Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
MONDIAL
DE L’ACTION
CLIMAT 2022
DES
TERRITOIRES
CRÉDITS PHOTO
Shutterstock
ANALYSE
Les régions européennes, illustratives du
rôle central des gouvernements locaux et
infranationaux pour une transition juste vers une
économie bas carbone��������������������������������������������������������������������76
Chaque année, afin de mieux comprendre comment mettre en œuvre une trajec-
toire efficace et robuste vers les « 1,5° C », l’Observatoire Climate Chance publie un
Bilan mondial de l’action climat des territoires pour suivre les progrès de l’action
climatique des gouvernements locaux et régionaux (GLR) du monde entier. Bien que
l’absence de données consolidées et comparables reste un défi, cela ne signifie pas
que la mobilisation et l’action sont inexistantes. L’analyse de l’évolution des émis-
sions au niveau local, le suivi du développement des principales initiatives interna-
tionales conduites par les réseaux d’autorités locales et la revue des publications
académiques et spécialisées permet de dresser des tendances globales.
11 719
1,012 83 %
milliards
POPULATION NOMBRE DE VILLES PART DES
COUVERTE PAR SIGNATAIRES DU GCOM SIGNATAIRES
LES SIGNATAIRES Le GCoM est la plus grande EUROPÉENS
DU GCOM initiative mondiale pour DANS LE GCOM
l’action climat des villes.
119
2015 1,25
46 31
187
2016 1,29 260
84 36
229
2017 1,41 279
101 45
284
2018 1,91 315
115 45
332
2019 1,84 332 207 89 MtCO2e
176 94
401
2020 2,19 367 253 233 MtCO2e
191 120
370
2021 1,94 329 222 221 MtCO2e
198 78
nombre de villes ayant fait état d’une réduction de leurs émissions par rapport à l’inventaire précédent
nombre de villes ayant fait état d’une augmentation de leurs émissions par rapport à l’inventaire précédent
Émissions à l’échelle des villes en 2020, disponibles sur le CDP Open Data Portal le 29/01/2021
35 % des signataires
du CoM Europe
EUROPE 2020
(entre leur baseline
2020 par rapport
et leur dernier inventaire)
à leur année
de référence. En moyenne les 1 643 villes
POPULATION DE L’UE-27 COUVERTE signataires de la CoM Europe
2020 ayant présenté au moins un
PAR LA CONVENTION EUROPÉENNE inventaire de suivi des émissions
EN 2020 ont réduit leurs émissions de
19,5 % par rapport à leur baseline.
Au 31 décembre 2020, l’UE-27 comptait
6 620 municipalités signataires du CoM
EUrope 2020, couvrant 160 millions
d’habitants.
Le calcul des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’un territoire, qu’il s’agisse d’un État,
d’une région ou d’une ville, est stratégique pour aider les autorités à orienter les efforts
d’atténuation à court et à long terme. La comptabilité carbone est autant un outil permet-
tant d’orienter les politiques publiques sur la base de données probantes qu’un instrument
politique permettant une plus grande responsabilité et transparence envers les citoyens et
la communauté internationale. En tant que telle, elle constitue une pierre angulaire de la
coopération internationale dans le cadre de l’accord de Paris.
Par nature, il est plus aisé d’analyser ensemble les progrès et les résultats des 193 États signa-
taires de l’accord de Paris que des innombrables gouvernements locaux et infranationaux
qui les composent. Cet exercice d’équilibre entre une lecture globale d’actions locales invite
donc à se tourner vers des outils d’agrégation : les plateformes de reporting volontaire, aux-
quelles les villes et régions membres de réseaux ou signataires d’initiatives internationales
de coopération sur le climat communiquent leurs résultats d’émissions de GES. Dans cette
infographie (voir ci-avant), il apparaît qu’en dépit des progrès du reporting, l’impact agrégé
des villes et régions sur les émissions de gaz à effet de serre reste très difficile à quantifier,
en raison notamment de la grande hétérogénéité des méthodes et pratiques d’inventaire. En
outre, le suivi individuel des émissions au niveau local manque parfois de données et de la
robustesse nécessaires pour fournir une image claire et précise des émissions sur le territoire
au fil du temps.
Dans l’analyse qui suit, nous proposons un tour d’horizon des pratiques et des innovations
méthodologiques qui contribuent à renforcer la robustesse du suivi des émissions des villes
et régions.
Mesurer l’impact carbone d’un territoire implique de délimiter • L’empreinte carbone permet d’agréger les émissions di-
les frontières dans lesquelles on se situe pour observer les rectes générées par les activités de production dans les
émissions. En particulier car, « contrairement aux comptes frontières du territoire et les émissions indirectes générées
nationaux, les villes abritent 50 % de la population mondiale pour le territoire en dehors de ses propres frontières. Dans
mais ne représentent qu’environ 3 % de la masse terrestre, ce certains cas, l’empreinte carbone peut également inclure
qui signifie qu’elles doivent externaliser un grand nombre les émissions induites par la consommation, à travers la
d’émissions en dehors de leurs limites » (Chen et al., 2019). À comptabilisation des émissions incorporées dans les im-
cet égard, il existe deux principaux instruments de compta- portations et les évaluations du cycle de vie des produits
bilisation du carbone pour les villes et les régions que l’on et services. Qu’elle soit fondée sur la consommation ou non,
peut distinguer, en fonction de leurs limites géographiques l’empreinte carbone est une approche plus large qui vise à
et administratives : prendre en compte tous les GES nécessaires pour soutenir
les activités du territoire, indépendamment de leur origine
• L’inventaire des émissions est un outil de comptabilité des (Citepa, 2020).
émissions directes produites par les activités à l’intérieur
des limites administratives ou géographiques d’un territoire. Quelles que soient les frontières choisies, les systèmes et les
Il est utilisé pour identifier les sources d’émission. L’Agence normes de comptabilité reposent sur l’association de « facteurs
française pour la transition écologique (ADEME) le compare d’émission » aux données relatives aux activités économiques
TABLEAU 1
CARACTÉRISTIQUES DES TROIS APPROCHES DE COMPTABILITÉ DES ÉMISSIONS LOCALES
Source : Association Bilan Carbone
à sa consommation d’énergie provenant d’uni- compte tenu de l’éparpillement des informations trale la question des émissions liées à la consomma-
tés de production sur son territoire (scope 2). et du manque de données statistiques au niveau tion. Les émissions étant rapportées au consommateur
des collectivités. La prise en compte des émis- final, les actions vont naturellement plus porter sur les
sions indirectes mène également une incertitude citoyens et les comportements liés à la consommation
assez élevée. Enfin l’utilisation du scope 3 dont et les entreprises de production et de service.
les méthodes de comptabilisation sont propres à
chaque outil, rend les comparaisons impossibles.
• Permet de formuler des objectifs de réduc- • Couverture complète des émissions • Facilement interprétable
tion des émissions sur le territoire • Evoque tous les problèmes • Communication orientée vers le citoyen
• Pas de double comptage
• Non harmonisé
• Comporte des biais dans la mesure de la
Incovénients
• Interprétation complexe
réduction des émissions (ex : délocalisations,
• Double-comptage • Difficultés de calculs
électricité...)
• Approche intégrée entre territoires : permet • Calculs non normalisables
• Exclut les transports maritime et aérien
d’identifier dans quelle mesure l’activité d’un autre
internationaux
territoire peut impacter son bilan et vice et versa
• Standard international
Usages
• Base de toutes les autres méthodes • Conception d’un plan d’action territorial (PCET, • Mobilisation du citoyen et des acteurs du territoires
• Permet l’agrégation à des échelons PCTI, etc.) (entreprises, industries…)
supérieurs
frontières de la ville comme résultant des activités à l’intérieur Global protocol for community
des frontières de la ville. Greenhouse Gas Emissions
Inventories (GPC)
Méthodologies nationales ou
régionales
2006 IPCC Guidelines for Natio-
nal Greenhouse Gas Inventories
a Le Global Protocol for Community Scale GHG Emission Inventories (GPC), aussi appelé GHG Protocol for Cities, a été créé en 2014 par le WRI, ICLEI et le C40 pour fournir aux
villes des normes et méthodologies robustes de comptabilisation des émissions.
Du suivi en temps réel aux mesures preneurs proposent d’évoluer vers un suivi « en temps réel »
atmosphériques, de nouveaux outils des émissions, afin de rapprocher l’exercice d’inventaire du
moment de l’élaboration des politiques publiques.
voient le jour pour compléter la
comptabilité statistique City Climate Intelligence (CCI) est une plateforme qui vise
à fournir « une surveillance du CO2 à haute résolution et en
En complément des systèmes d’inventaires statistiques, de temps quasi réel afin d’accroître l’adhésion des citoyens, d’ap-
nouveaux outils émergent pour mesurer et suivre des émis- puyer la prise de décision et de stimuler les investissements
sions grâce à la spatialisation. Les inventaires spatialisés, en dans la réduction des émissions de CO2 au sein des villes ».
soi, ne sont pas nouveaux : ils consistent à relier les émissions Ce projet cadre propose une « approche emboîtée » (nested
estimées dans les inventaires statistiques à leur origine géo- approach) pour fournir des données sur les émissions à trois
graphique afin d’en dessiner une cartographie à l’échelle de niveaux de résolution spatiale : au niveau d’un pays ou d’une
frontières administratives ou géographiques (Citepa, n.d.). ville (Tier-1), d’un quartier (Tier-2), d’une rue ou d’un bâtiment
(Tier-3). Actuellement en phase pilote, CCI est animé par le
En France, des inventaires spatialisés sont réalisés au niveau Rocky Mountain Institute, un think tank américain, de NEXQT,
régional par les Associations Agréées de Surveillance de la une jeune entreprise travaillant sur les données climatiques,
Qualité de l’Air (AASQA), prévues par la Loi sur l’Air et l’Utilisation du projet HESTIA, qui quantifie les émissions de CO2 des com-
Rationnelle de l’Énergie de 1996 (dite loi LAURE). Par exemple bustibles fossiles pour les villes individuelles aux États-Unis au
en région Bretagne, Air Breizh, l’observatoire régional de la niveau des rues et des bâtiments, d’IG3IS (Integrated Global
qualité de l’air, produit tous les deux ans un inventaire spatia- Greenhouse Gas Information System), une filiale de l’Orga-
lisé des émissions atmosphériques (ISEA) pour une trentaine nisation météorologique mondiale, et de Carbon Monitor.
de polluants (PM10, PM2,5, NOx, SO2, NH3, métaux lourds, gaz à
effet de serre…) générés par neuf secteurs d’activité (Indus- À l’échelle des pays (Tier-1), Carbon Monitor propose des estima-
trie de l’énergie, Résidentiel, Tertiaire, Industrie hors énergie, tions quotidiennes, régulièrement mises à jour, des émissions
Transports Routiers, Autres Transports, Déchets, Agriculture de CO2 générées par l’utilisation de carburants fossiles et la
& Sylviculture et Biotique). L’ISEA spatialise les émissions au production de ciment, en utilisant des données statistiques
niveau régional, départemental et local, et les présente sur et géospatiales. Par exemple, pour mesurer l’activité du trans-
une plateforme en ligne sous forme de cartographies et de port routier et en déduire les émissions générées selon les
bilans d’émissions (Air Breizh, n.d.). caractéristiques des parcs automobiles nationaux, Carbon
Monitor a recours aux données de congestion du fabricant
Cette pratique prend une nouvelle dimension grâce à de de systèmes de navigation GPS TomTom (Liu, Z., Ciais, P., Deng
nouveaux outils développés pour enrichir les inventaires Z., et al., 2020). En octobre 2020, la plateforme Carbon Monitor
spatialisés avec des données à haute fréquence, localisées Cities a été lancée selon les mêmes principes pour suivre les
et rentables. En optimisant l’utilisation de ces ensembles émissions de quinze grandes villes à travers le monde : Paris,
de données produites par toutes sortes d’acteurs comme Berlin, Copenhague, Sydney, Guangzhou, Londres, Mexico,
les administrations, les agences statistiques nationales, les New York, Osaka, Rome, Seoul, Stockholm, Tokyo, Toronto et
systèmes de surveillance par satellite, chercheurs et entre- Johannesburg. Paris et Los Angeles sont actuellement les
b L’ensemble de ces points nous ont été exposés lors d’un entretien conduit en février 2021 avec Michel Ramonet, chercheur CNRS au Laboratoire des sciences du climat et de
l’environnement (LSCE) de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), coordinateur du projet MERCI-CO2, et Thomas Lauvaux, chercheur CNRS en sciences atmosphériques et du cycle
du carbone au LSCE-IPSL.
c Cas d’étude complet à retrouver dans le Bilan mondial de l’action climat des territoires 2021.
Initiative active
Initiative achevée/
inactive
1990 ICLEI
1990 Date de création
Lancé par la
Commission
2004 CGLU européenne
2005 C40
Convention
des Maires en
2008
Europe
2014
Mayors Pactes des
Adapt maires Extension de la
Convention des
Convention maires pour le climat
et l'énergie proposée
COM des maires à 5 zones.
2015 pour le climat
SSA et l'énergie en
Europe
2016
Fusion de la
Convention
Amérique
Convention des
maires pour le climat
mondiale des
2017
du Nord
Amérique latine
Conventions et Caraïbes
et l'énergie et du
Pacte des maires
maires pour
régionales Asie du Sud
Asie du Sud-Est
pour former la
Convention mondiale le climat et
Asie de l'Est
des maires pour le
climat et l'énergie l'énergie
CoM
2021
Med (GCoM)
ICLEI C40
COPRÉSIDENT MICHAEL R. BLOOMBERG
CGLU Envoyé spécial du Secrétaire général de
l'ONU pour l'action climatique
CONVENTION
DES MAIRES
CONSULTATION
Vice-président de la Commission
COMITÉ DE
CONVENTION européenne
CONSEIL
RÉGIONALE
EUROPÉENNE
ION ALE
SECRÉTARIAT DE
T RÉG DO
LA GCOM E NN
D'ADMINISTRATION LE É
BA
ES
LO
CCNUCC
EG
S
TIE IN
CI
NC
VE
RE
UN-HABITAT Gouvernance
TE
ST
CONVENTIONS
COHÉ
VA
co
RÉGIONALES/ he on lle F
4
I NN O
i
CIT
in de
ov c
NATIONALES
et i cher
at
an
ct
e
ce onds
IE S
SECRÉTARIAT
Re
nn
s&
f
MONDIAL ET
MAIRE SÉLECTIONNÉ PAR
GROUPES
e t o u ti l s
ION
DE TRAVAIL
RECHERC
BAILLEURS DE FONDS
ns
THÉMATIQUES
NICAT
ées
gio
nn
Ré
REPRÉSENTANT EX-OFFICIO
D o
év Communication
MU
en
eme yer
HE
nts et plaido
M
CO
IN /
DAT
NO
BLOOMBERG PHILANTHROPIES
A4CITIES
TI
VA
ON
LA COMMISSION EUROPÉENNE
NT
BAILLEURS FINANCEME
DE FONDS
LA GCOM COUVRE
PRÈS DE 13 % DE
LA POPULATION
597
26 % MONDIALE,
9 726
AVEC UNE FORTE
5%
58
53 %
229 156
37 %
PARTICIPATION DE
11 % 5%
36 10 %
85
278
13 %
L'EUROPE ET DES
AMÉRIQUES
45 20 %
536
Signataires de la 37 %
convention mondiale
des maires en février
2022 Population
représentée SIGNATAIRES DE LA CONVENTION
par région, en
pourcentage de MONDIALE DES MAIRES EN FÉVRIER 2022
population totale
Bilan
ASIE mondial
DU SUD-EST AFRIQUE SUB-SAHARIENNE
de l’action climat des territoires
CENTRALE 22
OCÉANIE AMÉRIQUE LATINE ET UNION EUROPÉENNE ET
CARAÏBES EUROPE DE L'OUEST
ANALYSE La gouvernance
internationale des
réseaux et initiatives de
coopération pour le climat
Le paysage mondial des acteurs locaux du climat est marqué par une constellation de
réseaux et d’initiatives, soutenus par des organisations et des plateformes partenaires.
