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Illustration de couverture par CDD20, 木混株


Table des matières

Et si j’étais surdoué ? ....................................................................................................................................... 4


Quand le doute s'installe ................................................................................................................................ 4

Est-ce vraiment utile de savoir ? ..................................................................................................................... 5


À quoi cela sert-il de savoir que l’on est surdoué ? ....................................................................................... 5
À vous accepter et vous comprendre ........................................................................................................ 5
À interagir avec les autres ........................................................................................................................ 5
À mieux vivre ........................................................................................................................................... 6
N’est-ce pas trop tard ? À mon âge ?............................................................................................................. 6
Pourquoi cela fait-il si peur de se faire tester ? .............................................................................................. 6

À partir de quoi identifie-t-on le haut potentiel ? ........................................................................................ 8


Les épreuves d’évaluation les plus répandues ............................................................................................... 8
Que mesurent les tests d’intelligence ? ........................................................................................................ 8
Un bilan complet ........................................................................................................................................... 9
Les étapes du diagnostic ........................................................................................................................... 9
Durée et structure du diagnostic ............................................................................................................. 10
Qu’est ce qui peut faire varier le temps de passation ? .......................................................................... 11
Le prix du bilan ...................................................................................................................................... 11
Pourquoi l’assistance d’un psy spécialisé est-il nécessaire ?....................................................................... 12

Le fameux Quotient Intellectuel .................................................................................................................. 13


Petite histoire du QI et de ses tests .............................................................................................................. 13
La limite des tests pour mesurer le QI ......................................................................................................... 14
Les variables extrasèques des tests ......................................................................................................... 15
Les variables intrinsèques des tests ........................................................................................................ 16

Quel test privilégier ? ..................................................................................................................................... 18


QI hétérogène .............................................................................................................................................. 18
Qu’est-ce que l’IAG ? ............................................................................................................................ 19
Alors passer les tests ou pas ? .................................................................................................................... 20

Quelques recommandations ........................................................................................................................... 21


Avant de sauter le pas .................................................................................................................................. 21
Sur le choix du professionnel .................................................................................................................... 21
Sur les conditions de passation .................................................................................................................... 21
Sur le conditionnement psychologique........................................................................................................ 21
Sur la suite ................................................................................................................................................... 21

Pour aller plus loin.......................................................................................................................................... 23


Etude de l’acsis .............................................................................................................................................. 23
Etude du Gifted Dévelopement Center.......................................................................................................... 23
Livre des tests d'intelligence.......................................................................................................................... 23
Les intelligences multiples” de Gardner........................................................................................................ 23

Informations sur l'auteure


ET SI J’ÉTAIS SURDOUÉ ?

Quand le doute s'installe

Vous n’êtes ni tombés sur ce site ni n’avez répondu à ce questionnaire par hasard. C’est donc peut être une
question qui vous taraude depuis un moment déjà.

Parfois un hasard suffit pour que nous nous interrogions sur un éventuel
haut potentiel intellectuel (HPI).

Désormais, la graine du doute s’est immiscée en vous. Vous ne parvenez plus à trouver le sommeil ou à vous
concentrer au travail. L’incertitude vous paralyse, vous empêche de progresser et d’avancer. Ne pas savoir
tout en étant intimement convaincu peut devenir perturbant.

N’hésitez pas à passer le prétest sur mon site dans l’onglet « Suis-je concerné ? »

Quand le besoin de savoir, d’infirmer ou de confirmer, de se rassurer devient impérieux voire obsédant, il
est essentiel de trouver une réponse. Pour que cesse cette question « POURQUOI ?». Pourquoi suis-je
différent.e ? Pourquoi me trouve-t-on bizarre ? Pourquoi est ce que je change sans arrêt de travail ? Pourquoi
ai-je si peu d'affinités avec les personnes qui m’entourent ? Pourquoi est-ce que les sujets de conversation de
la majorité des gens m'ennuient ? Pourquoi ai-je l'impression de fonctionner différemment ?
EST-CE VRAIMENT UTILE DE SAVOIR ?

Cette interrogation soulève d’abord une question : « un surdoué a-t-il envie d’être surdoué ?». La réponse
est fréquemment « non je préférerais être dans la norme, ne pas me faire remarquer ». Cécile Bost le
résume très bien dans un article : « J’ai reçu des témoignages poignants de personnes particulièrement
malheureuses de ce résultat. Ce n’est pas en soi le fait d’être classé « surdoué » qui les intéresse. C’est le
fait de pouvoir valider que les souffrances ressenties correspondent bien à un état de fait et qu’elles
peuvent se fonder sur quelque chose de patent pour pouvoir (enfin !) trouver une issue à une partie de
leurs difficultés. » J’entends inlassablement ce genre de témoignages en consultation.

Ensuite, une question qui revient sans cesse est : « est-ce vraiment important de savoir ? Mais à quoi ça
va me servir ? »
Tout dépend de chacun. On peut passer toute une vie sans savoir en étant heureux et épanoui. Pour
certains, les résultats du test ne sont que la validation d’un pressentiment et ils ne changeront rien à leur
existence. Pour d’autres, le sentiment de décalage, le mal être global, l’inconfort social et professionnel
sont trop grands. Il est donc essentiel, parfois vital de savoir.

Enfin, je souhaite rappeler ici que la douance n’est pas forcément à l’origine de vos souffrances
psychologiques. Outre la construction individuelle neuronale du cerveau de chacun, le psychisme est
constitué des expériences de vie, d’une éducation, d’une personnalité, des influences de votre lieu de vie…
Donc faites attention à vos attentes quant au diagnostic. Cela n’explique pas tout.

À quoi cela sert-il de savoir que l’on est surdoué ?

