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Comprendre

la conférence de Paris
sur le climat
© UNFCCC - Jan Golinski / jgolinski@unfccc.int
Sommaire

Introduction � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � 4
Sepembre 2015
Rédacteurs Qu’est-ce que la « COP » et à quoi sert-elle ?� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � 6
Celia Gautier, Alix Mazounie.
Les principaux enjeux de la COP21 � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � 8
Appui à la rédaction et à la relecture
Anne Bringault, Simon Coquillaud, Morgane Créach, Cyrielle Denhartigh, Jérôme Frignet, Pierre Gineste, Charlotte Izard, Valéry Laramée Pourquoi faut-il limiter l’augmentation de la température moyenne de la planète bien en deçà de 2°C ? � � � � � � � � � � � � � � � 10
de Tannenberg, Lorelei Limousin, Delphine Lévi-Alvarès, Odile Meuvret, Jean-Pierre Moussaly, Marion Richard, Rémi Traversier, Joël Vormus.
Pourquoi un accord international sur le climat est-il indispensable ?  � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � 12
Graphisme
solennmarrel.fr Quels choix énergétiques devons-nous faire pour lutter contre les changements climatiques ? � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � 14

Impression Pourquoi faut-il fermer la porte aux « fausses solutions » pour le climat ?� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � 16
Galaxy
Que doivent faire les pays pour limiter le réchauffement en deçà de 2°C ? � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � 20
Photo couverture : Action Moving Planet  dans le cadre d’une journée d’action mondiale pour le climat, le 24 septembre 2011 /
350.org / Greenpeace / © Nicolas Chauveau Comment s’assurer que les États respecteront leurs engagements?  � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � 23

Publication réalisée avec le soutien de Quelles contributions des secteurs économiques pour réduire les gaz à effet de serre ?  � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � 24
Ministère des Affaires Etrangères et Européennes et Ministère de L’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie
Pourquoi faut-il aider les pays les plus vulnérables à s’adapter au dérèglement climatique ? � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � 33
Où trouver de l’argent pour le climat ? � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � 36

Toute reproduction même partielle de ce document est interdite sans l’accord exprès du Réseau Action Climat.
3
Introduction

L a lutte contre les changements climatiques représente un défi plané-


taire, qu’aucun État ne peut relever seul. Elle exige donc, au niveau
international, que soient mis en place des mécanismes de coopération et
les énergies renouvelables. Notre modèle agricole et alimentaire, également
fortement émetteur de gaz à effet de serre notamment à cause de l’élevage
et des engrais azotés, devra aussi évoluer vers un système plus soutenable.
de solidarité. C’est justement l’objet des négociations internationales sur le
climat, qui existent depuis plus de 20 ans. La « COP21 » (ou 21e conférence Cette transition vers un autre modèle de consommation et de production
des Nations unies sur les changements climatiques), qui aura lieu à Paris en passe d’abord, dans chaque pays, par des mesures mises en place par
novembre et décembre 2015, représente une étape cruciale à deux égards : l’État, ainsi que par l’action des villes et des régions, des communautés
rurales, et par la mobilisation des citoyens.
• Accélérer les efforts de réduction d’émissions de gaz à effet de serre des
pays, de sorte que le réchauffement de la planète soit limité bien en deçà Tous les niveaux de décision politique et économique doivent se mobiliser,
de 2°C d’ici la fin de ce siècle. C’est le niveau de réchauffement au-delà sans attendre l’entrée en vigueur du nouvel accord sur le climat, prévue
1/ Niveau qui repose sur duquel la Communauté internationale1, s’appuyant sur les travaux des pour 2020. L’action renforcée de chaque pays face au réchauffement
les données contenues
dans les rapports du
Groupe d’experts
scientifiques, craint un emballement qui serait catastrophique pour les climatique constituera le terreau d’un accord mondial efficace. Elle doit
intergouvernemental
sur l’évolution du populations et les écosystèmes ; s’enraciner dans l’ensemble des territoires, dans chaque décision qui sera
climat. Cependant, un
tel niveau de réchauf- • Aider les populations les plus démunies qui subissent déjà de plein fouet prise – qu’elle concerne le passage de moyens de transport polluants à
fement comporte déjà
de lourds impacts, pour
certains irréversibles, vis-
les conséquences des changements climatiques. une mobilité durable, nos modes de consommation et de production, nos
à-vis des populations,
de la biodiversité et des
accords économiques bilatéraux et internationaux, notre fiscalité, dans
économies.
Un accord international reste indispensable pour parvenir à une vision par- les choix d’investissement des entreprises ou encore dans les soutiens
tagée entre tous les pays et instaurer une solidarité envers les populations accordés par les banques publiques et privées.
les plus vulnérables de la planète. Mais la conférence de Paris, malgré son
importance, ne pourra, à elle seule, répondre à l’ampleur du défi climatique. Heureusement, les solutions au dérèglement climatique sont connues, acces-
sibles, créatrices d’emplois et porteuses d’un avenir meilleur. À condition
Nos modes de consommation et de production d’énergie sont les principaux que les gouvernements écoutent les citoyens et les acteurs publics et privés
responsables du dérèglement climatique. Ainsi, pour réduire de manière porteurs d’initiatives sérieuses contre les changements climatiques. Ils sont
drastique les émissions de gaz à effet de serre, les pays devront enclencher un de plus en plus nombreux à réclamer une transformation en profondeur de
changement radical : d’un système actuellement fondé sur la surconsomma- nos économies et à proposer des solutions adaptées aux besoins locaux,
tion énergétique et l’utilisation d’énergies polluantes et dangereuses, il faudra respectueuses des droits humains et sans danger pour le climat et les
basculer vers une économie moins consommatrice d’énergie et reposant sur écosystèmes.

4 5
Qu’est-ce que la « COP » Les négociateurs et gouvernants

et à quoi sert-elle ? de chaque pays

Les organisations
inter-gouvernementales Les scientifiques

ÞÞLa Convention de l’Onu sur le climat


Les chercheurs
Les États négocient et prennent des Elle contient des principes phares pour guider et experts Les associations d’environnement
décisions sur les réponses à apporter au l’action des pays en ce sens : et de développement
problème des changements climatiques
dans le cadre de la Convention-cadre des • un principe de solidarité : la Convention
Nations unies sur les changements clima- appelle les pays développés à appuyer,
Les entreprises
tiques (CCNUCC). financièrement et technologiquement, les Les collectivités territoriales
pays en développement ;
La « CCNUCC », ou « Convention Climat » Négociateurs

a été adoptée en 1992 au premier sommet • un principe dit de « responsabilité com- Observateurs
Les syndicats Les représentants des groupements de
de Rio, en même temps que les conventions mune mais différenciée » des États. Celui-ci femmes/d’agriculteurs/de jeunes/ des
sur la désertification et la biodiversité. Elle signifie que si tous les pays sont et seront populations autochtones
a pour objet de maîtriser les émissions de touchés par les changements climatiques,
gaz à effet de serre (GES) à un niveau qui ils ne portent pas tous la même respon- ÞÞles acteurs de la COP
empêche toute perturbation dangereuse et sabilité dans l’apparition du dérèglement
irréversible du système climatique. climatique et que les plus responsables Les COP rassemblent de nombreux groupes Au-delà d’être une instance de négocia-
doivent donc fournir le plus d’efforts. d’acteurs, chacun étant identifié par la couleur tion, une COP est aussi un vaste espace où
de son badge : les négociateurs et gouvernants s’échangent les idées et les bonnes pratiques
ÞÞLa COP de chaque pays (qui sont les seuls à pouvoir lors d’événements parallèles (appelés les
accéder à tous les espaces de négociation) ; « side-events »), se créent des coopérations
La COP signifie en anglais la « Conference Les COP ont permis de créer un cadre interna- les scientifiques, chercheurs et experts ; les et des initiatives gouvernementales et non-
of the Parties » (« Conférence des Parties »). tional sur l’action climatique, par exemple le associations de protection de l’environnement gouvernementales, etc. C’est le moment
Pendant deux semaines, elle rassemble les Protocole de Kyoto qui fixe pour certains pays et de développement ; les représentants des où tous les acteurs non-étatiques peuvent
195 États ayant ratifié la Convention Climat. industrialisés des objectifs chiffrés de réduc- groupements de femmes, d’agriculteurs, eux aussi venir annoncer et renforcer leurs
2/ Le Protocole de Ils y négocient et adoptent des décisions et tion de leurs émissions2 ou la mise en place de jeunes, de populations autochtones ; les engagements en matière de lutte contre les
Kyoto se divise en deux
périodes successives veillent à leur suivi. d’un « Fonds Vert pour le climat » dont l’objet organisations intergouvernementales, les changements climatiques. En marge des
d’engagement des
pays : 2008-2012, puis est de financer des projets d’adaptation et entreprises, les collectivités territoriales, et les négociations de la COP, de nombreuses
2012-2020. Depuis
2012, seule l’Union Les COP ont lieu quasiment chaque année de transition énergétique dans les pays en médias. Les collectivités territoriales sont repré- manifestations s’organisent pour rappeler
européenne et quelques
autres pays se sont depuis l’adoption de la Convention Climat en développement. Lors d’une COP, les décisions sentées par des associations qui les fédèrent et aux décideurs l’importance des décisions
réengagés au titre du
Protocole. 1992, et toujours en novembre-décembre. La sont prises par consensus. Par conséquent, les défendent notamment leur rôle essentiel dans qu’ils doivent prendre mais aussi pour poin-
Conférence de Paris sera la 21e COP. Géné- représentants des pays (d’abord les négocia- l’impulsion et la mise en œuvre de politiques ter du doigt les causes et les solutions aux
ralement, le continent d’accueil de la COP teurs techniques et les diplomates, puis les de lutte contre les changements climatiques. dérèglements climatiques. Ces manifestations
change chaque année. En 2013, elle s’est ministres), doivent négocier jusqu’à ce qu’ils Tous ces acteurs n’ont pas les mêmes pouvoirs créent une pression citoyenne sur les gouver-
déroulée à Varsovie (Pologne) et en 2014, à tombent d’accord à 195 pays. de décision. Seuls les représentants des pays nements représentés.
Lima (Pérou). En 2016, après Paris, la COP22 négocient. On distingue donc les négociateurs
se tiendra au Maroc. des observateurs.