En complémentarité avec l’infographie, cette partie s’intéressera dans un premier temps
aux différentes échelles auxquelles ces réseaux et initiatives opèrent, et aux liens de plus
en plus complexes qui les unissent. À travers l’exemple de la Convention mondiale des
maires pour le climat et l’énergie et de sa gouvernance, l’initiative la plus importante qui
implique la plupart des réseaux à différents niveaux, cette partie donnera également une
idée de la manière dont la collaboration des acteurs locaux prend forme à l’échelle globale.
a L’additionnalité signifie ici que la réduction des émissions considérée comme résultant des IIC ne doit pas être un double comptage des réductions répertoriées ailleurs.
CONVENTION
MONDIALE DES MAIRES
POUR LE CLIMAT
ET L’ÉNERGIE
Année de création La Convention mondiale des maires pour le climat et l’énergie (GCoM)
est la plus grande alliance mondiale pour le leadership des villes en
2016 matière de climat. Elle réunit une coalition de plus de 11 700 villes et
gouvernements locaux – représentant plus d’un milliard de personnes,
sur six continents et dans 142 pays, afin de placer la barre plus haut en
Nombre total de matière d’action climatique. Les maires et responsables locaux engagés
de la GCoM collaborent avec les partenaires du réseau des villes et les
signataires gouvernements nationaux pour accélérer les initiatives climatiques et
énergétiques ambitieuses et mesurables qui mèneront à un avenir à
11 740 villes émission zéro et résilient.
représentant
Créée en 2016 à partir de la fusion de la Convention des maires de
1 017 milliard l’UE, et du Pacte des maires, la GCoM rassemble des milliers de villes
d’habitants à travers le monde pour soutenir l’action climatique locale grâce à
des prises de décision basées sur des données, un accès critique au
financement et des solutions innovantes.
Nombre de
nouveaux signataires Les solutions au changement climatique sont mises en œuvre dans les
villes, mais les maires ne peuvent y parvenir seuls. Le réseau de maires
en 2021 de la GCoM travaille en collaboration avec des partenaires, dans le but
de parvenir à la neutralité carbone au niveau mondial d’ici le milieu du
162 siècle et de mobiliser des financements pour construire des infrastruc-
tures durables à grande échelle qui aideront les villes à s’adapter et
à créer des communautés résilientes. Sur la base des objectifs et des
actions actuels, il a été estimé que les villes et les gouvernements locaux
de la GCoM pourraient collectivement réduire les émissions mondiales
de 1,9 GtCO2e par an en 2030 par rapport à une trajectoire de maintien
du statu quo (BAU). En 2050, ce chiffre est estimé à 3,8 GtCO2e par an,
soit un quart du potentiel total de réduction des émissions urbaines.
effort conjoint visant à mobiliser et à soutenir l’échelle nationale avec plus d’ambition et à
Le « City Climate Finance Gap 50 villes pilotes du monde entier pour mettre un rythme plus soutenu. La dernière analyse
Fund » en œuvre des projets de démonstration à du rapport indique que plus de 75 % des si-
grande échelle en matière d’énergie propre gnataires de la GCoM ont fixé des objectifs
Le City Climate Finance Gap Fund (le Gap d’ici 2030. Grâce à Urban Transitions, les de réduction des GES plus ambitieux que
Fund) a approuvé une assistance technique à partenaires développeront conjointement leurs gouvernements nationaux respectifs,
33 villes depuis son lancement en septembre avec les 50 villes pilotes des feuilles de route et plus de 50 % accélèrent le rythme au-
2020, comblant ainsi une lacune critique des personnalisées pour l’innovation, la mise en quel ils visent à réduire leurs émissions. La
villes dans les pays en développement cher- œuvre et l’investissement afin de déployer GCoM a révélé que ses signataires sont sur
chant à transformer leurs idées en stratégies des solutions énergétiques propres dans la bonne voie pour réduire cumulativement
et projets prêts à être financés. Le Gap Fund tous les aspects de la vie urbaine – loge- les émissions mondiales de gaz à effet de
est actuellement capitalisé à hauteur de ment, transport, énergie et matériaux, pro- serre (GES) de 76,5 GtCO2e d’ici 2050, ce qui
55 M€, avec un objectif d’au moins 100 M€ duction et consommation – pour accélérer équivaut à retirer 16 milliards de voitures de
et le potentiel de débloquer des investisse- une transition énergétique urbaine neutre la circulation pendant un an.
ments estimés à 4 Md€. sur le plan climatique. Les feuilles de route
– qui seront examinées et affinées par 250
Le Gap Fund a reçu plus de 140 manifesta- villes – tiendront compte des technologies Manuel d’action climatique
tions d’intérêt et approuvé une assistance disponibles et nouvelles, des cadres d’in-
technique à 33 villes en Inde, au Mexique, en vestissement, des données, du financement
multi-niveaux pour les gou-
Éthiopie, au Maroc, en République démocra- et de l’innovation politique, ainsi que des vernements locaux et régio-
tique du Congo, au Panama, au Sénégal, initiatives complémentaires visant à réaliser naux
au Vietnam, au Kosovo, au Monténégro, en des gains de simplification et d’efficacité.
Équateur, en Afrique du Sud, au Vanuatu, en Le manuel d’action « Multilevel Climate Ac-
Colombie, en Indonésie, au Brésil, au Gua- tion Playbook for Local and Regional Govern-
temala, en Ouganda et en Ukraine. Trente Rapport annuel d’impact ments » formule des recommandations pour
autres villes font actuellement l’objet d’une créer un environnement favorable à l’action
évaluation détaillée en vue d’un soutien Le rapport annuel d’impact (agrégation) de climatique des gouvernements locaux et
potentiel du Gap Fund, l’objectif total étant la GCoM « Further and Faster Together : The régionaux, au sein des cadres politiques
d’atteindre au moins 180 villes. 2021 Global Covenant of Mayors Impact » nationaux et de l’UE, en vue d’accélérer la
met en lumière l’influence collective de ses mise en œuvre intégrée des Contributions
signataires en première ligne de la lutte Déterminées au niveau National (CDN) et
Mission Innovation « Urban contre le changement climatique, et ap- des plans d’investissements. Par exemple,
pelle à une augmentation significative des aider à produire des contributions régio-
Transitions » flux de financement pour réaliser le plein nales et locales (CRL) complémentaires et
Lors de la COP26 en novembre 2021, la GCoM, potentiel de l’action climatique des villes. intégrées aux CDN. Le Playbook doit servir
l’Initiative de programmation conjointe (JPI) Ce rapport montre l’énorme potentiel de de ressource tout-en-un aux GLR et conseiller
Urban Europe de la Commission européenne réduction des émissions des villes et des col- les gouvernements nationaux, les partenaires
et Mission Innovation (MI) ont lancé la mis- lectivités locales, et plaide pour que les pays du GCoM et les praticiens pour soutenir une
sion Urban Transitions axée sur les villes, un accélèrent la transformation des systèmes à collaboration multiniveaux.
Établi en 2019 par le gouvernement régio- Une approche inclusive Une approche qui s’inscrit
nal flamand et entré en vigueur en 2020, le
Pacte flamand pour le climat englobe près Tous les deux ans, le Pacte flamand pour
dans le cadre du Pacte
de 300 municipalités et s’articule autour le climat organise un dialogue avec les européen pour le climat
de quatre piliers clés : parties prenantes, notamment les villes, les
• Des solutions basées sur la nature, en met- collectivités locales et les organisations de Le LEKP fait partie du Pacte européen pour
tant l’accent sur le végétalisation urbaine ; citoyens, afin de concevoir conjointement le climat, l’initiative de la Commission eu-
• Les politiques d’atténuation, en mettant des objectifs et des actions climatiques, ropéenne visant à impliquer les citoyens
l’accent sur l’efficacité énergétique et les facilitant ainsi l’inclusion sociale locale. Le et les acteurs locaux dans le Green Deal,
énergies renouvelables ; dialogue est également soutenu par des grâce auquel ils peuvent enregistrer leurs
• La mobilité et le développement de solu- actes : dans le cadre du pilier de l’atténua- engagements climatiques. Tout au long de
tions partagées, actives et durables ; tion, les gouvernements locaux ont signé la l’année 2021, plus de 24 000 personnes se
• La gestion de l’eau, y compris la réutilisa- Convention des maires – les engagements sont engagées à réduire leur impact sur
tion et l’utilisation en amont. de l’Europe pour 2030 comme base de la planète. Au-delà de ces engagements
l’action climatique et énergétique. À partir individuels, quelque 148 entreprises, 28 villes
Par exemple, le LEKP vise un arbre par de là, le gouvernement régional flamand et deux régions d’Europe ont rejoint le Pacte
habitant, 50 rénovations collectives pour s’engage deux fois par an avec le gouver- européen pour le climat, totalisant plus
1 000 logements, une borne de recharge nement national belge pour évaluer et de 1 600 engagements organisationnels.
pour 100 habitants et un mètre carré d’as- intégrer les plans locaux et régionaux. Le
sainissement par habitant (figure). Pacte flamand pour le climat vise mainte- Le vice-président exécutif de la Commission
nant à tirer parti de MyCovenant, l’une des européenne, Frans Timmermans, a invité le
Ces quatre piliers tracent une trajectoire plateformes officielles de reporting de la ministre flamand Bart Somers à devenir
permettant à la Flandre – en tant que ré- GCoM, pour aider à alimenter les données ambassadeur du Pacte européen pour le
gion et à travers chacune de ses muni- climatiques rapportées localement dans climat, afin de diffuser le LEKP dans le reste
cipalités – de s’aligner sur l’exigence de les rapports d’avancement semestriels qui de l’Europe comme source d’inspiration
réduction des émissions de 55 % fixée par peuvent informer la politique nationale et pour d’autres gouvernements régionaux
l’Union européenne et la Convention des le développement des CDN (GCoM, 2021). et autorités locales.
maires en Europe, ainsi que sur une trajec-
toire de 1,5 °C.
CONVENTION
DES MAIRES POUR
LE CLIMAT ET L’ÉNERGIE
– EUROPE
Année de création La Convention des maires est la plus grande initiative au monde pour
les actions locales en matière de climat et d’énergie. La Convention
2008 en Europe a été lancée en 2008 par la Commission européenne, en
coopération avec les principaux réseaux européens représentant les
collectivités locales et régionales et leurs associations nationales (CCRE,
Nombre total de Energy Cities, FEDARENE, EUROCITIES, Climate Alliance, ICLEI Europe).
signataires
Le bureau européen de la Convention des maires, financé par la Com-
10 864 villes mission européenne, soutient les signataires dans leurs efforts, no-
représentant tamment par des activités de renforcement des capacités, un service
337 291 444 habitants d’assistance technique, le partage d’informations sur les opportunités
dans 30 pays de financement, la diffusion et la communication. Les signataires s’en-
gagent à soutenir la mise en œuvre des objectifs de l’Union européenne
(UE) en matière de réduction des gaz à effet de serre : initialement
Nouveaux 20 % en 2020, puis 40 % en 2030 et maintenant 55 % en 2030. Plus de
160 d’entre eux s’engagent même à atteindre la neutralité climatique
signataires en 2021
d’ici 2050. Pour traduire concrètement leur engagement politique, les
signataires de la Convention s’engagent à soumettre, dans les deux
151 ans suivant la décision du conseil municipal, un plan d’action pour
l’énergie durable et le climat (Sustainable Energy and Climate Action
Plan, SECAP) décrivant les principales actions qu’ils comptent entre-
prendre. Le plan comprend un inventaire d’émissionsde référence (BEI)
pour suivre les mesures d’atténuation et une évaluation des risques
climatiques et de la vulnérabilité. La stratégie d’adaptation peut faire
partie du SECAP, ou bien être développée et intégrée dans un document
de planification distinct.
D’après les inventaires réalisés par la ville en et a sollicité des déclarations d’intérêt de énergétique des ménages à Zagreb. L’ana-
2008 et 2015, le secteur du bâtiment repré- leur part pour participer au projet. lyse des données a révélé que la plupart des
sente plus de 66 % de l’énergie consommée ménages visités vivent dans des bâtiments
à Zagreb et est donc l’un des principaux En deux ans, 102 visites ont permis d’amélio- sans aucune isolation thermique, dont une
responsables des émissions, devant le sec- rer les conditions de vie des ménages grâce part importante est chauffé à l’électricité.
teur des transports. C’est donc un secteur à des mesures simples et abordables, telles De nombreux citoyens vivent donc dans
clé du plan d’action climatique de la ville. que des ampoules LED à haut rendement des logements inefficaces, avec un chauf-
énergétique, le calfeutrage des fenêtres et fage réduit en hiver et des problèmes de
Engager les étudiants des portes, des aérateurs d’eau, des mi- courants d’air et de moisissures. Pour l’es-
contre la précarité énergé- nuteries pour les chaudières électriques… sentiel, il s’agissait de personnes âgées, de
installées gratuitement par les étudiants. personnes handicapées et de bénéficiaires
tique Les ménages peuvent économiser environ de divers services sociaux. Retraités et chô-
Dans le projet FER, les étudiants aident 200 kgCO2/an, et plus de 1 200 kWh/an en meurs étaient les deux groupes profession-
les ménages vulnérables à réduire leur électricité et en chaleur. Les étudiants les nels les plus représentés. La plupart des
consommation d’énergie, tout en dévelop- ont également conseillé les ménages, sur ménages précaires combinaient donc de
pant leurs compétences dans le cadre d’un la base d’un modèle d’investissement pour faibles revenus, des prix élevés de l’énergie
programme universitaire. Les objectifs sont la rénovation des murs élaboré dans le et logements inefficaces.
multiples : cartographier les ménages en cadre du cursus. Le modèle a montré que
précarité énergétique à Zagreb, mettre en l’isolation thermique externe était rentable En plus d’accroître la visibilité du sujet, le
œuvre des mesures d’efficacité énergétique pour 40,3 % à 58,1 % des ménages (selon les projet a forme les étudiants actuels et fu-
abordables et fournir des conseils d’écono- systèmes de chauffage et les matériaux des turs, en intégrant la pauvreté énergétique
mie d’énergie. Lors d’une première phase de murs), avec un délai d’amortissement de dans le programme universitaire. En leur
cartographie et de formation, un groupe de moins de dix ans, et d’autres cobénéfices apprenant à réaliser des audits énergé-
quinze étudiants, chercheurs et professeurs sociaux et sanitaires. tiques et des enquêtes de terrain, et en
d’université a été formé par des experts à améliorant le transfert de connaissances et
la réalisation d’enquêtes sociales de ter- Les bénéfices sociaux des de compétences par le personnel universi-
rain et d’audits énergétiques, la précarité logements économes en taire, les élèves ingénieurs deviendront des
énergétique n’étant pas dans le cursus au acteurs du changement pour une transition
début du projet. Le conseil municipal a
énergie énergétique juste.
identifié les ménages vulnérables à cibler Ces bénéfices sociaux ont été complétés
par les résultats de l’enquête sur la précarité
CONVENTION DES
MAIRES EN AFRIQUE
SUB-SAHARIENNE
(COM SSA)
Année de création La Convention des maires en Afrique sub-saharienne (CoM SSA) est un
catalyseur pour l’action climat locale dans la région, avec l’engagement
2015 politique de plus de 280 gouvernements locaux. L’objectif du CoM SSA
est d’aider les gouvernements locaux à passer de la planification à la
mise en œuvre, en mettant l’accent sur le déblocage du financement
Nombre total de climatique au niveau local.
signataires
La CoM SSA est la section régionale de la Convention mondiale des
maires pour le climat et l’énergie (cf. Focus GCoM).