À vous accepter et vous comprendre

• À arrêter de chercher (Quoi ? Justement vous ne le savez pas, mais vous cherchez inlassablement)
• À s’épargner des années de thérapie à essayer de comprendre ce qui cloche
• À ne plus vous croire fou, vous n’avez pas de pathologie. Vous n’êtes pas non plus bipolaire ou
schizophrène (pathologies souvent associées aux HP à tort)
• À cesser d’être traité.e pour des maladies psychiques que vous n’avez pas
• À comprendre votre fonctionnement et à prendre possession de vous-même
• À accepter votre différence, vos forces et vos faiblesses
• À arrêter de subir les conséquences de vos particularismes hors normes et apprendre à en tirer avantage
• À cesser d’essayer de changer ce qui ne peut l’être
• À arrêter d’essayer de ressembler aux autres
• À être vous-même, à vous autoriser à exister pour qui vous êtes
• À être en accord avec vous-même et à vous sentir à l’aise avec votre moi profond
À interagir avec les autres

• À comprendre les autres et à mieux appréhender vos relations avec eux (intensité de la relation, choix
des amis...)
• À être plus patient et tolérant avec les autres
• À apaiser ce sentiment de décalage permanent et à sortir de la souffrance que cela engendre
• À vous sentir moins seul et enfin pouvoir rencontrer des personnes qui vous ressemblent
• À apprendre à vous faire respecter. Vous assumerez enfin qui vous êtes et découvrirez votre valeur
• À sortir de votre rôle de « sauveur » et à ne plus vous faire happer par les désirs des autres

À mieux vivre

• À revisiter votre passé sous ce nouvel angle libérateur


• À reprendre votre vie en main et à vivre enfin la vie qui vous ressemble
• À apprendre à vous poser dans le présent
• À repenser votre vie professionnelle et à trouver un travail adapté à votre personnalité.
• À savoir alimenter votre cerveau correctement et suffisamment.

N’est-ce pas trop tard ? À mon âge ?

De plus en plus de personnes sont bilantées sur le tard et s’aperçoivent de leur douance à l’âge adulte. Je
m’en réjouis. En revanche, j’entends souvent en consultation "Â mon âge, à quoi bon ?". Je ne compte pas le
nombre de personnes qui m’ont posé la question : « Vous croyez qu’à mon âge, ça a un intérêt ? En quoi
est-ce que ça va changer ma vie ? C’est trop tard ! »

Certains se demandent « Ne vais-je pas avoir l'air ridicule à mon âge ? Le psy ne va-t-il pas me trouver
arrogant de m'autoproclamer "adulte surdoué" non détecté ? ». Ou encore « Est-ce que ça ne va pas
bouleverser ma vie ? Mon couple ? Est ce qu’il ne vaut pas mieux laisser les choses comme elles sont ? ».

Je le dis toujours, il n’est jamais trop tard pour enfin vous sentir à votre place, pour être vous-même
et pour en être fier.e ! Mais encore faut-il se savoir surdoué.

Pourquoi cela fait-il si peur de se faire tester ?

Il n'est jamais simple de franchir le pas du bilan psychométrique pour un adulte, il faut beaucoup de courage
pour entamer les démarches. Et ce quel que soit son âge. Sachez qu’il n’y a rien d’orgueilleux, de ridicule ou
de superflu à se faire bilanter. On pense toujours qu'il est présomptueux d’aller voir un psy pour lui dire de
but en blanc : « Je me crois surdoué et je voudrais être testé ». Il y a une énorme différence entre se penser à
haut QI en gardant cette hypothèse pour soi et oser le formuler face à autrui, tout particulièrement face à un
professionnel.
Le problème est que dès l’instant où l’éventualité d’une douance s’installe, la « machine à doute » fonctionne
à plein régime et ne laisse plus aucun répit. Cette question devient même parfois obsédante. Quiconque est
passé par cette étape le sait : on est tiraillé entre l'envie (pour ne pas dire la nécessité) de savoir de manière
certaine et la peur provoquée par l’avalanche d’interrogations qui nous assaillent.

Et ces peurs sont totalement légitimes puisque la réponse implique de nombreuses conséquences (qu’elles
soient psychologiques, sociales, familiales, amoureuses, professionnelles...) : comment mon entourage va-t-il
le prendre ? Mon couple va-t-il en pâtir ? Est ce que je vais tenir au travail ? Mes amis vont-ils changer ?

Savoir, c’est aussi sortir de sa zone de confort, se mettre à nu et se penser, à tort, vulnérable. Surtout lorsque
l’on n’a jamais consulté un psy de sa vie. Ou que l’on a eu de mauvaises expériences et que l’on rechigne à y
retourner.

Savoir, c’est se regarder en face et s’assumer. Assumer sa différence, réaliser que ce décalage sera toujours
là. Tout le monde n’est pas prêt à l’entendre et à y faire face. C’est donc compréhensible d’avoir des
réticences.

Être surdoué, c’est prendre beaucoup de place, avoir l’impression de déranger les autres puisque par
définition, le surdoué est « plus tout » : plus passionné, plus émotionnel, plus curieux, plus rapide, plus
pointilleux... Il se fait souvent remarquer malgré lui. Or quand on a passé sa vie à essayer de passer inaperçu,
cela peut faire peur.

Ce n'est jamais une décision simple à prendre.


Mais rappelez vous qu'elle fera cesser ces incessants 'POURQUOI' ?
À PARTIR DE QUOI IDENTIFIE-T-ON LE HAUT POTENTIEL ?

Les épreuves d’évaluation de la douance les plus répandues en France

La France malheureusement s’appuie surtout les tests de QI pour diagnostiquer une douance. Les
psychologues utilisent majoritairement les épreuves standardisées comme les échelles de Wechsler (WPPSI,
WISC V et WAIS IV selon l’âge). D’autres utilisent également le Cattell (test de QI et de personnalité plus
souvent passé aux USA), plus rarement le Raven (APM et MHV) qui mesurent l’intelligence globale (facteur
g), le K-ABC (pour les enfants) qui s’attache à identifier le processus mental privilégié (séquentiel vs
simultané) ou encore l’Échelle de développement de la pensée logique (EPL). Il faut citer également les Tests
de la Pensée Créative de Torrance qui évaluent la capacité à trouver des idées originales et qui concernent
donc le versant créativité de l’identification du HP.