6 7
EN BREF

Les principaux enjeux


de la COP21

1 2 3 4
Accélérer les efforts maintenant, Créer un cadre international Prendre des engagements nationaux Dégager des financements pour
sans attendre l’entrée en vigueur pour l’action des États contre de réduction des gaz à effet de serre, aider les pays les plus pauvres
de l’accord de Paris en 2020 le réchauffement climatique pour maîtriser le réchauffement à lutter contre les impacts des
en-deçà de 2°C changements climatiques
On ne peut attendre la mise en œuvre du La lutte contre les changements climatiques
futur accord de Paris, prévue pour 2020, pour est un effort de longue haleine, qui s’étalera Tous les États sont invités à se fixer des La Convention prévoit que les pays développés
s’attaquer très sérieusement à la réduction sur une grande partie du XXIe siècle. Or, objectifs de réduction ou limitation de leurs accompagnent les pays en développement
des émissions de gaz à effet de serre. Sinon, le les engagements des pays sur la réduction émissions de gaz à effet de serre pour la dans leurs efforts de transition énergétique
seuil de 2°C sera rapidement hors d’atteinte. des gaz à effet de serre, adoptés à Paris, période après 2020. Ils doivent annoncer et d’adaptation face aux impacts des chan-
Heureusement, de nombreuses solutions sont ne constitueront qu’une première étape ces objectifs bien avant la conférence de gements climatiques. Aussi, depuis 2009, les
à portée de main : (jusqu’à 2025 ou 2030). L’accord de Paris Paris afin que la société civile et les autres pays développés se sont engagés à mobiliser
• Fixer des objectifs de réduction d’émission devra durer bien au-delà de cette échéance, États aient le temps de juger si ces engage- jusqu’à 100 milliards de dollars par an d’ici à
aux secteurs du transport international tout en s’adaptant aux évolutions des effets ments suffisent. Bien entendu, chaque pays 2020. Un an plus tard, le Fonds Vert pour le
maritime et aérien et au secteur des gaz des changements climatiques, et à celles de la contribue en fonction de sa responsabilité en climat a été créé pour financer des projets de
réfrigérants qui ont un fort pouvoir de science et des nouvelles technologies. Il devra termes d’émissions, et de ses capacités à agir. réduction d’émissions et d’adaptation dans
réchauffement ; poser un cadre amenant les pays à présenter Ainsi, un pays pauvre et encore faiblement les pays en développement. Cette année à
• Cesser de subventionner les causes des régulièrement de nouveaux engagements. pollueur n’aura pas à réduire drastiquement Paris, les États devront démontrer comment
changements climatiques, comme les Il est essentiel que les pays se réengagent ses émissions de gaz à effet de serre, mais ils tiendront leurs promesses, quelles seront
énergies fossiles, et réorienter les investis- souvent (idéalement, tous les 5 ans) pour devra plutôt investir dans un développement leurs contributions financières après 2020 et
sements des acteurs privés et publics vers accélérer leurs efforts de réduction de GES. reposant sur des énergies renouvelables et d’où seront issus les financements qui leur
de « vraies solutions » ; un usage efficace de l’énergie. permettront de tenir ces engagements.
• Lutter contre la déforestation ;
• Transformer notre modèle agricole et
alimentaire ;
• Réduire notre consommation de ressources
et nos déchets, et mettre fin au gaspillage ;
• Développer l’accès à l’énergie via le
déploiement des énergies renouvelables,
plutôt que de construire des centrales
thermiques polluantes ;
• P romouvoir l’efficacité et la sobriété
énergétique.

8 9
Pourquoi faut-il limiter l’augmentation
de la température moyenne de la planète
bien en deçà de 2°C ? 82

cm
© Sharida Jackson
26
M

cm
algré la fixation, en 2010, de la limite bablement décupler le nombre et l’intensité
de 2°C de réchauffement à ne pas des évènements météorologiques extrêmes
dépasser (soit 450 parties par million (ppm) (typhons, fortes sécheresses, inondations, 132 personnes à New York et coûté entre de 23% en Afrique subsaharienne et de 62%
de GES dans l’atmosphère), les émissions etc.), ainsi que leurs impacts sur des popula- 60 et 100 milliards de dollars. en Asie du Sud d’ici 2050, et 600 millions
de gaz à effet de serre n’ont cessé d’aug- tions déjà fragilisées, au Nord comme au Sud. de personnes supplémentaires souffriraient
menter au niveau mondial. Pour la première Au total, en 2014, les évènements météo- de sous-alimentation d’ici 2080. Pour un
fois, la concentration des gaz à effet de serre Les aléas climatiques et catastrophes natu- rologiques et les catastrophes naturelles réchauffement supérieur à 2°C, ce sont 250
a dépassé le seuil des 400 ppm en mai 2014 ! relles causent déjà d’importantes pertes dans recensées par les assureurs ont coûté 132 à 500 millions de personnes dans le monde
À ce rythme, la limite fatidique des +2°C sera les pays vulnérables. Par exemple, en 2011, millions de dollars à l’économie mondiale qui pourraient devenir des « réfugiés » clima-
atteinte rapidement. l’archipel de Tuvalu a déclaré l’état d’urgence (infrastructures détruites, suspension de tiques d’ici le milieu du siècle. Avec un mètre de
nationale et imposé un rationnement en eau l’activité des entreprises, stocks endomma- montée des eaux d’ici 2100, un pays comme 5/ 2014 Annual
Global Climate and
Malgré cette réalité, les efforts des pays ne pour résister à 9 mois de sècheresse : sur gés, etc.)5. le Bangladesh verrait 35 millions de personnes Catastrophe Report
Impact Forecasting,
s’accélèrent pas : nous sommes toujours sur place, les changements climatiques se font déplacées, et 18% du pays serait submergé. Aon Benfield.

une trajectoire de réchauffement de 3,5°C déjà fortement ressentir et les îles sont mena- Cette situation pourrait constituer un nou-
3/ Climate Action
Tracker : climateac-
(d’après le projet « Climate Action Tracker »3). cées de disparaître par la montée des eaux ! ÞÞPour réduire les risques et les veau facteur d’instabilité politique, d’autant
tiontracker.org Sans aide internationale, ce pays du centre de coûts futurs plus qu’aucun véritable statut juridique
Les scientifiques, rassemblés dans le Groupe l’océan Pacifique n’aurait pas pu y faire face. n’est encore défini pour ce nouveau type de
intergouvernemental d’experts sur le climat En 2012, le Sahel a été confronté à une crise Si la communauté internationale n’agit réfugiés. Même dans les pays plus riches,
(GIEC), pointent du doigt les effets déjà alimentaire sans précédent, avec plus de 18,7 pas drastiquement et rapidement, le GIEC les effets des changements climatiques sont
visibles du dérèglement en cours, alors que millions de personnes souffrant de la faim, prévoit, dans le pire de ses scénarios, un risqués : de grandes villes comme Shanghai
le réchauffement est déjà de +0,85°C. La en partie à cause d’une violente sécheresse réchauffement qui pourrait atteindre 5,4°C ou New York sont directement menacées,
facture est salée pour les populations et les qui a décimé la production agricole dans la en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. comme la plupart des métropoles situées
économies. D’après la Banque mondiale, sous-région. Ce type d’évènements devrait La fréquence des vagues de chaleur pourrait sur le littoral.
des continents entiers ne seraient pas en s’accentuer sous l’effet des changements doubler ou tripler. Le niveau des mers pour-
mesure de s’adapter à un réchauffement de climatiques, et encore plus en l’absence de rait s’élever de près d’un mètre en 2100 et En France, des tempêtes violentes et de
4/ Série de rapport de la
Banque mondiale, « Turn
la température du globe de 4°C en moyenne4. solidarité internationale et d’actions volon- jusqu’à 3 mètres en 2300. fortes canicules seraient aussi plus fré-
Down the Heath »,
2012, 2013, 2014 :
taristes sur les gaz à effet de serre. Au total, quentes. Elles endommageraient nos villes,
www.worldbank.org/ 32 millions de personnes ont été déplacées Cela se traduirait notamment par la disparition notre agriculture, nos stations balnéaires,
en/topic/climatechange/
publication/turn-down- ÞÞPour réduire les risques et les en 2012 à cause d’évènements extrêmes liés des atolls dans le Pacifique, par des migrations notre industrie touristique. Par exemple,
the-heat
coûts actuels aux changements climatiques. forcées et en masse en Afrique, par des crises l’industrie du ski pourrait être fortement
alimentaires fréquentes en Asie et en Afrique. touchée.
Les changements climatiques coûtent déjà 1 Les pays riches ne sont pas épargnés par La production agricole y serait nettement plus
200 milliards de dollars par an au total, soit les impacts du dérèglement climatique. Eux affectée que celle des pays développés (majo- Il est donc urgent d’adopter un accord
1,6% du PIB mondial et ces coûts pourraient aussi subissent des évènements climatiques ritairement en zone tempérée), sachant que la multilatéral qui mette tout en œuvre pour
doubler dans les vingt prochaines années. En extrêmes, et en payent les conséquences. En population y est beaucoup plus vulnérable. La stabiliser le réchauffement bien en-deçà de
effet, les changements climatiques vont pro- 2012, l’ouragan Sandy a causé la mort de malnutrition chronique infantile augmenterait 2°C d’augmentation de la température. 