274
La CoM SSA est cofinancée par l’Union européenne (UE), le ministère
fédéral allemand de la coopération économique et du développement
Nouveaux (BMZ) et l’Agence espagnole de coopération internationale pour le
signataires en 2021 développement (AECID). L’initiative du CoM SSA soutient la dimension
externe du Green Deal européen, dans la mesure où les défis mondiaux
33 du changement climatique et de la dégradation de l’environnement
exigent une réponse globale. Dans le même temps, la CoM SSA s’efforce
de renforcer le partenariat Afrique-UE et soutient l’Agenda 2063 de la
Commission de l’Union africaine.
Formuler des SEACAP gie, deux secteurs sont considérés : l’accès Institute (WRI), sous la forme d’une feuille
à l’électricité et la cuisine propre. de calcul Excel facile à utiliser, conçue pour
En 2021, plusieurs villes ont terminé et finalisé aider les régions à déclarer leurs émissions.
leur SEACAP, identifiant les actions à mettre Le SEACAP fournit à la ville une liste d’ac- L’outil de données proxy permet aux utilisa-
en œuvre pour relever les défis climatiques tions identifiées au cours de son processus teurs de générer rapidement et facilement
et énergétiques au niveau local, et plusieurs de développement et à mettre en œuvre une approximation des émissions de gaz à
autres sont en cours de finalisation. La ville au niveau local pour soutenir ses efforts effet de serre d’une région infranationale. Il
de Dakar (Sénégal) a finalisé et validé son d’atténuation et d’adaptation au climat, a déjà été utilisé à Bobo-Dioulasso (cf. cas
plan d’action climatique, tandis que les villes comme des projets d’infrastructure, des d’étude) et dans le comté de Nakuru (Kenya).
de Fokoué (Cameroun) et de Bobo-Dioulasso campagnes de sensibilisation ou des me-
(Burkina Faso) ont finalisé leur SEACAP. sures législatives sur le climat et l’énergie.
La ville de Dakar va, par exemple, installer
Le processus de développement et de finali- un éclairage public solaire dans le cadre
sation d’un SEACAP se veut inclusif en impli- de son SEACAP, pour remplacer une partie
quant de nombreux acteurs aux niveaux lo- de ses lampadaires actuels, réduisant ainsi
cal, régional, national et même international. sa consommation d’énergie et utilisant de
Par exemple, le SEACAP de Bobo-Dioulasso l’électricité bas carbone.
a été développé avec le soutien de la GIZ
et d’ICLEI Afrique en tant que partenaires,
et a vu l’implication des parties prenantes Échanges entre pairs
locales, y compris les associations portant la
voix des jeunes et des femmes, des autorités Un autre point fort de la COM SSA pour les
régionales et provinciales, et du secteur privé. collectivités locales africaines repose sur les
Des ateliers participatifs ont été organisés échanges entre pairs et l’apprentissage à
pour élaborer l’évaluation des risques et partir des expériences des parcours clima-
des vulnérabilités (RVA) qui a conduit aux tique et énergétique des autres collectivités
actions d’adaptation (cf. cas d’étude). locales africaines. Par exemple, un forum sur
l’action climatique et la décentralisation a
Les SEACAP représentent la contribution des été organisé en décembre 2021 à Yaoundé
gouvernements locaux d’Afrique aux contri- (Cameroun), où la ville de Fokoué a partagé
butions déterminées au niveau national les leçons tirées du processus d’élaboration
(CDN) de leurs pays respectifs, car ils couvrent de son SEACAP avec d’autres villes du Ca-
les mêmes secteurs pour l’atténuation, à meroun.
savoir les transports, l’énergie et les déchets,
ainsi que les deux secteurs facultatifs que
sont les processus industriels et l’utilisation Un outil de données
des produits (IPPU) et l’agriculture, la fo-
resterie et les autres utilisations des terres proxy pour faciliter le
(AFOLU). En ce qui concerne l’adaptation au reporting
climat, les secteurs couverts sont variés et
se composent de ceux que les villes consi- Un outil de données proxy (proxy data tool)
dèrent comme vulnérables et à risque face a été développé pour ICLEI-Afrique, dans le
à l’impact du changement climatiques. Cela cadre du CoM SSA. Il est basé sur l’outil CIRIS
peut aller du secteur de l’agriculture à la (City Inventory and Reporting System), déve-
santé ou au logement. Pour l’accès à l’éner- loppé par C40, ICLEI et le World Resources
CLIMA-MED
AGIR POUR LE CLIMAT
DANS LE SUD DE
LA MÉDITERRANÉE
Clima-Med – Agir pour le climat dans le sud de la Méditerranée est un
Année de création projet financé par l’Union européenne (UE) lancé en 2018 pour amé-
liorer la sécurité énergétique, renforcer la capacité d’adaptation des
2018 pays partenaires et soutenir leur transition vers un développement
durable, bas carbone et résilient au changement climatique. Ce projet
régional s’engage directement auprès des autorités gouvernementales
Nombre total centrales et locales ainsi que des acteurs non étatiques dans les pays
de signataires du sud de l’Instrument européen de voisinage (IEV) : Algérie, Égypte,
Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine et Tunisie.
125 signataires,
représentant Le projet, d’une durée de 48 mois (2018-mai 2022), se concentre sur le
soutien aux politiques et stratégies d’énergie durable tant au niveau
24,3 millions national que local, en fournissant une assistance technique pour
d’habitants soutenir la formulation et la mise en œuvre de plans locaux d’accès à
l’énergie durable et d’action pour le climat (PAAEDC), conformément
aux principes de la Convention mondiale des maires et conduisant à
Nouveaux membres la mise en œuvre d’actions concrètes par les autorités locales dans le
voisinage sud.
en 2021
Clima-Med a de facto établi et lancé la Convention des maires pour
17 la Méditerranée (CoM Med) et son tout nouveau site web en anglais,
français et arabe. La CoM Med a été étendue aux pays de la coopé-
ration du Golfe (Bahreïn, Oman, Royaume d’Arabie Saoudite, Koweït,
Qatar, Emirats Arabes Unis), ainsi qu’à l’Irak, l’Iran et le Yémen, soit 19
pays au total et quatre signataires de ces pays.
Clima-Med aide également les pays à ac- et Palestine sont déjà finalisés et disponibles Actuellement, il y a une liste d’attente de
croître l’accès au financement climatique, sur le site de Clima-Med. 389 autorités locales supplémentaires qui
permettant ainsi d’augmenter les investis- ont demandé le soutien du Helpdesk pour
sements pour l’action climatique au niveau préparer leurs PAAEDC. Clima-Med travaille
national et local.
Publications à l’établissement d’un mécanisme de sou-
La préparation du « Guide du financement tien des PAAEDC, un système national pour
Clima-Med est un projet labellisé par l’Union climatique par pays » a commencé et portera soutenir la préparation et la mise en œuvre
pour la Méditerranée (UpM). sur les recommandations pour les straté- des PAAEDC dans chaque pays. En parallèle,
gies d’investissement des CDN. Le contenu l’initiative vise à fournir un service d’assistan-
comprendra : « Une évaluation de l’état des ce par le biais de CoM Med, afin de fournir
Les PAAEDC lieux du financement climatique », suivie de un soutien pratique et des ressources aux
Dans le cadre de leurs progrès, toutes les « Recommandations sur le financement cli- villes intéressées à rejoindre l’initiative. Cli-
villes bénéficiaires de Clima-Med au sud matique pour les donateurs et les institutions ma-Med gère les fonctions du bureau CoM
de la Méditerranée préparent leurs Plans financières internationales (IFI), les autori- Med depuis Beyrouth et Rabat.
d’accès à l’énergie durable et d’action pour tés nationales et les autorités locales ». Les
le climat (PAAEDC). Les experts de Clima-Med guides proposent des étapes pour améliorer
ont offert un soutien total aux municipalités le financement national pour les villes ; éta-
Le programme « Climat
affiliées et à leurs équipes pour développer blir des mécanismes de soutien des PAAEDC for Cities » (C4C) dans le
leurs plans par le biais d’ateliers de forma- opérationnels ; consolider la budgétisation
tion et de coaching, en utilisant du maté- des actions climatiques ; développer des
voisinage sud
riel adapté préparé par le projet (syllabi, sociétés de services énergétiques ; renforcer Clima-Med a maintenant été prolongé
modèles à remplir, vidéos pédagogiques, le financement par des tiers ; et établir de jusqu’en 2025, en partie pour soutenir les
aides visuelles et présentations). Au total, nouveaux modèles commerciaux pour les bénéficiaires du programme « Climat for
69 PAAEDC pour 92 villes (dont deux Unions projets locaux. Cities » (C4C), lancé par la Commission eu-
de Municipalités, donc vingt villes pour la ropéenne, qui vise à contribuer davantage
première Union et huit villes pour la seconde) à une transition vers des villes plus « vertes »
ont été développés.
La Convention des Maires et résilientes au changement climatique
en Méditerranée dans le voisinage sud, conformément aux
engagements des pays dans le cadre de
Les Stratégies d’Action (CoM Med) l’Accord de Paris, et en utilisant de manière
CoM Med est ouverte à toutes les autorités optimale les instruments de financement
Climatique (SAC) locales de la région sud-méditerranéenne du climat.
Clima-Med a travaillé avec les Groupes de où un nombre croissant de villes partageant
Coordination Nationaux (GCN) pour dévelop- une vision à long terme de la lutte contre le L’UE a sélectionné six projets à financer
per une Stratégie d’Action Climatique pour changement climatique souhaitent être le dans le cadre du programme C4C, à l’issue
chaque pays. Huit SAC sont en cours de pré- moteur du changement et faire progresser d’une procédure de sélection et d’attribu-
paration au total. Les SAC promeuvent des activement les solutions climatiques. Plus tion concurrentielle. Ces projets seront mis
recommandations avancées pour intégrer de 120 maires de huit pays du sud de la en œuvre dans les pays suivants : Jordanie,
les actions climatiques. Chacun d’entre eux Méditerranée ont déjà pris l’engagement Israël, Liban, Palestine et Tunisie. Ils sou-
comprend des actions convenues au niveau politique de rejoindre l’initiative CoM Med, et tiennent la mise en œuvre des plans d’action
national et des recommandations à suivre 92 municipalités sont actuellement en train pour l’accès à l’énergie durable et le climat
pour la mise en œuvre des CDN, des PAN et de finaliser leurs plans d’action pour l’accès (PAAEDC) des villes. Les partenaires du pro-
des MRV. Les SAC de Jordanie, Tunisie, Israël à l’énergie durable et le climat (PAAEDC). jet bénéficieront de l’assistance technique
de Clima-Med, tout au long de la mise en
œuvre des projets.
Dannieh : un exemple de coopération entre Les projets prévoient également la forma- à l’achat d’équipements supplémentaires
les projets Clima-Med de l’UE et CEDRO 5 tion de techniciens municipaux à l’efficacité pour huit des projets mis en œuvre.
au Liban énergétique et de gestion financière dans
le cadre de la mise en œuvre des projets. Les PAAEDC – des outils de financement
Malgré la richesse de ses ressources natu- du climat
relles, la région de Dannieh est confrontée Financer la mise en œuvre des actions
à la stagnation économique et à un sec- Jusqu’à présent, de nombreuses autorités
teur agricole en difficulté. La région est Certaines de ces actions seront directement locales ont réussi à surmonter leurs ca-
confrontée à d’énormes défis concernant financées par l’UE par le biais du projet CE- pacités limitées et ont réussi à mettre en
le développement durable des secteurs DRO 5 du PNUD, tandis que d’autres seront œuvre un grand nombre (dans certains cas
économiques et des infrastructures, y com- financées par une plateforme/mécanisme la plupart) des projets proposés dans leurs
pris la collecte et le traitement des eaux de crowdfunding, en tant qu’« initiatives PAAEDC sans dépendre des fonds interna-
usées, la gestion des déchets solides, la pilotes pouvant être reproduites et mises à tionaux. Le recours à des fonds nationaux
planification urbaine et le développement l’échelle ». Pour faciliter la reproduction, des et locaux pour financer les projets inclus
des secteurs de l’agriculture et du tourisme. directives seront disponibles pour expliquer dans les 28 PAED du projet CES-MED (Clea-
les modèles de financement appliqués ner Energy Saving Mediterranean Cities),
L’Union des autorités locales de la région dans ces projets municipaux. Elles seront et d’autres proposés dans les PAAEDC de
s’est réunie pour travailler sur son SEACAP, conformes aux recommandations du do- Clima-Med (avant même la finalisation des
avec le soutien de Clima-Med. Elle a ensuite cument sur la stratégie de financement documents), a prouvé que le PAAEDC est un
été choisie pour le projet CEDRO 5, pour du climat, qui est en cours de préparation outil de financement climatique national
mettre en œuvre des actions. Au cours de par Clima-Med pour chaque pays affilié. et local applicable et que le financement
la mise en œuvre, les équipes des deux des actions climatiques des plans n’est pas
projets ont travaillé en étroite collaboration Sur la base de l’accord passé entre Cli- conditionné par un financement infranatio-
avec les municipalités, en commençant ma-Med et le projet CEDRO 5 du PNUD, nal externe - comme l’ont souligné Dannieh
par sélectionner les cinq premières actions 377 850 US$ (en plus des 10 000 US$ col- et les autres municipalités libanaises.
et en élaborant les études de faisabilité lectés par crowdfunding) ont été alloués
technique et financière nécessaires, dont pour financer des projets des PAAEDC à
les premières sont des actions visant à petite échelle visant à installer des sys-
remodeler et réhabiliter les bâtiments mu- tèmes photovoltaïques sur des bâtiments
nicipaux en ce qui concerne leur efficacité municipaux publics. Quatorze projets ont
énergétique. Plus précisément, les projets été mis en œuvre, pour un coût total de 138
prévoient l’installation de petites centrales 624,57 US$. Les 239 277 US$ restants ont été
photovoltaïques dans les installations pu- alloués à la mise en œuvre de dix projets
bliques. supplémentaires dans les mois à venir et
UNDER2
COALITION
Année de création La Coalition Under2 est le plus grand réseau mondial d’États infrana-
tionaux et de régions engagés à réduire leurs émissions conformément
2015 à l’Accord de Paris. Avec 260 membres représentant 50 % de l’économie
mondiale, la Coalition Under2 a désignée comme l’un des partenariats
internationaux présentant le plus fort potentiel de réduction des émis-
Nombre total de sions – 3,3 - 3,9 GtCO2e/an en 2030 – soit plus que les émissions annuelles
actuelles de l’Union européenne (NewClimate Institute et al., 2021).
membres
Les gouvernements des États et des régions sont essentiels au proces-
260 sus climatique international. Non seulement ils disposent de pouvoirs
uniques pour élaborer et mettre en œuvre des lois sur le climat – avec
des effets sur la qualité de l’air, les transports, l’énergie et les bâtiments
Nouveaux membres – mais ils sont en mesure d’influencer les gouvernements au niveau
en 2021 mondial et de les pousser à être plus ambitieux.