L’entretien clinique (qui permet un diagnostic différentiel) est très peu utilisé à mon grand regret. Mais il
n’existe aucun référentiel clinique sur lequel s’appuyer. Donc les évaluateurs sont obligés de faire leurs
propres recherches et de se faire leurs propres opinions. Ce qui est très dommageable pour une
homogénéisation des évaluations de la sur efficience. Une personne passant un bilan avec des psy différents,
pourront avoir une réponse différente.

Je tiens ici à mettre en avant le fait que les tests de QI n’ont PAS été conçus pour détecter les personnes
surdouées. Ils ont été créés pour détecter les personnes ayant des troubles des apprentissages ou
neurologiques (aujourd’hui utilisé pour mesurer l’avancer des malades d’Alzheimer). Et ils sont une mesure
psychométrique de la capacité cognitive « scolaire » d’un individu (ils ne donnent pas de mesure de
l’intelligence sociale, émotionnelle, intrapersonnelle…). Il donne donc uniquement un indice du niveau de QI
d’une personne et non de sa douance. Donc des surdoués peuvent avoir un QI inférieur à 130 (pour diverses
raisons qui seront évoquées ci-dessous). C’est d’ailleurs ce que l’éditeur des tests explique lors des
formations qu’il donne sur ses tests.

AUCUN test n’a été mis en place pour détecter spécifiquement la douance. Il n’existe
pas de test « OFFICIEL ». Chaque psy choisit celui avec lequel il est le plus à l’aise.

Que mesurent les tests d’intelligence ?


En psychologie, l'intelligence fluide et l'intelligence cristallisée sont des facteurs de l'intelligence distingués
par Raymond Cattell en 1941.

L’intelligence fluide mesure le facteur g (pour global), qui consiste à chercher des solutions neuves.
C’est la capacité à trouver du sens face à des informations confuses, à raisonner clairement à partir de
situations complexes ; à faire intervenir la logique, le raisonnement analogique, l’innovation, la créativité, les
aptitudes spatiales, l’attention, l'observation et la conceptualisation.

L'intelligence cristallisée elle est la capacité à utiliser les compétences, les connaissances et
l'expérience. Elle ne correspond pas à la mémoire, mais repose sur l'accès aux informations de la mémoire à
long terme.
Qu’évalue le diagnostic différentiel ?
Le concept de haut potentiel a été ensuite étendu à d’autres domaines que celui de l’intelligence (et donc du
QI). Ziegler et Raul (en 2000) ont proposé 5 domaines d’identification possibles : l’intelligence, les
performances extrêmes, la créativité, la personnalité et les intérêts (ces quatre derniers sont étudiés lors de
l’entretien clinique).
Alors que le département de l’Éducation des États-Unis préconise un diagnostic à partir de ces cinq
domaines, la France continue à diagnostiquer les Haut Potentiels sur l’unique base de l’intelligence de
performance. Or, pour être valide, le diagnostic doit s’appuyer sur une conception éprouvée ET de
l’intelligence ET du haut potentiel, ce qui n’est pas encore le cas.

Un bilan complet

Les étapes du diagnostic

Selon moi, un bilan complet réalisé par un spécialiste permettant de confirmer ou d’écarter le diagnostic de
douance se déroule en plusieurs étapes clés :

• Une anamnèse poussée : recueil d’informations sur le passé du patient, son histoire de vie, ce qui l’a
amené à vouloir passer des tests
• Un test psychométrique (mesurant le QI) : même si ce n'est pas le QI seul qui fait l'HPI, tant qu’une
meilleure évaluation n’existe pas, on ne peut pas en faire l’économie
• Un questionnaire sur la personnalité de l’identification HP (diagnostic différentiel) qui étudie le
fonctionnement cognitif, émotionnel, créatif, social, professionnel et existentiel du patient

===> Un thérapeute expert pourra ensuite interpréter les résultats et les informations récoltées pour donner
ses conclusions.

Quelle qu’en soit l’issue, le compte-rendu final ne doit jamais consister en la simple énonciation d’un
résultat chiffré, mais doit faire l’objet d’explications approfondies et détaillées, complété par un
document écrit explicatif et récapitulatif des résultats.
Durée et structure du diagnostic

Chaque professionnel a sa façon de faire. Certains y passeront peu de temps (malheureusement) et ne se


baseront que sur le test de QI. D’autres feront une analyse très poussée (qualitative et quantitative) et y
passeront une demi-journée au moins. Personnellement, selon le choix du test, j’estime qu’il faut au moins y
consacrer 2h30 (uniquement pour la passation des tests).

• Durée moyenne de passation de la WAIS IV : 2h30 (entre 1h30 et 3h) ;


• Durée moyenne de passation du test de vocabulaire du Mill Hill (MHV) : 30 mn (entre 15 et 45mn) ;
ET de passation de l’APM (version avancée des matrices de RAVEN) : 1h30 (entre 45mn et 2h) ;

• Durée moyenne d’une anamnèse (entretien clinique) : 30 mn (entre 15mn et 1 h). Un bilan qui ne
contient pas d’entretien clinique n’est pas sérieux. Car une anamnèse est primordiale pour le diagnostic ;

• Durée moyenne d’un test de personnalité (diagnostic différentiel) : 30 mn (entre 0 et 2 h) C’est aussi là
dessus que le diagnostic est censé se faire. Donc, privilégiez les professionnels qui le proposent. Sachant
qu’il peut être fait durant l’anamnèse ;

• Durée moyenne d’une restitution : 1h (entre 30mn et 1h30). La restitution est essentielle et doit selon
moi au moins durer 1h. Evitez les psy qui proposent uniquement un envoi du bilan par mail ou par
courrier. Il DOIT y avoir une restitution orale pour expliquer les résultats.

Qu’est ce qui peut faire varier le temps de passation ?

