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L’économie d’un pays, et encore plus sa croissance continue, est intimement liée à
l’environnement. L’économie devra toujours puiser dans l’environnement les ressources
nécessaires à la production comme les matières premières ou l’énergie. Cette même pro-
duction implique une production de déchets et de rejets dans l’environnement comme les
émissions d’eaux usées ou de gaz atmosphériques. Les effets des activités économiques
sur l’environnement naturel ne peuvent plus être négligés. Le bien-être d’une société est
lié à son développement durable.
1
United Nations (2003), Integrated Environmental and Economic Accounting, Studies in Methods, Series F, No.61, Rev.1, 572 p.
Les articles publiés dans la série "Économie et statistiques" n'engagent que leurs auteurs. Ils ne reflètent pas forcément les
vues du STATEC et n'engagent en rien sa responsabilité.
Economie et Les comptes satellites de l'environnement et les potentialités de la matrice NAMEA
Statistiques
Working papers du
STATEC N° 59
april 2012
2
Table des matières
Annexes p.14
3
A cette fin, la matrice NAMEA, qui facilite ce type o la partie centrale « NAM » qui corres-
d’évaluation, a été particulièrement plébiscitée pond à une Table Entrées-Sorties (TES)
par les pays européens. habituellement calculée à partir de la
comptabilité nationale
o la partie annexe « EA » qui correspond
aux comptes environnementaux.
1
Keuning, Steven J. and Steenge, Albert E. (1999) «
Introduction to the special issue on Environmental ex-
tension of national accounts : the NAMEA framework »,
Structural Change and Economic Dynamics, Vol.10,
Issue 1, pp. 1-13.
Keuning, Steven J. (1999) « The Netherlands’NAMEA ;
presentation, usage, and future extensions », Structural
Change and Economic Dynamics, Vol 10, Issue 1,
pp.15-37.
6
1 2
A l’heure de la présente publication, seule la matrice Les statistiques de la matrice NAMEA sont issues
NAMEA simplifiée est disponible et ce pour les années d’un exercice pilote, et doivent dès lors être considérés
2000 à 2008. A titre d’illustration, la table intégrée NA- comme provisoires.
MEA-LUX 2005 est présentée à l’annexe 3.
7
9000
8000
7000
CO2-équivalent (Gg)
6000 HFC
5000 CH4
4000 N2O
3000 CO2
2000
1000
0
entreprises
entreprises
entreprises
entreprises
entreprises
entreprises
entreprises
entreprises
entreprises
ménages
ménages
ménages
ménages
ménages
ménages
ménages
ménages
ménages
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
100%
90% Autres services (incluant la
construction)
80% Transport et communication
70%
60% Production et distribution d'électricité,
de gaz et d'eau
50%
Industries manufacturières
40%
30% Industries extractives
20%
Agriculture, chasse, sylviculture
10%
0%
2000 2008
Graphique 2 : Les émissions de gaz à effet de serre par groupe d’acteurs économiques – années
2000 et 2008
9
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%
Valeur
Valeur
brute
brute
2000 12.6%
N om bre
2000 1.5%
de
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%
Valeur
brute
brute
2000 76.2%
Emissions Besoins Nombre de ajoutée
Valeur
brute
2008 79.0%
de GES énergétiques travailleur
2000 77.7%
2008 79.5%
2000 27.2%
2008 24.4%
2000 18.7%
2008 17.3%
160
140
120
index 2000 = 1000
100
80
60
valeur de production par unité d'énergie
40 valeur de production par unité d'émission GES
valeur de production par travailleur
20
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
30%
25%
20%
-20%
2.3/ Les gaz à effet de serre (GES) des Au vue du graphique 4, l’indice de la productivité
groupes d’acteurs économiques en com- par travailleur a eu une évolution stable de 2001
paraison avec leur poids économique à 2003 pour ensuite croître au fil des années et
ce jusqu’en 2007. La valeur de l’année 2008 doit
L’intérêt majeur de l’établissement d’une matrice être prise avec prudence car elle correspond à
NAMEA est de pouvoir combiner les flux physi- une année de crise économique.
ques aux flux monétaires. En d’autres termes, il
est maintenant possible d’évaluer l’importance Les indices de productivité par unité d’énergie et
des émissions de gaz à effet de serre des sec- d’unité d’émission gaz à effet de serre ont une
teurs d’activité en fonction de leur importance évolution similaire : après une période où les
dans l’économie. indices ont été inférieurs à 100, une tendance
croissante est observée pour les deux indices
Le graphique 3 présente en parallèle les parts depuis l’année 2004.
relatives des émissions de GES, de la valeur
ajoutée brute et de l’effectif occupé dans Alors que, depuis 2001, l’indice de productivité
l’économie pour cinq groupes d’acteurs économi- par travailleur était le plus performant des trois
ques. indices, en 2007 et 2008, l’indice énergie a atteint
le plus haut niveau, preuve des efforts des entre-
Sur base de l’observation des profils économico- prises pour améliorer leur efficacité énergétique.
environnementaux (graphiques 3a à 3f), nous Ce qui engendre, par le fait de la forte corrélation
pouvons conclure que : entre la consommation énergétique et les émis-
sions de gaz à effet de serre, une amélioration
significative de l’indice de productivité par unité
o l’agriculture et le secteur de l’énergie
d’émission gaz à effet de serre.
produisent, respectivement, 11% et 14%
des émissions de gaz à effet de serre en
2008 alors que leurs apports à la valeur
ajoutée brute du pays est égale ou infé- 2.5/ L’analyse par décomposition des
rieure à 1% ; GES
o les industries manufacturières et le
transport produisent, respectivement, Ce cinquième indicateur, illustré au graphique 5,
28% et 30% des émissions de gaz à ef- propose une analyse de la décomposition des
fet de serre et 30% et 29% de la émissions totales de gaz à effet de serre selon
consommation énergétique alors que la différentes composantes, ici exprimées en pour-
valeur ajoutée brute n’est que respecti- centage de variation par rapport à l’année 2000.