10 11
Pourquoi un accord international sur Le Protocole de Kyoto dans sa nouvelle période d’application (2013-2020) :
le climat est-il indispensable ? 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre couvertes

ÞÞÀ problème mondial, solution ÞÞUN SYSTEME INTERNATIONAL


mondiale AUJOURD’HUI INSUFFISANT

Le dérèglement climatique représente un Aujourd’hui, le cadre établi sous l’Onu


problème mondial. Il est impossible d’y pour lutter contre les changements clima-
faire face sans coopération internationale. tiques n’est plus efficace pour réduire les
Seul un accord international peut fixer les émissions de gaz à effet de serre, en tout
mêmes règles du jeu à tous les pays. De cas pas à un rythme suffisant. En 1997,
plus, un pays est plus susceptible d’agir le Protocole de Kyoto a fixé, pour la pre-
sur le climat et d’investir dans la transi- mière fois, des obligations pour les pays
tion énergétique s’il sait que son voisin, développés sur la réduction des gaz à effet
ou qu’un autre pays à l’autre bout de la de serre (-5% à l’horizon 2012). À ce jour,
planète, agit dans le même sens. Le cadre il reste le seul instrument international et
multilatéral vise donc à s’assurer que juridiquement contraignant de lutte contre
toutes les nations contribuent à l’effort les changements climatiques. Mais il n’a Pays industrialisés qui se sont réengagés jusqu’en 2020 sous le Protocole de Kyoto
collectif. jamais été ratifié par les États-Unis, qui Pays industrialisés qui s’étaient engagés sous le Protocole jusqu’en 2012 mais ne se sont pas réengagés ensuite
Pays membres du Protocole n’ayant pas d’objectifs contraignants
par conséquent n’ont jamais été obligés Pays industrialisés qui s’étaient engagés sous le Protocole jusqu’en 2012 et sont ensuite sortis du Protocole
Le cercle onusien permet aussi à chaque pays de réduire leurs émissions. En 2012, le Pays signataires du Protocole qui ne l’ont jamais ratifié
de faire entendre sa voix puisque la règle est Protocole de Kyoto a été renouvelé pour
la suivante : un État, une voix. C’est le seul huit ans, fixant de nouveaux engagements
espace où tous les États ont voix au chapitre. à l’horizon 2020. Mais, il ne concerne
plus qu’un petit nombre de pays (ceux de
Enfin, l’Onu est un « gendarme » qui peut l’Union européenne et quelques autres, soit
vérifier si les objectifs fixés sont atteints, environ 15% des émissions de gaz à effet dans les économies émergentes et dans les premier accord contre les changements
bien que cela ne plaise pas à tous les pays. de serre mondiales). Le Canada en est sorti pays qui ne font pas partie du Protocole climatiques incluant tous les pays mais les
Sous la Convention Climat, chaque pays en 2012 pour échapper à des sanctions car comme les États-Unis ou le Canada. négociations internationales ont échoué
doit comptabiliser ses émissions de gaz il était loin d’avoir respecté ses obligations sur ce point. Après une phase de latence
à effet de serre et publier le résultat de (ses émissions ont augmenté au lieu de Toutefois, en 2007, les pays se sont de deux ans, les pays ont fixé à Durban
ces inventaires auprès des Nations unies. baisser). D’autres pays comme le Japon accordés pour adopter un nouveau cadre (2011) une nouvelle date pour la signature
ou l’Australie ont refusé de se réengager mondial sur les changements climatiques, de cet accord : décembre 2015, à Paris,
pour huit ans. Aujourd’hui, les principales plus adapté et plus complet. En 2009, le pour une entrée en vigueur cinq ans plus
sources de gaz à effet de serre se trouvent sommet de Copenhague devait aboutir au tard, en 2020.

12 13
Quels choix énergétiques devons-nous
faire pour lutter contre les changements
climatiques ?
51 096 GtCO2

ÞÞSortir de l’ère des énergies ÞÞUne transition vers les énergies 32 136 GtCO2
29 084 GtCO2
fossiles renouvelables déjà en marche,
mais trop lente
Aujourd’hui, 80% de l’énergie utilisée dans 16 865 GtCO2

le monde provient des combustibles fossiles, La bonne nouvelle, c’est que cette transition
fortement émetteurs de gaz à effet de serre et a déjà débuté : les investissements publics 46 672 GtCO2
16 157 GtCO2
principaux responsables des changements cli- et privés se multiplient dans les nouvelles 30 751 GtCO2
matiques. Le dernier rapport du GIEC (2014) technologies comme les énergies renouve-
calcule qu’au rythme actuel et pour limiter lables, qui connaissent un véritable boom
46 033 GtCO2
le réchauffement de la planète en deçà de au niveau mondial, en particulier dans les
2°C, notre « budget pollution » sera épuisé pays émergents.
d’ici 20 à 30 ans. Par ailleurs, selon l’AIE, 20 025 GtCO2

s’en tenir à ce budget nécessite de laisser En 2015, les nouveaux investissements dans
dans le sol les deux tiers de nos réserves les énergies renouvelables ont dépassé les 35 837 GtCO2 Le top 10 des multinationales responsables
des changements climatiques

© Greenpeace
connues en gaz, charbon et pétrole (dont nouveaux investissements dans les énergies
80% du charbon). ll est donc impératif de fossiles. Dans de nombreux pays, l’éolien et
sortir de la dépendance aux énergies fossiles le solaire photovoltaïque sont désormais
responsables des changements climatiques. des alternatives compétitives par rapport
Le GIEC l’a clairement rappelé, en insistant aux énergies sales. Leur prix a chuté très
sur la nécessité et l’urgence de réduire rapidement ces dernières années et leur
notre consommation d’énergies fossiles, à développement est encouragé par les pro- solaire pourrait créer 6,3 millions d’emplois, et basé sur les énergies renouvelables, est
commencer par le charbon (la plus sale des blèmes de pollution de l’air. Des centrales au et l’éolien 2,1 millions. Une meilleure effica- en marche, le risque est qu’elle s’opère de
énergies). charbon sont abandonnées et fermées par- cité énergétique entraînerait en outre une manière trop lente pour nous mettre à l’abri
tout dans le monde parce qu’elles ne sont réduction des prix et de la consommation. d’un emballement de la machine climatique.
plus rentables, et certaines banques, privées Cette transition renforcerait également Evidemment, les entreprises concernées par
Objectif ‹ 2°
ou institutionnelles, abandonnent le finan-
cement de nouvelles centrales. Nous savons
aussi produire des modes de transport plus
l’autonomie énergétique.

En France, une récente étude de l’Ademe6


un tel changement (les producteurs pétro-
liers et gaziers en particulier, tels qu’Exxon
Mobil, Shell, British Petroleum, Total, Sino- 6/ Ademe, « Vers un
mix électrique 100%
propres et plus efficaces (transports en com- montre qu’il est possible d’arriver à 100% pec Group, etc.) s’affairent dans toutes les renouvelable en 2050 »,
2015. www.ademe.fr/

budget pollution mun, trains, véhicules moins consommateurs d’électricité renouvelable, sans que ce soit capitales du monde et à l’Onu pour ralen- sites/default/files/assets/
documents/rappor-
de carburant, etc.), et des bâtiments plus beaucoup plus cher que le scénario de la tir, voire empêcher, cette transformation.
1050 GtCO2
t100enr_comite.pdf

confortables et plus économes en énergie. loi de transition énergétique (réduction du C’est pour cela qu’il est indispensable que
soit environ 20% seulement Ces révolutions s’accompagnent de la nucléaire à 50% du mix électrique en 2025). l’accord de Paris envoie un signal très clair
des réserves mondiales en pétrole, création de centaines de milliers d’emplois Si la transition vers un nouveau modèle aux investisseurs.  
gaz et charbon rien qu’en Europe. À l’échelle mondiale, le de développement, plus sobre en énergie

14 15
Pourquoi faut-il fermer la porte aux
« fausses solutions » pour le climat ?