14
Le programme « Net Zero États et régions de la Coalition Under2 et de changement climatique en reconstituant la
la Governors’ Climate & Forests Task Force matière organique du sol et en rétablissant
Futures » (NZF) et 3) aligner les voies régionales sur l’ambi- la biodiversité des sols dégradés - ce qui
Sous le pilotage du gouvernement écos- tion nationale pour promouvoir une action entraîne à la fois une diminution du carbone
sais et de Bloomberg Philanthropies, le pro- climatiquetrajectoires intégrée. et une amélioration du cycle de l’eau. »
gramme NZF a été lancé en 2021 avec l’inten-
tion de mettre en relation les gouvernements Après deux ans et demi de travail, chacun
ayant des objectifs « net zero » avec ceux des six gouvernements participants du Brésil, Le projet « Road to
qui devaient encore les développer. Plus de du Mexique et du Pérou a développé avec
80 gouvernements étatiques et régionaux succès sa trajectoire vers la décarbonation.
Carbon Neutral »
du monde entier ont maintenant pris part Réalisé avec le Climate Reality Project et
à des opportunités d’apprentissage par les La Governors’ Climate & Forests Task Force l’OPEPA par le biais du UK PACT, le projet
pairs et de partage des connaissances dans (GCFTF), un réseau de 38 gouvernements in- Road to Carbon Neutral travaille avec cinq
le cadre du projet, ce qui leur a permis d’éta- franationaux, principal partenaire en matière départements colombiens pour développer
blir des connexions, d’apprendre des experts d’usage des terres et de foresterie; Winrock et renforcer leurs trajectoires de décarbona-
et de mieux comprendre ce qu’il faut pour International, une organisation à but non tion en les aidant à développer des visions à
fixer un objectif crédible d’émissions « net lucratif, principal partenaire technique ; Le long terme : en particulier dans les secteurs
zero ». 38 membres de la coalition Under2 Center for Climate Strategies, responsable de du transport et de l’énergie. Les départe-
ont désormais des objectifs « zéro » émission la mise en oeuvre technique de la trajectoire. ments d’Antioquia, d’Atlantico, de Boyacá,
de CO2 ou de GES et d’autres rejoignent la de Cundinamarca et de Valle del Cauca
campagne « Race to Zero » des Nations unies. tous identifié leurs mesures d’atténuation
L’Alliance pour l’élevage au cours de cette décennie.
Avec 44,6 % de son territoire classé en zone 4. Plantations forestières à des fins de pro- extensif, première cause de déforestation
naturelle protégée (3 Mha), Madre de Dios tection/restauration dans la région. Les agriculteurs sont formés
est le département péruvien possédant 5. Plantations forestières communautaires aux méthodes d’élevage sylvopastorales
la plus grande superficie de forêt ama- 6. Promotion de la participation des parties et régénératrices, tandis que des solutions
zonienne : plus de 7,5 Mha. La stratégie prenantes à la gestion des zones naturelles financières et commerciales sont égale-
régionale de lutte contre le changement protégées et des forêts locales ment discutées, conçues et développées.
climatique de Madre de Dios reconnaît que 7. Systèmes agroforestiers pour la récupé-
la région est un puits de carbone vulnérable ration des zones dégradées En tant que membre actif de la Coalition
aux impacts du changement climatique, 8. Réduction des risques d’incendies de forêt Under2, Madre de Dios s’est engagée à
tels que des saisons humides et sèches 9. Réduction de la conversion des terres prendre des mesures ambitieuses en faveur
plus prononcées avec une augmentation forestières en zones minières. du climat, afin de limiter la hausse de la
des inondations, des sécheresses et des température mondiale à 1,5 °C. À ce titre,
incendies. En plus, Madre de Dios a donné la priorité elle fait partie d’un consortium croissant de
à deux actions qui n’ont pas été quantifiées gouvernements d’États et de régions qui
Comme 37 % des émissions de Madre de en termes d’émissions en raison de données mettent en œuvre des solutions climatiques
Dios provient du secteur AFAT, dont 61 % limitées : un programme de lutte contre positives et poussent les gouvernements
dues à la déforestation, le gouvernement ré- l’exploitation illégale des forêts et la ges- nationaux à aller plus loin et plus vite en
gional a axé sa planification sur ce secteur. tion durable des forêts pour les matières révisant leurs contributions déterminées
Il s’est appuyé sur les enseignements tirés premières (bois). au niveau national (CDN) et en œuvrant
du projet Climate Pathway pour prioriser pour une transition juste.
11 actions d’atténuation connexes, dans le Pour passer de la planification à l’action,
but ultime de réduire les émissions de 61 % le gouvernement régional a
d’ici 2050. Si elles sont mises en œuvre, elles lancé du projet pilote Alliance
permettront d’éviter 18 MtCO2. Le plan vise for Regenerative Ranching in LA TRAJECTOIRE DE DÉCARBONATION DE MADRE DE DIOS
à s’aligner sur le plan national de dévelop- the Peruvian Amazon (AGRAP)
pement de l’élevage 2017-2027. avec le soutien du WWF, de
30
Tropical Forest Alliance et de
Les actions de décarbonation auxquelles Climate Group en juin 2021. Il
25
Madre de Dios a donné la priorité sont : vise à former les agriculteurs à
1. Les activités de conservation dans les des pratiques d’élevage sans
forêts communautaires indigènes et la déforestation. En novembre 20
0
2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050
EUROPEAN
ENERGY AWARD
Année de création European Energy Award (eea) est un processus de certification qui
aide les autorités locales à établir des approches de planification
2003 interdisciplinaires et à mettre en œuvre des mesures efficaces en ma-
tière de politique énergétique et climatique, notamment via l’efficacité
énergétique et le recours aux énergies renouvelables. Des conseillers
Nombre total de techniques, des catalogues de mesures adaptés au contexte national
et le processus d’audit de l’eea garantissent la qualité des politiques
membres énergétiques et climatiques locales.
34 organisations, L’association European Energy Award regroupe toutes les organisations
1 700 villes et communautés nationales de l’eea et diverses municipalités lauréates de l’eea en tant
participantes que membres. L’organisation internationale est basée sur le principe
de subsidiarité, l’Association eea se charge donc exclusivement des
tâches que les administrateurs nationaux d’eea ne sont pas en me-
Nouveaux membres sure de réaliser. Le rôle de l’association eea consiste essentiellement
en 2021 à coordonner les développements nationaux ainsi qu’à calibrer et
harmoniser le travail de l’eea afin de garantir l’obtention d’un niveau
5 membres élevé et cohérent au niveau international. Elle offre une plateforme
pour l’échange international d’idées et pour garantir la qualité et le
100 villes et communautés
développement de l’outil. Une autre tâche importante consiste à po-
sitionner l’eea au niveau international. Enfin, l’association soutient la
mise en place de programmes nationaux d’eea dans de nouveaux pays.
Des plans ambitieux suivis ment, ainsi qu’à l’inclusion numérique (accès l’objet d’une consultation populaire (100
à internet, wifi public...), à l’éducation et à la lieux, « marathon de consultation ») et ont
de résulats culture. Florence a atteint son objectif 2020 été largement communiqués au public. Le
En 2010, Florence a signé la Convention des avant l’échéance, étant même au-delà de suivi est effectué chaque année.
maires, puis a approuvé son Plan d’action son objectif 2030 en 2018 et 2019. Le Smart
pour l’énergie durable et le climat (SECAP) City Plan indique que la diminution de En 2021, Florence a reçu la certification Gold
en 2011, et est entrée dans le processus de 2005 à 2010 est principalement due à des de l’eea pour son action climatique, avec
l’eea. Le SECAP fixait l’objectif de réduire actions dans le secteur du bâtiment (réno- un score total de 77,9 % (figure).
ses émissions de GES de 20 % en 2020 par vations de bâtiments) et dans le secteur
rapport à 2005, et contenait des politiques des transports (réduction du trafic routier). Le SECAP 2030 est actuellement en cours
sur les infrastructures publiques, les bâti- d’élaboration dans le cadre du projet CoME
ments, la mobilité et la planification avec
L’action locale à travers des Easy qui réunit la Convention des Maires
des objectifs quantifiés pour 2020. En 2015, initiatives internationales européenne et eea.
le Smart City Plan (SCP) a étendu les objec-
tifs climatiques à des échéances à moyen Florence utilise les outils de l’eea pour la Outre la Convention, Florence participe
et long terme : la ville vise à réduire ses gestion de son action en faveur du climat. également à Mayors Adapt, l’initiative de
émissions de GES de 45 % en 2030 et de Un groupe de travail sur l’énergie et le cli- la Convention des maires sur l’adaptation
75 % en 2050 par rapport à 2005. Le Smart mat dirige l’action climatique de la ville des villes au changement climatique, et
City Plan est construit sur une approche dans les six domaines de l’eea : stratégie récemment à l’accord Green Cities, une
systémique, fixant des objectifs liés aux de développement et d’aménagement du initiative de la Commission européenne
émissions de GES, mais aussi à l’efficacité territoire, bâtiments et installations mu- visant à « rendre les villes plus vertes, plus
énergétique, aux énergies renouvelables nicipaux, approvisionnement, mobilité, propres et plus saines ».
(20 % de l’électricité en 2030, 40 % en 2050), organisation interne, communication et
aux transports privés et publics, au loge- coopération. Le SECAP et le SCP ont fait
100 95,2 %
95,2 % 90,7 %
82,2 %
75
52,9 % 53,4 %
50
25
0
Stratégie de Bâtiments Approvisionnement Mobilité Organisation Communication
développement et et installations interne et coopération
d’aménagement municipaux
du territoire
CGLU – CITÉS ET
GOUVERNEMENTS
LOCAUX UNIS
Année de création Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), en tant que plus grande
organisation internationale de villes et de gouvernements locaux,
2004 régionaux et métropolitains et de leurs associations dans le monde,
s’engage à représenter, défendre et amplifier les voix des gouverne-
ments infranationaux afin de ne laisser personne et aucun lieu de
Nombre total côté. CGLU est une structure décentralisée composée de sept sections
régionales (Afrique, Asie-Pacifique, Eurasie, Europe, Amérique latine,
de membres Moyen-Orient et Asie occidentale, Amérique du Nord), d’une section
métropolitaine et d’une section pour les gouvernements régionaux.
240,000
collectivités locales et Grâce à la collaboration, au dialogue, à la politique et au plaidoyer,
régionales de 140 pays
au partage des connaissances, à la recherche et à l’apprentissage,
CGLU, en tant que réseau mondial, s’efforce de faire progresser l’action
mondiale par le biais d’engagements et d’accords novateurs qui de-
Nouveaux membres viennent des fils conducteurs transcendant les frontières et reliant les
en 2021 communautés entre elles, afin d’élever et de renforcer le niveau local.
ÉTAPES 4
8 Sessions de
Examen ET CALENDRIER
public priorisation
MAI AVRIL
7 5
Vote Évaluation
6 technique des
MAI Diffusion des propositions
Bilan mondial de l’action climat des territoires propositions MAI 50
MAI
RÉSEAU
ICLEI – LOCAL
GOVERNMENTS
FOR SUSTAINABILITY
Année de création ICLEI est un réseau international de gouvernements locaux (villes et
régions) fondé en 1990. Il regroupe aujourd’hui plus de 2 500 collecti-
1990 vités (villes, communes et régions) dans 125 pays.
Le Plan Intégré d’Action Climatique et de Modernisation de centres de • Formation : Les techniciens des centres
Développement à Faibles Emissions est soins ont reçu une formation sur l’entretien de
basé sur l’Inventaire des Gaz à Effet de toutes les installations, ainsi que sur la
Serre (GHGI) et l’Evaluation des Risques Au début de l’année 2021, le projet Ur- lecture des compteurs pour un suivi et une
et Vulnérabilités Climatiques (CRVA) tous ban-LEDS II a mis en place deux projets communication efficaces de la consomma-
deux menés dans le cadre du projet Ur- pilotes visant à améliorer l’accès à l’eau et tion d’électricité et d’eau.
ban-LEDS II. à l’électricité dans deux centres de santé de
la ville de Kigali et du district de Muhanga. Afin d’étendre et de reproduire ce travail
L’Inventaire a montré que les émissions Ces projets ont fourni les éléments suivants dans d’autres centres de santé et hôpitaux
totales de GES pour la ville de Kigali en 2017 à chaque centre de santé : à travers le Rwanda, le projet de Muhan-
provenant de sources fixes, de la production ga a été soumis au Transformative Action
d’électricité fournie au réseau, du transport • Eau : Des réservoirs de collecte d’eau de Programme (TAP) (cf. ci-dessus).
et des déchets sont estimées à 917 ktCO2e, pluie avec des pompes solaires ont été
avec 583 ktCO2e supplémentaires prove- ajoutées, créant ainsi un système de col- Échange entre pairs
nant de l’élevage et de l’usage des sols. lecte d’eau de pluie connecté aux tuyaux
existants. Des formations et des échanges entre pairs
Le CRVA a été réalisée conformément aux ont été organisés pour Kigali dans le cadre
exigences du programme GreenClimateCi- • Energie : Une gamme de solutions d’éclai- d’Urban-LEDS II :
ties (GCC) d’ICLEI, qui propose aux villes une rage efficaces, y compris des ampoules • Une formation par mois pour toutes les
méthodologie pour avancer pas à pas vers intérieures et extérieures à haut rende- villes du Rwanda et les membres du Groupe
la neutralité climatique, ainsi qu’au cadre ment énergétique avec des détecteurs de consultatif national de planification a été
de reporting du GCoM. Cette démarche s’est mouvement, et des lampadaires solaires réalisée de juillet à novembre 2020. Ces
appuyée sur des recherches documentaires, réduisent les coûts opérationnels habituel- formations en ligne ont couvert les thèmes
des entretiens avec des fonctionnaires et lement associés à l’approvisionnement en de l’inventaire des émissions de GES, de la
des ateliers avec les parties prenantes de énergie. Des geysers d’eau chaude solaires collecte et de la compilation des données
chacune des communautés, en utilisant une à haute pression de 300 litres garantissent et des risques climatiques.
approche d’évaluation participative pour que la nouvelle alimentation en eau peut • En outre, trois sessions de formation, une
identifier les risques auxquels elles sont également être chauffée pour les besoins sur les évaluations des risques et de la
confrontées, les impacts qu’elles subissent quotidiens du centre de soins. vulnérabilité et deux sur le financement
et les secteurs qu’elles estiment être les de projets climat, ont été organisées pour
plus touchés par ces risques. • Suivi quantitatif précis : Des compteurs les fonctionnaires de Kigali en octobre et
d’eau et d’énergie ont été installés pour novembre 2020.