Plusieurs facteurs influencent la durée totale du test :

• Le test choisi (tous ne sont pas de durée égale)


• Le nombre de subtests sélectionnés pour la WAIS IV, qui peut varier de 10 (obligatoires) à 15 (5
optionnels) par indice (donc 40 à 60 subtests).
• Avec la WAIS IV, tout dépend du nombre de réponses justes aux subtests (en termes de nombre d’items,
au delà de trois fausses réponses, on passe à un autre subtest). Plus le QI augmente, plus la durée totale
du test augmente. Le manuel du WAIS IV indique une moyenne de près de 2h-2h30 pour les HQI.
• La longueur des réponses du sujet peut varier pour les subtests de l’indice de compréhension verbale
(ICV : similitudes, vocabulaire, information et compréhension), ou si des questions sont nécessaires
pour faire préciser la réponse. Quelqu’un de synthétique répondra vite et ira à l’essentiel alors qu’une
personne prolixe aura besoin de donner moults détails. Ce temps peut passer du simple au double.
• Le temps de correction du test (quasiment 1h pour la WAIS IV et moins de 5 min pour le RAVEN).
Certains professionnels corrigent en direct.
• L’expertise du professionnel avec le maniement du test : plus il aura l’habitude de le faire passer, moins
il aura besoin de se référer au manuel.
Le prix du bilan

Le coût moyen d'un bilan est entre 250 et 450 € (tarifs 2023) et peut varier du simple au quadruple (de 150€ à
600€ à Paris) pour en moyenne 4 à 8 h de travail selon les praticiens. Pour savoir si le prix proposé est
correct, faites un ratio temps passé/prix (rajouter 1 à 2h pour la rédaction du compte-rendu). En moyenne un
professionnel prend entre 50 et 65€/h.

Que comprend ce prix ?


• L’entretien clinique et la passation des tests (entre 2 et 4h30 de travail)
• L'analyse, l'interprétation et la rédaction du compte-rendu détaillé qui demande beaucoup de temps
(entre 1 et 3h de travail selon la complexité du dossier et la qualité du compte-rendu)
• L’entretien de restitution (entre 1 et 2 h de travail)

Pourquoi l’assistance d’un psy spécialisé est-il nécessaire ?

La psychologue spécialisée Arielle ADDA répondait à la question suivante comme suit (extrait
d’interview du site www.adulte-surdoue.org)
« Pensez-vous qu’il soit indispensable de faire mention du haut potentiel au cours de la prise en charge ?
Si la thérapie ne prend pas en compte cette donnée, elle ne peut pas être efficace : sans la bonne grille de
lecture on ne comprend rien et on interprète tout de travers. La plupart des personnes qui viennent me voir
ont eu des expériences malheureuses et parfois dramatiques parce que mal comprises : on verse vite dans la
pathologie quand on ne comprend pas ce que disent les gens qui se cherchent.
La reconnaissance des particularités du « haut potentiel » et des problématiques associées est très récente. Le
surdouement est donc encore absent des cours dispensés en médecine, psychiatrie, psychologie, ainsi que des
formations pédagogiques (bien que les choses évoluent). D’où une profonde méconnaissance du sujet de la
part des professionnels, ce qui a pour conséquences que (...) de mauvais diagnostics de pathologies
psychiatriques sont posés (les comportements atypiques pour lesquels le patient a consulté sont en réalité
normaux pour une personnalité HP).»

De plus, un test de QI doit absolument être lu par un professionnel avisé, capable déjà de prend en compte
d’éventuels blocages (ancienne phobie scolaire), handicaps ou troubles dans l’évaluation du patient (comme
les dys : il ne faut pas pénaliser un dyslexique sur une épreuve où il faut lire des mots) et des comportements
qu'il saura fréquent aux HP (effet Pygmalion négatif très fort). Ensuite lors de l’anamnèse, devront être en
compte les traumatismes psychiques et physiques du vécu, le cadre familial où il a été élevé…
LE FAMEUX QUOTIENT INTELLECTUEL

Petite histoire du QI et de ses tests

1905 – Les premiers tests d’intelligence ont été inventés en France par M. Binet afin d’aider le ministère
de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes (actuel ministère de l’Éducation), qui souhaitait
dépister les enfants déficients afin de les prendre en charge. A l’époque, le contexte économique étant à
l’utilisation grandissante de machines, c’est l’intelligence logico-mathématique qui a servi de référence car
elle était adaptée à cette demande. C’est donc le contexte économique qui a été déterminant dans le choix
du contenu des tests. Pour mesurer l’intelligence, Binet est parti du développement de l’enfant normal en
l’évaluant en termes d’âge mental, puis en faisant un rapport avec l’âge réel.

1912 - M. Stern propose de pondérer l’âge mental sur l’âge chronologique de l’enfant. C’est ainsi que le
Quotient Intellectuel est né. Le Quotient Intellectuel est donc le rapport entre l’âge mental et l’âge réel.
C’est pourquoi la norme est 100.

1935 - M. Thurstone lance l’idée de 7 facteurs indépendants : verbal, numérique, spatial, mémoire,
induction, déduction et fluidité verbale. Il appela ces facteurs des aptitudes primaires.

1938 - M. Raven publie la première version des Matrices Progressives inspirée des travaux de Spearman
auquel il rajouter le MHV pour compléter la mesure du facteur « g » (à savoir l’intelligence globale). Ce
test est très utilisé en Angleterre et en Australie. Ainsi que par les chercheurs du monde entier.
1949 : M. CATTELL reprend l’idée du facteur g et créé le Culture Fair Intelligence Test (qu’on nomme
« Le Cattell ») pour tenter de mesurer les capacités cognitives dépourvues d'influences socioculturelles et
environnementales. Ensuite est rajouté un test de personnalité pour avoir une vision plus globale. Ce test
est très utilisé aux USA.

1949 : M. CATTELL reprend l’idée du facteur « g » et créé le Culture Fair Intelligence Test (qu’on
nomme « Le Cattell ») pour tenter de mesurer les capacités cognitives dépourvues d'influences
socioculturelles et environnementales. Ensuite est rajouté un test de personnalité pour avoir une vision plus
globale. Ce test est très utilisé aux USA.

1949 - Le WISC (Wechsler Intelligence Scale for Children) est un test de quotient intellectuel développé
en 1949 par David Wechsler pour les enfants de 6 ans à 16 ans et 11 mois en troubles scolaires. Il mesure
les aptitudes scolaires des élèves : logicomathématiques, verbales et compréhension, spatiales, mémoire.

