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LE PLAN

CLIMAT
ÉNERGIE
D’ADA DE PARIS
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C LI M
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Stratégie d’adaptation
SOMMAIRE

LA STRATÉGIE D’ADAPTATION
DE PARIS : VERS UNE VILLE
PLUS RÉSILIENTE
5  PRÉAMBULE
7  À Paris, à quoi faut-il s’adapter ? Le climat et ses évolutions à Paris
9  À Paris, à quoi faut-il s’adapter ? La raréfaction des ressources
10  À quoi faut-il s’adapter ? Les grands enjeux pour Paris

12  PROTÉGER LES PARISIENS FACE AUX ÉVÉNEMENTS


CLIMATIQUES EXTRÊMES
13  Mesures générales de prévention des risques et gestion
des crises à Paris
15  Les canicules

18  Les inondations et autres événements climatiques extrêmes :

fortes pluies, grands froids, tempêtes, incendies


20  Les risques sanitaires liés au changement climatique

22  GARANTIR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU,


EN ALIMENTATION ET EN ÉNERGIE
24  Préserver la ressource en eau et garantir son accès à tous
27 Renforcer les filières locales d’approvisionnement alimentaire
et développer l’agriculture urbaine
31  Développer la production d’énergie locale et renouvelable et

améliorer la résilience des réseaux d’énergie aux aléas climatiques


© M. Gantois | Mairie de Paris

2 Stratégie d’adaptation
SOMMAIRE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

34  VIVRE
AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE :
AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE
36 Développer l’eau et la nature en ville
43 Transformer le bâti et les espaces publics
49 Imaginer et bâtir la ville durable

52  ACCOMPAGNER LES NOUVEAUX MODES DE VIE


ET RENFORCER LA SOLIDARITÉ
53 Accompagner les nouveaux modes de vie
57 Renforcer la solidarité et la coopération

60  GOUVERNANCE, SUIVI ET INTERACTIONS


AVEC LES AUTRES PLANS DE LA VILLE

Hiver 2013
© J.-B. Gurliat | Mairie de Paris

Stratégie d’adaptation 3
LE PLAN
CLIMAT VERS UNE VILLE
PLUS RÉSILIENTE
ÉNERGIE
DE PARIS

Exposition +2°C… Paris s’invente !


© Collectif et alors Y. Gourvil et
C. Leroux, 2010

4 Stratégie d’adaptation
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Exposition +2°C… Paris s’invente !


© Collectif et alors Y. Gourvil et
C. Leroux, 2010

PRÉAMBULE

Le dérèglement climatique : du global au local


Le dérèglement climatique est un sibles pour en réduire l’ampleur (l’at- mique mondiale pour lutter contre la population mondiale, génèrent
phénomène global qui menace les ténuation) et s’adapter à ses effets le dérèglement climatique : Som- 70 % des émissions de gaz à effet
grands équilibres de notre planète, (l’adaptation). Atténuation et adap- met de la Terre à Rio en 1992, Pro- de serre et sont en première ligne
tout en ayant des conséquences par- tation sont des axes d’intervention tocole de Kyoto en 1997, accord de des impacts du dérèglement cli-
fois différentes selon les territoires. complémentaires et tous les deux Copenhague en 2009 pour limiter matique, représentent une échelle
Les études scientifiques, synthétisées nécessaires pour lutter contre le le réchauffement mondial à 2°C en fondamentale d’actions. Depuis
par le GIEC (Groupe Intergouver- dérèglement climatique. 2100… En 2015, la conférence de une dizaine d’années, les villes
nemental d’experts sur l’Évolution Paris (COP21) marque une étape du monde entier sont devenues
du Climat) dont le 5e rapport a été Face à ces constats, l’action se cruciale pour la poursuite et le ren- motrices dans les politiques éner-
publié en 2013-2014, décrivent de développe dans de nombreux forcement de cette dynamique. gie-climat. La Ville de Paris a en la
plus en plus précisément les causes domaines et à toutes les échelles. matière joué les précurseurs avec
et les conséquences du dérèglement Les négociations internationales En complément des États, les villes, l’adoption à l’unanimité de son pre-
climatique, ainsi que les actions pos- sur le climat ont impulsé une dyna- qui accueillent plus de la moitié de mier Plan Climat dès 2007.

Stratégie d’adaptation 5
PRÉAMBULE

Le Plan Climat Énergie de Paris et la stratégie d’adaptation


Adopté en 2007, le Plan Climat a été tives et curatives pour en limiter les tation au dérèglement climatique Il s’agit d’agir plutôt que de subir,
actualisé en 2012 par l’adoption des dommages et préserver la qualité menée au printemps 2015, contri- de mieux connaître et appréhen-
Grandes Orientations du Plan Cli- de vie de tous. buent à définir la stratégie de Paris der ces enjeux afin de renforcer la
mat Énergie de Paris, complété par pour s’adapter. résilience du territoire parisien.
plusieurs Carnets opérationnels et Face aux conséquences attendues
sectoriels permettant de définir des du dérèglement climatique, Paris Les principaux buts d’une telle stra- La stratégie d’adaptation vise à
mesures concrètes contre le dérè- est une ville robuste mais qui pré- tégie sont de protéger les Parisiens coordonner les initiatives à l’échelle
glement climatique sur l’ensemble sente tout de même des points et la ville, de préserver les services du territoire parisien, à mobiliser
du territoire parisien. La déclinaison de vigilance : vagues de chaleur, et les ressources (environnemen- les acteurs concernés et à proposer
opérationnelle du Plan Climat sous inondations, et ressources en eau tales et économiques), en amélio- de nouvelles actions dans l’objec-
forme d’une stratégie d’adaptation principalement. Plusieurs études, rant la qualité de vie, la solidarité tif d’adapter Paris aux effets du
détaille et précise les modalités pour expérimentations et réalisations ont et l’attractivité de Paris, le tout en dérèglement climatique et à la
adapter Paris face aux évolutions cli- déjà été menées pour caractériser ayant recours à l’innovation, l’expé- raréfaction des ressources tout
matiques et à la raréfaction des res- ces risques et identifier les leviers rimentation et surtout à la mise en en la rendant plus attractive, plus
sources (eau, alimentation…) sous la d’actions. Peuvent être notamment mouvement du territoire parisien. agréable à vivre et plus résiliente.
forme de 30 objectifs déclinés en cités : la réalisation d’une étude
35 actions. sur les évolutions du climat à Paris
Exposition +2°C… Paris s’invente !
jusqu’à maintenant et de projections © Collectif et alors Y. Gourvil et
Le dérèglement climatique est jusqu’en 2100 menée avec Météo- C. Leroux, 2010

enclenché et l’on peut d’ores- France en 2012, d’un diagnostic des


et-déjà en observer les premiers forces et faiblesses de Paris face à
effets : amplification de risques exis- ces évolutions et à la raréfaction des
tants et émergence de nouveaux ressources en concertation avec plus
risques pour les systèmes humains d’une centaine d’acteurs parisiens
et naturels. Ces risques ne seront entre 2012 et 2014. Ces études,
pas répartis uniformément sur les auxquelles il convient d’ajouter la
territoires et toucheront généra- réalisation d’un inventaire et de
lement davantage les personnes propositions d’actions de la part de
vulnérables et défavorisées. Il est l’ensemble des services de la Ville
donc nécessaire de mettre en place de Paris, ainsi que les résultats de
des stratégies d’adaptation préven- la consultation publique sur l’adap-

6 Stratégie d’adaptation
PRÉAMBULE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

À Paris, à quoi faut-il s’adapter ?


Le climat et ses évolutions à Paris
Le climat de Paris que nous connais- en eau moins abondantes… Des étés plus chauds et des canicules
sons actuellement change et va Autant de problématiques à plus fréquentes
continuer de se modifier tout au anticiper dès aujourd’hui pour
long du 21e siècle. Canicules, pluies rendre Paris plus résistante aux Les températures moyennes annuelles L’été 2003 ou le début de l’été
violentes, sécheresses, ressources évolutions climatiques. augmentent à Paris depuis la seconde 2015, durant lesquels Paris a connu
moitié du 20e siècle et vont continuer à une canicule exceptionnelle, pour-
augmenter : entre +2°C et +4°C pour rait bien être un été « normal »
la température moyenne de Paris par en 2050.
rapport à aujourd’hui.
Malgré la hausse des températures
Les vagues de chaleur seront plus moyennes à Paris, les épisodes
régulières et plus intenses, et leurs ponctuels de grand froid devraient
effets seront encore accentués par le persister en hiver à Paris, mais sur-
phénomène d’îlot de chaleur urbain. venir moins fréquemment.

Canicule

Exposition +2°C… Paris s’invente !


© Collectif et alors Y. Gourvil et
C. Leroux, 2010

Stratégie d’adaptation 7
PRÉAMBULE

Des pluies violentes et des orages en hausse Des sécheresses et des tensions sur l’usage
Peu fréquents à ce jour, certains épi- Seine comparable à celle de 1910 de la ressource en eau à prévoir
sodes orageux ont marqué Paris ces seraient d’une telle ampleur dans Les sécheresses entraînent une À plus long terme, la France pour-
dernières décennies à l’image de notre société connectée (galeries baisse significative du niveau des rait connaître des phénomènes de
la nuit du 6 au 7 juillet 2001 durant de métro ou encore réseaux d’élec- nappes souterraines et du réseau sécheresses extrêmes sur de lon-
laquelle l’équivalent de deux mois tricité inondés) qu’elles impliquent hydrographique et une diminu- gues périodes (plusieurs années
de pluies est tombé en 24 heures. une vigilance particulière. tion considérable du volume d’eau ou décennies).
Les projections climatiques pour disponible, quels que soient les
Paris indiquent une augmentation Par ailleurs, il est difficile de prévoir usages l’eau (particuliers, agricul- Par ailleurs, l’évolution de la tempé-
de la fréquence des pluies violentes l’impact du dérèglement climatique ture, ou encore industrie). Ce phé- rature et du taux d’humidité des sols
dans le siècle à venir. sur les tempêtes, comme celles de nomène a notamment été observé (sécheresses, pluies violentes) pour-
décembre 1999 (record de vitesse de lors des périodes de sécheresse rait avoir un impact sur la stabilité
Les crues ne seront ni plus, ni vent enregistré à Paris avec 169 km/h), entre 2004 et 2006. Plusieurs pro- des sols, tels des effondrements ou
moins fréquentes du fait du dérè- de février 2010 (Xynthia, 122 km/h jets de recherche montrent que autres mouvements de terrain.
glement climatique. Néanmoins, enregistré à Paris) mais leurs consé- le bassin parisien devra faire face
les conséquences d’une crue de la quences peuvent être importantes. à des sécheresses plus fréquentes Enfin, il reste de fortes incertitudes
à l’avenir, en particulier en été et sur l’impact du dérèglement clima-
à l’automne. tique sur l’ensoleillement.

Pluies violentes Sécheresse

8 Stratégie d’adaptation
PRÉAMBULE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

À Paris, à quoi faut-il s’adapter ?


La raréfaction des ressources
Parallèlement au dérèglement cli- conventionnel (maximum de pro- Enfin, l’érosion de la biodiversité,
matique, les sociétés humaines duction) a été atteint entre 2005 sous l’effet des pressions exercées
sont confrontées à l’enjeu de et 2010. Les pics de production du par les activités humaines (pollu-
la raréfaction des ressources, à gaz, du charbon et de l’uranium tion, disparition des habitats et
l’échelle globale ou locale, en rai- interviendront tous avant ou autour des écosystèmes) menace les ser-
son de leur surexploitation ou des de 2050. Face à une demande mon- vices rendus par la nature (dépollu-
pressions exercées sur les milieux. diale qui continue de croître, les dif- tion, pollinisation…) et les activités
Ce phénomène, qui touche de ficultés pour augmenter davantage humaines qui en dépendent.
nombreux domaines, peut avoir la production entraînent des ten-
des conséquences sur les activités sions économiques (hausses des
et le territoire parisien. Il est donc prix) et géopolitiques.
nécessaire d’anticiper les difficul-
tés qui pourraient se poser afin de Au-delà des ressources énergé-
s’y adapter. tiques, un grand nombre d’autres
ressources minérales (métaux, maté-
Ainsi, plus de 85 % de l’énergie riaux de construction…) peuvent
consommée dans le monde pro- aussi connaître des situations de
vient des énergies fossiles (pétrole, surexploitation. Si le recyclage pro- Raréfaction
charbon, gaz naturel), causes gresse, il est également nécessaire
majeures du dérèglement clima- d’économiser ces ressources.
tique et dont les réserves dispo-
nibles s’épuisent. Depuis le milieu Par ailleurs, la surface de terres fer-
des années 1960, les découvertes tiles pour la production agricole
de nouveaux gisements de pétrole est menacée par la désertification,
diminuent chaque année. Même si la hausse du niveau des mers et
de nouvelles techniques peuvent l’artificialisation des sols (étalement
permettre d’accéder à des res- urbain, infrastructures). En France,
sources auparavant inexploitables, c’est l’équivalent d’un département
le pic de production du pétrole qui disparaît tous les 7 ans.

Stratégie d’adaptation 9
PRÉAMBULE

À quoi faut-il Principales conclusions du diagnostic climat ressources pour Paris


Paris est une ville plutôt robuste inondations : par crue de la Seine les risques sanitaires engendrés
s’adapter ? face aux effets du dérèglement cli-
matique. En effet, du fait de sa position
ou par ruissellement suite à des
pluies violentes ;
ou accentués par les évolutions
du climat, dont les problèmes de

Les grands enjeux géographique à distance des côtes,


Paris n’est pas directement concer-
sécheresses : pouvant impacter
les ressources en eau (particuliè-
qualité de l’air ;
le système assurantiel de la ville

pour Paris née par l’augmentation du niveau


de la mer, contrairement à d’autres
rement en deuxième moitié de
21e siècle) ;
et de ses habitants face à des
chocs à répétition ;
mégalopoles mondiales (New York, tensions sur les ressources ali-
 les migrations climatiques,
En 2012, la Ville de Paris a réalisé une étude-diagnostic Londres, Copenhague, Amster- mentaires et en énergie ; qu’elles soient d’origine natio-
des forces et faiblesses de Paris face au changement cli- dam…). Par ailleurs, Paris est naturel- préservation de la biodiversité. nale ou internationale, en prove-
matique et à la raréfaction des ressources. Ce diagnostic a lement peu sujette aux phénomènes nance de territoires vulnérables
mis en évidence 12 impacts particuliers pour Paris (8 aléas de vents violents comme les tempêtes Par ailleurs, certains risques indi- au dérèglement climatique ;
climatiques, 4 raréfactions de ressources) et 13 secteurs ou tornades, même si ces derniers rects ou globaux doivent encore etc.
potentiellement impactés à Paris. peuvent se produire ponctuellement. être étudiés précisément, notam-
De plus, la ville bénéficie de nom- ment en ce qui concerne :
breuses infrastructures qui ont prouvé
leur robustesse depuis de nom-
Fontaine gelée
breuses années : les réseaux d’égouts, © J.-B. Gurliat | Mairie de Paris
d’eau potable et d’eau non potable,
de transport et de communication...

Toutefois, avec les évolutions cli-


matiques et la raréfaction des
ressources, combinées à l’urba-
nisation et la densité au sein de la
capitale, des points de vigilance
apparaissent. Ainsi, 5 enjeux
majeurs ressortent de l’étude sur
les forces et faiblesses de Paris face
au changement climatique et à la
raréfaction des ressources :
canicules : aggravées par l’effet © M. Gantois | Mairie de Paris

d’îlot de chaleur urbain ;

10 Stratégie d’adaptation
PRÉAMBULE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Répondre aux grands enjeux pour Paris :


les orientations et actions de la stratégie d’adaptation

L’adaptation de Paris au change- 1 | Protéger les Parisiens face aux évé- Chacune de ces parties contient Il est cependant nécessaire d’agir
ment climatique et à la raréfaction nements climatiques extrêmes plusieurs types d’action, de l’amé- dès maintenant, plusieurs actions ont
des ressources est une probléma- lioration des connaissances, à donc vocation à être mises en œuvre
tique transversale qui concerne dif- 2 | Garantir l’approvisionnement l’aménagement à long terme de la d’ici à 2020.
férents secteurs, enjeux et cibles… en eau, en alimentation et en ville, en passant par l’expérimenta-
Différents leviers d’actions doivent énergie tion, ou la sensibilisation et la mobi-
être mobilisés par l’ensemble des lisation des acteurs.
acteurs du territoire. 3 | Vivre avec le changement clima-
tique : aménager de façon plus Compte tenu de l’enjeu, en l’occur-
Les enjeux, objectifs et actions de la stra- durable rence l’adaptation d’un territoire à un
tégie d’adaptation – Vers une ville plus phénomène complexe, les objectifs et
résiliente, sont présentés selon quatre 4| 
Accompagner les nouveaux actions présentés dans cette stratégie
parties qui correspondent à quatre exi- modes de vie et renforcer la se déclineront nécessairement dans
gences et échelles d’intervention: solidarité le temps long, d’ici à l’horizon 2050.