L es acteurs économiques sont des acteurs


clé de la transition énergétique, pour
investir et innover. Mais, par leurs choix
à la transition énergétique, et/ou qu’elles
font peser des risques importants pour
l’environnement et pour les populations. Il
d’investissements, ils ont une responsabilité faudra donc séparer les vraies alternatives des
particulière vis-à-vis du dérèglement clima- fausses solutions qui constituent une fuite en
tique. avant telles que : le nucléaire, le captage et le
stockage du carbone, le mythe du « charbon
Deux tiers des émissions mondiales de gaz à propre », les organismes génétiquement mo-
effet de serre sont aujourd’hui attribuables difiés (OGM), les agrocarburants industriels,
à seulement 90 entreprises multinationales la prédominance du modèle agro-industriel
détenues par des investisseurs privés et/ou dans l’Alliance mondiale pour l’agriculture
des États, majoritairement dans le secteur des intelligente face au climat (GACSA), les gaz

© Flickr - crustmania
7/ Source : Carbon
Majors Project, 2013 :
énergies fossiles7. Les intérêts économiques de schiste, etc. Souvent grassement subven-
carbonmajors.org qui sont en jeu sont phénoménaux et les tionnées, ces fausses solutions absorbent des
réseaux d’influence extrêmement puissants. ressources publiques qu’elles détournent des
investissements dans les vraies alternatives
Dans le cadre de la COP21 et de l’Agenda pour la transition écologique et sociale.
des solutions porté par la France, il existe un ÞÞTour d’horizon de fausses solutions aux changements climatiques
risque de voir se multiplier les tentatives de L’objet même d’un accord multilatéral sous
« greenwashing » ou de récupération par les l’égide de l’Onu est de servir l’intérêt général Les agrocarburants La pression accrue sur l’utilisation des terres
entreprises de l’alibi climatique pour gagner et non les intérêts privés. L’accord doit donc Le développement des agrocarburants agricoles a conduit les pays concernés à la
de nouvelles parts de marché. Parfois, avec le faire en sorte que ces « fausses » solutions à grande échelle a des impacts directs sur déforestation et la dégradation des forêts –
soutien direct ou indirect des États. ne prennent pas place dans le futur mix éner- la sécurité alimentaire des populations des laissant s’échapper les gaz à effet de serre
gétique mondial et absorbent des ressources pays du Sud. En effet, les entreprises du Nord retenus dans la biomasse et le sol et annulant
Pour les producteurs d’électricité et les entre- publiques. Il appartient aux gouvernements ont utilisé des terres arables au Nord et au ainsi tout bénéfice des agrocarburants pour
prises des énergies fossiles (pétrole, charbon, de forger à Paris un accord multilatéral repo- Sud pour la production d’agrocarburants le climat.
gaz), il s’agit de faire croire au monde que sant sur un mix énergétique sans risque pour alors que ces terres étaient nécessaires à la
les énergies fossiles peuvent encore être une le climat, l’environnement et les hommes et production alimentaire. Cela a entraîné une Les OGM
solution, alors que leur responsabilité est qui soit créateur d’emplois. modification de l’usage des sols, notamment De même, les OGM sont souvent pré-
avérée et que leur épuisement est annoncé. dans les pays du Sud où il est plus difficile sentés comme étant une solution possible
Pour d’autres, parfois les mêmes, il s’agirait pour les paysans de faire valoir leurs droits. au dérèglement climatique, avec l’argument
de présenter leurs technologies comme une En conséquence, certains paysans se sont de la création de semences résilientes face
solution face aux changements climatiques vus dépossédés de leurs terres agricoles aux intempéries (très fortes chaleurs, séche-
alors qu’elles ne contribuent pas à la réduc- et l’accaparement des terres causé par la resses, inondations, etc.). Outre la gravité
tion durable des gaz à effet à de serre et consommation d’agrocarburants dans les des impacts environnementaux avérés des
pays du Nord aggrave l’insécurité alimentaire. OGM et leurs risques pour la santé humaine

16 17
et animale, ceux-ci accentuent la pauvreté et Le nucléaire
l’exclusion des paysans, puisqu’il faut rache- L’électricité nucléaire, perçue comme
ter des graines chaque année. Or, qui dit moins émettrice de gaz à effet de serre et
pauvreté, dit vulnérabilité face aux aléas cli- promue comme une solution « propre »,
matiques. Les OGM sont conçus pour renfor- génère en réalité de multiples nuisances.
cer une agriculture intensive et capitalistique Outre la pollution liée aux mines d’uranium
déjà dominante. Celle-là même qui échoue et le rejet autorisé de substances radioac-
à éradiquer la faim dans le monde et qui tives et chimiques dans l’environnement, elle
représente aujourd’hui l’une des premières produit des déchets extrêmement toxiques
sources d’émissions de gaz à effet de serre, qui resteront dangereux pendant des mil-
responsables des changements climatiques. lions d’années. Le risque d’accident ne peut
Enfin l’argumentaire des industriels selon jamais être écarté, comme l’ont montré les
lequel les OGM permettent d’utiliser moins catastrophes de Tchernobyl et Fukushima.
de pesticides est faux, comme le montre le Par ailleurs, tant la construction de nouveaux
désastre écologique, sanitaire et humain en réacteurs que la prolongation des centrales
cours en Argentine, causé par la production existantes nécessite des investissements
de soja génétiquement modifié. colossaux (8,5 milliards d’euros pour un

© Villeton
EPR – réacteur de 3e génération, 110 mil-
Les gaz de schiste liards d’euros minimum pour effectuer les
Certains pays pensent que les gaz travaux de « jouvence » pour la prolongation
de schiste sont la panacée pour assurer un du parc nucléaire français). Le nucléaire n’est
approvisionnement énergétique et limiter les pas une option compétitive face aux énergies
importations d’énergie, tout en réduisant les renouvelables. Alors que le coût du solaire et stockage de carbone » (CCS) est la plus de consommation de charbon constitue un
gaz à effet de serre. La Pologne notamment, photovoltaïque a baissé de près de 10% connue : elle consiste à récupérer le CO2 dès pari très risqué.
souhaite que l’Europe investisse dans ce par an pendant 10 ans, celui des nouveaux sa source de production, à le transporter puis
8/ En Grande-Bretagne, combustible fossile non conventionnel. Or réacteurs ne cesse d’augmenter8. à le stocker dans le sous-sol afin qu’il n’entre En outre, quasi-systématiquement, le char-
où EDF prévoit de
construire un autre le postulat selon lequel les gaz de schiste pas dans l’atmosphère. Les technologies de bon (subventionné, qui plus est) fournit de
EPR, le coût du tarif
d’achat de l’électricité seraient plus propres que le pétrole ou le Le charbon « propre » charbon « propre » ne supprimeront qu’une l’électricité surtout aux populations les plus
nucléaire est de 114 €/
MWh (valeur 2012). charbon est sévèrement remis en cause Des entreprises dans les secteurs faible partie les émissions de gaz à effet de aisées et aux entreprises multinationales
En comparaison, le
coût de production de par les scientifiques. Tout d’abord, l’impact des énergies fossiles ou de la production serre totales et cumulées des centrales à localisées dans ces pays. Le modèle éner-
l’électricité éolienne
est compris entre 63 environnemental des techniques d’extraction d’électricité cherchent à promouvoir leur charbon jusqu’en 2050 (11% pour le CCS). gétique associé au charbon dit « propre »
€/MWh et 77 €/MWh
(valeurs 2013). de ces gaz (fracturation hydraulique) est bien solution « miracle », qui permettrait de conci- est trop centralisé et trop coûteux pour 9/ Voir le rapport de
Carbon Tracker sur ce
connu. En termes de gaz à effet de serre, lier limitation des gaz à effet de serre, lutte La technologie de CCS n’est pas favoriser l’accès à l’électricité dans les zones sujet : www.carbon-
tracker.org/wp-content/
certaines études montrent que les gaz de contre la pauvreté et maintien d’un système opérationnelle et commercialisable rurales ou défavorisées9 alors qu’un milliard uploads/2014/11/
Coal-Energy-Access-
schiste sont tout aussi polluants, sinon plus, énergétique dépendant des énergies fos- à grande échelle. Il faudrait investir des de personnes en est encore privé dans le 111014-final.pdf ;
également une tribune
que le charbon, du fait d’un relâchement siles. Il s’agit du charbon dit « propre », qui sommes colossales en recherche et déve- monde. Au-delà de leur impact climatique d’Al Gore et David
Blood: « Cheap coal
important de méthane, un gaz présentant désigne un ensemble de technologies visant loppement pour un résultat incertain, tant important, la production et la consomma- is a lie – stand up to
the industry’s cynical
un coefficient de réchauffement supérieur à améliorer les rendements énergétiques du point de vue technique qu’économique. tion de charbon génèrent de très graves fightback », 2015.
www.theguardian.com/
de 25 fois à celui du dioxyde de carbone, des centrales au charbon et à réduire leurs Investir massivement dans une technolo- problèmes sociaux, environnementaux et commentisfree/2015/
apr/16/coal-isnt-solu-
pendant l’exploitation. émissions de polluants et de gaz à effet de gie non-prouvée dans l’espoir de pouvoir sanitaires, notamment dans les pays en tion-to-energy-poverty-
solar-energy
serre. Parmi ces technologies, la « capture maintenir le même niveau de production et développement. 

18 19
Que doivent faire les pays pour limiter
le réchauffement en deçà de 2°C ?