1955 - M. Wechsler publie ensuite la première WAIS. On a voulu utiliser le QI pour les adultes, où il n’y a
plus d’âge mental. On est donc passé à des notions plus statistiques. Il permet de situer la personne dans la
courbe de Gauss, qui a décrit la répartition de l’intelligence dans la population générale. Sont définis
comme « sur efficients » ceux qui ont un QI supérieur à 125 selon Mr Terrassier, les situant dans les 5 %
supérieurs de la population ; ou 130, les situant dans les 2,3 % supérieurs. Ce test est très utilisé en
francophonie.

1983 - Howard Gardner développe une forme pluraliste de l’intelligence en partant du principe qu’il
existe des créateurs géniaux mais dans un seul domaine, qu’il existe des « idiots savants » ou « autistes
géniaux » qui possèdent des capacités intellectuelles médiocres par ailleurs, et dont les lésions cérébrales
précises n’affectent l’intelligence que dans un domaine précis. Il identifie alors huit formes d’intelligence :
verbale-linguistique, logico-mathématique, visuelle-spatiale, corporelle-kinesthésique,
musicale-rythmique, interpersonnelle et intra-personnelle puis plus tard naturaliste.

La limite des tests pour mesurer le QI

Scientifiquement un test pour être valide, doit répondre à certaines qualités psychométriques telles que la
validité, la sensibilité et la fidélité (ce que l’on appelle la théorie des tests). Les échelles de Wechsler
possèdent de bonnes qualités psychométriques pour les personnes « tout-venant », mais de piètres qualités
psychométriques pour les personnes à Haut Potentiel (le test n’ayant pas été conçu pour eux). Ces tests sont
loin d’être des instruments de mesure fiable pour diagnostiquer une sur efficience.

En plus du test de QI pas réellement représentatif et donc peu parlant, il existe d’autres variables qui peuvent
perturber les résultats.
Les variables extrinsèques des tests

Influence de l’inné et de l’acquis

Il est établi que l’intelligence possède une grande part d’inné et est sûrement en partie inscrite dans les gènes.
Cependant, il est admis que dans tout processus psychologique, l’environnement joue un rôle certain. Tazouti
(2007) rappelle que de nombreux facteurs interagissent dans le développement et l’expression de
l’intelligence. Il y aurait ainsi :
• Des facteurs individuels (biologiques, cognitifs, conatifs) ;
• Des facteurs familiaux (appartenance sociale, pratiques éducatives, valeurs familiales…) ;
• Des facteurs institutionnels (pratiques pédagogiques, enseignants, établissements…).

Ces constatations ne sont que des tendances observées et en aucun cas du déterminisme génétique ou
sociologique. On ne connaît pas le pourcentage d’influence de l’environnement mais il est bien plus faible
que celle de l’inné.

Influence du genre

Les neurologues ont découvert en France que les garçons avaient de meilleurs résultats que les filles en
mathématiques et en physiques, alors que les filles sont plus douées pour le français et les langues vivantes.
Les résultats d’un test psychométrique vont donc être différents selon le sexe. Les neurosciences ont
expliqué cette différence par le rôle de l’éducation et donc des facteurs culturels. Ainsi ces différences ne se
retrouvent pas dans tous les pays.
Les stéréotypes jouent aussi un rôle perturbateur, influençant par exemple les filles persuadées d’être
mauvaises dans les matières scientifiques.

Les biais culturels

Les tests qui mesurent l’intelligence cristallisée (comme la WAIS IV, le Mill Hill et le Cattell), s’appuient sur
des connaissances culturelles ainsi que sur des connaissances « scolaires ». Or il suffit de ne pas avoir été
élevé dans le pays où on passe le test pour ne pas être capable de répondre à toutes les questions. Ou bien,
d’avoir fait un blocage psychologique sur les maths en troisième à cause d’un enseignant dévalorisant et
persécuteur, pour ensuite bloquer sur toutes les épreuves comportant des chiffres.

Mauvaises conditions de passation

Si les conditions matérielles d’administration du test ne sont pas bonnes (par exemple un bruit persistant lors
du test, le professionnel en retard, un manque de confort, une odeur forte dans la pièce ou une lumière
aveuglante) cela nuit aux performances. Car le cerveau sera perturbé et déconcentré.

L’effet Pygmalion négatif

Si la relation avec l’examinateur est mauvaise, le sujet sera stressé ou ne donnera pas le meilleur de
lui-même. Les HPI sont particulièrement sensibles à la personnalité du professionnel et à leur bonne entente.
S’ils se sentent jugés, pas considérés, mal accueillis, s’ils ont un doute sur la compétence de l’examinateur...,
l’émotion que cela suscitera chez lui prendra le pas sur le test.

Les variables intrinsèques des tests

Un système cognitif défaillant

Le système cognitif comprend 3 étapes pour être fonctionnel et performant :


• L’entrée (la perception de l’information)
• Le traitement (de l’information)
• La sortie (la réponse élaborée).

Si l’une de ces trois étapes ne fonctionnent pas correctement, les performances vont s’en trouver amoindries.
Or c’est ce que mesurent les tests de QI comme le WAIS IV pour diagnostiquer un HP. Exemples :

• Si un sujet perçoit mal l’environnement (perception visuelle, auditive…), il ne pourra pas bien le traiter.
• Si un sujet a des difficultés pour émettre une réponse (un dys, un handicap moteur, une crispation
musculaire, un bégaiement…) alors qu’il a bien traité l’information, ses performances vont aussi en
pâtir. Le problème est que le handicap n’est pas toujours visible et/ou pris en compte.
Les émotions

Tout d’abord quelques explications sur l’interaction des 3 cerveaux : le cerveau reptilien assure les fonctions
vitales de l’organisme (respirer, cligner des yeux, vomir...). Puis nous avons un système limbique (siège de
nos émotions) qui est dévolu aux comportements instinctifs, réactifs et à la mémoire émotionnelle. Enfin, la
structure la plus récente est le néocortex, très développé chez l’homme. Il lui permet de raisonner, de
communiquer, d’anticiper… Ces trois cerveaux marchent de concert et sont interdépendants.