Par ailleurs, le projet Urban-LEDS II a per- surveiller les besoins et l’utilisation des • Au cours de la conférence Daring Cities
mis la mise en place d’actions concrètes à ressources et pour permettre aux centres de 2020 d’ICLEI, les dirigeants de Kigali ont
Kigali pour réduire son impact climatique et santé et aux techniciens de suivre l’impact participé en tant qu’intervenants de haut
augmenter sa résilience. Voici la description du projet. Les données peuvent également niveau à diverses sessions, tout comme
de deux d’entre elles. être utilisées pour soutenir les futures de- d’autres représentants du gouvernement
mandes de financement pour étendre ces du Rwanda.
projets.
C40 CITIES
CLIMATE
LEADERSHIP
GROUP
Le C40 Cities Climate Leadership Group est un réseau mondial de
Année de création
grandes villes créé en 2005, à l’initiative du maire de Londres et de 18
mégapoles, pour mettre en œuvre des actions en faveur du climat et
2005
réduire les GES. Il rassemble aujourd’hui 97 des plus grandes villes du
monde, représentant plus de 650 millions de personnes et un quart
de l’économie mondiale. Créé et géré par les villes, le C40 facilite le
Nombre total de dialogue entre les décideurs au sein des villes sur la lutte contre le
membres changement climatique, la mise en œuvre de programmes urbains
visant à promouvoir un développement à faible émission de carbone
97 et résilient des villes, ainsi que sur leurs cobénéfices économiques et
représentant plus de sociaux.
25 % de l’économie Il est principalement financé par des fondations, notamment par des
mondiale et couvrant dons de Bloomberg Philanthropies, de la Children’s Investment Fund
700 millions de Foundation et de Realdania. Michael Bloomberg est président du
conseil d’administration du C40, tandis que le maire de Los Angeles,
personnes. Eric Garcetti, a cédé la présidence du C40 à Sadiq Khan, maire de
Londres, en décembre 2021.
Nouveaux membres
en 2021
n.c.
Une ville très impactée par de 55 M€ de la Banque européenne d’in- tales européennes (15 %, après Stockholm
le changement climatique vestissement pour mettre en œuvre cette (19 %)), alors que globalement, les villes
stratégie. La même année, un plan d’action du nord et de l’ouest de l’Europe ont plus
Athènes se trouve déjà confrontée à un climatique intégré pour l’atténuation et d’espaces verts sur leur territoire que les
niveau de stress thermique élevé et de pro- l’adaptation a été publié, soutenu par le villes du sud et de l’est de l’Europe. Avec
blèmes connexes, qui ne peut qu’augmenter C40, avec l’objectif de réduire les émis- le soutien de l’État grec, des entreprises et
avec le changement climatique. Entre 2000 sions de 40 % en 2030 par rapport à 1990, des fonds européens, le budget consacré
et 2012, Athènes a observé une augmenta- ainsi que de maintenir et d’augmenter les aux espaces verts a quadruplé ces der-
tion de la mortalité de 5,2 % pour chaque espaces verts ou d’utiliser des matériaux nières années. Toits verts, parcs, arbres et
degré supplémentaire des températures durables pour le bâti. fontaines à eau se sont multipliés dans
maximales au-delà de 31,5°C. Une étude toute la ville.
de l’Université de Newcastle, évaluant les Dans le cadre des actions de soutien au
changements futurs des inondations, des plan d’action climatique et à la straté- En 2019, Athènes a été la première ville à
vagues de chaleur et des sécheresses pour gie de résilience, la municipalité a lancé bénéficier de la Natural Capital Financing
571 villes européennes, a identifié Athènes #CoolAthens, une campagne de santé pu- Facility (NCFF), le nouvel outil de la BEI
comme l’une des villes les plus vulnérables blique, d’information et de sensibilisation, pour aider les villes à financer des projets
à ces impacts futurs du changement clima- qui propose des informations personnali- d’infrastructures vertes ou bleues. Le prêt
tique. Pour faire face à ces défis, Athènes sées accessibles au public établissant un NCFF de 5 M€ vise le soutien à l’intégration
s’est fait pionnière en matière en matière lien entre les températures élevées et les de composantes vertes dans la restaura-
de politique de résilience. risques pour la santé ; la préparation de tion d’espaces publiques, la création de
guides et d’étiquettes near-field communi- corridors verts entre différents espaces
Une approche intégrée liant cation (NFC) pour orienter les populations végétalisés et la restauration naturelle de la
atténuation et adaptation à haut risque vers un réseau de « centres deuxième colline emblématique d’Athènes
de fraîcheurs » municipaux pour s’abriter après l’Acropole, la colline de Lycabette.
En 2014, Athènes a été sélectionnée pour lors de températures élevées ; la mise en
rejoindre 100 Resilient Cities, un réseau relation de toutes les sources de données À l’été 2021, la ville a signé la Déclaration
lancé par la Fondation Rockefeller. Cette liées à la chaleur ; la mise en place de cam- sur la nature en milieu urbain, s’engageant
adhésion a mené à la création en 2016 pagnes et d’activités d’information et de à rendre 30 à 40 % de la surface totale de la
d’un département de la résilience et de sensibilisation, et l’implication du secteur ville bâtie verte ou perméable à l’eau, et/ou
la durabilité, dirigé par une responsable privé dans les activités. à garantir l’accès d’au moins 70 % de la po-
de la résilience, qui a élaboré la Stratégie pulation à un espace bleu ou vert dans un
2030 pour la résilience d’Athènes, qui pré- Rafraîchir la ville grâce aux rayon de 15 minutes. Dans le même temps,
voit 65 actions et 53 actions de soutien espaces verts le Chief Resilience Officer Elini Myrivili est
avec une « vision claire de la manière dont devenu « Chief Heat Officer », à l’instar du
la ville peut faire face au mieux à l’inter- L’extension des espaces verts est un élément comté de Miami-Dade (États-Unis) et de
dépendance croissante des chocs et des clé de la stratégie d’Athènes pour réduire Freetown (Sierra Leone).
contraintes ». Chaque action est liée aux sa vulnérabilité aux chaleurs extrêmes. En
Objectifs de développement durable (ODD) 2018, Athènes avait déjà l’un des taux les
correspondants. La ville a obtenu un prêt plus élevés d’espaces verts parmi les capi-
CLIMATE
ALLIANCE
Année de création Avec quelque 1 900 membres répartis dans 28 pays européens, Climate
Alliance est le plus grand réseau de villes européennes qui se consacre
1990 à une action climatique équitable et globale. Depuis plus de 30 ans,
les municipalités membres de Climate Alliance agissent en partena-
Nombre total riat avec les peuples indigènes des forêts tropicales pour le bien du
climat mondial, en respectant les principes de l’association pour une
de membres action climatique équitable, basée sur la nature, locale, économe en
ressources et diversifiée. Consciente de l’impact que nos modes de
1 909 vie peuvent avoir sur les personnes et les lieux les plus vulnérables
de 28 pays (janvier 2022) du monde, Climate Alliance associe l’action locale à la responsabilité
mondiale. Chaque ville, village et district membre s’est engagé à réduire
continuellement ses émissions de gaz à effet de serre et à promou-
Nouveaux membres voir la justice climatique. Le secrétariat européen de Climate Alliance
en 2021 est basé à Francfort (Allemagne) et à Bruxelles (Belgique). Le réseau
compte en outre six bureaux de coordination nationaux pour l’Autriche,
42 l’Allemagne, la Hongrie, l’Italie, le Luxembourg et la Suisse, qui servent
de points de coordination nationaux pour les membres de Climate
Alliance dans leurs pays respectifs. Climate Alliance a également joué
un rôle déterminant dans l’élaboration de la Convention européenne
des maires depuis son lancement en 2008, et fait actuellement partie
du consortium de gestion avec Energy Cities, Eurocities, le CCRE, Fe-
darene et ICLEI-Europe.
ALLE M AGNE RÜSSELSH EIM 6 6 000 (20 21) 5 5 3 0 0 0 TCO 2 E « N E U T R A L I T É C L IMAT » E N 2 045
A M M A IN ( -3 % PA R R A P PO R T À 20 11)
58 % Chauffage
30 % 56 % Chauffage
23 %
REGIONS4
SUSTAINABLE
DEVELOPMENT
Année de création Depuis 2002, Regions4 s’efforce de faire entendre la voix des gouver-
nements régionaux dans les principaux processus et événements
2002 mondiaux sur le développement durable. Aujourd’hui, ce réseau crois-
sant de leaders infranationaux sert de plateforme de plaidoyer pour
accroître la reconnaissance des gouvernements régionaux, partager
Nombre total de les connaissances et coopérer pour développer des solutions transfor-
matrices face au changement climatique et à la perte de biodiversité,
membres avec l’Agenda 2030 comme feuille de route pour garantir un avenir
durable et résilient pour tous.
41 membres de
Regions4 En 2015, lors de la COP21 à Paris, Regions4 a lancé RegionsAdapt, la
première initiative mondiale visant à renforcer l’ambition mondiale en
77 signataires matière d’adaptation climatique au niveau régional, comblant ainsi
le fossé entre les décisions prises au niveau national et la mise en
de RegionsAdapt œuvre sur le terrain. En 2021, RegionsAdapt est devenu un partenaire
officiel de la campagne mondiale Race to Resilience et rassemble une
communauté de 77 gouvernements régionaux, issus de 29 pays et de
New members 5 continents, travaillant collectivement pour contribuer à la résilience
added in 2021 de 4 milliards de personnes vulnérables au changement climatique
d’ici 2030.
1 nouveau membre
Regions4 s’efforce d’inspirer et de soutenir les régions pour qu’elles
dans Regions4
développent des plans et des stratégies d’adaptation ambitieux,
qu’elles prennent des mesures innovantes dans des domaines tels que
7 nouveaux
l’agriculture, l’énergie, la biodiversité, l’eau et les infrastructures, et
signataires de qu’elles rendent compte de leurs efforts pour réduire la vulnérabilité
RegionsAdapt et les risques climatiques. En collaboration avec le groupe d’intérêt
des gouvernements locaux et des autorités municipales (LGMA) de
la CCNUCC et le Partenariat de Marrakech pour une action mondiale
contre le changement climatique, Regions4 plaide en faveur d’une
COP multi-niveaux en mettant en avant les meilleures pratiques, les
preuves et les recommandations clés pour co-créer et co-concevoir les
actions qui protègent les vies humaines, les écosystèmes et les moyens
de subsistance pour une véritable transition vers des économies et des
territoires résilients.
Urban Klima 2050 est un projet de démons- vée en 2015 en tant qu’outil pionnier avec Dans ce contexte, le projet Urban Klima
tration et d’action dans lequel des études un horizon à long terme et l’intégration de 2050 travaille au déploiement d’une ac-
de cas sont développées pour l’adaptation l’adaptation et de l’atténuation dans ses tion climatique ambitieuse sur le territoire,
au changement climatique. Le projet est objectifs de manière coordonnée. Cepen- avec des actions telles que : l’application
mené par un consortium composé d’une dant, depuis lors, le contexte international de l’agriculture biologique, la végétalisa-
vingtaine d’organisations et d’institutions du changement climatique a considéra- tion d’un barrage, la création d’un marais
et est coordonné par l’agence publique de blement évolué et les objectifs mondiaux urbain, ou d’une forêt urbaine. Les actions
l’environnement du gouvernement basque, sont désormais beaucoup plus ambitieux. du projet ont été divisées en cinq blocs :
Ihobe. Il implique également les agences C’est pourquoi le Gouvernement basque Analyser, Définir, Agir, Responsabiliser, Gé-
et départements régionaux chargés de la redéfinit la feuille de route à l’horizon 2050 rer. Parmi les résultats énumérés jusqu’à
gestion des ressources en eau, de l’énergie, qui, en plus d’intégrer l’adaptation et l’at- présent figurent des rapports sur l’état
de la santé et des ports. Les autres membres ténuation, intègre également le facteur des connaissances et de la recherche, des
du projet sont les trois gouvernements pro- de transition énergétique, avec au cœur études de pré-mise en œuvre, des guides
vinciaux, sept municipalités et cinq centres le concept de transition juste. La feuille de pour les politiques et des rapports d’état
de recherche et de technologie. route à l’horizon 2050 sera soutenue par pour les projets déjà en cours.
deux composantes politiques principales :
Le projet représente un investissement une stratégie à l’horizon 2030 avec des Des projets pilotes sont mis en œuvre dans
direct de 19,8 millions d’euros par le biais lignes d’action spécifiques, comme indiqué les zones d’intervention à travers les dif-
d’un cofinancement de 51% de l’UE (LIFE). dans le Plan de Transition Energétique férents niveaux d’actions du projet - côte,
En outre, le projet devrait contribuer à la et de Changement Climatique du Pays bassin fluvial et régions urbaines/périur-
mobilisation de 625 millions d’euros sup- Basque à l’horizon 2024 récemment lancé ; baines (figure).
plémentaires. et un processus législatif mené en parallèle
pour approuver la future Loi Basque sur la
La Stratégie sur le changement climatique Transition Énergétique et le Changement
du Pays basque - Klima 2050 a été approu- Climatique.
ENERGY CITIES
Année de création Energy Cities est une communauté d’apprentissage pour les villes
engagées dans la transformation de leur économie et de leur société,
1990 construite autour d’une approche « locale et durable d’abord ». Il n’y a
pas de conditions pour adhérer, si ce n’est l’ambition et l’engagement
de partager des expériences. En tant que membres du réseau Energy
Nombre total de Cities, les leaders locaux partagent, s’inspirent et apprennent les uns
members des autres – en construisant des solutions durables, inclusives et locales
pour leurs citoyens. Energy Cities présente des alternatives concrètes
175 déployées par les municipalités et plaide pour un changement de la
gouvernance politique et économique à tous les niveaux. Le réseau
membres directs, se concentre sur quatre systèmes principaux basés sur les ressources
représentant plus (énergie, nourriture, matériaux et système d’espace partagé) essentiels
à la prospérité des communautés locales dans les limites de la planète.
de 2 700 autorités
locales En pratique, Energy Cities soutient les actions locales en faveur de
l’énergie et du climat à travers :
les citoyens et les autres parties prenantes et financier pour développer un concept
concernées. Pour atteindre les objectifs ambi- d’investissement mature et crédible. L’un
Decarb City Pipes 2050 tieux de neutralité climatique au niveau local, des facteurs qui ont fait le succès de l’EUCF
des quartiers et des les municipalités ne sont plus les seuls déci- est le processus de candidature très simple,
deurs. Dans ce projet, six villes – Brasov, Brest, accessible et efficace. En outre, le programme
bâtiments sans fossiles Dublin, Mouscron, Niš, Valencia – déploient est efficace car il cible un besoin spécifique
Decarb City Pipes 2050 montre comment des mécanismes de gouvernance locale des ville : le développement du savoir-faire
les autorités locales peuvent renforcer leurs « à l’épreuve du futur » en promouvant un et des capacités financières.
capacités pour sortir des combustibles fos- partage des responsabilités entre toutes les
siles. Bilbao, Bratislava, Dublin, Munich, Rot- parties prenantes locales. Dans ce esprit, En-
terdam, Vienne et Winterthur coopèrent pour ergy Cities a publié un rapport sur les PACTS Cities Stories –
apprendre les uns des autres et élaborer locaux et la manière dont les municipalités
des feuilles de route vers des systèmes de créent leur propre COP21. Cette publication Le podcast d’Energy
chauffage et de refroidissement décarbonés examine les outils et les exemples de villes Cities
d’ici 2050. Enrichi par un conseil consultatif, et de territoires pour lancer des processus
le projet vise à donner des moyens à plus locaux qui fixent des objectifs climatiques Cities Stories est un podcast d’interviews et
de 220 agents publics et à améliorer plus ambitieux avec les parties prenantes locales. d’histoires de personnes engagées qui contri-
de 50 politiques locales de chauffage et de buent de manière inspirante à la transition
refroidissement. À terme, il vise à embarquer énergétique dans les villes et les communes.