Stratégie d’adaptation 11
PROTÉGER LES
PARISIENS FACE
LE PLAN AUX ÉVÉNEMENTS
CLIMAT
ÉNERGIE CLIMATIQUES
DE PARIS
EXTRÊMES

Tempête
© S. Robichon | Mairie de Paris

12 Stratégie d’adaptation
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Paris est exposée à divers risques naturels ou sani- Certains de ces risques ne sont pas nouveaux et les
taires qui devraient s’amplifier en raison du dérè- acteurs du territoire se mobilisent déjà pour y faire
glement climatique : canicules, inondations, séche- face. Des actions sont ou peuvent être mises en
resses, mouvements de terrain, tempêtes, incendies, œuvre pour améliorer la détection et la prévision
épidémies, pics de pollution, qualité de l’eau… des risques, ainsi que la gestion de crise suivant les
spécificités de chaque risque (renforcement de la
Quelle que soit leur nature, ces événements sécurité civile, plans de protection contre les inon-
peuvent entraîner des dégâts matériels impor- dations, Plan Canicule, mesures spécifiques en cas
tants (sur les bâtiments, les infrastructures, les de pic de pollution de l’air…).
équipements publics et privés…), voire sur l’inté-
grité physique ou la santé des personnes dans les
situations les plus graves.

Mesures générales de prévention des risques


et gestion des crises à Paris
SURVEILLANCE, ALERTE, PLANS DE PRÉVENTION, GESTION DE CRISE, CULTURE DU RISQUE…

Les mesures générales de pré- des crises passées, études et dia- sensibilisation (Plouf 75 sur les En cas de crise majeure, la Ville de
vention des risques et de ges- gnostics spécifiques…) ; Berges de Seine à propos du Paris a le devoir d’assurer la sauve-
tion des crises à Paris consistent d’information et d’alerte à la risque d’inondation…) ; garde de la population en mobi-
notamment à mettre en place des population, y compris en situa- de soutien de la population ; lisant l’ensemble des ressources
dispositifs : tion « normale » pour dévelop- de veille et de crise, avec des de l’administration parisienne.
de surveillance et d’améliora- per une « culture du risque », par exercices réguliers de gestion de Au-delà, l’ensemble des ser-
tion de la connaissance des dif- exemple à travers la publication crise en situation réelle ; vices publics et des autres acteurs
férents phénomènes (surveillance de documents d’information assurant la continuité de la vie concernés (opérateurs, médias,
météorologique en temps réel, (exemple du Document d’Infor- quotidienne jusqu’au retour à etc.) participent à la prévention des
stations de mesures, repérages et mation Communal sur les Risques la normale (élaboration de Plans risques et la gestion des crises.
cartographies des zones à risque, Majeurs (DICRIM), ou encore de Continuité d’Activités – PCA –
analyse des retours d’expérience l’organisation d’événements de des services publics, etc.).

Stratégie d’adaptation 13
PROTÉGER LES PARISIENS FACE AUX ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES EXTRÊMES

OBJECTIF 1
AMÉLIORER L’INFORMATION ET LES CONSIGNES AUX PARISIENS
ET VISITEURS EN CAS D’ÉVÉNEMENT EXTRÊME

À travers la diffusion d’informations en œuvre le Plan Climat de Paris sur opérationnelle, l’APC travaille avec
en temps réel dans les médias (radio le territoire parisien. Pour aider le Météo-France à la diffusion des
et télévision), le développement de grand public à mieux comprendre résultats scientifiques obtenus sur
consignes multilingues, la diffusion les lourdes conséquences du chan- l’agglomération parisienne. Ce tra-
des messages de sensibilisation ou gement climatique sur la capitale, vail d’analyse de l’APC et Météo-
d’alerte dans les transports en com- Météo-France et l’APC se sont asso- France doit permettre à chacun
mun ou encore le recours accru aux ciés afin de construire et diffuser un de mieux comprendre les phéno-
réseaux sociaux ou aux message- socle de connaissances sur le chan- mènes climatiques et leurs consé-
Panneau à messages variables
ries mobiles. L’Agence Parisienne gement climatique sur la métro- quences afin de favoriser l’action de © M. Verhille | Mairie de Paris
du Climat a pour mission de mettre pole parisienne. En tant qu’agence tous pour la transition énergétique.

OBJECTIF 2
GARANTIR LA CONTINUITÉ DE SERVICE PUBLIC
EN CAS D’ÉVÉNEMENT CLIMATIQUE EXTRÊME

La Ville a déjà élaboré des Plans de permettent d’assurer le maintien de


Continuité d’Activités (PCA) pour ces activités. Un PCA est également
les situations de grands froids, de en cours d’élaboration pour le risque
canicules, d’épidémies grippales, d’inondation par crue ; d’autres pour-
qui permettent d’identifier les activi- ront également être élaborés pour
tés prioritaires et vitales à maintenir répondre à d’autres événements
pour chaque type de risque, et de extrêmes (sécheresses, tempêtes,
prévoir l’ensemble des conditions mouvements de terrain, incendies…)
Tempête de 1999
© Mairie de Paris

14 Stratégie d’adaptation
PROTÉGER LES PARISIENS FACE AUX ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES EXTRÊMES
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Paris Plages sur les quais de Seine


© S. Robichon | Mairie de Paris

Les canicules
Les populations, les infrastructures situations extrêmes encore ampli-
et les milieux naturels sont très sen- fiées par rapport à ce que l’on a
sibles aux fortes chaleurs. connu jusqu’à maintenant.

Les effets des fortes chaleurs sont Face à cette évolution, l’enjeu est
amplifiés à Paris en raison du phé- à la fois de rafraîchir durablement
nomène d’îlot de chaleur urbain : la Paris, mais aussi de protéger les
densité des bâtiments et des maté- populations fragilisées par ces
riaux artificiels qui retiennent la cha- fortes chaleurs.
leur entraînent une augmentation
de la température en ville qui peut Chaque année, du 1er juin au
atteindre jusqu’à 5 ou 6°C de plus 31 août, le Plan Canicule est activé
qu’en milieu naturel. Ces effets sont en France :
également amplifiés du fait de la vul- Le niveau 1 consiste à assurer une via les médias (messages à la radio, trées dans le registre CHALEX, voire
nérabilité particulière des popula- veille météorologique, atmosphé- à la télévision, articles dans les jour- visites à domicile et transport en
tions (personnes âgées, isolées…) et rique et sanitaire, chargée d’estimer naux) et dans les lieux publics. salles rafraîchies si besoin, patrouilles
des infrastructures (sensibilité des si un risque de canicule se présente. de policiers et secouristes à la ren-
rails à la chaleur pouvant entraîner Pour Paris, le seuil d’alerte météo- Au-delà, le Préfet de chaque contre des personnes isolées sur la
des perturbations dans les transports, rologique est défini dès la prévision département, en lien avec l’Agence voie publique…
vulnérabilités des réseaux électriques de 21°C en moyenne sur les 3 pro- Régionale de Santé, peut enclen-
sous trottoir où la température peut chaines nuits et 31°C en moyenne cher le niveau 3 « alerte canicule ». Enfin, le niveau 4 de mobilisation
atteindre jusqu’à 70°C, etc.). pour les 3 prochaines journées. La Mairie de Paris met alors en place maximale correspond à une canicule
une organisation spécifique avec avérée exceptionnelle, très intense
Avec le dérèglement climatique, Lorsque ce seuil est dépassé des agents et des moyens mobi- et durable. L’État active alors la Cel-
les étés seront plus chauds à Paris, (niveau 2), des messages de pré- lisables : mise à disposition de salles lule Interministérielle de Crise, qui
et les canicules plus fréquentes. vention (bien s’hydrater, se rafraî- rafraîchies pour les personnes vul- regroupe l’ensemble des ministères
L’été 2003, pourrait bien être un chir, fermer les volets ou rideaux en nérables, prises de contact avec les concernés et peut décider et mettre
été « normal » en 2050, avec des journée…) sont diffusés notamment personnes volontairement enregis- en œuvre toute mesure nécessaire.

Stratégie d’adaptation 15
PROTÉGER LES PARISIENS FACE AUX ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES EXTRÊMES

Action 1 Parc des Buttes-Chaumont

Maintenir et renforcer le Plan Canicule © J.-B. Gurliat | Mairie de Paris

Il s’agit d’améliorer la couverture des pharmaciens de proximité, en impli-


personnes vulnérables par le registre quant les clubs seniors de Paris, ou
CHALEX, notamment via l’opération encore en menant une campagne de
« Commerçants solidaires », en pro- détection approfondie des personnes
mouvant la solidarité au sein des quar- fragiles, des personnes isolées ou en
tiers, en mobilisant les médecins et situation de forte précarité.

OBJECTIF 3
FACILITER L’ACCÈS AUX ESPACES Parc Reuilly
© M. Gantois | Mairie de Paris

RAFRAÎCHISSANTS EN PÉRIODE ESTIVALE

Malgré l’effet d’îlot de chaleur urbain, Des actions seront également mises Action 2

+
plusieurs espaces à Paris restent rela- en œuvre pour améliorer l’usage de
tivement frais lors des fortes chaleurs. ces espaces, en envisageant les pos-
Ouvrir les parcs et jardins 24h/24
Pour faciliter
C’est notamment le cas des surfaces sibilités de donner accès à ceux qui l’accès de tous pendant l’été
en eau (la Seine et les canaux, les sont fermés (jardins appartenant aux à ces « lieux de
fraîcheur », une À Paris, un quart des 490 jardins pari- de leur fraîcheur et de se ressour-
plans d’eau, fontaines, miroirs d’eau, bailleurs sociaux, aux entreprises, carte recensant siens municipaux sont d’ores et déjà cer. Une première expérimentation
jets d’eau, brumisateurs, piscines aux congrégations religieuses, etc.), l’ensemble des
lieux sera établie
ouverts 24 h sur 24 toute l’année. Il a été récemment réalisée les fins de
et autres lieux de baignade perma- en étendant les horaires d’ouver-
puis diffusée s’agit majoritairement des squares semaine de l’été 2015 dans quatre
nents ou temporaires…), des zones ture de certains équipements (au
largement. de quartier. Mais quelques grands grands parcs parisiens André-
ombragées (parcs, passages cou- premier rang desquels les parcs et
parcs parisiens en font également Citroën (15e), Buttes-Chaumont
verts, ombrières…), des lieux naturel- piscines en période de canicule), ou
partie comme le jardin Nelson-Man- (19e), Monceau (8e) et Montsouris
lement frais (espaces verts mais aussi encore en aménageant les espaces
dela (1er) et le Champ de Mars (7e). En (14e). Cette expérience permet-
lieux de culte, cimetières, tunnels, pour rendre leurs usages plus
période caniculaire, il convient d’ou- tra d’évaluer l’efficacité de cette
sous-sol…) et enfin des équipements agréables et faciliter le lien social
vrir davantage de parcs en continu, y mesure, ses effets en terme de
rafraîchis ou climatisés (musées, ciné- (par exemple en installant davan-
compris la nuit, pour permettre au gestion et d’évaluer les conditions
mas, centres commerciaux, salles tage de bancs dans les endroits frais
maximum de Parisiens de profiter d’une généralisation.
rafraîchies du Plan Canicule…). ou ombragés).

16 Stratégie d’adaptation
PROTÉGER LES PARISIENS FACE AUX ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES EXTRÊMES
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

OBJECTIF 4
RAFRAÎCHIR LA VILLE LORS DES PICS DE CHALEUR

Plusieurs solutions peuvent être la ville. Peuvent ainsi être envisagés : thermique des passants de l’ordre aux quantités d’eau consommées,
mises en œuvre pour rafraîchir les des brumisations dans l’espace
 d’1°C maximum entre 16 h et 18 h ; dès lors que le dérèglement clima-
espaces publics ou procurer une public et les parcs ; des piscines gonflables ; tique pourrait créer des tensions sur
sensation de fraîcheur aux per- l’arrosage de l’espace public à
 la transformation de fontaines
 la ressource.
sonnes qui s’y trouvent lors des l’eau non potable (chaussées, publiques en pataugeoires acces-
épisodes caniculaires. Ces solutions trottoirs, places) : des expérimen- sibles au public. Ce type de dispositifs de rafraîchis-
comprennent la création de nou- tations ont déjà été menées à sement de la Ville pourrait être inté-
veaux aménagements pérennes Paris lors des étés 2012, 2013 et Les dispositifs utilisant de l’eau sou- gré notamment dans les projets de
ou temporaires (ombrières, tunnels 2014. Le phénomène d’évapora- lèvent des points de vigilance parti- réaménagements de certaines des
végétaux…) et le développement tion de l’eau déversée au sol per- culiers : il faut veiller d’une part aux places parisiennes.
des usages de l’eau pour rafraîchir met une amélioration du confort conditions sanitaires et d’autre part

Action 3 © D. Lesage | Mairie de Paris

Brumisation d’espaces publics fréquentés


en période de canicule
Dans l’objectif de rafraîchir les Pari- Les micro-gouttelettes d’eau pro-
siens et visiteurs en période de forte jetées dans l’air sont très efficaces
chaleur, des brumisateurs seront pour le rafraîchissement immédiat
déployés temporairement dans des passants et usagers, mais ces
les espaces publics fréquentés, à systèmes nécessitent d’utiliser de
l’image de ce qui se fait déjà lors de l’eau potable pour éviter tout pro-
Paris-Plages et à l’île aux brumes du blème sanitaire. Il convient donc de
jardin flottant Niki-de-Saint-Phalle réserver cette solution aux lieux fré-
sur les berges de Seine. quentés où ils sont les plus efficaces
et lors des jours les plus chauds.

Stratégie d’adaptation 17
PROTÉGER LES PARISIENS FACE AUX ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES EXTRÊMES

Action 4
Création d’ombrières Les inondations et En ce qui concerne les tempêtes,
leurs conséquences peuvent être

autres événements
très importantes, comme l’a mon-
sur l’espace public tré la tempête de 1999 (record de

climatiques extrêmes :
Des ombrières seront déployées dans les espaces publics vent enregistré à Paris Montsou-
fréquentés par les piétons ou utilisateurs de modes actifs ris avec une valeur de 169 km/h le
26 décembre). À Paris, les vents
fortes pluies, grands froids,
de déplacement (vélo, trottinette, roller…). Les ombrières
pourront se matérialiser sous forme de pergolas végé- forts en continu ou par bourrasques
tales, de voiles blancs tendus (dispositif temporaire), ou sont susceptibles de représenter un
encore de structures pérennes accueillant des panneaux
solaires et/ou des surfaces végétalisées.
tempêtes, incendies danger pour le public et d’endom-
mager des équipements : chutes
d’arbres ou de grosses branches,
Les inondations par débordement problèmes sanitaires, rupture d’acti- de parties de monuments ou
Vers des « parcours de fraîcheur » de la Seine à Paris sont caractéri- vité économique, voire pertes de d’objets de l’espace public (feux
sées par des crues lentes à la décrue vies humaines. de signalisation, barrières de
Des parcours pourraient relier des oasis de fraîcheur
longue favorisées par des remontées chantier…).
(parcs et jardins, cours et plans d’eau, trames vertes et
de nappes souterraines. La période En dehors des inondations par crue,
bleues) par des tunnels de fraîcheur : tunnels végétaux,
des crues s’étend généralement de des orages avec de fortes précipita- Les incendies dans les bâtiments
ombrières végétales, ombrières solaires, rues végétales,
novembre à mars. En janvier 1910, tions peuvent aussi provoquer des parisiens n’ont le plus généra-
rues habillées de voiles… Le choix de ces parcours pour-
année de la crue de référence avec inondations partielles, susceptible lement pas de lien direct avec
rait également intégrer des dispositifs d’arrosage de la
les plus hautes eaux connues à de rendre la circulation piétonne, les conditions climatiques : pro-
voirie à l’eau non potable pour rafraîchir l’espace public.
Paris, le pic de crue relevé à Paris routière et ferroviaire difficile. blème électrique, cigarettes non
L’Agence Parisienne du Climat et l’Atelier Parisien d’Ur-
Austerlitz (8,62 m) a été atteint en éteintes… En revanche, les incen-
banisme apporteront leur expertise dans la définition de
15 jours et la décrue avait duré plus La neige et le verglas peuvent dies se déclarant à l’extérieur
ces parcours de fraîcheur et l’identification des lieux les
d’un mois et demi. Aujourd’hui, les aussi affecter la vie quotidienne des (espace public, parcs, bois…) sont
plus propices à leur déploiement.
conséquences d’une crue centen- Parisiens en interrompant la circu- attisés par des conditions de vent
nale comme celle de 1910 pour- lation (routière, ferroviaire, fluviale, et aggravés par des conditions
+

raient être désastreuses : 350 000 aérienne). Ces aléas peuvent entraî- de sécheresse et/ou de canicule.
Parisiens dans des immeubles inon- ner des chutes de personnes ou Même si peu de feux de forêt se
Au moins un
parcours de dés, 850 000 Parisiens globalement d’objets (toitures, branches d’arbre) déclarent pour le moment à Paris,
fraîcheur intégré impactés (électricité coupée, caves sur la voie publique et, sur une les évolutions climatiques pour-
sera créé d’ici inondées), déplacement de popula- longue durée, affecter les activités raient amplifier ce phénomène.
2020.
tions, pollution de l’environnement, économiques.
© M. Gantois
Mairie de Paris