vement de 8% et 12% ; Cette décomposition selon la production de va-
leur ajoutée (Y), la consommation d’énergie (E)
o les secteurs des Autres services produi-
l’émission de GES (P) se base sur l’égalité sui-
sent la majorité de la valeur ajoutée
vante :
brute du pays (79% en 2008) et em-
ploient une bonne partie des travailleurs
(80% en 2008) alors que ses émissions Pt ¦Y t
* (Yi t / Y t ) * ( Eit / Yi t ) * ( Pi t / Eit )
ne sont que de 17%. i
Ces conclusions dénotent la structure spécifique Elle permet de suivre l’évolution des composan-
de l’économie luxembourgeoise qui est tournée tes suivantes :
majoritairement vers les activités de services. t
¦Y i
: niveau de l’activité économique
o la part explicative de l’intensité énergéti- Le STATEC n’a pas attendu ce nouveau règle-
que semble quant à elle prendre de ment européen pour s’inscrire dans cette démar-
moins en moins d’importance depuis che de compilation des comptes économiques et
2005, preuve de l’amélioration de physiques de l’environnement. Les statistiques
l’efficacité énergétique ; des trois modules officialisés dans le règlement
o le niveau de l’activité économique et sont, dès à présent, établies pour le Luxembourg
l’intensité énergétique ont une part ex- et les trois modules suivants sont en cours de
plicative positive dans les émissions to- développement.
tales de GES (ce qui signifie qu’elles
sont une source d’émissions totales de Outre la fourniture des statistiques conformément
GES) ; aux exigences règlementaires, le STATEC vise à
o la structure de la production avait une
développer un système complet de comptes et
surtout à exploiter ces statistiques pour fournir
part explicative faible jusqu’en 2005
des indicateurs utiles à la prise de décisions.
mais à partir de cette date, son impact
L’outil actuel le plus pertinent dans cette optique
négatif est grandissant, découlant de
est très certainement la « table intégrée NA-
l’augmentation de l’activité tertiaire dans
MEA » et les comparaisons directes entre valeur
l’économie luxembourgeoise ;
monétaire et volume physique par branche
o la part explicative négative croissante de d’activité qu’elle permet.
l’intensité des émissions sur les trois
dernières années traduit une réduction La présente publication décrit cet outil et illustre
des émissions de GES par unité son exploitation par la présentation de cinq indi-
d’énergie ; cateurs innovants en lien avec les émissions de
o la structure de la production et l’intensité gaz à effet de serre, qui ont permis :
des émissions ont une part négative (ce
qui signifie qu’elles sont à l’origine d’une 1. d’identifier les principaux gaz émis par
réduction des émissions totales de secteur ;
GES). 2. de définir l’importance des émissions de
chacun des secteurs économiques ;
Ces réflexions sont en parfaite concordance avec 3. de comparer le poids économique de
les conclusions tirées des indicateurs précédents, ces secteurs à leurs émissions ;
à savoir : l’amélioration, ces dernières années, de 4. de calculer des indices de productivité
l’efficacité énergétique et le rôle explicatif de la par unité d’émission ;
structure de l’économie luxembourgeoise sur les 5. de comprendre l’impact de diverses
émissions totales . composantes sur les émissions totales.
Les comptes satellites de l’environnement sont intégrée NAMEA ». La future tâche des compta-
actuellement les outils les plus cohérents et les bles nationaux sera de continuer à développer
plus performants en vue de la mise en place des cette table hybride et les indicateurs qui en dé-
lignes directrices d’une nouvelle économie écolo- coulent et, par ce fait, de contribuer ainsi à étayer
gique. L’objectif de la présente publication est de les prises de décisions politiques.
mettre en valeur les potentialités de la « table
Graphique 2 : Les émissions de gaz à effet de serre par acteur économique – années 2000 et 2008
o Opening stock :
niveau de la ressource disponible au début de la période (en tonnes ou en euro)
o Changes due to transactions :
total des acquisitions, des formations de capital et des changements dans les inventaires
(en tonnes ou en euro)
o Additions to stock levels :
total des découvertes, des reclassifications et de la croissance naturelle (en tonnes ou en
euro)
o Deductions from stock level :
total des extractions et des reclassifications (en tonnes ou en euro)
o Other changes in stock level :
total des pertes liées aux catastrophes, à la dégradation de la ressource ou des change-
ments de classification (en tonnes ou en euro)
o Closing stock :
niveau de la ressource disponible à la fin de la période (en tonnes ou en euro)
o Gross emissions :
total des résidus émis par l’économie nationale (en tonnes ou équivalent)
o Absorption/recycling :
total des résidus réutilisés par l’économie (en tonnes ou en %)
o Net emissions :
total des résidus auxquels on a retiré l’ « Absorption » (en tonnes ou équivalent)
o Net accumulation on national territory :
« Net emissions » ajouté/diminué du flux transfrontalier
o Net cross boundary outflow by env. media:
total des entrées de résidus du Reste du Monde diminué des sorties de résidus vers le
Reste du Monde
6
Schenau S. (2008) “Indicators in the SEEA : identifying the main aggregates in the SEEA Part I”, Statistics
Netherlands, 15 p.
15
7
il est à noter que cette consommation nette est calculée sur base du principe résidentiel et, à ce titre, présente une va-
leur différente de la consommation nette finale établie dans le bilan énergétique qui lui se base sur le principe territorial
16