80 villes dans le même processus de feuille European City Facility Chaque mois, le podcast d’Energy Cities
de route. Pour que les villes se décarbonent, accueille un nouvel invité, présentant un
elles doivent accroître leurs compétences en (EUCF) – Renforcer les large éventail d’acteurs de différents ho-
renforçant leurs capacités et en capitalisant capacités des autorités rizons et secteurs en Europe, qui œuvrent
sur les outils existants. Si cela ne crée pas de tous pour des sociétés plus durables et plus
nouvelles forces de travail, cela peut au moins locales démocratiques. Chaque épisode présente
favoriser la reproduction des meilleures pra- l’histoire d’une ville membre, partageant des
tiques, également en termes d’efficacité des Les municipalités éprouvent des difficultés à expériences et des leçons sur des sujets tels
ressources. En outre, Energy Cities a publié accéder aux fonds mis à leur disposition. En que l’énergie communautaire, la précarité
un document d’orientation sur les raisons et effet, elles sont en décalage avec la culture énergétique, les villes « intelligentes », dans
les modalités de l’abandon des combustibles du monde financier et n’ont pas toujours la le but d’améliorer la planification locale et
fossiles dans les bâtiments d’ici 2050. capacité de préparer un plan bien structu- les pratiques énergétiques.
ré pour répondre à un appel à projets. De
même, le monde de la finance et de l’inves-
Tomorrow – une tissement n’est pas familier avec le mode
de fonctionnement des villes. L’objectif de
gouvernance locale « à la EUCF est donc de réunir l’expertise des
l’épreuve du future » villes et du monde financier afin de donner
aux villes les moyens de développer leur
Tomorrow est un projet financé par l’UE savoir-faire et d’accéder à une variété de
qui vise à donner aux autorités locales les nouvelles sources de financement. Concrè-
moyens d’élaborer des feuilles de route pour tement, les villes sélectionnées dans le cadre
la transition vers 2050, en collaboration avec de la EUCF reçoivent un soutien technique
Cádiz, à l’avant-garde
de la municipalisation de l’énergie
Ville portuaire de 120 000 habitants située dans le sud de l’Andalousie, capitale de la province du même
nom (1 200 000 hab.), Cádiz est considérée comme un modèle de politique énergétique municipale en
Espagne et en Europe. Signataire de la Convention des maires pour l’énergie et le climat en Europe dès
son lancement en 2009, Cádiz s’était alors engagée à réduire ses émissions de 21 % en 2020 par rapport à
2007. Si aucun résultat n’a été reporté, la ville a annoncé la publication d’un plan d’adaptation et d’un plan
d’action en faveur de l’énergie durable et du climat (PAAEDC) ainsi que la mise à jour de son inventaire
d’émissions fin 2021, avec un objectif de réduction des émissions de 40 % en 2030. En 2016, il était estimé que
l’empreinte carbone de la ville s’élevait à 305,6 tCO2/an.
Municipalisation installent des panneaux photovoltaïques En novembre 2020, EdC a signé un nouvel
participative de l’électricité pour leur consommation propre, en plus accord avec la municipalité de Cádiz et
d’une réduction de 95 % de la taxe sur les services sociaux pour mettre en place
L’originalité de Cádiz repose sur l’existence les constructions, installations et travaux la « Couverture énergétique annuelle »
depuis l’an 2000 de la plus grande entre- (Cádiz+Cerca, 21/02/2021). (Cobertura Energética Anual – CEA), une
prise semi-publique de distribution et de nouvelle aide destinée à garantir un ac-
fourniture d’électricité du pays, Eléctrica La lutte contre la précarité cès minimum à l’énergie aux ménages les
de Cádiz (EdC), dont le capital est détenu énergétique plus précaires qui peinent à payer leurs
à 55 % par la municipalité (le reste par factures. En contrepartie de ce dispositif,
Endesa et la banque Unicaja). Depuis 2015, la lutte contre la précarité testé pendant un an chez trente familles
énergétique est devenue une priorité pour lors d’une phase pilote, chaque ménage
EdC encourage depuis 2015 la participa- le gouvernement « del cambio », alliance bénéficiaire doit assister à un atelier de
tion active des citoyens dans la gestion des deux coalitions « Ganemos Cádiz » et formation sur l’efficacité énergétique. La
publique de l’électricité à travers l’organi- « Cádiz sí se puede ». Durement touchée CEA offre également à EdC un nouvel argu-
sation de tables rondes sur la transition par la crise économique de 2008, Cádiz ment tarifaire auprès des consommateurs.
énergétique (MTEC) et contre la pauvreté comptait alors un taux de chômage parmi En effet, il existe un tarif social national
énergétique (MCPE). C’est une décision les plus élevés d’Europe (30 %). Un diagnos- auquel contribue chacun des 500 fournis-
d’une MTEC qui a amené EdC à fournir de tic révélait alors le gaspillage énergétique seurs d’électricité du pays, mais que seule
l’électricité certifiée 100 % renouvelable, de la municipalité et le manque de com- la poignée de « fournisseurs de référence »
grâce aux garanties d’origine. Une perfor- préhension des citoyens de leurs factures sont en droit de distribuer, favorisant ainsi
mance qui permet à EdC de revendiquer énergétiques. La nouvelle majorité a donc les grands fournisseurs nationaux aux
une réduction de 58 500 tCO2/an. lancé un premier « Plan de choc contre la dépens des entreprises municipales.
pauvreté énergétique ». Trois éditions de
Cádiz a longtemps peiné à développer ce plan ont permis d’accorder un suivi per- Source : Eléctrica de Cádiz
la production d’électricité à partir d’éner- sonnalisé à 2 218 familles, l’organisation de
gies renouvelables sur son territoire, alors 155 ateliers sur les économies d’énergie et
même que la ville bénéficie d’un taux d’en- la compréhension des factures d’électricité,
soleillement parmi les plus importants auxquels ont participé 1 670 personnes,
d’Europe, propice au développement du dont des ménages en précarité énergé-
photovoltaïque. EdC ne produit pas sa tique (ESEficiencia, 03/03/2020). En 2017,
propre énergie et n’investit pas directe- une MCPE a débouché sur l’adoption d’un
ment dans des capacités de production tarif social (Bono Social Gaditano), financé
renouvelables. Mais depuis 2018, elle en- à parts égales par la municipalité et EdC,
courage l’autoconsommation. En janvier pour réduire la facture énergétique des
2020, une exonération de 50 % de la taxe familles les plus précaires (El Periódico
foncière est mise en place par la municipa- de la Energía, 01/07/2017).
lité pour tous les logements et locaux qui
FEDARENE
La Fédération européenne des agences et des régions pour l’énergie
Année de création et l’environnement (Fedarene) a été créée le 8 juin 1990 par les gou-
vernements de six régions : Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur,
1990 Aquitaine, Nord Pas-de-Calais (France), Wallonie (Belgique) et Pays
basque (Espagne). Soutenue par différents programmes de la Commis-
sion européenne, Fedarene cherche à faire entendre la voix des régions
Nombre total de dans le débat sur les politiques énergétiques et environnementales au
membres niveau européen. Elle promeut l’échange d’expériences et le dévelop-
pement de projets transnationaux en offrant un forum de discussion,
80+ pour ses membres et tous les acteurs impliqués dans la transition éner-
gétique : autorités publiques, organisations non gouvernementales,
citoyens, petites et moyennes entreprises et institutions financières.
Nouveaux membres Les élargissements successifs de l’Union européenne ont étendu la
en 2021 sphère d’influence de Fedarene. Aujourd’hui, plus de 80 organisations
de 23 pays européens font partie du réseau. En outre, Fedarene est
également l’un des partenaires fondateurs de la Convention des maires
n.a. pour le climat et l’énergie, lancée en 2008.
Il existe dix groupes de travail au sein du Majorque. Enagas, qui exploite le réseau de
réseau, qui facilitent les échanges entre les RELaTED gaz espagnol, coordonne le projet, financé
parties prenantes sur la sobriété énergétique, par l’UE (H2020).
les énergies renouvelables, l’adaptation au RELaTED (REnewable Low TEmperature • PROSPECT+ permet de renforcer les capa-
changement climatique, l’économie circu- District) promeut une solution de réseau à cités des GLR afin de financer et de mettre
laire, le suivi des données, la mobilité, et les ultra-basse température pour les nouveaux en œuvre des plans d’énergie durable assu-
îles et communautés rurales. Ces groupes systèmes de chauffage urbain et la décar- rer leur suivi et garantir les synergies avec
de travail ont tenu diverses sessions en ligne bonation progressive des systèmes existants. d’autres plans locaux.
en 2020 et 2021, réunissant des experts du Coordonné par TECNALIA, un centre de re- • QualDeEPC vise à mettre en place un sys-
domaine et les membres du réseau. cherche appliquée et de développement tème d’évaluation et de certification de la
technologique du Pays basque, plusieurs performance énergétique des bâtiments
Fedarene est actuellement impliqué dans projets pilotes ont été réalisés en Europe : en Europe, afin d’accélérer les travaux de
12 projets européens, répertoriés dans le rénovation énergétique profonde.
rapport Sustainable Regions in Action 2022, • La rénovation du site d’Iureta dans le Pays • REGILIENCE vise à favoriser l’adoption et la
notamment la Convention des maires en basque, afin de réduire sa consommation diffusion de trajectoires régionales de rési-
Europe (cf. Focus CoM Europe), et la EU City d’énergie et d’installer un anneau de distri- lience climatique, en suivant une approche
Facility (en partenariat avec Energy Cities bution à ultra basse température (35°C) en axée sur la demande basée sur l’expertise
et Climate Alliance – cf. Focus Energy Cities). parallèle du réseau préexistant, permettant et des connaissances acquises. Il a débuté
des échanges de chaleur à la demande. en 2021 et est coordonné par Institute for
European Energy and Climate Policy.
ENERGee Watch • Trois autres sites pilotes au Danemark, • REMARKABLE met en place un programme
en Estonie et en Serbie. Par exemple, l’ex- de « leadership climatique » afin d’aider
Le réseau ENERGee Watch relie les GLR qui périence de la région de Tarkon est main- les dirigeants des autorités publiques et
échangent sur la collecte, le suivi et la dif- tenant étendue à l’ensemble du réseau de des communautés à mettre en œuvre des
fusion des données climatiques et énergé- chauffage urbain de Tartu (Estonie). Avec le feuilles de route transformationnelles et
tiques au niveau local et régional. Grâce partenaire local GREN, RELaTED a déjà testé des solutions innovantes pour atteindre la
à une subvention européenne H2020 un la capacité de réduire les pertes du réseau neutralité climatique d’ici 2050.
programme d’apprentissage de pair à pair de distribution de 5%. • Le projet ePLANET vise à améliorer la coor-
a été lancé, permettant aux GLR de définir, dination entre les autorités locales et les
vérifier et contrôler leurs actions relatives à gouvernements régionaux en favorisant la
l’énergie et au climat. Sept agences régio- Autres projets numérisation des données énergétiques
nales de l’énergie sont impliquées : Agence disponibles dans des sources de données
locale de l’énergie d’Alba (Roumanie) (cf. Parmi les autres projets auxquels Fedarene dispersées.
cas d’étude), Auvergne Rhône-Alpes Energie participe activement : • Le projet Energy Efficiency Watch 4 (EEW4)
Environnement, Agence de l’énergie et du • Opengela permet la création de guichets contribue à la réalisation de la Directive
climat d’Île-de-France (France), Agence de de quartier pour fournir des conseils et un européenne sur l’efficacité énergétique en
l’énergie des 3 comtés (Irlande), Agence de soutien à la rénovation des bâtiments. Grâce permettant la mise en œuvre d’instruments
l’énergie de Chypre, Agence de l’énergie de à un financement H2020, elle mettra en place politiques pour l’efficacité énergétique.
Plovdiv (Bulgarie) et Agence de l’énergie des bureaux dans deux districts du Pays
de Savinjska (Slovénie). Le projet propose basque (Espagne) qui seront ensuite repro-
des sessions d’apprentissage sur la collecte duits dans la région.
de données sur l’énergie, les indicateurs du • Green Hysland vise à créer le premier éco-
changement climatique, le suivi, l’affichage, système d’hydrogène vert dans les îles Ba-
la diffusion et la validation des données. Le léares. Il produirait, générerait et distribue-
deuxième cycle d’apprentissage commence rait 300 tonnes d’hydrogène renouvelable
en mars 2022 par an grâce à l’énergie solaire sur l’île de
ROUM ANIE A L BA IULIA 6 6 369 (2 01 8) 210 189 TCO 2 (20 0 8) -24 % E N 20 20 (BAS E : 2 008)
L’inventaire d’émissions de 2008 a révélé Plusieurs initiatives à grande échelle ont dont Alba Iulia, à collecter et à compiler des
que plus de 50 % des émissions de la ville été lancées cette année, notamment : la données sur l’énergie et le climat. L’analyse
provenaient du chauffage des bâtiments, mise en œuvre d’un projet d’énergie re- locale des risques climatiques, élaborée
et plus de 21 % du transport (figure). Bien nouvelable visant à fournir de l’énergie par ANERGO, comprend une évaluation
que l’électricité ne représente que 12 % de solaire à la piscine olympique municipale ; des principaux types de phénomènes envi-
la consommation d’énergie de la ville, les l’installation de panneaux photovoltaïques ronnementaux et climatiques susceptibles
émissions qui y sont liées sont plus élevées sur les toits de six bâtiments éducatifs pu- d’avoir un impact négatif sur un ou plusieurs
en raison de la faible efficacité de la pro- blics ; l’installation de pompes à chaleur secteurs municipaux, de causer des dom-
duction et des pertes sur le réseau. Ainsi, pour alimenter une maison de retraite en mages matériels ou de mettre en danger
les principaux domaines d’action identifiés énergie thermique ; le lancement d’une des parties de l’infrastructure construite
par la ville dans son Plan d’action pour étude visant à identifier les niveaux de sur le territoire de la collectivité locale. Ces
l’énergie durable couvraient : le secteur pauvreté énergétique dans la zone de lo- secteurs sont ciblés selon la méthodologie
des bâtiments résidentiels et publics, via gements sociaux et à trouver des solutions de la Convention des Maires.
l’amélioration de l’efficacité énergétique innovantes ; la rénovation du bâtiment
et l’augmentation de la part des énergies du plus important collège de la ville) en
renouvelables, surtout locale ; le secteur un bâtiment à énergie quasi nulle (nZEB). EMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE
des bâtiments tertiaires, par l’améliora- DE ALBA IULIA EN 2008 (TCO2E)
tion de l’efficacité énergétique, l’isolation L’engagement de la ville à atteindre ses Source : Alba Iulia PAED, 2019
et l’automatisation de la consommation objectifs en matière de développement
d’énergie ; et le secteur des transports, par durable s’étend également à sa politique 2%
1%
la promotion des transports publics et de d’investissement public, où la part de finan-
la mobilité douce. cement pour la mise en œuvre de projets 14 %
« verts » atteindra près de 50 % du montant 21 %
Amélioration de l’efficacité total des investissements au cours de la
énergétique des prochaine période.