18 Stratégie d’adaptation
PROTÉGER LES PARISIENS FACE AUX ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES EXTRÊMES
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

OBJECTIF 5 adapté, tout comme les modalités versités), et d’initier la démarche


d’entretien des arbres en fonction de auprès des établissements de petite
CONTINUER À ANTICIPER ET PROTÉGER leur état phytosanitaire, la prévision enfance et de loisirs.
LES PARISIENS FACE AUX INONDATIONS, de fermeture des parcs et cimetières
en cas d’épisode venteux, ou encore De même, pour les autres établis-
TEMPÊTES, GRANDS FROIDS, INCENDIES l’information de la population avec sements recevant du public ou les
consignes de sécurité. entreprises, des plans d’organisa-
La Ville de Paris se prépare depuis de permettent d’agir sur le niveau d’eau tion des secours dans un établis-
nombreuses années à la gestion de et le débit de la Seine pour non seu- Se préparer au risque incen- sement en cas d’accident majeur
crise contre les inondations par crue lement réaliser un soutien d’étiage die pour les espaces végétalisés. (SESAM) sont prévus (cellules de
de la Seine. Ainsi, le plan de préven- en été et automne mais aussi préve- Il s’agit d’évaluer s’il existe des crises, fiches réflexes et communi-
tion des risques d’inondation de nir les inondations en hiver. moyens d’actions rapides pour cation externe et interne pour mise
Paris (PPRI) impose aux gestionnaires contrer un début d’incendie dans en sûreté des personnes et activités
d’établissements ayant une mission La Ville de Paris se prépare éga- les espaces végétalisés à Paris, et en cas de crise majeure). Il s’agit
de service public d’élaborer un plan lement aux situations de grands de développer un plan incendie. d’inciter tous les établissements
de protection contre les inondations froids : surveillance météo hivernale, Il est par ailleurs nécessaire avec recevant du public et les grandes
(PPCI) lorsque ces établissements alerte donnée aux populations, mise cette action d’établir une carte des entreprises parisiennes à réaliser
sont situés en zone inondable à Paris. à jour annuelle du Plan neige pour bornes incendies existantes et des un tel plan, en lien avec les risques
Ce plan doit être mis à jour annuelle- éviter les risques de verglas et d’en- besoins complémentaires éven- climatiques potentiels (inondations,
ment et décrit les mesures prises pour neigement , mise à jour annuelle du tuels dans les bois en lien avec la canicules, sécheresses…).
faire face à une crue exceptionnelle, Plan d’urgence hivernale pour porter Brigade des Sapeurs-Pompiers
ainsi que sur la période de retour à la secours aux populations vulnérables de Paris (BSPP).
normale après la crue. aux périodes de grands froids…
Généraliser les plans de gestion
La Ville a également élaboré un Plan Ces mesures peuvent être complé- de crise à tous les établissements
de Continuité des Activités (PCA) tées par des dispositions supplé- parisiens. La plupart des établisse-
crue de Seine, et participe au pro- mentaires générales ou spécifiques ments scolaires parisiens du premier
gramme d’actions de prévention des aux aléas qui seront amplifiés ou degré disposent déjà d’un Plan Par-
inondations (PAPI) de la Seine et de la plus fréquents en raison du dérè- ticulier de Mise en Sûreté (PPMS)
Marne franciliennes, dont les actions glement climatique : qui permet de les préparer à des
de prévention contre les inondations crises majeures. Il s’agit avec cette
sont en partie financées par l’État. Élaboration d’un plan tempête action de coordonner et généraliser
Paris est également protégé par des pour les arbres à Paris. À partir du si besoin ces plans avec l’ensemble
infrastructures hydrauliques, les retour d’expérience des tempêtes, le des établissements scolaires pari- Épisode pluvieux à Paris
© Fred Dufour | AFP
lacs-réservoirs en amont de Paris qui choix des espèces plantées peut être siens (écoles, collèges, lycées, uni-

Stratégie d’adaptation 19
PROTÉGER LES PARISIENS FACE AUX ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES EXTRÊMES

Les risques sanitaires liés


au changement climatique
Les nouvelles conditions climatiques ment une importante concentration changement climatique et des évé- de circulation des véhicules les plus
à Paris peuvent avoir des réper- d’émissions polluantes et connaît nements climatiques extrêmes. polluants dans Paris et des mesures
cussions sur la santé des Parisiens : une pollution chronique au dioxyde d’accompagnement pour encoura-
coups de chaud, allergies, dévelop- d’azote et aux particules fines En ce qui concerne la pollution ger le renouvellement du parc de
pement de nouvelles maladies et PM10 et PM2.5. Chaque polluant atmosphérique, une surveillance véhicules motorisés. En cas d’épi-
épidémies, dégradation de la qua- a son propre impact sur la santé de la qualité de l’air est réalisée en sode prolongé de pollution, la Ville
lité de l’air, voire surmortalité en cas humaine : irritation des muqueuses, continu par l’association AIRPARIF, de Paris assure la gratuité des trans-
d’épisode climatique extrême… Par de la peau, des yeux, des voies res- qui prévoit les épisodes de pollu- ports en commun et des systèmes
ailleurs, certaines structures de soin piratoires, diminution de la capa- tion et en assure l’alerte auprès des de transport partagés (Vélib’, Auto-
sont elles-mêmes vulnérables aux cité respiratoire ou encore crises autorités et des citoyens. La Ville lib’). Plus généralement, la poli-
événements climatiques extrêmes. d’asthme. Comme la combinaison de Paris s’est également engagée tique mise en place vise à favoriser
L’enjeu est d’anticiper tous ces des fortes chaleurs et du beau dans un ambitieux plan de lutte les déplacements en transports en
risques et de limiter autant que pos- temps peuvent favoriser les pics de contre la pollution de l’air liée au commun et à développer les modes
sible les effets sanitaires du dérègle- pollution à l’ozone, les impacts sur trafic routier qui comprend notam- de déplacement doux (marche,
ment climatique, sachant qu’ils sont la santé de Parisiens pourront se ment des mesures de diminution vélo).
amplifiés à Paris par le phénomène manifester davantage avec le chan-
d’îlot de chaleur urbain. gement climatique en termes d’in-
fections chroniques ou de longue
Une épidémie liée à des conditions durée des bronches, d’asthme ou
saisonnières (grippe, gastroenté- encore d’allergies aggravées.
rite…) ou à l’apparition de vecteurs
(moustiques, tiques…) dont le déve- La Ville de Paris participe aux veilles
loppement est favorisé avec les nou- sanitaires sur son territoire, elle
velles conditions climatiques peut dispose d’un plan de continuité
être aggravée à Paris en raison des d’activité (PCA) lui permettant la
nombreux échanges et correspon- poursuite de ses activités essen-
dances qui y ont lieu. tielles en cas d’épidémie ou pan-
démie, et élabore un Plan Parisien
Crue de la Seine
En ce qui concerne la pollution de Santé Environnementale (PPSE) © S. Robichon | Mairie de Paris

de l’air, Paris présente continuelle- pour 2015 qui inclura les effets du

20 Stratégie d’adaptation
PROTÉGER LES PARISIENS FACE AUX ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES EXTRÊMES
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

OBJECTIF 6
ANTICIPER LE DÉVELOPPEMENT DE NOUVELLES MALADIES À PARIS

Les acteurs de la santé de la Ville de taires devraient inclure au minimum secours voire d’étendre les horaires
Paris participent comme toutes les des suivis sur les maladies, la qua- de certains centres de santé à
structures médicales aux réseaux lité de l’air, la qualité de l’eau, les Paris, afin d’être être en mesure de
d’alerte sur les épidémies orga- allergies, la chaleur à Paris et leurs répondre à diverses crises sanitaires
nisées au niveau national. Il s’agit impacts sur la santé de Parisiens. qui pourraient être causées par les
avec cette action d’intégrer dans Une fois définis, ils seront intégrés évolutions climatiques (canicules,
la veille et l’alerte sur les épidé- à l’outil d’observation de la santé vagues de pollution, épidémies…).
mies des maladies potentiellement des Parisien-ne-s mis en place dans
aggravées à Paris dans le cadre des le cadre du Plan parisien de santé
évolutions climatiques, en incluant environnementale. Ce « centre de
les maladies transmissibles par les ressources » entend capitaliser les
animaux de type grippe aviaire, ou données sanitaires pertinentes sur
encore les maladies transmissibles le territoire parisien, en particulier
par des vecteurs comme la maladie concernant les inégalités de santé,
de Lyme (transmise par les tiques), et de la diversité des caractéris-
le paludisme ou encore le chikun- tiques environnementales urbaines
gunya (transmis par les moustiques). impactant la santé.

Une étude spécifique sur la vulnéra- Après le recensement et la


bilité du système de santé aux diffé- cartographie des structures de
rents aléas et sur le développement premiers secours existantes à
des nouvelles maladies sera réali- Paris, qui permet d’avoir une vision
sée. Cette étude permettra notam- exhaustive et actualisée des dis-
ment de : positifs en place, de leur répar-
tition sur le territoire et de leur
Définir et suivre des indicateurs accessibilité en termes d’horaires,
sanitaires en relation avec le cli- il s’agit ensuite de développer au © M. Gantois | Mairie de Paris

mat urbain. Ces indicateurs sani- besoin d’autres centres de premiers

Stratégie d’adaptation 21
PROTÉGER LES PARISIENS FACE AUX ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES EXTRÊMES

GARANTIR
L’APPROVISION-
LE PLAN NEMENT EN EAU,
CLIMAT
ÉNERGIE EN ALIMENTATION
ET EN ÉNERGIE
DE PARIS

Marché parisien
© S. Robichon | Mairie de Paris

22 Stratégie d’adaptation
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Les ressources consommées à Paris vont être affec-


tées par le dérèglement climatique, qu’elles soient
produites sur le territoire parisien ou non. La ressource
en eau du bassin de la Seine sera moins abondante
demain par rapport à aujourd’hui alors même que les
besoins seront potentiellement plus importants, du
fait de la croissance de la population, ou de besoins
accrus de rafraîchissement. La nourriture consommée
à Paris est principalement importée d’autres terri-
toires français ou étrangers qui vont également subir
les effets du changement climatique. Cela pourrait
susciter des modifications voire des perturbations des
modes de production et de ravitaillement. Enfin, Paris
est également dépendant d’autres territoires pour
son approvisionnement en énergie. Or, les extrêmes
climatiques tels que les fortes chaleurs et les séche-
resses ont des conséquences sur la production et/ou
les réseaux de distribution d’énergie.

Par ailleurs, indépendamment du dérèglement cli- © Mairie de Paris

matique, certaines de ces ressources sont surexploi-


tées et leurs réserves menacées d’épuisement. Cela
peut entraîner des tensions globales ou locales pour de maîtrise et de préservation de la ressource en eau de réduction des consommations d’énergie et de
l’approvisionnement, en particulier pour les énergies ont aussi été mises en œuvre (gestion plus économe production d’énergies renouvelables sont multiples
fossiles (pétrole, gaz, charbon) ou les ressources ali- des espaces verts, suivi et optimisation des consom- depuis l’adoption du Plan Climat (rénovation énergé-
mentaires (sols, intrants). mations des équipements publics, kits économiseurs tique des bâtiments publics et des logements, cen-
d’eau, programme de réduction des fuites…). De pre- trales solaires, développement de la géothermie...) et
La Ville de Paris a d’ores et déjà commencé à anticiper mières initiatives concluantes ont été menées vers seront amplifiées. De même, la sécurisation en cours
les conséquences du changement climatique dans ces le développement d’une agriculture urbaine à Paris des réseaux de distribution d’énergie doit permettre
domaines. Par exemple, Eau de Paris intègre dans son et un plan d’alimentation durable qui privilégie l’ali- de les rendre plus résistants face aux événements cli-
plan prévisionnel de production la nécessité de dis- mentation biologique, de proximité et de saison pour matiques extrêmes.
poser d’une sécurité supplémentaire pour faire face la restauration collective parisienne a été élaboré.
aux pics de demande en cas de canicule. Des actions Enfin, les actions existantes et locales en matière

Stratégie d’adaptation 23
GARANTIR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU, EN ALIMENTATION ET EN ÉNERGIE

Préserver la ressource
en eau et garantir son
accès à tous
Les possibles tensions sur la res- prolongées, pour l’instant inédites
source en eau générées par le dans le bassin parisien.
dérèglement climatique pourront Fontaine
© A. Thomes | Mairie de Paris
avoir lieu ponctuellement lors des
périodes d’étiage et de fortes
+

demandes en raison de l’augmenta-


tion de la population et de nouveaux La Ville de Paris et l’entreprise OBJECTIF 7
usages liés au rafraîchissement, mais publique Eau de Paris ont d’ores et déjà
commencé à anticiper les conséquences
MAÎTRISER LES CONSOMMATIONS D’EAU
aussi de manière plus structurelle en
du changement climatique.
cas de périodes de sécheresses
Face à la possible diminution des ressources, et à l’augmentation probable
d’une partie de la demande (croissance démographique, développement de
nouveaux usages), la maîtrise des consommations d’eau est un impératif.

C’est un enjeu qui se pose à l’échelle du bassin versant, à laquelle les pré-
lèvements pour les usages parisiens restent largement inférieurs aux prélè-
vements pour l’agriculture ou l’industrie. C’est donc bien l’ensemble de la
gouvernance de l’eau qui doit anticiper cette nouvelle donne.

Il reste toutefois indispensable d’agir à l’échelle parisienne, en poursuivant


et renforçant les mesures d’économie d’eau :
gestion plus économe des espaces verts (optimisation des arrosages,
recours à l’eau non potable, choix d’espèces moins consommatrices) ;
sensibilisation des usagers et distribution de kits économiseurs d’eau ;
suivi et optimisation des consommations des équipements publics ;
programme de réduction des fuites sur les réseaux ;
développement des usages de l’eau non potable (récupération et réutili-
sation de l’eau de pluie ou via le réseau d’eau non potable de Paris).

24 Stratégie d’adaptation
GARANTIR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU, EN ALIMENTATION ET EN ÉNERGIE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Action 5
Adopter et mettre en œuvre le schéma directeur
des usages et du réseau de l’eau non potable
Le développement des usages de l’eau non potable Ce schéma porte sur la rénovation et l’évolution du
est essentiel pour adapter la ville au changement cli- réseau, son extension dans les opérations nouvelles,
matique, en généralisant son utilisation chaque fois son élargissement à de nouveaux usages. Il fixe, pour
que la qualité potable de l’eau n’est pas requise, la période 2015-2020, le cadre stratégique des actions
Réservoir d’eau non sans toutefois perdre de vue qu’elle est aussi rare de collaboration entre la Ville de Paris et l’entreprise
potable de Passy
© Mairie de Paris que l’eau potable et que sa ressource doit aussi être publique Eau de Paris en charge de la gestion de
préservée. ce réseau.