*Schéma simplifié du cerveau

L’amygdale, qui se situe à cheval sur le reptilien et le limbique, est une partie du cerveau émotionnel, qui
nous avertit d’un danger d’une façon bien plus rapide que ne le fait le néocortex. Son objectif est la réactivité
dans le but de nous maintenir en vie. Elle est très pratique dans la jungle pour éviter les tigres (on s’est enfui
bien avant de s’être dit « oooh, voilà un tigre, il veut sûrement me manger ! »). Très pratique aussi dans la
« jungle urbaine » pour ne pas se faire écraser par une voiture : on sait l’éviter avant même d’avoir eu
conscience du danger.
Que se passe-t-il quand on passe un examen (surtout chronométré) ? Comme toute évaluation, il est stressant.
Or l’amygdale interprète le stress comme un danger extérieur qui nous menace. Elle réagit immédiatement en
sécrétant des hormones de stress (cortisol et noradrénaline), qui vont préparer le corps au combat, à la fuite
ou à la tétanie. D’où une accélération du rythme cardiaque, des muscles qui se tendent, des bouffées de
chaleur... L’amygdale va aussi débrancher le cortex préfrontal car réfléchir retarderait les réflexes de
survie. Donc en cas de stress, une personne a beaucoup plus de mal à activer sa réflexion et à aller chercher
ses connaissances. Le cerveau est bien trop occupé à gérer le futur danger.

Un TSPT

Un passif particulièrement traumatique (dans l’enfance ou à l’âge adulte) peut grandement avoir un impact
sur les capacités cognitives. Un très grand nombre d’études réalisées par des chercheurs en neuroscience
montre que le TSPT (troubles du stress post traumatique) altère le fonctionnement cognitif sur divers plans.
En quoi ?
Déficit mnésique (en rappel immédiat), plus précisément de la mémoire explicite qui concerne le stockage et
la récupération de données qu'un individu peut faire émerger consciemment puis exprimer par le langage et
juger si une information maintenue en mémoire de travail doit être manipulée ou non. Ce déficit est attribué à
un dysfonctionnement de l’hippocampe spécifiquement altérée dans le TSPT. Ce qui entraîne un :

Déficit dans la manipulation mentale des informations verbales ainsi que visuelles. C'est-à-dire
altération du traitement de l’information traitée (par exemple spatial, verbal ou figuratif dans la modalité
visuelle)

Déficit du fonctionnement exécutif géré par le centre exécutif de la mémoire de travail et qui altère 3
processus :
1- la flexibilité mentale qui correspond à la capacité à changer de tâche ou de stratégie mentale et à passer
ainsi d’une opération à une autre,
2- la mise à jour qui permet le remplacement en mémoire de travail des items qui ne sont plus pertinents par
d’autres qui le sont davantage,
3- l’inhibition de réponses prégnantes qui concerne la capacité à inhiber ou annuler délibérément une réponse
dominante, automatique, qui s’impose à l’esprit, par une autre plus pertinente pour la tâche en cours.

Déficit attentionnel : trouble du déficit de l’attention avec difficulté de concentration et d’endurance. Ce qui
explique la lenteur de la passation du test et les difficultés à rester focus sur les items.

La plupart des recherches portant sur le sujet ont montré que le quotient intellectuel (QI) et/ou le nombre
d’années d’études des sujets souffrant de TSPT sont inférieurs à ceux des sujets témoins. Cependant peu de
travaux permettent de connaître l’implication exacte dans l’altération du déficit cognitif attribué au TSPT.

La forme physique

Le fonctionnement de ces trois types de cerveau explique aussi pourquoi lorsqu’on n’est pas en pleine forme
(maladie, fatigue, manque de sommeil ou même prise de médicaments), nos capacités intellectuelles sont
amoindries. Le cerveau reptilien souffre, se débat et entrave l’activité du cortex pour rester concentré sur les
fonctions vitales.

Le manque de confiance en soi

La peur de « rater » les tests, associée au manque de confiance en soi peut amener à l’auto sabotage. Il suffit
de ne pas comprendre un énoncé ou de s’être trompé sur une question pour que le surdoué stoppe toute envie
de s’investir et donne volontairement de mauvaises réponses. Au moins il saura pourquoi il a un QI faible.

Le paradoxe pour un HPI, c‘est que plus on est intelligent, plus on doute de l’être et moins on le sait. Cette
idée d’intelligence supérieure va à l’encontre de leur valeur de « tous égaux et fraternels ». Donc leur
conclusion est en général « Vous vous trompez, je suis stupide ».
La motivation

La motivation joue également un rôle principal. Elle est en lien avec l’intérêt que l’on peut avoir pour des
épreuves. Si la personne ne perçoit pas l’intérêt dans la tâche, elle ne va pas s’y investir. Les surdoués sont
très sensibles au sens de ce qu’ils font. S’il n’y a pas de sens, ils doivent décupler leurs efforts pour se
concentrer et résoudre la tâche.
De même que si le sujet n’est pas en accord avec le principe du test de QI (mais c’est la seule alternative pour
être diagnostiqué), il ne s’impliquera pas de la même manière.
S’ils sont forcés, un certain nombre de surdoués (et particulièrement les enfants et les adolescents) n’ont pas
envie de « jouer le jeu » et font un blocage (ils n’écoutent pas les consignes, répondent n’importe quoi,
partent...). Les tests seront donc faussés. Ils ne refléteront pas les capacités réelles du sujet.
Les subtests de l'IVT (indice de vitesse de traitement de la WAIS) sont peu corrélés avec le facteur « g » et
très sujets à la chrono sensibilité dont l'aspect répétitif présente peu d'attrait pour les surdoués.