© Ecowatch.com
Les pays riches et fortement émetteurs mique internationale. L’objectif est d’être
doivent publier des engagements chiffrés collectivement dans les clous pour limiter
et ambitieux sur la réduction de leurs émis- le réchauffement à 2°C. Or pour l’instant,
sions de gaz à effet de serre. Les pays les tout porte à croire que la somme des enga-
plus pauvres, quant à eux, s’engageront gements nationaux à Paris ne sera pas suf-
surtout à ce que leurs émissions augmen- fisante. C’est pourquoi il est important que
tent moins que prévu. Pour ces derniers, la l’accord de Paris permette de rehausser ces
transition énergétique pourra prendre plus contributions sur le moyen terme. Il devrait

© Brian Jackson - Fotolia


de temps : elle passera par la mise en place donc contenir un mécanisme qui incite tous
de programmes de déploiement des éner- les pays à aller plus loin, notamment en
gies renouvelables, de normes en matière étudiant si leurs engagements sont suf-
d’efficacité énergétique dans les appareils fisants pour maintenir le réchauffement
électroniques ou les bâtiments, de lutte sous la barre des 2°C. Et souligner, le cas
contre la déforestation, ou encore par des échéant, l’insuffisance de l’action collective
stratégies d’investissement compatibles avec et de l’action de chaque État.
ÞÞS’engager pour le climat bien Tous les pays doivent contribuer, mais tous la lutte contre les changements climatiques.
avant la conférence de Paris n’ont pas à prendre les mêmes engagements : Enfin, le niveau d’ambition que se fixeront de 2. Il est essentiel que les contribu-
le Bénin et la France, les Philippines et les nombreux pays en développement dépendra tions nationales proposées soient
Une décision de l’Onu, datant de 2013, États-Unis n’ont pas les mêmes responsabili- de la disponibilité de financements interna- crédibles, transparentes, mises en
demande aux pays d’annoncer volontaire- tés, ni la même capacité à agir. Il est essentiel tionaux. œuvre et vérifiées. C’est pourquoi la
ment des « contributions » (ou engagements) que l’ensemble des pays présente leur plan société civile mondiale est aujourd’hui très
à la lutte mondiale contre les changements pour une transition vers les énergies renou- critique sur le double discours des États
climatiques, et ce bien avant la conférence velables et l’abandon des énergies fossiles ÞÞEt s’engager toujours plus qui, d’un côté, disent vouloir s’engager
mondiale de Paris. Malheureusement, ces d’ici à 2050, en prenant mieux en compte sur la réduction des émissions de gaz à
engagements sont déterminés par les États les besoins des populations les plus pauvres. Pour être utile, ce processus de dépôt en effet de serre, et de l’autre, continuent de
eux-mêmes, sans avis international sur ce que Les engagements sur la limitation des émis- amont des engagements nationaux devrait soutenir l’exploration, la production et la
chacun devrait faire pour pouvoir limiter le sions de gaz à effet de serre devraient être répondre à trois enjeux essentiels. consommation des combustibles fossiles.
réchauffement climatique à 2°C. Et le cadre complétés, si les pays le souhaitent, par des Ce faisant, ils alimentent les causes du
pour détailler ces engagements reste très plans nationaux sur l’adaptation aux impacts 1. Chaque État devrait proposer une problème. Dès lors, la publication des plans
vague et flexible, si bien qu’ils sont très peu du dérèglement climatique. contribution allant plus loin que nationaux de transition énergétique est un
comparables et difficiles à évaluer. ➜V
 oir l’état des contributions des pays sur le site l’effort qu’il ferait seul, sans dyna- préalable indispensable.
du RAC : maCOP21.fr
20 21
Comment s’assurer que les États
respecteront leurs engagements?

L e cadre de l’Onu sur les changements


climatiques doit aussi permettre de
mesurer et de vérifier l’action des États sur
ratifié le Protocole, il a aussi fallu décider d’un
cadre plus large, où tous les États doivent
rendre compte de leurs émissions et de leurs
la réduction des émissions de gaz à effet efforts, de manière différenciée entre pays
de serre et l’adaptation. C’est essentiel si riches et pays pauvres. Ce cadre a été établi
l’on veut s’assurer que les gouvernements en 2011-2012.
respectent leurs engagements : sanctionner
les mauvais joueurs et reconnaître les efforts Pour la période après 2020, plusieurs défis
de ceux qui agissent vraiment. C’est aussi se posent concernant ces règles de comp-
© Creative Commons: NASA Earth Observatory, 2011

important pour connaître le chemin qu’il nous tabilisation des émissions de gaz à effet de
reste collectivement à parcourir. L’accord qui serre. D’abord, les méthodologies qui servent
sera signé à Paris devra donc reposer sur à comptabiliser les gaz qui entrent et sortent
des règles communes à tous les pays sur la de l’atmosphère ne sont pas complètement
comptabilisation des émissions de gaz à effet fiables. D’importants progrès techniques
de serre, des financements, et des actions de demeurent à accomplir, notamment vis-à-vis
renforcement de la résilience. de la capture du carbone par les forêts et les
sols. Les pays s’opposent aussi à des formats
La transparence et la vérification des efforts d’inventaire et de vérification trop stricts et
nationaux demeure un point très sensible des communs à tous les pays. Si ces derniers
négociations internationales. Nombre d’États permettraient de renforcer la transparence
3. De nouvelles contributions nationales plus le niveau de l’action internationale n’acceptent pas, au titre de leur souveraineté au niveau mondial, il serait effectivement
devront rapidement prendre le relais est susceptible d’être relevé régulièrement. nationale, que des experts de l’Onu aillent injuste d’imposer aux pays les plus pauvres
de cette première vague d’engage- vérifier ce qu’ils font à domicile. de fournir le même niveau de données que
ments avant Paris. Les engagements sui- De plus, la science du climat évolue très vite, les pays riches. Parfois, c’est tout simplement
vants devront être annoncés d’ici à 2020, tout comme le coût des technologies. Le Le Protocole de Kyoto est le premier ins- impossible. Il faut donc concevoir cette ques-
pour une mise en œuvre à partir de 2025, cas des énergies renouvelables est parlant : trument à avoir fixé des règles claires et tion de la transparence non pas comme une
et ainsi de suite. le coût du solaire photovoltaïque a baissé communes à tous les pays, permettant de réalité figée, mais comme un processus
de 10% par an depuis 10 ans dans tous comptabiliser les émissions de gaz à effet d’amélioration, où tous les pays convergent
L’accord de Paris devra donc établir un cadre les pays.  de serre des pays développés qui en sont vers un niveau plus élevé de transparence,
avec des cycles de dépôt, tous les cinq ans, membres. Ces derniers doivent fournir un en fonction de leurs capacités.
de nouvelles propositions d’engagements. « inventaire » détaillé de leurs émissions
Il serait par ailleurs indispensable que de gaz à effet de serre, précisées secteur La question de la transparence de l’action des
l’accord fixe une durée d’engagement qui par secteur, en s’appuyant sur des travaux pays ne pourra pas être complètement réglée
soit commune à tous les pays. Plus les cycles scientifiques. Les pays en développement ne à Paris. L’accord de Paris peut néanmoins
sont courts, plus les responsables politiques sont pas soumis aux mêmes obligations de poser le cadre qui permettra d’avancer sur
sont redevables de ce qu’ils promettent et transparence. Les États-Unis n’ayant jamais cette question avant 2020. 

22 23
Quelles contributions des secteurs
économiques pour réduire les gaz à effet
de serre ?

D ans leurs derniers rapports, les scienti-


fiques mettent en avant la nécessité que
tous les secteurs économiques contribuent à
tional ou régional, pour éviter des distorsions
de concurrence ou les comportements de
« passagers clandestin » de certains pays ou
l’atténuation des changements climatiques. de certains industriels. Pour d’autres, la coo-
Aucun secteur ne pourra continuer être un pération sectorielle doit permettre aux pays
resquilleur de la lutte contre les change- les plus démunis d’investir, eux aussi, dans
ments climatiques. Le Protocole de Kyoto, leur transition énergétique et d’accéder à des
par exemple, n’inclut pas les émissions de technologies plus efficaces et plus innovantes,
l’aviation et du transport maritime interna- qui sont aujourd’hui trop coûteuses.

© 2012 mike@miley.us
tional… Deux secteurs qui échappent donc
à toute réglementation depuis l’adoption de Mais au-delà de leur incitation, il paraît
la Convention Climat. Pourtant, leurs rejets également indispensable que l’accord de
de gaz à effet de serre connaissent une Paris impose à ces futures initiatives et coo-
croissance très rapide. Ils représentent déjà pérations de respecter des critères sociaux
plus de 7% des émissions. et environnementaux et d’assurer un suivi
de leur mise en œuvre via des mesures de
Il est donc indispensable de compléter et transparence et de redevabilité. C’est l’une fait, les projections montrent que l’impact de accord international sur la pollution aérienne
de renforcer les efforts consentis sur le plan des principales valeurs ajoutées de l’Onu. l’aviation sur le climat pourrait doubler ou a été fixée à 2016. La COP21 à Paris, fin
national par la multiplication de coopérations tripler d’ici à 2050. 2015, doit réaffirmer l’absolue nécessité
internationales et régionales dans certains de tenir ces délais de manière ambitieuse.
secteurs ou sur certains thèmes. L’accord Le secteur de l’aviation civile internationale Parce que fixer de nouvelles normes sur
de Paris peut permettre d’enclencher ces est un cas typique de resquilleur du climat. Il l’efficacité énergétique des avions ne suffira
coopérations. Elles pourraient être créées ÞÞUn accord urgent sur la réduc- a échappé aux règlementations climatiques pas à compenser la croissance du secteur, il
dans le secteur des transports internatio- tion des gaz à effet de serre du décidées dans le cadre du Protocole de Kyoto, faut que les compagnies aériennes paient le
naux, dans l’industrie des gaz industriels transport aérien qui s’en est remis à l’agence de l’Onu spé- prix réel de la pollution des avions et que les
réfrigérants dits « fluorés » (qui ont un fort cialisée dans le secteur aérien (l’Organisation États suppriment tous les soutiens directs et
pouvoir de réchauffement du climat), dans Le secteur du transport aérien représente de l’aviation civile internationale), qui s’avère indirects à la pollution causée par le secteur
l’agriculture, l’exploitation des forêts, la ges- près de 5% des émissions responsables des être fortement influencée par l’industrie aérien.
tion et la réduction des déchets, les énergies changements climatiques au niveau mondial, aéronautique et les compagnies aériennes.
renouvelables, l’efficacité énergétique, etc. d’après des calculs incluant l’ensemble des Depuis vingt ans, les États débattent de
pollutions ayant un impact sur le climat (et mesures de dépollution et d’un accord
Certains pays estiment en outre que les pas seulement les émissions de CO2 liées au sectoriel sur la limitation des gaz à effet de
mesures visant à réduire les gaz à effet de kérosène). La pollution de l’aérien a plus que serre, sans aboutir à des résultats concrets.
serre doivent être décidées au niveau interna- doublé en l’espace de vingt ans. Si rien n’est La prochaine échéance pour parvenir à un