OBJECTIF 8 Réservoir d’eau potable à Montsouris


© F. Grunberg | Mairie de Paris
GARANTIR LA CONTINUITÉ D’APPROVISIONNEMENT EN EAU
EN CAS D’EXTRÊME CLIMATIQUE

La diversification des sources tique profonde), interconnexions La robustesse de l’ensemble de ce


d’approvisionnement est un gage de réseaux d’eau potable pour des système d’approvisionnement doit
de sécurité en cas d’indisponibilité eaux de secours ou de soutien avec être étudiée au regard des évolutions
de l’une des ressources pour cause d’autres collectivités. Eau de Paris générées par le dérèglement clima-
de sécheresse, de crue ou de pollu- peut disposer à tout instant d’une tique. Une étude sur l’évolution des
tion. L’approvisionnement en eau de capacité de production suffisante besoins et des usages parisiens à
Paris s’appuie d’ores et déjà sur de pour faire face aux pics de demande l’échelle du bassin versant d’une part,
multiples et diverses sources d’eau d’eau en cas de canicule. confrontée avec celle de la ressource
potable : pompages des eaux de la et des moyens de préservation
Seine et de la Marne, 102 sources Un réseau de 2 000 km de structures, d’autre part sera réalisée et alimentera
souterraines différentes sur 5 zones dont 470 km d’aqueducs, achemine l’élaboration d’un Plan de continuité
de captage majeures, 6 puits pour l’eau depuis ces sources vers les lieux d’approvisionnement en eau en cas
l’alimentation de secours en eau de consommation, en passant par des d’extrême climatique (sécheresses,
potable dans l’Albien (nappe phréa- usines de traitements et 5 réservoirs. inondations, canicules…).

Stratégie d’adaptation 25
GARANTIR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU, EN ALIMENTATION ET EN ÉNERGIE

Action 6 OBJECTIF 9
Forer de nouveaux puits d’accès à la RENFORCER L’ACCÈS GRATUIT
nappe d’eau profonde sous Paris (Albien) À L’EAU POTABLE DANS
À Paris, six forages puisent dans L’ESPACE PUBLIC
la nappe de l’Albien une eau de
qualité. La nappe albienne est une
Avec aujourd’hui plus de 1 200 points d’eau potable
nappe souterraine profonde qui
gratuits présents dans l’espace public parisien, la Ville
s’étend sous l’ensemble du bassin
de Paris se donne d’ores et déjà les moyens de donner un © D. Lesage | Mairie de Paris
parisien à plus de 500 mètres de
accès gratuit à l’eau à tous.
profondeur. L’utilisation de cette
nappe est strictement contrôlée et
s’inscrit dans le schéma directeur
d’aménagement et de gestion de Action 7 Fontaine pétillante
l’eau. Trois des six puits ont été Développer de nouvelles © Mairie de Paris

équipés de fontaines publiques :


place Paul-Verlaine (13e), square
fontaines d’eau potable
Lamartine (16e) et square de la L’objectif est de prévoir l’implantation de nouvelles
Madone (18e). Le puits de Clichy- fontaines d’eau potable dans Paris, et d’identifier les
Batignolles est quant à lui intégré actions permettant de faciliter l’accès gratuit à l’eau
à un doublet géothermique qui dans l’espace public durant toute l’année. Dans cette
permettra d’alimenter le nouvel optique, la Ville est en train de mener un premier travail
éco-quartier en chaleur. Dans le d’identification des zones dans Paris où il faut renfor-
cadre de la sécurisation de l’ap- cer l’accès à l’eau potable sur l’espace public. Ce tra-
provisionnement en eau potable à vail, représenté de manière cartographique, servira de © S. Robichon
Paris, de nouveaux forages puisant base pour faire des propositions d’amélioration d’accès Mairie de Paris

dans cette nappe sont envisagés, Forage du puits de à l’eau en augmentant le nombre de fontaines à boire
géothermie Paris Nord-Est
notamment dans le nouveau quar- © CPCU et en proposant éventuellement une redistribution de
tier Bercy-Charenton (12e). certains points d’eau.

26 Stratégie d’adaptation
GARANTIR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU, EN ALIMENTATION ET EN ÉNERGIE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Renforcer les filières locales d’approvisionnement


alimentaire et développer l’agriculture urbaine
Comme tous les territoires urbains, l’approvision- pour la fabrication des intrants dans l’agricul-
nement alimentaire de Paris provient très majori- ture conventionnelle productiviste et pour le
tairement d’autres territoires, et est délivré à 75 % transport des productions.
par la route. L’Île-de-France dépend très largement
des autres régions françaises pour son approvision-  es événements climatiques extrêmes comme
L
nement, en cas de pénurie en énergies fossiles, la les sécheresses ou les aléas affectant les réseaux
région ne dispose que de quelques jours d’auto- de transport (inondation, tempêtes…).
nomie alimentaire. Garantir l’approvisionnement
alimentaire de Paris suppose donc d’anticiper et Face à ces différentes menaces, l’enjeu est à
de s’adapter à plusieurs types d’aléas : la fois de favoriser la production alimentaire
locale respectueuse de l’environnement, et de
 ’évolution des conditions globales de pro-
L renforcer et diversifier l’approvisionnement
duction agricole et agroalimentaire. Si la alimentaire de la capitale.
hausse des températures moyennes et de
concentration de CO2 peut dans certains cas
améliorer les rendements agricoles, la raréfac-
tion des ressources en eau douce, la disparition
de terres arables en raison de la hausse du niveau
de la mer, de la désertification ou de l’urbanisa-
tion affecteront la production agricole à l’échelle
mondiale, ce qui pourra entraîner des tensions
sur l’approvisionnement ou des hausses de prix.

 a raréfaction des ressources fossiles et


L
minérales. L’approvisionnement alimentaire
Marché à Nation
nécessite des ressources minérales (azote, © J.-B. Gurliat | Mairie de Paris

potassium) et fossiles (pétrole, gaz naturel)

Stratégie d’adaptation 27
GARANTIR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU, EN ALIMENTATION ET EN ÉNERGIE

OBJECTIF 10
33 HECTARES D’AGRICULTURE URBAINE D’ICI 2020 À PARIS Action 8
Développer des jardins
Jardins partagés dans les espaces la production locale d’aliments, lés sur la toiture de la halle de fret d’agriculture urbaine sur
verts, mini-fermes pédagogiques impliquer les habitants dans cette Chapelle International à proximité les réservoirs d’eau
à proximité des écoles, potagers transformation de la ville. de la Porte de la Chapelle (18e) en
coulissants en façade des nouveaux 2019. La Ville de Paris va également Les réservoirs d’eau font aujourd’hui partie des
immeubles, fermes urbaines parta- L’objectif est d’atteindre 33 ha lancer deux appels à projets, sur la dernières grandes réserves foncières de la capi-
gées entre plusieurs immeubles de d’agriculture urbaine à Paris d’ici végétalisation des bâtiments pari- tale. Aujourd’hui peu exploitées, ces surfaces
bureaux, vergers dans les écoles, 2020 : sur les toits ou les murs, dans siens et sur l’agriculture urbaine. importantes pourraient à terme accueillir des pro-
potagers participatifs, toitures les cours des immeubles, voire Ces nouveaux aménagements com- jets de jardins d’agriculture urbaine. Des études
et murs producteurs de fruits et sur l’espace public, divers projets pléteront les 5,8 ha de jardins parta- sont déjà en cours pour déterminer les opportuni-
légumes… De nombreuses solu- seront mis en œuvre à Paris. À titre gés et 0,5 ha de vignes qui existent tés et les conditions d’exploitation possibles.
tions sont possibles pour contribuer d’exemple, 0,5 ha, soit 5 000 m² déjà dans Paris, ainsi que les 5 ha de
à végétaliser la ville, développer d’agriculture urbaine seront instal- la Ferme de Paris.

Fruits et légumes
© S. Robichon | Mairie de Paris
Vignes de Montmartre
© Mairie de Paris

28 Stratégie d’adaptation
GARANTIR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU, EN ALIMENTATION ET EN ÉNERGIE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

OBJECTIF 11 Maison du jardinage

GARANTIR © Mairie de Paris

L’APPROVISIONNEMENT
ALIMENTAIRE DE PARIS

Cet objectif de long terme sur la sécurité de l’approvi-


sionnement alimentaire de Paris repose sur plusieurs
orientations :
la lutte contre le gaspillage alimentaire ;
le développement de la production agricole de
proximité (une part des denrées alimentaires pro-
duites en Île-de-France effectivement consommée en
Île-de-France, ce qui implique une diversification des
cultures plantées et le développement notamment du
maraîchage) ;
la diversification des modes d’approvisionnement
(route, fleuve, rail) pour pallier des ruptures d’approvi-
Action 9
sionnement et le développement de la livraison durable Atteindre 25 % de denrées consommées à Paris
à moindre impact sur l’environnement ; produites en Île-de-France en 2050
l’anticipation du maintien de la chaîne du froid en
période de canicule notamment auprès des restaura- Aujourd’hui, l’alimentation consom- Cela représente un objectif très ambi- Cet objectif s’accompagne de l’éta-
teurs, commerces de bouche et petites surfaces (sys- mée à Paris provient très peu d’Île-de- tieux pour lequel divers défis devront blissement de nouvelles relations
tèmes de rafraîchissement de secours, raccordement France (à l’exception des céréales) ; être relevés : diversification voire entre territoires urbains et ruraux.
au réseau de froid urbain…). seuls 8 % de l’alimentation consom- changement des pratiques cultu- Des partenariats seront recherchés
mée provient d’une zone d’appro- rales des agriculteurs franciliens, avec les communes franciliennes qui
visionnement distante de moins de investissements dans de nouveaux souhaitent participer à cette nouvelle
50 km de Paris. Dans l’optique de matériels de production, création et dynamique, avec les représentants
contribuer à sécuriser l’approvision- organisation de nouvelles filières professionnels, les chambres d’agri-
nement alimentaire de Paris sur le d’approvisionnement… Le déve- culture, les diverses institutions impli-
long terme, il s’agit de faire en sorte loppement de l’agriculture urbaine à quées dans le système agricole (col-
que le quart des denrées alimentaires Paris et la mise en œuvre de son Plan lectivités, gestion foncière, etc.).
consommées à Paris soient produites alimentation durable concourra pour
en Île-de-France à l’horizon 2050. une partie à l’atteinte de cet objectif.

Stratégie d’adaptation 29
GARANTIR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU, EN ALIMENTATION ET EN ÉNERGIE

Action 11
Atteindre les objectifs du plan
d’alimentation durable
Depuis 2009, la Ville de Paris met d’alimentation biologique en France.
en œuvre une politique de dévelop- Avec le nouveau Plan Alimentation
pement de l’alimentation durable Durable 2015-2020, La Ville de Paris
(bio, labellisée, de proximité, de s’est fixée pour objectif de servir
saison) dans sa restauration collec- 50 % d’alimentation durable dans
tive (crèches, écoles, maisons de sa restauration collective pour
retraite, restaurants administratifs…). 2020. À cet objectif seront associés
Cantine municipale Les actions entreprises ont ainsi trois indicateurs mesurant respec-
© S. Robichon | Mairie de Paris
permis de passer de 6,6 % d’alimen- tivement l’introduction de produits
tation biologique servie en 2008 à issus de l’agriculture biologique,
27,3 % d’alimentation durable celle de produits locaux de saison
Action 10 (24,2 % d’alimentation biologique) et enfin celle de produits labellisés
Poursuivre le travail engagé avec en 2014, faisant de la municipalité Label Rouge, Marine Stewardship
parisienne le premier acheteur public Council et pêche durable.
les agriculteurs et les collectivités sur les
aires de captage et d’alimentation en eau
L’alimentation en eau potable de tue l’un des volets de cette straté-
Paris repose sur des ressources gie, via l’acquisition foncière et l’ac-
constituées pour moitié d’eaux sou- compagnement des agriculteurs à
terraines, situées de 100 à 150 km la conversion. Actuellement, près
de la capitale, en Seine et-Marne, de 2 000 ha sont en agriculture bio
Yonne, Aube, Eure-et-Loir et Eure. ou en conversion sur trois aires
Sur les 200 000 ha d’aires d’alimen- d’alimentation de captage (AAC)
tation de ces sources, Eau de Paris pilotes. Parmi elles, du fait de l’ani-
poursuit une stratégie de protec- mation portée par Eau de Paris,
tion de la ressource en eau notam- celle des sources de la vallée de la
ment en accompagnant les agri- Vanne enregistre la plus forte pro-
culteurs dans l’évolution de leurs gression : les surfaces ont été multi-
Marché parisien
pratiques. L’extension des surfaces pliées par 6 en 6 ans pour atteindre © S. Robichon | Mairie de Paris

en agriculture biologique consti- 1 632 ha en 2014.

30 Stratégie d’adaptation
GARANTIR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU, EN ALIMENTATION ET EN ÉNERGIE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Développer la production d’énergie locale


et renouvelable et améliorer la résilience
des réseaux d’énergie aux aléas climatiques
Aujourd’hui, 95 % de l’énergie La diminution des consommations à ces objectifs, la Ville a développé équipements municipaux à partir
consommée à Paris n’est pas pro- d’énergie couplée à la sécurisation un programme d’actions qui montre du 1er janvier 2016…
duite à Paris. En prévision de la des réseaux de distribution et au sa volonté d’anticiper la raréfaction
baisse des ressources fossiles dis- développement de la production des ressources en énergie fossile : Par ailleurs, en tant que propriétaire
ponibles et de l’augmentation de locale d’énergies renouvelables sont installation de panneaux solaires des réseaux d’énergie sur son terri-
leur coût, l’enjeu est ici de dévelop- des axes d’intervention prioritaires (Halle Pajol, logements sociaux…), toire (électricité, gaz, chaleur, froid
per la production locale d’énergies pour maintenir l’économie locale (y forage de puits géothermiques urbain), la Ville de Paris examine
renouvelables et de récupération, compris touristique), les conditions (Paris Nord Est dans le 19e arrondis- également chaque année leurs vul-
tout en diminuant les consomma- de vie des ménages, la qualité des sement, Clichy Batignolles dans le nérabilités face aux extrêmes clima-
tions d’énergie, en diversifiant l’ap- transports… et doivent permettre 17e), récupération de la chaleur des tiques déroulés (inondations, cani-
provisionnement énergétique de la de garantir l’approvisionnement de égouts pour chauffer des bâtiments cules, grands froids) et programme
capitale et en s’assurant que l’accès Paris en énergie sur le long terme. (groupe scolaire Wattignies dans le des investissements avec les conces-
à l’énergie reste possible pour tous. Cet enjeu ne peut être traité qu’à 12e), fourniture d’électricité 100 % sionnaires (ErDF, GrDF, CPCU, Cli-
travers une démarche métropoli- renouvelable pour les bâtiments et mespace) pour rénover ces réseaux.
La production d’électricité en taine de long terme et en intégrant
France et le réseau électrique le contexte énergétique mondial.
parisien sont vulnérables au chan-
gement climatique. Par exemple, En 2007, la Ville de Paris a adopté
la combinaison de fortes chaleurs son Plan Climat qui fixe l’objectif de
et de sécheresse posent des pro- diminuer de 25 % la consommation
blèmes pour le refroidissement des d’énergie sur le territoire et d’avoir
centrales thermiques et nucléaires. 25 % d’énergies renouvelable et de
Les fortes chaleurs à Paris dégra- récupération dans le mix énergé-
dent le réseau de distribution tique à horizon 2020. Ces objectifs
électrique, pouvant générer des sont portés à 30 % pour les bâti-
coupures de courant pour les Pari- ments, la flotte de véhicules et les Paris la nuit

siens en période caniculaire. activités de la Ville. Pour répondre

Stratégie d’adaptation 31
GARANTIR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU, EN ALIMENTATION ET EN ÉNERGIE

OBJECTIF 12 OBJECTIF 13
VEILLER AUX CONDITIONS D’ACCÈS TRIPLER LA PART D’ÉNERGIE RENOUVELABLE
À L’ÉNERGIE POUR TOUS À PARIS EN 10 ANS ET AUGMENTER
LA PRODUCTION D’ÉNERGIES DE
Chauffage des bâtiments, production locaux entraînent des hausses de RÉCUPÉRATION
d’eau chaude, mobilités, moyens de prix et les projections économiques
communication et de télécommuni- montrent que les prix de l’énergie
cation, ou encore fonctionnement de ne vont cesser d’augmenter. Dans ce En 2014, la Ville de Paris s’est enga- cours d’actualisation. Géothermie,
divers appareils électriques : l’énergie contexte d’augmentation continue gée à tripler d’ici dix ans la produc- énergie solaire, hydrothermie (utili-
est tout à la fois indispensable au fonc- des prix de l’énergie, le risque de tion des énergies renouvelables sur sation de la fraîcheur de l’eau de la
tionnement de notre société urbaine précarité énergétique doit être pris le territoire parisien. L’inventaire des Seine pour le froid urbain), récupé-
et un besoin de première nécessité. en charge dès lors que la précarité installations d’énergie renouvelable ration de chaleur lors de l’incinéra-
Or, les tensions économiques et/ énergétique est à l’origine de pro- ou de récupération existantes et tion des déchets sont les principales
ou géopolitiques sur les ressources blèmes sanitaires (lorsque l’on ne se l’étude du potentiel de développe- ressources actuelles d’énergies pro-
énergétiques et les investissements chauffe pas assez), économiques et ment des différentes filières est en duites localement. La récupération
nécessaires pour renforcer les réseaux sociaux (accès à l’emploi, etc.). d’énergie sur les sources diffuses
(réseaux d’eaux usées, eaux grises
des bâtiments, datacenter) et l’op-
timisation de la valorisation des
déchets organiques constituent des
pistes complémentaires à explorer.
Action 12 Les premières expérimentations
Élaborer un plan pluri-acteurs de lutte sont déjà en cours, comme à la pis-
contre la précarité énergétique cine Aspirant Dunand (récupération
de la chaleur des égouts).
Plusieurs mesures sont d’ores et déjà Ville de Paris souhaite renforcer ces
mises en œuvre pour prévenir les dispositifs en élaborant une stra-
situations de précarité énergétique tégie et un programme d’actions
(notamment à travers la rénovation dédiés, avec l’ensemble des acteurs
énergétique des logements, les concernés par cette problématique
conseils pour maîtriser les consom- (opérateurs énergétiques, travail-
Logement social bio-climatique
mations), ou y répondre (aides finan- leurs sociaux, institutions publiques, HQE, Impasse du Gué, 18e
© M. Verhille | Mairie de Paris
cières pour payer les factures). La Agence Parisienne du Climat…).