Bâtiments résidentiels
Éclairage public
Transport municipal
Transport public
CDP
Année de création Le CDP est une organisation caritative mondiale à but non lucratif
qui gère la plateforme de déclaration mondial permettant aux inves-
2000 tisseurs, aux entreprises, aux villes, aux États et aux régions de suivre
leurs impacts environnementaux. Au cours des vingt dernières années,
elle a créé cette plateforme qui a donné lieu à un engagement sans
Nombre de GLR précédent sur les questions environnementales dans le monde entier.
Travaillant avec plus de 590 investisseurs représentant plus de 110 000
déclarants Md$ d’actifs, le CDP a été la première organisation à utiliser les mar-
chés de capitaux et les marchés publics pour inciter les entreprises à
1 128 villes, 96 États divulguer leurs impacts environnementaux, à réduire leurs émissions
et régions de gaz à effet de serre, à préserver les ressources en eau et à protéger
les forêts.
Nouveaux GLR Plus de 14 000 organisations dans le monde ont déclaré des données
déclarants en 2021 par le biais du CDP en 2021, dont plus de 13 000 entreprises représentant
plus de 64 % de la capitalisation boursière mondiale, et plus de 1 200
villes, États et régions. Le CDP est un membre fondateur de l’initiative
395 villes Science Based Targets, de la We Mean Business Coalition, de l’Investor
Agenda et de l’initiative Net Zero Asset Managers.
Située sur la côte de la pointe la plus méri- d’interventions pour accroître l’approvision- qu’aux investissements dans de nouvelles
dionale de l’Afrique subsaharienne, la ville nement, telles que le dessalement, l’utilisa- infrastructures.
du Cap est particulièrement vulnérable tion des eaux souterraines, la réutilisation
aux sécheresses induites par le change- de l’eau et l’élimination de la végétation Une mise en œuvre
ment climatique et devrait connaître des exotique envahissante. complexe
précipitations plus faibles et moins fiables
dans les décennies et les siècles à venir. L’un des engagements fondamentaux de L’exploitation des eaux souterraines est
Dans le même temps, la ville du Cap est la stratégie de l’eau du Cap est un accès en bonne voie, deux nouveaux systèmes
confrontée à des problèmes socio-écono- sûr à l’eau et à l’assainissement. Le service de captage d’aquifères ont été installés
miques difficiles, la plupart des personnes de l’eau et d’assainissement joue ici un rôle durant la sécheresse et le système existant
confrontées à un stress hydrique permanent majeur en améliorant l’accès aux toilettes a été mis à jour. Une « recharge contrôlée
étant économiquement et socialement publiques. de l’aquifère » sera utilisée pour maximi-
marginalisées. Cette combinaison de défis ser la recharge et le stockage des eaux
est devenue particulièrement visible pen- Ensuite, la ville s’est engagée à promou- souterraines et empêcher l’intrusion de
dant la sécheresse de 2015 à 2018. voir l’utilisation rationnelle de l’eau par l’eau de mer dans le projet de l’aquifère de
tous. Pour ce faire, Le Cap révise les règle- Cape Flats, peu profond et non confiné. La
La stratégie pour l’eau ments en matière de planification, gère conception des systèmes de dessalement
le réseau d’eau de manière plus efficace et de réutilisation de l’eau est aussi bien
Par conséquent, la ville s’engage désor- afin de réduire les pertes et les fuites, et avancée. Des leçons tirées de l’exploitation
mais à renforcer sa résilience en matière encourage les comportements économes. d’un site temporaire de dessalement et
de gestion de l’eau et à améliorer ainsi la La consommation globale d’eau est ainsi d’un site pilote de réutilisation de l’eau
qualité de vie de ses citoyens. Cet enga- passée de 250 litres par personne et par pendant la sécheresse.
gement a été officialisé dans la Stratégie
jour en 2004 à 140 litres par personne et
pour l’eau de la ville du Cap (Cape Town
par jour en 2021. La consommation d’eau de la ville du Cap
Water Strategy), qui détaille cinq enga-
gements distincts visant à garantir l’ap- évolue donc rapidement. Alors que l’OMS
provisionnement en eau à 99,5 % avant Un autre pilier essentiel de la stratégie affirme que chaque personne a besoin de
2030. vise à diversifier les sources pour un ap- 50 L d’eau par jour pour ses besoins de
provisionnement suffisant et fiable en eau, base, beaucoup reste à faire pour garantir
La stratégie d’adaptation à la sécheresse notamment grâce eaux souterraines, la durablement un accès à l’eau aux membres
et de sécurité de l’eau est un pilier essentiel réutilisation de l’eau et le dessalement. Au les plus vulnérables de la société. Mais les
de la lutte de la ville contre le changement total, la ville vise le raccordement d’environ mesures prises par la ville pour réduire le
climatique. Le Cap opte pour une approche 300 millions de litres par jour d’eau nou- risque de sécheresse grave et sa résilience
multidimensionnelle fondée sur le change- velle au cours des dix prochaines années, durant la crise ont montré des qualité lo-
ment de comportement, la gestion de la et davantage au-delà. Cet objectif sera cales d’adaptation, qui ont permis d’éviter
demande par la gestion de la pression et atteint grâce à de nouveaux mécanismes une catastrophe en 2018 et de renforcer la
la prévention des fuites, et la mise en œuvre réglementaires et mesures incitatives, ainsi résilience pour l’avenir.
Les énergies renouvelables, facteurs de la baisse des émissions des villes et régions
834
villes
zones à
faibles
émissions
1 441 carbone
km
NOUVELLES INFRASTRUCTURES CYCLABLES VILLES AVEC DES ZONES À FAIBLES ÉMISSIONS DE CARBONE
1 441 km de nouvelles pistes cyclables ont été 231 villes, dont 225 se trouvent en Europe, ont une zone à faibles
déployées en Europe entre mars 2020 et avril 2021, émissions. C’est 11 % de plus qu’en 2019. REN21, 2021
sur les 2 591 km annoncés par les villes.
European Cyclists’ Federation, 2021
2actions
376 EUROPÉENNE
2 376 actions d’adaptation ont été recensées
par la Convention des maires européennes
parmi ses 10 868 signataires. 73 % d’entre NOMBRE DE SIGNATAIRES DE
elles concernent l’agriculture.
L’INITIATIVE REGIONSADAPT
73 % CoM Europe
7 nouvelles régions ont rejoint cette
En Europe, cette période a été également un moment charnière pour les politiques clima-
tiques, avec le lancement du Pacte Vert européen (European Green Deal) fin 2019, l’ouverture
d’un nouveau cadre financier pluriannuel (CFP) en 2021, et la mise en place d’un plan de
relance européen pour aider les Etats membres à affronter les difficultés économiques liées
à la pandémie de Covid-19. Alors que le plan de relance européen, censé créer une Europe
« verte et digitale », donne un rôle de premier plan aux États, la dimension climatique de la
politique de cohésion, à destination des régions, se voit renforcée sous l’effet du Green Deal.
La deuxième partie de cette analyse – la plus longue, a pour but de mieux comprendre à la
fois le rôle que donne l’UE aux régions dans l’atteinte de la neutralité carbone, et l’action réelle
des gouvernements régionaux et infranationaux européens pour baisser leurs émissions de
gaz à effet de serre.
a Les expressions « gouvernements régionaux », « gouvernements infranationaux » ou encore « gouvernements intermédiaires » seront utilisées ici indistinctement
Km annoncés
Km mis en place
3K
2K
1K
0
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
21
21
21
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
S
S
AI
IN
ÛT
PT
E
RI
BR
BR
BR
AR
AR
IE
IE
LE
M
JU
SE
AO
AV
NV
VR
IL
TO
M
M
JU
VE
CE
FÉ
JA
OC
DÉ
NO
veaux modes de transports aux habitants et permettent aux Des villes s’accrochent aux arbres pour
villes d’élargir leurs sources de financement de la mobilité.
Enfin, certaines villes aux Etats-Unis, en France, voire des pays
retenir les gaz à effet de serre et la
comme l’Estonie ou le Luxembourg, ont rendus leurs transports chaleur
gratuits, parfois en réaction à la pandémie.
Dans beaucoup de ville, l’introduction d’espaces verts et la
Cependant, ces nouveaux modèles, s’ils ne sont pas correcte- plantation d’arbre permettent d’atténuer l’effet d’îlot de cha-
ment mis en œuvre et assortis d’une réflexion sur leurs effets leur urbain et de gagner en résilience face à l’augmentation de
sociaux, comportent aussi le risque d’accentuer les inégalités la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur extrême
sociales. Aux États-Unis, le géographe John Stehlin a montré due au changement climatique. Par exemple, l’augmentation
que le développement du vélo à Détroit, Philadelphie et San de la surface occupée par des espaces verts est au cœur de
Francisco a accompagné des processus de gentrification et la 2030 Resilience Strategy adoptée en 2017 par Athènes, une
accru des divisions spatiales, mais aussi de genre et de race28. des villes européennes les plus exposées aux fortes chaleurs.
De même, la gratuité des transports en commun peut avoir La ville a obtenu un prêt de €5 millions de la Natural Capital
tendance à toucher davantage les populations de centre- Financing Facility de la Banque d’investissement européenne
ville, favorisées, ayant un accès privilégié aux transports en en 2019 pour restaurer les espaces verts de ses parcs et de
commun, et elle requiert d’importantes ressources financières ses rues, créer des corridors verts entre les espaces verts et
qui ne peuvent pas être allouées à d’autres problématiques restaurer la colline de Lycabette. En juillet 2021, la ville a nom-
au moins aussi importantes pour les usagers (ponctualité, mé une « Chief Heat Officer », pour organiser la résilience de
accès pour les personnes situées en périphérie des villes…)29. la ville au fortes chaleurs, suivant ainsi l’exemple du comté
américain de Miami-Dade ou de la ville de Freetown (Sierra
Des villes élaborent des politiques publiques de transports Leone) (cf. Partie 3 – C40)31.
qui prennent en compte ces problématiques. Dans son nou-
veau Clean Transportation Electrification Blueprint, la ville de Mais souvent, ces espaces sont très inégalement répartis. En
Seattle cherche à combiner le développement de l’électromo- Europe, une rapport récent de l’Agence Européenne de l’En-
bilité et son engagement envers l’équité raciale et la justice vironnement a rappelé l’inégalité de l’accès à la nature en
climatique. Le plan cherche à la fois à réduire les émissions ville. D’une part, les villes du nord et de l’ouest de l’Europe ont
dues aux transports, à promouvoir la mobilité électrique et plus d’espaces verts (rapporté à leur surface totale) que leurs
les modes de transport actifs, tout en cherchant à développer consœurs de l’est et du sud. De plus, au sein même des villes,
une économie bas carbone et inclusive30. A Bogota, alors que les espaces verts sont moins accessibles et de moins bonne
seulement 24 % des cyclistes sont des femmes, la ville s’est qualité dans les quartiers pauvres32. Une situation similaire
engagée à atteindre la parité dans l’usage de la bicyclette. aux États-Unis : une étude publiée début 2021 a montré qu’en
moyenne, les quartiers pauvres des villes américaines ont
15 % d’arbres en moins que les quartiers riches, ce qui mène
à une différence de température moyenne d’environ 1,5°C33.
b L’action climat des nations britanniques sera également évoquée dans cette analyse.
FIGURE 2
ÉQUILIBRE ENTRE PROGRAMMES RÉGIONAUX ET NATIONAUX POUR LE CFP 2021-2027
Source: Committee of the Regions, 2021
ESPAGNE ITALIE
ALLEMAGNE
HONGRIE
GRÈCE BULGARIE
POLOGNE REP TCHÈQUE
Nombre de programmes
SLOVAQUIE
PORTUGAL
ROUMANIE CROATIE
LITUANIE
AUTRICHE
SUEDE IRLANDE ESTONIE CHYPRE
BELGIQUE FINLANDE
LETTONIE DANEMARK
PAYS-BAS SLOVENIE LUXEMBOURG
MALTE
MONTANT DE LA POLITIQUE DE COHÉSION EUROPÉENNE (PÉRIODE 2021-2027) DONT BÉNÉFICIE CHAQUE ETAT MEMBRE (EN MILLIARDS)
Source: Toute l’Europe
POLOGNE
ITALIE
ESPAGNE
ROUMANIE
PORTUGAL
HONGRIE
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
GRÈCE
FONDS SOCIAL EUROPÉEN PLUS (FSE+)
ALLEMAGNE
LETONNIE
ESTONIE
SLOVENIE
BELGIQUE
SUEDE
FINLANDE
PAYS-BAS
IRLANDE
AUTRICHE
CHYPRE
MALTE
DANEMARK
LUXEMBOURG
0 10 20 30 40 50 60 70
La gestion des fonds structurels européens est, elle aussi, Au moment de la pandémie de Covid-19, l’importance des
davantage laissée aux régions dans les pays de l’ouest de fonds de relance débloqués par l’UE à destination des États a
l’Europe que dans ceux de l’est. Les régions sont les autorités renforcé leur rôle, parfois au détriment des échelons régionaux
de gestion d’au moins une partie des fonds européens en et locaux. En réponse à la pandémie et à l’arrêt des activités
France, en Belgique, en Irlande, en Italie, en Pologne, tout économiques qu’elle a provoqué, en particulier en 2020, l’UE
comme les Länder autrichiens et allemands ou les provinces a mis en place NextGenerationUE, un instrument financier
FIGURE 3
ELIGIBILITÉ DES RÉGIONS AUX INVESTISSEMENTS POUR L’EMPLOI ET LA CROISSANCE (FEDER ET FSE+) POUR LA PÉRIODE 2021-2027
Source: Commission européenne
CATÉGORIES DE RÉGIONS
c Les montants des fonds sont indiqués dans les prix de 2018
d A cause de leur importance tant politique qu’historique, de l’accès aux données et des biais naturels des auteurs de cette analyse, les compétences des régions situées à
l’ouest de l’Europe sont davantage traitées ici.