24 25
ÞÞLa déforestation : 15 à 20% des souvent des inquiétudes, d’une part car le
émissions mondiales de gaz à risque accru de privatisation de zones fores-
effet de serre… et encore du tières peut résulter en l’exclusion de commu-
chemin à parcourir nautés locales et populations autochtones de
leurs lieux de vie et de leur principale source
Les forêts de la planète, en particulier les fo-d’alimentation : la forêt. En outre, la définition
rêts tropicales (la forêt amazonienne ou celle très large de la forêt selon certains pays ouvre
du bassin du Congo par exemple) constituent la voie à des projets allant à l’encontre des
un stock de carbone considérable. Chaque enjeux de réduction de la déforestation et
année, elles séquestrent une quantité très des émissions de GES.

© Max Mayorov
importante de CO2 atmosphérique, jouant
une part prépondérante dans la régulation Les gouvernements et les entreprises, direc-
naturelle de la composition chimique de tement responsables de la déforestation ou
l’atmosphère. impliqués dans la consommation de produits
issus de la déforestation, doivent s’engager à
La déforestation représente ainsi une gigan- mettre un terme à ce fléau en adoptant des
tesque source d’émissions de gaz à effet de réglementations et des politiques de produc-
ÞÞLe transport maritime doit lui de 20 ans, toute avancée vers un mécanisme serre, car une fois brûlé ou coupé, le bois tion ou de consommation « zéro déforesta-
aussi faire sa part de l’effort d’action climatique dans le secteur maritime libère la plus grande partie du carbone qu’il tion ». La conférence de Paris doit déboucher
international demeure bloquée à l’Organisa- stocke. En outre, la disparition des forêts sur l’adoption de nouveaux engagements
Le secteur maritime est responsable de 3% des tion maritime internationale. Cette dernière et leur dégradation, notamment liée à ainsi que des actions concrètes dans ce sens.
émissions mondiales, c’est-à-dire l’équivalent est sous l’influence d’une coalition d’acteurs l’exploitation des ressources en bois, réduit
des émissions de l’Allemagne ou du Japon. économiques et de pays d’immatriculation leur capacité à fixer le CO2 excédentaire
Avec les mesures actuellement en place, les des bateaux qui veulent donner un statut dans l’atmosphère. Enfin, le dérèglement
émissions du transport maritime pourraient exceptionnel au secteur maritime pour qu’il climatique affecte directement les forêts tro-
augmenter de 50% à 250% d’ici à 2050 pour échappe à toute contrainte climatique. En picales, les exposant plus aux sécheresses qui ÞÞL’efficacité énergétique : dans
atteindre 6% à 14% des émissions mondiales. parallèle, le commerce international a explosé accroissent la mortalité naturelle des arbres le bâtiment, les produits électro-
Cela annulerait une partie de l’effet positif de et le transport maritime de marchandises et en ralentissent la croissance. niques et les transports
la réduction des gaz à effet de serre réalisée avec.
dans d’autres secteurs. Au total, la destruction et la dégradation de L’énergie la moins chère et la plus propre est
Il est donc essentiel que l’Organisation ces forêts représentent entre 15 et 20% des celle que l’on ne consomme pas. Au-delà des
À l’exclusion de quelques mesures sur maritime internationale oblige le secteur émissions mondiales. La Convention Climat a changements climatiques, la hausse des coûts
l’efficacité énergétique des navires, le sec- du transport maritime à se fixer, dès 2016, donc créé un mécanisme pour lutter contre de l’énergie et du nombre de ménages en
teur maritime international échappe à toute des objectifs de réduction d’émissions de la déforestation et la dégradation (REDD+) situation de précarité énergétique imposent à
réglementation de ses émissions. Exclu du gaz à effet de serre pour l’après 2020. Pour mais ce mécanisme doit maintenant être mis tous un changement profond dans la manière
domaine d’action du Protocole de Kyoto, l’y inciter, l’accord de Paris devrait envoyer en œuvre, en veillant à respecter les droits d’aborder le sujet de l’énergie : il faut passer
il est l’autre grand passager clandestin du un signal politique fort à cette organisation humains et la sécurité alimentaire des popu- d’une logique concentrée sur l’offre d’énergie
climat, avec le transport aérien. Depuis près internationale. lations concernées. Ce mécanisme soulève à celle d’une maîtrise de la demande.

26 27
L’argument principal opposé à l’efficacité ÞÞLa priorité aux énergies
énergétique est qu’elle exige un coût initial renouvelables
important. C’est avoir une vision tronquée par
un court-termisme extrême : les économies Depuis plusieurs années, de nombreux pays
d’énergie sont un investissement produc- nourrissent un intérêt pour des coopérations

© Creative Commons: UN Photo/Evan Schneider, 2009


tif. L’efficacité énergétique est une source internationales portant sur les énergies
majeure de création de valeur économique, renouvelables. La baisse très rapide des coûts
d’innovation et d’emplois qualifiés non délo- de ces énergies et leur ancrage territorial en
calisables. Elle permettra aux consommateurs, ont fait une alternative compétitive et cré-
dont le rôle est central, de ne pas subir la dible face aux combustibles fossiles dans la
hausse tendancielle du coût de l’énergie plupart des pays. Les pays en développement
grâce à la réduction de leurs besoins et la sont les premiers concernés. Ils développent
maîtrise de leur consommation. Elle per- aujourd’hui l’accès à l’énergie à travers des
mettra enfin de résorber structurellement investissements dans ces énergies propres,
la précarité énergétique dont l’urgence de sûres, locales, décentralisées et de plus en
traitement est régulièrement soulignée. plus compétitives face aux énergies fossiles.
Par exemple, le gouvernement indien vient
De manière concrète, améliorer l’efficacité de lancer un vaste programme de dévelop- ÞÞLes déchets : les vraies économies S’il constitue donc une partie du problème, le
énergétique consiste à rechercher la meilleure pement de l’énergie solaire et éolienne pour sont dans la prévention, secteur de la gestion des déchets représente
utilisation possible de l’énergie en raisonnant permettre l’accès à l’énergie aux millions de le réemploi et le recyclage aussi une opportunité unique d’agir comme
désormais sur les besoins et non plus sur une ménages modestes que compte le pays. un réducteur majeur d’émissions de gaz
logique d’offre énergétique. La sobriété éner- Le secteur de la gestion des déchets est res- à effet de serre. Alors que la majorité des 10/ Bogner et al, 2007.

gétique, tout aussi indispensable, consiste à Ces coopérations sectorielles supposent que ponsable d’environ 5%10 des émissions mon- émissions directes du secteur proviennent
réduire ses besoins en énergie en modifiant les États ou les collectivités territoriales qui les diales de gaz à effet de serre, principalement du traitement des déchets, la prévention,
ses habitudes et ses pratiques. rejoignent se fixent des objectifs ambitieux à via les émissions de méthane des décharges le réemploi et la valorisation matière per-
moyen et long termes sur le développement et de CO2 fossile des incinérateurs. Non seu- mettent d’éviter de nombreuses émissions
La sobriété et l’efficacité énergétiques des énergies renouvelables. Ils devraient viser lement cette contribution aux changements dans d’autres secteurs de l’économie, comme
constituent les fondations incontournables 100% d’énergies renouvelables d’ici à 2050, climatiques est sous-estimée en raison de l’extraction minière et pétrolière, la produc-
de la transition énergétique mondiale. Que ce qui suppose de doubler a minima la part règles de comptabilisation non adaptées, tion industrielle et l’agriculture.
ce soit pour les bâtiments, les équipements de ces énergies au niveau mondial d’ici à mais elle va s’accroître fortement à cause
consommateurs d’énergie ou les moyens de 2030. de la croissance rapide de certains pays et des Malheureusement, les financements inter-
transport, les solutions techniques sont d’ores évolutions de leurs modes de consommation nationaux sont principalement fléchés vers
et déjà disponibles. Reste dorénavant à les qui pourraient entrainer un doublement des l’incinération ou la mise en décharge des
sortir de la confidentialité dans laquelle elles quantités de déchets produits sur la planète déchets qui sont encouragées alors même
sont circonscrites par le modèle énergétique d’ici à 202511. qu’elles représentent des modes de trai- 11/ Banque mondiale,
2012.
actuel. tement polluants. Il faudrait plutôt agir en