32 Stratégie d’adaptation
GARANTIR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU, EN ALIMENTATION ET EN ÉNERGIE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Action 13 réduction des consommations et les gétiques et d’une nouvelle gouver- Enfin il s’agit aussi d’aller plus loin
investissements sur les réseaux. nance à mettre en place (participation en développant la solidarité éner-
Consolider la des habitants et initiatives citoyennes, gétique entre les territoires ainsi
stratégie énergétique Cette stratégie doit permettre métropole du Grand Paris…). que la mutualisation des réseaux
territoriale d’aboutir à des schémas directeurs d’énergie à l’échelle de la Métro-
pour le développement des diffé- En parallèle il s’agit également de pole du Grand Paris.
Pour atteindre les objectifs fixés par rents réseaux d’énergie. Véritables diminuer les consommations éner-
le Plan Climat Énergie de Paris, une outils d’aide à la décision pour arbi- gétiques sur le long terme à Paris, Cette appropriation des enjeux
stratégie énergétique fine doit être trer les choix énergétiques (projets de développer l’énergie produite énergétiques au niveau local est
élaborée pour préciser les opportuni- d’aménagement, bâtiments, etc.), ces sur le territoire grâce aux énergies indispensable pour optimiser les
tés concrètes de développement des schémas tiendront compte de l’évo- renouvelables et de récupération, projets et défendre l’intérêt géné-
différentes filières d’énergie renou- lution du contexte énergétique mon- tout en veillant à la résilience des ral dans un contexte qui connaît de
velable, articuler les projets de pro- dial, des objectifs du plan climat, de la réseaux de distribution énergétique fortes et rapides évolutions.
duction locale avec les opérations de nécessaire maîtrise des factures éner- face aux extrêmes climatiques.

OBJECTIF 14
pures de courant plus nombreuses et centennale comme celle de 1910 se
AMÉLIORER LA RÉSILIENCE DES RÉSEAUX plus longues à Paris les années canicu- reproduisait à Paris, 300 000 bâtiments
D’ÉNERGIE ET DE TÉLÉCOMMUNICATION laires. Les réseaux de télécommunica- seraient coupés en électricité, sans
tions (téléphonie mobile, internet…) pour autant que leur rue ne soit for-
FACE AUX ALÉAS CLIMATIQUES sont également sensibles aux événe- cément inondée. En effet, le réseau
ments de pics de chaleur, compro- électrique est segmenté de telle façon
Les aléas climatiques peuvent affecter fortes demandes, des difficultés mettant parfois les communications que des coupures d’électricité pré-
le fonctionnement des réseaux d’éner- peuvent apparaître, entraînant des et l’accès à internet. Identifiés comme ventives seraient réalisées afin d’accé-
gie. Le réseau électrique est particuliè- coupures plus ou moins localisées. une des vulnérabilités du réseau élec- lérer la remise en route en période
rement vulnérable à 3 types d’aléas : trique, ces équipements font l’objet de décrue. Cette coupure électrique
Certains équipements nécessaires d’un programme de renouvellement durerait pendant plusieurs jours, voire
Lors des épisodes de grands au bon fonctionnement du réseau inscrit dans les objectifs du contrat de plusieurs semaines, en fonction de la
froids, la demande électrique aug- électrique sont particulièrement sen- concession entre Paris et ErDF. durée de la crue. La Ville de Paris pour-
mente fortement. La pointe élec- sibles aux fortes chaleurs. Lors des suit l’objectif de réduire au minimum
trique augmente deux fois plus épisodes caniculaires, la température Les inondations par crue ou lors cette « zone de fragilité électrique » en
vite que la consommation moyenne. sous les trottoirs peut atteindre 70°C, de fortes pluies peuvent également poursuivent les investissements sur le
Dans certaines situations (mainte- ce qui entraîne des dysfonctionne- perturber le bon fonctionnement des réseau électrique et l’optimisation de
nance, incidents) couplées à ces ments de ces équipements et des cou- réseaux. À l’heure actuelle, si une crue son exploitation.

Stratégie d’adaptation 33
PROTÉGER LES PARISIENS FACE AUX ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES EXTRÊMES

VIVRE AVEC LE
CHANGEMENT
CLIMATIQUE :
LE PLAN AMÉNAGER DE
CLIMAT
ÉNERGIE FAÇON PLUS
DE PARIS
DURABLE

Paris Plage
© D. Lesage | Mairie de Paris

34 Stratégie d’adaptation
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

La manière de concevoir et d’aménager la Ville clairs, des grands arbres conservés qui apportent
(infrastructures, équipements, bâtiments, espaces de l’ombre et le miroir d’eau accessible aux Pari-
publics…) est un levier puissant pour adapter notre siens lorsqu’il fait chaud.
cadre de vie aux évolutions du climat, contribuer à
la prévention des risques et améliorer nos condi- Par ailleurs, de nombreuses actions sont menées
tions de vie. À titre d’exemple, le développement de pour végétaliser la ville (+ 62 ha d’espaces verts entre
l’eau et de la nature en ville contribue à faire bais- 2001 et 2014, plantation de près de 4 000 arbres sur
ser durablement la température lors des canicules la première année de mandature, végétalisation des
tout en offrant davantage d’espaces récréatifs pour quais de Seine…). La gestion alternative des eaux
les Parisiens. Les bâtiments peuvent opter pour des pluviales progresse avec l’aménagement, entre
solutions passives de rafraîchissement (protection autres, de jardins de pluies ou de noues végétali-
solaires, ventilation, raccordement au réseau de froid sées comme au Parc Martin-Luther-King dans le 17e
utilisant la fraîcheur de la Seine…). Les matériaux arrondissement.
peuvent être sélectionnés au regard de leur capacité
à conserver la chaleur ou non. De même, de nou- Ces orientations contribuent également à limi-
veaux modes de gestion des eaux pluviales peuvent ter l’érosion de la biodiversité, enjeu majeur que
être intégrés aussi bien sur une place publique, un le dérèglement climatique contribue également à
parc ou un immeuble d’habitation pour diminuer le accélérer (on estime que le changement climatique
risque d’inondation dû aux pluies violentes. pourrait menacer de disparition 20 % des espèces,
faune et flore confondues d’ici 2050). La biodiver-
Face à ces problématiques, la Ville de Paris agit sité peut être considérée à la fois comme un point
déjà. Le réaménagement de la Place de la Répu- de vulnérabilité et comme une solution pour s’adap-
blique est un bon exemple d’une conception de ter au dérèglement climatique.
l’espace public qui favorise une meilleure adapta-
tion face aux fortes chaleurs : des matériaux plus

Stratégie d’adaptation 35
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE

Développer l’eau
et la nature en ville
L’eau et la végétation contribuent Par ailleurs, les espaces verts et les mélioration du cadre de vie,
a
à rafraîchir la ville et à limiter ainsi le différentes formes de la présence de réappropriation positive de l’es-
phénomène d’îlot de chaleur urbain. l’eau en ville présentent de multiples pace public et développement de
L’évaporation de l’eau et l’évapotrans- avantages : nouveaux usages ;
piration des végétaux « consomment » préservation de la biodiversité b
 énéfices prouvés en matière de
de la chaleur et permettent ainsi de (trames vertes et bleues) ; santé : outre le rafraîchissement
diminuer la température ambiante. gestion alternative des eaux et l’atténuation des nuisances
Développer la présence de l’eau et de pluviales, visant à limiter le risque sonores, la présence de végétation
la nature en ville est donc une orienta- d’inondation par fortes pluies et a une incidence psychologique et
tion prioritaire pour adapter la ville aux les rejets d’eaux polluées dans le physique positive sur les individus.
dérèglements climatiques. milieu naturel ; © M. Gantois | Mairie de Paris

OBJECTIF 15
AUCUN PARISIEN À PLUS DE 7 MIN DE MARCHE D’UN ESPACE
DE RESPIRATION DE VERDURE OU D’EAU D’ICI 2020

La municipalité souhaite rendre de respiration, de verdure ou berges de Seine ou la création


Paris plus végétal en créant de d’eau d’ici 2020. de nouvelles mares. Plusieurs
nouveaux espaces verts, en don- documents cadre définissent les
nant plus de place à la nature De nombreuses actions sont déjà orientations et actions à mettre en
dans l’espace public et sur les mises en œuvre pour développer œuvre pour amplifier le dévelop-
bâtiments. Cet objectif se concré- l’eau et la nature en ville, telles pement de l’eau et de la nature en
tisera d’ici 2020 afin que chaque l’ouverture de 62 ha supplémen- ville : Plan Biodiversité (2011), Livre
Forêt linéaire
© M. Gnatois | Mairie de Paris Parisien ne soit pas à plus de taires d’espaces verts entre 2001 Bleu sur l’eau (2012), Plan Pluie à
7 minutes de marche d’un espace et 2014, la végétalisation des Paris (en cours d’élaboration).

36 Stratégie d’adaptation
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Action 14
Renforcer la présence de l’eau
dans les aménagements urbains
Il s’agit de favoriser l’aménagement vers lesquels convergent les eaux
de fontaines et autres points d’eau de pluie, partiellement inondables
visibles en ville : noues, jardins de lors de pluies intenses) seront
pluie, mares, fontaines… développés d’ici 2020. Les opéra-
tions d’aménagement constituent
Dans l’objectif à la fois de contri- des opportunités privilégiées pour
buer au rafraîchissement de l’es- développer ces solutions, à l’instar
pace public mais aussi de gérer de du bassin naturel dans le jardin de
façon alternative les eaux pluviales, la ZAC Rungis (13e) ou du Parc Mar-
des noues (fossés drainants récol- tin-Luther-King dans le cadre de
tant les eaux de pluie) et jardins l’opération d’aménagement Cli-
de pluie (jardins de pleine terre chy-Batignolles (17e). Promenade plantée
© M. Gantois | Mairie de Paris

OBJECTIF 16
DÉVELOPPER LES USAGES DE L’EAU
DANS L’ESPACE PUBLIC

Il s’agit de développer des systèmes création de nouveaux miroirs


pérennes de rafraîchissement grâce d’eau ;
à l’eau, c’est-à-dire des dispositifs création de nouveaux jets d’eau
qui restent en place toute l’année, de brumisation ;
mais seraient notamment utilisables aménagement de parcs aqua-
en cas de pic de chaleur par les tiques sur l’espace public ou dans
Parisiens et visiteurs : les jardins.
création de nouvelles fontaines
Parc Martin-Luther-King
© M. Gantois | Mairie de Paris d’ornement et fontaines à boire
(points d’eau potable publics) ;

Stratégie d’adaptation 37
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE

Action 15 Miroir d’eau, Place de la République

De nouveaux miroirs © Mairie de Paris

d’eau sur des grandes places


parisiennes
Dans l’optique de développer des systèmes pérennes de
rafraîchissement grâce à l’eau, c’est-à-dire des dispositifs
qui restent en place toute l’année, mais seraient notam-
ment utilisables en cas de pic de chaleur par les Parisiens
et les visiteurs, la création de nouveaux miroirs d’eau
sera étudiée dans le cadre du programme de réaménage-
ment des grandes places parisiennes.

Action 16
Remettre en eau et faciliter l’accès
et l’usage des fontaines décoratives
Les surfaces en eau (plans d’eau, tion avec l’Agence Régionale de
fontaines décoratives…) sont très la Santé, la Ville de Paris étudiera
prisées par les Parisiens et visiteurs les conséquences sanitaires poten-
les jours de fortes chaleurs. Or, la tielles d’une facilitation d’accès à
plupart du temps ces endroits sont ces plans d’eau. Selon les résultats,
interdits au public : non surveillés, des aménagements techniques
difficilement accessibles, alimentés sécurisés pourraient alors être tes-
en eau non potable, ce qui n’em- tés dans certains endroits fréquen-
pêche pas pour autant les passants tés de Paris.
de s’y rafraîchir lors de fortes cha-
leurs. À court terme, en collabora-

Jardins du Trocadéro
© Mairie de Paris

38 Stratégie d’adaptation
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

OBJECTIF 17 Action 17
MULTIPLIER LES LIEUX Créer quatre nouvelles piscines couvertes
DE BAIGNADES et deux nouvelles piscines en plein air à Paris
Avec ses 104 mesures, le plan Nager nage supplémentaire seront offerts
Avec 7 millions d’entrées annuelles, à Paris vise un triple objectif : engager aux Parisiens avec un taux d’équipe-
la piscine est devenue l’un des l’amélioration et la modernisation du ment de près de 100 m² pour 10 000
équipements publics les plus solli- parc des piscines parisiennes tout en habitants, témoignant d’un rééqui-
cités par les habitants. Paris compte créant 4 nouvelles piscines (Davout librage territorial et d’un effort de
aujourd’hui 39 piscines municipales. dans le 20e, centre sportif Elisabeth construction sans précédent.
Le Plan Nager à Paris adopté par dans le 14e, rue Belliard dans le 18e,
le Conseil de Paris en juin 2015 pré- Piscine Joséphine Baker rue Eblé à l’étude dans le 10e, dans Le plan prévoir également 2 nou-
voit 57 millions d’euros d’investisse-
© G. Sanz | Mairie de Paris
un contexte de livraison prochaine veaux projets de piscine décou-
ments pour créer de nouvelles pis- de la piscine Balard ouverte aux rive- verte : sur la Seine aux abords du
cines et bassins urbains à Paris entre rains sur certains créneaux), ouvrir Parc André Citroën (15e) et pers-
2015 et 2020. davantage les piscines parisiennes pective de création d’une baignade
pour répondre à la demande et enfin, écologique à la confluence du parc
améliorer encore la qualité du service Suzanne Lenglen et de l’héliport
© Mairie de Paris
public. Au total, 10 % de surface de avec un traitement de l’eau naturel.

Action 18
Ouvrir des sites de baignades naturelles
En complément des nouvelles pis- La qualité de l’eau, les autres usages
cines, la municipalité souhaite rendre et les modalités d’aménagement
possible la baignade dans des sites nécessaires diffèrent selon les sites.
naturels tels que les canaux et les Cela suppose un travail approfondi
lacs, d’ici 2020. Sont ainsi mises à avec l’ensemble des usagers, des
l’étude : collectivités et des acteurs en amont
la création d’une baignade estivale et des autorités sanitaires pour s’as-
au bassin de la Villette (19e) ; surer que ces baignades pourront se
l’implantation d’une baignade esti- faire sans risque.
vale dans le Lac Daumesnil (12e).

Stratégie d’adaptation 39
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE

OBJECTIF 18 Action 19
RÉALISER UN VASTE PROGRAMME DE VÉGÉTALISATION Mettre en œuvre
POUR RAFRAÎCHIR LA VILLE des solutions innovantes
en matière de végétalisation
Les objectifs de végétalisation de la Ville à Les différents projets qui permettront d’at- Ces objectifs passeront également par l’expérimentation
horizon 2020 sont ambitieux : teindre ces objectifs se feront en fonction ou la généralisation de solutions peu développées jusqu’à
1
 00 ha de toitures et murs végétalisés, dont des opportunités opérationnelles en ciblant présent :
un tiers d’agriculture urbaine ; en priorité les quartiers ayant le plus besoin végétalisation des cours d’écoles ;
+ 30 ha d’espaces verts ouverts au public ; d’être rafraîchis. Et en tenant compte des développement des « rues végétales ». Deux projets
+
 20 000 arbres plantés dans Paris ; risques allergiques liés aux choix des espèces sont déjà prévus dans le 12e et le 15e arrondissement
accroître la végétalisation des quartiers nou- (d’autant plus importants à Paris du fait de complétés à plus long terme par la création de « par-
vellement aménagés ; la pollution atmosphérique qui aggrave les cours de fraîcheur » entre les parcs et les autres espaces
privilégier la végétalisation dans les nou-
 affections, et qui pourraient s’aggraver en rai- frais de Paris ;
velles constructions à Paris… son du dérèglement climatique). désimperméabilisation d’un certain nombre d’emprises
au sol.