La compréhension de la consigne

La compréhension de la consigne est également un élément important. Lors d’un test de QI, la personne peut
ne pas appréhender correctement ce qu’on lui demande (mauvaise compréhension ou mauvaise
communication de l’examinateur), et il n’osera pas demander de reformuler. Cela arrive bien plus souvent
qu’on ne le pense. Il peut aussi ne pas prendre en compte l’intégralité de ce qu’implique la tâche : par
exemple il peut ne pas tenir compte du fait qu’un subtest est chronométré et prendre son temps. Il perd ainsi
des points. De plus si le sujet a peu de familiarité avec les procédures de réponse, il ne pourra pas être tout de
suite performant. Le temps qu’il comprenne le fonctionnement du test, ce dernier aura été déjà bien entamé
(même avec des exemples à chaque début d’items).
QUEL TEST PRIVILÉGIER ?

Les 3 tests à privilégier

90% des professionnels diagnostiquent les adultes avec la WAIS IV, c’est donc en très grande majorité le
test qui vous sera proposé. Les 10% restant utilisent le Cattell ou plus rarement les RAVEN (APM et le
MHV).

Personnellement, je ne fais pas passer la WAIS car je lui trouve une piètre qualité psychométrique pour les
HP et que je ne suis pas psychologue. De plus il n’est pas du tout adapté à leur mode de réflexion. Après
avoir parcouru la littérature technique, les études scientifiques, écouté l’avis de nombreux collègues et de
patients, et avec mes années d’expérience terrain, j’en suis arrivée à la conclusion que le test qui évite une
grande partie de ces biais sont le RAVEN. Ce sont des tests acculturels qui mesurent le facteur « g » (pour
« intelligence globale ») et qui sont parmi les meilleurs prédicateurs de performance. Les matrices mesurent
l’équivalent de l’IRP de la WAIS et le Mill Hill l’équivalent de l’ICV.

De plus les matrices de Raven sont les plus efficaces pour identifier l’habileté éducative (aptitude à résoudre
des problèmes, à forger un raisonnement neuf et à créer du sens) particulièrement prégnante chez les HP et le
test de vocabulaire de Mill Hill pour mesurer l’habileté reproductive. Ils sont très connus des praticiens, des
chercheurs et des recruteurs, sont utilisées dans plus de cent pays depuis de nombreuses années et ont
démontré leur validité. Une littérature considérable leur est consacrée et leur popularité ne se dément pas
(elles figurent parmi les épreuves les plus connues/utilisées par les chercheurs au monde depuis 80 ans mais
bizarrement peu en France). Le résultat au test constitue un index de la capacité intellectuelle d'un individu,
quels que soient sa nationalité ou son niveau de scolarité.

Il existe 2 versions du test pour les adultes. Les SPM (version standard) et les APM (version avancée), qui
sont choisies selon le niveau d’étude du sujet. Même si j’ai tendance à surtout utiliser les APM (plus précis).

En France, vous n’allez pas beaucoup en entendre parler et vous aurez malheureusement du mal à trouver un
professionnel qui le fait passer. Si vous êtes à l’aise avec les tests scolaires, alors je vous conseille le WAIS.
Si ce n’est pas le cas, si vous avez un blocage avec les chiffres, eu une phobie scolaire par exemple, alors
privilégiez un autre test.

QI hétérogène
Si vous passer la WAIS IV et que vous obtenez un QI hétérogène (c’est à dire un QIT avec de trop grands
écarts entre les indices), pas de panique. Ce n’est pas pour cette raison que vous n’êtes pas surefficient. Si le
professionnel ne vous l’a pas indiqué dans le bilan, demandez-lui de vous donner votre IAG.
Qu’est-ce que l’IAG ?

L’IAG (Indice d’Aptitude Générale) est utilisé en cas de QIT hétérogène et donc peu représentatif. L’IAG a
été mis en place pour pouvoir donner un QI plus lissé... Il est calculé à partir de la note standard des 3
subtests obligatoires de l’indice de Compréhension Verbale (ICV) et des 3 subtests obligatoires de
l’indice Raisonnement Perceptif (IRP). Cela permet d’obtenir une note globale moins sensible à la
Mémoire de Travail (IMT) et à la Vitesse de Traitement (IVT) (peu corrélées à un haut potentiel) que le QIT.
Or l’hétérogénéité des profils semble la règle en ce qui concerne les personnes surdouées. Les écarts
avec la WAIS IV sont tels que 72% des indices sont à plus de deux écarts-types (taux bien plus élevé qu’avec
le WAIS III). Ce qui signifie que le QIT n’est plus interprétable.

Il y a des conditions à remplir pour pouvoir utiliser l’IAG. Il faut qu’il y ait au choix :

• Une divergence significative et inhabituelle existant entre l’ICV et l’IMT


• Une divergence significative et inhabituelle existant entre l’IRP et l’IVT
• Une divergence significative et inhabituelle existant entre l’IMT et l’IVT
• Des dispersions inter-subtests significatives et inhabituelles existant entre l’IMT et/ou l’IVT

L’IAG se calcule en faisant la somme des indices obligatoires composant l’ICV et l’IRP
(VOC-COM-SIM-CUB-IDC-MAT) puis en allant rechercher cette somme dans une table de conversion
(fourni avec la WAIS IV).

La WAIS IV reste cependant un bon outil pour la moyenne de la population. Et pour les personnes
surdouées, il demande à être aussi analysé en fonction des seules notes standards (ICV et IRP) car c’est
ici que les surdoués sont les plus performants en comparaison avec le reste de la population. L’indice le
plus représentatif semble bien être l’ICV, en raison du fonctionnement de ce type de sujets.
IAG avec le RAVEN

Comme indiqué plus haut, les matrices mesurant l’IRP et le Mill Hill mesurant l’ICV. Je mesure donc
directement l’IAG avec les tests du RAVEN.

Alors passer les tests ou pas?

Cela vaut-il le coup ? Il n’y a pas une seule réponse à cette question. Cela dépend de tout un chacun. Certains
ont absolument besoin de savoir, d’autres non. Certains ont besoin d’un chiffre (le QI), d’autres préfèrent s’en
passer. Cependant, par expérience, je peux dire que tant qu’un professionnel ne vous a pas détecté, le
doute et le sentiment d’illégitimité subsistent. L’hypothèse ne reste qu'au stade d’une intime conviction.
Les lectures, les sensations de se retrouver dans les livres ou les témoignages permettent souvent juste de se
donner le courage de franchir le pas.
QUELQUES RECOMMANDATIONS

Avant de sauter le pas


Je déconseille de chercher trop d’informations sur internet avant le test pour ne pas être spolié. Il est
surprenant de voir à quel point il est facile de trouver des renseignements précis sur les tests. Ce que j'ai mis
dans cet ebook est amplement suffisant.