RETOUR D’EXPÉRIENCE
• Schémas Régionaux de Raccordement au Réseau des Énergies • Stratégie et législation sur la transition énergétique
Renouvelables
• Soutien à des programmes pour l’efficacité énergétique et les
• Actions pour la maîtrise de l’énergie énergies renouvelables
• Promotion de l’efficacité énergétique via des régulations sur les
ÉNERGIE
bâtiments ; l’aménagement du territoire ; des directives pour les
municipalités
• Régulation et planification du chauffage urbain
• Gestion de l’énergie en milieu urbain
• Élaboration du plan de développement économique et d’innovation • Soutien au développement économique régional (conseil, soutien
régional (SRDEII) financier)
ÉCONOMIE
• Sélection des entreprises à aider dans la région (création, reprises
ou en difficulté)
• Gestion des fonds européens pour le développement rural et pour • Planification et régulation de l’aménagement du territoire
l’agriculture (Raumordnungspläne)
AMÉNAGEMENT • Gestion interrégional des littoraux et des massifs • Régulation sur les bâtiments, fixation de seuils d’efficacité
URBAIN ET RURAL énergétique
• Protection des eaux
• Financements pour les logements sociaux
• Financements pour le développement urbain
• Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et • Gestion des aires régionales protégées et des ressources
d’Égalité des Territoires naturelles
• Aires protégées et parcs régionaux • Planification de la protection de l’environnement, gestion des
paysages, gestion de la conservation du sol
• Plan Régional Forêt Bois - Actions en faveur de la biodiversité
• Planification de l’action climat
CLIMAT /
ENVIRONNEMENT (9 Länder ont une loi climat)
• Sensibilisation et conseil sur l’environnement et le climat
• Promotion de l’éducation au développement durable
• Supervision, contrôle et suivi de la pollution de l’air
• Commande publique durable
BUDGET
32,26 (2018) 417,203 (2019)
(milliards d’euros)
• L’Écosse (Royaume Uni) attribue la baisse de 43 % de ses • En vue de réduire de 60 % la consommation d’énergie finale
émissions entre 1990 et 2019 au passage d’une électricité d’ici 2050, la région Nouvelle Aquitaine (France) accom-
carbonée à un mix qui repose désormais fortement sur l’éo- pagne les particuliers avec 10 000 rénovations suivies (audit,
lien, facteur également déterminant des baisses récentes tiers-financement) représentant 84 000 tCO2eq évitées. Elle
des émissions (-2,3 % entre 2018 et 2019)51. cherche ainsi à stimuler le marché de la rénovation éner-
gétique en fournissant un modèle aux professionnels du
• A l’inverse, la Catalogne (Espagne) explique la légère hausse bâtiment et aux banques. La région est par ailleurs fer de
de ses émissions entre 2018 et 2019 par une baisse de la lance dans la structuration de la filière éco-matériaux avec
production hydroélectrique et une hausse de la production l’appel à projets « Bâtiment du futur » afin d’accompagner
d’électricité à partir de centrale à gaz à cycle combiné, très techniquement et financièrement les projets de rénovation
répandues en Espagne depuis le début des années 200043. et de construction les plus exemplaires. Par ailleurs, la région
accompagne les entreprises de toute taille pour amélio-
Au-delà des régions déclarantes au CDP, d’autres régions rer d’au moins 10 % l’efficacité énergétique des procédés
semblent avoir bénéficié de l’essor des renouvelables pour industriels en 3 ans54.
baisser leurs émissions :
• En Lombardie (Italie), 96 millions d’euros, provenant du
• En Pays de la Loire (France), la méthode Basemis a permis FEDER, ont été alloués à l’efficacité énergétique des bâti-
un suivi des émissions régionales depuis 2008. Les résultats ments publics dont 52 % appartiennent à la classe G (les
montrent que pour une consommation énergétique restée plus consommateurs d’énergie). Ils doivent permettre de
relativement stable entre 2008 et 2018, les émissions de réduire la consommation d’énergie entre 1,7 et 2,7 millions
gaz à effet de serre ont baissé d’environ 8 %. Sur la même de tonnes équivalent pétrole (Mtep) sur une consommation
période, la production d’énergie renouvelable a plus que d’environ 24 Mtep, soit une baisse comprise entre 7 et 11 %44.
doublé, permettant une baisse de 10 % de l’intensité car-
bone de l’énergie52. Enfin, le secteur du transport routier est cité par trois régions
auprès du CDP pour expliquer la baisse de leurs émissions.
• De même, au sein du Land de Thuringe (Allemagne), 57 % Les compétences des régions liées aux transports en font
de la production d’électricité est issue des renouvelables en général des acteurs clés pour les transports de moyenne
(éolien 22,4 % et biomasse 20 %). Un tiers de son électricité distance et l’intermodalité. En France, les régions sont « cheffes
consommée est importée, et les renouvelables assurent de file » de l’intermodalité et de la complémentarité entre les
24 % de la consommation énergétique de Thuringe. Plus de différents modes de transports.
30 000 systèmes photovoltaïques de ménages, entreprises et
municipalités y fournissent environ 12 % de l’électricité. C’est Les réseaux de régions engagées pour le climat portent la voix
également le Land avec le deuxième plus grand nombre de des régions, mettent en avant leurs résultats climatiques et
coopératives énergétiques. Grâce à ce fort développement renforcent leur rôle auprès des institutions internationales et
des renouvelables, mais aussi au secteur résidentiel et du étatiques. Regions4, par exemple, organise le reporting de ses
transport routier, les émissions du Land ont baissé de 23 % membres (et des signataires de son initiative RegionsAdapt)
entre 2000 et 201553. auprès du CDP, et met en avant leurs résultats auprès des
instances internationales. A travers son projet #RegionsVoice,
L’industrie est également un fort déterminant de l’évolution le réseau porte la voix des gouvernements régionaux aux
des émissions des régions. Quatre régions déclarantes au événements majeurs des négociations climatiques interna-
CDP (Grand Est en France, Kronoberg en Suède, l’Écosse au tionale (cf. Partie 3). En 2021, avec Under2 Coalition, le plus
Royaume-Uni, les Abruzzes en Italie) estiment que le recul de grand réseau de régions engagées à s’aligner avec l’Accord
leur industrie, en particulier sidérurgique explique la baisse de Paris (260 membres en 2021 – cf. Partie 3), Regions4 a fait
récente de leurs émissions. Selon leurs propres indications, entendre les priorités et aspirations régionales à la COP26,
ce recul est davantage le fait de difficultés économiques que ainsi que les résultats des régions dans la lutte contre le
d’efforts climatiques. A l’inverse, le Land de Haute-Autriche a changement climatique. Dans sa déclaration à la COP 26, le
déclaré une hausse de ses émissions en 2018, qu’il attribue réseau souligne l’importance d’instaurer une gouvernance
à une hausse de la production d’acier, tout comme le pays multi-niveaux pour l’action climat, par exemple en associant
de Galles, qui voit dans son industrie sidérurgique le premier les gouvernements régionaux à l’élaboration, la coordination
facteur de hausse récente des émissions. et l’implémentation des CDN ainsi que des Plans nationaux
d’adaptation55.
Des régions mettent également en place des programmes de
décarbonation des bâtiments. Deux régions (Pays basque et
les Abruzzes) mettent en avant des gains d’efficacité énergé-
tique des bâtiments pour expliquer la baisse de leurs émis-
sions déclarées au CDP, sans pour autant donner de détails
Diminution
Augmentation
Stable
Inconnue
Des fonds européens sont accessibles aux régions pour mettre Enfin, en relation avec l’élaboration de leur SRADDET, plusieurs
en œuvre leurs actions d’adaptation. Pour la période 2021- régions françaises ont organisé leur « COP régionale », pour
2027, le programme européen LIFE, dédié au financement des rassembler des représentants de tous les types d’acteurs
projets en faveur de l’environnement et du climat et destiné de leur territoires et faire émerger des mesures communes,
aux entreprises, collectivités, associations, universités, fait de comme le Centre Val de Loire, la Bretagne ou encore l’Île-de-
l’adaptation une de ses trois « priorités » du volet climat, aux France. Ces processus de démocratie participative visent à
GRANDS ENSEIGNEMENTS
Bien que l’extraction du minerai noir en sition énergétique : 20 % des 19 milliards du 2030 et 2049.
Pologne ait largement diminué depuis une fonds lui sont réservés, devant l’Allemagne
trentaine d’année, le secteur du charbon (13 %) et la Roumanie (11 %). Trois régions Normalement, l’attribution des fonds de
représente encore 4,2 % de l’emploi de la polonaises ont été identifiées par la Com- transition juste par l’UE est conditionnée
Silésie. C’est le secteur où le taux de syndi- mission pour recevoir ces fonds : Upper à un plan de fermeture des mines (ou de
qués est le plus haut : 72 % des travailleurs Silesia, Eastern Wielkopolska et Wałbrzych. forte réduction de leur production) avant
sont rattachés à un syndicat, alors que la Trois autres sont en négociation entre le 2030, mais l’UE a toléré cet étalage des
moyenne tous secteurs confondus est de gouvernement polonais et la Commission. fermetures sur 30 ans en raison de l’impor-
11 %. Ainsi, à la nécessité de diminuer for- tance de la région de Silésie pour l’approvi-
tement les activités charbonnières de la Un plan national de transition juste a été sionnement en charbon de toute l’Europe.
région, émettrices de gaz à effet de serre préparé par le Ministère du Climat et de
et dangereuses pour la santé humaine, l’Environnement polonais. En parallèle, les Le PTTJ prévoit aussi une baisse de la pro-
s’ajoute le défi de reconvertir des travail- gouvernements de ces six régions ont éta- duction d’électricité au charbon de 80 % d’ici
leurs attachés à l’identité de leur région et bli un plan territorial de transition juste 2030 (de 14 403 GWh en 2019 à 3 079 GWh
dépendants de cette industrie. (PTTJ), en partenariat avec la Commission en 2030) grâce à la fermeture de quatre
européenne, le gouvernement national, les centrales à charbon (deux en 2028, deux en
Des plans nationaux centrés gouvernements locaux, des organisations 2030), permettant ainsi une baisse de 62,1 %
sur la « transition juste » représentantes du secteur privé, de la re- des émissions de CO2 dues à la production
cherche, des syndicats et de la société civile. d’électricité. Il prévoit aussi d’installer des
Un an après la COP24 de 2019 à Katowice, énergies renouvelables capables de pro-
la capitale de la Silésie, le gouvernement Un plan territorial de transi- duire 189 827 MWh par an.
polonais adopte son Plan national 2021- tion juste prêt
2030 pour l’énergie et le climat demandé Un rapport du Bankwatch Network et du
par l’UE, où il fixe un objectif de hausse de Le plan territorial de transition juste de Polish Green Network analysant les plans
23 % de l’efficacité énergétique pour 2030 la Silésie prévoit de fermer trois mines avant territoriaux de transition juste en Pologne
et où il prévoit d’utiliser des fonds euro- 2030 (Ruda, Boleslaw Smialy et Sosnica), estime que dans l’ensemble, les plans pré-
péens pour la formation des travailleurs ce qui permettra de baisser l’extraction de voient des mesures adéquates pour la re-
concernés par les fermetures de mines et charbon de 30 Mt en 2021 à 23 Mt en 2030. conversion et la formation des travailleurs
leur reconversion dans d’autres secteurs. Selon ce plan, ces fermetures entraineront affectés par la fin d’activité émettrices, ainsi
En 2021, la transition juste est un des trois la perte de plus de 5 000 emplois directs, que pour aider les entreprises à employer.
piliers principaux de sa Politique énergé- et d’environ 15 000 emplois indirects. Grâce Cependant, dans le cas de la Silésie, ces
tique d’ici à 2040. aux fonds européens, la Silésie prévoit la organisations regrettent que la structure
création d’environ 30 000 emplois, par le d’âge des travailleurs ne soit pas mention-
La Pologne est destinée à être le premier soutien au développement et à la création née dans le plan, alors qu’elle permettrait
bénéficiaire du Fonds de Transition Juste, d’entreprises. L’effort devra être encore d’affiner les estimations de pertes et de
mis en place par l’UE pour aider les régions plus important après 2030, puisque les besoins d’emploi.
fortement dépendantes aux énergies fos- onze mines restantes, dont dépendent plus
siles à accompagner socialement leur tran- de 100 000 emplois, seront fermées entre
En 2007, l’Écosse a adopté le National Per- et organisations, réunis pour participer sa réponse, la ville de Dundee affirme par
formance Framework (NPF), une stratégie à l’accélération de la mise en œuvre des exemple prendre en compte les 17 ODD
globale pour faire de l’Ecosse « un pays ODD. Dans le cadre de l’élaboration de dans son City Plan, son Council Plan et son
prospère offrant à tous la possibilité de la Revue Nationale Volontaire (Volunta- Sustainable Dundee Plan. Son Plan d’Action
s’épanouir grâce à un accroissement du ry National Review – VNR) du Royaume- Climat, publié quelques mois plus tard,
bien-être global ». Le NPF définit onze Uni, document faisant l’état des lieux de dresse les liens entre les actions prévues par
objectifs associés à des indicateurs pour l’avancée des ODD au niveau national, ce ce plan et les ODD dans un grand tableau
mesurer le développement du pays autre- SDG Network s’est associé au réseau des présenté en annexe du document.
ment que par le seul prisme du PIB. Une autorités locales d’Écosse (COSLA) et au
quatrième mise à jour de ce NPF est ac- gouvernement écossais pour formuler la Un effort de transition juste
tuellement en cours. contribution de l’Écosse. Ce premier travail
a ensuite mené à la publication d’une VNR Convoquée en 2019, une Commission pour
En février 2020, l’Écosse a publié sa Straté- propre à l’Écosse en 2020. une transition juste, composée d’experts,
gie environnementale, pour définir le cadre a rendu son rapport final en mars 2021.
global de son action environnementale et Le chapitre de cette VNR écossaise consa- En réponse, le gouvernement écossais a
climatique. Une section de cette stratégie cré à l’ODD 13 insiste sur les liens entre créé le National Just Transition Planning
analyse les liens entre cette vision et d’une l’action climat et les ODD : « L’éventail des Framework, et a chargé une nouvelle com-
part, le NPF, et d’autre part, les ODD. engagements pris dans le cadre de notre mission d’élaborer un plan. Un Accord de
plan sur le changement climatique signifie transition pour la mer du Nord a été conclu
Une approche collaborative que notre action en faveur du climat contri- en mars 2021 entre le gouvernement bri-
et intégrée pour l’action bue également à la réalisation d’autres tannique et l’industrie pétrolière et gazière
ODD [que l’ODD 13] ». Le lien est également offshore afin de sauvegarder les emplois et
climat et les ODD fait avec le NPF : à la fin du chapitre, une de créer 40 000 emplois supplémentaires
L’action climat de l’Écosse repose sur une rosace permet de visualiser l’alignement du d’ici 2030 dans le CCUS et la production
approche collaborative : l’engagement du Plan écossais d’adaptation au changement d’hydrogène dans la région.
public est un pilier essentiel de la straté- climatique avec le NPF et les ODD.
gie écossaise en matière de climat, avec
les célébrations de la Semaine du climat Un effort qui infuse au
chaque année et des consultations pu- niveau local
bliques à grande échelle comme la Big
Climate Conversation. En 2018, le SDG Network a publié une lettre
ouverte demandant aux 34 municipalités
L’approche collaborative est également d’Écosse (Councils) de rendre compte de
un pilier de la politique ODD de l’Écosse. leur travail de mise en œuvre des ODD.
Le Scotland SDG Network, créé en 2017, Cinq villes ont répondu : East Ayrshire, Fife,
est constitué de plus de 500 individus Aberdeenshire, Glasgow et Dundee. Dans