Sur la base des résultats de l’étude sur la thermorégula-


tion des espaces verts et milieux humides menée par la
Ville de Paris en 2014-2015, une attention particulière sera
portée lors de la conception des espaces verts afin d’opti-
miser leur effet rafraîchissant :
privilégier les espaces verts de pleine terre et éviter
toute imperméabilisation de l’existant ;
inclure systématiquement différentes strates végé-
tales, avec au minimum des surfaces ouvertes enher-
bées et des surfaces ombragées (alternance des strates
végétales basses et hautes, pergolas végétalisées…) ;
planter des arbres à feuilles caduques à grand port pour
favoriser l’ombrage en journée.

© M. Gantois | Mairie de Paris

40 Stratégie d’adaptation
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Action 20 Bouture

Sélectionner et planter de nouvelles © Mairie de Paris

espèces végétales adaptées au climat futur


Pollution, chaleur, sécheresse, La révision du plan biodiversité de
maladies, incendies, tempêtes, Paris en 2016 sera l’occasion d’inté-
raréfaction des ressources en eau… grer davantage ces objectifs dans la
Les effets du dérèglement clima- stratégie et les actions de la ville en
tique font également peser des matière de choix d’essences et de
risques sur la végétation à Paris. Il stratégie de préservation / dévelop-
convient dans un premier temps pement de la biodiversité.
de mener des études sur l’évolu-
tion des gammes végétales en ville
avec les nouvelles conditions clima-
tiques, et, dans un second temps,
d’expérimenter la plantation de ces
nouvelles gammes végétales sur
le terrain. Dans l’idéal, la gamme
végétale choisie devrait être à la
fois peu gourmande en eau mais
également présenter des proprié-
tés intéressantes en termes de
rafraîchissement et de gestion des
eaux pluviales.

© M. Gantois | Mairie de Paris

Stratégie d’adaptation 41
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE

Action 21
Concevoir des parcs
« adaptés au changement climatique »
Dans le cadre de l’objectif de créer d’ombrage (arbres, pergolas végéta-
30 nouveaux hectares d’espaces lisées…). Un travail sera mené avec
verts ouverts au public à Paris d’ici le Plan parisien de santé environne-
2020, il s’agit d’en profiter pour dis- mentale sur un projet de Jardin ou
poser de parcs vertueux en matière de balade pédagogique regroupant
de consommation d’eau, de gestion à la fois des espèces végétales aller-
des eaux pluviales et de rafraîchis- gènes – pour pouvoir les reconnaître,
sement procuré aux usagers. Ces apprendre leur période de pollinisa-
parcs pourront répondre à tous ces tion et se prémunir – et des espèces
enjeux s’ils font l’objet de réflexions végétales adaptées au climat pari-
spécifiques sur la diversification des sien futur, qui pourront autant stimu-
strates végétales (pelouses, arbustes ler l’imagination des passants que
et zones arborées avec de grands constituer un vrai support pour des
arbres caducs à grand port) et les animations dans le cadre scolaire ou
espèces et essences plantées, s’ils périscolaire.
intègrent des dispositifs pour gérer
les eaux pluviales (pleine terre, Plusieurs parcs seront conçus d’ici
noues, bassins de rétention, jardin 2020 à Paris selon les préconisa-
de pluie partiellement inondable…), tions précédentes qui seront égale-
qu’ils permettent un accès à l’eau ment appliqués lors de rénovation
pour rafraîchir les Parisiens et usa- d’espaces verts existants comme
gers (fontaines à boire, jeux d’eau, dans certaines zones aménagées
brumisateurs, pataugeoires, miroirs des bois par exemple.
d’eau, piscines temporaires…), qu’ils
permettent à la fois de disposer de
zones exposées au soleil et de zones

Exposition +2°C… Paris s’invente !


© Collectif et alors Y. Gourvil et
C. Leroux, 2010

42 Stratégie d’adaptation
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Transformer le bâti
et les espaces publics
En raison de la forte densité l’aménagement de la ville plus rési-
urbaine à Paris, les bâtiments et lient aux phénomènes climatiques
l’espace public en général stockent extrêmes.
la chaleur accumulée en journée et
engendrent un microclimat appelé Paris agit déjà pour un aména-
« îlot de chaleur urbain ». Ce phé- gement urbain plus vertueux au
nomène explique que les tempé- regard des évolutions climatiques :
ratures en ville sont plus élevées hauts niveaux environnementaux
qu’en périurbain et à la campagne, dans la construction de nouveaux
particulièrement la nuit. L’aména- bâtiments, rénovation thermique
gement urbain est donc un facteur des bâtiments existants (notam- © M. Gantois | Mairie de Paris
important pour la santé des popu- ment dans le cadre du Plan Cli-
lations en période de canicule. mat Énergie de Paris) qui participe
alors également à l’amélioration du
D’autres aléas potentiellement confort d’été, végétalisation et per-
OBJECTIF 19
amplifiés par le changement cli- méabilisation de la ville, dévelop- IMPOSER UNE GARANTIE DE CONFORT
matique exerceront des pressions pement du réseau de froid urbain
D’ÉTÉ DANS LES CONSTRUCTIONS NEUVES
sur les ouvrages eux-mêmes : inon- qui utilise notamment la fraîcheur
dations par pluies violentes ou par de la Seine…
crue de la Seine, sécheresses et La prise en compte du confort d’été évolutions projetées du climat pari-
phénomènes de retrait gonflement Ces actions qui se développent dans les bâtiments parisiens est un sien et en privilégiant les solutions
des sols argileux associés, tem- au fur et à mesure des opérations enjeu crucial, particulièrement pour passives de rafraîchissement.
pêtes, incendies. d’aménagement nécessitent d’être les logements et les bureaux, afin de
développées à une échelle plus limiter le recours à la climatisation +
L’enjeu est ici d’enclencher une large afin d’enclencher une trans- dans un contexte de multiplication à
transformation du bâti et des formation réelle et durable du bâti venir des épisodes caniculaires. Il est Il s’agira de rendre ces
espaces publics à Paris pour à la fois et de l’espace public à Paris. nécessaire d’anticiper les futures préconisations obligatoires dans les
opérations d’aménagement à Paris
améliorer la qualité de vie à Paris exigences des usagers en matière via la Plan Local d’Urbanisme (PLU).
lors de canicules, mais aussi rendre de confort d’été, en intégrant les

Stratégie d’adaptation 43
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE

Action 22
Mettre en œuvre des solutions passives
de rafraîchissement dans les bâtiments parisiens
Plusieurs solutions techniques Lors de constructions neuves ou de Augmentation de la vitesse de l’air « Géocooling » par utilisation de
existent pour protéger les bâtiments rénovations d’installations de cli- en ventilation des bâtiments (justi- la fraîcheur du sous-sol parisien,
et leurs occupants de la chaleur, matisation, il convient d’étudier des fiée par des simulations thermiques souvent associée à la géothermie
qu’il s’agisse d’installer des protec- solutions alternatives et innovantes dynamiques comme c’est déjà le cas pour la production de chaleur
tions solaires extérieures sur tous par rapport aux solutions classiques dans les régions d’outre-mer) ou free- renouvelable l’hiver.
les types de bâtiments à Paris, ou de rafraîchissement. Certaines expé- cooling par surventilation nocturne.
de mettre en place des solutions de rimentations sont déjà en cours à Climatisations alternatives : rafraî-
rafraîchissement vertueuses lorsque Paris et feront l’objet d’un suivi et Choix des matériaux en fonction chissement adiabatique ou refroi-
les protections solaires extérieures d’une analyse fine du retour d’expé- de leur inertie thermique (maté- dissement par humidification,
sont insuffisantes : rience sur les différentes dimensions riaux à changement de phase) ou machine à absorption, climatisation
techniques, environnementales et de leur couleur ou plus exacte- magnétique, climatisation solaire,
Mettre en place des protections économiques. On peut par exemple ment de leur albédo (capacité à cheminées solaires (sous réserve
solaires extérieures performantes citer la climatisation de l’Hôtel de réfléchir les rayons du soleil) : toits des consommations d’énergie
sur les bâtiments. Ville par récupération de frigories et murs blancs ou « cool roofs » et nécessaires à ces technologies
sur le réseau d’eau non potable (4e) « cool walls ». Le blanc est la meil- et de leurs potentiels impacts
Casquettes solaires, brise-soleil, et la mise en place d’un puits fran- leure couleur pour disposer de ces sanitaires).
volets ou persiennes, les protections cilien à la halle Pajol (18e). Les solu- critères, mais ces propriétés ther-
solaires extérieures représentent une tions suivantes de rafraîchissement miques peuvent se retrouver dans
solution incontournable pour amélio- peuvent être explorées : des peintures de technologie « cool
rer le confort d’été dans les bâtiments roofs » en différentes couleurs.
parisiens, existants ou à construire. Réduction des apports ther-
miques internes (condenseurs des Conception adaptée des parois
Tester de nouvelles solutions appareils réfrigérants, éclairage, extérieures : murs en double paroi
de rafraîchissement passives, peu bureautique…). avec lame d’air intérieure rafraîchie,
énergivores, ou encore produites à murs avec lames d’eau pour amé-
partir d’énergies renouvelables ou Ventilation naturelle traversante liorer l’inertie thermique, surtoitures
de récupération d’énergie dans les ou ventilation naturelle par tirage avec circulation d’air rafraîchi entre
bâtiments. thermique (effet de cheminée). toiture et surtoiture.
© M. Gantois | Mairie de Paris

44 Stratégie d’adaptation
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Action 23 Action 24
Développer le réseau de froid urbain Créer un référentiel de construction de
Depuis 1991, Paris développe un Il s’agit de poursuivre le dévelop- bâtiments adaptés aux évolutions climatiques
réseau de froid urbain qui dessert pement de ce réseau pour lequel Il s’agit d’enclencher l’écriture d’un rise en compte des données
p
plus de 500 clients (équivalent de existent de nombreuses opportuni- référentiel pour la construction projetées d’un climat futur à +3°C
5 millions de m²) à travers 70 km de tés, tout en facilitant l’accès par diffé- de nouveaux bâtiments à Paris, en pour toute nouvelle construction ;
réseaux. Parmi les plus importants rents types de clients, y compris pour lien avec les référents techniques et dans les simulations thermiques

réseaux de froid en Europe, cette des besoins de froid modérés, afin de les organismes certificateurs compé- de confort d’été, inclure un scé-
infrastructure est un atout impor- limiter le recours aux climatisations et tents. Le référentiel pourrait ensuite nario de climat futur à +3°C
tant pour offrir une solution de clima- groupes froids autonomes. être adossé à un label climatique pour connaître les dispositions
tisation performante et plus écolo- s’appliquant aux nouveaux bâtiments. constructives à prévoir pour limi-
gique que les climatiseurs classiques : La concession accordée à la société Il comporterait plusieurs articles trai- ter une température intérieure
utilisation d’énergie renouvelable Climespace pour le développement tant de mesures indispensables pour supérieure à 28°C pendant moins
(une partie du froid distribué par le et l’exploitation de ce réseau prend adapter les nouveaux bâtiments face de 50 heures par an (niveau per-
réseau est produit en récupérant la fin en 2021. Cette échéance contrac- au changement climatique : formant Haute Qualité Environne-
fraîcheur naturelle et renouvelable tuelle doit être saisie comme une mentale) ;
de la Seine), moins d’émissions de opportunité pour intégrer le dérè- obligation de protections solaires
gaz à effet de serre (peu de fuites glement climatique dans les pers- extérieures ;
de fluides frigorigènes et moindre pectives stratégiques du réseau de création d’un objectif de ventila-
consommation d’énergie), maîtrise froid (augmentation des besoins, tion naturelle ou passive pour les
des risques sanitaires, moins de rejets résilience face aux différents aléas). nouvelles constructions et réhabi-
d’air chaud ; moindre impact paysager litations de bâtiments (ventilation
des groupes froids autonomes en toi- traversante, possibilité d’aug-
ture ou en façade… menter la circulation de l’air frais
la nuit…) ;
critères de couleur et de réflecti-
vité des murs et des toits ;
intégration de la végétalisation ;
anticipation du risque inondation
prise en compte des enjeux sani-
taires liés à la construction (qua-
Logement social, rue de Turenne, 3e lité de l’air intérieur, ventilation
© A. Thomes | SIEMP
pour garantir un air sain…).

Stratégie d’adaptation 45
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE

Action 25 OBJECTIF 20
Assurer la protection des bâtiments contre DÉVELOPPER LA GESTION ALTERNATIVE
le risque inondation DES EAUX PLUVIALES
Les bâtiments sensibles situés en  arrières étanches amovibles ;
b
zone inondable peuvent être proté- matériaux insensibles à l’eau sur
 La gestion optimale des eaux enjeu sera d’autant plus important.
gés par différentes solutions : les parties basses des bâtiments pluviales est une problématique Il faut donc poursuivre le dévelop-
disposition des installations élec-
 situés en zone inondable… importante pour les villes denses pement de techniques alternatives
triques en hauteur ; et fortement imperméabilisées de gestion des eaux pluviales pour
portes anti-inondations si le bâti- + À titre d’exemple, un dispositif anti-crue est déjà prévu
et opérationnel dans la ZAC Paris Rive Gauche avec le
comme Paris. Le dérèglement cli- éviter les risques de saturation des
ment est étanche et prévu pour matique pouvant provoquer des égouts ou d’inondation.
stockage de palplanches dans des ouvrages situés à
résister à la pression de l’eau (sites proximité de la Seine. fortes pluies plus fréquentes, cet
stratégiques) ;

Action 26 guide sur les techniques alternatives sable, béton poreux, enrobé drai- directe n’est pas possible. Il faut
de gestion des eaux pluviales. Il s’agit nant, stabilisé, résine perméable) alors privilégier les bassins de réten-
Mettre en œuvre
d’accompagner les concepteurs et d’aménagements végétaux tion à ciel ouvert (mare, jardins de
le « Plan Pluie à Paris » et aménageurs dans la conception (noues, végétal infiltrant) dans la pluie, zone d’inondation contrôlée)
et la mise en place des techniques conception des espaces publics. à l’amont des zones à risque d’inon-
Dans la continuité du « plan pluie », alternatives de gestion des eaux plu- dation d’orage.
plusieurs actions seront mises viales, grâce à l’édition d’un guide Plusieurs exemples de ces techniques
en œuvre : qui pourra notamment promouvoir sont déjà mis en œuvre à Paris :
© M. Gantois | Mairie de Paris
la végétalisation des pieds d’arbres
Création d’un zonage pluvial, volet d’alignement, la création de jardins Aménager des espaces réver-
pluvial du zonage d’assainissement. de pluie, de noues, voire de bacs sibles inondables lors de fortes
Ce zonage instaure une gestion des permettant de recueillir les eaux plu- pluies et exploitables à sec (parcs,
eaux de pluie à la parcelle, en pré- viales de voirie. noues, terrains de sport…). Il s’agit
voyant des seuils minimums d’eaux de réaliser in situ des aménage-
pluviales à évacuer directement par Utilisation de structures drai- ments temporairement inondables :
infiltration, évaporation et évapo- nantes (chaussées réservoir, tran- mise en place de mares ou d’es-
transpiration plutôt que de rejeter chées drainantes, puits d’infiltra- paces réversibles pouvant faire fonc-
dans le réseau d’égouts. Il prévoit tion), de matériaux perméables tion de bassins de rétention des
en conséquence l’élaboration d’un (pavés enherbés ou avec joints eaux pluviales lorsque l’infiltration

46 Stratégie d’adaptation
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Action 27
Réduire l’imperméabilisation des quais
à l’occasion du réaménagement des berges
Même contrainte par la nécessité bilisation des quais et de favoriser
de concevoir des aménagements ainsi des connexions plus vertueuses
réversibles, le réaménagement des entre trames bleue et verte.
berges de Seine en rive gauche a
permis de renforcer la présence Les aménagements des berges
végétale, contribuant ainsi à l’agré- existants feront l’objet d’expéri-
ment des passants et créant des mentations localisées de désimper-
espaces plus accueillants pour la méabilisation pour retrouver pro-
Logement Clichy Batignolles
biodiversité. Le réaménagement de gressivement un état des berges © M. Gantois | Mairie de Paris

la rive droite doit permettre autant plus naturel.


que possible de réduire l’imperméa-

OBJECTIF 21
INTÉGRER DES RECOMMANDATIONS
D’ADAPTATION DES BÂTIMENTS ET
DES ESPACES PUBLICS DANS LES
RÉGLEMENTATIONS URBAINES

La généralisation effective des Certaines réglementations actuelles


mesures d’adaptation des bâti- peuvent constituer des freins aux
ments et des espaces publics passe initiatives contribuant à l’adapta-
par l’intégration progressive de tion. La Ville de Paris engage une
préconisations, d’incitations, voire réflexion pour identifier et lever ces
d’obligations dans les différentes freins lorsque c’est possible. À titre
réglementations urbaines (docu- d’exemple, un « permis de végétali-
ments d’urbanisme, cahier des ser » a été créé en 2015 pour faciliter
Jardins des berges de Seine
© M. Verhille | Mairie de Paris
charges d’aménagements…) les projets des habitants pour végé-
taliser eux-mêmes l’espace public.