28 29
Adapter nos régimes alimentaires Des techniques agricoles améliorées
Afin de réduire les émissions de gaz à effet Parallèlement, les techniques agricoles
de serre mondiales, chaque pays doit priori- doivent être améliorées, en particulier dans
tairement participer à la transition de notre les pays développés : il s’agit de baisser les
système alimentaire : les habitants des pays apports en engrais azotés, d’assurer une
développés doivent drastiquement baisser meilleure gestion des déjections animales,
leur consommation de calories en général, de réduire les importations dédiées à
qui est largement supérieure aux besoins, l’alimentation animale, d’augmenter le
et en particulier leur consommation de pro- recours au pâturage, d’améliorer l’efficacité
© Robert Clark

© Greenpeace
téines animales13. Les pays en voie de déve- énergétique des bâtiments et des engins 13/ Nous parlons
ici bien entendu du
loppement doivent eux aussi veiller à ce que agricoles, etc. Ces actions sur la réduction régime alimentaire
moyen des habitants
le régime alimentaire de leur population, des émissions doivent être complétées (et des pays développés,
étant conscient des
notamment la part de la population la plus non remplacées !) par une amélioration de disparités existantes
entre différentes classes
aisée, ne rejoigne pas le niveau actuel des la séquestration du carbone dans les sols et de la population.

détournant les biodéchets (dont la dégrada- des ressources et de l’énergie, avec toutes régimes alimentaires moyens des habitants les plantes, au travers de pratiques qui ne
tion génère le biogaz) vers des traitements les émissions de gaz à effet de serre évitées des pays développés. Notre planète n’est mettent pas en danger les droits des popu-
plus appropriés et générateurs de nombreux que cela représente. pas en mesure de produire les quantités lations locales. Par exemple : l’agroforesterie,
bénéfices environnementaux et climatiques. de viande nécessaires si l’ensemble de la la replantation des haies, la diminution du
Par exemple le compostage (qui améliore la population adoptait le régime actuel des travail des sols, l’apport d’engrais orga-
capacité des sols à capter le CO2 contenu CO2 BIO pays développés. niques, le développement des intercultures,
dans l’atmosphère), ou encore la méthani- etc. En parallèle, le développement de la
sation (production d’énergie renouvelable et ÞÞSécurité alimentaire et réduc- Moins de gaspillage production d’énergies renouvelables (à
limitation des émissions diffuses). tion des gaz à effet de serre : Un effort particulier doit également être fait partir de la biomasse et hors biomasse)
deux enjeux compatibles pour diminuer le gaspillage alimentaire. Un doit venir compléter ces efforts.
L’incinération est également largement tiers de la production mondiale d’aliments
12/ Nous regroupons financée comme productrice « d’énergie L’agriculture12 est un secteur aux relations est perdue ou gaspillée chaque année, ce qui La priorité à l’agroécologie
ici sous le terme agri-
culture : l’agriculture (les renouvelable », faisant fi du fait que la majo- ambivalentes avec le climat : fort contribu- représente 1,3 milliard de tonnes d’aliments. Le secteur agricole joue un rôle vital, celui
cultures et l’élevage), les
forêts et leur gestion, et rité des déchets qui lui donnent ce statut teur aux émissions de gaz à effet de serre Dans le même temps, les échanges mon- de nourrir l’humanité. La réduction des
l’utilisation des terres.
(les biodéchets ou déchets organiques) sont (1/4 des émissions mondiales d’après le 5e diaux de denrées alimentaires doivent être émissions de gaz à effet de serre ne peut se
principalement composés d’eau et ne brûlent rapport du GIEC), l’agriculture est en même revus à la baisse et les productions natio- faire au détriment de l’impératif de sécurité
que grâce à l’apport de déchets plastiques temps un pourvoyeur de solutions (potentiel nales doivent être adaptées aux demandes alimentaire. La bonne nouvelle, c’est que les
ou autres combustibles fossiles. Les finance- puits de carbone et producteur d’énergies locales afin de réduire les émissions de gaz à pratiques agroécologiques respectueuses du
ments seraient ainsi beaucoup mieux utilisés renouvelables), tout en étant très sensible effet de serre liées au transport international climat permettront aussi de mieux nourrir les
en promouvant la prévention, le réemploi et aux effets des changements climatiques déjà de marchandises. populations. Ce que l’agriculture capitaliste
le recyclage, qui permettent d’économiser observés et à venir. et productiviste a échoué à faire.

30 31
Pourquoi faut-il aider les pays les plus
vulnérables à s’adapter au dérèglement
climatique ?

ÞÞRenforcer la résilience pour ne ÞÞLA CRISE FINANCIERE DU CLIMAT A


pas réduire à néant les efforts CAUSE D’ENGAGEMENTS NON TENUS
de lutte contre la faim et la
pauvreté dans le monde Pour répondre à ces besoins, les pays déve-
loppés se sont engagés en 2009, lors du
Il est indispensable de renforcer la résilience sommet de Copenhague, à atteindre 100
des populations, des économies et des éco- milliards de dollars de financements par an

© MaliFolkeCenter
systèmes pour qu’ils puissent anticiper les d’ici à 2020. Il est crucial qu’ils tiennent
catastrophes climatiques, inévitables, et y cet engagement, non seulement pour que
faire face. En particulier, les plus démunis la COP21 soit un succès, mais surtout pour
ont absolument besoin d’une aide inter- répondre aux besoins croissants sur le
nationale. Il s’agit par exemple d’utiliser terrain.
ÞÞLa redirection des subventions Ces subventions contribuent directement à des semences et des techniques d’irrigation
aux énergies fossiles vers les éco- réchauffer la planète puisqu’elles incitent à moins consommatrices d’eau, de prévoir Jusqu’à maintenant, les pays dévelop-
nomies d’énergie et les énergies consommer plus de charbon, de pétrole et des greniers solides pour protéger les pés n’ont que partiellement tenu leurs
renouvelables de gaz et n’incitent pas les acteurs à investir récoltes, de bâtir des maisons résistantes engagements financiers pour le climat.
dans les économies d’énergie, l’efficacité face aux intempéries, de développer des Les budgets publics engagés ont été très
Les soutiens des États aux combustibles énergétique et des solutions renouvelables. polices d’assurance accessibles aux petits limités et, souvent, variables d’une année
fossiles responsables des changements clima- Les gouvernements des pays riches se sont agriculteurs, de reconstruire et réparer ce sur l’autre. Les financements pour le climat
tiques représentent aujourd’hui près de 600 déjà engagés à plusieurs reprises à éliminer qui est détruit ou endommagé et d’indem- qu’ils ont dépensés entre 2010 et 2012 14/ L’Aide publique au
milliards de dollars par an dans le monde. progressivement les subventions aux énergies niser les populations pour ce qu’elles ont étaient surtout de l’argent engagé au développement (APD)
est l’aide internationale
Dans les 20 pays les plus riches du monde, fossiles mais ces engagements sont restés définitivement perdu. Ces investissements titre de l’Aide publique au développement fournie par un pays
au titre des Objectifs
les subventions publiques visant uniquement lettre morte. Il est essentiel que l’accord de sont nécessaires et urgents pour pérenniser (APD)14. Les pays en développement se sont du Millénaire pour le
développement. Ceux-ci
l’exploration de nouvelles réserves poten- Paris engage les États à éliminer/rediriger ces les efforts fournis depuis de nombreuses donc sentis floués. Ils craignent aussi que prévoient que tous
les pays développés
tielles (hors production ou consommation subventions le plus rapidement possible, et années pour lutter contre la pauvreté et les gouvernements n’essaient d’échapper devront verser 0,7% de
leur Produit intérieur
de combustibles fossiles) représentaient 88 s’assure régulièrement de la mise en œuvre les maladies. Ils permettront d’autant plus à leurs responsabilités en faisant appel au brut aux pays en
développement afin
milliards de dollars en 2012. Et les entreprises de cet engagement. Cet engagement devrait d’éviter une augmentation dramatique secteur privé (entreprises, secteur financier) d’aider à l’éradication
de la pauvreté et des
rajoutent par dessus ces soutiens des États permettre d’entraîner d’autres pays, actuel- des interventions humanitaires à chaque pour tenir ces engagements. Or, ce type de pandémies. L’APD fait
l’objet d’un suivi au
des milliards d’investissements privés, qui lement classés comme pays en développe- nouvelle catastrophe naturelle. financements ne permettra d’investir que sein de l’Organisation
de coopération et
pourraient être employés pour la transition ment et sans obligations internationales, à dans les initiatives les plus rentables, et de développement
économiques (OCDE).
énergétique. En France, les subventions à la progressivement éliminer et rediriger leurs rarement dans des projets touchant les Aujourd’hui elle est
versée sous forme de
pollution sont nombreuses et représentent subventions vers les solutions d’avenir.  communautés les plus fragiles. dons ou bien de prêts.

au minimum 15 milliards d’euros par an.

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© Creative Commons: Heal Pakistan, Aaron Favila, 2010

© Creative Commons: Amantha Perera, 2011


Enfin, les pays en développement craignent mais reste loin des 100 milliards promis.
que les gouvernements n’utilisent des finan- Beaucoup reste à faire pour sécuriser des
cements internationaux destinés à l’éduca- financements dans l’accord de Paris : à la
tion ou à la santé pour financer, à la place, fois la tenue des engagements financiers
la lutte contre les changements climatiques existants (jusqu’à 2020) et des finance-
dans les pays pauvres. L’agriculteur nigérien ments à plus long terme.
serait donc obligé de choisir entre soigner
son paludisme et protéger sa récolte.

