ, 1932, Islande. Ses peintures proliférantes offrent un regard critique sur la société de
consommation et les systèmes d’oppression à travers le monde. Ses compositions, saturées
d’images issues de répertoires visuels divers, jouent sur les contrastes marqués des styles et des
couleurs vives, l’accumulation, l’absence de structuration, déclenchant un choc visuel. Il exploite
l’iconographie la culture populaire : bandes dessinées, photos de presse, catalogues de vente,
images de propagande, portraits de stars et de dirigeants, chefs-d'œuvre de la peinture occidentale,
clichés de l’exotisme.

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