Stratégie d’adaptation 47
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE

Action 28
Intégrer l’adaptation au dérèglement
climatique dans le PLU (Plan local d’urbanisme)

La Ville de Paris a engagé une modi- chaque réalisation. Il s’agit notam-


fication du Plan Local d’Urbanisme ment d’inscrire les objectifs du
en 2014. Il s’agit d’une opportunité Plan Climat Énergie de Paris dans
réelle pour intégrer des dispositions la règle d’urbanisme. Des disposi-
allant dans le sens de l’adaptation tifs d’économie d’énergie ou de
au dérèglement climatique (végéta- production d’énergie renouve-
lisation, prise en compte du confort lable et de récupération devraient
d’été, du risque inondation…) : être largement encouragés, voire
le PLU devrait intégrer des orien- imposés, et la problématique du
tations d’aménagement et de pro- confort d’été prise en compte.
grammation en faveur de la cohé-
rence écologique, visant à garantir Paris Smart City 2050
D’autres mesures d’adaptation au © Vincent Callebaut Architecte
la prise en compte du Schéma changement climatique doivent Mairie de Paris

Régional de Cohérence Écolo- également faire l’objet d’analyse


gique. Il s’agit notamment de pré- pour cerner l’opportunité de les
server les réservoirs de biodiversité intégrer à plus long terme, en tout Ces enjeux ont également voca-
des Bois, de la Seine, des espaces ou partie, dans les règlements tion à être pris en compte lors de
verts, les continuités écologiques ; d’urbanisme : l’élaboration du futur Schéma de
les terrasses d’une certaine taille lever les contraintes à l’instal-
 Cohérence Territorial (SCoT) métro-
devront être végétalisées ; lation de volets et persiennes politain.
les espaces libres et verts à réaliser à Paris ;
dans le cadre d’opérations nou- imposer la mise en place de
 Enfin, pour les logements sociaux
velles seront développés ; protections solaires extérieures parisiens, il existe déjà une obliga-
les espaces verts en pleine terre dans les programmes des opéra- tion de moyens en matière de végé-
seront privilégiés ; tions de bâtiments publics et de talisation du bâti pour toutes les
le PLU de Paris comprendra un
 logements ; opérations de construction neuve
article 15 portant sur les perfor- prévoir une forme de végétali-
 (végétalisation du bâti obligatoire
mances énergétiques et environ- sation pour toute construction sauf impossibilités technique, patri-
nementales qui seront imposées à neuve à Paris… moniale ou conflit d’usage).

48 Stratégie d’adaptation
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Action 29
Saint-Vincent-de-Paul, un éco-quartier
Imaginer et bâtir
exemplaire en matière d’adaptation la ville durable
Issu de la reconversion d’un site En portant une attention particu-
hospitalier, le futur quartier Saint- lière à la réhabilitation thermique Il s’agit non seulement de pour- vers une ville plus verte, plus per-
Vincent-de-Paul doit être représen- des bâtiments conservés et à l’im- suivre les mesures précédemment méable, plus claire, plus ombra-
tatif des ambitions énergétiques et plantation et la conception biocli- citées, mais aussi d’aller plus loin en gée et plus accueillante, où l’en-
environnementales portées par la matique des bâtiments et espaces considérant, d’ici 2050, des évolu- semble des habitants, des activités,
Ville de Paris. La réduction de l’em- publics projetés : optimisation des tions majeures dans l’imaginaire, mais aussi l’eau ou la biodiversité
preinte écologique, la valorisation apports solaires en hiver et réduc- la conception et les usages de la trouvent une juste place.
des ressources naturelles du site tion en été, ventilation traversante ville. L’idée générale est de tendre
et l’adaptation au dérèglement cli- des logements, optimisation de
matique sont au cœur de ce projet l’aéraulique urbaine, choix de
d’éco-quartier qui s’étendra sur matériaux clairs ne stockant pas la Exposition +2°C… Paris s’invente !
© Collectif et alors Y. Gourvil et
3,4 ha dans le 14e arrondissement chaleur, végétalisation des toits, C. Leroux, 2010

de Paris. façades et espaces extérieurs pour


favoriser l’évapotranspiration…
Du point de vue de l’adaptation, les
objectifs se déclineront à chacune En valorisant les ressources en
des étapes du projet, de sa concep- eau : réutilisation des eaux pluviales,
tion à sa mise en œuvre opéra- intégration de l’eau dans l’espace
tionnelle, pour à la fois limiter les public, utilisation du réseau d’eau
effets « d’îlot de chaleur urbain » et non potable pour rafraîchir l’espace
répondre à l’enjeu de la raréfaction public lors d’épisodes caniculaires…
des ressources en eau :
Valorisation des deux grands
espaces verts protégés en cœur
d’îlot, notamment en tant qu’es-
paces de rafraîchissement.

Stratégie d’adaptation 49
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE

OBJECTIF 22
VALORISER LA PETITE CEINTURE FERROVIAIRE COMME ESPACE
DE RESPIRATION ET RÉSERVE DE BIODIVERSITÉ

La Petite Ceinture ferroviaire repré- tante et offre des espaces colonisés Il s’agit d’élaborer une reconquête
sente 32 km d’infrastructure fer- d’espèces sauvages. Des études de la petite ceinture permettant
roviaire faisant presque le tour de sur les services écologiques ren- une ouverture au public de nou-
Paris, à proximité plus ou moins dus par la Petite Ceinture lancées veaux espaces de respiration et de
immédiate des boulevards des en 2014 ont permis d’évaluer son loisir, tout en valorisant et préser-
Maréchaux. impact capital pour Paris en termes vant la biodiversité avec des usages
de biodiversité, sa fonction de zone tels que la promenade, incluant des
Désaffectée sur la plus grande partie tampon par rapport au bruit urbain, parcours culturels et pédagogiques.
de son emprise, elle est devenue le et de zone rafraîchissante en cas de Le rôle de corridor écologique de la
support d’une nature spontanée. fortes chaleurs. Petite Ceinture devra être préservé.
Elle présente une surface de pleine
terre conséquente (près de 50 ha),
qui permet non seulement d’infiltrer Jardin de la petite ceinture
© M. Gantois | Mairie de Paris
les eaux de pluie mais aussi de déve-
lopper une végétation autonome,
très résistante parce qu’enracinée
naturellement en profondeur. Sui-
vant ses tronçons, elle présente une
végétation plus ou moins impor-

50 Stratégie d’adaptation
VIVRE AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : AMÉNAGER DE FAÇON PLUS DURABLE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

OBJECTIF 23
RECONQUÉRIR LA QUALITÉ
DE L’EAU DE LA SEINE

En cas de forte chaleur, la Seine offrirait un potentiel de baignade et de


rafraîchissement important pour les Parisiens.

En se portant candidate pour organiser des épreuves olympiques à l’horizon


2024, la Ville de Paris souhaite que, dans la continuité, le fleuve puisse rede-
venir l’espace de baignade qu’il fut par le passé. Cela nécessite une action
en amont à l’échelle du bassin contre les polluants issu de l’agriculture et de
réseaux d’assainissement défaillants notamment, ainsi qu’une concertation
La Seine
avec l’ensemble des usagers du fleuve (trafic fluvial…), des collectivités territo- © M. Gantois | Mairie de Paris

riales voisines et établissements publics concernés.

Paris Smart City 2050


Action 30
© Vincent Callebaut Architecte
Mairie de Paris Lancer une réflexion sur l’avenir du périphérique
Le boulevard périphérique est faction des ressources peuvent pective, c’est-à-dire en veillant à
une infrastructure majeure dans ouvrir un questionnement sur son proposer des solutions porteuses de
le fonctionnement et peut-être devenir à plus long terme. Il s’agit sens et potentiellement réalisables.
même dans l’identité de Paris. Si donc d’initier un travail de réflexion Des événements festifs ponctuels
de nombreuses études et projets prospective à partir de ces enjeux pourront également être imaginés
envisagent ses évolutions possibles pour envisager les transformations sur le périphérique pour proposer
pour favoriser son insertion dans la possibles du périphérique dans le une nouvelle vision de cette infras-
métropole (réduction de la vitesse cadre d’une métropole durable. tructure (type piétonisation, organi-
ayant permis une réduction du bruit sation d’une course cycliste...).
et de la pollution, pose de nou- Cette réflexion consistera à explo-
veaux revêtements phoniques…), le rer les différentes visions possibles,
dérèglement climatique et la raré- dans un exercice rigoureux de pros-

Stratégie d’adaptation 51
VIVRE AVECLES
PROTÉGER LE PARISIENS
CHANGEMENTFACECLIMATIQUE
AUX ÉVÉNEMENTS
: AMENAGER
CLIMATIQUES
DE FAÇON
EXTRÊMES
PLUS DURABLE

ACCOMPAGNER
LES NOUVEAUX
LE PLAN MODES DE VIE
CLIMAT
ÉNERGIE ET RENFORCER
LA SOLIDARITÉ
DE PARIS

© Mairie de Paris

52 Stratégie d’adaptation
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Certains de nos concitoyens sont particulièrement fragiles face aux


événements climatiques extrêmes. La solidarité de tous les Parisiens
avec les populations les plus vulnérables est indispensable. Un climat
plus chaud va modifier notre vie au quotidien et rythmer celle de la
Capitale. Enfin, la lutte contre le dérèglement climatique ne peut avoir
de sens sans une complémentarité et une solidarité avec les autres terri-
toires voisins ou lointains. La Ville de Paris travaille par exemple actuelle-
ment à l’idée d’un Fonds Verts des Villes et des Collectivités comme un
outil de financement des projets d’adaptation des territoires au change-
ment climatique dans le monde.

Accompagner
les nouveaux modes de vie
Les modes de vie englobent les façons tueux, peuvent apparaître : diversifi- f avoriser la participation active Plus généralement, dans l’ensemble
de se déplacer, de se loger, de se dis- cation de l’offre de loisirs en occupant de tous les acteurs dans les nou- des domaines, la municipalité
traire, de travailler et de consommer davantage l’espace public ou encore veaux comportements à adopter cherche à développer de nouveaux
des ménages. Le dérèglement clima- utilisation accrue de la climatisation. et la transformation de la ville. outils comme le budget participa-
tique et la raréfaction des ressources L’enjeu est ici triple : tif ou le permis de végétaliser qui
peuvent affecter et contraindre nos mieux prendre en compte les
 La Ville de Paris agit déjà pour sont autant de leviers à saisir par les
modes de vie : baisse du confort usages et les attentes des acteurs, accompagner les nouveaux modes habitants pour transformer leur ville.
thermique en cas de canicule, pertur- ainsi que leurs évolutions, dans de vie à travers des actions de sen-
bations dans les transports en com- les projets et pour organiser le sibilisation et de mobilisation, en
mun lors de fortes chaleurs ou de fonctionnement de la ville ; particulier sur l’environnement, le
chutes de neige, hausse des besoins sensibiliser les Parisiens à des développement durable et le climat
d’hydratation et de rafraîchissement modes de vie durables compa- (Charte Paris Action Climat avec
lorsque l’eau devient moins dispo- tibles avec les enjeux soulevés les acteurs économiques locaux,
nible, etc. Par ailleurs, de nouveaux par le dérèglement climatique et démarche des Acteurs du Paris
comportements, plus ou moins ver- la raréfaction des ressources ; Durable avec la société civile…).

Stratégie d’adaptation 53
ACCOMPAGNER LES NOUVEAUX MODES DE VIE ET RENFORCER LA SOLIDARITÉ

OBJECTIF 24 Action 31
AMÉNAGER LES HORAIRES Adapter les horaires d’ouverture des
DES ÉQUIPEMENTS PUBLICS services publics et de travail des agents selon
les épisodes météorologiques
Aménager les horaires des équi- nuit pour laisser l’accès notamment Période caniculaire, crue importante faire, diverses mesures seront mises
pements publics permettrait de aux personnes vulnérables…). En de la Seine, tempêtes… Divers évé- en œuvre, par exemple :
favoriser les démarches administra- ce qui concerne les espaces verts, nements climatiques peuvent impac- création de créneaux entièrement
tives et la pratique de loisirs tout il s’agit notamment de diversifier ter le service public et les modes de dédiés aux familles les fins de
en permettant une modularité des les activités proposées pour mieux vie des Parisiens. Une réflexion sera semaine et pendant les périodes
horaires en fonction des conditions correspondre aux pratiques qui évo- engagée sur les horaires d’ouver- de vacances scolaires ;
météorologiques (fermeture de bâti- luent (espaces de jeux innovants, ture de certains équipements et sur consolidation et amélioration des
ments aux heures les plus chaudes programmation culturelle, utilisa- les horaires de travail des agents en ouvertures en matinale (à partir de
en période de canicule par exemple tion des kiosques et préaux histo- fonction des épisodes météorolo- 7 h) tous les jours de la semaine ;
ou, à l’inverse, accès à des espaces riques…) et d’adapter les horaires et giques. Cette réflexion associera les élargissement de l’actuelle pause
rafraîchis, ouverture des parcs la l’accessibilité en conséquence. représentants des différents services méridienne (11h30 - 13h30) a mini-
concernés, ainsi que des usagers. ma jusqu’à 14 h certains jours de
la semaine ;
En particulier, face à la diversité des multiplication des ouvertures en
pratiques et des besoins grandis- nocturne (jusqu’à 22 h) à raison
sants dans les piscines parisiennes, d’au moins 30 soirées par semaine
un objectif d’optimisation des bas- pour l’ensemble des piscines ;
sins et des plages horaires d’ouver- un nouveau système d’informa-

ture sera poursuivi d’ici 2020 pour tion en temps réel permettra éga-
offrir 20 % d’ouverture supplémen- lement de tout savoir sur les pis-
taire au grand public (soit 314 heures cines (fréquentation, fermetures
hebdomadaires supplémentaires de et leurs causes…).
nage pour les Parisiens). Pour ce

Parc des Buttes-Chaumont


© J.-B. Gurliat | Mairie de Paris

54 Stratégie d’adaptation
ACCOMPAGNER LES NOUVEAUX MODES DE VIE ET RENFORCER LA SOLIDARITÉ
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

OBJECTIF 25
EN PÉRIODE DE CANICULE, AMÉNAGER LES CONDITIONS DE TRAVAIL
POUR LES MÉTIERS LES PLUS PÉNIBLES

En période de canicule, les personnes les services de la Ville, ces mesures


exerçant des métiers en extérieur seront à élaborer avec les Bureaux de
peuvent être particulièrement tou- Prévention des Risques Profession-
chées par la chaleur : chantiers du nels des directions concernées et les
BTP, jardiniers, agents de propreté… représentants des personnels.
Pour préserver la santé des agents,
des aménagements de conditions Par ailleurs, cette problématique
de travail peuvent être nécessaires : concerne de nombreuses entre-
éviter les heures les plus chaudes en prises et organisations sur le ter-
privilégiant le travail le matin et/ou ritoire parisien. Des réflexions
le soir, allonger la pause méridienne, communes et des mesures de coor-
éviter les déplacements non-indis- dination pourront être mises en
pensables… Pour ce qui concerne place en cas de besoin.