© Creative Commons: USFWS Pacific Southwest Region, 2013


ÞÞRespecter l’engagement
Cette situation a contribué à fragiliser d’atteindre 100 milliards de

© UNFCCC - Jan Golinski / jgolinski@unfccc.int


davantage la confiance entre les pays et dollars par an d’ici à 2020
à limiter les capacités d’un grand nombre
de pays à planifier et mettre en œuvre des Il est impératif que les pays riches se mettent
actions face aux impacts bien réels du au travail bien avant la conférence de Paris
dérèglement climatique. Cette situation pour rassurer les pays en développement
met également en péril la signature d’un sur le fait que les financements vont bien
accord à Paris car pour de nombreux pays augmenter entre 2015 et 2020, et qu’ils
victimes des changements climatiques, les atteindront bien 100 milliards de dollars
financements sont la priorité. annuellement, d’ici 2020. Les pays riches
devront aussi montrer que ces financements ÞÞPrendre de nouveaux engage- Cette fois-ci, ces engagements doivent
seront alloués en grande partie aux com- ments précis et transparents être précis et transparents afin d’éviter
ÞÞLe Fonds vert pour le climat munautés locales les plus vulnérables et une nouvelle crise de confiance. Il apparaît
les plus démunies, qu’ils seront avant tout Cependant, cela ne règle pas l’ensemble important de ne pas répéter cette erreur
Entre temps, le « Fonds Vert pour le climat » d’origine publique et qu’ils seront transpa- de la question financière car l’engagement dans l’accord de Paris.
— premier fonds multilatéral pour lutter rents et non pas le fruit de l’imagination ou de mobiliser 100 milliards de dollars par
contre les changements climatiques, qui de jeux comptables employés par certains an d’ici à 2020 ne précise pas ce qu’il Il est donc nécessaire de bien séparer,
déboursera une partie de ces financements ministères des finances. Il est également adviendra des financements climat après cette fois-ci, les types de financements.
promis — a été créé sous la Convention important de développer des règles claires 2020, date à laquelle entrera en vigueur Ensemble, les États riches doivent garantir
Climat. À l’automne 2014, pour répondre à pour comptabiliser les financements distri- l’accord de Paris. qu’ils verseront aux pays les plus pauvres
ce besoin de prévisibilité financière, les pays bués. Il ne s’agit pas de comptabiliser tout un volume précis et traçable de finance-
européens dont la France, les États-Unis, et n’importe quoi au nom du climat. Les Les besoins financiers des pays les plus ments publics sur plusieurs années. Ce
le Japon, le Canada, l’Australie et même règles de comptabilisation des financements pauvres ne vont pas disparaître en 2020 — volume devra être révisé en fonction de
des pays en développement (la Colombie, sous la Convention Climat de l’Onu sont au contraire, ils vont fortement d’augmen- la hausse des températures et des impacts.
le Pérou, la Mongolie) ont collectivement encore trop floues et ne permettent pas de ter dans la prochaine décennie. Il est donc Pour plus de prévisibilité, les pays devront
versé une première somme de 10 milliards les chiffrer de manière fiable et juste. indispensable que les pays riches prennent préciser chaque année combien d’argent
de dollars au Fonds Vert. Ce premier pas de nouveaux engagements financiers pour ils mettront au pot commun et, par consé-
était important pour détendre les négocia- aider les populations les plus démunies à quent, les sommes qui figureront dans leur
tions et renforcer la confiance entre les pays lutter contre le dérèglement climatique. projet de loi de finance. 

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Où trouver de l’argent
pour le climat ? Taxer la pollution liée aux transports
Les secteurs des transports internationaux fois les obliger à réduire leurs émissions
(maritime et aérien) sont sous-taxés par de GES tout en générant des recettes pour
rapport aux autres secteurs de l’écono- financer des projets d’adaptation aux
mie. Ils bénéficient d’exemptions fiscales impacts des changements climatiques ou
qui représentent des manques à gagner de déploiement des énergies renouvelables
importants pour les budgets nationaux. dans les pays les plus démunis.

Par ailleurs, ce sont des secteurs extrê- La conférence de Paris pourrait acter la
mement polluants dont les émissions création d’un mécanisme de lutte contre
ne sont pas régulées, ou très peu. Et la pollution via un mécanisme de taxation,
pourtant elles ne cessent d’augmenter. tout en veillant à ce que ce mécanisme
n’affecte pas — directement ou indirec-

© EcoBénin
En taxant la pollution de ces secteurs, la tement — les économies les plus pauvres
communauté internationale pourrait à la et les plus fragiles. 

De nombreux groupes d’experts internationaux ont réfléchi


aux moyens de dégager de nouvelles recettes pour renforcer
les budgets publics alloués à la solidarité internationale.

Taxer les transactions financières Rediriger des financements climaticides vers


En taxant les transactions financières des Vert pour le Climat en 2014. Un projet les solutions d’avenir
banques et des investisseurs, la commu- de taxe est actuellement en négociation
nauté internationale pourrait faire d’une entre 11 pays européens et doit voir le Les subventions aux énergies fossiles main- l’air, qui sont une menace pour la santé
pierre deux coups : d’une part, réguler le jour rapidement. Elle pourrait rapporter tiennent les économies dans une situation publique. Chaque année depuis 2009, les
monde de la finance et de la spéculation entre 24 et 30 milliards d’euros au niveau de dépendance aux énergies fossiles. Sou- 20 pays qui pèsent le plus lourd dans l’éco-
qui mettent en danger nos économies européen (soit 6 à 10 milliards au niveau vent, elles ne permettent pas de répondre nomie mondiale s’engagent collectivement
et d’autre part, générer de nouvelles français) — de quoi cofinancer la lutte aux problèmes que les pouvoirs publics à éliminer ces subventions inefficaces. Mais
ressources qui financeraient des causes contre les changements climatiques dans prétendent traiter en subventionnant cet engagement est toujours resté lettre
internationales comme les luttes contre les les pays du sud, les pandémies mondiales des activités polluantes (l’accès de tous morte. La conférence de Paris devrait exiger
changements climatiques et les pandémies et la transition énergétique en France. à l’énergie, la lutte contre la pauvreté et de ces pays, notamment des pays déve-
(sida, paludisme, tuberculose). contre la précarité énergétique). loppés, qu’ils éliminent ces subventions
D’ici la conférence de Paris, il est essentiel que et surtout, qu’ils redirigent cette manne
La France a mis en place une micro-taxe les pays européens s’engagent à allouer une Par ailleurs, ces subventions sont indirec- financière importante vers la lutte contre
qui a permis, entre autres, de cofinancer la partie de cette manne financière aux pays du tement une source importante d’émissions les changements climatiques dans les pays
contribution de la France auprès du Fonds Sud, pour relever le défi climatique.  de gaz à effet de serre et de pollution de en développement. 

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À l’occasion de la conférence internationale de Paris (COP21) qui doit aboutir à un accord mon-
dial sur la lutte contre les changements climatiques, le RAC propose un décryptage des enjeux
auxquels l’accord de Paris devra répondre. Cette publication explique ce qu’est une «COP», les
objectifs de la COP21 et ce qu’elle doit accomplir pour accélérer la lutte contre les changements
climatiques.

La note souligne notamment l’importance de l’action dans chaque pays, en faveur de la


transition écologique, qui doit éloigner nos économies de l’utilisation des combustibles fossiles,
principaux responsables des changements climatiques, et nous permettre d’atteindre un accès
universel à 100% d’énergies renouvelables.

La note souligne également l’importance de la solidarité planétaire face à la crise mondiale que
représente les changements climatiques. Celle-ci affecte tous les pays, mais les plus durement
frappés seront les moins responsables et les plus démunis.

Dans cette publication, le RAC entend aussi rappeler que la lutte contre les changements
climatiques ne se termine pas à Paris. Malgré son importance, la COP21 ne pourra, à elle seule,
répondre à l’ampleur du défi climatique.

Ce sont avant tout nos modes de consommation et de production qui sont les principaux
responsables du dérèglement climatique. Or, la transition vers des modèles de consommation
et de production respectueux du climat passe d’abord, dans chaque pays, par des mesures mises
en place par les États, ainsi que par l’action des villes et des régions, des communautés rurales,
et par la mobilisation des citoyens.

Quel que soit le résultat de la conférence de Paris sur le climat, le défi à relever reste immense
mais pas impossible. Il se pose au quotidien, maintenant, mais aussi après 2015, à tous les
niveaux de décision et partout dans le monde.

Le Réseau Action Climat-France (RAC-F) est une association spécialisée sur le thème des
changements climatiques, regroupant 16 associations nationales de défense de l’environnement,
de solidarité internationale, d’usagers des transports et d’alternatives énergétiques.

les missions du rac sont :


Informer Suivre Dénoncer Proposer
sur les les engagements et les les lobbies des politiques
changements actions de l'État et des et les États publiques
climatiques collectivités locales en qui ralentissent cohérentes avec
et ses enjeux. ce qui concerne la lutte ou affaiblissent les engagements
contre les changements l'action internationaux
climatiques. internationale. de la France.

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