Sur le choix du professionnel


• Appelez le pour lui demander sa façon de bilanter : s’il propose un entretien préalable, quel test il utilise,
combien de temps il prévoit, quel est son prix, s’il fournit un bilan écrit et prévoit une restitution.
• Vérifiez sur son site (ou au téléphone) s’il est un spécialiste. Si ce n’est pas le cas, demandez lui s’il en
fait souvent.
• Vérifiez que vous êtes à l’aise avec lui (au téléphone et lors de l’entretien préalable)

Sur les conditions de passation


• Dormez et mangez bien avant de passer le test. N’y allez pas le ventre vide. Si vous avez RDV le matin,
levez-vous plus tôt que d’ordinaire pour être prêt dans de bonnes conditions sans vous stresser dans
votre préparation ou votre trajet.
• Apportez de quoi boire et grignoter si le test dure longtemps. Pas de sucres rapides par contre.
• Si quelque chose vous dérange avant ou pendant le test (bruit, chaise inconfortable, tic nerveux du
praticien...), surtout dites le au psychologue.
• Munissez vous d’un déstressant si besoin (Hand Spinner, balle anti-stress, Fidget cube, ...)
• Ne prenez pas de calmants, anxiolytiques ou autre. Éventuellement des cachets aux plantes ou de
l’homéopathie mais rien de plus.
• Ne chercher pas trop informations sur internet avant le test pour ne pas être spoilé.e. Il est surprenant de
voir à quel point il est facile de trouver des informations précises sur les tests.

Sur le conditionnement psychologique


• Jouez le jeu le plus possible, même si vous trouvez les subtests ennuyeux, trop simples ou que le
professionnel vous agace : vous devrez attendre au moins 2 ans pour pouvoir le repasser et le bilan coûte
cher. Ce serait dommage de se saboter.
• Si vous ne comprenez pas l’énoncé, dites-le au professionnel. Sinon vous répondrez à côté et cela
perturbera les autres items.
• Je sais que vous vous mettrez beaucoup de pression mais rappelez vous que votre vie n’est pas en jeu. Il
ne s’agit pas d’un examen « à réussir ».

Sur la suite
• Si vous passez la WAIS, n’hésitez pas à demander au psy de vous calculer l’IAG si votre résultat est
hétérogène.
• Prenez votre journée le jour du diagnostic. Car cela peut sacrément remuer et être fatigant.
• Prévoyez de vous divertir ou une activité relaxante après le bilan : balade dans un parc, massage, sieste,
rencontre avec un ami
• N’allez pas sur les forums pour comparer vos résultats, impressions... car cela va vous apportez
beaucoup de stress pour rien
Merci beaucoup de m'avoir lu. J’espère que vous avez trouvé les informations dont vous aviez
besoin, que vous vous sentez plus serein pour sauter le pas et vous faire tester.

Si vous pensez qu'une information supplémentaire vous aurait aidé et manque à cet ouvrage,
n'hésitez pas à m'en faire part. Ce document reste perfectible.
Si vous voulez aller plus loin, d'autres ebooks se trouvent dans la section « Je souhaite
comprendre » de mon site. Je vous conseille leur lecture une fois le diagnostic posé.

Certains ne sont pas encore achevés, ils arriveront d'ici peu, patience
POUR ALLER PLUS LOIN

Etude de l’acsis

Acsis-pm œuvre, depuis 1994, dans une approche globale scientifique et humaniste pour un
accompagnement spécifique des personnes surdouées et la formation des professionnels concernés. Elle
rélise des études dot en voici 2:
Etude de la WAIS IV : http://www.acsis-pm.org/Ressources/Etude%20Wa4n62*.pdf
Etude de la WISC : http://www.acsis-pm.org/Ressources/LESSP%20T2%20L2%20Wi4.pdf

Etude du Gifted Dévelopement Center

https://www.giftedchildren.dk/attachment.php?attachmentid=1890&d=
Traduit : https://www.adulte-surdoue.org/2011/11/detecter-les-surdoues-en-utilisant-le-wisc-iv/

Livre des tests d'intelligence

« Evaluer l’intelligence logique » par Philippe Chartier et Even Loarer

“Les intelligences multiples” de Gardner

https://lamascott.wordpress.com/2013/03/28/nous-avons-8-formes-dintelligence/
INFORMATIONS SUR L'AUTEURE

Ingrid Meunier a débuté ses études dans les années 90 en fac de psychologie mais a
finalement fait sa carrière comme consultante organisationnelle et stratégique en
PME-PMI après de nouvelles études (se trouvant bien trop jeune pour s’occuper du
psychisme des gens). Un travail qui l’a épanouie un temps mais auquel il manquait une
dimension humaine essentielle pour elle. Elle est donc tout naturellement revenue vers
le métier de l'accompagnement psychologique en se formant au fil du temps durant 8
ans au métier de psychopraticienne. Métier qu'elle exerce entre autres depuis 2011.

Elle s'est spécialisée dans le domaine de la douance, puisqu'elle y travaillait déjà


comme bénévole depuis sept ans. Après trois ans de pratique, elle s'est concentrée sur la
population des adultes car c'est là qu'elle était le plus sollicitée. Elle s’est aussi
spécialisée dans le traitement des personnes ayant vécu des traumatismes grâce à
l’outil EMDR.

Début 2018, faisant face à des demandes de rendez-vous de plus en plus croissantes (et
dans une zone géographique de plus en plus étendue) l’empêchant de répondre aux
attentes d’un trop grand nombre, elle décide de dématérialiser l'aide qu'elle pourrait
apporter en créant des ebooks, le questionnaire et des consultations en ligne.

Le site « Surdoué décomplexé » était né, se voulant résolument positif. Être


surdoué.e est une chance quand on sait l’exploiter.

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