OBJECTIF 26
DÉVELOPPER LE TÉLÉTRAVAIL

Lors des aléas climatiques (vagues particulièrement en cas d’événement


de chaleur ou de froid, tempêtes, majeur. Outre l’aménagement des
inondations…), il peut être difficile de règles au sein de chaque organisa-
se rendre sur son lieu de travail (per- tion, des outils peuvent être mis en
turbations des réseaux de transport, place pour faciliter cette pratique :
conditions de confort difficilement création d’hôtels d’entreprises et de
supportables…). Le développement « Fab’Lab’ », espaces de co-working,
du télétravail peut être une réponse systèmes de téléconférence et de
pour se prémunir de ces risques, télétravail…

Stratégie d’adaptation 55
ACCOMPAGNER LES NOUVEAUX MODES DE VIE ET RENFORCER LA SOLIDARITÉ

OBJECTIF 27
SENSIBILISER LES PARISIENS À DE NOUVEAUX COMPORTEMENTS

Il s’agit avec cette action d’accom- en période de canicule), réalisation Cela passe par le développement lier est également fait en direction
pagner les Parisiens et actifs à Paris de diagnostics territoriaux partagés d’outils de sensibilisation « clas- des enfants et des jeunes, dans la
à adopter de nouveaux comporte- pour impliquer les Parisiens dans siques » (plaquettes, campagnes continuité des actions déjà menées à
ments, en particulier par rapport à l’évolution de leur quartier en incluant d’information et de sensibilisation, travers le Réseau d’Éducation à l’En-
l’aménagement et à la vie en milieu notamment les évolutions climatiques dispositifs participatifs), mais égale- vironnement et au Développement
urbain : nouveaux réflexes dans la dans l’usage futur du quartier, sensibi- ment par l’exploration de nouveaux Durable animé par la Ville de Paris.
construction et l’utilisation des bâti- lisations générales sur les impacts du moyens comme le développement
ments (par exemple : fermer les changement climatique à Paris et sur de nudges, les concours, l’usage des
rideaux et stores extérieurs la journée les moyens pour s’y adapter… réseaux sociaux… Un effort particu-

Action 32 Action 33
Expérimenter la récupération Favoriser la production alimentaire
et la réutilisation des eaux pluviales dans sur les espaces oubliés (balcons, friches…)
une opération de construction neuve Avec le concours de la Maison du
Toiture végétalisée, 13e
Jardinage située dans le parc de © M. Gantois | Mairie de Paris
Dans une logique d’accompagne- de concourir à la diversification des Bercy (12e), Il s’agit de sensibiliser
ment vers de nouveaux compor- sources d’eau utilisées dans une pers- les Parisiens au travers d’ateliers pra-
tements dans la constructibilité et pective de raréfaction de la ressource. tiques, d’édition de documents et de
l’usage des bâtiments à Paris, Il s’agit réunions d’informations sur la culture
de réaliser une expérimentation de potagers en balcons ou sur les
de récupération d’eaux pluviales à espaces oubliés en ville.
l’échelle d’un bâtiment, pour les réu-
tiliser dans l’entretien des espaces Avec le concours des mairies d’ar-
verts et le nettoyage des parties com- rondissement Il s‘agit par ailleurs de
munes. Cette expérimentation per- recenser ces parcelles non utilisés,
mettra non seulement de tester une appartenant notamment aux bailleurs
Parc Martin-Luther-King
nouvelle méthode en gestion alter- © M. Gantois | Mairie de Paris sociaux et grands institutionnels.
native des eaux pluviales, mais aussi

56 Stratégie d’adaptation
ACCOMPAGNER LES NOUVEAUX MODES DE VIE ET RENFORCER LA SOLIDARITÉ
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Renforcer la solidarité
et la coopération
Le dérèglement climatique va avoir des effets à la fois glo- La Ville entend d’une part favoriser les comportements
baux et locaux, sur tous les secteurs d’activités. De plus, solidaires entre tous ses habitants et d’autre part partici-
ce sont généralement les personnes les plus fragiles qui per activement à la coopération internationale entre les
en subiront davantage les inconvénients. Ces trois caracté- différentes villes du monde.
ristiques appellent nécessairement des réponses solidaires
et coordonnées. La coopération entre tous, sera indispen-
sable pour nous adapter au dérèglement climatique.

OBJECTIF 28 OBJECTIF 29
ENCOURAGER LES COMPORTEMENTS DÉVELOPPER LA COOPÉRATION
SOLIDAIRES ENVERS LES PARISIENS ENTRE GOUVERNEMENTS LOCAUX
LES PLUS VULNÉRABLES SUR L’ADAPTATION

Il s’agit de développer un système le fichier CHALEX à partir duquel Le dérèglement climatique aura des Paris entend assumer sa part de
de solidarité entre habitants d’un une aide est proposée aux per- conséquences souvent plus impor- responsabilité en participant acti-
même immeuble ou d’un même sonnes qui se sentent vulnérables tantes sur d’autres territoires que vement à la coopération interna-
quartier, actif en particulier en cas aux fortes chaleurs. L’opération Paris, ville robuste face à ses effets. tionale entre les villes, au sein des
d’événement climatique extrême « commerçants solidaires » qui com- En outre, les pays et les villes déve- différents réseaux de villes dont
(inondation, tempête, canicule…), plète le dispositif CHALEX lors des loppées ont une responsabilité Paris est membre ou à travers des
afin de garantir l’information et la canicules est un autre exemple de plus grande, d’une part parce qu’ils relations bilatérales. Paris mobili-
mise en sécurité de tous. système de solidarité qui pourrait émettent plus de gaz à effet de serre, sera son savoir-faire et ses moyens
être étendu en impliquant égale- et d’autre part parce qu’ils disposent pour lutter contre le dérèglement
À Paris, l’un des exemples majeurs ment les professionnels de santé de davantage de moyens pour lutter climatique avec ses partenaires.
de solidarité en cas d’extrême cli- (pharmacies, médecins…) dans le contre le dérèglement climatique.
matique est le dispositif enclenché repérage des habitants du quartier
lors du plan canicule, et notamment potentiellement vulnérables.

Stratégie d’adaptation 57
ACCOMPAGNER LES NOUVEAUX MODES DE VIE ET RENFORCER LA SOLIDARITÉ

Action 34
Création d’un fonds vert des villes et collectivités
pour renforcer la solidarité internationale
À l’image du fonds vert pour le climat
entre États sur lequel les discussions
sont en cours dans les instances de
négociations internationales sur le
climat, la Ville de Paris a proposé
au printemps 2015 la création d’un
« fonds vert des villes et des collectivi-
tés » pour que les villes et collectivités
contribuent à la solidarité financière
sur le climat. La création d’un tel
outil de coopération et de solida-
rité internationale est aussi un signe
fort de l’engagement des villes et
de Paris en faveur d’une solution et
d’un accord global sur le climat.

Plusieurs étapes sont encore néces-


saires pour faire aboutir cette idée,
à commencer par une étude sur la
forme que peut prendre ce fonds :
contribution directe au fonds verts
des États, création d’un dispositif
1 % climat sur le modèle de disposi-
tifs existants sur l’eau et l’assainisse-
ment ou les déchets, autres formes
de coopération…

58 Stratégie d’adaptation
ACCOMPAGNER LES NOUVEAUX MODES DE VIE ET RENFORCER LA SOLIDARITÉ
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

OBJECTIF 30 Action 35
ANTICIPER LES MIGRATIONS CLIMATIQUES Étude sur l’anticipation des migrations
climatiques à l’échelle métropolitaine
Le changement climatique va avoir La France et sa capitale ont déve-
Si le changement climatique n’est  ne pression supplémentaire sur
u
des impacts sur les risques naturels et loppé depuis des siècles une
pas ralenti au cours du 21e siècle, des ressources déjà moins dispo-
sanitaires, sur la sécurité énergétique tradition d’accueil d’hommes et
on estime à plusieurs centaines nibles (eau, énergie etc.) ;
et alimentaire, et modifier la réparti- de femmes fuyant des conditions
de millions de personnes les flux un accroissement des besoins en
tion des ressources en eau, pour Paris économiques difficiles, des régimes
migratoires qui pourraient se pro- hébergements, logements, infras-
mais également dans le monde. Or, politiques répressifs, des pays en
duire dans le monde. Ces scénarios tructures de transport, services à
il existe sur le globe des régions plus état de guerre. Le visage du territoire
extrêmes restent peu étudiés, et il la population (santé notamment) ;
vulnérables que Paris face à toutes national et de l’agglomération pari-
s’agit de mener une réflexion pros- un besoin supplémentaire d’inté-
ces évolutions, notamment : le bas- sienne a également été transformé
pective pour favoriser l’appréhen- gration sociale et professionnelle
sin Méditerranéen, l’Afrique centrale, par les mouvements de populations
sion métropolitaine des flux migra- de populations d’origine et de
l’Asie du Sud-Est, les états insulaires. intérieurs au cours du 20e siècle, en
toires auxquels s’attendre à Paris. langue étrangères.
Par ailleurs, les nouvelles conditions particulier par l’exode rural. Si les flux
climatiques en France pourront faire migratoires à destination de Paris
Pour maintenir un cadre de vie La Ville de Paris engagera une
naître de nouveaux schémas de sont aujourd’hui relativement peu
attractif, il faut aussi anticiper les étude avec ses partenaires (État,
migrations : moins d’attrait pour le influencés par le climat, il se pourrait
impacts potentiels sur la Ville d’un métropole…) pour étudier les diffé-
bassin méditerranéen trop chaud, qu’à l’avenir ce lien tende à se ren-
afflux massif de réfugiés si une rents scénarios possibles et définir
trop aride, trop sujet aux incendies forcer. En effet, en tant que capitale
catastrophe climatique de grande une stratégie pertinente d’anticipa-
et aux restrictions d’eau, voire aux politique et économique, Paris a un
ampleur devait par exemple sur- tion du phénomène de migrations
pluies violentes et inondations éclairs, rôle clé à jouer dans l’avancement
venir. Parmi les conséquences pos- climatiques.
en addition de l’augmentation du des réflexions autour de la définition
sibles, on peut noter :
niveau de la mer ; davantage d’attrait et de l’organisation des migrations
pour les régions les plus au nord de climatiques à l’échelle internationale,
la France avec un climat plus clément, au même titre que les autres capitales
comme le bassin parisien. Paris pour- européennes et a fortiori mondiales.
rait alors à la fois être confrontée à L’enjeu est ici double : anticiper un
des migrations climatiques « interna- cadre de vie accueillant pour les
tionales » (réfugiés climatiques suite nouveaux arrivants, et être acteur
à une crise ou une accumulation de de coopération au sein de Paris et
crises à certains endroits du globe) envers d’autres territoires affec-
mais aussi à des migrations clima- tés par le changement climatique
tiques « nationales ». dans le monde.

Stratégie d’adaptation 59
© Mairie de Paris

GOUVERNANCE, SUIVI ET INTERACTIONS


AVEC LES AUTRES PLANS DE LA VILLE

L’ensemble des objectifs et actions Alors que des comités techniques le Plan Pluie à Paris (à paraître), le tégie d’daptation est partie inté-
pour 2020 ou à plus long terme ins- de suivi pour la réalisation de la Plan Nager à Paris (2015), le Plan grante. Les pilotes de ces différents
crits dans cette stratégie d’adaptation stratégie d’adaptation seront orga- Parisien de Santé Environnemen- plans seront associés aux comités
seront suivis par le Pôle climat-adap- nisés plusieurs fois par an, un suivi tale (à paraître), le Plan de Préven- techniques de suivi de la stratégie
tation au sein de la Division Climat- politique sera également assuré tion du Bruit dans l’Environnement d’adaptation.
Énergies et Économie Circulaire de sous forme d’un comité de pilo- (2015), le Plan Alimentation Durable
la Ville de Paris (Agence d’Écologie tage annuel de la stratégie d’adap- (2015), le nouveau Plan Biodiversité Anticipant de nouveaux sujets
Urbaine, Direction des Espaces Verts tation, présidé par l’élue en charge (2016) le Plan Local d’Urbanisme, pour Paris, la stratégie d’adapta-
et de l’Environnement), auquel revient de l’environnement, du développe- le plan d’amélioration de la qualité tion suggère également la création
le pilotage général de la stratégie. Ce ment durable, de l’eau, de la poli- de l’air (2015), le plan Vélo (2015), la et le portage de nouveaux plans
suivi sera géré en cohérence avec la tique des canaux et du Plan Climat démarche Paris-Piéton (à l’automne municipaux, qu’il conviendra de
Mission énergie climat résilience du Énergie de Paris. 2015), les plans de prévention et définir et piloter : Plan Tempête,
Secrétariat Général de la Ville de gestion de crise : Plan Canicule, Plan Incendie, Plan de continuité
Paris, tout particulièrement son Haut Traitant de thématiques par Plan Sécheresse, Plan Neige, Plan d’approvisionnement en eau en
Responsable de la Résilience. Le pilo- essence transversales, la stratégie d’urgence hivernale, Plan de Pré- cas d’extrême climatique. D’autres
tage et la réalisation des diverses d’adaptation s’appuie sur d’autres vention du Risque Inondation, Plan plans pourraient être suggérés dans
actions seront quant à eux confiés à plans d’actions et documents cadre Communal de Sauvegarde, Plans les révisions ultérieures de la straté-
des référents au sein de la Ville de de la Ville de Paris, cités régulière- Particuliers de Mise en Sûreté, gie d’adaptation pour amplifier la
Paris, mais également à des entités ment tout au long des pages précé- Plans SESAM, Plan de Continuité résilience de la ville, tel qu’un Plan
partenaires de la Ville, notamment dentes. On peut ainsi rappeler les d’Activité, Plan de développement d’approvisionnement de la ville en
Eau de Paris, InVS, ERDF, aménageurs interactions de la stratégie d’adap- des structures de premiers secours cas d’extrême climatique…
et bailleurs sociaux. tation avec le Plan Biodiversité à Paris ; et bien sûr le Plan Climat
(2011), le Livre Bleu sur l’eau (2012), Énergie de Paris (2012), dont la stra-

60 Stratégie d’adaptation
GOUVERNANCE, SUIVI ET INTERACTIONS AVEC LES AUTRES PLANS DE LA VILLE
LE PLAN
CLIMAT
ÉNERGIE
DE PARIS

Adapter Paris, Vers une stratégie de résilience globale


Les enjeux soulevés par le dérègle- changements globaux qui peuvent
un processus itératif ment climatique et la raréfaction
des ressources sont considérables
affecter le territoire parisien, ses
habitants ou ses activités.
Les mesures d’adaptation aux évo- Énergie de Paris dont la révision et transversaux. Ils nécessitent éga-
lutions du climat sont par définition s’enclenchera en 2016-2017. lement de se projeter à long terme, C’est pourquoi la municipalité sou-
des actions d’anticipation, dont dans une posture de prospective haite s’engager dans l’élaboration
l’efficacité en période de crise doit Au-delà, la Ville de Paris souhaite dynamique pour orienter l’action. d’une stratégie de résilience glo-
être mesurée et évaluée, voire amé- contribuer positivement aux tra- Dès lors, les réponses qu’on y bale, dont la stratégie d’adaptation
liorée si nécessaire. C’est pourquoi vaux que les autres institutions ou apporte doivent aussi s’articuler constitue l’une des fondations.
il est proposé d’actualiser réguliè- partenaires engagent sur ce sujet, avec les autres risques, tensions et
rement la stratégie d’adaptation. en particulier à l’échelle métropoli-
Les grandes orientations et actions taine avec les autres communes et
non lancées seront par exemple territoires comme avec la Métro-
réintégrées au Plan Climat Air pole du Grand Paris.

L’adaptation de Paris, vers


la résilience de la ville
Puisque l’adaptation de Paris lequel l’adaptation au changement
concourt à en faire une ville plus climatique tient une place impor-
attractive et plus robuste face aux tante. La stratégie de résilience de
extrêmes climatiques, elle contribue la ville permettra en outre de définir
pleinement à la résilience globale d’autres actions en complémentarité
de la ville. Paris a été sélectionnée avec celles de la stratégie d’adapta-
par l’initiative « 100 Villes Résilientes » tion, notamment sur la sensibilisation
soutenue par la Fondation Rockefel- des citoyens, la diffusion des impacts
ler en 2014. Il s’agit dès lors d’éla- et solutions, les conséquences pour Paris Smart City 2050
© Vincent Callebaut Architecte
borer un programme de résilience le système financier et notamment Mairie de Paris

globale pour Paris, programme dans les assurances.

Stratégie d’adaptation 61
Vue panoramique des toits
parisiens
© Y. Françoise

CRÉDITS PHOTOS
© Collectif Et alors (Y. Gourvil
et C. Leroux)
© AFP : F. Dufour
© RTE : A. Sargos
© CPCU
© SIEMP : A. Thomes
© Mairie de Paris : V. Callebaut,
Y. Françoise, M. Gantois,
H. Garat, F. Grunberg, J.-B. Gurliat,
D. Lesage, S. Robichon, A. Thomes,
M. Verhille

INFOGRAPHIES
Groupe Rouge Vif

CONCEPTION
Direction des Espaces Verts
et de l’Environnement,
Agence d’Écologie Urbaine

RÉALISATION
Agence 9

Novembre 2015
MAIRIE DE PARIS

DIRECTION DES ESPACES VERTS


ET DE L’ENVIRONNEMENT

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